(#) Sujet: Remember summer (Jane & Amelia) Mer 17 Mar - 21:27
Remember summer Jane & Amelia
A peine quarante-huit heures plus tôt, la conférence avait blessé Amelia dans sa chaire et dans son âme. Comment Poudlard en était arrivé là ? Comment elle était passée à côté d’un tel iceberg de problèmes ? Certains élèves s’étaient soulevés et ils étaient maintenant tous privés de baguette. Elle avait fait beaucoup d’efforts pour mettre en place sa conférence… Elle s’était mise la pression. Alors un tel fiasco avec de telles conséquences la faisait forcément déprimer. La plaie était encore à vif.
En revanche, elle s’était remise de sa petite fracture au nez. Jane la lui avait arrangée dans la soirée, entre deux autres blessés. Face à elle, Amelia avait eu envie de discuter, de se confier et de se changer les idées. Mais Jane avait été bien trop occupée… De façon générale, l’enseignante ne prenait pas assez de temps pour bavarder avec sa voisine. Pourtant, elles se croisaient régulièrement au troisième étage. Comme quoi ce n’est pas forcément les gens les plus proches physiquement qu’on côtoie le plus… Ressentir à nouveau la gentillesse et la douceur de Jane lui avait remémoré les souvenirs qu’elles s’étaient faits ensemble au camp de vacances, alors qu’elles avaient dû partager la même chambre. Et tout ça lui avait manqué. Amelia était d’habitude tellement concentrée dans son quotidien en jonglant entre les cours, les corrections, les gardes et les autres responsabilités, qu’elle en avait oublié la moitié des choses essentielles. Oui, l’échec de la conférence venait de lui provoquer un élan de nostalgie et de prise de conscience. Elle était déprimée, fatiguée et elle ne voulait plus rien faire que trainer et prendre le temps. De toute façon les efforts et la motivation ne faisaient qu’empirer les choses… Sans s’en rendre compte, elle avait également entamé une grande introspection. Qu’avait-elle bien ou mal fait ? Pourquoi les élèves avaient fait ça pendant sa conférence ? Est-ce qu’ils l’appréciaient ? Est-ce qu’elle était trop gentille ? Comment pouvait-elle les motiver ? Et tellement d'autres questions et de points à corriger… Un chantier titanesque, qui lui donnait l’impression de devoir gravir l’Everest. Tout cela allait prendre du temps…
Quand elle avait croisé Jane dans un couloir deux jours après l'incident, elle avait sauté sur l’occasion en lui demandant si elle avait le temps de la rejoindre pour une balade dans le parc en fin de journée. Elle voulait rattraper le temps. Discuter, changer d’air.
Arrivée à l’issue de son dernier cours et après avoir fait une pause, l’ancienne antiquaire se changea pour enfiler des vêtements plus chauds et adaptés à l’extérieur. Fin février le temps était encore gris et très humide. A l’heure prévue, elle rejoignit le parc derrière le château en imaginant que Jane y était peut-être déjà. En bas elle constata après un rapide coup d’œil circulaire qu’elle était la seule adulte dehors. Elle attendit patiemment que son amie la rejoigne. Elle observa la forêt interdite, le bout du Lac noir qui était visible et les étendues de pelouse mouillées, découpées par les quelques sentiers en terre et en pierre. Oui elle était clairement nostalgique. Elle se revoyait du temps où elle sortait de l’enfance et où elle courait sur ces mêmes sentiers en compagnie de ses copines de Serdaigle. Elle n'avait pour seul soucis que de profiter. Avec le recul, aujourd’hui, ses épaules lui paraissaient tellement plus lourdes. Une silhouette à ses côtés vint finalement la sortir de ses pensées.
"Jane ! Comment ça va ? T’es toujours aussi débordée ?"
Amelia culpabilisait déjà de la couper dans son travail alors que l’infirmière devait en avoir largement assez pour occuper une dizaine d’elfes de maison... Les deux femmes n’avaient jamais de grandes discussions quand c’était calme et voilà que quand Jane était occupée, Amelia se décidait à aller lui demander de faire une balade… Elle abusait.
"Désolée, si t’es occupée on remet ça hein…"
Au pire si c’était le cas, elle n’aurait qu’à parcourir seules les fameux sentiers pour pouvoir enfin mesurer sa part de responsabilité dans le fiasco de la conférence…
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(#) Sujet: Re: Remember summer (Jane & Amelia) Dim 21 Mar - 12:23
Remember summer
Comme souvent dans chaque histoire, dans chaque moment, il y avait un avant et un après. Un moment heureux, puis un événement malheureux qui venait entaché ce souvenir. Ou l’inverse, un moment malheureux que venait embellir un nouvel événement. Il y a deux jours, Jane était paisible dans ses appartements, dans son infirmerie. L’interdiction de faire de la magie dans les couloirs n’était pas oubliée mais il lui semblait que les pensionnaires du château s’y faisait. Ou peut-être se berçait-elle d’illusions. Le calme avant la tempête. Elle avait voulu passer dans la grande Salle pour exprimer son soutien à Amelia, qui organisait une conférence très importante, surtout suite aux récents événements. Alors elle était descendue, tablier sur les hanches, juste histoire de jeter un petit coup d’œil, de lui montrer qu’elle était là et puis elle serait remontée, l’air de rien. Mais à Poudlard, rien ne se passait jamais comme on le voulait. Ainsi, elle se trouva prise dans un chaos général. A peine arrivée, un brouillard avait fait son apparition, l’empêchant de voir l’étendue du champ de bataille. Elle ne pu se fier qu’à ses oreilles. Des cris, des plaintes, mais le brouillard s’était dissipé assez vite et on lui était tombée dessus rapidement pour qu’elle vienne en aide au concierge. Elle lui avait remis le bras en place, avait éviter Killian et s’était mise à la recherche d’éventuels blessés. Elle avait réparé le nez d’une jeune demoiselle, fait envoyé une Poufsouffle à l’infirmerie avec le Professeur Cooper, aidé à évacuer ceux qui n’avaient rien une fois le discours de la Directrice terminé. Deux élèves furent renvoyé sur le champ, laissant Jane dans un grand état d’agitation. Elle n’avait pas trainé à rentrer à l’infirmerie, pleine de petits et gros bobos. Il fallait s’occuper de tout le monde et elle n’avait que deux bras, c’était compliqué… Alors, c’était un peu à la chaine. Pas le temps de faire des fanfreluches, une fois que c’était soigné, Jane passait au lit suivant. Ca ne l’empêchait pas d’être douce et pleine d’empathie, mais elle n’avait pas le temps de trainer autour d’un thé ou de discuter, elle gardait ça pour plus tard. Il lui faudrait refaire un tour des patients, pour voir comment ils se sentaient, recueillir les témoignages et états d’âmes concernant l’événement. Ca allait gronder et elle appréhendait beaucoup ce moment. Plus de baguette et une retenue pour toute l’école…
Quarante-huit heures après l’événement, on sentait cette tension dans le château. Les visages restaient fermés, les mines sombres. Il semblait y avoir pour le corps enseignant une certaine colère, une amertume de la sanction prise. Jane pouvait comprendre leur mécontentement, bien sûr. Etre privé de baguette, ça devait être difficile à vivre. Mais ils se trompaient de cible…
L’infirmière et le professeur d’Histoire de la Magie s’étaient croisées ce matin, Jane l’avait saluée et s’était inquiétée de son nez, qu’elle avait rafistoler deux jours plus tôt. Elle espérait qu’il ne la faisait plus souffrir. La conversation fut brève, puisqu’elle devait absolument faire un saut chez le professeur Van Aken pour renflouer son stock de potions, mais Amelia na manqua pas de lui proposer une entrevue au parc l’après-midi même. L’invitation fut acceptée et l’infirmière avait disparu au détour du couloir. Jane ne put s’empêcher de penser à son amie qui devait en avoir gros sur le cœur, après l’échec cuisant de sa conférence qu’elle avait si durement préparé. La blonde s’en voulu un moment de ne pas avoir pris le temps de lui parler, de savoir comment elle se sentait elle aussi. A force de faire attention aux enfants, elle en oubliait parfois que la vie n’était sûrement pas toute rose pour ses collègues non plus.
En fin d’après-midi, Jane enfila sa cape bleue ciel par-dessus sa robe et pria l’un des elfes-de-maison de servir leur repas aux patients de l’infirmerie. Elle ensorcela la clochette à l’entrée pour être prévenue en cas de passage. Elle n’en aurait pas pour des heures, mais mieux valait rester aux aguets. Elle descendit les marches et parcouru le petit chemin pour rejoindre l’endroit qu’Amelia lui avait donné. Son amie était déjà là, parcourant le parc des yeux. Sans se faire prier, Jane la rejoignit.
« Ca va mieux, ça devrait se calmer doucement maintenant. Mais toi, comment vas-tu ? »
Son ton était habituellement doux et elle posa un regard soucieux sur son amie avec qui elle regrettait de ne pas passer plus de temps. Elles s’étaient tellement rapprochée durant les vacances d’été, en partageant la même chambre. Mais ce temps semblait bien loin, maintenant. Il y avait eu beaucoup de changements dans la vie de Jane. Et peut-être en était-il de même pour Amelia ? Aux excuses de la grande blonde, Jane lui pressa doucement le bras.
« Tout va très bien, tu n’as pas à t’excuser, je en serai pas venue si j’avais été trop occupée. J’ai un peu de temps pendant que les patients mangent. »
Jane l’observa un instant avant de regarder vers le lac noir.
« Comment ça se passe pour toi pour le moment ? On m’a dit que c’était un élève qui t’avait visée délibérément… J’ai été tellement choquée d’apprendre cela. Sais-tu de qui il s’agit ? » Elle fit une pause. « Ou peut-être que tu voudrais changer d'air et qu'on parle d'autres choses ? »
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(#) Sujet: Re: Remember summer (Jane & Amelia) Dim 28 Mar - 20:46
Remember summer Jane & Amelia
Jane était le genre de personne chaleureuse et qui avait le don de guérir un nombre de blessures incalculables. Que ce soit grâce à ses dons en médicomagie ou grâce à son sourire. Une personne réconfortante et dont on est toujours heureux d’avoir à ses côtés. Encore plus dans des circonstances comme celles que rencontraient Amelia.
Le parc était plongé dans un très léger brouillard gris et humide. Dans quelques dizaines de minutes, il ferait nuit. A cette heure-là, les élèves devaient regagner le château. Une assurance que les deux femmes seraient relativement tranquilles dehors. L’infirmière venait justement de tirer Amelia d’un moment d’absence. Rien que de savoir Jane à ses côtés, un semblant de chaleur venait de l’envelopper. Elle n’était pas seule. Elle la regarda avec un sourire sincère. Elle s’inquiéta très vite de la masse de travail de son amie du à l’incident. Décidément, elle en avait fait baver à tout le monde avec sa conférence… Enfin, visiblement, Jane semblait s’en sortir tout doucement. Puis Amelia voulu répondre à sa question. Comment elle allait. Un petit soupir s’échappa accompagné d'un petit haussement d’épaule. Cela avait été plus fort qu’elle.
"Bof… Honnêtement je sais pas trop…"
Mais Amelia revint sur les occupations de son amie. Évidemment, ses patients étaient la priorité ! Et elle ne voulait pas empiéter sur son devoir. Mais… elle espérait que Jane ne partirait pas tout de suite. Pas trop vite du moins. Heureusement pour l’enseignante, son amie lui caressa le bras en la rassurant. Un nouveau sourire s’échappa des lèvres d’Amelia, heureuse de ne pas à avoir à lui souhaiter « bon courage » tout de suite.
La jeune femme revint sur le sujet de la conférence et plus particulièrement, l’agression dont Amelia avait fait l’objet. Sans vraiment y faire attention, elle ignora la dernière question. Oui elle avait besoin de changer d’air, mais… En parler aussi… Peut-être ? Honteuse, elle regarda ses pieds.
"Oui. Le jeune Van Aken de chez Serdaigle… Première année." Amelia se repassa pour la dixième fois la scène devant les yeux. Pourquoi, pourquoi elle n’avait pas réagi ? Peut-être parce qu’elle n’avait pas osé de peur de le blesser ? Elle avait eu le temps de voir le sort fuser dans sa direction, alors pourquoi ne pas avoir riposté ? Ou se protéger ? Au fond d’elle, elle répondit à cette question. « C’était un élève ». Et un accident pouvait arriver tellement vite… Riposter sur un gamin il en était hors de question. Et se protéger… Elle avait été surprise. Pourtant elle en avait subi des attaques pendant ses différents voyages autour du monde. Mais jamais elle n’avait été prise de court à ce point. Quelle image avait-elle donné aux élèves ? Aux restes des professeurs ? Qu’elle était incapable de parer le moindre sort ? Incapable de défendre le château et de protéger ses petits occupants ? Elle soupira et reprit en regardant son amie :
"Un première année m’a mis hors jeu... Je ne sais même plus quoi penser… C'est trop la honte."
C’était insupportable. Elle était en colère contre l’élève évidemment mais surtout contre elle-même. Elle était belle l’étudiante brillante qu’elle était dans sa jeunesse. Celle qui se vantait d’être douée en sortilège et dans plusieurs autres matières. Pendant un instant elle regretta de ne pas être comme Thorstein. Avec une carapace en béton armée et une poigne indescriptible. Elle n’aurait pas hésité à lever sa baguette et à répliquer avec force. Ou bien l’élève aurait réfléchi à deux fois avant de s’attaquer à elle… Dans tous les cas, elle était Amelia, ancienne antiquaire, la gentille blonde toujours souriante… C’était ces mêmes traits qui l’avaient probablement précipité vers cette issue, la chute sur l'estrade et devant tout le monde.
L’invitation avait été lancée au détour d’un couloir, mais Jane n’avait pu que l’accepter. Elle avait été une bien mauvaise amie de ne pas plus s’enquérir de l’état mental d’Amelia, elle s’en rendait compte. Elle avait tellement couru dans tous les sens, se mettant une pression énorme sur les épaules, qu’elle avait négligé de voir comment elle allait, comment elle se sentait alors que tous les élèves étaient privés de leur baguette, qu’ils faisaient tous grise mine, qu’ils étaient tous contrariés suite aux décisions de la directrice. Personne n’avait été consulté, la décision était juste tombée. Et puis le renvoi de ces deux élèves… C’était dramatique. Leur baguette serait détruite… Quelle perspective d’avenir leur resterait maintenant ? Plus autant que s’ils avaient terminé leurs études déjà… Non, c’était affolant et dramatique. Le pire des scénarios possible et imaginable. Amelia devait se sentir bien mal. C’est donc sans tarder que Jane s’était rendue au lieu de rendez-vous.
Jane avait cette capacité à laisser ses propres sentiments de côté au profit de ceux des autres, elle n’avait aucun mal à s’oublier, à s’effacer pour se consacrer à ceux qui l’entouraient. L’altruisme était sa plus grande qualité et elle en était très fière. Ainsi, elle rassura un peu Amelia sur sa charge de travail et s’enquerra d’elle immédiatement. L’infirmerie était sous bonne garde, le plus urgent, c’était son amie pour l’instant.
Elle ne savait pas trop comment elle allait, pour Jane c’était surtout un signe que ça n’allait pas bien du tout, sans doute se sentait coupable de ce qu’il s’était passé. Mais personne dans le corps enseignant n’aurait le culot de la prendre pour responsable, quand même !? Dans son habituelle douceur, Jane pressa le bras de son amie en signe d’affection. Elle n’avait aucune inquiétude à avoir la concernant, l’important de l’entrevue, c’était de savoir comment elle allait elle. Comment encaissait-elle toute cette situation ? Elle n’avait rien du voir venir, qui l’aurait pu ?
Jane regardait vers le lac, Amelia vers ses pieds. Sans doute avait-elle aborder le sujet un peu trop vite et pas assez délicatement. Lui rappeler qu’un élève lui avait envoyé un sort sans aucun remord ne devait pas être facile. Mais le pire en fait, c’était la réponse de la jeune femme. Jane eut un hoquet de surprise.
« Non !? Le neveu du Professeur ? C’est impensable ! »
Un si jeune enfant en plus. Jane était choquée. Tout comme elle avait été choquée de savoir que c’était Blaze qui avait mis le bazar dans la classe du professeur d’EDM au début de l’année. Mais qu’avaient les élèves à agir ainsi ? Ca ne lui serait jamais venu à l’idée d’agir comme ça durant ses années à Poudlard. Elle respectait bien trop scrupuleusement le règlement et elle avait toujours eu le plus grand respect pour la plupart des professeurs. Et même si l’un d’eux s’avérait être une personne mauvaise, jamais elle n’aurait eu l’affront de lui jeter un sort à la figure. Jane scrutait les traits de son amie, le visage contrarié. Elle ne pouvait pas comprendre ce qui avait motivé un élève aussi jeune, ça la dépassait. La suite de la réponse d’Amelia lui fendit le cœur et elle ne put qu’être encore plus indignée.
« Pas du tout ! Tu n’as pas à avoir honte. Comment aurais-tu pu savoir ce qu’il allait faire ? C’est un acte odieux et irrespectueux, c’est lui qui devrait avoir honte. » La colère la saisissait, c’était tellement horrible d’entendre son amie malheureuse pour une personne comme ça. « J’espère qu’il sera puni à la hauteur de son acte. »
Ca ne lui ressemblait pas ce genre de discours, mais la situation était particulière et la touchait particulièrement. Jane emboita le pas à son amie à la suite de sa proposition de marcher. Elle passa son bras autour des épaules de l’enseignante et lui donna une petite étreinte, posant sa tête contre son épaule durant quelques secondes en signe de soutien.
« Ca ne va pas être facile les prochains jours, alors si tu as besoin de quoi que ce soit, tu me préviens, d’accord ? Un hibou, une missive, tu viens directement à l’infirmerie – nous ne sommes pas bien loin – Tu ne dois pas hésiter, quelle que soit l’heure. »
Jane fit quelques pas, plissant un peu sur les lueurs du soleil couchant.
« Je ne sais pas comment ça va se passer mais ça risque d’être compliqué avec les enfants privés de baguette… Je m’interroge sur cette décision, ça me semble tellement fort comme sanction et en même temps, ils ont eu un comportement tellement révoltant… »
Ah le quotidien à Poudlard n’était pas toujours aussi simple et magique qu’on pouvait l’imaginer. Y compris pour les adultes et membres de l’équipe pédagogique. Amelia faisait face au moment le plus dur qui lui avait été donné de rencontrer depuis son recrutement au château. Son moral avait chuté dangereusement. Sa sortie dans le parc avec Jane devait la remettre à peu près sur pied. Il le fallait. Elle ne devait pas se laisser abattre aussi facilement. Pas quand on était adulte et qu’on avait des responsabilités. Jane aussi avait dû faire face à des moments difficiles et pourtant, elle était bien là. Elle répondait présente à chaque fois que c’était nécessaire. Elle mettait une énergie incroyable dans l’infirmerie. Elle en avait des responsabilités et malgré son jeune âge, elle semblait la personne parfaite pour y faire face. L’ancienne antiquaire était fière d’être à ses côtés et rassurée de la compter dans son entourage.
L’infirmière s’inquiéta de son état. Très vite, le sujet de la conférence fut mis sur la table. Amelia révéla l’identité de l’auteur du sortilège qui l’avait précipité dans cette petite déprime passagère. Jane ne cacha pas sa surprise. Amelia répondit d’un air blasé. Elle aussi avait encore du mal à réaliser.
"Si, c’est bien lui… Moi aussi j’y ai pas cru sur le coup."
Onze ans. Son agresseur avait onze ans, quand Amelia en avait trente-cinq. Tellement comique comme situation. La blonde se confia sur son sentiment de honte. C’était la première fois qu’elle abordait le sujet. Et c’était évidemment en partie la cause de son mal-être. Encore une fois, Jane répondit présente. Elle tenta de lui remonter le moral sincèrement.
"Mmh merci Jane. Moi aussi je te cache pas que j’espère que la directrice ne va pas le louper. Pourtant je l’aimais bien en vrai hein…"
Amelia se sentit bouillir, mais elle ne savait pas vraiment de quoi. Elle avait l’impression d’avoir fait un bond de vingt ans en arrière, quand elle était adolescente. Elle avait envie de pleurer et de piquer une colère en même temps, mais il n’en était pas question. C’était justement le peu de fierté qui lui restait qui la faisait tenir. Les deux femmes se mirent à marcher, Amelia ne tenait plus en place. En signe de soutien, Jane se colla à elle et posa sa tête sur son épaule. Amelia y répondit en posa sa propre tête contre la sienne. Elle se sentait vraiment soutenue. Cette accolade lui fit un bien fou. Elle avait l’impression que ça apaisait ses envies de crise de nerfs. Jane était clairement un pilier majeur sur lequel elle pouvait s’appuyer pour se relever de cette situation. Amelia passa à son tour son bras autour des épaules de son amie. C’est là que Jane lui proposa son aide à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit et de n'importe quelle manière que ce soit. Encore une fois, la blonde afficha un petit sourire plein de reconnaissance.
"Oui ça marche. Merci beaucoup, t’es vraiment la meilleure."
Amelia savait pertinemment qu’elle était sincère. Parce que cette jeune femme avait le cœur sur la main et était réellement prête à aider quiconque en avait besoin. La preuve en ce moment même. L’infirmière dévia bientôt de sujet et aborda la sanction collective prise par la directrice. Jane s’interrogeait sur cette décision. Amelia écouta attentivement et se rendit compte qu’elle partageait le même point de vue. Elle retrouva un semblant d’énergie après ces minutes réconfortantes et ça pouvait commencer à se ressentir dans sa voix.
"Mmh à mon avis, on n’a pas fini d’en entendre parler. Mais moi aussi ça me perturbe. Disons que je ne trouve pas ça vraiment adapté. On les prive de faire de la magie, mais à mon avis ce n’est pas comme ça qu’ils vont retenir la leçon."
D’un autre côté, il fallait trouver une sanction conséquente, qui marque leurs esprits et qui leur passe l’envie de recommencer. Mais encore une fois, était-ce vraiment la bonne ? La colère était encore bien présente chez la trentenaire, mais au fond d’elle, elle connaissait la réponse à cette question. Non.
"T’en fais pas, dans tous les cas, j’arrête l’organisation d’évènements du genre jusqu’à la fin de l’année. Maintenant il faut prier pour pas qu’ils en profitent pour remettre ça en classe… Quand ils auront leurs baguettes."
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