Les beaux jours arrivaient enfin. L’hiver serait bientôt derrière eux, les journées ensoleillées et plus chaudes pointeraient le bout de leur nez bientôt et ça suffisait à mettre un peu de joie dans les jours de la jeune infirmière. Le moral de l’école n’était pas des plus haut, les événements s’étaient enchainés rapidement depuis Noël et Jane espérait vraiment que la tempête dans laquelle était prise Poudlard allait se calmer. Enfin, c’est ce qu’elle avait espéré avant la conférence donnée par Amelia sur le Code du Secret Magique International. L’événement désastreux s’était conclu par une confiscation de toutes les baguettes magiques, créant chez les adolescents une certaine rancœur pour le personnel de l’école, en particulier pour la Directrice. Jane ne pouvait pas s’empêcher d’avoir de la compassion pour elle. Comment en être autrement ? Son mari avait subit un empoisonnement lors du bal organisé à l’école et ensuite ses élèves faisaient une vendetta durant une conférence… Elle avait sévit. Trop, aux yeux de Jane. La baguette est l’essence même d’un sorcier, elle est un prolongement de son bras… Mais la sanction était ce qu’elle était, il fallait se conformer aux règles. Ca n’empêchait pas Jane d’avoir autant mal au cœur pour les jeunes gens qui n’avaient pas participé à cette révolte, ceux qui n’avaient rien demandé à personne. Quelques années, elle aurait été à leur place. Ou à la place de ceux pris dans le feu de l’action, ne sachant que faire si ce n’est se protéger, protéger les plus jeunes et tenter de sortir de la salle le plus vite possible en voyant que la situation commençait à dégénérer.

Jane jeta un regard sur le parc de l’école, le soleil brillait sur le lac noir, le saule cogneur venait de secouer ses branches encore nues, quelques élèves profitaient de l’air libre et des quelques rayons chauds. La blonde ne s’attarda pas à la fenêtre, il fallait qu’elle s’occupe du jeune homme dont les mains étaient couvertes de furoncles. Elle lui administra la potion orangée qui se trouvait sur la gauche de son étagère à potions et resta à ses côtés tandis que l’apparition de nouveaux furoncles s’arrêtaient progressivement. D’ici quelques heures, il n’y aurait plus de traces de ces boutons, cela ne resterait qu’un mauvais souvenir. Elle allait se lever de son tabouret lorsqu’une voix retenti dans ses oreilles bien trop fort. Forcément, ce cri de détresse, ça ne pouvait que l’alarmer immédiatement. Elle se leva plus vivement que prévu pour rejoindre celui qui devait être au moins à l’agonie pour crier comme ça. Maxwell Carter, le meilleur ami de Caleb. Caleb qu’elle voyait régulièrement pour le moment, d’ailleurs.

Même pas le temps d’arriver jusqu’à lui qu’il était déjà installé dans l’un des lits. Jane donna un coup de baguette afin que les paravents ne se ferment autour d’eux, comme elle le faisait avec chaque occupant de l’infirmerie, et elle enfila une paire de gants. Son visage était grave, soucieux. Qu’avait-il se passer de si horrible pour qu’il crie comme ça ? Mais elle n’eut pas à attendre longtemps pour le savoir.

Elle n’aurait su dire ce qui était le plus choquant et le plus horrible. Ce jeune homme se tenant l’entrejambe, ses propos ou le sang sur son pantalon. Comment s’était-il fait une chose pareille ? Il n’y avait pas trente-six solutions et Jane n’était pas sûre d’avoir envie de l’entendre. Il lachait des insultes en plus…
Le visage de Jane avait certainement pris une teinte des plus rouges, ne sachant pas trop par où commencer. Elle souffla un coup pour reprendre contenance et, bien qu’elle évita de croiser le regard du Poufsouffle, lui parla.


« Il va falloir que tu enlèves tes mains et ton pantalon si tu veux que je puisse t’examiner correctement. »


Elle appréhendait beaucoup ce qu’elle allait découvrir, vraiment beaucoup. Elle en avait déjà vu… En photos, dans ses cours d’anatomie. Et sur les mannequins d’entrainement aussi. Mais elle n’avait jamais eu à la soigner. Elle s’obligea intérieurement à respirer le plus normalement possible, gardant la crise d’asthme pour plus tard. Mon dieu, elle ne savait dire pour qui c’était le plus gênant… Quoi que, il n’avait pas vraiment l’air gêné, il avait mal, il voulait de l’aide, mais Maxwell n’était pas réputé pour avoir la moindre quelconque gêne, même elle, elle le savait !


« Est-il nécessaire que je te demande comment c’est arrivé… ? »


Elle ne l’avait toujours pas regardé une seule fois dans les yeux, et elle détournait assez le regard pour ne pas le voir se déshabiller. Une fois dans sa tâche, elle serait moins gênée… Ou pas. Poudlard était décidément un endroit plein de surprises.

Jamais, ô grand jamais, elle n’aurait pu imaginer un seul instant qu’elle serait un jour confrontée à ce genre de situation en travaillant à Poudlard. Elle n’aurait jamais pu l’imaginer, ça allait bien au-delà de tout. C’était un pensionnat plein d’enfants, d’adolescents. Mais les relations sexuelles, c’était interdit. Non… ? Elle était sûre que si. Ca devait être interdit dans l’enceinte du château. Etre amoureux, oui. Etre en couple, d’accord. Mais avoir des relations intimes ! Et sans mariage avec tout ça… Rien que l’idée lui tordait l’estomac. Elle ne se sentait pas née à la bonne époque. Elle savait que c’était elle qui avait une perception des choses et du monde différente de la plupart des adolescents de ce château. Il suffisait de voir le débit d’insultes qu’ils pouvaient sortir en toutes circonstances. Alors qu’elle de son côté, elle s’interdisait ne serait-ce que de penser à des mots grossiers. Mais les relations sexuelles, non, c’était bien au-dessus de tout dans le domaine de l’innommable. Elle était incapable de parler de ce sujet, ça la gênait beaucoup trop. Elle n’avait jamais été plus loin qu’un baiser et c’était déjà beaucoup pour la jeune femme. Elle attendait d’être mariée pour pouvoir se pencher sur les désirs charnels d’une relation aussi importante.

Sans le regarder, le visage rouge, l’infirmière lui demanda d’enlever ses mains. Il allait falloir qu’elle regarde à ça de plus près pour comprendre le problème et y remédier. Il semblait avoir réellement mal, il n’y avait pas lieu de penser qu’il simulait pour gagner quelques heures de repos à l’infirmerie au lieu d’aller en classe, non. Ou alors il était un comédien extrêmement doué. Elle aurait peut-être préféré qu’il s’agisse de comédie d’ailleurs.
Il enleva son pantalon sans qu’elle ne le regarde et ce n’est que lorsqu’elle vit le pantalon au sol qu’elle tourna le regard dans sa direction, sans toutefois regarder son caleçon ou son visage. Ses gants, c’était bien de regarder ses gants. Elle n’avait pas vraiment envie de connaitre l’histoire. Juste les circonstances, de manière la plus concise, ça lui suffisait amplement. Mais sans doute n’avait-il pas bien compris ce qu’elle avait dit puisqu’il commença même à lui décrire la demoiselle liée à cette situation. Jane devint encore plus rouge, si cela était possible. Il lui avait même demandé si elle voyait ! Non mais…. Non !


« Pas vraiment, non. »


Ses lèvres étaient pincées et le pire était encore à venir, si c’était possible. Lorsqu’il lui demanda s’il fallait qu’il explique la position, Jane leva de grands yeux surpris vers lui. Surpris et choqué.


« Non, non, non ! » S’affola-t-elle d’abord. « Ce n’est vraiment pas nécessaire. Je vais… te… t’examiner ! » termina-t-elle en secouant la tête.


Elle détourna les yeux immédiatement lorsqu’elle comprit qu’il retirait son caleçon. Elle ne pourrait pas le regarder dans les yeux de toute la séance de soins, c’était certain. Elle tenta intérieurement de s’armer de courage et lorsque le caleçon ensanglanté eut rejoint le pantalon au sol, elle fit glisser ses yeux vers l’endroit blessé. Ce n’était vraiment pas joli à voir. En dehors du sang, l’engin semblait gonflé et commençait déjà à devenir bleu par endroit. Ouille.

Jane avait les mains en suspens, ne sachant pas exactement ou positionner ses mains pour évaluer l’ampleur des dégâts. Elle ne voulait pas le faire souffrir plus, d’une part. D’autre part, même s’il s’agissait de son travail, elle n’avait pas vraiment envie de poser ses mains délicates là-dessus. Mais elle n’avait pas le choix, de toute façon. La voix de Maxwell se fit entendre une nouvelle fois et Jane tourna la tête vers lui en fronçant légèrement les sourcils d’incompréhension.


« Euh… »


Et sans dire un mot de plus, elle se dirigea vers son étagère à potions. Mieux valait lui donner un anti-douleur pour qu’il puisse supporter sans souffrir les différents soins. Elle revint rapidement vers lui avec une fiole de couleur verte et la lui tendit.


« C’est un anti-douleur. Ca devrait te soulager le temps que je… m’occupe de ça. » dit-elle en triturant son tablier dans ses doigts, comme elle le faisait toujours en situation de stress.


Elle installa un t abouret à côté du lit d’un coup de baguette et s’installa dessus. Avec sa baguette, une nouvelle fois, elle entreprit de jeter un sort pour enlever le sang. Il fallait qu’elle y voit plus clair, qu’elle comprenne l’étendue des dégâts. Elle attendit quelques instants pour que la potion ait le temps de faire un minimum effet avant de poser doucement ses doigts de par et d’autre de l’engin. Elle palpa avec toute la délicatesse dont elle pouvait faire preuve et après avoir observé et palpé, elle en vint à une conclusion.


« C’est fracturé. »


Elle retira sa paire de gants et se leva de son siège.


« Il va falloir mettre de la glace pour que ça dégonfle avant que je ne puisse te soigner. Heureusement que tu es venu tout de suite, parce que si ça traine trop, ça peut causer quelques… troubles. »


Elle fit appel à un elfe de maison qui apparu dans un grand CRACK, sûrement semblable à celui qu’avait du entendre Maxwell lors de sa fracture du membre. Jane lui expliqua ce dont elle avait besoin et il repartit. Elle prépara déjà un linge en coton afin que ça ne lui brûle pas la peau et tandis qu’elle revenait vers le Poufsouffle, l’elfe revint. La blonde mit la glace dans le linge et le déposa doucement sur les parties du jeune homme.


« D’ici une quinzaine de minutes, on regardera ou ça en est. Tu veux que je reste avec toi ? »


La question avait été un réflexe. Elle était un peu mal à l’aise d’être dans cette situation, et elle n’avait pas particulièrement envie de parler avec quelqu’un qui ne portait pas de sous-vêtements. Mais ça restait un enfant, un adolescent qui avait mal et qui avait peut-être besoin de quelqu’un dans une situation stressante et dérangeante.

La situation était préoccupante pour Jane. C’était la première fois qu’elle était confrontée à ce genre de problème et elle ne savait pas s’il fallait qu’elle prévienne la direction de ce qu’il s’était passé. Elle n’allait pas lui faire un sermon sur les pratiques sexuelles avant le mariage. Mais c’était mal, il avait transgressé le règlement et Jane ne voulait pas que cela reste impuni. Où était la jeune fille ? Elle n’était pas venue avec lui, alors où était-elle ? Etait-elle blessée également ? Elle espérait sincèrement que non. Elle était infirmière, non gynécologue… Peut-être mieux valait-il prévenir directement le responsable de la maison Poufsouffle, la directrice ayant sûrement des choses plus importantes à faire que de régler les problèmes hormonaux des adolescents de ce château.

C’était la première fois qu’elle en voyait une de si près, et pas en photo ou sur un mannequin. Et ce n’était vraiment pas du tout ragoutant. Bon, après, elle était blessée, donc forcément, elle ne devait pas être à son avantage mais quand même. Non, vraiment, ça ne lui donnait aucune envie de s’essayer à de telles pratiques avant le mariage. Les mains en suspend au dessus de la zone blessée, Jane hésitait sur la marche à suivre. Comment faire l’examen sans qu’il n’ait trop mal ? Elle ne savait pas où mettre ses mains, ne sachant pas l’ampleur des dégâts. Alors, au lieu de se prendre la tête, elle se dirigea vers l’étagère à potions. L’anti-douleur, ça lui permettrait de pouvoir faire l’examen sans qu’il ne pleure, ne gémisse ou ne dise encore des choses qui pourraient la mettre mal à l’aise. Mais était-il seulement possible d’être encore plus mal à l’aise que maintenant, de toute façon ?

Elle lui fit boire la fiole et attendit un peu que les premiers effets se fassent avant de poser ses mains sur le corps du jeune jaune et ébène. Fort heureusement, elle n’avait pas vu le petit sourire de celui-ci, trop concentrée sur son examen médical. Et la conclusion ne se fit pas attendre. Avec des telles marques, de tels symptômes, elle ne voyait qu’une fracture. La réaction de Maxwell ne se fit pas attendre. Jane ne put s’empêcher de grimacer lorsqu’il prononça le mot « teub ». Vraiment, ce mot était vraiment dégoutant. Et avec son étonnement, forcément, de nouvelles questions. Si ça lui était déjà arrivé ? Bien sûr que non ! Et ça n’aurait jamais du lui arrivé en étant à Poudlard voyons !


« Non, pas du tout. Et je ne pensais pas que ça m’arriverait ici, pour tout te dire. »


Elle ne répondit pas plus, ne sachant quoi dire à la deuxième interrogation du jeune homme. Comment lui dire le plus poliment du monde que ça ne devrait jamais arrivé dans une école ? Elle aurait voulu lui dire avec aplomb, en fait. Mais ça ne sortirait jamais sous un autre ton que sur celui de la gêne et elle ne voulait pas se montrer en position de faiblesse.
Pour éluder le sujet, elle lui signala qu’il allait lui falloir de la glace. Elle ne pourrait rien faire tant que ce serait aussi gonflé. Et avec cette indication, elle lui fit remarquer qu’au moins, il avait eu le bon réflexe de venir directement, vu les troubles que cela pouvait engendrer s’il avait trop attendu pour se faire examiner.

Une nouvelle fois, il ne lui fallait qu’une seconde pour réagir aux propos de l’infirmière. Lorsqu’il lui demanda si elle n’allait pas tomber, Jane haussa un sourcil en levant les yeux vers lui. Est-ce que c’était une vrai question ?


« Euh… Non. Ca peut causer des troubles érectiles mais il n’y aucun risque qu’elle ne tombe, non. »


Et elle reporta son attention sur le linge en coton dans lequel elle mettait la glace apportée par l’elfe. Une fois celle-ci emballée, elle la plaça sur l’engin du jeune homme avec la plus grande délicatesse dont il était possible de faire preuve.
Comme elle le faisait toujours lorsqu’il y avait un temps d’attente à respecter, Jane lui demanda s’il voulait qu’elle reste à ses côtés en attendant. C’était un grand garçon, l’anti-douleur faisait son effet, il n’aurait pas eu besoin qu’on lui tienne la main normalement et Jane aurait voulu se tenir le plus loin possible de ce garçon complètement nu dans l’un des lits de son infirmerie. Mais sans surprise, il lui demanda de rester. Les garçons étaient comme ça. Grand, fort, costaud. Mais à la moindre blessure, il leur fallait la compagnie des femmes à leur côté. Elle avait souvent remarqué ça avec son frère, lorsqu’il était malade. Pourtant Cameron était bien plus grand qu’elle et bien plus fort. Mais dès qu’il avait un rhume, il fallait que leur mère lui tienne la main et reste à son chevet.

Jane se réinstalla sur le tabouret à ses côtés en hochant la tête. Elle croisa les doigts sur ses genoux, ne sachant pas trop bien comment elle pourrait être assise confortablement alors qu’un adolescent nu se trouvait juste à côté d’elle. Elle laissa un silence s’installer un instant, ne sachant quoi dire.


« Si tu as froid, je peux t’apporter un drap. Si tu as besoin de quoi que ce soit, dis le moi. »


Toujours aussi altruiste, même dans les situations gênantes.

Il y avait, dans l’immédiat, plusieurs choses à faire. D’abord, il fallait qu’elle puisse examiner la zone correctement afin de pouvoir poser un premier diagnostic. Il fallut donc donner à ce drôle de patient un anti-douleur. Une fois que ce fut fait, Jane procéda à l’examen de la zone, écartant certaines possibilités au fur et à mesure jusqu’à obtenir le diagnostic final. La fracture. Tous les symptômes étaient réunis. Il la bombarda de questions. Elle pouvait le comprendre, la situation devait être stressante pour lui, il avait mal, il ne savait pas quoi faire. Mais la pluie de questions sur elle ne l’aidait pas à faire abstraction de la partie anatomique du corps de Maxwell qu’elle devait soigner et qui la gênait énormément. C’était troublant pour elle de se retrouver dans pareille situation et bien qu’il ne s’en rendait pas compte, le Poufsouffle n’arrangeait rien au stress de Jane.

Elle ne fut pas surprise par ses interrogations. Avec calme, pour ne pas l’affoler plus surtout, elle prit le temps de répondre.


« D’abord il faut que je puisse voir l’ampleur des dégâts. Si je peux faire quelque chose, je le ferai. Si cela dépasse mes compétences, tu seras envoyé à Sainte-Mangouste, ne t’inquiète pas. »


C’était aussi un peu pour elle, qu’elle tentait de garder le plus grand calme. Si elle cédait à la situation, elle risquait de trembler, de faire un faux mouvement, de lui faire mal ou de renverser quelque chose, vu son adresse légendaire.

A chaque problème, sa solution et… ses conséquences aussi. Ainsi, Jane l’informa qu’il avait bien fait de se dépêcher à venir. Au plus tôt il serait soigner, au mieux ce serait. Mais forcément, cela causa encore plus de questions pour le jeune homme. Jane tenta de le rassurer, il n’y avait aucun risque qu’elle ne tombe, absolument aucun. Mais il y avait d’autres risques bien présents. Des risques qui firent hausser la voix du jaune et ébène, faisant grimacer Jane et ses pauvres oreilles sensibles. Elle leva les mains vers lui, pour tenter de la calmer un peu.


« Doucement, pas si fort, il y a d’autres patients… » Commença-t-elle en baissant un peu la voix sans le vouloir. « Il pourra y avoir quelques troubles au début, le temps que tout se remette à la normale. Ca peut durer quelques jours, en fonction de l’intensité de la blessure. Si ça persiste après 15 jours, il faudra que tu reviennes me voir et nous contacterons un spécialiste, d’accord… ? »


Elle n’avait vraiment pas envie que cela se produise. Elle ne voulait plus avoir à faire à Maxwell pour un problème de ce type… Elle préférait de loin les furoncles, les bras cassés, les limaces qui dégoulinent suite à un mauvais sort. Tout valait mieux que ça.
La glace fut placée, il ne restait qu’à attendre que ça dégonfle un peu pour qu’elle puisse faire un nouvel examen et prendre une décision. S’il fallait pratiquer une incision pour drainer le sang accumulé dans l’engin, il faudrait qu’elle contacte Sainte-Mangouste par missive urgente. Elle espérait sincèrement que ce ne serait pas le cas, qu’il suffirait d’une potion ou d’un sortilège pour que ce soit terminé mais elle avait le présentiment qu’elle se leurrait.

Elle avait bien conscience de l’agitation du jeune garçon, ainsi elle lui proposa de rester à ses côtés le temps que la glace fasse son travail. Elle s’installa donc sur un tabouret, à côté de lui. Elle en profita pour lui proposer un drap pour le couvrir, qu’il accepta. Et comme ce n’était jamais assez, il lui demanda même une histoire. Elle fut surprise par cette demande. Elle comprenait parfaitement le besoin de se changer les idées, mais Jane était tellement troublée, gênée, elle essayait aussi bien qu’elle le pouvait de cacher son agitation et voilà qu’il lui demandait une histoire… Elle prit un instant de réflexion tandis qu’elle se levait pour aller chercher un drap propre dans l’armoire, ceux du lit étant souillé par le sang. Comme une maman qui borde un enfant, elle lui avait mis le drap sur lui, faisant attention à ce qu’il n’ait pas mal.


« Et si tu me parlais un peu de toi… ? De ce que tu aimes, de ce qui te plait à Poudlard, ce en quoi tu es doué, tes amis… Qu’en penses-tu ? »