Joyeuse Saint Valentin

La Saint Valentin… Une fête à laquelle Sarah n’accordait pas une grande importance. D’autant qu’à l’instar de Jazz, elle considérait également qu’on n’avait pas besoin d’un jour en particulier pour témoigner son affection à ses proches. L’espace d’un instant, elle avait hésité à profiter du partenariat avec Honeydukes et faire envoyer des chocolats aux membres de sa famille auxquels elle était attachée et à ses amis. Finalement, elle avait préféré s’abstenir.
Pour l’instant, personne ne faisait battre son cœur, les histoires d’amour ne l’intéressaient pas. Elle se trouvait trop jeune pour cela et ne cherchait donc pas à se mettre en couple. Elle préférait se consacrer à d’autres choses, dont ses études.

La petite Gryffondor n’avait donc rien prévu de particulier en ce jour. A part étudier. Et justement, elle s’était rendue dans les serres pour cela. En effet, elle avait un devoir de botanique nécessitant de faire le schéma d’une plante. Elle était donc allée chercher le modèle. Elle n’était pas particulièrement douée en dessin, mais dans ce contexte, elle compensait par son application et son souci de précision.
Elle était donc installée à faire son schéma, lorsqu’elle sentit une piqûre au niveau de l’omoplate. C’’était la flèche du Cupidon qui l’avait touchée. C’est alors que, peut-être mue par un instinct, elle se retourna et vit Jazz. Si on l’avait interrogée un instant plus tôt sur sa camarade de maison, elle aurait certainement dit que même si elle ne discutait pas tant que ça avec elle, au premier abord, elle l’appréciait et était amusée par la née-moldue. Si Sarah était curieuse de découvrir davantage sa camarade, elle ne l’avait pas encore montré.
Quand la petite Davenport croisa le regard de Jazz, ce fut comme une révélation. Il fallait qu’elle lui parle, qu’elle se décide à la découvrir. Elle avait l’air si gentille derrière ses airs de dure. Et puis, elle avait de jolis yeux. Au passage, elle avait complètement oublié la raison pour laquelle elle était là, son devoir de botanique.
Complètement naïve, novice et tout ce que l’on voudra en la matière, Sarah n’avait pas réalisé qu’elle était amoureuse de Jazz, d’autant moins que vu son âge, c’était complètement platonique.
Bientôt, elle entendit la déclaration-slam de sa camarade, à laquelle elle ne comprit pas grand-chose. Entre les termes utilisés, les nombreuses références moldues – elle avait beau en avoir certaines par Kath, pas autant que cela non plus -. Enfin bref, vive et dotée d’un bon esprit de déduction et comme cela arrivait souvent avec Jazz, la jeune Davenport devina le sens général de ce qui lui était dit, le mot « cœur » l’ayant mise sur la voie.

« Je… Désolée, je n’ai pas compris grand-chose, mais c’est joliment dit. » commença-t-elle.

Elle savait que si elle avait deviné juste, elle devait une réponse à son interlocutrice. Elle s’apprêtait à dire quelque chose comme je ne suis pas encore intéressée par les histoires d’amour et désolée, mais je ne suis pas de ce bord-là, avec le plus de délicatesse possible. Ce qui était pure vérité. Seulement… C’était pas si simple que ça. Victime du Cupidon, ses idées et sentiments s’étaient embrouillées dans son esprit. Et là, maintenant, tout de suite, elle n’était plus du tout sûre de rien. Est-ce que vraiment Jazz ne lui plaisait pas ?

Elle ne pouvait pas aligner simplement un « je t’aime » ou un « je crois que moi aussi je t’aime », c’était… pas vraiment dans ses cordes. Alors, elle aussi eut recours à son mode d’expression préféré, à la manière qui lui permettait le mieux de montrer ce qu’elle ressentait. Et c’est ainsi qu’elle se mit à chanter « Tu as ensorcelé mon cœur » de Celestina Moldubec. Peut-être que Jazz ne connaissait pas cette chanson, puisqu’elle faisait partie du répertoire sorcier. Mais, elle était parlante, non ? On sentait que la petite Gryffondor avait une certaine maîtrise du chant, avec justesse, d’une voix douce et mélodieuse et avec émotion.

« Tu veux qu’on se promène dans les serres ensemble ? » proposa-t-elle.

(c) Kira pour Never Utopia