you will do this my way (MARY ♚ ERIN)

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( you will do this my way | MARY ♚ ERIN )

Un royaume de meubles vétustes recouverts de poussière pour échapper à un autre, composé de ruines recouvertes de cendres. Un rictus tordit mes traits alors que la porte se refermait dans mon dos. Les lieux oubliés étaient particulièrement propices au complot et celui-ci ferait parfaitement l’affaire. Il ne s’agissait que de retrouver une camarade aux idéaux plus nobles que son sang. Elle aussi, ferait parfaitement l’affaire. Elle n’était pas tout à fait bonne à jeter et avait le mérite de ne pas partager les idées des sang-de-bourbes qui se reproduisaient comme la pire des vermines et envahissaient ce château pathétique. Du bout des doigts, je laissai une trace rectiligne sur une table posée contre un mur avant de l’essuyer pour le délester des saletés qui s’y étaient accrochées. Ma baguette quitta sa place habituelle pour se glisser entre mes doigts et d’un mouvement souple, j’effaçai les salissures qui recouvraient le bois. Interdire de faire de la magie en dehors des salles prévues à cet effet n’empêchait en rien d’en faire usage à l’abri des regards. Je me hissai sur ce siège provisoire dans un grincement de fin du monde qui laissait à penser que le meuble pouvait céder à tout instant. Il gémit encore un peu, le temps que j’appuie mon dos contre le mur et puis le silence revint. Mes yeux posés sur le battant en bois n’attendaient plus qu’une chose : le voir s’ouvrir pour tromper l’ennui. Elle n’avait pas répondu à mon mot et n’en avait pas eu besoin. L’heure était donnée, le lieu était connu de nous deux. C’était, après tout, le seul endroit où nous nous étions déjà rencontrées.

Il ne s’écoula que peu de temps avant que cela n'arrive. Mon trône branlant gémit de plus belle alors que je pivotai, laissant mes jambes pendre dans le vide. Droite, le visage barré d’un rictus, je suivis la Serdaigle du regard, dans un silence souverain, jusqu’à ce que la porte ne claque de nouveau et qu’elle ne vienne se planter face à moi. « Asquith » la saluai-je avec l’ombre d’une raillerie. « Passons les salutations d’usage. Tu dois te douter de la rrraison de mon invitation ? » Ou plutôt, une sommation que je ne lui avais pas vraiment laissé refuser. Elle était un pari sans aucun risque. Une tentative d’atteindre quelqu’un sans vraiment y accorder de l’énergie ou de l’importance. Qu'elle réussisse : ce serait tout à son honneur et à son avantage. Qu’elle échoue : ce ne serait que la confirmation de son inutilité. Certains sang-mêlés étaient plus tolérables que d’autres. Finn avait sa préférence : des êtres faibles, manipulables, dont il pouvait se servir pour assouvir ses stratégies. J’avais une autre appétence : ceux qui brûlaient de la même violence que moi et que je pouvais entraîner sur des chemins dangereux. Pourtant, je faisais appel à une fille dont la retenue et l’obséquiosité faisait plutôt la satisfaction de mon tendre frère que la mienne. Mais pour une fois, je lui reconnaissais une certaine utilité. « Comme le marrriage a été rrrepoussé, tu as eu plus de temps pourrr rrréfléchirrr à ton prrrésent. » Une joie sauvage dansa au fond des prunelles claires et mes doigts se serrèrent autour du bord de la table. Je penchai légèrement la tête, comme pour mieux la dévisager. « Et moi, je m’ennuie en ce moment. Je me suis donc dit qu’il nous serrrait prrrofitable à toutes les deux de voirrr quelles étaient tes idées. » Et comme elle comptait s’y prendre pour que le plus beau jour de la vie de Phoenix ne soit rien d’autre qu’une transaction marchande maculée de nombreuses taches.

( Pando )

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Dans d’autres circonstances, l’aide d’Erin pour choisir ma robe pour le bal où j’accompagnais son frère aurait pu s’apparenter aux banals conseils d’une amie. Mais nous n’étions pas amies et je savais pertinemment qu’en lui demandant son aide, je me trouvais en position de lui être redevable, ce qu’elle s’était empressée de me faire sentir. Nous en avions déjà discuté à demi-mots à cette occasion mais venait désormais le moment de mettre son plan à exécution : se venger de l’affront fait par Phoenix. J’aurais préféré me tenir loin de ces désaccords, je considérais ne pas être digne de prendre position dans un conflit opposant deux sangs plus purs que le mien. Et pourtant, il est des moments où la neutralité, même sur de tels sujets, est loin d’être la meilleure option. Je connaissais mal les relations entre sangs-purs mais autant la famille de Phoenix semblait proche de la disgrâce, autant les Sorensen paraissait au sommet de leur puissance. Et puis, c’était bien avec l’un d’entre eux que je m’étais rendue au bal, c’était eux qui me faisait l’honneur de me tolérer parfois malgré la souillure du sang de mon père. D’une certaine manière, c’était à eux que je prêtais allégeance, eux que j’interrogeais quand je doutais de la marche à suivre comme là, concernant l’usage de la magie malgré l’interdiction. Malgré les affres de réflexion dans lequel ce choix me plongeait, j’avais décidé de répondre à la demande d’Erin, de chercher pour elle une forme de cadeau empoisonné à destination de la future épouse de son aîné. De toutes façons, Erin n’était pas du genre à supporter l’affront d’un refus.
Je n’avais guère été surprise de recevoir une invitation – ou plutôt une sommation – pour le jour même, dans la même salle. Les méthodes pouvaient paraître cavalières mais c’était les siennes, assez éloignées de la froide retenue de son jumeau. Elle était déjà là quand j’arrivai dans la salle, assise sur une table gémissante.

« Erin »

Elle balaya les salutations et je n’insistai pas. Je n’avais effectivement aucun doute sur la raison de ma venue et effectivement puisque le mariage avait été repoussé, j’avais eu plus de temps pour réfléchir même si les options me paraissaient peu nombreuses. Il fallait à la fois un cadeau qui ait l’air d’en être un, sinon je risquais de gros problèmes, et en même temps, il fallait évidemment que l’effet néfaste existe, sinon c’était Erin que je risquais de décevoir.
J’avais d’abord envisagé une potion, sans doute sous forme de parfum mais cela me semblait trop prévisible, trop direct, surtout vu les récents événements et je n’étais pas assez douée pour confectionner une telle potion. Alors j’avais opté pour les runes. C’était encore la matière où je me débrouillais le mieux. Un bracelet ou un pendentif gravés des bonnes runes auraient certainement un effet néfaste, restait à le fabriquer. Et en cas de problèmes, je pourrais toujours dire l’avoir trouvé ainsi chez un antiquaire.

« Je pensais à un bijou, je suis sûre qu’on peut y graver les runes adéquates. »

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Ma présence volontaire dans une pièce égarée en compagnie de Mary Asquith pouvait surprendre. C’était la raison pour laquelle nous nous retrouvions à l’abri des regards indiscrets. Je ne souhaitais pas devoir rendre des comptes à quiconque et je savais que Finn ne manquerait pas de trouver étonnant que j’accorde un intérêt mesuré à cette fille. Il savait - autant qu’il le déplorait - que j’avais une préférence pour les caractères plus marqués ou, comme il se plaisait à les nommer, pour les dignes représentants de l’échec scolaire. Celle qui me faisait face était porteuse de quelques échecs, mais scolaires, je n’en savais rien. Celui de son sang et de son manque de caractère me suffisait. Néanmoins, aujourd’hui était légèrement différent. Depuis que mon frère adoré et bien souvent impénétrable avait choisi de se montrer à son bras pour le bal de Noël, un projet commun se dessinait. Si je pouvais me servir de sa personne à bon escient, je n’allais pas me priver. Il était donc d’autant plus essentiel que personne ne nous observe afin de garder secret ce que nous préparions. Afin de le préserver d’un certain Legilimens un peu trop curieux, surtout. Et de mon frère aîné également. J’avais moins de craintes concernant sa future femme : si elle était dotée de la même capacité, nous ne nous fréquentions plus d’assez près pour qu’elle puisse se glisser dans mon esprit. Ainsi, nous étions là, isolées dans une salle vétuste qui en avait vu d’autres et la Serdaigle s’avança jusqu’à moi alors que je balançais mes jambes dans le vide, mon regard opalin ancré sur ses traits fades.

J’écourtai les politesses pour en venir directement au cœur du sujet. Je n’avais pas de temps à perdre, quand bien même je ne pouvais plus laisser filer les heures, sans les compter, dans des bras qui m’étaient inaccessibles. Penser à Junior était bien la dernière chose qu’il me fallait. La raison pour laquelle je me perdais dans des entreprises diverses et variées, des activités que je n’aurais même pas daigné considérer si j’avais pu aller le retrouver immédiatement en étant certaine que cette infâme distance ne serait pas tout ce qui subsisterait. Chassant ces sombres pensées de mon esprit, je me concentrai sur ce qui nous menait ici. « Un bijou » repris-je à voix haute, mâchant et remâchant ce mot comme s’il pouvait me donner un aperçu de sa qualité et de sa valeur dans un plan qui en était encore à ses balbutiements. « Il faudrrra qu’elle le porrrte le jourrr du marrriage. Comment t’en assurrrer ? » Oh, bien sûr, ça n’était pas impossible, il fallait simplement choisir le bon bijou et l’offrir de la bonne manière. Je connaissais suffisamment les goûts de Phoenix pour pouvoir aiguiller le choix de Mary et m’assurer que l’opération soit un succès. Mais au-delà de ça, je tenais à être aussi peu impliquée que possible. C’était bien tout l’intérêt de passer par une intermédiaire. Malheureusement, cela demandait de laisser la réussite entre les mains d’une autre.

( Pando )

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Je connaissais mal Phoenix. Jusqu’à peu, je la respectais pour ce qu’était son sang. C’était un principe chez moi : un sang-pur méritait mon respect parce qu’il m’était supérieur, quelque soit ses idées. Et les idées de Phoenix n’était pas les pires, du peu que j’en savais. Mais les lois du mariage arrangé était implacables. Phoenix avait été promise par sa famille à Caleb, alors qu’elle-même espérait l’union avec un Sorensen. Elle n’y était pour rien, tout comme ma mère n’avait pas été responsable du choix de ses parents de la marier à un moldu. Mais c’était ainsi, l’affront n’était pas réparable et il entacherait à jamais l’opinion de cette famille sur celle qu’elle accueillait en son sein. C’était ce que j’en comprenais et c’était ce qui me mettait devant un choix presque cornélien. D’un côté, ne pas trahir mon respect naturel pour une sang-pure, ne pas avoir l’arrogance de me croire supérieure à elle. De l’autre, rester dans les bonnes grâces d’Erin et de sa famille, dans la continuité de ce qui s’était passé au bal. C’était cette deuxième option que j’avais choisi. Les Sorensen représentait le meilleur de la société sorcière et je voulais m’en rapprocher. Erin m’en donnait l’occasion, il n’y en aurait pas deux. Alors j’avais fait ce choix, m’interdisant de changer d’avis. J’étais prête à en assumer les conséquences et j’espérais sincèrement que mes runes fonctionnent.
Contrairement à d’habitude, j’avais été passé quelques temps à la bibliothèque, révisant mes runes, cherchant dans de vieux manuels lesquels seraient les plus efficaces. Je m’étais plongé cette étude après en avoir conclu que c’était le meilleur choix d’objet, le plus discret. Pourtant je n’avais pas réfléchi à l’aspect que venait d’évoquer Erin : comment s’assurer qu’elle le porte le jour du mariage ? Pour cela, il faudrait bien la connaître et je n’étais pas compétente, même si je me répugnais à l’admettre. J’avais besoin de l’aide de mon interlocutrice.

« Je ne connais pas suffisamment ses goûts pour m’en assurer. »

Avant qu’elle ne tombe en disgrâce, il n’était pas rare d’apercevoir Phoenix en compagnie des jumeaux, de Finnbjörn en particulier.

« Je comptais te demander ton avis. J’aurais bien demandé à Finnbjörn mais je ne savais pas s’il était au courant de ta démarche. »

Les relations entre les jumeaux étaient parfois dissonante concernant les moyens à employer, c’était de notoriété publique que l’impulsivité de la sœur se mariait parfois mal avec la retenue du frère, sans même parler des relations orageuses entre Erin et sa sœur.

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Mon esprit n’avait cesse de saisir la moindre opportunité pour se rappeler mon meilleur ami et cette distance qui creusait un fossé empoisonné, plus profond chaque jour. Tout n’était que prétexte à se rappeler que, en sortant de cette salle, je ne pourrais le retrouver ; qu’il m’avait interdit ses confidences pour les remplacer par une indifférence glaciale ; que plus rien ne subsistait d’autres que des ruines fumantes. Je détestais Phoenix pour nous avoir planté un couteau dans le dos. Ce n’était pas son mariage arrangé avec les Avery qui en était la cause, mais son silence concernant un événement que nous avions appris par l’une de ces belles missives qui sont envoyées à toute la bonne société sorcière en même temps. Impersonnelles et sans aucune considération pour ce qui unissait mon ancienne meilleure amie à ma famille. Pourtant, aujourd’hui, cette histoire de fiançailles dont elle ne voulait pas — d’après elle — était de l’histoire ancienne et elle allait obtenir la main de mon aîné. Peut-être bien que ma haine première se voyait décuplée par ce qu’elle aurait bientôt et par cette réconciliation que Hannibal lui avait accordée, aidé d’un aïeul fin stratège, et qu’on me refusait, à moi.

La présence de Mary Asquith face à moi n’était que le fruit d’une situation qui n’offrait pas d’autres choix. Je voulais que la Gryffondor vive un mariage dont elle se souviendrait longtemps, mais pas comme étant le plus heureux jour de sa vie. Je voulais la voir subir chaque seconde de cette union et qu’elle dise oui à mon frère aîné en sachant qu’elle se liait à une famille qui n’avait pas le moindre respect pour sa personne. J’espérais qu’elle n’était pas devenue suffisamment stupide pour en douter. Je ne comptais rien faire de suffisamment grave qui mette en péril le mariage — les avertissements à ce sujet et concernant les secrets auxquels avait accès Phoenix s’étaient faits suffisamment clairs — mais je ne comptais pas non plus rester sagement à observer une alliance écoeurante sans y mettre un peu du mien. En cela, la Serdaigle en face de moi était un précieux outil.

Elle me détailla son idée : offrir un bijou maudit à la future mariée. L’idée n’était pas mauvaise si tant est que quelques détails étaient soigneusement pensés. Mary reconnut qu’elle ne connaissait pas assez les goûts de Phoenix pour s’assurer que le bijou lui conviendrait. D’un mouvement souple, je quittai ma position assise sur la table poussiéreuse pour me redresser et faire un pas dans sa direction. « Tu as bien fait de ne rrrien lui demander. Ne l’impliquons pas là-dedans. » C’était un ordre et pas une suggestion, le ton était assez clair pour qu’elle le devine. Même si Finn se doutait de quelque chose — il me connaissait trop bien et savait pertinnement que cette union me dégoûtait, autant que lui, tout en ayant conscience que je n’avais pas la même sensibilité aux stratégies politiques qui en découlaient pour me retenir de tenter quoi que ce soit contre la Gryffondor — il était probable qu’il fermerait les yeux si ce qu’il apprenait ne mettait pas complètement en danger le mariage. De toute façon, je ne pouvais garantir la fiabilité de notre petit secret : la Légilimancie de mon jumeau rendait ce point bien trop incertain. Mais à défaut de pouvoir lui cacher mes pensées, je pouvais ne pas le mettre dans la confidence de vive voix et interdire à Asquith de le faire. « Elle aime ce qui est somptueux et ce qui valorrrise son statut supérrrieurrr. Orrr et pierrres rrrrouges, Quelque chose qui, lorrrsque qu’elle le porrrte, semble dirrre qu’elle est une rrreine puissante, ou quelque chose dans cet esprrrit. » Discret ou non, il fallait que la qualité soit au rendez-vous et que cela brille suffisamment pour la mettre en valeur. « Il y a un antiquairrre assez peu rrregarrrdant surrr la prrrovenance de sa marrrchandise à Londrrres. Tu pourrras sûrrrement lui passer commande. » Un dernier regard et je me détournai, arrêtée par deux derniers détails au moment où mes doigts se refermaient sur la poignée. « Signe la carrrte de Bluebell Sherrrwin. Cela devrrrait lui donner suffisamment confiance pour le porrrter. Flatte bien son égo. » Mes yeux clairs partirent à la recherche des siens. « Aurrras-tu les fonds suffisants ? »

( Pando )

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L’entrevue finissait aussi vite qu’elle avait commencé. Avec Erin, il n’y avait pas de fioritures, de politesses inutiles. Elle me demandait quelque chose, elle savait que mon consentement lui était acquis. Elle donnait des instructions et je m’y conformais, posant seulement quelques questions pour être sûre de ce qu’elle voulait. Mon idée semblait lui convenir mais si je devais admettre que je n’avais pas été capable d’en fixer les moindres détails. J’avais une ébauche, une vague idée de bijoux mais je ne connaissais pas les goûts de celle qui le porterait. J’avais par contre longuement réfléchi aux runes à graver, c’était cela la partie la plus délicate. Il fallait les graver au dos, par soucis de discrétion et pour que les runes soient à même la peau, sans interférence. Thurisaz d’abord, l’épine de Thor sans nuance. Rune puissante, à double tranchant. Dangereuse pour les femmes notamment et Phoenix en était une. Pour Ansuz, j’avais hésité. C’était la rune des rêves positifs mais aussi de la mort, celle qui fait naître la peur dans les coeurs quand on n’y est pas préparée. Phoenix ne s’attendait à rien, ce fut cela qui me fit retenir cette rune ambiguë. J’avais rapidement écarté Gebo, rune de l’échange, de l’union et par extension de l’harmonie, de même que Wunjo, rune de la réalisation des souhaits et du bonheur. Le choix de Naudhiz se fit naturellement : c’était traditionnellement la rune associée aux malédictions et quoi que je veuille en penser, c’était bien cela que j’étais en train d’effectuer. Berkano, rune de la naissance et de la renaissance, n’avait pas sa place. Je les avait toutes passé en revue, longuement avant de retenir ces trois runes. Restait à en déterminer l’ordre. Thurisaz-Ansuz-Naudhiz était l’ordre naturel, celui du Furthak. Ç’aurait été celui à utiliser dans un souci d’harmonie. Non seulement ce n’était pas mon but mais en plus, commencer par Naudhiz renforçait l’idée d’une malédiction et mettre à la fin Thurisaz permettait d’atténuer son caractère morbide. Ce fut donc mon choix.
J’aurais voulu l’expliquer à Erin, solliciter son avis sur ma démarche mais je n’en eus pas le temps. En répondant à mes dernières interrogations, en m’indiquant le choix de l’or, du rubis ou d’une autre pierre rouge, en m’expliquant enfin la possibilité de signer du nom de Bluebell, elle mis fin à la discussion, la main posée sur la poignée de porte. C’était à moi de jouer maintenant, elle ne s’inquiétait plus que d’un détail pratique : mes finances. Je trouvais sa question presque offensante mais naturellement je n’avais pas à le lui dire. Bien sûr que j’avais les moyens de mes idées. Mon sang était certes regrettablement impur, mon père moldu, mais mes finances ne souffrirait pas de ce projet.

« Il faut bien que la fortune de mon père serve à quelque chose. »

Quoi de mieux que de favoriser l’ascension des Sorensen, la famille sang-pure par excellence, avec l’argent d’un moldu pour qui je ne ressentait aucune piété filiale.

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