(#) Sujet: Les mensonges sont des boules de neige (ft Sarah) Mer 7 Oct - 22:38
La fille de Damoclès Davenport était élève à Poudlard. Comment dire que la nouvelle ne m’emplissait pas de joie. Je n’étais pas familier des rencontres familiales, des retrouvailles et autres réjouissances. Ou plutôt je n’y étais plus familier. J’avais bien, trop bien, connu les Davenport, et Damoclès en particulier.Les cercles mangemorts se côtoient, se connaissent, se fréquentent, pourrions-nous dire. C’était exactement ce qui s’était passé, il y a près de trente ans de cela. Trente ans, le temps de tant de changement, au moins d’un côté. Je ne pouvais croire que Damoclès avait changé. J’avais été jugé fanatique à une époque mais si je l’étais, lui était bien pire. Et si Sarah avait entendu parlé de moi, ce qu’elle m’écrivait, ce n’était pas bon signe. Je ne savais pas ce qu’il lui avait dit, ce qu’avait dit mes parents suite à mon départ. Ils avaient dû se faire discret, m’inventer de bonnes raisons, peut-être la poursuite d’une mission commencée par mon frère. Ils n’avaient sans aucun doute jamais expliqué que j’avais disparu avec armes et bagages, un simple mot posé sur la table en guise d’adieux. Ce n’était pas les mœurs, ç’aurait été une honte porté sur leur nom. Une fois encore, je préférais provoquer la rencontre plutôt que de prendre le risque que Sarah vienne à l’improviste en se demandant pourquoi je n’étais pas venu la saluer plus tôt et pourquoi je n’avais pas pris des nouvelles de son père. Je ne m’étais pas fait mille nœuds dans le cerveau avant de l’inviter, plutôt prendre ce risque que de patienter. Cela posait des problèmes, m’obligeait à un mensonge plus gros que les autres mais je préférais déclencher les problèmes, je n’en pouvais plus que tout me tombe dessus. J’avais donc soigneusement préparé sa venue, m’habillant même de manière à laisser entrevoir à un œil averti la fameuse cicatrice qu’habituellement je cachais aux yeux de tous. Il était 11 heures, j’entendis frapper. « Entre Sarah, prends une chaise, je suis heureux de faire ta connaissance. » Je semblais bien plus calme que je ne l'étais en réalité, j'avais envisagé toutes les possibilités depuis que j'avais envoyé ma lettre, depuis que j'avais entendu ce nom, même. Et dans ce tourbillon de pensée trop rapide pour me laisser le temps de m'apaiser, je m'effrayais déjà de mon prochain mensonge.
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(#) Sujet: Re: Les mensonges sont des boules de neige (ft Sarah) Sam 21 Nov - 19:16
Si Benjamin redoutait la rencontre qu’il avait provoquée, il en allait de même pour Sarah. Elle ne doutait pas de la bonne foi de son père lorsqu’il lui avait parlé du garde-chasse de Poudlard, de tout ce que ce dernier avait « accompli » en tant que Mangemort… Et comme Benjamin semblait vouloir reprendre contact avec les Davenport, la petite Gryffondor avait de quoi penser qu’il n’avait pas changé depuis. Et que cet entretien ne serait pas de tout repos. Encore une fois, elle se tenait prête à jouer la comédie, la parfaite fille Davenport, comme elle le faisait bien souvent, trop souvent… Et si ne fût-ce que la moitié de ce qu’avait dit son père était vrai, alors, elle craignait d’entendre parler de cette époque où il avait connu son père, craignait d’en savoir plus qu’elle n’était capable d’en supporter sur ce qu’il avait fait à l’époque voire depuis… Sans être tout à fait sur son trente-et-un, Sarah avait pris soin de sa tenue. Soit mis des vêtements fraichement lavés et repassés, avec juste ce qu’il fallait d’élégance pour l’invitation qu’elle avait reçue, certes chez le garde-chasse, mais pas n’importe quel garde-chasse. De même, elle avait pris soin de bien démêler ses cheveux avant de retenir des mèches de chaque côté avec des barrettes, assorties à sa tenue. Enfin, à onze heures pile ce dimanche-là, elle se trouvait à la porte du garde-chasse et frappait. Toujours aussi soucieuse de montrer ses bonnes manières, elle s’était montrée d’une ponctualité à toute épreuve, digne d’une horloge suisse. Elle n’eût guère à attendre sur le pas de cette porte avant de pouvoir pénétrer dans la demeure de son hôte et le découvrir de ses propres yeux.
« Bonjour Monsieur Duncan. Je suis également enchantée de faire votre connaissance. Comment allez-vous ? »
Autant lorsqu’elle avait rencontré ses camarades, elle ne s’était pas montrée très formelle – un tout petit peu quand même parfois sur les bords, parce qu’elle était élevée ainsi – autant là, elle était presque au maximum de la formalité dont elle était capable de faire preuve à l’âge qu’elle avait. D’une part, parce qu’elle avait affaire à un adulte à qui elle devait le respect à bien des égards, d’autre part parce qu’il était l’une des personnes avec qui elle devait entretenir une certaine… image, se montrer digne de l’éducation reçue par ses parents.
Comme elle y était invitée, la petite Gryffondor s’installa sur une chaise. Observatrice, elle avait eu le temps de remarquer la cicatrice de Benjamin, se demandant de quel combat ou de quoi elle était le résultat. Mais, étant autant capable de discrétion que de curiosité, elle évita d'en faire la remarque ou de poser des questions à ce sujet, jugeant que cela eût été inconvenant.
(#) Sujet: Re: Les mensonges sont des boules de neige (ft Sarah) Sam 28 Nov - 0:50
Sarah était là, devant moi. On ne pouvait s’y tromper, il y avait bien comme un air de famille avec son père. Était-ce les yeux ou la posture ? Je ne savais le déterminer mais elle semblait bien la digne fille Davenport. Ponctuelle, élégante, polie, l’éducation qui était celle de sa famille transparaissait dans ses moindres gestes. Une éducation pourtant étrange quand on savait de quoi avait été – et était certainement encore – capable son père. Damoclès avait toujours fait figure d’exemple dans mes jeunes années. Son nom était régulièrement cité à table, ses actes loués et je savais que l’inverse avait été vrai. Il avait été le camarade d’une lutte acharnée, menée sans répit et sans remords. Je pouvais me souvenir de la lueur d’admiration dans le regard de mon frère quand il en parlait et je devais admettre que la même flamme avait brûlé dans mes yeux en écho. Mon frère aurait voulu en faire le parrain de ses enfants, s’il en avait eu et avait vécu suffisamment longtemps pour en avoir. Il me l’avait dit, un soir, craignant que Damoclès n’accepte pas. Je lui avais répondu qu’il n’avait aucun soucis à se faire à ce sujet que nous étions trop proches ensemble pour qu’il refuse. J’en étais convaincu à l’époque. Mais l’heure n’était pas vraiment à ressasser les souvenirs d’une époque que j’aurais voulu rayer de ma mémoire. Sarah était là, avait pris une chaise et je n’avais que peu de temps pour savoir où tout en était resté à la suite de ma disparition impromptue. Je notai tout de même son regard vers ma cicatrice, sans savoir si elle avait reconnu le tatouage que je dissimulais en dessous. Ce jour-là faisait exception mais ce n’était pas du tout par fierté que je l’affichais. Sarah connaissait mon passé et moins elle penserait que j’avais changé, moins je risquais d’ennuis. C’était du moins ma logique, tout semblait dire que Damoclès n’avait pas changé et je ne pouvais laisser supposer la vérité pour moi. Et il ne m’étais pas vraiment venu à l’idée que la fille puisse être différente de son père. « Je vais bien et toi ? Comment se passe ton arrivée à Poudlard ? »
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(#) Sujet: Re: Les mensonges sont des boules de neige (ft Sarah) Dim 6 Déc - 14:57
Sarah avait remarqué que le tatouage de Benjamin ressemblait fort à la marque des ténèbres. Mais, trouvant cela tout à fait déplacé de faire une remarque à ce sujet, elle n’en dit rien, garda ses pensées à ce propos pour elle. Pour autant, elle n’avait pas deviné l’histoire derrière la cicatrice et n’imaginait pas l’ombre d’un instant que son interlocuteur eût pu changer depuis l’époque où il avait connu son père.
« Je vais bien aussi. Ma rentrée s’est bien passée » commença-t-elle.
*- Bien ? Vraiment ? Et ton séjour dans le cachot au lieu du premier cours de potion ? - Tu sais bien que tu vas raconter des mensonges à Monsieur Duncan, de toute façon. Et ce que parents doivent ignorer, Monsieur Duncan doit ignorer* débattit-elle en elle-même, avec sa propre conscience, qui la titillait au moindre… arrangement de la vérité.
« J’ai retrouvé des amis, fait des rencontres. Et puis, dans l’ensemble, les cours sont intéressants » continua-elle, se préparant mentalement à devoir dénigrer le cours d’études des moldus et imaginant pour cela le discours, les paroles que seraient ceux de ses parents. Parents qu’elle n’avait osé informer du caractère obligatoire de ce cours. Et pourtant, elle n’en était pas responsable ; néanmoins elle redoutait ce que serait la colère de Damoclès et devinait le scandale dont il était capable. D’un autre côté, c’était une information que ses parents désireraient légitimement voir portée à leur connaissance. Et puis, peut-être que leur en parler par lettre lui permettrait de se positionner par rapport à ce cours et pas seulement de tenter d’y passer inaperçue ?
*Et si je demandais son avis à Monsieur Duncan à ce sujet, puisqu’à l’époque il a bien connu père ?*
Telle fut la pensée qui traversa l’esprit de la petite Davenport.
Elle se préparait également à prétendre qu’en tant que sang-pur, le cours de vol était ennuyeux, etc. Alors qu’elle considérait que c’était une occasion pour renforcer bases et acquis et devenir encore meilleure qu’elle ne l’était dans cette discipline. Et à ses yeux, avoir pour professeur un joueur de quidditch renommé ne gâchait rien, bien au contraire.
« Et pour vous, comment se passe cette rentrée ? » lui demanda-t-elle en retour.
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