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Mystères et boule de gomme au ventre
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Message(#) Sujet: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptyJeu 6 Aoû - 1:11

Un jour. Dans un jour on emmènerait Colin à la gare pour le mettre dans un train à destination de Poudlard. N'importe quel enfant de son âge aurait donné cher pour faire sa rentrée dans un collège de sorcier, apprendre sortilèges et potions plutôt que les maths et la grammaire, mais lui... lui en était malade. Sérieusement, c'était quoi leur problème à tous ? Ils avaient perdu la boule ou quoi ? A quel moment est-ce que c'était normal de le tirer de son bateau, et sans lui demander son avis, pour l'envoyer dans un monde où il ne connaissait rien ni personne ? Et s'il avait pas envie d'être un sorcier, hein ? Personne ne s'était posé la question de ça ?

En moins d'un mois, il avait vu tous ses plans voler en éclat, et même ses parents, merde ! qui l'avaient toujours soutenu, il leur avait fallu quoi ? Trois jours pour changer d'avis ? Oubliée l'école par correspondance, la vie de marin, les voyages, l'océan ? Oublié le lycée militaire et sa carrière d'officier ? Non tout le monde s'était ligué du jour au lendemain contre lui et même son père avait rendu les armes, tout ça à cause de cette foutue sorcière...! C'était de sa faute à cette foutue pochtrone qui sentait la réglisse ! D'ailleurs, elle devait être en train de cuver sa bière à l'heure qu'il était, heureusement sans quoi Colin n'aurait jamais pu se promener tranquillement dans la rue comme ça.

Tout ça avait largement de quoi lui nouer l'estomac, le comble devant une boutique de bonbon et de farces et attrapes. Il s'était arrêté face à la devanture du magasin Weasley, d'abord parce qu'elle était visible de loin, avec sa grande enseigne, ensuite parce que beaucoup d'enfants de son âge y entraient et sortaient, l'air joyeux. Bien que ne sachant pas très bien ce qu'était un "sorcier facétieux" et n'étant en règle générale pas très fan de farces et attrapes, le magasin avait l'air toujours plus intéressant que les vieilles boutiques d'ingrédients de potion ou de cirage pour baguettes, toutes ces choses auxquelles il ne comprenait rien et n'avait de toute façon rien envie de comprendre.

Depuis son arrivée sur le chemin de Traverse, le petit garçon avait mis un point d'honneur à mettre de la mauvaise volonté à tout ce qui touchait de près ou de loin à la magie, c'est à dire à presque tout. Seule exception, l'animalerie où il avait acheté son petit rat. Rat qu'il sentait actuellement remuer dans le fond de sa poche, et c'était bien la seule chose qui lui redonnait un peu de baume au cœur lorsqu'il fixait la porte de la boutique d'un air résolument maussade, piétinant sur place comme s'il hésitait à entrer, ou qu'il était pris d'une très forte envie d'uriner.

A l'intérieur, on entendait rire et crier jusque dans la rue tant il y avait l'air d'y avoir foule. Est-ce que c'était parce que la rentrée était proche ou est-ce que les jeunes sorciers de son âge étaient toujours aussi excités ? Colin préféra se dire qu'ils étaient sûrement tous un peu idiots pour s'extasier devant des bêtises pareil. Un simple regard de l'autre côté des vitrines donnait le ton : pastille de gerbe - c'était explicite - crème canaris - un simple bonbon - et autres bêtises aux noms évocateurs comme des chapeaux-boule-à-zéro ou un très étrange "balais catapulte" qui semblait attirer beaucoup de curieux autour de lui. Tout en se disant qu'un aspirateur ferait aussi bien l'affaire, Colin laissa trainer son regard sur des objets plus cryptiques appelés "Bombabouses" et qui ressemblait à des boulettes de caca.

C'était donc ça la société sorcière dans laquelle il allait devoir vivre ses sept prochaines années ? A cette simple idée la boule qu'il avait au creux du vendre remonta significativement pour atteindre sa gorge. C'était pas possible il n'allait pas se mettre à chialer en pleine rue quand même, hors de question de passer pour un pleurnichard devant tous ces crétins ! D'un mouvement rageur il se détourna de la boutique dans l'idée de se trouver un coin tranquille et à peu près normal où il pourrait jouer avec son rat. Lui au moins était sympa et il ne parlait pas à tout bout de champ de "kouidiche" ou il ne savait trop quoi comme il l'avait entendu à la volée dans la bouche de plusieurs gamins de son âge.


Dernière édition par Colin Hill le Sam 5 Sep - 17:25, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptyJeu 6 Aoû - 3:23



Mystères et boule de gomme au ventre
ft. @Colin Hill & C. Junior d'Archambault

Je reposai ma plume sur le bureau de mon père dont la voix s’élevait de l’autre côté de la porte du bureau d’en face et me calai plus confortablement dans son immense fauteuil. Le regard que je promenais sur l’endroit ressemblait à s’y méprendre à celui d’un propriétaire évaluant ses biens. Je ne me faisais pas d’illusions, tout ça finirait bien par m’appartenir un jour. J’espérais seulement que je n’aurais pas à le partager avec une quelconque erreur paternelle… Il n’y avait pas de raison, n’est-ce pas ? Après tout, elle n’était toujours désignée que comme une cousine lointaine, récupérée par pure bonté d’âme et absolument pas dans l’espoir ridicule d’absoudre des péchés impardonnables ! J’avais toujours autant de mal à me faire à sa présence. Elle était toujours là, à deux pas de ma chambre, donnant à cet appartement que j’aimais tant des relents de médiocrité qu’il ne méritait pas. J’aurais aimé dire que c’était ce qui m’était arrivé de pire durant ces interminables vacances mais force était de constater que ça n’était qu’un problème parmi tant d’autres. L’été n’avait pas été exactement comme je l’avais rêvé… bien au contraire. Le bilan tirait largement vers le négatif et le repos tant espéré n’avait jamais vu le jour. Mon attention se porta malgré moi sur la photo de famille encadrée à côté d’une pile de parchemins. Elle était loin des portraits tirés à quatre épingles que nous affichions à la maison pour renvoyer l’image d’une famille parfaitement parfaite… Mon père qui faisait léviter plus haut mon balai jouet dans le jardin de mes grands-parents et l’air effrayé de ma mère qui amorçait un geste pour l’arrêter. Ça devait remonter à une éternité, au moins… Je me demandais s’il avait déjà conscience de l’existence de sa fille… Est-ce qu’il jouait tranquillement son rôle de père parfait alors qu’il avait déjà détruit sans que nous le sachions toutes les bases de confiance de cette famille soudée ? Un soupir m’échappa. Oui, sûrement… Après tout, nous n’avions que quelques mois d’écart, elle et moi… Mes ongles s’enfoncèrent dans l’accoudoir alors que je me remémorais la triste réalité : il avait été assez dégueulasse, que Merlin m’excuse de mon langage, pour tromper ma mère enceinte… Un merveilleux exemple, à n’en pas douter ! Je me redressai d’un geste brusque, refermai le manuscrit qu’il m’avait confié quelques jours plus tôt, glissant mes notes à l’intérieur pour qu’il puisse les retrouver facilement, et quittai son bureau. J’avais fini ce que j’avais à y faire, de toute façon. En refermant derrière moi, j’avisai la plaque à son nom sur la porte… Mon nom… et levai les yeux au ciel, désenchanté.

Je ne mis pas bien longtemps à quitter les locaux d’Obscurus Books, abandonnant sans un regard les couvertures de nos meilleures ventes encadrées aux murs. Dehors, il faisait encore doux mais quelque chose dans l’air semblait annoncer la rentrée. Je n’en étais pas mécontent… Je n’étais pas particulièrement pressé de retrouver le chemin des salles de classe, c’était un fait, encore que j’étais débarrassé de ce que Poudlard faisait de pire en matière de leçons : Histoire, Potions ou Astronomie… J’espérais que mes journées ressembleraient à autre chose qu’à des heures perdues à essayer de retenir des choses qui ne rentraient finalement jamais vraiment. Rien n’était moins sûr, évidemment, mais il fallait croiser les doigts. Il ne restait bien que Botanique qui risquait d’être une véritable torture mais j’avais eu beau supplier mes parents de me laisser l’abandonner avec les autres, ils n’avaient rien voulu entendre. Ça ne me servirait pas ! Et je ne savais même pas comment j’avais pu avoir la moyenne ! Je ne savais même pas reconnaître un voltiflor d’une mauvaise herbe ! Mais peu importait en réalité. Au moins, les vacances seraient derrière moi. Je n’aurais plus à supporter les remarques presque énamourées de ma mère concernant cette idiote d’Élise ou l’air digne de femme bafouée qu’elle se plaisait à adopter à la maison pour être sûre que personne n’oublierait la terrible épreuve qu’elle était en train de traverser, ni le regard bovin de ma demi-soeur dès l’heure du petit-déjeuner et je pourrais éviter d’avoir la nausée à chaque mot qu’elle échangeait avec mon géniteur… J’avais hâte qu’arrive cette rentrée. Oublier définitivement tout ou presque de ces deux mois d’Enfer et reprendre une vie normale loin des traumatismes qui y étaient associés. Tout irait mieux. Tout irait bien. Aussi bien que c’était possible à Poudlard en tout cas…Mais alors que je remontai la rue principale du Chemin de Traverse en hésitant entre retourner m’enfermer dans ma chambre jusqu’à ce qu’il soit l’heure de dîner et m’incruster chez les Sørensen jusqu’à ce qu’ils me mettent à la porte, un môme me barra brusquement le chemin et je parvins à m’arrêter de justesse pour ne pas lui rentrer dedans.

Tu pourrais faire attention, lui fis-je remarquer d’un ton réprobateur alors que je le dévisageais éhontément.

J’avais beau chercher, son visage ne me disait rien. J’étais à peu près certain qu’il n’était pas issu d’amis de mes parents… et je ne me souvenais pas l’avoir croisé dans quelque soirée relativement bien fréquentée. Qui qu’il soit, il ne faisait pas partie du haut du panier, je pouvais en être sûr… Il devait avoir onze ou douze ans à tout casser… Soit il n’était pas encore entré à Poudlard, soit il était en première année. Pas à Serpentard, du moins, même si je ne prêtais pas grande attention aux plus jeunes, j’aurais tout de même été en mesure de reconnaître un des nôtres, ne serait-ce que par principe. Je retins un soupir. Je m’apprêtais à reprendre mon chemin en pestant contre l’impolitesse de cette jeunesse qui se croyait tout permis quand une espèce de hurlement mêlé d’éclats de rire s’échappa de la porte de la boutique devant laquelle il avait failli me percuter. Je tournai machinalement la tête pour regarder au travers de la vitrine surchargée de farces et attrapes en tout genre. Un vrai cauchemar ! Je n’avais jamais vraiment compris l’intérêt que portait bien du monde à ces gadgets ridicules. Poudlard devenait parfois une véritable foire seulement parce que de parfaits imbéciles s’étaient mis en tête de massacrer un possible talent pour créer de quoi nous rendre la vie plus pénible encore… Je reportai mon attention sur le gamin et désignai l’échoppe d’un geste de vague de la tête.

Affligeant, n’est-ce pas ?

Peut-être faisait-il une tête d’enterrement pour une toute autre raison, comme un argent de poche trop restreint pour s’offrir toutes les bêtises dont il pouvait bien rêver par exemple, et c’était même sûrement ça en réalité, mais j’aimais à croire que tout n’était pas à jeter chez ces enfants et que le bon goût existait encore…
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptyJeu 6 Aoû - 13:56

Il y a décidément trop de monde sur ce "chemin" et le plus agaçant dans tout ça, c'est qu'ils ont tous l'air heureux. Franchement, de vrais têtes d'ahuris à crier, s'agiter, rigoler avec leurs glaces, leurs baguettes et leur robes bizarres qui leur donnent à tous l'air de sortir d'une fête foraine. Alors quand Colin croise enfin le visage morose de quelqu'un, quand bien même ce soit parce qu'il se trouve en travers de sa route, il ne se formalise pas et le trouve même plutôt sympathique.

- Désolé... monsieur. dit-t-il avec cette espèce de politesse formelle qu'on lui a enseigné. "Désolé", désolé de ne pas être à sa place, désolé d'avoir failli bousculer un aîné mais surtout désolé de toute cette situation absurde qu'il faut supporter en serrant les dents. Ce désolé sonne plus comme une petite perche tendue que comme de véritables excuses, même si Colin ne l'avouera jamais, partager l'espace d'un instant un peu de sa frustration lui ferait le plus grand bien.

Alors, parce que perdu dans tout ce monde et parce qu'il n'a rien d'autre à faire, il reste une seconde là, comme ça, étonné qu'on lui adresse la parole, à dévisager un peu trop ouvertement cet adolescent qui n'a rien demandé, tranchant clairement avec la déférence dont il a pu faire preuve quelques instants plus tôt.

Heureusement, l'autre ne s'en formalise pas. Même, il ne se gêne pas pour faire pareil, avec une curiosité peut-être un peu moins candide, un peu plus professionnelle que celle de Colin qui n'y connait rien. Ce gars, il a quelque chose de bizarre. Et pas seulement parce que tout le monde est bizarre ici, non, c'est un type un peu dégingandé, moins âgé que Colin ne l'avait pensé au début, et plutôt bien habillé ce qui suffit à faire bonne impression au gamin. Le garçon a une espèce d'air sérieux qui se remarque dans ses traits tirés comme ceux d'un adulte et lui donnent l'impression d'avoir fermé son visage. Une fermeture de militaire. Enfin un peu de sérieux, des repères qu'il comprend.

Heureusement pour eux, cet échange de regard ne dure pas suffisamment longtemps pour qu'une gêne s'installe. Un cri particulièrement aigu et ridicule les surprend tous les deux, montant de l'intérieur de la boutique et leur fait tourner la tête dans cette direction. Sont-ils vraiment obligés de faire autant de bruit, ces gens ? Pourquoi tant de surexcitation en tout et pourquoi tous ceux qu'il a rencontré jusqu'ici semblent attendre de lui qu'il soit dans le même état ?

Du coup, la question du jeune homme le surprend : elle vient trancher avec ce qu'il a pu entendre depuis deux jours dans cette rue. Presque trop heureux de se voir enfin autorisé à laisser s'exprimer son mécontentement, Colin hoche la tête sèchement, croisant les bras comme il a vu faire son père pendant des années, lorsqu'il s'apprête à formuler des vérités désagréables à entendre.

- Oui. Ces sorciers servent à rien, pourquoi ils gaspillent tout leur temps dans des boutiques comme ça ?

Un sorcier, l'autre en était très certainement un aussi, mais dans son enthousiasme à enfin croiser quelqu'un qui puisse partager sa morosité, Colin n'y a pas pensé.

Il se retourna vers Junior, le prenant à parti avec un air de défi.

- Franchement, moi je ferai des choses plus utiles, mais non, eux ils ne font que se cacher sur ce stupide chemin pour faire des bêtises !

Parlait-il encore des clients de chez Weasley ? Ou des sorciers en règle générale ? Visiblement, pour Colin, les choses sont encore confuses, trop d'informations, trop de stimulations en même temps qu'il a du mal à gérer, alors ses griefs se mélangent et s'accumulent, comme une vague sourde qui gronde et ne demande qu'à sortir. C'est vrai, quoi, c'est pour ça qu'on l'a obligé à quitter son monde ? Des vieux alcooliques, des types louches et des enfants plus bêtes les uns que les autres qui ne pensent qu'à jouer et s'amuser, en oubliant complètement que dehors, le monde existe ? Le vrai monde, celui des vrais gens, des non-magiciens, des "moldus" comme il l'appellent ?

Un peu électrisé par cet embryon de conversation avec une personne qu'il considère désormais comme un adulte responsable, Colin tend une main droite à Junior d'un air tout à fait professionnel, comme il a vu son père le faire tant de fois.

- Je m'appelle Colin Hill. Et vous ?
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptyVen 7 Aoû - 1:47



Mystères et boule de gomme au ventre
ft. @Colin Hill & C. Junior d'Archambault

Je soutins sans grand mal le regard de cet enfant sorti de nulle part, cherchant dans des souvenirs un peu flous s’il y était déjà apparu. Autant j’étais particulièrement mauvais pour me rappeler des noms des gens pour un peu que je ne les aperçoive qu’une fois ou deux, autant je me défendais quand il était question de me souvenir des visages. C’était important de savoir à qui se fier et pour cela, il n’y avait rien de plus utile que d’être capable de reconnaître un ami de la famille ou quelqu’un croiser à un dîner chez des hôtes influents. Lui n’y avait jamais fait son apparition, j’étais à peu près sûr de moi. Ça pouvait tout et rien dire à la fois mais je pouvais m’assurer au moins que mes parents ne me reprocheraient rien, ni de l’avoir vaguement réprimandé ni de ne pas avoir la moindre idée de qui il pouvait bien être. Pas d’incident pseudo diplomatique à l’horizon…

Désolé... monsieur.

Mes lèvres esquissèrent à peine un sourire satisfait. Je n’irais pas jusqu’à prétendre qu’on ne m’appelait jamais « Monsieur », c’était faux, il y avait toujours notre elfe pour le faire avec un respect pathétique ou quelques commerçants polis… Mais en général, les gens ne s’encombraient pas vraiment de tout ça avec moi. Monsieur, c’était mon père, moi je n’étais que son fils, qu’on traitait correctement par principe mais dont on se fichait pas mal en général… Tout au mieux on daignait m’appeler Junior, presque un miracle en soi, au pire on me gratifiait d’un humiliant « le petit Cornelius » pour bien me rappeler que je ne possédais pour l’instant pas grand chose, pas même une identité qui m’était propre. Un cri ridicule sortant de la boutique la plus proche me coupa dans mes jérémiades silencieuses et je ne pus m’empêcher de lancer un semblant de conversation. Je ne m’attendais pas à grand chose, en toute honnêteté, à peine à ce qu’il hoche la tête avant de détaler comme un lapin, courant retrouver ses parents qui ne devaient sûrement pas être loin. Comme prévu, il hocha la tête et se risqua même à croiser les bras avec un sérieux tout particulier.

Oui. Ces sorciers servent à rien, pourquoi ils gaspillent tout leur temps dans des boutiques comme ça ?

Si je trouvais son acquiescement encourageant, la suite le fut bien moins. Je ne savais pas vraiment de quoi il parlait… D’un côté, j’aimais à croire qu’il faisait seulement référence aux clients du bazar Weasley, ce pour quoi je lui donnais entièrement raison bien sûr, mais d’un autre, l’incertitude qui entourait sa réponse me faisait craindre le pire. Est-ce que j’avais en face de moi un petit sang-de-bourbe égaré ? C’aurait été bien ma veine ! Comme si mes vacances n’étaient pas assez mauvaises comme ça, il fallait que mon chemin croise celui de la vermine et qu’il se permette de cracher sur un monde qu’il n’aurait jamais dû pouvoir rejoindre… Je lui offris gracieusement le bénéfice du doute et le consentis à l’écouter quelques secondes de plus.

Franchement, moi je ferai des choses plus utiles, mais non, eux ils ne font que se cacher sur ce stupide chemin pour faire des bêtises !

Le doute n’était peut-être plus permis en réalité. Si je pouvais supposer que « ces sorciers » faisaient référence à une catégorie particulière de notre population, pas la meilleure ça allait de soi, et que « ces boutiques » n’était que l’évocation de toutes les boutiques de farces et attrapes que nous pouvions avoir dans le pays, je devais bien me rendre à l’évidence, « ce stupide chemin » c’était ici. C’était le lieu de rencontre par excellence du monde sorcier, presque le coeur de notre communauté. Et c’était chez moi… Mon père travaillait depuis toujours un peu plus haut et nous habitions dans une ruelle adjacente, les fenêtres de ma chambre donnant sur l’agitation de l’artère principale. Si l’envie de le remettre à sa place était forte, je n’en fis rien et me fendis d’un sourire intéressé, comme si sa petite personne pouvait mériter qu’on se penche dessus. Je doutais très sincèrement que les desseins d’un enfant aussi insignifiant que pouvait l’être celui-ci m’apportent quoi que ce soit mais je voulais savoir quelle utilité un sang-de-bourbe (du moins c’était ce qu’il laissait entendre) se pensait avoir.

Tu ferais des choses utiles ? le questionnai-je posément. Ah oui ? Lesquelles ?

Il n’y avait toujours aucune trace de ses parents. Je m’étonnais toujours de voir de parfaits moldus prendre leurs aises dans nos rues, se faisant remarquer sans honte, étalant aux yeux de tous toute leur médiocrité. En réalité, ils m’étaient moins méprisables que leur progéniture. Tant qu’ils restaient à leur place, ils m’indifféraient au plus haut point… Ils étaient pathétiques et arriérés, de pauvres petites créatures fragiles dont nous ne ferions qu’une bouchée pour un peu que le Ministère, que le monde sorcier dans sa globalité même, cesse de jouer les couards et accepte enfin de s’imposer… C’était ceux qui en étaient issus le véritable problème, ces erreurs de la nature qui se prenaient pour nos égaux et espéraient se faire une place dans un monde qui ne leur appartenait pas. Je ne savais pas quand notre société ouvrirait enfin les yeux mais plus les années passaient, pire c’était. Nous nous retrouvions avec l’un d’eux à la tête de l’école et ils se voyaient même déjà à la tête du pays ! Il était temps qu’ils comprennent où était leur véritable place : en Enfer. Le gamin ne se laissa pas démonter et me tendit la main, presque solennellement. S’il n’avait pas été si probablement un moins que rien, j’aurais sûrement pu reconnaître en lui le môme que j’étais alors, un peu rigide, engoncé dans la volonté de marcher sur les traces des adultes dans l’espoir idiot de leur ressembler, mon père en tête de liste. Je voulais qu’on me prenne au sérieux, qu’on me considère comme un homme à part entière… Et quand on voyait ce que les hommes en question faisaient en réalité, j’étais bien content de n’être qu’un adolescent. Je serrai cette main tendue avec une politesse de façade, non sans regretter de n’avoir aucune potion désinfectante sur moi. Qui savait où la vermine trainait ?

Je m'appelle Colin Hill. Et vous ?
Junior d’Archambault. Je n’ai pas le souvenir de t’avoir croisé à Poudlard. Je suppose que tu vas y faire ta première rentrée ?

Au pire, il s’offusquerait que je ne l’ai pas remarqué plus tôt, ce qui n’était pas particulièrement dramatique… Mais je pensais réellement qu’il n’y avait jamais mis les pieds. Après tout, si ça avait été le cas, il ne se serait sûrement pas encombré d’un vouvoiement qui n’avait pas cours dans les couloirs… Et d’ordinaire, le Quidditch nous offrait une vague notoriété, assez en tout cas pour qu’on puisse remettre un nom sur nos visages… Enfin, je disais ça, mais je n’étais toujours pas fichu de me rappeler celui du poursuiveur de Poufsouffle, celui-là même qui avait failli embrasser Erin à une soirée et qui avait irrespectueusement kidnappé Carla à celle d’après…
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptyVen 7 Aoû - 14:22

Depuis un mois que cette vieille sorcière était rentrée dans sa vie, Colin avait des choses à dire. Des choses à crier, même, mais personne ne veut l'écouter ! Ni son père, ni sa mère, ni tous ces gens qui s'adressent à lui si gentiment, lui expliquant qu'il était l'un des leurs maintenant, et qu'il ne fallait pas avoir peur... mais il n'avait pas peur ! Il était en colère, voila tout, pourquoi donc personne ne prenait la peine de s'intéresser à ce qu'il avait à dire ?

Alors quand cet adolescent s'arrête et fait mine de vouloir connaitre son avis, Colin saute sur l'occasion, et sans se poser de question ! Il allait s'en donner à cœur joie, exposer par A plus B toutes ces idées qui lui trottaient dans la tête depuis près d'un mois et ne demandaient maintenant qu'à sortir à toute allure. L'autre avait intérêt à bien s'accrocher !

- Alors déjà j'ai vu qu'il y a des valises qui peuvent contenir énormément d'espace, ça veut dire qu'on pourrait rendre le fret beaucoup plus efficace et rentable. Ensuite, les chemins cachés comme ça, c'est illégal, s'il y a des malfaiteurs qui veulent échapper à la police ils ont juste à passer le mur et hop on ne peut plus les attraper, donc ça ne va pas, il faudrait mettre tout ça sous surveillance avec un corps militaire autonome pour éviter les dérives.

Sans connaitre précisément l'organisation de la société sorcière dont le seul aperçu lui venait des explications de sa tutrice et de ce qu'il avait pu voir pendant ces courtes heures passées sur le chemin de Traverse, Colin était bien obligé d'improviser à partir de ses propres représentations du monde. Celles-ci d'ailleurs tournaient autour de deux obsessions : la marine marchande et la sécurité. Heureusement, il avait suffisamment d'imagination pour formuler beaucoup de reproches à partir de ça, peu importe s'il manquait de recul, il se montrait déterminé à ne rien laisser passer.

- Pareil, si j'étais un criminel, j'utiliserais les portoloins pour faire de la contrebande, c'est très pratique, mais comme je ne le suis pas je m'inquiète, est-ce que c'est bien surveillé ces trucs là ? Non, bien sûr, j'ai vu aucun policier quand j'en ai pris un la dernière fois, comment on peut savoir que c'est pas mal utilisé ? Et puis d'abord, c'est très dangereux de donner des baguettes à des petits comme ça. Visiblement il ne s'incluait pas dans le lot. Ils ne savent pas s'en servir et ça provoque des explosions, je l'ai vu au magasin, comment on fait s'ils vont dans des endroits risqués comme une salle des machines ? Hein ? C'est pour ça qu'on isole les enfants dans l'école ? C'est vraiment mal fait....

Et visiblement ravi d'avoir été écouté jusqu'au bout, il tendit la main au jeune homme, pour la lui serrer avec un sérieux tout professionnel, comme s'ils venaient d’entamer une discussion d'affaires.

- Oui je dois faire ma rentrée demain. Normalement je devais faire l'école depuis chez moi mais comme mes parents ne sont pas sorciers, votre ministère a dit que c'était dangereux. Moi je trouve que c'est plus dangereux de laisser les gens faire n'importe quoi sans les prévenir et apprendre à être marin, c'est moins dangereux que la magie, alors ça n'a pas de sens.

Et puisqu'il était lancé dans son enthousiasme, il s'empressa d'aller fouiller dans ses poches pour en extirper son rat roux qui remua docilement entre ses doigts pour y trouver une meilleure position.

- Ça, c'est Kraken, mon rat. On me l'a offert en se disant que ça suffirait à m'amadouer mais c'est des naïfs. Il parait qu'il est plus intelligent que les rats normaux, vous avez un animal vous ?
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptyVen 7 Aoû - 22:38



Mystères et boule de gomme au ventre
ft. @Colin Hill & C. Junior d'Archambault

Le hasard était joueur et visiblement peu en ma faveur puisqu’il avait décidé de brandir sur mon chemin un sang-de-bourbe seul au monde… Ou en tout cas abandonné devant une boutique comme un animal sur le bord d’une route. Donnais-je vraiment l’impression de faire dans le social au point de prendre sous mon aile l’une des trop nombreuses tares de notre société ? Allons, sérieusement…! Pourtant lui semblait le croire puisqu’après avoir éhontément craché sur mon monde, il se lança sans broncher dans des explications sur l’utilité douteuse qu’il se croyait avoir. Comme si un enfant au sang aussi souillé pouvait apporter quoi que ce soit à une société dont il ignorait certainement l’existence quelques jours plus tôt. Ça me rappelait ma première rentrée et la chance que j’avais eu de partager mon compartiment avec une idiote de son espèce, prête à faire le grand saut dans la magie. Je ne me souvenais plus de son nom, elle n’était même plus dans ma classe puisqu’elle avait redoublé grâce à Blackman, encore qu’il aurait mieux valu qu’elle y reste avec tous ses congénères pour nous éviter la difficile épreuve d’avoir à les côtoyer de nombreuses autres années, mais elle mettait toujours un soin particulier à me jeter des regards assassins à chaque fois que sa route croisait la mienne. Parfaitement effrayante, bien sûr, et absolument pas pathétique.

Alors déjà j'ai vu qu'il y a des valises qui peuvent contenir énormément d'espace, ça veut dire qu'on pourrait rendre le fret beaucoup plus efficace et rentable. Ensuite, les chemins cachés comme ça, c'est illégal, s'il y a des malfaiteurs qui veulent échapper à la police ils ont juste à passer le mur et hop on ne peut plus les attraper, donc ça ne va pas, il faudrait mettre tout ça sous surveillance avec un corps militaire autonome pour éviter les dérives.

Je regrettai de lui avoir posé la question. Déjà, parce qu’il parlait beaucoup trop. Et ensuite parce qu’il parlait beaucoup trop pour pas grand chose d’intéressant à relever. C’est qu’il faisait comme tous les autres, finalement, à se poser en sauveur d’une communauté perdue. Heureusement pour nous qu’il arrivait pour faire partie des nôtres, sans quoi nous aurions continué à avancer dans le noir le plus complet sans voir le très probable mur qui nous attendait à l’arrivée. Je hochai vaguement la tête en l’écoutant. Les chemins cachés, c’était illégal… Bien… Encore fallait-il être sûr qu’il soit caché. Toute la société sorcière s’y rendait et une simple poignée de poudre de Cheminette nous permettait de nous y rendre en un rien de temps depuis n’importe quel logis sorcier du pays… Niveau cachette, il y avait tout de même mieux. Non ?

Pareil, si j'étais un criminel, j'utiliserais les portoloins pour faire de la contrebande, c'est très pratique, mais comme je ne le suis pas je m'inquiète, est-ce que c'est bien surveillé ces trucs là ? Non, bien sûr, j'ai vu aucun policier quand j'en ai pris un la dernière fois, comment on peut savoir que c'est pas mal utilisé ? Et puis d'abord, c'est très dangereux de donner des baguettes à des petits comme ça. Ils ne savent pas s'en servir et ça provoque des explosions, je l'ai vu au magasin, comment on fait s'ils vont dans des endroits risqués comme une salle des machines ? Hein ? C'est pour ça qu'on isole les enfants dans l'école ? C'est vraiment mal fait…

Il ne s’arrêtait visiblement jamais… Et plus il parlait, plus il débitait des âneries. Néanmoins, je lui donnais raison sur un point : c’était vraiment mal fait. Si ça ne l’avait pas été, jamais il n’aurait été en face de moi aujourd’hui… Après si toute la jeune génération en était à son point, en train de voir l’opportunité exceptionnelle et injuste qu’on leur offrait comme une erreur, peut-être pouvions-nous espérer qu’elle finisse d’elle-même par se mettre à l’écart et disparaître petit à petit de notre monde.

Donc, si je résume, tu penses avoir mis les pieds dans un monde de truands inconscients et anarchistes, seulement là pour s’affranchir des lois du monde moldu et permettre à sa population de faire absolument n’importe quoi sans craindre les sanctions et risquer sa vie avec des armes dangereuses dès le plus jeune âge ?

Ma question, bien que lâchée sur le ton de la conversation, n’appelait aucune réponse. J’aurais aimé qu’il puisse réaliser tout seul la stupidité de son raisonnement mais on m’avait toujours appris à ne pas compter sur les facultés intellectuelles d’êtres aussi primitifs que les moldus.

Au risque de te décevoir, ça n’est pas le cas. Notre gouvernement fonctionne en étroite collaboration avec le vôtre afin que les malfaiteurs capables de se rendre ici puissent être appréhendés et payer pour leurs actes, lui expliquai-je avec patience, sans prendre la peine de préciser qu’il n’était pas rare qu’ils se volatilisent purement et simplement avant que ça arrive. Notre Ministère est en charge de la surveillance des portoloins et de l’utilisation de la magie chez les sorciers mineurs. Des sorciers qui, en soi, n’auraient pas grand chose à faire dans une salle des… machines ? C’est ça…?

Je n’avais pas la moindre idée de ce que ça pouvait être en réalité ni même si c’était un endroit courant pour des enfants… Peut-être, dans le fond… En tout cas, ça n’avait aucun intérêt chez nous et j’étais plus que certains qu’aucun gamin en âge de tenir une baguette était légalement autorisé à aller y faire de la magie. Mais si les moldus étaient assez stupides pour laisser leur progéniture lancer illégalement des sorts dans un endroit à risque, ça n’était plus vraiment notre problème. Leur incompétence à élever des enfants ne nous regardait en rien. Cela étant dit, et pour revenir sur un sujet plus magico-magique, je n’étais plus parfaitement certain de l’efficacité du Ministère à gérer correctement le flux de portoiloin. Bien sûr, notre accident relevait du Ministère français puisque nous étions sur ses terres mais ce qui pouvait arriver là-bas pouvait très bien arriver ici aussi. Mon grand-père ne perdait pas une occasion de se lamenter sur le nombre croissant d’incapables dans nos administrations et je devais bien reconnaître que les preuves s’accumulaient toujours davantage…

Peu importe. Pour en revenir à tes craintes, il y a des agents dont l’unique préoccupation est d’éviter les dérives en tout genre et les accidents. Qu’ils soient propres à notre monde ou non. Parce que si votre police, ou votre armée, est tenue à l’écart par votre Premier Ministre, ça n’est pas le cas ici et les employés du Ministère de la Magie sont totalement en droit d’intervenir dans votre monde pour préserver des intérêts communs. Ce qui, en soi, vous permet de continuer à évoluer en toute innocence sans craindre de mourir sous les sorts ou de vous faire dévorer par des créatures magiques dangereuses.

Si je ne m’étais pas défait d’un sourire vague et posé, comme si j’étais ravi de pouvoir venir en aide à un gamin qui ne comprenait pas vraiment ce qui l’attendait dans le monde sorcier, je n’avais pas moins pris soin de mettre en avant le clivage entre les deux mondes et la dépendance évidente des moldus par rapport à nous. C’était vrai, de toute façon. Sans l’intervention de brigades d’élite, tous les moldus un peu trop aventureux auraient fini dans l’estomac de toutes les horreurs animales qui peuplaient notre planète ou comme dommages collatéraux de règlements de compte qui ne les regardaient en rien. Ce qui aurait été un drame, au moins, oui...

Oui je dois faire ma rentrée demain. Normalement je devais faire l'école depuis chez moi mais comme mes parents ne sont pas sorciers, votre ministère a dit que c'était dangereux. Moi je trouve que c'est plus dangereux de laisser les gens faire n'importe quoi sans les prévenir et apprendre à être marin, c'est moins dangereux que la magie, alors ça n'a pas de sens.
Sans les prévenir ? Mais ils sont prévenus en temps et en heure, non ? Après tout, tu ne serais pas là, si ça n’était pas le cas.

J’avais au moins eu la confirmation explicite de ce que j’avais déjà cru comprendre : Monsieur faisait partie de ce que notre société faisait de plus méprisable et il se croyait en plus en droit d’en remettre en question les fondements. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre ! Pendant que je répondais poliment à une énième attaque injustifiée, Colin fouilla dans sa poche pour en sortir un rat qui s’agita entre ses mains. De la vermine jusqu’à l’animal de compagnie !

Ça, c'est Kraken, mon rat. On me l'a offert en se disant que ça suffirait à m'amadouer mais c'est des naïfs. Il parait qu'il est plus intelligent que les rats normaux, vous avez un animal vous ?

Qui était intéressé par l’intelligence supposée des rats, sérieusement ? Ça se prélassait dans les ordures et ramenait toutes les maladies possibles et imaginables. C’était un peu à l’image des nés-moldus, en soi, qui avaient retrouvé une existence somme toute similaire dans les cachots, quelques années plus tôt…

Oh… Et bien… Enchanté, Kraken, soufflai-je d’un ton un peu amusé comme on ferait avec la peluche d’un très jeune enfant pour ne pas le vexer. Oui, j’ai un chat qui s’appelle Orpheus. J’ai toujours été plus attiré par les prédateurs que par leurs proies.

Entre deux siestes interminables sur mon lit, il se faisait un plaisir d’aller se dégourdir les pattes en partant à la chasse aux rongeurs. Peut-être avait-il réussi à mettre la griffe sur quelques uns d’entre eux ? Je n’en savais rien… Personne n’était jamais venu me pleurnicher sur l’épaule en l’accusant de tous les maux… J’avais été étonné de voir qu’il n’avait pas essayé de s’en prendre à Monsieur Pigeon lorsqu’Erin l’avait laissé dans mon dortoir le temps de se rendre au chevet d’Hannibal… Mais c’était sûrement l’instinct de survie, conscient qu’un geste de travers pourrait lui valoir bien des ennuis lorsqu’il serait devenu une dizaine de fois plus énorme que lui…

Tu parlais de tes parents moldus, tout à l’heure, ils ne sont pas trop angoissés à l’idée de te voir entrer à Poudlard ? J’espère qu’ils ne te tiendront pas rigueur de ne pas rester à leurs côtés pour vos dernières heures ensemble tout ça pour discuter avec un inconnu, au moins ?

Ou bien avec un peu de chance, ils seraient affreusement déçus et l’empêcheraient de prendre ce fichu train ! Ça n’arrangerait pas tous nos problèmes, bien sûr, mais ça ferait toujours un sang-de-bourbe de moins dans nos couloirs…
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptySam 8 Aoû - 0:03

Évidemment, quand Junior le reformulait, les quelques erreurs de raisonnement qu'avait pu tenir Colin apparaissaient plus criantes. Il était néanmoins toujours à peu près persuadé que l'autre devait partager un peu son avis, sinon pourquoi prendre le temps de discuter avec lui ? Dans le monde de Colin, lorsqu'on avait tort, on se faisait remettre à sa place et puis c'était tout.

Il haussa donc les épaules avec politesse aux objections du jeune homme, comme si ces dernières n'étaient du qu'à un simple problème de clarté et qu'il devait juste reformuler.

- Alors à quoi bon se cacher si tout roule comme sur des roulettes ? Mon père dit : quand c'est flou c'est qu'il y a un loup et ce chemin est trèèèès flou, donc suspect. Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui passent sous les radars, c'est mon avis. Par exemple, si un criminel décide de venir ici, qu'est-ce qui prouve aux services secrets que votre ministère de la magie fait tout ce qui est possible pour l'arrêter ? Qui vérifie ? Hein ? Il y a une commission de contrôle d'abord ? Non je ne crois pas ou alors on m'en a pas parlé.

Il était prêt à reconnaitre que, peut-être, il lui manquait encore quelques informations pour bien se faire une opinion sur tout ce qui l'entourait. D'ailleurs les précisions que lui donnait l'adolescent étaient pratiques puisqu'elles lui permettaient de formuler des critiques plus précises.

- Ah, donc ça ne va que dans un sens, les sorciers font ce qu'ils veulent chez les... "moldus" mais qui vérifie ? Le ministère aussi ? Franchement, il n'y a pas comme un problème ? Si c'était moi le 1er Ministre en Grande Bretagne, je ne laisserai pas les choses se passer comme ça. Déjà c'est quoi les intérêts communs, hein ? Parce que je ne connaissais pas du tout le monde magique il y a encore un mois, alors franchement je m'en passais bien, donc c'est que ça n'apporte pas grand chose à la plupart des gens. A mon avis c'est plutôt les sorciers qui profitent de la situation, c'est quand même grâce aux moldus qu'on a la dissuasion nucléaire et ça c'est important.

De toute façon, pour le moment, Colin n'était pas disposé à voir le monde magique autrement que comme un repaire de canailles qui kidnappaient presque les enfants. D'autant que tout ici semblait avoir soixante ans de retard, il n'y avait pas d'électricité, on communiquait avec des chouettes et ils n'avaient même pas de prise pour recharger son portable dans sa chambre d'hôtel, alors pour être à ce point dépassés, c'est forcément que les sorciers devaient être un peu bêtes, non ?

Il haussa les épaules à la mention des "créatures dangereuses" dont parlait l'adolescent. Franchement, lui il avait déjà vu des requins, et ça se tuait très bien avec un harpon ou un filet, alors il ne voyait pas trop en quoi ils auraient besoin de baguette magiques pour se défendre. Une bonne rafale de mitraillette c'était tout aussi efficace que les explosions. Mais par politesse, il choisit de ne pas expliquer au jeune homme en quoi son idée était idiote et devait certainement relever de la propagande plus que du bon sens, et choisit de se présenter à la place. Après tout, l'autre était plutôt sympathique et il n'avait pas eu de discussion aussi intéressante depuis longtemps.

Ayant appris que son interlocuteur s'appelait Junior quelque chose, Colin lui expliqua ensuite qu'il était censé faire sa rentrée demain, occultant également qu'il s'en serait bien passé pour ne pas que l'autre pense qu'il avait peur. Il hocha la tête.

- Oui c'est vrai, mon père a reçu une visite d'une sorcière pour tout expliquer.

L'épisode était encore un peu douloureux et Colin préféra alors plutôt parler de son rat qui était décidément la seule bonne nouvelle de ces derniers mois. Comme escompté, Junior parut plutôt impressionné - et il y avait de quoi, Kraken était vraiment très mignon - avant d'expliquer qu'il avait lui-même un chat, un prédateur.

- Cooool... j'ai hésité aussi avec un chat, en fait ! Mais ce qui est bien avec Kraken, c'est qu'il tient dans la poche.

Et joignant le geste à la parole, il rangea la bestiole dedans.

- Mon père est rentré en Amérique du Sud, par le portoloin. Il est capitaine d'un bateau, vous savez ?

Sentant de nouveau une boule se former au creux de sa gorge à la mention de sa famille qui s'inquiétait peut-être, il secoua vigoureusement la tête, donnant l'impression que tout cela ne l'atteignait pas.

- Mon père ne s'en fait pas parce qu'il sait que ça va bien se passer. Ça ne me fait pas peur, vous savez, l'école et tout ça. Je suis sûr que la magie c'est très facile, en tout cas pas plus dur que la navigation et je suis très bon en navigation.

Un peu rassuré par ses propres paroles, il adressa un grand sourire à Junior qui avait l'air de s'inquiéter pour lui.

- C'est gentil mais vous ne me gênez pas du tout, j'aime bien me faire de nouveaux amis, et cette discussion est très intéressante, beaucoup plus que celles que j'ai avec la sorcière qui m'accompagne jusqu'au train.

Ce n'était guère la faute de cette dernière, Colin avait jusqu'ici systématiquement refusé de faire le moindre effort pour son montrer agréable ou loquace avec elle.
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptyJeu 13 Aoû - 0:13



Mystères et boule de gomme au ventre
ft. @Colin Hill & C. Junior d'Archambault

Le gamin se contenta de hausser simplement les épaules. À quoi m’étais-je attendu, en même temps ? À ce qu’il reconnaisse qu’il n’y connaissait rien et qu’il racontait n’importe quoi depuis le début ? Je ne savais même pas pourquoi je perdais mon temps à discuter avec lui, en réalité ! Comme si c’était dans mes habitudes de tenir compagnie à des pauvres petits sang-de-bourbes délaissés ! Mais, dans le fond, j’imagine que je préférais tuer quelques minutes sur ce trottoir plutôt que de rentrer au pas de course en sachant précisément que la face de rat de ma demi-soeur m’attendait à la maison… Je doutais qu’elle puisse avoir quoi que ce soit d’ami, de toute façon, ce qui ne laissait que peu de doute sur sa présence entre nos murs… Et quand bien même j’irais rejoindre Erin, je devrais forcément passer par notre appartement pour emprunter la cheminée… Je ne comptais pas m’attarder, de toute façon. Juste quelques instants, voir ce que nous réservait cette nouvelle fournée de vermine. Il fallait espérer que tous ne se la ramèneraient pas comme celui-ci… J’avais bien conscience que notre direction leur en donnait largement l’occasion et que les derniers sondages en date laissaient entendre que notre gouvernement en ferait au moins tout autant mais il fallait qu’ils comprennent, tous autant qu’ils étaient, qu’ils n’étaient pas en terrain conquis. Je ne savais pas comment mais il faudrait le leur faire comprendre s’ils n’y arrivaient pas d’eux-mêmes !

Alors à quoi bon se cacher si tout roule comme sur des roulettes ? Mon père dit : quand c'est flou c'est qu'il y a un loup et ce chemin est trèèèès flou, donc suspect. Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui passent sous les radars, c'est mon avis. Par exemple, si un criminel décide de venir ici, qu'est-ce qui prouve aux services secrets que votre ministère de la magie fait tout ce qui est possible pour l'arrêter ? Qui vérifie ? Hein ? Il y a une commission de contrôle d'abord ? Non je ne crois pas ou alors on m'en a pas parlé.

Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup…? Les expressions moldues m’avaient toujours laissé dubitatif et celle-ci n’échappait pas à la règle. Elles semblaient toujours sorties de nulle part et n’avoir clairement aucun sens. Mais là n’était pas le sujet. Il était vraiment en train de parler de services secrets tellement doués et fiables qu’ils n’avaient aucune connaissance de notre monde ? De les prendre presque comme une chose sacrée, tout en haut d’une pyramide de compte-rendus à donner ou quelque chose comme ça ? Il allait vite déchanter, ce pauvre enfant. Le seul fait que leur gouvernement les tienne à l’écart de la vérité depuis toujours aurait dû lui faire comprendre le peu de confiance qu’il aurait dû leur porter. Mais peu m’importait en réalité. S’il était assez bête pour continuer à croire en un monde qui lui mentait, grand bien lui fasse !

Pas vos services secrets, de toute évidence, puisqu’ils ne seraient pas fichus d’y mettre un pied. Mieux vaut qu’ils aient confiance puisque, dans un tel cas, ils seraient tout bonnement incapables de faire leur travail sans le gouvernement sorcier, non ? supposai-je l’air de rien, la politesse m’empêchant de reconnaître à haute voix qu’ils étaient incapables en tout autre chose également de toute façon. De quoi t’a-t-on parlé, exactement ?

Et sûrement pour la première fois depuis que la conversation avait été engagée, ma curiosité était sincère. J’étais curieux de savoir ce qu’on racontait à un né-moldu qui ne savait rien du monde qu’on lui proposait de rejoindre. Sûrement que les bons côtés, n’est-ce pas ? Que le monde magique n’attendait que lui et qu’il pourrait enfin apprendre à contrôler ses pouvoirs, fin de l’histoire. Qu’importe s’il allait être méprisé et discriminé jusqu’à la fin de sa vie ou bien utilisé dans une bataille politique qui n’avait pas lieu d’être… On avait sûrement passé sous silence les horreurs dont ses semblables avaient été victimes et tout ce que Poudlard avait toujours eu à endurer. On montrait à des gamins un monde parfait et on les observait tomber de haut au fil des années, pariant sur le moment où ils se rendraient compte du piège qui s’était refermé sur eux. Ils deviendraient alors comme tous les autres, ni vraiment moldus ni tout-à-fait sorciers, errant entre deux mondes qui ne voulaient pas d’eux. S’ils n’avaient pas été si indignes de compassions, j’aurais sûrement trouvé leur cas bien triste…

Ah, donc ça ne va que dans un sens, les sorciers font ce qu'ils veulent chez les... "moldus" mais qui vérifie ? Le ministère aussi ? Franchement, il n'y a pas comme un problème ? Si c'était moi le 1er Ministre en Grande Bretagne, je ne laisserai pas les choses se passer comme ça. Déjà c'est quoi les intérêts communs, hein ? Parce que je ne connaissais pas du tout le monde magique il y a encore un mois, alors franchement je m'en passais bien, donc c'est que ça n'apporte pas grand chose à la plupart des gens. A mon avis c'est plutôt les sorciers qui profitent de la situation, c'est quand même grâce aux moldus qu'on a la dissuasion nucléaire et ça c'est important.

Qu’il se rassure, que le monde sorcier lui ait été révélé ne nous apportait pas grand chose en retour non plus. Personne n’avait demandé à ce que des enfants aussi souillés que l’était celui-ci viennent prendre leurs aises sur nos terres ! Sous prétexte qu’ils auraient pu être vaguement dangereux avec des pouvoirs non-contrôlés… Qu’on les achève ! Ça règlerait le problème et de loin ! Où avait-il été élevé, celui-là, hein ?! On n’avait pas cru bon de lui apprendre à rester à sa place ?! Qu’importe l’envie de le renvoyer d’où il venait, ou celle d’effacer de sa voix toute la suffisance enfantine qu’on y lisait, je gardai un sourire courtois. Ça n’était qu’une conversation, les règles de politesse se devaient d’être respecté, même face à un être aussi abject. Après tout, nous étions au beau milieu d’une rue commerçante, il était hors de question de laisser à quiconque l’occasion de prétendre que mes parents avaient failli à mon éducation.

Et de quoi profiterions-nous ? Ouvre les yeux, nous vivons cachés depuis des centaines d’années parce que les moldus ne sont pas fichus de réagir autrement qu’en bêtes sauvages. Tu as appris l’histoire, j’imagine ? Tu as sûrement eu vent des persécutions dont nos ancêtres ont été victimes… Et tu penses sincèrement que nous avons quoi que ce soit à tirer de cette situation ? Le silence que l’on nous impose, peut-être ? Ou quelques rues savamment dissimulées alors que nous pourrions avoir bien davantage…? Allons… Une poignée de sorciers entraînés pourrait éliminer toute la population moldue de cette ville avant même que l’un d’entre vous ne réalise ce qui se passe… et il y a des communautés sorcières dans le monde entier, imagine… C’est tout à votre intérêt que nous restions discrets, tu ne crois pas ?

Après tout, Poudlard avait peut-être perdu en prestige mais il avait au moins le mérite d’offrir désormais une éducation presque correcte à tous les sorciers du territoire. Une nouvelle chasse aux sorcières et c’était toute notre communauté qui était en mesure de répliquer. Je ne donnais pas chère de leur peau de vaurien ! Nous pourrions au moins bénéficier d’une existence tranquille, peut-être même d’une main d’oeuvre docile pour offrir à nos chers elfes un repos bien mérité… Mais non, à la place nous faisions comme si nous n’existions pas pendant que la vermine se prélassait dans le royaume tout entier ! Mais je ne savais même pas pourquoi je m’évertuais à essayer d’effacer des années d’ignorance. Il n’était pas l’un des nôtres, il ne le serait jamais, son sang ne valait rien et il serait à jamais apparenté à cet autre camp.

Oui c'est vrai, mon père a reçu une visite d'une sorcière pour tout expliquer.

Évidemment… Parce qu’ils n’étaient pas assez grands pour lire une simple lettre et agir en conséquence. Envoyer une réponse le plus simplement du monde ? Beaucoup trop compliqué pour des êtres aussi simplets que ceux-là…

Cooool... j'ai hésité aussi avec un chat, en fait ! Mais ce qui est bien avec Kraken, c'est qu'il tient dans la poche.
C’est pratique.

Et l’animal retrouva sa prison comme s’il n’en était jamais sorti. Quitter ses congénères pour rejoindre la poche d’un mioche idiot, voilà bien toute la veine de cette pauvre bête ! Je regardais distraitement la poche s’agiter un peu le temps qu’il se trouve une place moins inconfortable que les autres et reportais tout aussi distraitement mon attention sur notre discussion.

Mon père est rentré en Amérique du Sud, par le portoloin. Il est capitaine d'un bateau, vous savez ?
Oh… Il n’est pas resté avec toi jusqu’à ce que tu montes dans le train ? Mais je comprends, ça doit être un métier très prenant, il ne doit pas avoir beaucoup de temps à accorder à ta nouvelle vie de sorcier…

Je posais une main d’une compassion trop parfaite pour être vraie sur son bras et lui offris un sourire qu’on aurait pu qualifier de désolé. En réalité, ça ne m’étonnait qu’à moitié. Les moldus étaient bien capables d’envoyer leur progéniture dans un château incartable seulement parce qu’un sorcier avait agité sa baguette sous leur nez… Jamais mes propres parents se seraient débarrassés de moi aussi facilement.

Mon père ne s'en fait pas parce qu'il sait que ça va bien se passer. Ça ne me fait pas peur, vous savez, l'école et tout ça. Je suis sûr que la magie c'est très facile, en tout cas pas plus dur que la navigation et je suis très bon en navigation.

Je hochai vaguement la tête en l’écoutant. Il était évident que la magie était des plus simples, c’est pour ça qu’on restait sept ans à l’école, même quand on baignait dedans depuis toujours.

Évidemment que ça va bien se passer ! Tu m’as tout l’air d’être un garçon solide, de toute façon, ce ne sont pas les petits incidents que nous connaissons parfois qui auront raison de toi, n’est-ce pas ? Tu sais ce qu’on dit ? Qu’une année ne serait pas complète sans que quelqu’un y laisse la vie. Mais c’est plus une façon de parler, bien sûr, parfois tout le monde s’en sort. Cette année, par exemple, en dehors d’un incendie en plein bal, tout s’est très bien passé.

Je balayai ces souvenirs d’un geste de la main comme si tout ça ne comptait pas, comme si c’était si peu de choses en réalité que ça ne méritait même pas qu’on s’y attarde. Les moldus, si brillants, en avaient conclu à un incendie involontaire, une bougie qui serait tombée sur une table juste comme ça dans la cohue… Mais je savais que la vérité était toute autre et que c’était finalement l’oeuvre de ma meilleure amie… Oui, je lui en avais voulu. Beaucoup. Et j’avais mis du temps à admettre qu’elle me manquait bien plus que je ne lui en voulais en réalité… C’était qu’un accident, non ? Jamais elle n’aurait mis le feu à cette salle si elle n’avait pas cru que nous pourrions en sortir facilement… J’avais bon espoir qu’on ne l’y reprenne plus.

C'est gentil mais vous ne me gênez pas du tout, j'aime bien me faire de nouveaux amis, et cette discussion est très intéressante, beaucoup plus que celles que j'ai avec la sorcière qui m'accompagne jusqu'au train.
Mais… ta mère non plus ne t’y accompagne pas ? Tes parents t’ont laissé seul ici avec quelqu’un que tu ne connais pas…? Alors même que tu vas partir loin de chez toi pendant des mois ? Ça doit être difficile pour toi, soupirai-je doucement sans prendre la peine de craindre que sa mère soit morte, partie ou quoi que ce soit d'autre. Au pire, ça lui rappellerait des mauvais souvenirs, ça n'était pas tellement mon problème, j'étais déjà bien assez gentil de lui faire la conversation, à cet imbécile. Je ne connais pas toutes les coutumes moldues, loin de là, mais est-ce que c’est habituel chez vous d’abandonner ainsi un enfant dans un univers inconnu ?

Dans le fond, probablement que oui. Ça expliquait le nombre désespérant de sang-de-bourbes dans nos couloirs. S’ils ne les laissaient pas tous à leur triste sort dans une existence dont ils ne comprenaient rien, ils ne seraient certainement pas autant !

Jamais nous ne ferions ça… Je vois, mes parents, même si je suis plus âgé que toi, ils ne louperaient pour rien au monde l’occasion de m’étreindre sur le quai de la gare en promettant de m’écrire souvent… Ce qui, entre nous, est particulièrement gênant, bien sûr, mais en même temps, je trouve ça rassurant. Ils sont là, c’est important pour eux. Mais c’est sûrement une question de culture, j’imagine.

Ou d’intérêt apporté à leur descendance…
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptySam 5 Sep - 16:09

Élevé dans une éducation traditionnelle et militaire, Colin vouait une admiration au delà du rationnel aux forces de l'ordre mais surtout à l'armée, sorte de héros dont il rêvait à demi-mot un jour de faire partie. Les militaires avaient des hélicoptères, de gros fusils, des combinaisons de camouflages et des sous-marins, en somme il ne voyait pas bien ce qui pouvait sérieusement leur résister. C'était d'autant plus vrai que la communication du gouvernement avait très bien fonctionné sur lui et qu'il croyait les renseignements britanniques les meilleurs du monde.

Aussi s'entendre rappeler que ces derniers, pour incroyablement courageux et bien équipés qu'ils soient, n'étaient pas parvenu à percer le secret d'une simple rue de sorciers juste sous leur nez et qui s'éclairaient à la bougie était source d'une grande vexation pour le garçon. Il ne pouvait tout simplement pas concevoir que des gens aussi bizarres et aussi peu organisés puissent mettre en déroute toute la sécurité du pays.

Aussi sa réponse se fit-elle un peu plus vive que les précédente, passant de la râlerie à une forme de méfiance un peu indignée, mal à l'aise d'avoir ainsi à se justifier sur un sujet que finalement il connaissait bien peu.

- Peut-être que les services secrets sont là mais que vous ne le savez juste pas ? C'est pas pour rien qu'il y a secret dans leur nom.

C'était une explication bien pratique et Colin se félicita d'être arrivé à une telle conclusion qui assurément couperait l'herbe sous le pied de l’argumentaire de Junior. Ce n'était pas que les renseignements moldus étaient nuls, juste qu'ils étaient tellement bons que même les sorciers ne se doutaient pas de leur présence, voila tout.

D'ailleurs, cela ne pouvait aller que dans ce sens. Pour Colin, la chose était claire : de leur deux mondes c'était celui des sorciers qui bénéficiait le plus des moldus, et pas l'inverse. Grâce aux moldus, enfin aux gens normaux quoi, ils avaient des satellites, la télévision, et même la bombe atomique ce qui empêchait tout un tas de pays de leur déclarer la guerre pour des raisons idiotes et ça, le monde sorcier en profitait bien. En retour, que leurs apportaient-ils, eux ? Junior semblait dire qu'il y avait des monstres mais lui n'en avait jamais vu de toute sa vie c'était donc bien qu'ils n'étaient pas si dangereux que ça et puis, le garçon doutait franchement qu'entre une baguette qui explosait et un fusil mitrailleur le fusil ne soit pas capable de régler le problème d'une sale bête.

Il avait commencé à expliquer tout cela quand Junior répliqua sans se démonter que c'était à cause d'eux, les moldus, que les sorciers étaient obligés de se cacher, et les qualifia même de "bêtes sauvages". Le jeune homme était toujours aussi calme mais Colin, lui, se sentit soudain très en colère et comme souvent la colère chez lui il eut aussi envie de pleurer un peu ce qui donnait un mélange bizarre et assez désagréable. En tout cas, pas question de se laisser aller comme ça, c'était sa première discussion "de grand" depuis un bon moment et il comptait bien ne pas se laisser marcher sur les pieds aussi facilement.

Il se mordit les lèvres, grinça des dents, croisa les bras et trépigna un peu sur place jusqu'à ce que Junior veuille bien achever sa tirade. Quand ce dernier referma la bouche, Colin répliqua presque immédiatement. Il avait à peine écouté la fin, trop désireux de lui dire que non, qu'il racontait n'importe quoi et que ce n'était qu'un menteur ou alors que c'était ses parents qui lui avaient menti car décidément le monde ne fonctionnait pas du tout comme ça c'était n'importe quoi.

- C'est pas vrai ! Et si vous ancêtres étaient persécutés peut-être qu'il y avait une bonne raison ! Qu'ils empoisonnaient les enfants et jetaient des mauvais sorts ! Et vous ne pourriez pas du tout tuer tout le monde la police vous en empêcherait ! Une baguette ça ne vaut rien du tout contre un tank ! Si vous vous cachez c'est juste que vous avez peur...!

Il détestait se mettre en colère mais surtout, il détestait la contradiction. On l'avait éduqué dans un monde où il fallait surtout suivre les ordres et il ne lui serait jamais venu à l'idée de les discuter alors il s'était assez naturellement attendu à ce qu'il en soit de même le reste du temps. Or ce garçon ne lui laissait décidément rien passer, dès qu'il avançait un argument l'autre le contestait et cela commençait à devenir agaçant, d'autant plus que Colin ne savait plus très bien quoi répondre maintenant. Il lui manquait clairement des informations pour débattre mais pour autant il était hors de question qu'il consente à reconnaitre que peut-être le monde sorcier était plus fort. Ç’aurait comme été de dire que les français étaient plus intelligents ou plus courageux, plutôt mourir !

Il préféra donc faire la présentation de son rat qui était une vraie source de réconfort et de sécurité et qui, au moins, permettait de changer discrètement de sujet sans avoir à trop développer sur cette histoire de supériorité militaire entre un camp et un autre. Mais quand même, il faudrait qu'il creuse un peu la question...

Toutefois, la suite des propos de Junior continua à l'inquiéter un peu quand même et il était de moins en moins facile de faire comme si de rien n'était. Évidemment il était normal que son père et sa mère ne soit pas là pour l'accompagner au train, ils avaient du travail et des responsabilités et ne pouvaient se permettre de disparaitre pendant trois jours du bateau sans donner de nouvelle, forcément on se poserait des questions. De toute façon, chez lui, ça avait toujours fonctionné ainsi. On ne pouvait pas dire que les Hill étaient des gens très démonstratifs et on lui avait toujours faire comprendre que ne pas être capable de se prendre en main tout seul faisait de vous une mauviette. Or, Colin refusait d'être une mauviette, contrairement à ces bébés sorciers qui avaient visiblement besoin qu'on les tienne par la main jusqu'à la gare.

Sans du tout percevoir l'aspect persifleur des propos de Junior il les prit très littéralement et ricana même quand ce dernier lui confia trouver un peu gênant que ses parents lui fassent un câlin avant de le laisser monter dans le train.

- Trop la honte... dit-il en souriant. Le jeune homme avait beau avoir réussi à le mettre en colère quelques minutes plus tôt, il restait tout de même le premier sorcier amical qu'il croisait et pour cela, Colin était prêt à lui pardonner beaucoup de choses et même à le trouver sympathique. J'ai onze ans maintenant, je dois me prendre en charge tout seul. C'est juste un train, hein et on m'a donné un peu d'argent de poche. Et puis mes parents ont des responsabilités, c'est normal de ne pas toujours pouvoir être là, ils gèrent beaucoup de monde. En plus ce serait suspect s'ils disparaissaient plusieurs jours comme ça, votre ministère nous a expliqué qu'il fallait être discret.

Il ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel. Ca, presque tout le mois passé avec la sorcière à recevoir des consignes et explications avait été consacré à la sécurité. Le secret magique par-ci, les formulaires de confidentialité par là... Une vraie usine à gaz.

Il secoua la tête quand Junior lui demanda quand même si c'était une chose habituelle.

- Pas chez la plupart des gens, mais nous les marins on est plus débrouillards.

Tout de même, le jeune homme avait dit quelque chose un peu plus tôt qui l'avait un peu interpellé et était soudain de nature à l'inquiéter. Si Colin se pensait largement de taille à s'en sortir dans le monde sorcier, principalement du au fait que tous ceux qu'il y avait vu ne lui semblaient pas bien solides, il n'était tout de même pas complètement serein vis-à-vis des questions de sécurité depuis que sa baguette avait fait exploser un tabouret quand il l'avait agité et se demandait si tout ces gens étaient bien prudents ou si les accidents étaient monnaie courante par ici.

- A bon il y a eu des morts à l'école...? demanda-t-il d'une petite voix.
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptyMar 8 Sep - 13:36



Mystères et boule de gomme au ventre
ft. @Colin Hill & C. Junior d'Archambault

Si on pouvait lui reconnaître quelque chose, c’était son répondant. Tout perdu et abandonné qu’il était, ce gamin ne lâchait rien. Nous étions bien loin de Knuth qui n’avait d’autres arguments que celui de notre prétendue étroitesse d’esprit. Les conversations avaient toujours tourné bien court et n’avaient fait que me conforter dans l’idée qu’il n’y avait strictement rien à tirer de ces arriérés. Là, je n’allais pas jusqu’à dire qu’il me faisait changer d’avis, loin de là, mais il n’était peut-être pas aussi décérébré qu’il en avait l’air. Stupide et ignorant, certes, mais il semblait capable de dérouler un raisonnement, même bancal, plus d’une seconde, assez en tout cas pour me convaincre de rester quelques instants de plus. En même temps, il fallait bien admettre qu’il avait la présence à la maison de l’erreur paternelle qui jouait largement en sa faveur… S’il ne m’avait pas fallu supporter ses airs de goule, il y aurait sûrement eu fort à parier que je serais déjà loin… Mais malheureusement, elle était là. Elle était toujours là… Il allait falloir trouver un moyen pour la rayer de cette famille et je savais pertinemment que j’allais devoir traîner dans son sillage jusqu’à ce qu’elle fasse un pas de travers. Mon père était peut-être assez odieux pour nous l’imposer mais il ne prendrait jamais le risque qu’elle nous traîne dans la boue de quelque manière que ce soit… Et pour un peu que lui l’accepte, je ne doutais pas une seule seconde de trouver des alliés en mes grands-parents. Déjà qu’ils lui avaient toujours reproché sa mollesse, ils ne se priveraient sûrement pas de pouvoir reprendre un tant soit peu de contrôle sur ce décevant benjamin… Puisque c’était la guerre qu’il avait voulu, je ne voyais aucun inconvénient à jouer également.

Peut-être que les services secrets sont là mais que vous ne le savez juste pas ? C'est pas pour rien qu'il y a secret dans leur nom.
Donc il n’y aurait aucune rue illégale ni malfaiteur prêt à s’échapper, fis-je simplement remarquer, tâchant de pointer dans un sourire patient l’illogisme de ce revirement de situation. Tout va pour le mieux.

C’est qu’on ne pouvait pas décemment hurler au scandale pour l’existence d’une ville dans la ville qui échappait aux autorités et prétendre une seconde plus tard que lesdites autorités étaient parvenues à l’infiltrer sans que personne s’en sache rien. Je retrouvais l’aspect bancal de son discours autant que le fond bien trop faible. C’était bien un défaut commun à toute sa race, ça… Moins on savait de choses et plus on s’en rengorgeait, comme s’il était important de prouver au monde à quel point nos connaissances étaient limitées. N’était-ce pas plus simple d’admettre qu’on ne savait rien dans l’espoir d’en apprendre davantage…? Il fallait croire que non. Pourtant, il était évident que celui-là n’avait pas pris la peine de se renseigner rien qu’un peu sur notre monde avant d’y mettre les pieds. Pourquoi faire, après tout ?! Le monde sorcier dans son intégralité était prêt à se traîner aux pieds de cette vermine pour qu’elle se sente chez nous comme chez elle ! Pas d’efforts à faire, l’univers entier servi sur un plateau et elle trouvait en plus le moyen de prendre des airs de martyr et de se plaindre d’une discrimination aussi inexistante que méritée ! Bien sûr, je ne prétendais pas que celui-ci en était encore arrivé là mais je ne doutais pas que ça arriverait. Après tout, quelle différence entre un sang-de-bourbe et un autre ? Ils étaient tous pareil. Tous aussi arrivistes et pathétiques. Et visiblement susceptibles par-dessus le marché ! Alors que je ne faisais que lui exposer des faits avec lesquels il allait devoir apprendre à cohabiter puisque les lois du Secret Magique en découlaient et régiraient absolument toute sa vie comme elles régissaient les nôtres, Monsieur ne semblait pas particulièrement apprécier la leçon. Il était là à s’agiter comme s’il était pris d’une envie pressante, les bras croisés et les lèvres pincées. Il allait falloir apprendre à se détendre, aussi. S’il ne voulait pas entendre la vérité sur la barbarie de ces ancêtres, mieux valait pour lui qu’il abandonne dès maintenant l’espoir d’une scolarité à Poudlard. Sans même parler de nous et de l’image intacte que nous gardions de ces sous-sorciers, l’Histoire était formelle.

C'est pas vrai ! Et si vos ancêtres étaient persécutés peut-être qu'il y avait une bonne raison ! Qu'ils empoisonnaient les enfants et jetaient des mauvais sorts !

Je dus prendre sur moi pour ne pas ricaner moqueusement. Nous étions forcément les grands méchants, nous qui acceptions ces impurs parmi nous et les aidions à contrôler des pouvoirs qu’ils ne méritaient même pas, nous qui prenions le risque de les mettre dans la confidence pour leur propre sécurité alors que leur perte ne nous atteindrait d’aucune façon et qui fermions les yeux sur les horreurs qu’ils nous avaient infligées ! Évidemment !

Et vous ne pourriez pas du tout tuer tout le monde la police vous en empêcherait ! Une baguette ça ne vaut rien du tout contre un tank ! Si vous vous cachez c'est juste que vous avez peur…!

Je n’avais pas la moindre idée de ce que pouvait bien être un tank… mais je supposais vu le parallèle fait avec nos baguettes qu’il devait s’agir d’une arme quelconque. Rien qui puisse rivaliser avec la magie, en réalité. Rien ne pouvait rivaliser avec la magie.

Admettons, si ça te fait plaisir. Des enfants empoisonnés et des mauvais sorts… Soit. Des actes cruels venant de quelques sorciers mal intentionnés… Ce n’est pas impossible alors partons là-dessus. Mais ce serait donc une bonne raison d’envoyer au bûcher toute une partie de notre population… et de la vôtre, même, des pauvres femmes sans l’ombre d’un pouvoir accusées de sorcellerie sans même connaître l’existence de notre monde…? Pour des choses que la plupart n’aurait jamais commises, ni même entendu parler et avec pour seule preuve que des témoignages appâtés par des désirs de vengeance ou quelques pièces d’or…? Sans autre forme de procès qu’une mascarade ridicule visant seulement à les condamner ? C’est donc ça, ton idée de la justice ?

Il fallait bien admettre que je ne voyais aucun mal à ça, bien sûr, et que cela me confortait même dans l’idée qu’exterminer ces impurs étaient la meilleure chose que nous pourrions faire. De toute façon, si ça n’était pas nous, ça finirait par être eux. Une telle mentalité devait bien venir de quelque part et, comme chez nous, les parents inculquaient bien des choses à leurs enfants… Certains parleraient de haine, moi j’y voyais plus une nécessité.

Et tu veux sûrement parler de la police qui n’est pas capable de pénétrer sur le Chemin de Traverse ? Oui, j’imagine qu’elle en a évidemment toutes les capacités, conclus-je sur un ton d’évidence derrière lequel pointait bien malgré moi une ombre d’ironie.

Je gardai sous silence les sorts de désillusions et autres sortilèges impardonnables, les poisons plus ou moins détectables et les maladies magiques qui auraient tôt fait de décimer les moldus avant même qu’ils ne parviennent à mettre un nom sur ce qui leur arrivait. Il n’y avait pas à faire l’étalage de nos talents pour mettre en avant l’inefficacité de la police moldue… ou de quoi que ce soit d’autre qui soit issu de cette espèce primitive. Et comme une n’arrivait jamais seul, il en sortit une deuxième de sa poche, un pauvre rat dont j’avais déjà oublié le nom. C’était bien un animal de sang-de-bourbe, ça ! Encore que j’aurais peut-être vu davantage celui-ci avec un crapaud, laid et sûrement bourré de microbes en tout genre. Je laissai dériver la conversation, m’intéressant à demi-mots à la raison de sa solitude ici et à son cadre familial… qui avait l’air un peu bancal. Quels parents dignes de ce nom abandonnaient leur gamin dans un monde dont il ne connaissait rien, confié aux bons soins d’une inconnue ?! S’il n’avait pas été aussi insignifiant, il m’aurait fait de la peine. À la place, je tentai simplement de l’enfoncer davantage, lui faisant miroiter une famille aimante et soudée là où lui n’avait visiblement à faire qu’à une absence et un délaissement total… Au lieu d’avoir l’air triste ou de se mettre à pleurnicher comme j’avais pu l’espérer, il se contenta de ricaner… Est-ce que j’étais tombé sur le seul enfant qui ne comprenait rien ? Il y avait des chances…

Trop la honte…

C’était un fait. Je me souvenais sans mal des embrassades à n’en plus finir de ma mère alors même qu’Erin était à deux pas, de ses attentions rassurantes dans l’intimité mais ô combien humiliante alors que j’aurais voulu faire plus homme que petit garçon…

J'ai onze ans maintenant, je dois me prendre en charge tout seul. C'est juste un train, hein et on m'a donné un peu d'argent de poche. Et puis mes parents ont des responsabilités, c'est normal de ne pas toujours pouvoir être là, ils gèrent beaucoup de monde. En plus ce serait suspect s'ils disparaissaient plusieurs jours comme ça, votre ministère nous a expliqué qu'il fallait être discret.
Tu as raison, c’est juste un train… Mais tu vas partir jusqu’à Noël, au moins, pour une école dont tu ne connais rien… Si j’avais des enfants, je ferais passer leur rentrée avant tout le reste, surtout la première, responsabilités ou pas… C’est une étape importante dans la vie d’un sorcier, sûrement la plus importante. Aucun parent au monde ne voudrait manquer ça !

Même mon propre père qui n’avait pourtant jamais été particulièrement exemplaire avait toujours fait acte de présence avant mon départ et il faisait ce qu’il pouvait pour être là à mon retour. Alors que j’étais bientôt majeur et que j’habitais Londres. J’étais assez grand pour me débrouiller, c’était un fait, mais c’était toujours le moment de dernières recommandations et la possibilité de montrer à tout le gratin combien il était impliqué dans l’éducation de son héritier.

Pas chez la plupart des gens, mais nous les marins on est plus débrouillards.

Je me contentais de hocher la tête. Les marins étaient donc ce qu’il y avait de pire parmi les moldus, même pas fichu de s’occuper convenablement de leur progéniture. Lui ne semblait pas s’en plaindre mais j’imagine qu’il n’avait jamais connu que ça. Je n’allais certainement pas le plaindre à sa place ! Pour moi, la conversation touchait à sa fin. Je n’avais pas particulièrement envie de perdre davantage de temps auprès d’un sang-de-bourbe idiot mais, de toute évidence, lui n’en avait pas encore terminé.

A bon il y a eu des morts à l’école…?

Je retins un sourire satisfait alors que je hochais à nouveau la tête, d’un air néanmoins plus grave. Il avait tout de même retenu des choses importantes de mes tirades ! Et il ne semblait pas particulièrement indifférent. Une petite voix, l’air un peu moins brave… Je n’avais peut-être pas fait que perdre mon temps, finalement…?

Oui, souvent. Juste il y a un an, Poudlard a connu un incendie, il y a eu trois morts. Et nous ne comptons même plus ceux qui ont perdu la vie il y a trois ou quatre ans, dans une sombre histoire d’attaque... terroriste... expliquai-je avant de hausser les épaules, ce dernier terme me paraissant largement exagéré ou alors collé du mauvais côté. Il y en a eu d’autres avant, mais je n’y étais pas encore alors je ne pourrais rien dire avec certitude... Enfin... Tu te rendras vite compte que la vie à Poudlard n’est jamais de tout repos. Et si on te l’a présenté comme l’endroit le plus sûr du monde magique, permets-moi de te prévenir qu’on t’a menti.
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptySam 19 Sep - 0:54

A l'instant où Colin sentit qu'il commençait à perdre le contrôle de la discussion, ce qui se traduisait chez lui par des poussées de colère, une tendance à bégayer et les larmes qui lui montaient aux yeux, il n'eut plus envie de continuer à discuter d'un tel sujet. Peut-être, oui peut-être que les sorciers étaient capables de se défendre tout seul, mais lui n'y croyait pas une seule seconde et cette conviction était tellement importante puisqu'elle soutenait toutes les autres qu'il était hors de question d'envisager de la remettre en question.

Il balaya donc avec une facilité immature tous les arguments de Junior à l'aide d'un royal haussement d'épaule et un regard fuyant, préférant largement recentrer la conversation sur un sujet qui déjà lui semblait beaucoup plus important : ses parents, et les dangers de Poudlard. Voila qui posait des questions autrement plus cruciales : s'il devait affronter des épreuves de sorciers dans cette école stupide il préférait quand même être mis au courant à l'avance, histoire de ne pas se retrouver comme un idiot au moment où ça se passerait.

Mais d'abord, il fallait clarifier quelques petites choses avec Junior qui semblait faire fausse route.

- Mes parents ne sont pas sorciers alors je ne pense pas que ce soit une étape importante. De toute façon je vais leur faire des rapports souvent pour leur expliquer comment ça se passe là bas et puis je rentrerai pour les vacances.

Les vacances... il avait déjà hâte d'y être.

- La rentrée ce n'est pas important. Réaffirma-t-il d'un ton catégorique. Ce qui est important ce sont les notes.

Colin avait toujours fait l'école à la maison alors la notion de rentrée revêtait pour lui un sens relativement flou, d'autant plus qu'elle lui avait été imposée et qu'il ne comptait donc absolument pas y associer une valeur symbolique particulière. Ça aurait été y faire trop d'honneur. Non, pour lui, Poudlard n'était qu'une étape nécessaire et même peut-être pas forcément définitive, après tout s'il ne s'y plaisait pas, il pouvait toujours demander à rentrer, non ? Le plus important serait donc les résultats qu'il obtiendrait ici, résultats déterminants pour la suite de sa carrière et son entrée en école d'officier, seule période de sa vie qui comptait réellement à ses yeux. Passer son adolescence à étudier à bord Collins ou dans une école de magie, à l'heure actuelle pour Colin cela ne représentait qu'une différence de confort.

Enfin, c'était ce qu'il imaginait. La mention d'élèves morts à Poudlard allait peut-être lui faire reconsidérer la chose. D'un naturel un peu peureux - lui se disait prudent - le gamin était curieux d'en apprendre plus sur ce qui l'attendait dans les prochains jours, étant littéralement capable de tout imaginer depuis qu'il avait découvert l'existence du monde de la magie.

Ce que lui expliqua Junior confirma ses pires craintes mais au lieu de se mettre à trembler, il plissa les yeux et croisa les bras.

- Des terroristes ? Vous voyez qu'il faut des agents secrets.

Et toc ! Mouché ! Et puis avec un peu de chance, si vraiment l'école était trop dangereuse, son père viendrait certainement le rechercher.
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Message(#) Sujet: Re: Mystères et boule de gomme au ventre Mystères et boule de gomme au ventre EmptyDim 27 Sep - 0:12



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ft. @Colin Hill & C. Junior d'Archambault

L’attitude du gamin sembla changer peu à peu. Là où il avait tant pris soin de me reprendre à la moindre occasion, étalant avec application sa méconnaissance de notre monde, il finit par se taire presque totalement… Un haussement d’épaules clôtura la conversation et je ne pus que le laisser faire, un sourire tranquille aux lèvres mais finalement plus satisfait qu’autre chose. Au moins il se taisait et arrêtait jouer les vieux sages à tout va ! Est-ce qu’il avait compris qu’il ne savait rien ? J’avais bon espoir, oui, mais je n’étais malheureusement sûr de rien. Tout était possible avec ces sangs-de-bourbes… Il avait au moins le mérite d’être divertissant, celui-ci, avec ces attitudes de môme et sa naïveté guère plus adulte. Il allait se faire manger, dans notre monde, dévoré par ce que la magie avait de plus sombre. Il comprendrait bien vite qu’il avait fait une grosse bêtise en s’y insinuant alors que sa place était bien loin de là. J’avais hâte d’assister au spectacle d’une désillusion complète et de la réalité qui s’imposerait sans nulle doute avec une violence inouïe, enfin, encore fallait-il qu’il soit en mesure de comprendre quelque chose, ce dont j’étais loin d’être certain.

Mes parents ne sont pas sorciers alors je ne pense pas que ce soit une étape importante. De toute façon je vais leur faire des rapports souvent pour leur expliquer comment ça se passe là bas et puis je rentrerai pour les vacances.

Leur faire des « rapports » ? J’imagine que je dus avoir l’air surpris en l’entendant. Il parlait des lettres qu’il comptait leur écrire ? Probablement… Mais l’idée même qu’on puisse y voir un quelconque « rapport » me laissait dubitatif. Il y avait un évident lien hiérarchique qui me déplaisait d’avoir avec un parent. Quand bien même il existait, je ne le niais pas, j’aurais refusé purement et simplement que mes propres géniteurs se prennent ainsi pour mes supérieurs. Et puis, qu’importe la nature de ces parents, il était rare je mette ainsi l’humanité toute entière sur un pied d’égalité et j’étais presque sûr que l’idée était très mauvaise, la rentrée au collège marquait l’entrée d’un enfant dans l’adolescence, non ? Enfin, peut-être n’avaient-ils pas de collège, chez eux. Je savais qu’il y avait des écoles moldues puisque certains se vantaient d’y avoir été avant Poudlard mais le reste m’était trop inconnu pour avancer quelque certitude. Quoi qu’il en soit, une telle indifférence me semblait déplacée.

La rentrée ce n'est pas important. Ce qui est important ce sont les notes.
Je ne doute pas que tu t’en sortiras. Oublier tout ce que tu as dû apprendre jusque là pour repartir à zéro, sans prédisposition aucune, ne te fait sûrement pas peur.

Et il n’y avait évidemment aucune chance pour qu’il se loupe d’une manière lamentable à l’arrivée. Je trouvais ça étrange qu’il n’y ait pas plus d’impurs redoublant ne serait-ce que leur première année. La direction devait s’arranger pour qu’ils soient notés de manière plus douce, pour palier à tous les horribles changements dont ils étaient victimes en arrivant dans le monde de la magie. Comme si quelqu’un leur avait demandé de venir, sérieusement ! Mais de toute évidence, ce n’était pas ce qu’il craignait le plus. Les changements, les matières différentes, de potentielles notes catastrophiques… À la place, il releva surtout la mention des morts que l’école avait connus… Et c’était tout à son honneur… Il avait au moins réussi à comprendre une toute petite chose, et pas des moindre ! Je pris la peine de lui faire un compte rendu détaillé de ce que je pouvais bien savoir sur le sujet. Est-ce qu’il était encore de bon ton d’espérer que ça suffise à le faire prendre la poudre d’escampette et à rejoindre ses parents au bout du monde plutôt que de venir souiller un peu plus notre belle école…? J’en doutais. Mais si au moins il pouvait venir avec la boule au ventre et sans trop oser se sentir à sa place, je n’aurais pas perdu tout ce temps pour rien !

Des terroristes ? Vous voyez qu'il faut des agents secrets.

Dans le reflet de la boutique près de laquelle nous nous tenions toujours, loin d’être la plus digne d’intérêt du Chemin de Traverse soit dit en passant, je crus apercevoir l’image de ma tendre cousine qui fuyait en direction du Chaudron Baveur. Je l’imaginai partant rejoindre quelque ami moldu, traînant dans les rues infâmes d’une plèbe qui lui allait si bien. Comment les gènes de mon père pouvaient avoir donné un être aussi méprisable et dénué du moindre bon sens ? Je ne prétendais pas qu’il était aussi grand que je l’avais cru un jour, loin de là, la réalité qui s’imposait chaque jour un peu plus ne faisait que me prouver combien j’avais pu me méprendre sur ce point mais tout de même ! Nous méritions mieux ! Je la suivis des yeux sans même prendre la peine de me retourner et vis en sa disparition la possibilité de retrouver mon appartement sans avoir à subir l’outrage de sa présence.

À moins qu’il y en ait déjà, ce n’est pas pour rien qu’il y a « secret » dans leur nom, répétai-je simplement, écho à ses espoirs ridicules d’offrir à son monde une place concrète dans le nôtre, ils feraient seulement bien mal leur travail…

Je reportai mon attention sur lui, un énième sourire à mi-chemin entre la taquinerie et l’amusement (qu’importe qu’il soit un peu cruel) étirant doucement mes lèvres.

Je vais devoir rentrer, il me reste encore tant de choses à faire avant demain…

Ça n’était pas vrai, bien sûr, notre elfe se chargeait de mes bagages, comme tous les ans, et mon temps restait parfaitement libre… Mais ça restait plus poli que d’avouer que tout était mieux à faire que de lui faire la conversation. Un sang-de-bourbe aussi insignifiant que celui-ci ne valait pas que je perde mes bonnes manières pour autant.

Ce fut un plaisir, Colin. Et bonne chance pour tes premiers pas à Poudlard.

Il avait au moins eu le mérite de me conforter dans ce que j’avais toujours su : les moldus ne valaient pas grand chose et les rejetons qu’ils nous refourguaient éhontément dès l’âge de onze ans ne valaient guère mieux… Aussi sans attendre qu’il ne réponde quoi que ce soit, de peur qu’il m’emboîte le pas comme si nous étions les meilleurs amis du monde, je remontai la rue. Maintenant que la voie était libre, je comptais bien reprendre pleinement possession de chez moi… et pourquoi pas fouiner un peu dans les quartiers de l’erreur paternelle…
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