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[Moon] Savoir mouiller la chemise
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Message(#) Sujet: [Moon] Savoir mouiller la chemise [Moon] Savoir mouiller la chemise EmptyMar 28 Juil - 20:25

- Et c'est ainsi que se termine cette petite démonstration et conférence ! J'invite tous ceux qui le souhaite à rester pour prendre un verre avec nous mais promis, nous n'avons pas versé de suc d'embruine dedans, hahaha !

La petite foule qui s'était agglutinée dans la pièce principale de l’apothicaire s'esclaffa de concert alors que la plupart des intervenants quittaient l'estrade sur laquelle on les avait perché pour l'occasion. Cette conférence sur les subtilités de l'élevage d'embruine était un succès, d'ailleurs le propriétaire semblait aux anges. Il avait réussi à réunir dans une seule pièce tous les grands noms de la profession, sans compter un bon paquet d'amateurs qui ne manqueraient pas de revenir désormais se fournir chez lui en matériel pour potion, il en était certain !

Désireux de se tenir informé des plus récentes découvertes dans la discipline, van Aken s'était naturellement joint à l'assemblée de ses collègues mais l'étroitesse de la boutique n'avait pas permis d'y installer des chaises et il avait du passer tout l'exposé debout comme les autres. De quoi lui faire mal aux genoux et assombrir sensiblement son humeur et son jugement.

- Cette conférence n'avait aucun intérêt. Ils n'ont rien évoqué qu'on ne retrouve dans le grand manuel d'herbologie de Pierrick l'écarlate. Si j'avais eu envie de subir une publicité sur mesure pour son ouvrage j'aurai simplement lu la gazette du sorcier...

D'un élan agacé il se fraya un chemin de morosité au milieu de l'agitation et l'enthousiasme général dans l'idée de rejoindre le fameux bar promis où avec un peu de chance il trouverait une décoction vivifiante en libre service. Malheureusement, l'apothicaire était manifestement un peu rat et n'avait mis à la disposition de ses invités que quelques gobelets de jus divers, gardant ses potions pour la vente.

Grommelant dans sa barbe qu'avec tout l'argent qu'il dépensait dans cette boutique en ingrédients et ustensiles divers, il se serait attendu d'être un peu mieux traité, van Aken mit la main sur un verre rempli d'un liquide rougeâtre qui ressemblait visiblement à un extrait de baies carnivores, boisson amère et sans grand intérêt mais qui devenait passable une fois mélangée avec du bourbon. Ça tombait bien, il en avait justement une flasque glissée au creux de son veston.

Initiant le chemin du retour et concentré sur ses griefs, un léger mouvement de foule vint placer quelqu'un devant lui et pris par surprise, van Aken lâcha la gobelet qui se rependit à moitié sur sa chemise, à moitié sur celle de l’importun. Les yeux jusqu'alors fixés sur son gobelet, il resta un instant interdit devant sa chemise désormais tâchée d'une large marque de liquide rouge qui commençait à lui mouiller le torse.

- Pouvez pas faire attention ? cracha-t-il dans un élan de mauvaise humeur.

Il brandit sa canne autant pour repousser le malappris que pour sauver d'un peu de magie ce qui pouvait encore l'être, n'ayant toujours pas pris le temps de voir à qui il avait affaire.

- Faut-il ne pas avoir de cervelle ! Cette veste était un cadeau de mariage ! Elle est plus âgée que vous !
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Message(#) Sujet: Re: [Moon] Savoir mouiller la chemise [Moon] Savoir mouiller la chemise EmptyDim 16 Aoû - 15:13

Rowan n’était rentrée de Corée que depuis quelques jours, et elle était encore en plein emménagement, mais elle n’aurait raté cette conférence sur l’élevage d’embruines pour rien au monde. Elle avait assisté à un certain nombre de conférences sur la botanique ces trois dernières années - et elle en avait même donné quelques-unes elle-même, mais jamais en Europe. Rowan avait, lentement mais sûrement, commencé à se faire un nom dans la communauté botanique d’Asie du Sud par ses recherches, et elle avait appris lors de son séjour à Kahurangi que certains la connaissaient jusqu’en Nouvelle-Zélande, mais en Angleterre, même les experts ignoraient sans doute qui elle était - à l’exception, bien sûr, de ceux qui l’avaient côtoyée à l’université, ou à Poudlard d’ailleurs.

Cette conférence l’avait d’autant plus intéressée que les embruines ne poussaient pas en Asie, et qu’elle n’avait donc pas eu l’occasion d’en voir, d’en manipuler ou même d’en parler depuis plus de trois ans. Cependant, il fallait bien avouer que la nouvelle professeur de botanique de Poudlard avait été déçue par cette conférence. L’exposé avait été bruyant, il n’y avait rien à redire - très clair, accessible aux amateurs et même aux néophytes, impeccable. Cependant, Rowan n’y avait absolument rien appris. Où était l’innovation ? La recherche ? Les découvertes scientifique. En l’état, il ne s’agissait que d’un exposé de l’avancement actuel des connaissances - qui n’avaient visiblement pas vraiment évolué en trois ans.

La présentation s’acheva finalement, et le conférencier invita son public à prendre un petit verre. Sa plaisanterie sur le suc d’embruine gagna l’hilarité de l’audience, mais Rowan ne se joignit pas aux rires qui l’entouraient. Elle avait assez perdu de temps comme cela. Contrairement au public enthousiaste, elle n’avait pas l’intention de revenir se fournir ici. Elle faisait pousser ses plantes elle-même, et tout bon magasin de botanique vendait les ingrédients non-végétaux des potions utilisées en botanique - comme par exemple l’échine de poisson-diable et le mucus de veracrasse pour la potion herbicide.

Aux conversations qui se tenaient, Rowan devinait sans mal qu’une partie de l’audience était également composée de botanistes expérimentés, mais elle ne reconnaissait pas la plupart d’entre eux. Certains étaient sans doute soit peu connus, soit connus localement, et elle ne s’était pas tenue informée de l’actualité locale au cours de son exil volontaire.
Elle croisa d’ailleurs une camarade de ses années d’université, et elles échangèrent quelques instants sur leurs parcours et sur l’actualité de la botanique - en Angleterre, et en Asie - avant que celle-ci ne parte rejoindre son mari. Décidément, tout le monde était marié !

Rowan décida qu’elle n’avait rien à perdre à aller se trouver un petit jus de fruit ou un thé glacé avant de partir, puisqu’elle avait de toute façon perdu son après-midi. En soupirant, elle se fraya un chemin à travers la foule, en direction du bar. Alors qu’elle se rendait vers le bar, un mouvement de foule soudain la plaça droit sur le chemin d’un inconnu, qui lâcha son gobelet. Heureusement, comme à son habitude, la jeune femme portait un chemisier protégé par un sort d’impervius, et le liquide rouge y glissa comme sur un ciré, formant une flaque au sol sans laisser la moindre trace sur le zéphyr de coton blanc. L’inconnu, en revanche, se retrouva avec une large trace de liquide rouge sur la chemise. En levant les yeux, elle aperçut pour la première fois son visage, celui d’un vieil homme rouge de colère. Celui-ci s’énerva immédiatement sur elle, lui demandant si elle ne pouvait pas faire attention.

Rowan avait vécu trois ans en Corée et n’était rentrée que depuis quelques jours. Elle y avait pris un certain nombre d’habitudes dont elle ne s’était pas encore débarrassée. La culture coréenne était pleine d’ambiguités. D’un côté, il était absolument courant que les gens se bousculent dans la rue - c’était lié à ce refus ancré qu’avaient les gens de passer à l’arrière de leur groupe pour faciliter la circulation. On s’excusait, et on passait son chemin. D’un autre côté, en Corée, il fallait par-dessus tout respecter les personnes âgées, et il n’était pas rare que celles-ci s’énervent quand on les bousculait, et ce même si elles étaient en tort. En l’occurence, ce n’était la faute de personne - un accident malencontreux - mais Rowan prit tout de même sur elle de s’excuser.
- Pardon, gr… commença-t-elle, sur une voie encore marquée par l’accent qu’elle avait récupéré en Corée, après avoir eu tant de mal à s’en débarrasser dans son enfance.

Elle s’interrompit aussitôt, se rendant compte de l’énormité de ce qu’elle avait failli sortir. Harabeoji était en coréen la façon la plus polie possible de s’adresser à un homme âgé. Et… cela signifiait grand-mère. Très logiquement, Rowan, qui se réhabituait à peine à parler l’anglais, avait failli l’appeler grand-père - par respect envers un aîné. Cependant, en Angleterre, appeler un inconnu “grand-père”… C’était carrément une insulte.

Heureusement, comme il était déjà en train de reprendre la parole pour continuer à l’incendier, il n’aurait peut-être rien remarqué. Rowan attrappa la canne qui fusait vers elle d’un geste machinal - ses réflexes aiguisés par ses années de taekkyon - et la rabaissa en l’éloignant d’elle, dans un geste si fluide qu’il ne créa aucune résistance sur la prise que le vieil homme avait dessus. L’intention n’était pas de la lui prendre, au contraire - juste de dévier ce qui était peut-être un coup, peut-être pas. Respect des aînés ou pas, elle n’allait pas se laisser frapper par un vieux avec une canne, non mais !
Celui-ci continuait donc à l’incendier, insultant carrément son intelligence, en soulignant la valeur et l’âge de sa veste.

- Allons bon, monsieur, calmez-vous. reprit Rowan sur un ton qui se voulait conciliant, s’exprimant toujours dans le même accent coréen pronconcé, qui tranchait avec sa grammaire impeccable. Je vous présente toutes mes excuses pour cet incident. Mais je vous rassure, un petit sort, et on n’y verra que du feu.
Elle n’était pas responsable si ce vieil homme colérique ne protégeait pas ses vêtements, et elle n’était pas non plus responsable des mouvements de foule. Mais, surtout, il n’y avait vraiment pas mort d’homme, ses vêtements allaient s’en remettre, et son orgueil aussi. Enfin, il fallait surtout éviter qu'il fasse une attaque à force de s'énerver comme ça, à son âge. L'important, c'était d'arrondir les angles.

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