Cassi avait redouté cette soirée depuis son arrivée à Londres, et son appréhension n’était pas allée en s’améliorant. Ils étaient invités à dîner chez Madame Rookwood, qui n’était autre que la tante de Leo. L’insupportable Leopold, qui l’avait poursuivie de ses ardeurs depuis qu’il l’avait repérée, sans doute à l’anniversaire de Kathleen. Leo, qui était incapable de comprendre quand une fille lui disait « non ». Bien qu’elle n’en aie pas eu la confirmation, elle avait la certitude qu’il serait présent – s’il apprenait qu’elle était invitée, ou qu’il y avait même une chance qu’elle soie là, il ne raterait cette occasion pour rien au monde, le connaissant.

Elle n’avait pas vu Orion de tout son séjour, vu qu’il était en voyage, et savait donc qu’il ne serait pas là, malheureusement – la présence de son grand frère lui donnait toujours de la force, et sa belle-mère Cressida se tenait toujours étrangement tranquille en sa présence, sachant sans doute qu’il aurait préféré étrangler cette vieille sorcière que de la laisser s’en prendre à la jeune fille, s’il avait su. Son père ne serait pas présent non plus, car il avait une réunion au ministère suivie d’un repas d’équipe, et cette absence donnerait à Cressida l’opportunité de s’en donner à cœur joie. Même Aurora, sa sœur (enfin demi-sœur, une distinction qu’elle ignorait quand il s’agissait d’Orion mais qui lui semblait capitale dès qu’il s’agissait d’elle) serait finalement absente, car elle s’était arrangée pour aller dormir chez une copine. Pourtant, à ce stade, Cassi aurait presque préféré qu’elle soit là.

Et elle ne comptait pas sur l’hôte de la soirée pour lui faire passer un moment plus sympathique. Cassi ne pouvait même pas imaginer quel genre de personne odieuse pouvait avoir Cressida Borealis comme meilleure amie… Cette soirée allait être un cauchemar, elle n’en avait aucun doute. Cette pensée lui donnait mal au ventre depuis son réveil, et elle avait à peine touché au petit-déjeuner préparé par Whimsy, l’elfe de maison de la famille Borealis.
Au déjeuner, elle avait d’ailleurs sauté sur l’occasion pour demander à quitter la table, en essayant d’éviter la soirée.
- Je ne me sens pas très bien… Je peux quitter la table ? Je vais monter m’allonger un peu… Avait-elle demandé, en invoquant la voix la plus faible et délicate dont elle était capable.
Sa belle-mère, pas dupe, lui avait jeté un regard suspicieux, avant de répondre avec un sourire mielleux.
- Oh, bien sûr, trésor, repose-toi… Il faut que tu sois en forme, pour ce soir… Il serait vraiment indélicat de notre part d’annuler une convive à la dernière minute, tu ne crois pas ?
Le message était passé.

Cassi était donc montée s’allonger, et en avait profité pour réfléchir à un plan d’action. Malheureusement, rien n’était venu, et elle avait vraiment fini par s’endormir, rattrapant le sommeil en retard de sa nuit blanche passée à l’Observatoire de Greenwich, où elle avait croisé le Professeur O’Neill et passé avec lui une soirée agréable à observer les étoiles.

Elle avait été réveillée moins d’une heure avant le départ par Whimsy, qui lui avait annoncé qu’il était l’heure de se préparer pour la fête.
En s’étirant, Cassi avait immédiatement aperçu la robe posée sur une chaise, près de son lit. Il fallait l’avouer, cette robe était sublime, avec sa coupe patineuse et ses jolies fleurs en camaïeu de roses et de blancs… Et elle irait à merveille avec ses cheveux violets, ce soir – comme avec la couleur rose qu’elle envisageait pour le voyage scolaire, d’ailleurs.

Sourcils froncés, la jeune fille chercha donc immédiatement l’entourloupe. Sa belle-mère n’avait jamais accompli envers elle un acte désintéressé. En général, si Cassi demandait une robe à la secrétaire de son père et que Cressida l’apprenait, elle s’arrangeait pour lui dénicher les pires horreurs, pour pouvoir la couvrir de ridicule et larmoyer ensuite qu’elle faisait de son mieux pour lui apprendre un peu de style, mais que c’était cause perdue.

Cassi s’approcha donc de la robe en la fixant comme s’il s’agissait d’un serpent prêt à mordre. De près, elle était encore plus belle. Elle la toucha d’un geste hésitant, s’attendant à moitié à ce qu’elle soit empoisonnée, comme la robe offerte par Médée à Glauce dans la mythologie grecque. Enfant, elle avait vu une scène comme ça, dans le film Prince of Persia qui l’avait beaucoup marquée.

Pourtant, il n’en était rien. La robe était douce, d’une légèreté surprenante, et dépourvue de toute trace de substances toxiques. Elle la souleva pour la contempler, et quelque chose attira son regard sur le flanc de la robe. Elle la retourna et comprit enfin quelle ruse Cressida avait choisie aujourd’hui. Si à l’avant, la robe semblait tout à fait appropriée – élégante, d’une longueur correcte, peut-être un peu décolletée, mais ça allait – à l’arrière elle avait le dos nu le plus plongeant qu’elle avait jamais vu.
Quelle… une floppée d’insultes galloises se forma dans l’esprit de la jeune fille.
Visiblement, Cressida en savait bien plus sur la jeune fille qu’elle ne l’aurait cru, et ce soir, elle voulait viser bas.

Pas de problème, Cassi porterait son plus vieux jean et son t-shirt moldu le plus moche. En plus, peut-être que ça convaincrait Leo qu’elle n’était pas si intéressante, après tout.
Elle ouvrit son armoire et se figea.
- Whimsy…
L’elfe se plaça immédiatement à côté d’elle, sans répondre.
- Whimsy, où sont mes vêtements ?! s’indigna la jeune fille en contemplant son armoire vide.
L’elfe se recroquevilla immédiatement. Cassi l’avait toujours traitée avec gentillesse, mais Cressida n’était vraiment pas tendre avec elle.
- Oh, pardon, Mademoiselle Cassiopeia, pardon... Maitresse Borealis a dit que Mademoiselle Cassiopeia rentrait de la ferme, et qu’il fallait laver ses vêtements pour qu’ils ne sentent pas le fumier… Elle a dit que Mademoiselle Cassiopeia avait de quoi s’habiller pour ce soir, et que tout serait sec demain… Pardon…
Cassi ne décoléra pas, mais adressa un sourire rassurant à l’elfe, qui n’était pas responsable. Elle aurait pu lui demander de récupérer quelque chose, mais elle s’en serait voulu si Cressida l’avait battue à cause d’elle. Elle réfléchit.

- Tu as vraiment tout lavé ? Même mes écharpes, mes vestes ?
L’elfe secoua la tête, et la mena à sa penderie, où ses vestes et manteaux étaient toujours pendus. Cassi sourit. Elle avait une idée.
- Merci, Whimsy. Ca ira. Tu peux y aller.

La jeune fille enfila donc la robe « généreusement » offerte par sa belle-mère et, en évitant son miroir, elle enfila un superbe manteau d’entre-saison couleur fushia, parfaitement assorti à sa robe. Elle allait certainement mourir de chaud une fois à l’intérieur, mais ça en valait la peine. Elle releva ensuite ses cheveux violets en un chignon élégant – elle ne ferait pas à sa belle-mère le plaisir de se cacher derrière ses cheveux comme quand elle était enfant.

Elle n’avait vraiment pas prévu de se maquiller – pas si Leo était là. Mais c’était Cressida, son ennemie. Leo, lui, était tout au plus une nuisance. Elle sortit donc le grand jeu, empruntant pour l’occasion en douce du maquillage à sa sœur – le sien était bien trop sobre. Elle appliqua son fond de teint avec soin, jouant sur les ombres, choisit un rouge à lèvres légèrement brillant d’un rose presque rouge et, surtout, se fit des yeux qui auraient impressionné Aurora elle-même.
Si Cressida voulait jouer, elle pouvait jouer aussi, et son fard à paupières lui servirait de peintures de guerre.

Justement, elle l’entendit s’impatienter au rez-de-chaussée, et se hâta de descendre les escaliers, en attrapant à la dernière minute son collier doré en cœur – cadeau d’Orion – pour le glisser sous son manteau, contre son cœur. Elle aurait besoin de tout le courage qu’elle pourrait trouver, car elle savait que Cressida n’avait pas dit son dernier mot.

Elle rejoignit sa belle-mère, qui faisait les cent pas dans le salon. A sa vue, celle-ci se figea – une vision que Cassi ne voyait pas tous les jours, et qu’elle savoura. Elle ne protesta pas face à son manteau, vu qu’elle en portait elle-même un pour lutter contre la fraîcheur de la nuit à l’extérieur.
- Tu as fait un effort, ce soir, dis donc. Minauda-t-elle simplement, le regard furieux.
La jeune fille avait remporté cette bataille, mais la guerre n’était pas terminée.

Elles se mirent donc en route vers la demeure de Madame Rookwood, et pour une fois, Cressida resta silencieuse pendant tout le trajet, jusqu’à ce que vienne le moment de frapper le lourd heurtoir de la porte d’entrée.

Spoiler:

Voilà une journée qui commence super bien! Je n’avais pas vécu de journée aussi chouette depuis un moment maintenant. Pour commencer je me réveille à l’heure que je veux! Je suis en vacances et n’ayant rien de prévu je me suis autorisé une grasse matinée. Une fois levé je retrouvais au petit déjeuné mon frère et ma soeur qui venait de finir le leur. Je les saluais et m’installais devant mon bol. Ma soeur parlait avec mon frère de ce soir et de ce qu’elle pourrait se mettre dessus.

- Ohhh mais aller! Aide moi! Je veux être jolie! Je ne veux pas que Tante Séraphina puisse encore me critiquer!

-Mais quoi que tu mettes elle te critiquera! Ne fais pas attention elle est comme ça et c’est tout!

-Oui mais cette fois il y aura du monde… Et si cette madame Borealis est pareille .
Je laissais tomber la cuillère dans mon bol. Voilà plusieurs jours qu’on me parlait du diner de ce soir. Diner auquel je n’étais pas très pressé d’assister car si j’ai un profond respect pour ma tante qui se comporte toujours de manière adorable avec moi, elle a la sale manie de s’en prendre à Agatha pour tout et n’importe quoi. Elle use toujours du prétexte qu'Agatha devra être capable de faire un mariage plein d’honneur pour la famille. Bref vous voyez le genre. Ce soir on m’avait aussi dit que des amis à elle seraient présents mais on ne m’a pas dit le nom de famille des invités. Je regardais donc ma soeur.

- Agy répète ce que tu viens de dire?

-quoi? oh… Et si cette madame Borealis est pareille .

-Borealis? Tu es sûr que c’est les Borealis qui seront là ce soir?

-Oui c’est ce que dit l’invitation qu’a reçue père. Madame Borealis et sa belle-fille Ca… Cas… je ne m’en souviens jamais…

-Cassiopeia!

-C’est ça!

-Pourquoi Leo tu la connais?

Je regardais Al qui venait de parler. Si je la connais? Un peu oui! J’ai promis à la miss de la faire craquer! Elle faisait genre qu’elle ne voulait pas de moi mais je savais qu’elle finirait par changer d’avis! Il faut dire qu’elle est mignonne et qu’elle a beaucoup de caractère! Bon c’est une sang mêlé mais bon je ne parlais pas mariage là, juste d'un moment de plaisir! Sauf que bien su je ne pouvais pas expliquer tout ça a mon frère de onze ans…

-Oui je la connais. C’est une camarade de classe.

Voyant ma soeur sauter de joie et me demander déjà si elle était gentille et mon frère me demander si c’était une fille bien (autrement dit bien dans les critères de mes parents) je tentais de changer de sujet.

-Agatha va t’habiller je te dirais si c’est bien ou pas pour tante Séraphina.

Je venais de gagner une petite heure le temps que la petite fouille dans les recoins de son armoire. Bon finalement j’avais bien envie d’aller au repas mois! Mais pour ça comme ma soeur il allait falloir que je trouve comment m’habiller. Il me fallut beaucoup moins de temps que ma petite soeur cependant pour mettre de coté mes vêtements pour ce soir. Un simple jean noir, un t-shirt blanc et une veste en cuir noire. Simple, sobre mais élégant! Avec ça je vais la faire fondre c’est évident! Une fois je m’installais sur mon lit pour lire un peu en attendant l’heure du déjeuné. Je ne levais le nez de mon livre qu’en entendant encore les petits se chamailler. Je me levais vite fait. Ma soeur avait mis sa plus jolie robe et mon frère comme à son habitude se fichait pas mal de donner son avis.

- Tu es très belle Agatha. Garde cette robe pour ce soir! Et toi Al… Reste gentil avec elle. Et surtout pris pour que notre tante ne pense pas soudainement qu’il faut te marier à toi aussi!

Je souriais fier de l’effet que je venais d’avoir sur mon frère. En voilà un qui va réfléchir à la meilleure manière de s’habiller ce soir maintenant!

Le reste de la journée se passait sans trop de problèmes même si elle fut pour ma part anormalement longue! Quand enfin on fut tous prêt et que l’heure de démarrer arriva, nos parents nous firent l’honneur de leur présence. Je n’avais que peu vu mes parents depuis mon retour de poudlard. Je ne vais pas m'en plaindre car si j’ai du respect pour eux leur présence me semble loin d’être indispensable.

-Pret les enfants? Albertain tu ne vas quand même partir comme ça?

Mon père n’aimait pas beaucoup plus que moi les repas chez sa soeur surtout quand ma mère était présente car les deux femmes s’entendant à merveille, elles finissaient souvent par se faire plaisir en critiquant tout de nous… ou des décisions prises. Cependant il avait un très grand respect et peut-être même une crainte vis-à-vis de sa soeur qu’il vaut mieux ne pas énerver c’est vrai. C’est ce qui explique son comportement.

Mon frère lui, dont la jeunesse entrainait une certaine inconscience du danger avait décidé de tout faire pour ne pas paraître bon à marier. Il avait mis un vieux jean troué et un t-shirt d’un autre temps tout délaver. J’avais envie de rire et de saluer le courage du gosse mais mon père semblait trop prêt de l’arrêt cardiaque pour ça! Ma mère elle semblait trop pressée pour s’arrêter à ce genre de détails!

-Pour l’amour de Dieu Rodolphe partons avant d’être en retard! Je ne voudrais pas faire mauvaise impression aux amies de ta soeur!

Ni une ni deux on partait et dix minutes avant l’heure de rendez-vous on se retrouvait à frapper chez ma tante! Elle nous ouvrit et nous fit entrer dans sa demeure majestueuse. Tout ce bric-à-brac me laissait complètement indifférant. Ma soeur m’avait pris la main et ne semblait pas prête de la lâcher. Ma tante lui faisait peur à un point où elle semblait à tout moment prêté à fondre en larmes. Je lui tenais donc la main pour la rassurer un peu.

Elle nous fit passer l’entrée et nous entraina dans son petit salon. Deux elfes de maison se dépêchèrent de venir prendre les blousons. Pour ma part je gardais ma veste. Je voulais vraiment que Cassi me voient sous mon meilleur jour! Je ne faisais plus attention à sa décoration haute en couleur et tape a l’oeil. Tout dans cette demeure consister à montrer qu’on avait de l’argent et qu’on était branché!

Je venais de m’asseoir sur le canapé toujours suivi de prêt par ma petite soeur quand on frappa à la porte. D’un seul geste alors toute la famille se leva et se tint prête à accueillir les invités! Ma tante alla les chercher et chaleureusement souhaita la bienvenue à ce qui semblait être une de ses meilleures amie du moment. Je n’entendis personne d’autre parler. J’en arrivais même à me demander si Cassi était venue. Puis enfin je les vis entrer dans le salon!

Woaw! Je vis en effet que Cassi était venue! Mais ce qui me sauta d’abord aux yeux c’était sa tenue. Enfin elle était magnifique! Heureusement que je n’avais pas fait comme mon frère et mit les plus vieux vêtements que j’avais! J’aurais fait tache. MA tante fit les présentations.

- Voici mon frère Rodolphe ainsi que sa femme Catherine, son fils ainé Léopold Arthurus (je hais quand ma tante représente pleine de fierté en disant mes deux prénoms!), les deux suivants albertains et Agatha… (elle dit les prénoms avec tellement de dédain que je lui lançais un regard noir. Et je vous présente Cressida une très chère amie et sa belle-fille… Elle s’appelle comment celle-là déjà?

Ma mâchoire se crispe. Autant je suis pro sang pur autant je n’aime pas voir un tel dédain sans raison. Bon, c’est mal partis pour séduire la miss avec cette ambiance.

Elle s’appelle Cassiopeia tante Séraphina…

Ma famille me regarde surprise de me voir intervenir; j’étais resté très poli bien que mon ton soit un peu sur la défensive.

-Bien Léopold je suppose que tu as rencontré la jeune fille à Poudlard. Je suis surprise cependant que tu sois ami avec elle. Rodolphe tu devrais faire plus attention à ce genre de chose.

Voilà qui était dit. mon père me lance un regard assassin et je sens Agatha se cramponner à ma main comme si on allait mourir d’ici peu. Je préférais donc m’écraser et ne rien ajouter de plus.

Spoiler:

Lorsque Cassi entra dans la maison, à la suite de sa belle-mère, deux elfes de maison vinrent immédiatement récupérer leurs vestes. Cressida se débarrassa volontiers de la sienne, mais la jeune fille refusa, et entra dans le petit salon proche de l'entrée la tête haute, en douce, profitant des embrassades entre Madame Rookwood et sa belle-mère - qui n'aurait pas manqué d'insister pour qu'elle l'enlève. Elles la suivirent presque immédiatement, Cressida ayant remarqué son manège, mais il était trop tard - sa belle-mère n'avait visiblement pas l'intention de faire une scène sitôt dans la soirée.

La décoration était criarde au possible, mais elle n'avait rien supposé d'autre de la part de l'amie de sa belle-mère. Il y en avait, du monde, dans ce salon ! Cassi n'avait pas réfléchi au fait que toutes la famille de Leo serait présente, mais il était bien venu avec son père, sa mère, son frère et sa sœur. Ils étaient tous debout pour les accueillir. Le petit frère de Leo était habillé à peu près aussi mal qu'elle ne l'aurait fait si elle avait eu accès à son armoire, et sa sœur portait une très jolie robe. Et Leo...

Cassi ressentit quelque chose d'étrange dans son ventre, et elle aurait menti si elle avait prétendu que c'était parce qu'elle n'avait rien mangé de la journée. Léo avait opté pour un entre-deux en termes d'élégance : jean noir, t-shirt blanc et veste en cuir noir, qu'il avait lui aussi gardée. En somme, une tenue sobre et s...

Cassi se flanqua une tape mentale, le visage toujours impassible. Non mais ho ! C'était toujours cet abruti de Leo, qui ne lui lâchait jamais les basques et la draguait de la façon la plus lourdingue possible. Elle se reconcentrer sur les présentations. Elle avait raté les prénoms des parents - pas grave, de toute façon elle les appellerait "Monsieur" et "Madame" - mais entendit les prénoms des enfants, ainsi que la remarque de la tante de Leo. Décidément, la soirée commençait bien !

Elle ouvrait la bouche pour répondre quand Leo prit la parole, pour donner son nom à sa tante Séraphina. Cassi adressa donc à son camarade un regard qui semblait dire "Je suis capable de m'en sortir toute seule, merci bien !"
Si elle le laissait trop intervenir, ça allait encore lui donner des idées !

Sa tante reprit la parole, encourageant ouvertement son frère à faire plus attention à ce que Leo choisisse mieux ses fréquentations au lieu d'avoir des amis comme elle.
Cassi adressa à la tante de Leo un sourire angélique.
- Oh, je vous rassure, Madame Rookwood ! Leopold et moi ne sommes pas vraiment amis. On a juste quelques cours en commun. Rétorqua-t-elle.
Elle ne savait pas comment la tante de Leo apprécierait qu'elle lui adresse directement la parole, mais elle n'avait pas se gêner. Et elle espérait en profiter pour faire passer à nouveau le message à Leo : ils étaient dans la même classe, c'était tout.

Cressida décida aussitôt de prendre la parole.
- Tu l'aides en classe, c'est ça ? Tu as raison, Leopold, il paraît qu'enseigner aux élèves de niveau inférieur, ça fait progresser. s'extasia-t-elle avec un regard hautain.
- Et puis c'est tellement généreux de ta part de prendre pitié de cette pauvre Cass...
Plus encore que les propos de sa belle-mère, ce fût l'emploi de ce surnom qui la fit se hérisser. Seule sa belle-mère l'appelait "Cass", et à chaque fois qu'elle l'entendait, elle avait l'impression d'entendre "Casse !". Elle savait que sa belle-mère voulait la détruire depuis son arrivée dans la vie de son père, mais ce surnom était extrêmement et, à chaque fois qu'elle l'entendait, la colère et la rébellion montaient en elle.

Il aurait été facile de rétorquer qu'elle lui donnait des cours de potions - et après tout, il lui en avait demandé - mais Cassi ne devait pas perdre des yeux qui ici était le véritable ennemi. Mettre gratuitement Leo dans l'embarras - même si "gratuitement" était vite dit - ne lui servirait pas à grand-chose face à Cressida, et puis ce n'était pas son genre - surtout pas alors que, ce soir, il n'avait encore rien fait.

La jeune fille se composa le plus magnifique des sourires de peste qu'elle avait appris en observant Aurora.
- C'est comme ça que toi et Papa vous êtes rapprochés, non ? riposta la jeune fille sans se démonter, en insistant sur le tutoiement que, techniquement, sa belle-mère lui interdisait.
- Il te donnait des cours de rattrapage en... sortilèges, c'est ça ? C'est tellement romantique! minauda Cassi.
En fait, "c'est celui qui le dit qui y est", ça marchait - quand on savait y faire.

Ce petit jeu était absolument épuisant, mais elle y était rodée.
Cependant, aujourd'hui, Cressida avait une alliée, et Cassi n'avait personne dans son camp - du moins, elle en était persuadée.
Alors que sa belle-mère s'étranglait sur son champagne, Cassi fixait donc déjà la tante de Leo du coin de l'oeil, craignant que celle-ci ne vole à la rescousse de son amie. Elle n'était pas non plus certaine que les parents de Leo n'allaient pas en rajouter une couche.
Cassi était en territoire ennemi, et elle devait être prête à toutes les attaques.

Les présentations de ma famille faite ma tante passe aux présentations de ses invitées et bien sur ça commence plutôt mal. Pourquoi ma tante a invité un sang mêlé si elle ne les supporte pas? Surement par peur de s’ennuyer ferme en ayant pour objet de critiques que ma petite soeur qui était toujours aussi terrifié. Ou alors parce que sa belle-mère l’aimant vraiment elle voulait l’avoir près d’elle et ma tante n’a pas osé refuser.

Pour ma part j’ai simplement voulu répondre à ma tante car je la connais assez pour savoir qu’elle ne cherchait qu’une occasion pour faire une réflexion. Si son neveu chéri parle alors elle ne devrait rien dire. Mais visiblement ma réaction ne plaît pas vraiment à Cassi. Connaît-elle ma tante? Sait-elle qu’elle vient d’éviter une humiliation?

Je pensais vraiment en tout cas lui éviter l’humiliation en parlant mais c’était peine perdu. Ma tante intervint très vite et met mon père à contribution. Bon ben la soirée s’annonce bien! Je m’écrase et attend que la tempête passe. Ma soeur se colle à moi comme une petite fille terrorisée par des inconnus. Mon père ne répondit pas à sa soeur mais simplement car, Cassi le pris de cours en parlant elle-même. Je ne pus m’empêcher de grimacer. Non pas a cause de ce qu’elle dit, je ne m’attends pas à ce qu’elle dise que je suis le mec le plus cool qu’elle connaisse mais a cause du fait qu’elle parle. Je connais ma tante et elle n’acceptera jamais l’affront.

- Oh, je vous rassure, Madame Rookwood ! Leopold et moi ne sommes pas vraiment amis. On a juste quelques cours en commun.

Bon on a quand même bu un verre ensemble! pfff je souris un peu à ses propos. Elle vient de signer son arrêt de mort mais c’est marrant de voir que même là elle tente encore de m’échapper! Ma tante se tend et je lance un appel au secours à la belle-mère de Cassi pour lui venir en aide.

Oo C’est quoi ce bordel? Je regarde la belle-mère de Cassi sans comprendre. J’espérais qu’elle l’aide au lieu de ça l’enfonce. Mon frère qui est super sage depuis le début ne trouve rien de mieux que de l’ouvrir maintenant.

- Leo aider une fille? S'il ne peut pas sortir avec ça ne l’intéresse pas!

Je ferme les yeux un instant en entendant mon frère! Ce gamin me désespère des fois! Il ne fait ça que pour provoquer ma tante et mon père mais là de suite c’est moi que ça va gêner. Je me tourne vers lui et lui fait signe de se taire sur-le-champ. J’ai cependant peur que le mal soit fait. Cassi, elle, prend de nouveau la parole. Je lui aurais bien fait le même signe qu’à mon frère mais je sais d’avance qu’il ne servirait à rien alors j’attends patiemment le retour de bâton.

Cassi attaque ouvertement sa belle-mère. Moue… on est fichu.

-Dites donc les jeunes vous vous croyez où? Surtout toi Albertain! Encore venant de cette … enfin d’elle je peux comprendre le manque d’éducation… mais toi tu devrais te montrer à la hauteur de ton rang! Mais qu’est-ce que vos parents ont eu comme idée quand ils vous ont fait toi et ta soeur… cette larve pas capable de quitter les bras de son frère et de se débrouiller un peu seule! Aucune fierté! Ils auraient dû s’arrêter au premier vraiment! Lui au moins est digne de son nom!

Je ferme les yeux. Elle n’en avait pas fini je le savais et je tentais de garder mon calme encore un peu… Je ne voulais pas créer de cataclysme en début de soirée. Au lieu de ça je serre ma soeur dans mes bras un peu plus fort et de ma main valide je retiens mon frère par l’épaule. On connaît la musique! Si on ne veut pas être punis à la maison ensuite on se tait! Quand j’ouvre à nouveau les yeux ma mère répond à ma tante.

-Tu sais ce sont de bons gamins. Mais que veux-tu qu’ils fassent d’autres que régresser quand leur frère ainé est obligé de subir l’influence des autres.

-En parlant de ça. Demoiselle je ne comprends comment vous pouvez vous montrer aussi impertinente envers cette femme qui fait tant pour vous!

Je respire fort… Ma soeur chouine le plus doucement qu’elle arrive dans mes bras. Pourquoi?! Pourquoi doit-on supporter ça chaque fois!

-Sans parler de mon formidable neveu qui n’a surement pas besoin que vous lui tourniez autour!

-Euh… Tante Séraphina loin de moi l’envie de te manquer de respect mais il serait dommage que l’on mange froid pour des histoires dont on oubliera tout demain.

Aller par pitié tombe dans le panneau! Vas-y! Je veux aller manger! Une fois à table j’ai encore bon espoir que les adultes se mettent à parler de leur histoire et finissent par se lasser de nous! Je n’espère plus draguer qui que se soit ce soir… Mais j’aspire désormais à sauver les meubles et à quitter cette fête le plus vite possible et en un seul morceau de préférence!

Cassi réalisa, un peu tard, la manière qu’avait la petite sœur de Leo de se recroqueviller contre lui, et l’attitude protectrice qu’il avait envers elle. Peut-être n’était-il pas un cas désespéré dans tous les domaines, après tout.
Elle le vit grimacer à sa remarque, et crut qu’il grimaçait à cause de ses mots. Et bien oui, harceler une fille, ce n’était pas exactement être son ami, et il devrait s’y faire.

Elle l’aperçut ensuite qui sollicitait sa belle-mère du regard, et en ressentit de l’exaspération. Quoi, il avait besoin que sa belle-mère le venge ? Il n’était plus capable de se défendre tout seul, comme un grand ?
A la remarque de Cressida cependant, il eut un regard extrêmement surpris, qui laissa la jeune fille intriguée. Peut-être qu’elle y était juste allée un peu fort à son goût et qu’il avait espéré qu’elle la rappelle à l’ordre, mais pas qu’elle l’insulte au passage. De toute manière, Cassi s’en fichait un peu.

Le frère de Leo prit alors la parole, annonçant que son frère n’avait aucun intérêt à aider une fille s’il ne pouvait pas sortir avec elle. Il avait tout compris à Leo, ce gamin, dis donc ! Elle espérait juste qu’en grandissant, il ne serait pas le même que son grand frère, mais à voir sa tenue, elle avait des doutes.
Elle vit alors Leo fermer les yeux en faisant signe à son petit frère de se taire. Pendant ce temps, elle reprenait déjà la parole, ripostant non sans un certain aplomb à la remarque de sa belle-mère.

La fameuse tante Seraphina réprimanda aussitôt « les jeunes » et notamment Albertain. Elle l’insulta presque au passage, mais se reprit. Ah, visiblement, il y avait quand même des limites à la façon dont on pouvait parler aux gens, même à un diner de sangs-purs ? Ravie de l’apprendre ! Mais visiblement, cette courtoisie ne s’étendait pas à la famille… Cassi attendit que Leo dise quelque chose, mais il ne réagit pas. Pendant ce temps, la mère de Leo renchérit. La jeune fille fit les gros yeux à ce dernier, soupira, et intervint par elle-même, faisant mine d’ignorer qu’elle était visée par « les autres ».
- Avec tout le respect que je vous dois commença-t-elle d’un ton qui se voulait le plus respectueux possible, je crois qu’il vous faut des lunettes. Ces « jeunes » comme vous dites, m’ont l’air d’enfants formidables. Albertain a peut-être du caractère, mais il a l’air plein de générosité. Et Agatha est un peu timide, mais j’ai l’impression qu’elle est brillante, cette petite !

Cassi était sincère dans ses propos. Elle s’était exprimée avec bien plus d’audace qu’elle n’en aurait eue pour se défendre elle-même, mais n’avait pas cherché à clouer le bec à Seraphina Rookwood – uniquement à défendre ces pauvres enfants – qui ne lui avaient rien fait, elle en était certaine.

La tante de Leo revint à son tour à la charge, critiquant son impertinence envers sa belle-mère, « qui faisait tant pour elle ». Et son neveu, qui n’avait pas besoin « qu’elle lui tourne autour ». Cassi s’étrangla à son tour avec sa boisson – non alcoolisée pour sa part – sans vraiment savoir laquelle de ces affirmations était la plus absurde. Elle retint cependant un pouffement.

Léo offrit alors une distraction appréciable en proposant à sa tante de lancer le repas, pour éviter de manger froid, et Cassi put voir sa tante acquiescer d’un geste vague, suite auquel les elfes de maison se mirent immédiatement au travail.

Cressida se leva et demanda :
- Chère amie, y aurait-il un endroit où je pourrais … me repoudrer le nez … ? Demanda-t-elle, d’un ton qui signifiait clairement « me remettre de mes émotions » ou plus précisément, Cassi le pressentait, « radoter avec toi au sujet de l’odieuse petite peste qui me sert de belle-fille. » Voire même « comploter entre psychopathes sang-pures de la meilleure manière de nous venger d'une gamine de 16 ans ».
- Oh, et Cass... je sais que c'est difficile, mais s'il te plaît, essaie de ne pas trop m'embarrasser pendant ce temps... ajouta Cressida d'un air las.
Cassi la singeant mentalement, mais fit mine de l'ignorer superbement.

Une fois qu’elles furent partie, Cassi adressa un discret sourire encourageant au frère et à la sœur de Leo, à un moment où leurs parents ne les regardaient pas. Quoi qu’il arrive ce soir, elle était de leur côté.

Elle lança un nouveau regard noir à Leo. Elle n’attendait pas grand-chose de lui, mais de là à ce qu’il ne prenne même pas la défense de son frère et sa sœur… A vrai dire, Cassi ne comprenait pas.

Un carnage! Ce repas était un carnage! Moi qui avais eu l’illusion que tout se passerait bien! J’avais naïvement cru que si Cassi venait ce ne serais que parce que s’entendant bien avec sa belle-mère elle en profitait pour passer du temps avec pendant les vacances. Si ça avait été le cas ma tante n’aurait rien osé dire. Mais visiblement rien ne pouvait aller ce soir car sa belle-mère était du genre de ma tante et Cassi ne l’aimait absolument pas.

Quand mon frère pris la parole je compris qu’il était passé en mode provocateur extrême. Il a bien choisi son jour lui! J’aime mon frère mais quand même il y a des limites! Mais avec Cassi il faut croire que les limites n’existent pas! Résultat des courses? Ma tante reprenait de plus belle! Le dos rond il faut faire le dos rond et attendre que ça passe!

Nous dans la famille on avait l’habitude! Il ne faut pas croire qu’on n'avait jamais essayé de se rebeller. Ni que je n’avais jamais défendu mes frère et soeur mais on avait vite appris que ça se passait beaucoup mieux si on attendait calmement que ça passe! Ce n’est pas pour rien qu'Al lance ce genre de phrase sans pour autant jamais insulter directement quelqu’un ou relever les attaques contre lui ou sa soeur. On savait qu’il n’était pas question de l’ouvrir. Mais bien sûr on ne peut pas espérer que Cassi soit au courant de ça. Elle doit juste penser que je suis lâche. J’ai déjà refusé de l’aider dans un premier temps avec L’agresseur de Kath alors elle doit se dire que je n’aime pas les conflits au point de laisser mes proches de débrouiller tout seul.

Et voilà qu’est-ce que je disais! Elle s’est senti obliger de défendre AL et Agy elle-même! Cette fois s’est trop! Je tente discrètement de lui faire comprendre qu’il faut se taire et tout le monde retient son souffle. Comment faire ? Je ne peux pas la prendre à part pour lui expliquer le mode de pensée tordu de ma famille. Non… on est bloqué et on est tous foutus! Moi le premier!

Je la regardais à la fois bouche bée (assez impressionné je dois l’admettre) et horrifié! Que vont penser mes parents si les sangs mêlés protègent maintenant mon frère et ma soeur? Ils viennent d’évoquer la mauvaise influence que ces gens ont sur nous les pauvres enfants sang pur. Mais maintenant ils vont carrément me prendre pour un traitre à mon sang! Je me demande si elle pense qu’ensuite je vais devoir assumer ce diner moi aussi pendant de longues semaines?

-Pardon?!

Ma tante est sur le point de faire un malaise on dirait! elle est blanche et regarde Cassi comme si elle allait la dévorer! Ma mère qui avait un verre à la main le posa en faisant mine d’avaler de travers. Mon père se tourna vers moi.

-Nous réglerons ça plus tard jeune homme.

-Mais Leo n’a rien…

Je serrais l’épaule de mon frère pour l’obliger à se taire! Si je tombe pas besoin de tomber avec moi! C’est ma faute, je n’ai pas pris le parti ouvertement de ma famille et j’avais avoué connaitre Cassi. Je devrais donc en assumer les conséquences. Ma tante est tellement furax, elle, qu’elle s’en prend directement à Cassi. Sentant qu’on va tous s’entre-tuer avant même l’entrée, je tentais de détourner l’attention de ma tante. Ouf elle accepte! On se dirige tous calmement vers la salle à manger du coup. Alors qu’on s’approche de la table, Mme Borealis demande à ma tante ou s’éclipser pour se remaquiller. Oo donc dire que je connais le nom de l’invité est mal polis mais demander devant tout le monde ou partir pour une chose stupide est bien vu. Bref au moins pendant ce temps elle nous foutra la paix!

-Venez très chère je vais vous montrer! Et je ne pensais vraiment pas vous infliger ce genre de désagrément en invitant mes neveux ici. Je pensais au contraire qu’ils arriveraient à la garder calme… Venez…

-Puis-je me joindre à vous?

Je regardais ma mère partir avec les deux folles de service. Plus on est de fou plus on rit paraît-il. Pour nous ce soir ce n’était pas le cas du tout. Je regardais donc la table et m’assis le plus loin possible de la place de ma tante entrainant toujours dans mon sillage Agy que je plaçais à ma droite. Mon père se mit en face de moi. J’hésitais à mettre (de force si nécessaire) Cassi a côté de moi pour l’avoir à l’oeil mais un regard à mon père me fit comprendre qu’il valait mieux ne pas y penser. Alors je pris Al à ma gauche.

-Al je te serais reconnaissant d’arrêter de faire le malin! Tu nous attires à tous des ennuis là.

J’avais murmuré cette phrase à mon frère et il n’en fallut pas plus pour qu’il prenne la tête boudeuse d’un enfant réprimandé par son père. Mon frère était certes un garnement mais je dois reconnaitre qu’il est très respectueux avec moi! Pas étonnant quand on voit que j’ai passé bien plus de temps a m’occuper de lui que mes parents! Je me tournais alors vers ma soeur.

-Agy c’est bientôt fini et n’oublie pas qu’on se fiche de ce qu’elle dit! Tu sais comment elle est? Si on lui donne un autre sujet elle oubliera le premier. Si jamais elle s’en prend encore à toi je lui annoncerais que j’ai arrêté le vol comme ça elle t’oubliera et s’en prendra à moi ok?

Ma soeur acquiesse. Je relève et croise le regard noir de Cassi. Oups… Je vous jure si au moins on avait été à un repas fait chez Kath ou comme ça elle aurait été mieux accueillis et il aurait été plus simple de faire bonnes impressions;

mon père commence à faire tinter son couteau et je le regarde .

-Tu pourrais pas arrêter de couver ta soeur! Elle ne deviendra jamais rien de convenable si tu ne la laisses pas se débrouiller toute seule! Franchement tu crois que tu l’aides là de suite! Elle devrait depuis longtemps avoir cessé de pleurer pour un oui ou un non! Et toi Agatha tient toi correctement et arrête de nous faire honte.

Je jette un regard noir à mon père! À qui la faute si je surprotégeait mon frère et ma soeur? Quand j’étais petit si je ne le faisais pas je me faisais sévèrement punir! Puis bon… S'il jouait son rôle de père je n’aurais pas à le faire à sa place! Mais on ne déballe jamais sa colère sur le moment! On se calme on prend du recul pour mieux sauter plus tard. De toute façon je n’aurais rien eu le temps de dire car les trois tyrans reviennent de leur séance maquillage.

Une fois qu’elles sont installées on voit les elfes de maison arriver avec les entrées mais avant qu’ils ne les posent à table mon père me jette un regard assassin.

-Tu te crois où? Chez les sales sangs de bourbe? Depuis quand tu gardes ta veste à table!

Je sursautais. Il est vrai que j’avais oublié de l’ôter pour le diner et qu’il est très impoli de le faire.
Je m’exécute donc de suite

-Et toi Agatha tes coudes On ne les met pas sur la table!

On se redresse tous. Et alors qu’on est tous sur nos gardes on entend toussoter. Cressida avait fait ce son surement pour se préparer à parler le tout en regardant sa belle-fille. C’est là que je réalisais qu’elle aussi avait gardé sa veste. Oups…

Cassi remarqua – un peu tard, lancée comme elle était dans sa tirade – les mimiques de Leo qui cherchait visiblement à la convaincre de renoncer à défendre son frère et sa sœur. S’il essayait de la mettre en garde sur le fait que leurs familles respectives n’allaient pas la pardonner pour cet affront, merci, elle était au courant. Mais de toute manière, elle avait vu au regard de Cressida qu’elle voulait faire de cette soirée la pire soirée de sa vie, et ce avant même qu’elles n’entrent dans la maison. Foutue pour foutue, elle ne renoncerait pas à ses convictions.

Elle entendit la tante de Leo s’étrangler sur une question rhétorique, blanche comme un linge sous le choc de sa remarque, tandis que la mère de Leo faisait mine de s’étouffer sur sa boisson. Hé, au moins, elle avait été polie, dans son ton et dans son vocabulaire – même si le coup des lunettes était un peu limite, elle le reconnaissait – ce qui était bien plus que ce qui lui avait été accordé au cours de la soirée. Alors cette vieille mégère pouvait s’étouffer tout ce qu’elle voulait, Cassi ne regrettait rien. Non mais, elle n’allait pas commencer à se laisser faire, quand même !

Le père de Leo lui tomba soudain dessus, annonçant qu’ils « règleraient cela plus tard ». Albertain tenta de le défendre, mais son grand frère l’en dissuada. Le petit avait pourtant raison – Leo n’avait absolument rien fait, pour le coup, c’était elle qui avait défendu son frère et sa sœur. Et pourtant, ça lui retombait dessus…
Perplexe, Cassi réalisa soudain quelque chose qu’elle n’avait absolument pas envisager. Si les choses devenaient trop tendues avec sa belle-mère, elle pourrait toujours retourner à Llangynidr, et sa mère l’accueillerait à bras ouverts – ou ignorerait son existence parce qu’elle était occupée à bécoter son nouveau copain – mais en tous cas, elle ne la flanquerait pas à la porte. A priori, Leo, Agatha et Albertain, eux, n’avaient nulle part où obtenir l’asile politique avec ses frères et sœurs – on ne pouvait pas se réfugier chez des amis pour échapper à sa famille de la même manière que l’on pouvait se réfugier chez sa mère.
Cassi décida de faire un effort – enfin, si les circonstances le lui permettaient. Il était peut-être insupportable, mais elle ne voulait quand même pas lui attirer trop de problèmes. Et puis, ce n’était pas comme si elle allait les faire changer d’avis sur les enfants par ses arguments.

Leo convainquit alors sa tante de passer à table et, alors qu’ils se déplaçaient vers la salle à manger, Cressida demanda à son amie un endroit où « se repoudrer le nez ». Seraphina – Cassi n’allait quand même pas continuer à appeler « Madame » dans sa tête une femme qui ne méritait pas son respect – offrit immédiatement de l’y accompagner, et s’excusa du comportement de ses neveux, avec une nouvelle remarque insidieuse au sujet de Cassi qui, pour l’instant, ne moufta pas.
La mère de Leo demanda alors à se joindre à elles, et Cassi distingua brièvement une certaine confusion sur le visage de Leo. Peut-être lui expliquerait-elle, un jour, que quand des femmes partaient ensemble à une soirée pour se remaquiller, elles ne voulaient pas vraiment se remaquiller, mais juste faire les commères.

Cassi s’assit à une place vide en bout de table – du moins, au bout de la section de la table qui était dressée – à l’endroit le plus éloigné de ceux qui étaient déjà assis. Elle se retrouverait probablement à côté de Cressida, mais au moins, elle aurait un côté libre. Leo, lui, s’était assis entre sa sœur et son frère, et elle le vit chuchoter à ce dernier, qui fit immédiatement une mine assez attristée. Il se tourna ensuite vers sa sœur, qui hocha sobrement la tête à sa remarque. Avec la soirée qu’ils étaient en train de passer, il était obligé d’en rajouter une couche ?
C’est alors que la jeune fille adressa à son camarade un regard noir.

Le père de Leo fit alors tinter son couteau, et tous les yeux se tournèrent vers lui. Il réprimanda Leo par rapport à son attitude de protection vis-à-vis de sa petite sœur, puis reprit Agatha sur sa posture et son comportement. Les yeux de Cassi lancèrent des éclairs envers cet homme tout aussi odieux que sa sœur, mais cette fois-ci, elle n’intervint pas. Elle avait compris qu’elle ne rendrait pas service à ces enfants en essayant de les aider.

Visiblement, le mieux à faire était de finir son repas le plus vite possible – enfin avec prudence tout de même, elle n’était pas encore certaine que Cressida n’avait pas prévu de l’empoisonner – et d’attendre que la soirée s’achève, sans faire plus de vagues. Elle était déterminée à ne plus piper mot de toute la soirée.

Le regard empreint d’une détermination nouvelle, Cassi regarda revenir les trois femmes. Les yeux de Cressida étaient très légèrement bordés de rouge, ce que Cassi reconnut immédiatement comme ses « larmes de dames ». Cette femme était une actrice-née. Elles se rassirent alors que les entrées arrivaient et, avant même que les elfes de maison n’aient eu le temps de les servir, le père de Leo explosa soudain au sujet de la veste de Leo.

L’expression « sale sang-de-bourbe » fit bourdonner les oreilles de la jeune fille de manière désagréable, et sa mâchoire se crispa. Elle n’était pas née moldue, mais ce terme la révulsait. Elle ferma les yeux et respira profondément. En deuxième année, elle avait serré les dents face aux commentaires atroces des sang-purs de Poudlard, pour ne pas attirer l’attention sur elle et son Opération Spartacus. Une soirée, ce n’était rien. Elle s’en tiendrait à son nouveau plan.
Elle rouvrit les yeux et vit Leo qui enlevait sa veste sans protester.
Son père poursuivait en engueulant Agatha qui avait les coudes sur la table, et tous les jeunes se redressèrent, y compris Cassi.

Elle entendit soudain Cressida toussoter à côté d’elle, et ne réalisa pas immédiatement de quoi il en retournait. La jeune fille se tourna vers elle et, au discret sourire de sa belle-mère, elle réalisa immédiatement ce qu’elle avait manqué. La veste ! Cressida n’avait bien évidemment pas du tout apprécié la ruse de la jeune fille pour pallier à la disparition de tous les vêtements qu’elle aurait pu porter à la place de cette robe. Depuis leur arrivée, elle devait ruminer et cogiter pour trouver une excuse qui permettrait de lui faire enlever sa veste.

Cassi hésita sérieusement à retourner dans le défi, puis décida de ne pas entrer dans la confrontation directe.
- Mais j’ai froid… protesta-t-elle donc d’une petite voix, toute trace de provocation disparue.
A vrai dire, elle avait déjà bien trop chaud, entre le feu qui crépitait doucement dans la cheminée et l’ambiance volcanique, mais elle n’allait certainement pas l’avouer.
Sa belle-mère eut un hoquet de surprise.
- Enfin, Cass… Je sais que tu as du mal avec les conventions, mais je t'ai déjà expliqué qu’on ne peut pas garder sa veste au dîner… protesta sa belle-mère d’un ton mielleux.
Cassi secoua simplement la tête, et sa belle-mère se leva. Allait-elle sérieusement la lui enlever de force ? Il faudrait lui passer sur le corps.

- Bon, on va pas en faire toute une histoire, hein ! Ces sales manières… s’exclama alors la voix nasillarde de Séraphina, avant d’incanter : Accio veste !
Cassi sentit immédiatement sa veste tirer, lutter pour rejoindre la baguette qui avait jeté le sort. Elle essaya l’attraper sous le col pour la retenir, mais les boutons avaient déjà cédé, et sa main se referma dans le vide. La veste s’arracha alors sous l’emprise du sort, tordant ses bras d’une manière vraiment désagréable, et s’envola jusque dans les mains de Seraphina. Celle-ci sursauta comme s’il s’agissait d’une araignée, et un elfe de maison l’en débarrassa prestement.
- Voilà qui est mieux ! reprit Séraphina d’un air enjoué. Bon, mangeons !

Le chignon à moitié défait par l'envol de sa veste, la jeune fille se retrouva vêtue de sa seule robe, dont le motif en camaïeu de fleurs roses et blanches remontait jusqu’au bustier. La robe avait une coupe osée, mais pas vulgaire pour autant. La robe avait un décolleté en cœur légèrement plongeant, avec de petites manches en dentelle blanche qui s’arrêtaient à ses homoplates. A part ces petites manches, la robe dégageait entièrement son dos, du haut de la nuque au creux de ses reins.

Cassi dans sa chaise, plaquant intégralement son dos contre le haut dossier de sa chaise. La dernière fois qu’on avait dénudé son dos, c’était en deuxième année, lors du châtiment qu’elle avait subi après s’être dénoncée pour protéger l’un des membres de son opération – un Gryffondor de sang pur – et elle en gardait encore cinq cicatrices. Les muscles tendus comme un arc, la jeune fille mit la main à sa poche… et se figea. Sa baguette était dans la poche de sa veste…

La jeune fille parcourut la table des yeux, le visage neutre mais avec dans les yeux l’éclat hargneux d’une louve prise au piège. Elle n’avait peut-être plus de baguette, mais si quelqu’un lui jetait un autre sort, elle lui ferait manger la sienne, foi de Cassiopeia. Le plan avait changé. Ce soir, elle ne devait plus faire profil bas et garder son énergie pour d’autres choses. Ce soir, elle devait aller jusqu’au bout sans montrer le moindre signe de faiblesse.

Tous les convives avaient les yeux fixés sur leurs assiettes, ne lui prêtant plus aucune attention. Tous, sauf Leo, et elle croisa son regard alors qu’elle balayait la pièce des yeux.

Quand on s’installait à table je remarquais que Cassi se mettait le plus loin possible de moi. Si c’était une bonne chose pour calmer mon père je n’aimais pas trop ça. Non pas mon côté dragueur qui ressort non… Juste que je savais qu’elle serait alors à proximité de ma tante. Mais n'y pouvant rien je me concentrais sur mes frère et soeur. Je notais le regard noir de Cassi et pendant un instant me demandais si ça la gênait que je sois présent pour mon frère et ma soeur mais que je ne dise rien pour elle. Cependant mon père ne me laissa pas plus le temps que ça de penser. Il tapotait négligemment son couteau sur son verre comme s'il s’ennuyait à mourir mais je savais qu’il voulait simplement attirer mon attention.

je remarquais le regard noir que lança Cassi a mon père et je retins ma respiration attendant une remarque de sa part! Mais non ouf! elle ne dit rien. Ma tante revint avec ses invités et on aurait dit que Cressida avait pleuré. Je trouve ça un peu comique quand on voit que clairement les teignes de la soirée se sont elles. Mais je rigole moins quand je vois que ma mère semble entrer dans le jeu. Je n’aime pas voir ma mère de mèche avec ma tante ce n’est jamais bon pour personne. Enfin sauf pour moi souvent si je restais dans mon coin! Car oui n’oublions pas que mes parents sont fiers de moi la plupart du temps! Si je reste un gentil garçon docile ils sont très fiers!

Le repas allait commencer quand on se retrouva mêler à l’affaire du manteau. Je ne fus ni surpris ni choqué par les propos de mon père. En vérité j’aurais été capable des même dans d'autres circonstances. Mais je me dépêchais d’enlever la veste. Tout aurait pu s’arrêter là si la « gentille » très chère amie à ma tante n’avait pas gentiment fait remarquer à Cassi qu’elle n’avait pas retiré le sien.

Tous les regards braqués dans un premier vers elle on attendait qu’elle retire cette veste sans faire d’histoire. Mais Cassi obéir sans protester? Je commence à croire que c’est impossible. Elle tente cependant gentiment de se justifier. Bon elle a des progrès évidemment à faire de ce côté-là. Je crois qu’avant d’apprendre à Kath à se défendre elle devrait elle aussi prendre des cours. Sa belle-mère répond profitant au passage pour la faire passer pour incapable d’apprendre les bases de la politesse. La dernière fois que j’avais vu des gens s’acharner gratuitement sur quelqu’un… c’était il y a quelques années à poudlard. Et déjà à ce moment-là ça me gênait de ne rien faire. Mais je ne peux clairement rien faire!

Ma tante elle, décide qu’elle peut agir et ne se gêne pas pour le faire. Alors elle sort sa baguette et lance un accro a la veste de Cassi. Je regarde ma tante, interloqué et envoie un coude dans les cotes de mon frère que je sens bouger. S'il bouge maintenant alors qu’elle a sa baguette dans les mains je ne sais même pas s'il n’y aura pas des morts en vrai! Ma soeur a laissé tomber sa fourchette qu’elle tenait en main. Ce n’est qu’une fois la veste dans les mains de ma tante que je finis par reporter mon attention sur Cassi. Mon père, ma mère, ma tante et Cressida recommencèrent à faire comme si de rien n’était. Et moi? je mis deux secondes d’abord à passer outre le choc de voir ma tante utiliser la magie sur un invité et ensuite… Ensuite je regardais Cassi en robe.

Vous ai-je dit que si je lui courais après c’était certes parce qu’elle m’a rejeté mais aussi parce qu’elle était très belle? Je continue à fixer quelques instants incapables de faire autre chose. Nos regards se croisent d’ailleurs mais je continue malgré tout à la regarder. Ce n’est que lorsque simultanément Al me donne un coup de coude et Agy me cogne les genoux que je détourne les yeux pour voir mon père me fixer avec dégout. Oups grillé Leo!

Revenant alors au présent je m’intéressais à mon assiette et laissais le silence se prolonger. Par de rapides coups d'oeil à Cassi je remarquais alors son expression. Elle semblait aux aguets. On aurait qu’elle était terrifiée comme un animal acculé et qu’elle était prêtée à tout pour survivre. Les adultes avaient recommencé à parler mais je ne les écoute qu’à moitié. Cependant je dus me reprendre assez vite car ma tante s’adressait directement à Agy qui m’attrapait la main sous la table.

-Agatha j’espère que tu comprends pourquoi tu ne dois jamais te comporter aussi mal qu’elle. Une fille de ton rang doit pour espérer faire un beau mariage avoir une conduite polie et aimable.

Cressida rajoute:
oui et surtout jeune demoiselle apprenez a vous tenir en toutes circonstances. vous devriez plus prendre exemple sur votre frère ainé pour ça Il semble si charmant! Si seulement cette tête de scrout à pétard ne tenait pas tant de sa mère et savait s’inspirer des bonnes choses!

- De toute façon ma fille a déjà un avantage. Elle est belle elle!

Je m’étouffais presque à mon tour. Si Cassi n’est pas belle alors qui l’est? Je retiens un fou rire quand pendant un instant mon père pensa visiblement la même chose que moi avant de se reprendre . Je lâche ma soeur et pose ma main sur la table.

-Mais elle est belle Cassi! Leo tu es d’accord avec moi n’est ce pas?

Al… toujours Al… il est gentil se gosse mais il faut qu’il apprenne à ne pas faire tomber tout le monde avec lui! Les regards forcément se tournent vers moi et pour la première fois de ma vie je ne sais pas si je dois dire à une fille qu’elle est jolie!

-Tu devrais manger Al et ne pas te mêler des conversations des adultes!

Mais comme tout le monde semble encore attendre ma réponse je finis par dire…

-Oui elle est belle. Mais toutes les filles le sont non? Au moins pour une personne…

Je regarde autour de moi… Et les adultes font la moue avant de revenir à leur sujet.

-Enfin belle… Il ne faut pas exagérer. Bref je me demande Rodolphe si tu ne devrais pas envisager une aide à poudlard pour Agatha. Une fille digne de ce nom qui apprendrait à Agy comment se comporter! JE ne suis pas sur en plus que l’influence de son frère lui soit très bénéfique en ce domaine. On ne voudrait pas qu’elle tombe si bas…

-Pourtant croyez- moi bien j’ai tout essayé avec elle mais le sang… on ne peut pas grand-chose contre ça!…. ajoute Cressida

Mon poing se serre sur la table pourtant je garde encore mon sang-froid. Je sais qu’il faut attendre. Mais personne ne changera ma petite soeur en un sosie de ma tante! jamais!

Après avoir croisé le regard de Leo, Cassi baissa les yeux sur son assiette et plongea distraitement sa fourchette dans sa nourriture, l'y remuant sans goûter une seule bouchée- après tout, elle ne savait toujours pas si sa portion était empoisonnée, ou encore droguée pour la forcer à se couvrir de ridicule. Elle ne prévoyait de prendre aucun risque.
Ses yeux avaient beau être baissés, tous ses sens étaient en alerte.

Seraphina réprimanda Agatha sur son comportement, présentant Cassi comme un contre-modèle absolu. Elle l'incita à tout faire pour favoriser un beau mariage. Mariage ?! Elle avait quoi cette gamine, dix ans ? Non mais c'était quoi leur problème à cette famille, merde ! Cassi sera les dents et garda le silence. Elle trouverait un moyen d'aider ces gosses, mais pas ce soir. Ce soir, Il lui semblait qu'elle luttait pour sa survie.
Cressida renchérit en exhortant la petite fille à prendre exemple sur son grand frère, Leo.
Évidemment, elle saisit cette occasion pour en rajouter une couche au sujet de Cassi, en l'insultant carrément au passage, et en accusant sa mère pour son éducation, tant qu'à faire.

Cassi resserra la main sur son verre à faire blanchir ses jointures, mais ne répondit pas. Elle ne mangeait toujours pas, mais le mouvement de sa fourchette avait mis son assiette dans un état qui laissait supposer qu'elle avait bien entamé son entrée. Elle commençait à se douter que la nourriture était inoffensive - il y avait tant de venin dans les paroles de ces gens que, si la nourriture avait elle aussi été empoisonnée, l'air aurait été véritablement irrespirable.

C'était facile, de tout mettre sur le dos de sa mère, quand même. Mais Cressida ne lui arriverait jamais à la cheville. Bon, il était indéniable que sa belle-mère était plus belle, avec son chignon blond élégant, ses yeux bleus de vipère, ses pommettes hautes et son sourire de pétasse.
Mais franchement, elle se croyait peut-être élégante, mais les robes que cousaient la mère de la jeune fille auraient fichu la honte à ses plus belles fanfreluches.
Et Leona Sullivan, qui avait élevé seule une petite fille dans un minuscule village gallois, à la sueur de son front et sans rien demander à personne, avait une force de caractère à laquelle cette odieuse créature ne pourrait jamais que prétendre, simuler par sa mesquinerie.

A nouveau, Cassi serra les dents et laissa couler. "La bave de crapaud n'atteint pas la blanche colombe" disait sa mère.
Non, vraiment, c'était débile, comme proverbe. Mais elle était capable de fermer sa gueule quand elle en avait besoin.

La mère de Leo renchérissait, affirmant que sa fille était belle, "elle". Si Cassi aurait approuvé dans hésiter que la petite fille était ravissante, surtout avec sa jolie robe, la comparaison était gratuite. Cela étant dit, on pouvait la traiter ouvertement de pou si on voulait, ce n'était pas ça qui allait la faire sortir de ses gonds. Ce genre d'insultes d'école primaire ne l'atteignaient pas vraiment - même si cet acharnement sur elle était absolument épuisant.
Elle allait se coucher avec une migraine pas possible, mais elle allait peut-être s'en sortir à cette soirée. Peut-être.

En toute innocence, Albertain protesta que Cassi était belle, elle aussi, et demanda à Leo son approbation. Cassi le trouva absolument adorable, et ce compliment la toucha beaucoup - après tout, c'était le premier mot gentil qu'on lui adressait de la soirée - mais elle savait aussi qu'il allait encore s'attirer des problèmes. Et à Leo aussi, d'ailleurs. Ce gosse était un amour, mais il était visiblement tout aussi tête brûlée qu'elle.

Leo chercha à dévier la conversation, encourageant Al à manger, et à rester en dehors des discussions d'adultes. Cependant, tous les adultes le fixaient, et il fut bien obligée de reprendre la parole.
Il commença par dire qu'elle était belle, et Cassi le regarda, légèrement interloquée. Il ne la draguerait sans doute pas s'il ne la trouvait pas un minimum jolie, mais rien ne l'obligeait à le dire, et elle était donc surprise qu'il choisisse ce moment-là pour intervenir en sa faveur. La croyait-il si superficielle qu'il pensait qu'elle serait plus affectée par une insulte sur son apparence que par toutes les précédentes ? Ou bien, avait-il décidé de détourner l'attention de son frère maintenant, alors qu'il n'avait rien fait précédemment ?

Mais Leo poursuivit, et elle comprit de quoi il s'agissait. "Toutes les filles", hein ? C'était bien joué, au sens où les adultes décidèrent de laisser passer sa remarque, mais Cassi n'était pas dupe. Il venait de confirmer ce qu'elle soupçonnait depuis le début. Tel le Don Juan de Molière, Leo voulait ajouter un nom à sa liste, et quand il aurait en avait fini avec une fille, il passait à la suivante, encore et encore. Eh bien, Cassi avait vécu ça une fois, quand elle était une naïve élève de première année, et elle n'allait certainement pas réitérer l'expérience. Leo pouvait toujours courir...

Ce fut Seraphina qui prit à son tour la parole, pour suggérer l'emploi d'une aide à Poudlard pour la petite Agatha, quelqu'un qui lui apprendrait des manières, pour l'empêcher de devenir comme elle...
Cassi vit rouge, pas pour elle-même, mais pour la petite fille. Ils allaient la laisser tranquille, à la fin ? Cependant, elle n'intervint pas. Ce ne serait pas lui rendre service, et elle devait respecter son vœu de silence de la soirée, où les feux de l'enfer allaient vraiment se déchaîner.
Cassi était désormais certaine que Cressida, Seraphina et la mère de Leo avait comploté pendant leur session de maquillage, et qu'elles suivaient désormais une trame rôdé comme un script de théâtre.

Sa belle-mère reprit alors, en soulignant bien qu'elle avait fait tout son possible, et en ramenant sur le tapis l'influence du sang, face à laquelle elle se retrouvait impuissante...
Mais elle allait la lâcher avec sa mère, à la fin ?! Oui, elle était moldue, et alors ?! Elle était tellement plus que ça !

La première fois que Cressida avait lâché une pique sur sa mère à une soirée, Cassi lui avait cloué le bec en rétorquant à cette remarque qui ne voulait pas très haut "Je me demande bien comment mon père a pu préférer une simple moldue de la campagne, aussi jolie soit-elle, à une sorcière sang-pur de votre classe." Cela avait cloué le bec à sa belle-mère pour quelques heures, et elle n'avait plus jamais ciblé la mère de la jeune fille... Jusqu'à aujourd'hui.
Mais aujourd'hui, visiblement, mise en confiance par son essaim, elle se prenait pour la reine des guêpes.
Et, cette fois, malheureusement, Cassi n'avait pas l'intention de riposter pour défendre sa mère. Les abeilles mouraient lorsqu'elles utilisaient leur dard, c'était bien connu. Cassi devait garder ses défenses pour le moment où elle en aurait vraiment besoin, et où elles pourraient lui donner une porte de sortie.

Seraphina posa une main compatissante sur le bras de son amie.
- Voyons, ma chère... Ne vous blâmez donc pas ainsi... Nous savons tous que vous faites de votre mieux pour empêcher à cette petite sotte de tenir la baguette par le mauvais bout. Ce n'est quand même pas votre faute si elle a la tête aussi dure qu'un œuf de dragon... la consola-t-elle.
Cassi leva mentalement les yeux au ciel, se forçant à garder un visage impassible.

Cressida posa la main sur celle de Seraphina Rookwood avec reconnaissance.
- Vous savez, je crois que même en Termes moldus, elle n'est pas très brillante... lâcha-t-elle sur le ton de la confidence, mais assez fort pour que toute la tablée l'entende. - J'ai appris récemment que sa sale moldue de mère avait dû prétendre qu'elle allait dans une école spécialisée pour couvrir Poudlard... Comment suis-je sensée faire quelque chose d'une empotée pareille ?!

Les joues de la jeune fille s'empourprèrent sous l'effet de la colère - et de la gêne, il fallait l'avouer. Sa mère prétendait l'avoir envoyée dans une "école spécialisée" pour surdoués, pas une école pour handicapés, comme l'avait sous-entendu Cressida. Mais si elle la corrigeait maintenant, sa remarque paraîtrait forcément comme puérile, et elle ne ferait qu'aborder dans le sens de sa belle-mère.
Et puis, pour l'instant, ils parlaient d'elle, mais comme si elle n'existait pas, en ne lui prêtant aucune attention.

- Ma pauvre amie, vous avez tant de courage et de générosité... Si c'était moi, je lui aurai fermé la porte depuis longtemps, vu son ingratitude... minauda Seraphina, en crachant presque le dernier mot.
Elle regarda son frère et sa sœur, d'un air qui attendait leur approbation.

Seraphina fit signe aux elfes de maison d'apporter le plat de résistance.
Après cela, Cressida reprit.
- Enfin bon... aussi exécrable que soit cette vilaine petite doxys, je n'ai pas le coeur à l'abandonner... Où irait-elle ? Chez sa moldue de mère ? Cette trainée passe bien bien trop de temps à séduire des hommes pour prendre soin d'elle... Je me sens responsable de son éducation. Peut-être que, si j'arrive à lui apprendre à faire taire cette langue de vipère, on pourra lui trouver un travail où il ne faut pas trop réfléchir et pas trop utiliser sa baguette...

Cette fois, Cassi s'étouffa carrément sur sa gorgée d'eau, et ne put réprimer une quinte de toux sonore, car ses poumons criaient grâce pour être libérée de ce liquide étranger. Tous les regards se posèrent immédiatement sur elle. Elle prit une inspiration étranglée et son souffle revint enfin à la normale. Le pire n'était même pas la manière dont Cressida insinuait de plus en plus qu'elle était une demeurée profonde et incapable.
Non, cette fois-ci, son odieuse belle-mère était allée trop loin avec cette insulte à l'usage de sa mère. Une trainée ?! Cassi avait été patiente, mais trop, c'était trop.

- Ma mère, ma mère... s'emporta-elle à l'adresse de Cressida Tu en parles beaucoup, pour une "sale moldue", non ? C'est facile d'accuser la femme qui n'était même pas au courant qu'il n'était marié de tes problèmes de couples, hein ? Ça fait du bien ? Alors, oui, on l'a compris, que tu es jalouse parce que mon père s'emmerde tellement comme un rat mort avec toi qu'il a été obligé de se trouver une moldue pour le satisfaire... Mais si tu veux trouver pourquoi ton couple ne marche pas, prends tes responsabilités et regarde-toi dans une glace, merde !
Cassi se tut, finalement bien plus ébranlée qu'elle n'en avait l'air par l'érosion progressive des insultes répétées qu'elle avait suivi toute la soirée. Elle n'avait pas bougé d'un centimètre pendant sa tirade.

Cressida écarquilla les yeux, tout d'abord choquée par sa tirade, puis lui adressa un infime sourire en coin, les yeux pétillants d'un air mauvais.
Cassi ne comprit que trop tard qu'elle venait de rompre son silence et de réduire à néant ses efforts.
Cressida lui avait rendu un piège, et Cassi n'avait pas marché, elle avait couru.
De l'autre côté de sa belle-mère, Seraphina se râclait déjà la gorge.

Pendant ce temps, les elfes de maison servaient le plat de résistance.

J'observais Cassi par de légers coups d'oeil le plus discrètement possible. Je notais qu'elle ne mangeait rien mais qui pourrait l'en blâmer ? Une telle ambiance avait surement dû lui couper l'appétit. Pour ma part pas vraiment mais bon, on était à un repas de ma famille donc je commence à être habitué aux ambiances étranges. Même s'il est vrai que je n'avais pas connu un tel acharnement sur une seule personne depuis maintenant un bon moment.

Bref. Je mangeais calmement et incitais du regard ma sœur et mon frère à le faire ! Moins on se ferait remarquer et mieux ça irait. Les adultes commence avec leurs tirades sur l'exemple que devrait ou ne devrait pas suivre Agy.

Moue s'ils veulent. En tout cas je sais moi l'exemple que je ne lui laisserais pas prendre ! Et c'est celui de ma tante ! Hors de question plus tard que ma petite sœur devienne une mégère, insensible qui pour se sentir importante et bien a besoin de détruire les personnes de son entourage et ainsi cacher son propre sentiment de médiocrité absolue!

Je fais semblant de ne pas entendre leurs propos. Mais quand ils laissent entendre que Cassi est laide je ne peux retenir d'avaler de travers ! Comment peut-on faire preuve d'autant de mauvaises fois ? Bon je n'étais pas le seul à le penser. Mon père a failli s'étouffer aussi et mon frère les contredit carrément. Et il me mêle à tout ça. Je m'en sors comme je peux et en dehors de mon poing qui se serre fort sur la table a l'annonce de la possibilité de trouver une aide pour Agy à poudlard qui lui apprendrait à être un vrai sang pur sous les critères de ma tante je réussis à rester impassible.

Il me tardait qu'elles changent de sujet de conversation. Je regardais l'heure et trouvais que la soirée trainait en longueur ! Il était déjà 20h30 ! Bon ok en fait je désespérais surtout de ne pas voir le temps passer.

Si je n'étais pas d'accord avec les propos de ma tante sur la bêtise de Cassi qui était une bonne élève ! Je lui reconnaissais quand même un point. Cassi a réellement la tête aussi dure qu'un œuf de dragon ! Plus têtu qu'elle tu meurs !

En entendant cette dernière phrase je regarde l'intéressé et ne peux retenir un sourire quand je la vois lever les yeux au ciel plus le temps passe plus je suis persuadé que ce n'est pas la première fois que sa belle-mère lui fait ce genre de scène.

Retours sur les origines moldus de Cassi et cette fois c'est moi qui me retiens de lever les yeux au ciel. Elles ne pouvaient pas au moins innover dans leurs insultes . Elles commençaient à tourner en rond les vieilles bourriques ! C'est bien connu ! Les élèves nul sont tous envoyé à Serdaigle ! La maison est réputée pour ça... Se rendait-elle compte de la bêtise de ses propos ? Je me demandais aussi si toute la famille de Cassi était pareille . Si oui pourquoi vivait-elle avec eux ? Elle avait le choix elle ! Pour ma part je continue à manger attendant que le tsunami finisse comme un lâche je le reconnais mais comme un lâche qui souhaite la survit de son frère et sa sœur... Comme un lâche qui a appris au fil du temps à ne plus prendre en compte les méchancetés dites par ma tante.


Sans surprise ma tante avoue qu'elle aurait claqué la porte à Cassi si elle avait été à la place de Cressida

. -Elle a même pas de mari alors comment elle peut avoir une belle fille ?

Je donne un coup de pied à Al sous la table. Il a fort heureusement parlé assez doucement pour que les adultes occupés à leur conversation ne prêtent pas attention à lui. Je lui lance un regard noir. Pourquoi j'ai appris à ce gamin à répondre et accepté de me faire punir pour lui toutes ces années ? J'en ai fait un monstre qui ne connaît aucune limite ! Les retenues à poudlard lui il allait les connaître !

Alors que je défiais encore du regard mon frère Cressida reprit la parole. Rien de choquant dans ses propos. Enfin rien de plus choquant que précédemment. Elle a bon cœur de recueillir une inutile créature et ne le fait que pour lui éviter de vivre dans la misère avec sa trainé de mère. Pour ma part je trouvais ça peut être moins méchant que le reste mais je suppose que c'est parce que je n'ai jamais connu de moldus et que j'ai toujours appris que c'était en effet des trainés.

Cassi elle visiblement le prix bien mal ! Elle avala de travers et attira tous les regards sur elle en tentant de recracher. Alors que je saluais son silence jusque-là, elle prit la parole. Je serrais les dents. Elles allaient bientôt être à court a d'argument ! Si elle s'était tu un peu plus seulement ! Cependant je devais lui reconnaître quelques choses. Même si elle s'y prenait très mal elle était combative ! Il est rare que j'aie envie d'aider une personne qui n'appartient pas à mon cercle d'amis ou de proches. Mais si seulement ce n'était pas contre l'ensemble de ma famille qu'elle se battait là je serais allé au front avec elle tant j'admirais sa force de caractère ! Je connais peu de filles qui seraient encore capables de faire autre chose que de craquer. Je ne remarque même pas que le plat principal arrive tant j'écoute en retenant mon souffle ce que Cassi va dire cette fois et qui va à nouveau lancer les hostilités.

Le silence. J'écoutais le silence qu'avait provoqué la tirade de la jeune fille dans la pièce.

Pourquoi elle s'énerve Cassi ? La dame a dit quelque chose de gentil pour une fois

Agatha et son innocense légendaire. Tout comme moi elle avait appris que les moldus étaient toutes des trainées donc n'avait pas perçu ça comme une insulte et n'avait pas non plus compris l'ironie des propos de Cressida. Si tout le monde a entendu la remarque d'Agy personne ne trouva approprié de lui expliquer. Je m'en chargeais donc sans parler fort j'expliquais à ma sœur ce qui s'était passé. Les adultes m'écoutaient je le savais mais faisais mine de rien pour voir ce que je disais à la petite.

-Elle est en colère car on a dit que sa mère était une trainé et que c'est une insulte tout simplement.

-Ce n'est une insulte que si c'est faux Léopold ! Ne lui apprend pas des bêtises !

Je ne relevais pas mais comme toujours Al s'en chargeait !

-Trainé c'est une insulte pour une moldus . Leo m'a dit que les trainés étaient les seules qui savaient vraiment s'amuser dans la vie et que les sorcières devraient faire comme elles !

Oo oO Oo oO Oo oO

Je lâche mon couvert dans l'assiette qui vient de m'être servis. TOUS les regards sont braqués sur moi ! TOUS les regards sont choqués et dégoutés. Enfin sauf ceux de mon frère et ma sœur bien sur. C'est moi ou il fait très chaud là . Je n'arrive plus à déglutir et je me sens soudain étouffer légèrement. -Al pour la dernière fois tait toi et mange ! Tu es insupportable ce soir ! Franchement tu m'énerves ! Je n'ai pu parler qu'entre mes dents et donc pas crier comme j'aurais voulu. Ma voix semble s'être envolé en même temps que mes couleurs. Pourquoi le ciel m'a donné un frère aussi rentre dedans ? Je ne sais plus quoi dire. Moi j'ai passé mon temps à essayer de les protéger mais voilà que lui me détruit en une phrase ! Bien sûr je ne lui avais dit ça qu'une fois quand il était petit pour répondre à sa question : qu'est-ce que c'est qu'une trainé ! J'avais alors trouvé ça plus simple mais je n'avais pas songé à ce moment-là que ça se retournerait contre moi

. -Léopold ? Les sorcières devraient s'abaisser à prendre exemple sur ces moldues

. -Non ce n'est pas ce que j'ai dit... Il a mal compris... On en a discuté il y a longtemps... Et... je venais d'arriver à poudlard. Et...

-Ah ! Voilà sa première année a été une catastrophe pour Léopold ! L'influence de cette racaille l'a complètement détruit ! Heureusement l'année suivant notre cher ami Black man était là !

Je les regarde surpris . Je vais m'en sortir aussi facilement

. -Ne crois pas que tu es sauvé jeune homme ! Ta tante sauve les meubles mais encore une réflexion sur toi et ton voyage tu l'oublis... Tu le passeras enfermé dans ta chambre sans aucune visite ! Me suis-je bien fait comprendre ?

Ah ben non mon père lui venait de me remettre les pendules à l'heure. Je retournais alors dans mon assiette mais je n'avais plus faim. Je ne peux pas dire que mes parents m'ont mal traité quand j'étais petit. J'avais tout ce que je voulais et ils étaient trop peu présents pour vraiment se soucier de me mal mener. Cependant leur éducation a toujours été très stricte et je mentirais aussi si je disais n'avoir jamais reçu une gifle ou deux durant certaines bêtises ou un sort pour me punir. Cependant jamais de quoi me mettre ni en danger ni de me faire vraiment des cicatrices. Il ne fallait pas abimer le beau sang pur que je devais devenir. Mais à cause de cette éducation j'ai appris à respecter mes parents et je le reconnais à craindre les menaces de mon père. Ma tante elle continuait sur sa lancée pour excuser mes mauvais propos a l'encontre de la débauche nécessaire des sorcières.

Black man était un grand homme lui ! Il savait éduquer nos enfants !

Tu parles il savait surtout les terroriser. Quand je pense aux images que j'ai dû voir cette année-là. Non... Cependant je lance un regard à Cassi. Je sais qu'elle non plus ne garde pas un bon souvenir de cette année-là. En fait elle doit même en garder un pire que moi qui n'ai été que spectateur.

Ne m'en parlait pas très chere ! Si vous saviez la honte que m'a faite Cassi à cette époque ! Elle n'a même pas été fichue d'accepter avec dignité sa punition ! Déjà qu'elle a osé se rebeller. C'est à ce moment-là que j'ai compris qu'elle n'avait aucun honneur ! Comment voulez-vous qu'elle ait un jour un honneur. Elle n'avait que dix malheureux petit coup à supporter et au lieu de ça elle se rebelle et ils sont contraints les pauvres à user du doloris sur elle. Non mais vraiment.

Mon verre tombe au sol. Tout le monde se tourne vers moi mais je ne regarde personne n'a par Cassi. Plus fort que moi je revoyais la scène au fur et mesure que cette folle l'a raconté . Je n'étais qu'un morveux à cette époque et quand on nous a annoncés qu'une fille allait être fouettée pour l'exemple j'avais été gagné par l'excitation ! Mais quand j'avais vu une fille de mon âge arriver ; une fille avec qui j'avais certains cours et que je l'avais vu recevoir son premier coup de fouet l'excitation s'était transformée en terreur absolue. Elle hurlait à vriller les tympans et moi je rêvais de pouvoir partir loin de ce spectacle. Cependant je n'avais pas le choix de regarder car dit-on ça forge le caractère. Je crois qu'après cette année a poudlard je suis devenue encore plus protecteur envers ma sœur en premier et Kath plus tard.

Cette année-là j'ai compris qu'aucun enfant au monde n'est protégé de la cruauté des adultes. Mon regard continue à la fixer. Je me doute que les adultes prendront surement ça comme le choc d'apprendre ce qu'elle avait osé faire et non autre chose. Pour ma part je commençais à rêver de trancher la langue de cette bonne femme pour ne plus l'entendre parler de chose dont elle ignorait tout ! Comment peut-on blâmer les bourreaux d'un enfant d'avoir été plus cruel que prévu ? Je tremble un peu de rage mais arrive encore à me contenir. Ma petite sœur me prend la main sûrement dans le but de me calmer comme je le fais moi pour la calmer. Je vous ai déjà dit que je détestais ces bonnes femmes . Enfin sauf ma mère... Mais ce soir j'aurais du mal à dire que je l'aime aussi.

La riposte de Cassi fut accueillie par un lourd silence, qui fut finalement rompu par la petite Agatha, qui exprimait sa perplexité face à son coup de gueule envers la remarque de Cressida que, visiblement, la petite n'avait pas vraiment comprise.
Leo voulut expliquer à sa sœur de quoi il en retournait en précisant que trainée était une insulte, mais son père le reprit immédiatement, arguant que ce n'était pas une insulte si c'était faux.
Premièrement, la mère de Cassi n'était pas une trainée, et deuxièmement, le père de Leo avait passé trop de temps avec un livre d'étiquette sang-pur et pas assez avec un dictionnaire. Par exemple, si Cassi traitait sa belle-mère de connasse manipulatrice et arrogante, ce serait la vérité, mais ce serait tout de même une insulte !
Mais elle n'allait pas lui faire un cours de linguistique maintenant. Tant pis, il se coucherait tout aussi con ce soir.

Albertain se chargea alors de préciser la question à Agatha, en précisant que "trainée" était une insulte pour les moldus (ah bon ?). Il lui raconta ensuite que, selon Leo, les trainées savaient s'amuser, et que les sorcières devraient prendre exemple sur elle.
Cassi posa un regard interloqué sur le gamin, puis sur Leo, qui avait lâché son couteau avec fracas. En temps normal, elle se serait très certainement énervée contre lui. Ce soir, elle était bien trop fatiguée et avait bien trop de sources de colère pour se préoccuper plus que ça des frasques de Leo.

Seraphina reprit immédiatement son neveu, en singeant la remarque d'Albertain. Leo chercha à se défendre, expliquant que son frère avait mal compris et qu'il commençait à peine Poudlard. Sa tante renchérit aussitôt, en accusant sa première année et l'influence de la racaille - des gens de sang "inférieur" en gros - de l'avoir détruit. Elle vanta ensuite "leur cher ami" Blackman qui, l'année suivante, avait été là.
Cassi tressaillit sur sa chaise, jamais à l’aise lorsque ce sujet arrivait sur le tapis. Le père de Léo le réprimanda tout de même, en le menaçant de passer tout son voyage chez lui, dans sa chambre, au prochain incident le concernant.
Seraphina poursuivit, chantant les louanges de Blackman et de ses stratégies éducatives - dont la jeune fille portait toujours les marques. Les jointures de ses poings crispés et de sa mâchoire serrée étaient blanches, mais elle ne répondit rien.

Cressida reprit alors la parole, en se plaignant de "la honte" que Cassi lui avait infligée à l'époque. Était-elle donc vraiment au courant ? La suite de son propos ne laissa plus aucun doute là-dessus.
Elle déclara qu'elle n'avait pas été foutue d'accepter sa punition avec dignité, qu'elle s'était rebellée, qu'elle n'avait aucun honneur et les avait "contraints" à utiliser du doloris sur elle. Putain mais qu'est-ce qu'elle y connaissait à la dignité et à l'honneur, cette connasse avec ses sourires suffisants et ses faux cheveux ?!
La colère rageuse qu’elle éprouvait commençait pourtant déjà à sonner creux, et à se fissurer tout doucement, comme une digue dont on voyait fuir des filets d’eaux. Mais Cassi ne pouvait pas céder. Cassi ne pouvait pas s'autoriser à être faible. Surtout pas ce soir.

La jeune fille eut l’impression qu’on l’avait giflée, et un goût amer emplit sa bouche. Elle allait fermer les jeux pour prendre une profonde inspiration lorsque le verre de Leo tomba au sol. Elle tourna la tête vers lui dans un sursaut sec, visiblement aux aguets. Leurs regards se croisèrent, et elle y lut une colère et une haine incommensurable. Elle eut un léger mouvement de recul – qui en fait ne donna rien, vu qu’elle était déjà totalement collée à sa chaise. Elle comprit ensuite que n'était pas contre elle qu'était dirigé cette haine, mais contre les harpies qui la tourmentent avec son souvenir le plus traumatisant. Le plus dur n’était pas les cicatrices – physiques, mais surtout émotionnelles – laissées par la torture, mais surtout cette douloureuse réalisation de la cruauté du monde et cette peur de l'impuissance, à se protéger elle-même, et à protéger les autres.
Leo avait beau être écœuré par ce qu'il voyait, ce n'était pas lui qui allait prendre sa défense - il l'avait prouvé suffisamment de fois ce soir. Cassi était seule, et sans défenses - même sans baguette. Elle ne pouvait ni fuir, ni se cacher.
A cette réalisation, elle détourna les yeux. Blaze avait raison à son sujet. Elle n'était vraiment qu'une sale gamine, qui jouait les héroïnes en ayant peur de son ombre.

Elle ferma les yeux pour prendre une profonde inspiration, comme elle le faisait toujours lorsqu'elle avait besoin de retrouver son calme, mais cette respiration sortit hachée.
Cassi rouvrit les yeux, cherchant à adopter cet air de défi qui la caractérisait, mais ses yeux étaient hésitants, et ses épaules parées de dentelle blanche tremblaient. Elle cherchait vainement à apaiser son souffle qui s'emballait. Pour l'instant, elle pouvait encore se ressaisir, mais si elle plongeait trop loin, elle était partie pour une vraie crise de panique...
Ce serait la deuxième fois déjà en moins d'un mois... Mais cette-fois, le danger était bien plus réel que la première fois - elle pouvait donc d'autant moins se le permettre...

- Et voilà ! Qu'est-ce que je vous disais ? Aucune dignité, cette sale gosse, et pas fichue d'assumer les conséquences de ses actes. Allons bon... Pardonnez-moi, chère amie, je vais m'occuper de ça.
Sa belle-mère fit signe à un elfe de maison de lui apporter son sac, et se pencha vers elle avec un sourire mielleux, tout près mais en veillant à ne pas la toucher – devinant sans doute que la jeune fille se sentait suffisamment menacer pour lui arracher les yeux pour se défendre.
- Voyons, Cass... commença Cressida, d’une voix doucereuse qui simulait le murmure tout en étant audible à l’autre bout de la pièce, voire même à l’autre bout de la demeure de Seraphina.
La jeune fille pouvait lire la jubilation dans le regard de sa belle-mère. Elle avait attendu ce moment pendant des années, Cassi le savait bien. Elle ne voulait pas lui faire cette satisfaction. Elle se força à expirer un peu plus profondément, essayant toujours de soutenir son regard farouchement son regard, malgré ses yeux remplis de doute.

- Tu es une grande fille, maintenant, reprit-elle. On en a déjà discuté, tu ne devrais plus en avoir besoin…
La jeune fille lui adressa un regard perdu, à la limite de l’ahurissement. Mais… de quoi elle parlait… ?
Un elfe de maison amena finalement son sac à Cressida, qui le toisa d’un air de dire « Ah, pas trop tôt ! » en le lui arrachant des mains sans aucune délicatesse.
Elle fit semblant de fouiller dans son sac sans fond, faisant durer le suspense avec un regard pétillant de méchanceté.

Et là, elle sortit de son sac une poupée, et la jeta sur la table comme une chose sale et repoussante. Cette poupée avait les cheveux roux absolument décoiffés, de grands yeux bleus, une robe verte et deux petites chaussures noires. Cassi la reconnut immédiatement. C’était le cadeau que Kathleen lui avait ramené d’Eurodisney. Mais… ?

Cressida reprenait déjà, s’adressant cette fois-ci ouvertement à toute l’assemblée.
- Sa sale moldue de mère lui a donné de vilaines manies… On essaie, hein, de la sevrer de cette horreur, mais rien n’y fait… Alors, je suis bien obligée de l’emmener avec moi, pour éviter le drame au cas où cette petite sotte nous fasse un caprice… Personnellement, je crois qu’elle veut surtout faire son intéressante, mais bon… Mon mari est trop tendre avec elle…

Un dernier sursaut de colère anima Cassi.
- Comment feula-t-elle presque, avant de s’arrêter net dans son élan. Comment quoi, au juste ? Comment osait-elle ? Comment osait-elle se permettre de s’introduire dans sa chambre, fouiller dans ses affaires et lui dérober l’un de ses biens les plus chers – un cadeau de sa petite Kathleen – pour l’abimer et le mettre en spectacle dans l’une de ses ruses odieuses ?
Et pourquoi ne se le serait-elle pas permis, tiens ?! Qui allait lui résister, Cassi ? Cassi, qu’un simple nom suffisait à faire trembler comme une enfant ? Et comment aurait-elle pu l’en empêcher, tiens ?

Son regard flancha, et elle reprit d’une voix brisée.
- Pourquoi … ? Sa phrase mourut sur ses lèvres, mais le fil de sa pensée ne s’éteignit pas. Pourquoi s’acharnait-elle ainsi sur elle ? Pourquoi mettait-elle un tel acharnement à la détruire ? Pourquoi la haïssait-elle autant, elle qui, enfant, ne lui avait montré que douceur et gentillesse ? Pourquoi la punissait-elle pour les erreurs de son père ? Ces pensées voletaient dans son esprit comme de grosses mouches.

Justement, sa belle-mère reprenait déjà, voulant sans doute lui assener le coup de grâce.
- Franchement, je pense que mon mari aurait eu à apprendre de ce très cher Blackman en termes d’éducation… Entre cette vilaine petit doxys qui… enfin, vous voyez bien… Et son imbécile de grand-frère qui la couve pire que Leopold avec Agatha – sans vouloir vous vexer, chère amie, ajouta-t-elle à l’adresse de la mère de Leo – et qui n’en fait toujours qu’à sa tête, il y a vraiment des coups de ceinture qui se sont perdus, dans cette famille. A cet âge-là, c’est trop tard, on ne peut plus vraiment dresser les saletés comme elle…

Elle venait de dire qu’il aurait fallu la battre – non seulement elle, mais aussi Orion, la personne la plus brave et généreuse qu’elle connaissait. Orion aurait donné n’importe quoi pour la protéger, la jeune fille le savait bien. Pourtant, elle était incapable de lui rendre la pareille, de prendre sa défense alors que Cressida l’insultait perfidement dans son dos – elle n’aurait jamais osé le faire en face.
Ses yeux se posèrent à nouveau sur la poupée, cette poupée offerte par Kathleen, et qui ressemblait tant à la petite fille. Son cœur se serra en voyant les adorables petits chignons totalement défaits. Ce n’était qu’un détail, mais à cette vision, une douloureuse réalisation la heurta comme un mur. Malgré toute sa bonne volonté, elle était rigoureusement incapable de veiller sur qui que ce soit – ou même quoi que ce soit. Elle n’était bonne qu’à arriver après le coche – à donner du pain à des prisonniers parce qu’elle était trop lâche pour les faire évader, à réconforter une gamine qu’elle n’avait pas été foutue de protéger… C’était pour ça, en fait, que Cressida s’acharnait sur elle comme une hyène sur sa proie. Parce qu’elle pouvait sentir sa faiblesse, et ce malgré toute la résistance que Cassi avait tenté d’y opposer.

Cassi eut l’impression que le sol se dérobait sous elle. Ses oreilles bourdonnaient soudain, et son regard se troubla. Elle ferma à nouveau les yeux, plus pour tenter de se calmer cette fois, mais simplement pour ne plus voir le regard jubilatoire de Cressida. Sa belle-mère avait compris, et elle savourait sa victoire. Sa main se referma sur le médaillon doré en forme de cœur qui pendait à son cou, comme pour y puiser du réconfort, mais elle le lâcha aussitôt. Elle avait soudain le sentiment de ne même pas mériter le réconfort de son grand frère. Une larme unique perla sur la joue de la jeune fille, qui ne s’était pas laissée allée à pleurer depuis quatre ans.

Pourquoi? pourquoi il a fallu que la discussion dérive sur cette année-là. Depuis qu’on en est sorti je me suis débrouillé pour ne jamais en parler. Je me suis débrouillé pour effacer ce moment de mon esprit. Et je ne parle pas que de ce qu’à vécus Cassi mais bien des multiples fois où l’on a dû assister à tout ça. Alors pourquoi ce soir fallait-il y repenser? Pour ma part j’avais jeté ça dans un recoin bien profond de mon esprit et si ce n’est certaines nuits pendant des cauchemars je veille à en jamais y repenser et ça m’allait très bien!
De plus quelle idée de parler de ça devant les petits? Je n’imaginais pas les petits regarder ça. Tout comme moi ils avaient grandi avec une idée précise de son sang, de son rang et de celui des autres, mais tout comme moi ils avaient été protéger et peut-être sur ce point couvé de toute violence gratuite. Eux encore plus que moi car très rarement punis. Je vivais donc relativement mal qu’on me ressorte ça comme ça sans raison valable.

Vous l’aurez tous compris je ne me rebelle jamais a ma famille. D’un parce que ça sert généralement à rien de deux parce que j’aime plus les choses en douce moi! Les actes réfléchit qui mettent dans un embarras plus durable. Mon frère est un peu comme moi mais encore beaucoup trop impulsif le pauvre! Bref.

Je tente donc de garder mon calme, mes yeux fixé sur Cassi. Pourquoi sur elle? Elle est la seule à savoir de quoi parlent les autres, la seule qui a vécu ça. Je sais qu’elle est la seule dans cette pièce à ressentir la colère que je ressens. Pour la première de la soirée je vais, je pense, avoir besoin de son coté combatif! Pour la première fois de la soirée je me sens vraiment désemparé, et seul. Ce qui se passait avant m’agaçaient mais je ne lui accordais qu’une importance limite. Pour moi ce n’était que des moqueries sans importance. Mais cette fois je suis désemparé. Je ne veux pas revivre ce que ce petit garçon a vécu il y a des années. Je ne veux pas assister à ça de nouveau. j’ai besoin qu’elle réagisse! J’ai besoin qu’elle leur hurle dessus!

Mais un simple regard sur elle et je compris… Mon verre brisé au sol avait attiré son regard et alors je compris que c’était fini. C’est maintenant qu’elle a été attrapé. Il ne faut plus espérer rien d’autre . Je ressens son mouvement de recul plus que je ne le vois en croisant mon regard et je lis au travers de ses yeux la terreur. Si je n’étais pas terrassé par cette image je serais presque surpris de voir qu’ils ont réussi à l’avoir sur un simple souvenir. On a beau être des gosses de caractère on venait de nous prouver qu’on était que des gosses! Des maitres nous avaient formés (volontairement ou pas) grâce aux expériences qu’ils nous ont fait vivre mais ils n’en restaient encore pas moins les maitres!

À peine cette mégère reprend-elle la parole que je vrille mon regard sur elle. Va-t-elle se taire où dois-je la tuer sur place pour qu’elle le fasse. Le plus drôle dans tout ça? Enfin si on peut appeler ça drôle. Elle est fixée sur Cassi persuader qu’elle maitrise la situation. Persuader qu’elle tient sous sa coupe la seule personne qu’elle peut atteindre de par ses paroles! Mais je hais son petit air suffisant. Je hais ce sourire mielleux sur son visage! Si le sang pur traditionaliste est si mal vu, si on est si mal jugé ce n’est qu’à cause de cette vermine-là! Oui je pense que certains droit peuvent nous être accordés uniquement grâce à notre statut mais ai-je un jour pensé qu’en contre partis on devait torturer gratuitement les autres? Non je ne pense pas!

Je ne comprends pas où elle veut en venir de quoi veut-elle s’occuper? Moi je regarde à nouveau cassi. Elle donne l’impression d’une brindille sur le point de briser sous le moindre souffle. Je suis réputé pour être insensible au sort des gens qui ne me sont pas proches. Jusqu’ici ça a toujours été vrai mais jusqu'ici je n’avais jamais non plus eu honte de ma famille et ce comportement si lâche et puéril. Je regarde Cressida parler à Cassi et par réflexe mon poing se resserre. Rien que le son de sa voix me donne maintenant envie de vomir.

Elle mit une théâtralité ridicule pour arriver à ses fins. Elle finit par jeter sur la table une poupée en peluche. Je regarde Cassi tenter une dernière bataille perdue d’avance bien sur et sa belle-mère profite pour l’achever. Au passage elle me mêle une nouvelle fois à l’histoire et cette fois c’est trop! Je n’en peux plus et avant même que j’ai compris ce qui se passe je suis debout. Je sens mon frère et ma soeur me tirer par le bras pour me faire rassoir mais c’est trop tard.

-Cette fois ça suffit! Pour qui vous prenez vous?

-Et toi pour qui te prends-tu Leopolds?

-Taisez-vous! Vous vous êtes vus mère et tante? Vous vous êtes franchement regardé aujourd’hui? À minauder avec une pimbêche pas foutu de garder son mec et d’assumer ensuite?! Vous parlez du peu d’honneur de Cassi?! Mais vous quel honneur il y a être cocu et à s’en prendre à une enfant pour se venger? Vous profitez d’obtenir ici du soutien mais vous êtes juste misérable!

Je me tourne vers mes parents

-Vous vous demandez toujours pourquoi nous les sang purs somme mis en retrait par rapport a ce que l’histoire nous a accordé parle passé?! Vous l’avez là l’exemple! Qu’importe qu’on soit sang de bourbe ou sang mêlé on ne mérite pas la torture gratuite! Si je suis fier d’être un sang pur je le suis beaucoup moins d’être votre fils ce soir!

Je regarde mon père enfler comme un boeuf. Sa colère est telle que je vais devoir la jouer fine demain pour avoir droit à mon voyage. Mais pour le moment trop c’est trop. Même mon frère ne trouve rien à redire là. Il faut avouer que la dernière fois où je me rebellais face à mes parents je devais avoir douze ans et c’était parce qu’ils ne voulaient pas m’acheter un dragon… Autant dire que je les habitue pas souvent à ce genre de tirade. J’étais prêt ainsi à continuer mon laïus encore et à me disputer avec ma famille maintenant que j’étais lancé mais je croisais à nouveau le regard de Cassi et elle n’était visiblement pas prête à supporter davantage.

- Rodolphe je t’avais pourtant dit de faire surveiller les fréquentations de ton fils!

- Oh la ferme vielle chouette aigrie!

J’attrapais ma veste, la poupée sur la table, traversais la pièce et au passage chopais Cassi par la main.

-On se casse dehors

Je ne laissais personne riposter même Cassi. De toute manière je doute qu’elle en soit capable. Rapidement je l’entrainais dehors. Je nous éloignais suffisamment dans le jardin pour qu’on ne voit plus que les fenêtres éclairée de la maison mais néanmoins qu’on soit sur de ne plus entendre personne. Le meilleur endroit pour ça était le muret qui bordait toute la propriété. Je ne prenais même pas conscience d’avoir laissé mon frère et ma soeur seule là-bas. De toute façon tout le monde devait être tellement en colère contre moi qu’ils n’auraient pas de mal à passer inaperçus donc pas d’inquiétude pour eux.

Une fois arrivé là où on aurait la paix je lâchais enfin la main de Cassi. Bon et maintenant tu fais quoi Leo? Je prenais soudain conscience que je n’avais jamais consolé une autre fille qu’une gamine de onze ans… Si j’avais eu Kath où Agy à la place de Cassi je sais déjà comment j’aurais réagi mais là j’étais face à une fille que ma famille venait de malmener, qui ne m’aimait déjà pas beaucoup à la base et que j’avais plus que tardé à aider? Je ne peux donc pas simplement la prendre dans mes bras … Si?

Cassi?

En fait elle n’a toujours rien dit… Je suis contre ce stupide muret et j’attends de voir si elle va pouvoir ne serait-ce que s’en remettre un peu.

Un bruit retentit et la jeune fille rouvrit les yeux, lançant autour d’elle un regard hagard. Leo s’était levé de sa chaise. Leo ?! Leo, qui avait fermé sa gueule toute la soirée, même quand on s’en prenait à son frère et sa sœur ? Etait-elle en train d’halluciner ? Aux côtés du jeune homme, son frère et sa sœur essayaient de le forcer à se rasseoir, mais ils l’ignoraient.

Leo s’emporta, avec dans sa voix toute la colère qu’elle avait lue dans ses yeux quelques instants plus tôt, s’adressant visiblement à l’ensemble des adultes, mais le regard vrillé plus particulièrement sur Cressida. « Ça suffit ! » Ces mots résonnèrent en écho aux oreilles de la jeune fille, qui cligna des yeux, stupéfaite. Leo était-il vraiment en train de prendre sa défense ?!
Il poursuivit en demandant – à sa belle-mère ? à l’ensemble des adultes ? – pour qui ils se prenaient. Sa tante lui retourna aussitôt la question, mais Leo ne se laissa pas démonter. Il irradiait d’une rage qu’elle n’avait jamais vu chez lui. Il ordonna sèchement à sa tante de se taire, et les yeux de Cassi s’arrondirent. Il demanda ensuite à sa mère et à sa tante si elles s’étaient regardées, ce soir, en leur renvoyant ouvertement leur comportement en face, et en critiquant Cressida au passage. Le temps lui-même sembla se figer de d’ahurissement.

Il revint justement à cette dernière, et souligna l’ironie extrême de mettre en doute l’honneur de Cassi en se conduisant comme elle le faisait. Il conclut en la traitant carrément de « misérable ». Cressida eut un hoquet outré mais elle était visiblement bien trop estomaquée pour rétorquer – comme les autres adultes d’ailleurs.
Cassi observait la scène qui se déroulait sous ses yeux, toujours médusée. Les enfants aussi étaient visiblement soufflés de voir leur frère agir ainsi. Agatha semblait tout simplement tétanisée, craignant visiblement déjà les retombées, mais aussi impressionnée. Albertain, quant à lui, par-delà sa sidération, avait l’air admiratif au point de la fascination.

Leo en vint à ses parents, et remit en question toute leur éducation, toute la culture sang-pure elle-même dans laquelle ils l’avaient élevé, affirmant que personne ne méritait la torture gratuite – peu importait leur sang. Il conclut en disant que, ce soir, il n’était pas fier d’être leur fils.
Honnêtement, si Cassi avait entendu pareille tirade de la part d’un total inconnu et sans être mêlée à la scène, elle aurait trouvé ça très impressionnant – et assez sexy, pour être honnête – et aurait vraiment eu envie de faire plus ample connaissance avec lui et d’échanger sur leurs convictions. Ce soir, Cassi était surtout sous le choc, et presque comme engourdie, mais elle fut néanmoins impressionnée par cette tirade, et plus encore, reconnaissante. Elle était aussi soulagée de voir que son calvaire de ce soir allait – peut-être – prendre fin.

Mais à la colère qui gonflait de manière visible chez le père de Leo, et chez tous les autres d’ailleurs, Cassi doutait que ce soit aussi simple. Elle croisa le regard de Leo, et lui adressa une supplique muette. Elle lui était reconnaissante de l’avoir défendue, mais elle n’avait pas besoin qu’il continue. Ce dont elle avait besoin, c’était que tout s’arrête. De sortir de cette pièce où elle étouffait.
Malheureusement, Seraphina revenait déjà à la charge, reprochant à son frère de n’avoir pas mieux surveillé les fréquentations de son fils. Ce n’était de loin pas la première fois qu’elle disait ça au cours de la soirée, et Leo s’était tu à toutes les précédentes. Mais cette fois-ci, il était sur sa lancée, et plus rien n’allait l’arrêter. Il ordonna carrément à sa tante de la fermer, en la traitant de « veille chouette aigrie ». Toutes les mâchoires se décrochèrent, et personne ne pipa mot, trop éberlués qu’ils étaient par cette remarque finale.

Leo attrapa sa veste et traversa la pièce, droit vers Cassi. Il se saisit de la poupée jetée sur la table par Cressida, et prit la main de la jeune fille. « On se casse dehors » lâcha-t-il simplement. Ce n’était pas une question, et il ne lui demandait absolument pas son avis mais, pour une fois, cela ne posa absolument aucun problème à Cassi. Même si elle avait été en état de protester – et ce n’était pas le cas – cette fois, Leo était tout sauf lourd. A vrai dire, il était méconnaissable. Il ne cherchait qu’à la protéger, à l’éloigner d’un nid de vipères, et elle n’allait certainement pas lui dire nom.

Cassi le suivit docilement, presque mécaniquement. A ce stade, elle ne se rendit même plus compte que son dos nu révélait les lignes blanchâtres de ses cicatrices à tous les convives, trop ulcérée par la tournure de la soirée et ébahie par le coup d’éclat de Leo. et Il l’entraina à l’extérieur, loin dans le jardin, à un endroit où ils n’entendraient pas les paroles des autres – lorsque ceux-ci retrouveraient leurs langues, du moins. Il s’arrêta finalement près d’un petit muret. Cassi inspira une grande bouffée d’air frais, qui lui fit un bien fou.
Leo lâcha alors sa main. Elle n’avait pas encore réalisé à quel point elle s’était sentie stabilisée, sécurisée en fait, par son contact, jusqu’à ce qu’il ne la lâche. Une sensation de vide l’envahit soudain.

Leo l’interpella alors, d’une voix douce, où se devinait une certaine hésitation, comme s’il ne savait pas très bien comment l’aborder. La jeune fille releva la tête, et leurs yeux se rencontrèrent. Elle lut dans le regard de son ami – après avoir pris ainsi sa défense, il avait mérité ce titre – une sacré mélange d’émotions. La colère noire qu’elle avait distinguée dans ses yeux un peu plus tôt n’avait pas disparu, au contraire. Mais elle était désormais mêlée à une inquiétude qui la toucha profondément, et à une assurance, une force qui lui fit sentir que, ce soir, il ne laisserait plus rien lui arriver. A défaut de sa main, elle se raccrocha à son regard, vrillant ses yeux dans les siens.

- Merci coassa-t-elle d’une voix étranglée. Toute colère qu’elle avait pu éprouver contre lui de n’être pas intervenu plus tôt avait disparu de ses yeux brillants de larmes, au regard perdu et dépourvu de toute l’audace qui la caractérisait d’ordinaire. Cette colère avait été remplacée par une infinie gratitude, et quelque chose d’autre – un éclat qui semblait le supplier de ne pas s’en aller, de ne pas la laisser, au moins ce soir.
La jeune fille s’assit sur le muret près de Leo, qui y était plutôt adossé, et expliqua, sans vraiment réussir à retenir quelques nouvelles larmes :
- Cressida m’a prise en grippe depuis qu’elle a appris mon existence, et elle me fait des crasses dès qu’elle peut. Mais… aujourd’hui, c’était coup bas sur coup bas comme jamais auparavant.
La robe, la veste, sa mère, Blackman, et enfin la poupée de Kathleen… Aujourd’hui, Cressida avait profité de son audience et s’était vraiment lâchée. Mais au final, Leo avait été là pour elle.

- Je… reprit-elle avec hésitation. Je ne m’attendais pas à ce que tu prennes ma défense…
Visiblement, c’était désormais tout ce qu’elle était capable de faire, attendre dans la peur qu’on vienne la sauver. Elle jeta un œil à la poupée, qu’il tenait toujours dans la main, et songea que malgré toute sa bravache, elle n’était pas certaine de pouvoir garder Kathleen en sécurité sans lui. Après tout, elle n’était même pas capable d’assurer sa propre sécurité, ni même de veiller sur les cadeaux qu’elle lui faisait. Cassi se sentit soudain bien hypocrite de vouloir apprendre à la petite fille à se défendre.
Elle se mordit la lèvre pour retenir ses larmes, puis croisa les bras en frissonnant, évitant désormais soigneusement le regarde de Leo, et murmura :
- Je suis désolée d’être aussi faible…

Ils semblaient tous dans un état catatonique quand j’en ai eu fini avec eux. Tous me regardaient et personne n’agit. En même temps ils auraient fait quoi? Utilisé leur baguette? J’attends de voir ça! La dernière fois qu’une telle colère m’a pris c’était en fin d’année quand enfin j’avais trouvé le salaud qui avait osé s’en prendre Kathleen. Lui aussi a cru bon de sous-estimer ma présence! Pourquoi tout le monde pense que je suis incapable d’agir? Pourquoi personne ne me voit comme une menace? Les gens ne savent jamais regarder au-delà des apparences! Bref je n’irais surement pas jusqu’à me battre avec ma tante ou ma mère ou même mon père… Cressida elle je n’hésiterais pas! 

Mais non pour pouvoir se faire il faudrait déjà qu’elle se remette elle-même de la veste que je venais de lui envoyer. Bref. Je prenais ma veste et la poupée en traversant la pièce. Hors de question qu’on reste ici! JE ne venais pas de m’engueuler avec tout le monde pour la laisser à leur merci quand ils se seront remis et qu’ils m’auront achevé! JE doute qu’elle puisse supporter ne serait-ce qu’une simple insulte là de suite. C’est donc sans un regard derrière moi que je l’attrapais et je l’entrainais avec moi.

La colère rendait mes pas un peu rapide peut-être… Mais bon pas de quoi l’empêcher de marcher! Juste disons un peu plus vif que d’ordinaire. Je ne comprenais toujours pas pourquoi cet acharnement. Mais ce soir je crois qu’on avait clairement dépassé le stade du tolérable. Nous voilà donc en route vers le fond du jardin! Je savais que là on aurait la paix.

Ce ne lâchait sa main qu’une fois arriver à destination. Je ne voulais pas me faire trop présent. Pas la rendre mal à l’aise. En vérité elle semblait tellement fragile que je ne savais pas si ce simple contact ne serait pas vécu comme une agression à son tour. JE reculais d’un pas. Non pas pour m’éloigner mais en fait pour mieux la voir. Je commençais à m’inquiéter de son silence. Oui je commençais à me demander si je n’avais eu mon courage un peu tard. Allait-elle un jour se remettre à me hurler dessus que je la dégoutais? À me dire que je suis un macho répugnant? Je l’espérais à ce moment-là en tout cas!

Je recule donc et je l’appelle. JE veux attirer son attention essayée de comprendre ce qui se passe dans sa tete. Je voudrais trouver le meilleur moyen de lui venir en tête. Mais je n’ai eu à réconforter des gamines jusqu’à présent si on oublis des filles que je draguais mais dont le problème se limitait à une copine qui lui pique son maquillage préféré… Bref vous voyez le genre.

Quand elle lève enfin les yeux je la vois toujours sur le point de pleurer. Déjà elle semblait sur le point de craquer dedans. Je n’aime pas voir une fille pleurer. Enfin pas sans que se soit justifié. Contre le mur j’hésite toujours à la meilleure manière d’agir. Comment consoler une fille, qu’on a regardée toute la soirée se faire insulter sans bouger ? Surtout quand c’est votre famille qui a fait ça sans l’ombre d’un remords?

- Merci

Je continuais à la fixer. Son regard semblait vide, maintenant que tous le défi qu’elle avait en général en me regardant, n’était plus présent. J’avais l’impression, pour la première fois depuis que je lui ai adressé la parole, d’avoir devant moi une petite fille qui a besoin de protection. Si je n’avais été que spectateur de la scène peut-être aurais-je trouvé ironique que la fille qui me reprochait de vouloir jouer les chevaliers servant pour Kath, ait aujourd’hui besoin de moi pour la même chose. Bien sur comme je ne suis pas spectateur je n’y pense même pas.


J’allais lui répondre mais elle reprit la parole après s’être mis sur le muret a côté de moi. Je l’écoutais sans rien dire. On ne coupe pas la parole à une fille qui nous explique comment on a pu arriver à un tel massacre ce soir.

-Jamais auparavant elle n’avait eu le soutien de ma tante et de ma mère. .. Jamais auparavant tu n’avais assisté à ce genre de dîners ici…

Je me taisais un instant. Plus j’y pense et plus je me demande ce qui a pris à ma mère de se laisser aller à ce genre de comportement. D’ordinaire elle n’est pas du genre à se laisser emporter dans une situation qu’elle ne contrôle pas complètement elle. Il y a des informations qui me manquaient encore sur ce qui s’était passé ce soir. J’avais l’impression qu’on s’était servis de nous pour une finalité que je ne comprenais toujours pas.
Je baisse les yeux un instant quand elle dit qu’elle ne pensait pas que je prendrais sa défense.

-Moi non plus… Je suis désolé…

Désolé de ne pas avoir pris sa défense plus tôt. Désolé de ne pas avoir trouvé le moyen de lui expliquer pourquoi je ne l’avais pas fait et désolé de ne pas avoir compris a quel point la présence de sa belle-mère allait bouleverser l’équilibre du repas. Bref désolé d’avoir été un sale gosse pourrit gâté et lâche. Je m’assieds à côté d’elle. Je vois son regard sur la poupée que je tiens dans ma main. Je la regarde. Pourquoi l’ai-je pris en passant? En vérité c’était plus un automatisme qu’autre chose. Encore une fois j’ai souvent joué le grand frère et combien de fois j’ai ramassé une poupée de ma soeur qui trainait avant de l’éloigner des situations gênantes de ma famille. Par réflexe du coup quand j'ai vu que sa belle-mère se servait de ça pour la faire craquer je l’ai récupéré avec. Je la lui tends donc.

-Tient… je crois que c’est à toi…

Euh… oserais-je lui demander l’histoire de la poupée? Non pas tout de suite… Mais peut-être plus tard. Je me demande quand même ce qu’une poupée peut représenter pour une fille de notre âge. Mais il ne m’appartient pas de juger quand on sait que moi pour l’approbation de mes parents a mon âge j’ai laissé cette soirée se dérouler jusqu’au point de non-retour.

- Je suis désolée d’être aussi faible…

Aller Leo assez réfléchi agit maintenant. J’abandonnais l’idée de penser et le laissais plus porté par mon intuition. Après tout au pire elle me fou une gifle? Je l’aurais amplement mérité. Elle me prenait en grippe? Déjà fait surement. Alors je me contentais de passer mon bras dans son dos et l’attirer doucement contre moi.

-Viens ici…

À peine je la calais contre moi que je la sentis fondre en larmes. Étrange ça me rappelle vaguement une autre situation. Peut-être que quelques soit l’âge d’une fille, passé un certain stade, elles se consolent toutes de la même manière au final… Je glissais ma main sur dos ouvert et lui frottait doucement celui-ci pour la calmer… Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre qu’à chaque fois que je touchais une cicatrice je la sens tressauter… Les premières fois chaque fois j’arrête mon mouvement me demandant si je lui ai fait mal. Puis comprenant que c’est à chaque fois une cicatrice je comprends surtout que c’est son état émotionnel qui parle plus qu’une quelconque douleur physique. cependant je ne m’arrête pas… Non pas que j’aime la mettre mal à l’aise. Non je préfère la mettre mal à l’aise quand elle est en forme et capable de se rebeller c’est plus drôle! Mais simplement parce que je ne connais pas de meilleurs moyens de réconforter quelqu’un qu’on a ses bras. Ce geste calme … circulaire…

Je continue ainsi un moment… Sans rien dire . Quand on a besoin de pleurer il faut laisser faire. Plus ça sortira maintenant mieux ça vaudra. J’attends donc juste que ça se calme un peu tout seul. Ce n’est qu’une fois qu’elle s’est un peu reprise que je repose ma main sur son épaule et que je me permets enfin de parler.

-Cassi… Tu es beaucoup de choses… Mais je ne te qualifierais pas de faible. Et je pense que les abrutit dedans non plus; . Ils n’auraient jamais déployé autant d'effort pour te briser s'ils avaient pensé que tu étais faible… Puis … ce n’est pas vraiment de ta faute ce soir.

je lui levais le visage juste pour pouvoir croiser son regard.

-Je te dirais bien que tu n’as plus rien à craindre mais on sait tous les deux que tu as passés l'âge de croire ce genre de phrase.

Je souris un peu à cette phrase. Mon but était de détendre doucement l’atmosphère…

-Sur certains point Kath est plus simple à consoler…

Je soupir un peu…

-Mais si ça peut te rassurer… ici personne ne viendra. On ne risque rien. Et je crois qu’il va leur falloir du temps pour trouver une punition a la hauteur de mon affront. Alors on a gagné un peu de répit. Cassi… (je ne lui avais jamais demandé l’autorisation de l’appeler Cassi. Mais bon…), Je suis désolé de ne pas avoir agi avant. D’ordinaire dans ma famille il faut faire le dos rond et attendre que ça passe. C’est la meilleure chose à faire. Je n’ai pas pensé qu’avec ta belle-mère les choses changeraient autant.

Ma main se resserre juste un peu sur son épaule… Mon regard se détourne un instant du sien. Je finis simplement par la reprendre dans mes bras. Que lui dire de plus? Que s'ils n’avaient pas évoqué notre deuxième année je n’aurais peut-être pas perdu mon sang-froid? Que j’étais désolé aussi pour avoir regardé sans même un mot après pour elle a l’époque? Non… Justement être désolé ne servait à rien… Inutile donc de se répandre des heures durant en excuse. Rien ne changerait ce qui s’était passé.

Leo écouta la jeune fille avec patience tandis qu’elle lui expliquait un peu sa relation avec sa belle-mère.
Il répondit en soulignant que la présence et surtout le soutien de sa tante et de sa mère avaient changé la donne. En effet, les dîners chez lui devaient être difficiles même en temps normal. Sa tante n’avait visiblement besoin d’aucun déclencheur pour cracher son venin sur les trois enfants de son frère.

Lorsqu’elle lui avoua qu’il n’avait pas non plus cru qu’il allait prendre sa défense, avant de s’excuser. Elle lui adressa un faible sourire - l’ombre d’un sourire, à vrai dire - et ajouta.
- L’important, c’est que tu l’as fait. Et je… je comprends.
Elle avait compris trop tard qu’en défendant son frère et sa soeur, elle ne ferait qu’empirer la situation. Mais lui était rôdé à ces dîners, et avait sans doute pensé qu’il en irait de même s’il la défendait. Elle n’avait rien à lui reprocher.

Leo s’assit à côté d’elle et lui tendit la poupée qu’il avait récupérée. Elle ne parvint qu’à hocher la tête avant de la récupérer, mais de la manière dont une petite fille se cramponne à son doudou pour se réconforter. Au contraire, elle s’en saisit avec une grande délicatesse, comme si elle voulait protéger à tout prix cette petite chose fragile. Elle lissa distraitement les cheveux de la poupée pour tenter de les recoiffer, tout en s’enfonçant dans les spirales destructrices de sa réflexion. Finalement, en évitant le regard de Leo, elle s’excusa pour sa faiblesse.

Celui-ci eut une réaction à laquelle elle ne s’attendait absolument pas. Il l’attira contre lui, dans une étreinte d’une grande douceur. Sa tête vint se nicher confortablement dans le creux de son épaule. Son contact enveloppait Cassi d’une chaleur douce, réconfortante, et d’un grand sentiment de sécurité. Paradoxalement, alors qu’elle était parvenue à retenir ses larmes jusque-là, ce fut cet acte de gentillesse qui l’acheva, et libéra toutes les larmes qu’elle avait retenu depuis quatre ans.

La jeune fille éclata alors en sanglots dans les bras de Leo, et elle s’accrocha à lui, se cramponnant presque. Il lui passa une main réconfortante sur le dos, et elle tressaillit lorsqu’il passait sur une cicatrice. Ce n’était pas douloureux - elles ne la faisaient plus souffrir depuis longtemps. Cependant, elle n’était pas habituée à un tel contact. La seule personne qu’elle avait laissée approcher de ses cicatrices - et encore, avec une certaine réticence - était son amie Opal, à l’époque, car elle n’avait pas fait confiance aux adultes pour s’occuper d’elle. Par-delà la surprise, sa peau était particulièrement sensible le long de ces cinq lignes blanches. Elle se raidit tout d’abord, tressaillant à chaque fois, mais elle ne se dégagea pas. Finalement, elle commença à se détendre progressivement dans ses bras, jusqu’à se relâcher complètement. Elle n’avait rien à craindre de Leo. Elle avait confiance en lui.
Ses larmes se firent alors silencieuses, et elle pleura encore quelques temps, de moins en moins, avant qu’elles ne se tarissent finalement plus ou moins. Quelques-unes perlaient toujours de temps à autres, mais elle s’était calmée.

Il posa alors la main sur son épaule, interrompant son geste, mais sans la lâcher, et prit la parole.
Il lui dit qu’il ne la trouvait pas faible, et souligna que l’acharnement des adultes - qu’il traite d’abrutis au passage - soulignait qu’eux non plus ne la trouvaient pas faible.
Il souleva ensuite doucement son visage de sa main, pour qu’elle le regarde. Son regard la réconforta tout autant que son étreinte.

La jeune fille apprécia beaucoup l’honnêteté de son ami, et lui adressa une petite ébauche de sourire. Il commençait à la connaitre. Il avait raison, le monde était comme il était, et les problèmes n’allaient pas s’arrêter du jour au lendemain. Mais désormais, elle savait qu’elle pouvait compter sur lui.
Il déclara alors que Kathleen était plus facile à consoler - car plus naïve que Cassi, comprit aussitôt la jeune fille. Elle hésita à lui partager sa crainte de ne pas réussit à veiller sur la petite fille, mais il reprenait déjà en soupirant.

Elle hocha la tête. Ce soir, elle n’avait plus l’énergie pour une nouvelle bataille, et était rassénérée de savoir qu’ils allaient avoir la paix. Il s’excusa à nouveau de ne pas être intervenu plus tôt, expliquant en gros l’analyse qu’elle en avait fait précédemment.
- Je comprends, ne t’en fais pas. Tu ne pouvais pas t’imaginer quel genre de harpie elle est…
Il la serra à nouveau dans ses bras, et elle se laissa aller contre lui. Ses larmes s’étaient désormais taries.

Blottie contre Leo, la jeune fille reprit.
- Tu sais, elle avait tout prévu, ce soir… Elle a demandé à son elfe de maison de laver tous mes vêtements pour m’obliger à mettre cette foutue robe… J’ai bricolé avec la veste, mais ton père lui a donné une opportunité parfaite. Je…
La jeune fille se raidit légèrement à cette pensée.
- Je ne m’attendais quand même pas à ce que ta tante me l’arrache… reprit-elle en fermant les yeux, ses souvenirs ne pouvant s’empêcher de refaire le même parallèle que précédemment.

Elle passa sur sa mère, non pas parce que c’était peu important, ni trop douloureux pour en parler - par rapport à tout le reste - mais parce que tout avait été dit. Elle était née d’une relation hors mariage, sa mère était moldue, ne savait rien de l’homme avec qui elle était sortie, même pas qu’il était marié - tout avait été dit. A part, bien sûr, le fait qu’elle en soit à sa première relation en seize ans, mais Cassi savait qu’elle n’avait pas besoin de justifier de l’intégrité de sa mère auprès de Leo.

- Je ne savais absolument pas que ma belle-mère était au courant pour… Enfin, j’aurais dû m’en douter… Elle ne s’étala pas plus sur le sujet, mais elle savait que Leo comprendrait qu’elle faisait référence à la remarque odieuse que celle-ci avait faite sur l’année Blackman.

La jeune fille montra la poupée à son ami.
- Kath est allée à Eurodisney, cet été, et elle m’a envoyé cette poupée en cadeau… C’est un personnage de dessin animé dont les enfants moldus raffolent. Elle espérait que cette poupée me ferait penser à elle, j’ai trouvé ça tellement mignon… J’aurais pas imaginé que Cressida irait jusqu’à s’introduire dans ma chambre, la voler, et inventer une connerie pareille…
Elle se redressa un peu, restant toujours proche de Leo, pour essayer de lisser un peu mieux les cheveux de la poupée, mais c’était peine perdue - les fibres avaient en bonne partie cassé…
- J’aurais bien utilisé un sort pour la réparer, mais ma baguette est restée dans ma veste... reconnut-elle, avouant du même coup l’une des raisons qui l’avaient mise autant sur la défensive depuis qu’elle avait perdu sa veste.

Avec un soupir, elle ajouta soudain, sans trop se laisser le temps de revenir en arrière :
- Je commence à me demander si j’ai vraiment autant de force que je le croyais. J’ai fait des promesses, à Kathleen par exemple, et je ne suis pas certaine de pouvoir les tenir. Si je ne peux pas veiller sur moi-même - si je ne peux pas veiller sur un simple jouet - comment puis-je prétendre être capable de garder les gens que j’aime en sécurité…

Cassi leva à nouveau les yeux vers Leo en prononçant ces mots. Ses larmes étaient bien taries, la frayeur avait reflué dans son regard, mais le doute y était plus présent que jamais.
- Tout le monde a essayé de me le dire… Blaze, lors de leur grosse engueulade, Leo, aux Trois Balais …mais je n’en ai fait qu’à ma tête…
Elle soupira.
- Et je commence à me dire qu’ils avaient peut-être raison…

Je soupir en entendant la miss se traiter de faible. Si elle avait été faible elle m’aurait fait le plaisir de craquer pour moi dès mes premières avances! et ce faisant elle m’aurait ennuyé à mourir. Si elle avait été faible elle aurait fait en sorte toute sa vie de se plier aux règles pour se faire oublier. Si elle avait été faible ce soir, on ne serait pas là ni elle ni moi. Mais cependant je peux comprendre qu’on se sente faible face à un diner chez ma tante. Si je n’ai jamais eu à souffrir directement de ses attaques car je suis le digne héritier de ma famille, je l’ai souvent vu a l’oeuvre. Elle a un don pour briser les gens. Mais encore une fois le fait qu’ils aient dû s’y mettre à trois ce n'est surement pas un signe de faiblesse chez ma camarade. Non je ne pense pas qu’on puisse la qualifier de faible. Elle en a des défauts hein?! Pour ainsi dire elle en a même beaucoup… Elle est bornée, d’ordinaire elle a trop confiance en elle, une manie non négligeable de se mêler des affaires des autres… Un sacré sale caractère quoi… Mais bon…

Je lui explique mon point de vue. Enfin pas tout je ne vais pas non plus l’enfoncer encore en lui expliquant tous les défauts qu’elle a! N’oublions pas que mon but a l’origine (il y a de ça une éternité j’ai l’impression), était de la séduire. Même si à l'heure actuelle ce projet est mis de côté, il n’est pas complètement oublié! Mais pour qu’il puisse revenir sur le devant de la scène il faut d’abord que Cassi retrouve son énergie, son envie de lutter, bref en fait son sale caractère quoi… ^^ »

Non je me contente de lui faire remarquer que les faibles, on s’acharnait rarement sur eux pour les faire craquer. Après tout c’était une évidence.

Comme elle ne me regarde plus je finis par lui lever le visage. Je ne veux que croiser son regard. C’est au travers des yeux qu’on laisse échapper le plus d’émotion. Et puis… A-t-elle une seule raison d’avoir honte, pfff je ne pense pas. Enfin pas face à moi en tout cas. Sauf peut être honte d’avoir cette bonne femme dans sa famille. Mais je rivalisais avec ma tante donc on est quitte.

Qu’est-ce qu'on dit a une fille qui a peur ? À une petite fille je sais on dit qu’elle ne craindra plus rien mais on dit quoi a une fille qui justement sait qu’on a toujours quelque chose à craindre? JE serais toujours là pour toi? Même pas crédible dans ma tête alors comment pourrait-elle y croire? Sans compter que qui suis-je moi pour la protéger? Je pourrais lui dire qu’elle aurait toujours quelqu’un pour la protéger mais… la dernière fois qu’on a eu cette conversation cette idée l’a proprement mise hors d’elle quand je l’évoquais pour Kath. Puis elle ne pourra pas toujours être suivie par des gens pour la protéger. Non… On ne peut pas dire ce genre de chose à une fille de mon âge. Pas sans être le plus mal honnête du monde! Je me contentais donc détendre un peu l’atmosphère. Quand je ne sais pas trop quoi dire j’ai souvent pour habitude de faire de petites pirouettes dans le genre; Juste pour penser pendant deux secondes à autre chose.

Cette situation me rappelait tellement la conversation que j’avais eue avec Kath quand j’ai appris pour l’agression que je ne peux m’empêcher d’y faire référence. Bien sûr n’étant pas présente je ne pense pas que Cassi la verra mais elle comprendra quand même le gros de la situation. J’espérais que cette allusion la fasse sourire un peu.

Enfin je lui expliquais qu’ici on n'avait rien à craindre. J’allais en rentrant chez moi me faire punir je le savais. Mais je savais aussi qu’ils allaient en débattre un moment avant qu’ils se décident à venir me chercher pour cette même punition. Ensuite il allait falloir du temps pour qu’ils comprennent où on était. Bref on avait encore un moment. Et une fois n’est pas coutume je me sentis obligé de justifier mon inactivité de ce soir. Je ne suis pas du genre à m’écraser. Du moins pas quand on touche à mon frère et ma soeur. Mais il y a des fois ou ça vaut mieux pour tout le monde.

Je l’écoute donc m’expliquer que sa tante prévoyait les sales coups qu’elle lui faisait. Quand elle évoque la surprise des agissements de ma tante je soupire à mon tour.

-On a eu de la chance je pense sur ce coup que personne n’est songé à répondre. Je suis même surpris que ça n’est pas dégénéré à ce moment-là.

JE faisais référence au fait que ce fut une chance que mon frère n’ouvrît pas la bouche! Je n’ose imaginer ma tante avec une baguette dans les mains en train de se prendre une réflexion de la part de qui que ce soit sous son propre toit… Mais passons. Elle finit par m’avouer qu’elle ignorait que sa mère était au courant pour Blakmann. Les parents apprennent tout ou presque un jour ou l’autre. Moi je ne peux pas dire que je sois surpris.

Je continuais à réfléchir sans rien dire. Je savais que si sa belle-mère l’avait évoqué c’était uniquement car dans ma famille elle pensait que ça serait un point sur lequel on la soutiendrait tous. Je dois avouer que si je n’avais pas été témoin de ça moi aussi je l’aurais soutenue. C’est surement ce qui a le plus choqué ma famille. Pourquoi je me rebelle pour venir en aide à un simple sang mêlé? Ils m’ont tellement mieux élevé que ça! Mais ...; en fait ils n’ont jamais cherché à comprendre ce que ça fait à un enfant d’être témoins de tels actes.

Bref Cassi me montre la poupée qu’elle tient encore entre ses mains. Et enfin j’ai une explication sur l’origine de cette poupée; Je ne peux m’empêcher de rire quand elle m’explique que Kath la lui a offerte. Par contre je ne comprends même pas où a été Kath pour la lui ramener. Ni d’ailleurs ce que c’est qu’un dessin anime.

-Kath est allé où? Et c’est un personnage de quoi? Je ne comprends rien… mais ça ressemble que trop a Kath d’offrir des cadeaux pour qu’on pense à elle… Comme si on risquait de l’oublier en deux mois. Je me demande ce que ça donnera à poudlard à la rentrée quand elle sera avec Agy… Je n'ai pas fini de me faire du souci je pense…

Elle parle de sa baguette.

-C’est surement une chance alors que tu ne l’aies pas; Kath ne voudrait surement pas que tu te fasses renvoyer de poudlard pour avoir lancer un sort pour réparer une poupée qui pourra tout aussi bien l’être au mois de septembre tu ne penses pas? Puis au pire dit à Kath de t’en re offrir une et je suis sur qu’elle le fera avec plaisir;

j’avoue je ne comprends presque rien à ces trucs de fille. On s’offre des cadeaux pour pas s’oublier, etc. J’ai beau avoir une soeur je n’ai jamais réussi à comprendre ce genre de chose. Mais alors que je venais d’évoquer Kath pour la dernière moi elle reprend la parole.

Oups… je reconnaissais dans ses propos mes propres propos que je lui avais dits quelque temps plus tôt aux trois balais. Je ne reviendrais pas sur ce que j’ai dit car j’en pensais les trois quarts il est vrai. Comme je l’ai pensé plus tôt Cassi a un sale caractère, une manie de se mêler de ce qui la regarde pas et une confiance excessive en elle mais pour autant c’est aussi ce qui faisait d’elle Cassi.

- Il ne s’agit pas uniquement de force. Cassi s'il s’agissait de force tu pourrais sans hésiter veiller sur toi et sur ta poupée et même sur Kath et plein d'autres personnes. Tu ne manques pas de force. Ce n’est d’ailleurs pas ce que je t’ai dit aux trois balais il me semble.

Oui je lui faisais remarquer que j’avais compris l’allusion!

- Il s’agit de réflexion. Ton gros défaut est de ne pas assez pousser ta réflexion. Quand tu as une idée tu sembles penser que c’est la bonne et ne cherche pas plus loin... Enfin pas tout le temps. Hors des fois c’est là que tu te fais avoir. Comme moi je me fais avoir des fois en pensant que si on a besoin de moi on viendra me trouver à chaque fois.

Je prenais le temps de mettre au clair mes propres pensées.

-Pour ce qui des promesses faite à Kath. Je n’ai moi-même pas tenu toutes mes promesses. On ne peut pas toujours être là pour veiller sur nos proches. On peut juste tout faire pour y parvenir. Mais il y aura encore des épreuves qu’elle devra affronter seule. Dans deux ans on aura quitté Poudlard et même avant ça. On aurait aimé être là par exemple pour la protéger mais c’est le propre des évènements qu’on n’arrive pas à prévoir d’avoir souvent lieu au pire moment. L’année prochaine mon frère et ma soeur seront aussi à poudlard et je ferais comme pour Kath mon possible pour veiller sur eux mais je sais que je ne pourrais pas tout leur éviter. Je dois juste espérer qu’il ne leur arrivera à aucun des trois des trucs trop graves parmi ceux dont je ne pourrais pas les protéger.

je réfléchissais en même temps à voix haute. Je devais accepter moi aussi ce fait et je crois n’y avoir jamais été vraiment préparer. Personne n’avait jamais été là pour veiller sur moi et c’est la raison pour laquelle je suis devenue excessif dans ce domaine envers mes proches et plus précisément ces trois gamins. Mais je devais bien admettre que je n’avais pas pu toujours les sauver. Et je savais que je ne pourrais pas toujours le faire même si ça a tendance à m’angoisser un peu.

-Cassi je dois avouer pour être honnête que si je me suis autant moqué de toi c’est parce que je voulais que tu arrêtes de chercher ce crétin responsable de l’agression de Kath. Je voulais le trouver moi! Et tu as peut-être eu raison sur un point aux trois balais. Il vaudrait mieux que Kath apprenne à se défendre toute seule. Je n’imagine toujours pas Kath dans ce rôle… mais est-ce qu'on a vraiment le choix?

Leo semblait s’en vouloir énormément de ne pas être intervenu plus tôt, et la jeune fille chercha à le rassurer. Elle lui expliqua qu’elle ne lui en voulait pas. Il n’aurait quand même pas pu se douter de la cruauté de sa belle-mère…
Il répondit qu’ils avaient été chanceux que personne ne réponde, que ça n’aie pas dégénéré. Cassi secoua la tête.
- Tu crois vraiment que qui que ce soit était encore capable d’ouvrir la bouche ? Tu les a vraiment remis à leur place, et je pense que tout le monde était bien trop choqué pour réagir – y compris ton frère.

Dans la sécurité réconfortante de ses bras, elle se décida finalement à lui confier toutes les étapes du plan savamment orchestré par sa belle-mère. Il ne répondit pas, mais elle sentait qu’il l’écoutait – seulement, il était plongé dans sa réflexion.
Cassi conclut en lui montrant la poupée que lui avait offerte Kathleen, et Leo et se mit alors à rire. Son rire la détendit, et il était si communicatif que la jeune fille se prit à rire à son tour – un rire qui redoubla face aux questions de Leo. Parfois, elle oubliait à quel point certaines choses si normales pour elle pouvaient paraitre étrange à un sorcier qui ne connaissait rien au monde des moldus. Elle ne se moquait pas – mais elle le trouvait attachant, et la pression commençait enfin à retomber, à son contact.
- C’est un parc avec des manèges dedans, inspirés de dessins animés. Et les dessins animés c’est… Tu vois les photos qui bougent par magie ? Et bien, les dessins animés c’est ça, mais en dessin, et ça raconte une histoire. Les plus vieux étaient faits avec une pile de dessin qu’on faisait défiler très vite, mais maintenant ils en font en numérique, sans papier. Je te montrerai, un jour.
Ils pourraient regarder La Reine des Neiges, tiens, histoire qu’il puisse savoir d’où provenait la poupée. Et au moins, ça leur éviterait de commencer, soit par un dessin animé dont les héros étaient des animaux – elle garderait ça pour plus tard, elle ne voulait pas l’embrouiller – soit par une histoire de princesse à deux balles façon belle au bois dormant.

Il commenta ensuite sur le fait que ce cadeau était typiquement Kathleen.
- Clairement, elle n’a pas de soucis à se faire… Je la connais à peine, mais je me suis vraiment attachée à elle ! Je ne suis pas prête de l’oublier.
L’éclat du regard de la jeune fille trahissait son affection débordante pour la petite fille, pour qui elle aurait été prête à n’importe quoi, mais aussi ce doute dévorant qu’elle cherchait encore comment exprimer.
Le jeune homme poursuivait, coupant court à la réflexion de Cassi, en se projetant dans la prochaine rentrée à Poudlard, où Kathleen aurait la compagnie de sa petite sœur Agy.
- Elles se connaissent déjà ? lui demanda-t-elle.
En effet, il était difficile de se faire une idée des dynamiques que ça pourrait engendrer tant qu’elle n’avait pas toutes les informations.

Lorsqu’elle lui parla de sa baguette, restée dans sa veste, et du sort qu’elle aurait jeté pour réparer la poupée offerte par Kathleen, Leo répliqua qu’ils étaient sûrement chanceux qu’elle ne l’aie pas. Elle pensa d’abord qu’il était soulagé d’avoir évité une bataille ouverte – si elle encore eu sa baguette après le sort de Seraphina, elle aurait riposté, c’était certain.
Mais non, en fait, il s’inquiétait du fait qu’elle aurait pu être renvoyée de Poudlard. La jeune fille ouvrit des yeux ronds.
- Mais… Le coup de la magie en dehors de Poudlard… Ca ne s’applique pas que quand on part dans sa famille moldue ?
Cassi avait grandi en voyant sa demi-sœur Aurora user et abuser de la magie dans la demeure familiale, et avait donc toujours été convaincue que cette règle ne servait qu’à préserver le secret magique. Suivant cet exemple, elle avait fait usage de la magie un certain nombre de fois au cours de cet été – pour des bricoles, comme la veille, quand elle avait changé à deux reprises sa couleurs de cheveux pour ses escapades – à la bibliothèque universitaire, puis à l’observatoire où elle avait rencontré le professeur O’Neill.
- Oups… reprit-elle d’une voix embêtée. Tu as raison, on va attendre septembre.

Elle lui confia alors ses craintes de ne pas pouvoir protéger les gens auxquels elle tenait, et tout particulièrement la petite Kathleen. Il protesta à son propos, soutenant au contraire qu’elle ne manquait pas de force. Il revint lui aussi – ayant compris la référence – sur leur discussion des trois balais. En effet, contrairement à certaines personnes, Leo ne lui avait jamais dit qu’elle était faible. Au contraire, il l’avait félicitée pour sa force – lorsqu’elle lui avait à moitié broyé la main.

Mais effectivement, avec le recul, ce qu’il avait cherché à lui expliquer ce jour-là, c’était que son plan ne tenait pas la route, et c’est sur ça qu’il revint ensuite. Il avait raison. Elle avait des idées plein la tête, mais souvent, elle s’arrêtait à la première et cherchait immédiatement à la mettre en œuvre. La jeune fille hocha la tête pour lui signifier qu’elle comprenait. Elle aurait besoin d’y réfléchir avant de pouvoir verbaliser ses pensées mais, cette-fois-ci, elle l’avait entendu. Il revint également sur ce qu’il considérait comme son propre défaut, celui de penser qu’on lui demanderait son aide si on en avait besoin. En effet, à aucun moment Cassi ne l’avait sollicité, pas même par un regard. Même lorsqu’elle avait complètement perdu pied, si elle lui avait laissé voir sa détresse, elle n’avait pas vraiment cherché à lui demander son aide. Ils avaient encore tous les deux beaucoup à apprendre, pas vrai ?

Leo revint ensuite sur les promesses qu’elle n’était pas certaine de pouvoir tenir, et chercha à relativiser les propos de la jeune fille. Contrairement à ce qu’il avait cherché à lui faire comprendre aux trois balais, objectivement, ils ne pourraient pas toujours protéger tout le monde, c’était un fait.
- En fait… murmura-t-elle, presque pour elle-même Il faut juste que je me débarrasse de mon foutu complexe du super-héros et que j’essaie de faire de mon mieux…
A l’expression de Leo, elle réalisa qu’elle avait parlé à voix haute, et précisa donc, même si elle avait encore été plongée dans ses pensées.
- C’est un autre truc moldu. Ce sont des personnages de fiction qui sauvent le monde, tout le temps, souvent tout seuls.
Ca l’effrayait, de ne pas pouvoir garder tout le monde en sécurité, mais elle allait devoir apprendre à vivre avec ça, pas vrai ? Et elle allait devoir s’entrainer plus dur, pour réapprendre à croire davantage en ses capacités.

La révélation que le jeune homme lui fit alors laissa Cassi stupéfaite, et ses yeux s’arrondirent de surprise. Elle avait bien compris – à sa réticence à aider Maya quand celle-ci le lui avait demandé – qu’il ne voulait laisser personne d’autre s’impliquer dans cette histoire. Mais à aucun moment l’idée qu’il l’aie mise en doute ainsi juste pour la dissuader ne l’avait effleurée. En général, lorsque Cassi refusait d’impliquer les autres dans un plan, c’était pour leur sécurité, et pas par orgueil ou vindicatisme, mais elle comprenait néanmoins.

- J’avoue que je l’ai pris très personnellement. Entre toi et l'autre crétin de Blaze...
La jeune fille s’interrompit et décida de ne pas s'étendre sur le sujet. Elle n’était toujours pas certaine d’être prête à ce qu’on mène ses « batailles » à sa place. Et quelle bataille, après tout ? Blaze était un sale type arrogant et prétentieux, elle avait voulu l’aider et, en retour, il l’avait attaquée là où ça faisait le plus mal, et une joute verbale s’en était suivie, au cours de laquelle il avait montré toute l’étendue de sa puéritilité, mais lui avait aussi dit des choses absolument atroces - et certaines avaient touché juste. Cependant, pour elle, la conversation était close, et elle prévoyait de se contenter de l’ignorer au cours du voyage. Elle n’avait pas besoin qu’on intervienne en sa faveur.

Il souleva alors à nouveau la proposition qu’elle avait faite, d’apprendre à Kath à se défendre – et cette fois-ci, la mention de « rôle » ne l’énerva de loin pas autant.
- Tu sais, j’étais sérieuse quand je disais que l’intérêt premier, c’était de lui redonner confiance. Mais il faut qu’elle apprenne à se défendre, et ça ne nous empêche pas d’être là pour elle quand elle en a besoin. Comme…
Elle avait failli dire « comme tu as été là pour moi ce soir », mais les mots ne sortirent pas, et elle se contenta donc d’un regard empli de gratitude.
- Je vais chez elle en août, après le voyage, pour lui apprendre ce que je peux. Mais… j’étais sérieuse, quand je disais que ce serait plus efficace à deux. J’étais trop fière pour te le demander, parce que… Cassi soupira. Parce que tu étais vraiment en train de faire ton crétin.

Elle plongea les yeux dans les siens, et quelque chose de nouveau y brillait. La confiance.
- Mais au final, j’ai compris que tu es un mec bien. Et… et je n’arriverai pas à apprendre à Kathleen toute seule. J’ai besoin de ton aide. Tu veux bien ?
Cassi n’avait pas demandé l’aide de quelqu’un depuis bien longtemps – même Opal, sa meilleure amie, devait en général lui imposer d’accepter la sienne, mais la différence était qu’elles ne se disputaient plus sur le sujet : si Opal lui proposait son aide, elle l’acceptait, car elle savait que son amie ne lâcherait pas l’affaire et, au fond, elle lui en était reconnaissante. Maintenant, elle lui en demandait même parfois, mais à part pour sa meilleure amie, Cassi se débrouillait souvent seule, et demander l’aide de Leo était un grand pas – surtout vu comment elle le détestait quelques semaines plus tôt seulement.

- Je vais chez elle quelques jours en août, après le voyage. D’ici là, il faudra qu’on garde un œil sur elle, toi et moi.
C’était la première fois qu’il y avait véritablement quelque chose comme un « nous » entre Cassi et Leo et, au fond, ce n’était pas si désagréable.

Ok donc Kath était allée dans un endroit moldus où il y a des personnages en dessins . Les dessins ne sont plus des dessins mais des trucs qu’on appelle numérique maintenant... Hum… Pourquoi les moldus ne peuvent-ils pas parler de manière simple et intelligible? Je la regarde encore perplexe me demandant si ces informations auraient réellement dû m’éclairer sur le sujet… Elle me dit qu’on en regarderait un ensemble. Une petite partie de moi se retient de lui sortir une phrase du genre : hum… ainsi donc tu es enfin prête à me laisser une chance?! Non au lieu de ça je me mords la langue.

-Hum… On va donc regarder un dessin qui n’est plus un dessin et qui n’ai plus sûr papier mais qui bouge… super j’ai hate de voir ça!

On sent un peu l’ironie dans mes propos . Pas de l’ironie méchante juste l’ironie de la situation elle-même. Je ne peux m’empêcher de me demander pendant deux secondes comment les moldus peuvent avoir peur de la magie quand eux font des trucs encore plus fous?! Mais en vrai j’avoue avoir hate de voir ça avec elle! Enfin juste si d’ici là elle a retrouvé son aplomb! Alors je pourrais peut-être reprendre mon plan là où je l’ai arrêté !

J’enchainais avec le fait que ce cadeau ressemblait vraiment à Kath... il n’y a pas à dire c’est elle tout craché! Et j’évoquais aussi le fait que l’année prochaine j’aurais à surveiller Agy et Kath mais que le plus dur serait de les surveiller quand elles seraient ensemble!

- Ohhh oui elles se connaissent. En vérité je ne connais Kath que comme ça. Aux différentes réunions où nos parents nous ont emmenés quand on était plus jeune, Agy s’est liés d’amitié avec une gamine que je trouvais exaspérante au possible! Elles se ressemblent beaucoup sur certains point… Bref… au final pour différentes raisons j’ai finit par apprécier Kath… Et surtout Agy l’adore tellement. Bref. Ensemble je redoute un peu leur manie de se mêler de tout et d’attirer les ennuis! Je risque de pas beaucoup dormir…

Ma dernière phrase est encore dite avec humour. Je ne pense pas en effet ne pas dormir à cause d’elles … Encore que. Mais il est vrai que je me demande ce que ça va donner. Sans compter que Agy n’arrivera pas seule. il y aura bien sûr Al mais aussi les quelques autres gosses du même âge avec qui ils s’entendent ou pas… Je pense notamment à Sarah… Bref l’année ne sera pas de tout repos

On enchainait ensuite sur les baguettes et les autorisations d’utiliser la magie. Je rigole quand elle me demande si ça ne concernait pas que les enfants de moldus.

-j’aurais bien aimé tient avoir le droit d’utiliser la magie comme je le voulais! Dit toi que si c’était aussi simple beaucoup d’entre nous connaîtrions des sorts bien avant de les voir à poudlard… Seulement il est vrai qu’on passe plus facilement entre les mailles du filet quand on vit dans une maison ou la magie est présente. Mais en principe ce n’est pas autorisé.

Je rigole quand elle me répond oups. Il était temps non de lui apprendre qu’en vrai on n'a pas le droit de s’en servir? Ce n'est pas comme si c’était notre dernier été où on avait cette interdiction.

On en arrive à parler des promesses qu’elle a faite à Kath et pour ma part je donne mon opinion. Bon Cassi n’est pas une femme plus forte que tout! Ce n’est pas un super héros même si des fois en fonction des plans qu’elle a on peut avoir l’impression qu’elle le pense. Mais je lui explique que son gros point faible n’est pas la force! Car elle en a au moins autant que n’importe qui! (sous-entendu que je n'avouerais jamais : autant que moi). Je reviens ensuite sur les promesses à plus proprement parler. Moi aussi j’ai fait des promesses à Kath que je sais irréalisable. Je lui ai par exemple promis que tout irait bien or je sais que ça a peu de chances de marcher pour le restant de sa vie! (ou alors ça voudra dire que sa vie se finit très tôt ce qui n’est pas une bonne chose non plus!

Le complexe de super héros. Je souris en l’entendant l’évoquer. En effet elle devait avoir un truc du genre oui. Mais je rigole encore plus quand elle se sent obligée de m’expliquer ce que c’est qu’un super héros! Ce n’est pas que chez les moldus qu’il y a des héros! Bon ils ne sont peut pas les mêmes et pas toujours super mais chez les sorciers aussi on en a! Puis je me souviens avoir justement dit à Kath ce même jours ou j’ai appris l’agression qu’elle avait pour habitude de me présenter à ses amies comme un super héros!

-Je sais ce que c’est plus ou moins un super héros! Si j’en crois la manière dont Kath me présente à ses amies j’en suis un!

SI je me prends au sérieux? Pas plus que d’habitudes pourquoi?! ^^

Bon je finis quand même par lui expliquer que si en partis je m’étais moqué d’elle aux trois balais c’était pour ne pas la voir me piquer ma vengeance a moi! Oui je sais c’était peut-être puéril mais je suis un peu comme ça voilà! On touche à un de mes proches JE le venge! Et surtout je suis assez fort pour le faire tout seul nah! Visiblement je la surprends! Je souris un peu. Oui j’aime surprendre les gens!

Blaze? C’est qui celui-là? Je réfléchis un instant. Je l’ai peut-être croisé, en fait même surement, si c’est un élève de poudlard mais je ne vois pas trop qui sais. Peut-être que si elle me le montrait je lui dirais: " ah oui!" mais là de suite je restais dans le flou. Bon en tout cas je n’ai pas trop à m’inquiéter il n'est visiblement par un rival! Encore qu'à l’écouter je ne suis même pas sur la liste moi non plus. Hum... Il faudra que je me penche un peu sur la question peut-être. Je notais ce nom dans ma mémoire et enchainé sur la suite. Inutile de montrer trop d’intérêt tout de suite. Je finirais bien par en apprendre plus sur lui un autre jours.

Elle m’explique vouloir donner confiance en elle a Kath… Oui… Enfin à condition de ne pas trop la lui donner justement. Je ne veux pas devoir veiller sur une gamine, qui en plus d’attirer tous les ennuis du monde sur elle, se croit invincible! Sinon je ne vais réellement plus dormir!

Elle va chez Kath en aout? Je réfléchis un instant. Si je demande à aller chez Kath en aout avec elle a mes parents … Après ce soir je pense que je peux aller me jeter un avala Kedavra de suite. Le résultat serait le même. Mais je tique un peu quand elle dit que je faisais mon gros crétin! Ce n'est pas gentil ça! Puis d’abord qu’est-ce que j’y peux si elle n’est pas sensible à ce charme-là… et qu’elle mal y a-t-il à se montrer franc? Pfff les filles si vous les flattez et qu’elle comprenne que c’est de la flatterie ça ne leur plaît pas, mais si vous y allez franc jeu elle n’aime pas non plus… Je vous jure!

Cependant je fais pas la gueule longtemps… Car juste après elle dit que je suis un mec bien! Oue! Et un bon point pour moi! je souris gentiment même si ce sourire veut aussi dit : regarde qui se rapproche de la ligne d’arrivée? Cependant je ne précise rien de cette pensée.

-Euh… Si jamais je devais demander l’autorisation à mes parents de me laisser partir avec toi pour aider Kath… Je crois que tu aurais le même résultat en me tuant sur-le-champ… Donc à moins que tu trouves une solution pour contourner ça… je risque de ne pas pouvoir venir chez Kath… Si encore elle m’avait demandé… ou avait vu avec ses parents pour qu’ils voient avec les miens je dis pas… Mais toi…

Oui je serais bien sur venu sinon. Ne serait-ce que pour être sûr de ce qu’apprenait la gamine et pour vérifié aussi qu’elle ne prenne pas trop la grosse tête. Puis en plus ça m’aurait permis de gagner des points avec cassi. Mais encore une fois je ne vois pas comment. Enfin sauf si elle arrive à convaincre Kath. Mais pas sûr qu'au premier abord Kath voit d’un bon oeil que je veuille séduire sa nouvelle amie Cassi… Bref… Puis bon la gamine avait aussi eu l’occasion de découvrir que je n’aimais que moyennement, voire pas du tout, une autre de ses amies… Opal… La prochaine fois que je choisis une pauvre âme à protéger je la prends asociale! Comme ça j’évite tous ces soucis nah!

Garder un oeil sur Kath pendant le voyage! Facile! Déjà prévu en fait. On ne voudrait pas que pour son derniers été parmi nous l’autre abrutit ai monté une petite vengeance.

-T’inquiète on n'aura que ça a faire presque! Puis bon… ce n'est pas comme si elle arrivait à passer inaperçu ! Je veux dire qu’on la voit assez vite la petite et dur à passer pres d’elle de toute façon sans lui dire au moins bonjours. Donc dans un endroit plus restreint que poudlard on arrivera forcément à garder un oeil sur elle!

Je soupir un grand coup. Oui garder un oeil sur Kath durant le voyage n’était pas vraiment ce qui me semblait très dur. Mais en vérité j’avais un peu décroché de la discussion depuis quelques instants. En levant les yeux j’avais vu les lumières de la maison et oubliant Kath j’en revenais à nos soucis immédiats.

-Et sinon… Ce soir...; tu as quelqu’un chez toi qui vas t’aider à survivre à cette harpie?

Ben oui… Parler de Kath c’est bien (et visiblement c’est aussi un des trucs qu’on fait beaucoup entre nous) mais j’avais autres soucis en tête. Kath était chez elle en sécurité et ce n’était le cas d’aucun de nous actuellement; Moi j’allais me faire vaguement étriper par mon père en rentrant et elle allait aussi devoir subir les conséquentes de mon impertinence … enfin je pouvais le supposer en tout cas.

-Elle a dit que ton père était trop tendre et ton frère trop protecteur...; je suppose qu’ils ne sont pas chez vous sinon ils seraient venus non? Et ta soeur? Elle n’est pas là non plus?

C’est la première fois que j’évoque sa soeur devant elle. Ahhh Aurora. Surement une de mes meilleures conquêtes passée! Enfin si je dis ça c’est surtout parce que c’est une des rares à avoir continué à me parler même une fois que j’en ai eu fini avec elle! Puis... Bon je dois reconnaitre que c’est de loin la moins bête de mes conquêtes! En vérité elle et moi on est même devenue de très bon mais. Je sais cependant qu’elle a une relation compliquée avec Cassi mais bon, peut on vraiment s’attendre à autre chose? D’un Cassi est un sang mêlé… Et Aurora un sang pur et de deux… La Harpie est la mère d'Aurora! Bref pas de quoi simplifier tout ça… Pour finir j’en ai rajouté une couche en m’intéressant à Cassi. Non pas que Aurora ait des sentiments autres que l’amitié pour moi hein?! Mais elle est quand même d’un tempérament jaloux et surtout vit très mal le fait que Cassi s’immisce dans sa vie. Elle semble très mal prendre l’attention que portent les gens de sa famille à Cassi… Alors que moi son ami porte aussi de l’attention à Cassi ça aidait forcément pas beaucoup.

-Si elle avait été là j’aurais au moins pu te donner un message de ma part… Même si je ne suis pas sûre qu’elle m’aurait écouté pour autant…

Oui bon Aurora et Cassi avait un énorme point commun même s'il ne fallait pas le leur dire! Elles possédaient toutes les deux un très sale caractère agrémenté d’une confiance en elle qui les poussait souvent à ignorer les conseils des autres. Mais bon, peut-être à tort, je faisais confiance à Aurora pour ne pas profiter de ce qu’il s’était passé ce soir pour achever sa soeur. On avait ça en commun elle et moi, on aimait le sport! Et le fait que Cassi puisse répondre était bien plus drôle même si notre but était différent!

Avant même que Leo ne reprenne la parole, Cassi comprit à son expression qu’elle l’avait complètement perdu. Ce n’était pas grave, elle pourrait lui montrer. Quelques temps plus tôt, elle aurait fait quasiment n’importe quoi pour éviter de passer du temps avec Leo - elle était même allée jusqu’à inventer une relation factice avec sa meilleure amie - mais, ce soir, elle l’avait vu sous un nouveau jour et, au fond, il était plutôt chouette.
Il exprima sa perplexité, non sans une certaine ironie, et la jeune fille lui sourit.
- Tu verras quand on regardera conclut-elle, renonçant à lui expliquer davantage car elle craignait de l’embrouiller encore plus.

Leo reprit en précisant que le cadeau était vraiment typique de Kath, et le sourire de la jeune fille s’agrandit, tandis que la conversation déviait sur le frère et la soeur de Leo, et plus particulièrement sur la relation d’Agy à Kath. Leo lui expliqua qu’il l’avait rencontrée par sa soeur, justement, et l’avait au départ trouvée absolument exaspérante, avant de finir par l’apprécier.
- Tu sais, Leo, reprit Cassi en le regardant droit dans les yeux, l’expression soudain plus intense, parfois, on se trompe sur les gens, et la première impression n’est pas toujours la bonne.
Pour sa part, elle commençait sérieusement à croire qu’elle s’était trompée sur Leo.

Il ajouta qu’elles risquaient de s’attirer des ennuis et de lui faire perdre le sommeil. Cassi avait le même ressenti vis-à-vis de Sarah, sa cousine qui était comme une petite soeur pour elle, et hocha la tête pour dire qu’elle comprenait. L’année s’annonçait effectivement mouvementée, d’autant plus qu’elle n’était plus en mesure de se mentir, de se faire croire qu’elle était invulnérable et pouvait protéger tout le monde, tout le temps, sans jamais faillir. Ils feraient de leur mieux pour veiller sur ces petits qui leur étaient si chers, et ils devraient espérer que ça suffise…

La conversation dériva sur la baguette de Cassi, rester dans sa veste, et sur la question de la magie en dehors de l’école. Cassi fut stupéfaite en entendant Leo mentionner l’interdiction, car sa demi-soeur lui avait donné l’impression qu’elle ne s’appliquait qu’à ceux qui vivaient parmi les moldus. Leo rit de sa naïveté et lui expliqua que, si ça lui aurait bien plu, ce n’était pas autorisé, même si c’était plus discret dans une maison magique.
Il rit de plus belle lorsqu’elle dit “oups”.
- C’est la faute à Aurora, aussi… protesta-t-elle en grommelant, sur un ton légèrement boudeur, même si elle ne s’était pas vexée. Depuis qu’on est gosse, elle se pavane dans la maison en lançant des sorts… Alors je pensais que mes deux-trois colorivari, c’était de la gnognotte…
Elle avait tout de même bien l’intention de changer sa couleur de cheveux d’ici le départ en voyage. Si elle ne s’était pas faite prendre jusque là, ça n’allait pas commencer maintenant.

La discussion en arriva aux promesses qu’elle avait faites à Kath et au doute qui la rongeait désormais. Leo la rassura sur sa force, en lui expliquand que lui aussi avait fait des promesses difficiles à tenir. La jeune fille pesta ensuite contre son complexe du super-héros, se rendit compte qu’il n’avait sans doute jamais lu ou vu Marvel, et se lança dans une nouvelle explication. Leo répondit qu’il savait de quoi il s’agissait, et que d’ailleurs Kath le présentait comme un super héros.
La jeune fille rit à son tour, sans moquerie, et ne put retenir une pensée : “Kath devrait faire attention à ne pas trop lui donner la grosse tête, quand même.” Son rire s’étouffa cependant, lorsqu’elle prit conscience que, ce soir, il avait mérité ce titre. Après tout, il venait de la sauver, ça comptait.

Il lui avoua ensuite qu’il s’était moqué d’elle à Pré-au-Lard dans l’unique but de lui faire lâcher l’affaire afin de mener sa vengeance tout seul, et la jeune fille lui confia qu’elle l’avait pris très personnellement. Leo ne répondit pas - après tout, il n’y avait rien à répondre à cela.
Ils parlèrent ensuite de l’entrainement de Kath, et du fait qu’elle voulait lui donner confiance en elle par ce biais. Elle lui expliqua ses hésitations le jour de leur rencontre aux trois balais, lui parla de son séjour, et lui demanda finalement son aide pour entrainer Kath.

Leo tira un instant la tête, et elle se demanda si elle l’avait vexé, mais il lui sourit avec gentillesse l’instant d’après. Il expliqua ensuite qu’il ne pourrait pas obtenir la permission de ses parents suite à sa simple requête.
- Je vais lui en parler pendant le voyage répondit Cassi.Voir ce qu’on peut faire.

Elle ajouta qu’ils devraient garder un oeil sur Kath, et Leo abonda dans son sens, en précisant que ce ne serait pas dur, surtout que l’endroit était restreint. Cassi hocha la tête.
- En plus, on a un avantage : je connais bien le coin de Swansea, c'est à une heure de chez ma mère.

Lo soupira, et son regard se fit vague. Il lui demanda finalement si elle aurait quelqu’un pour l’aider chez elle, ce soir-là. En effet, pour l’instant, Kath était sous la protection de ses parents. Eux, par contre, ils étaient plus ou moins dans la merde.
- Orion est en voyage, il y a moyen que je ne le voie pas de l’été… Soupira la jeune fille. Elle était très proche de son frère, et il lui manquait beaucoup. Je pense que, s’il avait assisté au dixième de la soirée, il l’aurait brûlée vive, et ta tante avec… Orion n’était pas violent, mais il ne supportait pas l’injustice et était très protecteur et, franchement, elle exagérait à peine. Elle tenait sans doute plus de lui que de personne d’autre.
- Mon père avait un truc au travail, mais il est sûrement déjà rentré. Tant qu’il est là, ça ira. Je dis pas que je vais pas me faire engueuler, hein - cette connasse va tout déformer - mais au moins, elle ne se permettra pas ce genre de trucs devant lui. le rassura Cassi.

Il l’interrogea ensuite sur Aurora.
- Elle dort chez une copine. Vous êtes bons amis, tous les deux, pas vrai ?
C’était du moins l’impression qu’elle avait eu, car elle les voyait souvent fourrés ensemble. Elle se demanda si leur relation était similaire à celle qu’elle entretenait avec Caleb… avant de songer qu’elle n’avait vraiment, vraiment pas envie de savoir avec qui Aurora était sortie. Ou Leo, d’ailleurs.
- Tu veux dire, me passer un message par son biais ? Je ne sais même pas si elle l’aurait relayé… répondit Cassi. S’il m’arrive un truc à l’école, je crois qu’elle me défend peut-être - et encore -, mais face à sa mère… aucune chance. Elle est plutôt du genre à enfoncer le clou pour se faire mousser… conclut-elle sur un ton qui trahissait à quel point sa rancoeur envers sa belle-mère rejaillissait sur sa demi-soeur.
La vision qu’avait Cassi d’Aurora n’était probablement pas très objective. En vérité, si celle-ci participait aux mesquineries habituelles, il était plus que probable qu’elle n’aurait pas laissé Seraphina lui jeter ce sort cruel sans lui faire tâter à son tour de sa propre baguette.

- Et toi… ça va aller ? demanda Cassi avec inquiétude, consciente que Leo s’était foutu dedans pour elle, et que lui n’aurait personne pour la protéger ce soir, directement ou indirectment. Je voulais pas t’attirer des ennuis, tu sais…
La jeune fille soupira.
- Je suis vraiment désolée… J’ai mis une belle merde, ce soir, pas vrai ?
Leo n’avait certainement pas mérité d’avoir des ennuis par sa faute…

- S’ils te laissent partir, je te revaudrais ça… Je pourrais t’emmener dans des coins sympas pour te remercier, si ça te dis… proposa Cassi en posant une main sur le bras de Leo.
A ce stade, sa véritable inquiétude n’était pas qu’ils ne le laissent pas partir - même si ce serait peut-être le cas - mais plutôt qu’il aie de gros ennuis. Sa famille semblait suffisamment cruelle pour que Cassi ne les croie pas incapables de châtiments corporels, et cette idée la faisait frémir d’horreur… Mais malheureusement, Leo non plus, elle ne pouvait pas le protéger… Donc tout ce qu’elle pouvait faire, c’était le réconforter - pas avec des paroles en l’air comme pour les gosses, mais en lui proposant quelque chose qui, elle l’espérait, allait susciter son intérêt et lui redonner un peu courage.
- Je pourrais te faire visiter le coin. Et peut-être même t’emmener te baigner dans un coin sympa, selon où on atterit.
Son effort apparut pathétique à la jeune fille - il ne serait sans doute même pas là - mais elle ne voyait pas quoi faire d’autre. Et elle se jura que, s’il ratait le voyage à cause d’elle, ce ne serait que partie remise.

Je souris un peu quand elle me dit que des fois on se trompait sur la première impression que nous font les autres! Est-ce pour moi qu’elle dit ça? Si seulement elle savait. Si elle savait que j’étais bien plus le Leo qu’elle a connu jusque-là que Leo de ce soir! SI elle savait que ce n’est pas parce que je ne suis pas d’accord avec mes parents sur la méchanceté gratuite que je renie pour autant toutes les valeurs qu’ils m’ont apprises. JE suis un sang pur et je suis fier de l’être. Enfin d’une certaine manière en tout cas; mais je crois qu’il n'est pas nécessaire sur ce coup de le lui faire remarquer! Inutile aussi de lui faire remarquer que je n’aurais pas forcément agi si je ne l’avais pas connu et qu’on n’avait pas remis Blackman sur le tapis. Ou encore si ma soeur n’avait pas été pris à partie… Je laissais donc la conversation dériver tranquillement. D’abord sur les inquiétudes que nous donnent les petits et ensuite sur l’utilisation des baguettes en dehors de poudlard.

Je rigole franchement quand elle dit que c’est la faute à Aurora! C’est toujours la faute à Aurora et le pire c’est que c’est souvent vrai! Avec elle on peut toujours attendre si on espère un peu de retenue et le règlement n’existe à ses yeux que pour l'enfreindre bien souvent. Mais bon… À côté de çà elle savait aussi être loyale… Douce et gentille. Il suffisait de lui laisser une chance. Mais passons je ne suis pas là pour louer les louanges d’une de mes meilleures amie!

-Aurora qui ne respecte pas le règlement? Je vais presque avoir du mal à te croire.

Je rigole en disant cela. J’ai en tête une multitude de moment ou avec elle justement le règlement a été enfreint. On est des sangs purs après tout! Les règles sont pour les autres! C’est ce qu’elle me dit certaines fois. Si je m’amuse beaucoup avec elle j’espère fortement qu’elle ne sera pas choisie par mes parents pour servir de modèle à Agy… Sinon les ennuis vont pleuvoir de partout!

JE laisse à nouveau la conversation dériver. Elle m’avoue avoir pris de manière personnelle le fait que je me moque d’elle mais je ne réponds rien. D’un côté c’était le but! JE voulais la vexer pour obtenir son lâché prise… Je n’avais fait ça que dans ce but! Mais elle en profita pour me demander de l’aide pour entrainer Kath. Je lui explique alors que vu la situation ça risquait d’être dur. Mes parents ne vont vraiment pas apprécier. Mais si elle voit ça avec Kath alors peut-être je dis bien peut-être qu’on y arrivera. Bien sûr je voulais y aller pour entrainer Kath! Mais je reconnais que si Cassi n’était pas l’origine de cette idée tordue… Je renoncerais de suite! Oui bons ok mes parents ne sont peut-être pas si parano que ça en pensant que je m’intéresse un peu trop aux sangs mêlés… Mais soyons honnête! Si elles sont jolies pourquoi ne pas s’amuser?! Surtout si elles sont consentantes! Hors Cassi le sera un jour j’en suis sure!

Garder un oeil sur Kath c’est ce que j’ai fait toute l’année! Bon avec plus ou moins de succès je le reconnais mais bon! Cassi précisa qu’elle connaît le lieu comme sa poche.

- À oui? Je suppose que tu dois être heureuse de retourner là-bas alors. Pour ma part je serais heureux de découvrir l’endroit.

Je garde la fin de ma phrase pour moi. Si j’arrive à convaincre mes parents de me laisser y aller. Je redoute peu ce que je vais devoir subir pour pouvoir y aller. Mais bon ça personne n’a besoin de le savoir. Pensant a cela j’en reviens à ce soir. Je pense à ce qui va se passer en rentrant; Je pense aussi qu’avec le temps qui file ils vont bien finir par arriver un jour pour nous chercher et nous punir. Moi je sais ce qu’il m’attend. Enfin je le soupçonne. Mais je me demande soudain ce qu’il va arriver à la demoiselle à mes côtés. Je doute que sa belle-mère espère que je la défende. Je peux donc supposer qu’il y aura des conséquences à mes actes. La dernière fois que j’ai vu Cassi je lui avais justement reproché d’agir sans prévoir les conséquences de ses actes et finalement je crois avoir fait la même chose. Mais en même temps avais-je le choix là? Comment aurais-je pu agir sans lui créer des ennuis? Et comment aurais-je pu laisser les choses se passer comme ça? Non je crois que cette fois c’était la seule solution possible. Mais bon…

JE lui demande donc si elle aura quelqu’un chez elle avec sa belle-mère. J’ai cru comprendre que son frère l’adorait. De ce que j’ai pu en voir il est gentil… Un peu trop à mon gout peut être… À moins que ça ne soit notre rencontre qui me rend si peu objectif … bref. Son père aussi l’adore. Mais ça n’est pas très étonnant! S'il ne l’aimait pas pourquoi l’accueillir chez lui? Après tout elle n’est qu’une enfant illégitime si on prend les vieilles règles en compte et en plus sang mêlé. Bref. Pour ce qui d'Aurora… Je sais qu’elle cris sur tous les toits détester sa soeur! Je sais qu’elle n’aime pas qu'on accorde de l'attention à Cassi, mais je reste convaincu qu’au fond elle s’est attaché à sa soeur! Enfin tres au fond certains jours mais quand même.

Orion brûlé ma tante? J’aime bien l’idée! Mais j’imagine aussi son regard en voyant que je n’ouvrais pas la bouche pour défendre ma soeur alors que je lui ai sauté dessus pour une simple danse avec elle. À moins qu’il ne soit un peu plus réfléchi que sa soeur j’imagine facilement que j’aurais eu ma place sur ce bucher…

-Oui et moi avec. Je doute qu’il ait compris le profil bas du début du repas.

Je ne connais pas extrêmement bien Orion. En fait j’ai depuis notre rencontre un peu tentée de l’éviter. Pourquoi? J’ignore ce qu’il sait de ma relation avec Aurora et comment dire… J’ignore ce qu’il en pensait. Mais je sais qu’il risquerait de ne pas aimer me voir maintenant tourner autour de Cassi. Moi je n’aimerais pas ce genre de situation si j’avais eu deux petites soeurs! Je n’aimerais pas non plus voir un mec tourner autour d’une amie à Agy, Kath par exemple, et ensuite lui tourner autour. Je pense donc que lorsqu’il s’agit de deux soeurs ça doit encore moins se faire. Si j’ai confiance en Aurora je dois reconnaitre que je ne sais pas si elle me défendrait face à son frère! Bref le plus simple reste encore de l’éviter quand c’est possible et de rester très sympathique et poli quand je suis obligé de le voir. Je ne veux pas créer un scandale avec un sang pur dans ce genre de soirée!

Elle me précise ensuite que son père doit surement être chez elle. Je soupir de soulagement. Si elle arrive à rentrer sans encombre chez elle alors elle sera protégée. Mais je lui demande quand même si Aurora sera chez elle.

- Oui je crois qu’on peut dire qu’on est amis en effet… Pour ce qui est de bons… Disons que ça dépend de l’humeur de ta soeur essentiellement…

JE lui dis que j’aurais put lui passé un mot de ma part pour Aurora et alors elle me répond qu'Aurora ne défendra jamais Cassi face à sa mère. Elle me dépeint un tableau assez noir de mon amie ne fait. Je sais bien sûr qu’elle n’est pas innocente loin de là mais pourtant je trouve pas vraiment juste ce que dit Cassi.

- Je pense que tu trompes beaucoup sur Aurora… Elle est loin d’être parfaite je le reconnais… Mais personne ne l’est. TA soeur a ses qualités! Et je ne la vois pas réagir comme ça ce soir… Sans compter que ta soeur aime le sport… Les défis. Gagner sans combat ne l’intéresse pas. Cassi je reste persuadé qu'Aurora ne t’enfoncerait pas si elle ne te voyait pas assez forte pour le supporteur et te battre. C’est un point qu’on a en commun elle et moi. On aime les défis mais on n’attaque jamais quelqu’un sans défense.

Bon ok quand je parle attaque pour moi je fais référence à drague et attaque pour Aurora signifie coup bas et mesquin! Mais dans le fond ça revient au même. Cassi a beau ne plus pleurer. On ne va pas se mentir ça se voit comme le nez au milieu de la figure que ça va pas… Je ne dis pas qu'Aurora serait du genre à défendre de sa propre mère mais je pense sincèrement qu’elle ferait au moins en sorte de ne pas en rajouter une couche.

-En plus Aurora a un vrai sens de la famille… J’en sais quelque chose.

Je ne dirais jamais plus sur ce sujet car je risquais de perdre mon amie à jamais mais… Il a bien fallu à un moment qu’elle apprenne que je draguais sa soeur. Outre la première crise de jalousie que j’ai dut affronté et peut-être les deux ou trois suivantes… car aurora a vraiment du mal avec le fait qu’une personne qu’elle aime s’intéresse de près ou de loin à Cassi, j’ai dû aussi affronter la leçon de morale sur ce que je pouvais faire ou pas… Par exemple si j’ai le droit de draguer jusqu’à la faire craquer il est hors de question que j’attende qu’elle tombe raide dingue amoureuse pour la jeter sans une once de remords comme je l’ai pourtant fait à d'autres. J’ai dû lui promettre que si je n’envisageais rien de sérieux j’allais pour autant respecter le plus possible sa soeur… Enfin on n'a pas eu une réunion non plus ou on a parler ouvertement de tout ça… Mais disons qu’elle a su me le faire comprendre… Me précisant qu’elle en supporterait pas de voir Orion toujours à consoler Cassi et qu’elle ne donnait pas cher de ma peau si Orion l’apprenait ce qui du coup mettrait fin à notre amitié… Une manière bien à elle de me dire qu’elle n’approuverait pas… Passons.

CAssi est passé à autre chose et me demande pour moi si ça va aller.

-Oh tu sais j’en ai connu d'autres;…

Je suis quand même un peu tendu car jusque-là si j’ai connu d'autres colère de mes parents je crois que je n’en ai jamais connu d’aussi puissante.

-Tu ne m’as pas attiré les ennuis… Je me les suis attiré tout seul comme un grand… Bon c’est vrai que tu les avais déjà bien mis en colère en répondant; ... (je souris en disant cela) mais au fond… Moi j’aurais pu choisir de n’avoir aucun souci… C’est pour ça d’ailleurs que mes parents ne me pardonneront pas cette soirée de sitôt. Si encore j’avais agi dans le but de protégé Agy… J’aurais eu des ennuis mais ils auraient lâché assez vite l’affaire. Mais pour toi… Enfin inutile de se faire du souci avant l’heure! On verra bien ce que je vais avoir comme punition en rentrant.

Je regarde sa main sur mon bras. Tient son syndrome du super héros voudrait-il re faire surfasse?

- S'ils me laissent partir ça tiendra du miracle… Mais je prends note que tu me devras un rendez-vous si je viens! Attention je ne supporte pas qu’on ne tienne pas parole! Te voilà prévenue!

Je soupir un peu. Le temps passe ce soir et je songe qu’à un moment les adultes viendront forcément nous chercher.

Leo et Cassi échangèrent avec attendrissement sur leur relation avec Kath, lancés par le cadeau touchant de la petite fille. Leo avoua pourtant qu’au départ, il la trouvait absolument exaspérante, mais qu’il avait fini par s’attacher à elle. En même temps, comment ne pas apprécier cette petite puce ? Cassi repensa à la façon dont elle avait perçu Leo au départ, et à la façon dont il l’avait suprise aujourd’hui. Sous ses airs de dragueur bravache, il était vraiment quelqu’un de bien. Il accueillit sa remarque d’un sourire, comprenant peut-être qu’elle faisait aussi allusion à lui.

La conversation se poursuivit sur les petits, et en arrivant finalement sur l’utilisation de la magie en dehors de Poudlard - puisque la baguette de Cassi était toujours dans sa veste, et qu’elle ne pouvait donc pas réparer la poupée offerte par Kath. Leo lui expliqua alors, à sa grande surprise, que la magie était interdite pour tous les mineurs en dehors de Poudlard, et pas juste ceux qui vivaient chez les moldus… Oups. Depuis le début, suivant l’influence d’Aurora, elle avait fait deux poids deux mesures : magie à Londres - de petits sorts inoffensifs dans sa chambre, après tout il fallait bien réviser, non ? - et zéro sorts à Llangynidr. Visiblement, elle s’était trompée. C’était un peu tard pour l’apprendre, mais mieux vaut tard que jamais, non ?

Lorsqu’elle accusa sa demi-soeur, Leo éclata de rire, avant d’ironiser sur le respect “exemplaire” des règles démontré par Aurora. Cassi rit à son tour. Elle reconnaissait qu’elle n’était elle-même pas exemplaire au niveau des règles, mais c’était toujours pour la bonne cause. Elle avait eu une conversation là-dessus avec Sam, le fils des voisins de sa mère - un grand geek très accueillant d’une vingtaine d’années, fan de jeu de rôle, qui l’avait invitée quelques fois à une partie quand il lui manquait un joueur - et il avait un nom pour ça : chaotic good. Apparemment, il n’était pas du tout incohérent d’être très gentil et bienveillant mais de considérer que les règles méritaient d’être contournées quand elles causaient du tort à autrui.

Aurora, elle, jouait dans une autre catégorie. Aux yeux de Cassi, sa demi-soeur se croyait mieux que tout et tout le monde, considérait que les règles étaient faites pour les autres - les gens qui “ne lui arrivaient pas à la cheville” - les inférieurs comme aurait dit Cressida - et qu’elle avait le droit de faire ses propres règles pour son amusement… Un beau bordel pour une fille qui voulait devenir ministre de la magie. Clairement, Cassi ne pouvait jamais laisser sa demi-soeur arriver à ses fins…

Visiblement, Leo avait pour habitude de faire les quatre cent coups avec Aurora. Ils semblaient bien plus proches que ce qu’elle avait cru au premier abord.

Ils changèrent ensuite de sujet - elle n’allait quand même pas passer la soirée à parler d’elle - et la conversation arriva finalement sur leur rencontre aux trois balais. Leo avoua qu’il ne s’était moqué d’elle que pour la dissuader de s’impliquer et le laisser se venger seul. En retour, Cassi lui confia qu’elle l’avait prit très personnellement, et lui demanda finalement son aide pour entrainer Kath. Il accepta d’une façon mitigée, en soulignant qu’il n’était pas certain d’obtenir l’autorisation. Elle devait voir avec Kath pour arranger ça.

En attendant, ils devraient veiller sur la fillette. Cassi précisa leur avantage, sa familiarité avec les lieux, et Leo reprit en lui demandant si elle serait heureuse d’y retourner, et en disant qu’il serait heureux de découvrir les lieux.
Heureuse d’y retourner ? Cassi repensa à son début d’été au Pays de Galles, chez sa mère. Llangynidr avait toujours été son havre, son refuge, mais désormais, sa mère était aux abonnés absents et un intrus avait envahi sa maison - le moldu le plus crétin qu’elle aie jamais rencontré. Heureusement, la venue d’Opal avait vraiment changé la donne, et le reste de son séjour avait été génial - et lui avait rappelé toutes les raisons pour lesquelles elle aimait tant son village natal.

Et puis, ce n’était pas à Llangynidr qu’ils allaient - pas de Brad en vue, donc - mais dans une autre ville de sa terre natale. Les anglais avaient plein de clichés sur le Pays de Galles - une langue imprononçable, de la pluie et des moutons à perte de vue, et une nourriture étrange - mais ce n’était rien que des clichés. Les crembogs, ou gateaux gallois, étaient meilleurs que tous les scones du monde, et les vues étaient si belles qu’elles en étaient parfois presque mystiques - surtout quand le brouillard se levait. Cassi aimait la terre de ses ancêtres avec passion, et était bien plus fière de ses racines galloises que de la lignée de sang-pur dont elle était issue - sans en être véritablement une elle-même.

Elle adorerait faire voir tout cela à Leo. Elle allait reprendre, mais le regard du jeune homme s’assombrit soudain, et elle réalisa qu’il ne serait peut-être pas du voyage, après cette soirée. Elle allait lui offrir une parole réconfortante, lorsqu’il reprit, presque dans un sursaut, en lui demandant si elle aurait du renfort chez elle ce soir.

Cassi souligna qu’Orion n’était pas là, et qu’il aurait réagi d’une façon pour le moins… violente, s’il avait assisté à la scène. Cassi vit l’amusement se dessiner brièvement dans les yeux de Leo, remplacé rapidement par quelque chose de plus négatif. Leo reprit en disant qu’il l’aurait sans doute brûlé avec pour son inaction. La jeune fille secoua la tête.
- Tu ne connais pas Orion. Il t’aurait sans doute pris à part et expliqué sa façon de penser - il aurait peut-être même fallu qu’il se calme avant de t’écouter au lieu de t’engueuler - mais il ne s’en serait pas pris à toi. Pour lui, il y a une grande différence entre la cruauté et l’inaction. En plus, tu t’es décidé au final, et je pense que s’il le savait, il te serait reconnaissant d’avoir pris ma défense.
Ca ressemblait un peu à ce qu’elle lui avait dit plus tôt, mais ça n’avait rien d’étonnant. Orion et Cassi avait énormément de points communs, car elle avait grandi en le prenant pour modèle. Mais là où Orion était une tête brûlée qui fonçait dans l’action dès qu’il voyait une injustice, bien souvent en employant la force - ce qui lui avait valu sa place à Gryffondor - Cassi, elle, stratégisait, faisait des plans, cherchait la faille dans toute situation - et c’était sans doute ça qui l’avait envoyée à Serdaigle, plutôt qu’à Gryffondor ou à Poufsouffle.

Orion était à l’étranger, mais heureusement, son père serait là, et si Alastair Borealis l’engueulerait sûrement en prenant le parti de sa belle-mère, sa présence garantissait aussi la sécurité de la jeune fille. Il dirait à sa belle-mère qu’elle n’était qu’une enfant, que tout cela était dur pour elle. Au pire, il lui demanderait de s’excuser, elle se forcerait à faire sortir les mots - qui passeraient comme une couleuvre dans sa gorge - et on en parlerait plus. C’était plutôt pour Leo qu’elle s’inquétait.

Il lui demanda également si Aurora était là, et elle voulut savoir s’ils étaient bons amis. La réponse de Leo la fit rire. “Amis selon son humeur” semblait définir la plupart des relations d’Aurora - c’était par exemple ce que Cassi avait pu observer en la voyant interagir avec son amie Carla. Leo ajouta qu’il aurait pu passer un mot pour Aurora, et Cassi lui soutint qu’elle n’aurait jamais pris sa défense, en développant un peu sur leur relation.

Ne partageant visiblement pas son avis, Leo prit la défense d’Aurora. Les seules qualités que Cassi pouvait prêter à Aurora étaient qu’elle était travailleuse, ambitieuse, déterminée savait s’exprimer en public… Des qualités intellectuelles plus que sociales, donc. Elle le laissa continuer avec une moue sceptique, totalement inconsciente des autres qualités d’Aurora - sa loyauté, son humour, son courage…

En revanche, elle ne pouvait qu’approuver, avec le recul, la suite de sa phrase. Aurora n’aimait pas les proies faciles, c’était certain. D’ailleurs, si elle pouvait parfois se montrer peste avec les gens, Cassi ne l’avait jamais vue s’en prendre à un petit. Et, contrairement à Cressida, qui semblait toujours chercher les moindres moments de faiblesse, Aurora semblait l’attaquer… quand elle avait la patate ? Presque comme si Cassi ne méritait pas son attention quand elle n’était pas en forme, mais si elle allait bien, alors sa demi-soeur cherchait à la descendre.
- En fait, je crois que je vois ce que tu veux dire… reprit Cassi.
Il avait raison : elle n’aurait peut-être pas pris sa défense, mais ne serait pas intervenue.

Cela dit, elle aurait peut-être tenu tête à Seraphina lorsque celle-ci lui avait jeté son sort. Un jour, en première année, Cassi se souvenait de l’avoir entendue dire à un sale type de deuxième année - face auquel Cassi s’était interposée pour défendre quelqu’un d’autre - : “- Personne ne pointe sa baguette sur ma soeur, sauf moi. Compris, face de murlap ?”
Justement, Leo reprenait sur le sens de la famille de sa demi-soeur.
- Tu n’as pas tort… répondit-elle. Mais Cressida est aussi de sa famille, et je sais où va sa loyauté… J’aimerais juste comprendre ce que je lui ai fait… Elle ne parlait plus de Cressida - qui était irrécupérable - mais bien d’Aurora… Après tout, au tout début, elles s’étaient vraiment bien entendues, et puis du jour au lendemain, vers Noël, l’attitude d’Aurora avait changé…

Cassi s’inquétait toujours pour Leo, et lui retourna donc sa question. S’il souhaitait la rassurer avec ses paroles évasives, ce fut plutôt le contraire qui se produisit. Si les parents de Leo étaient déjà si terribles par nature, qu’est-ce que ça allait être ce soir ? La jeune fille s’excusa pour les ennuis qu’elle lui avait attirés, et Leo protesta, en soulignant qu’il avait fait ses propres choix… Néanmoins, c’était bien pour avoir pris sa défense à elle qu’il allait avoir des ennuis.

Cassi posa une main réconfortante sur le bras de Leo. Elle ne fut pas certaine si ce qu’elle voyait dans son regard était ou non de l’amusement, mais elle reprit quand même la parole, cherchant à le réconforter un peu en lui proposant une visite, si jamais il pouvait venir. Leo souligna ce problème, mais accepta tout de même, en disant qu’elle lui devrait un rendez-vous si il venait.

Un rendez-vous ? C’était précis, comme formulation, quand même. Mais l’hésitation de la jeune fille ne dura pas longtemps.
Le Leo qui se tenait devant elle n’était pas le Leo lourdingue des trois balais, ou du couloir devant le cours de divination. Il était prévenant, attentionné, protecteur - et elle comprenait maintenant pourquoi Kath l’appréciait.

Et puis, un rendez-vous ne l’engageait à rien. “Un rendez-vous”, ce n’était pas “sortir ensemble”. Et ça ne l’engageait pas non plus à l’embrasser ni rien. C’était juste une sortie en tête à tête pour faire mieux connaissance. Et elle avait vraiment envie d’apprendre à mieux connaître ce qui lui semblait être “le vrai Leo”. Pourquoi pas, après tout.
- Sans faute reprit-elle. Je t’emmènerai, on se fera un truc sympa !

Elle se rappela juste à temps qu’elle était sensée sortir avec Opal. Elle avait l’impression que, si elle lui expliquait maintenant, elle allait compliquer une soirée qui l’était déjà bien trop.
- Enfin, reprit-elle, un rendez-vous amical, hein. reprit-elle dans un léger gloussement nerveux, à la fois causé par la stupéfaction devant les extrémités auxquelles l’entrainaient ses plans foireux, et aussi, il fallait bien dire, par la fatigue qui la gagnait. Si elle avait été 100% honnête avec elle-même, elle y aurait aussi lu un certain trouble à l'idée d'un rendez-vous avec Leo.

Leo soupira, et son regard glissa légèrement vers la maison.
- Tu crois qu’il faudrait qu’on se casse avant qu’ils sortent ? demanda Cassi, hésitante.
Elle aurait donné n’importe quoi pour ne pas faire un trajet seule avec Cressida après la soirée qui venait de se dérouler. Là, elle ne la raterait pas, elle le savait. Et Cassi n’avait plus la force d’affronter sa belle-mère. Elle ne l’avait jamais crainte, mais ce soir, elle était tétanisée. Si encore elle avait eu sa baguette - et elle aurait fait de la magie pour se défendre s’il l’avait fallu, interdit ou pas - mais elle ne savait pas quand elle la récupèrerait.
- Je… Mon père sera à la maison, mais ce n’est pas comme s’il venait nous chercher…

Notre conversation dérivée vers le voyage qui nous attendait en théorie. Ainsi si mes parents me laissaient encore sortir de chez moi on se retrouverait dans un lieu que Cassi connaît par coeur. Pour ma part je n’étais jamais aller au pays de Galles. En réalité je n’avais beaucoup quitté mon pays natal! Sauf peut être pour des réunions de sorciers ou encore pour Poudlard. Mais jamais beaucoup voyagé sinon. Mes parents avaient autre chose à faire que de nous emmener avec eux quand ils partaient! Ils nous laissaient souvent aux nurses ou à nos grands-parents quand ceux-ci étaient là. Une fois même on a vécu ici pendant un mois entier! Je vous dis pas l’horreur pour supporter cette tante mais l’avantage c’est que, comme nos parents, elle n’avait que peu de temps à nous accorder alors elle a fait appel à nos nurses pour le plus gros du travail. Mais bon ce mois avait quand même été un peu galère!

Mais parler du voyage me ramène inexorablement a ce soir et ce que j’allais subir pour m’être rebellé et du coup au fait qu’on allait bien devoir les affronter à un moment donner. J’en profite pour lui demander si elle a de l’aide chez elle et elle me parle de son frère. Bien sûr il n’est pas là! S'il avait été là alors sa belle-mère n’aurait rien put faire. Elle me fait remarquer que je ne connais pas Orion. Elle n’a pas tout à faire tort. Je ne connais que peu Orion. Je l’ai croisé l'été dernier. En réalité je suis même un peu soulagé de ne pas mieux le connaitre pour le moment. Pourquoi? La raison est simple. J’ai séduit la première de ses petites soeurs et là je tente d’avoir la seconde! Je viens de plus de laisser sa soeur se faire humilier une bonne partie de la soirée avant de me décider très tard à agir! Que voulez-vous. Bref elle m’explique qu’il n’est pas comme je le pense mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il n’aurait pas vraiment approuvé mon comportement de ce soir uniquement parce que a sa place je ne l’aurais pas accepté. Si ma soeur avait eu un ami qui se serait montré aussi lâche envers elle que moi ce soir je l’aurais maudit! Je suis du genre à penser que tous les sacrifices sont bons pour ma petite soeur et je pense qu’Orion est bien du genre.

-Mais s'il intervient avant qu’un quart de ce qui se passe n’ai lieu alors il ne me voit pas agir…

Je souris un peu en disant cela. Même dans cette situation je ne peux m’empêcher de faire de l’esprit pour avoir le dernier mot. Je suis peu être vraiment une tete à claque en fait! Bon évidemment là je plaisante. Mais bon que voulez-vous… Si je ne suis pas fier de moi ce soir je sais aussi que je ne pouvais pas réagir avant. Pas s'il me restait une petite chance de me sauver et de sauver surtout mon frère et ma soeur.

Mais il n’est plus temps de penser à ça. Il est surtout temps de penser à comment gérer la suite des évènements. Avec des si on refait le monde. Elle m’apprend que son père serait là. Une bonne chose déjà. Et je lui demande pour sa soeur. Si Aurora et Cassi ne s’aiment pas il s’avère que moi j’aime bien les deux… Et surtout Aurora est quand même une super amie si ce n’est une de mes meilleures amie. J’ai confiance en elle. Peut-être à tort. Du moins si on en croit le tableau que me dépeint Cassi mais… Si elles sont différentes elle se ressemble aussi sur bien des points et … Les deux ont tellement de ressentiment l’une envers l’autre qu’elles n’arrivent pas à se voir pour vrai!

Quand je l’entendis me parler de sa soeur je ne peux m’empêcher de prendre la défense de mon amie. Je n’aime pas qu’on ne voie en elle que les défauts. Elle est souvent jugée trop durement je trouve. Elle est aussi gentille (quand on sait comment lui parler) loyal, drôle et courageuse! Mais bon autant parler à un mur j’ai le sentiment. Alors je finis par lui dire ce qui fait que même si elle peut être peste envers quelqu’un elle garde quand même mon respect. Jamais au grand jamais Aurora ne s’attaquera à quelqu'un qui n’est pas en mesure de se défendre! et visiblement cet argument fait mouche puisqu’elle m’avoue voir ce que je dis! Cependant même si je viens de la défendre je suis quand même soulagé qu’elle n’est pas été présente ce soir. Si j’ai eu du mal à faire taire mon frère je n’ose imaginer comment il aurait été dur de faire taire Aurora…

-Cressida est sa mère… Mais ne pense pas qu’elle la suit aveuglément. Aurora ne suit personne aveuglement. Par contre Aurora sait bien faire croire ce qu’elle veut… Donc si elle veut être dans les bonnes grâces de sa mère elle sait comment agir pour. Tu sais même si tu vas pas aimer ce que je vais te dire… En espérant quand même que tu arrives à garder en tete que je ne t’insulte pas du tout, vous vous ressemblez plus que vous ne le voulez et je pense qu’une grande partie de vos disputes viennent de là...; Après je ne peut que supposer… Aurora n’est pas du genre encore une fois à dire ce qu’elle ne veut pas dire… Mais un jour vous arriverez peut-être à vous comprendre.

Quand elle s’inquiète pour moi je tente vainement de la rassurer. J’ai déjà été meilleur acteur mais la réalité c’est que je n’étais pas tranquille par ce qu’il allait se passer. Sauf que bien sûr je ne pouvais pas lui raconter que j’allais me faire violemment punir avec un ou deux sort cuisant à la clé… Confiner dans ma chambre x temps sans possibilités de rien faire d’autre que de regarder par la fenêtre en attendant que le temps passe. Je souris cependant à sa main sur mon bras. Elle est mignonne à vouloir me réconforter alors qu’elle est autant dans la merde que moi! Pour le faire elle me promet de me faire visiter le coin. Chouette un rendez-vous! Je ne peux m’empêcher de lui faire remarquer et alors un sourire malicieux se dessine sur mon visage quand je la vois rougir à ses mots. Quelque chose me dit qu’elle ne s’attendait pas à ce terme. Aurais-je marqué plus de points que je ne le pensais en la sauvant ce soir? Bon je ne tenterais rien ce soir car ça serait surement abuser d’elle mais je note au fond de mon esprit que oui j’ai peut-être marqué un bon point à exploiter plus tard! Et je rigolais plus franchement quand elle précisa un rendez-vous amical. Oui bon le prochain serait peut-être amical mais bientôt j’en aurais un de bien plus qu’amical je suis sure!

- Soit un rendez-vous amical! On ne voudrait pas froisser un certain nombre de personnes…

JE ne peux retenir un clin d’oeil. Non je ne la drague pas...; JE la taquine ce n’est pas tout à fait pareil quand même oui?

Je regarde a nouveau la maison et je soupire. Je sais qu’ils ne vont plus tarder. A l’heure qu’il est ils ont surement retourné la baraque et maintenant une partie du jardin. Il ne nous reste plus beaucoup de temps. Je suis encore en train de penser a ça quand elle reprend la parole pour de demander si on doit fuir>. JE grimace un peu. D’un je ne vais pas fuir sans mon frère et ma soeur… même pour rentrer chez moi et de deux ça ne ferait qu’empirer les choses. On ne peut pas échapper aux remontrance on doit assumer.

-Non… Je ne voit pas comment on peut faire une chose pareil. Je t’aurais bien ramené mais en l’état actuel des choses on signerait tout simplement notre arrêt de mort. Puis je ne peux pas laisser Agy et Al rentrer seuls avec mes parents. Je n’en ai pas le droit.

Je me sentais mal...; Mal à l’idée d’affronter mes parents et mal à l'idée de la laisser se débrouiller seule.

-Peut-être après tout qu’elle se contiendra pour que ton père ne remarque pas en te voyant rentrer ce qui s’est passé …

Je disais cela sans vraiment y croire. Mais je ne savais pas comment lui venir en aide là de suite. Je lui passais le bras sur les épaules pour la réconforter.

-Si on avait été chez moi plutôt qu’ici on aurait pu utiliser mon hibou pour un hibou express a ton père… Pourquoi je n’ai jamais Clio quand j’en ai besoin… Inutile je suppose de demander le sien à ma tante…

Avec tous les risques qu’il avait pris pour la protéger, Leo s’inquiétait encore de sa sécurité. C’était vraiment touchant. Elle le rassura et lui parla un peu de sa famille, et surtout d’Orion, son grand-frère. Pour faire de l’humour, Leo pinailla sur les détails de leur scénario hypothétique
Bon, en théorie, il n’avait pas tort. Cassi secoua la tête avec un certain amusement.
- Tu as compris ce que je veux dire, non ? S’il savait, il apprécierait.
Mais bien entendu, il ne saurait jamais. Elle ne pourrait jamais avouer à son demi-frère la torture psychologique à laquelle la soumettait sa belle-mère. Il aurait encore été capable de finir à Azkaban pour avoir tué sa propre mère, cette andouille, s’il avait su.

Ils parlèrent ensuite d’Aurora, et Cassi soutint qu’elle l’aurait probablement enfoncée davantage, mais Leo la défendit. Même lorsqu’il l’eut convaincue que sa demi-soeur ne l’aurait pas frappée alors qu’elle était déjà à terre, il insista. Visiblement, il tenait beaucoup à elle. Il amena son propos avec des pincettes, craignant visiblement de l’offenser, puis affirma qu’elles se ressemblaient beaucoup, et que c’était à ces yeux une source majeure de leurs conflits. Cassi haussa un sourcil. Est-ce qu’elles se ressemblaient vraiment ?

Petite, lorsqu’elle avait débarqué au manoir Borealis avec ses grands yeux curieux d’enfant, elle avait tant admiré Aurora. Elle aurait donné n’importe quoi pour lui ressembler - après tout, du haut de ses huit ans, Aurora était déjà jolie, élégante, charismatique et absolument brillante. Au début, elle était même super gentille avec elle. Mais tout avait basculé quelques mois plus tard… pourquoi, au juste ? Cassi ne l’avait jamais su.

Mais même aujourd’hui, Cassi pouvait reconnaitre à Aurora des qualités certaines, et admirait toujours sa persévérance. Et puis, visiblement, elle savait choisir ses amis - Leo en était la preuve - et gagner leur loyauté.
Cassi n’était pas prête pour autant à faire des concessions quand à leur relation - dont elle jugeait sa demi-soeur responsable - mais elle allait y réfléchir, c’était certain.
Alors, elle hocha simplement la tête, sans trop savoir quoi répondre à cette analyse pleine de finesse, mais encore difficile à appréhender.

Elle s’inquiéta à son tour des perspectives de Leo, et la conversation dévia sur le voyage scolaire. Elle lui offrit de lui faire visiter le coin, puisqu’ils allaient visiter son pays natal, et il en conclut qu’elle lui devait un rendez-vous. Elle le rectifia, précisant qu’il s’agirait d’un rendez-vous amical.
- Sois gentil avec Opal, s’il te plait. Elle compte énormément pour moi. reprit Cassi.
Opal ne pouvait pas lutter contre sa jalousie maladive, elle ne le savait que trop bien. Son amie devenait facilement anxieuse lorsque ses proches se rapprochaient d’autres personnes. Elle avait foutu un beau bordel en lui demandant de se faire passer pour sa copine, pas vrai ?

Leo regarda la maison en soupirant, et Cassi suggéra qu’ils se s’esquivent en douce. Leo rejeta immédiatement cette idée. C’était vrai qu’elle avait, un moment, oublié son frère et sa soeur. Bien sûr qu’il ne pouvait pas les abandonner…
- Pardon, c’était vraiment débile.
Elle avait beau être rongée par la trouille, Cassi refusait d’être égoïste - pas quand la sécurité d’enfants était en jeu.

Leo suggéra que sa belle-mère se contiendrait peut-être, pour se couvrir auprès de son père, et Cassi lâcha un rire sec.
- Cressida ? Tu veux rire ? Elle m’écorcherait vive qu’elle trouverait encore le moyen de dire que je l’ai attaquée comme une hystérique et qu’elle n’a fait que se défendre…

Il lui passa alors un bras réconfortant autour des épaules, et Cassi se laissa à nouveau aller dans son étreinte, se détendant immédiatement. Elle se rapprocha, appuyant sa tête contre sa joue.
Il expliqua ensuite qu’il n’avait, bien sûr, pas son hibou, et ne pouvait pas demander à sa tante. Cassi pouffa doucement.
- Je crois que les yeux lui sortiraient littéralement de la tête.

Soudain, une voix masculine, chargée d’inquiétude, résonna au loin, dans la direction de la maison.
- Cassi ! Cassi, tu m’entends ? Leopold ! Cassi !
La mâchoire de la jeune fille se décrocha un peu, et elle ouvrit de grands yeux stupéfaits.
- C’est… c’est mon père !
Le soulagement se dessina sur ses traits alors qu’elle comprenait ce que cela signifiait.
- C’est mon père !

Les voix commençaient à se rapprocher, ils n’avaient plus très longtemps.
Cassi se redressa, et déposa sur la joue de Leo un baiser léger comme une plume. La gratitude scintillait dans ses yeux verts.
- Merci, vraiment Leo ! Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans toi…
Elle hésita soudain sur la marche à suivre.
- Et maintenant, on fait quoi ? On se sépare ? On y va ?
Elle allait se lever, mais Leo la retint. Elle s’installa donc, toutefois à une distance raisonnable de lui.

C’est alors qu’elle vit la grosse trainée de mascara noir et de fard rose sur le t-shirt de Leo.
- Leo, ta veste ! chuchota-t-elle en indiquant la tâche, avec un air désolé.

Et là, une fois qu’ils étaient présentables (du moins Leo, vu que le visage de Cassi était toujours bouffi de larmes, mais en tout cas à distance correcte, ayant l’air d’avoir parlé et rien de plus) les adultes arrivèrent.
Le père de Cassi avait sa veste à la main, et elle voyait la bosse de la baguette dans sa poche. Ouf !
- Cassi ! s’exclama son père en la prenant dans ses bras. J’étais fou d’inquiétude !
Il s’écarta ensuite et la regarda d’un air sévère, plus que jamais. Bon, il avait décidé de la traiter comme une petite fille qui avait fait une bêtise, même si elle était presque majeure. Franchement, c’était probablement le meilleur sort qu’elle puisse espérer.
- On en reparlera à la maison. ajouta-t-il.
La douceur s’était envolée de sa voix, et elle savait qu’elle allait prendre un savon, mais aussi qu’elle s’en tirerait plutôt bien, somme toute. Malheureusement, ce n’était pas le cas de Leo…

Il se confondit en excuse auprès des Rookwood, pendant que Cassi enfilait enfin la veste qu’il lui avait rendue. Une fois les au revoirs et la discussion terminés, son père la ramena à la maison en transplanant.

Quand je parlais de gener certaines personnes que l’on connaissait bien en vérité je ne parlais pas d'Opal. Le fait est que je ne pensais que très peu à elle dans un moment comme celui-là. Je voulais plutôt faire référence à nos familles. Je doute que mes parents voient d’un bon oeil que j’aie un rendez-vous un vrai avec Cassi. Sa belle-mère aussi! Je ne suis même pas sûre qu'Aurora le prendrait bien. Bref ça serait foutre un vrai bordel dans nos vies quoi. Est-ce que pour autant ça va me freiner? Non jamais. Je ferais juste en sorte qu’ils ne l’apprennent pas. Après tout ce n’est pas comme si je voulais l’épouser non plus.

-Je ne l’agresserais pas si c’est ce que tu voulais m’entendre dire… Mais je ne pensais pas à elle. Je faisais plus références aux charmantes personnes nous cherchant à l'heure actuelle et qui verraient je pense leur pire cauchemar se réalisaient si on ne parlait pas de rendez-vous amical…

Je gardais pour moi le fait qu'embêter Opal ne faisait qu’ajouter du plaisir à la séduire.

On enchainait sur la meilleure manière d’agir pour au moins survivre à ce qui nous attendaient. Je refusais tout net d’abandonner mon frère et ma soeur et elle le compris assez vite. Il était aussi exclu de demander à ma tante son hibou pour contacter le père de Cassi. Comment faire alors? On était là tous les deux. Je l’avais repris contre moi et elle avait posé sa tete sur ma joue. Il fallait trouver une solution. Je ne pensais même pas à la tête que ferait ma mère si elle me trouvait dans cette position avec un sang mêlé.

Soudain une voix nous appelle. Mon premier réflexe est de me figer sur place. Qui nous appelle? Je ne connais pas cette voix d’homme. Et a moins que ma tante n’est épousée secrètement un homme le seul présent à la soirée était mon père. J’aurais reconnu sa voix et là ce n’est pas le cas. Par instinct mon bras se resserre sur Cassi. Qui nous cherche?

Cassi répond à ma question avant même que je ne la pose. Son père?! Mais comment? Qu’est-ce qu'il fout ici? Je la regarde sans vraiment comprendre. C’est alors qu’elle se redresse et se décolle de moi. JE la regarde toujours sans trop savoir à quoi m’attendre. Et alors Cassi m’embrassa sur la joue. Hum chouette! Enfin sauf que c’est un peu comme le dernier baisé d’un homme mort et que sur la joue c’est peut-être un peu léger… Bref… Évidemment je n’ai pas vraiment le temps de penser à tout ça. Elle me demande si on doit bouger ou se séparer…

Je la rattrape alors et la tire légèrement vers moi. Le but est juste qu’elle comprenne qu’elle doit se rassoir.

-Ne bouge pas… Ils nous cherchent… Donc ils nous trouvent! ON va se rendre maintenant… Quitte à avoir des ennuis autant ne pas leur faire le plaisir d’une faiblesse en plus tu veux bien?

Oui je savais que si mes parents me voyaient revenir de moi-même ils verraient là une victoire et pour autant ça n’allait pas adoucir ma peine et comme Cassi m’a dit que tant que son père était là elle ne risquait rien… je voulais donc jouer jusqu’au bout. Je la vois quand même s’éloigner de moi. Et alors que j’allais lui demander si soudain je puais elle me fait remarquer la tache sur mon t-shirt suggérant de mettre ma veste par-dessus. Ni une ni deux je commençais par retirer mon t-shirt exposant de ce fait mon torse nu… Et par le mettre à l’envers ensuite. Puis enfin par-dessus je mis la veste qui cachait les coutures du t-shirt. Ainsi même si la veste bougeait quand je me relevais ou autres on ne verrait pas la tache.

Les adultes arrivèrent enfin… En tête le père de Cassi qui semblait assez inquiet. Que savait-il de ce qu’il s’était passé ce soir? Je restais en retrait sans me faire remarquer quand il serra dans ses bras Cassi. Il est vrai qu’elle ne risque rien avec lui. Même quand il prit son air sévère je savais que ça n’irait pas loin. Pour ma part je croisais uniquement le regard de mon père et déjà un frisson me parcourut. Mon père avait le regard distant et froid. Ma mère elle semblait déjà me voir mort. Rien dans leurs émotions n’aurait traduit autre chose que la haine froide qu’ils avaient pour moi en ce moment. Mon frère et ma soeur qui était derrière arrivèrent enfin et ma soeur se jette dans mes bras. J’eut à peine le temps de la serrer un instant que ma mère me l’arracha violemment .

-Ne la touche pas! Ne t’approche plus d’eux jusqu’à nouvel ordre. Je te promets que ton comportement de ce soir ne sera pas sans conséquence! On va te faire passer l’envie de recommencer!

Je ne pouvais rien dire. Je savais que j’étais foutu… Mon père m’attrapa par le col de la veste et me traina devant lui… Il me ramena sans ménagement à la maison. J’entendais ma soeur pleurer, mon frère tentait de la consoler mais je ne pus même pas leur adresser la parole. Quand je me retournais pour les voir ils avaient déjà transplané avec ma mère et quand je transplanais avec mon père je n’atterrit pas dans le salon comme d’ordinaire mais dans une chambre fermée à clé face à un homme humilié et fou de rage… La suite n’est pas faite pour être raconté…