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Après avoir reçu la réponse de Cassi à sa lettre, c’était avec joie et excitation qu’elle avait préparé le voyage en train avec ses parents. Elle ne passerait pas beaucoup de temps à la maison cet été, mais il serait plein de surprises et de nouveauté. Elle en était certaine. Elle avait donc tout préparé et ses parents l’avaient menée jusqu’à la gare tout en s’assurant qu’elle n’oublierait rien. Tout en lui rappelant que si quelque chose se passait, elle pouvait communiquer avec eux et qu’elle ne devait pas hésiter. Opal répondait avec le sourire qu’elle n’y manquerait pas. Une fois dans le train, elle put laisser ses pensées vagabonder vers tout ce qu’elle avait prévu pour les vacances et le sourire lui venait sans effort.

Le voyage dura plusieurs heures et elle avait eu deux changements de train à faire. Heureusement, tout s’était bien déroulé. Il n’y avait pas eu de retard et elle était maintenant en route pour la gare d’Abergavenny. Quelques minutes encore et elle y serait.

Lorsqu’elle descendit enfin du train, elle fut heureuse de pouvoir se dégourdir les jambes après ces heures de transport. Elle s’étira et attrapa sa valise sur pour courir sur le quai – se faisant rapidement réprimander par un employé – vers l’intérieur de la gare. Elle n’eut cependant pas le temps d’aller bien loin que déjà elle voyait Cassi l’attendre. Elle se dépêcha de la rejoindre avec de grands signes du bras et se jeta sur elle pour lui rendre son étreinte.

- Cassi! Je suis contente de te voir! Le voyage s’est bien passé. Un peu long vers la fin, mais ça va, ha ha!

Elle refusa gentiment l’aide proposé pour ses bagages, n’ayant qu’une valise à roulette facile à transporter et un sac qu’elle portait sur son dos. Elle pouvait s’en occuper sans problème. Sa mère l’avait aidé à faire sa valise et tout était placé à la perfection pour prendre le moins d’espace possible. Opal ne savait pas si elle allait réussir à faire aussi bien à son retour par contre. Mais ça n’avait aucune importance pour l’instant. Elle ne pensait qu’aux prochains jours avec Cassio et à quel point se serait amusant.

En route vers le stationnement, elle écouta avec attention les murmures de son amie qui lui expliqua grossièrement la situation dans laquelle elle vivait. Leur chauffeur était un moldu qui ne savait pas pour le monde magique. Était-ce le nouveau copain de sa mère ou le beau-frère dont elle avait parlé ? Opal avait l’habitude de cacher son identité sorcière auprès des moldus à Windermere, mais elle ne pouvait nier que ça ferait bizarre de passer deux semaines dans une maison sans magie. C’était tellement habituelle pour elle de rentrer et d’être entouré de sortilèges, baguette et plantes étranges. Ce serait particulier, c’était certain. Malgré tout, elle avait bien hâte de voir comment ça allait se dérouler. Note à elle-même : ranger sa baguette lorsqu’elles n’étaient pas que toutes les deux. Et puis, ça allait être marrant de se faire passer pour l’étudiante d’un pensionnat de surdoué. Elle s’en amusait déjà.

Arrivant près de la voiture, Opal posa ses sacs dans la valise et commenta au passage la vieille voiture avec amusement. L’automobile n’en était pas à ses premiers voyages, mais pourvu qu’elle les mène à bon port, c’était ce qui comptait. Elle se glissa par la suite sur le siège arrière et se pencha vers l’avant pour se présenter à leur chauffeur.

- Salut! Moi, c’est Opal, dit-elle d’une façon décontractée. Merci de nous ramener.

Et elle se laissa retomber sur le siège. Durant la route, elle gardait le regard rivé à l’extérieur, observant les paysages, posant quelques questions sur ce qu’il y avait dans le coin. Elle partagea aussi quelques anecdotes sur ses derniers jours à Windermere. Une sortie en famille jusqu’au lac, mais l’eau était encore trop froide pour se baigner. Emerald qui n’en pouvait plus d’attendre sa lettre pour l'école et qui ne parlait que de ça. Ou encore son père qui avait manqué une recette et avait passé la journée avec des taches colorées au visage. Bien entendu, elle omettait tout détail magique.

Lorsque la voiture se gara, Opal devait être la première à s’être jeté dehors pour observer de plus près l’endroit. Si la pluie lui coulait doucement sur la tête, ça ne la dérangeait pas un peu. Elle sentait les gouttes perlées ses cheveux, mais appréciait la fraicheur humide du coin. Elle attrapa rapidement ses bagages et suivit Cassi jusqu’à la chambre qu’elle lui avait préparée.

- Oh! C’est super joli! S’exclama-t-elle en posant un pied dans la pièce.

La Gryffondor posa ses sacs au pied du lit et entreprit de fouiner dans la chambre pour constater l’espace qu’il y avait et le rangement possible pour ses effets. C’était préparé avec soin et l’attention toucha Opal. Un grand sourire éclaira son visage et elle prit Cassi dans ses bras en répétant deux ou trois « Merci, merci! T’es la meilleure ! » Mais Opal n’avait pas l’intention de ranger ses valises tout de suite. Pas du tout. Il y avait bien plus intéressant à faire à l’instant.

- Je laisse ça là pour l’instant, commença-t-elle en pointant la valise et le sac. Tu me fais visiter ?

Curiosité et excitation brillait dans les pupilles de l’invitée qui n’attendait que de découvrir la maison où vivait son amie.

La visite commença vers les rideaux. Le regard curieux d’Opal suivit les mouvements de Cassiopeia alors que celle-ci lui révélait une porte-fenêtre donnant sur un petit balcon. De l’autre côté se trouvait la chambre de Cassi. Elles pouvaient donc passer d’une pièce à l’autre avec facilité et Opal s’imaginait déjà passé leurs fins de soirée à admirer la nuit du balcon. Elle reçut aussi l’autorisation de s’inviter dans la chambre de son amie lorsqu’elle le souhaitait. Elle hocha la tête, enjouée et suivie pour le reste de la visite.

Elle fut impressionnée par les peintures sur le plafond de la deuxième chambre. Elle demanda même si Cassi les avait elle-même peintes, mais apprit rapidement la raison et ce fut avec un sourire qu’elle les complimenta. La maison avait un style champêtre adorable avec ces napperons, ses rideaux en dentelles et les nombreux bibelots du salon. Elle jeta un coup d’œil rapide seulement au salon en voyant que Cassi n’y entrait pas. Probablement son demi-frère qui écoutait à haut volume la dissuada. Et Opal ne chercha pas à s’approcher non plus. Il ne donnait pas une impression très chaleureuse et lui parler semblait sans intérêt.

Elle continua de suivre Cassi, observant les tissus colorés qui jonchaient la table de la pièce suivante. Opal visitait avec la même curiosité qui lui était propre. Elle ne voulait laisser aucun détail lui échapper alors qu’elle se promenait de pièce en pièce. Finalement, elles se retrouvèrent dans la cuisine, ce qui mit fin à leur visite et Opal hocha la tête lentement en admirant l’endroit.

- C’est un bel endroit. C’est dommage que… (Elle baissa la voix pour être certaine que seule Cassi puisse l’entendre) tu t’y sentes en mauvaise compagnie.

D’un geste de la tête, elle désigna discrètement le salon où Brad ignorait totalement le monde qui l’entourait. Avoir un tel frère dans les pattes, Opal n’aurait sûrement pas trop apprécié non plus. Ce n’était que des impressions, mais il n’avait pas l’air super sympathique. Puis, elle se décida à accepter de manger un morceau.

- Je mangerais bien quelque chose, oui. Je n’avais rien avec moi pendant le trajet, j’ai un p’tit creux maintenant, je ne te le cache pas ! Et après, ce sera avec plaisir pour la visite du village.

Elle s’accota contre le comptoir tout en observant Cassi leur trouver un léger repas à se mettre sous la dent. En fait, elle était complètement prête à l’arrivée de la Gryffondor. La chambre, la visite, le gouter. Tout avait déjà été prévu avec précaution et Opal ne put que sourire avec affection. Si Opal pouvait changer les idées de son amie et s’amuser avec elle avant le voyage scolaire, elle allait considérer sa présence ici comme une réussite. La lettre qu’elle avait reçue de Cassi l’avait légèrement inquiétée. Elle ne voulait pas que ce soit une mauvaise ambiance chez sa mère. Ce l’était déjà chez son père. Opal avait bien l’intention d’en apprendre plus sur ce qui se passait dans la vie familiale de sa meilleure amie et d’être présente pour l’aider au besoin.

Elle mangea rapidement ce que lui offrit Cassi, tout en mentionnant que ça faisait un bien fou de se remplir l’estomac. Une fois la dernière bouchée engloutie, elle se leva et se dirigea à la course vers la chambre pour y attraper son sac. Elle le vida rapidement sur le lit — ne gardant que le nécessaire pour la journée — et le jeta sur son dos avant de retrouver son amie près de l’entrée.

- Je suis prête. Allons-y ! dit-elle avec la même excitation qui la gonflait depuis son arrivée au Pays de Galle.

Elle laissa Cassi guider le chemin comme elle ne savait pas de quel côté se trouvait le village et profita de la marche pour observer la fille en détail. Cassi avait l’air contente à l’instant. Peut-être que sa venue pouvait réellement l’aider un peu ? Si c’était le cas, Opal en était plus qu’heureuse. Et comme son amie avait l’air paisible à l’instant, elle hésitait à poser les questions qui lui brûlaient pourtant les lèvres. Devait-elle attendre plus tard et profiter du moment actuel pour s’amuser tout simplement ? En même temps, elle voulait interroger son amie tout de suite, pour savoir si tout allait réellement bien.

Finalement, la Gryffondor attendit qu’elles se soient éloignées à une bonne distance de la demeure pour ouvrir la bouche :

- Dis-moi... tu veux qu’on discute en chemin de ce que tu m’as écrit dans ta lettre ? À propos de ta famille et de celui qui squatte ton salon. Ou tu préfères attendre plus tard et te changer les idées pour tout de suite ?

Elle laissa un sourire rassurant paraître sur son visage. L’une ou l’autre des options lui convenait. Elle était là pour Cassi. Si celle-ci ne voulait pas se prendre la tête avec des problèmes à l’instant, Opal n’allait pas la bousculer. Elles pouvaient bien s’amuser pour le reste de la journée et discuter de sujets sérieux à leur retour. Ou si Cassi voulait lui en parler sans attendre, Opal se montrerait bien sûr à l’écoute.

Depuis son arrivée, Opal se sentait traitée comme une reine tant chaque détail avait été préparé avec soin. Cassiopeia avait pris en charge la visite de son amie avec le plus grand sérieux, lui offrant une hospitalité généreuse et agréable. Déjà qu’elle adorait passer du temps en compagnie de sa meilleure amie, la Serdaigle rendait maintenant les choses encore plus parfaites. Opal était touchée par l’attention qu’on lui accordait et le sourire ne pouvait pas quitter son visage une seconde. Il lui faudra faire bonne impression lorsque son amie visiterait Windermere. Pas question de la faire sentir moins bien accueillie qu’Opal se sentait à l’instant. Elle allait faire de son mieux et même retenir quelques petits trucs à la Cassi.

Premier exemple à retenir : le goûter. En apprenant que l’invitée n’avait rien mangé depuis le début de son voyage, elle avait pris le temps d’ajouter quelques éléments à ce qu’elle avait préparé à l’avance. Elle s’activa dans la cuisine et Opal, accotée calmement contre un comptoir, la regardait faire avec curiosité. Le plat qu’elle lui présenta n’était pas de ceux qu’elle avait l’habitude de manger et elle découvrit avec plaisir une première spécialité locale. Et ce que ça faisait du bien de se mettre quelque chose dans l’estomac !

Le repas englouti, Opal s’était dépêchée de monter vider son sac en gardant seulement le strict nécessaire et avait couru rejoindre son amie à l’entrée. Il était l’heure de la visite du village et Opal était excitée à la simple idée de découvrir de nouveaux horizons dont elle ne savait presque rien. Elle emboîta donc le pas à Cassi qui s’imposa dans le rôle de guide touristique. Tout en marchant vers le village, avant que la visite ne commence officiellement, Cassi lui glissa quelques mots, cherchant à savoir si la Gryffondor avait réellement bien pris le petit mensonge qu’elle avait raconté à Leo. Comme première réponse, Opal ne put empêcher un petit rire de quitter ses lèvres.

– Lorsque j’ai reçu ta lettre, j’étais tellement furieuse contre ce crétin. J’aurais bien ri à ce moment-là de ton plan génial, mais j’étais trop remontée. Ne t’inquiète pas. C’est pas comme si j’avais quelqu’un en vue ou que j’avais peur des malentendus. Ça ne me dérange pas du tout. Alors, si ça peut t’aider, amuse-toi !

Elle était tout à fait honnête. Ça ne la dérangeait pas du tout. Si ça pouvait éloigner Leo de sa meilleure amie, c’était tout ce qui comptait. Ce que les gens pensaient ne l’avait jamais effrayée et ça ne changeait vraiment rien à sa façon d’agir. C’était déjà arrivé par le passé que les gens la croient en couple, ou simplement amoureuse, à cause de ses gestes affectueux et de la proximité qu’elle recherchait souvent avec ses proches. Ça ne l’avait jamais arrêté ni même fait hésiter. Et comme elle avait dit, il n’y avait personne sur qui elle avait un œil et à qui elle aurait voulu cacher cela.

Elles arrivèrent bien vite au village après ces quelques paroles échangées et la visite put commencer. Cassi lui présenta les endroits composant le village digne d’une guide touristique, mais beaucoup plus amusante pour Opal. La sorcière put admirer l’endroit qui traversait le temps. De ses plus vieux bâtiments jusqu’aux touches modernes qui avaient été ajoutés. Ce mélange contenait une harmonie étrange, mais ne perdait pas son charme unique. C’était différent de Windermere, qui avait un côté pittoresque et touristique, et qui était reconnu pour son lac qu’Opal aimait beaucoup.

Puis, Cassi la guida hors du village et elles avancèrent tranquillement encore un moment. Pensant que le tour était presque terminé et que son amie les menait à un endroit pour se poser, Opal décida de reprendre la parole, demandant à Cassi si elle voulait se confier. Elle ne la forçait jamais à lui révéler ce qui n’allait pas. Elle lui laissait tout le temps dont elle avait besoin, mais elle ne lâchait pas lorsque quelque chose semblait peser pour la Serdaigle. Elle savait que Cassi avait cette tendance à garder les choses pour elle, à ne pas vouloir se montrer faible ou blesser. Si Opal avait réussi à gagner sa confiance, être celle à qui elle peut tout dire, elle devait malgré tout garder un œil sur elle afin de l’empêcher de tout garder pour elle. La Gryffondor pouvait comprendre que c’était désagréable d’avoir quelqu’un qui fouille dans son passé, cherchant les vérités cachées. Alors, elle ne se montrait insistante que par moment, seulement lorsqu’elle sentait que c’était la chose à faire. Néanmoins, Opal avait confiance en Cassi et savait que si quelque chose de grave arrivait, elle lui en parlerait. Que ce soit sur le moment ou un plus tard lorsqu’elle y aurait réfléchi par elle-même avant. L’important était qu’elle puisse lui en parler et demander son aide au moment venu. Opal était présente pour l’appuyer en cas de besoin et elle le serait toujours.

Elle n’en savait pas beaucoup sur le passé de Cassi. Quelques infos, par-ci par-là, qu’elle lui avait partagées au fil des années, mais rien de bien précis. Rien de particulier, si ce n’était pas une information importante pour comprendre autre chose. Ce qui était le cas en ce moment. Bien entendu, elle connaissait la situation de sa famille avec sa mère moldue et son père sorcier. Elle savait que le côté sorcier de sa famille ne lui rendait pas toujours la vie facile. Elle savait aussi que sa mère lui offrait habituellement un havre de paix lorsqu’elle rentrait au Pays de Galle. Elle ne connaissait que les grandes lignes. Et d’après la lettre reçue quelques jours plus tôt, les choses n’étaient plus aussi tranquilles et sympathiques du côté à sa mère. Les raisons exactes lui échappaient, car les événements de l’enfance de Cassi lui étaient encore inconnus pour la plupart. Elle en saurait plus bientôt, si son amie était prête à se confier. Elle s’attendait à ce que ce soit en rapport avec des éléments dont elle ignorait tout.

Opal écouta attentivement lorsque sa meilleure amie prit la parole. Elle hochait la tête par moment, acquiesçant pour dire qu’elle suivait et qu’elle comprenait. Elle réalisait petit à petit et certains liens se connectaient dans sa tête, faisant maintenant sens dans ce tout.

– Ç’a dû te paraitre comme une mauvaise blague, la première fois que tu les as vus chez toi... Je n’imagine même pas le malaise, commença-t-elle avec douceur.

Elle ne pouvait pas totalement comprendre, car sa vie familiale était loin de ressembler à celle de Cassi, mais elle essayait très fort de se mettre à sa place et saisir comment elle devait se sentir. Ce ne devait pas être facile. D’avoir son refuge volé soudainement et devoir cohabiter avec quelqu’un qu’elle n’appréciait pas du tout.

– Savais-tu que je me battais aussi avec les enfants malcommodes de mon quartier. C’est un peu drôle de penser que nous avons ce point-là en commun, dit-elle avec une pointe d’amusement pour détendre un peu l’atmosphère et l’agacement qui se profilait dans la voix de Cassi.

Ce n’était pas des mensonges. Elle n’avait jamais aimé être mise de côté et ridiculisée par les autres enfants et elle n’avait jamais accepté qu’on fasse vivre la même chose à son frère et sa sœur. Elle n’avait eu aucune gêne à provoquer les autres. Elle savait que ce n’était pas la même chose que Cassi et Opal ne devait pas maintenant cohabiter avec un de ces enfants détestables, au contraire de sa meilleure amie. Elle revint ensuite au sujet important :

— Tu penses qu’il se souvient de quelque chose ? Qu’il se doute d’un truc ? À le voir, il n’a pas l’air d’accorder d’importance au monde qui l’entoure. J’ai pas l’impression qu’il est une grande menace pour les secrets du monde magique. Enfin, j’dis ça, mais j’en sais rien vraiment.

Elle ne connaissait pas le garçon qui servait maintenant de demi-frère à Cassi, mais les premières impressions qu’il laissait n’étaient pas des meilleurs. C’était le genre de personne qui semblait sans intérêt aux yeux de la Gryffondor et un type de personne avec lequel elle n’aimerait pas traîner. Il lui avait à peine dit bonjour lors de son arrivée, pourtant elle avait cherché à être amicale avec celui qui les raccompagnait. Mais bon, ça ne l’affectait pas particulièrement non plus.

– Et... Je ne sais pas quoi dire pour ta mère. C’est pas sympa de sa part d’agir comme une adolescente amoureuse qui oublie tout le reste. Ça dure depuis combien de temps ? C’est nouveau de cet été?

Elle essayait d’évaluer la situation un peu. Était-ce simplement à cause de la flamme des premiers mois d’amour que sa mère avait la tête dans les nuages ou resterait-elle insouciante face à sa fille maintenant qu’elle avait trouvé un nouvel homme dans sa vie ? Pourtant, elle avait élevé sa fille seule, sans homme à ses côtés. C’était donc une femme forte et elle devait aimer Cassi, sans aucun doute. Alors, ça ne devait être que passager. N’est-ce pas ? Opal l’espérait fortement, car elle détestait voir son amie blessée de la sorte.

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Alors qu’elle avait pensé que la visite touchait à sa fin, ce n’était pas tout à fait ça. Plutôt que de s’asseoir pour se reposer un moment, Cassi la menait encore plus loin tout en répondant à ses questions. Opal suivait en écoutant attentivement les dires de son amie, tout en se questionnant toujours sur l’endroit vers lequel elles se dirigeaient. Néanmoins, ces questions auxquelles la Gryffondor avait l’habitude de réfléchir ne prenaient pas toutes la place dans son esprit. Ce n’était pas sa curiosité sur le chemin qu’elles empruntaient actuellement qui allait l’empêcher d’être concentrée sur les paroles de Cassi. Elle voulait avoir toutes les pièces manquantes du casse-tête pour être en mesure de comprendre la situation, mais aussi les sentiments de sa meilleure amie. Et pouvoir par la suite la supporter de son mieux. Elle avait laissé ses interrogations sous forme de mots à Cassi, tout en les parsemant de ses impressions et pensées spontanées. Maintenant, elle écoutait ce que la Serdaigle avait à dire de plus sur le sujet.

Cassi avait donc rencontré le père en premier. Celui-ci lui avait laissé une bonne impression et Cassi n’avait aucune bonne raison de se montrer désagréable à son arrivée. Elle avait déjà encouragé sa mère à se trouver quelqu’un. Elle avait dû l’accueillir avec le sourire et Opal était contente de savoir qu’il avait l’air d’être quelqu’un de bien. La nouvelle du demi-frère ne l’avait pas dérangé non plus. Opal hocha la tête en pensant à Orion. Il était vrai qu’elle n’avait pas de raison particulière de craindre un nouveau demi-frère. Mais de découvrir que ce nouveau demi-frère en question était celui-là… Ça avait dû lui faire l’effet d’une douche froide. Et les deux parents qui plongent dans leur propre monde en les laissant se débrouiller et essayer d’accepter la présence de l’autre. Ce qui ne devait pas être facile vu leur tempérament différent et surtout, l’événement de leur enfance.

Cassi répondit à sa question à savoir s’il semblait se souvenir de quelque chose. Elle confirma qu’il n’avait pas oublié leur petite altercation. Ce n’était pas un très bon signe, mais si quelqu’un avait essayé de le convaincre qu’il avait imaginé, c’était déjà ça. Elle ne savait pas non plus à quel point un « psy » était une bonne référence en la matière, mais Cassi semblait le dire comme si c’était une chose tout à fait logique à faire. Elle devrait faire quelques recherches sur ce que c’était. Elle ne posa pas la question, jugeant inutile de couper la parole de son amie pour simplement assouvir sa curiosité. Elle se contentait de l’idée qu’il valait mieux ne rien faire de magique autour de Brad. Un sourire glissa sur ses lèvres et elle ajouta un : « Promis, je n’fais rien d’étrange et je joue mon rôle d’étudiante surdouée pour les prochaines semaines. »  Un rire léger suivit sa phrase. Elle n’allait pas jouer avec le feu et risquer de faire prendre conscience à son demi-frère que les sorciers existaient.

Pour ce qui concernait sa mère, Cassi lui apprit que cela faisait plusieurs mois en vérité, mais qu’elle ne l’avait appris qu’au printemps. Cressida avait gardé la lettre de sa mère plutôt que de la lui remettre durant le congé des fêtes. C’était complètement ridicule et enrageant. C’était quoi son problème à cette femme au fait ?! Toujours en train de chercher des problèmes à Cassi. La colère de la Gryffondor retomba cependant lorsque Cassi changea de sujet pour revenir sur sa mère. Opal réfléchit quelques secondes à cette nouvelle information. C’était peut-être ce que sa mère tentait de faire. Elle avait pris la responsabilité d’élever sa fille toute seule et ça n’avait pas dû être facile tous les jours. Elle s’était probablement privée de certaines choses, de certaines expériences. Opal n’eut cependant pas le temps de répliquer que Cassi l’attrapa par la main pour l’entrainer avec joie vers le hennissement qui retentissait.

Son amie les mena devant un pré, là où trois chevaux paissaient. Ils posèrent d’ailleurs leur regard foncé sur elles pendant qu’elle s’approchait. L’un deux s’ébroua et hennit avec ardeur lorsqu’elles s’arrêtèrent près de la clôture. Il semblait très content de voir Cassi qui déjà s’approchait de lui et le saluait avec plaisir. Opal sentit sa méfiance lorsqu’il porta son attention sur elle finalement, mais la sorcière ne s’en offusqua pas. Elle était beaucoup trop occupée à observer les bêtes avec plaisir. Opal n’était jamais montée à cheval, mais l’expérience lui tentait grandement. Elle avait toujours trouvé que ces bêtes intéressantes. Ce n’était pas des créatures magiques, mais elles avaient un quelque chose de charmant et majestueux malgré tout.

Cassi reprit alors sa main pour l’apporter lentement vers le cheval à la robe sombre et à ce moment, Opal posa ses yeux sur lui. Il eut l’air d’être rassuré par ce geste, car il lui donna un petit coup de tête sur l’épaule. Un sourire éclaira les lèvres de la Gryffondor devant ce geste d’acceptation.

– C’est avec eux qu’on va monter ? J’ai déjà super hâte ! Tu les connais depuis longtemps ?

Puis, elle tourna le visage vers Cassi, réfléchit un moment et revint sur le sujet qu’elles avaient abordés en chemin. Opal aimait se montrer sûre d’elle, confiante et donné des conseils selon ses avis personnelles pour aider les gens, mais parfois, les situations la dépassaient un peu. Comme à l’instant. Elle ne savait pas réellement comment conseiller son amie, mais elle ferait de son mieux pour essayer.

– Tu as essayé de lui en parler, à ta mère ? Quoique si tu me dis qu’ils sont collés l’un à l’autre à toute heure de la journée, ça doit pas être facile de la voir seule à seule...

Après l’avoir dit à haute voix, ça lui semblait soudainement idiot. Cassi avait sûrement déjà essayer. C’était sa mère et elles étaient proches toutes les deux, donc pourquoi n’aurait-elle pas chercher à lui en parler dès le début ? C’était pas sa meilleure entrée en matière pour un conseil. La Gryffondor pencha légèrement la tête avec un sourire embarrassé. Bon, changement de sujet pour le moment. Elles pourraient y revenir plus tard sans problème.

– Enfin... Si je peux t’aider avec quoi que ce soit, hésite pas. Et si tu veux simplement passer un bon moment, compte sur moi pour te changer les idées ! Cette fois, son sourire se fit plus amusé et heureux, anticipant les activités que Cassi avait prévues. Qu’est-ce que t’avais en tête pour demain d'ailleurs ?

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Du tact au tact, Opal répondait avec amusement à la réponse de Cassi qui mentionnait les répartitions. Le sujet continuant sur l’image d’élèves surdouées qu’elles devaient donner pour les deux prochaines semaines ici.

– Peut-être bien ! Mais le rouge me sied à merveille, tu trouves pas ? s’amusa-t-elle à répliquer.

Opal adorait sa maison. Elle se sentait à sa place à Gryffondor et souhaitait plus que tout faire honneur aux traits considérés importants pour sa maison. Mais si elle n’avait pas été aussi parfaite pour cet endroit, — comme elle aimait le penser — peut-être aurait-elle apprécié Serdaigle. Surtout avec sa meilleure amie. Ça aurait été sympa de partager dortoir et salle commune. Opal fut touchée par le compliment de son amie. C’était flatteur d’être considéré intelligent par un Serdaigle, non ?

Puis, sans que le sourire quitte ses lèvres, elle se tourna à nouveau vers les animaux qui broutaient tranquillement tout en les regardant. S’approchant de celle avec laquelle Cassi lui proposait de faire équipe, Opal sourit tout en acquiesçant à ce que disait son amie :

– Ça me va ! (Doucement, elle tendit la main vers le cheval en lui murmurant:) On va faire une super équipe, j’suis certaine ! Ravie de te rencontrer, Ceridwen.

Les présentations faites, elles purent retourner au sujet chaud du moment, à savoir la famille de Cassi.

– Je suis contente si ma seule présence te convient, dit-elle en riant un peu.

Elle avait conscience de ne pas faire grand-chose, mais si ça pouvait conforter Cassi, c’était déjà un bon début. C’était ce qu’elle voulait après tout, lui redonner un sourire pour qu’elle commence l’été du bon pied ! Contente de pouvoir être là un peu pour son amie, elle la prit dans ses bras pour une attaque-surprise de câlin tout en riant. Lorsqu’elle se recula, Cassi émit une nouvelle idée pour l’aider à parler à sa mère en tête à tête. Idée qu’Opal accepta presque tout de suite en hochant la tête, laissant échapper un « Ohh ! C’est une super idée ! » Elle pouvait compter sur elle totalement. Elle était certaine de pouvoir accaparer l’attention de son beau-père assez longtemps pour lui laisser un moment avec sa mère en priver. Et puis, ça l’intéressait vraiment de discuter peinture moldue. Tous ces portraits immobiles qu’avaient les moldus étaient particuliers, parfois un peu étranges pour la sorcière qui avait l’habitude de les voir animés. Mais il y avait toujours quelque chose d’intéressant dans ses dessins fixes. Alors, oui, elle allait aider ! Mais en essayant de ne pas paraitre trop étrange dans sa fascination pour les tableaux immobiles.

L’ajout de Cassi sur leur relation lui tira de nouveau un rire et elle répondit, incapable de retenir son amusement :

– Si tu me rassures que ce débile de Leo n’est pas dans les parages. Évidemment, ici, on peut être nous-mêmes, tout simplement !

Le sourire continua d’éclairer son visage alors qu’elles reprenaient la route en sens inverse. Les prochains jours allaient être gonflés de plaisir. Opal avait beaucoup trop hâte à la suite. Et justement, le lendemain matin, c’était une belle journée qui les accueillit. Fidèle à son habitude, la Gryffondor se prélassait dans le lit — en fait, elle dormait encore bien enroulée dans un drap — lorsque Cassi se pointa à l’aurore pour la réveiller. Une moue apparut brièvement sur le visage de la jeune fille et elle marmonna de sa voix toujours endormie :

– Mais c’est les vacances...

Malgré sa protestation, elle était maintenant bel et bien réveillée. Impossible pour elle de dormir plus longtemps, car l’excitation l’avait attrapée dès que la conscience lui était revenue. Elle avait beaucoup trop hâte de passer les prochains jours avec Cassi et découvrir le pays de Galle. Aucune chance qu’elle dorme jusqu’à midi. Quelques secondes passèrent avant qu’elle ne se lève pour de bon, repoussant ses cheveux de son visage et s’étirant avant de se lancer dans les préparatifs pour la journée.

La journée fut merveilleuse. Opal apprit à monter à cheval. Étant légèrement incertaine lorsqu’elle se mit en selle pour la première fois, mais tout s’était bien passé. Elle réussit à suivre les mouvements de l’animal, mais se doutait qu’elle aurait mal aux cuisses le lendemain. Cassi avait tout prévu. Après la balade, elles s’arrêtèrent pour un pique-nique qu’Opal appréciait tout en félicitant les talents culinaires de son amie. Puis, la Serdaigle l’entraina pour une randonnée, qui s’avéra plus éreintante qu’elle n’aurait pensé et elles se retrouvèrent en haut d’une falaise. Le paysage était à couper le souffle avec la rivière sous elles. Opal n’avait jamais sauté d’aussi haut, mais elle suivit Cassi. La caresse de l’eau froide sur sa peau fut agréable après les efforts de la journée.

Quelques jours plus tard, alors que la pluie tombait à grosse goutte, Cassi lui annonça que c’était l’heure d’un marathon Disney. Elle lui fit choisir les films en se fiant au titre uniquement. Allant de La Belle et la Bête à la Belle et le clochard. Opal choisissant au hasard selon ce que lui inspirait le titre. Elle n’hésitait pas à tenter de deviner ce que ça pouvait être. Souvent, elle avait tout faux, mais c’était amusant quand même. Finalement, elle aima beaucoup l’activité et se rendait compte que les films d’animation moldus avaient quelque chose de charmant et intéressant. Ils devraient vivement se procurer un lecteur DVD à la maison !

Le jour suivant, Cassi se mit en tête d’apprendre quelques recettes galloises à son amie. Opal n’était pas douée plus que ça en cuisine, ne le faisant presque jamais, mais elle savait malgré tout se débrouiller. Néanmoins, elle ne fit pas grand-chose. Elle était bien plus amusée à regarder son amie faire et préféra se disputer avec le demi-frère de Cassi plutôt que de mettre la main à la pâte. Particulièrement lors celui-ci déboula dans la cuisine en criant. C’était un regard surpris et un peu exaspéré qu’Opal posa sur lui.

– T’arrêtes de crier un peu ? C’est toi qui énerves là. On t’en donnera pas, en tout cas.

– C’pas comme si j’voulais goûter à votre truc. Ça doit être dégueu ! Tant qu’vous disparaissez, moi ça m’va.

– Hey. On fait c’qu’on veut et tu dégages si t’es pas content. Non, mais on t’en parle nous de ton jeu à la con avec les cris d’agonies ? Non ? Ben, voilà. Ferme-là et retourne te faire bouffer par les bestioles de ton jeu.

– C’est des zombies. T’es trop nulle, j’peux pas croire que t’es dans une école de surdouée.

– C’est sûr que pour un idiot comme toi, c’est dur à comprendre. Allez, dégage là.

Une dispute d’enfant, voilà. Mais Opal prit un plaisir un peu malsain à se disputer avec lui. Et c’était avec un grognement qu’il retourna dans sa tanière qu’était le salon. Opal se tourna en retenant un fou rire vers Cassi. Ok. C’était quand même drôle de parler à Brad comme si c’était une demi-portion, alors qu’en vrai, il devait la dépasser d’une tête.

Lorsqu’elle se leva le lendemain, Cassi avait un air un peu mystérieux au visage. Opal ne savait pas à quoi s’attendre et elle se laissa guider avec une curiosité grossissant à vue d’œil. Finalement, elles arrivèrent devant les ruines d’un vieux manoir. Opal ne put retenir sa mâchoire d’exprimer son étonnement. L’excitation, l’anticipation et la joie la dominèrent complètement. Elle avait hâte d’explorer tout ça et Cassi devait le savoir et être très fière de son coup. Son amie la connaissait définitivement trop bien. Sans attendre, elle entraina Cassi avec elle pour découvrir un peu tout ça.

L’endroit était intéressant. Chaque pierre respirait le passé, une histoire qui appartenait à une époque révolue. C’était des informations cachées pour qui ne connaissait pas l’histoire de ce manoir. Le terrain était grand. Le manoir en ruine présentait plusieurs pièces dont les éléments étaient en bien piètre état. Laissant au temps le soin d’en faire ce qu’il voulait. Pourtant, à son époque, l’habitation devait avoir rayonné de luxure et beauté. Semant envie et désir chez ceux qui aspiraient à ce mode de vie. Opal prit plaisir à explorer l’endroit. Imaginant des récits qui auraient pu s’y dérouler. Elle demanda aussi à son amie de l’accompagner pour quelques recherches sur les archives de la place. Sa curiosité piquée, elle voulait en savoir plus sur le manoir mystérieux.

– C’était super ! J’adore visiter de vieux endroits comme ça. Tu connais un peu l’histoire de l’endroit ? Sinon, faudrait chercher de notre côté.

Les jours s’enchainaient toujours plus amusants les uns que les autres. Cassi lui avait aussi proposé une visite au Zoo et Opal était bien curieuse. Elle n’avait jamais mis le pied dans un tel endroit. Un matin, elle fut donc celle à proposer l’activité. La journée était nuageuse, mais il n’annonçait pas de pluie. Elles pourraient profiter de l’extérieur et même s’il commençait à mouiller, ce n’était pas Opal qui allait se plaindre.