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A l'ombre des nénuphars en fleurs
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Message(#) Sujet: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyLun 22 Juin - 11:44

Les effets des cycles lunaires sur les achillées et les nénuphars étaient indéniablement une chose passionnante et ne voulant se gâcher l'exposition, van Aken s'y était déjà rendu la veille pour profiter en paix des dernières découvertes sur le sujet. Aujourd'hui, sa présence au musée de botanique était beaucoup moins motivée par sa curiosité florale que par l'impérieuse nécessité d'avoir enfin une petite conversation avec l'un de ses collègues.

Dès ses premiers jours en tant que maître des potions à Poudlard, van Aken s'était attaché à mieux connaitre chacun de ses collègues, leurs parcours, formations, mais également leurs idées et, particulièrement important : leur statut de sang. Les conclusions finalement avaient été mitigées mais il apparaissait que malgré la nouvelle direction, l'enseignement au collège restait tout de même globalement l'affaire des vieilles familles. Sauf pour le cours d'astronomie.

Sans doute guère un hasard si c'était le seul cours qui ne nécessitait en théorie aucun talent magique, van Aken avait tout de même été contrarié d'apprendre que ce O'Neill, une espèce de blanc-bec qui s'habillait avec la dernière extravagance et avait le bégaiement facile dès qu'on lui opposait un peu trop de résistance était un né-moldu. Pas une grande menace, du point de vue du professeur de potion, mais enfin tout de même, à garder à l'oeil.

Et c'est ce qu'il avait fait. Certains de ses tableaux les plus énergiques avaient été enchantés de jouer aux espions pendant l'année, écoutant l'air de rien les conversations de couloirs entre adolescents, tâchant d'en apprendre un peu plus sur la manière dont cet extravagant bonhomme faisait cours et les idées controversées qu'il pouvait bien mettre dans le crâne de ses jeunes élèves.

Si finalement cette petite enquête n'avait pas donné grand chose, il était apparu qu'O'Neill manquait visiblement un peu d'autorité mais était généralement apprécié pour son caractère, et en cela il pouvait tout de même être dangereux. Il était primordial d'éviter au maximum la bonne entente entre sang-purs et sang-de-bourbes, les sentiments risquaient de parasiter la raison froide qui voulait qu'on ne mélange pas les sangs entre eux. Combien d'anciennes lignées avaient-elles ainsi été parasitées par une union contre-nature ou des rapprochements décadents ? Qu'on laisse le vivre-ensemble s'installer et lentement, le ver prendrait place dans le fruit, le détruisant de l'intérieur.

Malheureusement pour lui, force était de constater que dans l'enceinte de Poudlard, van Aken avait peu de pouvoirs contre ça. O'Neill était rarement seul et la directrice veillait. De plus, le professeur de potion ne souhaitait pas - encore - attirer l'attention sur ses opinions. Il était parfois primordial pour le bon déroulement d'un plan de se faire discret et même si ce n'était pas dit franchement, il se savait dans le collimateur d'Appleton qui avait vu d'un mauvais œil que les vieilles familles favorisent sa candidature à l'école. Mais c'était là une tension que les autres professeurs ignoraient pour la plupart.



Laissant trainer son regard sur un spécimen de Nénuphar pourpre particulièrement fleuri, apparemment sous l'influence d'un quart de lune bien spécifique, il reconnu du coin de l’œil la démarche et la silhouette de son "invité". Van Aken n'était pas à proprement parler chez lui au musée, mais il s'y rendait assez souvent pour être considéré comme un habitué. La grandeur d'un sorcier venait aussi du fait qu'il sache se tenir au courant des derniers travaux dans son domaine d'expertise.

Appuyé sur sa canne, il se tourna vers le jeune homme et lui adressa un sourire froid l'invitant à le rejoindre.

- Bonjour professeur, je suis ravi que vous aillez bien voulu vous joindre à moi. Un peu d'expertise sur les choses matérialistes ne fait jamais de mal.

Par choses matérialistes, van Aken entendait bien entendu choses non-magiques, dont les étoiles et les cycles lunaires faisaient parti. Ce n'était de fait pas une pique, juste un constat.

- Les nénuphars sont des plantes d'une grande subtilité, saviez-vous ? En potion, leur floraison et leur pousse sont primordiales selon l'utilité que l'on souhaite en tirer. Nous savions que l'orientation par rapport au soleil n'était pas négligeable mais que la lune soit à prendre en compte, c'est une première et enthousiasmante perspective pour nous autres potionistes.

A nouveau il adressa un sourire encourageant quoique dénué de sympathie au professeur d'astronomie, faisant preuve par là de politesse élémentaire.

- La botanique est un domaine assez... passionnant, disons. Entre autre parce que c'est l'un des rares où choses magiques et choses moldus se rencontrent. J'ai toujours éprouvé une forme de fascination pour ces rares mélanges des genres, pas vous ?
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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyLun 22 Juin - 13:08

A l'ombre des nénuphars en fleurs

ft Professeur van Aken


Aidan marchait à grande enjambée vers le musée de la botanique du chemin de Traverse. La missive qu'il avait reçu du Professeur van Aken l'avait tour à tour étonné, flatté puis inquiété.
En effet, s'il ne connaissait pas son collègue personnellement, sa réputation le précédait et, il faut dire, l'impressionnait.
Il y avait un aura d'autorité qui émanait de sa personne, peut-être dû à son âge, qu'O'Neill ne pouvait même jamais rêver d'avoir. Le maitre de potions n'était pas le genre d'enseignant à avoir une classe où un brouhaha faisait office de fond sonore, contrairement à l'astronome.

L'exposition à laquelle son collègue l'avait invité intéressait réellement O'Neill. "Les plantes et les cycles lunaires" semblait vouloir démontrer, encore une fois, l'importance des astres dans le ciel avec la vie quotidienne des sorciers.
Pourtant, en pénétrant à l'intérieur du musée, il ne put s'empêcher d'éprouver une vague d'appréhension, comme s'il allait présenter un examen.
Il devait se ressaisir ! Si Van Aken avait, sans aucun doute, bien plus d'expérience que lui, ils étaient collègue depuis un an déjà.
Alors pourquoi gardait-il au fond de la gorge cette boule désagréable ?
Il repéra vite fait le vieil homme, penché au-dessus d'un nénuphar. Celui-ci se redressa de toute sa hauteur en le voyant arriver et Aidan réajusta machinalement son noeud papillon.
Toucher son tissu fétiche le rassura un peu mais il fut directement désamorcé par le fait que Van Aken ne lui tendit pas la main pour le saluer. Il mit ça sur le compte qu'il était appuyé sur sa canne et tenta de passer au-dessus, un peu mal à l'aise malgré tout.

-Bonjour Professeur, lui répondit-il sur un ton poli.

Il lui sourit en l’écoutant parler de “l’expertise sur les choses matérialistes” et la découverte du rôle de la lune sur la pousse des nénuphars. Bien qu’Aidan n’était pas un spécialiste du domaine, cette avancée scientifique ne l’étonnait guères. L’univers avait un impact profond dans l’ordre des choses et les hommes mettaient juste du temps à le découvrir.

-C’est très réjouissant, en effet. Je pense que le couple Terre-Lune n’a pas cessé de nous étonner.

Il jeta un coup d’oeil à la plante exposée mais n’osa pas parcourir le texte explicatif des yeux tant que son interlocuteur parlait toujours.
Il lui rapporta d’ailleurs toute son attention quand il mentionna sa fascination pour le mélange des genres, entendu entre sorcier et moldu.

-Personnellement, je suis pour ce genre de mélange. Je reste persuadé que nous avons besoin à la fois de la magie mais également, de la technologie moldue pour comprendre l’univers qui nous entoure.

Rassuré d’avoir le cosmos dans son dos, il continua en penchant légèrement sa tête sur le côté.

-Prenons votre domaine, les potions. Il dépend partiellement des plantes qui elles-mêmes dépendent du ciel. Comme chaque domaine qui s'appuie sur un autre, je crois qu’il est très judicieux de faire de même avec la magie et la technologie… ou du moins sur ce que vous semblez appeler “les choses matérialistes”.

Cette fois, il lui sourit franchement, n’ayant absolument aucune idée de l’arrière pensée de son collègue.

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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyMar 23 Juin - 11:37

Elèves ou professeurs de Poudlard, parfois van Aken oubliait la différence. En tant que doyen de cette vénérable institution, ces jeunes enseignants à peine sortis de l'université lui inspiraient la même bienveillance qu'à ses propres étudiants, mais également le même paternalisme. Avec les sang-de-bourbe, la bienveillance en moins, ne restait que le paternalisme et le maître des potions du se rappeler à l'ordre pour écouter sans l'interrompre celui qui était - après tout - son homologue.

Contrairement à certains des gens de sa génération et de son ascendance, van Aken n'avait pas de mépris particulier pour les moldus. Ils étaient inférieurs, certes, et corvéables, mais ce n'était au fond pas de leur faute. Certains naissaient dans de grandes et puissantes familles, d'autres avaient du sang bâtard, tant que chacun connaissait sa place la société fonctionnerait. L'horripilait beaucoup plus ceux qui, à la manière d'O'Neill, se faisaient les porte-étendards d'une mixité parasitaire et dangereuse pour l'ordre établi.

A le croiser en salle des professeurs, Alexander avait pu se faire une idée du genre de personne qu'était le professeur d'astronomie et s'il y en avait besoin, sa tolérance pour le mélange des genres vint confirmer les premières impressions du maître des potions.

- Évidemment... se contenta-t-il d'ânonner comme s'il confirmait les propos de l'écossais lorsque ce-dernier lui affirma apprécier autant la magie que la technologie.

Ce n'était pas étonnant venant d'un né-moldu. Ces gens là avaient reçu une éducation bâtarde et leur passage prolongé dans le monde matérialiste, ignorant de la sorcellerie laissait des séquelles. C'étaient eux qui militaient pour des rapprochements entre sorciers et non-mages, mais également pour l'implantation de certaines pratiques ou inventions mécaniques dans la société sorcière. En cela ils étaient un danger, une porte ouverte vers une certaine forme de décadence qui scellerait tôt ou tard la fin du secret magique. Entre tolérer les moldus et se révéler à eux, il n'y avait que quelques idées progressistes de différence, si l'on n'y prenait pas garde, leur monde en patirait.

Avec une amicalité feinte, il concéda un sourire au jeune-homme lorsque celui-ci le reprit sur son vocabulaire.

- En effet, je suis de la vieille école, vous me pardonnerez. Monde matérialiste, technologie, tout cela ce sont affaires moldus qui me restent encore parfois très imperméables.

Il se garda d'ajouter que de son point de vue, si certaines praticiens avaient besoin de supports non-magiques pour avancer dans leurs domaines, c'était certainement pour compenser un manque de pouvoir ou de talent.

- Je connais le discours et les théories de l'intrication entre monde magique et non-magique, et sur certaines choses on ne peut que vous donner raison, il serait absurde d'opérer un cloisonnement total, touchant au fanatisme et à la quête de pureté. Néanmoins...

C'était toujours ce qui venait après un "mais" qui comptait. Il désigna le nénuphar, plongeant son regard dans la fleur particulièrement élégamment épanouie.

- Néanmoins, cher collègue, mélange des genres ne signifie pas que tout soit à mettre sur un pied d'égalité. Vous même ne retourneriez pas dans le monde des moldus et c'est à de jeunes sorciers que vous donnez leçon. La magie est un don qui indiscutablement nous place au dessus du reste du monde... et en développe les aspects les plus admirables.

Son regard alla de la fleur à O'Neill puis d'O'Neill à la fleur.

- Les moldus pourront bien s'enthousiasmer devant la beauté d'un nénuphar, il n'en reste pas moins qu'aucun d'entre eux ne pourra jamais s'en servir pour réaliser une potion d'aquamentie. Seul nous autres avons accès à ce privilège.
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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyMar 23 Juin - 18:26

A l'ombre des nénuphars en fleurs

ft Professeur van Aken


Aidan et le professeur de potions n’avaient jamais échangé plus que de cordiales banalités dans la salle des profs. Pourtant, il venait à peine d’arriver que la discussion se révéla déjà très intéressante.
Il s’étonna de l’entendre dire qu’il était de la “vieille école” mais apprécia ce regard juste que l’homme avait sur lui-même. Pouvait-on vraiment mieux se juger lorsqu’on prenait de l’âge ? Devenait-on mou dans ses convictions ? Ou au contraire, plus extrémiste ?
O’Neill avait un peu peur de vieillir et de changer intellectuellement parlant. Il espérait du moins que s’il changeait, il s’en rendrait compte.

Aidan lui sourit aimablement quand il lui demanda, dans cette vieille formule de politesse, de lui pardonner d’être ainsi, d’une autre génération.
C’était évidemment. Van Aken avait grandi dans une toute autre époque que lui, et certainement pas dans le même contexte.
Il imagina soudainement - peut-être à tort - qu’il le jugerait durement si jamais il savait que ses parents adoptifs l’avaient rejeté et il tenta de chasser cette idée en se concentrant sur ce que son interlocuteur disait.
Il semblait aller dans le sens du mélange - ce qui était étonnant - jusqu’à ce qu’un “néanmoins” vienne clarifier ses véritables pensées sur le sujet.

Le professeur fronça légèrement les sourcils en observant le profil de son collègue. Ses sourcils broussailleux et sa barbe taillée à la perfection. Sa posture aristocrate. Son charisme indéniable. Ainsi, les rumeurs sur ses préférences étaient bel et bien fondées : il jugeait les êtres magiques supérieures aux autres. Est-ce qu’il enseignait cela aux jeunes têtes qui poussaient la porte de sa classe ?

Aidan réfléchissait à comment il allait pouvoir répondre à une telle affirmation. Il était rare de pouvoir faire changer l’avis d’un vieil homme, voire quasi impossible.
Au fond, il comprenait ce qu’il voulait lui dire : les sorciers avaient bel et bien une corde en plus à leur arc que les moldus. C’était un fait qu’O’Neill ne pourrait réfuter. Il ne voyait cependant pas les moldus comme inférieurs à eux.

-Tout dépend du point de vue, commença-t-il prudemment. Je ne pense pas que nous sommes supérieurs aux moldus de par notre statut de sorcier. Nous avons la chance d’avoir la capacité d’apprendre à maîtriser la magie comme d’autres ont la capacité à apprendre… la chirurgie, par exemple. Ou encore l’architecture.

Il déglutit, n’étant pas vraiment parvenu à chasser cette sensation d’être en examen. Ses mains devenaient moites.

-Par exemple, des physiciens pourraient s’extasier devant une formule mathématique que peu de personnes, sorciers ou moldus confondus, pourraient comprendre.

Il s’était volontairement retiré de l’équation pour tenter de rester sur un terrain neutre, même s’il le savait miné.

-Seuls les sorciers peuvent comprendre la magie, mais de la même façon que chaque expert peut le prétendre dans son domaine respectif. Et l’univers est fait de tous ces différents domaines.

Aidan reprit son souffle, assez satisfait de sa réponse. Il avait parlé sur un ton poli et respectueux, montrant qu’il estimait le professeur van Aken.
Il était à la fois anxieux et impatient d’écouter comment l'illustre sorcier réagirait à ses propos.

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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyMer 24 Juin - 12:08

Si le professeur de potion savait se montrer aimable, c'était simplement que son éducation lui avait enseigné à conserver ses bonnes manières en toutes circonstances, mêmes désagréables. Sa fonction de juge, également, nécessitait de savoir cacher ses émotions derrière un masque de formalité. Il n'appréciait guère O'Neill sans pour autant verser dans la détestation, bien sûr, ç'aurait été un sentiment un peu trop fort pour un tel blanc-bec, mais cela ne l'empêchait pas de tenir la conversation d'un ton poli, laissant voir ses opinions à travers ses choix de mots plus que par une quelconque expression faciale qui l'aurait trahit.

Pourtant, quand le professeur d'astronomie s'enhardit à comparer sortilèges et chirurgie, van Aken eut un tic d'agacement. Il le laissa tout de même poursuivre, se contentant de raffermir sa prise sur sa canne. Quand un élève disait une bêtise, mieux valait le laisser aller jusqu'au bout de sa réflexion. Parfois il prenait conscience de lui-même de la sottise de ses propos, peut-être en irait-il de même avec O'Neill ?

Ce-dernier néanmoins ne se dégonfla pas. Il eut bien quelques légers signes de nervosité mais déroula sa théorie idiote jusqu'au bout, puis fixa van Aken attendant certainement une réaction. Celui-ci resta imperturbable et lui rendit son silence. Après quelques secondes à s'observer l'un l'autre, le maître des potions eut un léger hochement de tête. Au moins, cette discussion était édifiante sur les opinions du sang-de-bourbe, il avait eu raison de le garder à l’œil celui-ci. Restait encore à déterminer si l'on pouvait élever un peu sa pensée avec pédagogie ou si son cas était résolument désespéré.

- Cher professeur, vous me pardonnerez je l'espère la manière un peu cavalière dont je m'apprête à vous répondre... commença-t-il d'un ton placide. ... mais vous faites là des comparaisons qui n'ont pas lieu d'être.

Il eut cet espèce de sourire froid qu'il adressait souvent à ses étudiants avant de leur délivrer une leçon de morale.

- La "chirurgie" comme vous dites, est plus un rafistolage artisanal opéré par des gens dépourvus de solutions efficaces qu'une véritable méthode alternative aux soins de nos guérisseurs.

Il laissa à O'Neill deux secondes pour digérer cela et reprit, toujours avec ce ton doux et paternaliste qui le caractérisait.

- Au même titre qu'un homme aveugle pourra apprendre à se repérer au toucher, les moldus bricolent avec leurs défaillances. C'est parfois ingénieux, voire saluable, mais cela ne reste rien de plus que des tentatives maigres pour palier un handicape naturel. De la même manière, votre physicien pourra bien se persuader de comprendre le monde, incapable d'en percevoir la dimension magique il ne pourra jamais en saisir la véritable nature.

Parce qu'il ne fallait jamais acculer une bête trop tôt, le professeur se détourna de son collègue afin de le laisser respirer. Avec beaucoup de délicatesse, il effleura la fleur de nénuphar qui baignait toujours dans son bac et celle-ci sembla frémir sous ses doigts, comme parcourue d'une légère brise sortie de nulle part.

- Comprenez cher collègue que si je vous dis cela, ce n'est pas que pour le plaisir de votre conversation. Il serait très déplorable que vous mettiez dans les jeunes têtes de nos élèves des idées dangereuses. La tolérance envers les moldus est une chose... louable...

On avait senti une vague hésitation de sa part en prononçant ce mot. Sans partager la cruauté naturelle des partisans du Seigneur des Ténèbres en son temps, qui s'amusaient à tuer et torturer les non-mages pour leur simple plaisir, le maître des potions entretenait tout de même l'idée que les moldus prenaient un peu trop de place dans le monde et trop d'initiatives aussi. Leur technologie pourrissait tout, obligeait la faune fantastique ou non à se cacher toujours plus loin jusqu'à extinction, et on pouvait même craindre que, peut-être un jour, leurs radars, antennes et autres inventions étranges ne finissent par détecter la magie. Alors ce serait la fin de tout...

- Louable, oui, mais ce n'est pas un sentiment qu'il faut banaliser. Au même titre que nous nous entourons d'animaux et de serviteurs, que nous respectons bien sûr, les protégeons, les soignons, il ne nous viendrait pas à l'idée de nous mettre sur un pied d'égalité avec eux. Ne pas frapper son chien est une chose, l'inviter à sa table en est une autre qui indiscutablement mènerait notre monde à sa perte.
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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyJeu 25 Juin - 10:35

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ft Professeur van Aken


Les quelques secondes, lorsqu’il eut terminé d’énoncer ses idées, parurent bien longues aux yeux d’Aidan.
Son collègue devait certainement rassembler ses pensées pour contre-attaquer. O’Neill ne s’attendait pas à le faire changer d’avis mais il espérait qu’il soit assez ouvert d’esprit pour comprendre son point de vue.
Cependant, il ne s’attendait certainement pas à une contre-attaque avec ce genre d’arguments. Plus Van Aken parlait, plus le professeur d’astronomie réalisait à quel point celui-ci était loin dans ses idées radicales.

Le malaise d’Aidan s’intensifia. Grâce à la science, il avait appris à argumenter rationnellement ses propos, en apportant les preuves obligatoires pour avancer une idée. En revanche, il ne savait pas manier les mots et les tournures de phrases comme son interlocuteur.
Il fut choqué de le voir comparer la chirurgie avec “un rafistolage artisanal”. Avait-il seulement déjà mis les pieds dans une salle d’opération ? Une chirurgie pouvait sauver une vie ! Aidan attendit qu’il continue, curieux de voir ce qu’il dirait ensuite et anxieux de connaître la meilleure manière qu’il pourrait lui répondre.
Leur conversation tournait déjà en débat. Or, O’Neill n’était vraiment pas doué pour les joutes oratoires. Il préférait de loin débattre des idées par articles interposés, où les scientifiques prenait le temps de réfléchir et de prouver leurs réponses.

S’il fut choqué de ses malheureuses comparaisons, Aidan se vit outré par ce que Van Aken voulait vraiment lui communiquer. Il était déplorable qu’il mette des idées soit-disant dangereuses dans la tête de ses élèves.
Le coeur d’O’Neill battait plus vite. Il pouvait lui retourner cette préoccupation ! Mais il ne devait pas se laisser emporter par ses sentiments. C’était la première règle à respecter dans un débat. Même si ce qu’avançait son collègue était révoltant. Il comparait les moldus à des serviteurs ?! Pire, à des animaux !
C’était tellement aberrant que l’astronome ouvrit la bouche et oublia de la refermer.
Comment réagir face à de tels propos ? Comment lui montrer l’absurdité de ses convictions, qui devaient être ancrées en lui depuis si longtemps, probablement même, avant qu’il soit né ?
Aidan s’en savait incapable, mais il ne voulait pas perdre la face.

-Professeur, commença-t-il. Je ne vous savais pas si radical.

Vu qu’il sentait qu’il ne pourrait gagner un débat contre un homme enfoncé à ce point dans ses idées, il préféra ne pas le contredire de front.
Affirmer qu’il avait tort était sans aucun doute la pire des stratégies. En revanche, il se devait de lui montrer qu’il n’était pas d’accord.

-Je pense que vous avez déjà compris que je ne partage pas votre point de vue.

C’était très inquiétant de savoir à présent ce qu’il pouvait dire en classe. Mais Aidan avait un esprit scientifique. Ce qu’il espérait véritablement apprendre aux enfants, était de penser par eux-mêmes et ainsi, il l’espérait, être capables de réfuter ce genre de théories qui n’avaient plus lieu d’être. Naïvement, Aidan espérait que le retour des extrémistes, il n’y a pas si longtemps, serait le dernier.

-Si je peux vous rassurer sur un point, déclara-t-il lentement, c’est que je ne suis pas le genre à mettre “des idées dans la tête de mes étudiants”. C’est à eux de comprendre le monde et à nous de leur fournir les bonnes clés pour le faire.

Devrait-il prévenir la direction ? Elle était certainement déjà au courant de ses véritables idées. Et puis, peut-être qu’il était le genre d’homme à penser, comme lui, que les étudiants devaient se forger leurs propres opinions. Il aurait bien voulu être une souris pour suivre un de ses cours et voir par lui-même s’il influançait les étudiants dans le mauvais sens.
Il était le genre d’homme au charisme si puissant qu’il était capable d’énoncer un point de vue et de le faire passer pour un fait irréfutable.

-Bien sûr, la nuance est dans le genre de clé que nous leur donnons. Et je préfère basées les miennes sur des faits et non des opinions.

Une vague de chaleur s’empara de lui. Son rythme cardiaque continuait d’accélérer si bien qu’Aidan comprit qu’il était en colère.
Il détestait l’intolérance. Il ne supportait pas ce que Van Aken lui avait énoncé si calmement. Mais il savait qu’il ne pouvait pas se laisser aller.
Il tenta de reprendre discrètement de plus longues bouffées d’air pour se calmer.

-Si vous pensez les moldus comme des serviteurs ou des animaux…

Adan dégluti, ne parvenant pas à cacher son dégoût à cette idée.

-...vous concédez donc que les moldus nous rendent service. Lesquels d’après vous ?

Plutôt que s’énerver, il serait plus judicieux de comprendre son mode de pensées et de juger ensuite s’il devait faire quelque chose pour le recadrer dans son rôle de professeur.
Cependant, Aidan n’était pas si loin de l’explosion. Mais s’il explosait, il allait perdre sa maigre capacité à lui répondre intelligemment.

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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyVen 26 Juin - 20:05

O'Neill avait beau avoir des opinions contestables, au moins possédait-il assez de jugeote pour saisir les enjeux de leur conversation et en assumer le caractère polémique. Néanmoins, on pouvait être en désaccord tout en respectant la parole de l'autre, van Aken respectait cela et hocha simplement la tête quand le professeur d'astronomie lui confirma qu'ils ne partageaient pas les mêmes opinions.

S'en suivit ensuite une espèce de tirade pédagogique, sur l'importance pour les élèves de faire leurs propres choix, de forger leur propre point de vue. Aux yeux d'Alexander, tout cela n'était que bouilli intellectuelle de manuels scolaires. Bien sûr que les enseignants n'avaient pas physiquement le pouvoir de s'introduire dans l'esprit de leurs élèves, mais leur parole avait du poids et la manière de présenter un sujet pouvait largement faire changer l'opinion de quelqu'un dessus. Soit O'Neill était hypocrite en prétendant ne s'en tenir qu'aux faits nus, soit il le pensait véritablement et dans ce cas c'était un idiot.

Le maître des potions eut finalement un léger sourire quand son collègue l'interrogea sur ses opinions quant à l'utilité des moldus.

- Professeur, inutile de me faire cours, nous ne sommes plus à Poudlard.

Et il se détourna d'O'Neill. L'autre était plus jeune et plus vigoureux, il n'aurait aucun mal à suivre son rythme, sauf s'il décidait de mettre fin immédiatement à la discussion.

- Les questions pédagogiques sont parfois déplaisantes, cher collègue, particulièrement lorsqu'il y a désaccord. Je m'en voudrai de vous gâcher l'exposition, d'autant que certains des phénomènes touchant ces plantes sont tout simplement prodigieux.

Il se planta finalement devant un autre bac d'eau. De grands nénuphars s'y épanouissaient également, mais ceux-ci s'ouvraient et se fermaient par intermittence et avec une vitesse qui permettait d'observer leur mouvement à l’œil nu. Van Aken se pencha un peu sur l'une des fleurs, sincèrement intéressé.

O'Neill n'avait pas quitté son esprit pour autant, mais face à des gens impulsifs, le calme était souvent le meilleur moyen de s'imposer. Dans sa classe, il avait toujours tenu à emmener les choses avec une certaine douceur et de la même manière, il n'avait pas envie de braquer son collègue. Juste de le faire réfléchir.

- Les moldus ne nous rendent pas service, professeur, si vous aimez les faits, c'en est un criant. Voyez dans quel état leurs machines, leur inconséquence a réduit notre planète. Je respecte les moldus, ils font ce qu'ils peuvent avec les moyens à leur disposition, mais leur mode de vie est indiscutablement plus barbare que le notre.

Il se redressa un peu et posa son regard sur O'Neill à nouveau.

- Leurs technologies sont brutales et maladroites. Elles consument tout. La magie au contraire, sait rester à échelle humaine, elle ne donne rien de plus que le nécessaire à notre survie et ne s'épuisera jamais.

Il aurait voulu ajouter "sauf si nous continuons à mêler trop notre sang" mais se retint. Une chose à la fois.

- Est-ce cela que vous souhaitez pour notre monde professeur O'Neill ? Faire de nos forêts des voies de garage pour automobiles ? Remplacer nos chouette par de la "télécommunication" ? Sous prétexte d'égalité ? De tolérance ? D'ouverture d'esprit ? Ce serait ouvrir une boîte de pandore, et chaque fois que nous nous montrerons un peu plus naïfs, la boîte s’entrouvre un peu plus.

Il eut un léger soupire. Moins de tristesse que de lassitude, comme s'il était fatigué de devoir toujours réexpliquer les mêmes évidences à des gens manifestement trop idiots pour comprendre...

- Le pouvoir, professeur O'Neill, tient autant de nos baguettes que de notre capacité à faire société. A vivre en nous protégeant les uns les autres de l'extérieur. Et c'est cet équilibre que vous remettez en question en niant certaines supériorités naturelles, en amalgamant tout...

Il lui sourit finalement.

- Je pense sincèrement que vous êtes un homme plein de bons sentiments, cher collègue, mais j'aimerai que vous réfléchissiez au delà des apparences à ce qui est véritablement souhaitable pour notre avenir, en en considérant tous les rapports de force en présence.
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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyDim 28 Juin - 16:18

A l'ombre des nénuphars en fleurs

ft Professeur van Aken


Le professeur van Aken était un homme intelligent qui savait lire les gens. Ou les manipuler à son bon vouloir. Aidan trouva son attitude très fine lorsque celui-ci pointa leur désaccord et la désagréable atmosphère qui s’en dégageait.
Le maître des potions donnait l’opportunité à l’astronome de se ressaisir et de se calmer, ce qui semblait démontrer une réelle volonté à la discussion et non au débat.

O’Neill souffla donc un petit coup avant de le suivre et s’arrêta à un bon mètre, face à un nouveau bac d’eau.
Ce ne fut pas le mouvement ou la distance entre eux qui parvint à l’apaiser mais la douce ondulation d’un nénuphar. C’était absolument remarquable de l’observer s’ouvrir et se refermer. Van aken semblait sincèrement s’en émouvoir également en se penchant légèrement vers la fleur.
Il ne lui avait toujours pas répondu mais cela lui était égal. Aidan profita de cet instant suspendu pour éclaircir ses idées.
Le professeur de potions semblait vouloir lui faire comprendre qu’il ne devait pas prôner auprès de ses élèves l’égalité entre moldus et sorciers. O’Neill s’était toujours lâchement détaché des débats, protégé par son statut sanguin inconnu mais attaqué à cause de son éducation moldue. A l’époque, il se disait qu’il ne voulait pas entrer dans les querelles de peur de perdre son travail. Aujourd’hui, l’atmosphère avait changé et la tolérance qu’il ressentait au fond de lui était la politique officielle. Pourtant, il devait bien admettre que ce racisme qui avait toujours existé ne s’était pas effacé avec la simple entrée en fonction d’une nouvelle directrice.
Van Aken représentait le passé mais pour comprendre ce qui se déroulait dans leur monde, il se devait de l’écouter sans se braquer. Il se devait d’essayer de comprendre son point de vue révoltant.

Lorsque son aîné reprit la parole, Aidan était prêt à l’écouter. Alors il l’écouta, concentré. Il mentionna ce que les moldus faisaient à la planète. La pollution était en effet, incontestablement lié à la production industrielle dont les sorciers pouvaient se passer.

-Je ne nie pas ques les moldus n’ont pas fait de terribles erreurs. Mais la tendance est désormais à essayer de réparer les torts. Ils protègent ce qu’ils peuvent bien que les mentalités sont dures à changer. Il est dangereux de faire des raccourcis et de mettre tout le monde dans le même panier.

Il lui jeta un regard, pensant aux jeunes moldus qui avaient lancé un mouvement à travers le monde, inquiets de l’avenir de la planète. Certains d’entres eux étaient désormais entrés en politique mais énormément de réfractaires - les plus vieux qui se croyaient tout permis - bloquaient les avancées. Le changement faisait peur.
Van aken était pareil à ceux qui mettaient des bâtons dans les roues des plus jeunes désireux de changer le monde.

-Et puis, vous vous trompez sur un point. Je ne veux pas révéler la magie aux moldus, ça serait catastrophique. Je désire simplement qu’on ne les dénigre pas parce qu’ils sont exclus du plus gros secret de l’histoire.

Que craignait-il exactement ? Une révolution ? C’était ridicule. Mais s’il continuait à insinuer que les sorciers étaient supérieurs aux moldus, les risques que ceux possédant la magie molestent ceux qui en étaient dépourvus grimpaient en flèche. Et c’est là qu’une révolution serait possible… et justifiée.

-Dans mon domaine, la magie complète la technologie. Nous ne pourrions explorer l’univers sans les moldus. Et, sans les connaissances des sorciers, certains mystères resteraient cachés à jamais. Nous nous complétons parfaitement.

En astronomie, les explorateurs étaient souvent moldus. La magie des sorciers permettaient plutôt de comprendre certaine de leurs découvertes.
Et Aidan adorait ça.

-L’équilibre d’une société est bien plus stable lorsque celle-ci prône la tolérance et l’égalité.

Comment un homme avec autant d’expériences que Van aken ne pouvait pas voir ça ?
Il n’y avait qu’à regarder l’histoire, moldue ou sorcière, du siècle précédent pour le réaliser !
Etait-ce son éducation d’un autre temps ? Comment Aidan pouvait-il enseigner en évitant de partager la haine des autres ? Etait-il trop idéaliste ? Naïf ?
Allait-il changer son fusil d'épaule en vieillissant ?

Cette fois ci, c’est Aidan qui s’éloigna le premier pour se rendre devant un troisième bassin. Sous la vitrine étaient déposés trois états de nénuphars selon leur exposition lunaire. Les changements visuels étaient invisibles sans télescopes, aussi avaient été dessiné un agrandissement des cellules. Les différences étaient minimes mais pointées d’un trait rouge. L’intérêt de cette vitrine reposait sur les trois potions différentes qu’un même nénuphar pouvait donner, selon son éclairement.

-C’est véritable remarquable… murmura Aidan, impressionné.

Oh, il n’avait pas oublié le coeur de leur conversation controversée. Mais tout de même. Il avait devant les yeux une épatante découverte.

-Si je puis me permettre…Comment différenciez-vous la recherche moldue de celle des sorciers ?

O’Neill était curieux de connaître comment il se représentait la science.

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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyJeu 2 Juil - 16:09

O’Neill était un idéaliste, ni plus ni moins. Une pathologie de la jeunesse, indiscutablement, bien qu’elle touche parfois des gens d’un âge plus vénérable. Mais pouvait-on véritablement lui en vouloir ? Ayant grandi dans le monde des moldus, il était compréhensible qu’il cherche à les défendre, dusse-t-il pour cela se voiler la face. C’était le problème des progressistes, ces gens là réfléchissaient plus naturellement avec leurs sentiments et essayaient seulement ensuite de calquer une pensé rationnelle sur ces-derniers pour les justifier. Or aux yeux du professeur de potion, c’était là une faiblesse d’esprit et un manque de rigueur intellectuelle qui, si elle continuait à se répandre dans le monde sorcier, finirait indiscutablement à les mener à la paresse, la naïveté et un jour à la ruine. Face aux dangers que représentaient les non-mages, on ne pouvait se permettre aucune faiblesse, il fallait être organisé, rigoureux, impitoyable.

C’est donc avec une attention sceptique qu’il écouta la réponse de son homologue lui expliquant que, certes, les moldus commettaient de nombreuses erreurs, mais qu’ils cherchaient à les réparer, qu’il fallait leur laisser leur chance et tout un tas d’autres sornettes dégoulinantes de bons sentiments.

- Vous parlez avec votre cœur plus qu’avec votre tête, cher collègue. Répondit calmement van Aken. Vous formulez des vœux plus que ne constatez la réalité, je lis moi-même les journaux et rien de ce que j’y vois ne m’encourage à penser que ces gens là soient véritablement disposés à changer quoi que ce soit.

Il s’exprimait toujours sans colère mais avec sévérité, comme on réprimanderait un élève ou dans son cas, six milliards d’élèves qu’il jugeait manifestement inconséquents et dangereux pour eux-mêmes et leur entourage.

- Je ne doute pas que certains de ces gens sont pétris de bonnes intentions mais leur condition de non-sorciers les pousse naturellement à se tourner vers la technologie. Ils désirent leur confort, cherchent à améliorer leur cadre de vie – et qui pourrait les en blâmer – mais ces penchants les obligent à bâtir des usines, expérimenter chaque jour des chimies abominables qui empoisonnent le monde ou des armes, soi-disant pour se défendre, qui rayeraient notre société de la carte en un éclair.

Le professeur avait beau préserver sa réserve, ses paroles étaient le reflets de ses angoisses. Angoisses inavouées comme souvent chez les hommes de son âge, mais van Aken ne craignait rien d’autre qu’emportés dans leur frénésie, poussés par leur nature productiviste et égoïste, cette humanité ne se consume elle-même et emporte le monde magique dans sa chute, comme un dégât collatéral.

Avec une petite moue qui pourrait laisser entrevoir une forme de sarcasme, van Aken hausse légèrement les épaules en signe de dédain.

- Vous ne me rassurez qu’un peu. Je vous ai parfois soupçonné de prôner un rapprochement assumé entre nos deux communautés. Mais ne soyez pas naïfs, nous placer sur un pied d’égalité c’est indirectement semer les graines d’une réconciliation future, dans la tête de nos jeunes. Vous devriez faire attention à vos mots.

Ce n’était pas tout à fait une menace, van Aken n’avait jamais envisagé d’attenter quoi que ce soit contre le professeur d’astronomie, il privilégiait toujours la conversation dans un premier temps, mais plus un conseil grave et lourd d’enjeux. Comme une leçon de vie destinée à se graver profond dans l’esprit de celui à qui on la délivrait.

De mauvaise grâce, il ne releva néanmoins pas le dernier argument d’O’Neill, sur le fait que magie et technologie se complétaient. Peut-être, mais en aucun cas ce n’était prétexte à considérer cette dernière sur un pied d’égalité. Une béquille au mieux pour le véritable pouvoir, la véritable connaissance.

Néanmoins, ses idées sur la prétendue meilleure stabilité des sociétés égalitaires le firent tiquer.

- Une société parfaitement égalitaire ne pourrait tout simplement pas exister, cher collègue. Sinon quoi ? Irons-nous jusqu’à traiter sur un pied d’égalité les trolls, les géants et les gnomes ? Les accepterez vous sur le chemin de traverse, dans vos observatoires, leur donnerons nous des cours comme à nos élèves à Poudlard ? Il est normal que ceux qui savent, ceux qui ont une vision claire du monde dans son ensemble, le dirigent. Voila pourquoi la gestion des moldus est catastrophiques, ils sont de courte vue.

Le maître des potions observa O’Neill se déplacer vers un troisième bassin qu’il avait pu observer la veille. Pour sot qu’il soit, ce jeune homme avait tout de même quelque chose de sympathique dans sa curiosité et sa capacité assez intacte à s’émerveiller des prouesses du monde. Bien qu’âgé et, sa femme le lui faisait souvent remarquer, de plus en plus bougon, van Aken ne se considérait pas comme aigrit. La beauté des choses le fascinait toujours autant après tant d’années et il ne désespérait pas d’accomplir également encore de grandes choses, dans le temps qu’il lui restait à fouler ce sol, et surtout, terminer son portrait…

Il se passa la main sur la barbe, si besoin était de la repeigner un peu, et réfléchit de bonne grâce à l’interrogation de son collègue.

- Pour être parfaitement honnête avec vous, je ne m’y connais guère en recherche moldue. Oh, je sais que d’un point de vue epistémologique nous partageons les mêmes rigueurs protocolaires. En vérité c’est bien simple, toute observation est conditionnée par l’outil que l’on utilise. Contraints à n’employer que des approches matérialistes, les moldus n’observent que des choses… eh bien, matérialistes. A l’inverse nous-mêmes évoluons sur deux plans, matériel je vous le concède, mais surtout magique et nos outils et méthodes sont adaptés à observer et quantifier de tels phénomènes invisibles aux yeux des non-mages.

Ce qui faisait de la botanique et de cette exposition un sujet un peu bâtard, il fallait bien en convenir car si c’était bien des outils moldus tels que les microscopes qui permettaient ici d’observer les différences produites par les phases lunaires sur les fleurs de nénuphars, seul l’œil d’un magicien pouvait comprendre la véritable nature de ces changements.

- En somme, nous sommes séparés par une différence qualitative, au même titre que les moldus se sont longtemps acharnés à guérir des maladies à tâtons, parce qu’ignorant l’existence de l’invisible à l’œil nu, ils tâchent aujourd’hui de comprendre le monde en ignorant que celui-ci leur est inaccessible.
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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyVen 3 Juil - 16:17

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L’insinuation de son manque d’intégrité scientifique vexa O’Neill lorsque Van aken prétexta qu’il ne “constatait pas la réalité”. Cependant, naïf comme il était, Aidan jugea que ce n’était pas une insulte cachée mais une maladresse dans ses propos.
Il se demanda quels journaux le maître des potions lisait. Regardait-il vraiment les quotidiens moldus ? Ca serait étonnant. D’autant plus que l’astronome réalisait que lui-même se contentait souvent de la lecture d’articles scientifiques.

Peu à peu, le ton froid de son interlocuteur se faisait plus sévère et Aidan ressentit instinctivement une culpabilité infondée, comme s’il était toujours un élève.
Van aken continua d’expliquer son point de vue en déclarant qu’il ne doutait pas de la présence de personnes dotées de bonnes intentions. C’était déjà ça, même si O’Neill avait l’impression que c’était une phrase toute faite.

-Vous savez que, désormais, ces fameuses nouvelles usines sont construites avec de l’énergie dite verte. Les moldus se retournent le cerveau pour trouver des alternatives qui ne polluent pas notre planète.

Aidan fronça les sourcils et concéda un argument.

-Néanmoins, cela ne va peut-être pas assez vite. Le capitalisme empêche encore un véritable bouleversement dans la manière de faire. De nombreux chefs d’entreprise refusent d’abandonner une méthode qui leur fait gagner des millions.

Quand à la fabrication d’armes, Aidan devait admettre qu’il ne connaissait que peu sur le sujet. Par soucis de clarté, il préféra l’avouer à Van aken.

-Pour ce qu’il en est de la technologie au service de l’armée, je ne connais que la pratique des militaires privatisant des satellites. Vous savez, cet engin spatial qui tourne autour de la terre et qui récolte ou transmet des données… Là où le but des scientifiques est d’améliorer la surveillance des conditions climatiques, les gouvernements aiment s’approprier ces nouvelles technologies pour des missions “secret défense”.

Il pensait à son ancien camarade d’université, qui travaillait en Californie comme physicien et qui avait vu l’armée s’emparer de ses recherches sur un prototype bien plus précis de localisation GPS.
Howard lui avait fait part de ses craintes sur ce que cela pourrait avoir de conséquences dans le futur et Aidan avait tenté de le rassurer. A ce jour, il espérait encore qu’il ne se soit pas trompé et que sa technologie ne soit pas mise en service dans une éventuelle future guerre.

Réalisant qu’il déservait probablement l’argument qu’il voulait développer, l’astronome s’arrêta sur ce sujet et détrompa Van aken sur le fait qu’il voulait révéler la magie aux moldus.
De nouveau, son collègue l’accusa de semer les graines “d’une réconciliation” future. Aidan avait comprit qu’il ne le ferait pas changé d’avis sur ce point et ne répliqua pas.
De toute façon, le professeur de potions continuait sur la société égalitaire et la chimère que c’était.
Son argument le surprit. A vrai dire, il n’avait jamais vraiment réfléchi à la place occupée par les trolls, les géants et les gnomes dans la société.
Il pensa à Helga Poufsouffle en répondant.

-Et bien… je pense que je ne pourrai pas leur en refuser l’accès si nous supposons qu’ils veulent apprendre pacifiquement. Mais j’enseigne l’astronomie. Les créatures magiques ont une toute autre culture que celle des sorciers dans laquelle ils n’utilisent pas leur baguette.

Peut-être avait-il pris cet argument de manière trop littérale. Peu importe, il ne devait pas se démonter. Il ne devait pas dénigrer la culture de ces créatures qui ne voyaient pas l'intérêt d'une scolarité. Son argument trop littéral avait du sens pour lui.

-Je suis d’accord sur le fait que c’est ceux qui ont une vision claire qui doivent diriger. Cependant, les sorciers voient le monde moldu de manière floue. Nous ne pourrions jamais prétendre à “diriger les moldus”.

Cette fois, Aidan avait planté son regard dans celui de Van aken.

-Chacun doit rester à la tête de son… domaine. Mais cela n’empêche pas de parler respectueusement de nos voisins.

Aidan ne jugea pas nécessaire de relever que les moldus “voyaient à court terme”. A ses yeux, la plupart des sorciers aussi. Mais de l’autre côté, il avait un vision cosmologique des choses qui le dépassait lui, Van aken, leurs ancêtres et tous les descendants.
A la place il se déplaça vers un autre bassin et s’émerveilla réellement de ce qu’il y voyait.
La nature était si jolie.
Quand il demanda à son interlocuteur comment il différenciait les recherches moldues de celles des sorciers, il souriait.

-Vous avez parfaitement raison sur ce point : les recherches quelles qu’elles soient sont conditionnées par l’outil utilisé.

C’était une belle façon d’expliquer la chose et Aidan nota dans son cerveau cette phrase.
De plus, son aîné n’avait pas complètement tort : les moldus ne pourraient jamais comprendre tous les mystères du monde car beaucoup de ceux-ci contenaient une part de magie.
Même dans son milieu, les scientifiques moldus refuseraient tout résultat incompréhensible à leurs yeux.
Pour la première fois, il admit mentalement son statut de privilégié dans le monde de la recherche. Les moldus partageaient en effet leurs avancées mais les sorciers ne pouvaient pas leur rendre la pareil.

-...mais quelque soit l’outil, nous nous devons de respecter chaque méthode.

Il avança de quelques pas vers un nouveau bassin. Puis, avec sa brusquerie et maladresse légendaire, il se retourna rapidement et se retrouva plus proche qu’il ne l’aurait voulu de Van aken.
Il fit un pas en arrière et pencha légèrement sa tête sur le côté, comme toujours quand il réfléchissait.

-Vous m’avez fait comprendre quelque chose qui ne m’avait jamais effleuré l’esprit. Je suis en effet un scientifique privilégié dans le sens où j’ai accès aux recherches moldues et sorcières ce qu’un moldu ne pourra jamais avoir. Je ne suis donc pas égal à un moldu… si nous pensons que les moldus et les sorciers existent dans un même monde. Or ce n’est pas le cas. Nous partageons la terre mais nous vivons nos existences parallèlement, en nous croisant rarement. C’est peut-être ici que je devrai parler d’égalité : les moldus nous sont supérieurs dans “leur monde” tandis que nous le sommes dans le nôtre. Peut-être sommes nous égaux dans ce sens.

Aidan était en pleine réflexion. Avec son racisme à peine voilé, Van aken était parvenu à le faire remettre en question ! Grâce au point de vue dépassé de ce dernier, Aidan avait pris un pas de recul qu’il n’avait jamais jugé nécessaire.

-Je suppose que ce que je ne supporte pas, c’est le mot “supériorité” car il évoque pour moi une certaine violence et une forme d'’irrespect. Mais c’est indéniable : ils ont la technologie que nous n’avons pas. Et nous avons la magie qu’ils n’ont pas.

Il regarda Van aken, encore plongé dans ses réflexions. Etait-ce racisme d’admettre cela ? Non. C’était un fait. Ce qui était raciste, c’est ce qu’on faisait de ce fait. Cette pensée le rassura.

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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyDim 5 Juil - 16:44

O'Neill pouvait bien dire ce qu'il voulait, lui assurer que désormais les moldus étaient tous soudainement devenus des saints, raisonnables et attentionnés, van Aken n'en croyait pas un mot. Une certaine ignorance des enjeux de la politique moldu qui le dépassaient couplée à beaucoup d'a priori négatifs rendaient difficile toute approche mesurée et nuancée de la question. Il se contenta donc de hocher la tête avec sévérité, faisant le tris dans tous ces mots qu'il comprenait plus ou moins bien : "capitalisme", "satellite", "énergie verte". Des notions qui n'avaient guère de sens dans le monde sorcier et que van Aken n'avait touché du doigt qu'à travers les journaux moldus qu'il feuilletait parfois lorsqu'il était de mauvaise humeur.

A ses yeux, il était inutile de complexifier autant la discussion, à vrai dire. Des parallèles simples permettaient de comprendre où s'arrêtait et où commençait les droits et devoirs de chacun. Les sorciers étaient supérieurs aux autres êtres magiques pour des raisons politiques : ils étaient généralement plus intelligents et toujours plus puissants que les gobelins, êtres de l'eau et bien entendu toutes les autres créatures qu'ils côtoyaient parfois au quotidien. Les moldus, en tant qu'êtres limités autant dans leur pouvoir que leur intelligence - car enfin être incapable de percevoir la sorcellerie était bien un handicape - devaient êtres relégués au rang de créatures comme les autres. Il n'y avait donc pas à les traiter avec plus d'égards que les autres. Or on ne faisait pas un tel pataquès avec la culture centaure ou gobeline, bien rares étaient en vérité les mages qui savaient raison garder à ce sujet.

Il avait de toute façon dit ce qu'il avait à dire. D'ailleurs O'Neill avait concédé certains points ce qui suffit à satisfaire momentanément le maître des potions. Visiblement le jeune professeur semblait commencer à accepter ses arguments, peut-être ne serait-il finalement pas un danger aussi grave qu'il l'avait imaginé. Avec du temps, il y avait peut-être même matière à s'en faire un allier ? Qui pourrait accuser un né-moldu de mépris de classe si celui-ci venait finalement à adhérer aux théories du sang ? Il caressa un instant l'idée avec intérêt, se demandant s'il ne devrait pas un peu revoir sa stratégie avec O'Neill, se montrer plus pédagogue avec lui ?

Pour l'heure, devant un nouveau bassin pourvu de microscope, la discussion semblait s'être quelque peu apaisée autour de questions plus scientifiques. Van Aken avait parfois tendance à l'oublier, en tant que doyen du collège il voyait parfois ses nouveaux collègues comme le prolongement de ses propres étudiants qu'ils ne dépassaient guère en âge parfois, mais le professeur d'astronomie avait également ses diplômes et pouvait somme toute être d'une compagnie intéressante tant qu'on ne lui demandait pas son avis sur des sujets qui le dépassaient manifestement.

- Je suis heureux de voir que vous comprenez mieux l'étendu du privilège de notre position. Ne vous y trompez pas, les esprits les plus caricaturaux auront tôt fait d'accuser ceux qui revendiquent cette place d'être "racistes" ou "suprémacistes", des qualificatifs qui simplifient et travestissent la réalité.

Il hocha la tête avec douceur.

- En vérité avoir conscience de la supériorité des sorciers permet de mieux comprendre les enjeux qui vont avec. Parlez d'irrespect ou de violence, je vous parlerai de réalisme, mieux de maturité. Nous cacher derrière un égalitarisme mensongé est une manière d'esquiver ses responsabilités vis-à-vis du monde moldu et sorcier à la fois.

Le professeur de potion se tourna alors vers O'Neill, avec une forme de gravité dans le visage, mais dépourvu cette fois d'animosité.

- En tant que scientifique sorcier, vous seul êtes capable de peut-être comprendre l'univers dans toute sa complexité. Il n'y a rien à attendre des moldus, eux n'y parviendront pas. Il nous faut tracer notre propre voie, cher collègue, en gardant à l'esprit que le reste du monde ne nous aidera pas. C'est notre fardeau.
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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyLun 6 Juil - 9:52

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Van Aken lui fit part de son contentement de le voir appréhender la question d’un autre point de vue.
Aidan était un peu choqué de cette remise en question. Jamais cela ne lui avait effleuré l’esprit et pourtant… pourtant il faisait partie des privilégiés !
Parfois, ce genre de simples réalisations étaient celles qui laissaient le plus pantois. Peut-être de par leur simplicité qui les avaient presque rendues invisibles.
Le maître de potions lui expliqua que la plupart pourrait voir cette position comme raciste, ce qui accentua les peurs d’O’Neill à ce sujet.
Il s’était toujours considéré comme quelqu’un de tolérant. Et par une petite prouesse intellectuelle, il s’était convaincu que les moldus restaient bel et bien leurs égaux dans le sens où chacun était supérieur à l’autre dans son monde.
Mais il réalisait que c’était un argument complexe et difficile à expliquer.

Il était un peu perdu en écoutant la suite de ce que van Aken lui expliqua. C’était dans cet instant de pure réflexion qu’il pouvait paradoxalement être le plus manipulé.
Des tonnes de nouvelles informations, de faits vus sous un autre angle, privilégiaient le glissement d’idées faussées dans son esprit.
Aidan ne réalisa pas que c’était exactement ce qu’était en train de faire son aîné.
Il l’écouta ainsi sans opposer de réactions et d’explications de son point de vue que son instinct savait pourtant différent de son interlocuteur.

Le visage de van Aken redevint grave quand il l’identifia comme un “chercheur sorcier”.
Il y avait quelque chose qui retenait encore Aidan d’accepter ces arguments comme ils étaient présentés, aussi tentants soient-ils.
Puisqu’il y avait du vrai dans son argument, il était très difficile d’en défaire les propos limites. Oui, en tant que sorciers, O’Neill pourrait comprendre l’univers de manière plus complète que les moldus. Aussi véridique que puisse être cette pensée, elle le rendait mal à l’aise. Aidan sentait qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas.

-Je vous entends… murmura Aidan, toujours aussi perturbé.

Sa propre expérience dans l’astronomie faussait un peu une théorie plus générale. En effet, sa matière était intrinsèquement liée à la technologie moldue. Il était très arrogant de penser ainsi que seuls les sorciers avaient les clés pour comprendre l’univers puisqu’à ses yeux, l’univers n’était pas une seule et unique question mais plusieurs, formant des indices vers une meilleure compréhension du cosmos. Il lui fallait les indices “moldus” pour tenter de percer les mystères “sorciers”.

Aidan ne savait plus trop quoi dire.
Il pensait avoir dit tout ce qui était plus ou moins clair dans son esprit et maintenant que tout commencait à s’embrouiller de nouveau, il craignait de dire des absurdités… ou d'acquiescer à des absurdités.

Il s’éloigna du bassin pour aller observer les croquis de plantes accrochés au mur, se sentant profondément vulnérable.
Il tenta de lire les explicatifs sur le côté mais il n’y parvint pas, encore trop ébranlé.
Il aurait aimé en discuter avec Alice. Argumenter avec elle, c’était jouer sur un terrain bien moins glissant que sa conversation avec van Aken. Du coin de l’oeil, il voyait le professeur de potions le suivre dans ses déplacements. Il se tourna vers lui, décidant une toute autre approche en changeant de sujet.

-Si je puis me le permettre… que faisiez-vous avant de devenir professeur ?

Aidan avait la vague idée que l’homme avait travaillé au Ministère sans qu’il n’en sache la raison. En effet, il n’avait aucun souvenir de l’y avoir croisé et pourtant, il était certain d’avoir entendu ça quelque part.

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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyMar 7 Juil - 15:16

O'Neill se faisait désormais moins loquace et si van Aken fut tenté de voir cela comme la confirmation de la pertinence de ses arguments, il resta tout de même prudent. Si son homologue choisissait de se retrancher dans le silence, c'était tout autant pour réfléchir que pour ne pas plus exposer le flanc, le vieil homme doutait d'avoir purgé son esprit de toutes ses sottises en une aussi courte discussion. Peut-être faudrait-il du temps, mais il était maintenant persuadé d'avoir planté les graines d'une future remise en question. Et puis, c'était la raison de sa présence à Poudlard, après tout : s'assurer que les élèves ne soient pas abandonnés à eux-mêmes et aux pédagogies trop laxistes, mais s'il pouvait également laisser sa marque sur le corps enseignant il serait assuré que la relève serait au poste le jour de son départ.

Décidément, sa femme serait fière de lui quand ils en discuteraient ce soir. Elle qui disait toujours qu'il n'en faisait pas assez...

Il accompagna tranquillement O'Neill jusqu'au prochain spot de l'exposition exposant des travaux de dessins scientifiques, des croquis représentant successivement chaque étape de la floraison d'un nénuphar.

- Eh bien, j'ai commencé comme graveur de rune il y a longtemps. Je crois bien que j'en serai incapable aujourd'hui, nous avons beaucoup affiné cet art et les nouveaux artisans possèdent des techniques remarquables de ce que j'ai vu.

Comme souvent les personnes âgées, van Aken aimait bien parler de son passé, c'était l'occasion de se le remémorer un peu. Mais il se doutait également que ce n'était pas là la partie de sa vie qui intéresserait le plus O'Neill.

- Avant de devenir professeur, je réalisais des commandes de potions pour le ministère mais il s'agissait plus d'un travail "à côté", ma femme et moi profitions de notre retraite...

L'à côté n'était pas exactement une retraite classique d'ailleurs. C'était dans ces années là qu'il avait renoué avec les vieilles traditions de sa famille et à son tour versé dans les arts noirs. Un travail auquel il accordait une grande importance mais qui lui avait valu de nombreuses suspicions de la part de son ancien employeur. Il aurait du être un peu plus méthodique dans ses expériences, la disparition des pêcheurs moldus à proximité de son Manoir n'aurait pu passer inaperçu.

- Mais j'imagine que la période la plus intéressante est celle juste avant où j'ai eu le privilège d'officier comme vice-président sorcier du magenmagot. C'est nous qui avons jugé les partisans du Seigneur des Ténèbres après la seconde guerre des sorciers, saviez-vous ?

C'était la sa fierté, l'assurance d'être entré dans l'histoire mais également une sorte de joker qu'il aimait exposer lorsqu'on le soupçonnait de collusion avec les idées les plus extrémistes. Van Aken n'avait jamais été un soutien du mage noir Voldemort, un homme trop radical, trop brutal et trop ambitieux pour lui-même. Ses méthodes n'avaient servi qu'à attirer le discrédit sur les théories du sang et coûté la vie aux derniers membres d'un grand nombre des plus illustres familles de sang-pur de Grande Bretagne et d'Europe.

Un vrai gâchis.

- Et vous même cher collègue ? On m'a dit que vous aviez mis votre expertise des moldus au service du ministère ? Etions nous déjà collègues sans le savoir ?

C'était le genre d'information que van Aken s'était empressé de recueillir dès son arrivée à Poudlard, il était primordial de savoir qui étaient les autres enseignants et à qui il aurait affaire. Bien sûr il n'avait pas eu le luxe d'avoir accès aux dossiers mais sa petite enquête et les nombreuses oreilles qui lui étaient loyales dans les tableaux de l'école lui avait rapporté un certain nombre de petits détails qui ne demandaient qu'à être mis bout à bout.
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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyMer 8 Juil - 16:17

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Encore ébranlé par la découverte qu’il faisait bel et bien partie des “privilégiés”, Aidan fut soulagé de voir son interlocuteur accepter si facilement de changer de sujet.
Le premier qui vint à l’esprit d’O’Neill était le passé de van Aken.
Que faisait son aîné avant de devenir professeur à Poudlard ? Voilà bien une question intéressante qui se basait sur des faits plutôt que sur des idées.

Aidan fut surpris de découvrir que le maître des potions avait commencé sa carrière comme graveur de runes. Il n’avait jamais été très doué dans l’étude des anciennes écritures magiques. Cela l’impressionna beaucoup.

-Graveur de rune ! Répéta-t-il, sans cacher son admiration. Je ne connais que trop peu ce métier, avoua-t-il. Etait-ce vous qui décidiez de ce que vous graviez ?

Cet homme raciste était décidément très étonnant. Aidan tenta d’imaginer un instant le jeune qu’il avait été : ses passions, ses envies et ses rêves. Il avait grandi dans un contexte si particulier…
Et puis, des deux, qui était le plus raciste ? Celui qui acceptait ses privilèges ou celui qui refusait de les admettre ?

Il mentionna ensuite qu’il avait effectué des commandes de potions pour le Ministère - ce qui n’avait, là, rien de surprenant - et parla de son épouse et de leur retraite.
Aidan se demanda quel genre de mari van Aken pouvait être.
Il lui expliqua qu’avant sa retraite, il avait été vice-président du Magenmagot et l’embrouilla encore un peu en avançant fièrement qu’il avait été de ceux qui avait arrêté les partisans de Voldemort.

-J’ignorais que vous y aviez joué un si grand rôle, répondit poliment l’astronome.

Un peu à l’image des procès de Nuremberg dans le monde des moldus, la série des procès des partisans de Celui-dont-on-ne-prononçait-pas-le-nom (du moins surtout à l’époque) avait fait grand bruit dans leur communauté. Beaucoup de victimes et familles de victimes avaient exigé des peines grandioses pour donner l’exemple. Le Magenmagot avait dû gérer la pression populaire forte avec l’équilibre d’une sentence juste.
Aidan devait dire qu’il avait toujours trouvé leur travail exemplaire. Ils avaient su calmer les colères les plus hargneuses et sans pour autant manquer de tact et de respect face au chagrin des survivants. Ils avaient rendu justice.

-Ca a du être une époque fascinante mais difficile à vivre. Surtout dans vos chaussures. Et vous avez donc quitté votre retraite pour enseigner... Ca n'a pas été trop compliqué ?

C’était un mouvement de carrière étonnant. Lui-même avait changé complètement de voie mais il était encore jeune.
Il espérait que son épouse n’avait pas trop crisé en le voyant de nouveau reprendre une vie active. Puis, pour la première fois, Aidan se demanda si cette dernière était toujours vivante.
Le maître de potions lui retourna ensuite la question en lui demandant ce qu’il avait fait avant de devenir professeur.

-C’est possible… déclara-t-il avec un petit sourire. Je suis entré au Ministère en 2021 en tant que technicien en Adaptation moldue, avec, vous vous en doutez, un intérêt particulier pour les télescopes. J’ai auparavant étudié l’astrophysique aux Etats-Unis pendant huit ans avant de revenir finir mon doctorat auprès du professeur Sinistra.

Van aken devait forcément connaître Aurora. Aidan gardait une affection particulière pour sa plus grande mentor. A ses yeux, c’était la personne la plus intelligente qu’il connaissait et pourtant, il en avait croisé, des “esprits brillants” durant ses études !

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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptySam 11 Juil - 17:53

Il aurait été faux de dire que van Aken n'était pas un homme orgueilleux. De l'ambition, il en débordait, avec assez de retenue pour ne pas le faire savoir de manière irréfléchie, mais sa quête n'était rien d'autre que l'immortalité elle-même et il se savait auréolé du prestige de son nom et de la gloire de ses actes passés. Aussi l'expression admirative d'O'Neill quand il énuméra son parcours professionnel lui tira une certaine satisfaction. Relative, toutefois, car enfin le professeur d'astronomie n'était pas vraiment le genre de personne que van Aken cherchait à impressionner, mieux il s'en foutait assez royalement de son avis, mais enfin, tout de même, ça faisait plaisir.

Mais plus que d’orgueil, van Aken avait de la passion. Une passion pour les choses bien faites, l'artisanat de qualité, les prouesses magiques, le pouvoir en somme sous toutes ses formes : ce qui faisait de la société sorcière sa grandeur et sa force. Aussi il se passa la main dans les poils de barbe et pour la première fois de leur entrevue esquissa un sourire sincère à l'évocation des runes qu'il gravait.

- Eh bien, pas exactement, non. La plupart du temps il s'agissait de commandes, c'est un travail long et onéreux à pratiquer pour le loisir or vous n'ignorez pas que chaque rune possède son utilité magique ou symbolique, nos choix de gravures dépendaient vous vous en doutez de l'usage de l'objet qu'on nous apportait.

Il hocha la tête, à sa réflexion maintenant.

- Bien sûr, ce sont des magies très anciennes, un vrai travail d'historien, du moins pour ceux qui innovent dans ce domaine et font ressurgir de nouvelles créations graphiques. Pour ma part je dois bien vous avouer modestement que je n'avais pas ce talent, mais pour un homme d'esprit j'ai l'intime conviction que s'adonner à des travaux manuels est une étape importante dans une carrière et une source de sagesse. On a trop fait de se perdre dans les idées, la réalité de la magie, elle, ne ment pas et les faits sont têtus.

Ce n'était pas exactement une manière de raccrocher les wagons avec leur discussion précédente, mais tout de même, en prononçant ses mots van Aken se fit la réflexion que c'était là des paroles censées. Qu'à se laisser sans cesse aller aux grands idéaux, on perdait de vue les choses concrètes : le pouvoir, la force, c'était ça qui faisait des sorciers des êtres supérieurs, il ne fallait jamais l'oublier.

A nouveau il hocha la tête quand O'Neill lui confessa ignorer qu'il avait participé aux grands procès de la seconde guerre des sorciers.

- C'est bien normal, vous étiez à peine né si je ne m'abuse. répondit-il pragmatiquement. Époque sombre, oui. Nous avons perdu beaucoup de monde...

Son ton sous-entendait clairement qu'il ne souhaitait pas poursuivre la discussion sur ce sujet? Chacune des deux guerres avait été un désastre. La première personnellement puisqu'elle avait vu advenir la ruine de la famille van Aken et la mort d'un grand nombre de ses proches, tombés au service du Seigneur des Ténèbres... la seconde, cette fois-ci il avait été dans le bon camp, mais enfin, combien de vieilles lignées s'étaient éteintes à nouveau ? Les Croupton, les Crabbe, les Black... un épouvantable gâchis. Il avait bien essayé d'en sauver certain, leur éviter la peine capitale mais ceux qui étaient épargnés finissaient à Azkaban et leur sort n'était guère plus enviable.

Enfin, tout n'avait pas été complètement un fiasco, lui avait retrouvé du pouvoir et s'était fait des alliés, peut-être précieux. Un moment il repensa à Duncan le garde-chasse...

Rendu un peu plus brutal par ses sombres réflexions, il répondit sèchement cette fois-ci.

- Cher collègue, quand on a des convictions on n'est jamais à la retraite.

Mieux valait discuter d'autre chose. Jugeant qu'il avait suffisamment parlé de lui, ce qui n'était jamais une bonne stratégie, il préféra interroger O'Neill sur son propre passé. Au moins la discussion serait certainement plus constructive, et moins douloureuse.

- Oh, avec Mme. Sinistra ? Je l'aimais bien, elle fut mon enseignante également saviez-vous ? Elle venait d'arriver en poste et je m'apprêtais à partir de Poudlard, j'en garde de bon souvenir.

Il toussa.

- Amusant de voir qu'elle a traversé les générations et vous êtes donc son dernier produit. Hm. Je l'ai recroisé quelques fois, à des salons ou dans des mondanités. Cela se fait beaucoup vous savez, il faudra que je vous invite à l'occasion, vous pourriez être surpris de voir que nous ne sommes pas les croquemitaines que l'on aime à dépeindre...
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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptyMer 15 Juil - 12:20

A l'ombre des nénuphars en fleurs

ft Professeur van Aken


Van aken lui expliqua comment fonctionnait les commandes de gravures tout en lui rappelant que chaque symbole possédait sa propre utilité magique.

-Fascinant ! Commenta O’Neill, réellement intrigué par ce métier.

Chez les personnes moins enthousiastes qu’Aidan, ce genre de commentaire pouvait parfois paraître ironique. L’astronome, lui, éprouvait un réel intérêt pour les dires de son interlocuteur et il faut dire que son visage expressif le montrait assez clairement.

Le maître de potions continua en argumentant sur l’importance des travaux manuels. Pour lui, la réalité de la magie ne mentait pas et les faits étaient têtus. Aidan se demanda ce qu’il voulait dire par là. Comment un fait pouvait être têtu ? On lui avait martelé son importance durant toutes ses études. Un fait était un fait. Un fait restait un fait parce qu’il ne pouvait être altéré.

-Je crois que les idées doivent garder de l’importance dans notre société.

La plupart des théories, avant de prouver quoique ce soit - parfois des décennies plus tard - avaient d’abord été une idée folle dans un esprit brillant.
Mais ce n’était pas le genre d’argument qui toucherait son interlocuteur.

-Les baguettes n’existaient pas avant qu’un artisan ait l’idée de concentrer sa magie dans un bout de bois, mélangeant d’autres éléments avec elle.

En venant à l’exposition, il s’était attendu à une discussion élevée, mais certainement pas à ce point là. En une vingtaine de minutes, Van aken avait réussi à l’ébranler profondément et à le plonger dans des réflexions dont il n’aurait jamais pensé par lui-même commencer.

-Toutefois, je suis d’accord qu’on ne peut posséder de la sagesse si nous ne faisons pas de travaux manuels. Tout est toujours une question d'équilibre.

Leur discussion dévia ensuite vers la partie de la carrière de Van aken où il avait travaillé pour le Magenmagot. Son ton catégorique indiqua clairement qu’il ne désirait pas approfondir le sujet.
Aidan le comprenait. Les guerres étaient terribles et peu de gens voulaient en discuter de manière désinvolte.

Aidan hocha la tête quand il lui indiqua qu’il n’y avait pas de retraites pour ceux ayant des convictions.

Il sourit quand Van aken affirma qu’il avait bien aimé avoir le professeur Sinistra durant sa dernière année d’étude.
Aidan s’était toujours senti proche d’elle dès sa première année. Pourtant, ils n’avaient jamais partagé à propos de leurs vies privées. Ils ne parlaient que de l’univers, des étoiles et des planètes. Leur passion leur suffisait.

-C’est la personne la plus intelligente que j’ai rencontré,
affirma tendrement Aidan.

La nostalgie s’empara de lui brièvement.
Van aken mentionna ensuite des salons de discussions qui l’intriguèrent. Si Aurora y avait participé, ça ne devait pas être n’importe quoi.

-Son dernier produit… répéta-t-il en souriant, conscient qu’il avait véritablement été son protégé. Hé bien, je serai ravi d’y assister un jour. Les discussions et les débats sont toujours très intéressants. Regardez la petite conversation que nous venons d’avoir… Il est toujours bon de se confronter à des visions différentes de la nôtre.

Ne disait-on pas qu’il n’y avait que les idiots qui ne changeaient pas d’avis ? Si Aidan restait fidèle à ses principes, il ne voyait pas le mal à réfléchir sur ses propres convictions. Du moins, il s’y efforcait.
Le charisme de son collègue était puissant et il sentait bien qu’il n’y était pas insensible. Que penserait-il de leur conversation une fois seul chez lui ?

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Message(#) Sujet: Re: A l'ombre des nénuphars en fleurs A l'ombre des nénuphars en fleurs EmptySam 18 Juil - 15:42

D'abord polémique, la discussion était indiscutablement devenu plus cordiale à présent, certainement plus du aux concession polies d'O'Neill qu'au caractère de van Aken. Mais au fond, même le vieux professeur pouvait se laisser un peu apprivoisé et il devait bien reconnaitre que pour très sot qu'il était sur certains sujets, son collègue pouvait se révéler un homme agréable tant qu'on n'abordait pas les questions qui fâchent.

Il le laissa donc développer ses propres idées, laissant trainer son regard sur les vitrines qu'il avait vu la veille et sur un spécimen de nénuphar blanc très étonnant. Parfois van Aken se demandait comment on pouvait être aussi jeune et avoir autant d'opinion avant de se souvenir que lui même avait pu avoir des idées très claires fut un temps. Comment souvent, l'âge vous faisait voir les choses autrement et il aurait aisément traité de sot la personne qu'il était à trente ans. Il manquait alors l'expérience, mais au moins avait-il déjà des bases solides sur ce que devait être l'ordre d'une société sorcière. Bases qui semblaient manquer à O'Neill, c'était son défaut.

Tout ça au fond se résumait encore une fois à une question d'éducation. En fait, c'était toujours une question d'éducation et pas pour rien si van Aken avait choisi d'occuper ses derniers jours à Poudlard. Cela lui avait pris une vie à envisager que c'était là bas qu'il aurait le plus d'influence sur le monde de demain, mais il avait fini par le comprendre et prenait désormais sa tâche au sérieux.

- Dans ce cas je vous enverrai un carton d'invitation à l'occasion.

Il hocha la tête avec politesse. Si bien sûr on ne pouvait pas décemment refuser la contradiction, il n'était pas certain qu'évoquer toutes les bêtises du monde pour le simple intérêt de les confronter ne soit pas totalement une perte de temps. Enfin, si on trouvait des gens pour les proférer, c'est qu'ils les pensaient également et pouvaient devenir dangereux si on les laissait diffuser leur pensée sans contrôle.

- En effet, la curiosité d'autrui est une qualité dont il serait dommage de manquer.

Ce dont il commençait à manquer néanmoins, c'était du temps. Un oeil à sa montre à gousset avai suffit à l'informer qu'il serait bientôt l'heure du repas, or il était attendu par sa femme. La pauvre ne pouvait le suivre dans ses déplacements professionnels, il aurait été cruel d'en plus lui faire faux bond dans leur intimité.

- Cher collègue, m'excuserez-vous si je vous abandonne ici ? Vous souhaitez peut-être profiter de la fin de l'exposition en paix et pour ma part, je suis attendu. Le temps nous a filé entre les doigts.

D'un geste machinal il se relissa la barbe.

- Nous nous reverrons à la rentrée prochaine, jusque là je vous souhaite de bons congés. Puissent-ils être productifs.
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