Jeudi soir. Elle n’avait pas de cours particulier à donner à Misha ce jour, ni de punition de Carter à superviser maintenant, l’enseignante de Défenses Contre les Forces du Mal pouvait largement s’accorder un moment pour plancher sur les prochains duels organisés. Ce matin, elle avait donné un cours particulièrement prenant aux septièmes années. La fin de l’année approchant, il étant temps de leur montrer les forces obscures de la magie. Elle avait également eu les troisièmes une petite heure, juste le temps de s’exercer à la pratique d’un sortilège vu précédemment. Elle avait pris le temps de déjeuner tranquillement dans la Grande Salle, comme à son habitude, les yeux fixés sur les tables des adolescents, n’adressant que peu la parole à ses voisins de table. L’après-midi, elle avait eu les deuxièmes années durant une heure d’exercices pratiques ainsi que les quatrièmes, la classe de Misha et Blaze, et tant d’autres. Tranquille le reste du temps jusqu’au diner, elle avait entrepris de nettoyer et d’apprêter une nouvelle fois la salle de duels, de faire les prochains duels sur parchemin, d’annoter les dossiers des élèves avant d’emprunter le couloir pour descendre d’un étage et rejoindre la tablée des enseignants.

Non loin d’elle, il y avait Wayde. Elle avait croisé brièvement ses yeux, le saluant d’un regard et d’un signe de tête presque imperceptible. Et puis elle avait reporté son regard sur les tables des pensionnaires du château. Elle s’était servie une assiette de pomme de terre, de brocolis et de travers de porc. Sans prendre garde à sa voisine, ni à la place vide à ses côtés, Thorstein attaqua son travers de porc à même les doigts. Impossible de manger ça avec un couteau et une fourchette, les doigts feraient parfaitement l’affaire.

Rongeant son os, la blonde ne fit pas attention à la personne qui prit place à ses côtés immédiatement. Elle ne prêtait jamais grande attention à ses voisins, en dehors de rares exceptions, comme Siwan par exemple, quand elle ne l’exaspérait pas avec ses horoscopes et ses prédictions de merde.

Et un bras se posa autour de ses épaules. Un bras. Autour de ses épaules. Elle s’arrêta de manger instantanément, laissant tomber l’os qu’elle avait entre les doigts dans son assiette. La voix toute excitée de son collègue d’Astronomie venait de s’adresser à elle et elle coula vers lui un regard des plus glacial. Elle avait horreur du contact physique. Une sainte horreur de ça. Et voilà qu’il venait et qu’il se permettait des familiarité de ce genre. Lui, celui qui l’avait éclaboussée de bière lors de la réunion du personnel aux Trois Balais. Décidément, il ne savait vraiment pas se tenir. Elle n’avait même pas fait attention qu’il s’était trompé de prénom ou qu’il l’avait tutoyée. C’était grave, mais futile à côté de sa main sur ses épaules.


« Dégagez votrrre main ou je vous brrrise le poignet avant de vous arrrrracher la langue. »


Le ton voulait bien dire ce qu’il voulait dire. Elle ne plaisantait pas. S’il ne se dépêchait pas à l’enlever, elle lui casserait le poignet ou lui en collerait une devant toute l’école. Elle faisait au mieux pour se maitriser, ses réflexes un peu trop primitifs d’avoir vécu un moment dans les bois cherchant à prendre le dessus sur la raison. La salle était pleine d’adolescents, de collègues, il ne fallait pas se donner en spectacle ici.


« Tout de suite. »


Il n’était pas nécessaire de l’ajouter, l’air sur le visage du professeur à ses côtés lui montrait à quel point il était une lavette de première catégorie. En même temps, il était baraqué comme une gousse d’ail, elle pourrait tout autant lui briser le bras en utilisant une clé de combat. Mais il n’y avait aucun honneur à se donner tant de mal pour un faible dans son genre.

La soirée aurait pu être des plus tranquilles. Elle aurait pu se rendre dans la Grande Salle et s’asseoir entre deux collègues. Se servir des pommes de terre, des brocolis et des travers de porc. Manger le tout en fixant les tables des ignares pensionnaires de l’école et puis remonter dans son bureau et faire sa vie comme bon lui semblait. Mais non. Les choses n’étaient jamais aussi simples dans cette fichue école. Il fallait que vous retrouviez une personne qui avait voulu vous sortir d’un bar, qu’un autre vienne intervenir juste après vous lors d’une confrontation, qu’une femme un peu sotte vous prédise votre avenir dans sa soupe au chou, qu’un empoté vous renverse son verre dessus et qu’en plus, il passe son bras sur vos épaules, tranquillou pépère.

Il ne fallait pas enlever à l’imbécile bien trop empoté qu’il avait quand même conscience du danger que pouvait représenter la nordique. Son regard horrifié en disait long, il avait bien compris qu’elle n’était pas du genre joviale et trop sympathique pour s’offusquer qu’il la touche. Alors que Thorstein de son côté bouillait de devoir se retenir de lui pulvériser le bras ou de le jeter à terre. Civilisée. Elle devait être civilisée. On ne pouvait pas défoncer la tronche de tous ceux qui avait un peu trop de toupet ou pas assez de jugeote pour garder leurs distances.

Elle l’avait prévenu, sèchement, le ton menaçant, de lui briser le poignet s’il n’enlevait pas son bras immédiatement, ce qu’il fit brusquement, lui donnant un coup au passage. Les lèvres serrées , le corps tendu, la nordique ne quittait plus son voisin des yeux, s’empêchant de l’étrangler avec un os de porc. Elle n’écouta qu’à peine ses déblatérations, se contentant de soupirer de manière profonde et bruyante pour montrer son exaspération profonde. Ne rien dire. Faire comme si de rien n’était. La pièce était bondée, il fallait se contenir. Self contrôle. Voulant ignorer son bruyant et maladroit voisin, elle reporta son regard sur un point fixe tout au fond de la salle. Askja tentait d’ignorer l’andouille qui se tortillait sur son siège, gigotant dans sa vision périphérique. Exaspération presque maximale. Ses couverts en main, Thor prit une bouchée de brocolis, machant très lentement, les doigts de sa main gauche crispés autour de son couteau à viande.

Sa voix retentit à nouveau, crispant toujours autant la blonde. L’ignorance. Le point fixe au bout de la salle. Il est hors de question qu’elle lui réponde, cela l’inciterait à continuer et elle n’a vraiment pas envie de devoir lui briser la nuque devant l’école entière. Alors, elle allait l’ignorer, purement et simplement, terminer son assiette et retourner dans son bureau pour finaliser l’une ou l’autre chose.

Mais ça ne se passe jamais si simplement. A peine a-t-elle tendu le bras droit vers son verre que celui-ci est pris par son voisin et qu’il le vide d’un trait. D’un geste sec, rapide, la nordique plante son couteau juste à côté d’un doigt du professeur d’Astronomie et elle tourne la tête vers lui, le regard furieux.


« Mais qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? Vous voulez peut-êtrrre venirrr surrr mes genoux avec tout ça ?! »


Elle n’avait pas besoin d’hausser la voix, la colère froide qui l’habitait était tout à fait perceptible.


« Voulez-vous également mon assiette, et pourrrquoi pas ma chaise aussi ? »

Si elle résumait le peu de contacts qu’elle avait eu avec le professeur d’Astronomie – encore un de ces allumés des étoiles, probablement un charlatan de plus dans cette école de débraillés – on pouvait dire qu’il faisait quand même plutôt fort. Sans avoir échangé avec elle une vraie conversation, l’homme l’avait éclaboussée de bière, avait mis son bras autour de ses épaules, l’avait tutoyée, appelée par un prénom qui n’était pas le sien, lui avait donné un coup en retirant son bras, avait bu son verre d’eau sous ses yeux. La goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Enfin, si tant est qu’il n’ait pas bu la dernière goutte, d’ailleurs. C’en fut trop, bien trop. Elle s’était déjà contenue longtemps, bien plus que de raison, elle qui était du genre impulsive. Dans un geste rapide, elle avait planté son couteau dans la table, frôlant l’un des doigts de la main du professeur assis à côté d’elle.

L’ironie qu’elle utilisa pour lui demander s’il ne voulait pas en plus se mettre sur ses genoux ou prendre son repas et sa chaise fit rougir son voisin. Lopette. S’il était mal à l’aise juste pour ça, il ne valait vraiment pas la peine qu’elle se donne l’effort de lui en coller une. Les lèvres de la Suédoise étaient soudées l’une à l’autre, son air mécontent était parfaitement lisible, ses yeux fusillaient son interlocuteur sur place. Ses doigts étaient toujours fermement accrochés au couteau, son corps était tendu comme un string arc.

Contre toute attente, O’Neill se remit en mouvement pour servir un nouveau verre d’eau, non sans trembler et renverser. Était-il idiot au point de ne pas comprendre qu’il valait mieux fuir que de rester ? Apparemment, oui. Il lui offrit donc un nouveau verre qu’elle ne regarda même pas, se contentant de dévisager l’homme des étoiles. Et avec son verre, des excuses. Auxquelles elle ne répondit que par un haussement de sourcil, l’air ennuyé à présent. Il ne valait pas la peine qu’elle s’énerve, elle le savait. Pourquoi Odin fallait-il que tous les hommes de ce château soit des abrutis finis complètement exaspérant par-dessus le marché ?

Et voilà qu’il déblatérait à nouveau du charabia dont elle n’avait que faire. Quelle était cette manie de vouloir parler absolument à son voisin ? Drôle d’idée, quand même.


« Oui. Asseyez-vous ailleurrrs la prrrochaine fois. Ca pourrrrrait vous éviter un doigt en moins. »


Et sur ces mots, elle arracha son couteau de la table et reporta le regard sur son assiette. Il n’y avait pas le moindre sourire, pas la moindre sympathie quelconque et elle espérait bien qu’il n’allait pas prendre ce qu’elle avait dit pour de l’humour. Elle en avait pourtant, de l’humour, mais pas souvent dans ce genre de situations et pas avec n’importe qui, en plus.


« Et arrrrrêtez de vous excusez à tout bout de champ, c’est inutile et agaçant.»


Pas de gant, pas de pincette, Askja n’était pas du genre à passer par quatre chemins pour exprimer son avis sur quelque chose. Et comme elle ne se cherchait aucunement des amis, elle s’en fichait bien de vexer qui que ce soit dans ce foutu château.

Masochiste. Selon un dictionnaire très connu, il s’agit d’une déviation sexuelle, liée à une pulsion d’autodestruction, dans laquelle le sujet ne trouve de plaisir que dans la douleur physique et les humiliations qui lui sont infligées. Ce même dictionnaire mentionne également qu’il s’agit du comportement de quelqu’un qui semble rechercher des situations où il sera mal, en souffrance, en difficulté, etc.
Il n’y avait donc aucun doute sur ce qu’était ce drôle de personnage, O’Neill, prétendument professeur d’une des disciplines les moins utiles du monde. Masochiste, voilà ce qu’il était. Quoi d’autre ? Il correspondait en tous points à la définition même de ce mot. Qui, doté d’u minimum syndical de jugeote, serait resté assis à cette place après avoir croisé les yeux de furie de la Thorstein ? Encore pire, qui lui aurait fait la conversation l’air de rien pour apprendre à la connaitre alors qu’elle venait juste de l’attaquer avec couteau ? Il fallait être complètement timbré. Ou débile. Ou les deux. Mais surtout masochiste. Bon, si elle avait vraiment voulu le planter, elle l’aurait fait. Elle n’en était pas à sa première fois et elle avait le compas dans l’œil pour viser l’endroit qu’elle désirait toucher. Alors autant dire que si elle avait voulu lui clouer la main sur la table ou l’amputer d’un doigt, ce serait fait. Mais elle devait être civilisée. On n’agissait pas comme ça dans une école. Dans son ancien boulot, oui, sans aucun doute. Toutes les méthodes étaient bonnes. N4avoir aucun scrupule pour le camp adverse, c’était sa force. La culpabilité, très peu pour elle. Elle allait au charbon, sans peur. Le combat l’avait toujours attirée, elle était faite pour ça, elle était entrainée et élevée pour ça. Mais ici, son travail n’était pas le même. Elle ne pouvait pas se permettre d’être une sauvageonne dans ses réactions. Si elle voulait mener à bien sa mission d’éducation de la jeunesse, de la formation des recrues, il allait bien falloir qu’elle prenne sur elle pour ne pas démonter la tête de tous les empaffés qu’il y aurait sur son chemin. Il fallait dire que Poudlard était un nid de pignoufs, ce n’était pas chose facile de retenir ses pulsions meurtrières mais bon. Il faut ce qu’il faut, comme on dit.

Il avait tenté de réparer sa faute, enfin, l’une d’elle du moins, avait pris un temps fou pour servir et lui tendre un simple verre d’eau qu’elle n’avait même pas regardé et pris encore moins. Elle l’avait laissé planter là, son verre d’eau rempli dans sa main tremblante. L’ignorant aussi bien qu’elle le pouvait, Thor avait repris son couteau. Après tout, elle allait en avoir besoin pour terminer son repas refroidi. Elle lui avait conseillé de s’asseoir ailleurs la prochaine fois. Au moins, ça lui éviterait de faire une crise de nerfs sur sa chaise, et lui, ça lui permettrait peut-être de gagner de l’espérance de vie.

Ce qui conforta Thor dans le fait qu’elle prenait son pignouf de voisin pour un masochiste c’est qu’il venait de plaisanter de la menace qu’avait proférer la nordique. Elle avait tourné la tête vers lui, un sourcil levé, le dévisageant sans gêne. Peut-être ne sentait-il pas le danger. Peut-être n’avait-il pas compris qu’elle n’avait pas mal visé plus tôt, qu’elle l’avait fait exprès. Peut-être ne prenait-il pas sa menace au sérieux.


« Je ne peux rrrien prrromettrrre. » avait-elle répondu toujours sur le même ton implacable.


Elle reporta son attention sur son assiette une nouvelle fois. Il ne fallait pas lui apporter plus d’attention qu’il n’en méritait. Et comme il n’en méritait aucune, la question était réglée. Toutefois, elle en profita pour lui indiquer que sa manie de s’excuser à tord et à travers était des plus énervantes. Et des plus inutiles. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien en avoir à foutre qu’il soit désolé ? Qu’est-ce que cela pouvait bien changer ? Non vraiment, toutes ces politesses exacerbées et hypocrites, très peu pour la Suédoise.

Elle se remit à manger. Il lui posa une question, elle l’ignora tout bonnement. Pour elle, ça n’avait strictement rien à voir d’être d’une certaine origine pour se cacher derrière une tare. Tous les anglais étaient bien loin d’être polis et maniérés. Ou empotés comme lui, d’ailleurs. Balivernes, vraiment. Que ne fallait-il pas trouver comme excuse à son comportement tout de même… C’état désespérant de voir qu’aucun n’était foutu d’assumer sa personnalité.

Il continua de déblatérer, encore et encore, jusqu’à lui demander ce qu’elle en pensait. Vraiment ? Elle venait de lui dire que les excuses à tout bout de champ était inutiles et agaçantes et il lui demandait encore un avis ? Très bien. Elle s’essuya la bouche avec sa serviette, comme on lui avait appris il n’y a pas si longtemps. Fut un temps, elle aurait fait ça d’un revers de manche, mais elle n’était plus dans les bois, donc bon. D’un regard en coin, tournant à peine la tête vers lui, elle répondit calmement.


« J’en dis qu’en plus d’y perrrdrrre un doigt, et les yeux, il est aussi tentant de vous arrrrracher la langue. »


Se tournant tout à fait vers lui, elle ajouta sans l’ombre d’un sourire.


« Bavasser, ça aussi, c’est inutile et agaçant. Comme cacher ses défauts derrière une origine ethnique. »

Manger. C’est tout ce qu’elle avait voulu faire en venant s’installer dans la Grande Salle. Juste manger. Pas bavasser, parler de sa vie, écouter quelqu’un parler de la sienne, lui raconter ses joies et ses peines, sa vie de famille, sa santé, sa maladie. Non, rien de rien, non, elle ne voulait parler de rien. Juste remplir son assiette, manger des travers de porc, boire un verre d’eau et retourner de là où elle venait, son bureau, donc.
Thor avait bien montré, tout au long de cette fabuleuse conversation, comme elle n’était pas du tout le genre de dame à être disposée à faire la conversation durant son repas. Elle y avait été des regards froids et furieux, à l’ironie, en passant également par les menaces de violence physique et la franchise en dernier lieu. Elle n’avait jamais pris de gants avec personne, elle n’allait certainement pas commencer maintenant.

Et bien qu’elle lui avait fait savoir que les excuses étaient purement inutiles, il s’était à nouveau excusé. Agaçant personnage. Voyant qu’il se mettait enfin à faire silence et à regarder devant lui, Thorstein fit de même, elle regarda devant elle et entreprit, une fois encore, de finir son assiette tiède. Boh, les travers de porc de toute façon, ça pouvait se manger aussi bien chaud que froid. Comme tout, presque. A sa gauche, il y avait du mouvement. Comment pouvait-il faire autant de gestes juste en mangeant ? Décidément, il avait vraiment un problème aussi physique que psychologique. Se concentrant sur un point devant elle, elle mâcha, mangea sans porter attention à l’andouille d’à côté. Jusqu’à ce que…

Evidemment, il fallait encore une fois qu’il se fasse remarquer. Un bruit de couvert qui tombe fit tourner la tête de Thorstein. Son voisin crétin semblait en train de s’étouffer avec ce qu’il mangeait. Bah tiens. C’était bien sa veine encore une fois. Askja lui jeta un regard sans expression particulière, le regardant se taper la poitrine et commencer à changer de couleurs. La blonde haussa un sourcil, continuant de ronger l’os qu’elle avait dans la main. Une bonne collègue, pour bien faire, aurait sauter de sa chaise pour l’aider à expulser ce qui entravait ses voies respiratoires. Mais pas Thor. Thor le regardait, blasée. Elle termina son travers de porc alors qu’il devenait vraiment rouge, le posa, s’essuya les doigts et lui assena ensuite un énorme coup dans le milieu du dos. Elle n’y avait pas été de main morte, elle en était pleinement consciente et l’avait fait exprès. Elle aurait largement pu y mettre moins de force mais pour tout ce qu’il lui avait fait endurer durant le repas sans qu’elle ne puisse agir à sa guise comme une sauvage, c’était un juste retour des choses. Un prêté pour un rendu. Un renvoi d’ascenseur largement mérité.

Autant dire que si à la base, Thorstein n’avait pas un grand respect pour son collègue, maintenant, le respect pour lui serait véritablement inexistant. Il ne valait rien, n’était rien. Juste un faiblard pas foutu de manger correctement sans s’étouffer. Un étourdi. Un maladroit. Tout ce que Thor avait en horreur. En fait, il n’avait, aux yeux de la nordique, que des tares.

Dans un geste vif, Thorstein se mit debout. Son repas n’était pas achevé mais c’en était assez. Assez de bouffonnerie.


« Merrrci pour le diner spectacle. » avait-elle dit ironiquement en se dirigeant vers la petite porte de sortie présente derrière la table des professeurs.