Depuis qu'on m'avait nommé Préfète de ma maison, je ne touchais plus terre. Je n'avais jamais aspiré à obtenir ce poste, néanmoins j'étais très fière et flattée qu'ils aient pensé à moi pour reprendre les rennes de Lena, suite à son départ de l'école. Mais j'aurai préféré que ce soit dans d'autres conditions. Ce n'est pas tant le départ de Lena qui me pose un soucis. Je peux comprendre que sa famille ait souhaité que Lena continue son cursus dans une autre école où le danger ne sera pas présent. J'ignore où elle est, ni si tout se passe bien pour elle mais j'imagine que loin de Poudlard, cela ne doit pas être si difficile que ça. Ce qui me pose un réel problème c'est que son co-préfet, Morgan, soit parti aussi, laissant la place vacante. Visiblement personne ne pouvait reprendre son poste, me laissant seule la charge de gérer ma maison. Et même si je trouve que c'est un beau geste de confiance qu'ils me font là, il tombe vraiment mal. Je suis en dernière année, sur la dernière ligne droite, je n'ai pas le temps de gérer et mes révisions, et ma maison et encore moins le temps de gérer deux postes. Je veux bien être une surdouée, mais j'ai moi-même mes limites. Alors je fais ce que je peux, mais c'est très loin d'être suffisant et cela me désole autant que ça me frustre. Dans ces conditions là, j'aurai largement préféré qu'ils demandent à quelqu'un d'autre de gérer cette tache ou alors à accepter qu'un élève de 4ème année puisse me seconder. Un an de moins, qu'est-ce que c'est au final ? Pas grand chose sur l'échelle de la vie et encore moins sur celle de la planète. Mais il faut croire que les sorciers sont définitivement bien trop ancrés dans leurs traditions et que la règle, c'est la règle. Moi, la reine des règles, je ne les comprends pas, c'est pour dire que l'heure est grave !

Je pourrais me consoler en me disant que fort heureusement, nous sommes quasiment à la fin de l'année, il ne me reste finalement que très peu de temps à gérer tout ça comme je le peux, mais à mes yeux, c'est parce que c'est la fin de l'année que tout ça est ingérable et me laisse un goût amer dans la gorge. Je devrais être à 100% dans mes révisions, sauf que ce n'est pas possible. Et en plus de ça, je ne peux même pas profiter de mes derniers instants avec mes amis, eux-mêmes préfets et donc très occupés. Avec Ollie, on essaye de se voir au maximum, mais ce n'est pas toujours facile avec nos emplois du temps. Et je ne veux pas penser au fait que dans quelques mois, je ne verrais plus cette tête blonde tous les jours et devrais me contenter des quelques fois où je pourrais me rendre à Pré-au-Lard pour venir le voir. Rien qu'à cette pensée, mon coeur se serre et je me sens affreusement mal. Parfois je me dis que je pourrais règler cette histoire une bonne fois pour toute si je le voulais. Si je le vis aussi mal, je peux toujours échouer à mes examens, volontairement, pour redoubler et le problème serait réglé. Mais cela me pose un gros cas de conscience. Ma morale ne le supporterait pas et qu'est-ce que cela démontre ? Que tous ceux qui ont cru en moi durant toutes ces années vont se rendre compte qu'à la dernière ligne droite, je m'effondre lamentablement ? Même si j'aime Ollie de tout mon coeur, je ne peux pas me permettre de redoubler volontairement, je ne me le pardonnerai pas et j'ai trop peur de lui en vouloir inconsciemment après, alors que lui n'a rien demandé. Je sais que c'est un dur moment à passer, les vacances d'été vont être les pires de toute ma vie, mais une fois que j'aurai repris le chemin des cours à la fac, j'aime à croire que ça ira mieux. Cela sera étrange de ne plus voir mes amis comme je le veux, mais je suis sûre qu'on trouvera une solution pour toujours garder contact. La vraie question est : est-ce que notre couple résistera à la distance durant aussi longtemps ? Là est la question...

Installée dans le parc, je travaille sur un devoir de métamorphose. Il m'a pris beaucoup de temps mais je suis plutôt satisfaite du résultat final. Je pense que j'obtiendrai sans mal un O, en tout cas je l'espère ! Une fois que je l'ai terminé, j'hésite à réviser un peu les sortilèges mais la lumière commence très lentement a décliner et le temps se rafraichi un peu. Je serais mieux dans ma salle commune, certes il y aura un peu de monde, mais cela ne me dérange pas en général, j'arrive toujours à me concentrer sur ce que je lis ou ce que j'apprends. Je range donc soigneusement mes affaires et me dirige vers la porte d'entrée du château. J'entends des pas derrière moi mais n'y prends pas vraiment garde, je ne suis pas la seule à être encore dehors, j'imagine donc que c'est un de mes camarades qui rentre aussi. Si c'était quelqu'un que je connaissais, j'aime à croire qu'il m'aurait appelé et vu que ce n'est pas le cas, pas vraiment besoin de me retourner. C'est au moment où je pose ma main sur la poignée que je vois une autre main se poser sur la mienne. Un peu surprise, j'enlève ma main avant de tourner mon regard vers l'infirmière de l'école, tout aussi surprise que moi. Je vois que je ne suis pas la seule à être perdue dans mes pensées ce soir. “Bonsoir Miss Gray ! Il n'y a aucun mal, ne vous inquiétez pas !” Tu, vous, j'avoue que j'ai toujours un peu de mal à ne pas vouvoyer un membre du personnel. Je sais que cela m'avait demandé du temps avant de tutoyer l'ancien concierge et j'avoue que je n'ai aucune envie de tutoyer l'actuel. J'offre un sourire à Jane, heureuse de la revoir. La dernière fois, les conditions n'étaient définitivement pas optimales, mais elle a su être d'une aide inestimable, ce que je la remercierai toujours ! "Je vais bien, merci ! Et vous ? Ne le prenez pas mal, Ollie est juste très occupé, entre son rôle de préfet et ses révisions pour ses BUSEs, il ne sait plus où donner de la tête !” Expliquais-je à Miss Gray pour justifier que mon petit ami n'avait pas tenu sa promesse de passer la voir à l'infirmerie. Je me promettais intérieurement de lui rappeler de passer la voir, ne serait-ce qu'en coup de vent, pour lui faire plaisir. “Je l'étais, jusqu'à ce qu'on me nomme Préfète de ma maison. Aujourd'hui, j'ai bien du mal à gérer mes révisions et mon poste, surtout sans co-préfet pour m'aider .... Heureusement que j'avais pris de l'avance sur le programme et sur mes révisions, cela me sauvera certainement !” J'ai toujours été une élève appliquée et studieuse, j'aurai donc forcément de bons résultats, mais je ne serais pas aussi sereine que j'aurai dû l'être.... sauf peut-être en DCFM où les duels m'ont démontré que je gérais beaucoup mieux ma baguette que je ne le pensais !

Le choc passait, je suis contente de tomber sur Miss Gray. La dernière fois que nous nous sommes vu, je n'étais pas au mieux de ma forme et je n'ai pas dû lui laisser un souvenir très positif. J'ai dû incarner une gamine trop sensible et susceptible qui ne supporte pas qu'on ne lui adresse pas la parole. A bien y réfléchir, c'est peut-être le cas, allez savoir. J'avoue que j'ai peut-être suréagit à cette situation, mais je ne m'attendais pas à recevoir un accueil aussi glacial de la part d'un garçon que je ne connais pas, ami d'Ollie qui plus est. Je ne prétends pas qu'étant sa petite amie, il aurait dû m'apprécier obligatoirement, mais je n'ai pas eu la sensation qu'il avait essayé de faire un effort pour apprendre à me connaître. Cela découlerait d'un traumatisme, de ce que j'ai compris et le problème ne venait pas de moi. Je trouve ça dommage que je n'ai jamais eu l'occasion de lui reparler, pour apaiser les tensions entre nous. Même s'il est vrai que je n'avais pas forcément envie de le revoir après cette histoire et maintenant il est trop tard pour y revenir dessus puisqu'il a quitté Poudlard. Est-ce à cause de moi ? Je l'ignore. J'aime à croire que non, ce serait me donner beaucoup trop d'importance. Je hoche la tête face aux propos de l'infirmière. Je suis totalement d'accord avec elle, Ollie est capable de faire de grandes choses, je n'ai aucun doute qu'il réussira ce qu'il voudra entreprendre. C'est un garçon gentil et généreux qui ne mérite que le meilleur.“Je suis sûre qu'il ira au bout de ses rêves !” Cela peut paraître un peu cucul de dire ça, mais c'est vraiment ce que je pense. Je sais que je ne suis certainement pas la plus objective dans cette histoire, l'amour me rendant peut-être plus naïve ou aveugle, mais je pense sincèrement qu'il deviendra la personne qu'il souhaite devenir en s'en donnant les moyens.

J'esquisse un sourire à Miss Gray quand je l'entends comprendre la situation que je suis en train de vivre. C'est en effet assez compliqué de jongler avec toutes ces casquettes et cela demande beaucoup d'organisation et d'un peu de courage. Mais n'ayant envie de décevoir personne, je me donne à 100% pour être à la hauteur des attentes des gens. J'ignore si je parviens à satisfaire tout le monde mais j'essaye de faire au mieux. J'essaie d'être là quand un membre de ma maison à besoin d'aide. Je réponds présente quand les autres préfets estiment qu'il faut participer à un événement en particulier pour montrer notre présence et le soir, je sacrifie un peu de mon temps libre et de quelques heures de sommeil pour travailler mes cours et mes révisions. C'est assez épuisant, on ne va pas se le cacher mais je me rassure en me disant que ce n'est que sur un temps limité et que j'aurai largement le temps de me reposer après les examens. "J'aime à croire que si j'ai été choisi pour prendre la relève, c'est que la direction estimait que j'étais à la hauteur et que je saurai faire front face aux difficultés rencontrées. Mais c'est loin d'être évident, parfois je me sens vraiment dépassée par les événements... Mais c'est bientôt terminé et je pourrais retrouver une vie plus calme prochainement.” Dis-je en esquissant un sourire. Je ne suis pas ici pour me plaindre ou me faire plaindre. Oui, c'est une situation difficile et parfois je me sens dépassée par tout ça, mais je finis par m'en sortir. Je ne serais pas la meilleure préfète que ma maison ait connu, mais au moins j'aurai fait mon maximum pour ne pas incarner la pire. J'espère que mes camarades et mes professeurs sauront prendre en compte que j'étais seule à la tête de la maison et que j'ai fait mon possible pour être à la hauteur du rôle qu'on m'a attribué. Et j'espère sincèrement que cela n'aura pas non plus un impact négatif sur mes examens.

Et en parlant d'examens, Miss Gray souhaite savoir vers quoi je vais me diriger quand j'aurai quitté Poudlard. Je suis ravie de pouvoir en parler avec elle puisqu'il s'agit plus ou moins d'un domaine qu'elle connaît. Après nous n'aurons pas vraiment la même spécialité et je doute qu'un jour je travaillerai au sein d'un établissement comme Poudlard, mais on sera malgré tout dans le même domaine. “Oui tout à fait ! Je vais me diriger vers des études de médicomagie. En fait, je voudrais étudier le fonctionnement du cerveau. Comprendre comment il fonctionne et travailler sur de nouvelles méthodes pour le soigner.” J'ai toujours adoré la recherche et le cerveau est un sujet de recherche qui m'intéresse depuis longtemps. Après tout, c'est un de nos organes qu'on sollicite le plus et qui possède encore beaucoup de parts d'ombres. Je voudrais comprendre son fonctionnement, savoir comment aider une personne souffrant d'amnésie à retrouver la mémoire, par exemple ou savoir comment le cerveau peut influer sur notre magie. Le sujet est tellement vaste que je vais avoir besoin de temps pour vraiment savoir sur quoi vont porter mes recherches. Mais j'ai déjà hâte d'en apprendre plus sur le sujet.

Je ne me vois pas, mais je suis sûre que je dois rayonner simplement parce qu'on parle d'Ollie. En règle générale, si je parle d'Ollie, je ne peux m'empêcher de sourire, de parler de lui en bien, mais quand il s'agit d'un proche à mon petit ami, je rayonne d'autant plus, parce que la personne en face le connait déjà et connait sa valeur, je n'ai donc pas réellement besoin de jouer son avocat, non pas qu'il en ait particulièrement besoin, mais vous comprenez l'idée. Cela ne me dérange pas de parler de lui, bien au contraire. Je suis fière de la personne qu'il est en train de devenir, fière du chemin qu'il a parcouru, de sa générosité, de sa patience, de son calme, de son humour - même si je ne le comprends pas - et plus encore, je suis fière de pouvoir faire partie de sa vie. Que ce soit en tant qu'amie, meilleure amie ou petite amie, j'aime la place que j'ai dans sa vie et je ne l'échangerai pour rien au monde. Et quand je dis à Miss Gray qu'il ira au bout de ses rêves, sans le moindre doute, je le pense sincèrement. Mais je constate que je ne suis pas la seule à le penser, elle a l'air de partager mon avis, signe que je ne suis peut-être pas la plus objective dans l'histoire, mais malgré tout, on pense tous la même chose.

Malgré le plaisir que j'ai de parler de lui, le sujet prend fin malgré tout et je ne fais rien pour rebondir dessus. Jane enchaîne en s'intéressant à moi et je la suis sans problème sur le sujet, ne cachant pas les difficultés que je peux rencontrer à assurer ma 7ème année, les révisions et mon rôle de Préfète. Je ne suis pas le genre de personne à faire semblant que tout va bien si ce n'est pas le cas, je ne me mets jamais en avant, préférant rester la plus objective possible et la plus proche de la réalité. Je ne compte pas mentir en faisant croire aux autres que j'assure tous mes rôles à la perfection, sans éprouver la moindre difficulté. Je n'ai pas honte d'avouer que je suis humaine et que par conséquent, j'éprouve moi aussi des difficultés par moment. Mais je ne veux pas passer pour une pauvre petite victime malgré tout. Ma place, quoi que difficile actuellement, n'est pas impossible à gérer. Il faut plus d'organisation, de patience et être prête à sacrifier quelques heures de sommeil pour arriver à tout faire. Sur une courte période, ce n'est pas insurmontable, raison pour laquelle je continue sans rien dire à personne. Mais j'avoue que ça fait du bien d'en parler et d'entendre dire que si j'ai été choisi, ce n'est pas un hasard. Tout comme j'apprécie le fait que Miss Gray se montre très attentionnée envers moi, alors qu'elle me connaît à peine. “Vous vous montrez toujours très gentille envers moi, alors que vous me connaissez à peine, je suis vraiment touchée, merci !” Lui dis-je le plus sincèrement du monde. Elle n'est pas obligée d'être aussi sympathique ou patiente, pourrait se contenter de me souhaiter bon courage, sans proposer son aide ou une oreille attentive. Et là où certains ne proposeraient qu'une offre à la volée, sans forcément vraiment le penser, on pouvait sentir que c'était sincère pour elle et qu'elle serait toujours là si j'en ressentais le besoin.

J'offre un sourire à Miss Gray quand elle me souhaite bon courage, cela me va droit au coeur. Nous transitons maintenant sur mon choix d'avenir et je suis ravie de pouvoir en parler avec elle. Au château, c'est certainement celle qui sera le plus intéressée par le sujet. Avant elle, j'en avais déjà discuté avec son prédécesseur, M. Lennox, qui s'était montré tout aussi intéressé qu'elle et aussi encourageant. Lui c'était spécialisé dans les traumatismes de guerre, mais m'avais avoué que s'il ne s'était pas engagé dans cette voie, il se serait certainement tourné vers un domaine similaire au mien. Mais en toute sincérité, je pense qu'il a certainement fait le bon choix et que les personnes qu'il a aidé tout au long de sa carrière - et qu'il aide encore aujourd'hui - ont eu beaucoup de chance de l'avoir. Patient, altruiste et généreux, il a toujours fait en sorte d'aider au mieux ses patients. Je l'ai vu à Poudlard avec Blackman et je n'ai aucun mal à l'imaginer dans d'autres situations. Je peux entendre que tout le monde n'avait pas d'affinité avec lui, mais je peux difficilement entendre que certains puissent penser qu'il était incompétent dans son domaine. On peut ne pas apprécier la personne, mais respecter son travail, l'un n'est pas incompatible avec l'autre. "Le cerveau est tellement capable de choses extraordinaires que je suis sûre qu'à la fin de ma vie, je ne saurai pas tout sur lui. ” Dis-je avec le sourire, pas particulièrement frustrée par l'idée, bien au contraire. Se dire qu'il faut plus qu'une vie pour cerner totalement un sujet, c'est formidable, ça signifie que mon travail prendra appui sur mes prédécesseur et qu'il pourra peut-être aider les générations futures à avancer dans la recherche. J'accepte avec plaisir de n'être qu'un maillon dans la compréhension du sujet. “Oui je suis d'accord. On ne connait finalement que peu de choses sur les métiers qui existent au final, comment savoir quelle voie empruntée dans ces conditions là. C'est d'ailleurs bien dommage qu'il n'y ait pas un temps au sein de notre cursus assigné à la recherche de son avenir..” Lui dis-je le plus sérieusement du monde. Non pas que je ne pense pas que le conseiller d'orientation ne sert à rien, simplement qu'il pourrait faire tellement plus si on lui en donnait les moyens.

J'ai été agréablement surprise de tomber sur l'infirmière de l'école. Nous n'avons jamais eu l'occasion de nous revoir depuis l'incident de la Saint Valentin et je trouve ça assez dommage. Je m'en veux un peu de ne pas avoir pris le temps d'aller lui rendre visite, ne serait-ce que pour la remercier de vive voix pour l'aide apporter lors de cette soirée. Et je suis contente que le hasard nous ait permis de nous croiser pour prendre un instant pour discuter ensemble. Je la connais bien mal et c'est bien dommage, elle m'a l'air extrêmement gentille, attentionnée, à l'écoute et très intéressante. Du peu que j'ai pu cerner de sa personnalité, j'ai l'impression qu'on aurait pu bien s'entendre, car nous nous ressemblons un peu elle et moi. J'ignore depuis combien de temps nous discutons toutes les deux mais le temps passe agréablement en sa compagnie. Je ne regrette pas de m'être arrêté et de prendre un peu de mon temps pour discuter avec elle. Cela aura au moins l'avantage de me changer les idées et de rebooster un peu mes batteries.

Je hoche la tête quand elle m'explique que même 9 vies ne suffiraient certainement pas à comprendre le cerveau et je pense que même sans pouvoir vérifier cette théorie, je partage son avis. Cela fait un moment que des spécialistes se penchent sur le sujet et ils n'ont fait que gratter la surface. On découvre chaque jour de nouvelles informations sur cet organe merveilleux. Je pense donc que même dans 100 ans, il nous restera des choses à découvrir sur le cerveau. Peut-être que ce que nous pensons aujourd'hui ne sera plus vrai dans une vingtaine d'années. Après tout chaque jour des théories sont remises en question, dans tous les domaines parce que l'avancée technologique moldue ou les recherches sorcières ont mis à jour de nouvelles données inconnues jusque là. “C'est ce qui est intéressant dans la recherche, c'est de passer sa vie à chercher et avancer sur un sujet précis, sans savoir si notre vie suffira à trouver les réponses à nos questions. Plonger dans l'inconnu en espérant pouvoir trouver ce que l'on cherche et pourquoi pas trouver d'autres réponses à des questions qu'on ne s'est jamais posé.” Etant quelqu'un de très curieux, j'aime me poser beaucoup de questions et j'aime encore plus chercher pour tenter de trouver les réponses. Je suis bien consciente que je serais peut-être frustrée de tâtonner sans avancer, mais c'est aussi le jeu. On ne peut pas être gagnant à chaque fois. Et puis j'aurai l'occasion tout au long de ma carrière de travailler avec d'éminents spécialistes dans le domaine et grâce à eux, je vais grandir intellectuellement.

Grâce à notre discussion sur mon avenir, je peux me permettre de mettre le doigt sur quelque chose qui manque à Poudlard. Ce n'est pas une critique négative, juste un constat. Aujourd'hui nous connaissons très mal les métiers qui existent, que ce soit dans le monde magique ou dans le monde moldu. Difficile dans ces conditions là de pouvoir trouver le métier de nos rêves. Peut-être manque-t-il quelques heures, pour les septièmes années, pour parler de ce sujet là avec le conseiller d'orientation. Moi j'ai la chance de savoir ce que je veux faire dans la vie, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Je suis sûre qu'il doit exister plusieurs solutions pour régler le problème. Je ne dis pas que cela permettrait à l'ensemble de mes camarades de trouver un métier, mais ça permettrait à plus d'entre eux de savoir dans quoi partir. "Il doit bien exister des tests de personnalités, pour déterminer quelles branches pourraient convenir le mieux à une personne. Sans forcément offrir sur un plateau d'argent un métier a proprement parler, cela permettrait au moins de savoir quelles sont nos qualités et défauts et quelles sont nos compétences pour déterminer quelles voies seraient celles qui nous conviendraient le mieux.” On ne peut nier qu'à nos âges, on se connait bien mal. Je suis sûre que si on passait des tests pour connaitre les domaines qui pourrait le mieux nous correspondre, cela aidera beaucoup dans notre recherche et peut-être motiverait un peu plus certaines personnes. “Avoir un temps avec le conseiller d'orientation pour faire un point sur ce qu'on serait prêt à faire et ce qu'on ne veut absolument pas faire dans la vie pourrait être bien aussi. Certaines personne ne se voient pas faire de longues études, certaines personnes sont plus manuelles que d'autres. En faisant déjà une liste de ce qu'on pourrait accepter de faire et de choses qu'on refuse de faire, associées avec l'analyse de nos qualités/défauts et compétences, je suis sûre que certains y verraient plus clair dans leurs recherches.” J'ai beau adorer la nature, je ne me vois pas passer mes journées dans une serre à m'occuper des plantes ou dans une forêt à m'occuper des animaux par exemple. Je suis plus à l'aise dans l'apprentissage et le partage de la connaissance, je serais donc bien meilleure dans un métier de l'enseignement et de la recherche, plutôt qu'un métier plus manuel. Après ce ne sont que des idées, je ne sais pas ce qui est possible de mettre en place à Poudlard et je ne connais pas les outils qui existent déjà dans le domaine.

J'ai aimé mes études à Poudlard. Je n'y ai pas que des bons souvenirs, loin s'en faut, mais si on se limite exclusivement aux cours à proprement parler, j'ai trouvé l'enseignement intéressant. Si cela n'avait tenu qu'à moi, j'aurai apprécié qu'on pousse plus loin certains sujets vraiment intéressants, mais je suis consciente qu'il faut s'adapter à la majorité et que les sujets que je trouve personnellement intéressants ne le sont pas forcément pour tous le monde. L'idée des cours c'est avant tout de vulgariser des domaines histoire de les rendre le plus compréhensible possible. Ce n'est pas toujours évident et les gens oublient qu'être professeur c'est un vrai métier, qui demande de vraies compétences. On pourra leur reprocher tout ce qu'on veut, il n'empêche qu'il n'est pas prouvé qu'on pourrait faire mieux à leur place. J'aime à croire que le corps professoral fait de son mieux pour nous transmettre leur savoir et que parfois, le problème ne vient pas toujours d'eux, mais plutôt de mes camarades qui sont hermétique à l'apprentissage de certains sujets. Après je suis aussi d'accord pour dire que l'enseignement n'est pas fait pour tous le monde et que peut-être, certains de nos professeurs, passés ou actuels, ne sont peut-être pas totalement fait pour ça. Certains de nos professeurs n'acceptent pas l'échec et ne veulent pas réaliser que si un élève n'a pas compris, ce n'est peut-être pas entièrement de sa faute mais peut-être que la façon d'expliquer l'idée n'était peut-être pas la mieux choisie. Et au lieu de punir l'élève en question en le rabaissant ou en le laissant de côté, il vaudrait mieux envisager de trouver une autre solution pour lui faire comprendre les choses. On est tous différents, on apprend tous de façon différente, il faut arrêter de croire qu'il n'existe qu'une seule forme d'enseignement ou une seule forme de compréhension. Certains sont plus visuels et comprennent et retiennent mieux en écrivant, d'autres au contraire ont juste besoin d'écouter pour assimiler l'information.

“Oui, je pense aussi que M. Bradford doit certainement savoir où trouver ce genre d'outils.” Après tout, n'est-ce pas son travail de nous aider en nous guidant dans notre parcours scolaire ? Je n'ai jamais eu besoin de me tourner vers lui pour découvrir ce que je voulais faire, mais j'imagine qu'il doit avoir plusieurs outils pour guider les élèves dans leur recherche. Maintenant, je ne fais qu'apporter quelques propositions, sans vraiment savoir si ce sont déjà des idées qu'il a et qu'il utilise de son côté. Si ça se trouve c'est déjà exactement ce qu'il fait avec ceux qui viennent le voir. Je ne suis pas ici pour remettre en cause son travail ou prétendre qu'il le fait mal. Je trouverai ça juste plus pertinent d'élargir son travail à l'école dans son entier et pas uniquement à ceux qui prennent la peine de venir le voir. Parce que parmi ceux qui ne viennent pas le voir, il y en a une partie qui n'osent certainement pas venir ou qui pensent qu'ils ont encore le temps, jusqu'à se retrouver en fin de 7ème année, au pied du mur, incapable de savoir ce qu'ils veulent faire dans la vie. Et parmi ces gens là, certains baisseront les bras en se disant que de toute façon, ils sont nuls dans tous et ne cherchant pas plus loin, trouveront des petits boulots pour survivre, sans s'épanouir dans leur travail. Et même si je n'ai rien contre ceux qui choisissent des boulots alimentaires, je trouve ça triste qu'ils ne voient pas le potentiel qu'ils ont en eux, tout ça parce que jamais personne les a soutenu dans leur recherche.

Je propose plusieurs idées ou plutôt j'ai une idée bien précise en tête, qui allie plusieurs outils. Jane trouve ça intéressant et souhaite pouvoir mettre mon idée par écrit, histoire de pouvoir la suggérer au conseil d'orientation. Elle me demande si j'ai le temps de la suivre jusqu'à l'infirmerie pour continuer notre conversation et pendant quelques secondes, j'hésite. Non pas que je n'ai pas envie de la suivre pour continuer cette conversation, juste que j'ignore depuis combien de temps on parle ensemble. J'aurai aimé pouvoir continuer mes révisions, je ne voudrais pas perdre trop de temps. Je pourrais très bien repasser plus tard à l'infirmerie pour finir cette conversation mais j'aurai peur, d'une part, de la déranger et d'autre part d'avoir perdu le fil de mes pensées. Je pourrais faire le choix de lui envoyer un message avec le récapitulatif de mes idées mais est-ce que je ne perdrais pas autant de temps que de l'accompagner ? Et puis je passe un bon moment avec elle, je n'ai pas forcément envie que ça s'arrête si vite. Bien consciente que je ne suis pas si en retard que ça dans mes révisions, je décide que je la suivrais jusqu'à l'infirmerie. "J'ai encore quelques minutes, ça me ferais plaisir de vous accompagner pour finir cette conversation.” Lui dis-je en souriant. Je crois qu'au fond, ça fait du bien de parler d'autre chose que de révision ou de mon départ. J'avais besoin de me changer les idées et ça m'a fait un bien fou de lui parler, raison pour laquelle je n'ai pas envie que ça s'arrête. J'ouvre la porte et je la laisse passer devant moi. Nous allons de concert à l'infirmerie pour qu'elle puisse noter mes idées et qu'on finisse proprement cette entrevue.