A l'approche du week-end ▬ feat. Wes

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A l'approche du week-end

Lunox & Wes

procrastination ▬

Le week-end arrivait à grand pas. En ce vendredi après-midi, les derniers cours étaient donnés après une bonne digestion suffisamment énergivore pour que la plupart des élèves ne soient peu attentifs à ce qu’on leur apprenait. C’était surtout le cas chez les plus jeunes d’entre eux qui avaient du mal à suivre les explications du professeur Thorstein au sujet d’un nouveau sort qu’ils étudiaient. Lunox, en l’occurrence, se sentait ballonnée. Son immense faim du midi l’avait menée à dévorer son roast beef tel un ogre affamé dès le moment où elle l’avait posé dans son assiette. Malgré les conseils avisés de ses amis plus âgés qu’elle sur l’importance de manger lentement tout en mâchant le plus possible, la fillette n’en avait fait qu’à sa tête. Résultats des courses, elle écrivait avec peine les informations qu’elle entendait, avachie sur sa chaise dans une position qui apaisait quelque peu ses douleurs abdominales. A plusieurs reprises, l’enseignante l’avait repris sur sa manière de se tenir mais il lui était impossible de lutter contre les maux de sa digestion.

Quand la sonnerie avait retenti, toute la promotion des première année avait lâché un soupir de soulagement. Le week-end était presque là, à portée de main. Il ne leur manquait plus que le cours d’Astronomie qui se déroulait tout le temps durant la soirée. Mais ce soupir de soulagement avait lieu parce que tout le monde savait à quel point le professeur O’Neill faisait partie des adultes les plus sympathiques et conciliants. C’était sans aucun doute pour cette raison que Lunox l’appréciait. Elle n’aimait ni les ordres, ni les règles et ni l’autorité bien qu’elle soit inconsciemment admirative de la puissance qui émanait du professeur Thorstein. L’admettre était autre chose, cependant.

— Oh, j’avais oublié que je n’avais toujours pas fait le devoir d’Astronomie ! C’est chiant… Je vous rejoins plus tard, je vais le faire à la bibliothèque, lâcha-t-elle, blasée.

Le fait de ne pas pouvoir se prélasser immédiatement dehors en profitant de la fin de cet après-midi la chagrinait un peu. Comme à son habitude, elle s’en voulait terriblement de ne pas prendre d’avance sur les matières qui l’intéressaient le moins. Elle repoussait assez souvent ses obligations au lendemain, ce qui ne l’arrangeait jamais quand elle préférait faire autre chose à la dernière minute.

Après avoir observé ses amis prendre la direction du rez-de-chaussée non sans désappointement, Lunox se retourna vers une autre aile du premier étage. Une fois parvenue sur le seuil de la bibliothèque, elle leva la main devant sa bouche pour étouffer un gros baillement. La vue de tous ces rayons parallèles et strictement ordonnés lui donnait la nausée. Il y avait justement trop de livres à son goût. Elle aimait lire — surtout des romans — donc ce n’était pas les ouvrages en eux-même le problème mais tout simplement leur nombre incalculable qui lui donnait l’impression de s’être perdue en se rendant ici. A chaque fois qu’elle mettait les pieds dans cet endroit, ce sentiment refaisait malheureusement surface.

Calmement et après rajusté son sac à bandoulière sur son épaule, Lunox avança jusqu’au coeur de la bibliothèque. Il n’y avait que très peu d’élèves à cette heure-là et ce n’était pas étonnant puisqu’il était vendredi. Seuls les habituels esprits érudits en quête perpétuelle de savoir occupaient certaines tables. Lunox prit place à l’une d’entre elles avant de déballer ses affaires.

Le devoir à effectuer ne la motivait pas le moins du monde. L’Astronomie était intéressante seulement lorsque l’on glissait l’oeil dans un télescope pour observer des planètes ou des étoiles. Autrement, toute la partie théorique s’avérait terriblement compliquée pour la Serpentard qui devait relire énormément de fois ses notes pour, au final, n’obtenir qu’un Désolant ou un Piètre.

L’astronomie, c’est comme la biblio : il y a trop d’infos. On s’y perd ! On ne comprend rien.

Après avoir étudié les questions posées par le professeur O’Neill, le marmot guida ses pas vers le rayon adéquat. Puis, du coin de l’oeil, un mouvement au loin attira son attention. Lunox se retourna et reconnut le bibliothécaire qui paraissait occupé à ranger les livres récemment empruntés. L’enfant aimait bien Mr. MacCreery. Il était de bonne conversation et il ne semblait pas mécontent qu’elle ne vienne lui parler pour lui poser un tas de questions. C’était du moins l’impression qu’il lui faisait. Elle imaginait bien que cela ne devait pas être évident de rester cloîtrer ici jour après jour en faisant la discipline et sans échanger des masses de discussions avec tous les autres. Mais puisque les livres étaient sa passion, il devait aimer ce train de vie. Lunox savait qu’elle ne serait pas capable d’en faire autant. Elle avait sans cesse besoin de bouger. C’est d’ailleurs ce qu’elle fit, décidant soudainement d’aller lui dire bonjour et de repousser quelques instants le moment où elle commencerait son devoir. Les astres pouvaient bien attendre, ils étaient si loin ! Mr MacCreery, lui, était juste à côté.

Comme si la vue du bibliothécaire l’avait revigorée, elle passa outre les restes de ses maux de ventre et forgea un sourire aux coins de ses lèvres tout en s'approchant du responsable de ce lieu.

— Bonjour, Wes ! Lança-t-elle avec son fidèle enthousiasme. Comment allez-vous aujourd’hui ? C’est le week-end, vous allez pouvoir souffler vous aussi.

Elle se posta devant son bureau, toujours aussi joviale à l’idée d’échanger avec lui. Elle le trouvait très intéressant et loin des clichés du bibliothécaire froid et insensible. La seule chose qui pouvait l’énerver, outre le désordre des livres éparpillés n’importe où, c’était qu’on l’appelle Monsieur. Lunox avait mis un certain temps avant de se défaire de cette expression mais au final, elle aimait cette familiarité présente dans le fait de pouvoir le nommer par son prénom.

— Ma journée a été dure. J’étais pas du tout en forme. J’ai dû réviser à fond durant la matinée pour une interro en défense contre les forces du mal et durant le restant du cours, je ne sais pas ce que j’avais mais j’étais faaaatiguée ! D’ailleurs, le professeur Thorstein ne laisse rien passer, comme d’hab ! Elle ne devait pas savoir que c’était la lutte contre les paupières qui tombent…

️ Gasmask

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à l'approche du week-end

ft. @LUNOX S. LEVINSON et WES MACCREERY

Le vendredi après-midi était toujours le moment le plus calme de la semaine. Les interminables jours de cours qui venaient de s'écouler laissaient aux élèves l'immanquable envie de décompresser, de faire autre chose que de rester le nez dans leurs bouquins, à travailler encore et encore... Même l'arrivée des examens de fin d'année n'était pas parvenue à casser ça. Les plus sérieux d'entre eux profitaient du beau temps pour réviser au soleil, les autres en oubliaient totalement qu'ils étaient dans une école... Bien sûr, ça ne voulait pas dire qu'il n'y avait rien à faire du tout, loin de là ! Les mômes semblaient un peu ailleurs, semant des livres derrière eux comme le petit Poucet des morceaux de pain. Tous les soupirs du monde et les regards de travers ne suffisaient pas à leur faire faire demi-tour et un détour jusqu'aux étagères. Il fallait bien admettre que Wes n'était pas doté d'une autorité très efficace. Il n'avait pas pas particulièrement de problème pour se faire respecter, du moins jusque là, les adolescents paraissaient assez polis pour ne pas avoir à faire la chasse de ce côté-là, mais faire respecter les règles était une autre histoire... Pourtant, il n'y en avait pas des masses à suivre, en soi : on se faisait discret dans l'enceinte de la bibliothèque, on ne détériorait pas les ouvrages et on les rangeait après les avoir utilisés... Mais non. Ça faisait toujours trop... au moins deux de trop. Et encore, il fallait bien dire que les sortilèges lancés sur les oeuvres pour éviter que des petits plaisantins n'écrivent dessus devaient bien aider à faire triompher la dernière.

L'homme regarda un élève de Poufsouffle manquer de tomber en se prenant les pieds dans la lanière d'un sac qui traînait un peu trop éloigné d'une chaise avant de disparaître, sûrement mort de honte et pressé de faire comme s'il ne s'était jamais rien passé. Il déposa le manuel de métamorphose qu'il venait de lui ramener sur la pile des autres emprunts restitués. Celle-ci vacilla dangereusement, si bien qu'il se décida enfin à aller les ranger. Il y avait eu un nouvel arrivage à préparer pour les mettre en rayon, ce qui lui avait fait perdre un temps fou sur les petites choses courantes de sa journée... C'était pour la bonne cause, certes, mais tout de même ! C'était impressionnant de voir le nombre de livres qu'il y avait aujourd'hui sur les étagères alors que tout avait péri l'année dernière... Pas loin d'un an, maintenant... Le temps passait vite ! Surtout lorsqu'il n'était pas rythmé par des horreurs qui vous faisaient en perdre le fil... Bien sûr, il faudrait des années et des années pour réussir à arriver à retrouver tout le savoir qui avait été perdu mais, au moins, il se félicitait d'avoir réussi à pallier au maximum au problème sans que ça n'impacte particulièrement la scolarité et la réussite des enfants. Lorsqu'il revint à son bureau, bien décidé à terminer de coller les petites feuilles d'emprunt dans les nouvelles acquisitions, une tête blonde se posta juste devant, le sourire aux lèvres.

— Bonjour, Wes ! Comment allez-vous aujourd’hui ? C’est le week-end, vous allez pouvoir souffler vous aussi.

Un sourire amical étira les lèvres de l'ancien Gryffondor tandis que son regard se posait sur Lunox. Il l'aimait bien, cette petite. Elle était toujours aimable, toujours enthousiaste. Il en faudrait plus, des comme elles, dans les environs. Il avait bien plus souvent droit à des soupes à la grimace alors qu'il fallait rester des heures le popotin vissé sur une chaise pour venir à bout des montagnes de devoirs laissées par leurs enseignants. Comme s'il y était pour quelque chose ! En revanche, le week-end était encore loin... Si la bibliothèque ouvrait plus tard et fermait plus tôt, elle était accessible malgré tout. C'est qu'il fallait bien qu'ils puissent mettre la main sur de quoi faire leur travail à la dernière minute, ces braves petits !

— Bonjour ma grande ! Il fait beau, les petits oiseaux gazouillent sur les bords de fenêtre... ça ne peut qu'aller ! Et toi ? Ça a été aujourd'hui ?

Sans se poser nécessairement en "ami", il ne l'était pas, il n'avait jamais aimé toute la distance que de nombreux professeurs imposaient aux élèves. Ça n'était pas parce qu'ils demandaient presque des courbettes à chaque bonjour qu'ils pouvaient mieux asseoir le respect qui leur était dû. Lui préférait de loin que les gamins se sentent libres de l'appeler par son prénom, voire de le tutoyer comme pouvait bien le faire Bonnie, c'était bien plus naturel que des Monsieur à tout bout de champ et des phrases pleines d'une retenue compliquée.

— Ma journée a été dure. J’étais pas du tout en forme. J’ai dû réviser à fond durant la matinée pour une interro en défense contre les forces du mal et durant le restant du cours, je ne sais pas ce que j’avais mais j’étais faaaatiguée ! D’ailleurs, le professeur Thorstein ne laisse rien passer, comme d’hab ! Elle ne devait pas savoir que c’était la lutte contre les paupières qui tombent…
— Rien de grave, j'espère, s'inquiéta-t-il doucement, si ça continue, ne laisse pas traîner et va à l'infirmerie surtout.

Il ne doutait pas que Jane avait assez de travail sans avoir à lui en rajouter mais ça n'était pas pour autant qu'il fallait que les pauvres mômes agonisent dans leur coin. C'était sûrement le contre-coup du stress de son contrôle ou le reste d'une mauvaise nuit mais mieux valait tout de même rester prudent.

— Ton interro s'est bien passée ? C'était sur quoi ? Je ne devrais pas dire ça mais c'est vrai que le professeur Thorstein a l'air assez intransigeante.

Carrément flippante serait plus juste. Elle n'avait pas l'air d'apprécier grand monde, sinon la professeur de divination, devait sourire que lorsqu'elle se pinçait les doigts (et encore) et ne respirait clairement pas la joie de vivre... Poudlard devait penser qu'il y avait trop de bonne humeur dans ce château et veillait à ce que ça ne soit pas trop contagieux... Avec elle, c'était réussi ! Mais mine de rien, ça n'était pas très réglementaire de parler sur le dos d'une collègue en compagnie d'une élève... aussi Wes tenta-t-il de se rattraper comme il pouvait :

— Mais je suis sûr que c'est pour votre bien, après tout c'est une matière importante.

Ça n'était pas parfait, loin de là, mais ils s'en contenteraient pour l'instant. Et puis, il n'avait rien dit de mal, de toute façon, pas la peine de lui taper sur les doigts pour ça...

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