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Ce qui se dit la nuit
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Message(#) Sujet: Ce qui se dit la nuit Ce qui se dit la nuit EmptyDim 17 Mai - 13:03

Minuit avait sonné quelque part dans le château. Une heure avancée pour une école, une heure où tout le monde, élèves et enseignants, devaient être couchés. Une heure de tranquillité, donc, à condition de savoir supporter la fatigue et la solitude.

Le professeur van Aken se tenait assis sur un petit tabouret, devant un grand chevalet où avait été exposée une toile à taille humaine. A son âge, on dormait moins. Cinq ou six heures, tout au plus, mais cela ne le gênait pas. Le vieux professeur de potion avait trop de travail, et plus assez de temps pour s'adonner à des activités futiles. La mort n'était pas loin. Il la sentait souffler parfois dans son cou, lorsqu'il avait du mal à se lever de son fauteuil ou qu'il lui semblait entendre ses os grincer sous son propre poids. La vieillesse était un fléau, une malédiction, mais de fait, on pouvait certainement lui découvrir un contre-sort, les van Aken en étaient persuadés depuis bien longtemps.

Sur la toile, son pinceau allait et venait, un peu moins rapidement qu'autrefois, peut-être, ses doigts étaient plus engourdis avec l'âge, mais n'avaient rien perdu de leur précision. Chaque pigment allait à sa place, un à un, par petite touches, dressant coup après coup, un corps, un visage. Son visage. Son portrait.

Sur une table à côté de la toile, une carafe de whisky aux deux-tiers vide témoignaient de la bonne humeur du vieil homme. Tout allait bien. La pièce était silencieuse, tranquille, la soirée était douce et dans cet instant apaisé, il travaillait à se rendre immortel.

- Alexander. Quelqu'un est dans le couloir.

A sa gauche, posé contre le mur, un grand portrait d'homme tenait une chandelle. Il avait le visage creusé et piqué d'une barbe sèche et clairsemée, ne devait pas avoir plus de trente ans. Son cousin. Gregory van Aken. Les deux hommes, le mort et le vivant, échangèrent un regard. Pour ce qui se faisait ici, il n'y avait pas besoin de faire le guet. Après tout, il était simplement en train de peindre, et de surcroits, il était professeur. Mais certaines techniques qu'employaient les van Aken pour réaliser ses tableaux vivants étaient des secrets de famille. Ce n'était pas rare, dans les vieilles lignées, de posséder quelques formules que l'on gardait cachées, au cas où, et qui malheureusement se perdaient avec leur dernier descendant.

Le professeur soupira. Il n'était jamais mécontent d'avoir un peu de visite, étant d'un naturel sociable, mais ce soir, on l’interrompait dans son travail. Toutefois, à la frustration de devoir reporter ses travaux, il était curieux de savoir qui se promenait si tard, dans les couloirs. Enseignant ? Ou élève ? Insomnie ? Ou bêtise ?

Il leva sa canne en direction de la porte, celle-ci s'ouvrit alors d'un coup sec, révélant sa présence à celui ou celle qui marchait dehors.

- Entrez donc. Vous ne serez pas puni.


Dernière édition par Professeur A. van Aken le Dim 17 Mai - 20:06, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Ce qui se dit la nuit Ce qui se dit la nuit EmptyDim 17 Mai - 18:31

Ce qui se dit la nuit
Lunox & professeur van Aken
escapade écourtée ▬

Une nuit noire s’abattait sur Poudlard, ce soir-là. Une nuit sans étoiles, couverte de lourds nuages qui dissimulaient même le quart de lune. Depuis le début du mois d’avril, le soleil avait été au coeur de la scène comme il aurait pu l’être en période d’été. Cette chaleur inhabituelle au printemps avait néanmoins laissé place à quelques jours de pluie et à deux soirées orageuses. Aujourd’hui, il continuait de pleuvoir et le froid pénétrait le château à quelques endroits où l’isolation était un peu défaillante. De légers courant d’air faisaient frissonner la petite fille qui parcourait en toute discrétion le couloir du quatrième étage. La température par-ici n’était pas aussi basse que celle des cachots qui lui donnait l’impression de vivre au Pôle Nord mais l’enfant n’était pas assez vêtue pour se défaire des poils de ses bras qui se hérissaient constamment. Son pyjama en coton était trop léger.
Que faisait Lunox dans ce couloir, à minuit passée ? N’avait-elle donc rien appris de ses précédentes retenues lorsqu’elle avait plusieurs fois été surprise par la préfète de Poufsouffle, @Felicia A. Williams ? Nettoyer des armures, assister un professeur dans des tâches ingrates ou recopier des lignes étaient pourtant assez dissuasifs en temps normal. Malheureusement, elle oubliait bien vite la leçon qu’elle en tirait — si jamais elle en tirait une —, et recommençait à enfreindre les règles qu’elle n’avaient jamais aimées.
Aujourd’hui, il était question de s’introduire dans le bureau du professeur de sortilèges en espérant, bien sûr, que celui-ci soit en train de dormir dans ses appartements. Elle avait rendu un devoir un peu plus tôt dans la matinée qui, après concertation avec ses camarades, s’était révélé faux sur toute la ligne à cause d’une information qui l’avait embrouillée. Il y avait bien des matières pour lesquelles Lunox ne ressentirait aucun scrupule à bâcler les devoirs mais certainement pas l’une parmi celles dans lesquelles elle excellait. En l’occurrence, elle était douée en défense contre les forces du mal, en sortilèges et en potions. Elle n’avait eu aucune mauvaise note dans l’une de ces trois disciplines principales et il était hors de question que ce devoir ne menace sa moyenne en sortilèges. Tricher était donc la solution. Lunox avait refait le devoir au propre et elle espérait pouvoir l’échanger avec celui qu’elle avait rendu au professeur. Elle comptait sur l’espoir que rien avait encore été corrigé. Mais selon plusieurs élèves, ce même enseignant prenait toujours quarante-huit heures avant d’entamer les corrections. Ce laps de temps serait suffisant.
Marchant dans la plus grande des discrétions en ne se fiant qu’à la faible lueur des torches alentours, la fillette prenait garde à rester discrète et à ne pas réveiller les portraits qui reposaient contre les murs. Elle ignorait toutefois que l’un d’entre eux l’avait déjà remarqué. Sans doute restait-il sans cesse en état d’alerte durant la nuit.
La fillette traversait les portes des différentes salles inutilisées, le regard fixait sur celle du fond qui n’était autre que l’entrée de la classe de sortilèges. Mais au moment de passer devant l’avant-dernière porte des salles abandonnées, celle-ci s’ouvrit sèchement, dévoilant soudainement une lumière qui contraignit Lunox à plisser légèrement les yeux pour se déshabituer de l’obscurité. Elle demeura figée sur place en apercevant le professeur de Potions, Mr. van Aken qui se tenait devant elle !

Oh, non. Non, non, je suis foutue!

L’envie de fuir ne lui manquait pas. Mais si elle le faisait, Lunox ne ferait qu’aggraver son cas, d’autant plus que ce vieux sorcier la reconnaîtrait sûrement. Elle ne pouvait pas compter sur la vieillesse de sa mémoire, c’était trop risqué.
Contre toute attente, le professeur l’invita à entrer en lui assurant qu’elle ne serait pas punie. Lunox fronça légèrement les sourcils, à la fois soulagée, étonnée et perplexe. L’enfant avait tant l’habitude de se faire réprimander sans avoir le temps d’en placer une que cette situation lui paraissait presque irréelle.

— Bonsoir, professeur van Aken. Euh, d’accord, merci.

Wow. C’est pas normal. En plus, il a l’air tellement strict en cours… Il aurait déjà dû me métamorphoser en crapaud.

La tête blonde regardait tout autour d’elle dans une inspection assez précise de la pièce. Elle se demandait bien ce que le professeur faisait ici avant que ses yeux ne se posent sur une très grande toile posée sur un grand chevalet. La peinture n’était pas finie, il manquait certainement quelques détails à finaliser mais elle était suffisamment avancée pour que l’on puisse voir que tout ce talent avait été mis en œuvre pour faire le portrait du professeur lui-même.
Lunox avança prudemment au centre de la pièce, observant le portrait avec curiosité.

— Vous peignez ? C’est donc vous qui avez peint les tableaux de la salle de classe ?

La première fois qu’elle y avait posé les pieds, elle avait constaté que la salle de cours était effectivement remplies de tableaux et notamment de portraits. Contrairement aux attentes des élèves, la pièce ne comportait pas d’étagères contenant des bocaux d’ingrédients ou de plantes. C’était très particulier. C’était comme si ces tableaux racontaient une histoire commune par leur propre existence. Cependant, jamais Lunox ne s’y était penchée de près. Le portrait de Mrs. Betty van Aken lui avait fait mauvaise impression à tel point qu’elle avait préféré ne jamais s’intéresser aux autres toiles. En fait, elle s’était même amusée à se moquer de cette Betty van Aken avec ses amis, en dehors des cours. Elle se souvenait de l’avoir imité en train de se plaindre des élèves qui parlaient trop.

— Vous êtes doué ! Comment vous faites pour vous peindre avec autant de précision ?




©️ Gasmask
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Message(#) Sujet: Re: Ce qui se dit la nuit Ce qui se dit la nuit EmptyDim 17 Mai - 19:51

Il s'était tourné en direction de la porte et celle-ci ouverte, ses yeux s'étaient posés sur la petit silhouette en pyjama. Une élève, donc. Il était rare pour lui d'en croiser si tard, préférant abandonner l'ennuyeuse tâche de faire régner la discipline aux préfets et à ses collègues plus jeunes.
De son avis, la discipline, était une chose que l'on ne pouvait apprendre que par soi-même, lorsque l'on se trouvait confronté à sa propre faiblesse, ses propres limites. Alors seulement, l'esprit s’aiguisait, le corps se soulevait et l'on se disciplinait. Pour une ambition. Pour un objectif. Le reste, les coups de canne qu'il pouvait distribuer, les haussement de ton, les punitions, rien que du temps perdu. Ses élèves n'apprenaient rien ainsi. Au mieux lui fichaient-ils la paix.

Sans la perdre des yeux, il fixa l'enfant jusqu'à ce qu'elle entre et apparaisse un peu plus dans la lumière de ses chandelles. Lunox Levinson. Tiens donc. Une petite qui avait autant le mérite de se débrouiller en potion que d'être à Serpentard. Pour ces deux qualités, van Aken l'appréciait un peu. Un peu seulement. Elle était un peu trop du genre frondeuse et n'avait pas le sang pur. Mais il était trop vieux pour attacher de l'importance à ce genre de déception.

Il était résolu à la laisser parler la première. Pour voir comment elle se débrouillerait, si elle s'expliquerait, s'excuserait ou, visiblement, tenterait de détourner la conversation. C'était malin. Faire parler d'autre chose, de choses qui lui tenaient à coeur, pour l'amadouer. Jeunesse sympathique mais jeunesse prévisible. Il secoua la tête avec douceur.

- Non. Il est très difficile de peindre quelqu'un que l'on n'a pas connu, la plupart des tableaux que vous avez vu dans mon cachot sont le fait de mes ancêtres. Chaque génération peint la précédente, c'est une manière de les garder avec nous.

D'un geste de sa canne, il désigna l'autre portrait, près de la porte. Celui qui avait donné l'alerte. Gregory fixait la jeune fille avec un regard froid. Il avait toujours eu de mauvais penchants et n'y comprenait rien à son travail d'enseignant. De son vivant, c'était un homme brutal qui avait connu une mort tout aussi brutale. Alexander l'avait figé pour toujours dans cette disposition de caractère et de fait, plus jamais il n’évoluerait, à jamais il resterait un mangemort.

- Mon cousin, Gregory van Aken. Lui a été peint par ma main.

Le-dit cousin n'esquissa pas même un salut. Il semblait contrarié de voir le professeur interrompre ainsi son travail pour une gamine et toute sa désapprobation se lisait dans ses yeux. Van Aken ne pouvait lui en vouloir, piégé dans son cadre, il n'avait guère d'autres occupations que d'être aigri.

Le vieil homme pivota un peu sur son tabouret, formant un angle entre la petite fille et son tableau. Entre deux doigts il attrapa son pinceau qui était resté posé sur la table à ses côtés et le trempa dans un pot qui contenait ses huiles.

- La réponse ne devrait pas vous surprendre, jeune fille : elle est toujours la même. Beaucoup de travail, facilité par un bon héritage. Voila les deux piliers du monde.

Les poils du pinceaux étaient ressortis du pot luisants d'une étrange substance très liquide, semblable à de la peinture, mais qui semblait presque remuer à la lueur des chandelles, comme si elle s'écoulait sur elle même en courants fermés. Vivante. Les poils vinrent alors effleurer la toile et la substance y coula ou plutôt fut absorbée, comme par une éponge.

- Je vais vous poser deux simples questions et vous n'aurez le droit de me mentir qu'à une seule, entendez-vous ? Choisissez-la judicieusement.

Il détourna le regard du tableau et le posa à nouveau sur la petite fille.

- Tout d'abord, que faites vous dans les couloirs à une heure pareille ? Ensuite, me faites vous simplement la conversation par politesse, obligation et stratégie, ou le sujet de la peinture vivante aiguise-t-il vraiment votre curiosité ?
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Message(#) Sujet: Re: Ce qui se dit la nuit Ce qui se dit la nuit EmptyJeu 21 Mai - 0:22

Ce qui se dit la nuit
Lunox & professeur van Aken
escapade écourtée ▬

Le professeur van Aken était l’un des enseignants les plus respectés de l’école. Il était sans doute moins craint que le professeur Thorstein et ses manières militaires mais sa personnalité débordante de grandeur se faisait ressentir de très loin. La première impression avait suffit aux élèves pour comprendre qu’ils n’auraient pas un clown laxiste en face d’eux. Dès lors qu’ils l’avaient deviné, cet expert en potions n’avait eu qu’à prendre ses aises sans se heurter aux plus gros conflits que pouvaient poser certains élèves à certains professeurs. Lunox devait bien admettre qu’elle se tenait à carreaux en Potions. D’une part, elle aimait la matière et de l’autre, elle se sentait obligée de taire ses bavardages et de ne pas s’éparpiller. C’était plus ou moins ce que sa grand-mère lui inspirait aussi quand elle était petite. Cela ne l’avait pas empêchée de commettre des bêtises mais quand sa grand-mère lui faisait la classe à elle et ses camarades d’enfance, elle avait toujours gardé le silence. Etait-ce de la crainte ? Lunox ne saurait le dire mais elle était persuadée qu’il s’agissait sans doute de respect. Et pourtant, son petit coeur s’était emballé à la seconde où il l’avait prise en flagrant délit !
La fillette était parvenue à rassembler son calme en focalisant son attention sur le grand portrait du professeur. A la fois par curiosité et par désir d’étouffer le fait qu’elle se pavanait dehors durant la nuit malgré le règlement, Lunox attirait l’attention du professeur van Aken sur le travail qu’il effectuait. Elle lui posait des questions. Tout comme elle n’était jamais à cours d’idées de méfaits, les questions ne lui manquaient pas non plus. Elle fut en partie soulagée que son interlocuteur ne veuille bien jouer le jeu en lui répondant avec franchise. Ce n’était pas lui qui avait peint les tableaux accrochés dans la salle de cours de Potions. Il disait que chaque génération de sa famille peignait la précédente et qu’il s’agissait d’une manière de les conserver auprès d’eux.
Lunox trouvait cela intéressant. Elle ignorait quelle magie était d’ailleurs capable de les faire vivre et de les faire parler comme si c’était vraiment eux. D’ailleurs, l’étaient-ils ? Est-ce qu’on implantait les âmes des morts dans ces portraits ? Jamais elle ne l’avait su.
Le professeur van Aken lui désigna un portrait situé près de la porte. L’homme peint semblait austère à la vue de la Serpentard. C’était comme s’il n’aimait pas les enfants ou plutôt ceux qui n’en faisaient qu’à sa tête. Lunox, légèrement braquée, l’observa avec réserves.

— On peut donc retracer toute votre lignée grâce à ces œuvres… c’est incroyable. Ma grand-mère me disait bien que les familles de sang-pur le font aussi grâce à des tapisseries, des objets avec leur nom gravé dessus et qui se transmettent de génération en génération en formant une seule et même grande collection ! Je crois aussi qu’il existe de vieux recueils dans lesquels chaque membre de la famille doit signer tout en inscrivant ce qu’il a pu faire de grandiose ou de glorieux dans sa vie. On m'a dit que la personne ne pouvait même pas mentir, sinon le recueil rayerait magiquement son nom à tout jamais.

Sa grand-mère qui, elle, avait le sang-pur était proche de quelques vieilles lignées de sorciers conservatrices. Les Yaxley en étaient le parfait exemple. Puisqu’elle avait enseigné à Durmstrang, ces longues années à leur apprendre les bases de la défense contre les forces du mal lui avaient permis de garder le contact avec les plus nobles de ses élèves. C’était ainsi que Lunox connaissait Carla.
A sa question de savoir comment le maitre des potions pouvait être si pointilleux dans sa peinture, ce dernier lui répondit tout simplement qu’il y avait deux ingrédients : un bon héritage et beaucoup de travail. Rien de surprenant là-dedans et pourtant, le résultat restait impressionnant.
Lunox ne répondit rien et se contenta de le regarder en train de reprendre le pinceau pour poursuivre son œuvre. La situation était totalement inhabituelle. Elle gardait dans son dos la nouvelle version de son devoir de sortilèges tout en s’intéressant à la passion jusqu’alors insoupçonnée de son professeur qui ne voyait visiblement pas l’inconvénient de la laisser ici sans la punir. Ceci dit, il n’avait pas pour autant oublié le plus important. La raison pour laquelle cet enfant était ici à cette heure bien tardive. Il comptait lui poser deux questions auxquelles le marmot ne pourrait mentir qu’à une seule d’entre elles. Lunox croisa instinctivement les bras, un peu sur la défensive. Elle trouvait le procédé bien étrange, comme s’il cachait une idée dissimulée.

Pourquoi j’ai le droit de mentir à une question ? C’est louche ! Je suis sûre qu’il serait capable de lire dans les pensées, en vrai.

Mentir n’était pourtant pas bien compliqué pour elle. Le nombre de fois où elle l’avait fait ne se comptait plus sur les doigts d’une main. Pourtant, ce soir, la blondine voulait jouer la carte de la franchise. Après tout, il avait accepté de répondre à ses questions et il ne comptait pas la punir.
Soutenant le regard du professeur van Aken, la Serpentard prit la parole en gardant son calme, dévoilant au grand jour le parchemin où elle avait rédigé son devoir.

— Je voulais entrer dans la salle de cours de sortilèges. J’ai fait une grosse erreur dans le devoir que j’ai rendu ce matin donc j’ai voulu l’échanger avec la version corrigée. J’ai pas envie d’échouer alors que j’ai des bonnes notes, d’habitude.

Elle tentait de le cacher mais elle appréhendait la réaction du maître des potions. A ses yeux, il y avait plus de honte à avoir à se faire prendre pour tentative de triche plutôt que pour vandalisme ou exploration nocturne par pur plaisir.

— Ensuite, je vous ai parlé de peinture à la fois pour noyer le Strangulot mais aussi parce que j’étais curieuse.

La curiosité était à la fois sa principale qualité car cela ouvrait son esprit mais c’était aussi son plus grand défaut. Cette tendance à fourrer son nez dans n’importe quoi lui attirait souvent des ennuis.




©️ Gasmask


Dernière édition par Lunox S. Levinson le Mer 27 Mai - 23:40, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Ce qui se dit la nuit Ce qui se dit la nuit EmptySam 23 Mai - 12:57

Une autre du même âge aurait baissé les yeux et le ton, se serait confondue en excuses et aurait attendu en silence son jugement, mais Lunox Levinson n'avait visiblement rien perdu de sa capacité à faire la conversation. Au contraire, cette dernière semblait s'être décuplée, comme si elle cherchait combler le vide pour éviter que ne soient prononcés d'hypothétiques reproches. Il sembla en effet à van Aken que la petite se tenait tout de même un peu sur ses gardes, mais le contraire aurait été étonnant dans sa situation.

Le professeur s'en fichait. Il n'était pas vraiment curieux face à cette élève que le hasard ou le destin avait mené jusqu'à lui. Des élèves, il en avait foule, avec leurs qualités, leurs défauts, tous différents, uniques, des personnalités effacées ou hautes en couleurs, secrètes ou fades, exubérantes ou irritantes. Il n'avait pas le temps pour chacun d'eux, et pas l'envie. Mais si Levinson était capable de s'intéresser aux choses de l'art, alors il voulait bien lui en parler un peu. Il y a des domaines où l'on a rien à gagner à garder son savoir pour soi, et tout à le confronter aux opinions des autres, si immatures et futiles puissent-elles être.

A nouveau, son pinceau se posait sur la toile qui semblait en absorber la peinture, comme une créature immobile et plate, qu'on nourrirait du bout des poiles de son instrument. A chaque nouvelle touche de couleur, il semblait à van Aken que son travail frémissait, esquissant parfois des ombres de respiration. C'était sans doute une illusion, il était très loin d'avoir terminé. Concentré sur sa tâche, il n'en écoutait pas moins la petite serpentard avec une légère curiosité. Curiosité d'artiste pour savoir comment le commun des mortels, les profanes, pouvaient voir ce dont lui s'était depuis longtemps rendu maître. Curiosité sincère, car quand on a le nez sur son œuvre, parfois on finit par oublier que d'autres visions existent et cohabitent.

- Il m'avait bien semblé que vous étiez du genre bavarde, pendant mes cours. Je vois que je ne m'étais pas trompé.

Commenta-t-il simplement. Lunox était loin d'être une mauvaise élève, et pas spécialement turbulente d'ailleurs, bien qu'il ait eu souvenir d'écho différents venant d'autres professeurs de l'école, mais il avait bien remarqué son entrain et son énergie. Ce n'était pas forcément un mal, tant qu'on savait les discipliner, le temps d'une préparation.

Elle avait répondu à ses deux questions et n'étant pas légilimen, il était compliqué pour le professeur de savoir en quoi elle avait pu mentir. En vérité, s'il lui en avait laissé le choix, c'était aussi pour lui donner un gage de confiance. Les élèves étaient jeunes, impressionnables, de son expérience il suffisait parfois de leur offrir rien qu'une goutte d'intérêt pour qu'ils se livrent sans hésiter. La soif de reconnaissance, d'être apprécié, considéré, se sentir spécial, cela était des moteurs puissants pour la jeunesse et en tant que serpentard, il n'était pas impossible que la jeune fille y soit sensible.

- Votre grand-mère, Madame Levinson, j'ai eu l'occasion de la croiser à quelques reprises. Une femme impressionnante, tenez pour acquis ce qu'elle a pu vous enseigner.

Son pinceau continuait à effleurer la toile, il parlait sans regarder la petite.

- Je ne sais si c'est une chose qu'on vous apprend encore à Poudlard, en cours d'histoire de la magie, mais la question des lignées a été et restera d'une grande importance. Ce sont elles qui soutiennent la société à travers le temps, par leurs alliances. N'y voyez pas une question seulement d'idéologie, d'ailleurs. En vérité, il est normal de chercher le développement, la croissance et la sécurité du monde magique lorsqu'on a quelqu'un a qui le léguer. L'histoire des grandes maisons est aussi liée à celle de la sorcellerie que les racines le sont à leur arbre, elles le nourrissent et lui donnent sa forme.

Il n'espérait pas vraiment que la petite saisisse tout ce qu'il pouvait dire, mais si ses mots pouvaient trouver un jour un écho dans son crâne, alors la soirée n'aurait pas été vaine. Finalement il reposa son pinceau et se tourna vers elle, la fixant avec une certaine douceur dénuée de sympathie.

- Êtes vous parvenue à entrer dans la salle de cours ? Il y a des manœuvres qui tiennent autant de l'imprudence que de l'audace. La manière dont il faut les qualifier dépend en général de si vous les réussissez ou pas. On a souvent tendance à pardonner un geste téméraire lorsqu'il est couronné de succès. Alors ? Avez-vous réussi ?

Puis, sans attendre la réponse, il ajouta, sur le ton du commentaire.

- Je ne m'attendais pas à ce que le hasard mit sur ma route précisément la seule élève de ce château qui s'intéresse à la peinture vivante, quoiqu'il nous réserve parfois des surprises. Mais si vous êtes curieuse, alors vous devez avoir des questions j'imagine ?

Le vieux professeur la fixait toujours mais cette fois-ci avec une lueur d'amusement froid dans le regard, comme si, à son tour, il se montrait curieux de voir comment la petite allait répondre.

- La curiosité est un vain mot si elle ne s'accompagne pas du désir d'apprendre et des actes qui vont avec.
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