Prise sur le fait ▬ feat. Skyler P. Mills (terminé)

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Prise sur le fait ?

Lunox & Skyler

la fringale nocturne ▬

Le silence régnait sur Poudlard. Les dernières lampes des dortoirs s’étaient déjà éteintes et la nuit plongeait l’enceinte dans une ambiance des plus douces, bien loin du tumulte que provoquaient les rires et les discussions diurnes qu’entretenaient ses habitants. Quelques bougies demeuraient allumées, celles qui témoignaient au loin que malgré tout, l’école n’était pas sans vie car, encore bien loin de rejoindre Morphée, des patrouilles avaient lieu entre différentes équipes de préfets. Entre bâillements et faibles murmures, ils assuraient leur rôle avec le plus grand des sérieux, à la recherche du moindre élément perturbateur qu’ils pourraient réexpédier dans son dortoir ou du moindre événement qui pourrait les stimuler un peu. Sans doute que cela n’allait pas tarder à arriver. Un peu de patience.

A des étages en-dessous, dans les souterrains sombres et froids du château, une lampe verte était restée allumée dans le dortoir des filles de première année. Une tête blonde éveillée, couchée sur le ventre dans son lit, était plongée dans l’immersion profonde d’un livre. Il semblait qu’elle en était presque au terme de l’histoire puisque l’ouvrage était ouvert à une vingtaine de pages de la fin. Calme et silencieuse comme la nuit, tout laissait penser qu’elle finirait par reposer l’objet sur sa table de chevet, qu’elle éteindrait la dernière lumière de la pièce et qu’elle s’en irait à son tour vers l’irréel monde des rêves. Mais il n’en était rien. Lunox guettait discrètement du coin de l’oeil son horloge magique qui afficha bientôt vingt-trois heures cinquante neuf. Elle referma lentement son livre et d’un geste délicat, le déposa sans bruit sur sa table. Toujours aussi doucement, elle ôta la couverture de ses jambes et pieds puis posa ces derniers sur le carrelage de verre glacé du sol. Lunox assura son avancée vers la porte de son dortoir en jetant quelques regards à ses camarades qui dormaient toujours. Il n’était pas question de les réveiller et de perdre du temps à répondre à des questions embarrassantes. Pour cette fois, elle n’entraînerait aucune d’entre elles dans ses folles idées d’aventure. Ce n’était pas grave puisqu’elles lui seraient reconnaissantes. Munie de sa sacoche de cuir, l’enfant comptait bien se faire une réserve de nourriture sucrée. Ce n’était pas risqué puisque le lieu en question n’était pas si éloigné des cachots. De plus, elle avait commencé à prendre l’habitude d’esquiver les préfets au dernier moment, au tournant d’un virage par exemple où son petit gabarit lui permettait de se glisser rapidement et sans bruit derrière une armure qui paraissait géante à côté d’elle.

Les pas de Lunox la menèrent dans la salle commune qui était actuellement plongée dans l’obscurité, sans surprise. La baguette en main, elle hésitait à utiliser le sortilège de lumière qui lui permettrait de se déplacer sans encombres. Mais craignant une mauvaise surprise, comme celle de prévenir des personnes de sa présence — elle ignorait comment cependant — elle préféra se déplacer à l’aveuglette en se fiant de ce qu’elle se souvenait de l’emplacement des différents meubles. Ses mains agrippaient les différentes tables et elle s’y tenait pendant qu’elle traînait ses pieds jusqu’à celles-ci. Une avancée tortueuse mais qui avait l’air de porter ses fruits.

A quelques mètres de la sortie néanmoins, elle finit par buter contre quelque chose.

— Aïe ! S’exclama-t-elle à voix basse.

Je ne me souvenais pas que cette table était ici ! Qui l’a déplacée ?!

Déséquilibrée par la douleur et par l’inattendu, elle se rattrapa en posant maladroitement les mains sur la table. Mais son mouvement n’améliora pas sa situation puisqu’elle entendit le bruit assourdissants de gros volumes tomber au sol avant que le calme ne revienne d’un seul coup.

Le coeur battant, l’enfant sentait son visage se réchauffer par le stress.

— Tout va bien, tout va bien, chuchota-t-elle pour se rassurer. La sortie est juste à quelques mètres.

Dans l’intention de ramasser les livres et ne pas laisser de traces de sa maladresse, Lunox se résigna à lancer le sortilège Lumos qu’elle avait appris il y a peu en classe d’enchantements. Elle prononça le sort et sa baguette émit une source de lumière puissante pendant deux secondes avant de s’éteindre. Ces quelques secondes furent néanmoins suffisantes pour qu’elle n’aperçoive, avec horreur, qu’elle n’était pas seule.

— Skyler ! S’exclama-t-elle, la mine stupéfaite.

Ce n’était pas la table qu’elle avait buté mais la chaise sur laquelle @Skyler P. Mills s’était assoupie, sûrement en effectuant ses devoirs à l’aide de ces fameux gros volumes qu’elle avait renversés. Skyler, qui, maintenant, avait parfaitement l’air éveillée… et de mauvaise humeur. La baguette éteinte, Lunox hésitait. Devait-elle courir droit vers son dortoir ou poursuivre son idée de départ ?

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SKYLER
&
LUNOX

Saleté de gamine

J'ai toujours aimé la nuit. J'irais même jusqu'à dire que je la préfère terriblement à son frère, le jour. Pourtant, souvent c'est le contraire. La nuit fait peur car c'est lorsque le soleil se couche que les démons resurgissent. Que ce soient ceux qui donnent des cauchemars aux enfants comme ceux qui résident en chacun de nous. Pour autant, la nuit est aussi l'occasion ultime de passer inaperçu. Elle permet d'agir dans l'ombre, de laisser exploser sa vraie nature sans risquer d'être surpris. Elle confère également un certain silence et une solitude appréciables, lorsqu'on le décide. A l'inverse, la nuit permet aussi de nouvelles rencontres mais, ce n'est pas dans cette voie là qu'elle m'est utile. La lune s'est levée depuis un petit moment, déjà, mais je ne suis pas encore partie me coucher. En réalité, je profite souvent du soir pour étudier un peu. Je me complais dans cette apparence de cancre si confortable mais, pour autant, je n'en oublie pas le bulletin de notes délivré chaque année à mon père. Je dois donc gérer un précaire équilibre entre transparence et performance. C'est pourquoi j'ai pris l'habitude de doser mes notes : emmagasiner assez de connaissances pour pouvoir être la meilleure si je le désire et ajuster mes réponses en fonction du résultat souhaité. Ce n'est pas une science exacte et il y a parfois quelques ratés mais, en général, ça fonctionne plutôt bien. Pour que le secret reste intact, je révise donc une fois la nuit tombée avec aucune paire d'yeux curieux dans les parages. Ma dernière session révision à la bibliothèque, foirée en beauté par Maxwell, a suffit à me dissuader d'y retourner. Ici au moins, je suis tranquille. Dans le pire des cas, Bonnie peut me surprendre mais avec elle, je ne risque rien. Elle est une part de moi, que je le veuille ou non.

Ce soir, c'est l'Histoire de la Magie qui est au programme. Je n'apprécie vraiment pas cette matière alors qu'au contraire, l'histoire moldue m'a toujours fascinée. Mais là, apprendre par cœur des dates en rapport avec un univers qui n'est pas le mien, ça me provoque une flemme incroyable. Déterminée à emmagasiner le maximum d'informations en un minimum de temps, j'ai emprunté deux gros volumes à la bibliothèque que je compte bien feuilleter en long et en large. Pourtant, j'en suis à peine à un parchemin rempli de notes que mes paupières deviennent lourdes. Un coup porté dans ma chaise, suivi d'un énorme vacarme, me réveille en sursaut. Alors que j'émerge difficilement du sommeil profond dans lequel je me trouvais, tout en essayant de calmer mon coeur qui semble vouloir sortir de ma poitrine, j'entends soudain une petite voix. Sur le qui-vive, j'arrête même de respirer. Qui m'observe ? Par instinct, je me saisis de ma baguette. Un rayon de lumière jaillit et m'éblouit. « Putain ! » Je m'exclame en me cachant les yeux du jet de lumière. Mais déjà, la petite voix crie mon nom et je crois reconnaître sa propriétaire. Je jette à mon tour le sort Lumos et me retrouve face à cette petite fouine de Lunox. « Casse toi de là. Vite. » Ce n'est pas souvent que je retiens le nom des premières années mais cette gamine m'a tellement cassé les couilles avec sa fascination malsaine pour les moldus que j'ai directement imprimé son patronyme. Forte de mon expérience magique, mon Lumos perdure dans le temps et je vois distinctement que la même ne bouge. « Dégage ! » Dis-je un peu plus fort en la fusillant du regard. Qu'elle fiche le camp d'ici, je ne suis vraiment pas d'humeur à supporter qui que ce soit. D'autant que l'empotée a fait tomber mes bouquins par terre : s'ils sont abîmés, elle va me le payer.

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Prise sur le fait ?

Lunox & Skyler

la fringale nocturne ▬

Skyler Mills n’était jamais de bonne humeur. Lunox ne se souvenait pas de l’avoir vu sourire une seule fois depuis son arrivée à Poudlard. Ce soir, elle avait l’air d’autant plus de mauvais poil et l'éphémère lumière bleu que la petite avait pointé devant ses yeux à peine ouverts l’avait suffisamment aveuglée pour ne rien arranger à son humeur. Un grossier juron s’était échappé de sa bouche et quelques instants plus tard, après avoir reconnue l’intruse, la quatrième année lui ordonna de partir. Mais Lunox, hésitante et encore trop surprise de ce qui venait d’arriver, ne bougea pas d’un pouce. Elle trouvait cette fille méchante, toujours mal lunée et désagréable, répondant ainsi au cliché que se faisaient bon nombre de gens au sujet des Serpentard. Pourtant, Lunox savait Ô combien les élèves de sa maison pouvaient être particuliers, agréables et intéressants. En général, les vert et argent se soutenaient entre eux ! Mais cette Skyler se fichait bien de ses camarades de maison. Lunox considérait cela comme de l’égoïsme, de la diablerie et de la méchanceté pure.

Le Lumos de son aînée ne semblait pas faiblir. Forte de son expérience magique, la jeune fille ne lui permettrait pas de repartir dans l’anonymat. Cela n’arrangeait pas les petites affaires de la fillette qui avait le sentiment que cette intention de sortir n’allait pas échapper à Skyler si elle prenait la décision de continuer son chemin vers la porte qui menait aux couloirs des cachots. Elle pourrait également obéir et retourner gentiment aller se coucher. Mais si elle cédait à cet ordre, son ego en prendrait un sérieux coup. Or, ces putain, casse-toi, et dégage étaient très loin de lui plaire. Sa grand-mère lui avait appris à respecter les autres mais aussi à ne pas laisser sa dignité faillir.

Si je m’en vais, ce serait indigne de moi. C’est elle la méchante ! Pourquoi devrais-je partir et la laisser dans son confort alors qu’elle me parle mal?!

Finalement, son anxiété et ses craintes laissèrent place à sa fidèle susceptibilité et à son instinct audacieux. Un sentiment de rancune naissait.

─ Pourquoi je devrais t’obéir ? La courtoisie, tu sais vraiment pas ce que ça veut dire. On t’a trop mal éduquée, ma pauvre, car les gens normaux et civilisés n’insultent pas et apprennent à bien parler aux autres ! Lança-t-elle nonchalamment d’un air dédaigneux.

Lunox se souvenait de leur première rencontre. Dans le désir de nouer des liens avec un maximum de personnes dans sa maison, elle avait fini par vouloir faire la rencontre de Skyler dans la joie et la bonne humeur. Quelqu’un lui avait pourtant dit que ce n’était pas la personne la plus adaptée pour ça mais elle n’en avait fait qu’à sa tête, pensant que ce quelqu’un devait exagérer ses propos. Elle avait rapidement été déçue du résultat ; ayant eu l’information qu’elle était née-moldue, Lunox avait voulu lui poser un tas de questions au sujet de son univers. Cependant, la quatrième année l’avait méchamment coupé dans son élan sans raison valable. Jusque aujourd’hui, la petite n’avait toujours pas compris ce qui avait pu rendre son approche maladroite ou mauvaise alors elle en avait conclu que le problème venait de son interlocutrice, décidément malpolie !

─ En plus, c’est toi qui devrais partir. Tu t’es endormie alors que tu serais certainement mieux dans ton lit qu’ici, continua-t-elle sans gêne sur le ton parfait d’une insupportable donneuse de leçons.

La tête blonde jeta un œil aux volumes au sol. Elle aurait naturellement pu les ramasser pour expier en partie sa faute mais une petite voix intérieure lui soufflait de ne pas le faire puisqu’il s’agissait des livres de cette affreuse sorcière irrespectueuse. Ses livres à elle ! Un raisonnement des plus immatures certes mais qui collait parfaitement à l’entêtée de douze ans qu’elle était.

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SKYLER
&
LUNOX

Saleté de gamine

Je suis rarement de bonne humeur, de manière générale. Mais alors au réveil, je crois bien que c'est le pire. Surtout quand le réveil en question s'est fait à cause d'un jet de lumière dans les yeux et d'un gros bruit provoqués par une saleté de première année. Surtout quand cette saleté de première année s'appelle Lunox ... Lunox je ne sais plus quoi et peu importe, d'ailleurs. Une petite fouine qui m'a prise pour une bête de foire, à me poser mille et une questions sur le monde des moldus comme si elle était au zoo. Je crois bien que c'est la seule chose qui m'énerve encore plus que la haine des sorciers à notre égard. Vu la manière dont la gamine a été reçue, je ne l'ai pas eu à nouveau dans les pattes jusqu'à ce soir. Le rayon de lumière qui sort de ma baguette est directement pointé en sa direction. Quelques mots vulgaires sortent de ma bouche, comme c'est souvent le cas sous l'emprise d'une émotion forte. Je demande à Lunox de se barrer et fissa. Elle n'a aucun droit d'être dans la salle commune à cette heure ci, de toute manière. Pourtant, alors que je pensais qu'une première année allait faire profil bas et obéir, Lunox me défie. Sa réplique est presque mignonne tant elle est innocente. Moi, peu courtoise et mal élevée ? C'est censé me faire quelque chose ? Parce que clairement, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. « Wow calme toi avec tes punchlines, j'vais m'mettre à chialer. » Dis-je ironiquement, un petit sourire en coin. Un moucheron qui se permet de faire des réflexions d'un autre temps, comme c'est touchant.

Je campe sur mes positions, mon Lumos toujours braqué sur la gamine blonde. Il n'y en a qu'une de nous deux qui bougera et ce ne sera certainement pas moi. Mais ne voilà pas que la morveuse recommence à parler et se met à donner des leçons ? Je serais mieux dans mon lit, apparemment, et avec ce petit ton supérieur qui donne juste envie de lui coller une baffe. Ma main me démange mais je réussis à contrôler mes nerfs. Mieux que ça, j'inspire un grand coup et lui réponds le plus calmement du monde. « D'accord. » Sans lui porter davantage d'attention, je me penche pour ramasser les deux livres qui sont tombés au sol. Ça doit lui en boucher un coin, à la môme, de ne pas réussir à me faire sortir de mes gongs. « Fais un pas en dehors de la salle co' et j'te lance un sortilège d'emprisonnement. » J'affiche à nouveau un petit sourire en coin, accompagné d'un hochement de sourcils satisfait. Elle croyait vraiment pouvoir faire sa loi de petite fille parfaite avec moi ? Allons ma grande, tu ne sais même pas lancer un Lumos correctement. « Tu resteras dehors jusqu'à ce qu'un préfet ou un prof te trouve. » Je hausse les épaules et m'enfonce un peu plus dans ma chaise. Je ne baisse toujours pas ma baguette et en plus, je la fixe intensément. « Bonne soirée. » Dis-je pour mettre un point final à la discussion. Le choix appartient à Lunox, désormais et elle peut le faire en pleine conscience. Qu'elle n'ait aucune crainte : je mets toujours mes menaces à exécution.

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Lunox & Skyler

la fringale nocturne ▬

Lunox espérait au fond d’elle de faire réagir Skyler même si elle savait, d’un côté, que c’était peine perdue. Si personne n’arrivait à la faire sourire ou à la rendre aimable, ce n’était pas demain la veille qu’une simple parole lui ouvrirait les yeux sur son comportement. Elle ne pouvait prétendre elle-même être un modèle de bienséance ou tout simplement un modèle mais elle était gentille et toujours polie avec les autres, dans la mesure où ils lui rendaient la pareille. Mais dans le cas de son interlocutrice, il n’y avait aucune réciprocité. Skyler sortait tout de suite les crocs, un vocabulaire déplorable et une expression faciale qui était tout sauf accueillante.

Un peu plus et je dirais que c’est la fille de Thorstein !

Malheureusement — et comme elle l’avait prévu — sa première réplique n’eut pas l’effet escompté. Skyler se fichait bien de la courtoisie. Son sourire ironique en était l’insupportable preuve, ce qui ne manquait pas à Lunox l’envie de lui jeter un vilain sortilège si elle en était capable. Seulement, elle n’en connaissait pas puisqu’ils n’en apprenaient pas en classe. A cet instant, elle s’en voulait de son ignorance et elle se jura d’aller se renseigner à la bibliothèque. Peut-être que des livres contenant des noms de maléfice ainsi que la façon de les utiliser existaient et qu’elle pourrait s’en inspirer. Elle estimait que ce serait la manière idéale de remettre cette fille grossière à sa place.

Les poings serrés, elle continuait de fixer sa camarade de maison avec dédain. La lumière du Lumos lui piquait un peu les yeux mais elle en ignora les effets. Lunox ne voulait pas lui donner la satisfaction d’une image faible ou vulnérable pour n’importe quelle raison. Certes, son coeur était toujours un peu battant puisqu’elle savait qu’elle n’avait pas le droit de quitter son dortoir au beau milieu de la nuit et que Skyler le savait également mais elle était trop fière pour lui montrer ne serait-ce qu’un dixième de son appréhension. Trop fière et trop obstinée.

A sa surprise, Skyler répondit par la positive à sa suggestion d’aller se coucher. L’enfant fronça les sourcils, perplexe et stupéfaite et elle se contenta de l’observer en train de ramasser ses volumes.

Comment ça, ‘d’accord ?! Et… c’est tout ?

La petite blonde trouvait cette réponse bien trop belle et bizarre pour qu’elle ne soit vraie. Si elle-même ne cédait pas aux ordres de son aînée, que pouvait-on dire de cette dernière ? Elle non plus n’en démordrait jamais.

Et justement, la quatrième année reprit la parole en menaçant Lunox directement d’un sortilège d’emprisonnement si elle prenait le risque de sortir de la salle commune. Dans ce cas-là, elle serait incapable de bouger et elle attendrait qu’un professeur ou un préfet ne vienne la libérer. Ce ne serait évidemment pas sans conséquences, Lunox le savait. Dans le meilleur des cas, l’un des deux préfets de Serpentard pourrait se montrer compréhensif et se contenter d’un retrait de quelques points ou d’une petite retenue des plus banales. Mais les chances que cela se passe ainsi étaient faibles. Il se pouvait très bien que le préfet en question ne décide tout simplement de la dénoncer à la directrice de Serpentard. S’il s’agissait d’un professeur, elle serait dans un sacré guêpier. La seule issue possible était de retourner dans son dortoir. Néanmoins, cela signifierait que Skyler l’aurait domptée.

Je refuse ! C’est fourbe et absolument pas correct!

Rapidement, la colère la gagnait. Ses traits hautains se déformaient en une mine rageuse et mécontente. C’était tout à fait le genre d’expression qui se formait sur le visage d’un enfant qui détestait n’importe quelle forme d’autorité et qui y faisait face sans scrupules. Sous la vive lumière du Lumos qui rendait son faciès bien plus pâle, cela la rendait un petit peu effrayante.

— Tu mens, lâcha froidement Lunox même si, en vérité, elle n’était pas certaine que Skyler ne soit pas capable de mettre ses menaces à exécution. Tu ne peux pas faire ça. Si on me retrouve dans cet état, je dirai que c’est toi et t’auras des problèmes. Je dirai que t'as fait exprès de me piéger depuis le début !

La fillette ne faiblissait pas la confiance qu’elle mettait dans ses propos ou dans son allure mais l’incertitude de la situation et des faits à venir ne la rassurait pas pour autant. Elle voulait vraiment croire que tout cela n’était que des menaces visant à l’effrayer mais elle n’en avait aucune garantie. En soi, Lunox ne connaissait pas vraiment Skyler. Elle ne connaissait d’elle que l’image qu’elle lui avait jusque-là renvoyée mais rien concernant sa manière de procéder.

— Et puis, de quoi tu te mêles, d’abord ? Reprit brusquement la première année dans un nouvel élan audacieux. Qu’est-ce que ça peut te faire que je sorte ? T’as qu’à juste aller te coucher et on fera comme si on ne s’était jamais vues. De toute façon, j’ai bien compris que t’étais aussi aimable qu’un détraqueur alors je ne comptais même plus jamais te reparler à la base !

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SKYLER
&
LUNOX

Saleté de gamine

Je n'aime pas hausser le ton. Cela m'arrive encore, parfois, mais c'est plutôt rare. J'ai appris qu'on était davantage écouté lorsque la voix est douce mais ferme. En plus, cela évite d'attirer trop de regards donc j'ai tout à y gagner, surtout lorsque la situation en question se passe en pleine nuit. Plus qu'irritée par la manière dont on m'a réveillée, j'oublie un peu cette ligne de conduite au début. Si j'entame ma conversation avec Lunox par des termes peu élogieux, je comprends rapidement qu'un changement de stratégie s'impose. Être considérée comme fille mal élevée ou peu courtoise, c'est pas franchement le genre de choses qui va m'empêcher de dormir. En revanche, voir une gamine de onze piges me tenir tête éhontément, voilà une chose qui m'agace clairement. Aux grands maux, les grands remèdes : je décide de passer aux menaces. Le plus tranquillement du monde, comme si je lui parlais de la météo, je lui explique ce qui l'attend si elle franchit la porte de la salle commune. Un sortilège d'emprisonnement entourera des cordes autour de son petit corps et elle attendra ainsi jusqu'à ce que quelqu'un la trouve. D'une pierre, deux coups : je me venge et en même temps je rends service à Poudlard en punissant les indisciplinés. Le plus drôle dans tout ça, c'est sûrement de réussir à faire enrager la gamine avec trois fois rien. Sa mine suffisante se décompose pour laisser apparaître la rage et je trouve ça fort distrayant. « Ce sera ta parole contre la mienne. » Dis-je nonchalamment, sans prêter plus d'attention à ce qu'elle compte dire pour sa défense. Qui croira une petite première année hautaine qui a été trouvée en flagrante transgression du règlement ? D'autant qu'on a un pacte avec mes camarades : elles me couvriront sans aucun problème. C'est moins certain en ce qui concerne celles de Lunox ...

Je garde ma baguette bien tendue vers la petite blonde, il est hors de question qu'elle m'échappe. Je suis par ailleurs curieuse de savoir ce qu'elle compte faire, maintenant que je lui ai présenté ses deux seules options. Après une courte réflexion, Lunox tente un dernier élan de témérité. C'est beau, la naïveté de l'enfance. Comme si j'en avais foncièrement quelque chose à foutre, des endroits où elle traîne - la nuit comme le jour. Ce n'est pas ça l'important et, d'ailleurs, si elle était un peu moins entêtée, je ne l'aurais sûrement pas menacée de la sorte. « Ça ne me fait rien du tout. » Je m'exprime sur un ton toujours aussi neutre, mes yeux plongés dans ceux de mon interlocutrice. Ton qui ne le restera peut-être pas davantage si elle s'obstine à vouloir me dicter ma conduite du haut de son mètre vingt. Elle ne manque vraiment pas d'air, cette sale morveuse, pour tenir tête à une fille de cinq ans son aînée. Ou peut-être même six, je ne sais pas. « Par contre, savoir que tu t'es pris une humiliation ou une retenue, j'avoue que ça me ferait bien rire. » Je mets davantage d'autorité dans ma voix, cette fois-ci. C'est fini de jouer à celle qui tiendra le plus tête à l'autre. Cette môme nous fait perdre notre temps, elle devrait déjà être retournée dans son lit depuis belle lurette. Je me demande si Lunox a déjà croisé un détraqueur dans sa courte vie mais elle n'a clairement pas les yeux en face des trous. Même si je ne suis pas très soignée comme fille, je reste néanmoins bien plus jolie que ces créatures. Et puis, qui est aimable après un réveil aussi brutal, d'abord ? « Bah continue sur ta lancée Boucle D'or, j'sais aussi lancer les Bloclang. » Un levé de sourcils provocateur accompagne cette fois-ci mes propos. Elle n'est pas de taille à me résister. Plus vite Lunox s'en rendra compte et mieux ce sera, pour tout le monde.

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Lunox & Skyler

la fringale nocturne ▬

Skyler ne paraissait pas du tout affectée par les propos de Lunox. Au contraire, elle lui donnait l’impression d’être un peu trop sûre d’elle en lui affirmant que personne ne croirait la première année si celle-ci racontait sa version des choses aux professeurs. La nonchalance de Skyler l’irritait. C’était pourtant une forme d’arrogance qu’elle utilisait parfois sans le savoir mais y faire face, c’était autre chose. Plus le temps passait et moins la petite appréciait cette fille. Elle se demandait bien quelle mouche la piquait depuis sa naissance pour que les notions d’amabilité et de bienséance lui soient autant inconnues. Peut-être aimait-elle se faire détester par le château ?

— C’est ce qu’on verra ! Je te crois pas, tu bluffes, répondit Lunox avec aigreur.

Son courage dissimulait une cruelle incertitude. Elle ignorait la raison pour laquelle une partie d’elle accordait du crédit à la réponse de Skyler. Sa parole contre la sienne…C’était dit avec un tel détachement que Lunox avait du mal à ne pas y croire. Pourquoi ferait-on davantage confiance à cette fille grossière plutôt qu’à elle ? Était-ce parce qu’elle était plus âgée ?

Elle veut me faire peur, c’est tout.

La blondine se répétait cette expression plusieurs fois pour mieux l’intégrer. Elle se disait que les professeurs devaient faire preuve de discernement et qu’ils verraient, de toute façon, qu’un problème avait eu lieu en trouvant une enfant au sol, incapable de bouger. Ils ne chercheraient pas plus loin en lui demandant l’identité de la coupable. De plus, comme elle le lui avait dit, il lui suffirait d’exagérer sa version des faits en prétendant que Skyler avait prévu de la piéger en la contraignant à sortir tard de son dortoir. En quoi croirait-on cette élève impolie ? Pour Lunox, tout ceci irait en sa faveur. Elle l’espérait fortement, en tout cas.

La baguette toujours pointée vers elle, la quatrième année ne relâcha pas son ton neutre. Au contraire de Lunox qui était très expressive, la grande brune semblait parfaitement bien gérer ses émotions. On ne pouvait nullement deviner si cela cachait autre chose ou si cette neutralité représentait son état d’esprit à l’exactitude.

— C’est dommage pour toi car je compte pas me faire avoir. Allez, fiche-moi la paix ! Lâcha la fillette sans faiblir.

Elle réfléchissait à un moyen de se tirer de ce guêpier, refusant catégoriquement d’abandonner la partie. Fuir et remonter dans le dortoir n’était pas une option envisageable même si c’était la solution idéale pour ceux qui fuyaient les problèmes. Mais jusque maintenant, Lunox n’avait fait que chercher les ennuis en enchaînant les interdits. Parfois, elle se faisait prendre et d’autres fois non. L’expérience de ses aventures la rendait un peu plus forte. Certes, elle préférait mille fois mieux éviter les punitions et les savons passés par les professeurs mais son ego était bien trop haut pour qu’elle ne se dégonfle. Surtout face à quelqu’un qui la sous-estimait autant. Le marmot détestait cela par-dessus tout.

Faisant quelques pas en arrière, vers la porte d’entrée, l’entêtée tâtait le terrain du regard. Ce Lumos pointé vers elle pouvait signer la fin de son excursion mais elle ne voyait pas d’autre alternative que d’y faire face. Skyler ne la lâchait pas du regard. Elle la surveillait et elle ne comptait visiblement pas retourner dans son dortoir. Cette histoire ne finirait que si l’une chassait l’autre. Cette ultime déduction n’était absolument pas rassurante pour la première année qui ne connaissait que peu de sorts utiles pour se défendre mais elle se décida enfin à porter son courage jusqu’à son paroxysme. On venait de la menacer d’un Bloclang suivi d’un regard affreusement provocateur qui donna le feu vert aux pulsions de colère de Lunox.

— Tu vas voir, tu crois vraiment que tu me fais peur parce que t’es plus vieille que moi ? Arrête de péter plus haut que tes fesses, j’sais aussi lancer des sorts ! S’exclama-t-elle en pointant vivement à son tour sa baguette contre sa camarade.

A l’intérieur d’elle, Lunox faisait le point sur les formules qu’elle maîtrisait assez bien. Elle avait confiance en elle mais elle savait aussi que la différence de magie entre la sienne et celle de Skyler risquerait de lui faire regretter cet affront. Mais tant pis ! Elle se sentait obligée de la provoquer en duel. C’était son ego qui parlait, couplé à sa fierté.

On est Serpentard ou on ne l’est pas ! Je peux pas la laisser gagner, j’ai pas le choix. Je dois me battre.

— Flipendo !

2,4,6 : Lunox réussit son sortilège. Le flipendo se dirige droit vers Skyler. Va-t-elle se défendre ?
1,3,5 : Les émotions colériques, mêlés au stress de la situation, l'empêchent de bien se concentrer. Sa baguette s'agite et s'illumine mais s'éteint aussitôt. C'est un échec.

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'Le Hasard' : 6

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LUNOX

Saleté de gamine

Cette gamine va finir par me donner mal au crâne. Son entêtement s'apparente presque à de la stupidité. L'espace d'un instant, la curiosité me traverse. Pourquoi tient-elle tant à se rendre hors de la sale commune, à une heure si tardive ? Je veux bien admettre que l'interdit attire - je suis la première à braver le couvre-feu - mais Lunox se trouve actuellement en fâcheuse posture. Au mieux, notre dispute réveille tout le monde et on ne va pas se faire des amis. Au pire, elle va se prendre la retenue du siècle. Je ne suis pas totalement débile, je sais bien que ce raffut n'est pas dans mon intérêt. Certains Serpentards n'ont pas abandonné les vieilles idées conservatrices de leurs aînés et je suis malheureusement du mauvais côté de la barrière. J'ignore le statut de sang de Lunox mais elle n'est pas née-moldue sinon elle n'aurait pas cherché à me poser autant de questions déplacées sur mon monde. De plus, je ne tiens pas à me faire remarquer. A mesure que le conflit s'installe, j'envisage les diverses portes de sortie qui s'offrent à moi. Soit je mets mes menaces à exécution et un simple Priori Incantatem suffira à me confondre, soit je tente une approche plus élaborée. La gosse pense que je bluffe et je ne nie pas, me contentant de hausser les épaules. Si c'est dans mon intérêt, je n'hésiterai pas à aller au bout. Après tout, une retenue n'est pas cher payé pour donner une leçon à cette insolente. Laisser planer le doute m'amuse autant que cette conversation qui s'éternise m'agace. Lunox m'ordonne de lui foutre la paix, toujours persuadée que je ne compte pas transformer mes paroles en actes. Cette gamine trop gâtée n'a décidément peur de rien. « Casse toi et ce sera réglé. » Pourquoi se faire du mal comme ça, sérieux ? Elle a juste à lâcher l'affaire et ça s'arrêtera là. Trop bornée, trop entêtée, trop fière ... J'étais comme elle, au même âge. Jusqu'à ce qu'un Mangemort me rappelle où est ma place. Je ne souhaite pas le même sort à Lunox mais malheureusement, un tel comportement ne lui apportera que des problèmes. Quant à moi, je ne suis qu'un agneau comparée aux loups qui rôdent dans ces murs.

Je ne lâche pas la môme des yeux, alerte. La moindre faiblesse pourrait se retourner contre moi, je le sais. Une première année ne représente pas tellement un danger mais c'est une question de principe. Les quelques pas qu'elle fait en direction de la porte ne me font pas baisser la garde. C'est peut-être le signe qu'elle est prête à abdiquer mais ça peut aussi être une feinte. Nous sommes à Serpentard, les ruses sont monnaie courante chez nous. Le Choixpeau ne l'a sûrement pas placée dans cette maison par hasard donc je me méfie. Je viens juste de la menacer d'un Bloclang et sa réaction ne se fait pas attendre : aussi explosive que la mienne est mesurée. J'accueille ses menaces avec un rictus : elle sait lancer des sorts ? Formidable, je suis vraiment terrifiée de me prendre un Alohomora en pleine face. Sa baguette pointée en ma direction m'intime toutefois la prudence. Aussi, je cesse mon Lumos et me prépare à parer le sort qu'elle compte me lancer, si elle en lance un. Je suis sur le point d'en douter, les secondes défilent sans que rien n'arrive mais c'est finalement un Flipendo qui file sur moi. La peste a réussi son sort avec une chance insolente. Je me prépare à le contrer, en espérant ne pas rater mon coup : sinon, ce sera la honte assurée et une perte de crédibilité totale. « Protego ! » Le charme du bouclier est un succès, le sort de Lunox vient s'écraser sur le voile de protection que j'ai fait apparaître. Je retrouve de ma superbe et la toise, un sourcil levé. « Bien essayé. » Je ne m’embarrasse pas d'autres fanfaronnades : je laisse ça aux Serdaigles et à leur ego surdimensionné. Je préfère me concentrer sur le sort que je m'apprête à lancer. Lunox m'a poussée à bout et je n'ai pas d'autre choix que de mettre mes menaces à exécution, oubliant alors toute forme de prudence. « Petrificus Totalus ! » Le sort file droit sur la première année. Que va-t-elle faire pour contrer ça ? Je doute qu'elle maîtrise le Protego.

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Prise sur le fait ?

Lunox & Skyler

la fringale nocturne ▬

L’issue des situations dépendait souvent de soi, de nos propres décisions. Skyler lui offrait une dernière chance de pouvoir partir tranquillement mais l’esprit combatif de Lunox la déclina encore une fois. Elle hocha la tête négativement, ses yeux fusillant catégoriquement la quatrième année. Elle se persuadait encore qu’il ne s’agissait que d’un bluff et qu’aucune des deux n’avait le dessus sur l’autre. Son choix fut l’option du duel, une manière traditionnelle du monde de la magie de mettre au clair les choses ou de régler des comptes quand négocier ou faire preuve de diplomatie n'était plus envisageable. La baguette au lieu d’obtempérer. L’épée au lieu des mots.

Une lumière orange apparut à l’extrémité de sa baguette en bois de sycomore. Le jet était suffisamment puissant pour créer le Flipendo que Lunox avait en tête et il se précipita droit vers sa proie. Hélas, un voile blanc se déploya devant la Serpentard comme un bouclier protecteur qui étouffa immédiatement le sort jusqu’à ce qu’il n’en perde toute son intensité. Le visage de la première année s’assombrit. Elle était si fière du succès de sa tentative mais celle-ci avait été vite contrée par un sort de défense qu’elle ne connaissait pas. C’était Protego, si ses oreilles ne la trompaient pas.

Je vais lui en lancer jusqu’à ce que ça passe!

S’il fallait s’acharner, alors l’enfant n’hésiterait pas. Elle continuerait encore et encore jusqu’à l’obtention de la victoire. Mais ce n’était pas aussi simple.

Plus hautaine que jamais, Skyler commenta brièvement l’attaque de son opposante. Son air suffisant la rendait bien plus insupportable qu’elle ne l’était déjà, poussant Lunox à ne pas baisser sa baguette. Rapidement, elle reproduit le mouvement d’un autre sortilège qu’elle s’apprêtait à lancer mais Skyler la doubla de vitesse. Une lumière bleu quitta l’extrémité de la baguette ennemie, filant droit vers la fillette. Celle-ci exécuta un début d’esquive mais cela n’eut pas l’effet escompté. Elle aurait dû être plus vive, plus rapide.

Le Petrificus Totalus la frappa de plein fouet. Au départ, ce n’était pourtant pas douloureux mais l’impact froid lui procurait des frissons incontrôlables. Ses membres se paralysaient, son visage et ses cheveux se raidissaient et sa silhouette générale se tenait droit comme un piquet. Seuls ses yeux bougeaient. Lunox se demandait ce qu’il lui arrivait. Bouger lui était impossible. Elle avait beau vouloir se secouer ou remuer ses doigts, elle ne parvenait à faire aucun mouvement basique. En revanche, elle se sentait basculer vers l’arrière d’une façon inévitable. Elle voulait utiliser ses jambes pour contrebalancer la chute mais elles ne lui obéissaient plus. Le choc contre le sol glacé provoqua un fort bruit à se demander s’il n’allait pas réveiller certains habitants des dortoirs à proximité. La douleur était présente à l’arrière de son crâne ainsi qu’au niveau de ses dorsaux mais Lunox n’était pas en mesure de pouvoir l’exprimer. Ses terminaisons nerveuses fonctionnaient toujours mais aucun son ne sortait de sa bouche. Le dernier bruit qu’elle percevait était celui de sa baguette qui roulait contre le carrelage avant de s’arrêter totalement à la rencontre d’un pied de chaise.

La tête légèrement sur le côté, la blondine suivait toujours Skyler du regard dont l’air victorieux s’affichait sans gêne. A cet instant, elle la détestait plus que jamais. Elle était très en colère et n’avait plus qu’une envie : celle de laisser libre court à sa rancune. Un jour, elle se vengerait et l’humilierait de la même façon lors d’un combat en duel. Elle apprendrait de nouveaux sortilèges qui lui permettront de pouvoir tenir le combat et surtout de le remporter.

Je la déteste, elle est méchante ! Je vais lui en faire baver la prochaine fois. Juré!

️ Gasmask

SKYLER
&
LUNOX

Saleté de gamine

La situation est clairement en train de dégénérer. Pourquoi cette sale gamine ne peut-elle pas faire comme tout le monde et simplement faire profil bas en retournant à son dortoir ? C'est dingue comme certaines situations découlent d'une succession d'infimes détails. Si seulement Lunox était sortie un autre jour, si je ne m'étais pas endormie dans la salle commune, si je n'avais pas eu ce devoir d'histoire, si elle ne m'avait pas percutée ... Avec des si, on peut mettre Londres en bouteille. La situation est ainsi : deux fortes têtes qui se chamaillent. Lunox a choisi en premier de dégainer sa baguette, tant pis pour elle. En un certain sens, j'apprécie le cran de cette petite. Elle me rappelle moi quand j'avais son âge. Fière, arrogante, impulsive et colérique. Malheureusement, ce genre de comportement ne dure jamais très longtemps. Un jour, elle tombera sur plus fort qu'elle et elle apprendra à se faire discrète quand la situation l'exige. Comme celle qui nous oppose, actuellement. Ambitieuse, la première année me lance un Flipendo, qu'elle réussit. Heureusement, je réussi à le parer grâce au sortilège du bouclier, appris l'an passé. Je m'étonne encore aujourd'hui de l'utilité de la magie, à certains moments, bien que les duels sorciers n'aient pas le charme d'une bonne bagarre. Sans laisser le temps à la petite de se concentrer à nouveau, je la traite comme mon égale et l'attaque à mon tour. C'est un Petrificus Totalus que j'ai choisi et ce sortilège fait mouche. Malgré une tentative d'esquive, Lunox se prend le jet de lumière qui sort de ma baguette en pleine poitrine.

J'observe en silence mon adversaire. Sa peau devient dure comme la pierre, ses membres se plaquent contre son corps et finalement, la fillette tombe à terre, raide. J'ai déjà vu les effets de ce sortilège mais je ne m'y fais jamais, toujours impressionnée de ce que je suis capable de faire avec un simple bout de bois. « Je t'avais dit de la fermer. » Les mots sortent de ma bouche, presque comme un murmure, tandis que je m'approche du corps inerte. Seuls les yeux de Lunox bougent encore et permettent de ne pas la confondre avec une morte. Je suis assez satisfaite d'avoir rabattu le caquet de cette peste et on ne peut louper l'air victorieux sur mon visage. Cependant, j'ai d'autres soucis à régler. Que faire d'elle, maintenant ? La délivrer ? La coucher dans son lit ? La pousser hors de la salle commune, comme je l'en ai menacée ? Finalement, un recoin sombre de la pièce attire mon attention. Je range ma baguette et attrape la première année sous les bras. Bordel ce qu'elle est lourde ! Je dois m'y prendre à plusieurs reprises pour réussir à la déplacer et la dresser dans un coin. Heureusement que mes yeux se sont habitués à l'obscurité, je manque plusieurs fois de trébucher ou de me cogner. Une fois la gamine en place, j'éponge mon front d'un revers de main et prends le temps de récupérer une respiration normale. « Le sortilège cessera ses effets dans une demi-heure. Ou peut-être un peu plus. » Dis-je nonchalamment en me saisissant d'un plaid noir qui traîne sur un des fauteuils. Je m'approche de Lunox et penche la tête pour lui murmurer à l'oreille. « Bonne nuit. » Je m'écarte et recouvre le corps avec le plaid. Ainsi dissimulée, personne ne la verra avant le lever du jour. D'ici là, le sortilège ne fera plus effet et elle aura retrouvé sa liberté de mouvements. Ainsi, personne ne saura ce qui s'est passé et je peux aller me coucher tranquillement. Sans me presser, je ramasse les livres et mes diverses affaires. Je remets la chaise à sa place et quitte la salle commune pour rejoindre mon dortoir, sans un bruit. Lunox 0 - Skyler 1.

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