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Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR
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Message(#) Sujet: Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR EmptyJeu 9 Avr - 23:30



... comme les étoiles mortes
ft. @Professeur S. Kendrick & C. Junior d'Archambault

Ma plume gratta soudainement mon parchemin, rayant d’un trait sec et vif tout ce que j’avais bien pu noter jusque là. Les heures avaient eu beau passer, depuis hier soir, ce devoir me paraissait toujours aussi opaque. L’approche des BUSEs, presque imminentes désormais, mettaient mes nerfs à rude épreuve et rendait ma concentration d’ordinaire chaotique à la limite de l’inexistence. Mes doigts se saisirent du parchemin, le froissant d’un geste brusque et envoyant la boulette qui en résulta droit dans la corbeille au bout de ma table. Les quelques élèves installés à ma table levèrent la tête dans ma direction et me fustigèrent du regard, sans un bruit. Je ne voyais pas comment ces examens pouvaient être envisageables. Du moins, à mon niveau… Je n’étais déjà pas fichu de comprendre correctement un simple exercice dans une matière que j’affectionnais et il me faudrait retenir chaque notion de chaque programme de chaque matière et tout ça depuis cinq ans, pour qu’on en tire trois détails à peine… J’enviais tous ces gamins qui n’avaient qu’à claquer des doigts pour vomir des pages de dates ou de définitions qu’ils n’avaient même pas fait l’effort d’apprendre, comme s’ils n’avaient toujours connu que ça… Ces mêmes mômes méprisables qui passaient leur temps à bavasser au nez et à la barbe de tout le monde mais qui n’avaient qu’à agiter bêtement leur baguette pour faire des miracles, là où des heures de labeur et de désespoir m’étaient nécessaires pour un résultat somme tout très inférieur… Mon regard cerné et las se posa sur le parchemin vierge allongé sur le bois et je ne pus que lâcher un soupir désenchanté. Alors que je rangeai silencieusement mes affaires dans mon sac, la suite de mon après-midi se dessinait machinalement : aller toquer à la porte du professeur Kendrick et essayer de l’amadouer pour qu’elle accepte de perdre son samedi après-midi à me réexpliquer tout le cours de numérologie qui, malgré mes notes sérieuses et l’écoute presque attentive que j’y avais accordé, refusait toujours de rentrer. Ma soirée serait sûrement du même acabit, ne servant qu’à boucler mon exercice avant de me pencher sur les autres, qui me prendraient sans le moindre doute tout aussi longtemps… Je n’avais jamais appris à baisser les bras, bien sûr, tout mon apprentissage n’avait été qu’une suite d’obstacles quasiment infranchissables, l’habitude d’y faire face avait dû être rapidement prise, mais la surcharge de travail qui s’accumulait à mesure que les mois passaient me donnait l’impression de n’arriver à rien. Chaque petite victoire s’embourbait dans des échecs à répétition, suffoquant pour finir par mourir, oubliée.

Je passai les portes de la bibliothèque, adressant un signe de tête poli à MacCreery en guise d’au revoir, et remontai mon sac sur mon épaule. L’air me parut plus frais dans le couloir, la lumière plus vive. J’avais envie de rejoindre le parc où se trouvait sûrement Erin et de profiter de la chaleur apaisante du soleil. Paresser en bonne compagnie et émerger, satisfait, vers l’heure du dîner sans me soucier du temps perdu. Il n’était jamais perdu quand j’étais avec elle… mais il n’était pas souvent utilisé à bon escient pour autant… Je savais presque pertinemment que nos journées tranquilles allaient prendre un coup dans l’aile dans les semaines à venir et une espèce de culpabilité pernicieuse s’ajoutait aux ombres qui commençaient à s’étendre sur mon esprit épuisé. Elle ne m’en voudrait probablement pas, elle savait très bien que ça n’était pas contre elle et que je m’en serais largement passé mais, même je ne pouvais pas me permettre de rater ces examens de fin d’année, même si c’était contre mon gré, j’allais la délaisser. Et en même temps, je n’osais pas imaginer la déception dans le regard de mes parents, ni la honte que ce serait l’an prochain de revenir à Poudlard… Le choix ne m’appartenait plus vraiment, et entre ces maudites BUSEs et ma meilleure amie, il avait été fait pour moi. Il n’était pas question de tout réussir, je n’avais aucun espoir sur la question, seulement de ne pas tout rater… Et ça ne me semblait pas moins compliqué pour autant. Les escaliers défilaient régulièrement, le bruit répétitif de mes semelles martelant la pierre pour seule compagnie. Tout le monde fuyait les hauteurs, préférant les bords du lac et l’ombre des arbres. Même la bibliothèque n’était pas aussi bondée qu’on aurait pu le supposer. Le beau temps jouait les charmeurs et s’attirait les faveurs du tout Poudlard avec une facilité troublante… Alors que j’arrivai enfin non loin de la salle de divination, l’évidence s’imposa brutalement : Kendrick avait peut-être, elle aussi, succombé à ses avances. Je ne me voyais pas la traquer dans tout le château… Ni la harceler un dimanche matin… Pourtant, mon devoir était à rendre Lundi… Je ne pus m’empêcher de grimacer alors que j’effaçais les derniers mètres. J’inspirai bêtement un grand coup et frappai doucement à la porte. Durant une seconde, rien. Le silence total. Le désespoir sûrement aussi. Puis, finalement, une voix étouffée par le bois qui m’invita à entrer. Je ne me le fis pas dire deux fois et laissai ma main retomber sur la clenche avant de pénétrer d’un pas dans le bureau.

Bonjour Professeur, soufflai-je alors que mes doigts se resserraient sur la lanière de mon sac, je suis désolé de vous déranger… mais est-ce que vous auriez un instant pour me réexpliquer comment on calcule un thème annuel en numérologie…? S’il vous plaît ?

Attendant sagement une réponse que je supposais positive (rares étaient les fois où un professeur m’avait renvoyé dans mon dortoir sans prendre une seconde pour se pencher sur mes questions), je laissai mon regard glisser dans la pièce, détaillant sans véritable intérêt ce qui m’entourait avant de revenir se poser sur mon enseignante. Même encore maintenant, alors que cela faisait plusieurs mois qu’elle avait pris place entre les murs du château, je m’étonnais de la voir là. Elle m’apparaissait comme un jeu étrange du destin et je ne comprenais pas ce qu’il y avait à déduire de sa présence sur mon chemin. Je ne l’avais aperçue qu’une fois, par hasard, et pourtant, elle ravivait en moi bien des souvenirs enfouis, appartenant presque aujourd’hui à une autre vie… Et si elle n’avait pas oublié la brève entrevue qui avait scellé notre rencontre, je ne doutais pas que mon existence lui en rappelait également… Il fallait seulement espérer qu’il n’était question de rien de trop douloureux et que ma venue en ces lieux ne dérangeraient en rien…
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Message(#) Sujet: Re: Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR EmptyVen 29 Mai - 2:35

mes souvenirs continuent à briller
Siwan & Junior

« comme les étoiles mortes que je ne vois plus la nuit »
Sa méthode d'enseignement n’était pas conventionnelle. Sa matière en elle-même, pour beaucoup, n’était pas conventionnelle. Pourtant, ce n’était pas le voeu de Siwan que de faire les choses en dehors des sentiers battus. Elle tentait simplement de s’acclimater à ce nouveau métier d’enseignante. Cela faisait peut-être déjà quatre mois, mais elle faisait encore des erreurs ou prenait des décisions qui paraissaient déroutantes pour la plupart. Pourtant, faire un cours le samedi matin, aussi étrange que cela pouvait paraître, avait été la seule solution qu’elle avait trouvé pour fusionner deux classes et observer les oiseaux dans le parc. Parfois, toutes les bonnes conditions n’étaient réunies qu’en de rares instants, et il fallait s’en saisir avant qu’il ne soit trop tard. N’était-ce pas pour cette raison que les cours d’astronomie se déroulaient tard le soir malgré la fatigue des élèves et les cours du lendemain ? Un cours un samedi matin n’était pas bien différent, franchement. Non ? C’était ce que la galloise tentait de se dire pour se rassurer, mais bien évidemment, elle ne pouvait s’empêcher de douter. Elle avait voulu, pour dissiper les doutes, se faire un tirage dès qu’elle fut rentrée dans sa tour, afin que les cartes puissent luidire qu’elle se trouvait toujours sur le bon chemin, mais, de peur de se prendre un stop monumental, elle se ravisa. Elle connaissait ses cartes. Ses cartes la connaissait. La décision avait été prise, fin de l’histoire. Mieux valait occuper son esprit à autre chose plutôt que de ressasser ad vitam aeternam tous les choix qu’elle prenait dans sa vie. Les week-end, comme les jours en semaine, étant bien calmes pour un professeur de divination, surtout quand ce dernier ne pouvait rien prédire dans l’état où il était, il ne restait plus grand chose à faire. Et Siwan ne se sentait pas de redescendre pour socialiser avec ses collègues. Le mieux restait encore de travailler ; non pas sur ses cours, mais sur des exercices de fac qu’elle continuait de demander à d’anciens professeurs afin de continuer à s’instruire. Les textes divinatoires runiques restaient encore ce qu’elle avait préféré dans cette faculté de traductologie des runes. La complexité des textes, l’importante possession de connaissances, l’héritage des anciennes divinations… tout ça contenu dans de simples runes. Runes qui, souvent, contenaient elle-même une divination en plus de témoigner d’autre chose, et c’était cette double-lecture qui compliquait toute la tâche de la traduction. Il n’y avait rien de plus passionnant dans ces textes et Siwan avait décidé de s’y plonger dès le midi pour rester à jour dans les découvertes faites dans le domaine. Il n’y avait pas de renouveau, en divination, mais on ne finissait jamais de faire le parallèle entre les anciennes prédictions et ce qu’il s’était réellement passé.

La fenêtre ouverte, Siwan avait mis à brûler un bâton d’encens pour la détente et la concentration. Elle entendait le gazouillis des oiseaux, mais plongée comme elle l’était dans ses textes, prendre le temps de deviner la race de l’oiseau et de noter ce que les signes pouvaient en dire était impossible. La galloise s’appliquait à prendre des notes qu’elle s’empresserait de faire parvenir à ses anciens professeurs, pour avoir des retours, des conseils ou même des travaux comparatifs. Il y avait peu de fins connaisseurs, en matière de divination, mais ceux qui l’étaient étaient de véritables passionnés. Siwan était au prise avec deux runes contradictoires qui semblaient dire tout et son contraire dans une divination simple, mais qui prenaient un tout autre sens avec le contexte du texte, quand on vint toquer à sa porte. Juste le temps de finir sa prise de notes et elle intima à la personne d’entrer. Siwan réorganisa ses papiers alors que la personne entrait et prenait la parole.

Bonjour Professeur , fit une voix qu’elle avait appris à bien reconnaître.

Un grand sourire apparut sur son visage alors qu’elle regardait son invité dans les yeux, un sourire peut-être un brin trop rapide pour un garçon qu’elle n’avait encore jamais vu en dehors des cours. Ce dernier détail était quelque peu erroné. Mais Junior était rapidement devenu une sorte de repère pour Siwan sans que ce dernier ne le sache.

Entrez, entrez. Vous ne me dérangez pas, pas d’inquiétude. Installez-vous !

Siwan prit le soin d’éteindre son bâton d’encens tandis que Junior lui exposait sa requête quant au dernier cours de numérologie. Un cours bien compliqué, en effet, spécialement lorsque que l’on ne suivait pas les cours d’arithmancie à côté. Mais rien d’insurmontable espérait l’adulte !

Le thème annuel. Je reconnais que les chiffres peuvent parfois se montrer compliqués à comprendre, mais une fois qu’on a percé leur secret, il n’y a rien qu’on ne puisse saisir, vous allez voir.

L’enseignante expliqua au jeune Serpentard qu’un thème annuel nécessitait avant tout d’un thème natal en amont pour être effectué. Le tout, ensuite, n’était qu’un horrible jeu de calcul dans lequel il convenait de ne pas se perdre. Chaque case du tableau à remplir avait son calcul attitré. Rien de compliqué quand on s’y prenait méticuleusement, mais la tête pouvait rapidement tourner face à tous ces chiffres qui s’empilaient dans les cases. Il n’y avait pas véritablement de moyen mnémotechnique pour se souvenir de tous les calculs, mise à part une application rigoureuse à faire rentrer dans la tête pour que cela devienne un automatisme et applicable sur n’importe quelle date du calendrier.

Je l’ai peut-être expliqué trop rapidement pendant la classe - il ne faut pas hésiter à me faire répéter ou ralentir, vraiment - mais je crois me souvenir…, laissa entendre Siwan alors qu’elle se levait et commençait à ouvrir ses tiroirs, qu’un manuel d’arithmancie possède une explication plus que correcte du calcul, quelque part…

C’était un vieux manuel datant encore de l’époque où elle était élève à Poudlard. Siwan ne savait absolument pas si le manuel avait changé depuis tant elle ne se tenait pas au courant de ce genre de choses, mais elle se souvenait avoir été agréablement surprise par celui-ci. Les manuels efficaces étaient bien rares, alors autant reconnaître quand ils étaient bons. Il vaudrait mieux, d’ailleurs, qu’elle fasse parvenir les pages de ce dernier aux autres élèves au prochain cours. Cela pourrait en aider plus d’un si même Junior peinait.

Le voilà ! Je vous le prête le temps d’assimiler la technique un peu mieux. Après, honnêtement, je doute qu’on vous demande de remplir un tableau entier d’un thème annuel aux BUSEs. La numérologie tombe rarement pendant les examens, et quand ça tombe, on préfère vous interroger sur la signification des nombres avec un tableau déjà rempli qu’autre chose.

Sûrement que les examinateurs préféraient ne pas s’encombrer eux-mêmes de calculs compliqués alors qu’il ne s’agissait “que” de divination. Elle préférait le préciser si jamais c’était là la préoccupation de son élève. Le devoir qu’elle avait donné était avant tout un exercice pour observer les difficultés qu’ils pouvaient avoir avec ce cours en particulier, mais elle était toujours ravie d’aider, bien entendu.

Un thé ? proposa-t-elle, l’air de rien, bien que tourmentée entre l’envie de ne pas retenir son élève s’il n’avait rien de plus à demander et l’envie d’engager une toute autre discussion.
(c) DΛNDELION


Dernière édition par Professeur S. Kendrick le Jeu 9 Juil - 18:31, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR EmptyDim 7 Juin - 15:48



... comme les étoiles mortes
ft. @Professeur S. Kendrick & C. Junior d'Archambault

En toquant à la porte, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Bien sûr, je ne craignais pas une seule seconde que le professeur Kendrick me renvoie brutalement dans ma salle commune, elle semblait bien trop douce et gentille pour agir de la sorte, mais le sourire immense qu’elle m’offrit alors que j’entrais dans la pièce me laissa songeur un instant. Elle me donnait l’impression d’être accueilli en ami, c’était étrange. Agréable certes, mais étrange. Non pas qu’elle soit nécessairement obligée d’afficher une moue dépressive, autant laisser ça à Thorstein qui devait sûrement avoir l’air heureuse qu’en cas de suicide d’un élève, mais j’avais supposé plus de retenue… quelque chose de cordial et distant comme on en trouvait généralement auprès de tous nos enseignants. Il était évident que je n’allais pas m’en plaindre mais cela me poussait à m’interroger sur les souvenirs lointains d’une unique entrevue et de la probabilité qu’elle n’ait finalement pas marquée que moi. Par respect, je n’avais jamais cherché à en savoir davantage. Je savais que j’étais lié à quelque chose qui pouvait s’avérer douloureux, aussi m’étais-je abstenu de tout commentaire sur ce point. Ça avait été des temps difficiles… Très, en réalité… Les pertes qui s’étaient enchaînées et la sensation désastreuse d’un monde entier qui partait en lambeaux, emportant bien trop avec lui… Parfois, je me demandais si le temps avait guéri toutes les blessures laissées par les espoirs brisés et les absences impossibles à combler… Dans le fond, j’en doutais un peu. On s’en relevait, bien sûr, mais non sans séquelle.

Entrez, entrez. Vous ne me dérangez pas, pas d’inquiétude. Installez-vous !

Mon sourire finit par faire écho au sien, sonnant presque comme un « je suis ravi de vous revoir » silencieux, alors que je m’avançai en direction du bureau. J’espérais tout de même ne pas lui faire perdre tout son après-midi. Est-ce que je craignais qu’elle désespère face à mes capacités d’apprentissage pitoyables ? Clairement, oui. C’était une matière dans laquelle je m’étais toujours très correctement défendu, l’une des rares, je n’avais aucune envie qu’elle finisse par avoir la même image désastreuse que le reste du corps professoral, tout ça à cause d’un calcul trop compliqué…

Le thème annuel. Je reconnais que les chiffres peuvent parfois se montrer compliqués à comprendre, mais une fois qu’on a percé leur secret, il n’y a rien qu’on ne puisse saisir, vous allez voir.

Je sortis rapidement plume et parchemin, prêt à reprendre toutes les notes du monde afin de parvenir à faire convenablement ce maudit exercice. Il était évident que j’aurais été mieux dehors, à taquiner ma meilleure amie jusqu’à ce qu’il soit l’heure de dîner mais qu’importe… C’était pour la bonne cause, après tout… Si je voulais obtenir au moins un O à mes BUSEs, rien qu’un, il ne fallait pas que je commence à laisser la moindre lacune divinatoire s’installer. Je voyais déjà mon père lever les yeux au ciel en remarquant que toutes les matières « dignes de ce nom », d’après lui du moins, devaient nécessairement passer à la trappe, peut-être que qu’une vraie bonne note pourrait adoucir un peu la déception… Mais pour l’heure, nous en étions encore loin… Les chiffres qui défilaient étaient à deux doigts de me donner la nausée. C’était sûrement la première fois depuis que j’avais commencé les cours de Divination que quelque chose me semblait aussi obscure. Ses explications étaient claires, ça n’était pas le problème, mais le temps qu’elle m’explique quelque chose, je me mélangeais déjà les pinceaux quant aux calculs précédents. Il allait falloir bien du temps pour parvenir à maîtriser tout ça, pour un peu que j’y parvienne un jour…

Je l’ai peut-être expliqué trop rapidement pendant la classe - il ne faut pas hésiter à me faire répéter ou ralentir, vraiment - mais je crois me souvenir, fit-elle savoir alors qu’elle se levait et commençait à fouiller dans ses affaires sous mon regard interdit, qu’un manuel d’arithmancie possède une explication plus que correcte du calcul, quelque part…

Le peu d’espoir que je pouvais encore avoir agonisa à la seule mention de l’arithmancie. Je n’y connaissais pas grand chose, pour ne pas dire rien du tout, mais les images que j’en avais étaient celles d’une matière compliquée seulement bonne à intéresser quelques intellos dont je ne faisais évidemment pas partie. Je n’en laissai cependant rien paraître. Je ramerais, sans l’ombre d’un doute, mais inutile de le lui faire savoir tout de suite. Après tout, peut-être qu’avec ses explications et bien du courage, je parviendrais à quelque chose de potable. Même pas bon… juste potable…

Le voilà ! Je vous le prête le temps d’assimiler la technique un peu mieux.
Merci, Professeur.

C’était à peine soufflé alors que mes doigts s’emparaient de l’ouvrage qu’elle me tendait. Bon… Et bien il faudrait mettre les bouchées doubles si je voulais vraiment m’en sortir pour les examens de fin d’année… Avec la chance que j’avais, il y aurait fort à parier que ce serait le sujet principal de la BUSE de Divination et que je passerais tout le temps du contrôle à me perdre et reperdre dans des calculs sans fin… Est-ce que j’allais devoir m’abaisser à la supplier de me garder dans sa classe malgré une catastrophe évidente ? C’était très probable… Avec un D ou un P, impossible de continuer de toute façon, il faudrait son accord et sûrement des heures et des heures de cours supplémentaires pour une remise à niveau globalement inutile… Mais comme si elle avait lu dans mes pensées, Kendrick ajouta aussitôt :

Après, honnêtement, je doute qu’on vous demande de remplir un tableau entier d’un thème annuel aux BUSEs. La numérologie tombe rarement pendant les examens, et quand ça tombe, on préfère vous interroger sur la signification des nombres avec un tableau déjà rempli qu’autre chose.

Un bref hochement de tête m’échappa. Était-ce sensé de la croire sur parole ? Certainement pas ! Pourtant, inconsciemment, je le fis aussitôt. Il n’était pas question de faire totalement l’impasse sur le problème, loin de là, seulement de le voir moins effrayant qu’il ne l’était réellement parce que moins urgent. Qu’importe s’il fallait croiser les doigts et prier pour qu’elle ait dit vrai. Je glissai le manuel dans mon sac, avec le reste de mes affaires et le parchemin recouvert de notes supplémentaires, et m’apprêtai à prendre congé lorsqu’elle me retint l’air de rien.

Un thé ?
Oh… Ce serait avec plaisir, Professeur, admis-je avec un sourire poli, mais je m’en voudrais de vous faire perdre plus de temps.

Je ne bougeai pas pour autant. Après tout, elle allait sûrement balayer mes craintes d’un geste en me faisant savoir que, si elle le proposait, c’est que ça ne la dérangeait pas et qu’elle n’y voyait aucune seconde de perdue… Et puis il y avait un semblant de curiosité qui me titillait malgré tout. Depuis qu’elle était arrivée à Poudlard, j’avais attendu un moment comme celui-ci sans pour autant le provoquer. Maintenant qu’il se présentait à moi, il me semblait parfaitement stupide de le repousser. Je reposai distraitement mon sac au pied de ma chaise et plantai mon regard clair sur mon enseignante.

Ça fait une éternité que nous n'avons pas eu de professeur de Divination ayant l'air de savoir ce qu'il fait, vous savez... C'en devenait désespérant.

Mon sourire se fit vaguement plus complice, comme si cette entrevue avait déjà pris un tour plus personnel. Inutile de foncer tête baissée dans quelque chose qu’elle n’avait pour l’instant pas aborder… surtout que rien ne me disait que c’était son intention…
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Message(#) Sujet: Re: Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR EmptyJeu 9 Juil - 20:06

mes souvenirs continuent à briller
Siwan & Junior

« comme les étoiles mortes que je ne vois plus la nuit »
Junior était devenu un repère aussi instinctivement qu’elle plongeait son regard dans une boule de cristal pour y chercher la réponse à sa question. Siwan n’avait pas besoin d’y réfléchir pendant des heures ; cela se faisait naturellement et elle ne s’en était rendue compte qu’au bout de quelques cours avec la classe des cinquième année. La galloise avait énormément douté de sa décision, les premières semaines, et continuait toujours de douter occasionnellement, parce qu’elle ne savait rien faire de mieux que ça - la divination venait juste après. Quand on évoluait dans un environnement qui vous paraissez familier mais qui avait tout de même changé, il y avait de quoi être déstabilisé. Siwan avait été déstabilisée. Elle avait cherché de quoi se raccrocher aux branches, de quoi se soutenir pour se souvenir qu’elle avait ce qu’il fallait et qu’elle ne s’était pas trompée de chemin depuis tout ce temps. Junior avait été cette branche, inconsciemment, parce qu’une fois qu’elle s’était souvenue de qui il s’agissait, elle y avait vu Nana à travers lui, et si Nana continuait de lui apparaître même ici, alors cela signifiait que tout irait bien et qu’elle avait fait le bon choix. Elle avait écouté sa tante et son père et était devenue enseignante. Et Junior avait été un signe qui lui disait « merci de nous avoir écouté ». Ou « tu n’es pas totalement seule ». Et par Myrddin qu’elle avait besoin de ça. La solitude lui faisait du bien, parfois, mais l’effrayait également beaucoup. Siwan aurait pu mieux choisir son métier, il était vrai, si elle tenait tant à fuir la solitude que ça, mais elle remerciait le destin de lui envoyer des gens de temps en temps, dans cette vieille tour. D’abord Blaze, quelques semaines plus tôt. Désormais, Junior. Et c’était à se demander comment l’échéance avait pu être repoussée à ce point-là, entre les deux, mais… elle avait été repoussée, encore et encore. Peut-être encore une fois aujourd’hui. Mais, en même temps, l’occasion n’avait jamais été aussi belle.

Un sourire lancé et un sourire rendu, avant d’en venir à la requête du Serpentard, changeant une nouvelle fois l’atmosphère de cette pièce. L’encens s’échappait doucement par la fenêtre, et une ambiance sérieuse avait vite remplacé la familiarité qui était venue se déposer comme un fin manteau de neige. Siwan avait mis de côté ses propres notes et ses textes de runes pour libérer une place parfaitement contrôlée sur son bureau tandis que Junior sortait lui-même de quoi écrire. L’enseignante compris rapidement que son élève n’avait pas pris l’option d’arithmancie pour lui demander de nouvelles explications sur le thème annuel - qu’elle lui donna. Ils gagneraient tous, dans la classe, à passer une ou deux séances consacrées à l’arithmancie, mais ce n’était pas la lieu et ils n’en avaient pas le temps, malheureusement. Certains seraient probablement avantagés, d’autres perdus, comme pouvait l’être Junior, ce qu’elle comprenait et acceptait tout à fait. Elle n’avait pas donné l’exercice le plus simple du monde, mais il était nécessaire pour faciliter les choses ensuite. Toutefois, elle prêta tout de même un manuel à Junior pour lui faciliter les choses, non sans préciser qu’il y avait peu de chance qu’ils tombent sur un tel sujet le jour des BUSEs, sentant bien qu’il s’agissait là de sa principale préoccupation.

Si le sujet tombait, rajouta-t-elle, on demanderait à ceux ayant l’option arithmancie de remplir le tableau, je n’en doute pas, mais il n’y a vraiment aucune inquiétude à avoir.

Déjà parce que les examinateurs étaient, pour la plupart, de vieux croûtons qui cherchaient à ne pas se fouler, et qu’elle avait confiance en ses élèves, notamment les bons comme Junior. Si elle leur demandait de remplir un tableau de thème annuel en exercice, c’était pour la simple et bonne raison qu’on comprenait toujours mieux une partie précise quand on comprenait la mécanique de l’ensemble. Mais, comme elle le répéterait en classe pour les rassurer, ce n’était pas non plus nécessaire de maîtriser l’ensemble parfaitement. Personne ne leur en voudrait, personne ne viendrait les tourmenter pour ça, et personne ne viendrait les interroger sur ça ; surtout pas elle. Aussi renvoya-t-elle un sourire rassurant à son élève pour bien faire passer le message.

Puis elle se leva et se retourna en lui proposant un thé, comme si de rien n’était. Si on lui posait la question, elle plaiderait coupable de solitude, et rien d’autre. Mais, bien sûr, il y avait quelque chose d’autre, quelque chose de patent et qui, pourtant, restait dans le silence, dans le non-dit. On préférait encore débiter des banalités que de crever l'abcès.

Oh… Ce serait avec plaisir, Professeur, mais je m’en voudrais de vous faire perdre plus de temps.
Vous ne me faites pas perdre mon temps, voyons. Puisque je vous le propose.

Elle fit chauffer de l’eau d’un coup de baguette, amena deux tasses et chaque sorte de thé qu’elle possédait afin que Junior puisse faire son choix lui-même, avant de revenir s’installer en face de sa tasse fumante et du Serpentard qui n’avait pas bougé. Le fantôme d’un sourire planait toujours sur ses lèvres alors que son regard se plantait dans celui du garçon. Elle avait l’occasion parfaite de parler, et pourtant, la voilà qui se retrouvait dépourvue de toutes paroles pour une des rares fois dans sa vie. Dans une autre situation, cela ferait longtemps qu’elle aurait fait du rentre-dedans, mais dans ce cas précis, elle était incapable de mentionner ce qui les liait. Ce fut Junior lui-même qui brisa la glace le premier, délaissant sur le côté les sujets plus sérieux des questions de cours.

Ça fait une éternité que nous n’avons pas eu de professeur de Divination ayant l’air de savoir ce qu’il fait, vous savez… C’en devenait désespérant.
Je ne doute pas que le précédent devait être un bel escroc, voire un fieffé menteur, se moqua-t-elle, mais je me retiendrai de juger les professeurs antérieurs.

Après tout, elle ne les connaissait ni de Morgane ni de Merlin… Mais la remarque de Junior ne l’étonnait pas d’un pouce. Lorsque l’on était pas Voyant, l’apprentissage de la divination était possible, mais bien souvent, elle restait partielle et lacunaire. Tout le monde ne pouvait pas prétendre au poste d’enseignant, et pourtant, on devait en laisser passer plus d’un.

J’ai eu une bonne enseignante en la matière, dit-elle en perdant son regard dans sa tasse de café, autant pour faire référence à son ancienne enseignante qu’à sa tante.

On ne pouvait pas rêver mieux, comme professeur, qu’une Voyante elle-même ayant presque réussi à dompter son propre don, après tout. Elle n’en serait pas là sans Nana. Junior non plus, probablement… Ce n’était pas son genre, de tourner autour du pot, alors autant y aller franco, maintenant que l’occasion se présentait.

Elle doit te manquer, non ? demanda-t-elle en souvenir d’une époque qui paraissait lointaine, délaissant le vouvoiement, car il s’agissait d’une enfant parlant à un autre enfant de la perte d’une personne incroyable.
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Message(#) Sujet: Re: Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR EmptyMar 14 Juil - 14:19



... comme les étoiles mortes
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Contrairement à ce que l’on pourrait croire, je n’étais pas familier de ce bureau. Quels que soient les enseignants, je n’y passais pas souvent. Les explications étaient souvent claires, mes notes généralement bonnes et je ne mettais pas en avant le carnage de mes nuits, ce qui m’évitait d’avoir à venir rendre des comptes ou écouter des conseils d’imbéciles qui ne savaient rien. C’était sûrement l’une des premières fois que je m’y risquais. Une des premières fois où le besoin se faisait sentir. J’aurais aimé prétendre que ça n’était qu’un besoin purement scolaire, la volonté de dépasser des difficultés qui n’avaient pas lieu d’être… mais peut-être allait-ce au-delà de ça. Peut-être avais-je inconsciemment voulu profiter de la fin d’année qui approchait pour provoquer un peu le destin… Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en venant, ni même si ma venue serait bien vue. Peut-être qu’elle m’avait consciemment évité ces dernières semaines ? Après tout, si elle avait vraiment voulu me voir, elle en aurait eu largement l’occasion. Quel élève digne de ce nom ne se rendait pas à une convocation donnée par un professeur ? Certainement pas moi ! En tout cas, je fus reçu mieux encore que je l’espérais. Son sourire était rassurant et ses explications à la hauteur de mon problème. Si je devais être parfaitement honnête, je dirais que je n’avais pas compris davantage qu’avant de venir mais elle avait eu le mérite de me rassurer quant aux faibles chances de tomber sur le sujet aux BUSEs. Je devais sûrement pouvoir survivre quelques semaines de plus sans parvenir à réaliser correctement les calculs demandés. Je me promis d’y travailler sérieusement pendant les vacances pour y arriver à la rentrée et ainsi ne pas accumuler un retard monstre mais, pour l’heure, je me concentrerai sur le reste pour essayer d’obtenir plus qu’une seule BUSE d’ici la fin de l’année… Je n’espérais pas grand chose, sinon même rien, aussi mieux valait mettre toutes les chances de mon côté. Je finis par ranger mes affaires et l’ouvrage qu’elle acceptait de me prêter alors qu’elle se détournait en me proposant un thé.

Vous ne me faites pas perdre mon temps, voyons. Puisque je vous le propose.

Mon sourire s’élargit discrètement et je reposai mon sac à mes pieds. Je n’étais peut-être pas venu jusque là pour rien, finalement. D’un coup de baguette, elle fit bouillir de l’eau puis ramena sur son bureau tout ce qu’il pouvait bien falloir pour le thé. Je me saisis d’un sachet parmi ceux proposés et la remerciai distraitement. Elle se rassit face à moi et, durant un instant, son regard se planta dans le mien. Je ne cillai pas, le soutenant le plus simplement du monde, attendant qu’elle daigne commencer une nouvelle conversation. Je n’osais pas mettre les pieds dans le plat, craignant de reporter sur elle mes propres espérances mais n’avais non plus l’intention de rester là à la regarder dans le blanc des yeux pendant très longtemps. Si elle m’avait proposé de rester, ça n’était sûrement pas pour rien, si ? Le faisait-elle avec tous les étudiants qui s’approchaient de ses appartements ? Ça n’était pas impossible… L’ombre d’une jalousie se fit sentir alors que j’envisageais la possibilité qu’il n’y ait là nul traitement de faveur. Je me fichais bien d’être le chouchou de qui que ce soit mais tout de même ! Avait-elle oublié que nous avions plus en commun qu’elle n’en aurait sûrement jamais avec quiconque ici ? Peut-être… Une seconde de plus et je rompais le silence, me fendant de quelques compliments qu’elle interpréterait comme bon lui semblerait. Ils étaient sincères, dans le fond, mais beaucoup les penseraient sûrement parfaitement hypocrites, seulement là pour me faire bien voir. Je n’y avais pourtant aucun intérêt. Je ne pensais pas que mon image, à ses yeux, était particulièrement mauvaise. Je faisais partie des bons élèves de sa classe, je le savais pertinemment, et n’étais pas particulièrement fauteur de trouble. Sans Erin, il fallait bien avouer que j’étais même d’une concentration aussi bonne que possible. Mon esprit finissait toujours par divaguer, à un moment ou à un autre, sans que je ne parvienne à le brider très longtemps mais il avait au moins le mérite de le faire silencieusement…

Je ne doute pas que le précédent devait être un bel escroc, voire un fieffé menteur mais je me retiendrai de juger les professeurs antérieurs.
Je peux tout-à-fait le faire pour vous, renchéris-je dans un sourire avant de porter ma tasse fumante à mes lèvres.

Nous avions eu le droit à tout ou presque… mais c’était rarement grand chose de bon. Tout le monde pouvait s’improviser professeur quand il était question d’improviser des prédictions à l’air de ronds idiots laissés dans le fond d’une tasse ou donner des points à tout va pour des présages de mort qui n’existaient pas mais qui faisaient définitivement bien sur une copie… C’était pourtant souvent le cas. Qu’ils retirent la matière au lieu de la laisser entre les mains de n’importe qui ! Il n’y avait rien d’étonnant à ce que d’aucuns (ma meilleure amie en tête) pensent que c’était qu’un ramassis d’inepties vu la manière dont on nous le présentait en classe…

J’ai eu une bonne enseignante en la matière.

L’atmosphère changea presque aussitôt, s’alourdissant d’un seul coup. Je hochai seulement la tête en guise de réponse mais je n’étais pas sûr que Kendrick y fasse particulièrement attention. Peut-être qu’elle ne parlait que du professeur qui était en poste à l’époque où elle était encore élève, ça n’avait rien d’impossible, mais je choisis presque consciemment de l’interpréter autrement. C’était pour ça que j’étais là, je crois. Enfin je touchais au but ! Ou du moins je l’espérais sincèrement. Entre mes mains, la porcelaine de la tasse devenait brûlante. Je ne la lâchai pas pour autant, craignant presque que le moindre geste nous fasse faire un bond en arrière. Ça n’était pas vraiment dans mes habitudes de m’intéresser aux sentiments d’autrui mais, pour le coup, je ne souhaitais pas la brusquer. Dans son intérêt, sûrement, mais également dans le mien.

Elle doit te manquer, non ?

Mon regard clair se riva à elle, cherchant le sien sans parvenir à le capter. Tant pis. Il aurait été facile de dire que c’était le cas, ça l’était sans l’ombre d’un doute, mais son absence n’avait pas été la seule, finalement éclipsée un peu par celle de mon oncle, laissant un vide plus énorme encore dans mon quotidien. Cela dit, je ne le niais pas, je m’étais senti abandonné de toute part et laisser à mon triste sort, aux prises avec une tare que je ne maîtrisais même pas… Et que je ne maîtrisais pas davantage aujourd’hui alors que cela faisait des années qu’elle nous avait quittés. Mon apprentissage s’était arrêté là où elle l’avait laissé… J’étais tout juste bon à dresser sans même savoir comment un mur entre tous les signes perceptibles et mon esprit endormi… Je ne maîtrisais rien, je ne me contentais de ne plus subir systématiquement… Parfois ça fonctionnait, parfois moins… Dans tous les cas, j’étais moins réceptif que je l’avais été plus jeune, comme si un tri se faisait en amont un peu tel un miracle. On avait pallié au plus pressé, en réalité, m’évitant que chaque nuit soit chaotique ou presque, mais ça avait pris du temps et mon entrée à Poudlard ne nous en avait pas laissé assez pour parvenir à autre chose… Je m’estimais heureux, c’était toujours mieux que rien, et sans elle j’aurais sûrement été contraint d’enchaîner les potions pour fermer l’oeil quelques heures.

Certainement moins qu’à vous.

Et c’était vrai. Je me mettais sans mal à sa place. Le peu que mon ancien mentor m’avait dit à son sujet, le peu que j’avais pu en voir en passant chez elle, elles avaient l’air proches. Très proches. Sûrement bien plus que nous l’avions jamais été… Et j’étais bien placé pour savoir le manque que laissait un être cher… Si j’avais la chance d’avoir encore mes parents, j’avais toujours une pensée pour Oncle Rufus, dont j’avais été presque aussi proche que de mon propre père. Je repensais souvent aux heures entières passées à l’écouter me raconter ses aventures et le regard presque fier qu’il posait sur moi quand j’avais le malheur de dire que je voulais me battre à ses côtés quand je serais plus grand. Les railleries affectueuses lancées à mon géniteur et la promesse qu’il m’avait fait faire de ne jamais suivre les traces paternelles. Finalement… je le faisais sûrement un peu. Bien plus prompt à la parlotte qu’à la bataille et d’un courage tout en demi-teinte… Parfois, je sentais encore l’odeur de sueur et de tabac froid qui émanait autrefois de son manteau et qui faisait plisser le nez de ma mère dans un air gêné, et je m’attendais à le voir passer la tête par l’embrasure de la porte de ma chambre pour y glisser un « eh, bonhomme, je t’ai pas raconté ! » qui aurait suffi à le faire venir s’installer sur mon lit pour quelque récit de son cru.

Mais je dois bien reconnaître qu’elle a laissé un grand vide, oui. Ma mère a plusieurs fois laissé entendre qu’il serait bon d’essayer de la remplacer mais je n’en ai jamais vu l’intérêt. Je ne suis pas certain de pouvoir trouver quelqu’un à sa hauteur pour prendre la relève... ni même d'en avoir envie...

Un haussement d’épaules m’échappa avant que je ne boive une nouvelle gorgée de thé. Il fallait bien reconnaître qu’elle avait mis la barre très haut… La douceur dont elle faisait preuve à mon égard, sa patience qui ne faiblissait jamais même face aux échecs répétitifs qui avaient pu être miens les premiers temps… Elle avait su me mettre en confiance et celle-ci n’avait jamais connu la moindre faille. Je n’étais pas certain d’être prêt à recommencer avec quelqu’un d’autre. Et puis… Nous avions fait ce qu’il fallait pour que ça soit vivable, je n’étais pas certain d’avoir envie de creuser davantage. Ça n’avait rien d’un don dont j’avais envie d’user, c’était plutôt une sorte de malédiction avec laquelle je devais composer… Je faisais avec, ni plus ni moins.

Comment vous vous en sortez, vous ?

C’était sûrement très indiscret, trop peut-être, mais il me semblait important qu’elle sache que ça pouvait marcher dans les deux sens et que si elle avait besoin d’une oreille attentive, la mienne lui était offerte. Ça n’était pas vraiment dans les habitudes de la maison, du moins avec quelqu’un d’autre qu’Erin, mais ça me semblait tout naturel aujourd’hui. Il y avait des liens qui n’avaient pas besoin d’être visibles pour exister…
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Message(#) Sujet: Re: Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR EmptySam 25 Juil - 13:19

mes souvenirs continuent à briller
Siwan & Junior

« comme les étoiles mortes que je ne vois plus la nuit »
Elle le sentait dans toutes les cellules de son corps que ce moment était le moment qu’elle attendait pour… crever l’abcès, mettre le projecteur sur ce qu’ils gardaient dans l’ombre, tous les deux, de parler de vive voix d’un sujet qu’elle avait souvent tu. Pourtant, Siwan s’appliquait encore énormément à ignorer le fourmillement dans ses doigts et à proposer innocemment de discuter autour d’une tasse de thé. Elle ne savait pas à propos de quoi, mais discuter, ce serait bien. La galloise savait faire : parler de tout et de rien, parler pour ne rien dire et tout à la fois, rebondir sur un sujet pour en arriver à un autre et ne jamais arrêter le fil de la discussion afin que le silence de s’attarde jamais plus longtemps qu’une respiration. Pourtant, pour une rare fois dans sa vie, les mots lui manquaient. Elle regardait Junior dans le blanc des yeux, gardant le sourire, pensant faire la discussion, mais rien ne sortait, rien ne venait et les lettres et les sons et les syllabes, tout restait bloqué dans sa gorge. De quoi pouvait-elle bien parler avec lui ? Est-ce qu’il voulait lui parler seulement ? De quoi parlaient-ils avec Nana ? Tout cela la perturbait. Avec d’autres, elle n’avait pas ce problème. Il n’y avait qu’à voir avec Thorstein : Siwan n’avait jamais autant parlé pour deux qu’avec elles, et pourtant, elles s’entendaient très bien, étaient amies à leur façon et formaient un des duos les plus insolites de l’école sans qu’elle n’en ait cure. Qu’est-ce qui pouvait bien gêner ici ? La différence d’âge ? Oh, voyons. Elle ne s’arrêtait pas à ça. Non, c’était autre chose et elle le savait très bien, mais elle était incapable de faire le premier pas tout de suite alors qu’elle lui avait proposé de rester. La chaleur du thé lui donnerait un peu de courage.

En attendant, ce fut Junior qui parla le premier pour eux deux, amorçant la conversation sur les professeurs de divination en général. Oh, d’une certaine façon, elle devait entretenir le mythe sur certaines choses, notamment le port du châle, mais Siwan espérait pouvoir changer l’image de la matière tant qu’elle serait enseignante. Que Junior se rassure : elle ne laisserait personne d’autre prendre ce poste de son vivant ; et si elle le pouvait, elle irait jusqu’à poser son veto tant qu’un professeur potable ne se présenterait pas après elle. Siwan voyait très bien le genre d’enseignant que Junior avait dû se farcir toutes ses années. Elle avait eu de la chance, de son côté, mais on ne manquait jamais d’histoire sur les déboires des adultes ayant prédit la mort d’un élève à cause d’une tasse. La divination, et cette classe, c’était un espace dédié pour les prédictions. L'univers n’allait pas vous parler à chaque fois que vous prendrez le thé, et, Siwan avait un grand sourire quand elle porta sa propre tasse à ses lèvres après la remarque du Serpentard. Elle espérait qu’il n’exagérait pas son jugement pour ne pas avoir un retour de bâton, mais la galloise n’avait aucun mal à la croire. Non pas qu’elle irait jusqu’à dire qu’elle serait une meilleure enseignante que tous les précédents - surtout vu son ignorance du poste - mais il serait difficile de pire et elle était capable de faire mieux juste en prenant la matière au sérieux comparée à beaucoup d’autres. Elle, au moins, elle avait eu Nana dans sa vie.

Et en parlant de sa tante, Siwan se lança enfin. Elle profita que les langues soient déliées pour enfin mettre le sujet sur le tapis avant de retourner dans un mutisme à l’en faire frémir. Loin des conventions et de la bienséance et de la politesse obligatoire envers un élève… Siwan avait le regard perdu dans le fond de sa tasse avant de le poser sur Junior, afin de voir sa réaction. Il n’avait pas besoin de répondre en vérité ; un simple tressautement du coin de la lèvre, un clignement des yeux - tout lui aurait convenu comme réponse. L’enseignante n’était pas sûre de ce dans quoi elle venait de s’embarquer pour les minutes à suivre, mais sauter dans l’inconnu… ça aussi, elle savait faire.

Certainement moins qu’à vous.

Elle eut un sourire triste, parce qu’il n’avait peut-être pas tort. Mis à part son père, elle doutait que quiconque, dans sa famille ne fut en deuil après la mort de Nesta Kendrick. Elle ne connaissait personne d’autre, et ne savait absolument pas comment Rose avait vécu la perte d’une amie proche. Mais nul n’aurait pu rivaliser avec le chagrin qu’elle avait connu. Nul autre que Junior, peut-être. Siwan ne voyait pas avec qui d’autre elle pourrait en parler. Évidemment qu’elle voulait garder ce souvenir et ses sentiments pour elle seule. Pourtant, en même temps, elle ne rêvait que de pouvoir en parler avec quelqu’un d’autre - quelqu’un qui comprendrait et ressentirait la même chose. Ce quelqu’un était justement en face d’elle, en cet instant. Oh, oui, oui, elle lui manquait. Mais elle avait joué un grand rôle dans la vie de Junior également, alors Siwan n’acquiesça même pas. Il était hors de question de dénigrer les sentiments du jeune homme au profit des siens. Si elle lui avait manqué, alors elle lui avait manqué. Oublions les degrés et autre mesure ignoble. Le chagrin n’était pas mesurable. Il se prenait avec des pincettes, tout au plus.

Mais je dois bien reconnaître qu’elle a laissé un grand vide, oui.

Siwan n’en pensait pas moins. Sinon cette discussion n’aurait aucun sens, n’aurait pas autant d’importance pour elle et elle n’aurait pas tourné autour du pot aussi longtemps.

Ma mère a plusieurs fois laissé entendre qu’il serait bon d’essayer de la remplacer mais je n’en ai jamais vu l’intérêt.

Cette idée lui parut insupportable. Comment pouvait-on penser à remplacer Nana ne serait-ce qu’une seule seconde ? C’était inimaginable. Nana était la personne la plus incroyable qu’elle pouvait connaître, une étoile parmi les étoiles, et on aurait voulu la remplacer ? Il n’y en avait pas une seule autre comme elle. Personne n’aurait été à la hauteur. Mais les dernières paroles de Junior et le reste d’encens dans l’air parvinrent à l’apaiser. Elle avait une énorme reconnaissance pour Junior dans le regard - pour avoir fait confiance à sa tante, pour garder un souvenir d’elle, pour ne pas avoir tenté de la substituer avec quelqu’un d’autre. Et puis, quelque part, Siwan pouvait comprendre : qu’est-ce qu’une mère ne ferait pas pour son enfant ?

Comment vous vous en sortez, vous ?

La question l’avait un peu prise de court, notamment parce qu’elle ne s’était jamais vraiment posé la question elle-même. Comment elle s’en sortait ? Elle avait été très mal au début. Sa baguette avait refusé de fonctionner tant qu’elle ne s’était pas reprise en main un minimum. Sa famille n’avait eut aucune compassion, rien. Et, finalement, elle était venue ici pour exaucer le souhait de sa tante et - qui sait ? - réussir à écrire un livre efficace sur sa matière. Cela aurait pu être pire. Mais franchement ?

Mal. Je crois que je n’ai pas encore bien fait le deuil, en vérité, dit-elle en remuant le fond de sa tasse avant de tout avaler d’un coup.

Autrement, elle n’aurait pas pris autant de temps à aborder le sujet avec lui et ce ne serait même pas un sujet si sensible. Tante Nesta faisait toujours grande impression sur les gens, mais aussi longtemps ? Même Siwan en doutait. Non ; elle n’avait pas encore passer le cap, voilà tout. C’était idiot, surtout à son âge, mais c’était la vérité.

J’ai…, commença-t-elle, indécise. J’ai hérité du cottage. Alors, si tu veux… Si tu veux lui rendre visite, ou… Enfin, sache que ma porte sera toujours ouverte, comme elle l’était avant.

Siwan ne possédait aucun droit de refuser d’aider le protégé de sa tante adorée. Sa tante aurait préféré ça qu’autre chose. Junior avait le droit de revenir, s’il le souhaitait. Et… Elle avait enterré sa tante dans le jardin, alors… Enfin. Sa tombe était dans le comté d’Anglesey. Et si Nana lui avait offert de l’aide et l’asile, Siwan ferait de même.
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Message(#) Sujet: Re: Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR EmptyVen 31 Juil - 18:04



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Il n’avait pas fallu bien longtemps pour que la conversation ne dérive vers ce qui nous liait, elle et moi, sans que nous n’y puissions rien. C’était sûrement pour ça que j’étais là, en réalité, mais je ne m’étais pas attendu à ce qu’elle aborde le sujet de la sorte, sans grand préambule. Je ne sais pas vraiment à quoi je m’étais attendu de toute façon… Comme s’il y avait une bonne manière de faire… de rappeler au monde les épreuves traversées, peut-être même pas tout à fait terminées… Le tact et la délicatesse pouvaient bien envelopper les intentions de précautions plus ou moins nécessaires, elles n’en étaient pas moins les mêmes. Je ne m’offusquai pas de la brusquerie de sa question alors que nous n’avions pas glissé le moindre nom. Nous savions. Et je savais tout aussi bien qu’elle partageait ma peine et la vivait sûrement plus lourdement encore que je le faisais moi-même. Kendrick me laissa parler, sans m’interrompre. Ni geste ni parole. Je ne savais pas trop ce que je devais en déduire. Je n’avais à mon sens rien dit de mal mais peut-être avait-elle interprété maladroitement quelque phrase ? Je n’espérais pas. Je n’étais pas là pour la mettre en colère ni la choquer. Elle avait la gentillesse de m’accueillir, loin de moi l’envie de le lui faire regretter. Toutefois, son regard s’illumina. Difficile de dire exactement ce dont il était question mais peu m’importait. Elle n’avait pas l’air d’avoir envie de me voir déguerpir sur le champ. Je me risquai à un sourire discret, peut-être un brin désolé. Je finis par lui retourner la question. Je n’étais pas vraiment là pour m’épancher. Je ne savais pas vraiment pourquoi j’étais là de toute façon. J’avais attendu cette conversation et maintenant que nous y étions, elle ne me paraissait plus si nécessaire. Ça ne ferait sûrement rien avancer, de toute façon.

Mal. Je crois que je n’ai pas encore bien fait le deuil, en vérité.

Je l’observai terminer sa tasse d’un trait, puis laissai mon regard remonter jusqu’au sien. Il n’y avait aucun jugement, aucune moquerie dans mon attitude. Je savais être un adolescent exécrable quand il le fallait mais j’étais tout aussi doué pour me montrer compatissant. Comme aurait-il pu en être autrement alors que je ne savais que trop bien ce qu’elle traversait ? Je me sentais chanceux, en réalité. La vie à Poudlard m’avait évité de me prendre compte des vides laissés, trop pris dans un quotidien qui ne les concernait pas. Et si mes parents n’avaient pas été d’un grand secours, mes amis avaient été là. Je n’avais jamais dit grand chose sur le sujet, acceptant stoïquement les coups bas du destin, mais je n’avais pas été seul une seule seconde. Je me rends compte en y pensant que c’était sûrement la première fois que je mettais concrètement des mots sur tout ça. Je n’en avais jamais vraiment eu besoin. J’avais essayé de mettre en garde mon père contre la mort imminente de son frère mais en vain et je n’avais plus jamais abordé le sujet après ça. Même en rentrant à la fin de l’année, rien… Je n’avais pas été aux funérailles puisque nous étions coincés à l’intérieur du château et je n’avais jamais visité sa tombe… Ni la sienne ni aucune autre. J’avais besoin de m’accrocher à ce qui vivait encore et non à me lamenter sur le sort des disparus. À tort, peut-être, je n’en savais rien… Je ne pensais pas moins à eux pour autant, gardais leur souvenir aussi intact que je le pouvais mais le reste me paraissait inutile.

S’il y a des gens qui attendent de vous que vous l’ayez fait, ignorez-les, soufflai-je alors que, par dessus le bureau et faisant fi des barrières qui régissaient cette entrevue, je posai la main sur son bras dans un geste que j’espérais encourageant. Ça prendra le temps que ça prendra mais vous y parviendrez, j’en suis certain. Ne vous sentez pas coupable d’y aller à votre rythme.

Je rompis rapidement le contact et revins au fond de ma chaise, reportant mon attention sur ma tasse abandonnée. Peut-être que je me faisais des idées mais c’est ainsi que j’avais pris ce encore abandonné dans cette constatation, comme si ça aurait déjà dû être faire depuis longtemps. Sûrement qu’elle ne se ferait pas prier pour me chasser, après ça. J’avais outrepassé mes droits d’élève, j’en avais pleinement conscience, j’espérais seulement qu’elle ne m’en tiendrait pas trop rigueur. Après tout, c’était elle qui avait abordé le sujet, je n’avais fait que le poursuivre… N’est-c pas…?

J’ai… J’ai hérité du cottage. Alors, si tu veux… Si tu veux lui rendre visite, ou… Enfin, sache que ma porte sera toujours ouverte, comme elle l’était avant.

Je pris le temps de terminer mon thé et reposai précautionneusement la tasse sur la table. C’était gentil. Je ne savais pas vraiment ce qui la motivait, nous ne nous connaissions même pas mais j’appréciais son geste.

Vous n’êtes pas obligée, vous savez ? Vous n’êtes pas votre tante et je n’exigerai jamais de vous que vous vous comportiez avec moi comme elle a pu le faire.

Je ne trouvais pas très utile d’étendre sur le peu de volonté que je pouvais mettre à l’idée de « lui rendre visite ». Je ne voulais pas la froisser, son offre était particulièrement généreuse. Elle resterait malgré tout sans réponse…

Mais si un jour, vous, vous voulez de la visite, repris-je dans un sourire entendu, je tâcherais d’apporter de quoi goûter.
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Message(#) Sujet: Re: Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR EmptyVen 21 Aoû - 3:11

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Siwan & Junior

« comme les étoiles mortes que je ne vois plus la nuit »
C’était… comme accueillir un ami de longue date que vous n’aviez pas vu depuis longtemps ; si longtemps, d’ailleurs, que vous aviez tous les deux énormément changé au point de ne pas vous reconnaître. Mais vous l’accueilliez néanmoins, en souvenir du bon vieux temps, des souvenirs, à la recherche de cette chaleur familière entre deux personnes qui se connaissent. Et vous vous asseyiez autour d’une table dressée pour vous, avec un couvert de plus pour la seule personne n’ayant pas pu se rendre à la réunion. Et vous étiez réunis afin de faire revivre le souvenir de cette personne absente. Et c’était comme redonner des couleurs à un tableau délavé. Siwan avait totalement oublié sa salle circulaire et son bureau ; dans son esprit, elle se trouvait au cottage, en compagnie de Junior. Un cottage délaissé, qui n’avait pas arrêté de vivre mais qui s’était mis en arrêt, et même si elle n’y avait rencontré le Serpentard qu’une seule fois, lorsqu’il était jeune, elle arrivait parfaitement à le visualiser assis à la table du salon comme il était assis à son bureau aujourd’hui. C’était vraiment comme retourner dans une maison délaissée après une longue absence. Rien n’avait bougé, rien n’avait changé, elle avait simplement attendu votre retour. Et Siwan avait mis longtemps à revenir, il fallait bien le dire. Peut-être même ne serait-elle jamais vraiment revenue si elle n’avait jamais croisé Junior à nouveau et qu’ils n’étaient pas en train d’avoir cette discussion en ce moment. Par Myrrdin, ils étaient vraiment en train d’avoir cette discussion, pas vrai ? L’enseignante avait l’impression d’être la moins mature des deux, en cet instant. Elle avait du mal à faire face seule et elle osait se montrer moins peureuse juste parce qu’elle était désormais accompagnée dans le chagrin. C’était quelque peu égoïste de sa part de forcer Junior à replonger là-dedans pour qu’elle puisse enfin affronter la chose à son tour. La galloise ne lui avait pas menti : elle n’avait pas encore fait le deuil, et le dire était encore pire que faire la sourde oreille. Sa tasse désormais vide aurait pu facilement déborder de tout ce qu’elle avait sur le coeur en ce moment, et son seul réconfort était de savoir, qu’au moins, ils buvaient tous les deux à la même enseigne. Probablement.

S’il y a des gens qui attendent de vous que vous l’ayez fait, ignorez-les.

Oh, personne n’attendait ça d’elle mis à part elle-même. Cela faisait un moment que sa mère avait arrêté d’attendre quelque chose de sa part. Après avoir suivi des études de divination et avoir découvert la supercherie dans ses fiançailles, on ne pouvait pas dire que Siwan était une bonne fille qui se laissait mener par les baguettes. Ses frères se laissaient déjà plus faire qu’elle. Alors avoir réussi à surpasser un deuil ou non ! Toutefois, la sollicitude de Junior la touchait énormément. Bien plus que si sa mère lui avait offert ce même soutien.

Ça prendra le temps que ça prendra mais vous y parviendrez, j’en suis certain. Ne vous sentez pas coupable d’y aller à votre rythme.

Qui était l’adulte et qui était l’adolescent, déjà ? Qui réconfortait qui, au juste ? Vraiment, elle faisait une enseignante bien pitoyable aujourd’hui, et si Junior n’avait pas retiré sa main si rapidement, Siwan l’aurait serrée dans la sienne l’espace de quelques secondes. Le problème, en vérité, ce n’était pas de trouver un rythme, c’était d’en amorcer un. Siwan ne l’avait jamais vraiment fait, mais… Aujourd’hui, quelque part, elle avançait enfin un peu. Il y avait un temps pour garder ses souvenirs pour soi, et un temps pour les mettre en commun. Mais elle allait devoir reporter l’envie de pleurer à plus tard. Cela faisait un moment que les limites élève-professeur avaient été franchies, mais elle n’irait pas jusqu’à pleurer devant un élève. Pas tant qu’elle serait encore vivante !

Je te remercie, fut tout ce qu’elle trouva à lui répondre.

Oh, Nana serait si fière de le voir ! Siwan commençait à ressentir la même affection que sa tante avait dû avoir pour lui. C’était ridicule, mais elle voyait plus facilement Junior comme de la famille éloignée que certains membres de son propre arbre généalogique. Ce fut peut-être pour ça qu’elle… lui proposa de revenir au cottage. Si l’envie lui prenait. Ça et d’autres raisons. Siwan savait que jamais Nana n’aurait fermé sa porte pour lui, et ce cottage restait toujours plus celui de sa tante que le sien, alors Junior était en droit de savoir qu’elle non plus ne lui fermerait pas sa porte.

Vous n’êtes pas obligée, vous savez ? Vous n’êtes pas votre tante et je n’exigerai jamais de vous que vous vous comportiez avec moi comme elle a pu le faire.
Nana me tuerait si j’osais renier son protégé ! rigola-t-elle en prenant sa tasse et la sienne afin de les mettre ailleurs que sur le bureau.

Si Nana l’avait accueilli sous son toit, Siwan le ferait aussi, car c’était le genre de confiance aveugle qu’elle avait envers sa tante et qu’elle continuerait d’avoir même avec cette dernière dans la tombe.

Mais si un jour, vous voulez de la visite, je tâcherais d’apporter de quoi goûter.

Le sourire qui se dessina sur son visage fit écho à celui de Junior.

J’adorerais avoir de la visite. La maison est trop grande et trop vide pour moi, je ne sais pas comment elle faisait !

Cela faisait du bien de… De pouvoir parler d’elle, l’air de rien, avec quelqu’un qui savait. Siwan n’avait pas pris le temps d’en parler avec Rose mais elle pourrait bien le faire dans peu de temps, après tout.

Tu te souviens toujours de l’adresse ? Enfin, sauf si tu trouves ça trop bizarre de rendre visite à un professeur en dehors des cours.

Ce qu’elle comprendrait totalement !
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Message(#) Sujet: Re: Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR EmptySam 22 Aoû - 23:44



... comme les étoiles mortes
ft. @Professeur S. Kendrick & C. Junior d'Archambault

L’ambiance était étrange. Ni lourde ni légère. Un entredeux rempli de souvenirs flottant au-dessus des tasses dont on ne cherchait pas vraiment à se défaire sans pour autant le raviver pour autant. Je pouvais presque sentir l’aura chaleureuse des fantômes du passé, des odeurs rassurantes qu’on oublierait sûrement jamais. J’admettais néanmoins que j’avais pris l’habitude de vivre avec et que le poids du vide laissé ça et là n’empêchait plus vraiment de respirer. Parfois, ça revenait comme une vague violente et m’imposait un manque dont je m’étais défait depuis longtemps mais ça restait rare. Il n’y avait que la conscience de l’absence pour me troubler encore, la certitude que jamais rien ne pourrait véritablement la combler. Je n’étais pas de ceux qui accordaient grand intérêt à l’espèce humaine en général, je me lassais très vite de mes congénères et me comportais avec eux comme les convenances m’y obligeaient, me laissant jouer de l’hypocrisie avec autant d’expérience et de talent que me le permettait mon jeune âge… Mais quand on parvenait à m’arracher à ces habitudes, comme le faisait Erin ou comme l’avait un jour fait Nesta, il y avait quelque chose d’immuable dans l’intérêt que je pouvais bien porter. Une place offerte ad vitam aeternam et une fidélité qui, jusque là, ne m’avait jamais fait défaut. Ainsi, même les morts ne se voyaient pas remplacer, ma mère y voyait une certaine bêtise, à mes yeux il était question de loyauté. Je ne savais pas ce qu’il en était exactement de mon enseignante. Elle disait ne pas avoir fait son deuil mais, dans ce bureau, elle me semblait néanmoins aller de l’avant. Il n’était peut-être question que de bienséance. Je n’avais jamais vu mes parents abattus, ni eux ni aucun membre de ma famille, pas même lorsque j’avais été récupéré hors de Poudlard après notre pathétique défaite et qu’il m’avait fallu tout raconter depuis le début, évoquant d’une voix tremblante de rancoeur et de culpabilité que nous avions perdu bien plus qu’une simple bataille… Elle était peut-être de ceux-là. Inébranlable quoi qu’il advienne.

Je te remercie.

Mes lèvres se fendirent d’un sourire alors que je haussai légèrement les épaules. Au moins, elle ne me mettait pas à la porte pour avoir outrepassé tous les droits que ma condition d’élève m’offrait ! En réalité, je ne m’y étais pas vraiment attendu. Elle semblait trop douce et gentille pour avoir une telle réaction. Au contraire, elle se risqua même à m’inviter chez elle, si l’envie me prenait un jour. Je m’étais souvent demandé ce qu’il était advenu du cottage, s’il était passé entre les mains d’une autre famille, s’il avait été abandonné… Il avait un temps fait partie de mes habitudes d’enfant, comme certains fréquentent le cabinet d’un psychiatre… Mais je n’avais jamais cherché à savoir ni eu l’impolitesse de demander. À qui, de toute façon ? Mes parents n’en avaient sûrement que faire et je n’avais eu aucun lien avec les Kendrick avant aujourd’hui. Toutefois, je ne voulais pas qu’elle s’abaisse à agir ainsi avec moi seulement parce que c’était sûrement ce qu’aurait fait sa tante. Je faisais très bien la distinction entre elles deux, aussi je n’attendais rien de mon interlocutrice. Elle était ma professeur, rien d’autre. Je ne prétendais pas que je n’avais pas envie d’accepter sa proposition, loin de là, mais je ne voulais pas qu’elle la formule à contre-coeur ou qu’elle regrette un jour de l’avoir fait.

Nana me tuerait si j’osais renier son protégé !

Sauf qu’elle n'était plus là et que personne ne pouvait l’obliger à suivre des directives qui n’en étaient plus. Je ne pris pas le risque de la contredire, ne voulant en rien la vexer, et me contentai de sourire alors qu’elle récupérait ma tasse vite et l’éloignait du bord. J’étais prêt à la rejoindre un jour, à redécouvrir ce lieu qui hantait mes souvenirs mais je ne voulais pas le faire au nom d’un lien qui avait existé autrefois.

J’adorerais avoir de la visite. La maison est trop grande et trop vide pour moi, je ne sais pas comment elle faisait !

Mon sourire s’agrandit légèrement. Le rendez-vous était donc pris. Si ma visite l’enthousiasmait, je n’avais rien contre l’idée de la lui imposer un moment. Mes parents ne verraient aucun inconvénient à me laisser aller prendre le thé en sa compagnie, j’en étais certain. Ma mère serait même sûrement soulagée de remarquer que ma vie toute entière ne tournait pas systématiquement autour d’Erin et qu’il m’était possible de quitter notre appartement pour autre chose que de la rejoindre. Elle semblait oublier que je passais aussi bien du temps avec mes cousines et que j’étais passé maître dans l’art de dilapider l’or familial aussi bien qu’elles le faisaient elles-mêmes.

Tu te souviens toujours de l’adresse ? Enfin, sauf si tu trouves ça trop bizarre de rendre visite à un professeur en dehors des cours.
Je crois, oui, déclarai-je en hochant la tête, mais dans tous les cas, mes parents doivent l’avoir encore. Et puis, ne vous en faites pas, il n’y a rien de bizarre à ça. Je suis sûr que nous ne serions pas les premiers à le faire !

Si je n’avais que les Sørensen en tête, qui voyaient très certainement van Aken même en dehors des cachots, je n’avais aucun mal à croire qu’il y avait bien d’autres élèves rendant visite à un professeur loin des semaines de cours. Et puis, qui le saurait, de toute façon ? Je doutais très sincèrement qu’elle s’amuse à le crier sur tous les toits et je n’étais pas du genre à étaler mon existence auprès de toutes les oreilles de passage. J’allais pour l’interroger sur ses préférences en matière de pâtisserie, puisque je m’étais engagé à apporter de quoi goûter et histoire de repartir sur un sujet plus léger lorsque l’on toqua à la porte. J’hésitai une seconde, le regard rivé au visage de Siwan et finis par ramasser tranquillement mes affaires.

Nous aurons certainement l’occasion d’en reparler… mais dans tous les cas vous pouvez compter sur moi. Je viendrai.

Un dernier sourire presque complice et je rejoignis la porte en quelques enjambées. De l’autre côté, un bruissement d’étoffe se fit entendre, comme quelqu’un qui s’impatientait. Je posai la main sur la poignée et la fis lentement tourner. De l’autre côté, la silhouette un peu large d’une fille de Poufsouffle se découpait. Je lui accordai à peine une seconde d’attention mais lui tins néanmoins poliment la porte.

Bonne fin de journée, Professeur.
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Message(#) Sujet: Re: Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR Mes souvenirs continuent à briller comme les étoiles mortes — SIWAN & JUNIOR EmptyMar 25 Aoû - 20:27

mes souvenirs continuent à briller
Siwan & Junior

« comme les étoiles mortes que je ne vois plus la nuit »
L’anticipation d’une visite de la part de Junior au cottage de tante Nesta mettait déjà Siwan en joie. Ça lui paraissait être la bonne chose à faire. L’accueillir à nouveau, même si Nana n’était plus là pour l’aider et qu’elle ne ferait sûrement pas mieux qu’une tasse de thé comme aujourd’hui. Au-delà de pouvoir l’aider à avancer, aussi égoïste de sa part que ce soit, elle se trouvait apprécier sa compagnie et pensait sincèrement passer un bon moment dans un cadre ou « enseignant » et « élève » n’auraient rien à y faire. Un peu comme aujourd’hui, en somme, mais… peut-être en moins misérable de son côté et en plus dynamique. Et dans une discussion où il ne serait pas juste question de son ressenti sur les choses et où Junior ne se sentirait pas - probablement - obligé de lui remonter le moral. C’était un gentil garçon. Siwan connaissait sa tante ; elle savait que Nana restait une Kendrick avant tout, un peu brute de décoffrage, beaucoup trop franche pour ne s’attirer que des amis et désireuse de garder son petit chez soi à l’abri des gens extérieurs qui ne faisaient pas partie de la famille. C’était Rose qui lui avait fait connaître le cottage, il n’y avait donc rien d’anormal à voir une associée régulièrement à la maison au point que Siwan puisse se montrer en pyjama même devant elle. Du reste, elle comprenait parfaitement qu’il en valait de l’honneur de Nesta Kendrick de ne pas abandonner un jeune Voyant face à son don comme elle avait été elle-même abandonnée par papy Brieg. De là à l’inviter jusque chez elle, par contre… Junior avait dû adoucir la bête, ce qui n’était pas forcément chose aisée ! La situation avait dû aider, bien sûr, mais Nana s’était quand même laissée faire et lui avait fait confiance au point de le faire venir jusqu’au cottage. Alors, évidemment que Siwan allait lui accorder la même confiance aveugle. Même elle était un peu frileuse à ramener des gens chez elle même si elle n’était pas frileuse pour les connaître. Mais Junior connaissait déjà la maison, finalement. Et pour le peu qu’ils avaient parlé, Siwan comprenait de mieux en mieux sa tante. Et… C’était une excuse pour apprendre à le connaître. Et pour avoir de la compagnie. Tout se goupillait pour le mieux, finalement, non ? Siwan avait déjà quelques idées de mélange de plantes à brûler pour rendre l’endroit agréable. Oh, mais aimait-il seulement l’encens ? Il ne disait pas non à du thé, c’était le principal, parce qu’elle n’avait presque que ça. Cela devait être une constante, chez les diseuses de bonne aventure, parce qu’entre Nana, Rose et elle, il y avait une bonne collection de sachet. Par Myrddin, elle se projetait, elle se projetait, mais se souvenait-il seulement de comment s’y rendre, à ce cottage perdu au milieu du comté ?

Je crois, oui, mais dans tous les cas, mes parents doivent l’avoir encore.

Bien, bien, bien. Parfait. Excellent. Cela ne lui aurait rien coûté de lui redonner, mais c’était déjà ça de fait, bien sûr. Siwan ne voulait pas avoir l’impression de le forcer. Elle restait encore son enseignante ici, entre les murs de ce bureau, dans l’enceinte de cette école, et ce n’était vraiment pas le sentiment qu’elle voulait transmettre. S’il venait par envie dans le comté d’Anglesey, elle ne voulait pas que ce soit pour rendre visite à sa prof de divination, mais bien à la nièce d’un ancien mentor pour discuter autour d’une tasse et apprécier la compagnie de l’autre.

Et puis, ne vous en faites pas, il n’y a rien de bizarre à ça. Je suis sûr que nous ne serions pas les premiers à le faire !
Tu dois avoir raison, fit-elle enchantée par la possibilité de ne pas être en train d'enfreindre une règle ou une autre de bienséance sorcière ou de règlement professoral.

L’idée ne lui paraissait pas étrange, mais elle lui était inconnue. Mis à part les Kendrick eux-mêmes, la famille galloise n’était pas particulièrement proche d’autres familles tant qu’il n’était pas question de partenariat ou de mariage arrangé. Quant à Poudlard, on y faisait un passage seulement, et il n’a jamais été question d’y étendre une quelconque influence comparé à d’autres. Si les Kendrick le pouvaient, Siwan imaginait sans mal faire Brieg le patriarche faire l’école à la maison de l’enfance jusqu’à la majorité de tous les enfants Kendrick afin de leur enseigner les matières qui comptent vraiment et les valeurs de la famille. Une grande mascarade, si vous vouliez son avis. Siwan savait que tout n’était pas rose non plus dans les autres familles sorcières, mais parfois, elle venait à les envier. À ses yeux, tout était mieux que ce simulacre de secte, mais on ne pouvait rien face aux traditions et aux racines si profondément ancrées dans le sol.

D’ailleurs, elle ferait bien de se souvenir qu’elle était encore à Poudlard, en plein mois d’avril, qu’il lui restait du travail et que Junior n’était pas le seul élève du château. Les visites étaient rares, mais, visiblement, elle pouvait tout de même en avoir, et ce samedi après-midi promettait d’être chargé. Impossible de renvoyer le gamin attendant derrière la porte sans état d’âme et sans culpabilité en prétextant avoir plus urgent, car ce n’était pas le cas. Siwan lança un regard désolé à Junior. Ils continueraient leur discussion une prochaine fois, comme promis, mais aujourd’hui, le travail n’attendait pas.

Nous aurons certainement l’occasion d’en reparler… mais dans tous les cas vous pouvez compter sur moi. Je viendrai.
Tu m’en vois ravie ! Je vais attendre cette occasion avec impatience.

Siwan se leva également, ne serait-ce que pour accompagner le mouvement de Junior qui se dirigeait déjà vers la porte et laissait entrer une nouvelle personne dans son bureau.

Bonne fin de journée, Professeur.
Bonne fin de journée à vous également, Junior. N’oubliez pas de feuilleter le livre que je vous ai prêté.

Siwan ne s’était pas particulièrement attendue à cette parenthèse dans son après-midi, mais ce fut une parenthèse agréable. Maintenant, elle allait répondre à d’autres questions, reprendre son travail sur ses textes de runes, et attendre cette occasion de confirmer ce rendez-vous au cottage avec une impatience toute enfantine.
(c) DΛNDELION
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