– Putain, j’ai trop la dalle là.
– T’as bouffé il y a une heure.
– Et alors ? Je vois pas le problème.

Ouais Max avait fini sa journée de cours depuis un bon moment maintenant. Comme à peu près tous les jours où il devait suivre ses classes, la journée avait été super longue et ennuyante. Surtout que leurs professeurs étaient barbants, ennuyants et surtout très casse-couille en ce moment. A croire qu’ils s’étaient tous donné le mot. Encore les nanas, il pouvait comprendre que ce soit leur mauvaise période du mois. Mais les mecs avaient aucunes excuses. Putain il en avait tellement marre. Surtout qu’il avait passé tout son temps libre à la bibliothèque pour essayer de ne pas se noyer sous cette tonne de travail. Mais maintenant, c’était l’heure de se reposer tranquillement dans la salle commune. Il n’y avait pas grand monde en cette fin d’après-midi d’ailleurs. Seulement lui, la Grosse Sarah et quelques filles de cinquième et sixième année. Le Poufsouffle s’était mis à l’aise, avachi totalement sur l’un des canapés, ne laissant personne d’autre s’assoir dessus. Ouais c’était sa place après tout. Et comme il était le seul mec ce soir, il pouvait bien faire sa loi un peu. L’avantage de tout le temps être entouré de nana. Mais le petit Maxou avait un problème, il avait faim. Certes le repas était prévu dans une heure ou deux. Mais visiblement monsieur ne pouvait pas attendre. Bien plus. Son excuse était tout le temps la même depuis sa troisième année : « je suis en pleine croissance, j’ai besoin de manger. »

Car en plus du sexe, son autre activité favorite était de manger. Et à chaque repas il s’en donnait à cœur joie comme s’il n’avait pas bouffé depuis trois semaines.. Bref, peu importe. La Grosse Sarah, était en plus, en train de lui faire la morale. Comme quoi il fallait quand même se calmer sur la nourriture, qu’il allait mangé dans peu de temps, et qu’il fallait qu’il arrête de se plaindre en permanence alors qu’il y avait des gamins dans le monde qui crevaient de faim tous les jours. Elle allait le souler correctement celle-là ce soir.

– Et toi t’y pense aux gamins quand tu t’enfiles trois pains au chocolat, et deux croissants le matin ? Non, bah ferme ta gueule alors.

Ouais fallait pas le souler avec la nourriture le petit Max. Et en plus d’avoir faim, et d’avoir passé la journée à étudier comme un forcené, il n’avait même pas trouvé un moyen de se détendre avec une poufiasse. Alors forcément pas de sexe + pas de nourriture + une fille qui vient l’emmerder = un Maxwell un peu agressif. Bon la Grosse Sarah avait pas vraiment aimé le commentaire du jeune homme et s’en était allé bouder dans un coin, avec ses copines. Tant pis, il essaierait de se la remettre dans la poche un peu plus tard. Pour le moment, il devait s’occuper de son problème à lui. Alors le garçon couru tout d’abord dans son dortoir enfiler un pantalon et un tee-shirt. Oui parce qu’il avait l’habitude de se promener en caleçon dans la salle commune. Une fois qu’il fut décemment habillé, il attrapa sa baguette, et sortit de la salle commune. Les cuisines étaient, par chance, très proche d’où ils logeaient, ce qui limité quand même le risque de se faire choper. Le garçon arriva donc très vite là-bas et pénétra dans cette pièce paradisiaque. Par chance, les elfes étaient déjà en train de travailler dur. Max leur fit une petite crise de larmes pour les amadouer, en leur disant qu’avec tout ce travail il n’avait pas eu le temps de manger. De l’exagération à l’état pure, de la comédie, mais contre toute attente ça marchait plutôt bien. Ayant pitié de ce pauvre gamin qui se tuait au travail, les elfes lui préparèrent pleins de petits gâteaux de d’amuses bouche. Quand tout fut prêt, il prit tout dans ses bras pour les ramener à sa salle commune. Il sortit de la cuisine en le remerciant, et en essayant tant bien que mal de porter son butin sans le faire tomber.

Il avança tranquillement, sans faire trop de bruit, au cas où quelqu’un rodait dans les sous-sols. Il était bientôt arrivé à destination quant au détour d’un couloir, il tomba nez-à-nez avec quelqu’un. Surpris, il lâcha toute sa nourriture sur le sol, ce qui en faisait pas mal au final.

*ET MERDE.*

Il se jeta par terre pour tout ramasser, avant que la nourriture soit définitivement perdu.

– En fait, j’avais dans l’intention de préparer un colis pour envoyer de la nourriture aux enfants défavorisés. Vous comprenez, le partage c’est très important. Puis il y en a qui ont pas la même chance que nous et tout …

*Tu es stupide.*

Il leva ensuite la tête pour se rendre compte que la personne qui venait de le « choper » n’était pas un adulte, ce n’était que Sasha. Fiou il avait eu peur de se prendre une retenue. Un sourire apparut sur son visage et il se releva, visiblement nettement moins intéressé par la bouffe maintenant que la demi-vélane avait pointé le bout de son nez. Qu’est-ce qu’elle était canon cette fille. Le problème c’était qu’elle était en quelque sorte intouchable. Débile comme il est, il avait fait un pari avec elle. Le premier qui craque perd. POURQUOI ? pourquoi faire un pari avec une beauté. Autant faire ce genre de truc avec la grosse Sarah quand il était sûr de gagner. Mais pas avec une bombasse comme la verte et argent. Qu’il était con quand même. A chaque fois qu’il la croisait, il se détestait d’avoir eu un jour l’idée de ce pari.

– Hello beauté. Grave canon aujourd’hui, tu t’es fait belle pour moi ?

Il lui fit un clin d’œil, avant de sourire. Vous savez ce genre de sourire taquin insupportable

– Comment tu veux faire ? T’enlève tes fringues ou c’est moi qu’il le fait pour toi ? J’m’en fous moi j’ai pas de préférence.

Persuadé qu’il venait de se faire choper par un professeur, le gamin avait commencé à débiter son petit discours pour se défendre. Il faut dire que les élèves n’étaient pas réellement autorisés à aller chipper de la nourriture dans la cuisine alors que le diner allait être dans une petite heure. Au diable les règles, quand l’estomac du garçon en pleine croissance criait famine, il l’écoutait, quitte à se retrouver en retenue. Heureusement pour lui donc, aujourd’hui il avait tout de même eu de la chance. Car cette personne qu’il venait de croiser n’était pas un professeur, même mieux c’était Sasha. Le garçon se considérait donc chanceux. Car ça ne le dérangeait absolument pas de tomber sur la belle serpentard sur qui il avait un œil depuis plusieurs semaines maintenant. Il n’était surement pas le seul garçon à Poudlard de toute manière. Il faut dire que cette fille en faisait tourner des têtes. Un visage parfait, une répartie de dingue, et un charisme impressionnant, elle faisait partie sans problèmes du top 5 des filles les plus canons de l’école. Oui car Max avait bel et bien un carnet caché dans sa table de nuit qui regroupait un top des plus belles filles de Poudlard. Il fallait bien s’occuper tard le soir avant d’aller se coucher n’est-ce pas ? Pour lui Sasha gagnait la première place haut la main. Les autres places étaient plutôt compliquées à distribuer, mais Phoenix (malgré le fait que ce soit une grande connasse) était dedans aussi, Casey et ses yeux bleus perçant également, ainsi que la gentille Bonnie, et bien d’autre. Ils avaient le choix entre toutes ces filles magnifiques dans le château. Pas le temps de s’ennuyer. Mais Sasha avait un gout plus particulier, surtout à cause de ce défi qui les reliait. Défi stupide puisqu’il consistait presque en une interdiction de toucher la jeune femme. Pourquoi avait-il fait ce pari ? Il le regrettait amèrement maintenant qu’il se rendait compte que ses chances de gagner étaient bien trop minces.

– My bad, je croyais que t’étais un prof prêt à me dégommer sur place. La seule chose qui puisse nourrir mon ego c’est de te voir admettre ta défaite, princesse.

Elle était piquante et provocatrice. Il faut dire que Max n’avait pas forcément l’habitude d’avoir une forte tête comme cela devant lui. Généralement, il ne faisait pas non plus autant d’effort pour séduire une fille. D’habitude, il faisait son lourd certes, mais s’il voyait qu’il n’y avait pas moyen, il passait à la prochaine. Pas question de perdre son temps sur une meuf qu’il ne pouvait pas avoir dans tous les cas. Mais Sasha … elle se délectait de le piquer de la sorte, et il était sûr qu’elle prenait un malin plaisir à le rembarrer sans cesse. Elle n’allait pas abandonner aussi facilement, et s’il voulait la voir perdre, il allait clairement devoir se la jouer plus malin qu’elle, ce qui n’était pas forcément facile à faire pour le poufsouffle.

Mais Max ne s’avouerait pas vaincu aussi facilement. Hors de question de se faire mettre au tapis sans même s’être battu. Un petit sourire narquois apparait sur son visage lorsqu’il commence doucement à taquiner son adversaire. Lourd, il l’est, mais c’est toujours plus marrant de sonder l’adversaire. Elle joue tellement bien avec lui qu’il sait qu’il devra faire très attention dans le futur. Elle semble être en plein contrôle d’elle-même, ayant une aisance à le manipuler également. Et ce n’est pas pour en déplaire au garçon. Elle l’effleure d’un doigt tandis que le visage du garçon offre un petit sourire en coin. Elle est douée, et elle lui fait beaucoup d’effet, c’est clair. Et le problème c’est qu’elle le sait. Elle a conscience du pouvoir qu’elle a entre les mains, ce qui la rend évidemment encore plus redoutable.

– Déjà du mal à te garder de me toucher à ce que je vois.

Elle avance ses pions doucement comme pour le torturer. Parce qu’elle sait et il sait que ce qu’elle fait le fait plus craquer lui qu’elle. Une petite question aussi piquante qu’appréciable. Non il sait qu’il devra faire beaucoup mieux que ses petites phrases habituelles s’il veut finir par séduire la demoiselle un de ces jours. Un compliment, une insulte, c’est comme ça qu’elle fonctionne cette fille. Et même s’il ne l’avouera surement jamais à voix haute, il aime bien ça.

– Si t’apprends à me connaître, tu vas tomber amoureuse de moi, et je vais te briser le cœur. Ce que je te propose, c’est juste du cul. Simple, rapide, marrant, on repart tous les deux super contents, et fin de l’histoire.

*Toujours tellement classe.*

– Ca serait bête que tu fasses du mal à ton petit cœur pour un défi pourrie, n’est-ce pas ?

Petit clin d’œil et sourire en coin, fier de lui. Parce qu’il sait qu’elle va l’envoyer boulet. Et c’est ce qu’il attend. Cette joute verbale, ce fait qu’elle le pique de plus en plus fort, c’est ça qu’il aime. Le jeu, c’est ce qui le fait vibrer, surtout avec elle.

Il faisait le malin, comme si voir la belle jeune femme sous ses yeux venait de lui donner des ailes. Il savait qu’elle était compliquée, et qu’elle n’était sans doute pas aussi sensible à son charme qu’il voulait bien le croire. Mais ce n’était pas bien grave, pas pour le moment en tout cas, il était plein de ressources, il trouverait bien un moyen de la faire craquer, n’est-ce pas ? Cette fille, elle est compliqué, pugnace, calculatrice … sans doute pas arrivé chez les serpentard par erreur, et Max ferait bien de se souvenir de cela s’il ne voulait pas essuyer une défaite humiliante. Pour le moment, il prenait juste plaisir à la taquiner et à lui envoyer quelques piques. Il faut dire qu’elle avait tout d’une bonne adversaire. Sans limites, elle n’avait pas peur d’aller au combat en lui lançant à son tour des petites phrases très piquantes. Max aurait pu le prendre pour lui ou même se vexer. Mais heureusement pour lui peut être, la susceptibilité ne faisait pas parti de ses défauts. Le poufsouffle, il était plutôt du genre à prendre la vie à la rigolade, à prendre les attaques à la rigolade. Il lui en fallait beaucoup pour s’énerver en réalité. Il ne se battait pas vraiment, ou alors vraiment en dernier recours s’il n’avait pas d’autres choix. Mais se vexer ? Non ce n’était pas lui. Au contraire, il aimait bien ce jeu de joute verbale, il aimait bien ce genre de relation. Le genre amour vache où l’on en met plein la gueule à son adversaire. Alors forcément avec Sasha, il avait l’impression d’être son élément. Elle avait ce petit truc qui lui donnait du peps, qui lui donnait envie de continuer encore plus loin pour tester ses limites et sa patience. C’était souvent come ça que l’on arrivait mieux à cerner les gens de toute manière. Et pour pouvoir battre son adversaire, il n’avait d’autres choix que de rassembler des informations sur sa personnalité. C’était elle qui lui donnerait les clés pour la battre … et peut-être Skyler, si elle arrêtait de faire sa pimbêche et acceptait de lui balancer quelques informations sur sa copine.

Sasha, quant à elle, était plutôt sereine, sûre d’elle et de sa probable victoire. Comment lui en vouloir ? Elle avait un avantage considérable. Elle était une jolie fille, elle savait qu’elle plaisait, et elle savait à quel point Max était sensible à son charme physique. Mais Max aimait bien trop les défis pour rendre les armes sans s’être un minimum battu, alors elle devrait mieux faire de se méfier de l’eau qui dort. Max partit sur une petite explication de la situation entre eux. Bien sûr il en rajoutait des caisses. Il savait clairement qu’il y avait peu de chances que la belle serpentard ne tombe amoureuse de lui, mais ça ne pouvait pas lui faire de mal de montrer à la verte et argente qu’il était lui-même confiant sur ses chances de victoire (même si ce n’était pas réellement le cas, mais ça elle n’avait pas besoin de le savoir non plus). D’ailleurs la réponse cinglante ne se fit pas attendre. Elle voulait clairement que le garçon redescende sur terre. D’ailleurs, elle lui apprit qu’elle n’était jamais tombée amoureuse. Intéressant. Et que ce n’était pas avec lui que ça allait changer.

– Mmmh cœur de glace, donc ? C’est pour ça que tu es aussi confiante sur tes chances de victoire alors. Tu trouves que j’ai des beaux yeux, c’est d’jà un bon point. Je te révulse pas complètement.

Dit-il avec un petit sourire au bout des lèvres. Pour autant, l’information qu’elle vient de lui donner est plutôt intrigante. Il faut dire que Sasha est l’une des plus belles filles de Poudlard, donc elle a surement des dizaines et des dizaines de mec à ses pieds. Et avec tout ça, elle n’a jamais réellement ressenti ce qu’était l’amour … Max nota cette petite info dans sa tête et se promis de creuser un peu plus tard.

– Un type pourri ? Tu me brises le cœur, babe. Ne sous-estime pas mon talent caché, tu aurais surement envie d’en redemander si seulement tu y goutais.

Petit clin d’œil. Oui il n’allait pas se laisser abattre pour peu. Il voulait montrer à la demoiselle qu’il était dans le game, qu’il pouvait avoir de la répartie (un peu au moins), et qu’elle ne pouvait pas le coucher au sol avec l’une de ses petites phrases condescendantes. Peut-être que ça pouvait marcher sur d’autres mecs de l’école, mais il en faudrait quand même un peu plus pour lui. C’est que son égo était assez grand aussi, construit sur des années et des années, et ne pouvait être réduit à néant en une seule petite conversation. Mais elle était douée. Atrocement douée. Elle s’était rapproché dangereusement de lui, son visage à quelques centimètres de lui. Un visage parfait qui laissait échapper du venin de sa bouche. Elle fixait ses lèvres. La connasse … elle faisait vraiment tout pour le faire craquer. Evidemment que c’était difficile, il sentait la chaleur monter en lui, étant aussi proche de l’objet de ses désirs, ayant une vue direct sur ses attributs. S’il n’y avait pas de pari sur la table, il aurait surement déjà essayé de plaquer cette fille contre le mur et de l’embrasser. Mais il ne pouvait pas, pas maintenant … mais le fait qu’elle soit aussi proche de lui … il fallait mieux la persuader qu’elle disait …

*Chaud … chaud … chaud.*

Max recula d’un pas, pour mettre un peu de distance entre ses lèvres et celle de la serpentard. Hors de question qu’il laisse ses hormones prendre le contrôle de son cerveau. Changement de tactique activé.

– Du calme princesse, tu me donnes chaud. Je t’aurais bien invité à diner, mais pourquoi se taper la route jusqu’au village quand on a pas mal de nourriture ici qui n’attend que d’être mangé.

Bah oui après tout, il n’avait pas volé toute cette nourriture pour rien, n’est-ce pas ?

– Et quoi de mieux qu’une bonne conversation pour accompagner ce magnifique repas. Trois questions chacun, tu me poses ce que tu veux. Pas de vétos, pas de joker. Capable de jouer le jeu ?

Demande-t-il avec un petit sourire au coin des lèvres. Il sait que pour recevoir, il faut donner. Et s’il veut avoir des informations sur la jeune femme, il devrait lui partager quelques petits trucs qu’elle avait envie de savoir.

Cette fille, elle allait le rendre fou si elle continuait de jouer comme ça. Pourquoi est-ce que l’interdit l’attirait-il toujours autant ? A croire qu’il aimait se faire du mal. Parce que c’était surement pour ça que le jeune homme avait grandement envie d’elle. Bon ça, et le fait qu’elle soit une bombasse évidemment. La demoiselle semble prendre son pied à lui lancer des piques, à le rejeter pour mieux le voir tomber à ses pieds. Lui est plutôt amusé par ce qui ressemble à une joute verbale. Il faut dire que le jeu l’anime. Maxwell avait toujours aimé s’amuser, et il faut dire que la jeune femme était une bonne camarade de jeu. Elle voulait surement se donner des airs de fille qui contrôle tout, elle voulait surement lui montrer qu’elle n’était pas du tout sur le point de craquer et qu’elle ne craquerait jamais. Mais le poufsouffle aimait bien s’imaginer qu’intérieurement elle avait du mal, que dans ses pensées, elle le suppliait de la pousser contre le mur et de l’embrasser sauvagement … Le jeune hocha la tête. Ce n’était clairement pas le moment de mettre de telles pensées dans sa tête, sinon il aurait vite fait d’avoir chaud et d’être complètement déconcentré par le corps de déesse qu’il avait sous les yeux. Au lieu de ça, le jeune homme décida de faire ce qu’il maitrisait si bien : se vanter. Voilà qu’il lui annonçait sans être peu fier que si jamais elle se laissait aller avec lui, elle lui en redemanderait surement. Un sourire charmeur, et une voix sereine comme si la difficulté n’existait pas dans ce défi, comme s’il maitrisait totalement la situation. Ce qui n’était évidemment pas le cas. Chaque jour, le pari devenait de plus en plus compliqué. Chaque fois qu’elle lui souriait ou qu’elle l’effleurait, le garçon savait qu’il se rapprochait un peu plus dangereusement de sa défaite. Mais ça, elle n’avait pas à le savoir. Il ne pouvait pas lui donner lui-même les armes pour le battre. Elle lui répondit tout de même qu’elle était curieuse de connaître ce goût. AH il en était sûr, le voilà rassuré, au moins elle laissait sous entendre qu’elle avait quand même envie de lui un minimum, ce qui lui faisait grandement plaisir évidemment. Mais elle rajouta qu’elle serait surement déçu. Le garçon leva les yeux au ciel, avec un petit sourire au coin des lèvres.

– Une seule façon de le découvrir, tu sais.

Finit-il par dire. Pour le moment, il avait l’impression de contrôler plutôt bien cette situation. Mais la demoiselle le rappela vite à l’autre, et lui prouva que contrairement à ce qu’il pensait, il ne contrôlait rien du tout. Parce qu’elle s’était approché de lui, un peu plus, jouant de ses atouts, le poussant dans ses retranchements, et dans ses désirs plus fort que lui. Elle était forte on ne pouvait le nier. Son visage, ses lèvres étaient bien trop près de lui, trop près pour qu’il puisse convenablement se contrôler. Et il finit par reculer d’un pas. En faisant cela, il se manquait un peu puisqu’il venait de lui prouver qu’elle avait un réel impact sur lui. Mais s’il était resté aussi près d’elle, il aurait surement eu du mal à résister à l’envie qui montait en lui. Le jeu était bien loin d’être terminé, et le garçon devait garder les idées au clair s’il espérait reprendre l’ascendant sur la serpentard. La tentation est forte, et vu le regard qu’elle lui lance, elle l’a bien compris.

Il était temps de faire redescendre un peu la température. Le garçon lui proposa donc un petit pic nique improvisé dans les couloirs de l’école. Vu qu’il était passé à la cuisine avant de tomber sur la jeune femme, ils avaient de quoi grignoter. Manger lui ferait du bien. Il pourrait tranquillement reprendre des forces tout en contrôlant ses pulsions. Il lui proposa également un petit jeu pour ce petit repas. Ils pouvaient se poser des questions, sans joker, sans véto, juste parlé à cœur ouvert. C’était un petit défi qu’il lui lançait avec son air sûr de lui. Evidemment elle ne pouvait pas s’empêcher de le taquiner, même si elle finit par accepter sa proposition.

– Ca va aller, t’inquiète pas. J’enlèverais bien mon tee-shirt pour me rafraichir un peu mais après c’est à toi que ça va donner chaud.

Dit-il avec un petit sourire. Bah oui il n’allait pas la laisser le taquiner sans répondre juste après. Max attrapa l’un des petits gâteaux et commença à manger. Sasha, quant à elle avait décidé de prendre les devants et de se laisser l’honneur de commencer. Soit, il avait plus de temps pour penser à une question comme ça. Max ne s’attendait absolument pas à la question de la serpentard. Non, il pensait qu’elle allait être plutôt légère, comme ils ont l’habitude de l’être ensemble, mais cette fois-ci elle est entré directement dans le vif du sujet en posant une question assez indiscrète. Du moins pour lui. Parce que Maxwell n’avait pas vraiment l’habitude de parler de ça. Certes, il aimait se pavaner en balançant ses histoires de jambe en l’air à qui voulait bien l’entendre. Pour autant le sujet de l’amour était bien plus tabou dans son esprit. A peine commencé qu’elle l’avait déjà déstabilisé. Elle l’avait surement remarqué. Ce n’était pas compliqué à voir de toute façon, puisque le garçon avait perdu son petit sourire taquin.

– Oui une fois.

Commence-t-il par dire. Après tout, il devait jouer avec ses règles. Ils étaient censés être honnête l’un avec l’autre, et s’il ne respectait même pas ses règles, comment pouvait-il espérer qu’elle le soit en retour.

– J’l’aimais vraiment cette fille, Même si je suis sûr que si tu lui posais la question, elle te dirait que c’est des conneries … tu connais cette sensation où tu penses que quelqu’un est vraiment ce dont tu as besoin, mais que toi, tu seras jamais vraiment la personne qui lui faut ? C’est un peu mon histoire.

Finit par dire le garçon. Etrangement ce n’est pas des mots qu’il a l’habitude de dire à haute voix, et tout sonne brouillon, comme s’il ne pouvait pas réellement retranscrire par des mots ce qu’il pensait. Il lui avait ouvert un tout petit pan de sa vie privée, en espérant que ce soit suffisant pour qu’elle le prenne au sérieux pour ce ‘jeu’. Parce que maintenant c’était à son tour. Il aurait voulu lui retourner la question, mais c’était bien trop facile, et elle allait surement lui faire la réflexion.

– A mon tour, princesse. Quel a été le plus beau jour de ta vie jusqu’à maintenant ? Et tu peux pas choisir ta rencontre avec moi évidemment.

Dit-il avec un petit rire, étant plus relax maintenant qu’il n’était plus question de parler de lui. La façon dont elle allait répondre pourrait surement lui apporter pas mal d’information sur ce qu’était et ce que pensait la jeune femme.

Elle lui donnait chaud, par son attitude, sa provocation, ses sourires, ses paroles … Chaque action de la jeune femme semblait murement réfléchie à l’avance pour avancer ses pions doucement et faire perdre son adversaire. Elle avançait sur le plateau du jeu avec grâce et détermination, sûre d’elle et de sa probable victoire. Si Maxwell n’était surement pas parti avec les meilleurs avantages dans ses poches, il voulait tout de même se battre. Hors de question de finir au tapis sans avoir tout donner. Il allait avoir besoin d’une bonne dose de détermination mais surtout de beaucoup de self control. Il n’était qu’un homme après tout, sensible aux envies fugaces, sensible à l’appel de la chair, de la luxure. Sasha était la preuve que la beauté pouvait être complète. Des cheveux d’une couleur dorée cascadant dans son dos d’une douceur et d’une brillance probablement inégalable. Un petit visage enfantin tout simplement parfait avec des yeux profonds, un parfum enivrants, des courbes parfaitement proportionnées … Franchement elle avait tout d’une déesse cette fille, alors forcément elle méritait quand même le plus beaux des mecs pour l’accompagner. Certes, lui n’était surement pas le garçon le plus magnifique de poudlard, certains le dépassaient peut être. Quoi que … il était quand même facile dans le top 5, non ? A vrai dire, l’école rengorgeait de mec boutonneux sans aucun style, et banal. Max, lui avait quand même de beaux yeux bleus, et une belle musculature dont il était très fier d’ailleurs. Après tout, il ne galérait pas à faire une tonne d’exercices pour que ça ne se voit pas sur son corps à la fin de la journée. Il fallait bien qu’il ait des atouts lui aussi. De son point de vue, bien qu’elle fût surement un 10/10 alors que lui n’était qu’un bon 8, il avait tout de même ses chances pour plusieurs raisons.
1. La concurrence était quand même faible, faut l’avouer, entre Finn et son gros pif, Junior et sa tête de gland, et les cheveux gras de l’autre pecno de Jace, tranquille émile.
2. Il avait les pecs les plus développés de l’école, si on enlevait Wayde Bradford, mais lui il comptait pas, c’est pas comme s’il pouvait se taper Sasha sans se faire accuser de détournement de mineur par le magenmagot.
3. Son principal concurrent askip était un minot de 14 ans, on a fait mieux comme adversaire. Max commencera à s’inquiéter quand la demi-portion aura mué.
4. S’il a révisé comment dire « suce moi » en italien c’est quand même pas pour qu’elle lui foute un vent, non ?
Ca faisait déjà pas mal quand même. Mais Max nota dans sa tête qu’il devrait quand même trouver 3 raisons supplémentaires. Après tout 7 c’était mieux que 4, et pour pécho cette meuf, il fallait mettre toutes ses chances de son côté.

Maxwell avait proposé à la jeune femme un jeu : des questions avec l’impossibilité d’utiliser un joker. Déjà parce qu’il ne voulait pas que la jeune femme puisse décider de pas répondre à une question juste par simple et pur sadisme. Et surtout parce que c’était bien plus intéressant de ne pas avoir de porte de sortie. Elle n’aurait donc pas le choix que de lui donner les informations qu’il désirait. Elle prit d’ailleurs le soin de commencer, s’octroyant immédiatement le pouvoir en lui posant une question intime, peut-être légèrement déplacé lorsque l’on connaissait le fond du poufsouffle et ses difficultés à s’ouvrir sur le sujet de l’amour. Bon joueur, il décida néanmoins de répondre à sa question. Oui il avait déjà été aimé une fille. Une seule fois. Un an auparavant. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle était la première personne à qui il révélait cette vérité. Jamais, il ne l’avait dit à Carla. Cab, son frérot de toujours s’en doutait surement. Après tout, il le connaissait mieux que personne mais il n’avait jamais abordé le sujet. Dans un sens, cela faisait du bien de laisser ces quelques mots s’échappaient à voix haute, d’un autre, il avait juste l’impression de se montrer ridicule et vulnérable. La jeune femme comprend visiblement qu’il ne veut pas s’attarder forcément sur le sujet, et qu’il lui a donné bien assez d’informations, plus que nécessaire d’ailleurs. Elle acquiesça, mais ne continua pas la conversation sur le sujet. Chose pour laquelle Max la remerciait intérieurement.

Prochaine question pour lui. Il lui demande quel est son souvenir le plus heureux, en espérant en apprendre d’avantage sur la jeune femme, voir ce qui lui procure du bonheur finalement. La demoiselle sourit. Sa bonne humeur provoque forcément le même sentiment chez le garçon. Moins provocante cependant, il est plus facile de lui résister de cette manière. Et finalement elle commence à lui raconter ce fameux souvenir. Le jeune homme l’écouta attentivement, essayant de comprendre ce qui la rend si heureuse dans cette anecdote qui la met en scène elle et sa grand-mère. Le garçon entendit l’histoire, assez amusé au final.

– Un peu kleptomane sur les bords alors. J’ai intérêt de faire un peu attention avec toi, Sasha.

Dit-le jeune homme en rigolant doucement. Intéressant. Maxwell n’était pas forcément sûr d’avoir totalement compris ce qu’elle voulait dire mais de par les informations qu’elle lui avait donné, il pensait donc que la grand-mère avait volé d’une manière ou d’une autre un fameux diamant qu’elle avait ensuite revendu pour faire un peu de profit et partager les gains entre elle et sa petite fille. Max n’était pas là pour lui jeter la pierre, après tout, il n’était pas non plus un enfant de chœur.

La jeune femme attrapa finalement un petit gâteau. Elle lui annonça qu’elle avait donc une seconde question à lui poser. Le terme de méchante fille l’amusa, et il ne put effacer le sourire qui apparut sur ses lèvres. Elle le cherchait. Elle s’amusait à le manipuler, à le séduire en se rapprochant encore et encore de lui. Elle apporta le biscuit près de sa bouche. Le garçon ouvrit la bouche histoire d’arracher un petit morceau tout en sentant les doigts de la jeune femme effleurer ses lèvres. Ses joues rosirent légèrement, tandis qu’il sent la chaleur monter en lui. Il ne peut pas démentir le fait qu’elle soit très douée dans l’art de la séduction.

– Si tu me cherches trop, tu vas me trouver Vicenzo.

Dit-il avec un sourire aux coins des lèvres. Clairement, résister à la tentation est bien plus dur qu’il ne l’aurait imaginé finalement. Elle lui posa finalement à son tour sa propre question. Quelle avait donc été le moment le plus humiliant de la vie du poufsouffle. Bonne question. Il prit le temps de réfléchir un instant. Au fond, il n’était pas tellement le genre de garçon à avoir honte de grand-chose. Il était plutôt libéré, et prenait les situations de la vie à la rigolade. Il pourrait parler de toutes les fois où sa mère lui avait mis la honte devant ses amis ou devant ses frères. Il avait beaucoup d’anecdotes sur le sujet.

– Je dirais quand je me suis fait lourder en public. Quoi que ma daronne est aussi une pro dans le domaine de l’humiliation. Imagine une mère ultra envahissante qui te considère comme la huitième merveille du monde et qui n’a aucune honte à te traiter comme tel devant tes potes, t’as vite envie de te creuser un trou pour te cacher.

Il avait ajouté cette phrase sur sa mère pour ne pas trop s’attarder sur cette fameuse rupture qui avait quand même été très humiliante pour lui … Mais désormais c’était à nouveau à son tour de poser une question. S’il avait été plus soft sur la première, il se risqua à quelque chose d’un peu plus léger, mais de plus chaud également.

– Dis moi tout princesse, quel est ton plus grand fantasme ?

Finit-il par demander un sourire malicieux sur le coin des lèvres.

Si elle continuait de le chercher de cette manière, Maxwell ne donnait pas cher de sa peau. Il était difficile de se contrôler, d’empêcher son cerveau de divaguer lorsqu’il désirait à ce point la jeune femme en face de lui. Elle y prenait goût aussi, elle s’amusait à le manipuler, à le faire avancer là ou elle le voulait. Si Maxwell avait parfois l’intention de tout contrôler, il ne pouvait ignorer que le pouvoir était définitivement entre les mains de la verte et argent. Un pouvoir qu’elle n’avait pas la moindre intention de laisser filer. Au contraire, elle se délectait de le voir se trainer à ses pieds, de voir l’envie grandissante dans ses yeux, de voir ses joues rosirent sous l’effet qu’elle lui faisait. Son sourire ne le lâchait plus, preuve qu’il passait un bon moment en compagnie de la demoiselle, un moment dont il n’avait pas envie de voir prendre fin. Pas pour le moment en tout cas. Leur petit jeu leur permettait d’en apprendre d’avantage sur l’un et l’autre. Maxwell écoutait attentivement les informations que Sasha acceptait de lui donner tandis qu’il partageait sans réelle honte sa propre histoire. L’atmosphère était telle qu’il se sentait plus ou moins en confiance pour se dévoiler quelque peu. Evidemment, il ne voulait pas lui donner plus de pouvoir qu’elle en avait déjà mais … elle avait cette aura autour d’elle qui rassure en quelque sorte, incompatible avec la méfiance. Du moins, c’était une impression qu’avait le poufsouffle. Peut-être était-ce un peu dangereux pour lui après tout, puisque il se trouvait dans une position où il était beaucoup moins dans le contrôle qu’il n’aurait dû être. Elle restait tout de même une fille appartenant à la maison serpentard, un peu plus de méfiance n’aurait sans doute pas fait de mal. Mais le jeune homme ne s’en rendait pas réellement compte pour le moment. Au contraire, il était totalement obnubilé par ce qu’il avait en face de lui, mettant de côté la manipulation. Sasha savait totalement se contrôler. Elle savait quand et comment peser ses mots pour lui donner la dose d’information qu’elle jugeait nécessaire. Elle utilisait la manipulation pour le séduire, pour l’attirer dans ses filets, pour le contrôler, sans qu’il n’en ait pleinement conscience. Après tout, il n’était qu’un homme. Faible qui plus est.

Quand elle lui avait demandé sa plus grande honte, le poufsouffle avait eu besoin de quelques instants de réflexion, comme pour choisir. Il faut dire que se faire larguer en public avait été un souvenir plutôt douloureux. Quelque chose qu’il aurait préféré oublier. Carla ne lui avait pas laissé le temps d’en placer une à l’époque, le jetant sans ménagement et sans explications. Et s’il avait joué à merveille la carte du je-m-en-foutiste, cela l’avait fortement touché à tel point que le souvenir était aujourd’hui encore douloureux. Mais il passa vite sur ce moment pour se concentrer sur toutes les humiliations subies par sa mère. Il faut dire que sa daronne était la reine en la matière. Elle ne perdait pas une occasion de lui foutre la honte à chaque fois qu’ils étaient ensembles. Maxwell ne comptait plus le nombre de fois où elle l’avait humilié quand Cab, son frérot, était venu à la maison et qu’elle l’avait traité comme une petite chose tout fragile. Mais au fond, il savait bien qu’elle ne lui voulait pas de mal. Elle était juste un peu trop parfois. Des histoires sur elle, il en avait des centaines, et il pouvait se plaindre pendant des heures si nécessaire.

– Comme tu dis si bien, le chéri à sa maman préférerait qu’elle lui lâche la grappe plutôt qu’elle raconte à qui veut l’entendre que son fiston veut se préserver jusqu’au mariage.

Répondit-il avec un petit pouffement. Au moins, il lui donnait une petite anecdote sur sa mère, il était sûr que ça pouvait la faire rire pour le coup, parce qu’elle était bel et bien au courant que Maxwell était loin d’attendre le mariage pour conclure une quelconque ‘affaire’. A nouveau à son tour, le garçon décida de mettre le sujet des fantasmes sur la table, surement avec l’envie de découvrir quelque chose de croustillant sur la jeune femme, peut-être également une information qui pouvait ouvrir sur des petites blagues. Sasha était bien plus forte et réfléchie qu’il ne le pensait. Si sa question avait une connotation sexuelle dans sa tête, elle le tourna de manière à lui répondre très différemment. Peut-être était-il un peu déçu mais en même temps la jeune femme lui donnait des informations assez intéressantes sur sa personne, lui avant qu’elle avait un faible pour le pouvoir. Etrangement il l’aurait deviné en la voyant dans son élément pour le mener en bateau. Il faut dire qu’elle avait beaucoup de pouvoir pour lui. Mais Sasha était plus profonde qu’elle n’y paraissait finalement. Il l’écoutait avec attention, enregistrant ses paroles, tout en les questionnant dans sa tête. Chacune de ses réponses semblaient donner des informations tout en soulevant des dizaines et des dizaines de questions …

– L’amour du contrôle hein … Et puis tu le manies si bien que ce serait cruel de t’en priver après tout. C’est ça qui t’anime alors, voler des trucs et t’en sortir sans égratignures ?

Demanda le jeune homme. Il n’était pas forcément sûr de savoir où elle voulait en venir. Elle semblait vouloir vivre dangereusement mais à quel point ? La simple vie d’une petite voleuse sans conséquences ou étendre son pouvoir bien au-delà ?

La jeune femme lui posa ensuite une question avant de se mettre dans une position d’écoute, visiblement très intéressé par ce qu’il pourrait bien lui répondre. Que désirait-il ? Quel était son objectif le plus secret ? Lui qui aimait répondre à ce genre de questions très sérieuses par des blagues, s’était vu stoppé par la jeune femme qui avait bel et bien deviné ses intentions. Cela méritait évidemment un moment de réflexion. Après tout, peu de personnes savaient réellement ce qu’était leur désir le plus profond. A l’adolescence, les envies et désirs étaient plutôt triviales au final. Pour autant, il arrivait de se poser ce genre de questions, peut-être pour se découvrir une véritable envie au-delà de poudlard, pour trouver une sorte de sens à sa vie. Ce n’était pas forcément le genre de discussion qu’il avait avec ses amis. Généralement, ils parlaient simplement de filles, de cours, de sports et autre futilité.

– Tu veux une réponse totalement honnête ? J’en ai pas la moindre idée. Parce que j’ai du mal à m’imaginer une vie en dehors de Poudlard. Pour le moment, j’ai le droit d’être un petit con, j’ai le droit de m’amuser, j’ai le droit d’être totalement inconscient. Mais j’me pose pas cette question, parce que j’ai peur qu’il n’y ait pas grand-chose finalement sous tout ça.

Le jeune homme fit une pause avant de reprendre.

– Alors si, j’aimerais passer quelques années en Amérique du Sud pour découvrir les différentes sortes de plantes possiblement utilisable dans de nouvelles potions. Mais ma mère te dirait surement que le jardinage c’est pas un vrai métier.

Etudier les plantes pour leur possible implication dans de nouvelles potions … Deux matières : potions et botanique. Les seuls au final dans lesquelles il se donnait réellement parce que le sujet l’intéressait. Mais il n’avait jamais pensé à un possible avenir dans cet univers car sa mère lui avait fait comprendre un jour que ce n’était pas réellement sérieux.

– Je te retourne la question.

Allez, c’était légèrement de la triche mais bon, il voulait clairement savoir ce que la jeune femme pensait dans sa tête.

Sasha semblait vouloir se jouer de lui, cherchant sans cesse à le contrôler, et à trouver diverses réponses à ses questionnements. Elle avait toujours deux temps d’avance sur lui, ce qui ne l’aidait surement pas à retrouver ce pouvoir tant convoité. Il sentait qu’elle avait l’habitude d’avoir le contrôle et que de ce fait, elle ne pouvait décemment pas lui céder aussi facilement. Elle s’accrochait à celui-ci comme si sa vie en dépendait, comme si c’était un objectif qu’elle s’était donné à elle-même que de ne jamais paraître faible devant lui. Et elle avait raison d’ailleurs, car Maxwell n’attendait que cela, qu’elle montre une faiblesse pour pouvoir l’exploiter et reprendre le contrôle du jeu. Elle était sûre de ses charmes, elle savait qu’elle lui plaisait bien plus qu’il ne lui plaisait, et c’était en lui-même une grande force. Etait-elle flattée de voir le contrôle qu’elle avait sur le poufsouffle ? Peut-être, il ne savait pas réellement encore le déceler. La demoiselle avait sans doute l’habitude de ce genre de démonstration. Car elle était surement de loin l’une des plus belles filles de l’école, alors forcément, elle avait des courtisans à travers les couloirs de cette école. Et pourtant, même en cherchant dans sa mémoire, Maxwell avait du mal à se souvenir d’un garçon à son bras. Avait-elle eu une relation avec quelqu’un ici à Poudlard ? Pas dans ses souvenirs, mais après tout, il n’était pas au courant de tout ce qui se passait dans ce château et il ne passait clairement pas son temps à espionner la belle Sasha. Elle n’avait surement pas de mecs en ce moment, néanmoins, sinon elle n’aurait surement pas commencé ce jeu pervers avec lui. Un jeu qu’elle avait sans doute déjà gagné, ce n’était qu’une question de temps. Elle le savait, lui aussi d’ailleurs, il ne voulait simplement pas se l’avouer à lui-même pour le moment. Compréhensible puisqu’il avait quand même pas mal d’égo et qu’il aimait gagner tous les défis qu’on lui proposait. Celui-ci ne dépendait pas réellement de lui. Si par chance il finissait par gagner, c’était parce que Sasha l’aurait décidé ainsi, pas grâce à lui-même.

La verte et argent semblait vouloir en connaître d’avantage sur lui. Elle n’avait pas envie de rester en surface en posant des questions superficielles amenant des réponses aussi stupides que simples. Elle voulait connaître les aspirations du garçon. Elle utilisait correctement sa troisième question, et si l’on suivait les règles du jeu, elle était techniquement sa dernière également. Maxwell se retrouvait plutôt surpris par celle-ci. Ce n’était pas quelque chose qu’on lui demandait souvent il faut dire. On ne le prenait sans doute pas assez au sérieux pour cela. Il n’est pas habitué à ce genre de conversation et cela se ressent très rapidement, dés les premiers mots qui sortent de sa bouche. Une certaine gêne s’installe comme s’il ne sait par où commencer, comme s’il a du mal à s’imaginer grandir et quitter un jour cet endroit où il se sent chez lui. Poudlard est son terrain de jeu, et penser à l’avenir, c’est penser à un après-école, chose dont il n’est surement pas encore prêt psychologiquement à penser. Mais puisque les règles du jeu sont claires, le garçon décida tout de même de se livrer. Il s’éloigna de son arrogance légendaire pour laisser apparaître une légère faille : cette peur de l’avenir ancré en lui. Un peu irrationnel que peu de personnes connaissent au final. Sasha est sans doute la seule, ici à Poudlard, à laquelle il en a parlé. C’était peut-être la finalité de ce jeu … en apprendre plus sur la personne derrière ce jeu. Il a bien conscience qu’il lui livre des faiblesses pendant cette discussion et pourtant il n’abandonne pas, et continue sa réponse, dévoilant une passion et une envie peu commune dont il ne parle jamais. Sasha le laissa parler, mais elle semblait surprise de ce qu’elle venait d’entendre, comme si elle ne s’attendait réellement pas à trouver quelque chose sous la coquille.

– C’est vrai ? T’es plus branché potions ou botanique toi ? Peut-être que si ma daronne l’entendait de la bouche d’un autre adulte, ça la ferait réviser son jugement qui sait.

Dit-il avec un petit sourire, plutôt content que la jeune femme veuille lui apporter son aide pour son projet d’avenir. Elle avait sans doute deviné à ce stade de la conversation l’influence de sa mère sur sa vie, que ce soit actuel ou même dans ses projets futurs. Sa daronne avait toujours été envahissante. Il ne la connaissait que comme ça. Mais sans que ça paraisse, ça commençait à lui peser de plus en plus. Et c’était l’une des raisons pour laquelle il avait commencé à beaucoup lui mentir sur certains trucs. Il ressentait ce besoin de liberté, alors qu’il avait l’impression d’étouffer dans sa famille. Finalement le garçon décida de renvoyer la même question à la demoiselle, histoire de conclure ce jeu. Peut-être aurait-il dû trouver quelque chose de plus original … mais après s’être lui-même livré, il avait réellement envie d’entendre ce qui se cachait derrière Sasha, ce qu’elle désirait, ce à quoi elle rêvait. Il s’était mis à nu devant elle pour cette question et il attendait maintenant d’elle qu’elle en fasse autant. Visiblement, les deux camarades avaient réellement des points communs, chose dont il ne se serait surement pas douté à première vue. Mais elle aussi avait semble-t-il une envie de voyager, une envie de partir d’ici pour découvrir la vie ailleurs. C’était donc la potion qui l’animait. Maxwell l’écoutait avec attention, emportait par son enthousiasme. Il sourit et la regarde. Qui aurait finalement cru qu’il en apprendrait sur elle dans un petit couloir dans le sous-sol de l’école.

– Il faut croire qu’on se ressemble beaucoup plus qu’on peut le penser. Tu seras peut-être assez chanceuse pour me recroiser plus tard quand tu seras à la conquête du monde et des potions. Ca s’trouve tu me piquerais même mes recherches comme la bonne pickpocket que tu es.

Dit-il finalement avec un sourire histoire de la taquiner et pour faire référence à l’une de ses révélations un peu plus tôt dans la discussion.

– Strip poker pour le jeu suivant ?

Ajouta le jeune homme pour l’embêter. Il savait pertinemment qu’elle allait refuser, mais il aimait bien abuser de l’humour dans ce genre de situation.

Maxwell appréciait grandement le moment passé avec la jolie Sasha. Il faut dire que si pour le moment il n’avait vu en elle qu’une proie, un simple défi à réaliser, il se rendait compte qu’elle était bien plus intéressante au final. C’était une jeune fille très séduisante, avec une personnalité haute en couleur, certes, mais elle avait aussi de la culture, des intérêts, et une passion commune pour les potions. Peut-être que finalement ce jeu avait été l’une des meilleures idées qu’il avait eu jusqu’à présent, car sans ça il n’aurait sans doute jamais essayé de creuser plus, et de connaître au moins une partie de la jeune femme qu’il avait actuellement sous les yeux. Et ça ne pouvait sans doute pas faire de mal à Max de se rendre compte qu’elle n’était pas seulement un physique et qu’il y avait une réelle personne en dessous, avec des sentiments, des envies et des passions. Il faut dire que lui aussi s’était livré, et y avait laissé quelques informations sur sa vie et sur sa famille. Il avait laissé comprendre à la demoiselle le rôle de sa mère dans sa vie : le fait qu’elle soit très envahissante, toujours son dos, à vouloir tout savoir et tout contrôler. Ca lui avait toujours pesé cette trop grande attention. Lui aurait aimé qu’on lui fiche la paix, qu’il puisse vivre sa vie comme il l’entend sans avoir cette pression inutile sur ses épaules. Car au final, le fait qu’elle soit comme ça avec lui l’éloignait d’elle plus qu’autre chose, au point où maintenant lui mentir était devenu sa normalité. La mère Carter ne connaissait pas du tout son fils au final … Elle le pensait sérieux, droit, toujours en couple avec Carla … Elle ignorait tout. Et même au niveau de ses envies et de ses aspirations, Max avait finit par lui dire ce qu’elle voulait entendre, puisque ce qu’il pensait ne semblait pas assez bien pour elle. C’était dommage que cette relation soit entachée par ce manque de communication. En tout cas, Sasha le faisait rire lorsqu’elle proposait de lui envoyer sa mère. Max ne pouvait s’empêcher d’imaginer la situation si cela arrivait. Evidemment, ce n’était que des paroles en l’air. Dans la vraie vie, les deux mères ne se rencontreraient jamais.

Au final, Maxwell et Sasha s’entendaient plutôt bien. Du moins, c’était l’impression qu’il avait. Il sentait la jeune femme assez ouverte pour se risquer à faire des blagues en reprenant des anecdotes qu’elle lui avait données plus tôt dans la conversation. Maxwell avait à nouveau prit le parti de la taquiner, comme pour revenir à une discussion beaucoup plus légère après avoir répondu à cœur ouvert à la demoiselle. Elle lui répondit sur le même ton, avec un peu d’humour, apparemment sûre d’elle.

– Mon cœur est dur à avoir. Fais attention à ne pas me laisser le tien sur le chemin.

Répondit-il avec un petit clin d’œil et un sourire malicieux, mettant en quelque sorte fin aux confidences. Après tout, le naturel revenait très vite, n’est-ce pas ? Et si tout deux avaient joué le jeu avec beaucoup de franchise, Max restait quand même fidèle à lui-même. Il était toujours beaucoup plus à l’aide dans une discussion qui reposait sur l’humour plutôt que sur une discussion qui mettait en avant la vulnérabilité et la franchise. Max attrapa un petit four. Elle était quand même sacrément cool cette fille. Dommage qu’elle s’est fait la promesse de ne pas tomber dans ses bras, parce qu’il était sûr que ça aurait pu être de la bombe d’être avec elle l’espace d’un petit moment intime. Dommage, s’il voulait arriver à ce résultat, il allait vraiment devoir mettre les bouchées doubles et faire preuve de beaucoup d’imagination et de créativité.

D’ailleurs, il ne pût s’empêcher de faire une petite blague avec la proposition d’un strip poker. Bien sûr qu’il ne s’était pas imaginé l’ombre d’une seconde qu’elle allait lui dire oui, mais il trouvait ça marrant de le proposer en tout cas. Et puis sur un malentendu, qui sait … La demoiselle le remit tout de suite à sa place en lui rappelant qu’elle lui faisait bien trop d’effet pour que la partie soit facile à gagner. Il allait réellement devoir trouver une bien meilleure idée pour séduire la jeune femme. Mais le fait qu’elle soit encore là et qu’elle n’ait pas décidé de partir immédiatement était une bonne chose en soit, non ? Elle lui ébouriffa les cheveux comme s’il était un enfant. Le garçon se releva donc pour lui faire face.

– J’pense que mon côté lourd te manquerait trop s’il disparaissait complètement, avoue ? MAIS. J’peux te proposer mieux j’en suis sûr. T’es libre samedi soir ? J’te prépare un truc, et j’te donnerais l’heure et le lieu du rendez-vous par hibou. Qu’est-ce que tu en dis ?

Demanda le jeune homme. Ca lui laissait quelques jours pour imaginer un plan plus efficace pour continuer de la conquérir, en espérant réussir à la faire craquer.