Je crois que j’en ai fait une belle
Avec Tom Chasemane
Les nuages s’amoncelaient sur le château, tel un aimant qui s’amuserait à attirer toutes les petites cuillères du coin. Les plus raisonnables avaient compris que l’orage ne tarderait pas à tomber, et qu’il fallait donc commencer à s’abriter. Dans les couloirs, ou même sous les arcades. Et puis il y avait ceux, trop absorbés par leur lecture ou leur conversation, qui n’avaient encore rien remarqué et qui furent les premiers à se prendre l’averse sur la tête. Ceux-là se précipitèrent vers les portes, à grands cris et leur sac sur les cheveux en guise de protection.
Je ne faisais parti, ni du premier, ni du second groupe. Au contraire de la plupart des élèves du château, j’aimais la pluie. Elle me rappelait l’Ecosse, ses forêts dégoulinantes, la mousse humide et les odeurs de sapin. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, je sortis donc du château pour profiter du spectacle. Bien sûr j’avais lancé un Impervius sur ma personne pour ne pas me retrouver avec une pneumonie en plein hiver. Je n’étais pas complètement idiot non plus.
Puis l’orage passa, le ciel s’éclaircit et un arc-en-ciel fendit les nuages en contre-bas du château.
Ça c’est la cerise sur le gâteau. Satisfait de ma promenade mouillée, je rejoignis ensuite les cachots pour entamer mes rapports hebdomadaires. Dans le travail de préfet, c’était vraiment ce qui m’ennuyait le plus. Toute cette paperasse... Y’avait de quoi en devenir dingue !
J’avançais donc tranquillement dans les couloirs quand un bruit suspect attira mon attention. Il provenait d’un petit placard, du moins j’ai toujours cru qu’il s’agissait d’un placard. Une sorte de débarras... Enfin, je crois. Il faisait sombre, mais j’étais persuadé d’avoir aperçu du mouvement derrière la porte.
Une main sur cette dernière, je pénétrais donc dans la pièce. Car oui, il s’agissait bien d’une pièce !
Intéressant ! Il ne fallut pas plus de deux secondes pour que mes yeux croisent ceux d’un Gryffondor que j’avais déjà croisé plusieurs fois en cours.
Qu’est-ce que tu fabriques ici toi ? J’avais les sourcils froncés et les dents légèrement serrées. Mon regard tomba ensuite sur les affaires à ses pieds.
« Ne me dis pas que c’est ce à quoi je pense ? Tu sais ce que tu risques, n’est-ce pas ? »Je ne voulais pas être autoritaire, mais c’est ce dont on attendait d’un préfet en pareille situation. Malheureusement je n’eus pas le temps d’en dire plus, coupé par une sorte de gargouillement étrange venu du chaudron.
« Qu’est-ce que t’as fait à ton chaudron ? On dirait que quelque chose va en sortir. » J’avais clairement jamais excellé en potion, mais j’étais presque certain qu’il y avait eu une anomalie dans sa préparation.
« C’est dégueu, bon sang ! » Une grimace et un petit recul de surprise quand la substance verte émet une sorte de BLOP.