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Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin]
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Message(#) Sujet: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyLun 27 Jan - 14:11


“souffler l'idée du plein contrôle.”
Une lettre peut aspirer à toutes les commodités. Elle peut annoncer une mauvaise nouvelle, en partager une mauvaise ou conter des aléas que la plupart des gens se ficheraient de savoir. Elle peut aussi convenir d’un accord, d’un contrat ou d’un rendez-vous. C’est pour cette dernière raison que je me rends, en ce moment, au bar de luxure La Licorne Blanche. Rien d'étonnant à ce que mon grand-père me demande de l'y retrouver. C’est un endroit qui pue la luxure et le raffinement, sûrement un bar dans lequel il dévore des pâtisseries depuis des décennies. Je l’imagine là, pavanant sa veste de boutons dorés dans les rues malfamées de Pré-au-lard, regardant de haut et avec pouvoir tous ceux qui oseraient le regarder et qui ne privilégieraient pas de son amitié. Je l’imagine assied à sa table habituelle, se remémorant la bonne époque auprès d’un propriétaire aussi vieux et bobo que lui, un coulis de fraise coulant au bord de ses lèvres. Je ne veux clairement pas m’y rendre. Ce tête à tête est si soudain que je ne peux m’empêcher d’être méfiant. La seule chose qui me pousse à être prêt à l’heure, c’est la curiosité. Cette demande me rend perplexe. Pour quelle raison exactement, mon grand-père souhaite t’il que je le retrouve au bar ? Surtout devant un dîner. Alors le rebelle rangea sa fierté pour une fois, se retira de toute veste en cuir ou de chemise au col trois fois trop ouvert sur les tatouages de son torse. J’ai enfilé une longue veste noir par-dessus un simple pull bleu de minuit en cachemire fin, et je suis partie à la conquête d’une réponse. Nous sommes la mi-janvier, les vacances sont terminées depuis deux bonnes semaines déjà, alors pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi ce midi ?

Aborder des rues sombres, mains dans les poches, sachant pertinemment où je me rends. Je n’ai jamais compris ce qu’un bar pareil fait dans un lieu aussi sale. Ça en dit long sur ses fréquentations. Fréquenté à la fois par les sorciers de mauvaise augure, à la fois par ceux qui ont des choses à cacher, ce coin de Poudlard ne m’a jamais vraiment effrayé. J’y ai déjà maintes fois mis les pieds. Marcher tête haute, se faufiler dans les ruelles tel un fantôme errant. Le bar n'est pas si loin des rues fréquentables, j'y arrive plutôt rapidement. Pénétrer à l’intérieur du bar aussi chaleureux que dans mes souvenirs, sortir la lettre de grand-père de ma poche et en relire les quelques lignes qui m’intéressent en cet instant. "Rejoins-moi à La Licorne Blanche. Je serais à ma place habituelle, la table ronde aux ornements dorés, isolée dans un coin du flanc gauche." Relever mes yeux vers la salle, tomber le regard sur la table décrite dans sa lettre, exactement celle de mes souvenirs. Personne n'y est assied. Deux chaises vides se font face, et entre elles, une disposition de table préparée avec minutie. Tout est beau et scintillant. Quelqu'un a même déposé une rose presque trop parfaite pour être véritable. Je ne vois pas mon grand-père, ni la moindre trace de son passage. Pourtant persuadé d'être arrivé à la bonne table, je porte un dernier regard autour de moi avant de laisser tomber ma veste sur le dossier de ma chaise. Quelque chose ne tourne pas rond, je le sens. A peine ai-je posé mes fesses qu’un employé du bar restaurant m’aborde. « Oh parfait, vous voilà pile à l'heure ! Bien le bonjour Monsieur Pumpkin. J'imagine qu'elle ne devrait pas tarder à arriver. » Dit-il en déposant une carte sur la table. Mon incompréhension est évidente, voir même très visible sur mes traits squelettiques. Je suis assied à la bonne table, ça, c'est certain. Il sait qui je suis, pour autant je ne comprends pas ce qu'il me dit. « Elle ? »


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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyLun 27 Jan - 16:54

souffler l'idée du plein contrôle
luca & erin


Peu de choses me ravissent autant que de contrarier mon cher jumeau. Notre relation était ponctuée de cette éternelle compétition qui nous animait dans presque tous les domaines. Cette rivalité fraternelle trouvait son summum au coeur des faveurs accordées par notre aïeul. Aussi ne m’étais-je pas privée d’envoyer un tendre mot à mon frère adoré pour l’informer du privilège qui m’était accordé. J’avais rendez-vous ce midi à Pré-Au-Lard pour déjeuner en compagnie de Grand-Père et de ce Tennessee Frey que j’avais déjà eu l’insigne honneur de rencontrer durant notre réception hivernale. Je ne le trouvais pas particulièrement intéressant, ni d’une conversation des plus stimulantes, mais il avait une position certaine au Ministère et son concours pouvait s’avérer essentiel pour atteindre mes objectifs.

Il ne s’agissait que d’un déjeuner, aussi n’avais-je pas reçu de tenue imposée. Cependant, l’invitation de Grand-Père me conviait expressément à faire honneur à la noble beauté des Sørensen. Je trouvais étrange cette mention à la perfection de nos traits, mais je lisais, derrière le style ampoulé de mon aïeul, une injonction à me vêtir correctement. Et, peut-être bien, la main de fer cachée dans un gant de velours de Grand-Mère, commanditaire d’un ordre clair : que je ne fasse pas des miennes et que je laisse tout diadème ou autre excentricité parfaitement rangé au placard. N’ayant aucun ressentiment à apaiser, j’étais ravie de pouvoir contenter mes chers grands-parents. J’avais donc revêtu un léger sous-pull bleu clair et dont les manches s’arrêtaient au niveau de mes coudes, coincé dans une jupe bleu de minuit qui me serrait la taille. Il ne faisait aucun doute que j’étais parfaitement habillée pour un déjeuner d’affaires et que je faisais honneur à la noble beauté des Sørensen. Avec un petit soupir méprisant à l’idée qu’il en soit autrement, je terminai d’enfiler mes bottes.

Je pris la direction de Pré-au-Lard après avoir appliqué la dernière touche à mes lèvres rehaussées d’un rouge qui mettait en valeur mes pupilles opalescentes. Passant une cape richement doublée d’une laine des plus précieuses, je quittai ma chambre pour laisser derrière moi les hautes tours du château. Le chemin qui serpentait jusqu’au village sorcier était encombré d’élèves de tout âge profitant de cette sortie hebdomadaire. La journée aurait été idéale pour retrouver Junior autour d’un chocolat chaud et partager un moment en toute simplicité. D’autant plus après la tourne absurde que notre escapade avait prise. Mais mes obligations me retenaient loin de mon meilleur ami. Je déplorais ce fait autant que je me contentais de l’idée d’un nouvel entretien avec Tennessee Frey. Si ce déjeuner ne s’éternisait pas, nous aurions peut-être la possibilité de prendre ce chocolat chaud, après tout.

Je délaisse le centre du village pour m’enfoncer dans les ruelles les plus sombres, sans perdre de ma suffisance malgré l’atmosphère pesante qui obscurcissait les alentours. La Licorne Blanche resplendissait intérieurement par son luxe et son raffinement, mais son emplacement témoignait bien des activités louches qui pouvaient y prendre place. Je pousse le battant et me retrouve aussitôt accueillie par un majordome poli. Errrin Sørrrensen fais-je, sans en dire plus. Il n’y avait pas besoin de rajouter quoique ce soit, j’étais évidemment attendue. Mes doigts fins se chargent de défaire la boucle de ma cape tandis que mes pas suivent ceux du serveur et que mes yeux clairs fouillent la salle à la recherche de mon aïeul et son ami ministériel. Ils ne trouvent d’abord qu’un visage familièrement assombri par quelques pensées. Je note, avec un sourire sarcastique, que son pull est curieusement accordé à ma jupe. Un sourire qui se fond telle la neige face au soleil alors que l’employé s’arrête à cette table précisément. Deux chaises qui se font face, une rose posée au centre, et nulle trace, ni de Grand-Père, ni de Frey. Si vous voulez bien prendre place, miss Sørensen. Une longue seconde s’écoule durant laquelle nos regards ne cillent pas. Puis j’obtempère, je m’assois, délaissant ma cape aux mains du personnel, et hoche machinalement la tête, approuvant la proposition du serveur de nous servir quelque chose à boire, sans même avoir entendu ce dont il s’agissait. De quoi s’agit-il encorrre ? Mon ton accusateur ne se voile pas la face : je sais que Luca et moi sommes les deux mêmes marionnettes de deux adultes n’ayant rien d’autre à faire de leur temps libre.
electric bird.

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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyMar 28 Jan - 13:00


“souffler l'idée du plein contrôle.”
Pourquoi veut-il me voir ? Je doute que mon grand-père veuille passer un peu de temps précieux avec son petit fils. Cela-dit, avec mes efforts hypocrites des derniers mois, je ne serais pas étonné de le voir tâter le terrain pour vérifier sa légitimité, autrement dit, la mienne. Il porte beaucoup d’espoir en moi, et ses derniers temps, je fais tout pour qu’il me face pleinement confiance. Je déplore ses manières et ses idéologies, mais je respecte son succès. Voilà pourquoi je me suis efforcé d’arriver à l’heure. Voilà pourquoi j’ai soigné ma tenue. Plus important encore qu’une préparation physique, je me suis préparé mentalement à confronter un homme plus dur que moi, ou que mon père. Psychologiquement préparé à beaucoup de froideur, c'est donc d'une incompréhension glaciale que je me suis adressée au serveur.

Le personnel est-il toujours aussi serviable ? J’ai un doute. Ils savent qui je suis, ils connaissent mon Grand-père depuis très longtemps, il ne fait aucun doute que mon nom est favorisé. Finalement habitué à ses louanges, je n’y songe pas plus que ça dès l’instant où le serveur me parle d’"elle". Clairement, je ne comprends pas. C’est un homme que j’attends, un vieux croûton méprisant qui plus est, alors comprenez mon étonnement. Je sens la douille. Je sens que je me suis fais avoir. Cette pensée se concrétise dans la seconde. Je n’ai pas reçu de réponse à mon interrogation, et j’ai à peine eu le temps de m’en soucier. Un visage que je connais bien s’approche alors de ma table. Sourcils froncés, j’espère de tout cœur que son chemin ne s’arrêtera pas ici, à mon niveau, au bord de cette table si bien agencée... Eh merde. C’est évident. Erin Sorensen a dû recevoir la même lettre que moi, des lettres au cœur d’une machination puérile. Porter un regard sur son élégance, sur une jupe accordée avec mon pull, sur une démarche assurée et un corps de jeune fille qui diffère grandement de celui qui me suivait à la trace autrefois. Fixer son visage sans ciller, fixer un visage dont les rayons viennent de fuir à la vue des nuages, soutenir le regard jusqu’à ce qu’on l’invite à s’asseoir et qu’elle s’exécute. Alors c’est bien ça. Elle pose ses fesses sur la chaise en face de la mienne, et ce que je craignais depuis quelques fractions de secondes se concrétise sans que je puisse l’empêcher.

Trop occupé par la situation, l’esprit trop prit par la plaisanterie farfelue dans laquelle nous sommes, je n’entends même pas le serveur nous proposer les apéritifs du jour. Voir Erin lui faire un signe de tête, le regarder du coin de l’œil alors qu'il s'éloigne de notre table à rencard débile. J’aime bien Erin, je n’ai jamais rien eu contre elle. Au contraire même, elle m’amuse. J’aime la faire chier et à la taquiner sur ses antécédents, sur cette petite fois adorable où elle avait demandé à m’embrasser. J’aime jouer avec sa fierté, tout simplement. Seulement pour le coup, nos deux visages n’évoquent rien d’une enfance mignonette et de petits potes lointains. La déception nous gagne. Ce n’est pas ce que nous attendions, et tout ceci s’accompagne d’une certaine rancœur envers ceux qui se sont joués de nous. Je ne me soucie nullement de sa présence en ce moment, la seule chose à laquelle je pense, c’est à quel point je leur en veux. « De quoi il s’agit ? Il s’agit de la puérilité de nos vieux, tout simplement. » Sentez une pointe de colère dans ma voix alors que je penche mon visage vers elle, comme on le ferait dans une conversation privée. Paroles achevées, je rapporte mon dos contre le dossier de la chaise, mes longs doigts occupés à faire valser la rose ridicule du milieu de la table dont je me suis subitement emparé. « Je ne les savais pas aussi optimistes. C’est pathétique. » On sait bien ce qu’ils espèrent. Erin est bien plus jeune que moi et aussi beau puisse être son visage de poupée maléfique, je n’ai pas la moindre attirance pour elle. De plus, il ignore que je suis pris, étant donné que je n’ai jamais parlé de Cruz à mes parents. Je suis pourtant certain qu’il serait ravi de savoir qu’elle est de sang pur. Alors quoi ? On va rester et répondre à leur attente sans en avoir la moindre envie ? On va dîner entre connaissances respectables ? Nous sommes libres de partir, rien ne nous retiens. Alors pourquoi sommes-nous toujours assis, prenant réception des apéritifs maisons que le serveur nous apporte tout juste ?


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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyMar 28 Jan - 13:48

souffler l'idée du plein contrôle
luca & erin


Ce n’est pas ainsi que j’aurais formulé les choses, mais qu’importe le cérémonial dont on pouvait envelopper nos paroles, les faits restaient les mêmes. Deux regards qui se croisent, des déceptions qui s’entrechoquent, des attentes trompées. L’amertume ombrageait mes prunelles opalines. J’étais contrariée par la supercherie à l’oeuvre aujourd’hui, irritée à l’idée de ne pas déjeuner en compagnie de Grand-Père et de Tennessee Frey, exaspérée d’avance par l’air satisfait que Finnbjörn ne manquerait pas de prendre quand il entendrait parler du réel but de ce rendez-vous. La flamme de la colère dansait dans mes prunelles plantées sur le visage aux angles aigus de Luca Pumpkin. Alors, de quoi s’agissait-il réellement ? Mon aïeul n’était pas puéril, loin de là. L’idée qui lui trottait derrière la tête n’en était pas moins évidente et très peu subtile, bien loin des plans compliqués qu’il dessinait dans les ombres de son bureau. Elle était à l’image des sourires de connivences qu’ils avaient échangés, lui et le grand-père de Luca, durant notre réception de décembre. Luca se reculait déjà sur son siège tandis que je fronçais les sourcils de mécontentement. Qu’ils trouvent autre chose pour s’amuser que nos destins amoureux. Il y avait plus urgent à faire : Poudlard ne cessait de trembler sous les assauts répétés de cette directrice dont la tolérance impure était insoutenable. Au lieu de cela, nos grand-parents préféraient se charger de nous pousser dans les bras l’un de l’autre. C’était pitoyable, et je me refusais à jouer leur jeu, malgré tout le respect que j’éprouvais pour mes aïeuls. Sur le bord de la table, mes doigts pianotent la mélodie de ma colère. N’ont-ils rrrien de mieux à fairrre ? claqué-je avec impatience. Le pire n’étant peut-être pas ce rendez-vous arrangé que la fausse promesse d’une nouvelle entrevue ministérielle. Mon orgueil blessé se fendrait assurément d’une lettre acerbe à l’égard de Grand-Père. Mon haussement d’épaules énervés n’apporte rien de plus à la critique de Luca. Comment pouvaient-ils sérieusement envisager que nous puissions nous plaire d’un tête-à-tête qu’ils avaient orchestré et que nous jouerions la partie selon leurs règles ?

Hypnotisée par le mouvement de l’ancien Serpentard qui fait tournoyer la rose, je ne vois pas arriver le serveur. Entre deux courbettes et sourires polis, il dépose deux coupes remplies d’un liquide pétillant dont les bulles explosent fougueusement à la surface. Du champagne ? Grand-Père avait donc autorisé le personnel à me servir de l’alcool. Espérait-il que les vapeurs des boissons me rendraient plus sensibles au charme de Luca ? S’il savait à quel point il se trompait sur toute la ligne : je n’avais jamais eu besoin de cela pour trouver mon compagnon d’infortune charmant. Il était probablement le seul, cependant, à avoir connaissance de cet état d’esprit qui avait un jour été le mien. Il ne se privait d’ailleurs jamais de me le rappeler avec malice. Mais l’attrait physique ne faisait pas tout en ce bas monde, d’autant plus que j’avais bien grandi depuis le jours où mes émois enfantins m’avaient fait percevoir ce ténébreux garçon comme attirant. Aujourd’hui, il ne restait plus rien de tout cela que les reflets du passé et les piques narquoises de mon interlocuteur.

Un grand sourire fauve naît fleurit sur mon visage alors que je tourne la tête vers notre serveur. D’un geste leste et impérieux, je m’empare de la bouteille ouverte qui trône sur son plateau et de laquelle il venait de remplir nos verres d’un coup de baguette rompu par la pratique. Nous allons prrrendrrre la bouteille. Mon exigence ne souffrait aucune contestation, et il n’avait certainement jamais formulé l’option de me refuser quoique ce soit. Nous étions des enfants de rois dans ce lieu réservé à une certaine élite. J’imaginais sans mal les ordres passés par nos aïeuls : ne surtout pas nous déranger, combler nos envies et nos demandes, nous mettre dans les meilleures dispositions pour cet intime déjeuner. Puisque nous sommes ici, autant prrrofiter de leurrrs larrrgesses fais-je dans un sourire qui vient pétiller d’espièglerie jusque dans mon regard. Ce sont eux qui payent, aprrrès tout. Je sens que je suis tentée parrr tout ce que cet endrrroit a de plus cherrr. Ce n’était pas ça qui mettrait nos familles dans une quelconque faillite, mais je me représentais avec délice la mine déconfite de deux hommes face au prix exorbitant qu’il leur faudrait payer pour un rendez-vous qui ne donnerait rien. Rien de ce qu’ils attendent, du moins. Rien ne nous obligeait à rester ici, assis l’un en face de l’autre. Néanmoins, j’avais faim, la compagnie de Luca n’était pas de celles que je jugeais désagréables, et j’étais certaine de trouver encore bien d’autres manières de me jouer de nos grand-parents. Tu n’es pas obligé de rrrester. Nous savons l’un comme l’autrrre que cette rrrose se fanerrra bien avant que leurrr souhait ne soit exaucé laché-je en pointant d’un geste la fleur qu’il n’avait pas lâchée. Mais pour ma parrrt, je compte bien trrrouver un moyen de leurrr envoyer une rrréponse des plus clairrres. Et déjà mille idées fourmillaient dans mon esprit tandis que mon sourire s’agrandissait et que j’ouvrais avec suffisance le menu. J’aimais jouer. Ce qui se dessinait sous mes yeux s’annonçait être une partie sympathique, si tant est que Luca daigne m’y rejoindre.
electric bird.

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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyMar 28 Jan - 17:33


“souffler l'idée du plein contrôle.”
Ça ne fait rire aucune de nous. Deux pokers faces se regardent dans le blanc des yeux pendant que deux vieux doivent probablement être entrain de se frotter les mains à en faire jaillir des étincelles. Se retrouver comme deux idiots à une place qui nous était bien destinée, mais loin d’être dans la condition qui s’apprêtait. Se sentir trahi, se sentir complètement stupide même, au point de se regarder bêtement sans savoir comment réagir. Au fond, il n’y a aucune autre réaction plausible que la notre. Sentiment de haine et de solitude alors que le personnel du bar se hâte à nous satisfaire. Leur dévouement donnerait presque envie d’en profiter et de jouer de leur fervents services. Si seulement je n’y voyais pas tant de négativité. Je ne perçois qu’une bande de lèches botte aux papilles depuis toujours accrochées aux semelles de nos vieux. Nos aïeux, eux, n’ont visiblement rien de mieux à faire, et ce sont là les mots d’Erin. S’ôter la peine de donner une réponse logique à sa question parfaitement rhétorique alors que je continue de faire valser la rose entre mes doigts. Sa couleur est si fade, sa signification si terne, que je ne crains pas la menace de ses incrédules épines. Une fleur en plastique aurait eu le même effet.

Nos questions rhétoriques installent un silence court, un silence oppressé par notre déception, un moment durant lequel le service à table prouve une fois de plus son efficacité. Du champagne, c’était donc là son apéritif du jour ? Il semblerait qu’ils aient autorisé l’alcool à la brunette, de fines bulles pétillantes qui ne sera clairement pas le reflet de nos petits yeux bleus. Si mes pupilles devaient se mettre à pétiller, ça serait pour une toute autre raison que le parfum raffiné d’Erin desservant mes narines. Regarder les fines bulles du champagne remonté, persuadé que j’en viendrais pas à bout, persuadé que je ne serais même plus assied sur cette chaise d’ici cinq minutes. Mais contre toute attente, Erin rompt cette décision restée privée, et ce, au moment même où elle s’empare de l’entière bouteille de Champagne. Un regard perplexe dans sa direction et je sens mes jambes se tourner à nouveau droitement face à la Poufsouffle. Son sourire espiègle me parle sur l’instant. En un rien de temps, l’intérêt est piqué, la rose est lâchée.

Nous n’avons pas besoin de nous concerter pour savoir que la note ne nous appartient pas, et mieux encore, le service nous a déjà mainte fois prouver que nous sommes des clients rois aujourd’hui. Nos aïeux sont imprévisibles parfois, pour autant, personne ne les connaît mieux que nous. C’est maintenant, que mes yeux se mettent à pétiller. Comme prémédité, ce n’est ni pour elle, ni pour une vague de romance. C’est la simple idée de profiter de l’occasion. En profiter pour se régaler, passer du bon temps, et ce pour un grand final : leur faire parvenir une note salace pour rien du tout. Ils n’auront rien gagné. Prendre ce qu’il y a de plus cher de l’entrée au dessert, de l’apéritif au café. C’est lorsqu’elle ouvre le menu avec un sourire sincère que mes lèvres suivent le mouvement. Elles aussi s’adonnent à un peu de mesquinerie tendre tandis que je tends mon bras pour empoigner la carte restante. Je n’avais pas sourie comme ça depuis longtemps. Clairement, je suis conquis, et je lui annonce, à ma manière, ma décision de rester. « De la truffe en entrée, tu pense que c’est suffisamment claire comme réponse ou on ajoute le Chardonnay avec ? » Hausser un sourcil, esquisse mesquine et amusée en direction de la norvégienne. Je ne suis pas un profiteur, je ne l’ai jamais été. Je suis un opportuniste. Et cette opportunité là est aussi dorée que les ornements de la table qui nous a piégé. Cette même surface de bois plane saura également prendre nos ravisseurs à leur propre jeu. Je me réjouis d’avance. Je commence même bizarrement à avoir une faim de loup. Sûrement que j’ai une toute nouvelle motivation. Poser ma carte grande ouverte à plat sur la table, tendre le bras vers ma coupe de Champagne aussitôt levée avec légèreté. Ma coupe n’attend que le fracas de la sienne « Et si le dîné s’était merveilleusement bien passé mais que nos tempéraments de feu avaient finalement tout gâché à quelques minutes de la fin ? » Exposer un développement plus complet, une idée qui sauverait nos culs de leur foudre, une idée qui leur ferait sentir la terrible perturbation d'avoir touché au but sans l'avoir atteint. Ils pourraient aussi très bien me faire la morale que je n'en aurais rien à foutre. J'ai envie de jouer, j'ai faim, et ma soif attend qu'Erin trinque à notre douce vengeance.


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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyMar 28 Jan - 20:06

souffler l'idée du plein contrôle
luca & erin


De mes doigts fins je m’empare de la bouteille dorée dont le prix, j’en suis sûre, doit comporter quelques zéros. Le serveur écarquille légèrement des yeux étonnés avant de se ressaisir : quoi de plus normal que deux enfants d’une noble famille habitués au luxe se servant comme si tout leur était dû ? Mon sourire féroce le suit alors qu’il s’éloigne dans une dernière courbette déférente. Avec nonchalance, je me laisse aller dans ma chaise et repose deux pupilles cristallines sur mon interlocuteur. Mes lèvres colorées de rouge s’étirent un peu plus quand je remarque qu’il se réinstalle correctement face à moi, abandonnant sa tentative première de fuite. Aurais-je piqué son intérêt ? Mon plaisir à moi commençait doucement à éclore et allait bientôt donner naissance à une rose autrement plus magnifique que celle qui valsait entre les doigts longilignes de l’ancien Serpentard. Une rose autrement plus piquante, également. Comme s’il avait lui aussi entrevu toute la beauté de ce qui se dessinait devant nous et qui rendait bien fade la fleur qu’il maniait, il laissa cette dernière gésir sur la nappe blanche. Ma colère avait disparue aussi vite qu’elle était venue, ne laissant derrière elle que les traces sombres d’une vengeance sadique qui faisait palpiter mon envie. Il était dur d’atteindre deux hommes aussi puissants que nos grand-pères, mais nous pouvions y parvenir, à notre niveau. Tout du moins pouvions-nous nous amuser de cette situation fort déplaisante et nous jouer de leurs attentes.

De connivence, nous nous saisissons de la carte qui recèle de mets certainement tous plus délicieux les uns que les autres, mais aussi onéreux. Rien que mon aïeul ne pourra s’offrir, le doute n’est pas même permis. Néanmoins, ils ont voulu nous tendre ce piège romantique, ils allaient devoir en payer le juste prix. Par-dessus le menu, je constate qu’un sourire égaye enfin le visage de Luca. Je ne doutais pas qu’avec nos deux esprits nous allions fort bien nous entendre et que nous pourrions faire de charmants ravages. Tu oses poser la question ? Trrruffe, Charrrdonnay et puis… je goûterrrais bien de cette soupe au homarrrd et safrrran. J’aime son initiative et j’aime qu’il comprenne aussi rapidement où je veux en venir, ne se contentant pas de suivre la direction que j’impose mais l’embrassant toute entière. Oh, et puis, tu sais quoi ? Ceci est un rrrendez-vous galant, il est norrrmal que nous parrrtagions nos plats, n’est-ce pas ? Alorrrs on pourrrait encorrre rrrajouter un peu de ce foi grrras et son caviarrr aux figues ? La question reste en suspens, accompagné d’un regard narquois.

Reposant nos cartes, manifestant ainsi notre volonté de commander, nous nous saisissons de nos coupes et assassinons toute distance les séparant, faisant résonner le délicieux son des représailles. J’imagine que nous serrrons bientôt marrriés, alorrrs à nous ! Mon ton railleur venait démentir le fondement de ces mots, appuyé par mon sourire effronté. Avec suffisance, je porte ma coupe à mes lèvres et en avale une gorgée pétillante. Le goût était âpre, me fis-je d’abord la réflexion, mais se révélait étonnement sucré par la suite. Je n’étais pas sûre d’aimer ça, pas suffisamment pour en boire comme les adultes le faisaient, mais je pouvais bien m’y essayer pour l’occasion. Il était de toute façon vain de nous imaginer finir toutes les bouteilles que nous allions commander : nous n’étions que tous les deux, et déjà un champagne et un vin à notre actif. Le large sourire provoqué par les paroles de Luca vient plisser mes paupières. Quelle idée merveilleuse. À notre image et à l’opposée de ce que nos grand-parents attendaient. Ils doivent avoirrr un espion quelque parrrt dans cette salle, ton idée n’en est que plus géniale encorrre ! Un rire sincère franchit mes lèvres, au moment où le serveur, un sourire en coin que j’aimerais lui arracher, s’approche de nouveau. Je laisse mon galant interlocuteur passer commande pour nous deux : je préfère observer avec acuité les expressions infimes du visage de cet employé. S’il a une grande maîtrise de ses traits, sa surprise est visible dans ses pupilles qui se dilate, et dans la légère hésitation qu’il marque en nommant le troisième plat que nous avons décidé de prendre. Mais il est déjà reparti, emportant derrière lui les cartes et nos volontés culinaires.

Reprenant notre tête à tête, j’avale machinalement une nouvelle gorgée de champagne. C’est un peu meilleur que la première fois. Que pourrrait-il bien se passer lancé-je, accrochant son regard du mien. Tu t’avèrrres n’êtrrre qu’un goujat ? J’avoue en aimer un autrrre ? Tu me trrrouves trrrop fade ? Je découvrrre ton penchant pour l’alcool ? De nouveau, un rire. La liste était infinie. Nous trouverions de quoi terminer ce rendez-vous en beauté, je ne doutais pas un seul instant de nous. Je commence prrresque à avoirrr rrréellement faim soupiré-je en me renfonçant dans mon siège. Mon regard se fait perçant tandis que, après quelques secondes, je me penche de nouveau dans sa direction. Si nous devions jouer les amoureux transis et peindre le délicieux tableau de deux enfants de grandes familles se faisant les yeux doux, autant que je ne reste pas nonchalamment adossée, montrant par la-même un désintérêt profond. D’autant qu’il y en avait, de la curiosité. Parrr quel strrratagème as-tu été piégé ici ?
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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyMer 29 Jan - 16:32


“souffler l'idée du plein contrôle.”
Il est de ces personnes avec qui on peut être certain de former une équipe gagnante. Qui trouve son double accroit ses capacités. Erin n’est pas tout à fait comme moi, bien sûr. Mais elle est tout aussi troublante, timbrée et psychopathe que moi. Sous ses traits mignons et ses manies raffinées, s’exprime une forme légère de sociopathie. Aucun des membres de la famille Sorensen n’en a échappé. Leur calme est troublant, voir même flippant. N’ayant jamais été très proche d’eux, n’ayant même jamais eu la moindre affection forte pour ses gens, je réussi malgré tout à m’en délecter aujourd’hui. J’ai décidé d’accepter sa proposition et de m’amuser un peu. Souder nos forces communes pour faire ce que nous savons faire le mieux : détruire. Petite diablesse au visage d’ange se satisfait de ma coordination. Nul besoin de se parler pour se comprendre dans le moindre détail. Nul besoin de se dire les choses comme elles sont réellement, il nous suffit simplement d’user de sous-entendus rusés. Tourner au futur chacune de nos actions anticipées. Ramener à plus tard ce qui est déjà entrain de se produire. Ecrire à l’encre et à la plume le récit de nos aventures au moment même où elles se produisent. Jouer avec le temps, manipuler notre monde avec élégance. Esquisser des sourires à pleine dent, des sourires destinés à une personne qui n’aura pas reçu de tels honneurs de ma part depuis une décennie. Au milieu de cette partie d’échec pendant laquelle les fourbes profitent du dos tourné de leurs adversaires, une soupe de homard et de safran s’ajoute à la liste. Mais ça ne s’arrête pas là. Erin, aussi emballée que moi, incarne à la perfection la demoiselle avec qui je partage mon rencard. Erin propose même de transformer notre table ronde en véritable buffet romantique. Un Luca défait de toute volonté ou d’amusement lui aurait sarcastiquement demandé si elle ne veut pas carrément qu’il lui glisse lui-même ses toasts de foie gras dans la bouche, mais la situation lui donne tellement d’adrénaline, qu’il n’y pense même pas. Le jeu est lancé, je ne veux pas y couper court avec mes réflexions indélicates habituelles. Alors j’approuve, tout simplement. « Tout ce qui te plaira ma belle. » Ses mots sonneraient surfaits en temps normal, ils le sont bien d'ailleurs. Mais aujourd’hui, ils sont plus que bienvenus. Ça pourrait déplaire que je n'en aurais rien à cirer.

Le fracas de nos coupes de Champagne raisonne dans une sonorité de victoire. Trop optimiste ou sûr de moi peut-être, je préfère me convaincre du bon déroulement de notre vengeance. Celle-ci semble bien trop parfaite pour mal finir. Je rie jaune lorsqu’elle parle de notre mariage, un sarcasme évident qui motive d’avantage notre rancœur. Pourquoi ne pas trinquer à la lune de miel tant que nous y sommes ? Trinquons pour l’instant à nos idées fusantes, à notre scénario écrit de toute pièce, un scénario qui prend forme en une seconde pour un déroulement la seconde d’après. Je n’avais pas pensé à l’espion, juste à leur frustration de ne pas avoir atteint leur but. Mais les connaissant, il est très possible qu’ils nous fassent surveiller. Ca aurait de quoi grossir ma rancœur et ma déception, mais ça ne serait pas étonnant. J’hoche alors la tête pour approuver tandis que le serveur revient vers nous. Je prends l’honneur de commander sans la moindre hésitation. « Nous partagerons des truffes, une soupe au homard et au safran, et pourquoi pas du foie gras aux figues et son caviar. Pour l’instant nous restons au Champagne, mais vous pouvez d’avance nous préparer un Chardonnay. Le meilleur. » Je me moque du serveur en prenant un ton bourgeois que je n’ai pas l’habitude de porter. Je dirais même que je déteste ça. Mais les traces de salives qu’il laisse sous mes godasses m’agacent. Me foutre de la gueule du monde a toujours été ma passion première. Viens en second cette nonchalance du spectateur qui regarde des abrutis se détruire entre eux. Moqueur qui sirote un peu trop rapidement sa coupe de Champagne dès le serveur reparti. Les bulles font du bien. Elles pétillent dans une gorge desséchée par l’entrain.

Observant la jeune fille certainement peu habituée à l’alcool, je continue de penser au scénario de ce dîné. Un drame de dernière minute venant tout gâcher semblait l’enchanter. Elle propose même plusieurs idées intéressantes auxquelles je sourie, une nouvelle fois. Rire nasale, durant lequel je repose mon verre déjà bien entamé en quelques gorgés seulement, une vision qui saurait parfaitement rendre sa dernière idée crédible : elle découvre mon penchant pour l’alcool. Cette dernière me fait hausser un sourcil intéressé. Peut-être n’ai-je pas fini derrière un bar pour rien. « Je ne suis qu’un goujat éprit de ses fonds de whisky plutôt que de ta froideur ? Un égocentrique qui fait la remarque de trop à une gamine ambitieuse ? Ou alors, encore mieux : tu demandes à m’embrasser, et moi je refuse. » Véritablement réfléchis et emballé au début, la fin de mes propos vient sonner la petite plaisanterie que je n’ai pas encore eu l’occasion de faire aujourd’hui, et ce avec un sourire en coin taquin. L’occasion était trop belle pour la placer, partenaire ou non. Quoiqu’il en soit, nous trouverons le flanchage parfait au moment venu, ça ne fait aucun doute. Son estomac appelle la nourriture autant que le mien, il y a donc des chances qu’on vienne à bout de nos trois entrées. Ce sera un peu plus délicat en ce qui concerne les deux bouteilles, mais est-ce que quelqu’un à parlé de les finir ? Erin, à fond dans son rôle, écartant de notre dîné l’ennuie et la nonchalance, se penche toujours plus vers moi. Elle n’avait pas soutenue à ce point son regard dans le mien depuis très longtemps. Ça me fait bizarre. Mais je suis tellement emballé par le plaisir de la vengeance, que je ne ressens aucune culpabilité. Celle-ci est de toute façon très rare chez moi. « Piégé par une simple lettre idiote. Il m’a aguiché en sous-entendant qu’il voulait continuer une conversation sur mon avenir, une conversation que nous avions laissé en suspend. Maintenant je perçois mieux le message caché dans "Établir le mariage parfait entre ta situation et celle de ta famille". » Tirer une grimace grinçante, sirotant une nouvelle gorgée de mon Champagne. Il sait que nous n’avons pas terminé de discuter de mon cas, du rôle que j’ai à jouer dans cette famille. Ma distance ne lui plait pas. Mais visiblement, ce n’est pas aujourd’hui qu’on finira d’en discuter. Je me retiens surtout, d'employer des mots trop salaces pour parler de mon grand-père. Notre partenariat ne doit pas me faire oublier le peu de confiance que j'ai envers les Sorensen. « Ton vieux a été plus malin ou même là encore ils s'accordent comme un vieux couple ? »


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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyJeu 30 Jan - 13:48

souffler l'idée du plein contrôle
luca & erin


Ceux qui ne connaissaient pas cet endroit n’imagineraient jamais y trouver un restaurant aussi luxueux. Les apparences étaient bien souvent trompeuses, et encore plus en ce qui concernait ce lieu. Apparences desquelles nous décidons de nous jouer, dans une connivence qui me fait sourire avec férocité. Tout n’est peut-être pas à jeter dans ce rendez-vous minable, en fin de compte. J’entrevoyais le jeu et l’amusement qui en découlerait, m’en délectant par avance. Le tout relevé par la présence du ténébreux jeune homme qui me servait de compagnon pour cette partie. Je ne me souvenais pas l’avoir un jour vu sourire, lui qui avançait parmi la foule dans un dédain orgueilleux si propre à notre milieu, le visage figé, les traits tirés, l’air de celui qui ne veut rien avoir à faire les cafards qui pullulent sur cette terre. Il en était pourtant un au sein même de sa demeure, mais pouvait-on imputer au fils les erreurs du père ? Un nom entaché par la présence d’un sang-mêlé : cette fille avait tout à gagner dans l’histoire, son impureté se rehaussant de la prestigieuse généalogie des Pumpkin. Mais si cette Serdaigle n’était rien de plus à mes yeux qu’un dégoûtant mélange malvenu qui aurait mieux fait de rester d’où elle venait, l’ancien Serpentard bénéficiait de plus de grâce à mes yeux. Une aura déroutante et mystérieuse, une impassibilité qui masquait une violence de caractère… nous nous ressemblions sur certains points. Cependant, ces bonnes dispositions à son égard ne m’empêche pas d’afficher une moue circonspecte lorsque je l’entends m’appeler ma belle. Les surnoms pathétiques étaient l’apanage des couples amoureux, nous rentrions dans le rôle à la perfection. Mais c’était aussi une partie d’une danse que je ne pratiquais qu’avec une seule et unique personne, et entendre ce surnom, en anglais, de la bouche d’un autre, n’avait rien pour me plaire. Je laissais cependant passer cet égarement et esquisse un sourire fauve qui s’étend jusqu’à mes prunelles : je préfère me concentrer sur ce qui m’intéresse réellement, à savoir que nous allions, effectivement, combler la moindre de nos envies, même celles créées de toutes pièces pour l’occasion.

Et pour célébrer notre alliance, nous faisons tinter le verre de nos coupes l’un contre l’autre. J’étouffe un rire dans une gorgée de champagne en entendant le ton affreusement guindé de Luca, en totale opposition avec ce qui fait sa personnalité. Sa moquerie évidente me remplissait d’une joie primitive, d’autant plus que le serveur ne semblait pas saisir toute la fausseté de la prétention bourgeoise de mon faux prétendant. Trrrès rrréaliste, j’ai bien failli y crrroirrre me moqué-je doucement, railleuse. Jets sarcastiques qui fusent dans tous les sens de notre part à tous les deux. Lentement se dessinait la suite de notre histoire : un rendez-vous idyllique et une fin dramatique. L’idée était parfaite et ne demandait plus qu’à être jouée. Encore fallait-il en trouver la cause, et j’énumérai quelques possibilités d’un ton faussement concentré. Luca ne se fait pas prier pour me rejoindre dans l’élaboration de la dispute finale qui marquerait une fin catastrophique à notre couple si jeune. Goujat, froideur, égocentrique, ambitieuse, les adjectifs ne manquaient pour nous décrire à notre juste valeur. Jusqu’à la plaisanterie, récurrente, qui avait presque mis trop de temps à arriver. Mon aplomb défait se reconstruit aussitôt : je ne suis plus la gamine amourachée des ténèbres qui obscurcissent son regard de glace. Je n’ai plus à rougir de ce qu’il sous-entend, quand bien même ma fierté touchée exacerbe mon orgueil. L’inverrrse me semble plus intérrressant encorrre répliqué-je avec une morgue qui ne tarde pas à s’offrir un sourire moqueur. Après tout, pourquoi pas, nous pouvions inverser les rôles puisque tout ceci n’était qu’une gigantesque pièce de théâtre.

Néanmoins, je me redresse légèrement, bien que toujours penchée dans sa direction, et mon regard papillonne sur ce qui nous entoure. Jusqu’à une question, qui amène autant d’agacement que d’amusement : comment a-t-il été piégé ? Je lâche un rire franchement narquois : nos aïeux utilisaient des mêmes stratagèmes c’était affligeant. Mais le double-sens caché parvenait à me faire rire malgré tout : maintenant que nous avions un but commun, ce déjeuner n’était plus si désagréable. Je n’en rrreviens pas, il devait bien se rrrirrre de toi en écrrrivant ces mots. Puis, après une seconde de silence qui épaissit mon regard de concentration intéressée : Quel est ton avenirrr, parrr ailleurrrs, Luca Pumpkin ? Je savais qu’il travaillait actuellement aux Trois-Balais, mais pour combien de temps encore ? Que comptait-il faire de sa vie ? Une grimace mécontente vient tordre mes lèvres carmins, tandis que les mots de Grand-Père, fallacieux, dansent dans mon esprit. Je devais faire honneurrr à la noble beauté ds Sørrrensen au courrrs d’un déjeuner avec un homme du ministèrrre. Il a également joué la carrrte de mon avenirrr expliqué avec mauvaise humeur. Si je trouvais de quoi me contenter dans cette trahison, elle n’en restait pas moins brûlante.
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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyMar 4 Fév - 10:53


“souffler l'idée du plein contrôle.”
A force de fréquenter des familles de bobo qui flatulent plus haut que leur trou, j’ai appris un autre langage. Comme on parlerait l’allemand ou le français, la langue bourgeoise est une langue à part, autant dans le ton et la prononciation que dans la gestuelle. Je trouve cette manière agaçante sur les femmes et particulièrement ridicule sur les hommes dont la taille des testicules se réduit à celle d’un dragée de berticrochu. Nul envie de faire le show ou de faire rire qui que ce soit, j’ai simplement aimé me moquer de ce lécheur de bottes. Qu’il fasse ça avec mon vieux, pas avec moi. Lui le tolère peut-être, mais moi je l’exècre. Première preuve d’une grande différence entre nous deux, marque du grand faussé qui nous sépare.

Chercher la touche de fin, la dispute qui ferait flancher ce rendez-vous et frustrerait des pépés si proches du but. Chercher ce qui justifierait toute l’argent dépensée, toute la nourriture dévorée. Etaler des adjectifs qui nous qualifient pleinement, des adjectifs qui rendent notre manque d’amour crédible. Ses simples faits exposent parfaitement le fait qu’Erin et moi, même dans une décennie, ne pourrions jamais former un couple. On s’entre-tuerait, et sûrement pas par amour. Quoique.
Ma dernière proposition de scénario est l’occasion parfaite pour placer l’anecdote de ce jour aussi adorable que pathétique. Erin voulait m’embrasser. Je me suis retenue de lui rire au nez, mais comme avec Hadley Lewis, je lui ai très gentiment dit d’allé voir ailleurs. Ah non, pardon, maintenant qu’on en parle, je lui avais légèrement rie au nez. Elle accepte la remarque sans broncher alors que je la savoure. Elle tourne même le double jeu à son avantage en proposant un scénario un peu différent de celui qu’on a l’habitude de voir. Un peu d’originalité ne ferait pas de mal, c’est vrai. Mais Pumpkin et Sorensen ne tolèrent pas la défaite. Ils aiment avoir réponse à tout et même dans la collaboration, ils savent faire vivre l’adversité. « Non, j’aurais bien trop peur que tu acceptes. » Dit l’irrésistible, le joueur, l’implacable. J’accompagne son sourire moqueur avec mon esquisse mesquine, avant que ne se dépose mon verre contre ma lèvre inférieur.

Puis vient la touche d’agacement au milieu de l’amusement mesquin. Comment nous ont-ils piégés ? Le mot "mariage" prend un sens dans ma tête et je sourie véritablement à la fourberie idiote de mon grand-père. Je lui ai alors sans mal avoué la naïveté dont j’ai fais preuve, ne songeant pas un seul instant qu’elle s’intéresserait à mon avenir auquel j’ai vaguement fais référence. Vous devez bien vous en douter, je ne compte pas raconter ma vie à cette fille. Je peux être très parleur en pleine partie de jeu de sociopathe, mais je resterais à jamais une véritable tombe en ce qui me concerne. « Mon avenir est un mystère pour tout le monde, même pour moi. » En vérité, j’ai quelques idées en tête, mais ce ne sont que des ambitions, des ambitions qui me sont propres. La première d’entre elles est de partir loin, loin de ma famille, loin de ceux qu’elle connaît justement. Mais tout doit être calculé. Je dois le faire au parfait moment. La carte de l’avenir, semble avoir été leur stratagème ultime pour nous attirer dans leurs filets. Monsieur Sorensen lui avait vendu un dîner avec un membre du ministère, et le mensonge me fait hausser un sourcil. Non, pardon, c’est plutôt "la noble beauté des Sorensen" qui me fait hausser un sourcil. Voyez comme trouver un sujet de dispute pour tout gâcher ne sera pas bien compliqué. Le dîner entier laisse des indices. « Ouais, je vois. C’est très pervers. Ils savent frapper où il faut. » Dis-je presque dégoûté de m'être fait prendre. Je ne suis habituellement pas si naïf. Mais il faut bien avouer qu’ils savent y faire. Mais moi aussi, je sais où frapper. Mes nombreux choix le prouvent. Voyez aussi comme je ne m’intéresse pas à son avenir. Tout ce qui m’importe, c’est le présent. « En soit, ils n’ont pas complètement menti, c’est bien pour notre avenir qu’ils nous ont fait venir. Pris dans leurs filets par la crédulité, c’est leur manque de modestie qui les prendra aujourd’hui. » Des paroles destinés autant à Erin qu’à moi. Une part de mépris dans ses mots alors que je m’empare de la bouteille de Champagne pour nous resservir. « J’espère que tu n’as rien de prévu cette après-midi, ce n’est que la première. » Bouteille, bien sûr. Cela dit, avec tout ce qu’on va manger, ses quelques verres d’alcool seront facilement épongés. A cette pensée, je vois le serveur revenir vers nous avec le foie gras. Il n’a eu qu’à tout griller des pains et tout disposer sur une assiette j’imagine.


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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyMar 11 Fév - 13:53

souffler l'idée du plein contrôle
luca & erin


Le mordant et le répondant de Luca illustrent tout ce qu’il manque chez la plupart de mes camarades : du caractère. S’ils étaient plus nombreux à en être pourvu, Poudlard ne serait pas cette hideuse collection de cafard qui ne méritaient rien d’autre que de mourir écrasés sous nos talons. Cependant, sa moquerie incisive n’a pas que des bons côtés : il sait où appuyer pour obtenir une réaction et où piquer pour s’en amuser doublement. Me rappeler, faussement aimable, que j’avais dans un passé lointain eu quelques égards envers lui l’amuse toujours autant, même après toutes ces années. Mais je ne suis plus la petite fille aux grands yeux clairs qui trouvait ce garçon ténébreux bien attirant. J’ai gagné en assurance, aussi lui faudra-t-il bien plus qu’une mince allusion au sujet de mes fantaisies enfantines pour me faire rougir. Je réplique du tac-au-tac mais le joueur adverse ne se laisse pas si facilement avoir par mon offensive. En attendais-je moins de lui ? Non. Il n’empêche que je masque un regard contrarié dans une gorgée de champagne. Je n’aime rien de ce qu’il sous-entend : ni le fait que j’accepterai sans aucun doute de l’embrasser si l’occasion se présentait, ni le fait que cela lui déplairait au point qu’il ne craigne ce geste de ma part. Entre Junior lors de notre soirée d’anniversaire et maintenant Luca, ma susceptibilité commençait à s’échauffer douloureusement et mon orgueil était piqué. Cette époque est rrrévolue, j’ai plus de goût désorrrmais fais-je en reposant ma coupe sur la nappe blanche qui recouvre notre table. Mes doigts fins ne la quittent pas pour autant, continuant de jouer distraitement avec sa base. Nos sourires, l’un moqueur, l’autre mesquin, se croisent dans une gerbe d’étincelles avant de reculer.

Je roule exagérément des yeux avant de poser deux pupilles opalines sur son visage pâle. Tant de mystère et pour quelle raison ? Ma curiosité insatisfaite se mêlait indistinctement à l’ennui face à cette prédisposition au secret que trop de personnes de mon entourage possédait. Je n’aimais pas les cachotteries, encore moins quand elles n’avaient pas lieu d’être. Cependant, Luca ne savait peut-être réellement pas ce qu’il comptait faire de sa vie plus tard. Dans ce cas-là, c’était bien dommage pour lui, et je n’imaginais que trop bien son aïeul tenter par tous les moyens qu’il avait à sa disposition de le ramener là où il souhaiterait le trouver. Haussant les épaules, je balaie donc cette ébauche de discussion. Mon impatience était facilement échauffée : cela ne pourrait être qu’une excuse de plus à fournir au brasier de notre dispute future. Un fin sourire étire mes lèvres, de nouveau joueuses. Oui, il ne serait pas bien compliqué de créer un véritable volcan qui exploserait en plein milieu de ce restaurant choisi par nos grand-pères. En parlant de choix, nous nous interrogions sur les ficelles qu’ils avaient tirées pour nous faire venir ici, sans éveiller le moindre soupçon. Nous évoquons les lettres que nous avons respectivement reçues, et force est de constater que les stratagèmes se ressemblent. Ils n’ont pas menti, c’est un fait. Ils se sont uniquement montrrrés rrretorrrs réponds-je avec une moue boudeuse. C’était pire, peut-être. D’autant plus qu’il m’avait fait miroiter un déjeuner des plus importants, duquel je m’étais déjà vantée auprès de Finnbjörn, et tout ceci pour, en réalité, me pousser droit dans un tête-à-tête avec l’ancien Serpentard.

Alors que Luca s’empare de la bouteille de champagne, mes desseins pour la suite de la journée s’effacent, noyés par le liquide qui coule en pétillant dans ma flûte. Le visage de mon meilleur ami s’y perd lentement, tandis que la perspective d’un long déjeuner agrémenté d’alcool le supplante. Il n’y avait rien qui n’arrive à la cheville d’un moment passé avec Junior - même lorsque celui-ci était aussi catastrophique que notre escapade dans la bibliothèque - mais la vision de ce qui m’attendait aujourd’hui avec Luca était suffisamment alléchante pour que j’accepte de m’y perdre. Comme pour m’assurer que l’alcool ne me monterait pas trop vite à la tête, le serveur revient vers nous, les bras chargés des diverses entrées que nous avons commandées. Je commençais justement à avoir faim. Nous lui accordons à peine un regard tandis qu’il s’éloigne déjà, bien qu’il ait mis trop de temps à détailler chacune des assiettes à mon goût. Le début d’un coûteux rrrepas commenté-je en relevant un regard moqueur en direction de mon partenaire d’une journée. Nos couverts tintent joyeusement tandis que nous entamons le début d’un déjeuner aux frais de nos aînés. Étant donné qu’il va prrrobablement êtrrre aussi long que coûteux, de quoi sommes-nous censés parrrler à ton avis ? l’interrogé-je en souriant avec suffisance. Nous pouvions continuer ce petit jeu éternellement, cela ne me dérangeait pas, mais le repas n’en sera que meilleur accompagné de délicieuses conversations.
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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyMer 12 Fév - 10:20


“souffler l'idée du plein contrôle.”
Je suis presque déçu de ne pas la voir rougir comme autrefois. Ses joues étaient limite bien plus accordées aux couleurs de la gêne le soir de Noël made in Sorensen. Mais je savais qu’elle se défendrait et qu’elle répliquerait à l’encontre de ma tentative d’intimidation. Piquer l’égo est le meilleur moyen de mettre à terre ce genre de personnes, et ils le savent. C’est bien pour ça que c’est la première chose qu’ils attaquent chez n’importe qui d’autre. Je me satisfais alors de l’air légèrement contrarié qu’Erin tente de cacher derrière son verre de champagne. Déclarant que j’aurais bien trop peur qu’elle accepte, c’est bien l’égo qu’elle pique en retour, un égo qui se fiche totalement de savoir d’être à son goût ou pas. Une similitude que je n’ai pas avec ma famille, elle qui s’emmerde chaque jour à correspondre à l’image que le monde se fait d’eux et que personne n’a le droit de mépriser. Ils se sentent bien, meilleurs que tout le monde. Je ne suis pas de leur avis. Je n’ai pas la prétention de me sentir offensé par les remarques des autres. C’est l’avantage à se connaître par cœur, dans les meilleurs moments comme dans les pires. Personne ne peut vous blesser en vous révélant ce que vous savez déjà. Le mal est déjà là, et cette personne n’est pas même un messager ou un bourreau. C’est une sous-merde.

Comme je m’y attendais, elle balaie très rapidement le sujet de mon avenir. Parfait, c’est une chose qui me fera économiser de la salive. Après tout, une engueulade nous attend et mieux vaut se préparer à une forme olympique. Je note d’ailleurs chacun des signes d’offense que je peux bien lui faire. Je note tout ce qui pourrait me servir d’arme à la fin du repas. Peut-être n’aurons même pas besoin d’inventer quoique ce soit. Peut-être que nos simples êtres suffisent à ça. D’ailleurs, en ce qui me concerne, contrairement à elle, je ne m’intéresse absolument pas à son avenir. Certes, j’aurais peut-être tout intérêt de connaître les plans Sorensen lorsque ceux-là veulent bien s’ouvrir à nous, mais j’ai une telle envie folle de m’en foutre, que je compte bien camper sur ce principe. Savoir qu’elle compte travailler au ministère, ou avec eux, me suffit amplement. Le reste n’est qu’accessoire. Si son but ultime n’est pas d’éradiquer la race moldue bien évidemment. Il ne m’étonnerait d’ailleurs pas qu’elle ouvre un parti racial. En attendant, force est de constater que nos aïeux n’ont pas mentis, et la mine boudeuse d’Erin s’en veut de s’être fait si facilement prendre dans leurs filets. C’est agaçant, c’est vrai, mais notre vengeance sera merveilleuse. C’est ce que je répète d’ailleurs pour la énième fois, preuve que ça m’enchante plus que n’importe quoi en ce lieu. L’heure est donc à la rentabilisation de cette douce traitrise.

Nous resservir une coupe alors que le serveur se ramène avec bien plus qu’un foie gras et quelques toasts. La moitié des plats que nous avons commandé s’étale peu à peu sur la table. L’homme baratine des mots que je n’entends même pas, quelques instants durant lesquels personne d’autre au monde n’existe excepté mon grand-père et cette rancune qui grandit au fond de moi. Le serveur repart et nous prenons à pleines mains nos couverts pour se servir de chacune des saveurs de choix. Un véritable buffet de luxe qui me met l’eau à la bouche. Puis vient la question fatidique. De quoi sommes-nous sensé parler ? Je n’y avais pas pensé avant qu’elle n’en fasse la remarque. Comme on remarque un bouton au milieu de la tronche de quelqu'un après qu'il en ai fait la réflexion. Aucun blanc ne s’était installé entre nous depuis le départ. Tout venait naturellement, tout était spontané. Sa remarque débile, quant à elle, risque de foutre un blanc. Quelle amatrice. On pourrait autant papoter que ne rien se dire, je m’en ficherais comme de la dernière pluie. Très peu bavard, je ne sais même pas si je vais pouvoir accompagner la langue fourchue de la demoiselle pendant tout le repas. Alors un peu saoulé à l’idée de ne pas avoir la moindre idée justement, je rétorque avec un sarcasme presque désagréable. « Des prénoms de nos futurs enfants peut-être ? » Je me moque de tout et de tout le monde. Je me moque de ce rencard et des idées de nos aïeux. Mais je ne veux pas rester sur cette note négative. Le dîner ne fait que commencer et il serait plus que bienvenue de garder la convive à l’aise. Je force alors un sourire pour lui montrer que je plaisante, même si franchement, je n’ai pas trop envie de plaisanter. D’humeur trop vorace, taquine et mesquine, l’heure n’est pas à raconter des blagues et exercer son one man show. « Plus sérieusement Erin, de quoi trouverais-tu intéressant de discuter ? Tu dois sûrement te rappeler que je ne suis pas le plus grand des bavards. Alors si tu veux te lancer dans un monologue éloquent, ne te prives pas. » Dis-je avant de porter un toast de foie gras à mes lèvres. « En fait, on est même pas obligé de se parler. On peut rendre ce lèche botte de serveur complètement fou, attribuer une vie au reste des clients rien qu'à leur faciès. A moins que tu ne trouves de quoi piquer mon intérêt, tout autre chose me va. » Lui porter un dernier regard aux sourcils haussés avant de porter mon attention sur l'assiette. Luca Pumpkin, la compagnie du siècle. Loin d'être désagréable cependant, je propose malgré tout des idées qui sauraient peut-être la ravir. A vrai dire, il m'étonnerait qu'elle veuille parler de la pluie et du beau temps avec moi. Car c'est là bien tout ce qu'on pourrait aborder. Je me fiche de connaître ses notes à l'école, et elle se fiche sûrement de savoir quelle boissons nous vendons le plus aux trois balais. Le seul sujet qui nous fascine est celui de notre famille. Je me trompe ? Poser le couvert, reprendre mon verre de champagne à la main alors que je lui jette une esquisse sincère. Avoues Erin, toi et moi on sait très bien qu'on ne tiendra pas la conversation sur tout un repas.


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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyDim 16 Fév - 23:13

souffler l'idée du plein contrôle
luca & erin


Le champagne coule dans nos coupes et les bulles explosent à la surface comme autant de minutes qui se perdent ici, dans ce restaurant, au lieu d’être employées ailleurs, à autre chose. Je balaye rapidement tout ce qui concerne ce béguin passé que j’avais un jour éprouvé pour ses airs ténébreux : il n’en reste rien depuis bien longtemps et ses taquineries habituelles sur le sujet n’ont pour seule source que de lointaines émotions enfantines. Evidemment, je m’en amuserais à sa place également. Mais la moquerie est plus savoureuse quand elle ne me prend pas pour cible. Et lui, il écarte rapidement toute considération pour son avenir. Ce qui m’avait échappé enfant me saute maintenant aux yeux : les hommes à l’aura mystérieuse sont taciturnes et secrets en ce qui concerne tout ce qu’ils n’ont pas envie de dévoiler. Je trouve les cachotteries d’un ennui mortel, quand elles ne viennent pas tout simplement nourrir le feu de mon impatience. Notre incompatibilité ne pourrait se dessiner plus clairement qu’actuellement. Comment nos aïeux ne peuvent-ils pas la distinguer ? Grand-Père ne me connaît donc pas assez pour savoir que mon impétuosité ne peut souffrir l’agaçant hermétisme de Luca Pumpkin ? Il ne s’agit même pas d’une profondeur que je pourrais avoir envie de pénétrer, car je suis convaincue qu’il n’y a pas grand chose derrière ces traits pointus et froids. Luca veut faire croire qu’il cache un monde entier derrière ses prunelles glacées ; je ne vois qu’une coquille creuse. Et son propre aïeul ne connaît-il pas suffisamment son petit-fils pour se douter que son caractère ne pourrait souffrir mon avidité ? Je suis bien trop entière pour trouver le charme passé de cette impassibilité à toute épreuve. La vie est une chaleur diffuse qui me plaît plus encore quand elle brûle ; cette banquise qui me fait face en est l’opposé. Je fuis la mort et son ennui depuis toujours, aussi m’interrogé-je : ne voyais-je pas tout ça plus jeune ?

La magie première de ce tête-à-tête détourné de son but originel menace de s’évanouir. L’apparition du serveur retarde peut-être un peu sa fin, mais n’empêchera pas cela d’arriver, c’est un fait. Les plats se déposent les uns après les autres sur notre table recouverte d’une nappe blanche, et les descriptions qui les accompagnent sont pleines d’une fatuité désolante. L’appétit aiguisé par les odeurs qui viennent chatouiller ma faim, je me sers un morceau de fois gras avant de relever, d’un ton moqueur, le début de ce repas qui s’annonce coûteux. Je n’ai aucune intention de gâcher une après-midi entière pour un repas sans intérêt. Envoyer un message clair et chiffré à Grand-Père vaut le coup, évidemment, mais je recherche un peu plus que cela. Sa réponse alourdie par une grossière désobligeance vient figer mon regard et flétrir mon sourire qui se satisfaisait jusque là de notre petit jeu. L’amusement n’est plus, et avec un soupir je retourne à mon assiette et avale une nouvelle bouchée. Au moins la nourriture est-elle bonne. Sa voix se fait de nouveau entendre, venant effleurer une attention déjà distraite. Je constate ce sourire qui me paraît faux, même si c’est peut-être tout mon intérêt qui n’est plus que fausseté. De quoi trouverais-je intéressant de discuter ? De tellement de choses. De l’implication des Pumpkin dans cette lutte pour notre dignité ; de la présence de cette demi-soeur sortie de le la lie ; de tant de choses. Mon instinct me souffle qu’il ne s’agit pas là de sujets qu’il aimerait aborder, oh ça non. Raison de plus pour le faire. Ma serviette vient essuyer doucement mes lèvres carmins qui s’étirent dans un sourire sans joie. Je vais peut-être précipiter ce repas vers sa fin mais je n’ai aucune envie de sauver quoique ce soit. Junior est le seul dont je n’ai jamais envie de me séparer, quand bien même nos disputes incessants se mêlent à nos joies les plus complices. À l’image de notre sortie à la bibliothèque : malgré la catastrophe, je ne voulais pas voir le point final se dessiner. Ici, rien de tout cela. Tout l’enchantement premier s’est évaporé, soufflé comme une faible flamme par le vent de son ton désagréable. Comment l’oublier rétorqué-je, un sarcasme cuisant alourdissant mes mots. Trrrès peu pourrr moi, les monologues sont d’un ennui. Garrrde donc le silence, Luca, je ne voudrrrais pas te mettrrre mal à l’aise. Mon ton moqueur tinte aussi clairement que nos couverts dans nos assiettes.

Ce déjeuner perd lentement toute sa saveur. Repartie aussi vite qu’elle est arrivée, la joie sauvage que je décelais dans ce tête-à-tête n’a simplement pas été assez chaude pour faire fondre la glace paralysante qui émane de ce corps qui me fait face. Si nos futurrrs enfants devaient êtrrre nommés, ils s’appellerrraient sans aucun doute Désespoirrr et Désolation conclus-je dans un soupir sarcastique, reprenant finalement son interrogation première. À l’image de ce repas, somme toute, et de tout ce que pourrait créer l’union de nos deux caractères.
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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyVen 21 Fév - 11:52


“souffler l'idée du plein contrôle.”
Changer une ambiance aussi rapidement et stagner dessus de manière si radicale, c’est un talent rare. Si une troisième personne nous accompagnait à table ce midi, il aurait certainement les poils hérissés sous la complexité de nos ébats. C’est gênant, certes, mais c’est surtout malsain. Cette facilité que j’ai à tuer un engouement. Cette facilité que j’ai à me montrer froid alors qu’Erin s’entête à dégager une chaleur bien vivante. C’était bien partie pourtant. Mais mes sourires ne durent jamais bien longtemps. Le vide que j’ai en moi bouffe très rapidement la moindre émotion ou la moindre envie partielle. Erin est mon passé, et mon présent. Elle ne sera pas mon avenir, aussi fort puissent nos aïeux se battre pour ça. Je dégage plus de froideur qu’elle n’en dégagera jamais. Notre différence créée un faussé brutale entre nous. La moindre de ses paroles peut me faire refroidir la conversation en un seul souffle. Il aura suffit qu’elle pose une banale question pour que je me braque. L’idée de venger notre rendez-vous indésiré me possède toujours, bien entendu. Mais la fierté et les caractères merdiques qui nous occupent prennent aussi beaucoup de place. De quoi sommes nous supposés parler ? Cette question me donne envie de tout faire, sauf de parler. Pardonnes mon ton soudainement coupant, Sorensen, mais le délire, tu venais tout juste de le trancher toi aussi. Alors mon ton soudainement désagréable annonce le sarcasme et la moquerie d’Erin. Ce ton, elle l'a notifié, et elle le méprise. La lueur qui brillait dans nos yeux commence à s’éteindre. C’est terrifiant. C’est terrifiant à quelle rapidité les ténèbres sont capables d’envahir de si petites perles. Elle est folle cette faculté que j’ai à ne pas vouloir changer. Erin peut alors constater que je ne suis pas devenu plus bavard avec le temps. Toujours caché derrière un mystère presque vide. J’ai conscience de ça, et j’en joue. J’en joue fortement.

Hausser un sourcil lorsqu’elle rétorque alors ne pas vouloir me mettre mal à l’aise. Et si c’était déjà fait ? Non, cette chose là arrive rarement. En général, c’est moi qui mets les gens mal à l’aise. Je ne peux alors empêcher un rire nasal de s’échapper, une esquisse en coin accueillant par la suite une autre bouchée de mon délicieux foie gras. « C’est vrai qu’un long silence gênant c’est la totale éclate. » Dis-je légèrement ironique après avoir terminé ma bouche. Puis ma compagne du jour revient sur la plaisanterie sarcastique que je faisais plus tôt. Le prénom de nos enfants. Elle les nomme. Deux mots que je connais bien et qui reflètent autant l’atmosphère soudainement macabre de ce repas, que celui de notre destin à deux. C’est ce que j’aurais envie de rétorquer, sûrement qu’elle le pense également. Mais nous ne sommes qu’à l’entrée et le repas a déjà perdu de son éclat, alors j’imagine qu’il serait bienvenu de s’y prendre autrement. Se forcer à desserrer les traits de mon visage, se forcer à prendre un ton moins monotone. « Et à chacun de leurs anniversaires, ils se verrait offrir des fioles de poison de la part de leurs grands-pères pour éliminer la concurrence dès la première section de maternelle. Ses gosses provoqueraient sûrement l'apocalypse. » Ce n'est pas vraiment de l'humour. Enfin si, un peu. Mais c'est surtout ce que j'attends du ridicule de ma famille et de deux enfants avec des noms aussi destructeurs. Esquisse mesquine, je rapporte le champagne à mes lèvres, finalement décidé à me faire plaisir. Peut-être ai-je vraiment l'alcool mauvais ? En tout cas, je n'ai pas souvenir de me transformer en larve affective. Pour l'instant, j'essaie de ne pas butter l’ambiance une seconde fois. Même si au fond, je m'en tape complet. La seule chose qui importe, c'est la note.


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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyLun 24 Fév - 21:55

souffler l'idée du plein contrôle
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Ma serviette tachée du carmin de mes lèvres rejoint la nappe blanche dans un froissement qui s’avère alors être l’unique bruit de notre tablée. Mouchée par la froideur polaire de mon vis-à-vis, la conversation semble ensevelie sous bien plus fort qu’elle et peiner à redémarrer. Mon sourire est faux, la nourriture bien que bonne me semble fade et les bruits autour de nous me paraissent bien assourdissant. Toute la magie de ce tête-à-tête forcé par les mains du destin parental s’est envolée et je n’ai envie de rien d’autre que de la regarder disparaître par-delà le lustre en cristal, d’un regard désintéressé. Piquée par le ton incisif de Luca, il n’en fallait pas plus pour me murer derrière un air orgueilleux. Je ne suis plus l’enfant qui lui trouvait un charme ténébreux et mystérieux, qui rêvait de pouvoir échanger avec lui et qui aurait donné beaucoup pour une marque d’attention de sa part. Cette époque révolue était bien lointaine, et j’étais aujourd’hui au moins aussi dure et résolue qu’il ne l’était. Alors s’il pensait pouvoir s’adresser à moi de cette manière et que je continue de batifoler sur un ton aussi jovial que jusqu’alors, c’était mal me connaître. Je lui refuse un monologue de ma part : s’il ne veut pas faire la conversation, qu’il accepte le silence comme troisième compagnon, car je me passerais totalement du ton de sa voix s’il le fallait. Quoiqu’il en soit, il était hors de question que je me mette à déblatérer, seule face à ce mur de glace. Je décline donc et revient à mon assiette, qui a le mérite d’être délicieuse et bien plus relevée que cette fade compagnie. Bien que ce parfum qui subsiste entre nous n’ait justement rien à voir avec l’insipidité mais plutôt avec son contraire. Deux caractères bien trop rehaussé, ne se satisfaisant de rien ni de personne, prêt à prendre le large à la moindre contrariété. Somme toute, il était étonnant que nous soyons encore là, assis l’un face à l’autre. Le désir de vengeance devait être plus important que nos velléités personnelles.

Une autre bouchée tandis que Pumpkin pointe du doigt que le mettre mal à l’aise serait plus évident via mon mutisme que via un long monologue. Mon sourire, cruel, revient étirer mes lèvres entre lesquelles viennent de disparaître les dents de ma fourchette. Alorrrs il ne tient qu’à toi de le rrromprrre. Je ne compte pas lui faciliter la tâche, ma fierté entrée en jeu me l’interdit formellement. Je n’allais pas m’abaisser à entretenir, seule, une discussion dont l’autre ne voulait pas. Il ne manquerait plus que cela. Reposant mes couverts, je me saisis de ma coupe et apprécie, le temps d’une gorgée, les bulles qui explosent sous mon palais. Je n’étais pas convaincue que Grand-Mère serait ravie de me voir boire de l’alcool au déjeuner. Raison de plus pour vider ce verre. Finalement, je reviens sur sa phrase concernant les prénoms de nos futurs enfants et lui cède une saillie des plus sarcastiques. Désespoir et Désolation ne seraient pas que les noms de ces bambins indésirables mais également les deux adjectifs décrivant le mieux toute relation qui pourrait subsister entre Pumpkin et moi. Cela ne me parrraît pas êtrrre un destin si drrramatique répliqué-je négligemment. Après tout, pourquoi pas ? Une apocalypse visant l’extinction des moldus ne serait que bénéfique.

Trève de plaisanteries, nous avions une addition à saler, et des plats à déguster. L’entrée envolée sous l’assaut de nos couverts, le serveur réapparaît bien vite pour nous ôter nos assiettes vides. Les entrées délicieuses mais je me contente d’un sourire muet alors qu’il nous interroge sur la qualité des plats et sur notre satisfaction. Qu’il reparte au plus vite, sa tête m’en devient chaque seconde plus insupportable que la précédente. Les cartes rapportées, il nous faut étudier la suite de notre déjeuner. Je n’ai plus guère d’amusement dans tout cela et n’ouvre pas même le menu. Je me contenterrrais de ce qu’il y a de plus cherrr fais-je en posant mes mains sur la carte noire ouvragée d’or, mes yeux pétillant d’impatience. Et pourrr toi ? lui demandé-je tout de même, l'observant étudier les lettres manuscrites détaillant les plats pompeux que nous pouvions demander à goûter.
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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyMer 26 Fév - 13:34


“souffler l'idée du plein contrôle.”
Plus de retour en arrière possible, les paillettes dans les yeux sont au point mort. Une chance que notre volonté de vengeance surpasse tous les autres sentiments, même ceux qui se rapprochent d’une haine trop évidente. Haine peut-être pas, mais un mépris, c’est certain. Sarcasme ambulant, manque de volonté à tenir une conversation simple, il est bienvenu de puiser sa motivation dans autre chose. La rancœur est parfaite. Elle est téméraire. Tout comme la volonté d’Erin à me faire parler, briser un silence que je requiers avant de le trouver totalement gênant. C’est cette pensée ridiculement paradoxale qui me fait forcer un sourire lorsque j’évoque nos futurs enfants qui n’existeront jamais comme les fruits de l’apocalypse. Forcer une entente à la fois concentré sur mon entrée et un verre qui se joue d’allers et retours entre la table et mes lèvres. Constater alors qu’une apocalypse ne serait pas si dramatique à ses yeux rend soudainement quelque peu amer le foie gras qui glisse dans ma gorge. Est-elle seulement sérieuse ? Je crois que oui. C’est à peine si elle daigne ciller. Sûrement que la mort de milliards de moldus lui serait plus que satisfaisant. Mais en oublierait-elle sa propre vie en plus de celles de ses frères ? J’en doute. Qu’importe, je me contente de larguer un sourire railleur à sa réponse idiote.

Quand enfin je parviens à avaler le morceau de foie gras qui me collait au palet, usant de la soupe pour m’y aider, le serveur se ramène pour défaire la table de nos vaisselles sales. Réactif le mec. Sa tronche de gobelin commence à me sortir par tous les trous. L’entendre s’interroger sur le niveau de satisfaction de notre dégustation me donne envie de coller ma paume de main contre son visage et de pousser jusqu’à ce que son nez s’enfonce au plus profond de sa peau pâlit par l’hiver. Erin reste muette, moi, j’ai sacrément envie de l’emmerder. « Vous pouvez changer mon verre ? J’ai bu dedans. » Dis-je en lui tendant mon verre de champagne fraîchement vidé, en échange de la carte des menus qu’il me tend. Si déjà son sourire idiot doit paraître sur son visage, autant que ce soit pour une bonne raison. Répondre à des caprices surjoués qu’il ne pourra pas refuser. Il s’exécute sur l’instant, ne pouvant contredire mon ton glacial un brin trop sérieux. Je me fous de sa gueule, clairement. Aussitôt reparti, j’oublie déjà ce que je viens de faire et porte mes yeux à la lecture des prix. Je ne regarde même pas à quel plat correspondent les prix. Tout comme Erin, je vise le plus cher. « Les pièces de poisson sont hors de prix. Ils se font pas chier visiblement. Et nous non plus. » Sourire mesquin sur la fin, je ferme subitement la carte, parfaitement décidé sur mes choix de déjeuner. Une chance pour nos aïeux, j’ai encore très faim. En attendant que l’indésiré revienne, je me permets de fixer le visage d’Erin, moins froid que précédemment, plus taquin que je ne devrais l'être. « J’avais demandé une bouteille de vin, reste à voir s’il s’en souvient. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, es-tu autorisée à boire de l’alcool à l’heure du déjeuner Sorensen ? » Je m'en tape, c'est pour l'emmerder. Au moins je la fais, la conversation.


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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyJeu 5 Mar - 22:22

souffler l'idée du plein contrôle
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Un sourire lourd d’ironie pour seule réponse et de nouveau le silence seulement troublé par le bruit de nos couverts. Je ne serais même pas étonnée qu’il ne partage pas notre vision d’un monde dénué d’impurs. Il est de notoriété publique que son père a reconnu et accueilli sous son toit la fille qu’il a eue avec une moldue. De là à franchir le pas d’une abjecte tolérance pour des êtres écoeurants qui n’ont pas hésité à persécuter la communauté sorcière, et qui n’hésiteraient pas à le refaire de nouveau, il n’y avait qu’un pas. Luca Pumpkin avait le sang pur mais son nom était désormais entaché de cette Casey que leur géniteur n’hésitait pas à trimballer pourtant. Si Grand-Père fréquentait encore son égal pumpkinien, c’était probablement que ce dernier ne partageait pas l’indulgence de son enfant. Je l’espérais en silence. Que l’on cherche à me marier avec quelqu’un à travers des stratagèmes si peu subtils qu’ils auraient pu être les miens, passe encore. Que Grand-Père n’ait pas suffisamment d’estime pour vouloir me lier à jamais avec un traître à son sang, ça non. Et dire que j’ai un jour eu le béguin pour son ténébreux caractère. J’en avais des frissons de dégoût. Je pouvais le côtoyer sans risquer le moindre mal, mais tout le reste nécessitait un esprit bien plus élevé que celui des trop permissifs sorciers.

Nos entrées avalées, le serveur revient rapidement nous débarrasser. Toujours aussi pompeux, toujours aussi agaçant. Je conserve un silence hautain face à sa question à laquelle je ne souhaite pas apporter de réponse. J’étais irritée par la tournure que prenait ce repas et il commençait à user les limites de ma patience avec ses airs obséquieux. Non pas que nous ne méritions pas le respect dû à notre rang, mais cet homme risquait de glisser sur sa propre salive à force de nous lécher les pieds. Luca n’a pas ce dédain, du moins l’exprime-t-il différemment. Je ne cherche pas à retenir le sourire féroce qui étire de nouveau mes lèvres. Cela faisait bien trop longtemps qu’il en était parti. Je profite du laps de temps où il s’éclipse afin de changer la coupe de Luca pour vider la mienne. Aussitôt qu’il réapparaît, je la lui tends, un sourire carnassier jouant des traits de mon visage, le ton hautain. La mienne également. Le plaisir de le voir faire un nouvel aller retour inutile est des plus satisfaisant. Cependant, je ne prends pas la peine de le suivre de mes prunelles cristallines et je l’ignore royalement tandis qu’il revient poser sur notre table une nouvelle flûte immaculée.

Nous nous intéressons désormais à la carte des plats chauds et plus précisément à leur prix. Je hoche la tête à la remarque de Luca et ne prend pas la peine d’étudier plus que ça les propositions du restaurant. Les entrées s’étaient avérées délicieuses et m’avaient ouvert un appétit qui ne demandait qu’à être comblé de plats gourmands et de prix exorbitants. Je croise le regard de Luca qui se pose sur mon visage et le soutiens sans ciller. Tu te ferrras un plaisirrr de lui rrrappeler son oubli, je n’en doute pas. Sa question m’arrache un rire dénué de toute joie. De quelle autorisation ai-je besoin pour faire ce que j’entends ? Je m’en passe répliqué-je du tac au tac, interpellant un serveur au hasard d’un geste de la main péremptoire. Nous avions demandé votrrre meilleurrre bouteille de Charrrdonnay. Il se confond en excuses et s’éloigne entre deux courbettes. Ce défi lancé a trouvé preneur : un droit ? Grand-Mère ne serait pas ravie de savoir que j’avais bu à un déjeuner mais savait-elle seulement que j’étais ici ce midi ? Et puis dans le pire des cas, je pourrais rejeter la faute sur Luca, je ne comptais pas me marier avec lui après tout.
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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyJeu 12 Mar - 13:50


“souffler l'idée du plein contrôle.”
C’était amusant, au début. Quel talent le ciel nous a-t’il donné pour rendre un moment fun aussi barbant en quelques secondes ? Je me retrouve obligé de faire passer le temps autrement. Obligé de jouer les petits princes que j’ai cessé d’être il y a bien longtemps. Tendre ce verre au serveur comme je l’ai fais, avec autant de jeu et de mépris, ce n’est pas mon genre. Quand bien je ne respecte pas beaucoup les gens, je me contente généralement des les ignorer. C’est pour dire à quel point la compagnie d’Erin ne saurait être celle de toute une vie. Mariés ? Et puis quoi encore. De toute façon, je dois sûrement être défait de toute pureté à l’heure qu’il est. Depuis que Casey a intégrée ma famille, les familles de sangs purs se révoltent en secret. Leur sang se révolte et bouillit derrière des visages ternes et inexpressifs. Pas besoin de rentrer dans leurs têtes pour savoir qu’ils ont un sacré balai dans le cul.

Objectif accomplit, le serveur revient avec mon verre, propre comme sou neuf. Est-il idiot ou se refuse-t-il toute chance de se faire virer pour avoir claqué un client trop exigeant ? Je ne lui en voudrais même pas, car nous aurions réussi à le pousser à bout. C’est lorsqu’il revient qu’Erin se hâte à la même demande. Il peut juste repartir en laver un autre. Sans le moindre sourire, seul mon regard fixé sur Erin exprime le peu d’amusement qui m’anime en ce moment. Regard très vite ramené sur une carte déjà fermée, je ne manque pas de remarquer que la bouteille que j’avais commandé n’est toujours pas sur la table. Il pensait qu’on voulait attendre le repas, ou qu’on attendrait de finir le Champagne ? Bah nan, loupé. Le but n’étant pas de tout boire, mais simplement de tout payer. Alors effectivement, je ne manquerais pas de lui rappeler son oubli. Effort que je n’aurais finalement pas à faire. La confronter à un droit la révolte dans la seconde. Ce que ses gens sont prévisibles ! Du tac au tac, elle interpelle un serveur de passage pour lui rappeler son devoir. Elle rappel le devoir des uns pour s’éloigner de ses droits à elle. Elle veut cette bouteille, et elle veut boire. Là c’est trop beau. Je sourie à pleine dent d’un sourire rare et satisfait. « Tu sais, c’est pas la peine de dépasser ta dose annuelle accordée en un seul jour juste pour me prouver que tu ne réponds qu’à toi-même. » Soudain le retour de la grande gueule, toujours plus ouverte lorsqu’il s’agit de blesser ou de taquiner. A ses paroles, le serveur revient avec le verre propre d’Erin et le besoin de prendre nos nouvelles commandes. Ça tombe bien, je pourrais me concentrer sur autre chose que sur le regard noir d'Erin que je devine, vu ma réflexion précédente. « La pièce de Saint-Pierre et sa sauce raffinée, un truc du genre. » Je m'en fiche tellement, j'ai juste vu le prix. J’ai pas spécialement envie de faire d’effort. Je me tâte à prendre une bonne pièce de viande rouge à côté, mais je sais d’avance que je ne la finirais pas. J’ai beau nourrir un corps d’1 mètre 97, je fais pas encore le poids d’un éléphant. Poser les yeux sur la petite goutte de sueur qui tient au bord du front de notre serveur fétiche, sentir tout le stress qu’on lui procure alors que je laisse à l’Erin l’honneur de commander à son tour. Dès lors qu’il repart, l’autre serveur victimisé par la précieuse Erin ramène la bouteille de Chardonnay tant convoité. Il nous sert deux verres à vin d’une robe plus que savoureuse. Je laisse totalement de côté les verres propres qu'on nous a ramenés, de même pour le fond de la bouteille de Champagne. Porter le verre par la queue du bout de mes doigts, une image qui ne me va pas. « Qu’est ce qu’on disait déjà ? Ah oui ! Que notre mariage serait un massacre. Qui tuerait l’autre en premier tu penses ? Toi, ou moi ? » Là n’était pas du tout le sujet avant qu’on ne vienne prendre nos commandes. Mais je suis au moins débarrassé du sujet précédent. Il n'est pas encore l'heure de se battre. Attendons le dessert.


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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyJeu 19 Mar - 22:18

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Luca ne souriait jamais autant que lorsqu’il s’agissait de remuer sa langue fourchue et de répandre son venin. Cependant, quitte à devoir terminer ce repas en sa compagnie, je préférais le voir sourire même si c’était lourd d’ironie et de sarcasme plutôt que d’avoir l’impression de déjeuner avec le cimetière d’à côté. Enfin, ce serait le cas jusqu’à ce que ma patience s’effrite et que ses remarques ne m’agacent de nouveau. Ne ne cherrrche rrrien à prrrouver, seulement à rrrendrrre tout ceci plus agrréable et à avoirrr l’imprrression que ça passe plus vite répliqué-je avec le même sourire dénué de joie. Le serveur obséquieux revient à ce moment précis avec mon verre propre et s’attarde pour repartir avec les commandes de nos plats. Votrrre bavette de drrragon et son accompagnement horrrs de prrrix commandé-je à la suite de l’ancien Serpentard, repoussant la carte d’un geste suffisant.

Ce serveur ne faisait que des apparitions rapides et pourtant sa présence m’était insupportable. Avec un petit reniflement de mépris, je le suis des yeux quelques secondes tandis qu’il s’éloigne apporter notre choix à son chef cuisinier, puis je les repose sur Luca. Mais déjà un second serveur revenait, dans un ballet incessant de visages agaçants et serviles. La bouteille de Chardonnay vint se poser à côté de celle de Champagne, que nous avions à peine entamée il fallait le souligner. Nos verres nouvellements remplis rejoignent rapidement nos mains et déjà nos prunelles se cherchent. Qu’allait donner la suite de ce repas ? Allait-il seulement jamais prendre fin ? Je fais danser le vin à la robe lumineuse au fond du mien, l’air de rien, jusqu’à ce qu’un sourire mesquin vienne étirer mes lèvres. Et encorrre, le mot est faible. Quelle idée avait eu nos aïeux d’imaginer pouvoir nous lier ? Oh, c’est que les deux vieux compères qu’ils étaient trouvaient sûrement un millier d’avantages à voir ainsi deux noms prestigieux s’unir. Mais tout de même, quand on connaissait nos caractères respectifs, cela relevait du suicide social. J’imagine que ce serrrait moi. J’ai moins de patience, n’est-ce pas ? Ce n’était guère plus qu’une question rhétorique : Erin Sørensen n’avait pas un gramme de patience, ou, plutôt, les quelques grammes à ma disposition s’évanouissaient très vite face à la moindre contrariété. Quelques exceptions à cette règle, mais elles étaient rares. La question est de savoirrr comment. Qu’est-ce qui te fais le plus peurrr ? Poison, sorrrtilège, accident ? énuméré-je, l’air de rien, mon vin dansant toujours dans ce verre que je porte à mes lèvres.

J’aperçois au loin notre serveur, le poignet caché par une serviette blanche immaculée, portant deux plats fumants et se dirigeant tout droit vers notre table. J’avale une gorgée, lève les yeux en l’air exagérément, et manque de rater ce qui restera probablement la scène la plus drôle de ce déjeuner. Un enfant, ou bien un rat, ou bien que sais-je, fila entre les jambes de l’homme qui trébucha et renversa les plats… sur Luca. Je manquai d’avaler de travers le vin liquoreux que l’on nous avait servi et gardai à grand peine une contenance royale. Du moins, quelques secondes, le temps que mes lèvres s’étirent irrésistiblement en un sourire d’une moquerie foudroyante. Et bien mon cherrr, on avait faim à ce point ? Ma pique se perd dans les excuses pitoyables du serveur qui ne nous avait pas encore montré toute l’étendue de ses capacités à se courber devant nous. Les cheveux suintants de sauce de l’ancien Serpentard valent bien que je reprenne une gorgée de mon verre. Je me délectais de cet instant. Du moins, jusqu’à ce que j’entend l’autre imbécile s’excuse platement, une nouvelle fois, et assurer que nous n’aurions rien à payer en dédommagement. Aussitôt je me redressai et dardai sur lui deux pupilles sombres. Non ! Non, répété-je, coulant un regard cristallin en direction de Luca. J’ai bien vu qu’on vous avait courrru dans les jambes. Un petit Tergeo et mon… fiancé serrra comme neuf. Je hausse un sourcil en l’enjoignant du regard à ne pas laisser filer notre addition salée entre les doigts maladroits de cet incapable. Devoir se montre aimable avec ce serveur de second zone me rendait malade, mais la fin en justifiait les moyens. N’est-ce pas, chérrri ? appuyé-je, autant pour me moquer de Luca que pour persuader le serveur que le gentil couple que nous formions n’avait pas vu son dîner galant de gâché. Dans ma voix, étranglé, se situait le début d’un fou rire.
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Message(#) Sujet: Re: Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] Souffler l'idée du plein contrôle. [feat. erin] EmptyJeu 25 Juin - 12:07


“souffler l'idée du plein contrôle.”
Rendre les choses agréables, comme elle le dit si bien, c’est nier l’évidence. Rien de tout ça n’est agréable. Bien que le début du repas sût offrir une lueur de merveille derrière nos sourires sadiques et vengeurs, la réalité nous a bien vite rattrapée. Aucun de nous ne veut être là. A part profiter du plaisir d’une dégustation rare, le temps ici se fait long et ennuyeux. Pourtant Erin n’est pas une femme ennuyeuse, au contraire. Elle est piquante et partage ses plus profondes pensés avec conviction. Mais je ne mange pas de son pain, c’est comme ça. Voyons le côté positif : en plus de profiter d’un repas tout frais payé par le service vieilleries, j’ai échappé à un face à face cuisant avec pépé. Alors on commande à la volée, des choses que nous ne sommes même pas sûrs de terminer. Non, en fait, c’est certain.

Dans notre relation fictive massacrante, qui tuerait l’autre en premier ? Erin me tuerait en première, elle le rétorque, et je le pense aussi. La question qui préoccupe alors et attise vraiment la curiosité, c’est la manière. Comment s’y prendrait-elle pour témoigner de mon dernier souffle, ce qui -notons le bien-, reste dans l’ordre de l’imaginaire. Je ne serais jamais marié à Erin, et si quelqu’un me tue un jour, ce sera sûrement ma soeur, et par accident. En vérité, la question n’est finalement pas de savoir comment, mais de connaître la mort qui m’effraie le plus. Vraiment ? Elle est tordue à ce point ? Cela dit, je respecte sa vision des choses. Si déjà on termine les jours de quelqu’un, autant que ce soit fait en beauté et avec l’âme d’un artiste. Mais en ce qui me concerne, à ce niveau là, je préfère le vite fait bien fait, on réfléchit pas. « Mouais, c’est poétique, sûrement jubilant pour les plus grands sociopathes, mais je m'en fiche, peu importe. Je ne serais de toute façon plus là après pour partager mon trauma. » Nonchalant, un haussement d’épaule, et je tape dans ce nouveau verre de vin fraîchement servi. Si elle pense apprendre mes peurs aujourd’hui, elle se trompe. De toute façon, la question n'aura pas le temps de se poser à nouveau.

Nos plats fumants arrivent, mais ce n’est pas sur la table qu’ils se déposent. Je les vois voler dans ma direction. L’empoté de service, incapable d’enchaîner deux pas, me renverse dessus un poisson qui coûte une fortune. C’est chaud, à présent fumant sur mon corps, je reste figé alors qu’Erin se ravit du spectacle, moqueuse. Je ne sais pas lequel des deux j’ai envie d’emplâtrer le plus. Erin, ou le serveur ? A qui est-ce que je coupe la langue pour taire moqueries ou excuses débiles ? Regard plus noir qu’à l’accoutumé, le serveur se met à éponger sa foutue serviette sur moi. Ne peut-il pas utiliser la magie comme tout le monde ? D’un geste qui n’en peut plus, je repousse le pauvre d’avantage perturbé par la voix et l’accent d’Erin. J’empoigne ma baguette pour lancer un sort des plus simples et récurer toute cette bouffe chaude qui me colle aux cheveux. L’autre bouffon déclare que nous n’aurons rien à payer en dédommagement, et bien sûr, Erin écarte les jambes et me demande mon avis. Enfin, elle demande l’avis de son "chéri", mot cuisant qui me fait grincer des dents. « Je vous autorise à les facturer même deux fois, ça payera votre stupidité. » Fin propre, je me lève finalement de ma chaise, repus de suffisamment de honte pour aujourd’hui. Retroussant les manches de mon pull, j’aborde un regard sévère, sans aucune autre expression apparente. Fermé comme une huitre, incernable, indomptable. « Comme j’ai tout bouffé dans la tronche, j’ai plus faim. J’me tire. Vous enverrez la note à mon vieux. » Bonnes manières soudainement dégradées vers le manque de politesse, je ne salue pas le serveur, ni même Erin, et je file vers la sortie, une main dans la poche, paré à dégainer mon paquet de cigarette. Enfin éloigné d'un repas aussi interminable pourtant déjà oublié, j'apporte la barre de nicotine à mes lèvres après une grande inspiration. L'air frais de cette ruelle mal famée me ramène à une liberté passagère. Car Sorensen me rejoint à l'extérieur. Je lui manquais déjà, ou elle avait peur de se faire renverser le second service dessus ? Lâchant des fumés de cigarette dans sa direction, je déclare le début de la fin. « On aura même pas eu besoin d'orchestrer quoique ce soit pour gâcher ce repas, les cons se rendent cons tous seuls. » Puis, tirant ma dernière latte, écrasant ma cigarette sur le sol, j'avance de dernières paroles qui portent une conclusion simple et radicale à ce repas. « Bon. Je t'embrasse pas hein, j'ai assez la gerbe comme ça. Ciao. » Esquissant un sourire amusé et mauvais, je m'en vais, sans me retourner. A Noël prochain, vermine. Quoique, j'espère pas.


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