Wes Ҩ Jane

« I was hoping you would be here. »

C’était une drôle de journée. La jeune blonde n’aurait su expliquer pourquoi, mais elle sentait depuis son réveil qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Elle s’était longuement inspectée devant son miroir avant de partir pour rejoindre son antre habituelle. Rien ne lui avait semblé avoir changé pourtant. Elle était rapidement passée par la Grande Salle, mais il était encore tôt, il n’y avait pas grand monde. Jane avait chipé un toast dans un panier et elle était partie en vitesse, ne s’attardant pas davantage.


Rejoignant l’infirmerie, la demoiselle fut directement à l’aise, elle connaissait chaque recoin de cette pièce maintenant. Y passer autant d’heures par jour, ça aidait probablement fortement aussi. Et pourtant, même dans cette atmosphère paisible, le pressentiment était toujours présent. Qu’avait-elle bien pu oublier ? Ce n’était pas l’anniversaire de qui que ce soit de proche normalement… Elle s’en serait souvenue. Il n’y avait pas de grands événements marquants à signaler au calendrier non plus. Elle avait son tablier. Rien à signaler, de prime abord.


La journée s’écoulait le plus normalement du monde, elle avait salué Blake, ils avaient échangés quelques commentaires. Et alors qu’elle était en train de manger, la mornille tomba enfin. Sa baguette ! Voilà ce qu’elle avait oublié ! Dans un geste de panique elle avait farfouillé ses poches, en vain. Elle creusa dans sa mémoire pour se demander où elle avait bien pu l’oublier. Soit dans sa chambre, mais elle n’avait pas souvenir de s’en être servie, ni ce matin, ni hier soir, en fait. Ou à la bibliothèque. C’était le dernier endroit où elle s’était rendue avant de rejoindre sa chambre. L’un ou l’autre. Si c’était la bibliothèque, il y avait de grandes chances pour que ce soit Wes le possesseur de son bien, elle n’avait donc pas grand-chose à craindre, techniquement. Du moins, si c’était lui qui l’avait retrouvée, bien sûr.


Ca lui était déjà arrivé une fois ou deux de l’oublier. Après tout, la demoiselle avait une tendance à faire la plupart des choses de manière moldue. Elle n’était pas du genre à sortir sa baguette à tout bout de champ pour la moindre chose. Elle avait des mains et des pieds, elle s’en servait.


Elle était allée prévenir son superviseur de son oubli et demander pour pouvoir s’éclipser le temps d’aller rechercher l’objet de son tourment. L’échange n’aurait du durer qu’une poignée de secondes. Il y eut néanmoins une conversation plus que sérieuse entre les deux infirmiers. Conversation qui laissa Jane dans un grand état de trouble et de chamboulement. La conversation terminée, Jane s’était machinalement dirigée vers la bibliothèque.


Elle n’aurait su dire comment elle avait fait pour arriver si vite sans trébucher ni sans heurter qui que ce soit, plongée dans des pensées et inquiétudes profondes, ses pieds l’avaient portée jusqu’à son autre refuge. Arrivée sur place, sa baguette potentiellement oubliée lui était sortie de la tête. Elle n’était plus sûre de savoir pourquoi elle était venue, d’ailleurs. Elle avait arpenté quelques allées, sans rien chercher de précis. Elle en savait pas très bien si elle pouvait répandre la nouvelle que Blake lui avait transmise. Probablement pas. Mais elle ne pouvait pas garder ça pour elle toute seule. Sans s’en rendre compte, le stress de la situation n’aidant pas, la demoiselle chiffonnait son tablier entre ses doigts maladroits. Elle n’était plus très sûre de ce qu’elle devait faire, et pourtant elle continuait d’arpenter les allées sans but précis, comme un poulet sans tête. Peut-être devait-elle retourner à l’infirmerie y retrouver des idées plus claires ? Mais qui allait s’occuper d’elle maintenant ? Plus de superviseur, plus de stage. Et plus de stage… Pas de diplôme.
L’angoisse saisit brutalement la jeune femme. Elle avait la sensation que le sang quittait brutalement son visage et pourtant elle avait l’impression d’avoir très chaud tout à coup. Ce qui était en parfaite contrariété avec ses mains devenues tremblantes. L’air manquait. Il lui manquait cruellement. Pourquoi Merlin ne pouvait-elle pas respirer correctement ? Elle essaya d’attacher ses cheveux pour dégager sa nuque dans l’espoir de diminuer sa sensation de chaleur interne mais elle n’avait réussi qu’à faire un joyeux gâchis. Elle devait avoir l’air d’une sauvage, décoiffée, tremblante, le tablier tout chiffonné, livide et sur le point de verser un torrent de larmes incontrôlable. Tout allait être complètement fichu. Son année allait être un échec, elle allait devoir partir probablement, elle aussi. Et que diraient ses parents ? Elle n’osait y penser, cela ne faisait qu’ajouter à l’angoisse que la jeune femme ressentait présentement.


C’était donc ça, ce pressentiment.

Wes Ҩ Jane

« I was hoping you would be here. »

Cela faisait bien longtemps que ce n’était pas arrivé. Tellement longtemps qu’elle en aurait presque oublié les signaux alarmants qui se manifestaient avant que n’éclate la crise en elle-même. Elle avait vécu des situations de stress ponctuellement, elle était une stressée de la vie en même temps ! Mais il avait été rare qu’elle ressente une angoisse aussi forte. Assez forte que pour provoquer une crise comme celle-ci. C’était bien trop d’un seul coup, elle qui n’avait jamais soupçonné que cette situation puisse arriver un jour, à qui que ce soit mais encore moins à elle…

Alors elle était là, plantée au beau milieu d’un rayon de livres. Elle ne savait même pas dans quelle allée elle se trouvait, ni pourquoi elle se trouvait dans la bibliothèque en vérité, ni comment elle était arrivée jusqu’ici alors qu’elle n’avait pas souvenir de son chemin. Avait-elle l’air d’une folle ? A quoi pouvait-elle bien ressembler à cet instant ? Elle aurait bien été incapable de le dire. Avait-elle croisé des personnes ? L’avaient-ils regardée d’un drôle d’air ? Avaient-ils chuchotés sur son passage ? Chuchotaient-ils en ce moment même ? Ou peut-être n’avaient-ils pas remarqué la présence de la jeune femme qui avait déambulé comme si elle avait vu un fantôme… Ou comme si elle en était un elle-même. Les yeux dans le vide, et pourtant angoissés et prêts à déborder au moindre battement de cils, les cheveux en bataille, le tablier chiffonné, les doigts emmêlés et tremblants. Débraillée. Elle devait avoir l’air d’une débraillée. Mais l’apparence n’avait aucune importance en ce moment. Elle ne pensait qu’au moment, qui viendrait incessamment sous peu d’ailleurs, où elle devrait faire sa valise, remballer ses clics et ses clacs et rentrer chez elle. Sans stage. Et sans avenir. Bon, c’était rattrapable, elle perdrait un an. Mais un an, c’était énorme. Et elle avait lié tellement de liens ici, des liens qu’elle n’était pas prête à perdre dans l’immédiat.

Et puis, il y avait eu cette main. Douce et chaude, cette main s’était posée sur son épaule sans que Jane ne vit quoi que ce soit. Ils étaient là, ils venaient la chercher pour qu’elle fasse sa valise et qu’elle quitte les lieux ! Elle sursauta vivement, prise par surprise, les yeux écarquillés. S’il ne lui fallut que quelques secondes pour reconnaitre le propriétaire de la main qui s’était posée sur elle, elle était pourtant restée figée. Habituellement, la simple apparition de Wes dans son champ de vision déclenchait un sourire. Lui parler lui donnait toujours un grand sourire solaire. Les taquineries allaient souvent bon train, depuis les quelques mois où ils se fréquentaient chaque jour, Jane avait pu laisser tomber quelques barrières avec le bibliothécaire. Elle s’était habituée à lui et à ses manières, il était si facile d’être à l’aise avec lui, c’était comme être en famille. Mieux même ! Elle n’avait pas besoin d’émettre une grande réserve avec lui. Il était de bons conseils, attentif et surtout… drôle ! Et confortable aussi. Non pas qu’elle se soit vautrée sur lui pour dormir ou quoi que ce soit, mais il était confortable d’être à ses côtés. Toujours aimable, souriant, le petit mot pour rire. Comment ne pas passer un bon moment ?

Il avait parlé. Elle ne savait pas comment lui répondre. Elle ouvrit la bouche, hésitant un instant.


« Il… »


Mais un gros sanglot la coupa dans son élan. Il semblait qu’un torrent de larmes s’écoulait de ses joues, l’empêchant de s’exprimer clairement.


« Il… Il… Je…»


Incapable de prononcer plus qu’une syllabe, la demoiselle peinait à glisser ses doigts dans son tablier froissé pour prendre un mouchoir. Ses doigts tremblants n’aidant pas, elle abandonna bien vite. Tout était fichu de toute façon, autant ne pas se fatiguer et s’énerver pour un mouchoir. Elle aurait pu penser à utiliser sa manche, ou même son tablier, mais c’était indigne d’une dame, et pas à la portée des pensées de Jane en ce moment. Hoquetant bruyamment, l’infirmière entreprit de recommencer son explication auprès de Wes, qu’elle avait à peine osé regarder.


« Il s’en… s’en… s’en… »


Un nouveau sanglot fit ruisseler de nouvelles larmes sur ses joues. C’était incontrôlable, elle n’arrivait pas à s’arrêter. L’air continuait à lui manquer, ce qui n’arrangeait rien pour calmer la demoiselle. Dans un geste qui ne lui ressemblait pas vraiment, la jeune fille avança vers Wes, sans lui jeter un regard, un peu honteuse de son geste. Elle enlaça ses petits bras autour de la taille du jeune homme et enfuit sa tête dans sa poitrine. Elle aurait voulu lui dire, lui expliquer de la serrer fort contre lui, pour la calmer. C’était une technique qui fonctionnait bien, même pour elle qui n’aimait que de loin la proximité avec le sexe opposé. Mais être encerclée par des bras, ça lui donnait un sentiment de sécurité, de réconfort, de chaleur. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’il comprenne qu’il lui faudrait d’abord se calmer avant de pouvoir expliquer quoi que ce soit.

Drôle de visite de courtoisie, quand même.

Wes Ҩ Jane

« I was hoping you would be here. »

Il n’avait pas fallut très longtemps pour que les yeux plein de larmes se mirent à déborder à tout va, sans pouvoir s’arrêter. Ca ne faisait que couler dans un flot ininterrompu, incontrôlable, l’empêchant même d’avoir la moindre parole cohérente. La moindre parole tout court, même. Mince, voilà que le gros sanglot qui l’avait menacée était là, impossible à arrêter. Pauvre Wes, il devait probablement ne rien comprendre à la situation. D’abord, elle avait eu peur de lui et de sa main. Surtout de sa main, d’ailleurs. Elle ne lui avait même pas dit bonjour en entrant, ne l’avait pas cherché pour le saluer avec chaleur, lui demander les dernières nouvelles. Au lieu de cela, elle était entrée, avait erré, l’avait regardé sans le voir avant de fondre en larmes.

Elle n’avait pas vu, à travers l’eau, qu’il avait tenté un pas vers elle avant de se raviser. Elle était bien trop occupée à essayer de contrôler ses mains pour qu’elles saisissent un mouchoir dans la poche de son tablier déjà froissé, chose qui lui fut impossible au vu des tremblements et de sa vue brouillée. Elle abandonna vite, cela dit. Il ne valait rien de s’énerver sur un tablier pas foutu de s’ouvrir lorsqu’il le fallait.

Si elle avait senti que le bibliothécaire tentait d’essuyer ses larmes avec ses doigts, et qu’elle avait été dans un état psychologique un peu plus stable, elle aurait sans doute rougi comme une tomate, aurait bégayé. Même s’il était plus courant qu’ils leur arrivent d’entrer en contact physique, le fait d’être touchée au visage était encore bien trop intime pour la jeune femme. Le visage, c’était une partie de son intimité. Ils n’en étaient pas encore là, peut-être ne le seraient-ils jamais d’ailleurs. Il la prendrait sans doute pour une dingue instable, c’était peut-être déjà le cas, même. Quoi que le jugement hâtif ne fut pas dans les défauts de Wes. Il en avait peu, d’ailleurs. Mais peut-être était-ce de l’idéalisation de la part de l’infirmière.

Sans demander aucune permission, ou même prévenir de son geste pour ne pas qu’il puisse avoir un mauvais réflexe, Jane s’était tout à coup accrochée au torse de son ami de toujours. Ca ne lui ressemblait pas du tout, et elle avait un peu honte. Mais elle avait un flot de larmes qui ne voulait pas cesser, alors elle pourrait avoir honte un peu plus tard. Le tout était de savoir si elle se sentirait le plus honteuse de lui avoir fait une accolade quelque peu forcée ou d’avoir vidé la moitié de la quantité d’eau de son corps sur lui et sur son pull. Boh… Quitte à être honteuse, autant y aller à fond.

Elle ne s’attendit pas à ce que l’ancien rouge passe également ses bras autour d’elle, bien qu’elle l’avait espéré. Après tout, ça avait marché quelques fois, à la maison, avec son père ou sa mère. Parfois même avec Cameron, quand il le fallait. Elle sentait sa main chaude au travers de sa robe, montant et descendant dans un geste rassurant. Elle n’aurait su dire combien de temps ils étaient restés comme ça, mais petit à petit, les sanglots étaient devenus des hoquets. Puis les hoquets s’espacèrent. Elle inspira et expira profondément de nombreuses fois, pour calmer sa respiration, pour se calmer elle-même. Les tremblements aussi, s’étaient calmés au moment où le maitre des lieux avait relevé son visage vers lui, épongeant les larmes sur ses joues. Joignant brièvement sa main à celle de Wes, elle lui pris le mouchoir entre les doigts pour essuyer le coin de ses yeux.

Elle répondit à la question soucieuse de son interlocuteur par un petit hochement de tête. Maintenant qu’elle était plus calme, elle pouvait se rendre compte de la proximité de son corps avec celui de Wes. Elle baissa brièvement les yeux, mal à l’aise soudain.


« Excuse-moi, je… Je ne sais pas ce qui m’a pris. »


Le rouge prit possession de ses joues. Elle ne savait pas exactement si elle s’excusait de la crise d’angoisse ou de l’étreinte qu’ils partageaient et qui, malgré Jane, continuait à être réconfortante. Elle se tapota les yeux une nouvelle fois avant de se détourner du jeune homme pour pouvoir se moucher. C’était déjà assez humiliant d’avoir pleuré, alors se moucher devrait être fait en discrétion. Autant que possible, du moins.
Prenant une grande inspiration pour se donner du courage et donner une explication à Wes – qu’elle lui devait bien, soit dit en passant – la jeune infirmière lâcha tout d’une traite, dans un souffle.


« Blake partira dans quelques jours. Il quitte Poudlard. Je n’ai plus de maitre de stage, je vais être renvoyée chez moi et je vais rater mes études… »


Quelques nouvelles larmes dévalèrent toutes seules avant que Jane ne prenne un autre mouchoir – propre – dans son tablier afin de les essuyer. Elle leva enfin les yeux vers le jeune homme qui lui faisait face.


« Je ne veux pas partir… »


Elle se mordit la lèvre un instant, pour éviter que des perles coulent de nouveau. Il y avait beaucoup de raisons pour lesquelles elle ne voulait pas quitter le château.


« Je suis sincèrement désolée d’être venue te déranger. En plus je suis entrée sans dire bonjour. Vraiment, crois bien que je suis profondément navrée. Et pour… Tout ça. »


Son ton était honteux et elle fit quelques gestes avec ses mains, pour illustrer ses propos. Elle venait de s’offrir en spectacle dans une bibliothèque pleine d’enfants en même temps, il n’y avait pas de quoi être fière.

Wes Ҩ Jane

« I was hoping you would be here. »

La honte. C’était bien beau de faire une crise d’angoisse et de se donner en spectacle improvisé dans la bibliothèque, de s’accrocher au gérant des lieux sans prévenir pour déverser un tas de perles salées sur son pull. Mais maintenant, il fallait assumer tout ça. Maintenant que la crise passait, il fallait remettre les pieds dans la réalité et assumer ses responsabilités. Assumer la responsabilité de ses actes, comme on dit dans le jargon judiciaire. Il allait falloir donner une explication à tout cela. Et plus elle y pensait, plus Jane se sentait gênée d’avoir réagi comme ça. Plus la crise passait, plus clair se faisait son esprit sur l’exagération de sa réaction. Quelle honte… S’effondrer comme cela et se mettre dans un état pareil alors qu’il n’y avait pas mort d’homme. La directrice de l’école devait en être déjà informée, si elle avait eu l’intention de la renvoyer chez elle, elle l’aurait déjà fait. Et Jane avait encore tout le loisir de pouvoir contacter son superviseur de stage afin de le prévenir de la situation et de trouver la solution au problème. Mais ça, bien sûr, ça lui passait bien trop au-dessus pour le moment.

Blake avait pris le temps de lui expliquer, pourtant. Il avait été parfaitement clair sur le fait qu’un remplaçant lui serait trouvé dans les plus brefs délais afin qu’elle puisse continuer son stage sans problème. Il lui faudrait juste s‘adapter durant quelques temps, il allait lui falloir gérer toute seule la responsabilité de l’infirmerie et des différents patients. Mais elle ne pouvait pas y penser maintenant, c’était encore beaucoup trop de stress pour la jeune demoiselle.

D’une toute petite voix, la jeune infirmière s’était excusée. Elle s’excusait souvent pour un rien, mais pour une fois, ses excuses lui semblait tout à fait justifiées. Après tout ce cinéma devant les adolescents, après avoir pris la bibliothèque et le temps de Wes d’assaut, c’était quand même la moindre des choses. Elle était très gênée, alors que, quant à lui, s’armait d’un sourire rassurant. Ah ! Quelle chance elle avait qu’il soit son ami !

Toujours égal à lui-même, il lui avait signaler qu’elle n’avait pas à s’excuser tandis que le visage de la jeune femme entre ses bras devenait tout rouge. Elle profita de devoir se moucher un instant pour se défaire de l’étreinte, non pas qu’elle ne fut pas agréable mais la réalité de ce rapprochement physique la mettait mal à l’aise. Cela ne se faisait pas de se retrouver si proche d’un garçon qui n’était pas son petit ami. En plus, Wes n’avait pas demandé à ce qu’elle se jette dans ses bras, il valait mieux le libérer le plus vite possible.

Aux explications de la jeune femme, Wes avait secoué la tête et posé sa main sur son bras, elle sentait la chaleur au travers de sa manche et ça lui apportait un certain réconfort. Il lui répliqua quelque chose de mille fois plus sensé que ce qu’elle avait pensé jusqu’ici. Il venait remettre un peu d’ordre dans ses idées à elle et ce n’était pas plus mal.

Il lui fit alors la promesse que tout allait s’arranger, retrouver sa place, qu’elle ne devrait pas partir. Et même si techniquement, il ne pouvait pas en être sûr, le fait qu’il tente de la rassurer, c’était déjà beaucoup.


« J’espère que tu as raison. »


Et elle l’espérait sincèrement. Autant qu’elle appréciait le fait qu’il prenne son temps pour la rassurer et à la soutenir, surtout après la crise qu’elle venait de faire. Mince, il devait avoir une tellement drôle d’image d’elle maintenant.

Une fois de plus, elle se confondait en excuses. Elle n’avait jamais voulu se montrer aussi intrusive et dérangeante. Ni s’exposer dans un tel état devant lui. Mais il ne lui en tenait pas rigueur, une fois de plus. Il était bien plus extraordinaire qu’elle ne l’avait pensé. Mais cela n’était pas étonnant. C’était un jeune homme charmant, bien élevé, il avait tout pour lui. Il était là pour les autres et en plus, c’était l’homme le plus conciliant et compréhensif qu’il lui avait donné de connaitre. Et avec tout ça, il avait du charme. C’était étonnant qu’il n’ait pas de petite amie à ses côtés. Encore que… Elle n’en savait rien. Ce n’était pas parce qu’il n’avait jamais mentionné quiconque qu’il était forcément célibataire.


« Tu es tellement extraordinaire. » Avait-elle soufflé, pensive, alors qu’il lui proposait une tasse de thé.


Elle avait pu le dire sans rougir et sans gêne, et même en le regardant dans les yeux. C’était un constat, une vérité indéniable. Elle le savait déjà, bien sûr. Mais elle l’exprimait avec autant de sincérité pour la première fois.


« Je veux bien un thé, s’il te plait. »


Il n’y avait rien de mieux qu’une boisson chaude en guise de réconfort. Elle adoptait elle-même cette thérapie avec les patients qui passaient à l’infirmerie ou avec les personnes qu’elle devait parfois réconforter.

Plaçant sa main sur la main de Wes présente sur son bras, elle agrippa ses doigts quelques secondes.


« Je suis consciente d’avoir beaucoup de chance de t’avoir. Tu es un ami précieux. Je ne sais pas comment te remercier. »


Oh, il était beaucoup plus qu’un simple ami, il était un véritable repère pour Jane. Après tout, ne venait-elle pas de quitter son espace de travail pour se jeter dans ses bras ?


« Est-ce que je pourrais… Je ne sais pas… Faire quelque chose pour te remercier convenablement ? »


Il le méritait sans problème. Elle pourrait lui confectionner quelque chose avec sa bag… SA BAGUETTE. Mince ! L’illumination se fit sur le visage de la blonde.


« Au fait, si par hasard tu as vu ma baguette quelque part, je crois que je l’ai perdue ici hier… »


Elle fronça légèrement les sourcils, pas très contente d’elle-même d’avoir été si tête en l’air.