(#) Sujet: feeling something never felt (terminé) Ven 17 Jan - 19:13
feeling something never felt
brooklyn & casey
Tandis que ses pas la guidaient à travers les couloirs du château, délaissant la salle des Capitaines où elle s’installait désormais régulièrement pour travailler, Casey se faisait la réflexion qu’ils retrouvaient leurs bonnes vieilles habitudes. En lui proposant de l’accompagner au bal de Noël, la jeune femme avait tenté quelque chose de différent : grossière erreur. Ses espoirs étaient sincères : elle croyait réellement qu’il était possible de passer une soirée sans danger à Poudlard, encore plus lorsque ladite soirée ne se déroulait pas réellement entre les murs du château. Elle avait tellement voulu que ça se passe bien. Pourtant, quand le brouillard s’était élevé et que la confusion avait commencé à régner en maître, Casey n’avait même pas été étonnée. La peur, la panique, oui. L’étonnement, pas réellement. Cela avait été dangereux sur tellement de points… non seulement pour eux, ils auraient tous pu mourir dans cette salle, étouffés par la fumée ou brûlés vifs par les flammes : Casey ne se souvenait peut-être pas de l’épisode de la Bibliothèque, mais son inconscient, si, et il le lui avait bien fait comprendre. Elle s’étonnait encore qu’ils aient pu atteindre la porte sans qu’elle ne s’effondre, saisie d’une crise de panique paralysante. Le danger avait été présent, flottant au-dessus de leurs têtes, menaçant tout un chacun. Mais, en plus de cela, c’était leur amitié à eux deux qui aurait pu s’évanouir dans les derniers souvenirs de cette soirée. Brooklyn n’était venu que pour elle, Casey en avait conscience, et il n’était pas exactement le genre à taire ce qu’il pensait, surtout si c’était pour dire qu’il avait raison. Ils étaient parvenus à en réchapper et à ne pas laisser la colère les monter l’un contre l’autre, mais même une fois rentrés sains et saufs à Poudlard, Casey avait craint qu’il ne lui en tienne rigueur de manière si forte qu’il ne voudrait plus lui parler. Ou qu’ils reviendraient une dizaine de pas en arrière, bien loin de la relation qu’ils avaient réussi à trouver.
D’une manière ou d’une autre, ils avaient réussi à échapper au piège de leurs émotions négatives. Et ils se retrouvaient aujourd’hui. Les vacances étaient passées, sans qu’ils ne puissent se voir pendant ces deux semaines, mais ils avaient néanmoins échangé de nombreuses lettres et le cadeau de Noël que Brooklyn lui avait offert l’avait profondément touchée. Elle l’avait précieusement emballé et il trônait désormais à côté de son lit, là où elle pouvait l’observer lorsqu’elle se couchait. Une émotion étrange l’avait saisie quand elle avait ouvert le paquet, d’abord teintée d’incompréhension, mais fascinée par la beauté qui se dégageait de la sculpture, puis envahie de sentiments bien trop forts et multiples pour qu’elle puisse les nommer alors qu’elle avait reconnu ses traits. Rien qu’en y repensant, elle sentait une légère chaleur s’emparer de sa poitrine. Elle savait, au fond, de quoi il retournait. La découverte de l’identité de son interlocutrice des soirs de pleine lune avait rendu l’évidence impossible à ignorer. Comme s’il était devenu chimérique de nier la vérité après que Bluebell et Casey se soient révélées l’une à l’autre. Oui, elle le savait. Mais le savoir et le reconnaître étaient deux choses bien différentes. Surtout pour la Serdaigle : elle ne connaissait rien aux relations humaines, de quelque type qu’elles soient, et comme s’assurer qu’elle ne se fourvoyait pas ? Qu’elle ne tenait pas simplement à Brooklyn comme à personne d’autre parce que leur amitié lui était son bien le plus précieux ? Ou peut-être était-ce justement à cause de ce point qu’elle n’osait franchir un pas qui serait, assurément, sans retour.
Parvenue devant la porte du Balcon du Monde, la jeune femme tâcha de laisser ses pensées derrière elle. Du bout des doigts, elle poussa le battant et le referma derrière elle, contemplant le paysage qui s’offrait à elle. C’était, comme toujours, magnifique et époustouflant. Cette capacité qu’avait la magie à recréer des lieux réels et à les faire voyager alors qu’ils n’avaient pas fait quelques mètres était sans aucun doute un élément auquel Casey ne pourrait se faire, continuant éternellement d’en être émerveillée. Distinguant Brooklyn au loin, elle s’avança dans sa direction et lui adressa un sourire dont les apparitions devenaient de plus en plus fréquentes, essentiellement lorsqu’elle était en compagnie de son ami d’enfance. Salut fit-elle en parvenant à sa hauteur. Je suis venue les mains vides annonça-t-elle en lissant son pull du bout des doigts. Il faut dire qu’elle avait été bien trop préoccupée pour penser à ce léger détail : par le fait qu’ils s’engueulent, se retrouvant pour la première fois depuis le bal de Noël en tête-à-tête, mais aussi par sa tenue. C’était nouveau, cette désagréable habitude qu’elle prenait de s’inquiéter de ses habits quand il s’agissait de retrouver Brooklyn. Ce n’était pas comme si elle s’habillait mal de manière générale : bien au contraire, elle avait toujours aimé les beaux vêtements et être bien habillée, mais elle cherchait tout particulièrement à être sous son meilleur jour, comme cela avait été le cas pour le bal. Il fallait espérer que la fin de ce moment là soit différente et plus agréable. Où sommes-nous ? l’interrogea-t-elle, comme une éternelle répétition de toutes les fois d’avant, cette question revenant immanquablement, à la recherche des détails qui se cachaient dans l’endroit que l’autre avait choisi.
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Mar 21 Jan - 16:33
Feeling something never felt
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Cela fait plus d'une semaine maintenant que nous sommes revenus à Poudlard. Et comme beaucoup de rentrées, j'ai longuement hésité à revenir. C'est toujours la même histoire avec cette école, nos vies sont continuellement en danger et quand on croit que les choses vont aller mieux, on se prend une nouvelle baffe dans la tronche. Pourtant l'année avait plutôt bien commencé. Aucun incident notable n'était venu perturber notre petite vie d'étudiant et nous avions fini par croire que peut-être, cette année serait différente. Je savais que c'était une mauvaise idée de se rendre à ce maudit bal, mais j'imagine que, comme tout le monde, j'ai eu un vint espoir, quelques secondes. Je voulais croire, au fond de moi, que tout se passerait bien. Casey avait envie d'y aller, comme cela arrive de plus en plus fréquemment. J'imagine que c'est le signe de l'adolescence, l'envie de s'amuser, de profiter de la vie ou un truc du genre. J'avoue que personnellement je ne partage pas cette envie, mais c'est loin d'être la seule chose qui nous différencie tous les deux. Plus on grandit et plus on devient deux personnes totalement distinctes et j'avoue que parfois ça me fait peur. En soit il n'y a rien d'anormal à ce qu'on devienne deux personnes différentes, après tout nous avons deux vies différentes aujourd'hui, il est normal que nos chemins se séparent. Mais c'est cette séparation qui m'inquiète. Aujourd'hui nous sommes coincés tous les deux à Poudlard, on peut encore arriver à rester proche, mais qu'en sera-t-il une fois qu'on sera dehors ? Il est évident que nos chemins prendront un tournant bien différent, si on ne s'en donne pas les moyens, jamais on restera aussi proche. Et au vu de mon caractère, peut-être s'en donnera-t-elle la peine au début, certainement plus par habitude qu'autre chose, mais une fois qu'elle n'aura plus besoin de ça pour se rassurer, restera-t-elle à mes côtés ? Elle finira certainement par s'habituer à ces réceptions mondaines qu'elle déteste pour le moment et elle ne se choquera même plus de voir son père s'imposer dans sa vie. Lentement, il arrivera à lui faire entendre raison et elle oubliera jusqu'à mon existence. Et moi je resterais comme un con en arrière, avec que les yeux pour pleurer.
C'est certainement en parti pour ça que je suis revenu, parce que je ne suis pas prêt à rendre les armes et qu'il est hors de question qu'elle quitte ma vie. Maintenant qu'elle y est revenue, je n'ai aucune envie de la voir disparaître de nouveau. Je suis également revenu parce que je me suis aussi fait une raison, le monde sorcier est autant mon monde que celui des moldus et je n'ai aucune envie d'y faire une croix dessus juste parce que des blaireaux ont décidé que je n'étais pas digne de ce nom. De toute façon, si je les écoute, je ne suis fait ni pour le monde sorcier, ni pour celui des moldus. Alors dans ces conditions là, où dois-je aller exactement ? J'en ai voulu à Casey, on ne va pas se mentir. Je suis bien conscient que ce n'est pas de sa faute, elle n'y ait pour rien dans cette attaque, mais si elle m'avait écouté, rien qu'une fois dans sa vie, on ne se serait pas retrouvé au milieu de ça. Parfois j'ai l'impression qu'elle adore mettre sa vie en danger. Entre le bal de Noël, le bal de fin d'année où elle voulait se rendre avec une de ses amies et le pseudo entraînement donné par le professeur Winslow, on peut dire qu'elle a l'art de savoir se retrouver dans toutes les situations où la mort l'attend au tournant. Est-ce sa façon a elle de mettre fin à ses jours ? Si c'est le cas, c'est vachement tordu, il y a des méthodes plus simples et plus efficaces. A moins que ce soit la recherche d'adrénaline qui la fasse kiffer. Personnellement, ça ne m'amuse absolument pas et me retrouver piégé dans cette salle, avec l'intime conviction qu'on ne s'en sortirait pas, m'a vacciné à vie d'aller de nouveau à des soirées. Que ce soit Casey ou Dieu en personne, je refuserai catégoriquement de m'y rendre la prochaine fois. Et si mon amie insiste malgré tout pour y aller, ça sera certainement la preuve qu'il y a vraiment quelque chose qui cloche chez elle. Chez les autres, j'en ai jamais eu aucun doute, j'ai toujours su qu'ils étaient tous maso, mais elle, j'en suis presque déçu.
Enfin bref, j'essaye de ne pas trop y penser, ça ne servirait à rien. C'est du passé, on s'en est sorti et elle sait ce que je pense de tout ça. Mais je me demande si à un moment, elle a pensé à moi, au fait que j'aurai pu mourir par ses conneries ? Parfois je me pose la question, mais je la chasse presque aussitôt parce que j'ai peur de connaître la réponse et qu'elle ne me plaise pas. Et vu que c'est l'anniversaire à Casey aujourd'hui - qu'on n'aurait pu ne jamais fêter, soit dit en passant - je vais tâcher de ne pas repenser à tout ça maintenant, histoire de ne pas gâcher la soirée. Pourtant il va y avoir un sujet qu'on va devoir aborder et je ne suis pas sûr que ça l'enchantera beaucoup. Mais vu que je viens de recevoir la lettre et qu'elle la concerne, je me dis que je ne peux pas garder ça pour moi. C'est pas tant le contenu en elle-même qui me dérange. Après tout, ce n'est pas la première lettre anonyme que je reçois et j'ai pas pour habitude de croire les gens sur parole, surtout ceux qui ne prenne pas la peine de signer. C'est facile de balancer de vieilles rumeurs sur le dos des gens pour s'amuser quand on reste anonyme, c'est sûr qu'on ne prend pas beaucoup de risque. Je me demande d'ailleurs si la personne c'est vraiment dit que j'allais la croire sur parole ... Surtout qu'en plus, c'était quoi le but de la lettre ? En dehors de me balancer que Casey m'aimait ? Elle t'aime et tu l'aimes peut-être mais vous ne pouvez pas être ensemble. Pourquoi ? Parce que là, comme ça, je ne vois pas où serait le problème. C'est pas parce que l'auteur de la lettre méprise les gens dans mon genre que ça signifie que tout le monde doit penser pareil. Et pour être honnête, si c'était vraiment vrai, l'avis de son daron serait bien le dernier de mes soucis. En fait il n'y aurait que Casey qui pourrait mettre le holà sur cette histoire. Enfin bref, si je veux lui parler de ça, ce n'est pas pour savoir si c'est vrai ou pas, c'est juste pour la prévenir qu'une de ses nouvelles connaissances s'amuse à balancer des conneries dans son dos et qu'elle devrait faire gaffe. Et si elle a une idée de qui c'est, je suis preneur, je voudrais bien lui répondre.
Mais en attendant que j'en sache plus sur tout ça, je l'attends patiemment au balcon du monde. Cette fois-ci, nous ne nous trouvons pas dans un lieu de ma connaissance, j'ai voulu innover. Nous nous trouvons au Lac de Côme, en Italie. Nous sommes dans des jardins qui surplombes le lac. J'ai pris ce souvenir dans une série que regarde une de mes petites soeurs. La série est naze, mais le décor était sympa je trouvais, parfait pour l'occasion. Le soleil commence très lentement à se coucher, mais la scène se passait en été, alors nous avons le temps avant de nous retrouver en pleine nuit. Pour être honnête, le souvenir est loin d'être fidèle, j'ai essayé de faire au mieux, mais je n'ai pas été très attentif à cette série et je ne connais pas vraiment cet endroit. Mais bon, l'idée de base est là et le rendu n'est pas trop mauvais et c'est bien tout ce qui compte. Pour l'occasion, je me suis même mis sur mon trente-un. J'ai un peu hésité, de peur d'être ridicule, mais cela avait eu l'air de lui plaire à la soirée de Noël, j'ai fini par me dire qu'au pire, je pourrais prétendre que c'était pour fêter dignement ses 18 ans, même si au fond, c'est surtout pour lui plaire, ne serait-ce qu'un petit peu. Pas de chemise bleu, mais une chemise blanche, cintrée et un pantalon de tailleur. Il fait trop chaud - ici - pour mettre la veste, mais elle se trouve à côté. Quand Casey arrive, je suis installé sur un banc, je fixe le lac, pensif et un brin nerveux. C'est vraiment la première fois qu'on se retrouve tous les deux depuis l'incident. “Salut !” Lui répondis-je en guise d'accueil, mon sourire faisant écho au sien. “J'ai du jus de pomme et quelques gâteaux que les elfes ont accepté de me donner. C'est pas la folie mais on ne mourra pas de faim !” Dis-je en tentant de plaisanter. N'étant pas porté sur l'alcool, il était tout naturel que je me tourne plutôt vers du soft que vers une quelconque boisson alcoolisée. Surtout que je n'y connaissais rien et mon expérience courte de la bière m'a confirmé que je n'aimais pas vraiment ça. Quant aux gâteaux, j'avais réussi à obtenir quelques muffins aux pépites de chocolats. Ils étaient frais, fait en fin d'après midi. “Au lac de Côme, en Italie ... ou en tout cas de ce que je m'en souviens. Pardon, j'ai vu ce décor dans une série naze d'une de mes soeurs, je l'ai trouvé sympa mais je ne suis pas sûr pour les détails !” Tentais-je de me justifier pour ne pas passer pour un gros blaireau, même si c'était déjà le cas.
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Mar 21 Jan - 18:56
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Casey marqua un léger arrêt en pénétrant les lieux. Le doux soleil les emmenait bien loin de l’hiver qui glaçait les contrées écossaises et les couleurs pétillantes de l’endroit lui étaient parfaitement inconnues. Il était vrai qu’elle n’avait jamais quitté le Royaume-Uni, elle ne connaissait donc les paysages du monde que par certains livres et les représentations qu’elles pouvaient bien s’en faire. Son étonnement alla grandissant alors qu’elle dépassait des haies bien taillées, mouchetées de fleurs colorées. Arrivée à la hauteur de Brooklyn, sa surprise glissa jusqu’à la tenue de son meilleur ami. Elle avait l’habitude de le voir habillé comme il l’était au quotidien, c’est-à-dire en toute simplicité, et c’était maintenant la deuxième fois en deux tête-à-tête qu’il endossait une chemise assortie à un pantalon habillé. Sa chemise était plus classique que celle qu’il portait au bal de Noël mais lui allait tout aussi bien, cintrant parfaitement son buste. Prenant conscience qu’elle le détaillait un peu trop longtemps du regard, elle tourna brusquement la tête en direction de l’eau qui s’étendait à perte de vue. C’était déconcertant, la rapidité avec laquelle elle prenait désormais conscience de ce que dégageait le Serpentard et de l’effet que cela lui faisait. Depuis qu’elle avait découvert que Bluebell était sa mystérieuse confidente lunaire, Casey se sentait étrange dès qu’elle pensait à Brooklyn, mais le voir était encore pire. Un peu comme si, en découvrant que son interlocutrice inconnue était réelle, tous les secrets qu’elle avait glissés à son oreille prenaient une dimension bien plus réelle à leur tour. Sa discussion avec Hadley revenait d’ailleurs bien souvent lui hanter l’esprit. Maintenant qu’elle le voyait, pour la première fois depuis le bal de Noël - qui, malgré sa tragique fin, ne semblait pas avoir trop entaché leur relation de colère - et si bien habillé qui plus est, elle se sentait un peu bête avec son simple pull écru et sa jupe noire.
Prenant place aux côtés de Brooklyn, Casey s’installa sur le dossier du banc sur lequel il était assis, ses pieds reposant sur l’assise. De là, son regard coula magnétiquement sur son visage qui lui retournait son sourire. Tu t’es habitué à porter des chemises ? lâcha-t-elle, comme pour expliquer son regard un peu trop appuyé. Notant les muffins et la bouteille de ce qui devait être le jus de pomme, la jeune femme acquiesça doucement de la tête. Ils ont l’air délicieux fit-elle en toute simplicité. De toute façon, elle n’avait pas vraiment faim et la présence de Brooklyn n’y était peut-être pas pour rien. C’était agaçant, de ne pas pouvoir contrôler ces réactions intérieures, et de ne pas être capable de les refouler. Jusqu’à présent, elle était encore suffisamment maîtresse d’elle-même pour que son visage reste impassible, seulement habité d’un sourire presque habituel quand il s’agissait du Serpentard, et ses yeux s’animaient plus qu’en la présence de quiconque. Pour le reste, elle semblait aussi flegmatique que toujours. Mais au fond d’elle, c’était une valse constante d’émotions qu’elle n’était pas habituée à ressentir. Elle qui avait si longtemps tu tout ce qui était trop fort à son goût, en positif comme en négatif, se retrouvait à devoir gérer tout ça. Ses exercices d’Occlumancie l’aidaient à rester de marbre, mais pas à faire taire ce qui n’avait plus envie de rester muet.
Plongeant dans le coucher de soleil qui les éclairait encore d’une puissante lumière orangée, elle écouta ses explications au sujet du lieu. Il lui semblait bien que jamais Brooklyn n’était allé dans un endroit si méridional. Ses excuses lui firent baisser le regard, de nouveau dans sa direction, surprise qu’il se montre confus concernant ce point. Haussant les épaules, Casey tâcha de le rassurer : C’est magnifique à mes yeux. Je ne connais pas la série dont il s’agit, je serais donc bien incapable de te reprendre sur les détails. Oui, c’était superbe, et franchement dépaysant. Je n’ai pas regardé de film depuis une éternité... laissa-t-elle échapper d’une voix pensive, prenant conscience de cette réalité en tâchant de se remémorer les décors cinématographiques dont elle pouvait bien se souvenir. Quelques bribes d’images lui restaient à l’esprit, et elle savait intuitivement que c’était autant dû à sa mémoire abîmée qu’au fait qu’elle n’avait rien regardé à la télévision depuis très longtemps.
Un petit silence s’installa. Casey ne craignait pas la tranquillité apportée par deux personnes muettes, mais elle se sentait pourtant bien mal à l’aise. Ils avaient l’habitude désormais, de ne pas se voir pendant une semaine ou plusieurs, et de se retrouver ensuite, rien que tous les deux. Mais avec ce qu’il s’était passé juste avant les fêtes, la jeune femme n’était pas certaine d’être exempte de toute rancoeur provenant de son ami d’enfance. Ajouté à cela l’épisode de la réception des Sørensen avec Bluebell, et ces réflexions qu’elle tâchait d’ignorer avec une mauvaise foi parfaite, et vous obteniez le nécessaire pour lui ôter toute tranquillité. Ils auraient pu mourir, elle le savait. Depuis la fin de son amnésie, c’était la seconde fois qu’elle prenait douloureusement conscience que leur relation pouvait prendre brusquement fin, sans préavis. Que ce soit par la faute d’un accident mortel, par l’éloignement potentiel qui surviendrait après la fin de leurs études, par des révélations inappropriées… Non, ce dernier point n’arriverait pas, elle ne risquerait pas tout pour quelque chose qui n’était, de toute façon, pas clair du tout. Leurs études n’étaient pas encore terminées, elle avait le temps de paniquer plus tard, et quant aux accidents… Il lui faudrait admettre que traîner Brooklyn aux événements de l’école n’était pas une bonne idée. Mais remettre le sujet sur le tapis n’en était peut-être pas une non plus. Tu ne regrettes pas trop la fin des vacances ? demanda-t-elle, prudemment. Elle le connaissait, s’il avait quelque chose sur le coeur qui menaçait d’exploser, il ne lui faudrait pas grand chose pour le lui exposer. Autant pouvait-il se montrer têtu et borné jusqu’à taire des choses qu’elle aurait aimé entendre, autant se montrait-il particulièrement loquace lorsqu’il s’agissait d’épancher ses humeurs.
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Mar 4 Fév - 23:55
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Je suis content qu'elle soit venue. C'est incroyable comment j'étais en colère contre elle après l'attaque de Noël et comment j'en avais ras le bol. J'ai râlé tout mon saoul durant toutes les vacances de Noël et à chaque fois qu'on me parlait de Casey, je bougonnais. Hors de question de l'inviter à la maison, même pas pour une après-midi. Officiellement, je n'avais pas envie de la voir, j'avais besoin de prendre mes distances avec Poudlard et ses habitants. Officieusement, je crois que j'étais effrayé à l'idée de la voir au milieu de ma famille. Ma famille me connaît trop, si c'est pour qu'ils me chambrent pendant 20 ans parce que soit disant que j'en pince pour elle, merci mais non merci. Déjà que depuis qu'ils savent qu'elle existe, ils n'arrêtent pas de me parler d'elle. "Comment va Casey ?" "Vous passez beaucoup de temps ensemble ?" "C'est une amie d'enfance ? C'est bien que vous vous soyez retrouvé à Poudlard et que vous êtes resté proche"... Derrière chaque question se cache une envie dévorante d'en savoir plus. Ils l'avaient un peu fait avec Gretel, au début, mais avec le temps, ils avaient fini par comprendre qu'il n'y avait que de l'amitié entre elle et moi. Mais j'ai l'impression qu'ils ne se font pas bernés avec Casey. Je crois que ce qui m'effraye le plus, c'est qu'ils comprennent avant moi ce que je peux ressentir pour elle. Parce que dans ma tête, tout est flou. Je sais que je tiens à elle et je sais que visiblement je n'arrive pas à lui en vouloir éternellement. En fait il suffit que je la vois, qu'elle me sourit et ma colère fond comme neige au soleil. Et on ne va pas se mentir, c'est rageant et très perturbant. Je suis quelqu'un d'extrêmement têtu et rancunier pourtant et ça me déstabilise que ça ne soit pas le cas avec elle. Pourtant il fut un temps où jamais je n'aurai envisagé l'idée de lui reparler un jour et aujourd'hui, je n'envisage pas l'idée de ne plus le faire. Comme quoi, les choses changent.
Elle s'installe sur le banc, en hauteur. Je m'installe pour ma part normalement, fixant tour à tour l'eau et elle. Je ne savais pas vraiment si c'était une bonne idée de me mettre sur mon 31 aujourd'hui. Je crois au fond de moi que j'avais envie de lui plaire et je voulais revoir cette étincelle qui était apparue dans ses yeux, durant le bal. Mais hors de question de l'avouer. Pourtant, quand nos regards se croisent, je la revois cette étincelle et au fond de moi, mon coeur fait BOUM. C'est tout con et ça ne veut peut-être rien dire mais pourtant j'aime ça, sentir son regard sur moi, voir ce petit quelque chose dans son regard qui me donne l'impression de lui plaire. Peut-être que je suis à côté de la plaque, peut-être que ce n'est rien, rien que le fruit de mon imagination. Mais pourtant, au fond de moi j'ai envie de croire que c'est quelque chose et que peut-être, cette lettre dit vrai. “18 ans ce n'est pas rien, je voulais le fêter dignement...” Ce n'est pas tout à fait juste, évidemment, mais on n'aura qu'à dire que l'excuse à mon dos. “Tu n'aimes pas ?” Demandais-je en essayant d'être le plus naturel possible, comme si cette question n'était pas importante et que cela ne me blesserais pas si elle me répondait que non. Est-ce que j'étais crédible ? Je l'ignore mais j'essaye en tout cas. J'imagine que je prétendrais avoir voulu faire un effort, mais que c'était certainement trop, en essayant de rire de façon détaché, alors qu'au fond de moi, j'aurai la mort dans l'âme, parce que ça signifiera que l'étincelle n'existe pas et que je ne suis qu'un abrutit. “Vu que ce n'est pas moi qui les ai fait, j'aime à croire qu'ils le sont !” Répliquais-je en plaisantant. Je ne suis pas du tout un as de la cuisine. J'arrive vaguement à suivre une recette mais c'est jamais vraiment ouf. Mais j'avoue que je trouve ça plus difficile la pâtisserie, parce qu'à l'instar des potions, faut être très précis et ça me saoule vite.
Le décor est, c'est vrai, magnifique. Je ne suis pas là pour me jeter des fleurs, après tout je n'ai fait que tenter de copier ce que j'ai vu quelques semaines plus tôt. Si ma soeur était là, elle aurait certainement eu à redire sur l'exactitude de la scène en question, mais fort heureusement elle n'est pas là et Casey ne sait absolument pas de quoi il s'agit. Du coup, tant qu'elle aime, c'est bien tout ce qui compte. “Tu rates rien si tu veux mon avis. C'est niais à souhait mais mes soeurs adorent.” J'imagine que c'est de leur âge. J'avoue que moi ça me dépasse tellement tout est mauvais, mais à chaque fois que je fais un commentaire dessus, je reçois des regards noirs et des "tu connais rien toi de toute façon !" avec des chut continuels. “Si ça te manque, je te laisse ma place devant la tv avec mes soeurs, tu seras servie !” l'idée de la voir assise dans notre salon, entourée de mes soeurs, pour regarder des séries à la con me perturbe un peu. Pendant une fraction de seconde, j'imagine la scène et cela fait naître un sentiment presque plaisant. Un quotidien normal avec elle, elle faisant intégralement partie de ma vie ... oui, ça me plairait beaucoup, mais je doute que ça la tente vraiment de son côté. Que ce soit la famille nombreuse ou moi, faut être capable de nous supporter. Nos regards se croisèrent quelques instants avant que nous les tournions vers le lac. Le silence s'installa lentement autour de nous. Je savais qu'elle était pas venue ici pour passer une heure à s'emmerder, mais quelques instants, c'était loin d'être désagréable. Avec le rythme qu'on venait de reprendre depuis la rentrée, une petite pause ne faisait pas de mal si vous voulez mon avis. Mais Casey - certainement lasse ou mal à l'aise - rompit le silence pour me demander si je ne regrettais pas trop la fin des vacances. Que répondre à cela ? Ou plutôt, est-ce vraiment raisonnable de dire la vérité ? Est-ce que ça la blessera ? Mais en même temps, est-ce vraiment bien de mentir ? Elle me connaît suffisamment pour connaître déjà la vérité “Si ... Je commence à être un peu fatigué qu'on tente continuellement d'écourter mes jours... Mais bon ...” Je ne finis pas ma phrase, au fond il n'y a pas de fin. Je ne sais même pas vraiment pourquoi je suis revenu. Je crois que même si j'ai hésité, comme toujours, j'ai pas vraiment vu d'autres alternatives possibles. A la différence de Savannah, je ne me vois pas reprendre mes études au lycée moldu. J'ai pas le niveau et encore moins l'envie. Même si je déteste Poudlard, je crois qu'au fond, je m'y suis fait à cette vie de merde et j'ai pas envie de tout plaquer, surtout pas si près de la fin. Et puis je crois qu'au fond, j'ai trop d'égo pour les laisser gagner. J'ai le droit d'être un sorcier, ce n'est pas eux qui décident !
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Ven 7 Fév - 12:05
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brooklyn & casey
Il ne fallait pas qu’elle s’attarde sur la tenue de Brooklyn, sinon, elle allait commencer à se trouver bien mal habillée en comparaison avec sa chemise et son pantalon de costume. Ces vêtements lui allaient décidément trop bien, c’était flagrant qu’il avait la stature pour porter de tels habits, encore plus car cela tranchait particulièrement avec son style tout à fait normal du quotidien. Et Casey, elle n’était vêtue que d’une simple jupe noire et d’un pull écru, qui commençait d’ailleurs à lui donner bien trop chaud. En même temps, il faisait un froid hivernal en-dehors de cette pièce. Son regard attiré par son ami d’enfance, elle sentit une autre vague de chaleur monter en elle alors que leurs yeux se croisent, animés d’une étincelle inhabituelle. Oui, il faisait vraiment chaud en Italie, et ça n’avait rien à avoir du tout avec la proximité de Brooklyn, l’attention dont il faisait preuve aujourd’hui et son coeur qui battait un peu plus vite quand elle le voyait comme ça. Elle délirait. Mais sa raison ne pouvait tenir le coup face à des égarements pareils, surtout pas quand le Serpentard en rajoutait une couche avec nonchalance, comme s’il ne se rendait pas compte de l’effet que ces simples quelques mots pouvaient avoir sur Casey. Jamais personne, avant lui, n’avait pris le temps de lui faire la moindre surprise pour son anniversaire. Et là, en peu de temps, elle avait eu le droit à une magnifique sculpture en bois et une attention des plus prévenantes. Il voulait fêter ses dix-huit ans dignement… Quel chemin parcouru depuis qu’ils retissaient leur amitié ! Avec ce qui était arrivé au bal de Noël, Casey était encore déconcertée de constater qu’ils ne se hurlaient pas dessus en s’envoyant mille reproches. C’était leur mode de communication depuis tellement de temps… ou du moins, ça l’avait été, mais il semblait qu’ils passaient lentement à une nouvelle forme d’échange. Une bien meilleure forme, selon elle. J’adore, c’est une merveilleuse attention avoua-t-elle sans filtre, englobant tout : le lieu, les muffins, sa tenue… Et puis les chemises te vont très bien. Décidément, il faisait vraiment chaud. Là encore, on pouvait s’étonner, quand on connaissait leur susceptibilité à tous les deux, de voir que Brooklyn était capable de demander en toute simplicité si elle aimait ou non, sans une once de vexation venant ombrager son visage. Il ne surinterprétait guère plus la moindre parole de Casey, et elle en faisait de même depuis quelques temps déjà. Une confiance acquise avec le temps, qui rendait bien des choses plus faciles. je n’avais pas prévu qu’il ferait si chaud ! Et elle accompagna ces mots d’un geste fluide pour enlever ce pull qu’elle laissa reposer sur le banc. La Serdaigle était bien plus à l’aise dans les températures froides que lorsqu’il faisait chaud ; pourtant, ici, au milieu de ce jardin tiré de l’esprit de Brooklyn, face à la mer, elle se sentait bien, malgré ses bras dénudés. Une douce brise caressait leur visage et jouait avec ses cheveux, rendant la chaleur appréciable. Et même si les muffins ont l’air délicieux, ils restent tous les deux là, à contempler le paysage, sans faire mine de vouloir en manger. Le souvenir de divers rendez-vous au Balcon du Monde lui rappelle qu’elle avait l’habitude de prendre quelque chose entre ses mains, n’importe quoi, pour laisser ses doigts jouer avec. Seul élément notable traduisant sa nervosité. Aujourd’hui, sa fébrilité était due à bien d’autres choses, et ses doigts reposaient tranquillement sur le dossier du banc. Pour l’instant, du moins.
Casey avait du mal à imaginer Avalon et Savannah face à la télévision entrain de s’extasier devant une série niaise à souhait, comme venait de le souligner Brooklyn. Mais peut-être parlait-il d’une de ses petites soeurs, ou peut-être bien qu’en dehors de Poudlard, les jumelles étaient plus sensibles à ce genre de choses. Tu parles de Savannah et Avalon ou des plus jeunes ? demanda-t-elle, essayant vainement de se représenter la scène familiale où Brooklyn, blasé, assiste à la joie enfantine des filles face à une série qu’il juge pitoyable. L’idée de se retrouver assise dans son salon, entourée de ses soeurs, lui laisse un étrange sentiment. Pas tellement déplaisant, plutôt totalement improbable. Etant donné que tu m’as très bien vendu les séries qu’elles regardent, je passe mon tour ! Mais pourquoi pas regarder un bon film, un jour ou l’autre... La télévision n’avait jamais été un passe-temps de Casey, pour autant, sa curiosité lui donnait bien envie de regarder un film, sans trop savoir à quoi s’attendre. Peut-être pas avec les petites soeurs de Brooklyn, cependant : même s’il avait lancé l’idée pour rire, rien ne disait qu’il concevait réellement l’idée de l’inviter chez lui. Il lui faudrait quand même un compagnon dans cette aventure, déjà parce qu’elle n’aurait aucune idée de quoi choisir, et puis parce qu’elle ne se voyait pas vraiment regarder ça toute seule. Tu crois que la Salle sur Demande serait capable de fournir des appareils moldus ? Il lui paraissait peu probable que cette salle ne puisse pas fournir tout et rien, mais elle n’avait jamais essayé, la question restait donc entière.
Le silence les enveloppe doucement, agréable et loin d’être pesant. Cependant, les pensées agitées de Casey viennent perturber la tranquillité du paysage et de l’instant, et après de longues secondes à mâcher et remâcher les mots qu’elle hésite à prononcer, elle se lance, craignant de réveiller une colère somme toute bien méritée. Une surprise teintée de plaisir l’enveloppe quand elle l’écoute lui répondre, hésitant, certes, mais sans rancoeur perceptible. Elle coule un regard rapide dans sa direction, prête à observer un visage animé de colère, mais non, rien de tout cela. Reportant ses pupilles sur l’eau en contrebas, elle garde de nouveau le silence, quelques secondes. Tu sais… Je suis réellement désolée de t’avoir entraîné à cette soirée. J’espérais vraiment que tout se passerait bien, pour une fois, et que nous pourrions en profiter termina-t-elle dans un soupir. C’était bien la première fois depuis une éternité qu’elle exprimait des excuses aussi clairement, Casey n’étant pas une grande habituée des désolée et autres demandes de pardon. Pas aussi franchement, en tout cas. Il ne reste plus qu’un an et quelques mois. Ensuite, Poudlard sera terminé... C’était presque angoissant de penser à ça. Que se passerait-il après Poudlard ? Que feraient-ils ? Que deviendraient-ils ? Malgré toutes les horreurs, Casey s’était faite à cette vie, et il faudrait en commencer une nouvelle après leurs études.
electric bird.
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Mer 19 Fév - 11:09
Feeling something never felt
EXORDIUM.
Est-ce que je me tourne en ridicule ? Je suis en train de me le demander. Non pas que Casey montre de quelconques signes dans ce sens mais c'est moi, en y repensant, qui me pose la question. Elle n'a rien demandé, s'attendait certainement à une soirée tranquille entre amis, quelque part où il n'y aurait aucune connotation particulière. Moi, habillé normalement, bougonnant un peu mais présent malgré tout. Bref, une soirée lambda entre nous. Au lieu de ça, je fais le type ... romantique ? Je ne sais pas si c'est l'impression que ça lui donne mais moi c'est l'impression que j'en ai et j'avoue que j'ignore d'où ça sort. C'est pas vraiment moi au fond ou en tout cas je ne me connaissais pas cette part là de ma personnalité. Vous allez me dire, avant elle, jamais je n'avais songé à ce genre de choses. Quand mes soeurs ou mes parents m'en parlaient, j'étais indifférent au sujet. Les filles ne m'intéressent pas, ni les garçons d'ailleurs. L'espèce humaine dans son ensemble m'indiffère au plus haut point. Je ne me voyais pas en pincer pour qui que ce soit, sortir avec quelqu'un me semblait de toute façon impossible, autant parce que je n'aime pas qu'on me touche ou qu'on m'approche que parce que l'idée d'avoir une potentielle vision en faisant ça me donnait la chair de poule. Pourtant me voilà, quelques temps après, à me foutre sur mon trente et un pour les beaux yeux d'une fille, à sortir le grand jeu en l'emmenant - virtuellement - dans un décor romantique, pour fêter ses 18 ans. C'est d'un cliché mon dieu. Je me fais presque honte je crois.... et un peu peur. Elle me fait faire vraiment n'importe quoi, même sans s'en rendre compte. Allez à une soirée de Poudlard en sachant pertinemment que c'est une connerie, maintenant ça et demain, ça sera quoi ? Lui souhaiter une bonne Saint Valentin en lui offrant un cadeau ? Si je fais ça, achevez moi s'il vous plait, je souffre !
Tout tourne dans ma tête et je commence à regretter ce que je suis en train de faire. J'ai envie de tout arrêter, de dire que je suis désolé, que je ne sais pas ce qu'il m'a pris, que c'est ridicule et qu'on retourne à quelque chose de plus... normal ? Sauf que voilà, quand Casey reprend la parole, ce qu'elle dit change tout. Elle adore cette merveilleuse attention. Je n'ai pas changé un seul mot, c'est ce qu'elle vient de dire. Elle n'a pas dit cette petite attention ou juste cette attention, non, elle a dit merveilleuse. Pas adorable ou attentionnée, mais bien merveilleuse. Elle aime et c'est bien tout ce qu'il me fallait pour apaiser mes craintes et mes doutes. Je stop donc là m'en envie de tout arrêter. Je ne vais pas lui gâcher sa soirée, si elle aime alors continuons comme ça. Elle enchaîne en me faisant même un compliment. Les chemises me vont bien. Mon regard glisse sur ma chemise et mes souvenirs me ramènent à quelques instants plus tôt, quand je faisais face à mon miroir. Je revois mon reflet dedans et je ne peux nier que j'ai aimé moi aussi me voir comme ça. Pour la première fois de ma vie, je me suis trouvé beau. Il n'y a aucune prétention derrière cette vérité, j'ai juste aimé le reflet que me renvoyait mon miroir, ce qui n'arrive pas souvent pour être honnête. Je crois que tout ce que j'ai vécu dans ma vie m'a fait me détester, profondément. Quand on a de cesse de vous dire que vous êtes une mauvaise personne, le fils de Satan, que vous êtes moche autant à l'intérieur qu'à l'extérieur, je crois que vous finissez par le croire vous-même. Et même chez les Caldwell où pourtant je vis dans une ambiance bienveillante et pleine d'amour, je n'ai jamais pris le temps de me regarder vraiment, évitant mon reflet au maximum et me détachant de tout cela. Mais ce soir, j'ai aimé me voir et je suis content que Casey apprécie aussi. “Merci !” Osais-je dire avant de détourner mon regard, un peu gêné. Ca non plus ça ne me ressemble pas. La gêne que je ressens en général c'est juste la présence des autres autour de moi ou l'envie des gens d'en savoir plus sur moi. Là c'est une gêne toute nouvelle, parce que j'apprécie un compliment, qui me touche plus que je ne l'aurais pensé.
L'atmosphère devient un peu plus lourde chaque seconde, sans que je comprenne vraiment pourquoi. Même Casey a l'air un peu bizarre aujourd'hui, comme si quelque chose la gênée, sans trop que je comprenne quoi. Mais ça n'a pas l'air d'être de la gêne désagréable, comme ce que l'on ressent tous les jours, mais plus quelque chose qui s'apparente à ma propre gêne. Après, j'extrapole peut-être et je me fais tout seul des films, je ne saurais le dire. Mais là voilà qui a chaud et qui enjoint le geste à la parole en enlevant son pull. Ce n'est pas tous les jours que Casey montre autant de peau. Enfin, non pas qu'elle est à moitié nue, il ne faut pas exagérer, mais elle porte, tout comme moi, souvent des manches longues. Mais là où je me protège contre un quelconque contact physique, elle cache un lourd secret. Je sais qu'elle se fait du mal, volontairement. Je n'ai jamais vraiment su comment l'aider pour ça, la conseillant au mieux d'aller voir des spécialistes. Mais pisser dans un violon aurait plus d'efficacité que ça. Casey n'en fait toujours qu'à sa tête et se voile la face à sa façon. Au lieu d'aller voir Lennox pour parler de ses problèmes de santé, elle choisit d'aller voir son assistante, qui est très loin d'être totalement formée à tout ça. Au lieu d'aller voir un psy pour parler de tout ce qu'il s'est passé dans sa vie, elle va voir le conseiller d'orientation. C'est bien connu qu'il est formé pour régler les désordres émotionnel voyons ! Et c'est comme ça à chaque fois. Et elle s'étonne après que ça m'énerve... Enfin bon, n'y revenons pas ce soir, même si j'ai très bien remarqué la proximité qu'il pouvait y avoir entre Bradford et elle et le fait que j'aime pas du tout ça. La discussion change totalement et nous voilà en train de parler de ma famille. C'est moi qui ai lancé le sujet, difficile donc de lui en vouloir de rebondir dessus. Elle cherche à savoir de quelles soeurs je parle, ce que je peux comprendre, c'est qu'on est 11 dans la famille. “Non, je parlais de mes petites soeurs ... même si Savannah a un côté très girly qu'on ne soupçonne pas !” Dis-je un peu amusé. Elle me tuerait certainement à dire ça mais en même temps, c'est vrai. Elle n'est pas aussi atteinte que nos petites soeurs, qui le sont totalement pour certaines mais elle regarde aussi des séries ou des films niais qui puent le romantisme à deux noises et les clichés à gogo. Par contre ce n'est pas trop le délire d'Avalon. Elle décline mon offre de prendre ma place devant la tv avec mes soeurs. C'est dommage, j'aurai adoré voir sa tête devant certaines séries. Ca aurait été amusant de la voir grimacer au début et pourquoi pas se prendre au jeu au fil du temps. Mais ça ne sera pas pour demain. Néanmoins sa proposition me laisse sans voix quelques secondes. “Heu ... oui ça pourrait être sympa !” C'est que je ne m'y attendais pas à celle là. J'aime l'idée et je suis totalement partant, cela va s'en dire, mais je ne m'y attendais pas. Elle enchaîne en se demandant si la salle sur demande pourrait nous offrir tout ça. Ah oui donc on parle de voir un film ici, genre bientôt ? J'avoue que j'avais du mal à voir ce qu'elle entendait par là. Est-ce qu'elle me proposait qu'on voit un film ensemble chez moi. Parce que je doute que chez son père, ils aient la tv, qu'on se le dise. Ou alors qu'on aille au cinéma ensemble, ce qui aurait pu être sympa. Mais non, l'idée c'est de se faire une soirée film ici. Pourquoi pas après tout, même si je ressens une pointe de nervosité que je ne comprends pas totalement “Je ne sais pas ... mais elle est réputée pour offrir tout ce dont on peut avoir besoin alors j'imagine que ... oui ?” J'imagine que ça sera à nous de le découvrir.
Le sujet change encore, tout comme l'ambiance. Nous voilà parti sur un sujet beaucoup plus sérieux. Poudlard et les merdes qui vont avec. Oui j'en ai marre de tout ça. Néanmoins ça ne m'empêche pas de revenir, même si je me pose à chaque fois de plus en plus de questions. Est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Aujourd'hui, on s'en est sorti, mais est-ce qu'on aurait autant de chance la prochaine fois ? Je crois que mes parents ont été rassuré de voir Savannah revenir au bercail et ne plus avoir envie d'en repartir et j'imagine qu'ils auraient aimé qu'on fasse de même. On y était ensemble, ça aurait été logique qu'on suive Savannah. Mais on ne l'a pas fait et je n'arrive pas à savoir si je le regrette ou pas. D'un côté oui, parce que ça me gonfle tout ça, mais en même temps laisser tomber Casey, jamais. Je crois que même si Avalon décidait de tout arrêter, je continuerais à y aller, juste pour Casey. Et je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un comprenne. Comment vivre une vie où elle ne serait plus là ? “Je sais.” Je m'arrête là quelques instants, ne sachant pas comment exprimer le fond de ma pensée. “Ca me saoule de te voir aussi ... naïvement optimiste. Je sais que ça ne part jamais d'une mauvaise intention. T'as envie d'en profiter, de t'amuser, ça je le comprends. Mais j'arrive pas à comprendre comment tu peux encore croire que cette école pourrait nous protéger ou qu'on ne risque plus rien.” Je m'arrête de nouveau. Cette conversation est importante et il faut que j'aille au bout de mes idées, qu'elle comprenne. L'idée n'est pas de la blesser, juste de lui faire comprendre les choses. “Les choses ont changé pour toi ... et c'est cool. Aujourd'hui t'es plus une cible, t'es protégée par ton père et eux le savent. Mais pas moi. Moi je ne le serais jamais. Et je ne peux pas me permettre de penser comme toi. Je ne peux pas me permettre d'avoir envie d'en profiter ou de m'amuser, pas ici et pas maintenant. Ils refusent l'idée que je puisse être votre égal et ils feront tout ce qu'ils peuvent pour m'abattre. Et chaque attaque est une preuve de plus qu'ils n'auront de cesse qu'une fois qu'on ne sera plus là.” J'ai la gorge serrée, parce que je n'en ai jamais vraiment parlé jusqu'à présent. Mais c'est important qu'elle prenne pleinement conscience de la réalité, qu'elle arrête de se voiler la face. C'est facile de le faire, quand tu as un père néo-mangemort ou peu s'en faut. “Et en toute honnêteté, je doute que quitter Poudlard me donnera un sauf-conduit pour autant. Ce n'est pas qu'ici qu'on déteste les nés moldus, c'est dans le monde magique dans sa globalité. Alors peut-être que je serais moins une cible, mais s'ils décident d'aller jusqu'au bout de leurs idées, alors une guerre est en train de se préparer. Et il va falloir que tu saches dans quel camp tu seras ...” Non pas qu'elle doit décider ici et maintenant, mais il faut qu'elle prenne conscience que c'est une possibilité et qu'elle devra choisir dans quel camp elle veut être : celui de son père ou le mien ?
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Mer 19 Fév - 23:42
feeling something never felt
brooklyn & casey
L’air est lourd et il fait chaud. Sans trop comprendre pourquoi, Casey est consciente, au fond d’elle, que cela n’a rien à voir avec une histoire de météo. Ce n’était pourtant pas quelque chose de pesant ou de déplaisant, plutôt une gêne qui l’enveloppait, qui enveloppait Brooklyn, qui semblait envelopper tout et rien dans cet endroit tiré d’un film. Complimentant son ami sur sa chemise, Casey reporte son regard sur l’horizon, confuse de se laisser autant aller à le détailler. Elle manque donc l’embarras similaire au sien qui s’empare du Serpentard, mais peut-être n’est pas plus mal au vu des mille et une questions qui tourbillonnent déjà dans son esprit. La jeune femme se sent si gauche et penaude que même sa tenue lui fait l’effet de ne pas être celle qu’il faut : pas assez habillée, trop chaude, trop ceci, pas assez cela. Elle finit par enlever son pull et le laisser reposer sur le dossier du banc, explicitant son geste par quelques paroles, elle qui a si peu l’habitude de montrer ses bras dénudés. Cela faisait pourtant bien longtemps qu’elle ne les avait pas mutilés et l’essence de murlap avait fait du bon travail : seul un oeil avisé pouvait désormais repérer les cicatrices plus exsangues que le reste de sa peau. Casey n’assaillait pas plus ses cuisses de ses ongles meurtriers : il fallait tout simplement croire que le quotidien plus clément dans lequel elle évoluait désormais la gardait à l’abri de ces pulsions qui avaient si longtemps teinté l’eau d’une couleur rosée. Ou bien ses migraines prenaient désormais toute la place dans ce processus d’autodestruction que son corps ne semblait jamais vouloir abandonner. Si elle ne trouve pas bizarre de se retrouver en débardeur devant son meilleur ami, la brise qui souffle agréablement sur eux lui chatouille les avant-bras et la Serdaigle ne peut ôter son attention de cette partie-là de son corps. Elle choisit finalement de se laisser tomber sur l’assise du banc, aux côtés de Brooklyn, ramenant ses bras un peu plus à l’abri. On n’effaçait pas des années de réflexes inconscients si rapidement.
Ecouter Brooklyn affirmer que Savannah avait un côté mièvre que personne ne pouvait soupçonne la fait sourire. Effectivement, ce n’était pas l’adjectif qu’elle aurait employé directement pour décrire la soeur du Serpentard. Mais on ne connaissait jamais autant les gens qu’en vivant avec eux, supposait-elle, et en temps que frère et soeur ils avaient cette intimité particulière qui donnait à Brooklyn une toute autre vision que pouvaient avoir les anciens camarades de la jeune femme. Je n’aurais jamais parié ça. La scène représentant une Savannah Caldwell assise face à une télévision et pleurant d’émotion devant une histoire à l’eau de rose lui paraissait aussi romanesque d’un livre de fiction. Mais l’idée l’amusait. Et lui faisait prendre conscience qu’elle n’avait pas regardé le moindre film depuis des années. En avait-elle envie ? Il semblerait que oui, elle se voyait déjà assise face à un écran, les images brouillées puisque son esprit ne savait pas quoi y projeter, aux côtés de Brooklyn. Le jeune homme était évidemment présent, c’était lui qui venait de ramener cette technologie sur le devant de ses pensées. Ce dernier point étant l’unique raison qui poussait Casey à formuler ce début de proposition, qui n’en était d’ailleurs pas une : elle ne faisait qu’émettre une opinion. Ce serait effectivement quelque chose d’agréable à faire. Et, de fil en aiguille, ses pensées l’amenèrent à se demander si la Salle sur Demande était capable d’offrir ce genre de services. Sans arrière-pensée, cela allait de soit. Brooklyn garde le silence quelques secondes avant d’approuver le côté sympa de la chose. Ils avaient l’air d’accord pour regarder un film ensemble, c’était bien ce qui ressortait de cet échange, et le coeur de Casey manqua un battement en s’imaginant, un peu plus sérieusement, seule à seule avec Brooklyn face à une télévision. C’était idiot et irrationnel, mais elle ne pouvait s’en empêcher, pas plus qu’elle ne pouvait retenir l’étrange chaleur qui se propageait le long de ses joues. Heureusement, elles ne se colorèrent pas de rose, et la Serdaigle réévalua la situation sous un angle logique. C’est vrai ! Cependant, les appareils moldus ne fonctionnent pas à Poudlard, je ne sais pas si la Salle sur Demande peut faire exception à ça... Cela sonnait un peu comme si elle cherchait des raisons pour ne pas tenter la chose, aussi poursuivit-elle rapidement. J’imagine qu’il faut essayer pour le savoir. Cette fois-ci, cela sonnait carrément comme une invitation. Agacée de ses propres émotions trop fortes et trop compliquées à gérer, Casey n’alla pas plus loin, mais elle ne pouvait faire taire cette petit voix lui soufflant que ce serait à eux de le découvrir.
Ses pensées ne la lâchent pas et le silence qui les enveloppe à intervalles régulières à beau être paisible, elle ne peut s’empêcher de penser au pire. Ses inquiétudes fortement ancrées en elle, elle se lance néanmoins : la soirée de Noël a tourné au cauchemar et elle qui s’était imaginée passer un moment tranquille avec Brooklyn avait rapidement déchanté. Ce qui la paralysait le plus, c’était qu’il lui tienne rigueur du danger dans lequel elle les avait entraînés. Ils avaient survécu et elle ne pouvait exprimer le soulagement qui l’habitait quand elle s’imaginait à quel point cela aurait pu mal tourner et quand elle se représentait un après-Noël ou Brooklyn aurait été blessé… voire pire. Néanmoins, elle n’était pas préparée à ce qui allait suivre. Brooklyn se fendit d’un rapide Je sais, sans animosité aucune, qui l’étonna tout autant qu’il la rassura. Cela signifiait-il qu’il acceptait ses excuses ? Comprenait-il ce qui l’avait amenée à lui demander de l’accompagner ce soir-là ? Elle déchanta rapidement et conserva un mutisme plein de doutes tandis qu’il se lançait dans un monologue inédit. Tant sur la forme que sur le fond : il ramenait à la surface et exprimait pour la toute première fois une foule de choses qu’il devait garder pour lui depuis longtemps. Des confessions dont ils n’avaient jamais fait qu’effleurer la surface. Et qui ressortaient aujourd’hui. C’était paradoxal d’être aussi pleine d’espoir après tout les coups bas qui avaient jonché mon existence. Elle conservait toujours une once d’optimisme qui la persuadait que, cette fois, tout se passerait bien. C’était bien ce qui lui avait permis de s’accrocher autant à sa relation avec Brooklyn, sans cela, elle aurait baissé les bras bien trop tôt, et peut-être n’en seraient-ils pas là aujourd’hui. Ce qui sonnait comme un reproche de la part de son meilleur ami lui avait servi par le passé, elle en avait la conviction. Néanmoins, il n’avait pas tort, et cela lui jouait des tours. Elle n’était pas naïve : elle se rendait aux sorties avec sa baguette au cas où cela tournerait mal. Mais l’espérance qui subsistait que tout se passe bien achevait d’enterrer sa méfiance et la poussait sur des chemins où elles ne devraient pas se rendre. Casey ne cherche pas à interrompre Brooklyn, comme si elle sentait instinctivement qu’il avait besoin d’aller au bout de ce qu’il avait à lui dire. Il poursuit avec son géniteur biologique et Casey se crispe imperceptiblement tandis que son regard se fige et se ferme. Une nouvelle fois cette différence inconciliable les séparait de nouveau. Depuis qu’elle avait découvert que son sang n’était pas si moldu que ça, elle craignait au fond d’elle que son meilleur ami ne s’éloigne. Quelle valeur avait leur passé commun s’il n’était basé que sur des mensonges, dans le cas de la jeune femme ? Le pessimisme de Brooklyn quant à l’avenir du monde magique était effrayant… mais n’en était pas moins plein de véracité. Le regard toujours perdu dans les eaux calmes au loin, Casey ne tressaillit vraiment que sur ses derniers mots. Qu’elle sache dans quel camp elle était ? Pensait-il sincèrement qu’elle se posait la question ? Après les cachots, Blackman, les tortures, les cris, les larmes, le sang versés, doutait-il réellement qu’elle puisse choisir autre chose que se battre contre ces idéaux qu’elle exécrait ? L’idée que ce soit le cas la blessait plus profondément qu’elle ne l’aurait admis mais son visage où tout amusement avait déserté reflétait une impassibilité qu’elle n’avait pas affiché depuis bien longtemps. Elle n’était pas fâchée de ce qu’il venait de lui dire, mais plutôt totalement peinée. L’impression de l’éloignement qui les caractérisait malgré tout ses efforts pour le réduire était tenace. Et l’angle sous lequel il l’envisageait, amer. Alors après tout ce que nous avons vécu tu penses réellement que je ne sais pas de quel côté je me battrais ? Elle posa la question sans le regarder : elle avait bien trop peur de ce qu’elle pourrait déceler comme réponse sur les traits de son visage. Puis, sans laisser un quelconque silence s’imposer entre eux deux, elle laissa à son tour les mots couler entre ses lèvres. Mon optimisme te paraît naïf, je crois qu’il m’est essentiel. Après tout ce par quoi nous sommes passé, si je n’avais plus d’espoir, qu’est-ce qu’il me resterait ? Son ton n’était pas plaintif, il était presque dénué de toute émotion en réalité, exceptée cette légère vibration qui dénotait. C’était probablement la première fois qu’elle parlait à coeur aussi ouvert de sa manière d'envisager son quotidien. J’ai peut-être une famille qui est tombée du ciel et qui me protège de ceux qui se sont attaqués à nous pendant toutes ces années, mais je ne ferais jamais confiance à mon père, nous ne serons jamais une vraie famille et à quoi bon être immunisée contre ces violences si d’autres, si toi, tu ne l’es pas ? Ses idéaux sont tout ce que j'exècre, tu devrais le savoir... Au final, il n’y avait aucune colère dans ces propos. Une simple constatation : amère et pitoyable. Ainsi qu’un aveux, glissé parmi tout le reste, que la découverte de son ascendance ne lui apportait aucune joie puisque cela ne faisait que les éloigner. Et quelle conclusion faire de tout cela ? Je ne peux pas m’empêcher de croire en la magie et d’avoir envie d’y vivre, parce que c’est ce qui m’a tirée d’un quotidien dans lequel je ne me serais jamais épanouie. Il savait bien de quoi elle parlait : la vie en temps qu’enfant baladé de famille d’accueil en famille d’accueil n’avait rien d’un paradis. Mais ça ne signifie pas que je n’ai pas conscience des dangers qui courent ou que je ne méfie pas. Ni que je ne m’inquiète pas. Pour lui, surtout. Pour ce qui pourrait lui arriver si des néo-mangemorts revenaient ici.
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Jeu 27 Fév - 11:10
Feeling something never felt
EXORDIUM.
Voilà une rencontre qui commence bien étrangement. Mais c'est de ma faute, si je n'en avais pas autant fait, on n'en serait pas là. Mais je voulais bien faire, pour lui faire plaisir. On ne fête ps tous les jours ses 18 ans et je voulais vraiment marquer le coup. J'imagine qu'elle fera un truc avec ses amis plus tard, mais en attendant, au moins elle aura un petit souvenir de plus avec moi. L'idée c'est de se créer des souvenirs un peu plus positif que ceux qu'on a déjà ensemble. Bon après, pour être honnête, tous les moments passés avec elle resteront toujours positifs, parce que ça n'a jamais été elle le problème mais le monde extérieur. Avec elle, je me sentais en sécurité, je me sentais compris, soutenu et je me sentais moins seul. Elle vivait - malheureusement - une situation semblable à la mienne, il n'y avait qu'elle qui pouvait comprendre. Aujourd'hui, j'ai un peu l'impression qu'ils nous ont enlevé ça. En la reconnaissant, son père biologique a créé un fossé entre nous. Evidemment, il ne tient qu'à nous de rester malgré tout d'un même bord, mais la vie ne nous rend pas toujours la chose facile. Mais ce soir, je veux effacer tout ça et je veux que dans 10 ou 20 ans on se rappelle ce moment. Quitte à se foutre un peu de ma gueule parce qu'on se rendra vraiment compte que c'était mièvre comme attention, mais on se dira que c'était sympa quand même. En tout cas le décor est sympa et j'aime à croire que la bouffe sera bonne. Il manque peut-être un peu d'alcool, mais vu que je n'aime pas vraiment ça, j'ai pas estimé que c'était vraiment important. Mais peut-être aurais-je dû lui trouver une bouteille je ne sais trop où, pour lui faire plaisir, j'en sais rien. Après à bien y réfléchir, je n'aurai même pas su comment m'y prendre. Est-ce que Luca aurait accepté de me vendre une bouteille pour l'anniversaire de sa soeur ? Et si non, où aurais-je pu en trouver une ? Grande question.
Passé la gêne du début, nous voilà lancé en pleine discussion. Nous parlons de ma famille et de sa passion pour les émissions moldues débiles. Que ce soit des télés réalités débiles aux feuilletons à l'eau de rose, à chaque fois que je rentre chez moi, j'y ai droit. Et pas moyen de faire valoir mon droit d'aînesse, si je veux que mes tympans survivent au reste des vacances, il vaut mieux leur céder la victoire rapidement. Vous comprenez, seul - voir potentiellement à deux si Avalon se joint à moi - contre le reste de la fratrie, on ne fait pas le poids. Et vu qu'on n'est pas souvent là, forcément on n'a pas trop notre mot à dire. “Elle cache bien son jeu !” Dis-je en plaisantant, en parlant de Savannah et de son côté un peu girly. On est loin d'être sur le même cas d'école que mes petites soeurs mais il lui arrive aussi de baver sur le beau gosse du film ou de s'attacher à lui. Après, quand on sait qu'elle est sorti sur cet abruti d'Isidore, on peut aisément comprendre qu'elle soit un peu mièvre à sa façon. Ce mec ne servait à rien et la trompait à tour de bras et elle se contentait juste de fermer les yeux et de dire qu'il était gentil quand même et qu'elle l'aimait. Plus cruche tu meurs ! Et dire que ce crétin était de retour parmi nous, quelle plaie ! J'imagine qu'il a dû être étonné de ne pas voir son ex dans le coin, enfin s'il se souvient encore d'elle, bien entendu. A moins qu'il n'ait jamais pu faire la différence entre Savannah et Avalon et qu'il aille compter fleurette à la jumelle de son ex. J'espère que si c'est le cas, Avalon lui colle une bonne droite, parce qu'à un moment donné, faut pas déconner. Le sujet dévie sur la potentialité d'aller voir un film ensemble. Mais pas dans le monde moldu, mais ici, à Poudlard, dans la salle sur demande plus spécifiquement. J'ignore si ça sera possible, mais j'imagine qu'il faudra essayer pour voir. Après, à bien y réfléchir, elle est magique donc j'imagine que le côté moldu du truc n'est qu'un détail pour elle et qu'elle sera le contourner d'une façon ou d'une autre. “Elle est censée être magique, elle doit bien être capable de lancer un sortilège sur des appareils moldus pour les faire fonctionner.” Lequel ? Je ne saurais le dire mais elle doit le savoir. Après peut-être qu'on va se retrouver marron et qu'on devra reporter notre envie de voir un film à plus tard. A moins qu'au balcon du monde on puisse contourner le problème. vu que c'est censé être une illusion, peut-être ... cela dit, je ne suis pas sûr d'être capable de me souvenir d'un film au complet, par coeur pour être honnête. “On aura qu'à faire ça, on sera vite fixé !” Dis-je en hochant la tête, validant la proposition par la même occasion.
Nous avançons dans la discussion et tout devient beaucoup plus sérieux soudainement. On parle du bal de Noël, qui a mal tourné comme je l'avais prédit et plus généralement de ce qu'il se passe dans le monde sorcier et des conséquences sur nos vies. Ou plus précisément, des conséquences sur la mienne. Parce que ce n'est pas parce que j'aurai quitté Poudlard que ma vie deviendra toute rose et qu'on me foutra enfin la paix. Je ne prétends pas que je serais leur cible privilégiée, mais si on part du principe qu'ils veulent absolument rallier Casey a leur cause, il se pourrait que je sois inscrit sur la liste noire. Si je meurs, elle sera triste, assurément, mais elle pourrait finir par devenir plus malléable. En toute honnêteté, je n'en sais rien. Je n'arrive plus trop à savoir ce qu'il se passerait dans sa tête. Je sais qu'elle aurait de la peine, de ça je n'ai aucun doute. Je peux douter de tout, mais pas de l'amitié sincère qui nous lie tous les deux. Mais je ne connais pas assez son père pour savoir comment il pourrait retourner le cerveau de sa fille. Il a quand même profité de l'amnésie de sa fille pour placer ses pions. Sans moi, elle croirait qu'il est un père aimant et attentionné. J'essaye de lui expliquer les choses, sans m'énerver, ni me vexer. L'idée ce n'est pas de la blesser, juste qu'elle comprenne ce que je ressens et la réalité de la vie. Evidemment, ce n'est pas sans compter sa propre susceptibilité et j'ai vu, sans rien dire malgré tout, qu'elle se refermait. Je la connais Casey, je sais quand quelque chose ne va pas. Je ne suis pas toujours capable de dire pourquoi ça ne va pas, mais je sais quand quelque chose cloche, je reconnais les signes et là ils sont très visibles. Mais j'imagine que c'est inéluctable, il faut en passer par là pour avancer, en tout cas j'essaye de m'en persuader. Quand elle reprend la parole, elle me demande comment je peux douter du camp qu'elle choisirait en cas de nécessité. Ce n'est pas exactement ses mots, mais ça veut dire la même chose. Un joli petit pic bien placé, certainement mérité je ne saurais le dire. Mais je n'ai pas le temps de répondre quoi que ce soit, qu'elle enchaîne. Je garde donc le silence, réfléchissant à tout ça. Je peux comprendre ses prochaines paroles mais je n'arrive pas à être d'accord avec elle. Il est facile de penser ça quand tu te trouves dans une situation nettement plus confortable que la mienne. C'est cruel à dire mais quand on vit dans un superbe manoir, avec un père certes psychopathe, mais qui peut vous ouvrir toutes les portes que vous voulez, vous pouvez rêver à avoir de l'espoir. Son avenir à elle est tout tracé, il suffit qu'elle le réclame et elle l'obtiendra. J'ai beau adoré mes parents, si je veux devenir quelqu'un, il faudra que je le devienne par mes propres moyens. Après je ne dis pas, je comprends qu'elle ait besoin de croire en un avenir meilleur pour tenir le coup, mais ce n'est pas mon cas et plus le temps passe et moins j'arrive à y croire. “Casey ... y'a pas si longtemps, t'étais presque à faire des louanges à ce père que tu détestes. En toute honnêteté, il suffira d'un rien pour qu'il parvienne enfin à ses fins. Il lui suffirait qu'il me fasse disparaitre et qu'il t'oubliette et le tour serait joué !” Non pas que je ne la crois pas sur parole, mais j'étais là à l'hôpital quand elle me parlait de ce père attentionné qui veillait sur elle. Alors évidemment, elle avait des circonstances atténuantes, elle avait perdu la mémoire, mais il ne doit pas débile pour ne pas savoir que ça serait sa chance d'obtenir enfin une fille aimante et obéissante. Et il ne lui faudrait pas faire beaucoup d'effort pour ça.
Je garde le silence quelques instants, ne sachant pas comment exprimer ce que je ressens. C'est compliqué comme histoire et ça ne concerne malheureusement pas que nous. Je finis par me donner du courage pour la suite et dieu que je vais en avoir besoin. “Casey ... C'est pas de toi que je doute. On se connaît depuis trop longtemps pour qu'ils arrivent à semer un quelconque doute en moi. Je te connais mieux qu'ils pensent te connaître et j'aime à croire que ça sera toujours le cas. Mais ta nouvelle situation t'expose bien plus qu'avant et j'ai l'impression que beaucoup de gens veulent que tu rentres dans les rangs...” Je me racle la gorge, un peu gêné et je finis par glisser ma main dans la poche intérieure de ma veste, posée sur le banc, pour en sortir un bout de papier, que je lui tends. “J'a reçu ça aujourd'hui ...” Je ne sais pas trop comment elle va prendre ça, mais il est important qu'elle sache qu'ils crachent dans son dos et qu'ils tentent de gérer sa vie à sa place vu qu'elle ne veut visiblement pas faire le ménage dans ses relations.
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Sam 29 Fév - 11:10
feeling something never felt
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Les moments partagés avec Brooklyn comme celui-ci étaient probablement ceux que Casey chérissait le plus. Quand elle y repensait, ils avaient parcouru énormément de chemin pour en arriver là. Malgré ses souvenirs tronqués et sa mémoire encore abîmée, elle se remémorait quelques situations volcaniques au cours desquelles retrouver un semblant d’amitié paraissait impossible. Aujourd’hui, elle ne saurait plus dire ce qui leur était arrivé pour qu’ils parviennent à cet équilibre, mais maintenant qu’il était là, elle l’espérait inébranlable. Ce fait se montrait assez proche de la vérité puisque malgré la catastrophe qu’avait été le bal de Noël auquel Casey avait traîné Brooklyn, ils se retrouvaient néanmoins tous les deux ici, sur l’initiative du Serpentard, à discuter de films et de séance télé à programmer. C’est vrai, la jeune femme avait spontanément émis l’idée, et elle allait de pair avec la présence de son ami d’enfance. Tout semblait en fait bien plus facile et bien plus naturel depuis quelques temps. Depuis quand ? Difficile à dire, les choses s’était faites lentement, pas après pas, même si la Serdaigle avait le sentiment que l’incendie de l’année dernière - dont elle ne parvenait toujours pas à se rappeler des mois après - et l’amnésie temporaire qui en avait résulté avait achevé de leur prouver à quel point ils tenaient l’un à l’autre et à quel point tout pouvait se finir si rapidement. Est-ce que cela leur donnait encore plus envie de profiter des petites choses ? Peut-être. En tout cas, l’idée d’un moment de cinéma dans la Salle sur Demande lui paraissait des plus tentants. Ils parvenaient même à plaisanter paisiblement de la famille de Brooklyn, sujet qui avait été longtemps compliqué à aborder. D’un côté Casey se sentait bien loin de ce bonheur familial, perchée de l’autre côté de ce fossé qui les séparait ; de l’autre Brooklyn ne pouvait se résoudre à inclure son amie dans cette partie-là de sa vie pour ne pas imposer à ses parents un passé douloureux dont ils avaient en partie conscience. Imaginer Savannah plongée dans un film mièvre au possible lui arracha un sourire. Peut-être qu’elle n’allait pas choisir un film de ce genre, mais se remettre une fois devant une télé la tentait assez. La question se posait de savoir si cela serait possible à Poudlard. Tu as raison, ça me semble possible. On verra ça quand on essaiera. Sa curiosité piquée, elle ne tiendrait pas longtemps avant de vouloir la satisfaire. Puis après tout, elle n’était que quelques étages plus haut, il serait facile de faire un détour pour répondre à cette question. Peut-être même que Brooklyn voudrait bien l’accompagner à la sortie de leur bol d’air italien.
Un bol d’air qui s’alourdit considérablement à mesure qu’un sujet épineux se développe, étouffant. Les mots de Brooklyn sont lourds et pesants, mais dénués d’animosité. Casey le sent, elle le sait, mais ne s’en renferme pas moins. Son visage perd le peu de lueur qu’il possédait jusque là et elle se crispe, tendue. Est-ce qu’il était normal de presque préférer une dispute colérique que ce calme résigné qui habitait les paroles de son ami ? Casey pensait que les cris proférés durant leurs interminables engueulades étaient ce qu’il y avait de pire, mais le ton plat et sans appel de Brooklyn était en fait bien pire. Parce qu’il n’y avait qu’une vérité inéluctable et qu’elle ne pouvait rien faire contre elle, à part se sentir immensément chagrinée. Le regard fuyant se perd dans les eaux bleutées de la mer qui clapote loin là-bas. Elle n’avait pas le courage de confronter son regard à celui de Brooklyn en cet instant ; pas alors qu’elle le laissait déballer tout ce qu’il pensait de leur situation ; pas plus quand elle posa une simple question : croyait-il vraiment qu’elle puisse douter de ce qu’elle choisirait ? Le choix était évident, fait depuis longtemps, depuis toujours même. Depuis le premier jour où les néo-mangemorts avaient apposé de nouvelles cicatrices sur son corps, il était devenu impossible qu’elle puisse un jour prendre leur parti. De manière plus générale, Casey avait toujours eu une horreur totale des bourreaux quels qu’ils soient : victime depuis son plus jeune âge, il était impossible pour être de lever un jour cette hache meurtrière. Même si cela signifiait souffrir encore et encore. Les quelques secondes de flottement qui suivirent son interrogation ne furent pas suffisantes à Brooklyn pour lui répondre, déjà elle poursuivait, avec un monologue bien long quand on connaissait Casey et sa répulsion à trop en dire. Son ton neutre déroule une vision bien à elle. Pas de colère, juste des constatations amères qui semblent creuser un peu plus les différences déjà existantes entre les deux. Est-ce qu’ils allaient jamais réussir à cesser de s’opposer ? Les derniers mots s’évanouissent, emporté par cet air toujours plus lourd. Le Serpentard ne laisse pas s’écouler longtemps avant de reprendre la parole.
La possibilité qu’il envisage se dessine sous les yeux toujours évasifs de la jeune femme. Avait-elle déjà envisagé cette possibilité ? Pas le moins du monde. Brooklyn y réfléchissait-il depuis longtemps ? Probablement, il n’avait pas les intonations de quelqu’un qui vient d’avoir une illumination terrible. Elle se sentait prise au piège par ce qu’il lui disait : elle savait qu’il avait raison, et que le temps de quelques jours ce père ne lui paraissait pas si méchant que ça, il avait même l’air réellement inquiet. Mais oubliait-il qu’elle sortait alors d’un coma l’ayant rendu provisoirement amnésique ? Il ne pouvait pas l’oublier, il devait simplement ne pas en tenir suffisamment compte pour que cela pèse dans sa balance. Immobile et silencieuse, elle se sentait prise au dépourvu. Que répondre à ça ? Oui, l’option était possible. Elle ne pouvait pas dire que ça n’avait pas traversé l’esprit de son géniteur. Alors que restait-il pour sa défense ? Rien, absolument rien. Cependant, de quoi devait-elle se défendre ? Ça lui serait facile c’est vrai convint-elle d’une voix blanche. Le soulagement qu’elle avait ressenti en retrouvant ses souvenirs et, par la même, en retrouvant tout ce qui la liait à Brooklyn lui avait fait prendre conscience d’à quel point il était important pour elle. Non pas qu’elle ne le savait pas déjà, mais l’idée de vivre une vie entière sans se souvenir de lui l’avait terrorisée. Et l’effrayait encore aujourd’hui. Mais tu penses quoi ? Que je le laisserai faire avec plaisir ou que je ne méfie pas de lui ? Je te rappelle que les louanges dont tu parles provenaient d’une personne amnésique, ne pense pas qu’elles subsistent encore. En réalité, le doute s’était infiltré, mais pas suffisamment puissant pour que Casey ne veuille pas obtenir son indépendance et sa majorité, et ne cherche pas à quitter ce manoir au plus vite une fois Poudlard fini. Elle sentait d’ailleurs qu’elle pourrait compter sur Luca là-dessus. Ses doigts portés à sa tempe, elle se la masse, réflexe acquis par l’habitude des maux de tête. Elle ne sentait pas encore une quelconque migraine poindre le bout de son nez, mais les réflexions qui l’assaillaient la troublaient suffisamment pour qu’elle effectue ce mouvement de manière inconsciente. Si je le pouvais je ne rentrerais même pas dans son manoir durant les vacances que je passerais le plus loin possible de lui. Mais même Luca ne peut pas m’aider sur ce point-là… jusqu’à aujourd’hui il avait les lois de son côté. Maintenant qu’elle était entièrement majeure, il ne pourrait plus asseoir son autorité d’aucune manière. Encore qu’elle n’avait aucun endroit où aller, si ce n’était là-bas, lorsque Poudlard fermerait ses portes. Mais ça n’était qu’un été, un dernier été, et ensuite elle trouverait un travail pour gagner sa vie. Non, rester dans les jupons de cet homme ne faisait pas partie de ses objectifs.
Enfin, elle pouvait dire tout ce qu’elle voulait, la situation dans l’immédiat ne changeait pas et les propos de son meilleur ami non plus. Avait-il si peu de confiance et de foi en elle ? Au moment où elle se demandait clairement si c’était le cas, il reprit la parole, lui assurant qu’il ne doutait pas d’elle. C’était idiot, comment quelques petits mots tout simple pouvait soulager d’un poids aussi important. Reprenant un peu d’aplomb, Casey parvint à tourner la tête en direction du Serpentard et plonger son regard dans le sien. D’aussi loin qu’elle puisse se souvenir, c’était la première fois qu’elle l’entendait lui dire les choses ainsi. Aussi encourageantes et bienveillantes soient ses paroles, elles lui tordaient douloureusement la poitrine, créant une sensation qu’elle ne pouvait expliquer, à la fois chaleureuse et brûlante ; rassurante et effrayante. Elle avait cependant du mal à comprendre ces derniers mots : qui pouvaient bien s’intéresser à ce qu’elle faisait de sa vie ? Hormis son géniteur qui ne lui avait encore jamais parlé de ces sujets-là, le père de celui-ci qui préfèrerait la voir morte, ou Luca avec qui la relation s’était apaisée, il n’y avait personne qui pouvait bien vouloir chercher à lui faire emprunter tel ou tel chemin. Et qu’est-ce qu’il faisait ? Les pupilles perplexes de Casey suivent le mouvement de Brooklyn. La main ressort de la poche de sa veste accompagnée d’un bout de parchemin qu’il lui tend, le regard presque fuyant.
Casey l’attrape, méfiante et le déplie pour le lire. Rapidement. Une première fois, puis une seconde. Ses yeux déchiffrant les mots sans qu’elle ne les comprenne. La sensation que son cerveau tournait dans le vide lui était familière, ce n’était pas la première fois qu’elle ressentait ça. Même si elle ne s’en souvenait pas vraiment, ce mécanisme de défense lui donnait l’impression de penser à tout et à rien en même temps lorsqu’une situation aussi inattendue et complexe que celle-ci se présentait à elle. C’était comme se noyer et inspirer un grand coup en même temps : les effets s'annulaient et il ne se passait plus rien. Ici, les pensées allaient à toute vitesse et, en même temps, sa réflexion était paralysée par un mélange de surprise et d’angoisse. Se levant, Casey quitta le banc pour faire quelques pas et se rapprocher de la balustrade en pierre. Elle éloignait ainsi son visage de Brooklyn, cachant ses expressions qu’elles ne pouvaient plus maintenir aussi impassibles que d’habitude. Dans sa poitrine, son coeur battait la chamade et menaçait de casser quelques côtes au passage. Tout ce qu’elle retenait de la lettre, c’était ces quelques mots affirmant qu’elle avait développé des sentiments amoureux pour Brooklyn. Bluebell Sherwin était la vilenie incarnée. N’avaient-elles pas promis de conserver précieusement le secret de leurs échanges ? Car il n’y avait qu’elle capable de savoir une telle chose. Inspirant un grand coup, l’air glissa dans ses poumons, douloureusement. Avait-elle arrêté de respirer à la lecture de cette lettre ? Peut-être bien. Et qu’était-elle censée faire ? Après tout, Brooklyn n’avait pas mentionné quoique ce soit concernant les sentiments évoqués ? Il parlait plutôt de cette histoire de faire la fierté de son géniteur. Pouvait-elle ignorer aussi éhonteusement le sujet ? Oui, elle en était capable, restait à voir si Brooklyn suivrait le mouvement. Tu sais qui te l’a envoyée ? fit-elle d’un timbre absent, lui tournant toujours le dos. Elle se doutait de la réponse, mais il lui fallait retrouver ses esprits. Gagner du temps. Ce ne sont que des inepties : je ne souhaite pas faire sa fierté. Son ton sonnait étrangement à ses oreilles, comme venant de très loin. Et son souffle qui paniquait lui aussi, laissant entrevoir une crise à laquelle elle n’avait pas été sujette depuis si longtemps… Sa main libre vint serrer la pierre du balconnet avec force, la stabilisant. Cette discussion, cette lettre, rien n’allait, et la panique se nourrissait d’elle-même, dans un cercle vicieux difficile à arrêter. Elle devait peut-être se justifier un peu plus, se défendre corps et âme contre ces mensonges, mais sa voix semblait incapable de franchir ses lèvres pour l’instant. Respirant profondément, elle chercha à se calmer. Ce n’était qu’une lettre anonyme, rien de grave en soit, il lui suffisait d’éluder le sujet et de dire que l’auteur ne savait pas ce qu’il racontait. La colère qu’elle éprouvait à l’encontre de Bluebell, par contre, n’allait pas aller en diminuant.
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Mer 4 Mar - 17:33
Feeling something never felt
EXORDIUM.
J'ai l'impression que le rendez-vous est pris. J'ignore ce que cela donnera mais au moins on aura le mérite d'avoir essayé. Au pire des cas, on en rira en se disant, peut-être un peu déçus, que la magie a aussi ses limites et qu'on vient de les tester. On se rabattra sur une autre idée et ça sera tout aussi bien. Au mieux ça marche et on passera un bon moment ensemble, à regarder un film ensemble, comme deux adolescents normaux et ça sera génial. Me sentir normal à Poudlard, ce sera une grande première. J'aurai presque hâte que ce moment arrive, alors que nous venons à peine de commencer ce tête à tête. C'est incroyable comme notre génération vit toujours dans le futur et est incapable de profiter du présent. J'ai l'impression que nous n'arrivons pas à fixer notre esprit sur ce qu'il se passe et à profiter de chaque instant que nous vivons, tellement nous sommes occupés à penser à ce qui va arriver ou ce qu'on voudrait qu'il arrive. Après je sais qu'on ne peut pas trop nous en vouloir, enfermés dans les cachots, il était préférable pour nous de penser aux jours meilleurs que de nous focaliser sur l'instant présent, au risque d'en perdre la tête. Et ce genre de choses, avec Casey on connait plutôt bien. Mais ce présent là est plutôt agréable et je n'ai pas envie de regretter de ne pas avoir su en profiter quand je le pouvais encore. Je ne sais pas ce que me réserve demain, mais je sais une chose, aujourd'hui, maintenant, je le partage avec elle et c'est tout ce qui compte. Je me contente d'hocher la tête pour lui répondre et de lui offrir un sourire. C'est bien la seule qui y a le droit, en dehors des membres de ma famille. Et ceux que je lui offre sont malgré moi bien particulier puisqu'ils sont tintés d'un sentiment que j'arrive à peine à assumer. C'est si étrange de ressentir tout ça, de se dire que les autres avaient raison et que moi aussi je suis capable de tomber amoureux. Et ce qui est le plus étrange, c'est que ce soit d'elle, cette fille que je connais depuis toujours et qui a toujours partagé ma vie. J'aurai pu tomber amoureux d'une fille rencontré récemment, qui m'aurait fait tourner la tête sans que je le veuille ou que je m'y attende, mais non, c'est elle, celle qui me connaît par coeur et qui m'accepte malgré tout. Peut-être au fond que ce n'est pas plus mal, gérer ces nouveaux sentiments ce n'est déjà pas une mince affaire, alors si en plus je devais aussi apprivoiser une nouvelle personne dans ma vie, ça tiendrait à demander un miracle.
Le sujet dévie sur quelque chose de beaucoup plus sérieux. J'ignore si c'est vraiment le moment d'en parler mais je me demande s'il existe vraiment un moment idéal de toute façon. Bon certes, j'aurai pu me contenter de sujets un peu plus bateau, pour ne pas gâcher son anniversaire, mais ça n'aurait pas été un peu se mentir en prétendant que tout va bien alors que c'est faux ? Je ne sais pas. J'imagine que j'ai certainement merdé, encore une fois, mais que voulez-vous, j'ai jamais été très doué pour faire ce genre de choses. En général je me terre dans le silence et j'attends que la tempête passe. Peut-être que j'aurai dû faire ça. Mais je ne sais pas, j'ai l'impression qu'en grandissant, notre relation a beaucoup évolué et qu'on est passé à un stade supérieur. Aujourd'hui, on se parle. Je ne dis pas qu'on ne s'engueule jamais, mais on essaye de s'ouvrir à l'autre. Ce n'est pas sans dommages, la preuve maintenant. J'ignore comment elle interprète mes propos mais j'ai peur qu'elle le prenne mal. Je ne suis pas en train de dire que c'est une grosse débile qui va forcément se faire avoir par son daron. Je dis que son daron est tellement taré qu'il serait capable de tout, même aller jusqu'à faire du mal à sa propre fille pour obtenir ce qu'il veut. La tension est palpable entre nous, pourtant je l'écoute et je m'explique du mieux que je le peux. Elle m'accorde que j'ai raison, mais au lieu d'en rester là, essaye de se défendre. Sauf que voilà, j'ai jamais dit qu'elle le laisserait faire ou qu'elle n'est pas sur ses gardes, en fait c'est bien plus compliqué que ça. “C'est pas ce que je suis en train de dire Casey. Mais tu m'accorderas qu'on a beau être constamment sur nos gardes, quand une merde veut nous tomber sur la gueule, elle ne se gêne pas et on prend pareil. Ton père est vicieux et bien plus pervers qu'on le pense. S'il est décidé à te faire un sale coup, je ne suis pas sûr qu'être sur tes gardes suffisent... c'est tout ce que je dis.” Je sais qu'elle est dans une situation compliquée et c'est parce que j'en ai conscience que ça m'inquiète. Quand je rentre chez moi, je suis entouré de gens bienveillants qui ne veulent que mon bien. Ils ne seront pas capable de se défendre en cas de danger, mais en dehors de ça, ils me protègent à leur façon. Elle est à la merci d'un psychopathe qui, s'il l'a décidé, peut faire de sa vie un enfer et ça m'inquiète.
Malgré moi, je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel quand je l'entends me parler de son amnésie comme si c'était un détail que j'avais pu oublier. A quel moment j'ai donné l'impression d'avoir oublié ? C'est pas moi qui ait été amnésique ou qui subi encore quelques séquelles de cette histoire, ça serait cool de ne pas l'oublier. Mais c'est justement parce qu'il a vu les effets que l'amnésie avait sur Casey et la possibilité que cela lui offrait pour la manipuler à sa guise que c'est dangereux qu'elle reste seule avec lui. “Et c'est parce qu'il a vu les effets que l'amnésie avait sur toi qu'il pourrait être tenté de retenter sa chance en t'oubliettant....” Mais bon, comme toujours parler à Casey c'est plus compliqué que pisser dans un violon. Parfois je me demande pourquoi je m'acharne toujours vu les effets que ça a au final. Au delà de se prendre la tête et voir que rien ne change parce qu'elle n'en a pas envie et que quand elle décide quelque chose, elle va jusqu'au bout en se foutant de savoir si c'est bien ou pas. Quand Casey reprend, elle me parle du fait que de toute façon, elle n'avait pas le choix de retourner dans son manoir parce qu'elle était sous sa tutelle. De ça je suis d'accord, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, qu'est-ce qu'elle va faire ? “Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui...” Au fond je crois que je connais déjà la réponse mais comme un parfait imbécile, j'ai encore un espoir qu'elle me surprenne. J'ai essayé de préparer le terrain pour lui montrer la lettre. Ce fut très maladroit et j'ignore si ça a vraiment préparé quoi que ce soit. L'idée c'était juste de lui prouver que j'ai raison de m'inquiéter, parce que les gens qui font parti du monde dans lequel elle vient d'être propulsé un peu contre son gré ne sont pas des anges et que s'ils ont décidé qu'elle rentrerait dans le rang, elle allait devoir lutter pour garder son libre arbitre. Cette lettre a bien plus d'effet sur elle que je ne le pensais. Elle aurait pu la prendre comme une mauvaise blague de la part de ses "potes" pour tenter de foutre la merde entre nous. Ce n'est pas pour cette histoire d'amour que je lui montre ça, c'est pour la mettre en garde. Ils savent que nous sommes proches et détestent ça, donc ils frappent un peu au hasard jusqu'à espérer nous atteindre et visiblement, ils y sont peut-être arrivés. Elle se lève et s'éloigne de moi. Je me contente de la laisser faire, fixant son dos pour tenter de comprendre ce qui la travaille vraiment. “Non... un pro sang-pur assurément mais de là à savoir lequel, aucune idée. T'as pas une idée de qui ça pourrait être ?” Après tout, c'est elle qui est la mieux placée pour savoir ce genre de choses, moi je ne suis que le dommage collatéral de l'histoire, rien de plus, la vraie cible c'est elle. “C'est l'ensemble de la lettre qui est une belle connerie. Ils cherchent juste à nous diviser. Si je te l'ai faite lire, c'est pas tant pour ce qu'elle raconte que pour ce qu'elle représente. Ils veulent être sûrs que si tu rentres dans leur monde, c'est sans impur à tes côtés.”
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Jeu 5 Mar - 23:44
feeling something never felt
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C’était aussi simple que cela : quelques mots échangés, l’idée dessinée d’un film partagé, et il semblait bien qu’ils avaient convenu à demi-mot de se retrouver au coeur de la Salle sur Demande pour vérifier si, oui ou non, elle était exceptionnelle au point de pouvoir faire fonctionner de la technologie moldue en son sein. Ce n’était pas tant le fait de satisfaire sa curiosité que de passer un moment si particulier en compagnie de Brooklyn qui lui importait le plus. Ils auraient l’air de deux adolescents moldus tout ce qu’il y a de plus banal. Et se sentir banale avec le Serpentard lui semblait être l’une des choses les plus tentantes qui soient. Au moins une fois. Et puis, même si la Salle sur Demande ne pouvait pas leur offrir ce souhait là, ils trouveraient une manière pour passer le temps ensemble malgré tout. Comme aujourd’hui, par exemple. Une simple scène tirée d’un film que Brooklyn avait reproduite, un pique-nique improvisé, et que demander de plus ? Passer ainsi le jour de son anniversaire était tout ce qu’elle pouvait vouloir. Ces deux têtes de cochon habituées à partager des mots plein de rancoeurs se souriaient aujourd’hui comme elles ne souriaient jamais, de sourires réservés à l’autre uniquement. Peut-être commençait-elle doucement à entrevoir ce que signifiait se sentir parfaitement à sa place.
L’instant de plénitude ne peut-être éternel. La conversation se poursuit et dévie, aborde un sujet plus sérieux ; un sujet plus sensible surtout. Certes, Casey était celle qui avait amené ledit sujet. Mais elle ne pouvait tout simplement plus faire semblant, quand bien même elle avait toujours été douée pour cela - et l’était encore. Elle avait besoin d’être certaine que Brooklyn ne lui en voulait pas concernant le bal, qu’il n’y avait pas une nouvelle vicissitude qui commençait doucement à se glisser dans leur relation si simple ces derniers temps. Encore que la simplicité était superficielle uniquement et que la jeune femme ignorait délibérément de se questionner plus en avant sur ses sentiments. Comme quoi, voilà la preuve qu’elle était encore douée pour se voiler la face. Plus que jamais, en réalité, en ce qui concernait ce point-là spécifique. Ironie cruelle puisque c’était précisément avec cette même personne qu’elle ne voulait pas laisser planer un doute ombrageux. Néanmoins, elle ne s’attendait pas à ce que la conversation lui échappe si facilement et dévie à ce point sur des sentiers bancals. Pourtant, rien que le fait qu’ils puissent aborder de telles questions sans que les cris n’entrent en jeu prouve bien à quel point ils en ont parcouru, du chemin. Aujourd’hui, ils prennent le temps de s’écouter, même si c’est encore bien souvent compliqué.
Ce n’était pas agréable d’entre Brooklyn exprimer ce qu’elle interprétait comme des doutes à son égard. C’était même blessant. Casey se tend, se renferme, ses traits s’habillant d’impassibilité pour masquer ce qui l’agite réellement. Elle tente de se défendre, mais a l’impression de se battre contre le vent. C’est souvent l’effet que cela lui fait, avec Brooklyn. Elle perd ses moyens, se retranche dans des défenses visant à la protéger de tout et de tous, campe sur ses positions et l’air buté du Serpentard ne l’aide jamais à vouloir en sortir. Avait-elle tout gâché en mettant le Bal de Noël sur le tapis ? Sur la défensive, la jeune femme réplique et résiste. Il lui était inconcevable d’admettre sans chercher à se justifier que son géniteur pourrait effectivement chercher à lui faire subir un tel supplice. Parce qu’elle avait l’impression désagréable que Brooklyn la pensait stupide et la voyait comme une fille obéissante attendant simplement que la sentence lui tombe dessus. Etait-ce l’image qu’elle renvoyait ? Celle de la fille nouvellement reconnue dans homme affilié aux sorciers les plus puristes, acquiesçant docilement à ses ordres ? Perçant doucement ses boucliers haut levés, une petite voix raisonnable lui souffle que Brooklyn ne cherche pas à la blesser pour le plaisir de le faire. Qu’il ne cherche peut-être pas à la blesser du tout, simplement à lui faire ouvrir les yeux sur ce que lui décèle. Qu’il s’inquiète même sûrement. Le ton qu’il emploie, raisonnable et réfléchi, la déstabilise un peu plus. Il n’y a pas de colère ou de ressentiment, mais un simple constat.
Comment pouvait-elle continuer de réfuter des évidences ? Elle aurait beau se défendre, le point de vue de Brooklyn n’en serait pas moins valable. Les doigts jouant sur ses tempes pour les soulager d’un poids mental devenant chaque fois un peu plus lourd, elle ferme ses yeux quelques instants, organisant ses pensées, refoulant le mal de tête, rangeant son esprit trop désordonné. Qu’est-ce que tu voudrais que je fasse ? demande-t-elle après un soupir teinté de découragement. Avoir conscience du danger n’est pas suffisant, mais j’imagine sans mal que si je ne faisais tout simplement rien en espérant sagement passer à travers les gouttes tu trouverais encore quelque chose à redire. C’était rageant à la fin, cette impression constante de ne jamais faire assez bien, de ne jamais faire ce qu’il fallait, comme il le fallait. Et encore. Brooklyn n’avait aucunement conscience des potions dont elle avait un besoin vital afin de garder un esprit clair et alerte et de pouvoir étudier toute la journée durant. Il se serait encore plus dressé contre ses choix, c’était donc sûrement mieux ainsi.
Faisait-elle les mauvais choix ? Sa vie n’était-elle qu’une succession continue de décisions qu’elle aurait mieux fait de ne pas prendre ? C’était plus ou moins ce que ses différents échanges avec Brooklyn laissait entendre et elle les réfutait constamment. Mais s’il était celui des deux qui avait le plus raison ? L’idée était compliquée à formuler, encore plus à accepter, car elle aurait alors été complètement perdue face à une situation la dépassant. L’impression de tout maîtriser, à sa façon, était encore plus importante que sa santé et sa sécurité. Néanmoins, que maîtrisait-elle vraiment ? Son esprit n’était plus ce qu’il était, les potions n’étaient qu’une solution temporaire, et son géniteur était assurément dangereux - bien moins, ceci dit, que son père à lui. Elle avait été jeté dans la gueule du loup alors qu’elle n’avait strictement rien demandé et les paroles de Brooklyn possédaient l’écho de la triste vérité. Relevant ses paupières, elle coula un regard muet en direction du Serpentard, ses yeux voilés par bien trop de choses. Parler de tout ça l’épuisait, mais pas plus que de le vivre, au fond. Que répondre à ça ? Oui, il pourrait être tenté de le refaire. C’était plausible. Qui pourrait l’en empêcher ? Personne, pas même son fils. Tu as raison… Et personne ne pourrait l’en empêcher. Le fatalisme était d’une tristesse affligeante mais présentement Casey n’avait plus l’énergie nécessaire pour lutter contre ces évidences que Brooklyn continuait de lui asséner. Elle avait pourtant eu l’impression de remporter une victoire en devenant enfin majeure sur tous les plans. Il ne pouvait désormais plus rien lui demander. Non, ce n’est plus le cas. Mais, il y avait toujours un mais. Je n’ai plus qu’une hâte désormais, c’est de pouvoir être indépendante financièrement. J’imagine qu’après Poudlard et dès que je toucherais un premier salaire, cela me sera facile… D’ici là… Poudlard propose des camps d’été et les prochaines vacances de Noël ressembleront à celles de mes premières années. Quand elle ne rentrait jamais à Oxford pour ne pas voir la misère de cette famille d’accueil qui était la sienne, préférant la tranquillité du vieux château couvert de neige. Je m’interrogeais aussi sur la possibilité que Luca ne déménage. Pour l’instant, il évite autant que possible le manoir mais je n’ai pas l’impression qu’il soit définitivement parti. Peut-être que s’il se prenait un logement qui lui était propre, il accepterait de l’héberger quelques temps ? Enfin, cela changeait-il vraiment quelque chose ? En toute franchise, cela n’empêcherait pas son père d’avoir un oeil sur nous. C’était rageant de se sentir impuissante face à une toute puissance aussi maléfique que la sienne ! Elle avait l’impression que Luca se battait contre le vide et qu’elle n’était pas plus efficace que lui. Mais ce n’était pas pour cela qu’elle n'essaiera pas.
Et puis il lui montre une lettre. Des mots dont l’auteure est une évidence qui danse sous ses pupilles écarquillées. Casey se lève, mal à l’aise et perturbée par ce qu’elle lit. C’est bien plus que cela, en réalité, comme un coup bien violent qu’elle se prend en pleine figure. Une tempête d’émotions lui donne le tourni avant qu’elle ne se reprenne, inspirant un grand coup, ravalant la panique montante. Il ne pouvait évidemment pas savoir qui lui avait envoyé ce parchemin, il n’était pas signé et comment pouvait-il se douter des conversations que Casey avait eues avec Sherwin ? Elle secoue la tête, négativement, lui signifiant que non, elle n’en avait pas la moindre idée. Il était évidemment que cette fille était celle de qui provenait l’information concernant Brooklyn. Pour le reste, ça n’était qu’un tissu de mensonges que quelqu’un avait sûrement élaboré à partir des confidences de la Serpentard. La jeune femme se crispe alors que Brooklyn reprend la parole. Une belle connerie, vraiment ? Avec tristesse, elle relit les mots concernant ses sentiments. C’était dingue comme il était facile de se voiler la face jusqu’à ce quelqu’un réutilise ses propres paroles et les couche sur un parchemin. Là encore elle aurait pu faire comme si de rien n’était, si le jeune homme n’avait pas affirmé si fort que tout ceci n’était que fadaises. Non, ça ne l’était pas, et c’était bien ça le plus angoissant. Lassée de se battre contre tout le monde à la fois, elle laisse tomber ses défenses unes à unes et se retourne finalement vers Brooklyn, sa belle impassibilité envolée. Peu importe, je ne compte pas y rentrer. Il n’y a bien qu’à leurs yeux que tu as quoique ce soit d’impur. L’auteur de cette lettre ne doit pas me connaître s’il imagine que j’ai une quelconque conviction en commun avec les leurs. Elle s’inquiétait bien moins pour elle que pour lui, en réalité. Il avait déjà été la victime de lettres anonymes, ce n’était pas pour que cela recommence, surtout pas si c’était à cause d’elle… Je ne voudrais pas que tu sois une nouvelle fois en danger, encore moins par ma faute... Il avait déjà bien trop subi pour qu’on lui impose cela.
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Jeu 19 Mar - 18:08
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Pendant un court instant, je reste interdit avant de sentir de la colère monter en moi. Elle est sérieuse là ? Je prends sur moi pour m'ouvrir à elle et lui partager mes craintes pour SA vie et limite je passe pour le plus gros bâtard de l'univers. J'en reste sans voix tellement je ne m'y attendais pas. Avant même que j'ai eu le temps de le réaliser, la phrase fuse toute seule “C'est pas déjà ce que tu fais ?!” Répliquais-je d'un ton glacial. Je ne saurais vraiment dire si c'est ce que je pense ou non. Ce qui est sûr néanmoins c'est que dans d'autres circonstances, je me serais fait violence pour le garder pour moi, afin de ne pas la froisser, ni la blesser. Mais en cet instant, toute volonté d'être encore gentil avec elle vole en éclat et le seul désir profond qui m'habite est de la blesser autant qu'elle venait de le faire. En cette seconde, il n'y a plus d'amitié qui compte, juste un égo mal placé qui vient d'être piétiné avec sauvagerie. Alors c'est ça l'amour ? On s'inquiète pour l'autre et tout ce qu'on reçoit en échange ce sont des critiques ? Que devrais-je dire dans ce cas ? Je suis constamment là à la soutenir, à l'encourager à prendre soin d'elle, à la supplier d'aller voir de vrais spécialistes qui pourront l'aider à aller mieux, mais quoi que je dise, ça ne va jamais. Parce que vous comprenez je suis tellement agaçant de m'inquiéter pour elle. C'est une grande fille, qui sait exactement ce qu'il faut faire pour prendre soin d'elle. Raison pour laquelle elle se contente constamment d'aller voir des personnes qui ne sont jamais habilité à vraiment l'aider pour "tenter de soigner ses problèmes". Au lieu d'aller voir un psy, c'est plus pertinent d'aller voir un conseiller d'orientation. Au lieu de se tourner vers un infirmier ou un médicomage, on se tourne plutôt vers une étudiante en médicomagie qui n'a même pas encore obtenu son diplôme. Et ce sont deux exemples parmi tant d'autres, il y en aurait légion.
Je ne voulais pas que ça tourne comme ça, mais c'est récurrent avec elle. J'ai l'impression que quoi que l'on fasse, ça finit toujours en dispute. Comme si nous n'étions pas capable de nous parler sans nous vexer. J'aimerai que les choses changent, mais j'ai parfois l'impression que c'est impossible et que nous luttons en vain. Pourtant les choses ont vraiment évolué depuis que l'on s'est retrouvé. Au début on se fuyait, refusant l'idée de parler à l'autre. Aujourd'hui on passe du temps ensemble, on tient l'un à l'autre, mais la communication reste toujours difficile. Je crois que j'ai tellement peur de la perdre que je n'arrive pas à me mettre à sa place. J'ai l'impression que chaque pas que l'on fait nous éloigne inexorablement et je suis incapable de savoir si je vais la perdre à cause de ses proches ou de ses propres actions à elle. Mais peut-être qu'au fond, je la perdrais à cause de mes propres actions. Ne ne supportant plus, elle pourrait très bien tourner les talons et m'abandonner et j'aurai bien du mal à lui faire entendre raison. Tout se mélange dans ma tête et j'ai besoin de m'éloigner d'un pas ou deux pour faire le point. Je suis en colère contre elle, contre ce qu'elle vient de me dire. Je la trouve affreusement injuste alors que j'ai toujours tout fait pour la soutenir du mieux que je le pouvais. J'ai toujours été là pour elle, je trouve ça dégueulasse de m'en vouloir parce qu'elle ne sait pas faire les bons choix. Bientôt elle va me reprocher ses pulsions auto-destructrices. Quand elle reprend la parole, elle avoue que j'ai raison, ce qui est assez étrange venant d'elle. C'est que pour le moment je suis le connard qui ne va pas dans son sens et qui la contrarie tout le temps, vous pensez bien que je ne m'attendais pas à ce qu'elle avoue que je suis malgré tout dans le vrai. Je suis bien conscient qu'elle a raison et que quoi qu'il arrive, il serait bien difficile de l'en empêcher s'il décidait de s'en prendre à elle. Mais l'idée serait peut-être d'éviter au maximum les interactions avec lui, histoire de limiter les risques. Et j'avoue que je n'arrive pas trop à savoir si c'est ce qu'elle compte faire ou non. J'ai l'impression qu'elle ne va rien faire jusqu'à être "indépendante financièrement", ce qui signifie que c'est pas encore qu'elle va s'éloigner de lui. Elle parle bien de participer aux vacances organisées par Poudlard mais au delà de ça, ça ne va pas plus loin. Je suis bien conscient qu'on est dépendant financièrement de nos parents, mais elle a des amis chez qui elle pourrait squatter, le temps d'être loin de Poudlard. Parfois j'ai l'impression qu'inconsciemment, elle aime cette situation. C'est une situation qu'on connait par coeur, l'ascendance d'un adulte sur nous, on a toujours connu des relations assez malsaines et destructrices jusqu'à présent, ça ne lui change pas grand chose à sa vie au final.
Je ne réponds rien, je ne sais plus quoi répondre. Tout ce que je dis est mal interprété et si c'est pour encore qu'on me reproche d'être inquiet, je préfère encore me terrer dans le silence. De toute façon, depuis le temps, j'ai bien compris que quoi que je dise, ça ne servira à rien. Quand elle a décidé quelque chose, elle n'en fait qu'à sa tête. Pourquoi lutter ? J'aimerai la secouer, lui dire d'arrêter de se faire autant de mal, qu'elle est la bienvenue chez moi. Je sais qu'on est nombreux et que notre maison est petite, mais il y aura toujours de la place pour elle, mes parents ne la laisseront jamais quelque part où elle pourrait être en danger. Mais je la connais, elle refusera toujours, ne voulant pas s'imposer. Et même si je comprends, ça me rend dingue d'avance qu'elle refuse mon aide. Parfois je me demande à quoi je sers. Et ça ne va pas aller en s'arrangeant. La lettre que je lui montre ne nous aide absolument pas à arranger la situation. Mais en même temps je ne me voyais pas la lui cacher. J'imagine que tôt ou tard, elle aurait fini par l'apprendre et elle aurait pu m'en vouloir de ne pas le lui avoir dit. Au moins là, pas de reproche puisque pas de secret. Visiblement je ne saurai pas qui est derrière cette lettre. Si Casey le sait, elle se garde bien de me le dire. Tant pis, j'imagine que c'est certainement mieux comme ça, je ne sais pas ce que j'aurais été capable de faire pour avoir des réponses. En cet instant, j'ai l'impression qu'on est plus éloigné que jamais et pourtant ses propos tendent à me rassurer un peu. Malgré nos nombreuses disputes et nos incompréhensions, elle ne veut pas s'éloigner de moi et certainement pas pour rejoindre leur secte de fanatiques. C'est toujours ça de pris j'imagine. Elle tente de me rassurer en me disant qu'il n'y a qu'à leur yeux que j'ai quoi que ce soit d'impur. En vérité il y a aux yeux de mes parents biologiques aussi, mais ça c'est une autre histoire, en théorie réglée depuis longtemps. Elle continue en me disant qu'ils la connaissent bien mal de croire qu'elle pourrait penser comme eux. Au moins son père n'aura pas réussi à pervertir son esprit, c'est toujours ça de pris ! “Si je suis en danger par "ta faute", c'est que je l'aurai bien voulu !” Lui dis-je sans détour. Il n'y a pas une once d'hésitation dans ma phrase, ce qui ne laisse planer aucun doute. J'ai beau être en colère contre Casey parce qu'elle s'auto-détruit constamment sans même s'en rendre compte, jamais ils pourront m'éloigner d'elle et certainement pas à coup de menaces. “Ce n'est pas eux qui vont décider qui j'ai le droit de fréquenter !” Repris-je à nouveau, toujours aussi sûr de moi, sans pourtant préciser ce que j'entendais par "fréquenter".
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Ven 20 Mar - 18:19
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Le ton glacial de Brooklyn la cueille en plein ventre et lui fait relever la tête dans sa direction. Ses pupilles bleu cobalt cillent, une première fois puis une deuxième. Au meilleur de sa forme, ou du moins des années en arrière, Casey se serait sans aucun doute possible braquée et renfermée avant de lui renvoyer quelques paroles aussi polaires et alourdies d’une colère supplémentaire. Ce n’était peut-être pas plus mal qu’elle soit fatiguée et lasse et éreintée de lutter contre trop de choses à la fois. Cette sensation étouffante qu’elle s’était elle-même piégée lui filait le tourni. Après des années à dévier dès qu’une difficulté trop importante se dressait face à elle, préférant la contourner que l’affronter, elle avait le sentiment de se retrouver encerclée et ne plus pouvoir bouger. Où qu’elle se tourne, où qu’elle tente d’aller, un mur bien trop haut se dressait face à elle. La folie du monde sorcier, son père et ses idéaux, le monde dans lequel elle baignait à moitié depuis qu’il l’avait reconnue comme sa fille, ses sentiments pour Brooklyn, ses études, ses migraines, ses pertes de mémoire, ses insomnies, les marques sur ses cuisses et ses avant-bras qui ne disparaîtraient jamais totalement… Elle fêtait ses dix-huit ans aujourd’hui et elle avait pourtant déjà tellement abîmé son âme et son esprit... Alors une chose était sûre, elle ne voulait pas se dresser contre le seul qui valait réellement la peine qu’elle se batte. C’est vraiment ce que tu penses ? demanda-t-elle, le regard fuyant la réponse qu’il pourrait lui donner, ses doigts venant machinalement jouer avec les pendentifs qui ne l’avaient pas quittée depuis qu’il les lui avait offerts. Aurait-il eu tort de penser cela ? Peut-être pas, au final. Casey était bien trop douée pour se voiler la face et poursuivre son chemin avec des oeillères l’empêchant de se confronter à la réalité, quand cela l’arrangeait du moins. Ce n’était pas tant qu’elle ne savait pas que les gouttelettes existaient, elle en avait parfaitement conscience ; et ce n’était pas non plus qu’elle espérait gentiment passer sans encombre entre elles ; c’était plutôt qu’elle tentait tant bien que mal de ne pas les voir parce qu’elle n’avait aucune idée de comment les affronter. La vie ne lui avait pas donné de parapluie, elle avait passé son enfance à passer de porche en porche en se prenant quelques pluies diluviennes dans la gueule, et elle profitait de chaque instant au sec. La magie lui avait donné le sentiment de pouvoir enfin se défendre, mais aujourd’hui, même elle était impuissante à cela.
Que restait-il ? Doucement, son regard se releva et croisa celui de Brooklyn, toujours empreint d’une ombre qu’elle n’aimait guère. Mais déjà le jeune homme se lève et s’éloigne de quelques pas, laissant une pointe douloureuse au fond de la poitrine de la Serdaigle. Est-ce qu’ils étaient destinés à se disputer à chaque fois qu’ils se voyaient ? Certains moments avaient échappés à cette logique, mais ils se comptaient sur les doigts d’une seule et unique main. Brooklyn avait raison, elle ne pouvait l’ignorer. Ou plutôt, ne voulait pas nier cela face à lui : ils avaient tous les deux conscience que son géniteur n’était pas un ange, Luca même pourrait le confirmer. Et elle n’avait pas envie d’aggraver la lourde atmosphère qui pesait déjà entre eux deux en jouant les aveugles. Mais avouer à voix haute qu’elle avait conscience de cela laissait un goût étrange. Il n’y avait rien de rassurant à partager cela avec Brooklyn, il n’y avait rien de rassurant à le formuler tout haut. Il n’y avait rien de rassurant à dessiner les contours d’un mur qui vous surplombait et vous envahissait de son ombre. Quel intérêt les autres trouvaient-ils dans cet exercice ? C’était bien moins apeurant de ne même pas se poser la question.
Le silence du Serpentard laisse flotter dans l’air un parfum de désapprobation. Évidemment, à quoi d’autre pouvait-elle s’attendre ? Qu’il hurle de joie face à ses paroles ? C’aurait été bien mal connaître Brooklyn. Pourquoi tout avait l’air si simple de son point de vue et si compliqué de celui de Casey ? Visiblement, il avait l’impression qu’elle n’avait qu’à tourner une clef ou deux pour ouvrir toutes les portes et se libérer des menaces diverses et variées, alors que de son point de vue, n’importe quel clef tournerait dans le vide ou pourrait l’enfermer un peu plus. Peut-être n’avait-elle tout simplement pas les bons réflexes. Peut-être était-elle juste incapable d’ouvrir une porte. Entrouvrant les lèvres, Casey s’apprête à poser la question, sans détour. Lui demander qu’est-ce qu’il ferait dans sa situation puisque tout semblait si simple à ses yeux, comment règlerait-il tout de quelques mouvements ? Mais, revenu vers le banc, il tire quelque chose de la poche de sa veste. Une lettre qu’il tend à Casey et qu’elle parcourt d’un regard qui se fige à chaque mot.
Elle se lève et quitte le banc à son tour, quelques pas qui la conduisent jusqu’au muret en pierre qui surplombe la jetée. Des émotions violentes lui donnent envie de faire regretter à Sherwin de ne pas avoir tenu sa langue. Mais en même temps, elle ressent une étrange blessure aux paroles si fermes de Brooklyn, tandis qu’elle relit encore et encore une seule et petite partie de ce parchemin. Retrouvant un peu d’aplomb, elle assure sans détour au Serpentard que ce ne sont que des inepties, verrouillant la pensée qui lui murmure qu’il y a pourtant une vérité criante au milieu de ce tissu de mensonges. Délaissant le muret, Casey revient lentement sur le banc, vers Brooklyn, réaffirmant qu’il n’y avait pas lieu de penser une seule seconde qu’elle puisse partager les convictions de ces monstres en puissance. Laissant tomber qu’elle ne voulait pas qu’il soit en danger, pas à cause d’elle, pas après tout ce qu’il avait vécu. Il n’a aucune hésitation lorsqu’il s’agit de lui répondre qu’il ne sera en danger que parce qu’il l’aura souhaité et que personne ne pouvait décider de qui il fréquentait. Cette belle assurance étire mes lèvres d’un sourire sincère tandis que mon coeur s’emballe violemment. Tu dis ça mais s’il t’arrivait de nouveau quelque chose, ou à tes proches, à cause de moi, et que tu m’en voulais alors... Casey laisse sa phrase inachevée dans un soupir. Je m’inquiète juste termine-t-elle en relevant ses pupilles dans sa direction. Elle était, quelque part, bien fatiguée de l’être. Elle aurait voulu réussir à avoir confiance, suffisamment confiance pour se dire que tout se passerait bien. Tu veux la reprendre ? demanda-t-elle en lui tendant la lettre repliée sur elle-même. Ces personnes ne devraient pas s’inquiéter. Je ne compte pas rentrer dans leur monde du tout. Et je compte bien rester à tes côtés. Si elle était bien sûre de certaines choses, c’était de cela. Que jamais elle n’adhèrerait à des idées arriérées et racistes comme celles prônées par certains sorciers. Et que jamais, tant que la décision restait sienne, elle ne voudrait se séparer de Brooklyn..
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Sam 28 Mar - 15:30
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Je suis blessé par ses propos et je ne m'en cache pas. De toute façon en cet instant j'en suis bien incapable, bien trop meurtri dans mon égo. Alors on s'inquiète pour l'autre et voilà se qu'on récolte ? Des reproches ? Ca m'apprendra à vouloir aider quelqu'un, être là pour quelqu'un. Et après on s'étonne que j'ignore le monde qui m'entoure, quand je m'y intéresse, je me prends une claque en pleine gueule. Et ça aurait été n'importe qui, je m'en serais moqué, mais là c'est elle et il m'est impossible de m'en foutre. Alors c'est ça l'amour ? On s'en prend plein la gueule ? C'est violent et douloureux ? Il faut croire que ce sont des concepts que je connais par coeur et il faut bien avouer que si c'est vraiment ça, alors je préfère m'en passer. Je ne veux plus revivre ce genre de choses car même si la violence n'est que psychologique, elle est présente et bien plus douloureuse qu'un coup. Les gens qui disent que c'est la plus belle expérience qui ont vécu, j'ai envie de leur cracher à la gueule. Parce que soit ils se foutent de ma gueule, soit alors il y a un problème quelque part. C'était quoi leur vie à la base pour aimer ça ? Ou alors c'est juste nous le problème ? Vu qu'on n'a jamais connu l'amour, on est incapable d'aimer correctement ? On est cassé ? Ils nous auront bousillés jusqu'au bout ces enfoirés. Je m'attendais à une nouvelle dispute ou alors qu'elle s'en aille. En fait je ne savais pas trop comment elle allait réagir mais j'étais plutôt parti sur quelque chose de peu agréable. Une nouvelle série de reproches peut-être ou quelque chose dans ce genre là. Au lieu de ça, elle me demande si je le pense vraiment. Grande question, cela me désarme un peu et à le don de me faire un peu redescendre en pression. Est-ce que je le pense ? “Non ....” Dis-je dans un premier temps avant d'hésiter. Est-ce vraiment la vérité ? “...Oui .... Oui je le pense.” Je suis beaucoup moins assuré qu'au début mais au final ça reflète beaucoup plus la réalité. Si, je pense vraiment qu'elle n'agit pas, attendant juste que les choses se passent et espérant passer à travers les gouttes. Sauf qu'elles sont trop nombreuses et que c'est peine perdu !
La discussion est tendu entre nous, ce qui est bien souvent le cas. A croire qu'on ne peut pas passer un moment ensemble sans se prendre la tête. Enfin si, on peut, si on aborde aucun sujet sérieux entre nous. Dès qu'on le fait, c'est la fin de notre tranquillité et la tension est à son maximum. Mais j'imagine qu'on ne peut pas passer notre vie à ignorer les problèmes, tout comme Casey le fait dans sa vie, ça ne fonctionne pas on le sait bien. Alors on fonce dedans et on essaye de s'en sortir sans trop de dommage. C'est compliqué et on laisse quelques plumes mais on essaye de faire avec. Et oui, je suis d'accord avec elle, s'il devait arriver quelque chose à ma famille, je le vivrais mal, c'est évident, mais serait-ce vraiment sa faute pour autant ? Je ne crois pas et je ne pense pas que dans la douleur je le penserais. “Est-ce que je veux qu'il arrive quelque chose à ma famille ? Absolument pas. Est-ce que je le vivrais mal ? Assurément. Mais c'est pas à toi que j'en voudrais parce que t'aurais rien à voir avec ça. S'ils s'en prennent à eux, ils sont les uniques coupables et c'est à eux que j'en voudrais.” Je ne parle pas de moi parce que je m'en fous, c'est secondaire. Quand il s'agit de ma famille ou de Casey, c'est toujours secondaire, raison pour laquelle j'étais prêt à sauter pour les protéger. Mais je veux que les choses soient claires entre nous. Oui, je serais en colère et évidemment que ça m'inquiète que ma famille puisse être en danger, mais ce ne sera jamais de sa faute, sauf si c'est elle qui les agresse et je ne l'imagine pas le faire. Et même si je restais loin d'elle, qui me dit que ma famille serait en sécurité ? Avalon, Savannah et moi sommes des nés moldus, on est des cibles quoi qu'il arrive, Casey dans nos vies ou non. Quand elle relève son regard vers le mien pour me dire qu'elle s'inquiète, quelque chose en moi se passe. Comme un courant électrique qui me parcourt. Sans vraiment que je le prévois, ni que j'en prenne vraiment conscience, je m'approche d'elle et glisse une mèche de ses cheveux derrière ses oreilles avec ma main gantée et c'est avec bien plus de douceur que je l'ai été jusque là que je lui réponds. “Je sais. Moi aussi je m'inquiète...” Pour elle, pour mes proches. C'est normal, on vit dans un monde de fou. Elle me demande si je veux reprendre la lettre et c'est en m'éloignant d'un pas que je lui réponds en haussant les épaules, souriant vaguement “Non, tu peux la jeter si tu veux.” Je m'en fous de cette lettre ou de la personne qui me l'a écrite. J'ignore qui c'est alors ça n'a aucune espèce d'importance. Seconde décharge quand elle me dit qu'ils n'ont pas à se donner la peine de vouloir la faire rentrer dans leur monde, ça ne l'intéresse pas, elle veut rester à mes côtés. Ca change des reproches et c'est beaucoup plus agréable ! Nouveau sourire, tendre, amoureux qui se dessine sur mes lèvres sans que j'en ai vraiment conscience “Je te laisserais aller nulle part de toute façon !” Dis-je en plaisantant, même si au fond, c'était assez vrai. Elle n'irait pas avec eux, elle mérite mieux !
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Lun 30 Mar - 0:03
feeling something never felt
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Sous ses doigts, le froid métallique du chat et de l’ânkh en argent la ramène quelques années en arrière. Si ses souvenirs étaient bons - et Merlin savait à quel point ce n’était plus une valeur absolue depuis bien longtemps déjà - il s’agissait du tout premier cadeau que Brooklyn lui avait offert. Après Blackman et un rapprochement teinté de non-dits, de nombreuses disputes et tentatives de réconciliations, le Serpentard lui avait fait ce présent dont elle ne s’était jamais plus séparée. Lui avait-elle jamais demandé pourquoi un chat, pourquoi une croix égyptienne ? Impossible à dire. Cependant, elle n’avait aucune réponse à apporter à cette interrogation : soit elle ne l’avait jamais interrogé, soit elle ne s’en souvenait tout simplement plus. Geste machinal de caresser ces pendentifs qui avait le don de l’apaiser et qu’elle faisait sans même s’en rendre compte. Attendant une réponse à sa question, son regard fuyant celle qui pouvait tomber. Casey pouvait sentir l’hésitation dans le ton du jeune homme, une hésitation si lourde qu’elle transforma le Non en Oui bien avant qu’il ne se reprenne et n’avoue le penser. Alors elle hausse les épaules, pour ne pas les laisser s’affaisser sous le poids de ces quelques mots. Ainsi donc il la voyait comme ça, à attendre que la pluie cesse ou bien à espérer pouvoir passer entre les gouttes, toujours plus nombreuses, qui pleuvaient sur elle. Avait-il vraiment tort ? Une question dont la réponse, muette, était bien douloureuse et que la Serdaigle était encore incapable de formuler. Pourtant elle le savait, oh elle le savait bien, qu’elle avait poussé ce vice jusqu’à fermer les yeux sur bien trop de choses. Pas sur tout, loin de là, car elle tentait de prendre en main quelques éléments qui n’étaient pas encore trop partis en vrille. Mais sur beaucoup… c’était indéniable. Le ton de Brooklyn ne portait plus aucune colère, mais c’était peut-être bien pire puisque empreint d’une vérité qu’elle ne pouvait nier car des plus sincères.
Je vois... Son ton était résigné, même pas vraiment accusateur. Lui en voulait-elle ? Non… Mais c’était une blessure vive que de se rendre compte de la forme que prenait le reflet qui brillait dans les yeux de Brooklyn. Il était l’un des rares qui compte à ses yeux, celui qui comptait le plus en réalité. Qui comptait d’une manière dont elle commençait petit à petit à se rendre compte, bien que mettre le mot adéquat sur ce sentiment soit encore trop intimidant. Que ferais-tu, toi ? fait-elle après de nouvelles secondes de silence. Parce qu’il semblait trouver affligeant qu’elle ne réagisse pas, comme si les solutions étaient évidentes, juste devant des yeux qu’elle ne parvenait pas à ouvrir. Il n’y avait cependant nul sarcasme dans sa voix, mais un ton comme absent, ailleurs. Casey n’était plus vraiment dans ce petit coin d’Italie, l’esprit vague entraîné sur des réflexions bien lointaines.
Brooklyn finit par revenir auprès du banc, une lettre entre les mains qui la ramène bien brutalement à l’instant présent. C’est à son tour de se lever, de s’éloigner, son esprit agité de pensées violentes. Ce bout de parchemin n’était qu’un tissu de mensonges… ou presque. Qu’est-ce qui la tourmentait le plus ? Cette vérité, écrite noir sur blanc, qu’elle ne pouvait plus contester ? Alors même que Brooklyn venait de la nier ? Ou bien les mensonges l’enveloppant qui laissaient entendre qu’elle voulait faire la fierté d’un géniteur qu’elle aurait préféré ne jamais rencontrer et qu’elle souhaitait intégrer un monde qui la répugnait ? Taisant le faisceau d’émotions qui menaçait de déborder, Casey revient vers le banc, près du Serpentard. Que Brooklyn ait reçu ce mot montrait bien que leur relation n’était plus un secret pour grand monde ; du moins leur profonde amitié. Est-ce que cela le mettait en danger ? L’idée que son père puisse s’en prendre au jeune homme pour l’atteindre, elle, ou le menacer pour s’assurer son obéissance lui donnait la nausée. Il disait n’en avoir rien à faire, mais et si sa famille était à son tour menacée ? Casey ne se souvenait que trop bien la période où Savannah et Avalon étaient en danger par sa faute. Elle n’avait pas envie qu’une situation pareille se reproduise, par la sienne… Il avait beau lui assurer qu’il ne lui en voudrait jamais, Casey en doutait. Il suffirait qu’il juge ses actions comme insuffisantes ou comme n’étant pas les plus appropriées, et il pourrait rejeter la faute sur elle. C’était possible. C’était probable. Les gens perdaient de la raison face à l’inquiétude ou le deuil. Et s’ils s’en prennent à toi, c’est à moi que j’en voudrais. On est dans un cercle sans fin, non ? Comment brisait-on ce genre de cercle ?
Relevant son regard polaire en direction de Brooklyn, elle lui avoue qu’elle s’inquiète pour lui. Un fantôme de sourire flotta un instant sur ses lèvres. Si bref que le Serpentard ne s’en était probablement pas rendu compte. C’est qu’elle s’était de nouveau rendu compte d’à quel point Brooklyn la dépassait et cela l’avait ramenée des mois et des mois plus tôt, où, pour la première fois, elle avait eu besoin de lever la tête pour croiser son regard. Et il avait encore pris des centimètres depuis. Son regard se fit plus profond, alourdi de quelque chose qu’elle était incapable de déchiffrer mais qui la fit frissonner d’un sentiment agréable. Ses doigts cachés par les gants qu’il n’enlevait jamais rabattent une mèche derrière son oreille, avec une douceur qui résonnait jusque dans sa voix. Elle n’était pas certaine d’avoir déjà vu Brooklyn se comporter ainsi, c’était des plus troublants. L’aveu de la Serdaigle trouve sa réciprocité, apportant avec elle un réconfort chaleureux. Son sourire revient flotter sur ses lèvres, et déjà le moment, insaisissable, s’évanouit.
Repliant la lettre du bout des doigts, Casey demande au jeune homme s’il souhaite la récupérer. Il se recule d’un pas, laissant l’air revenir effleurer les joues de la jeune femme qui se demande à ce moment-là si celles-ci ne sont pas rouge écarlate. Elle préférait ne pas obtenir de réponse. Ne sachant pas ce qu’il advenait des objets laissés ici, au Balcon du Monde, Casey préfère s’emparer de sa baguette et réduire en quelques cendres, semblables à des confettis, ce parchemin qui n’aurait jamais dû être envoyé à son meilleur ami. Second aveu qui franchit ses lèvres alors qu’elle contemple les bouts de papier noircis s’envoler puis disparaître. À quel point ces paroles étaient porteuses d’un double-sens ? Et à quel point celles de Brooklyn l’étaient-elles ? Si ses joues n’avaient pas rosies précédemment, le sourire qu’il lui offrit ainsi que sa réponse d’une sincérité désarmante pouvait assurément vaincre sa pâleur naturelle. Elle n’avait vraiment pas envie de découvrir si cette chaleur qui se répandait en elle venait jusqu’à ses pommettes pour les teinter de pourpre. Spontanément, sans qu’elle ne le devine ni ne cherche ensuite à le retenir, son sourire vient faire écho à celui de Brooklyn. Elle avait bien entendu le rire qui roulait derrière ses mots, mais même lui était empreint d’une vérité qu’elle ne parvenait pas à déceler toute entière. Est-ce qu’on tomberait enfin d’accord ? fait-elle, dans un trait d’esprit qui ne lui ressemble guère et tranche avec cette habitude de tout prendre toujours au premier degré. Mais c’est qu’elle était destabilisée par cette situation inédite et par ce qui brillait dans le regard de Brooklyn. Et qui, elle le craignait sans en avoir vraiment peur, brillait également au fond du sien.
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Sam 4 Avr - 17:02
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Je sais qu'il est facile de juger quand on est extérieur à une situation. Je sais que Casey se trouve dans une situation compliquée et qu'il n'est pas toujours évident pour elle de s'en sortir sans dommage. Je sais qu'elle a vécu beaucoup d'épreuves et je la sais suffisamment forte pour continuer à encaisser, encore et encore. Mais je ne supporte plus l'idée de la regarder prendre des coups sans broncher. Il m'est difficile de regarder dans sa direction en faisant fi qu'il n'y a aucun problème. Je ne peux plus me voiler la face ou me contenter de la conseiller en sachant pertinemment qu'elle ne m'écoutera de toute façon pas. Je n'ai plus la force de faire l'autruche, parce que j'ai trop peur de la perdre pour de bon, je crois que je ne m'en remettrais jamais ! Alors oui, je me vexe quand elle prétend que quoi qu'elle fasse, ça ne sera jamais suffisant à mes yeux. Je ne sais pas si c'est parce que je sais au fond de moi que c'est faux ou parce que je sais que c'est injuste de sa part de penser ça. Parce que je la connais et je la vois faire et je sais qu'elle ne fait rien ou la moitié des choses pour se donner bonnes consciences afin de pouvoir prétendre ne pas rester inactive. J'ai bien conscience qu'elle doit me trouver bien ingrat comme ami ou injuste, mais c'est parce qu'elle ne voit pas le spectacle auquel j'assiste. J'ai l'impression d'être en train de regarder Pompéi la veille de la grande catastrophe. Je ne veux pas la perdre, je ne veux pas la voir souffrir, tout ce à quoi j'aspire, c'est son bonheur, parce qu'elle le mérite plus que quiconque. Alors quand elle me demande, un peu résignée et distante, ce que moi je ferais dans sa situation, je prends un instant pour réfléchir. Parce que je n'arrive pas à savoir si elle souhaite sincèrement mon aide ou si elle le prend tellement mal que je n'ai pas répondu "oui" à sa première question “Tu veux vraiment savoir ou tu c'est parce que tu m'en veux ?” Finissais-je par lui demander. Selon la réponse, la mienne risque de changer. Je ne vois pas l'intérêt de lui répondre sincèrement si c'est pour me prendre une nouvelle réflexion désagréable sous prétexte que j'ai été honnête avec elle et que je suis inquiet. Si c'est pour qu'elle me voit comme un être arrogant qui se croit supérieur à elle, je préfère encore me taire et laisser tomber. De toute façon j'ai bien fini par comprendre que la lutte était vaine. Si elle ne souhaite pas qu'on l'aide, je ne vois pas comment je pourrais la forcer.
On s'éloigne, on se retrouve, on se vexe, on s'adoucit, rien n'est jamais vraiment simple entre nous. Est-ce que ça signifie quelque chose ou n'est-ce là que le reflet de nos tempéraments ? Je ne saurais le dire. Je me rends bien compte de mon côté que mes sentiments pour elle ont changé. Il m'est difficile aujourd'hui de vraiment me voiler la face. J'ai essayé de longs mois mais maintenant ça m'est presque impossible de réfuter l'évidence. Pendant longtemps, je me suis accroché à notre amitié parce qu'elle était ma seule bouée de sauvetage dans ce monde de brute. Elle était la seule qui pouvait me comprendre, qui savait ce que je vivais au quotidien et qui savait l'horreur que j'endurais parce que le sien n'était pas préférable. On n'avait pas besoin de mettre des mots sur ce qu'on vivait ou ce qu'on ressentait, on se comprenait silencieusement. Sa simple présence m'aidait à tenir, son sourire me réchauffait le coeur, son regard me faisait me sentir vivant. Mais on n'était que des enfants, elle incarnait la vie et l'espoir. Et puis on a été séparé et quand on s'est retrouvé, on s'est retrouvé confronté à de la rancoeur, à de la peine, à de la culpabilité refoulée. On a mis du temps à se pardonner mutuellement et nous-même et à accepter l'autre dans sa vie de nouveau. Pourtant cette place qu'elle a laissé vacante n'a jamais été reprise par qui-que-ce-soit. Elle était à elle et à personne d'autre. Aujourd'hui on est de nouveau réuni mais il est plus difficile de se comprendre. Tout ça parce qu'on a grandit et que les choses sont bien différente. Notre peur de perdre l'autre est plus forte que jamais. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis amoureux d'elle. Peut-être qu'au fond c'est depuis toujours mais je n'en ai jamais pris conscience. C'est peut-être pour ça que je l'ai autant fui, que j'étais autant en colère contre elle. Il m'est difficile de mettre des mots sur tout ça et de savoir depuis combien de temps ça dure parce que tout est nouveau pour moi. Et vu que je ne crois pas un instant que mes sentiments peuvent être partagé, je me refuse à voir les signes qui pourtant ne manquent pas. Je ne suis pas assez bien pour elle, elle mérite mieux. “J'imagine en effet qu'on est dans une impasse. Mais nous éloigner changerait-il vraiment quelque chose ? Ils auraient gagné, certes mais est-ce que ça me mettrait à l'abri pour autant ? Et toi, le serais-tu vraiment aussi ?” Parce que c'est ça au fond le problème. Même si on s'éloigne l'un de l'autre, je reste toujours un né moldu, un impur à leurs yeux, une cible à abattre. Et elle serait toujours celle qu'il faut corrompre, coût que coût. Au moins ensemble, on ne sera peut-être pas plus fort, mais au moins plus heureux. Non ?
L'atmosphère reste chargée entre nous, presque électrique, pourtant elle est bien différente d'au début. Nous étions à deux doigts de nous en aller chacun de notre côté, vexé et en colère, alors que maintenant, nous avons bien du mal à rester éloigné l'un de l'autre. Je ressens le besoin incessant d'être prêt d'elle, au point même de m'aventurer à glisser mes doigts gantés dans ses cheveux. Cela ne me ressemble guère et pourtant je l'ai fais le plus naturellement du monde, sans même m'en rendre vraiment compte. Avec elle, je déraille totalement. Moi qui déteste me retrouver proche de quelqu'un, j'ai l'impression de mourir quand je suis loin d'elle. Est-ce normal ? J'en doute. Elle me demande si je veux garder la lettre mais je n'en vois pas l'intérêt alors elle décide de la réduire en cendre. J'imagine que c'est pour le mieux, il vaut mieux oublier toute cette histoire ridicule. J'aime la voir sourire de nouveau, ses joues sont légèrement rosies, c'est amusant et peu banale pour le remarquer. Pourtant je ne vais aucune remarque dessus, je dois avoir l'air débile de mon côté, autant ne pas donner le bâton pour se faire battre. Elle me fait la remarque comme quoi nous tombons enfin d'accord, ce qui est une chose extrêmement rare, voire du jamais vu ! Je hoche la tête, amusé par la situation. “Il faut croire que oui ... comme quoi les miracles existent !” Répliquais-je en souriant, amusé. Peut-être que finalement nous arriverons à passer une fin de soirée un peu plus agréable que le début que nous venons de vivre. Après je nous sais capable de tout, mais comme on dit, l'espoir fait vivre “Tiens !” Finissais-je par lui dire, me souvenant que je ne lui avais pas encore donné son cadeau d'anniversaire. Je lui glissais dans la main une petite boîte dans laquelle se trouvais un bracelet charms composé de son signe astrologique et des lettres C et B. “Le vendeur m'a expliqué que tu pouvais rajouter tout ce que tu voulais dessus comme lettres ou perles ou ce genre de choses. C'est une sorte de bracelet à composer, personnalisable. J'espère que ça te plairas !” Je n'étais pas très bon dans ce genre de choses mais il m'avait assuré que ça faisait un carton et que c'était le genre de cadeau qui était souvent apprécié. Un bracelet unique pour une fille unique...
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Dim 5 Avr - 13:04
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Sa question laisse Casey un peu plus pensive encore ; l’éloigne un peu plus de ce coin d’Italie dans lequel ils s’étaient retrouvés, comme pour mieux confronter deux positions qui semblaient éternellement inconciliables. Est-ce qu’elle lui en voulait de considérer qu’elle ne faisait pas assez pour se protéger et se distancer des situations problématiques qui pesaient sur elle ? Si Casey avait pu percevoir les craintes et les inquiétudes du Serpentard derrière sa glaciale réplique, la réponse aurait été plus assurée et plus prompte. Mais la jeune femme ne parvenait pas à voir au-delà du ton employé et des mots prononcés, s’arrêtant ainsi à cette certitude énoncée qu’il estimait qu’elle ne faisait rien pour résoudre ce qu’il y avait de problématique dans sa vie. C’étaient autant de gouttes qui tombaient en une pluie fine et entre lesquelles elle essayait de passer, espérant atteindre l’autre côté sans être trop mouillée. Alors lui en voulait-elle ? Non, je ne t’en veux pas fait-elle en s’arrachant à ses pensées désordonnées, laissant ses doigts abandonner les pendentifs qu’ils caressaient tandis qu’elle était ailleurs. Elle ne pouvait par contre pas promettre de rester stoïque face à ce qu’il serait capable de lui dire. Aussi garde-t-elle le silence, attendant comme une sentence. S’il employait le même ton glacial que précédemment pour lui balancer un plan de vie en trois étapes à la figure comme si vraiment tout était aussi simple que de claquer des doigts et tout arranger, elle se renfermerait probablement. Pas vraiment parce qu’elle éprouverait de la colère ou de la rancoeur, mais plutôt pour la peine que cela lui ferait de découvrir le reflet exact qui était le sien dans les yeux du Serpentard. Si elle se fichait bien de ce que les autres pouvaient penser ou dire d’elle, il en allait bien autrement avec lui. Pour l’instant, un mélange étrange de curiosité et de désarroi lui fit lever un regard préoccupé en direction de Brooklyn, lissant sa jupe du bout des doigts.
De désemparé son regard se fait songeur et se perd dans les traits du visage de Brooklyn. Casey savait rester impassible, en surface, mais en profondeur c’était une autre histoire, surtout en présence du Serpentard. Il avait toujours eu cette place bien particulière ; deux enfants murés dans un silence douloureux qui se comprenaient d’un simple regard, un unique pilier dans une enfance violente et brutale ; puis une séparation forcée par des institutions qui n’avaient rien à faire de tout cela, qui n’étaient même pas au courant que, pour cette tête blonde et cette tête brune, l’assurance de retrouver un regard bleuté le lendemain à l’école permettait de tenir un peu mieux ce qu’il se passait à la maison. Le retrouver à Poudlard, ça avait fait ressurgir une rancoeur dont elle n’avait pas conscience. Une manière de se protéger. Il savait tout, d’elle. Tout ce qu’elle ne voulait pas dire aux autres. Et il était là, si proche et si loin en même temps. Rancune qui s’efface suffisamment pour qu’ils se rapprochent lorsqu’ils redeviennent les deux enfants battus, plus grands cette fois et brutalisés par bien plus méchants. Et depuis, c’était un incessant va et vient de pas en avant et de pas en arrière. Se pardonner avait été compliqué. Accepter qu’ils avaient tous les deux changés, encore plus. Comprendre ce qui les liait réellement… Ce n’était pas encore totalement clair dans l’esprit de la jeune femme. Ils n’étaient plus des enfants, ils étaient devenus des adultes. Des adultes un peu bancals, un peu cassés, bien plus forts que d’autres, paradoxalement. Casey s’était persuadée que s’attacher et aimer était une faiblesse, gardant tout le monde bien loin d’elle pendant des années. Il avait suffit que Brooklyn revienne pour faire sauter ses défenses - même si renouveler leur amitié avait été l’opposé d’un long fleuve tranquille. Et maintenant, elle se rendait bien compte que c’était cette faiblesse qui lui donnait l’aplomb nécessaire. Que s’il n’était pas là, lui, elle ne serait pas ici non plus. Qu’il était sa bouffée d’air frais dans un quotidien qu’elle ne maîtrisait pas. D’où cette inquiétude dévorante qu’il puisse un jour lui arriver du mal, à cause d’elle. Ou qu’il puisse réellement lui en vouloir s’il arrivait quoi que ce soit à l’un de ses proches. Au point de s’éloigner de lui ? L’idée la laissait hébétée et abattue. Et si lui n’en envisageait pas la possibilité, elle n’aurait jamais la force nécessaire pour le faire seule. Tournant le regard, se rendant compte qu’elle était plongée dans une observation minutieuse depuis de trop longues secondes, elle se met à détailler un arbre au loin. Être à l’abri semblait une utopie irréalisable. Depuis toujours. S’ils n’étaient pas certains d’être à l’abri chacun de leur côté, à quoi bon s’éloigner. Casey n’avait plus envie de devoir l’ignorer dans les couloirs et faire comme s’il n’existait pas. Rien ne peut vraiment nous garantir que nous serons réellement à l’abri, c’est vrai...
Dans leurs inquiétudes respectives, ils semblaient finalement parvenir à se mettre d’accord. Une première qui la fait sourire et lui fait rosir les joues. Ce dernier point étant peut-être bien plus lié à ce geste qu’il avait eu, tout à la fois innocent, électrisant et complètement insolite. L’un comme l’autre n’aimaient guère les contacts physiques, les fuyant comme la peste. Pourtant, là où n’importe qui d’autre lui aurait provoqué un mouvement de recul, elle avait plutôt bien envie que ça recommence. C’était improbable, autant de sa part que de celle du Serpentard, et en même temps, d’une évidence troublante. L’atmosphère s’était allégée en quelques secondes à peine. Ou plutôt, elle s’était alourdie mais de quelque chose de bien différent que de la colère ou du ressentiment. La lettre réduite en cendres, il ne restait plus rien de cette menace sombre qui planait sur eux. De même qu’il ne restait rien de cet aveu écrit noir sur blanc concernant les sentiments de Casey. Ils étaient cependant bien loin d’avoir disparus. La promesse implicite qu’ils ne se laisseraient pas tomber subsistait, petit miracle personnel quand on les connaissait.
Le Tiens ! soudain de Brooklyn lui fait baisser les yeux en direction de ses mains qui viennent déposer un paquet dans les siennes. C’est qu’elle en avait presque oublié qu’ils étaient là pour son anniversaire. Dix-huit ans. La vie d’adulte qui s’ouvrait doucement devant elle. Précautionneusement, la jeune femme ouvre le paquet et découvre, niché à l’intérieur, un bracelet argenté où étaient glissées la lettre C, la lettre B, ainsi qu’une flèche représentant, elle le reconnut sans mal, son signe astrologique. D’une oreille, absorbée par la contemplation du cadeau, elle écoute les explications de Brooklyn, aimant assez l’idée de pouvoir rajouter ce qu’elle voulait au bracelet, au fil du temps. Recevoir des cadeaux avait longtemps été quelque chose de lointain, qui ne lui arrivait pas vraiment ou seulement aux fêtes de Noël et parce qu’il était de bon ton que chaque enfant de la famille d’accueil reçoive quelque chose. Casey était définitivement rapidement touchée par des attentions de ce genre, et c’était décuplé lorsqu’il s’agissait de Brooklyn. C’est... Il était encore tout proche, attendant sûrement une réaction, espérant qu’elle aimerait, et elle, elle ne savait plus vraiment quoi dire. Un simple merci lui paraissait bien fade, et l’ombre de sa caresse sur ses cheveux flottait encore. Elle ne venait pas de sortir du coma, cette fois-ci, et les émotions qui l’agitaient étaient bien différentes, et en même temps bien semblables, que la dernière fois - première fois, en réalité - qu’elle avait osé franchir toute distance entre elle et Brooklyn pour passer ses bras autour de lui et l’enlacer. Merci, il est magnifique souffla-t-elle, prolongeant l’étreinte, une seconde encore, une longue seconde, avant de s’écarter, les joues brûlantes, le coeur battant une chamade inconnue. Tu pourrais me l’accrocher ? Son regard polaire était fuyant, mais elle était en même temps incapable d’ignorer celui de Brooklyn trop longtemps. Le bracelet passé autour de son poignet, elle le contempla encore un moment, un sourire aux lèvres, tâchant de dépasser cette pudeur timide qui l’aurait laissée s’arrêter là en temps normal. J’aime beaucoup. Le bracelet, le choix des perles, des lettres… Lui non plus, je ne vais plus l’ôter. Référence aux deux pendentifs qui n’avaient plus jamais quitté son cou.
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé) Mer 15 Avr - 18:13
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J’attends sa réponse, silencieux et elle se fait attendre, désirer même car Casey a l’air d’être en pleine réflexion. Je ne la brusque pas, je ne montre aucun signe d’impatience, je me contente simplement d’attendre, prenant quelques instants pour observer les traits de son visage, avant de porter mon regard au loin. Avec toute cette histoire, on en oublierait presque qu’on est en Italie … ou en tout cas c’est ce que j’ai essayé de reproduire. Je voulais passer une bonne soirée avec ma meilleure amie mais c’est raté. J’imagine qu’on ne sera pas capable de passer une soirée normale, comme deux adolescents banals qu’on devrait être. On se prend la tête pour tout et son contraire, on se chamaille sans cesse, c’est parfois à se demander si ça s’arrêtera un jour. Mais je suis prêt à avouer que les torts sont partagés, je suis loin d’être parfait ou facile à vivre. Néanmoins, j’estime que pour le coup, le problème ne vient pas de moi. Elle finit par briser le silence en me répondant que non, elle ne m’en voulait pas. Première nouvelle, première bonne nouvelle je dirais même. C’est donc le moment de lui dire comment je gérerais sa vie si j’étais à sa place ? Et elle, comment gérerait-elle ma vie si elle était à ma place ? Je prends quelques secondes de réflexions, avant de lui répondre ne sachant pas trop si c’était vraiment une si bonne idée que ça de m’aventurer dans cette histoire. “Je commencerais par voir un spécialiste, pour tes migraines et peut-être un psy, pour tenter de te libérer du poids de ton passé … Et je fuirais ton père, je suis sûr que tu as plein d’amis chez qui tu peux squatter quand tu n’es pas à Poudlard … ou même chez Luca. ” Mon ton était posé, sans jugement. Si je m’étais écouté, j’aurai même été un peu lasse de me répéter constamment, mais je fais un effort pour ne pas le montrer. Ca n’est pas la première fois qu’on en parle, ça n’est pas la première fois que j’évoque tout ça et j’imagine que je le ferais, encore et encore, jusqu’à ce que je ne puisse plus la regarder se détruire. J’ai peur du jour où je finira par détourner le regard, pour ne plus la voir se faire du mal. Ca ne sera pas par égoïsme, juste par faiblesse, parce qu’elle m’en demande beaucoup, mine de rien. Il faut que je la regarde se détruire sans n’avoir le droit de ne rien dire ou d’intervenir. J’imagine qu’elle a déjà décidé qu’elle faisait ce qu’elle voulait de sa vie et que je pouvais très bien vivre sans elle, sans chercher à savoir ce que je pensais de tout ça. Je n’ai pas de solutions miracles à lui offrir, si c’est ce qu’elle pensait, mais j’ai des pistes plus sérieuses que celles qu’elle suit jusqu’à présent. Arrêter de se contenter d’aller voir l’assistante à l’infirmerie pour se tourner vers un vrai professionnel, expert dans son domaine. Ne pas se tourner vers un conseiller d’orientation qui était auror avant ça et se faire suivre par un vrai psy qui saura l’écouter et la conseiller au mieux. Et enfin fuir celui qui veut se servir d’elle pour ne pas lui laisser l’occasion de mettre définitivement la main mise sur elle.
Je crois donc que nous sommes d’accord et qu’on en reste là ? On ne cherche pas à s’éloigner juste pour leur faire plaisir, en sachant de toute façon pas si ça aura réellement un effet sur la situation. Si ça se trouve, il attend qu’elle s’éloigne de moi pour m’achever ensuite. Ou alors peut-être qu’en dehors de cette lettre stupide, tout le monde s’en fout de moi, de nous et on se prend la tête pour rien. Bref, dans le doute, autant rester comme on est et on voit où ça nous mène. On ira de toute façon toujours plus loin que d’obéir naïvement à des ordres qui n’existent peut-être pas. On change de sujet pour se tourner vers un registre beaucoup plus agréable. Il est temps qu’elle ouvre son cadeau. J’espérais sincèrement qu’il allait lui plaire. Je n’y connaissais pas grand chose à la mode ou à ce que pouvait aimer une ado de 18 ans, mais le vendeur avait l’air d’être tellement sûr de lui que je lui fis confiance. J’espérais vraiment ne pas m’être planté. Casey hésita quelques secondes avant de se glisser dans mes bras. Je restais interdit une fraction de seconde, ne m’attendant pas à une telle réaction. C’est qu’on n’était pas vraiment le genre de personnes à faire des câlins à l’autre, alors forcément quand ça arrive, ça surprend un peu. Pourtant, mes bras finissent par se refermer autour de sa taille et je profite, comme un ado normal, de cette étreinte soudaine mais appréciée. “Je suis content que ça te plaise !” Lui dis-je une fois qu’elle s’est éloignée de moi. Nos joues devaient être aussi rouges autant les unes que les autres mais pour le coup je m’en moquais un peu, je m’en inquiéterais plus tard. Elle me demande de l’aider à l’accrocher et je m’exécute sur le champ. Seulement il fallait que j’enlève mes gants pour se faire et ça pris un peu de temps. Tout en délicatesse je le lui accrochais, avant de relever mon regard vers elle, content. “Tu .. as faim ?” Lui demandais-je en tentant de pas continuer à rougir bêtement face à ses propos. C’est que j’aimais l’idée qu’elle n’ait pas envie d’enlever les bonjours que je lui offre, qu’elle ait un peu de moi même quand je suis loin. C’est bête mais moi ça me plais comme idée !
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(#) Sujet: Re: feeling something never felt (terminé)