Movin' onto better things

A l’approche des Trois Balais, Irina se répétait en boucle son objectif dans sa tête : « Ne pas poser les yeux sur le pub. Ne pas poser les yeux sur le pub… ». Pré-Au-Lard n’était pas sa bête noire, mais certains lieux lui rappelaient de récents événements qu’elle était bien décidée à oublier au plus vite. Pas facile pour la jeune prof de Vol, mais, d’un autre côté, ce qu’ils venaient tous de vivre à Poudlard avait demandé une certaine force de caractère et beaucoup de self-control. Irina se sentait capable de surpasser ses soucis et elle allait faire bien mieux que de se morfondre : elle allait se donner corps et âme dans son métier et attendre que l’année se termine afin de se préparer à nouveau pour une suivante. Les temps allaient finir par devenir meilleurs et la vie à Poudlard bien plus intéressante qu’actuellement…. La jeune femme l’espérait fortement et savait que la majorité des élèves et de ses collègues professeurs ne demandait que ça. Il était temps de passer à autre chose, mais il restait quand même quelques cours et examens à traverser avant de pouvoir changer un peu d’air.

Car Irina ne demandait que ça : quitter Poudlard le temps des vacances. Transplaner où bon lui semblait, aller voir sa famille, emmener sa fille dans des endroits qu’elle aurait elle-même sélectionnés et…. tout oublier. Les personnes les plus proches de la jeune femme pouvaient probablement deviner ce qu’elle voulait absolument oublier au plus vite et les autres ne pouvaient que croire à un ras-le-bol général de la situation qui avait occupé tout le staff de Poudlard. Ce qui pesait à Irina était plus personnel, plus profond et tout aussi difficile à gérer. Elle était parfois animée par tant d’incompréhension qu’elle doutait de pouvoir trouver un moyen de surpasser son mal-être, à d’autres moments, Irina se sentait parfaitement capable d’appréhender ses souvenirs délicats. Une vraie girouette.

L’occupation était la clé et Irina préparait ses cours encore plus assidument que d’habitude. Dans les moments où l’ennui pouvait la gagner, la jeune femme parcourait les rives du lac non loin du terrain de Quidditch pour passer le temps ou allait faire un petit tour de surveillance dans la Grande Salle… mais aujourd’hui, elle avait visé plus loin en mettant le cap sur Pré-Au-Lard après avoir récupéré Cordelia, sa chouette hulotte, et rejoint Bianca au bas des marches. Elle avait bavardé un instant sur le chemin avec sa fille, lui donnant une dernière recommandation avant de la laisser vaquer à ses occupations : « Si tu as l’impression que quelque chose tourne mal, tu files illico dans l’enceinte du château et tu suis les instructions des adultes, compris ? » Dans un soupir, Bianca lui avait affirmé qu’elle avait bien compris et Irina s’était détournée à son tour, soupirant de la même manière que sa fille, mais plus pour échapper l’angoisse qui la gagnait. En tête à tête avec son animal de compagnie, Irina avait donc joué le jeu de « l’esquive » des Trois Balais avant de se retrouver dans l’endroit le plus désert des alentours de Pré-Au-Lard : les chemins de campagne. Elle n’attendit pas longtemps pour laisser Cordelia s’envoler et se trouva un spot d’observation, au pied d’un arbre qui bordait le chemin, afin d’observer sa chouette en pleine chasse. C’est une fois en tête à tête avec le silence que la jeune femme se demanda si se retrouver toute seule était une bonne idée… elle ne voulait pas vraiment se laisser l’occasion de cogiter mais les pensées s’invitaient toutes seules…

Movin' onto better things

J'étais enfin libre de quitter l'infirmerie. J'avais appris que les Aurors avaient finalement réussit à mettre la main sur le coupable. Les doutes de ma collègue Aurora étaient fondés et heureusement nous avions évité le drame. Je pouvais retourner à mes occupations, c'est-à-dire pouvoir enseigner la Métamorphose à mes chers élèves. J'avais écrie au directeur une lettre pour lui signaler que j'avais peu pour la réussite des BUSE et ASPIC dans ma matière.

Je venais tous juste rejoint le rang de Professeur dans cet établissement et j'ai plus ou moins compris que les élèves n'avaient pas eu beaucoup de cours dans cette matière avant que je n'arrive. J'étais donc petit à petit retourné à la routine d'une vie de Professeur. Malgré tous je n'arrivais pas à me retirer de la tête les récents événements.

Finalement j'avais surement passé trop de temps à Poudlard. Je décidais donc de prendre un peu l'air. Quitter le château pendant quelques heures et me balader dans les alentours me ferait le plus grand bien. Je range alors mes affaires que je dépose minutieusement dans un des tiroirs de mon bureau. Puis je prend mon long noir que j'enfile immédiatement et j'y glisse ma baguette dans une poche. Je saisis ensuite ma petite écharpe bleue que j'attache délicatement autour de mon côté.

Cette fois je suis enfin prêt pour sortir. Je quitte donc le cinquième étage. Je marche alors tranquillement saluant les élèves que je croise au passage. Après quelques minutes de marches j'arrive enfin à l'extérieur du château. Je respire un bon coup puis commence ma ballade. Je décide d'aller vers Pré-au-Lard, prendre un verre là-bas me fera du bien. J'arrive finalement à Pré-au-Lard et continue de marcher dans cette ville. J'entrevoie alors le célèbre bar des "Trois Balais", j'hésite en fin de compte à rentrer le bar. Je ne pense pas que me noyer dans l'alcool me fera du bien.

Ce n'est pas du tous mon genre, peut-être que discuter avec quelqu'un serait une bonne thérapie pour évacuer ce que je ressentais au fond de moi. Du coup je décidais de vagabonder dans Pré-au-Lard, je marche et observe les passants ainsi que les magasins aux alentours. Cela me rappelle l'époque où j'étais étudiant et quand je venais de temps en temps ici. Mais je dois avouer que je préférais rester à la bibliothèque de Poudlard étudier que de venir traîner ici.

Je continue donc de marcher et j'aperçois au loin une jeune femme de dos. Je la reconnais immédiatement car j'ai une très bonne mémoire visuelle. C'est le Professeure Soussa de Vol qui est aussi la directrice de Gryffondor. j'avance donc discrètement en sa direction et lorsque j'arrive à sa hauteur je lui dis:

"Bonjour Professeure, j'espère que vous allez bien ?"