[CAT] Entrée en scène plutôt volcanique

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Une intuition disait à Scipion qu'il allait passer un très mauvais quart d'heure. Pour l'heure, dans la tente, Zora était restée interdite, l'un et l'autre limitant leurs contacts, mais ça, c'était lorsqu'ils étaient trois sous la toile. Depuis que Lara avait pris le large inopinément il ne savait où, les joutes verbales avec le préfet des buses étaient de rigueur, aussi les seuls échanges qui perduraient étaient de ceux-là. Toutefois, il ne s'en formalisait pas, l'annonce de son futur redoublement l'ayant réjoui au plus haut point, sans compter que les derniers moments passés en compagnie de sa petite amie l'avaient remis d'aplomb pour le reste des vacances. La perspective de ne plus la quitter avait mis fin à la lassitude qui commençait à le gagner, et sa proximité ne pouvait que lui être bénéfique. Néanmoins, avec Zora les choses en demeuraient toujours au même point... il fallait dire que tout avait changé entre eux, depuis leurs derniers contacts. Sans compter qu'il avait mis un certain temps à constater qu'il s'était peut-être trop enraciné à une autre personne que lui-même, et l'idée qu'il puisse s'attacher davantage et prendre le risque d'en assumer les conséquences par la suite ne lui était pas vraiment plaisant. Après tout, avait-il pu un jour désigner la Gryffondor par le terme d"amie"? Si l'on ommettait leurs quelques aventures passées... la réponse était probablement négative, il n'avait jamais eu d'amis et n'aspirait pas à en avoir. Cela impliquait beaucoup trop d'engagements à son goût, et beaucoup de souffrances inutiles. Il avait certes eu cette impression lors de leur altercation, mais elle était très probablement due à une erreur de jugement. Cela ne pouvait être autrement, il refusait de devoir se montrer de nouveau vulnérable... néanmoins, il avait accepté de faire équipe avec elle pour la chasse au trésor, se demandant de quelle manière les choses pourraient bien tourner désormais. Puis en bon conquérant qu'il était, l'idée qu'un trésor se trouve à la clé n'était en rien déplaisante, voire plutôt intéressante. Après tout, ne se caractérisait-il pas lui-même comme le meilleur sur tous les tableaux? C'était l'occasion ou jamais de faire étalage de son talent, pourquoi s'en priver? Et si quelque chose manquait désormais dans sa vie, à présent qu'il savait que Sarah en ferait toujours partie, c'était de l'action. Il n'y en avait eu que trop peu ces derniers temps et il avait avant tout envie de se distraire avec le meilleur moyen qui soit d'y parvenir : la compétition. D'autant plus parce qu'il savait que Maddox et Scarlett feraient équipe ensemble, et qu'il avait tout sauf envie de les voir remporter un trophée qui selon lui lui revenait. Néanmoins, c'était justement le mot "équipe" sur lequel il butait. Pourquoi ne pouvait-il pas faire comme il en avait eu l'habitude jusqu'ici, c'est-à-dire "Scipion et ses sbires"? Non, une équipe de deux consistait à ce qu'il considère son partenaire comme son égal. Il ne voyait pas vraiment Zora comme s'apparentant aux sous-fifres auxquels il était accoutumé, seulement, de là à les mettre tous deux sur le même pied d'égalité, lui faire confiance, s'appuyer sur elle, partageant avec elle ses réflexions... comme à une amie, en bref, et c'était peut-être trop lui demander que de s'abaisser à cela. Il n'était pas l'ami du peuple, laissant volontiers ce rôle au préfet des buses, et se risquer à se reposer sur quelqu'un d'autre que lui-même était plutôt difficile. Toutefois, refusant de démordre devant un défi qui semblait intégralement adapté à lui, il ne parvenait pas à imaginer passer outre ou ne pas y participer, ce qui aurait valeur d'un renoncement. Il y aurait chasse au trésor avec lui et son égo sur le podium, ou pas de chasse au trésor du tout. Mais pour cela, il faudrait entrer dans la même longueur d'onde que Zora... cette dernière devait d'ailleurs avoir dans la gorge l'épisode du concierge. Ce serait en tout cas l'occasion de le découvrir, mais leurs rapports n'avaient pas été les meilleurs ces derniers temps, aussi il y avait fort à parier que cette partie de chasse devienne explosive. Pour l'heure et selon lui, la Tête de Sanglier était le meilleur endroit pour entamer cette opération et faire fonctionner ses méninges. Son impulsivité le poussait souvent à agir avant de réfléchir, aussi il n'y aurait rien de mieux qu'un lieu isolé, et qui plus était, craint et redouté par la majorité des élèves pour commencer. Puis, cette vieille masure délabrée avait un léger côté peu rassurant qui lui plaisait bien, accentuant la tension et lui permettant de se recentrer uniquement sur son objectif. Aussi, il avait convenu de ce lieu de rendez-vous avec Zora aux alentours de neuf heures, juste après le début de la chasse. S'y rendant accompagné de quelques feuilles de notes désordonnéees, d'un sac à dos dans lequel il avait un peu tout enfourné sans trop réfléchir, ses pensées se tournèrent évasivement vers Sarah, se demandant ce qu'elle pouvait bien faire à ce moment-là, puis vers Evangeline qui était restée en la demeure familiale. Toutefois, le pub était désert lorsqu'il y pénétra, il devait vraisemblablement être le premier sur place, aussi sans attendre il se plaça à une table, effectuant quelques cercles avec sa plume en attendant. Il allait leur falloir suffisamment de patience et de sang-froid pour mener ces recherches, et une entente plus ou moins cordiale... il fallait espérer que les choses ne tourneraient pas mal dès le début, il n'avait pas vraiment envie de recevoir des débris de verre dessus, et il leur vaudrait mieux pactiser pour mieux régner plutôt que de se quereller. Après tout, s'il voulait que leur équipe marche au mieux, il devait faire en sorte qu'ils puissent se baser sur la même longueur d'onde. Levant la tête vers le serveur qui ne semblait pas décidé à venir prendre sa commande, trop occupé à essuyer des verres sales, il opta pour élever la voix.

" Un whisky pur-feu, je risque d'en avoir besoin. "

Il se laissait rarement tenter par ce genre de boisson, mais en l'occurence... pourquoi pas. C'était de circonstance puisque la discussion risquait d'être forte et leurs recherches intensives. Aussi il attendit que le vieil employé revienne en jetant quelques coups d'oeil réguliers sur l'entrée de l'établissement, attendant qu'une certaine Gryffondor qui lui était bien connue fasse son apparition. Ce n'était pas pour rien que cet endroit ne faisait pas l'unanimité, lorsque l'on se souvenait de ce qu'il avait pu y faire avec Naïa en début d'année. Cette histoire était d'ailleurs quelque peu risible lorsque l'on y songeait... cependant il ne tarda pas à mettre fin à ces pensées puisque la porte venait de s'ouvrir.

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Le soleil venait tout juste de se lever quand Zora émergea de ses rêves. Pas de grands souvenirs pour la jeune fille, seulement une simple odeur mentale de cuir mouillé. Cela avait peut être un rapport avait son escapade à cheval, où elle s'était baignée sous la cascade du grand lac près d'Oxford. Une randonnée en solitaire, comme elle seule savait les apprécier. L'été dernier elle avait d'ailleurs passé le plus clair de son temps au centre, loin de la magie et du château. Mais là ça n'était plus le cas, l'été commençait dans une environnement gorgé de sorcellerie, sous une tente en bazar. Se relevant sur ses coudes, Zora s'habitua à la lumière. Un coup d'œil alentour lui permis de constater qu'elle était la dernière debout, la dernière encore dans la tente. Depuis le départ précipité de Lara, les garçons n'arrêtaient pas de se foutre sur la gueule, du coup la jeune fille vivait entre deux tirs. Ça aurait pu être une guerre froide mais non, ils avaient opté pour des joutes verbale en continu. Zora s'en délectait, elle aimait bien cet état de chaos perpétuel régnant sous leur tente, mais pas la nuit. Elle reconnut l'avoir cherché, mais ça n'aurait pas du se passer comme ça selon ses prévisions avec l'italienne. Seulement, Lara n'était plus là pour assagir Alex, donc c'était le bordel. L'ancienne préfète avait espéré un été agité, elle avait tiré le gros lot. Aucune emprise sur son ancien compère, quand les deux se croisaient l'ambiance virait en terrain miné. Un seul faux pas et le calme était finit. Légèrement dans le vague, Zora se leva, s'étira à s'en faire craquer le dos et chercha Filliz du regard. Kerno dormait sagement dans un coin, il était encore tôt. Un rendez-vous l'attendait en cette mâtinée fraiche. Après un rapide petit déjeuné et une douche, Zora enfila un short en lin et un débardeur croisé pour être à l'aise. Avant de partir, elle chaussa une paire de petit tennis au cas où il lui faudrait courir. La chasse au trésor venait d'être ouverte, et elle voulait gagner.

Son équipier, avec qui elle avait rendez-vous, n'était autre que Scipion. Osant lui demander de s'engager dans la compétition avec elle, Zora avait été surprise d'avoir un oui en guise de réponse. Il devait avoir des motivations externe mais elle s'en fichait. Ça serait l'occasion de repartir comme avant, sans amitié quelconque. De toute façon la jeune fille s'était résignée, avec lui il ne fallait s'attendre à rien. Aussi, durant la nuit elle avait lancé le dernier chantier autour de son coeur. Une barrière pour la confiance. Elle ne devrait en aucun cas l'accorder à Scipion, il ne la mériterait jamais. Zora s'appliquera dorénavant à instaurer entre eux un relationnel limite professionnel, pour les compétitions et les affaires en douces. De toute façon il n'était bon que pour ça, et Zora s'en accommodait. Elle devait le reconnaître, il ajoutait beaucoup de piment dans sa vie, avec ses escapades et coup foireux. C'était presque toujours lui qui l'avait sollicité, aussi elle se pensait assez bonne dans ce qu'ils entreprenaient pour qu'il renouvelle les contrats. Scipion n'était pas du genre à s'encombrer de boulets, Zora n'en avait jamais été un. Au fond, elle ressentait un infime respect émanant de lui. Ça n'était peut être qu'une illusion qu'elle se faisait, étant donné que l'homme en question était aussi narcissique que Narcisse lui même. Il lui faudrait un temps pour oublier le sentiment amical qui l'avait submergé quelques mois plus tôt. L'éloignement avait aidé bien entendu, mais seulement sur le plan théorique. Il fallait maintenant qu'elle passe à la pratique et elle était déterminée. Entre énervement et ignorance, elle vacillait. Le plus sage serait d'éviter un élément comme ce Gryffon, mais Zora n'avait jamais été de nature bien sage. Dans ce cas, elle allait de nouveau supporter sa compagnie, de temps à autre, moins fréquemment qu'avant, car monsieur avait reçut ses résultats, médiocres, aux Aspics.

Ils avaient rendez-vous à la Tête de Sanglier, au coeur du quartier sombre de Pré-au-lard. Le permis de trensplange fut de nouveau bénit par la jeune fille quand, sac à l'épaule, elle quitta la tente pour se retrouver dans les ruelles mal famés en 5 secondes chronos. C'était encore sombre et l'air empestait. Il faisait lourd en cette journée d'été mais au fond de son sac, elle avait tout de même opté pour une veste, ne sachant pas si la météo serait clémente tout au long de leur chasse. Sur le chemin, elle croisa divers sorciers pas nets, couvert de crasse et pouilleux. Zora n'avait pas l'habitude de se rendre dans cet endroit, sauf avec Scipion à une certaine époque. Tout allait repartir mais avant il faudrait passer à table. Enfin, parler, peut-être criser, essuyer des critique et tout ce qui ira avec pour enfin, repartir sur une bonne base. L'odeur était insoutenable devant l'établissement, la jeune fille ramassa ses cheveux dans un haut chignon puis pénétra enfin dans le pub miteux. Ça allait mieux une fois à l'intérieur, les relents d'urine étaient moins forts. Elle s'approcha du bar.

- Un croissant et un choc... commença-t-elle. Ouai non plutôt un cocktail du dragon, avec des cacahuètes.

Sa précédant envie ne collait pas vraiment au décors, ici un chocolat chaud, c'est pas courant. Zora se retourna, attendit sa commende et chercha Scipion du regard. Il était assis à une table, sirotant de bon matin un whisky pur-feu. Le jeune homme commençait fort et Zora sourit à l'idée que les deux aient commandé deux alcools puissants.

- C'est pour la maison, lâcha grassement le serveur en glissant un regard sur la jeune fille.

Dans une grimace de dégout, Zora laissa quelques pièce sur le comptoir et se dirigea vers la table occupée par son partenaire. Elle secoua la tête en songeant que le type du comptoir devait encore avoir ses yeux greffé sur elle. Marchant d'un bon pas, elle traversa la salle rapidement, portant une fois le verre, dont la propreté laissé à désirer, à ses lèvres. La liqueur de Dragon, comme ils disaient ici, brûla sa gorge et sa trachée mais elle apprécia finalement le goût légèrement salé. C'était un peu comme boire de l'eau de mer au Tabasco. Un cocktail détonnant pour une journée qui pourrait être riche en rebondissements.

- Tu es à l'heure, c'est plaisant, dit-elle dans un faible sourire, en s'installant en face de Scipion.

C'était une petite pique comme n'importe qu'elle autre. Un léger goût amer trônait dans sa bouche, non pas à cause de la boisson mais à cause de la vue de son compère de toujours. Elle 'était pourtant assurée de ne plus lui en vouloir avant de partir. Filliz lui manqua, Zora regretta de ne pas avoir prit la vipère avec elle. C'était un peu un élément d'elle, qui lui provoquait une vague de sérénité quand ça n'allait pas. Mâchoire serrée, elle plongea sa mains dans son sac et en sortit son calepin auquel était accroché un stylo. Elle remarque rapidement que Scipion semblait prendre à coeur leur aventure puisqu'il avait aussi prévu de quoi. C'était rassurant. Sur la première page, elle avait inscrit le tout premier indice, qui lui était aussi clair que de l'eau de boudin. Par Merlin, comment allaient-ils s'en sortir ?

Ce lapin aime votre igloo et répond : « Allez zappe et range ton yaourt. »

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Effectivement, c'était bien elle. Comme si rien n'avait changé depuis leurs dernières entrevues. Comme s'il ne s'était pas comporté comme la pire des enflures ces derniers mois. Etait-il possible qu'elle ait tiré un trait sur cette histoire? Même en restant sur ses distances, elle restait à Gryffondor celle dont il avait été le plus proche, comme pouvaient en témoigner leurs aventures en salle sur demande. Cette période avait d'ailleurs duré un moment... et il avait opté pour y mettre fin après l'épisode de la tour d'astronomie. Avait ensuite suivi son histoire quelque peu houleuse avec Sarah, qui lui avait pris alors bien de son temps. Etait-elle au courant, d'ailleurs? Probablement, il l'ignorait, et n'avait aucune idée de quelle serait sa réaction à ce sujet. En tout cas, une chose était certaine, après le début de vacances durant lequel il s'était montré exécrable, il y avait fort à parier qu'elle ait à présent envie d'accrocher un portrait de lui sur un mur pour y lancer des fléchettes. Après tout, il n'avait strictement rien fait pour améliorer l'ambiance de la tente après le départ de Lara, se contentant d'envenimer les choses en jetant de l'huile sur le feu avec le préfet de Serdaigle. Quant à Zora, leur relation restait... tendue. L'un et l'autre se limitaient aux formalités que leur cohabitation impliquait, Scipion n'étant pas du genre à s'embarrasser de savoir que l'on lui reprochait quelque chose. De toute manière, bien les trois quarts du château avaient quelque chose contre lui, alors une de plus, une de moins... c'était tout de même étrange, il avait pourtant eu cette impression lorsqu'il avait pris la fuite lors de leur opération de fuite hors du bureau du concierge, et un sentiment tout aussi absurde. Pouvait-il se risquer à la considérer comme... une amie? Reconnaître un tel fait le faisait déglutir. L'idée lui avait déjà traversé l'esprit avec Lara, heuresement il était parvenu à la chasser bien vite. Une amie? Quelle stupidité. Et pourquoi accorder sa confiance au premier venu, et se reposer sur ceux qui l'entouraient pour mieux chuter lorsque ces derniers le laisseraient tomber? Voilà pourquoi c'était impensable, Zora ne pouvait pas être son amie, et c'était aux contacts physiques qu'ils devaient se limiter. De toute manière, ça ne changeait plus rien désormais, elle le détestait et c'était probablement bien mieux ainsi. Ils allaient simplement se contenter de faire équipe pour cette chasse, parce qu'il était de son devoir de la remporter, pour prouver une énième fois à l'intégralité du château qu'il était le meilleur, que sa suprématie n'avait d'égal que lui-même et son reflet dans le miroir. Quant à elle, elle pourrait se vanter de l'avoir assisté dans sa quête de gloire, et les choses s'arrêteraient là. Ensuite ils passeraient le reste des vacances sans se soucier de quoi que ce soit et elle gagnerait l'université. Puis lorsqu'elle serait partie, il pourrait reprendre sa vie à Gryffondor comme si de rien n'était, se montrant chaque fois plus infect avec chaque rouge et or qu'il croiserait sur son chemin, envoyant paître le premier venu et essayant de recruter dans son armée ceux qui auraient la présence d'esprit de se garder de toute réflexion. Et au fond, de quoi aurait-il à se plaindre? Il finirait en fin de compte qu'il avait presque fini par s'attacher à une fille de sa maison, au lieu de la considérer comme cela aurait du être le cas, un simple pantin dans son ascension. Il avait déjà tout envoyé paître pour Sarah, aussi il devait ancrer dans son esprit le fait que désormais, plus rien ni personne n'aurait de signification à ses yeux hormis la Poufsouffle. Se convaincre que la Rouge & Or n'était qu'un simple élément de son passé.

- Tu es à l'heure, c'est plaisant.

Haussant un sourcil inquisiteur, Scipion la regarda sans mot dire sortir ses affaires. Simplement? C'était tout ce qu'elle avait à lui dire? Où étaient les hurlements, l'orage qui aurait du éclater entre eux, les éclats de voix? Peut-être avait-elle décidé de faire abstraction de leurs différends pour mettre à profit leurs recherches? D'un autre côté ce n'était pas plus mal, ils auraient ainsi tout le loisir de s'entretuer plus tard et de disséquer les quelques données qu'ils avaient à l'heure disposition pour trouver l'emplacement de ce trésor qu'il devait faire sien au plus vite. Pour l'heure, ils n'avaient pas grand chose, simplement une phrase sans queue ni tête et totalement dépourvue du moindre sens. Pourquoi s'attarder là-dessus? C'était ce que feraient les autres équipes, et Scipion n'avait nulle envie de de suivre le courant qu'emprunteraient leurs concurrents, puisque selon lui il était bien meilleur et ô combien plus merveilleux. Aussi, il arracha négligemment une feuille, et sans se préoccuper de l'indice exposé et y prêter la moindre attention, il se mit à tracer hâtivement un plan de Pré-au-Lard, grossissant chaque commerce. Honeydukes, les Trois-Balais, Zonko, la cabane hurlante... quel endroit serait-il idéal pour y dissimuler un trésor? Peut-être que le mieux était d'aller vérifier sur place, mais ne valait-il pas auparavant prendre la peine de lister chaque éventualité? Pour une fois qu'il privilégiait la réflexion à l'impulsion... mais toutefois, quelque chose n'allait pas. Le calme olympien de Zora le dérangeait, aussi étrange que cela puisse paraître. Que pouvait-il alors y faire? Se servir de son arrogance habituelle pour mettre fin à toute possibilité de discussion? C'est ce pour quoi il opta finalement.

" Evidemment, d'ordinaire je préfère me faire désirer, après tout on garde toujours le meilleur pour la fin. Néanmoins, aujourd'hui, l'on fait appel à mes compétences intellectuelles, je me dois d'être sur la ligne de départ et ... " commença-t-il avant de se raviser. " C'est tout? "

En fin de compte, il en oublia même de poursuivre sa tirade habituelle, quelque peu décontenancée. Non, faire semblant n'y changerait rien, il aurait bien des difficultés à faire comme si tout allait pour le mieux et dans le meilleur des mondes durant toute cette chasse au trésor alors qu'il y avait bien de l'électricité dans l'air. Seulement, s'il tentait de mettre les choses à plat et d'en venir à une discussion sérieuse, il savait que ce ne serait qu'une question de temps avant qu'il ne se mette à fuir devant le premier obstacle qui se profilerait, entre autres reconnaître ses torts, ce dont il était tout bonnement incapable. Et pourquoi ne pas s'excuser, tant qu'à faire le voyage? Non mais vraiment... quoi qu'il advienne il demeurait Scipion, et se répandre en loques n'entrait pas dans ses priorités. Seulement, comment orienter la discussion? Pour l'heure, cet indice paraissait loin, bien loin... après tout, ils auraient tout le loisir de s'occuper de cette chasse plus tard. Aussi, il attrapa le verre de Whisky pur Feu que le serveur lui avait apporté plus tôt, et le porta à ses lèvres avant d'avaler plusieurs gorgées d'affilée. Il attendit que le feu commence à se propager en lui, afin de lui prodiguer une certaine vigueur, et se jeta à l'eau.

" Il y a erreur là. Normalement, c'est maintenant que tu es censée me gifler, me hurler dessus, me dire que je suis un parfait idiot, que j'ai gâché tes vacances, et que tu me souhaites tous les malheurs du monde pour la suite. Et tu veux quand même qu'on essaie de trouver ce trésor? "

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" Evidemment, d'ordinaire je préfère me faire désirer, après tout on garde toujours le meilleur pour la fin. Néanmoins, aujourd'hui, l'on fait appel à mes compétences intellectuelles, je me dois d'être sur la ligne de départ et ... C'est tout? "

Zora ne fut même pas surprise par le ton désinvolte qu'emprunta Scipion. Il était égal à lui même, toujours aussi narcissique et égocentrique. Son intelligence ? Mais oui bien sur … il était le roi pour se fourrer dans le pétrin ah ça oui. Pour s'en sortir aussi, la jeune fille dû l'admettre. Mais quand même, comment ce garçon pouvait-il vivre dans ce monde où lui seul ne compte ? Jamais il ne se reposerai-t-il donc ? Pas même cinq secondes sur l'épaule d'un ami ? Sans doute pas, trop fier et égoïste pour se confier à quelqu'un. Et si il était en fait en plein complexe ? Zora secoua la tête dans un sourire en songeant à cette idiotie. Quoique, Scipion était peut être venu dans l'optique de se faire détester... Zora y avait songer, à le pourrir et le haïr, mais tout s'était estompé, laissant place à de l'indifférence. À quoi bon s'acharner à être amie avec quelqu'un qui n'en à pas le coeur. Ça ne ferait que faire d'avantage souffrir la jeune fille, rien de plus.

- Quoi ? dit-elle enfin. Tu t'attendais à autre chose ?

La réponse ne se fit pas tarder, légèrement bordée d'une tension palpable. C'était la première fois que Zora sentait la voix de son compère prendre cette intonnation. Sertait-il perplexe ? Toujour est-il qu'il avait l'air surpris.

" Il y a erreur là. Normalement, c'est maintenant que tu es censée me gifler, me hurler dessus, me dire que je suis un parfait idiot, que j'ai gâché tes vacances, et que tu me souhaites tous les malheurs du monde pour la suite. Et tu veux quand même qu'on essaie de trouver ce trésor? "

Son discours confirma la sensation de Zora, paisiblement accoudée sur la table. Elle grignotait des cacahuètes en écoutant la rapide remontrance bizarre du Séléné. Il était bien stupide mais la connaissait quand même un peu. Il avait vu juste, elle ne voulait pas trouver le trésor dans ces conditions. Les deux rouge&or formaient une équipe du feu de Dieu lorsqu'ils étaient sur la même longueur d'onde, avant que Zora ne ressente de l'amitié pour le second. Dès lors, et même si ils avaient été amant bien avant, ça avait faussé la donne. Ça n'était plus pareil. Scipion n'y avait jamais mis de bonne volonté, Zora avait donc décidé de laisser tomber. Encore même en venant au lieu de rendez-vous, quelques minutes auparavant, elle avait douté. Plus maintenant. Tant que l'imbécile, mais néanmoins apprécié, ne ferait pas d'effort, Zora resterait impassible.

- Ca serait une alternative oui, mais je vais opter pour une solution moins radicale. Tu es un bon à rien, ou à pas grand chose, tu n'es pas digne de confiance et tu en es presque fier, tu n'aimes que toi, et là je plains cette pauvre Sarah, tu es égoïste et on ne peut pas compter sur toi. C'est certain que vu comme ça, et vu comment tu m'as blessé en renversant toute notre relation d'un revers de main, je serait en grande joie de te coller une ou deux claques en te crachant tout le venin dont je peux faire preuve, fit elle enfin d'un ton transpirant la contenance. Mais je ne m'abaisserai pas à ça.

Songeant à tout ça, la main que Zora avant maitrisé tout le temps passé la démangeait. Céder à ses pulsions ne servirait à rien, Scipion n'en vaudrait jamais la peine. De toute façon à quoi bon ? Qu'elle fasse toute cela ne les mènerai nulle part. Il ne changerai jamais, ne serait pas plus aimable ni même son ami. Elle s'empara de son verre et avala quelques gorgé. La liqueur lui brûla la gorge et la trachée avant de se jeter dans son estomac complètement vide. C'était presque douloureux, mais moins que le piques de ses ongles dans la chair de sa main. Elle se retenait de péter un câble, et c'était difficile. Respirer lentement, avaler quelques cacahuètes supplémentaire et le calme était revenus. Elle regretta un instant de ne pas avoir emporté avec elle sa vipère, Filliz, qui avait toujours eu sur elle un effet appaisant, mais ça ne dura pas. L'animal était du genre à agresser les gens qui créent des tensions chez sa maitresse et Scipion était le parfait exemple pour illustrer l'énervement..

- Tu sais très bien que tu as été un abrutis finit et tu ne t'en veux pas, te mettre un gifle ne servirait à rien. Si encore ça pouvait me soulager, je dis pas, mais même pas.

Vrai. Le frapper n'apaiserait pas Zora, au contraire cela ne ferait qu'attiser le reste de braise. Tout était presque éteint au fond d'elle, prendre sur soi serait la seule alternative possible pour qu'ils finissent entier.

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Scipion demeura interdit, fixant son verre à moitié plein. Ses quelques gorgées de whisky commençaient à se propager, et le feu, ardent, à monter en lui. Toutefois, conservant son sang-froid et refusant de céder à l'emportement, il se contenta de prendre le morceau de papier sur lequel était griffonnée la phrase qui devait leur servir de base et de la plier en plusieurs fois, sans pour autant s'attarder sur les mots qui y étaient rédigés. A quoi cela pouvait donc leur servir, de toute manière? C'était stupide, ce n'était même pas un indice. Simplement un outil de décodage ou quelque chose dans ce registre, certainement... seulement, pourquoi rester en blocage là-dessus alors qu'ils n'avaient rien de concret à leur disposition? Encore leur faudrait-il savoir vers où se diriger, c'était pourquoi il valait largement bien mieux envisager de trouver un axe, un fil conducteur à suivre... peut-être que se séparer rendrait même les choses plus simples, Zora n'aurait qu'à aller de son côté et lui du sien, cela leur éviterait même de se prendre la tête inutilement, et augmenterait leurs chances de rendre leurs recherches fructueuses. Au moins, il n'aurait pas à se tourmenter pour reconnaître des torts qu'il refusait d'admettre, ou de savoir s'il pouvait se reposer sur elle ou non... pour l'heure, la seule chose à laquelle il devait penser, c'était dénicher ce trésor, marcher sur chaque équipe qui se dresserait contre lui, évincer le premier qui se révèlerait être un danger potentiel pour son ascension vers le sommet. Pour cela, il ne devait considérer la présence de Zora seulement comme étant accessoire, il fallait être réaliste, le seul héros de l'histoire, c'était lui et lui uniquement, il ne pouvait partager ce titre avec une autre. Après tout, il était spécialisé en ce genre de choses, il était destiné à gagner, et ce sur tous les terrains, et le prétexte de cette chasse n'était qu'une étape de son règne, rien de plus. Il ne voyait strictement rien de ludique là-dedans, et le trésor en lui-même l'indifférait parfaitement, la seule et unique chose qui suscitait son intérêt étant la vision de lui-même, auréolé de gloire et acclamé de tous. Seulement, il se trouvait que l'électricité qui subsistait entre lui et Zora risquait d'être un handicap non négligeable pour franchir cette marche le guidant vers la reconnaissance universelle. C'était pourquoi il fallait régler ce détail au plus vite, de manière à ce que le courant passe mieux et qu'ils puissent mener leurs recherches. S'il était toutefois persuadé de pouvoir y arriver seul parfaitement et avec une facilité déconcertante, cette situation le dérangeait quelque peu, aussi il valait probablement mieux y remédier au plus vite.

- Ca serait une alternative oui, mais je vais opter pour une solution moins radicale. Tu es un bon à rien, ou à pas grand chose, tu n'es pas digne de confiance et tu en es presque fier, tu n'aimes que toi, et là je plains cette pauvre Sarah, tu es égoïste et on ne peut pas compter sur toi. C'est certain que vu comme ça, et vu comment tu m'as blessé en renversant toute notre relation d'un revers de main, je serait en grande joie de te coller une ou deux claques en te crachant tout le venin dont je peux faire preuve. Mais je ne m'abaisserai pas à ça.

Il aurait du s'attendre à ce genre de réponse, ce qui fit qu'il accueilla ces reproches en hochant simplement la tête, laissant transparaître une grimace de temps à autre sous tous ces qualificatifs. Aussi, il opta pour détourner les yeux et demeurer impassible, fixant distraitement son reflet déformé sur son verre. Sentant qu'une autre gorgée ne serait pas de trop, il laissa le liquide se propager dans sa gorge avant de dévisager de nouveau la Gryffondor. Il se savait piètre diplomate, n'étant pas très doué pour trouver une solution quant aux intérêts communs alors qu'il privilégiait volontiers les siens. Seulement, Zora restait un élément incontestable de l'équation qu'il avait lui-même élaborée, et il risquait d'être difficile d'en faire abstraction. Quoi qu'il en soit et peu importait de quelle manière il voyait les choses pour inverser les choses ou se placer en supérieur, ils restaient deux quoi qu'il arrivait, et indissociables. Aussi, il allait leur falloir jouer des pieds et des mains pour qu'ils finissent de régler leurs comptes sans séquelles, ou plutôt pour que Zora règle les siens et qu'il accuse le coup afin qu'ils passent à la suite des opérations. Il ne pouvait tout de même pas se permettre de laisser passer une telle occasion d'être le meilleur aux yeux de tous... que ce soit dans l'entente ou dans la discorde, ils allaient devoir coopérer. Bien entendu, recevoir toutes ces attaques n'était pas bien agréable, d'autant plus lorsque l'on possédait un orgueil aussi démesuré. Mais qu'est-ce qui était alors le pire? Ses mots, ou bien son visage qui restait assez impassible lorsqu'elle prononçait ces paroles? Tout cela, il en était bien conscient, et aurait du mal à aller contre.

" Certes. Mais je pensais que tu savais dans quoi tu t'engageais, après tout on ne me caractérise pas souvent comme l'ami du peuple. " répondit-il d'un ton tranquille.

Bien entendu, il aurait du prévoir que ce serait sa fête, et il l'avait bien cherché il fallait dire. C'était même lui qui avait mis le feu au poudre en l'invitant à étaler ses quatre vérités, et pour le coup ça n'avait pas manqué. Toutefois, il n'avait en rien contredit ses attaques, et s'était bien gardé de riposter en prétextant que malgré ces innombrables attaques il restait Scipion le Merveilleux. Pour une fois, se taire était très probablement la meilleure chose qu'il pouvait faire... au moins le temps qu'elle vide son sac, ce qu'elle faisait plutôt bien. Il ne s'était pas trompé en devinant que les choses allaient mal tourner pour lui, et ça n'avait pas manqué... elle avait fait référence à Sarah, mais il ne pensait pas qu'elle ait quoi que ce soit à voir, tous ces reproches lui étaient destinés, et, ce qu'il faisait rarement, il les acceptait sans broncher. Que pouvait-il y faire, de toute façon? Lui dire qu'elle se trompait? Jusque là, tout ce qu'elle disait était vrai, et ça ne lui avait jamais réellement posé problème. Enfin peut-être pas tout de même jusqu'à reconnaître qu'il était un bon à rien, il lui restait un bon fond de fierté... mais c'était effectivement toujours ses propres intérêts qu'il avait privilégiés. Seulement, aujourd'hui, il en faisait les frais, et Zora semblait profiter de l'occasion pour lui rendre la monnaie d'une pièce de plusieurs années. Pouvait-il lui en tenir rigueur? Probablement pas. Seulement attendre.

- Tu sais très bien que tu as été un abrutis finit et tu ne t'en veux pas, te mettre un gifle ne servirait à rien. Si encore ça pouvait me soulager, je dis pas, mais même pas.

Ainsi, elle ne semblait pas vouloir céder à l'emportement. Dommage... cela aurait peut-être facilité les choses. Tant que sa fureur était encore brûlante, il pouvait l'attiser, néanmoins elle semblait vouloir se contenter simplement de se contenter de piques glacées. Un jour, Scipion avait entendu ce dicton, "si quelqu'un te frappe, tends l'autre joue". Et combien il avait trouvé cette histoire stupide! Si sa fierté l'y aurait indubitablement poussé, il n'était pourtant pas à la veille de le faire. Pourquoi devrait-on demander plus d'un châtiment? C'était stupide, tout simplement. Si l'on voulait conserver un tant soit peu d'honneur, autant tendre directement le bras et donner un bon coup de point à son assaillant, ou opter pour la solution de fuite. Mais tendre l'autre joue... pourquoi donc? C'était strictement inutile, et légèrement douloureux qui plus était. Toutefois, à l'heure qu'il était, cette phrase semblait peu à peu prendre son sens dans l'esprit de Scipion, aussi surprenant que cela puisse paraître. Alors que d'ordinaire il baissait rarement les yeux, voilà qu'aujourd'hui il était prêt à tendre son autre joue à la Gryffondor. A quel degré était-il en train de devenir pathétique?

" Je crains fort que tu ne te sois pas tournée vers la bonne personne ces dernières années. Des amis auxquels accorder ta confiance, il y en aurait eu à foison. Il ne fallait pas attendre grand chose de ma part, je n’étais pas ce dont tu avais besoin. " constata-t-il en buvant une nouvelle gorgée.

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