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A song of the past [PV Kenzie Greene]
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Message(#) Sujet: A song of the past [PV Kenzie Greene] A song of the past [PV Kenzie Greene] EmptyMer 5 Déc - 22:32

A song of the past




Être propriétaire d'un appartement dans une grande ville était une chose, une étape importante dans la vie d'un homme, mais la maison revêtait un caractère un peu plus solennel et adulte d'une certaine fa_on, aussi le jeune homme avait-il quelques difficultés à réaliser que la maison faite de bois et de pierres dans laquelle il se trouvait était véritablement la sienne. Pas celle de ses parents, pas une location faite auprès d'une vague connaissance mais bien la sienne : il n'avait pas hésité à mettre la main au porte-feuille pour acquérir ce petit bijou pour lequel il avait eu un coup de cœur. Alors certes il restait encore quelques papiers à signer pour que son nom soit indiqué sur l'acte de propriété, afin qu'il puisse commencer lui-même à réaliser les travaux qui l'intéressaient, à commencer éventuellement par l'ajout d'une véranda pour avoir une pièce capable de récupérer un peu de chaleur et, surtout, la rénovation de quelques parties de la maison qui avaient bien besoin d'un petit rajeunissement. Mais si on laissait ces quelques petits détails de côté, si on oubliait pendant un instant le fait que le professeur redouble d'efforts pour cacher le fait qu'il ait les poches très bien remplies, plus qu'assez pour subvenir à ses besoins et ses nombreuses envies, le globe-trotteur avait encore du mal à croire que tout ceci était à lui et qu'il avait enfin posé ses valises. Pour de bon ? Peut-être bien mais, si ce n'était pas le cas, il garderait ce petit bijou comme un pied-à-terre si ses pas le menaient par ici, de nouveau, un beau jour.

Cette maison était grande, bien trop grande pour un seul homme et cette immensité était symbolisée par les trois grandes chambres, deux d'entre elles au rez-de-chaussée et la principale au premier étage. Pour une étape aussi importante de sa vie le sang-pur n'avait pas lésiné sur les moyens afin de trouver la maison la plus grande et mieux entretenue du lot, il avait d'ailleurs été particulièrement intéressé par le grand salon sur lequel donnait directement la porte d'entrée. Une grande cheminée, une large table basse, un canapé, deux fauteuil et le décor était planté pour pouvoir passer un bon moment au coin du feu.
De l'autre côté de la même pièce se trouvait une cuisine à l'américaine assez complète, assez bien équipée pour permettre au jeune homme de préparer à peu près tous les plats qui pouvaient passer dans son esprit fertile, mais il manquait pourtant quelque chose à l'équation. En effet cela faisait peut-être un peu moins d'un mois que le garçon avait obtenu les clefs de cette propriétaire, un moins qu'il avait passé une nouvelle étape de sa vie, mais il n'avait pourtant pas eu le temps de transiter tous ses livres et ses correspondantes jusque dans l'immense bibliothèque qui prenait littéralement tout un mûr de la large maison. Voir ces étagères à moitié remplies, à moitiés vides avait quelque chose de triste mais il savait que cela n'était que temporaire : le week-end prochain il prendrait le temps de faire les quelques allez-retours nécessaires afin de transiter le gros de ses connaissances ici. Peut-être se serait-il un peu plus chez lui ici car, pour le moment, cet endroit lui semblait désespérément étranger.

Ses voisins lui étaient inconnus, il ne s'était pas encore habitué à l'odeur du bois et les fragrances venues des fleurs et plantes qui avaient élu domicile dans son jardin, de l'autre côté de la maison. Il savait que tout cela allait prendre du temps mais il avait encore du mal à se sentir chez lui, probablement parce qu'il avait trop de choses en tête en ce moment. Par où commencer ? Les cours ? Non, c'était bien le seul point sur lequel il n'avait pas besoin de s'attarder car tout allait très bien, mais il ne pouvait pas en dire autant pour le reste. Tout d'abord il y avait elle, celle qu'il n'avait pas besoin de nommer, celle à qui il s'était présenté sous son meilleur comme plus sombre jour, celle à qui il semblait pouvoir tout dire sans craindre un quelconque jugement de valeur. Elle avait reçu par lettre l'adresse de la nouvelle résidence du jeune homme mais, puisque ce dernier n'avait été que très peu présent ces derniers temps, ils n'avaient pas eu l'occasion de se croiser de nouveau.
Il était difficile de l'admettre pour le moment, par manque d'habitude sans doute, mais il aurait bien aimé revoir la demoiselle une fois de plus. Pas pour se souiller le foie ou l'estomac, pas pour se remémorer leurs pires soirées ensemble mais pour le bienfait de sa seule présence, pour son seul rire et son attitude bien trop décontractée. Il y avait une autre raison pour laquelle il aurait la voir et celle-ci était justement liée à ce qui le préoccupait vraiment ce soir-là.

Alors que le soleil commençait tout doucement à descendre pour laisser sa place à l'astre lunaire, alors que tous commençaient à rentrer chez eux, le jeune Nathanael Elias Armstrong était vissé sur le canapé, le regard perdu sur quelques courriers agglutinés sur la table basse devant lui. La chaleur qui émanait de la cheminée n'était d'aucun secours, revoir ces courriers énigmatiques ramenait inlassablement le jeune homme aux troubles qui régnaient en maître à Poudlard. Il revoyait les avertissements de son élève infiltrée, il revoyait les courriers des conspirationnistes et ne pouvait s'empêcher de se sentir impuissant face à une menace dont il ignorait la provenance. Un soulèvement de certains élèves extrémistes, peut-être ? Cela semblait tellement irréel et pourtant il ne devait négliger aucune piste, ne devait écarter personne. Combien de soirs était-il resté ainsi, silencieux et immobile, ses prunelles arpentant chaque centimètre carré de ces feuilles à la recherche d'un indice qui aurait pu lui échapper ? Trop, beaucoup trop et aujourd'hui il en eut plus qu'assez.

- C'est bon, ça me saoule.

Repoussant les feuilles un peu plus loin d'un geste de la main, d'un mouvement rageur le professeur se leva de son canapé et alla se chercher un peu de courage en bouteille dans son frigo. Décapsulant sa bière sans attendre, il en avala la moitié d'une seule traite avant d'écarter le goulot de sa bouche, essoufflé par cette effort autant que par la fatigue accumulée ces derniers temps. Que faisait-il ici ? Que faisait-il bien au chaud dans sa maison alors qu'il pourrait être dehors, à chercher les coupables ? Il avait bien conscience qu'il ne trouverait rien aujourd'hui, pas avant de s'être réuni avec les autres professeurs, mais cette attente le rendait vraiment dingue. Demain, demain ils devraient se réunir. Cela ne pouvait plus durer, il ne pouvait plus se montrer silencieux.

Pourtant ce soir autre chose le perturbait, quelque chose d'autre, quelque chose de plus profond sur lequel il n'était pas encore parvenu à mettre le doigt. Que faire? Rester là à râler dans sa barbe de trois jours ? Non, il devait faire quelque chose pour se changer les idées et, en reposant la bière à moitié terminée sur le comptoir, son regard se posant sur sa guitare posée contre un mur, juste en bas des escaliers menant à l'étage du dessus. Depuis combien de temps n'avait-il pas pris le temps d'en jouer ? Dans ses souvenirs il n'était pas très mauvais, assez bon même, mais entre ses cours et le reste il n'avait guère eu le temps de pousser la chansonnette.

Ce soir, peut-être ? Il hésita l'espace d'un instant, sachant pertinemment qu'il puisait dans ses émotions pour jouer ou chanter et, dans le cas présent, être perturbé par ses propres émotions n'était peut-être pas la meilleure des choses à faire. Non, il n'avait pas la tête à lire ce soir aussi n'avait-il pas d'autre idée que celle-ci.

- Voyons voir ce que ça donne.

Attrapant sa bière, le jeune artiste empoigna délicatement l'instrument de son autre main avant de franchir la porte menant à l'arrière de la maison, au jardin assez bien entretenu avec lequel il peinait encore à se familiariser. Heureusement que la descente du soleil ne commençait qu'à peine, heureusement qu'il faisait encore assez jour pour profiter de la vue, non ? Laissant la porte ouverte, ne s'attendant pas vraiment à avoir de la compagnie aujourd'hui de toute façon, le globe-trotteur arpenta pieds-nus l'étendue verdoyante devant lui avant d'aller poser ses fesses sur une petite chaise en bois au milieu du jardin, celle-ci et trois autres de ses sœurs étaient rassemblées autour d'une table ronde de la même matière.

Il aurait très bien pu s'asseoir dans les fauteuils plus confortables présents sur la terrasse, oui, mais il avait besoin de quelque chose de plus rigide pour tenir son dos et avoir une position adaptée pour jouer. S'asseyant enfin, montrant son flanc droit à sa nouvelle maison, le passionné laissa ses mains courir le long de l'instrument aux teintes noires, comme s'il devait s'habituer de nouveau à chacune de ses aspérités. Bientôt son pouce droit vint caresser chacune des cordes, provoquant une très courte mélodie qui confortait l'artiste dans la certitude que son instrument ne s'était pas désaccordé depuis la dernière fois. Se raclant la gorge, les yeux rivés sur sa guitare, en cette fin de journée une seule question parvint à pénétrer son esprit :

- Bon. Quoi jouer, maintenant ?




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Message(#) Sujet: Re: A song of the past [PV Kenzie Greene] A song of the past [PV Kenzie Greene] EmptySam 29 Déc - 12:58

Le mois de décembre était venu se glisser dans les rues de Pré-au-Lard, laissant les rues et les toits couverts d'une fine poudre blanche. Le froid avait désormais envahi le village, provoquant un attroupement de personnes plus habillées les unes que les autres. De la fumée sortait des bouches de ceux qui osaient s'aventurer au dehors, tout comme des maisons à cheminée pour les moins courageux. Les traces de pas se dessinaient au sol, me permettant d'imaginer l'identité de ceux qui avaient laissé leurs marques, ne serait-ce que pour quelques instants, avant que les nouveaux flocons ne viennent les recouvrir.

Je me promenais dans les rues, cherchant désespérément un cadeau de Noël pour Garry. Il fallait avouer que je n'avais aucun instinct maternel, aucune empathie pour ces êtres de petite taille, seul cet enfant était cher à mon cœur, quant aux autres, je préférai largement les éviter. Alors que faire ? Que devrais-je offrir à un gamin de onze ans ? Je n'avais jamais été en phase avec mon âge, et je n'avais aucun souvenir de mes préférences à cette époque. De plus, nous parlions d'un garçon, n'ayant ni frères, ni cousins, il m'était difficile d'imaginer ce qui pourrait lui plaire. Je cherchais en vain une idée qui n'allait peut-être jamais surgir.

En effet, j'allais passer les fêtes d'hiver à Édimbourg dans ma seconde famille. Garry avait demandé la permission à sa mère, et il me fallait trouver des cadeaux adaptés à toute la famille. J'avais déjà trouvé mes tenues, en compagnie d'Aurora et avais fait l'usage de l'une d'entre elles pour le 25 novembre. Non loin d'être ravie que cette date soit passée, j'avais affronté mes propres démons seule, osant enfin remettre les pieds dans ce cimetière. J'avais tremblé avant de m'effondrer de culpabilité de n'avoir pu revenir avant. Cependant j'avais pris le soin de préparer leur plat préféré et de festoyer ce moment plutôt que de me blottir dans mon lit, sous la couette, un CD de jazz de mon père en boucle toute la journée. J'espérais qu'ils étaient alors fiers de moi, fiers de voir cette évolution bien que fortement douloureuse. Pour l'heure, j'avançais de nouveau en acceptant de fêter à nouveau cette période familiale et enfantine, ne serait-ce que pour le bonheur de Garry.

Arpentant les ruelles je finissais par me perdre au sein du village, aucune idée n'ayant traversé mon esprit. J'arrivais dans un quartier où les maisons étaient bien plus grandes que la mienne. J'étais loin de me plaindre de ce que j'avais, deux chambres et deux salons étant amplement suffisants. J'avais alors recréée le bureau et la bibliothèque de mes parents dans l'un des salons, et je me servais de la seconde chambre pour pratiquer mes activités artistiques. J'étais d'ailleurs largement plus à l'aise dans certaines que dans d'autres. J'avais tenté la musique mais je m'étais vite rendue compte de cette erreur avant de comprendre que la danse était toute ma vie. Cette pièce était donc remplie de miroirs, mais pas seulement. Dans mes instants les plus sombres, dans ces moments de désespoir, j'aimais recouvrir les miroirs de bâches avant d'installer un chevalet avec une toile plus ou moins grande. Je peignais alors d'une manière des plus étonnantes. Je plongeais mes mains dans les pots, je pouvais même recouvrir mon corps ou mes cheveux, je jetais des palettes, ne jurant que par l'art abstrait. Je pratiquais ce que je nommerai la peinture expressive. Un cri, un lancé, un pleur, un coup de pinceau. C'était devenu une réelle façon de s'exprimer, tout autant que la danse. Cependant je gardais cette activité secrète, révélant ce qui se cachait au plus profond de mon âme, les démons qui se logeaient en moi et ne cherchaient qu'une faille, qu'une crevasse pour s'extirper de mes ténèbres et atteindre mes yeux, mon cœur et ceux qui m'entourent.

Mais pour l'heure j'admirais ces maisons repensant au déménagement de Nathanaël. Je n'avais pris aucune nouvelle, je n'avais même pas proposé de l'aider, trop occupée en cette période difficile. Son adresse au fond de mon sac, je fouillais à la recherche du bout de papier qui me guiderait sur ses pas. Arrivée devant la porte de cette immensité je toquais à la porte attendant que le bel homme vienne m'ouvrir. Après une ou deux minutes, je restais sur le pas ne sachant réellement quoi faire. Après tout, s'il était parti s'occuper de ses créatures il aurait fermé la porte, non ? Je posais alors ma main sur la poignée avant d'enclencher l'ouverture de la porte. J'entrais d'un pas hésitant dans une grande pièce. Nos maisons se ressemblaient drôlement. Certes, toutes étaient faites de bois et de pierres, éléments que j'appréciais particulièrement pour leur côté chaleureux, mais les choix intérieurs... J'observais alors ce salon ouvert sur une grande cuisine américaine dans un sourire non retenu. Nous n'étions pas très différents dans nos goûts et nos choix et je trouvais vraiment que la ressemblance était flagrante. Le mélange entre le moderne et la chaleur. La sobriété et la classe. J'appréciais ce que je voyais. Je passais alors la cuisine, le doigt glissant sur le plan de travail lisse en me dirigeant vers le salon. Mes yeux s'attardaient ensuite sur l'immense bibliothèque. A tout moment l'homme aurait pu surgir mais je n'y pensais même plus, ma curiosité ayant pris le dessus. Plongée dans mes songes, ce fut quelques notes de musiques qui me rappelaient à la réalité. Elles provenaient de l'extérieur. La porte du jardin étant ouverte, je me laissais guider par les sons avant de passer ma tête et d'apercevoir Nate assis, guitare en main. Il ne m'avait pas encore vue et je m'annonçais alors dans mon entrain naturel.


« On aime la même musique et tu m'dis même pas que tu fais d'la gratte ? Eh bah tu me déçois ! »

Je regardais vers le sol afin de ne pas me prendre les pieds dans le potentiel seuil de la porte-fenêtre et m'avançais vers le trentenaire, sourire aux lèvres. J'étais ravie de le revoir, bien que je me rende compte, un peu trop tard, de l'improvisation totale de cette action.

« Je suis désolée, je passais par là, j'suis venue sans rien, mais bienvenue dans le village mon grand ! »
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Message(#) Sujet: Re: A song of the past [PV Kenzie Greene] A song of the past [PV Kenzie Greene] EmptySam 29 Déc - 18:21

A song of the past




Nathanael avait été à la dure. Certes beaucoup d'enfants désireux de se plaindre d'une enfance difficile résumaient souvent leur vie par cette seule phrase, comme si elle pouvait justifier à elle seule tous les mauvais choix à venir et tous les vices de comportement, mais pour le jeune homme cela avait été particulièrement vrai. Très tôt son individualité avait été détruite, réduite à néant pour mettre en lumière la seule valeur importante sur laquelle il allait devoir se pencher à l'avenir : la piété filiale. Dés son plus jeune homme il avait été dit et répété qu'il n'était rien et que la famille passerait toujours avant tout, qu'il n'avait pas voix au chapitre et que faire honneur aux autres Armstrong devrait être son seul et unique objectif. Ces phrases bourdonnaient si souvent dans sa tête qu'il avait fini par en être convaincu et ses épaulaient s'affaissèrent enfin sous le poids de la pression qu'il avait eu à porter : être le flambeau, celui qui allumerait les bûchers pour éclairer la voie de sa famille pour les décennies à venir.
Pendant la première décennie de son existence son individualité avait été broyée, ses sentiments mis sous scellés et ses désirs personnels réduits à néants pour laisser de la place au reste des enseignements de son froid paternel. Ce n'était qu'en étudiant et en se confrontant à d'autres élèves qu'il avait fini par voir à travers ce nuage opaque, à entrevoir la possibilité qu'il puisse avoir son mot à dire et qu'il choisisse son avenir. Drôle d'idée, non ? Pour lui, à cette époque, cela avait été sa première réaction face à ce drôle de constat mais il fut encore plus surpris de voir que cela semblait naturel et évident pour quasiment tous ses petits camarades. Oui il ne gardait pas de bons souvenirs de sa scolarité à Poudlard mais il pouvait au moins admettre cela : cette confrontation sociale avait au moins eu le mérite de commencer à lui ouvrir les yeux.

Ce fut durant ses études supérieurs que le jeune homme découvrit la forme la plus pure d'expression qui puisse exister : l'art. Cela commença par l'écoute de la musique des moldus lors de soirées le plus souvent arrosées, certes, mais rapidement il découvrir l'effet presque thérapeutique de l'écriture sur son esprit tourmenté. Dans sa tête existait un monde imaginaire tout entier, un monde fait de désirs et de rêves, de sombres nuages et d'une lumière aveuglante : il s'autorisa donc enfin à écouter ce que son esprit renfermait pour le coucher sur papier. Le résultat ? S'il ne fut guère satisfait de sa plume – de son style d'écriture – puisqu'il était plus dur envers lui-même que nécessaire, il ne put ignorer l'apaisement qui suivit chaque séance d'écriture. Même si c'était juste pour lui cela lui faisait du bien de raconter, de se concentrer sur cette feuille de papier pendant quelques dizaines de minutes en faisant abstraction du monde alentour pour, finalement, pouvoir observer avec une pointe de fierté l'histoire qu'il venait de créer.
Ce fut en étant totalement coupé du monde, quelques années plus tard, qu'il se surprit à fouiller dans ses souvenirs et ses sentiments pour murmurer à la face du monde quelques paroles de chansons adaptées à la situation. Il n'était pas satisfait de sa voix, tout comme cela avait été le cas pour sa plume, mais bientôt il prit la décision de se pencher vers cette autre forme d'arme en apprenant à jouer de la guitare. Pourquoi ? Parce que son l'écriture plongeait dans ses pensées et son imaginaire, Nathan était persuadé que les chansons les plus touchantes puisaient dans les émotions vives de l'artiste autant que dans l'histoire que les paroles tentaient de créer.

Les émotions...peut-être était-ce cela qui lui manquait, non ? Écrire pour lui était une chose, raconter une histoire provenant de sa propre psyché était un début, mais ne pouvait-il pas encore faire plus ? Ses émotions avaient été enfermées pendant si longtemps que l'exercice lui avait été difficile au début, presque impossible sans qu'il ait envie de craquer à chaque couplet, mais ce fut à l'abri de tous les regards qu'il laissa ces quelques notes venir attraper et extirper ce qu'il avait caché pendant si longtemps.

Il...oui, il avait eu honte. Pourquoi ? Parce que la première fois qu'il s'était vraiment écouté, la première fois qu'il avait mis son cœur à nu à l'abri de tous les regards, la première fois que ces notes avaient parlé à sa place, il n'avait pu retenir les larmes venant rouler sur les joues. Ce fut à ce moment-là qu'il comprit à quel point il était endommagé, à quel point cet isolation couplée à son éducation avaient corrompu son esprit si bien qu'il ne supportait même pas le simple fait de s'écouter et s'exprimer sans filtre. Certes le temps et la pratique vinrent atténuer les larmes, habituant le globe-trotter à ce procédé, mais il ne pouvait pas faire autrement que de mettre un peu de lui dans chacune de ses chansons. Comme dans chacun de ses textes, d'ailleurs.

Chanter une chanson qu'il connaissait était simple, un jeu d'enfant pour peu que personne ne l'écoute, mais le faire avec sincérité et émotion ? Non, il ne pouvait pas à moins que le thème abordé ne lui parle au moins un minimum, à moins qu'il ne puisse se retrouver dans une partie des paroles de l'auteur. Voilà le choix qu'il devait faire : choisir la simplicité et l'absence d'émotions, ou choisir de toucher les gens en mettant son âme à nue. Il savait quel choix était le plus juste mais il n'était pas encore prêt à l'assumer, voilà pourquoi il ne chantait ou jouait devant personne malgré le nombre de sollicitations qu'il pouvait recevoir.
Aujourd'hui n'était guère différent. Certes il n'était pas isolé du monde mais avait confiance en le fait que personne ne viendrait perturber son intimité, ici, dans son propre jardin. Pourquoi maintenant ? Parce qu'il en avait assez, parce que les derniers événements avaient trop embrumé son esprit et qu'il avait besoin de faire de la place dans sa petite tête. Il avait besoin de faire le ménage, d'y voir plus clair et laisser son cœur à nu pendant quelques courtes minutes lui sembla être la solution la plus appropriée. Qu'y trouverait-il ? Il préférait ne pas le devenir, ne pas trop y réfléchir sans quoi il déciderait sans doute de ne pas le faire. Mieux valait avancer sans réfléchir, mettre un pied dans le vide sans réfléchir à la possibilité de s'écraser en contrebas.

Il ne lui fallut pas longtemps pour choisir la chanson du jour, celle qui correspondrait à une vision idéalisée de la relation qu'il aurait voulu avoir avec sa génitrice. Pourquoi ? Sans doute parce qu'il aurait espéré la savoir à ses côtés pour le rassurer en ces temps troublés, ou parce qu'il aurait aimé au moins une fois sentir de la fierté dans son regard. Oui, c'était une émotion assez vive pour pouvoir faire le ménage dans sa tête. Alors que ses doigts frôlaient les cordes, Nathan ferma les yeux tout en s'exerçant à une mélodie très basique mais qui avait au moins le mérite de le rassurer sur un point : il ne semblait pas avoir trop perdu de son doigté.
Finalement il s'arrêta un instant et prit une profonde inspiration, mais alors qu'il était sur le point de débuter la chanson il fut interrompu par une voix qu'il aurait pu reconnaître entre milles. Elle ici ? Maintenant ? Certes elle avait l'adresse du jeune homme mais ce dernier ne s'attendait pas à de la visite ce soir, fort heureusement il ressentit une pointe de soulagement en réalisant qu'à quelques secondes de différence la belle aurait pu l'entendre chanson : l'angoisse !

Il referma donc la porte de son cœur pour se protéger et accueillit la belle d'un petit sourire discret, car malgré la frayeur passée il était véritablement content de la voir. La dernière fois il s'était ouvert à elle, plus qu'il ne l'aurait fait en d'autres circonstances, aussi ne désirait-il pas vraiment répéter le procédé au risque de passer pour le pleurnicheur de service. Devant la curiosité de la demoiselle face à la guitare que son camarade avait dans les mains, ce dernier montra l'instrument de sa main droite tout en formulant une réponse.

- Oh, ça ? Ce n'est pas grand chose, je m'exerce un peu pour ne pas perdre la main.

Réalisant qu'en disant cela il allait sans doute attiser la curiosité de la demoiselle, craignant d'en avoir trop dit, le garçon se força à sourire de nouveau en tentant de corriger la situation d'un simple :

- Crois-moi, tu ne veux pas m'écouter jouer.

Est-ce que cela allait fonctionner ? Serait-ce suffisant pour refréner les ardeurs de sa pétillante camarade ? Il allait le savoir assez rapidement. En attendant une quelconque réponse de la part de sa partenaire, l'artiste accueillit la demoiselle en l'invita à s'asseoir d'un discret mouvement de la main, avant de conclure son intervention d'un :

- Merci, ma belle. Tu n'as pas à être désolée, tu sais. Tu peux venir quand tu veux, ma porte t'est toujours ouverte. Alors, comment va depuis la dernière fois ?



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