hansel ϟ serpentard .

Au final, qu’est-ce qui pouvait se passer ? Personne n’est doué pour mordre fort ici, je pense… Ce sont sûrement les réticences quant à mon rôle de préfet qui font naitre cette hésitation. Après tout, je ne risque pas de me faire virer, l’assurance j’ai toujours su m’en emparer quand la situation le demande. Alors bon, socialiser est une bonne chose, ça l’a toujours été. Aussi modeste soit ma réputation, les seules et uniques choses qui me précédent sont mes notes qui ont flirté avec l’optimal. Il est au moins temps de montrer que je suis quelqu’un comme les autres au lieu de faire mon train train de vie dont tout le monde se fout non ? Essayer d’être quelqu’un.

Être préfet peut avoir certains avantages au final on dirait. Cette idée me fit vaguement sourire et puis voilà qu’un retour à la réalité s’imposa. Je tenais alors compagnie à Wendy. Charmante Serpentard que voilà. Je me dispensais de jeter un regard à Albus, je me passerai bien de sa présence de maitre du monde parmi nous mais bon… le destin a fait que le libre arbitre existe et je n’ai aucunement le droit de le priver de se joindre à nous. Sa petite gueule de petit bourge pourri gâté méritait quelques claques, mais non, pas là. Ce serait déplacé et peu politiquement correct même si c’était pour la bonne cause ! Quoi qu’il en soit, m’éclipser avec Wendy afin de boire un verre pouvait être une bonne idée aussi pour m’empêcher de parler à Gretel. Je ne voulais pas faire de vagues, pas ce soir.

Alors faire connaissance avec Hastings n’était pas une mauvaise idée. Non, loin de là. Alors que la discussion se tissa, ses propos l’amenèrent alors à parler de son activité professionnelle en dehors de l’école. Il était rare pour moi de connaitre des personnes travaillant en dehors de l’école, si jeune, mais visiblement elle trouva son bonheur dans le milieu en tant que mannequin. Une expression de mon visage traduisait un étonnement mêlé à un air intéressé en haussant les sourcils. Loin de moi l’idée de me forcer, j’étais réellement intrigué.


Compliments sur compliments ? Oh je ne suis pas du genre à manger dans la main d’autrui mais traduire ce que l’on pense par des mots sincères, c’était une chose. Sa façon de cultiver la différence était appréciable, flattant pour le regard aussi. L’écoutant alors sur sa volonté de se faire remarquer, je ne pouvais pas voir le mal dans cette action. Après tout, on court tous après quelque chose où l’on aime bien certaines choses quand c’est à notre portée. Jaugeant alors à nouveau sa robe dont le design était clairement particulier mais se fiait très bien aux couleurs et à l’anatomie de notre maison. Inutile de nier que le sens de la vue venait d’être aiguisé et loin de me laisser indifférent. Levant le regard vers le sien avec un petit sourire amusé, je finis par porter mon verre à mes lèvres pour vider une partie du contenu.



À partir du moment où elle me fit face, je plongeais à moitié ma main dans une de mes poches, l’autre tenant finalement le verre pour au final l’entendre parler de ses centres d’intérêts. C’était certes intéressant, mais je n’ai pas plongé dans les mêmes centres d’intérêts. Ce n’est pas une raison pour y apporter un jugement de valeur cela dit. Ça n’a aucun intérêt. Même sur le ton de la plaisanterie, je me risquais à glisser cette phrase. « Que de diversité, c’est une excellente chose ! Et me jour où tu défileras, penses à inviter ton préfet préféré, ce n’est qu’une question de temps. » Un léger ricanement qui soutient le côté décalé de ma proposition. Je calque ma respiration sur l’atmosphère ambiante détendue, le son de ma voix décomplexée vient fusionner avec le sien. Alors qu’elle pointa du doigt Savannah, j’arquai un sourcil discrètement. Je ne voyais pas en quoi je devrais me méfier d’elle. Après tout, je m’entend bien avec et ça ne va pas plus loin quand j’y pense. Je retournai alors mon visage en haussant les épaules pour soutenir quelques propos, rien de bien lourd :



Je ne savais pas de quoi il en retournait… Et Savannah et moi ne sommes pas de grands confidents, nous avons une amitié basique ? Et pourtant on sait qu’on a traversé un océan de galères donc bon… Je ne me voyais pas faire le lourd non plus. Mais si je dois me méfier de quelque chose, qu’il en soit ainsi. Au moins je serai préparé si une merde arrive. En tout cas ce qui arriva bien vite fut mon cas. Aucune raison de planer autour du mystère, ce n’est pas mon truc. Elle ne me connaissait pas plus que ça, et je pense qu’en découvrir plus pouvait être une bonne idée. D’un signe de la tête je l’invitais à s’éloigner du buffet afin que nous puissions être un peu plus tranquilles. Non loin d’être à l’opposé de la salle commune je finis par prendre la parole :

« Alors ne crois pas que j’ai un passé de criminel hein aha, je préfère que l’on s’éloigne un peu tout simplement. » M’éclaircissant la gorge, je pus me
présenter :

« Alors, qu’est-ce que je peux dire… Pur Irlandais déjà, c’est une qualité quoi qu’on en dise ! J’ai une addiction toute particulière pour les sensations fortes on va dire… La boxe est mon sport de prédilection en dehors de l’école et je participe à des tournois de plus en plus importants. Forcément, il faut que mon corps suive le rythme. Je fais ce qu’il faut, j’aime énormément les films en général. J’aime bien lire de temps à autre. »

Sois plus original Hansel, ce n’est clairement pas le moment de raconter le parcours typique de ta vie de moldu sans réelle importance.

« A vrai dire, je m’ouvre aux nouvelles expériences. J’ai un grand besoin de ne jamais stagner donc forcément… Je cherche encore des choses qui peuvent mouvementé mon quotidien. Le Qudditch est la première pierre de l’édifice, mais il est hors de question que je me cantonne qu’à cela. Autant dire que je dois me bouger le cul aha. »

hansel ϟ serpentard .

Il n’y avait pas de côté désagréable à faire connaissance avec d’autres personnes. Après tout, c’est là que je pouvais admirer la richesse de personnalité de notre maison. Même si cela doit passer par les plus détestables aux plus appréciables. Suite à cette soirée, je saurai au moins où me positionner concernant Wendy. Ceci dit, nous semblions appartenir à deux mondes plus ou moins différents. Le milieu modeste et la simplicité étaient les mots d’ordres et si j’osais l’oublier, ma mère me le rappelait. Elle qui gère un orphelinat, elle côtoie ceux qui n’ont rien au quotidien tandis que papa reste dans ses dessins, ses écritures pour les bandes dessinées…

Un parent qui te fait vivre des fictions et l’autre qui t’apprend à rester terre à terre. Mais ce n’est pas pour autant que je n’aimais pas la compagnie de la Serpentard, bien au contraire. Nous n’avions aucune raison de rentrer en conflit, et toutes les raisons de s’entendre. Son argumentation sur l’uniforme avait quelque chose de justifié, et à la fois je ne partageais pas forcément son état d’esprit. J’haussais les épaules d’un air incertain et je lui répondis :

« J’comprend ton point de vue, d’un côté cet uniforme nous rappelle qu’on est tous au même niveau tu crois pas ? Dans l’enceinte de ce château je veux dire. Ça doit être un principe d’humilité ou un truc dans le genre je pense… »

Ça se trouve je me plantais totalement. Mais je comprenais d’avantage le fait que les soirées où l’épanouissement de certains passaient par différents styles de tissus, cela pouvait leur faire bien plaisir. Je n’irai pas contre cet état d’esprit après tout. L’intérêt d’un défilé ? Je ne l’avais pas encore trouvé, mais il fallait croire que cela faisait plaisir à Wendy. Tout un plan fut mis en place pour me proposer de venir à son défilé. M’éclaircissant la gorge, juste après avoir pensé à Gretel… Je me disais que cela était une idée discutable dans la mesure où… nous étions en froid à ce jour. Regardant ma sœur un peu plus loin je regardais alors Wendy en souriant, sentant encore sa main sur mon avant-bras :

« J’en parlerai à Gretel. Mais j’suis pas sûr qu’elle soit intéressée par ce domaine. Mais si j’suis pas trop débordé, et je le suis rarement, je passerai avec plaisir. Tu n’auras qu’à me donner les détails dans une lettre et je reviendrai vers toi pour confirmer ou autre. D’ac ? »

J’étais plutôt curieux de savoir comment cela pouvait se passer. Je ne connaissais pas ce milieu et ma curiosité, peu mal placée, pouvait m’être bien utile quand on y pense. Allons bon. La remarque vis-à-vis de Savannah me fit tiquer un peu, mais je ne voulais pas avoir Savannah comme ennemie. Cela ne m’empêchera pas de la côtoyer encore, parce qu’on s’entendait bien et que je tâcherai de réagir en conséquence si je reçois un coup de poignard dans le dos. Mais je ne la croyait pas non plus capable de faire ça. Notre relation reposait sur la simplicité de confidences et de moments devant la cheminée. Mais je ne souhaitais pas découvrir les histoires qui ne me regardent pas, sauf si ça fini par inclure mon statut de préfet.

Le fait qu’au bout du compte je l’invitais à s’éloigner du buffet pour que nous soyons tranquille me motiva à parler de ma personne. Bien qu’il n’y avait rien de légendaire à mon propos, je n’étais pas dupe quant au fait que son regard évasif traduisait quelque chose. Amusant tiens. Plissant légèrement les yeux en souriant, il fallait croire qu’elle trouvait une forme d’intérêt à mon occupation ? J’aimais croire que oui. Cela fait toujours plaisir lorsque l’on s’intéresse à ce que l’on aime pratiquer.

« Cet été il y a justement eu un championnat à Dublin ! Et j’ai pu m’en sortir en atteignant la seconde place. Anthea, une personne qui m’est très cher m’a justement soutenu là-bas ! J’compte bien prendre la première place la prochaine fois. Je n’aurai qu’à te tenir au courant de ce qu’il en est pour que tu viennes dans ce cas. Mais promets moi de ne pas te moquer si je prend un crochet ou un uppercut qui me terrasse aha. »

On est jamais à l’abri d’une défaite. C’est sûr, mais j’étais… confiant. L’esprit sportif et l’esprit de compétition sont deux rouages essentiels à la réalisation d’efforts. C’est en dépassant le seuil de tolérance que l’on finit par se dépasser. C’est comme ça que ça marche, que ça a toujours marché pour moi en tout cas. Approuvant alors mes passes-temps du domaine culturel, elle retint tout de même l’intérêt sportif du Quidditch qui prenait beaucoup de sens pour moi.

« J’occupe le poste de poursuiteur tout fraichement disponible. J’espère que je vais faire des miracles aha. Je compte sur toi pour être dans les tribunes sinon attention à toi ! »

Une menace en l’air prononcée sous l’égide d’un sarcasme et second degré très prononcé, très visible. Je n’avais pas l’intention de lui donner le moindre coup de pied au cul. Cependant, j’ai comme ressenti cette impression quand elle m’a proposé de découvrir son milieu en œuvrant, même pour essayer. Une moue légèrement gênée, je ne m’attendais pas spécialement à faire partie de ce monde, même pour un essai. Mais bon… qu’est-ce que ça coûte, hein ? Terminant alors mon verre après trois secondes de battement je finis par me prononcer :

« C’est… une opportunité c’est sûr. Pourquoi pas au moins essayer, j’pense avoir mes plans de carrière qui s’orientent vers le métier de Guérisseur. C’est aussi ambitieux mais si l’expérience de mannequin peut se faire avant, et même essayer comme tu l’as dis, ma foi… Pourquoi pas ? Ma réponse te conviens ? J'voudrais pas que tu me sur-estime non plus ! »

Une fois le problème Valeska éloigné et hormis le petit signe de la main que Luca adressa à cette dernière, la préfète fut assez satisfaite de se retrouver seule en sa compagnie. Profiter du sourire du jeune homme est assez rare pour que Cruz veuille en profiter un maximum, surtout quand son instinct lui dit qu'elle n'est pas étrangère à cette expression heureuse sur son visage. Pas assez confiante pour lui manifester cette supposition, la brune préfère la garder pour elle et simplement admirer ce sourire qui donne à Luca un charme qu'il ne soupçonne sans doute même pas. Replacer une mèche de cheveux derrière son oreille tandis qu'elle lui demande si sa drague à elle était plus subtile que celle de la grande perche blonde. Cruz en doute fortement : elle est consciente de ses faiblesses et sait qu'elle peut se montrer parfois assez brut de décoffrage, comme elle a pu le montrer encore il y a quelques instants. La faute à ses origines modestes qu'elle essaie toujours de cacher du mieux qu'elle peut et à cet orphelinat où la loi de la jungle était et reste la seule en vigueur. Que dirait Luca, s'il apprenait d'où venait la préfète ? Lui qui était originaire d'une grande famille de sang-purs, l'accepterait-elle comme elle était : une fille de la rue, une fille de rien ? Elle préférait ne pas y songer pour l'instant, préférant se concentrer sur la réponse du jeune homme. Il confirme que Cruz est devenue plus subtile au fur et à mesure de sa quête de séduction, mais appuie également sur son côté provocateur non sans jeter un regard appuyé sur la tenue de la jeune femme. Une tenue qu'elle a choisie en partie parce qu'elle espérait voir Luca ce soir et le résultat était la hauteur de ses espérances : sentir ses yeux sur elle lui redonnait confiance. Néanmoins, Cruz se doutait qu'il ne parlait pas uniquement de sa tenue lorsqu'il avait évoqué la provocation. Il n'y avait qu'à se rappeler ce début d'après-midi de février où la brune était allée jusqu'à déboutonner le jean de Luca dans le parc pour obtenir gain de cause. Une tête brûlée, prête à tout pour arriver à ses fins : pas forcément maitresse de tout, au final. « Tu es coriace, il a bien fallu que j'améliore ma technique. » Garder le présent pour parler de Luca, parce qu'il lui en fait encore voir mine de rien. La préfète a encore l'impression de marcher au bord d'un précipice en sa compagnie : le moindre geste brusque pourrait la faire tomber.

Passer à nouveau à un sujet plus concret mais aussi plus sincère lorsque Cruz avoue à son camarade qu'elle n'était pas certaine qu'il daignerait faire une apparition à cette soirée. Une façon à peine voilée de lui dire confier sa joie de le voir ce soir. D'ailleurs elle avait tout mis en œuvre pour que cette soirée ne rebute pas totalement Luca : thème assez large et susceptible de lui plaire, un code vestimentaire pas très contraignant et qu'il pouvait arborer facilement ... Non vraiment, elle aurait eu un gros pincement au cœur s'il n'avait pas été présent ce soir. Cependant, alors qu'il la fixe avec une certaine douceur dans le regard, le septième année lui avoue qu'il a hésité à venir avant de préciser qu'il ne savait pas s'il serait là dès le début de la soirée. Une pointe de déception s'empara de Cruz, qui réalisait alors qu'elle n'était pas une raison suffisante pour motiver le jeune homme. Mais à quoi elle s'attendait, au juste ? Ils étaient juste amis et encore depuis peu, évidemment qu'il n'allait pas se déplacer juste pour elle. « Qu'est-ce qui t'a décidé alors ? » Questionna finalement Cruz d'une petite voix, pas forcément certaine d'avoir envie de connaître la réponse. Puis le regard de Luca se détourne - alors qu'il termine son cocktail - et celui de la préfète le suit. Là, elle réalise : ils sont la cibles de plusieurs regards intéressés. Et merde, pour la discrétion on peut dire que c'est raté. C'est alors qu'elle sent une main se poser délicatement contre sa hanche, qui la fait se raidir alors qu'un frisson la parcourt. Luca lui propose de bouger en direction du buffet, prétextant intéresser aux autre cocktails prévus ainsi qu'aux amuses-bouches tout en lui faisant remarquer qu'ils commencent à faire parler d'eux, ainsi éloignés des autres. Passé le moment de flottement où seule la pression de sa main contre sa hanche comptait, Cruz capte enfin qu'il serait plus sage de se rapprocher de la plèbe. « S'ils pouvaient s'étrangler avec leurs médisances ... Oui bien sûr, il y a plein de sortes différentes et de trucs sympa à grignoter ! Les elfes m'ont promis de s'appliquer. » Prononça la jeune femme d'une voix plus forte alors qu'elle prenait la direction du buffet. Elle sentit soudain le corps de Luca se coller contre le sien, une sensation qu'elle n'avait pas eu depuis l'année dernière et qui lui avait manqué. Mais pas le temps de se concentrer là dessus, Luca la pousse subtilement avec son corps pour qu'elle se mette en marche. Ce qu'elle fait finalement, un peu mécaniquement. Et c'est là qu'elle l'entend. Ce fameux compliment qu'elle n'espérait plus avoir de sa part : sa robe est jolie. S'il savait qu'elle l'a choisie en grande partie pour lui, pour attirer son regard et lui plaire ... Cruz ne tourne pas la tête et continue de marcher vers le buffet. Luca a parlé si bas que seule elle a pu l'entendre : c'est un instant qui n'appartient qu'à eux et la préfète ne veut pas troubler ça. Alors elle se contente de sourire, un large sourire cependant, et de marcher avec une assurance retrouvée. C'est dingue l'effet qu'il pouvait lui faire.

Arrivée à destination, la jeune femme remarqua un garçon dans un coin avec quelques tâches sur sa chemise. Elle sortit sa baguette - dans une poche dissimulée de sa robe - et la pointa en sa direction. « Tergeo ! » Prononça Cruz d'une voix claire et, aussitôt, les tâches sur la chemise du jeune homme - qui devait s'appeler Maxime d'après les souvenirs de la brune - disparurent. « Jolie tenue, pile dans le thème ! » Le complimenta la préfète avec un clin d'oeil avant de ranger sa baguette et de se tourner vers Luca, resté trop longtemps hors de son champ de vision. D'autres élèves se trouvaient eux aussi à proximité du buffet : Gretel et Brooklyn, Hansel et Wendy qui étaient encore en grande conversation et commençaient à s'éloigner ... Là au moins, les deux septièmes années ne dénotaient pas du reste du groupe. Cruz désigna au tatoué les fioles de potions contenant les divers cocktails d'un geste de la main. Après tout, ces breuvages étaient la raison officielle de leur venue.« Voilà je te laisse faire ton choix ... tu pourras deviner les goûts ! Et interdiction de mettre de l'alcool dedans hein, Isidore et ses conneries m'ont suffi l'année dernière ! » Déclara l'Espagnole en levant exagérément les yeux au ciel, sirotant son verre. Quelle soirée cela avait été ! A bien y réfléchir, Luca ne devait pas être présent l'année dernière et tant mieux parce que la fête avait été un beau fiasco. Cruz espérait vraiment que celle-ci trouverait un dénouement plus positif. Pleine de malice, la brune se plut soudain à imaginer quitter la soirée avec Luca pour boire des choses plus distrayantes et vraiment s'amuser loin des regards. Mais elle était préfète et l'organisatrice de la soirée, elle ne pouvait pas fausser compagnie à Hansel. Et puis, elle n'avait pas d'alcool à disposition non plus. Quelle tristesse d'être aussi sage ...

La raison de la venue de Luca ce soir ? De nouvelles résolutions, d'après les dires du principal concerné, ainsi que les foudres de l'impulsive Cruz si jamais il n'avait pas daigné traîner ses fesses jusqu'à la soirée. Il ne se trompe guère sur ce coup là, perspicace comme toujours. Il est certain que la préfète lui en aurait voulu et qu'elle serait sans doute même montée dans son dortoir - l'avantage d'être de sexe féminin n'est-ce pas - pour avoir des explications. C'est dans ces moments là qu'elle est la plus tranchante, la plus enflammée : lorsqu'elle se trouve blessée. Pour sûr que la brune aurait eu un pincement au cœur en constatant l'absence du Serpentard qu'elle chérit le plus. Mais Luca est présent, souriant, devant elle et c'est tout ce qui importe. Le voilà d'ailleurs qui rompt le peu d'espace entre eux avec cette main qui vient se poser sur la hanche de Cruz et ce corps fin mais néanmoins athlétique qui se colle au sien pour l'inviter à se mêler au commun des mortels. Ils attirent les soupçons et font marcher les langues en restant dans leur coin. Langues qui fonctionnent tellement mieux que le cerveau de cette bande d'abrutis. La préfète suit le mouvement impulsé par son camarade, une douce chaleur l'envahissant en entendant ce compliment qu'il lui fait enfin. Un sort basique lancé en direction de la chemise de Maxime pour la rendre immaculée, suivi d'un remerciement reconnaissant de ce dernier, d'un sourire de la belle en réponse et les deux septièmes années atterrissent devant le buffet. L'occasion pour Cruz de faire remarquer l'absence d'alcool dans chacun des cocktails proposés. La raison de ce choix est toute simple et trouve sa racine dans la fête de rentrée de l'année passée : Isidore était arrivé complètement saoul, provoquant la pagaille dans la Salle sur Demande. Même si les compliments qu'il lui avait adressés avaient plu à Cruz, cette dernière n'avait pas tellement apprécié de devoir jouer les infirmières pour ses premiers pas en tant que préfète. Alors cette année, elle avait paré à toute éventualité ! Ce qui ne semble pas au goût de Luca - ce qui est compréhensible, après tout il est majeur depuis deux ans déjà. Ce dernier le fait d'ailleurs bien remarquer, arguant que le passé ne devrait pas influer sur le présent, qu'un idiot ne devrait pas sanctionner tout un groupe. La brune le sent déçu, alors qu'il choisit un cocktail au hasard et qu'il en tend un autre à sa préfète qui se trouve alors bien peinée d'avoir à endosser ce rôle. « Si je n'étais pas préfète, je t'aurais proposé de laisser libre cours à ton indiscrétion dans un endroit plus intime. Mais je suis préfète alors ... » La proposition se perd dans le verre que la jeune femme porte à ses lèvres. Proposition légèrement taquine, presque osée, destinée uniquement aux oreilles de Luca. Cela explique son chuchotement et le détachement soudain dont elle fait preuve après ces quelques mots. Une préfète qui s'est laissé pousser des ailes le temps d'un instant mais qui doit maintenant revenir sur terre.

Le silence se fait plus long entre les deux Serpentards. Est-ce que tous les silences sont forcément gênants ? Parfois, la présence de l'autre suffit à combler un espace sans avoir recours à la parole en plus. Pour quelqu'un d'observateur comme Luca, la brune imagine que l'absence de bruit n'est pas dérangeant. Pour la préfète non plus, elle apprécie la solitude. Néanmoins, ils sont en société et leurs faits et gestes sont analysés, décortiqués. Ils doivent montrer qu'ils ont des choses à se dire. Luca lui demande donc comment elle vit son rôle de préfète depuis le début de l'année. Une question à laquelle Cruz ne s'attendait pas. Une petite pique bien placée en référence au côté tyrannique de la belle et à Gretel, que Luca ose définir comme une "jolie blonde". Un éclair de fureur traverse les yeux sombres de l'Espagnole, qui ne sait pas rester aussi impassible que son camarade face à une telle provocation. Néanmoins, aucune parole désagréable ne sort de sa bouche même si ce n'est pas l'envie qui lui en manque. Autant répondre honnêtement à la question, la franchise étant depuis le début de l'année scolaire au centre de leur relation. « Ce n'est pas très épanouissant. Serpentard ne sort pas la tête de l'eau malgré mes efforts et je n'ai pas un collègue très coopératif ni impliqué. J'ai reçu une lettre préoccupante et lorsque je l'en ai informé il ne s'est pas montré aussi réactif que je l'espérais ... » Cruz se tut un instant, hésitant à en dire davantage. Cette histoire de badges était tellement nébuleuse qu'elle préférait ne pas ébruiter l'affaire avant d'en savoir plus, même auprès d'un proche comme Luca. Plus pour le protéger d'éventuelles représailles que par suspicion d'ailleurs, même si elle aurait aimé savoir s'il savait quelque chose à ce sujet. « Quant aux mômes rebelles, la "jolie blonde" en est un parfait spécimen. » Poursuivit la préfète en tournant la tête en direction de Gretel, pile au moment où cette dernière sortait sa baguette. C'est sous le regard médusé de Cruz qu'elle lança un sort en direction d'Albus qui se trouva soudain dans l'incapacité de parler. Bon sang mais ce n'est pas possible ... « GRETEL VALESKA ! » Cria la jeune femme en sortant à son tour sa baguette, fondant sur la coupable en abandonnant Luca. « Non mais qu'est-ce qui t'a pris ?! » Interrogea la préfète, furieuse, avant de lancer un Finite Incantatem en direction du malheureux Albus victime d'un Bloclangue. « Ce manquement au règlement est inacceptable, surtout dans notre salle commune. Ton geste sera signalé au Professeur Mandrake et je lui suggérerai de te mettre une retenue, ce qui est déjà bien assez généreux de ma part ! » Cruz s'était radoucit même si le ton de sa voix restait ferme. Pourquoi diable la frangine Valeska avait-elle lancé ce sort à Albus ? Méchanceté gratuite ou persécution de sa part ? Il était connu pour ne pas être tendre avec certain de ses camarades. « J'espère que tu as une excellente raison à me donner pour oser troubler ma soirée comme ça. » Ajouta-t-elle plus bas, afin de ne pas être entendue des autres dont les regards étaient braqués sur elles. Cruz tourna d'ailleurs le sien en direction de son préfet, qui se trouvait être le frère de la fautive. Il avait intérêt à être de son côté, celui là. Elle était bien assez énervée comme ça.

hansel ϟ serpentard .

La soirée avait ses avantages en termes de rencontre. Je n’avais pas à m’enfermer dans un rôle de préfet stricte qui a banni la clémence de tout jugement. Non clairement pas, je n’aimais pas ce genre de comportement, surtout que voilà… j’ai jamais vraiment voulu être préfet. Je le suis, et je dois faire avec. Génial… Mais le temps de quelques minutes je pouvais me soustraire de toutes responsabilités en étant en compagnie de Wendy. Nous n’appartenions clairement pas à la même classe sociale, mais cela ne me dérangeait pas. Il était amusant de faire connaissance, de comparer nos vies sans pourtant apporter le moindre jugement de valeur.

A vrai dire cela me changeait, et je ne ressentais pas le malaise d’être dans la même pièce que Gretel, pour une fois. Cet été, ça a vraiment été quelque chose de chaotique, autant faire profil bas à Poudlard je ne tiens pas à créer des explosions ici et là. Alors je me suis contenté de parler avec Wendy tranquillement. Le temps s’écoulait inexorablement, les sujets se superposent, s’entremêlent. Je me retrouve flatté par ses remarques, on va dire que personne ne m’a jamais dis d’essayer le monde mannequin. J’aurai un miroir devant moi je crois que je deviendrai presque narcissique. Cette idée m’amuse assez il faut dire.

Pourtant je suis rappelé à la réalité quand je sens que Cruz en a après Gretel. J’ose espérer qu’elle fait ça pour la tacler par pur plaisir… Gretel a fait quelque chose vu la sanction qui parvient à mes oreilles. Mon poing se serre instinctivement. Je pousse un profond soupire et je regarde rapidement Wendy. « Désolé Wendy, on va devoir continuer notre conversation plus tard. » Je pousse un nouveau soupire mais ce dernier extirpe l’air de mes narines. C’était pourtant d’un pas presque décidé que je me dirigeais dans leur direction. Pourtant je m’arrêtais en chemin…

Je m’arrête sur place après avoir donné l’impression que je donnerai mon avis sur la question. Je ferme les yeux, de peur qu’une crise ne survienne. Je contrôle mon rythme cardiaque et je réorganise mes pensées. Penses à toi avant eux… sois égoïste et préserves toi Hansel. Ouais, je vais faire ça. Je me concentre un temps avant de passer à côté de Cruz sans jeter le moindre regard à ma petite sœur :

« Prends la décision que tu veux. J’me sens vraiment pas bien, je vais aller m’allonger. »

Un demi-mensonge. Je préfère ne pas avoir à faire à cette histoire. Mais j’ai aussi envie de m’éloigner de tout le monde, qu’on me foute la paix une bonne fois pour toute. Comme ça j’ai pas à me mêler toute la soirée. Wendy est très gentille mais je n’ai même plus la tête à ça ce soir… C’est alors que je me dirige vers le dortoir des garçons pour aller me pieuter..

Luca invite doucement sa préfète à se laisser aller à la tentation, arguant qu'une soirée avec lui et une bouteille d'alcool serait tout aussi plaisante - voire davantage - que celle qu'ils sont en train de passer. Cruz partage son envie, se sentir épiée par ces regards fourbes ne lui plaît guère. Mais la soirée de rentrée était une tradition à laquelle elle ne devait ni ne voulait couper. Donc ils étaient là, tous des marionnettes dans un décor bien trop élaboré pour la médiocrité dont ils faisaient preuve. Parfois, la brune se demandait bien pourquoi elle perdait son temps à se casser la tête pour cette foule d'idiots. Des ingrats, voilà ce qu'ils étaient. Des ingrats prêts à se retourner contre elle à la première occasion, comme la plupart lui avait si bien prouvé l'année dernière lorsqu'elle était au plus bas. Tout en buvant son cocktail, Cruz évoque à demi-mot ses préoccupations du début d'année et notamment la lettre contentant le badge rouge qu'elle a reçu et transmise à son collègue. Elle ne livre pas davantage de détails, consciente que les informations doivent rester secrètes tant qu'ils n'en savent pas plus. Pourtant, l'évocation de la lettre semble raisonner en Luca puisque ce dernier la questionne immédiatement à ce propos. S'il sait qu'il y a un badge rouge qui accompagne la missive, ça veut dire que ... « Alors tu l'as reçue toi aussi ? » Le regard de la préfète est surpris, les rouages de son cerveau se mettent en marche d'un seul coup. Luca est sang-pur lui aussi et il a trempé avec Blackman, est-ce que ça veut dire que ces badges seraient liés pour de vrai à la pureté du sang ? Si Hansel n'avait pas reçu cette lettre, lui qui est né moldu, alors ...

Crue aurait aimé en discuter davantage avec son camarade, trouvant en lui l'épaule sur laquelle s'appuyer qu'elle cherchait en vain depuis plusieurs semaines. Cependant, un geste vif et une baguette sortie vinrent couper la préfète dans sa discussion. Elle venait en effet de surprendre Gretel Valeska - toujours dans les bons coups celle là - en train de lancer un sort de Bloclangue à Albus Lewis. Ni une ni deux, la brune sortit sa propre baguette pour défaire la victime de ce sortilège et pour menacer la blonde écervelée. Cruz veilla à prononcer le nom de cette dernière suffisamment fort pour que son préfet de frangin capte qu'elle venait de faire une connerie. Cela ne manqua pas et avec son calme habituel, Hansel autorisa sa collègue à définir la sanction qu'elle jugeait nécessaire avant d'indiquer qu'il préférait quitter la soirée. Quel soutien ... L'Espagnole informa donc Gretel qu'elle allait écrire à un professeur en lui suggérant fortement de lui mettre une retenue, ne souhaitant pas embourber Serpentard en enlevant des points à sa propre maison. Elle questionna ensuite la blonde sur les raisons qui ont motivé ce geste, si tant est que Gretel et raison puissent cohabiter dans la même phrase. Vraisemblablement pas, puisque la grande perche fit son petit numéro de justicière innocente. Bah voyons, comme si Savannah ne pouvait pas se défendre toute seule ... Comme s'il était seulement utile de défendre cette chose. « Tu sais quoi Gretel ? Tout le monde se porte beaucoup mieux quand tu évites de penser. » Répliqua Cruz en levant les yeux au ciel, notant au passage que Luca avait rejoint Savannah pendant qu'elle était occupée à régler les comptes de Gretel.

Avisant l'assemblée qui restait dans la salle commune, la préfète réalisa qu'elle n'avait tout simplement plus aucune envie de s'amuser. C'était chaque année pareil : elle s'évertuait à proposer quelque chose de sympathique à ses camarades pour qu'ils ruinent au final tous ses efforts. C'était lassant et décourageant, elle préférait sincèrement aller se coucher. D'ailleurs, Savannah prenait d'ors et déjà la direction du dortoir et il était temps que chacun en fasse de même. « La fête est finie, vous pouvez remercier Gretel pour ça. Filez tous dans vos dortoirs et par pitié, assez de grabuge pour ce soir. » Déclara la jeune femme au reste du groupe. Découragée, démotivée, blasée. Heureusement qu'elle avait convenu avec les elfes de maison - elle avait sympathisé avec eux au fil des années, notamment parce qu'elle restait à chaque vacances - qu'ils viendraient débarrasser le buffet et relâcher les reptiles quand la fête serait fini. Cruz n'avait aucune envie de ranger la salle commune ce soir. Accordant le geste à la parole, elle croisa le regard de Luca avant de prendre la direction de son propre dortoir. La reine tire sa révérence.