En ce matin de fin d’été, le temps était d’une douceur qui n’attaquait pas encore les visages frêles. J’avais pris la bonne décision ce matin d’aller prendre l’air, après tout le cours de potions n’était que dans deux petites heures. Une excellente journée en perspective, avec des cours intéressant et où je pouvais montrer mes capacités, la potion et la botanique, je ne suis pas manchot de mes mains ni avar d’ingéniosité. Même si il faut avouer que certaines idées n’étaient pas très concluantes, engendrant des résultats peu convainquant voire dangereux parfois. Un souvenir me vint à ce sujet, j’étais avec ma sœur jumelle Moyreen, on avait eu la merveilleuse idée de construire un petit chariot pour faire des descentes dans le champ d’à côté de ma maison, je vous laisse imaginer le résultat final…
J’avais déjà pris mon petit déjeuner, j’avais croisé mes camarades de classe qui étaient également présent dans la grande salle et qui s’apprêtaient à aller au cours de vol. Malgré l’insistance de certaines personnes, je ne me pliais pas, non je n’irai pas. Rien que d’y penser, cette peur de la chute, de me déséquilibrer comme je savais si bien faire, me glaçait le sang et les poils se hérissaient. Non, décidément ce sera non. Mais l’idée d’aller respirer l’air frais et écouter ou voir si la chance sera avec moi des animaux me remplissait de joie, cela me rappelait mes nombreuses sorties avec Moyreen et également mon père à découvrir la faune et la flore. J’avais donc pris mon carnet ou je gribouillai des dessins, certes d’une nullité, et y marquai mes notes, j’emportai également le carnet d’une ancêtre sur les animaux fantastiques. Je ne m’en lassais pas de le feuilleter, tant il y avait de détails, parfois dur à déchiffrer mais le résultat de la lecture en valait tellement le coup ! Ainsi équipé, je partis dans le grand parc, il était plus que suffisamment grand pour s’isoler si l’on souhaitait. Et lors de mes tous débuts à Poudlard, j’étais devenu impénétrable tellement que je m’isolais, tant la séparation avec ma sœur me fut douloureuse, cela m’était donc devenu un lieu habituel pour m’évader et me perdre dans mes innombrables pensées.
Je me baladais tranquillement, lorsque soudainement j’entendis un léger cri, ou plutôt un sifflement aigu, je tournai la tête pour observer l’origine de ce son, et non sans difficulté je vis le petit rongeur qui m’avait sans aucun doute repéré depuis belle lurette tant je ne cherchais pas la discrétion. Il avait un petit masque sur les yeux, une longue queue bicolore, je pencherai pour un lérot, il était vraiment mignon. Et comme il me fixait, je me mis à m’approcher de lui, en le fixant des yeux. Puis tout alla très vite, j’entendis la voix d’une fille, je levai la tête ne comprenant pas d’où cela pouvait provenir n’ayant vu personne à l’horizon, et paf, en plein de la tronche. Je ne savais pas ce que c’était mais cela faisait bigrement mal et, en essayant de garder l’équilibre après le choc, la racine que je me pris dans les pieds en avait décidé que ce n’était pas la seule douleur que j’allais avoir. Ce fut ainsi que je me suis retrouvé le cul par terre, légèrement sonné et dans l’incompréhension la plus totale de ce qui venait de se passer. Une fille apparue devant moi, elle m’adressait ses excuses, ou du moins c’était ce que j’essayais de comprendre. Je commençais tout juste à reprendre mes esprits qu’elle parla de livres, de genoux, d’un certain Merlin, tout cela n’avait ni queue ni tête, à se demander qui l’avait perdu. Peut-être que j’avais mal entendu, et ce n’était pas Merlin mais un merle…
La sensation était bizarre, je voyais ce qu’il se passait mais je n’arrivais pas à agir, cela résonnait encore un peu dans le crâne, je vis la jeune fille ramasser un livre, puis se retourner vers moi. « Tu vas bien? Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie? Je suis tellement désolée », elle était visiblement terriblement désolée de ce qu’il venait se passer, et moi je n’ai toujours pas compris d’où elle sortait ni ce qu’il s’était produit… « Je… non, ‘fin je sais pas… il s’est passé quoi au juste ? dis-je en me frottant l’arrière de la tête cherchant à recoller les morceaux, ça serait un merle qui a causé tout cela ? » puis je jetai un coup d’œil autour de moi pour m’apercevoir qu’il n’y avait aucune trace ou présence d’oiseaux dans les parages « il s’est peut-être déjà envolé ce bougre » marmonnai-je.
Peu après je tentai de me relever, c’était vraiment trop étrange de discuter ainsi, je pris appui sur mes genoux pour me relever. La tête valsait encore légèrement, j’ai donc voulu reprendre l’équilibre en m’aidant de l’arbre, mais il était bien plus loin que je ne l’imaginais, quel stupide arbre ! Pourquoi il s’était éloigné ?!? La chute était de nouveau inévitable, je m’accrochai par réflexe sur ce que j'ai pu, et ce fut apparemment un bras…
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(#) Sujet: Re: Maladroits un jour, maladroits toujours! [Fergal & Maddie] Sam 15 Sep - 20:51
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(#) Sujet: Re: Maladroits un jour, maladroits toujours! [Fergal & Maddie] Ven 21 Sep - 17:30
Quel ciel magnifique, les couleurs chatoyantes à travers les feuilles miroitant mille et une couleurs jouant avec la rosée du matin encore légèrement présente. Un spectacle à couper le souffle, j’aurais pu rester une éternité à observer cette légère brise sur les branches. Cependant, un léger détail me remis rapidement à la réalité, le sentiment d’avoir un bras engourdi et l’impossibilité de pouvoir le bouger. J’étais encore quelque peu dans les vapes, ne réagissant pas automatiquement à ce qu’il se passait autour de moi, et toujours dans cette incompréhension la plus totale de cet enchainement d’évènement en l’espace de quelques minutes, voire secondes.
Un sentiment de légèreté vint soudain au niveau du bras, je tournai la tête vers le bras tout en essayant de le bouger, pas de soucis, rien de cassé et il bougeait ! La fille était également allongée juste à côté de moi et s’excusait, encore, c’était déjà la deuxième fois en l’espace d’un rien de temps. Ce que je ne comprenais pas cette fois, c’était que la chute était normalement entièrement de ma faute là. Si je me remémore la scène, j’avais essayé de m’accrocher à l’arbre en perdant l’équilibre, mais j’ai dû l’attraper elle par reflexe l’entrainant par terre, quel idiot j’étais ! Ce n’était absolument pas à elle de s’excuser, pourquoi elle s’obstinait à demander pardon ? Drôle de concept d’inverser les rôles, du coup cela me gênait, je regardai son visage couverte d’hématome sur un des côtés. Elle frissonnait au contact de sa main sur sa joue, aïe aïe, j’espérais que cela ne soit pas ouvert, un sol terreux avec de mini gravillon, cela peut bien piquer. D’ailleurs, en pensant à cela, je passai ma main derrière la tête, non, à priori rien d’ouvert, juste un bon choc, au moins cela équilibre la douleur devant et derrière la tête maintenant ! Je souriais à ma propre pensée, lorsque je tournai la tête et que la jeune fille repris la parole en annonçant que de rester par terre ne serait pas plus mal. Un bon point, je rajoutai donc « Totalement d’accord ! On ne tombera pas plus bas cette fois, à moins que des terriers de blaireaux soit en dessous par notre malchance infini ? » La malchance, ou plutôt la maladresse, j’en connaissais un rayon à ce sujet. Cela engendrait des situations de hontes, cocasses, drôles, forte heureusement, cela n’était pas tous les jours, mais parfois le fait d’agir trop vite sans réfléchir amenait à des scènes où l’aurait bien aimé ne pas y être, où l’Australie serait une bonne place vu la distance d’ici.
"Tout va bien de ton côté?" me dit-elle, j’inclinais une nouvelle fois ma tête afin d’inspecter l’arrière du crâne, pas de changement, il n’y avait toujours rien, juste une douleur dû au choc. Cela passera. Je lui fis un signe de tête avec un sourire signifiant qu’elle n’avait pas à s’inquiéter pour moi, par contre elle, il n’y a pas de cuir chevelu pour protéger la joue, ce n’était pas jolie jolie à voir. Avant que je prenne la parole, la jeune Poufsouffle m’expliqua ce qu’il s’était passé juste avant, le merle qui n’était pas un merle, mais un livre, ce qui pouvait expliquer que j’étais complètement sonné. Et elle s’excusa de nouveau, en baissant les yeux comme si elle avait fait la plus horrible des bêtises… Puis elle me demanda si j’allais bien, ce à quoi je répondis « Mais mais… non pas besoin de t’excuser ! Cela peut arriver à tout le monde, je ne t’avais pas vu non plus. J’ai l’habitude, j’aurai peut-être quelques petits bleus, mais regarde toi ! C’est complètement de ma faute si t’as le visage tout rouge, ça fait pas trop mal j’espère !? »
Madison, voilà comment elle s’appelait, un prénom joli et doux à l’oreille, pas comme le mien, cependant la signification en irlandais de mon prénom m’allait plutôt bien, enfin presque, sage et brave. La première signification me correspondait qu’à moitié, et plutôt une moitié vide, l’inconscience n’allant pas forcément avec la sagesse. Brave, j’aimerai bien l’être, je n’ai pas peur de me lancer en tout cas dans toutes situations saugrenu, c’était déjà cela. « Fergal je m’appelle, je viens d’Irlande. Tu es en quelle année ? » Je l’avais déjà croisé dans la salle commune, du moins son visage ne m’était pas inconnu, et en regardant son visage tout rouge, très légèrement ensanglanté, je me rappelai d’astuce appris lors de mes différents bivouacs, je repris soudainement la parole « Ha ! Mais je connais un remède naturel si tu veux pour l’hématome, mon père m’a appris pleins de choses à propos des plantes pour les bobos ! Je vais aller en chercher vite fait ! » Cette fois, je me levai doucement, la tête ne tournai pas, il fallait chercher des pâquerettes, il suffirait d’en appliquer sur la plaie, cela soulagera et accéléra le processus de guérison. Fort heureusement, ce n’était pas une plante rare, j’en trouvais donc facilement suffisamment en très peu de temps, et revenais auprès de Madison. Je remarquai sur le sol quelques traces rouges, au niveau où j’avais chuté. Je mis les fleurs dans ma main droite, l’autre main allant derrière la tête là où cela picotait, je ne trouvais pas de zone particulièrement douloureuse. Jusqu’à ce que je vis le bout des doigts qui étaient en sang… sûrement un caillou plus gros que les autres étaient pile à l'endroit où il ne fallait pas, comme par hasard... « Bon baaa… après m'être occupé de toi, va falloir que j’aille aussi chercher des feuilles pour colmater ça » soufflai-je avec calme, la débrouillardise et la nature, c’était mon grand dada, et puis, je tenais debout, et il n’y avait rien de cassé de toute manière… Il fallait bien savoir se retaper lorsque la maladresse était dans nos veines...