" Au moins pour montrer qui est le patron. "

Scarlett étouffa un rire, le camouflant tant bien que mal en toussotant dans sa main. Il ne faisait pas très chaud après tout, elle pouvait très bien ne pas s’être assez couverte à Pré-au-Lard et avoir attrapé froid. Elle ne s’attendait pas à une telle réponse de la personne pour laquelle elle avait le moins de considération. Certes, à l’heure actuelle, il hantait ses pensées de jour comme de nuit, elle ne parvenait pas à se détourner vers autre chose, mais ce n’était pas par pur plaisir. Déjà, elle en entendait parfois parler par Sarah et devait feindre la joie qu’elle éprouvait en constatant le bonheur de son amie et en plus, elle tentait par tous les moyens de trouver quelque chose lui permettant de l’éliminer enfin et pour une durée illimitée de son champ de vision. Il était beaucoup trop présent dans sa vie en ce moment pour qu’elle puisse le supporter. Le faisait-il exprès ? Probablement, Scipion devait probablement se rendre compte qu’il l’insupportait et s’amusait très certainement à en jouer. La rouge et or devait reconnaitre bien malgré elle que cette technique avait prouvé son efficacité à plusieurs reprises. S’il ne le faisait pas exprès, il était vraiment très bête. Après tout, que faisait-il en ce moment, dans cette pièce, en sa compagnie ? Ils n’avaient absolument rien à faire ensemble et pourtant ils étaient là en train de discuter gentiment pour savoir ce qu’ils allaient faire de la soirée et en employant le « on » au lieu de faire cavalier seul. Ce n’était pas dans les habitudes de Scarlett et elle n’était pas totalement certaine de beaucoup aimer l’idée de constituer une équipe. Il y avait une seule chose qui la poussait à continuer ce petit jeu stupide, et c’était Sasha. La jeune fille avait beaucoup plus d’importance qu’elle ne le laissait paraitre et seul Scipion était au courant qu’elle possédait son dossier scolaire dissimulé dans ses affaires. C’était la seule chose pour laquelle il lui était encore possible de ne pas échouer et pour que le gryffondor tienne sa langue, elle n’avait pas d’autre choix que de jouer les parfaits petits soldats à ses côtés en espérant être la plus crédible possible.

" T'as vu en compagnie de qui elle est ? Je préfère ne rien avoir à faire avec eux. Et puis en quoi cette histoire est importante ? Ce n'était certainement ni le premier ni le dernier. "

Scarlett retint tant bien que mal une moue boudeuse. Alors comme ça elle avait tort depuis le début ? Rien de ce qu’elle avait envisagé n’était vrai ? Il avait l’air bien trop peu préoccupé par les informations qu’elle balançait au fur et à mesure pour que tout ça soit vrai. Elle était déçue, vraiment très déçue mais ça ne devait en aucun cas se voir sur son visage. La rouge et or se força donc à sourire de plus belle comme si elle tenait la conversation la plus intéressante de sa vie alors qu’en fait elle lui aurait bien mis une balle dans la tête, pendu Austid par la même occasion et embrassé Maddox, s’il daignait se pointer pour bien montrer à Lara que le pays des éléphants roses où son petit ami devenait fidèle n’existait pas. Cependant, le jeune homme n’était pas encore arrivé, elle aurait de sérieux problèmes avec Sarah en tuant de sang-froid son petit ami et tous les efforts accomplis pour obtenir ses examens se révéleraient inutiles puisqu’elle aurait surtout gagné une place pour la prison. Or, il n’était absolument pas dans les habitudes de la jeune fille de faire des efforts pour rien et il était hors de question qu’elle gâche tout son travail parce qu’un crétin lui tapait un peu trop sur le système. Elle était une grande fille et une bonne comédienne, et il était grand temps qu’elle agisse en conséquence. Seulement, il était difficile pour elle de se rendre compte que toutes ses certitudes sur la trainée de Poudlard venaient de s’envoler. Elle avait entendu parler de son aventure avec Scipion dès le banquet de Noël et ne les avaient pas lâchés depuis, persuadée de tenir un ragot croustillant. S’il lui paraissait évident maintenant qu’elle ne pourrait pas faire exploser l’information sans risquer de détruire un peu plus sa meilleure amie, elle aurait au moins aimé pouvoir faire comprendre plus ou moins implicitement à Scipion qu’il avait gagné une bataille mais sûrement pas la guerre. Sauf que si, comme elle le pensait, elle faisait totalement fausse route, la jeune fille était en train de prouver rien du tout mis à part qu’elle était la dernière des imbéciles.

« Tu as sans doute raison. Ça devait être un simple crétin parmi tant d’autres. »

La jeune fille ponctua sa réponse par un haussement d’épaule, terminant ainsi la conversation en tentant de conserver le peu de dignité qui lui restait. Si les pics précédentes étaient personnellement adressées au rouge et or, celle-ci ne l’était pas, elle servait tout juste à faire bonne figure. Il était bien loin le moment où Scarlett s’était imaginée pouvoir le mener en bateau pendant toute la soirée, s’amusant des ragots et des émotions qu’elle percevrait chez son camarade tout en feignant l’indifférence. C’était encore un des jeux pour lesquels elle excellait et elle venait encore de perdre la face, triste constatation. Enfin, il y avait tout de même quelque chose de positif dans tout cela, Scipion ne devait absolument pas se douter que c’était à lui qu’elle pensait en parlant de la conquête de Zora. S’il n’était pas son client en question, il n’y avait aucune raison pour qu’il puisse s’imaginer qu’elle avait envisagé qu’il puisse être la personne en question et c’était une très bonne chose, ça lui éviterait au moins une série de sarcasmes bien sentis. De toute façon, si ce soir, elle avait encore raté une tentative de détruire Scipion, rien ne l’empêchait de choisir une cible beaucoup plus simple dans la nombreuse assemblée. Elle avait besoin de se rassurer en se prouvant qu’elle pouvait encore rendre la vie impossible à quelqu’un et que ses capacités étaient moins endolories que son égo. Cependant, alors qu’ils s’attelaient à choisir une victime digne de ce nom, une main se posa sur l’épaule de la jeune fille. Elle se contenta de sursauter sans se retourner, n’envisageant pas un instant que Sarah puisse avoir pris la peine de les rejoindre. De toute façon, ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait. Se retrouver en présence de Scipion ou de Sarah individuellement, d’accord même si elle avait un net penchant pour la compagnie de cette dernière mais les deux ensembles… Il ne fallait pas trop lui en demander. Une réplique cinglante se forma immédiatement dans la tête de la gryffondor qui détestait les contacts physique et trouvait que cette main sur son épaule était de trop, mais sa meilleure amie eut la bonne idée de prendre les devants, lui évitant de devoir faire de plates excuses qui auraient de toute façon beaucoup de mal à être prononcées avec sincérité.

"Il y a des recrutements pour le couvent ce soir ? Je ne pensais pas que tu t'intéressais si sérieusement à Elliott."

Scarlett ne comprit pas tout de suite la remarque de son amie. De quoi parlait-elle ? Si elle voulait la prévenir que Scipion n’était pas une cible potentielle et que passer la soirée avec lui ne l’amènerait jamais dans son lit, elle faisait fausse route. La rouge et or n’aurait probablement pas voulu de ce garçon quand bien même il serait le dernier de son espèce. Il la dégoutait bien trop pour cela. Elle voulait bien feindre une potentielle réconciliation mais de là à ce que son amie s’imagine qu’elle pourrait flirter avec son copain, il y avait tout de même des limites. De toute façon, Scarlett avait du mal à comprendre comment Sarah avait pu gober toute leur pathétique histoire de nouveau départ et d’une belle amitié naissante entre elle et le rouge et or. Bien sûr, même en détestant ouvertement Scipion, elle aurait fait des efforts pour se montrer à peu près tolérante et contente pour Sarah mais jamais elle ne pourrait véritablement être son amie, c’était bien au-dessus de ses forces. Cependant, la préfète ne semblait pas avoir trouvé quelque chose à redire à leur réconciliation ce qui était bien la preuve qu’elle y croyait dur comme fer… Ou alors, ils faisaient tous les trois preuve d’hypocrisie ce qui n’était pas impossible lorsqu’on les connaissait un peu. La jeune fille tâcha tout de même de trouver une explication plus plausible à la remarque de Sarah, se voyant mal lui dire à voix haute devant le principal intéressé qu’elle n’avait aucune vue sur son petit ami. Elle se surprit même à chercher Elliott du regard sans le voir, avant de poser les yeux sur sa tenue. Sa robe… Elle l’avait presque oublié celle-là. Comment avait-elle pu s’imaginer un seul instant ne pas avoir droit à une remarque lorsque sa meilleure amie l’apercevrait ? En fait, elle s’était tout simplement dit que la préfète ne viendrait pas ce qui lui épargnerait des explications totalement inutiles. Et encore, elle n’avait pas choisi une robe longue lui arrivant jusqu’aux chevilles, bien qu’elle ait eu un instant d’hésitation. De toute façon, Scarlett avait tendance à croire qu’elle était jolie peu importe ce qu’elle avait sur le dos, ce qui n’était pas faux en un sens. Seulement, elle n’allait pas laisser Sarah l’attaquer sur ses choix vestimentaires sans se défendre, mais commença tout de même par se dégager de cette main qu’elle n’avait jamais voulu sentir posée sur sa peau.

« J’ai travaillé tellement dur cette année, je ne comprends pas ce qui m’est arrivé pendant les examens, sûrement le stress. Je connaissais les réponses et… Je crois que j’ai perdu tous mes moyens. » Avoua-t-elle d’une petite voix alors que ses yeux se remplissaient de larmes. Une fraction de seconde plus tard, elle reprenait son grand sourire hypocrite, pour compléter son explication. « Voilà, ce que je veux, et ça marche mieux lorsque j’ai l’air d’appartenir à la chorale de la paroisse. »

Si la préfète ne s’imaginait pas qu’il y avait une excellente raison à son choix vestimentaire, c’était bien mal la connaitre. Scarlett n’aurait pas pris la peine de se mettre si peu en valeur, en se donnant des allures de gamines de onze ans tout juste bonne à lire un bouquin en mangeant une sucette si elle n’avait pas eu un objectif un peu plus grand là-dessous. La rouge et or se trouvait toujours belle mais elle savait tout de même comment se mettre une valeur et logiquement elle n’aurait pas choisi de s’habiller de cette manière si elle avait eu pour objectif de faire tourner les têtes de tous les garçons qui passeraient sur son chemin. De toute façon, la jeune fille reproduisait le même schéma à peu près tous les ans, et comme elle avait toujours l’impression d’obtenir ses examens de fin d’année dans une pochette surprise, elle s’imaginait toujours que c’était grâce à son rituel de petite fille innocente qu’elle parvenait à enchainer les années sans avoir à en doubler une seule. En général, elle se mettait à travailler deux jours avant les examens, alors que la panique commençait réellement à se faire sentir. Bien sûr, si elle était toujours en retard dans son travail, ce n’était pas du tout le cas de son processus d’attendrissement. Elle passait régulièrement voir ses professeurs pour leur servir à chacun une petite comédie différente qu’elle avait pris grand soin à répéter devant son miroir pendant un bout de temps. Sa préférée étai tout de même la crise de larmes pendant laquelle elle avouait avoir vraiment très peur de décevoir ses parents à cause de ses piètres résultats et qu’elle s’en voulait de se sentir aussi indigne de tout l’amour qu’ils lui portaient. Bien entendu, elle chassait ses larmes aussi vite que possible en sortant du bureau et retournait rapidement vaquer à ses occupations, sans oublier de reprendre sa mine d’adolescente malheureuse à chaque fois qu’elle croisait le professeur en question. Personne ne lui avait jamais fait de remarque sur sa stratégie, mais étant donné ses résultats, elle n’avait pas vraiment envie de l’arrêter pour essayer de savoir si c’était ça ou non qui jouait en sa faveur. De toute façon, c’était plutôt amusant en fin de compte alors autant jouer le jeu. L’image de la soirée de fin d’année était celle qui resterait dans toutes les têtes jusqu’à l’année suivante puisqu’ils prendraient dès demain le chemin du Poudlard Express, alors autant qu’elle se fasse passer pour la vierge Marie, ça ne lui coutait rien.

"J'ai loupé quelque chose ?"

La bonne question était surtout de savoir si elle avait interrompu quelque chose, dans ce cas, la réponse aurait été inévitablement oui. La préfète devait bien réaliser qu’elle arrivait comme un cheveu sur la soupe… Un joli cheveu, d’ailleurs se reprit Scarlett en dévisageant son amie des pieds à la tête. Contrairement à elle, elle n’avait probablement pas besoin de se camoufler derrière une quantité astronomique de tissu pour être sûre de revenir l’année suivante, ce que la rouge et or avait bien du mal à comprendre. Elles passaient une grande partie de leur temps tous les deux et bien qu’elle apprécie beaucoup sa meilleure amie, elle était loin de la trouver plus brillante qu’elle. De nombreux élèves prétendaient qu’elle couchait avec ses professeurs et Scarlett se demandait souvent si c’était vrai ou pas. Dans ce cas-là, elle aurait probablement la chance de surpasser Sarah au niveau scolaire l’an prochain puisqu’il lui faudrait rester fidèle et donc rester physiquement loin de Londubat. Enfin, il était quand même plutôt pas mal pour un professeur et les notes excellentes de plusieurs élèves en botanique ne trompaient pas. Dans le rôle du professeur pervers, il était absolument parfait, seulement, Scarlett ne pouvait s’empêcher d’imaginer avec dégout ce qu’elle pouvait bien faire pour obtenir une note acceptable en cours de Défense contre les forces du mal. De toute façon, la jeune fille n’avait jamais pris la peine de vérifier cette rumeur et ça devait bien être la seule qui ne l’intéressait vraiment pas. Elle ne voulait pas savoir ce genre de choses, au moins si quelqu’un lui posait la question elle n’aurait même pas à feindre l’ignorance et si jamais toute cette histoire se révélait être vraie elle n’irait pas en prison pour cause de complicité de pédophilie. Sans ce désir permanent de préserver son image, Scarlett aurait probablement creusé plus profondément et certainement découvert tout un tas de choses qu’elle aurait préféré ne jamais découvrir. Cependant, ce n’était ni le lieu ni le moment de revenir sur cette histoire qui s’était de toute façon tassé au profit de pronostics sur la durée de la relation Scipion/Sarah auxquels elle s’était bien gardé de participer, tout en priant pour que ceux qui annonçaient une relation courte aient raison.

" Rien d'important, ça vient de commencer. Ou de finir, je ne sais pas vraiment. "

Rien d’important ? Vraiment ? Et c’était celui qui voulait apposer sa signature sur cette fin de soirée qui se permettait un tel commentaire. Scarlett leva les yeux au ciel d’un air exaspéré, oubliant un instant son rôle de potiche heureuse de se retrouver en compagnie de ses amis si cher à son cœur. Cependant, elle se reprit bien vite, ravie de ne pas faire face à Sarah qui n’aurait pas manqué de pointer du doigt d’un air accusateur une telle réaction. Elle était tout de même d’accord avec Scipion. Il ne servait à rien de faire part de leurs projets à la jeune fille qui jusqu’à preuve du contraire était toujours préfète et risquait de sérieux ennuis si ils l’entrainaient avec eux. D’autant plus que le gout prononcé du rouge et or pour les infractions diverses et variées avait été la cause de leur rivalité pendant des années, il aurait été stupide de sa part de montrer que leur relation ne changeait rien à son penchant pour son non-respect du règlement, il risquait de provoquer une dispute et Scarlett ne voulait pas que ça arrive… Elle ne voulait pas quoi ?! C’était étrange que ses pensées arrivent d’elle-même à cette conclusion. Bien sûr qu’elle voulait que ça arrive, elle voulait les voir rompre, se détester, s’entretuer comme avant. Seulement, si jamais ça arrivait ce soir elle en serait implicitement la cause en plus d’en être le témoin et si elle voulait qu’ils recommencent à se haïr elle était absolument certaine de ne pas vouloir être présente lors de leur rupture qui serait probablement des plus sanglantes. Elle avait trop souvent vu sa meilleure amie en larmes pour avoir envie qu’elle lui revienne dans les bras en tant que loque humaine une fois de plus et surtout pas se donner en spectacle devant une salle entière. La jeune fille avait déjà tout fait pour ruiner son image lorsqu’elle était au trente-sixième dessous et maintenant qu’elle avait retrouvé son rôle, elle était sûre de ne pas vouloir revivre une telle expérience une deuxième fois. Scarlett n’ajouta rien à la remarque de Scipion, se contentant de sourire d’un air béat alors qu’intérieurement elle n’en menait pas large.

" Tu sais te faire désirer. "

Il en avait d’autres des commentaires aussi stupides qu’inintéressants ? La rouge et or avait décidément bien du mal à entrer dans la peau du personnage ce soir. En fait, d’habitude rien ne la touchait, elle ne ressentait absolument rien pour personne ce qui l’aidait assez à jouer les parfaites comédiennes. Elle n’avait qu’à choisir simplement parmi tout un tas d’émotions qu’elle ne ressentait pas avant de choisir celle qui était la plus appropriée à la situation. C’était aussi simple que de faire ses courses au supermarché, c’était la première fois qu’elle était confrontée à quelque chose différent et c’était loin d’être facile. Cette fois-ci, il ne lui suffisait pas de choisir d’être l’amie parfaite de faire des grands sourires et d’aimer tout le monde. Il lui fallait d’abord mettre de côté sa rancœur, sa haine et surtout sa frustration et ça n’avait rien d’évident, bien au contraire. Elle devait remplacer ce qu’elle ressentait par quelque chose de complétement opposé et elle n’était pas sûre de réussir à être vraiment très convaincante puisqu’elle ne parvenait même pas à se convaincre elle-même. Enfin, en général elle n’aimait personne et parvenait pourtant à faire croire le contraire. Sauf que c’était Sarah dont il s’agissait et non pas madame tout le monde. Si elle pensait qu’il était encore possible de faire croire à Scipion ce qu’elle voulait bien qu’elle soit tout de même persuadé qu’il ne soit pas totalement dupe, elle ne pouvait pas franchement espérer que celle qu’elle côtoyait depuis six ans ne remarque pas sa réticence. Après, elle avait tout de même l’espoir que son amie tienne trop à y croire pour essayer de chercher la petite bête… Enfin, ça c’était la solution de facilité, mais de toute façon, Sarah ne se permettrait probablement pas de lui faire remarquer que ses yeux lançaient des éclairs et qu’à force de se comporter de cette manière elle allait finir par carboniser son amoureux sur place. Ils allaient tous feindre de passer leur meilleure soirée de leur vie et ça s’arrêterait là. Surtout qu’une fois de plus, Scarlett, la pipelette par excellence ne savait pas quoi dire et continuait simplement à sourire bêtement. De toute façon, à part mentionner qu’on ne pouvait pas se laisser désirer quand on ne l’était pas elle ne savait pas quoi dire d’autre et ce n’était pas forcément l’idée du siècle. Elle se contenta donc d’un léger gloussement, se contentant de converser intérieurement.

*Si seulement il savait se faire oublier…*

Finalement, la disparition de Scipion était la solution à tous ses problèmes, elle l’avait déjà supporté bien trop longtemps et voilà qu’il allait enfin disparaitre de sa vie. Cette fin de soirée marquait une délivrance en quelque sorte et c’est avec cette idée en tête qu’elle allait devoir se convaincre de faire encore bonne figure pendant quelques heures.

Le Serdaigle parut extrêmement soulagé de l’intervention d’Irène ; on eut dit qu’elle venait le sauver du plus grand danger qu’il n’avait jamais rencontré, c’était bien la preuve qu’interrompre la discussion qu’il tenait alors avec la petite fille n’avait pas été une erreur, bien au contraire. La Serpentard se demanda ce qu’ils avaient bien pu se dire, lui, qui ne s’intéressait presqu’à aucune autre vie que la sienne, et elle, encore une enfant, qui semblait n’avoir aucune expérience de la vie à faire partager. Si l’étonnement se peignit sur le visage de Jan-Hendrik lorsqu’Irène s’intéressa à la petite, il fut rapidement remplacé par la compréhension, sitôt l’interrogation d’Irène sur la famille de l’enfant. En tant que Sang-Pur, il savait bien évidemment qu’il ne fallait pas s’afficher avec des personnes aux sang souillé, et cette question d’Irène n’était qu’un simple rappel de cette règle. De plus, s’il s’avérait que le sang de la petite fille n’était pas pur, le comportement à adopter envers elle serait bien différent que si elle était issue d’une famille respectable. Irène ne se souvenait pas avoir rencontré la petite u cours de l’un des ses diners mondains, mais après tout, elle croisait tant de visages, depuis sa naissance, qu’il ne serait guère étonnant qu’elle en ait oublié la moitié.

Le Serdaigle passa une main dans ses cheveux d’un air flegmatique, laissant échapper un petit « hum » qui pouvait tout vouloir dire, et, par conséquent, ne signifiait strictement rien, tandis que la petite les fixait, un large sourire horripilant accroché à son visage. Ainsi, en plus d’être un véritable moulin à parole qu’apparemment, rien ne pouvait faire taire, elle était aussi une vraie sangsue. Quelle plaie. La Serpentard ne put s’empêcher de se demander de quelle manière Jan-Hendrik s’était-il retrouvé en sa compagnie, mais cette interrogation fut vite chassée de son esprit, tant la réponse que lui offrit son ami sur les origines de la petite lui déplut.
« C'est pas imporrtant... », répondit-t-il simplement, le visage impassible. Irène fronça les sourcils d’un air réprobateur. Comment pouvait-il considérer que le statut de sang d’une personne avec qui il avait parlé –contre son gré, soit- était sans importance ? Il savait, comme tous les Sang-Purs savaient, que rien n’était plus efficace pour briser la réputation de sa famille que de s’afficher avec les mauvaises personnes. Enfin, il n’aurait servi à rien de lui faire des reproches, surtout publiquement, car Irène savait qu’il en était parfaitement conscient. Et peut-être que sa préoccupation du moment n’était pas de savoir si le sang de la petite fille était pur, mais simplement de la fuir, et de ne plus jamais la croiser.

Comme pour confirmer cette idée qui venait d’éclore dans l’esprit d’Irène, le Serdaigle la prit par la taille afin de l’entraîner loin de la petite fille. Ce geste, contre lequel Irène se serait offusqué s’il venait d’un sorcier moins respectable que Jan-Hendrik, n’était, ici, aucunement déplacé. Un autre garçon y aurait mis des intentions grossières, la grivoiserie aurait été de mise, et la Serpentard aurait vivement protesté contre cette familiarité. Mais il était tout à fait naturel que deux sang-purs, amis qui plus est, se comportent ainsi entre eux.
« Tu es magnifique, ma chèrrre », déclara Jan-Hendrik dans un semi-murmure, tandis qu’il entrainait Irène vers la foule des élèves. « Même si ça ne m'étonne pas vrrraiment... »
« Merci, Jan, sourit Irène. Tu es toi aussi très élégant, comme toujours. »
Enfin, ils étaient au calme, débarrassés de la petite mais volubile sorcière. Elle ne paraissait pas de trop désagréable compagnie, non, simplement, Irène n’avait pas encore assisté à ce qu’elle supposait être de longs monologues, et priait Merlin pour qu’il ne donne jamais l’occasion à la petite de soliloquer devant elle. La Serpentard était certaine qu’elle ne le supporterait qu’avec d’immenses difficultés, et ne pourrait s’empêcher de l’envoyer méchamment sur les roses. Or, même si elle était assez dénuée de scrupule, sans doute regretterait-elle légèrement d’avoir été méchante avec cette adorable enfant, quel que soit son statut de sang, même s’il coûtait à Irène de se l’avouer.

Mais Merlin n’exauça pas la prière de la Serpentard, si bien que la petite réapparut devant les deux sorciers, un immense sourire toujours scotché à ses lèvres. Elle marchait à reculons, sans doute pour ne plus les perdre de vue, et ainsi s’assurer qu’ils ne lui fausseraient plus compagnie.
« Je m'appelle Candlynn, et je suis la première de toute ma famille à venir à Poudlard alors je pense pas que tu les connaisses alors même si tu sais pas de quelle famille je viens, ça change rien. Et toi ? Tu t'appelles comment ? Tu savais que tu allais venir ici ? Pas moi... C'était bizarre quand j'ai reçu ma lettre. Et c'est quoi les choses que vous avez à faire de la soirée ? Vous allez manger des cookies ? » annonça-t-elle d’une traite, sans même reprendre son souffle, à une Irène désabusée. Puis, se tournant vers Jan-Hendrik :
« On dirait que Bailee elle a pas vu où on était. Tu veux bien l'appeler s'il te plait ? S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait. »
La Serpentard se demanda qui était cette Bailee, et espérait que si, par malheur, elle rejoignait la nommé Candlynn, et donc Jan et elle, elle se montrerait moins loquace que son amie. Une personne de ce type était difficilement supportable, Irène n’osait imaginer le babillage que ferait deux de ce genre réunies. Mais elle venait de démêler le flot de paroles de la petite, et un détail s’imposa en force dans son esprit. Elle avait été particulièrement surprise quand elle avait reçu sa lettre de Poudlard, ce qui signifiait que… Un regard horrifié vers jan-Hendrik, qui avait été vu en compagnie de ça, et Irène lança avec froideur :
« Tu es une Sang-de-Bourbe ? »

Elle posait la question pour la forme, il fallait l’avouer. Elle ne voyait pas quel sorcier, issu d’une famille au sang à peu près propre, pouvait ignorer qu’à ses onze ans, il rejoindrait Poudlard, ou quelque autre école de sorcellerie.

Sarah ne remarqua même pas le sursaut de sa meilleure amie, bien trop occupée à se concentrer sur les bons côtés de cette soirée et autant dire que la tâche n'était pas simple. Elle avait beau les chercher aussi loin que possible et avec toute la bonne volonté dont elle était capable, elle ne parvenait pas à mettre la main dessus, comme si leur existence n'était qu'une douce utopie. C'était probablement le cas d'ailleurs, et tout le problème était là. Comment pourrait-il y avoir des bons côtés à la fin d'une époque, presque d'une vie ? Elle n'avait guère envie d'en changer, bien loin de là, et n'avait pourtant d'autre choix que de sourire d'un air ravi à l'idée de voir l'année s'achever. Emportant avec elle tout ce qu'elle aurait pu espérer voir continuer des mois encore, des années peut-être même. Elle pouvait toujours tenté de se rassurer en se disant que rien n'était vraiment perdu, qu'il y aurait encore et toujours Scarlett à ses côtés, que leur quotidien n'en serait finalement que peu chambouler mais ça ne suffisait pas. Bien sûr, elle serait là. Bien sûr, leurs occupations ne changeraient pas. Bien sûr, elle pourrait toujours compter sur elle. Mais aussi méchant soit-il d'en arriver à penser ainsi, était-ce vraiment elle qu'elle voulait voir rester à ses côtés ? Même avec toute l'hypocrisie dont elle était capable, elle n'aurait jamais pu répondre que oui en ayant l'air convaincu. Qui pourrait le lui reprocher de toute façon ? Elle n'avait aucune confiance en la jeune fille, ne parvenait toujours pas à chasser de son esprit les paroles prononcées au Salon de Thé et ne pouvait s'empêcher de l'imaginer nageant dans une joie incontrôlable à l'idée d'être enfin débarrassée de la seule personne au monde à avoir pu se mettre entre elles deux. Et même sans la moindre preuve de ce qu'elle pouvait avancer, elle lui en voulait. Bien entendu, elle n'en faisait rien, se contentant de la regarder avec ravissement, heureuse de passer la soirée en sa compagnie, mais finalement, elle avait plus envie de l'étrangler qu'autre chose. Pourtant, elle en aurait fait de même à sa place, à la différence près qu'elle ne s'en serait pas cachée. Enfin, si tel était ce que ressentait réellement la Rouge et Or puisqu'il restait toujours une part d'elle qui n'aspirait qu'à croire qu'elle était une véritable amie, qu'elle avait mis la main sur une perle rare et que tous les problèmes ne venaient que d'elle, tout comme elle voulait croire qu'en tant qu'amie merveilleuse elle était prête à faire tous les efforts du monde pour accepter et apprécier Scipion et qu'ils finiraient même par s'entendre pour de bon, sur quoi revenait généralement les aveux de cette amie merveilleuse quant à ses intentions concernant leur histoire, encore inexistante à l'époque. Il était difficile d'espérer quelque chose de Scarlett qui n'ait pas un intérêt direct pour elle et pourtant elle ne pouvait s'en empêcher, cherchant visiblement à s'enfoncer davantage encore, comme si elle n'était pas tombée assez bas dernièrement. Qu'en serait-il l'année prochaine, lorsqu'il n'y aurait plus qu'elle à avoir un semblant d'importance dans cette école ? Envisageraient-elles d'apprendre enfin ce que signifiait l'amitié, ou bien se contenteraient-elles de glousser bêtement en parlant chiffon comme elles l'avaient toujours fait ? Après y avoir cru, aussi court soit cet instant, il n'était pas simple d'y renoncer.

« J’ai travaillé tellement dur cette année, je ne comprends pas ce qui m’est arrivé pendant les examens, sûrement le stress. Je connaissais les réponses et… Je crois que j’ai perdu tous mes moyens. Voilà, ce que je veux, et ça marche mieux lorsque j’ai l’air d’appartenir à la chorale de la paroisse. »

La Poufsouffle observa son manège sans un mot, feignant l'émerveillement devant un plan si bien ficellé alors qu'au fond, elle la trouvait ridicule. Si seulement elle se donnait la peine de travailler au lieu d'espérer que son miracle annuel fasse tout le travail à sa place. C'était d'ailleurs étonnant qu'elle soit parvenue aussi loin en comptant sur le hasard, la chance, ou elle ne savait trop quoi encore. Combien de temps cela durerait-il ? Parviendrait-elle à obtenir ses ASPICs sans avoir ouvert un livre de sa vie ? Sûrement... Après tout, elle avait réussi à obtenir ses BUSEs. Il n'y avait aucune justice dans ce monde. Bien sûr, d'un certain point de vue, elle n'était pas la mieux placée pour critiquer puisqu'il était de notoriété publique qu'elle ne travaillait pas davantage, préférant passer son temps à glousser dans les couloirs qu'à étudier. La différence était pourtant belle et bien là, elle n'avait jamais eu à prier pour obtenir des notes convenables à ses examens. Enfin, il ne devait y avoir que Sparrow pour savoir qu'il lui arrivait de travailler au beau milieu de la nuit dans les salles abandonnées du château mais il y avait fort à parier qu'il ne s'en souvenait pas, ce qui était préférable pour tout le monde. Aussi ne faisait-elle jamais de commentaire sur les méthodes foireuses de sa meilleure amie, les siennes étant réputées pour être beaucoup plus douteuses encore. Si ça l'avait toujours amusé jusque là, elle n'était plus certaine que ce soit le cas. Laisser une incertitude planer sur ses réelles capacités scolaires avait toujours fait partie des meilleurs moments qu'elle avait passé en cours, voir des regards étonnés, choqués et désapprobateurs se poser sur elle à chaque O ou E qu'elle pouvait récolter était tout bonnement délicieux, mais maintenant ça pouvait être dangereux... Elle n'avait jamais été et ne serait jamais une sainte, c'était un fait, mais passer de son plein gré pour l'une des pires catins de l'école n'était plus réellement envisageable, ne serait-ce que par respect pour le Gryffondor. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de voir cette partie-là des choses... Devrait-elle reconnaître travailler un minimum pour réussir ? Ou bien laisser ses notes dégringoler pour coller au personnage malgré tout ? Enfin, encore fallait-il qu'ils soient encore ensemble à la rentrée, ce qui, avec la distance et tout ce qui allait avec, semblait on ne pouvait plus compromis. En fin de compte, elle se posait peut-être plus de questions qu'il n'en était nécéssaire ?

"Oui, enfin ça n'excuse pas tout. A ta place, je travaillerai plutôt que de me fagoter ainsi." déclara t-elle, non sans une certaine supériorité qui n'avait au fond pas lieue d'être.

Il fallait tout de même être honnête, elle ne serait jamais à la place de Scarlett, elle avait bien trop envie de s'en sortir dans la vie pour ça, et ne se voyait pas jouer les poupées parfaites jusqu'à la fin de ses jours dans l'espoir de capter l'attention d'un homme riche, voire séduisant et attentionné si la perfection existait pour de vrai, afin de pouvoir passer son temps dans les boutiques sans se poser davantage de question. Encore fallait-il que quelqu'un soit capable de supporter la Gryffondor... Si elle était prête à lui souhaiter tout le bonheur du monde, il y avait tout de même des limites. Elle finit par détacher son attention de la jeune fille, observant distraitement ce qui pouvait bien se passer dans la salle. Maddox avait finalement rejoint son idiote de copine. Elle ne put que se demander si Whitby allait se montrer ou pas ? Peut-être avait-elle véritablement renoncé au Serdaigle ? Ce qui n'était pas stupide au final, bien loin de là. De toute façon, il serait plus là l'année prochaine alors elle le reverrait sûrement jamais. Cette pensée l'attrista tandis qu'elle repensait à leur conversation. Elle avait eu raison sur toute la ligne. Peut-être était-elle moins bête qu'elle ne le laissait paraître ? Et dire qu'il ne lui resterait plus qu'elle à Poufsouffle en septembre prochain... C'était une bien triste constatation que de remarquer que cette attardée serait ce qui se rapprocherait le plus d'une "amie de maison"... Sans Elliott et sans Jake, ça lui semblerait très certainement bien vide. Trop vide... Encore heureux qu'elle ne passait que très peu de temps entre les murs de leurs locaux. Elle n'avait pas pris la peine de faire la liste de tous les septièmes années qu'elle n'aurait plus l'occasion de revoir mais une chose était sûre, leur absence se ferait grandement sentir. Sarah glissa discrètement sa main dans celle du jeune homme, reprenant son observation d'une manière distraite et machinale. Le microbe n'était toujours pas décidé à laisser les gens profiter de leur soirée tranquillement, n'hésitant pas à étaler l'absence de sorcier dans son arbre généalogique auprès des crétins de pro Sang-Pur de l'école, de ce qu'elle avait vaguement pu entendre de la réponse de la rouquine qui lui tenait compagnie. C'était à ses risques et périls. Elle ne lui donnait pas bien longtemps avant d'être retrouvée mystérieusement assassinée sur le chemin de la salle de potion. Si seulement ça pouvait permettre à sa dernière année d'être un peu plus intéressante qu'elle ne paraissait s'annoncer. Sacrifier un ou deux élèves pour se divertir n'était pas dérangeant, loin de là, surtout lorsqu'il s'agissait de ce genre d'élèves-là. Fort heureusement pour elle, il n'était pas dans ses habitudes de côtoyer les premières années, même en tant que Préfète. Elle avait toujours laissé le soin à Elliott de s'en occuper à sa place, les évitant comme la peste. Mais maintenant, qui serait là pour le faire ? Ne serait-elle pas contrainte de les supporter tant bien que mal, faute d'autre choix ?

" Rien d'important, ça vient de commencer. Ou de finir, je ne sais pas vraiment. "

La blonde consentit enfin à abandonner son occupation des plus inutiles pour se reconcentrer sur les deux Rouges et Or. Elle fit de son mieux pour faire abstraction de la dernière partie de sa réponse, sachant pertinemment qu'elle parviendrait à y comprendre des choses qu'il n'avait probablement jamais sous entendu et qu'il lui serait d'autant plus difficile de faire bonne impression jusqu'à la fin de la soirée. Soirée qu'elle espérait de tout son coeur écourtée par elle ne savait quel incident autant qu'elle souhaitait savoir éternelle. Manque de chance, ça ne serait certainement ni l'un ni l'autre et il lui faudrait reprendre le chemin de son dortoir le plus normalement du monde tout en prenant conscience une bonne fois pour toute que la fin venait de s'installer. Demain, il n'y aurait plus là que des souvenirs, des regrets peut-être aussi. De ne pas avoir compris plutôt, d'avoir perdu tant d'années à se battre pour pas grand chose même si elle peinait à y voir réellement du temps de perdu... Ils ne se reverraient probablement pas dans le train, et ses parents l'attendant sur le quai l'empêcheraient très certainement d'aller lui dire au revoir. Aussi cette histoire risquait-elle de s'arrêter dans une indifférence totale. Sa gorge se serra doucement. Non, c'était stupide d'y penser maintenant, elle aurait toute la nuit, tout le lendemain matin et tout le voyage en train pour se faire une raison et chouiner comme elle en avait finalement pris l'habitude ces derniers mois. Ce n'était pas le moment. Elle était censée passer une excellente soirée, d'autant plus que Poufsouffle avait remporté cette stupide coupe, elle n'avait pas le choix, elle devait passer une bonne soirée. Elle se reprit bien vite, chassant sans grande volonté ses tristes pensées tout en resserrant involontairement son étreinte sur la main de Scipion. Depuis quand le départ de quelqu'un l'affectait-il à ce point ? Elle avait toujours fait tout son possible pour s'attacher à rien ni personne, et y était presque parvenue totalement. Mais il avait fallu qu'il vienne tout faire voler en éclats, sans qu'elle ne puisse pour autant le lui reprocher. Pourtant, ça aurait été bien plus simple pour tout le monde si elle s'était contentée de voir en lui l'imbécile qu'il était censé être, se sentant d'autant plus soulagée qu'il lui laissait le château dans son intégralité après avoir tant bataillé pour en obtenir le contrôle. En fin de compte, pour rien au monde elle n'aurait voulu que cette fin d'année soit différente.

"Oh... En même temps, il y a fort à parier qu'il ne se passera rien d'intéressant ce soir."

En même temps, la dernière fois qu'il s'était passé quelque chose, trois élèves avaient failli rendre l'âme, alors ce n'était peut-être pas une mauvaise chose qu'il ne se passe strictement rien ce soir-là, non pas qu'elle craigne pour la vie de ses camarades mais il aurait été dommage de terminer l'année sur une note aussi négative. A moins qu'il se soit passé un évènement non négligeable à la soirée de la Saint-Valentin ? Elle en aurait sûrement entendu parler, ou au moins Scarlett puisqu'il lui semblait qu'elle n'y avait pas mis les pieds non plus... Comme rien n'avait filtré, elle en avait conclu que rien d'important ne s'était produit. Maintenant, il fallait espérer qu'il ne se passerait rien de dramatique ce soir-là. Ou alors que cela atteigne des gens parmis les plus inutiles de l'établissement, tels que Mayfair ou Di Cavour. Voire même les deux, avec un peu de chance. Elles ne manqueraient certainement à personne une fois les septièmes années partis. L'horrible possibilité que Lara finisse par refaire partie de son entourage la frappa sans qu'elle ne puisse y changer quoi que ce soit. Il ne manquerait plus que ça ! Mais au fond, elles n'avaient pas de véritables raisons de s'ignorer, de se détester désormais puisque seul Scipion les avait éloignées... Un peu plus et elle finirait par imaginer le trio parfait de meilleures amies soudées qu'elles pourraient former avec Scarlett. Ce serait aussi affreux que ridicule. Un regard vers cette idiote suffit à lui faire tirer un trait définitif sur cette idée. Elle était peut-être sur une mauvaise pente depuis quelques semaines mais elle n'avait pas atteint un tel degrés de désespoir, heureusement pour elle d'ailleurs ! Il était hors de question qu'elle finisse par sympathiser avec toutes les causes perdues de Poudlard, elle se rapprochait bien trop de Whitby à son goût, inutile d'en rajouter d'autre. Di Cavour... N'importe quoi !

"O'Connor n'était pas censé sortir avec Brawne ?" demanda t-elle finalement à sa meilleure amie alors que son regard avait légèrement dérapé sur le Serpentard. "T'étais vraiment sérieuse ? Parce que c'est pas la première fois qu'on le voit flirter avec Austid, quoi que tu aies pu m'en dire à Noël."

Elle préférait d'ailleurs de loin ça. Que ce soit cette partie-là de leur conversation qui semble plus réelle. Que "son Serpentard" continue donc d'enchaîner les Gryffondors comme bon lui semblait, ça n'avait pas la moindre importance. Surtout lorsqu'il s'agissait de cette Gryffondor-là. Après, elle ne pouvait pas imaginer réellement que Scarlett se soit trompée d'un bout à l'autre de son ragottage, surtout qu'elle n'avait pas la moindre raison de la "ménager" tant de mois plus tôt. Elle savait ce qu'elle disait, c'était un fait. Rares étaient les fois où quelque chose de faux lui apparaissait comme la vérité absolue. Aussi stupide qu'elle puisse être d'un point de vue scolaire, elle était d'un talent extraordinaire quand il s'agissait de la vie de leurs camarades. Là encore, le moment était peut-être mal choisi pour se repencher sur leur conversation. On s'en fichait un peu de savoir avec qui roucoulait la Préfète des chatons voilà six mois. Enfin... Elle ne s'en fichait pas mais elle n'avait pas la moindre envie d'en obtenir la moindre certitude. Elle lâcha enfin les Préfets des yeux, haussant négligemment les épaules. Aucune importance. Elle n'était pas sûre d'avoir vraiment envie d'écouter la jeune fille discuter potin pendant toute la soirée. Elle aurait une année entière pour lui faire part de tous les ragots de l'école, autant qu'elle le souhaiterait, sans qu'elle ne puisse lui dire quoi que ce soit puisqu'elle n'aurait en fin de compte rien de mieux à faire que de l'écouter. Etrangement, elle devait l'avoir compris puisqu'elle semblait bien plus silencieuse que d'ordinaire. Elle ne parvenait pas à le voir d'un bon oeil, se demandant au contraire ce que cela cachait. Scarlett avait toujours quelque chose à raconter, même quand ça n'intéressait personne, et là elle n'avait pas dit un mot depuis de longues secondes, ce n'était pas bon signe. Peut-être était-elle malade ? Ou bien se retenait-elle de les envoyer promener avant de disparaitre ? Ca lui semblait plus probable puisqu'elle avait tout fait pour les éloigner, avoir son échec sous le nez ne devait pas être ce qu'il y avait de plus agréable. L'ombre d'un sourire satisfait passa sur ses lèvres à cette pensée.

" Tu sais te faire désirer. "

Sarah gloussa, en bonne idiote qu'elle se devait d'être, affichant un air innocent. Loin d'elle l'envie de se faire désirer, tout simplement celle de s'épargner une soirée à laquelle elle n'avait pas spécialement envie de participer tant son manque de sens était flagrant. Et pourtant... Ce n'était peut-être pas vraiment utile de le lui faire savoir, il devait probablement s'en douter. Ou peut-être pas...? Après tout, ils ne se connaissaient pas si bien que ça et rien ne lui disait qu'il n'imaginait pas qu'elle se fiche complètement de cette fin d'année et de ce que cela signifiait pour leur histoire commune. Ca semblait un peu tiré par les cheveux mais pas totalement impossible. Elle ne souhaitait pas spécialement jouer les amoureuses aussi désespérées que désespérantes ce soir, du moins pas maintenant. Elle aurait tout le loisir de le faire lorsqu'il serait l'heure d'aller se coucher, devant certainement se faire violence pour le laisser prendre le chemin de la tour de Gryffondor... Elle aurait l'air bien ridicule à ce moment-là. Quelle idiote elle faisait...

"Et tu n'as encore rien vu."

Jouer les blondes écervelées était encore le meilleur moyen de ne rien laisser paraître...

Ce bal était une brillante idée, elle avait bien fait d'y venir, avec ou sans Bailee. Elle ne savait d'ailleurs toujours pas où était sa meilleure amie, puisque le "là-bas" désigné par son camarade de maison était relativement vague et qu'elle n'avait toujours pas donné signe de vie depuis qu'elle avait été aperçue par ce dernier. Pourtant c'était un fait, les meilleures amies ne disparaissaient pas comme ça. En général, elles ne disparaissaient d'ailleurs même pas du tout, ce qui laissait l'occasion de se lever tard et de traîner un peu à table lors du petit déjeuner tout en sachant avec certitude qu'on parviendrait à leur remettre la main dessus peu après. Sauf que là, sa meilleure amie semblait s'être volatilisée, purement et simplement. Comme si quelque chose entre l'endroit où elle était et celui où ils se trouvaient l'avait dévoré en un seul morceau. Ca paraissait impossible. Personne ne laisserait des enfants se faire dévorer en plein bal de fin d'année dans la salle même où il avait lieu. Enfin, normalement... Elle avait entendu dire qu'il y avait eu des gens presque morts durant celui d'Halloween, mais heureusement pour elle, elle ne s'y était pas rendue, préférant de loin les retrouvailles familiales aux citrouilles géantes décorées. Là, la seule chose qui pouvait avoir attaqué Bailee était un monstre dévoreur de cerveaux mais elles s'étaient mises d'accord qu'il ne pouvait pas y en avoir à l'intérieur du château parce qu'elles étaient censées être en sécurité ici. Jeremiah avait d'ailleurs confirmé cette hypothèse en rajoutant qu'aucun directeur d'école ne laisserait de monstres se balader dans les couloirs sans rien faire, or si Jeremiah le disait ça ne pouvait qu'être vrai. Candlynn laissa de côté son envie de retrouver la jeune Browning, elle craignait de toute façon qu'elle n'apprécie pas beaucoup ses nouveaux amis et lui demande de les lâcher pour aller faire elle ne savait trop quoi. La seule chose qui semblait assez intéressante pour les abandonner maintenant en pleine conversation n'était autre qu'aller goûter à toutes ces choses appétissantes qui s'étalaient sur les tables, mais il était peu probable qu'elle se soit découvert un penchant pour la gourmandise dans la nuit, ce qui était bien dommage d'ailleurs.

« Tu es une Sang-de-Bourbe ? »

La fillette resta silencieuse à regarder la rousse sans vraiment comprendre. C'était quoi une Sang-de-Bourbe ? Elle n'avait jamais fait vraiment la liste de ce qu'elle pouvait être ou non, puisqu'elle n'était pas convaincue d'avoir des preuves de tout ce qu'elle pouvait avancer sur son propre compte mais jamais ce terme n'était apparu. Elle ne l'avait d'ailleurs jamais entendu avant aujourd'hui. C'était peut-être comme ça qu'on appelait les premières années qui allaient passer en deuxième année ? C'était possible. Mais comment on appelait les autres alors ? A moins que ça ne soit un truc bizarre un peu comme Meredith, une sorte de légume mutant géant avec des bras qui craint les méchants ? Est-ce qu'elle était un légume géant ? Elle aurait eu tendance à dire que non mais au fond, Meredith ressemblait à une fille comme toutes les autres alors peut-être en était-elle un aussi ? Elle n'aurait jamais pensé que la conversation puisse d'un coup devenir si compliquée. Comment était-elle censée répondre à une question qu'elle ne comprenait même pas ? Et il n'y avait même pas sa meilleure amie pour l'y aider. Ce n'était pas difficile, Bailee savait tout sur tout et elle semblait même en savoir un peu davantage parfois, ce qui pouvait être aussi génial qu'embêtant parce qu'elle était toujours en train de la contredire ou de soupirer devant son inculture. Elle avait tout de même fini par s'y faire, heureusement pour tout le monde. Enfin, toujours était-il que la seule fois où ça pouvait véritablement lui être utile, elle n'était pas dans les parages et ne pouvait pas venir l'éclairer.

"Je sais pas. Ca dépend c'est quoi. Enfin, je crois pas être une asperge mutante, ni une citrouille ou une tomate ou une courgette. C'est pas très bon les courgettes en plus... Après je suis pas sûre. Comment on sait ?"

Elle avait fait tout son possible pour répondre du mieux possible mais il fallait reconnaître que ce n'était pas très satisfaisant. Son frère lui aurait probablement dit un jour si elle était une grande asperge, non ? A moins qu'il ne soit pas au courant, si ça se trouve on recevait une lettre comme pour Poudlard qui nous apprenait qu'on était un grand légume et qu'il fallait faire attention aux méchants ! Meredith était en cinquième année de ce qu'elle se souvenait, ce qui signifiait qu'il lui restait encore quatre ans pour recevoir sa lettre du Ministère des Grands Légumes. Elle tâcherait d'être un peu plus enthousiaste lorsqu'elle l'aurait, histoire que le Ministre en personne accepte de lui écrire, ce serait dommage de faire deux fois la même erreur. Elle finirait même par apprendre à les reconnaître aussi facilement que Bailee qui avait su d'un seul coup d'oeil la véritable nature de la Gryffondor. Il n'y avait pas à dire, elle était très très douée, il y avait peu de chance qu'elle lui arrive un jour à la cheville mais l'espoir faisant vivre, elle préférait y croire encore de peur de mourir dans d'atroces souffrances. Jan-Hendrik finit par ouvrir la bouche à son tour, la plongeant davantage encore dans cette impression aussi étrange que désagréable d'être issue d'un potager. Les petites filles ne naissaient de toute façon pas dans les asperges, c'était trop petit une asperge pour contenir un bébé ! Il devait y avoir une explication quelque part, quelque chose qui lui avait échappé ou qu'elle avait compris de travers, bref, n'importe quoi pouvant donner une logique à tout ça.

« Oh, immondice de la naturrre, quel pauvrre destin t'est destiné. Va t'en. Tu n'as pas ta place ici, et ce n'est cerrtainement pas nous qui dirrons le contrairre. Va t'en, va côtoyer ceux de ta race... »

La pauvre gamine, encore une fois bien loin de la vérité, se contenta de secouer doucement la tête avant de regarder autour d'elle dans l'espoir de trouver soit sa meilleure amie, soit Meredith qui était finalement la seule personne de "sa race" qu'elle connaissait, il devait sûrement y avoir plein d'autres gens légumes comme elles deux mais pour l'instant, elle n'avait pas eu l'occasion de les rencontrer, d'ailleurs, elle n'était même pas sûre à 100% d'en être une alors comme eux pour en être aussi certains ? Bailee le lui aurait sûrement dit, puisqu'elle savait les reconnaître, non ? Elle croisa les bras d'un air aussi boudeur qu'enfantin et leva le nez en l'air. Elle n'était pas d'accord. Ils n'avaient pas le droit de la traîter comme un légume alors qu'ils n'avaient pas la moindre preuve qu'elle en était un. Personne ne savait, sauf les gens importants qui savaient toujours tout, alors tant qu'il n'y avait pas la moindre certitude, elle voulait être une petite fille comme toutes les autres, ni plus ni moins. Il n'y avait pas de raison que ça en soit autrement. Et s'il fallait lutter toute seule contre cette injustice et bien elle le ferait. Les gens de Serdaigle étaient tous gentils, pourquoi ne pouvait-il pas se contenter de l'être aussi, il l'avait été jusque là. Qu'elle soit une grande asperge ou pas. S'il y avait de la sève ou elle ne savait trop quel autre liquide végétal à l'intérieur d'elle, ça ne changeait rien, il avait été content de la rencontrer, elle n'allait pas brusquement devenir quelqu'un d'autre parce qu'il était envisageable qu'elle soit d'origine potagère.

"C'est pas drôle, je suis pas un légume. J'ai pas reçu de lettre qui disait que si alors c'est pas vrai, vous pouvez pas savoir ! Personne peut savoir. Même moi je sais pas alors c'est bien la preuve quand même !" déclara t-elle avec conviction bien que son argument ne tenait pas la route étant donné qu'elle n'avait jamais su être une sorcière alors qu'elle l'était belle et bien. "Pourquoi tu veux pas m'aider à retrouver Bailee ? T'as dit que tu la connaissais et qu'elle était là-bas mais elle t'a pas vu, elle doit pas savoir que je suis là parce qu'on se connait pas et que généralement je reste pas avec les grands. Pourquoi tu veux pas être gentil ? T'étais gentil avant qu'elle arrive, elle. C'est pas juste. J'suis pas méchante, moi."

~Ça devenait mouvementé cette soirée! Ryan était toujours sur le mur tentant de chercher sa bien-aimée ou sa "soeur" mais il ne les vit pas. Il ne savait pas s'il devait tout de suite se joindre à la fête ou quoi. Ce bal était un grand truc. Ses pensées dérivaient toujours à cette été, ne pensant qu'au futur. Il devait se ressaisir et ne vivre que le présent comme il le faisait si bien habituellement. Le regard du serpent défila dans la salle. Il remarqua un gars qu'il connaissait de vue et son ancienne petite amie Robinson avec qui il était plutôt amical mais qu'il n'avait jamais eu de véritables sentiments envers elle. Ils étaient aux prises avec, on dirait, une jeune fille de première année. Qui c'était? Ryan l'ignorait et ne voulait pas le savoir. Comme il avait envie de se promener un peu pour chercher Amara, il avait plutôt l'intention d'aller voir ce qui se tramait dans ce coin-là, simplement pour le plaisir de discuter. Irène et lui avait une bonne vision sur ce qu'étaient les Sangs-de-Bourbes, soit des infections et des impuretés. Mais le jeune Quick était beaucoup moins pire que sa consoeur de Serpentard puisque avec les années, il avait su s'améliorer dans ce domaine. Mais ces infériorités le répugnaient toujours...

~C'est pour cette raison qu'il voulait aller jeter un coup d'oeil du côté de Irène voir ce qui se tramait avec une gamine qui semblait, à première vue, perdue que de se trouver en compagnie d'elle et l'autre. Était-elle une Sang-de-Bourbe? Peut-être puisque Ryan entendit Robinson le dire. Il pourrait, lui aussi se mettre à les insulter, mais il s'était promit de bien se tenir en cette soirée puisqu'il y avait les professeurs et tout ce petit monde-là. Il pourrait le faire "poliment" ou plutôt, tenter de le faire. La politesse n'était pas son fort dépendant envers qui elle se décernait... Jetant un coup d'oeil au plafond, il grimaça. Les couleurs de Poufsouffles l'énervait au plus haut point. Ce jaune... Le serpent murmura pour lui-même avant de se mettre en marche :

« Pourquoi garder ces couleurs infects pendant cette soirée... »

~Mais Ryan s'approcha lentement d'où se trouvait les trois étudiants. Toujours un regard vers l'endroit où il aurait pu trouver Cecily avec qui il aurait aimé partagé une partie de la soirée et Amara qu'il n'avait pas encore trouvé. Mais la soirée venait de débuter alors aucun soucis de ce côté-là... Il était plus qu'à seize pieds du groupe quand il sentit un regard sur lui mais ignora et continua sa démarche vers l'endroit visé. Il entendit un peu parler la gamine qui parlait de légume et ainsi de suite. Probablement une Sang-de-Bourbe comme Ryan avait entendu dire Irène. Maintenant, le serpent se trouvait dans le dos de la Serpentard et dit calmement avec une pointe de sarcasme dans sa voix :

« Miss Robinson... Qu'as-tu fais à cette pauvre gamine? »

~Ryan eut un demi-sourire en coin. Il ignora le type qu'il connaissait de vu qui était avec Irène et jeta un coup d'oeil à la petite. Avec ses légumes, était-elle aussi idiot que l'était Wolsdorf? Celle que le Vert et Argent avait presque réussi à toucher avec son Doloris il y a quelques mois... Au final, ça n'avait pas été une très bonne idée mais ce qui est fait est fait. Les personnes idiotes de ce genre, les Sangs-de-Bourbes et tout ce monde-là, pourquoi il y en avait tant? Pourquoi pas simplement ceux qui méritaient vraiment leur place? Les Sangs-Purs, plusieurs Sangs-Mêlés, dépendant de leur allégeance comme Wolsdorf qui lui avait avoué qu'elle était mêlé mais qui était fanatique des moldus. Pour Ryan, venant d'une famille de Sangs-Purs riche, ces moldus n'étaient que des idiots et infections corrompant l'École de Poudlard en procréant les Sangs-de-Bourbes... Mais c'était sans commentaire pour l'instant. Il ne pouvait pas faire l'idiot présentement. Il ne voulait que passer le temps afin de voir Amara au plus vite. Son attention se reporta sur la gamine. Il dit d'un ton encore plus faux et sarcastique qu'avant qui pourrait peut-être lâcher un sourire à Irène :

« Je ne suis pas méchant contrairement à cette vilaine vipère. Dis-moi ce qu'elle t'a fait. Je pourrais peut-être t'aider... »

~Ryan ne connaissait pas la situation de la gamine ni de ce qu'elle avait dit auparavant hormis des légumes. Il n'avait pas l'intention de l'aider ou quoi que ce soir et sa gentillesse était, comment dire, limitée. Si elle était vraiment née-moldue en plus, elle n'en valait alors vraiment pas la peine non plus. De toute façon, cette interaction intéressa plus ou moins le jeune Quick qui n'avait pas grand chose en tête sauf Amara et Cecily présentement. Maintenant, Ryan jeta un regard au "compagnon" de Irène. Il avait remarqué son accent. Il roulait ses "r" donc il devait venir du nord. Le serpent était sûr de l'avoir vu quelque part. Pour l'instant, cette tête ne lui disait rien. Il semblait prendre partie pour Robinson donc il devait s'opposer à l'impureté du sang, enfin, c'est ce que le serpent supposa. Il attendit la suite des choses, juste pour voir la réaction de Irène et de la gamine. Il en apprendrait peut-être plus sur la situation courante... Mais il restait aux aguets pour voir l'une des deux personnes qu'il recherchait...

« S'il se décide à venir. Il n'a pas apprécié de devoir partager sa tente avec Scip', et je crois qu'il m'en veut un peu. »

Cooper ne préféra ne rien répondre à ça. Il n’avait pas trop compris ce qu’il allait se passer, mais ce n’était pas très difficile à deviner. Alexander lui avait appris qu’il passerait ses vacances au camping avec sa petite amie et Lara venait de dire qu’il n’appréciait pas de devoir partager sa tente avec Scipion… Les pièces du puzzle étaient bien trop faciles à assembler. La rouge et or avait cru bon de devoir imposer un de ses mais à son copain et ça ne lui avait pas plus. En même temps, comment lui en vouloir ? Il s’agissait de Scipion, le pire crétin de l’école et il avait du mal à saisir d’où venaient les liens amicaux qu’ils pouvaient entretenir avec sa meilleure amie. L’avantage était qu’il partait lui aussi à la fin de l’année, il n’aurait pas le stress de se dire qu’elle passait ses journées avec le pire camarade de maison qu’elle ait pu trouver, stress qu’il partagerait d’ailleurs forcément avec Alexander. Sur ce coup-là, Lara avait été soit naïve, soit idiote, et il préférait nettement l’option numéro un. Les personnes qui pouvaient encadrer le rouge et or se comptaient sur les doigts d’une main et le serdaigle n’en faisait visiblement pas partie si l’on considérait le commentaire de la jeune fille. Seulement, lors de sa dernière discussion avec le préfet, il s’était promis de ne jamais l’ouvrir quand il s’agissait de prendre parti pour une dispute, ou tout du moins si ce n’était pas pour se positionner directement du côté de sa meilleure amie. En l’occurrence, il était loin, bien loin, voire même à des années lumières de partager son avis. Bon, il était tout de même content que sa meilleure amie se retrouve seule du coup, puisqu’ils allaient pouvoir bavarder. Le temps était passé trop vite depuis leur réconciliation et il semblait au serpentard que leur fameuse discussion avait eu lieu hier et non pas il y a plusieurs semaines. C’était d’ailleurs pour des occasions comme celle-ci qu’il était sorti de son dortoir sans prendre la peine d’essayer de convaincre Bonnie. Il avait passé toute sa fin d’année avec elle et même s’il aurait aimé qu’elle l’accompagne, il se devait de profiter de sa dernière soirée avec ses autres amis.

« Eh bien, que faites-vous pendant vos vacances ? On pourra se voir, Coop' ? »

Le jeune homme ne savait pas vraiment quoi répondre à ça, bien sûr qu’il avait envie de voir sa meilleure amie. Ça faisait deux ans qu’ils avaient abandonnés leur rituel et il se ferait bien sûr un plaisir de le retrouver le plus rapidement possible. Cela étant, ils allaient avoir tous les deux un emploi du temps chargé et si Lara décidait de passer toutes ses vacances à Pré-au-Lard, il était sûr et certain qu’ils n’auraient aucune chance de se croiser. C’était bien malheureux et ils pouvaient certainement faire des efforts, chacun de leur côté pour parvenir à se voir au moins une fois, mais ça allait être assez compliqué. Bien sûr, Cooper ferait tout ce qui était en son pouvoir pour réussir à revoir Lara avant qu’elle ne soit à nouveau enfermée à Poudlard, mais il y avait aussi Bonnie et Isis et bien qu’il ait encore une chance de trouver un peu de temps dans son mois d’aout, ce n’était pas forcément évident de réussir à tout faire. Le plus simple aurait été que Lara se retrouve au même moment que lui à Londres, ils avaient l’habitude de passer d’une maison à l’autre facilement et pouvaient passer deux jours, trois jours voire plus ensemble sans que leurs parents ne trouvent rien à y redire. C’était d’ailleurs étonnant venant de la mère de Cooper, mais il s’imaginait qu’elle n’avait toujours pas digéré le décès d’une de ses amies d’enfance et qu’elle trouvait donc que leur louer son fils était un bon moyen de montrer qu’elle avait souffert elle aussi. C’était un peu maladroit, et le serpentard n’avait jamais osé aborder cette théorie avec Lara, de peur qu’elle s’imagine avoir un regard rempli de pitié posé sur elle les trois quarts du temps. De toute façon, même s’il avait voulu répondre, il n’aurait pas pu le faire puisque c’est à ce moment précis qu’Alexander décida qu’il était probablement grand temps pour lui de rejoindre le petit groupe.

" Bonjour la compagnie, désolé pour le retard je n'ai pas vu l'heure passer !"

Cooper serra la main du serdaigle avec un grand sourire. Il était plutôt content qu’il arrive, ça lui évitait au moins de se dire qu’il était réellement en froid avec Lara et qu’il allait se retrouver entre les deux pendant un bout de temps, et puis ça lui évitait d’avoir à trop réfléchir à la question de Lara. De toute façon, il savait déjà pertinemment qu’il tenterait de la retrouver dans le train le lendemain pour passer un peu de temps avec elle et discuter de leurs projets respectifs. Là, ce n’était pas forcément le bon moment, il y avait Zora et Alexander qui avaient sans doute autre chose à faire que de les écouter parler de leurs vacances et de ce qu’ils pourraient faire une fois ensemble. Compréhensibles. Lara et Cooper avaient toujours eu leurs propres rituels, des délires que personne ne réussissait vraiment à comprendre et il n’avait pas pour habitude de s’étaler dessus même si ressasser leurs anciennes vacances était toujours un réel plaisir pour lui. Infliger ses souvenirs d’enfances à ses amis ne faisaient pas parti de ses priorités et les deux préfets pouvaient se vanter d’y avoir échappé belle. De toute façon, Lara n’habitait pas très loin du serpentard et il était fort peu probable qu’elle parte directement au camping sans prendre le temps de déposer ses affaires de passer un peu de temps avec son père et de souffler un peu. Il aurait donc le temps de passer al voir, c’était évident. Après tout, dans ses calculs, il n’avait absolument pas tenu compte de la première semaine de juillet qu’il allait pourtant passer à Londres en compagnie de ses parents, semaine qui ne le réjouissait pas des masses, mais il devait au moins se résoudre à retourner dans sa famille tout en faisant croire qu’il était heureux d’être là. Heureux… C’était fort peu probable, mais au moins il serait occupé par la préparation de son voyage et peut-être à s’amuser avec sa meilleure amie ce qui lui prendrait forcément un peu de temps. Finalement, le retour n’allait peut-être pas s’avérer si ennuyeux que ça. Avec un peu de chance, il ne verrait même pas le temps passer.

« Et bien…déjà on partage la tente hein, et puis après je vais partir je ne sais où avec ma cousine, tu sais le professeur Laskovick, pour chercher un … membre de la famille. Et si on laissait les amoureux profiter un petit peu en tête à tête de leur dernier bal ? »

Cooper mit un peu de temps à comprendre de quoi elle parlait. La première et la deuxième partie de la phrase n’avaient visiblement aucun lien, mais il avait beaucoup de mal à comprendre ce que le professeur Laskovick venait faire là-dedans. Après quelques secondes, il parvint tout de même à réaliser qu’elle répondait à la question de Lara, mais à retardement, ce qu’il s’était bien sûr abstenu de faire. Fort heureusement, Zora avait également décidé de prendre le large ce qui ne l’obligeait pas à se repencher sur la question des vacances une nouvelle fois. Il n’en avait pas réellement envie. Toute cette organisation était beaucoup trop compliquée pour lui. Il avait été obligé d’être un minimum régulier et organisé pendant ses révisions, il avait des plannings avec des heures fixes et lesdits plannings commençaient sérieusement à lui sortir par les yeux. Il s’était alors imaginé qu’il pourrait justement passer ses vacances à avancer au jour le jour sans se prendre la tête et cette idée lui plaisait énormément. Enfin, Bonnie ne serait probablement pas du même avis que lui puisqu’elle n’avait pas arrêté de travailler après les examens, trouvant certainement trop important de peaufiner sa maitrise du français avant leur fameuse semaine. Cooper s’était contenté d’écouter les rumeurs et les souvenirs de ses parents en se disant que de toute façon, la plupart des gens avaient la possibilité de balancer deux ou trois mots en anglais là-bas et qu’il n’aurait aucun mal à s’y retrouver. Ce n’était pas forcément vrai, mais s’il avait dû prendre des cours de français en plus de ses propres cours qu’il avait déjà du mal à suivre, il aurait probablement choisi l’option corde. Et si jamais il devait apprendre quelques mots, il le ferait sûrement pendant sa première semaine de juillet. Le jeune homme commençait tout de même à réaliser qu’il avait placé beaucoup trop d’espoirs dans ces quelques jours, mais peu lui importait, au pire, il éliminerait quelques petites choses de sa liste et trouverait encore le temps de larver dans son lit.

« Et oui, dernière soirée. On mange ? On danse ? Tu veux voir quelqu'un en particulier ? »

Cooper s’était laissé entrainer par Zora sans opposer une quelconque résistance. A quoi bon ? Il n’avait pas forcément envie de déranger Alexander et Lara et comme la rouge et or l’avait fait remarquer, c’était leur dernier bal autant qu’ils en profitent pour s’amuser. De toute façon, ils avaient forcément pas mal de choses à se dire puisqu’ils ne s’étaient pas revus depuis un bout de temps, laissant leur amitié un peu en suspend en attendant de pouvoir la reprendre lorsqu’ils auraient un peu plus de temps. Cooper ne savait même pas comment elle avait trouvé les examens, si elle avait travaillé pour les avoir, si elle pensait les avoir réussi justement… Enfin, ce n’était probablement pas la meilleure question à poser alors qu’ils étaient censés s’amuser, faire la fête et profiter de leur dernière soirée. Et puis, s’il venait à parler de tous leurs sujets respectifs, la conversation se poursuivrait sur les impressions du jeune homme et bien qu’il soit plutôt confiant, il était absolument incapable d’affirmer une vraie réussite avec certitudes. C’était certainement le bon moment pour parler des vacances aussi mais Lara venait de le faire et il s’était abstenu de répondre à ses question, ce qui n’avait pas été le cas de Zora. Il n’allait pas s’embarquer de nouveau sur le même sujet, ça serait complétement inutile. Il entraina donc son amie vers le buffet qui ne se trouvait pas bien loin. Il s’empressa d’attraper un des nombreux gâteaux qui s’y trouvaient et mordit dedans sans plus attendre. Ce n’était pas parce qu’il déprimait à l’approche de la fin d’année qu’il allait s’empêcher de manger tout de même. Quel comble ! Le serpentard était ravi de voir que des semaines intenses de révisions n’avaient pas eu une grande influence sur son caractère général. Il était toujours le même ventre sur pattes que d’habitude et ne perdait l’appétit pour rien au monde. Dans ses souvenirs, il était même le seul à avaler quelque chose juste avant d’entrer dans la salle d’examen de peur que son ventre fasse entendre son mécontentement au mauvais moment. Cooper attendit tout de même d’avoir avalé sa première bouchée avant de répondre à la question de son amie.

« On mange ! Je meurs de faim et j’ai pas forcément envie de danser, il y a trop de monde. Alors, dis-moi tout, qu’est-ce que tu fais l’année prochaine ? »

Il n’avait pas forcément besoin d’aborder le sujet maintenant, mais il était assez rassurant pour lui de s’apercevoir qu’il ne serait pas seul à la fac et avec un peu de chance, Zora y avait sa place elle aussi… De la chance, c’était tout ce qu’il lui fallait.

« Vu comment j'ai bossé comme une malade, je pense intégrer la Fac' ! Si je n'ai pas mes Aspic, c'est qu'il y a un problème ... Et toi ? »

Encore une qui lui demandait ce qu’il comptait faire. Comme tout le monde, Zora s’attendait probablement à ce qu’il réponde qu’il allait glandouiller à droite à gauche, peut-être chercher un travail quand sa famille lui taperait trop sur les nerfs pour pouvoir ensuite louer un petit appartement loin de cette ambiance familiale plus que déprimante. Il allait donc, une fois de plus, lâcher sa bombe sans plus se préoccuper que ça de l’effet que ça pourrait avoir sur la préfète. Il avait déjà essayé de savoir comment tout le monde réagirait en apprenant qu’il sortait avec Bonnie puisqu’ils étaient totalement différents voire même opposés, mais il avait arrêté assez rapidement de se poser la question. Il était très doué pour faire de mauvais choix, mais il était pourtant à chaque fois convaincu qu’ils étaient les bons et fichait éperdument de ce que pouvaient penser les personnes qui l’entouraient du moment qu’il ne leur avait pas demandé leur avis. Parfois, évidemment, il lui arrivait de ne pas savoir quoi faire et de demander aux autres la marche à suivre. Cependant, il préférait nettement avoir le plaisir de se torturer pour prendre une décision comme ça avait été le cas pour la fac. Personne, peut-être à part ses parents, ne l’avait jamais poussé à continuer ses études et il n’avait jamais éprouvé le besoin de suivre telle ou telle voie pour contenter quelqu’un d’autre que lui. Cette façon de faire ne le mènerait peut-être pas bien loin, mais il n’avait pas l’intention de changer encore. Il avait déjà opéré un changement radical deux fois dans sa vie et il commençait à en avoir assez de ne pas savoir où il en était en permanence. Pour le moment, tout allait bien, il n’avait aucune incertitude ce qui était un exploit pour le jeune homme qui ne savait jamais de quoi demain serait fait en règle générale. Il n’avait donc rien à regretter et pour une fois, ça ne l’embêtait même pas de s’ouvrir un peu et de parler, ce qui était rare, vraiment très rare pour le jeune homme, mis à part lorsqu’il se retrouvait avec Bonnie mais ce n’était pas pareil, il fallait bien que l’un des deux se dévoue pour ouvrir un peu plus la bouche, sinon les blancs seraient assez fréquents dans la conversation. En réalité, il n’avait même plus à se forcer maintenant, il avait bien trop l’habitude de passer du temps avec elle pour avoir à trop réfléchir lors de leurs fidèles heures de travail à la bibliothèque.

« Je me suis inscris à la fac, tout dépend de mes résultats d’examens. Je serais bien incapable de dire si j’ai bien réussi ou non. Tout le monde me le demande, j’ai l’impression d’avoir répété en boucle que je ne savais pas, bien plus souvent ses derniers jours qu’en dix-huit ans. Tu vas étudier quoi à l’année prochaine ? »

C’était la deuxième personne qu’il était sûr de revoir presque quotidiennement l’année prochaine et ça lui faisait plaisir. Après Alexander, il aurait droit à une de ses amies et c’était plutôt positif. Enfin, il avait tout de même un problème, aucun de ses anciens amis ne resteraient avec lui. Pour Alexander, ils ne s’étaient vraiment découverts que cette année puisqu’avant cela, ils n’avaient jamais discutés avant la septième année et c’était seulement parce que Cooper avait pris l’initiative de se tourner vers le jeune homme qu’ils avaient pu constater qu’ils pourraient bien s’entendre et devenir de bons amis. Seulement, il leur restait beaucoup de choses à découvrir l’un sur l’autre et même s’ils s’appréciaient, ils ne pouvaient pas encore prétendre à une réelle complicité et le serpentard espérait qu’elle se développerait avec le temps. Si seulement, il avait pu devenir préfet un peu plus tôt, ils auraient peut-être l’occasion de faire connaissance un tout petit peu plus tôt, mais non. Il avait fallu que Cooper attende que Naïa se fasse virer de son poste pour le récupérer et globalement, il n’avait eu droit qu’à quelques mois dans ses toutes nouvelles fonctions. Ça lui suffisait amplement d’ailleurs et pour une fois, il était même content de réussir à arracher un peu de fierté de la part de son père qui était loin de trouver de quoi le louer en permanence. Si jamais le jeune homme échouait totalement l’année proc haine, il aurait au moins l’opportunité de dire à ses amis que son fils adoré avait été préfet à Poudlard et qu’il lui ressemblait un peu plus qu’on ne pourrait l’imaginer. Génial. De toute façon, comme le lui avaient fait remarquer bon nombre de ses proches, il fallait absolument qu’il arrête de penser qu’il devait agir justement comme son père ne voudrait pas qu’il agisse puisqu’il allait se fermer bêtement des portes. Il était grand temps qu’il se comporte en adulte et ce n’était pas ce qu’il avait fait jusqu’ici. Mais si être adulte signifiait qu’il n’avait plus droit à l’erreur, il préférait nettement rester un adolescent, voire même un enfant.

« Je ne vois pas Bonnie, remarque ça ne m'étonne pas, faire la fête ce n’est pas trop genre. Elle est plutôt du genre rat de bibliothèque. »

Sujet sensible bonjour ? Cooper s’était attendu à des tas de choses, qu’ils parlent de la fac, de leurs projets, qu’ils regardent en arrière avec nostalgie ou qu’ils se projettent plus loin en se demandant comment ils seraient dans dix ans, s’ils auraient des enfants, s’ils seraient célibataires ou s’ils auraient tout ratés et se retrouveraient dans la rue à dormir sous un carton usé, ce qui était totalement impossible pour le jeune homme si celle qui lui avait donné la vie était encore de ce monde à ce moment-là et il n’y avait pas de raison pour que ça ne se soit pas le cas. Seulement, apparemment Zora avait décidé de passer à tout autre chose. Cooper nota mentalement que le tact n’était probablement pas la caractéristique la plus évidente du caractère de la préfète. Cette question, qui n’en était pas vraiment une d’ailleurs lui donnait une étrange impression. Zora avait tout de même flirté avec lui il n’y a pas si longtemps que ça, et maintenant elle parlait de sa petite amie comme on parle de la pluie et du beau temps. Mais un deuxième aspect le dérangeait nettement plus. Etait-ce une critique ou non ? Pour une phrase méliorative, elle aurait pu choisir un autre mot que « rat de bibliothèque » qui ne plaisait pas du tout au jeune homme. Il avait presque l’impression d’entendre un reproche, mais il devait probablement se faire des idées. De toute façon, il n’y avait rien de faux dans ce que venait de dire Zora, simplement, elle aurait pu faire preuve d’un petit peu plus… De bon sens ? Beaucoup d’élèves en manquaient cruellement, c’était un fait, et s’il avait dû relever chaque faux pas, y compris les siens, la liste aurait été bien trop longue. Qui plus était, la rouge et or n’était pas censé lire dans les pensées, elle ne pouvait pas savoir qu’il rêvait presque de voir Bonnie franchir la porte, à moins qu’elle ait remarqué qu’il jetait quelques coups d’œil de ce côté-là de temps à autre, elle avait probablement abordé le sujet en toute innocence, histoire de faire la conversation. Le jeune homme prit sur lui pour ne pas se départir de sa bonne humeur et reprit par parole sur un ton qu’il voulait faussement désinvolte.

« Je ne crois pas qu’elle ait très envie de venir. On n’est pas aimantés, tu sais. »

Ce n’était pas parce qu’il sortait avec la jeune fille qu’il fallait s’attendre à la voir partout où il se rendait. Certes, c’était la soirée de fin d’année et sa dernière soirée tout court d’ailleurs, mais il n’avait pas utilisé un maléfice les liants l’un à l’autre sans qu’ils puissent se détacher et Bonnie était totalement libre de faire ce qu’elle voulait. Cooper espérait simplement que la rouge et or ne souhaite pas creuser un peu plus. Un changement de sujet aurait été le bienvenu.

La petite sembla désorientée, se demandant peut-être ce qui signifiait ce terme, « Sang-de-Bourbe ». Ou alors, elle cherchait une manière digne de répondre aux deux Sang-Purs. C’était perdu d’avance, une pourriture telle que l’enfant ne pouvait, d’aucune manière, être digne. La dignité ne s’acquiert qu’avec le sang. Après ce qui sembla être une courte, mais intense, réflexion, elle lâcha finalement :
«Je sais pas. Ca dépend c'est quoi. Enfin, je crois pas être une asperge mutante, ni une citrouille ou une tomate ou une courgette. C'est pas très bon les courgettes en plus... Après je suis pas sûre. Comment on sait ?»
Irène resta pantoise devant tant d’imbécilité. Pourquoi la fille parlait-elle de légumes ? Quel rapport y’avait-il entre les Sang-de-Bourbe et les légumes ? Soit, les deux races souffraient du même manque cruel d’intelligence, mais au moins, les légumes étaient utiles, tandis que les Sang-de-Bourbe, eux, n’étaient bons qu’à être éradiqués. Quoiqu’il en soit, la Serpentard n’avait toujours pas eu la confirmation de l’infamie qu’elle soupçonnait, mais elle restait persuadée d’avoir raison, qu’on ne pouvait que confirmer cette hypothèse, à laquelle, par ailleurs, Jan-Hendrik adhérait, à en juger par son expression dégoutée et les propos qu’il tint à son tour :
« Oh, immondice de la naturrre, quel pauvrre destin t'est destiné. Va t'en. Tu n'as pas ta place ici, et ce n'est cerrtainement pas nous qui dirrons le contrairre. Va t'en, va côtoyer ceux de ta race... »
Quel bonheur si l’enfant, qui semblait, étrangement, apprécier le bulgare –il faudrait qu’Irène lui demande des explications- l’écoutait, et partait, les laissant enfin tranquille, sans personne pour contaminer le précieux air qu’ils respiraient. Mais Merlin, qui voulait décidemment s’amuser, ce soir-là, en avait décidé autrement, et la petite resta, ne comprenant toujours pas qu’elle n’était pas la bienvenue.


Au lieu de partir, de soulager les deux Sang-Purs de son encombrante présence, elle secoua doucement la tête, puis regarda autour d’elle, sans doute cherchait-elle quelqu’un qui lui expliquerait, gentiment, ce qu’étaient les Sang-de-Bourbe, puisqu’elle n’avait manifestement toujours pas compris. Elle croisa ses bras d’un air puéril, et leva le nez en l’air, comme pour signifiait qu’elle n’était pas d’accord avec les paroles de ses ainés. Grand Salazar, qu’elle était stupide !
« C'est pas drôle, je suis pas un légume. J'ai pas reçu de lettre qui disait que si alors c'est pas vrai, vous pouvez pas savoir ! Personne peut savoir. Même moi je sais pas alors c'est bien la preuve quand même ! »
Quel ton convaincu ! Dommage qu’il ne soit pas aussi convaincant, et que les paroles qu’elle proférait soient empruntes d’une telle sottise. C’était triste, malgré tout, que la petite croit véritablement à cette histoire de légume. Irène se demanda un instant si elle n’était pas à Poufsouffle, ce qui signifierait qu’elle accumulerait les tares. Mais pourtant, si Jan-Hendrik la connaissait, il était plus probable qu’elle soit à Serdaigle. Même les bonnes maisons étaient infestées, la preuve la plus flagrante en était la présence de Bonnie à Serpentard. Pourquoi donc des horreurs pareilles étaient encore acceptées à Poudlard… ?
« Pourquoi tu veux pas m'aider à retrouver Bailee ? T'as dit que tu la connaissais et qu'elle était là-bas mais elle t'a pas vu, elle doit pas savoir que je suis là parce qu'on se connait pas et que généralement je reste pas avec les grands. Pourquoi tu veux pas être gentil ? T'étais gentil avant qu'elle arrive, elle. C'est pas juste. J'suis pas méchante, moi. » ajouta-t-elle pour le Serdaigle.
Pourquoi ce « moi » lourd de sens ? Qui était méchant, ici ? Personne, n’est-ce- pas ? Et encore cette Bailee, qui devait surement être aussi stupide que son amie. Le monde des sorciers était en pleine déchéance, vraiment. Si les nobles ancêtres d’Irène voyaient ce qu’elle devait côtoyer, chaque jour, au château, ils auraient honte, tellement honte ! Pourquoi n’était-elle pas dans une école encore pure et attachée à la dignité de la race ?


Soudain, alors que la Serpentard ne s’y attendait pas, une voix connue s’éleva derrière son dos, la faisant sursauter.
« Miss Robinson... Qu'as-tu fais à cette pauvre gamine? »
Elle se retourna, pour se trouver face à Ryan, celui qui fut, pendant quelques semaines, son petit ami. Jamais ils n'avaient ressenti quoique ce soit rien pour l'autre, si ce n'est un respect dû à la pureté de leur sang, et étaient à présent en bons termes, s'apprécient et s’estimant. Il affichait un demi-sourire en coin, moqueur, et son attention se déporta sur la « pauvre gamine ». A quel jeu jouait-il, en se comportant ainsi ? Sans doute ignorait-il qu’il s’apprêtait à parler à la pire immondice connue dans le monde, mais dans ce cas, il fallait le prévenir au plus vite. Il adopta un ton hypocrite, sacarstique, et continua.
« Je ne suis pas méchant contrairement à cette vilaine vipère. Dis-moi ce qu'elle t'a fait. Je pourrais peut-être t'aider... »
Irène ne put retenir un discret sourire. Elle espérait qu’au moins Ryan ne croyait pas à ce qu’il disait, et n’avait proféré ces paroles mensongères que dans le but de s’amuser un peu, parce qu’il n’avait, pour le moment, rien d’autre à faire. Après tout, la soirée ne faisait que commencer. Un éclat de rire retentit, c’était Amara, actuelle petite amie de Ryan, et avec qui Irène s’entendait parfaitement bien, surtout lorsqu’il s’agissait de faire les boutiques et critiquer les autres.
« Toi, gentil? Je t'aime Ryan mais soit un peu réaliste quand même! Salut Irène! Contente de te voir. »
Au moins, Irène n’était pas la seule à penser ça. Saluant les deux nouveaux arrivants, elle s’apprêtait à leur expliquer la situation, mais Amara reprit la parole, s’adressant à la Sang-de-Bourbe.

« Dis tu ne te tiens pas avec ton amie, comment tu t'appelles déjà? Ne fait pas attention à ces vipères. Elles ne sont pas gentilles avec tout le monde. Tu as besoin d'aide? »
Si ce n’était pas Amara, Irène aurait sans doute mal pris le « Vipère », mais elle savait que son amie n’avait rien contre les Serpentard, s’amusant simplement à les taquiner. Après tout, ses fréquentations parlaient d’elles-mêmes, puisque la Serdaigle avait plus d’amis parmi les Serpentard qu’à l’intérieur de sa propre maison. Elle affichait un sourire encouragent à l’adresse de l’enfant, et alla auprès de Ryan, lui prit la main, attendant la suite des évènements. Irène prit, pour que les deux autres puissent comprendre ce qui se passait réellement, et agir en conséquence.
« Elle n’a pas besoin d’aide, Ama’. C’est juste une sale Sang-de-Bourbe dont s’est encombré Jan-Hendrik, je ne sais comment. Elle fit un signe de tête vers l’intéressé, en profitant ainsi pour faire une rapide présentation. Et elle ne veut plus nous lâcher… C’est plutôt nous qui devrions recevoir un peu d’aide, pour nous en débarrasser. »

Bien décidée à ne pas partir seule à la recherche de Bailee dans cette salle bondée où elle ne connaissait finalement personne et où elle finirait bien vite par se perdre sans avoir obtenu avant cela le moindre résultat concluant, Candlynn ne débarrassa pas le plancher comme semblait l'attendre ses camarades. De toute façon, elle n'avait pas bien compris les choses ainsi et si elle voyait bien l'animosité qui les avait soudainement animés à son égard, elle n'en voyait pas la cause et était convaincue qu'elle finirait par passer parce que ce n'était pas un légume mutant et que, par conséquent, ils n'avaient pas de vraies raisons de ne pas bien l'aimer. Elle ne prétendait pas pouvoir être appréciée par tout le monde, bien loin de là, mais Jan-Hendrik avait été si gentil avec elle au début qu'elle trouvait bien dommage que son attitude change de la sorte à cause d'un malentendu. Elle allait tout leur expliquer, ils finiraient bien par comprendre — les grands finissaient toujours par tout comprendre — et ils l'aideraient à retrouver sa meilleure amie, aussi tout le monde pourrait continuer sa soirée le plus normalement du monde, et elle les laisserait faire les autres trucs qu'ils avaient à faire. Bailee ne voudrait sûrement pas passer du temps avec eux de toute façon alors... Malheureusement, avant qu'elle n'eut le temps d'ouvrir la bouche, un garçon qu'elle ne connaissait pas s'approcha d'eux et adressa la parole à la rousse. La fillette le fixa sans ciller, se demandant s'il faisait aussi parti des gens comme Meredith ou pas. Probablement que non, sans quoi il ne viendrait pas parler à la Serpentard le plus normalement du monde comme il venait de le faire... Elle finit par détacher son regard, s'imaginant sans mal la voix de sa mère lui dire que ça ne se faisait pas d'observer les gens ainsi, que ce n'était pas poli. Ce n'était pourtant pas de sa faute, elle avait juste envie de savoir. En partant du principe qu'elle pouvait être hypothétiquement un légume ou elle ne savait pas trop comment on les appelait encore, elles n'étaient certainement pas que deux dans l'école quand même. Il se tourna finalement vers elle, aussi elle lui adressa un grand sourire.

« Je ne suis pas méchant contrairement à cette vilaine vipère. Dis-moi ce qu'elle t'a fait. Je pourrais peut-être t'aider... »

La Serdaigle ouvrit la bouche pour lui raconter tout l'histoire depuis le début qu'elle avait décidé de venir ici mais qu'elle n'avait pas trouvé Bailee puis que son camarade l'avait vu "là-bas" mais qu'elle ne les avait pas vu et qu'elle avait sûrement perdu sa trace et qu'ils ne voulaient pas l'aider à la retrouver mais qu'elle était trop petite pour le faire toute seule puisqu'elle peinait à voir quelque chose tant les gens partout étaient grands mais elle n'eut pas le temps d'émettre le moindre son qu'une nouvelle arrivante fit son arrivée dans l'étrange groupe qu'ils formaient. Elle, elle la connaissait. Enfin vaguement en tout cas. Elle l'avait croisé plusieurs fois dans la salle commune des Serdaigles et puis à la table aussi lui semblait-il, une fois ou deux. Cependant, elle ne connaissait pas son nom. Elle n'avait jamais eu l'occasion de discuter avec beaucoup de grands, trop occupée à suivre Bailee, à chercher un moyen de s'échapper, à parler aux tableaux et aux escaliers ou encore à dessiner tous les trucs bizarres qu'il y avait dans le château. Une fois, elle avait même failli mourir tuer par un monstre avec des pattes pelles dans le parc. L'année prochaine, il faudrait qu'elle fasse la connaissance d'autres gens, juste un peu. Sa meilleure amie était très bien, et elle savait plein de choses qu'elle n'hésitait pas à lui rappeler et à lui expliquer tout le temps mais il y avait tellement de monde à Poudlard qu'il aurait été dommage de n'en connaître qu'une seule. Enfin... L'année prochaine, si jamais elle y revenait. Elle n'était pas encore convaincue qu'essayer de rester auprès des siens à la rentrée soit une bonne idée, elle ne s'était pas vraiment décidée à tout mettre en oeuvre pour ne jamais revenir ici, choisir entre Bailee et Jeremiah, c'était nul. Elle avait qu'une amie, mais elle n'avait aussi qu'un frère alors c'était pas très pratique... Elle finit par reporter son attention sur la nouvelle venue, se demandant de nouveau s'il s'agissait d'un légume mutant ou pas... Elle aussi semblait connaître la Serpentard, et le garçon qui venait d'arriver, alors elle ne devait probablement pas l'être non plus. C'était d'un compliqué...

« Dis tu ne te tiens pas avec ton amie, comment tu t'appelles déjà? Ne fait pas attention à ces vipères. Elles ne sont pas gentilles avec tout le monde. Tu as besoin d'aide? »

Le problème était bien qu'elle n'était pas avec sa dite-amie, mais personne ne semblait réellement s'en soucier, comme si c'était finalement sans importance que Bailee puisse être n'importe où ailleurs loin, peut-être perdue ou en danger ou embêter par des autres grands ou partie à sa recherche dans la forêt ou triste ou elle ne savait pas trop quoi d'autre de dramatique. Ils étaient trop occupés à parler d'elle ou lui parler directement même sans prendre la peine de la laisser prononcer le moindre mot. Comment voulaient-ils qu'elle leur explique si elle ne pouvait pas parler ? Il lui semblait que la jeune Browning savait parler par transmission de penser, enfin c'était ce qu'elle avait compris un jour dans le dortoir, mais elle ne lui avait jamais appris comment faire alors s'ils ne lui laissaient pas l'occasion d'ouvrir la bouche, ils ne pourraient jamais savoir toute l'histoire... Bailee savait parler par transmission de penser... Ce souvenir fit plusieurs fois le tour de son esprit avant de s'y installer pour de bon. Peut-être que ça marcherait maintenant qu'elles étaient des meilleures amies pour de vrai pour toujours et qu'elle était un peu plus douée en magie qu'avant ? Ca ne lui coûtait rien d'essayer et au moins, ça lui ferait passer le temps pendant qu'ils étaient occupés à bavasser. L'amie du Serdaigle avait repris la parole sans même lui laisser le temps de réagir mais elle ne prit pas la peine d'écouter ce qu'elle pouvait bien dire. La gamine se concentra de toutes ses forces, tirant machinalement et discrètement la langue alors qu'elle essayait d'établir une connexion avec sa meilleure amie. Comment on savait quand elle était établie ? On savait peut-être pas... Qu'importe...

"Je sais pas si tu sais mais je suis avec un groupe de grands, t'étais là-bas à un moment mais je sais pas où t'es maintenant, ils veulent pas m'aider. Si tu m'entends, viens me chercher, ils sont un peu bizarres quand même, ils me prennent pour un légume je crois. S'il te plait s'il te plait s'il te plait."

Si ça ne marchait pas, elle ne savait plus trop quoi faire d'autre pour retrouver son amie maintenant... Ils ne l'aideraient probablement jamais, sauf s'ils se souvenaient de son existence un jour. Hmm... Elle allait la leur rappeler ! C'était pas grave ! Lorsqu'elle se décida à mettre un terme à sa tentative de communication, espérant malgré tout qu'elle ait fonctionnée, la conversation avait continué sans qu'elle n'y prête attention. Qu'est-ce qu'il s'était dit ? Ils lui avaient réadressé la parole depuis ? Ils avaient trouvé une solution à son problème ? Avaient-ils au moins réalisé qu'elle en avait un ? Non, ce serait probablement trop beau. Ils avaient dû parler des trucs de grands qu'ils avaient dit qu'ils devaient faire et tout et tout. Probablement oui, c'était plus logique.

« ...votrre prroblème aprrès tout...»

Eux aussi ils avaient un problème alors ? C'était peut-être pour ça qu'ils n'avaient pas le temps de l'aider alors ! Il fallait commencer tout de suite par-là, elle n'était pas stupide quand même, elle pouvait très bien comprendre qu'ils aient mieux à faire que de s'occuper d'une première année égarée. Enfin, la fille de Serdaigle et le garçon qui était arrivé avant elle en tout cas puisqu'il semblait que ce soit à eux que s'adressait Jan-Hendrik. Lui, il avait été prêt à l'aider avant que tout le monde n'arrive alors ce n'était pas juste qu'il ne veuille plus. Elle n'avait rien fait de mal, elle n'avait même rien fait du tout. Elle s'était contentée d'être contente de le rencontrer, et de rencontrer la rouquine aussi, ça ne méritait pas une telle réaction. Elle n'avait stristement rien fait, mais ça n'arrangeait pas les choses. Si elle avait la conscience tranquille, elle ne savait quand même pas où se trouvait Bailee, et le château était grand alors elle n'avait pas le temps de partir à sa recherche, pas toute seule. Et puis il pouvait au moins lui dire s'il la voyait toujours, et lui faire signe de venir, c'était pas infaisable quand même. Candy se tourna vers sa camarade de maison, un immense sourire toujours accroché aux lèvres. Ils étaient peut-être gentils tous les deux.

"Je m'appelle Candlynn." répéta t-elle pour la énième fois de la soirée. "J'ai perdu ma meilleure amie. Je sais pas où elle est mais il a dit qu'il était là-bas mais je sais pas où c'est là-bas mais elle a pas vu alors elle sait peut-être pas que je suis venue et encore moins que je suis là ici. Et puis elle est arrivée et ils ont commencé à me traîter de légume mais c'est pas le cas, j'ai pas reçu de lettre... Alors j'ai oublié de chercher Bailee un peu et puis maintenant et bah je la rerecherche et tout mais je sais toujours pas où elle est. J'ai essayé de lui faire passer un message directement dans sa tête mais je crois pas que ça ait marché. Elle sait faire, elle, mais elle m'a pas appris alors... Vous voulez bien m'aider, vous ?"

Son sourire s'agrandit davantage alors qu'elle se remettait à sautiller joyeusement sur place, croisant les doigts pour qu'ils acceptent malgré leur propre problème de lui venir en aide. Il n'y en aurait sûrement pas pour longtemps en plus, juste quelques minutes le temps de mettre la main sur son amie et ils n'entendraient plus parler d'elle de la soirée. Enfin normalement...

" Ce n'est pas un crétin du tout et il vaut bien davantage que ces insectes. "

La rouge et or ne put empêcher un sourire victorieux de s’afficher sur son visage. Elle avait tout de même un peu de mal à masquer sa surprise. Scarlett avait été sur le point d’abandonner la partie, de reléguer toutes ses certitudes, déjà exprimée à haute voix à Noël, au placard. Mais non, comme quoi, elle avait été stupide de ne pas tirer sur la corde sensible directement. L’orgueil de Scipion avait toujours été démesuré et sans vraiment le vouloir, elle avait insulté le jeune homme. En même temps, si la situation avait été inversée, elle aurait craqué exactement de la même façon, mais bien sûr, la jeune fille préférait de loin savourer sa victoire ce qui était plus simple que de se dire qu’elle ressemblait fortement à son ennemi. Le rouge et or devait forcément se mordre les doigts à l’heure actuelle, il venait de lui donner de quoi s’amuser un peu à ses dépens. Bien entendu, il était impossible pour Scarlett de divulguer ce genre d’information sans mettre en péril la relation existant entre sa meilleure amie et Scipion, ce qu’elle ne voulait absolument pas faire, ou en tout cas, plus maintenant. Sauf que le jeune homme n’était pas devin, il ne le savait normalement pas et tant qu’il pouvait la craindre un peu, c’était le principal. Ce genre de petite discussion lui prouvait qu’elle n’était pas encore tout à fait hors-jeu, il lui restait encore des cartes en mains, même si elle ne pouvait pas vraiment se permettre de les jouer. Après, il fallait qu’elle prie pour qu’une rupture ait lieu sans qu’elle ait à y mettre son grain de sel pour qu’ensuite elle puisse se venger de tout ce que le jeune homme lui avait fait subir depuis qu’il était passé du rang d’ennemi à potentiel petit ami dans le cœur de Sarah. Certes, c’était un peu tordu, mais Scarlett n’aimait pas se laisser écraser et c’était pourtant ce qui lui était arrivé ces dernières semaines. Elle avait dû accepter beaucoup de choses qu’elle ne voulait même pas avoir à affronter et ce n’était pas forcément plus facile avec le temps. Au moins, elle avait la certitude de le voir partir demain et cet éloignement lui permettrait certainement de mettre un terme à cette relation qui n’avait pas lieu d’être, ou d’aider à mettre un terme plus précisément. Le sourire de la jeune fille ne diminua d’intensité qu’à l’arrivée de Sarah qui mettait forcément un terme à cette conversation.

"Oui, enfin ça n'excuse pas tout. A ta place, je travaillerai plutôt que de me fagoter ainsi."

La jeune fille fut prise d’une subite envie d’étrangler Sarah, qu’elle dut réprimer tout en continuant à sourire comme rien ne s’était passé. Sa meilleure amie ne comprenait rien à rien et de toute façon, Scarlett n’était pas sûre d’adorer les critiques. Travailler ? Le problème était qu’elle avait l’habitude de bosser au moins un minimum pour réussir ses examens, en général, mais elle ne comprenait rien à rien à ses cours et tous les moyens étaient bons pour qu’elle réussisse à passer avec ses amies, ou plutôt son amie en septième année. Elle allait enfin être en dernière année, ce qu’elle attendait depuis qu’elle était arrivée ou presque. La jeune fille pensait avoir beaucoup plus d’influence en tant que « grande », les autres élèves ne faisaient pas forcément attention aux premières années qui étaient pas très intéressants à part pour faire des blagues débiles. Scarlett avait toujours voulu grandir vite, brûler les étapes pour parvenir à une période plus intéressante. Etre une simple enfant n’était vraiment pas intéressant, elle n’aimait pas être invisible et en dehors de concours où tout le monde avait les yeux braqués sur elle pendant une poignée de minutes, elle se retrouvait bien souvent dans l’ombre en définitive. Maintenant la rouge or pensait pouvoir affirmer qu’elle était bien plus que l’ancienne gamine de dix ans, elle en était même convaincue. Enfin, pas vraiment en ce moment puisqu’elle s’apprêtait à passer beaucoup trop de temps à tenir la chandelle. Scarlett écoutait les deux amoureux d’une oreille distraite. Les entendre dire qu’il n’allait probablement rien se passer ce soir la faisait plutôt rire puisque c’était justement de leur faute si cette soirée allait être l’une des plus minables de toute son existence. Ne pas ouvrir la bouche, ne ressemblait pas du tout à la rouge et or, s’effacer pour laisser les autres discuter entre eux non plus et encore moins quand il s’agissait de Scipion. Heureusement, sa meilleure amie jugea peut-être qu’il était temps de la ramener un peu dans la lumière, enfin une question qui la concernait un minimum.

"O'Connor n'était pas censé sortir avec Brawne ? T'étais vraiment sérieuse ? Parce que c'est pas la première fois qu'on le voit flirter avec Austid, quoi que tu aies pu m'en dire à Noël."

Cette remarque attira son attention. Non seulement parce que c’était justement ce dont elle parlait avec Scipion quelques instants plus tôt. Sarah lui donnait l’occasion de s’amuser un peu aux dépens du jeune homme et c’était le principal. Ce qui l’amusait un peu moins était de voir que sa meilleure amie remettait sa parole en doute. Certes, il lui arrivait parfois d’inventer de fausses rumeurs pour blesser les gens et mettre en péril de fragiles relations entre adolescents, mais à Noël, elle ne savait rien encore des liens qui unissaient sa meilleure amie et son ennemi, il n’y avait donc rien de prémédité et ça énervait légèrement Scarlett qu’elle puisse soulever des torts qu’elle n’avait pas. Si elle affirmait que Cooper sortait avec l’intello, c’était simplement parce que c’était la vérité, elle n’avait aucun intérêt dans cette histoire mis à part pouvoir se moquer d’un couple qui faisait vraiment tache dans le décor. Mais pour cela, il fallait simplement que l’information soit réelle et sur ce coup-là elle en était persuadée. Pour ce qui était de Zora, il n’était pas difficile de comprendre ce qui la poussait à coller le serpentard, elle avait l’habitude d’avoir tout un tas d’hommes à ses pieds et comme elle avait perdu Scipion, elle se rabattait maintenant sur Cooper. Sarah manquait sincèrement de clairvoyance et de perspicacité à présent. L’amour la rendait vraiment aveugle. Et dire qu’elle l’avait accusé de s’être laissée aller pendant les quelques jours qui avaient suivis leur dispute. Mais au moins, la rouge et or avait repris du poil de la bête alors que son amie ne ressemblait plus à rien maintenant. Voir que la poufsouffle pouvait passer au stade de loque humaine aussi facilement l’agaçait au plus haut point, d’autant plus que tout cela était d’abord à cause de Scipion. Elle avait sous-estimé son adversaire en imaginant qu’il ne représentait pas un danger important pour elle. Il commençait tout simplement à absorber tout ce qui constituait sa vie, tout ce qu’elle aimait et ça ne lui plaisait pas plus que ça.

« Ma pauvre Chérie… Si tu savais…. De nos jours, la fidélité n’est plus une valeur sûre. »

Superbe coup d’éclat de la soirée, Scarlett pouvait maintenant retourner dans l’anonymat le plus complet, écoutant la conversation sans réellement en faire partie. Elle n’était pas sûre d’adorer ça et mourrait d’envie de prendre le large. En même temps, elle avait eu envie de partir dès l’arrivée de Sarah, mais ça devenait de plus en plus urgent au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient. Mais où aller ? Elle n’avait aucun ami dans cette salle, Isis n’avait pas daigné pointer le bout de son nez apparemment, ce qui lui donnerait l’occasion de libérer sa rancœur sur la pauvre vipère en lui passant un savon. Dans ce genre de circonstances, l’élève pouvait changer de statut et passer au rang de simple souffre-douleur, ça ne dérangeait aucunement la gryffondor. Seulement, même en sachant ce qu’elle aurait à faire demain lorsqu’elle serait à bord du Poudlard Express, ça ne lui expliquait pas ce qu’elle pouvait faire maintenant, dans les minutes qui allaient suivre. Le regard de Scarlett parcouru la pièce de long en large, comme si elle allait pouvoir d’un simple coup d’œil analyser chacun des groupes présents et se trouver un point de chute agréable. Seulement, c’était toujours les mêmes visages, les mêmes personnes qui ne pouvaient absolument pas l’encadrer et elle leur rendait bien. A croire qu’il y avait un pass spécial pour ses ennemis ce soir et que ses amis… ou plutôt, les personnes qu’elle ne considérait pas trop comme des moins-que-rien n’avaient pas eu le droit d’assister à la fête. Remarque, quitte à ne pas pouvoir profiter d’une agréable soirée, autant réussir à gâcher celle d’autres personnes, ça pouvait être amusant aussi. Scarlett s’attarda un instant sur le petit groupe dont faisait partie Irène avant de décréter qu’il y avait beaucoup trop de monde pour qu’elle prenne le risque de ramener son grain de sel par là-bas. En revanche, Cooper et Zora s’étaient maintenant éloignés du jeune couple formé par Alexander et Lara, ce qui lui donnait une excellente idée. Elle avait essayé par tous les moyens de s’approprier le serdaigle pendant les six années qu’elle avait passé avec lui et même si elle n’avait pas forcément réussi son coup ni même vraiment essayé de toutes ses forces de parvenir à son objectif final, elle pourrait au moins l’enquiquiner un petit peu. Gâcher le bonheur des autres était l’une de ses spécialités et de toute façon, tout était mieux que de rester avec Scipion et Sarah.

« C’est officiel, je m’ennuie. »

Sur ces bonnes paroles, Scarlett dépassa Sarah, sans lui adresser un regard, elle était bien trop concentrée sur son objectif pour y faire attention de toute façon. Elle n’eut pas un instant d’hésitation en s’approchant du beau couple que formaient Alexander et Lara. Elle ne savait pas de quoi ils parlaient. Peut-être se disputaient-ils ? Dans ce cas, il était bien dommage qu’elle vienne les interrompre, ils auraient peut-être pu réussir à atteindre le but que leur avait fixé Scarlett mais sans son aide. Evidemment, elle aimait beaucoup être responsable des événements néfastes de la vie de ses camarades et c’est probablement ce qui l’empêchait de douter d’elle-même à ce moment précis. Il était absolument hors de question qu’elle fasse marche arrière. D’abord parce que ça signifiait qu’elle devrait retourner auprès de Scipion et Sarah et rien que l’idée lui filait la nausée, ensuite parce qu’elle aurait échoué une fois de plus et qu’elle avait déjà dépassé le quota d’échecs autorisés pour la totalité de son existence, il était donc hors de question qu’elle s’arrête maintenant. De toute façon, que son idée ait un impact positif ou non, elle allait s’amuser, elle en était plus que persuadée. Il était juste primordiale qu’elle parvienne à garder son rôle jusqu’au bout, résistant à l’envie de rire au nez de Lara, de toutes ses forces. Enfin, ça ne serait pas trop compliqué, Scarlett avait bien trop envie de réussir pour pouvoir se permettre d’être la seule responsable de son échec. Elle n’eut d’ailleurs pas vraiment le temps de réfléchir, elle était déjà presque devant Alexander. La jeune fille n’avait pas le droit de se poser des questions, elle lui permettrait alors de prendre la fuite avant d’avoir accompli sa mission jusqu’au bout et elle n’allait tout de même pas quitter la salle de bal immédiatement après s’être fait jeter par un des garçons qu’elle convoitait depuis des années. Elle ne se départit donc aucunement de son sourire et ne marqua aucune pause entre l’instant où elle arriva auprès du couple et celui où elle plaqua ses lèvres contre celles du serdaigle avant de reculer presque instantanément pour qu’il ne prenne pas les devants.

« Je n’aurais plus l’occasion de faire ça l’année prochaine. Tu vas vraiment me manquer. »

Sous-entendu, on avait l’habitude de se retrouver en secret et je ne savais pas du tout que tu avais une petite amie. La rouge et or continua sur sa lancée et tourna les talons pour rejoindre la porte de la Grande Salle. Il était difficile de se frayer un chemin parmi les élèves qui bloquaient l’accès à la porte, mais elle était bien plus préoccupée de savoir ce qu’il pouvait bien se passer derrière son dos pour être dérangée par la foule. Seulement, Scarlett savait qu’elle n’avait pas le droit de se retourner. Elle espérait pouvoir compter sur Sarah pour qu’elle lui raconte la suite, si toutefois sa meilleure amie s’était intéressée à son petit jeu, mais elle-même ne pouvait pas vraiment se permettre d’admirer. La rouge et or savait qu’elle avait tiré sur la corde sensible. Qu’aurait-elle pu choisir de pire que la jalousie pour mettre en avant l’une des principales failles de ce couple ? Alexander avait toujours été un tombeur, tout le monde le savait, Lara y compris. Si après ce qu’elle venait de voir, elle ne se montrait pas un minimum jalouse, c’était qu’elle était vraiment très conne. Scarlett n’était pas la fille la plus appréciée de Poudlard, mais elle était jolie et Lara n’était pas censée savoir qu’elle ne faisait aucunement partie des récentes conquêtes de son charmant petit ami. La suite promettait d’être intéressante, dommage qu’elle ne puisse pas y assister…

~Devant la petite gamine et le type qui était avec Irène, Ryan attendait impatiemment la venue de Amara ou bien juste le fait de la voir. Peu importe la gamine, Ryan venait de jouer le jeu. Il y avait de grande chance que Irène devine tout ça étant donné qu'ils partageaient la même salle de classe depuis plusieurs années. Son copain, qui sait? Mais quelque chose fit détourner les pensées du jeune Quick. Quand son regard se figea sur Amara qui arriva dans cette direction. Oh magnifique qu'elle était. Ryan la regardait avec de grands yeux. Première fois qu'il la voyait aussi jolie, même si elle l'était tout le temps. En ce moment, il avait oublié la présence des trois personnes près de lui. Mais la Serdaigle le sortit de cette pensée :

''Toi, gentil? Je t'aime Ryan mais soit un peu réaliste quand même! Salut Irène! Contente de te voir.''

~Ryan la regarda dans les yeux en souriant du coin de la bouche. Elle avait entendu ce que le serpent avait dit plus tôt à la gamine. Un ton complètement faux et ironique que la petite ne semblait pas avoir comprit. Le Serpentard répondit à Amara :

« Que puis-je dire contre une dame si magnifique? Il dit ensuite avec une pointe de sarcasme. Et elle sait bien que je le suis gentil! »

~Amara dit quelque chose à la gamine qui n'intéressait plus ou moins le serpent, le regard plongé sur sa petite amie. Celle-ci lui prit la main. Grâce à elle, il allait passer une excellente soirée, il le sentait. Ryan avait un petit vide en lui, il n'avait pas encore aperçu Cecily mais bon, il la verrait plus tard probablement. Vaut mieux profiter du moment présent que de se soucier du futur. Mais bientôt, il irait à New York avec cette magnifique fille qu'est sa petite amie. Ça n'enchantait pas Ryan vraiment étant donné que les deux se retrouveraient entourés de moldus mais il le faisait pour Amara, lui faire plaisir. Il ne voulait que passer du temps avec elle pendant ces temps-là. Ensuite, il irait au camping puis voir la coupe de Quidditch. Il savait que la Serdaigle ne raffolait pas plus que ça ce sport. Le serpent y avait joué cette année en tant que poursuiveur. Ce n'était pas plus grave que ça... Plus tôt, Ryan avait vu que le sourire de Irène avait montré qu'elle avait comprise le ton du Vert et Argent.

« Elle n’a pas besoin d’aide, Ama’. C’est juste une sale Sang-de-Bourbe dont s’est encombré Jan-Hendrik, je ne sais comment. C’est plutôt nous qui devrions recevoir un peu d’aide, pour nous en débarrasser. »

~Tiens donc? Une Sang-de-Bourbe? Donc la gamine en était une? C'était ça cette odeur? Une odeur nauséabonde d'une certaine manière. Bien entendu, Ryan n'allait pas y allait aussi fort que sa consoeur de Serpentard qui pouvait être beaucoup plus méchante qu'elle à leur égard. Amara y était pour quelque chose, il ne voulait pas la décevoir ou bien avoir l'air d'un idiot. Jan-Hendrik? Était-ce le type qui était à côté? Un nom étranger, probablement du nord. Il n'avait pas l'air plus vieux que lui. Sa tête lui disait quelque chose. Ryan lança un sourire narquois à Irène sur sa dernière phrase. C'était probablement quelque chose à faire mais Amara n'approuverait probablement pas. Peu après, le dénommé Jan-Hendrik se présenta :

« Jan-Hendrrik Von Borrgus. »

~Quel nom! Il doit vraiment venir d'un endroit perdu. Il roulait ses "R" en plus, ce qui mettait encore plus en doute ses origines. Mais bon, ce n'était qu'un nom, Ryan lui, avait un nom américain. Il se présenta légèrement ensuite :

« Mmmmmh, Ryan Quick... »

~Ryan ne savait pas comment il devait traiter cet étranger. Il avait vu que Irène avait un égard positif envers Jan-Hendrik mais pour lui, il le ne savait pas encore. Un Serdaigle apparemment. Il dit :

« Effectivement, "encombrrré" c'est le mot. Enfin, si vous voulez prendrre le rrrelais et vous en occuper, allez-y. Si ça n'vous dérrange pas de vous occuper des sang inférrieurs, c'est votrre prroblème aprrès tout...»

~Le roulement de "R" énervait assez Ryan mais celui-ci ne le démontra pas. De plus, il semblait, lui aussi, considérer les nés-moldus comme des moins que rien. Donc il n'était pas positif envers la gamine qui semblait perdue. Mais le serpent n'avait jamais eu la véritable intention d'aider la petite. Sa seule priorité présentement était Amara, peu importait ce qu'il arrivait avec cette situation. Que Irène et le dénommé Jan-Hendrik s'acharnent sur le gamine lui importait peu... Mais Amara et l'étranger semblaient ne pas être en bonne entente. Ryan dit à Jan-Hendrik :

« Tu penses vraiment que je vais rester là debout à tenter de régler le problème d'une... Ryan regarda Amara d'un regard furtif et se reprit. D'elle... »

~Il aurait dit : "Sang-de-Bourbe". Irène l'avait probablement deviné, Amara et l'étranger aussi sûrement. Il savait que sa petite amie n'aimait pas vraiment que Ryan appelle les nés-moldus par ces noms. De plus, il s'était promit d'être un minimum convenable en cette soirée... C'est alors que la gamine ouvrit la bouche...

"Je m'appelle Candlynn. J'ai perdu ma meilleure amie. Je sais pas où elle est mais il a dit qu'il était là-bas mais je sais pas où c'est là-bas mais elle a pas vu alors elle sait peut-être pas que je suis venue et encore moins que je suis là ici. Et puis elle est arrivée et ils ont commencé à me traîter de légume mais c'est pas le cas, j'ai pas reçu de lettre... Alors j'ai oublié de chercher Bailee un peu et puis maintenant et bah je la rerecherche et tout mais je sais toujours pas où elle est. J'ai essayé de lui faire passer un message directement dans sa tête mais je crois pas que ça ait marché. Elle sait faire, elle, mais elle m'a pas appris alors... Vous voulez bien m'aider, vous ?"

~Ryan eu un rire discret. Cette gamine du nom de Candlynn qui était une Sang-de-Bourbe cherchait son amie? Le serpent avait envie de faire quelque chose, l'envoyer promener ailleurs comme dans les cachots ou un autre endroit afin qu'elle se perde. Elle parlait trop. Le Vert et Argent ignora le reste de ses propos. Les Sangs-de-Bourbes ne méritaient pas cette attention. Puis, Amara s'adressa à la Sang-de-Bourbe mais Ryan n'écouta pas. Pourquoi fallait-il qu'une gamine soit là pour déranger? Le Serpentard lâcha avec un ton à demi-méchant :

« Elle s'est peut-être perdue dans les cachots... Pourquoi tu n'irais pas vérifier? »

~Ryan avait dit ça au hasard. Il aurait pu dire n'importe quoi d'autre mais c'est ce qui a sortit en premier. Bien sûr, lui, il était habitué aux cachots, la salle commune y était. Mais peu importe, qu'elle aille se perdre là...

* Qu'elle aille se perdre, nous aurons enfin la paix... *

~Il y a des choses qu'il aurait dit si Amara n'avait pas été dans les parages mais il voulait lui faire plaisir. Son regard se tourna vers la file des danseurs. Il n'avait pas encore vu Cecily. Ryan la verrait plus tard, que ce soit ici ou bien à la salle. Il murmura alors à sa copine afin que les autres ne l'entende pas :

« Laisse faire la gamine, pourquoi on irait pas ailleurs? »

~Ryan ne voulait que se débarrasser de la petite. Et ensuite être seul avec Amara. Peut-être qu'elle voulait danser. Mais il fallait avouer que le serpent était un piètre danseur. Mais qui sait, ça pouvait être amusant. Il suivrait la Serdaigle. Voulait-elle aller prendre un peu de nourriture? Ou bien continuer d'être avec la gamine, Jan-Hendrik et Irène. La compagnie de ces deux-là ne le dérangeait pas, bien que Amara ait un sentiment négatif envers celui qui roulait ses "R", mais il voulait passer du temps avec sa copine.