(#) Sujet: [Terminé]Nespresso, what else? [ft. Bonnie] Mar 10 Juil - 21:04
Nespresso, what else? ft. Bonnie
C’était dans l’allégresse la plus complète que la première semaine d’immersion au sein de Beauxbâtons touchait à sa fin, laissant la majorité des élèves plutôt satisfaits de leurs diverses expériences françaises. Certains avaient pu explorer en profondeur l’immense palais qui leur servait d’hébergement là où d’autres avaient préféré se prélasser dans les jardins en trempant les pieds dans le point d’eau ou bien encore participer à la majorité des sorties éducatives proposées. Chacun des élèves de Poudlard avait fini par trouver son rythme au sein de l’école française et la fin des sept premiers jours arriva presque trop rapidement ; cela signifiait qu’il ne restait plus que trois semaines avant le retour en Grande-Bretagne, et donc pas question de perdre son temps !
Comme il leur avait été annoncé lors du discours d’arrivée à l’école, les élèves de Poudlard seraient autorisés à visiter le petit village sorcier voisin de Beauxbâtons chaque week-end sous la supervision d’un adulte. Un peu comme lors de leurs escapades écossaises à Pré-au-Lard, en sommes mais le tout de l’autre côté de la Manche. Voulant profiter de cette opportunité afin de rapporter quelques souvenirs à sa famille, Prudence s’était rapidement décidée à passer son samedi là-bas afin de flâner de boutique en boutique et de gouter le fameux café vendu au village dont le personnel de Beauxbâtons lui avait parlé. D’après ces derniers il s’agissait des meilleurs arômes du pays et les gérants du café étaient passés maîtres dans l’art de la torréfaction, de quoi vous donner envie de vérifier tout ça par vous-même.
Avant de quitter Beauxbâtons Prudence avait retrouvé son amie Bonnie et elles avaient fait le trajet ensemble, se racontant leurs diverses aventures depuis leur arrivée en France. Prue s’était empressée de lui raconter en détails la guerre qui s’était déroulée sous ses yeux impuissants lors de la première soirée à Beauxbâtons entre les différentes occupantes de son dortoir et Bonnie lui avait prêté une oreille attentive tout en déambulant parmi les différents marchands. Au bout de plus d’une heure trente d’allers-et-venus entre les boutiques du village sorcier, les deux filles s’étaient mises d’accord pour aller s’attabler dans le fameux café afin de se reposer un peu les jambes avant de poursuivre leurs emplettes.
« C’est sympa, constata Prudence alors que Bonnie ouvrait la porte du magasin, rien à voir avec les Trois-Balais mais ça reste sympa ! Tu t’y connais particulièrement toi, en café ? »
D’après ce que la Gryffondor avait entendu dire, il existait tellement de façons de faire le café que chaque tasse était pour ainsi dire presque unique. De son côté elle ne connaissait que celui servi par les elfes de maison de l’école chaque matin et il lui paraissait correct sans être pour autant excellent. Elle ne savait donc pas du tout quoi demander de particulier au petit sorcier qui se tenait derrière le bistrot et qui semblait prendre les commandes d’un groupe d’élèves déjà attablés. Peut-être que Bonnie saurait la conseiller, après tout elle s’intéressait à beaucoup de choses alors pourquoi pas au café ?
Le nez en l’air, la brune examina minutieusement la décoration des lieux avec un petit sourire aux lèvres ; l’endroit était très lumineux, bien plus que les Trois-Balais, et plutôt chaleureux. Des petites tables de bois verni étaient disposées de-ci de-là aux quatre coins du café et quelques plantes grimpantes donnaient un peu de couleurs au tableau. Sur les murs couleurs blancs cassés se trouvaient des photographies magiques animées qui représentaient – certainement – des événements marquants de l’histoire du village ou bien du pays et dont les protagonistes saluaient avec vigueur les différents clients, appelant parfois même les habitués par leur prénom. Le cadre était plutôt pittoresque et contrastait un peu avec l’ambiance bourgeoise qui émanait en permanence de Beauxbâtons.
« Tu veux te mettre où ? » demanda Prue à Bonnie en cherchant rapidement une table libre du regard.
Quelques groupes d’élèves de Poudlard étaient déjà ici et quitte à ce que l’immersion soit correcte dans le pays autant s’installer un peu à l’écart afin d’être tranquilles et de pouvoir discuter à l’abri des oreilles indiscrètes.
HARLEY-
Dernière édition par Prudence J. Anderson le Mar 28 Aoû - 9:11, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: [Terminé]Nespresso, what else? [ft. Bonnie] Mar 10 Juil - 23:10
Nespresso, what else ?
Prudence & Bonnie
Sept jours. Cela faisait déjà une semaine qu’ils étaient arrivés à Beauxbâtons et elle n’avait pas vu le temps passer. Sceptique au début, elle s’était finalement faite à l’idée qu’elle allait passer la majeure partie de ses vacances dans une école. Fort heureusement, tous les élèves de Poudlard n’étaient pas venus et Bonnie appréciait ce mois d’accalmie. Il n’y avait pas de devoir en commun imposé, d’examens ou de cours de potions raté. Elle avait le temps de faire ce que bon lui semblait et elle alternait entre excursions et paresse à l’académie les jours où aucune sortie n’était à son goût. La Serpentarde profitait à fond de ces promenades hors du château car elle n’avait que peu l’occasion de voyager avec sa famille. D’ailleurs elle avait rarement passé ses vacances loin de Brighton. A part l’an passé, lorsqu’ils avaient été cloîtrés à la ferme, elle ne s’était jamais inscrite aux voyages organisés par l’école. Les rencontres faites pendant cette quatrième année avaient motivé sa réaction. Elle avait tenu tête à sa mère qui n’aimait pas trop voir ses enfants loin de Poudlard ou de la maison. Il avait fallu âprement négocier pour obtenir son assentiment et sans l’aide de son père, elle n’y serait probablement pas parvenu. Maintenant elle était là et il était hors de question de gâcher le moindre moment. Elle ignorait ce qui pouvait bien terrifier autant Victoria Elsing… Malgré les années noires qu’avait connu Poudlard, Bonnie n’avait jamais réellement été visée, protégée par son statut de sang-pur. Et bien qu’opposée aux idées de Blackman, la jeune fille n’avait jamais exprimé ses idées en public, bien trop intimidée par la violence avec laquelle les néo-mangemorts faisaient régner l’ordre. Elle n’avait donc pas eu grand chose à craindre et clairement ce n’était pas dans une académie perdue au milieu des Pyrénées françaises qu’elle était le plus en danger.
Le week-end était arrivé et avec lui la sortie au village. Bien sûr, les élèves n’étaient jamais laissés sans surveillance et ils n’étaient donc pas totalement libres d’aller et venir. Mais pour une première sortie loin de chez elle, c’était déjà pas mal. Prudence était venue la trouver peu avant l’escapade pour lui proposer de l’accompagner. Bonnie accepta avec plaisir. Elle avait hâte de découvrir l’endroit et les commerces français. Elle espérait qu’elle réussirait à se faire comprendre mais depuis une semaine, elle n’avait eu aucun problème. C’était un vrai avantage que de parler anglais. Où qu’ils allaient ils étaient capables de tenir une conversation avec la plupart des personnes présentes. Les deux jeunes filles avaient prévu de faire un peu de shopping, de quoi rapporter quelques présents à leur famille. Une heure et demie plus tard, les bras plein de paquets et les jambes fatiguées d’avoir trop marché, elles avaient décidé de se poser pour prendre un café. C’était une adresse dont la Gryffondor avait entendu parler à Beaux bâtons et Bonnie la suivit sans hésiter.
« Oui, ça n’a rien à voir avec ce qu’on connaît en Grande-Bretagne. Ça a l’air assez typique. »
Le cadre était accueillant. La décoration n’était pas trop chargée, juste ce qu’il fallait pour donner une âme au lieu. Un comptoir en bois recouvert de zinc trônait fièrement dans la grande pièce. Il n’avait rien à voir avec celui des Trois-Balais dont on ne distinguait plus trop les sculptures dans le bois. Celui-ci était bien verni et les chromes étaient polis. Dans l’air flottait une odeur de grains de café moulu. C’était assez agréable et cela contribuait à rendre l’endroit franchement chaleureux.
« Non, je n’y connais rien. D’habitude je ne vois que du thé… Mais justement c’est l’occasion de changer ! »
En bonne anglaise pure souche, elle était plus habituée à mettre du lait dans son thé noir qu’à boire des expressos serrés. Mais c’était aussi l’occasion de goûter aux saveurs d’un pays et de sortir un peu de ce qu’on leur servait habituellement au château. Bonnie pivota pour regarder autour d’elle.
« Et bien, je crois qu’il y a une table là-bas ! On sera tranquilles je pense. »
La table en question était située un peu à l’écart, près d’une fenêtre. Au cours de sa première excursion à Paris, Bonnie avait appris qu’en France, on ne se déplaçait pas au bar mais que le service se faisait à table. Elle n’hésita donc pas une seconde et s’installa directement en attendant le serveur. La brune attrapa l’une des cartes qu’elle avait devant elle mais tout était écrit en français et elle n’avait aucune idée de ce que cela pouvait bien signifier.
« La carte est en français… Tu sait décrypter un peu ou on commande au hasard ? »
Pour elle qui n’avait fait qu’un peu d’espagnol à l’école moldue, les mots qu’elle avait devant les yeux auraient bien pu être des hiéroglyphes qu’elle ne les aurait pas mieux compris. De ce qu’elle devinait, il devait bien y avoir une cinquantaine de cafés différent. Voilà qui n’allait pas simplifier la tâche. Et le serveur qui les avait repérées approchait d’un pas rapide…Elle n’aimait pas vraiment les discussions et elle espérait que Prudence était plus à l’aise qu’elle dans les situations de communication.
(#) Sujet: Re: [Terminé]Nespresso, what else? [ft. Bonnie] Dim 15 Juil - 12:00
Nespresso, what else? ft. Bonnie
Tout comme Prudence, Bonnie sembla apprécier la beauté typiquement française des lieux. Ses yeux allaient et venaient de-ci de-là afin de ne pas perdre une miette du décor que leur offrait le café et la Gryffondor ne pouvait s’empêcher d’en faire de même. Elle regrettait un peu de ne pas avoir emporté d’appareil photo afin de graver ses souvenirs sur du papier glacé pour pouvoir les montrer à sa famille une fois de retour en Grande-Bretagne… Si seulement la brune avait eu un quelconque talent pour le dessin, elle aura sans doute pu gribouiller un joli croquis du café pour illustrer les anecdotes qu’elle raconterait à ses parents en rentrant, néanmoins Prudence n’avait pas ce genre de talent. La jeune fille se contenta donc de mémoriser du mieux qu’elle le pouvait chaque petit détail des lieux afin d’en faire une description des plus précises par la suite !
« C’est sûr, admit Prudence en admirant l’aspect étincelant et lumineux du café, imagine la tête des élèves français qui logent en ce moment même à Poudlard en découvrant le pub de Pré-au-Lard… S’ils ont l’habitude de venir siroter un café ici ça doit bien les changer ! »
La brune fronça le nez en imaginant leurs homologues français en voyage chez eux, en Écosse. Tout ici était tellement lumineux, tellement brillant et tellement luxueux qu’ils avaient dû légèrement déchanter en découvrant leur lieu de vie pour le mois prochain… Prudence aurait bien aimé savoir s’il avait trouvé autant de charme à Poudlard qu’elle lui en avait trouvé la première fois qu’elle y avait mis les pieds. Certes la bâtisse était sombre et froide, néanmoins l’endroit dégageait également quelque chose de chaleureux qui compensait bien l’apparence austère du château.
Alors qu’elles cherchaient une table des yeux, Bonnie lui avoua ne pas être une grande consommatrice de café et Prue acquiesça : difficile de boire autre chose que du thé en ayant été élevée en Angleterre… Toutefois comme la France semblait avoir développé un certain savoir en la matière, il aurait été fort dommage de ne pas sortir de sa zone de confort et profiter du voyage pour se faire un véritable avis sur le café ! Qui sait, peut-être qu’une fois de retour chez elles, les deux filles troqueraient leur tasse de thé quotidienne contre un grand bol de café bien chaud ?
La voix de Bonnie la tira de ses pensées et elle suivi du regard la direction que lui indiquait son amie ; en effet une petite table s’était libérée près d’une fenêtre, ce qui leur permettrait de profiter en même temps d’une jolie vue sur la place du village où le café se trouvait tandis qu’elles siroteraient leur boisson. La Serpentard marcha d’un pas déterminé et Prue lui emboita le pas en faisant bien attention d’éviter les diverses tasses de café qui volaient entre les tables pour retourner derrière le bar. La jeune fille se laissa tomber sur l’une des chaises et imita Bonnie qui s’était immédiatement saisi de la carte. Comme venait de le constater son amie, tout était en français et Prudence n’y comprenait pas grand chose… Torréfaction ambrée, torréfaction blonde, expresso rôti… Tous ces mots dansaient devant ses yeux sans qu’elle n’y trouve un sens et elle haussa les épaules, un petit sourire aux lèvres.
« Non je ne comprends pas grand chose en français, avoua-t-elle à Bonnie, et les seules choses que je suis capable de déchiffrer ne concernent pas le café malheureusement… Je pense qu’on va devoir commander au hasard ! »
À nouveau la Gryffondor se plongea dans la carte, essayant tant bien que mal de se faire une idée des différents types de café proposés afin de savoir quoi commander. Du coin de l’œil, elle remarqua l’un des serveurs se diriger rapidement vers elles, sa baguette magique à la main afin de diriger du même coup plusieurs boissons vers l’une des tables voisines.
« Le seul mot que je comprends c’est « viennois », souffla-t-elle à Bonnie avec un horrible accent, je crois que c’est quand il y a de la crème chantilly… Ça ne nous aide pas trop… »
Le serveur arriva devant elle alors que Prudence s’apprêtait à demander à Bonnie son choix. C’était un jeune sorcier – tout juste la trentaine à tout casser – vêtu d’un uniforme qui allait à merveille avec la décoration du café et qui lui donnait un petit côté dandy. Néanmoins l’homme semblait passablement agacé par les clients de la table voisine et il toussota poliment pour signaler sa présence tout en adressant un regard noir aux voisins des deux filles. Prue coula un regard en direction de Bonnie et fit une grimace discrète ; elle qui pensait demander des conseils à l’employé avant de commander allait devoir revoir ses plans…
« Bonjour, commença-t-elle en utilisant l’un des seuls mots de français qu’elle maîtrisait, on va prendre euh… ça et ça ! »
La Gryffondor indiqua sur la carte deux noms de café qui lui inspiraient confiance et sourit au serveur en espérant qu’il se déride un petit peu. Ce dernier esquissa un rictus et agita sa baguette magique en direction du comptoir avant de faire apparaître la note sur la table des deux filles puis de s’éclipser. Une fois que ce dernier se fut éloigné, Prue reporta son attention sur Bonnie en soupirant.
« Désolée j’ai commandé au hasard, il n’avait pas l’air très enclin à faire la discussion… Encore une chance qu’il parle anglais ! dit-elle en grimaçant, j’espère que ça ira… d’après ce qu’on m’a dit ils ensorcellent certains grains de café, on verra bien ce que ça donne. »
Tout en sortant la monnaie afin de payer, Prudence haussa les épaules ; maintenant la commande était passée, elles verraient bien ce que le café donnerait.
« Alors pour le moment qu’est-ce que tu penses de Beauxbâtons ? Il y a une bonne ambiance dans ton dortoir ? Nous laisse tomber, dès le premier soir c’était la guerre totale, c’est vraiment dommage… Les filles se regardent de travers et s’insultent, paye l’ambiance… Mais bon le reste compense pas mal, les sorties ont toutes l’air géniales, j’aimerais m’inscrire à tout ! »
Autour d’elles, la vie du café battait son plein. Les serveurs allaient et venaient entre les tables, les clients entraient et repartaient. Le brouhaha n’était pas assourdissant : les gens parlaient doucement et on entendait en arrière plan les bruits caractéristiques des bars : le tintement de la vaisselle mêlé au ronronnement des moulins à café. On aurait presque pu se croire dans un de ses troquets moldus traditionnels si les tasses n’avaient pas été capables de voler seules d’une table à l’autre. Elles n’étaient pas les uniques élèves de Poudlard : Bonnie reconnaissait quelques têtes disséminées un peu partout dans la salle. Et dire qu’au même moment, les étudiants de Beauxbâtons devaient être en train de découvrir Pré-au-Lard. Prudence semblait avoir eu la même idée qu’elle et la Serpentarde ne put pas s’empêcher de repenser à l’école écossaise. Elle n’était certes pas aussi élégante que sa concurrente française, elle n’avait pas ce raffinement qui faisait paraître l’académie si luxueuse, mais la vue des hautes tours sombres lui mettait toujours du baume au cœur. Elle se doutait que tous ne devaient pas partager ce sentiment car beaucoup avaient souffert durant les années Blackman. Et pourtant, ils avaient été nombreux à revenir l’année suivante malgré les protestations de certains parents.
« J’aurais bien aimé voir leurs têtes en arrivant à Poudlard. Ils ne devaient peut-être pas s’attendre à cela. Ici tout est… Je ne sais pas comment le dire, ça n’a rien à voir avec le château. Rien que les uniformes… J’en ai plein le dos de porter de la soie bleue !
Bonnie sourit. Ces accoutrements n’étaient pas réellement à son goût. Elle n’était pas du genre à porter des vêtements fins, fragiles ou précieux. Elle ne voyait pas bien comment on pouvait terminer une journée de cours sans abimer le tissu. Le noir de leurs robes habituelles était peut-être austère mais au moins il n’était pas salissant. Et ça avait le mérite de ne pas être ridicule. Elle était ravie lorsqu’en excursion ou comme aujourd’hui en sortie au village, elle avait le choix de la tenue. Et pour cette fois, elle avait fait simple. Un short en jean, un bon vieux tee-shirt blanc et une paire de sandales et elle était parée.
A présent qu’elles étaient installées, Bonnie pouvait se débarrasser des sacs qui contenaient leurs achats. Elle les laissa tomber à côté d’elle, juste entre la fenêtre et sa chaise. Elle délégua à la Gryffondor le soin de commander quelque chose. Elles avaient eu juste le temps d’échanger quelques remarques que le serveur était déjà là, l’air agacé et pressé. Elle le salua d’un geste de la tête, son français était bien trop incertain. L’homme avait beau être habillé comme un gentleman, on n’avait pas vraiment envie de lui demander de l’aide. Elle appuya son coude sur la table, dissimulant son sourire derrière sa main. En face, Prudence faisait une grimace à peu près similaire. Elle attendit quelques secondes, pour être sûre de ne pas être entendue, avant de hausser les sourcils.
« Et bien il n’avait pas l’air franchement aimable… Tu as bien fait, au moins tu as réussi à commander quelque chose ! Et puis on verra bien, comme on y connaît rien je suis pas certaine que les explications nous auraient aidées. »
Imitant son amie, elle sortit de son sac un petit portemonnaie bleu. Heureusement, elle n’avait pas eu à changer leur argent. En France comme en Grande-Bretagne, le système monétaire sorcier était le même, pas besoin de s’embêter à faire des échanges comme les moldus… Comptant ses pièces, elle mit sa part sur un bord de la table. Elle ne connaissait pas l’usage quant aux pourboires et étant donné l’attitude du jeune homme, elle n’avait pas forcément envie de lui payer un verre après le service. Elle reporta son attention sur son interlocutrice.
« C’est sympa ici mais ça n’a rien à voir avec Poudlard. C’est presque trop parfait comme endroit ! C’est beau, c’est tout blanc et lumineux, complétement le contraire de ce à quoi on est habituées. »
Ah la question des dortoirs… La répartition arbitraire des lits avait causé de nombreux problème. Toutes les maisons et les années étaient mélangées. Si bien que de nombreux amis avaient été séparés. C’était bien en un sens, car cela permettait de faire de nouvelles connaissances. A condition que tout le monde en ait envie…
« Ah oui quand même. Je crois que je préfère encore le mien alors !! Personne n’a vraiment envie de faire la conversation donc y’a pas vraiment d’ambiance si on peut dire. Tu es avec qui toi ? Je suis tombée avec Bilie que tu dois connaître, elle à Gryffondor. Et Maxine, Megan et Avalon à Serdaigle. Et puis Tessa aussi de notre année. »
Elle fit une pause. Les tasses venaient d’arriver. Volant toutes seules à travers la salle, elles vinrent se poser doucement devant elles. Aux yeux de Bonnie, elle ne voyait aucune différente dans leur contenu. Cela avait la couleur du café, l’odeur du café et cela avait l’air très chaud à en juger par la fumée qui faisait de petites volutes au dessus du liquide.
« Je suis incapable de dire à quoi chaque tasse correspond… On fait au hasard ? On pourra toujours échanger. »
La vert et argent posa ses doigts sur la tasse la plus proche d’elle mais elle les retira vite : c’était encore bien trop chaud pour qu’elle puisse l’attraper. La dégustation devrait attendre un peu… Remuant son café, elle reprit le fil de la conversation.
« Les excursions sont chouettes oui ! J’aimerais tout faire mais en même temps, je veux avoir le temps de découvrir le château. Un mois ça passe trop vite… »
En entendant le commentaire de Bonnie sur leurs homologues français, Prue hocha vigoureusement la tête ; elle ne pouvait qu’être d’accord avec elle ! Que ce soit à propos de la tête des élèves français face à l’Écosse ou du ressenti général à propos de Beauxbâtons.
« C’est clair que c’est différent, renchérit-elle en s’adossant contre sa chaise, j’ai presque peur d’abîmer les poignées lorsque j’ouvre les portes ou de fendre le marbre en montant les marches du château. Après il faut admettre que le rendu est vraiment magnifique, tout le monde ne peut pas se vanter d’étudier dans une école aussi belle. Mais… Poudlard a aussi son propre charme, et je pense que dans le fond je préfère notre chez-nous, même s’il est sombre, humide et froid ! »
Tout comme sa camarade, Prudence avait profité de la sortie en dehors de l’école pour revêtir autre chose que la robe de sorcier bleue pastel en soie qui servait d’uniforme aux élèves de Beauxbâtons. Elle devait bien reconnaître que la tenue était magnifique mais qu’elle ne se prêtait pas forcément à ses excursions quelques peu acrobatiques dans tous les coins du château et des jardins auxquelles elle s’adonnait depuis leur arrivée en France. Toutefois le tissu était vraiment léger, fluide et agréable à porter malgré la chaleur qu’il faisait ici, dans les Pyrénées françaises et Prue s’était finalement faite à la tenue au fil des jours. Comme le soleil était haut dans le ciel et les températures élevées en ce samedi après-midi d’été, la jeune fille avait préféré enfiler une combinaison rouge qui lui rappelait les couleurs de sa maison à Poudlard.
Une fois que le serveur se fut éloigné avec la commande passée au hasard par Prudence, cette dernière se retint de pouffer en voyant la mine qu’arborait Bonnie : apparemment elle aussi avait trouvé le jeune sorcier plutôt désagréable.
« De toute façon du café reste du café, difficile de se tromper en commande autre chose ici, plaisanta la brune, on verra bien le goût que ça a ! Si vraiment ça ne nous plaît pas j’ai vu qu’ils proposaient également des pâtisseries, on pourra toujours se rattraper là-dessus ! »
Comme elle quelques instants plus tôt, Bonnie fit l’appoint et elles laissèrent leur argent bien en évidence sur un coin de la table ; inutile de donner au serveur une autre raison de toussoter lorsqu’il reviendrait à leur table. Au final le prix avoisinait celui des bièraubeurres, cela ne les changerait définitivement pas tellement de leurs sorties hebdomadaires à Pré-au-Lard. Les seuls autres achats que Prudence comptait faire en France consistaient en souvenirs à rapporter pour sa famille – souvenirs déjà presque tous achetés, d’ailleurs – et quelques bricoles qu’elle pourrait garder pour elle, afin de conserver quelque chose de matériel concernant son voyage en France.
À nouveau la conversation embraya sur la fameuse répartition des dortoirs et Prudence en profita une fois de plus pour décrire l’ambiance électrique et froide qui régnait dans le sien. D’après ce que lui apprit Bonnie, l’atmosphère n’était guerre mieux dans le sien et personne ne se parlait vraiment. Bon, Londubat et son équipe ne semblait pas avoir fait mouche concernant la répartition… Peut-être que le directeur serait capable de réussir quelque chose un jour, quelque chose d’autre que traumatiser les enfants avec des pantins et réunir dans la même pièce tous les élèves qui semblaient se détester le plus à Poudlard ?
« Je connais rapidement Billie mais sans plus, c’est une grande amie de Tasha et elle connaît Hugo aussi, ajouta rapidement Prudence en sentant ses joues s’empourprer légèrement à la mention du rouquin, elle est plutôt sympa, sinon je ne connais personne d’autre à part Tessa qui est en cours avec nous, je l’aime bien c’est une chouette fille je trouve ! »
Alors que deux tasses fumantes semblaient prendre la direction de leur table, Prudence écarta rapidement son sac qui traînait sur la table afin de laisser de la place pour leur boisson. Elle en profita également pour répondre à la question de Bonnie concernant ses propres colocataires.
« Je suis tombée avec Aislinn et Hilary, deux Gryffondors plus jeunes que nous je sais pas si tu vois de qu’il s’agit, Mackenzie, Jade et Ariel, dit-elle en comptant sur ses doigts pour vérifier qu’elle n’oubliait personne, au final je ne connais qu’Ariel, et les autres se détestent, genre se détestent VRAIMENT. »
La jeune fille accentua volontairement le dernier mot tout en écarquillant les yeux pour rendre le tout encore plus dramatique. Mieux valait en rire qu’en pleurer, néanmoins elle était plutôt déçue : elle qui aurait pensé tisser de nouveaux liens d’amitiés s’était enfoncée la baguette dans l’œil jusqu’à la garde…
Au même moment les tasses de café arrivèrent à destination et Prudence acquiesça en direction de Bonnie : autant goûter celle qui se trouvait en face d’elle puis échanger si jamais la saveur ne leur convenait pas.
« Pas de soucis, on va enfin voir si je n’ai pas fait n’importe quoi ! »
La vapeur qui s’élevait de la tasse dissuada Prudence de la saisir à pleine main et elle se contenta d’inspirer profondément au-dessus du café pour en humer les saveurs : déjà, il sentait bon, c’était un bon point. Qui aurait envie d’ingérer quelque chose qui rappelait l’odeur du pus de Bubobulb ?
« Je suis d’accord avec toi, un mois c’est tellement rapide… J’ai déjà du mal à me dire qu’on est ici depuis une semaine, ça m’a paru passer bien plus vite que ça et en même temps j’ai l’impression d’avoir dit au revoir à mes parents il y a des mois… dit-elle en battant des mains, j’ai vraiment trop envie d’aller à Paris, déjà pour Nicolas Flamel et puis pour voir la capitale. Il paraît que les sorciers d’ici ont divisé la ville en deux à l’aide de sortilège d’illusion et repousse-moldus et qu’au final les allées moldues et sorcières s’entremêlent de-ci de-là, ça doit donner quelque chose quand même ! Bien sûr il faut faire attention à sa tenue dans les zones mixtes, mais il y a aussi des zones complètement sorcière où l’on peut aller et venir avec son chapeau pointu et sa robe de sorcier, je trouve ça top de nous mélanger comme ça ! »
C’était une des choses qui manquait en Grande-Bretagne : la séparation draconienne qui se faisait entre la vie moldue et sorcière… Comme Prudence venait d’une famille de sorciers de sang-pur, elle n’avait jamais eu l’occasion de visiter des coins purement moldus et cela l’attristait cruellement. Après tout, le monde était autant à eux qu’aux sorciers, et il était bien dommage de ne pas explorer cette facette là de son propre pays.
Tandis qu’elles discutaient de tout ce qu’elles avaient envie de voir en France, les tasses avaient légèrement refroidies et Prudence se lança pour goûter le café qui se trouvait devant elle.
« Je m’y jette, si de la fumée se met à sortir de mes oreilles ne ris pas ! »
Avec une lenteur exagérée, Prue porta la tasse de porcelaine à ses lèvres et en respira une nouvelle fois le contenu : l’odeur était toujours aussi agréable et il lui semblait deviner une note un peu plus caramélisée par-dessus celle caractéristique du café. Tout en haussant les épaules elle trempa délicatement ses lèvres et avala une gorgée de la boisson. L’arome était bien plus fort que celui servi au réfectoire de Beauxbâtons mais néanmoins pas moins meilleur ! Rassurée, elle se dépêcha d’en avaler une autre gorgée afin de vraiment en ressentir toutes les subtilités et reposa la tasse avant de s’essuyer la bouche à l’aide de la petite serviette qui était apparue sur la table au moment où elles s’y étaient assises.
« C’est pas mauvais ! Rien à voir avec le thé, mais… »
Toutefois la Gryffondor fut stoppée nette dans sa description par une sensation étrange qui semblait émaner de son estomac ; c’était comme si une source de chaleur se répandait dans ses quatre membres, la galvanisant au passage d’énergie, encore plus qu’après une Pimentine ! Alors que la sensation semblait atteindre son paroxysme, les cheveux de Prudence s’électrifièrent un bref instant et se dressèrent sur sa tête en émettant des petits grésillements. Amusée, la jeune fille les toucha du bout des doigts pour ressentir de minuscules décharges d’électricité statique.
« Pas de doute, ils ensorcèlent bien les grains de café ici ! Allez à ton tour, voyons ce que le tien fait comme effet !! »
HARLEY-
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(#) Sujet: Re: [Terminé]Nespresso, what else? [ft. Bonnie] Mer 25 Juil - 0:47
Nespresso, what else ?
Prudence & Bonnie
La remarque de Prudence la fit sourire, elle n’avait pas tort : l’académie était tellement propre, tellement immaculée qu’on avait l’impression de l’abimer rien qu’en franchissant le seuil de la porte. Tout était si lisse qu’on aurait dit que le parquet ne savait pas ce que c’était que de craquer et les couloirs n’avaient probablement jamais connu un courant d’air. Bonnie ne pouvait cependant qu’approuver les dires de la Gryffondor. Poudlard n’avait pas son pareil. Dans le cœur des britanniques, le château était indétrônable.
« Oui, je préfère aussi chez nous. Ce n’est pas pareil mais je m’y sens plus à l’aise. »
C’était un sentiment assez difficile à caractériser et très certainement incompréhensible pour quiconque avait fait ses études, magiques ou non, dans un autre établissement. L’austérité et la rusticité apparente de l’édifice cachait en réalité un millier de secrets que des générations d’étudiants n’étaient pas parvenu à percer. C’était sûrement cela qui faisait défaut à l’académie de Beauxbâtons : une histoire, des légendes, quelque chose qui fasse de cet endroit un lieu réellement fascinant. Mais peut-être qu’elle n’était juste pas au fait de toutes ces histoires et qu’il en était autrement pour les enfants qui étaient nés dans ce pays. Aux yeux de Bonnie, ce collège manquait d’âme et elle ne parvenait pas à lui trouver un autre charme que celui qu’on accorde à un objet précieux et fragile.
« J’ai vraiment hâte de voir ça. A part Londres, je n’ai visité aucune autre capitale et tu as raison, tout est cloisonné. Le chemin de traverse c’est joli mais j’aimerais bien pouvoir me promener plus librement. J’espère que l’excursion ne portera pas juste sur l’alchimiste ou alors on ne verra pas beaucoup de pays… Je crois qu’ils comptent nous emmener voir la mer aussi ! »
Devant elle, le café refroidissait toujours mais Bonnie n’était pas pressée. Elles étaient en vacances, elles avaient le temps de savourer et de discuter tranquillement, l’après-midi n’était pas terminé. Le serveur antipathique continuait sa course au milieu des clients qui affluaient. Il semblait jongler entre les tables sans jamais en heurter une seule. On aurait dit qu’il n’avait pas de simples chaussures aux pieds mais des patins à roulettes. D’un coup de baguette magique, il faisait s’envoler les grains de café et bouillir l’eau. Les parts de gâteau qui étaient posées sur une table près du bord rejoignaient seules leur assiette et les couverts suivaient le mouvement en sautillant. En observant plus attentivement le buffet, elle constata qu’elle ne reconnaissait presque aucune des pâtisseries qui s’y trouvaient. On était loin de la traditionnelle tarte à la mélasse. La Serpentarde, l’eau à la bouche, reporta son attention sur son amie. Lorsqu’elle prononça le nom d’Hugo, ses joues rosirent légèrement, ce qui n’échappa pas à Bonnie. Elle ignorait si les choses avaient évolué depuis leur dernier échange de lettres. Elle avait rencontré Weasley lors du bal de fin d’année et il ne faisait aucun doute que la relation qu’il entretenait avec Prue était pour le moins ambiguë. La vert et argent n’était pas une commère. Mais lorsqu’elle voyait sa camarade se mettre dans tous ses états lorsqu’il franchissait le seuil de la porte, elle ne pouvait pas s’empêcher de sourire.
« Hum… Tessa et moi c’est… l’entente cordiale on va dire ».
Elle ne portait pas vraiment la Poufsouffle dans son cœur. Et à dire vrai, elle n’avait pas grand chose à se reprocher. Elle n’y était pour rien si sa remarque sur son devoir de potions l’avait vexée. Enfin, le résultat était le même : elle ne pouvait pas se trouver en présence de Collins sans que la compétition s’installe d’une manière ou d’une autre. Mais ce n’était pas le sujet qu’il l’intéressait le plus pour le moment…
« Et alors avec Hugo ? Du nouveau ? »
Glissa-t-elle avec une moue taquine. Feignant de s’intéresser à sa tasse de café, Bonnie saisit l’anse et porta le breuvage à ses lèvres. Il n’était plus si chaud désormais et elle pouvait le déguster à sa guise. Le goût était très différent de ce qu’elle connaissait, plus fort que le thé qu’elle buvait habituellement. Mais ce n’était pas désagréable, au contraire.
« Oui, je suis surprise, c’est même plutôt bon ! »
A peine eut-elle terminé sa phrase qu’elle sentit comme un fourmillement. Le café lui montait littéralement au nez et une seconde plus tard, de la fumée bleue s’échappa de ses oreilles et de ses narines, lui donnant la chair de poule.
« Ouah, je ne m’y attendais pas ! Tu veux essayer le mien ? Je pense que je vais prendre quelque chose à manger, tu veux essayer une pâtisserie ? »
En effet, son estomac gargouillait et elle se rappela le présentoir à gâteau. La boisson méritait bien d’être accompagnée par un bon goûter. Avisant le serveur qui passait pas très loin, elle fit un geste de la main. Celui-ci s’approcha et Bonnie se rappela qu’il ne parlait pas la même langue qu’elle. Elle rougit en se demandant comment elle allait bien pouvoir se débrouiller. Prenant son courage à deux mains, elle se mit à bafouiller un mélange d’anglais, de mime et des quelques mots français qu’elle connaissait.
« Je voudrais goûter une pâtisserie, elle joignit le geste à la parole et désigna du doigt le buffet, s’il vous plait. »
Son accent était probablement détestable et l’homme avait du la prendre pour une andouille mais il n’en laissa rien paraître, se contenta d’acquiescer en prononçant des mots qu’elle ne comprit pas. Puis il se tourna vers Prudence d’un air interrogateur. Si le message était passé tant mieux… Elle aurait la surprise dans son assiette.
(#) Sujet: Re: [Terminé]Nespresso, what else? [ft. Bonnie] Sam 28 Juil - 11:36
Nespresso, what else? ft. Bonnie
La discussion des deux amies s’orienta sur Beauxbâtons et ses différences avec leur propre école magique. Si les diverses activités proposées par les accompagnateurs et le personnel de l’académie avaient permis d’éloigner le mal du pays, évoquer brièvement Poudlard provoqua un brin de nostalgie chez la Gryffondor ; malgré tous les évènements horribles qu’elle y avait vécu au cours des dernières années, le château avait un certain charme et elle s’y sentait comme chez elle. Et bien que l’école française soit magnifique, luxueuse et pleine d’un certain charme, la brune ne parvenait pas à retrouver cette atmosphère si particulière qui caractérisait Poudlard. Prudence acquiesça donc pour montrer son accord avec les propos de son amie et écouta ce qu’elle avait à dire à propos des futures activités.
« Oui j’en ai entendu parler, j’espère qu’on pourra faire les deux ! Il y a aussi une sortie dans une réserve animalière, j’aimerais trop pouvoir m’y rendre, ça me fera des tas de choses à raconter à Andrew ! s’exclama-t-elle en battant des mains, je pense quand même qu’on visitera la capitale, ce serait trop dommage sinon. Malheureusement je pense qu’il faudra bien faire un choix à un moment donné concernant les excursions… »
La jeune fille haussa les épaules : elle n’avait pas envie de médire, toutefois si ses colocataires s’inscrivaient toutes à une activité aussi intéressante soit-elle, Prudence préférerait rester en retrait. Elle avait déjà bien assez à gérer lors des explosions entre les filles le soir dans le dortoir, pas la peine de se gâcher un beau moment à visiter la France à cause d’une embrouille ! Prue préférait rentrer de son voyage avec de beaux souvenirs plein la tête qu’elle pourrait raconter à ses parents, et non pas couverte de blessures, conséquences des multiples duels au sein desquels elle se serait retrouvée entraînée par mégarde. Fort heureusement le temps passé en compagnie de Bonnie compensait largement la mauvaise ambiance permanente qui régnait dans son dortoir et les disputes de Jade, Mackenzie et Hilary lui paraissaient bien loin à ce moment précis. Même si au final elle devrait les retrouver, elles et leur guerre permanente, quoiqu’il arrive ce soir ce serait avec le cœur léger grâce à l’après-midi passée avec son amie.
« Je ne savais pas pour toi et Tessa, dit Prudence avec étonnement, ça remonte à un moment ? »
Au final la Gryffondor n’avait appris à connaître Bonnie qu’au cours de l’année scolaire suite à un cours de sortilège plutôt laborieux pour les deux filles, il était donc normal qu’elles ne sachent pas encore tout l’une de l’autre. Prudence avait parlé pour la première fois à Tessa peu avant leur rentrée en quatrième année, tout juste après leur retour de la ferme et la Poufsouffle lui avait semblé plutôt sympathique et elle était étonnée qu’elle et Bonnie ne s’entendent pas. Après tout, comme le lui avait dit sa mère, on ne pouvait pas être ami avec tout le monde et elle ne connaissait pas l’histoire qui se cachait derrière tout ça. De toute façon quoiqu’elle puisse apprendre cela ne changerait pas sa vision ni de Bonnie ni de Tessa ; elle appréciait chacune des deux filles et ne voyait pas ce qui pouvait entacher cela.
« Eh bien, commença-t-elle en sentant ses joues rosirent de nouveau, on ne s’est pas vraiment reparlé depuis le bal de Poudlard. Je l’ai aperçu rapidement à Beauxbâtons mais on n’a pas discuté. Je sais pas trop quoi en penser en fait. »
La jeune fille fit une pause en triturant un pan de sa combinaison, les yeux dans le vague ; de toutes les choses qu’elle avait eu à vivre s’il y en avait bien une que Prue n’aimait pas c’était de ne pas savoir quoi faire. Elle était plutôt du genre à foncer tête baissée et à ne pas vraiment réfléchir quant aux conséquences que pourraient avoir ses actes, alors se retrouver dans cette espèce de zone ambiguë avec Hugo n’était pas quelque chose qu’elle savait gérer. Elle n’était pas très douée pour comprendre les intentions des autres et réussir à savoir quoi faire au bon moment, et c’était exactement ce qui semblait arriver lorsqu’elle se retrouvait en compagnie du rouquin. Du moins, elle s’en rendait réellement compte depuis le bal de fin d’année. Auparavant, toutes les piques lancées à son camarade ne semblaient pas avoir de double sens et elle ne réfléchissait pas plus que ça suite à leurs entrevues, trop agacée par ses moqueries et son ton railleur pour envisager comprendre quelque chose d’autre. Toutefois depuis qu’ils avaient partagé cette trêve à Poudlard, elle s’était surprise à apprécier sa compagnie et ne savait plus trop quoi en penser.
« On verra bien, soupira-t-elle pour relancer la conversation, pour tout t’avouer je ne suis pas vraiment une experte dans ce genre de trucs et j’ai pas trop envie de sauter aux conclusions… Et puis bon, Hugo et moi on est quand même sacrément différents ! »
Bonnie trempa à son tour ses lèvres dans sa propre tasse de café et elle aussi sembla plutôt apprécier les arômes intenses que lui offrait sa boisson. Le goût était clairement différent de ce qu’elles avaient l’habitude de boire en temps normal mais pas pour le moins désagréable ! Alors que Prudence allait renchérir, les effets magiques du café français se manifestèrent également chez Bonnie lui donnant un air bien moins échevelée que sa camarade de Gryffondor mais légèrement plus rafraichie. Chaque tasse de café devait donc, en plus d’avoir son propre goût, posséder des propriétés magiques différentes.
« Je veux bien goûter, tiens, celui-ci est corsé mais franchement bon ! dit-elle en tendant sa tasse vers son amie avec un sourire, je pense tenter de manger quelque chose aussi, difficile d’être déçue avec des gâteaux ! »
Tandis que son amie essayait d’interpeler le serveur pour commander de quoi grignoter, Prue goûta à son tour le café de Bonnie. Tout comme la Serpentard, de la fumée lui sortit brièvement des narines et des oreilles mais de couleur orange cette fois-ci ! Prudence toussota et agita sa main pour dissiper la fumée qui se trouvait autour de sa tête en pouffant alors que le serveur arrivait finalement devant leur table. Bonnie se débrouilla au mieux pour lui faire comprendre qu’elle voulait goûter un de leur gâteau et Prue lui adressa discrètement un petit pouce en l’air alors que l’employé sembla comprendre sa requête. Il hocha rapidement la tête et se tourna vers Prudence, un air interrogateur sur le visage. Prise de court, cette dernière coula un regard en direction du présentoir mais dû se résigner : elle ne connaissait pas le nom des gâteaux proposés, donc encore une fois elle allait devoir commander à l’aveugle.
« Deux ! dit-elle en levant deux doigts et en désignant le présentoir à pâtisseries situé vers l’entrée, s’il-vous-plaît ! »
Le serveur hocha de nouveau la tête et reparti en direction du comptoir en agitant sa baguette magique. Prue se retourna vers sa condisciple en souriant ;
« Bon, deuxième surprise de la journée avec le gâteau ! s’exclama-t-elle avec enthousiasme, après je pense que ça devrait être bon, il paraît que les français sont pas mauvais de ce côté là, et puis ce qu’ils nous proposent à Beauxbâtons ne m’a jamais déçue donc ça ira je pense ! »
HARLEY-
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(#) Sujet: Re: [Terminé]Nespresso, what else? [ft. Bonnie] Mar 31 Juil - 21:02
Nespresso, what else ?
Prudence & Bonnie
Les excursions… Elle avait lu et relu le panneau d’affichage une centaine de fois, se demandant comment elle pourrait bien se décider. Il y avait tant de choix et trop peu d’indices qui lui auraient permis de choisir plus facilement : presque tout avait l’air intéressant. Bonnie avait même essayé de faire un emploi du temps pour essayer de caser toutes les sorties auxquelles elle projetait de s’inscrire. Peine perdue. Bien que très organisée, elle n’avait pas la capacité de rendre les journées extensibles à souhait. Seul un retourneur de temps pouvait faire cela et elle n’était pas prête d’en voir un. Ils avaient tous été détruits après la seconde guerre des sorciers et c’était certainement mieux ainsi. Finalement cela n’avait pas été si difficile : elle ne s’inscrivait que lorsque le nom de quelqu’un qu’elle connaissait figurait déjà sur la liste. Ainsi, elle était certaine de ne pas se retrouver toute seule entourées d’inconnus. Pour cela, elle avait bien assez de son dortoir. En face d’elle, Prudence semblait toute aussi enthousiaste.
« Andrew, c’est ton grand-frère c’est ça ? Il travaille avec des créatures magiques ? »
Bonnie se rendait compte qu’elle ne savait pas grand chose de la vie de Prue en dehors du château, mis à part qu’elle vivait quelque part dans le Surrey. Ce n’était d’ailleurs pas si loin de chez elle et elles auraient probablement l’occasion de se rendre visite dans les années à venir. Elles se seraient peut-être jamais rencontrées si la Gryffondor n’avait pas eu la bonne idée de venir tapoter son épaule après un cours de sortilèges catastrophique en avril dernier. En y repensant, sans l’intervention de sa camarade, elle ne passerait sûrement pas en cinquième année à la rentrée. Leurs petites séances d’entraînement dans la salle sur demande lui avait donné un peu confiance et à force d’acharnement, elle était parvenue à maîtriser la plupart des sorts de quatrième niveau. Juste de quoi réussir les examens pratiques. Mais le chemin était encore long jusqu’aux BUSEs et elle n’était certainement pas au bout de ses peines… Maintenant que le calme semblait revenu à Poudlard, elle n’avait pas d’autres préoccupations que les cours. Elle chassa bien vite ces pensées de son esprit : c’était les vacances et elle aurait bien le temps de penser à septembre plus tard. D’ailleurs la conversation les ramena bien vite sur la vie à Beauxbâtons.
« Quand on était en première année, on a eu un devoir de potions en commun. Je l’ai reprise sur un détail et je crois qu’elle s’est vexée. Depuis, j’ai l’impression qu’elle ne m’apprécie pas trop et c’est une espèce de compétition : à chaque fois qu’on est dans la même pièce, c’est comme si elle essayait d’avoir la première place. C’est un peu idiot. »
Pourtant, elle agissait exactement de même avec Felicia Williams. Son orgueil, piqué à vif par ses défaites successives aux échecs, la poussait à vouloir la dépasser. Décidément, elle avait un problème de rivalité avec les Poufsouffle… Et des affinités particulières avec les Gryffondors… Dont venait la majorité des personnes qu’elle fréquentait.
« Ce n’est pas parce qu’on est différents qu’on ne peut pas s’entendre ! Regarde-nous ! Mais c’est vrai que tu as raison de ne pas trop t’avancer… Tu verras bien. C’est vrai qu’on ne le voit pas trop depuis qu’on est arrivés en France, on dirait qu’il a perdu sa langue. »
Pourtant, il n’avait pas l’air d’un garçon qui se fait oublier. De ce qu’elle avait vu au bal de fin d’année à l’école, il n’avait pas la langue dans sa poche et il était quasi impossible de le faire taire. Pendant qu’elles parlaient, son amie avait échangé leurs tasses pour qu’elles puissent toutes les deux les goûter avant qu’ils ne refroidissent. Les effets du café de Bonnie sur Prudence furent quasi identiques, à cela près que la fumée était devenue orange et non plus bleue. Peut-être que cela dépendait de la personne ? Elle avait hâte de voir ce que le sien allait donner. Ses cheveux s’électrisèrent comme pour sa camarade avant de se dresser sur sa tête. Ses dents se mirent à claquer quelques secondes et elle put enfin reposer la tasse sur la table sans risquer de la casser. Il était effectivement beaucoup plus corsé que celui qu’elle avait bu tout à l’heure.
« Oui c’est vrai qu’on ne peut pas leur enlever ça : on mange aussi bien qu’à Poudlard ici ! »
Au moment où elle disait cela, elle vit s’avancer vers elles de petites assiettes de porcelaine. Le serveur avait très certainement mal compris ce qu’elles disaient car il n’y avait pas deux mais trois pâtisseries qui volaient doucement vers elles… Bonnie croisa le regard de Prue et haussa les épaules, perplexe.
« Maintenant que c’est là... Autant les manger ! »
Pas de gaspillage ! Et puis elle aurait été bien incapable d’expliquer sa méprise au serveur. D’autant plus que celui-ci ne donnait pas vraiment envie qu’on lui réclame quelque chose. Elle décida de s’intéresser plus en détails à ce qu’elle avait devant elle. Cela ressemblait à une sorte de meringue avec de la crème fouettée. Elle n’avait jamais rien vu de semblable : le sucre coloré qui était répandu à la surface scintillait comme des étoiles. Ni une ni deux, Bonnie attrapa sa cuillère et entama le gâteau. Aussitôt, le sucre se mit à pétiller dans sa bouche, comme si on avait allumé un feu d’artifice. C’était assez surprenant. Intriguée, Bonnie leva la tête pour regarder les deux assiettes posées devant Prudence et elle se demandait ce qu’ils leur réservaient…
(#) Sujet: Re: [Terminé]Nespresso, what else? [ft. Bonnie] Mer 1 Aoû - 15:40
Nespresso, what else? ft. Bonnie
Le fait de parler des différents évènements organisés par l’administration au cours du séjour fit grimper l’enthousiasme de Prudence qui se mit à rêver aux multiples sorties qui s’offraient à elle. Pouvoir découvrir l’histoire magique d’un autre pays était une occasion à ne pas manquer, surtout pour une férue de mythes et légendes comme elle ! Bien entendu elle avait lu des tas de choses dans les livres de la bibliothèques de Poudlard – ou bien ceux provenant de sa collection personnelle – afin d’en apprendre plus sur la façon de se développer des différents pays d’Europe ainsi que les conséquences des deux guerres sur eux, toutefois avoir l’opportunité d’en apprendre plus tout en visitant ledit pays était quelque chose de bien plus palpitant encore. Rien que ce petit village, voisin de l’académie de Beauxbâtons, regorgeait d’anecdotes et de mystères d’après ce qu’elle avait entendu dire par le personnel de l’école et il lui tardait de les découvrir un à un.
« Oui, c’est ça c’est mon frère, s’exclama-t-elle avec joie, il est plus vieux de sept ans donc autant te dire que Poudlard, c’est presque lointain pour lui ! Il travaille dans une réserve en Europe qui s’occupe de soigner et de réhabiliter les créatures magiques qui ont été blessés ou utilisées par les sorciers. C’est un travail génial, il s’éclate là-bas ! Il a un véritable talent avec les animaux, tu devrais voir ça ! »
En effet si Prudence avait plutôt un bon contact avec les créatures fantastiques, ce n’était rien comparé au don d’Andrew ; c’était comme si ce dernier pouvait parler leur langage, les comprendre en un regard. Il ne lui fallait en général que peu de temps pour se faire accepter, même pour l’animal le plus sauvage. Un vrai plus lorsqu’on était magico-zoologue ! Son travail occupait une majeure partie de son temps libre et Prue était fière de pouvoir parler de ses exploits lorsqu’elle en avait l’occasion. Ayant été éduquée par sa mère avant d’entrer à Poudlard, la Gryffondor avait passé énormément de temps en compagnie de son frère et ils étaient très proches. Leur lien perdurait malgré l’éloignement et le travail prenant d’Andrew et Prudence attendait chacun de ses courriers avec la même excitation que la veille de Noël. Il était un véritable héros à ses yeux, et jusqu’à peu elle avait pensé suivre ses traces en devenant magico-zoologiste à son tour.
« Si tu passes à la maison un de ces jours j’espère qu’il sera là, il a toujours un petit pensionnaire qu’il ramène avec lui ; soit pour s’occuper de ses soins même en vacances soit pour lui permettre d’avoir un peu de compagnie ! lui expliqua-t-elle les yeux brillant de fierté, une année on avait même hébergé une famille de Nifleurs ; je te raconte pas le bordel… Mais malgré tout c’était bien un des seuls été où je m’endormais aussi vite le soir ; ces créatures sont infatigables, on passait notre journée à courir et à creuser dans le jardin ! »
Prue pouffa en se remémorant les divers moments passés en compagnie des Nifleurs : sa mère n’avait jamais tant usé du sortilège Recurvite que cet été là ! Les choses étaient un peu différentes depuis qu’Andrew avait dû quitter la Grande-Bretagne mais heureusement les souvenirs, eux, restaient.
« Vous avez des animaux chez vous ? demanda-t-elle avec intérêt à son amie, autre que Felicis ! »
Peut-être était-ce parce qu’elle avait été élevée en compagnie de toute sorte de créatures, cependant Prudence ne pouvait imaginer sa vie sans la présence d’un animal à ses côtés. Fort heureusement, Locus était très douée pour remplir ce rôle ; son caractère était si fort et elle savait si bien se faire remarquer par son entourage qu’il était bien difficile d’oublier sa présence !
« Ah d’accord, je ne savais pas du tout, répondit la brune en haussant les sourcils en entendant l’histoire de Bonnie, j’imagine qu’on ne peut pas aimer tout le monde de toute façon. J’ai du mal avec Percy personnellement, et ce satané Finnbjörn, n’en parlons pas. Il aurait mieux fait de rester congeler dans je-ne-sais-quel pays du Nord si tu veux mon avis ! »
Le visage de la jeune fille se renfrogna en prononçant le nom de son condisciple de Gryffondor. Il s’agissait typiquement du genre de sorcier qu’elle détestait plus que tout : les pros sang-pur. Comme si le sang pouvait être souillé… Rien que de penser à tout ça la mettait dans un tel état de colère qu’elle poussa un long soupir pour tenter de se calmer. Ce n’était pas le moment de gâcher une si belle journée en parlant de cet espèce d’imbécile d’inuit qui avait dû passer tellement de temps proche de la glace que son cerveau avait fini par geler, condamnant toute possibilité de réflexion.
« C’est vrai, admit-elle, et heureusement que tout le monde ne se ressemble pas. Tu imagines l’ennui sinon ?! On verra bien, je te tiendrai au courant dans tous les cas. »
Qui sait peut-être que si Hugo était aux abonnés absents depuis le début de l’état c’était parce qu’il s’était trouvé une petite française à courtiser… Cela n’étonnerait même pas Prue au final, et elle n’avait aucune hâte de l’entendre s’en vanter dans la salle commune des Gryffondors une fois de retour à Poudlard pour la rentrée. Mieux valait ne pas imaginer ce genre de choses, cela risquait de l’agacer alors qu’elle n’était sûre de rien. La brune secoua sa tête et regarda son amie goûter l’autre café en souriant : les effets furent presque les mêmes mise à part que Bonnie sembla légèrement plus secoué par la boisson. Si elles avaient eu plus de temps, Prue se serait bien amusée à en goûter encore d’autres pour en découvrir les effets, néanmoins elle préférait ne pas se gaver de caféine en plein milieu de l’après-midi. Elle risquait de ne pas pouvoir dormir une fois de retour à l’école, et quoi de pire que de passer une nuit blanche en entendant Mackenzie et Jade s’insulter de tous les noms ? Pas grand chose, en effet.
Le serveur fini par revenir non pas avec deux mais trois pâtisseries différentes qu’il disposa devant les filles. Apparemment il n’avait pas compris la requête de Prue et cete dernière haussa les épaules : ce n’était pas pour lui déplaire au final, cette marche dans le village pour acheter des souvenirs à sa famille lui avait bien ouvert l’appétit ! Elle sorti de quoi payer les gâteaux et sa monnaie s’envola immédiatement en direction du comptoir.
« Je te le fais pas dire, je ne laisserai pas une miette de ces merveilles, j’ai bien trop faim ! »
Pour allier le geste à la parole, la Gryffondor fit une petite grimace en se tenant le ventre. De son côté, Bonnie goûta la première pâtisserie et Prue la regarda pour voir si, à nouveau, de la fumée allait lui sortir par les oreilles. Toutefois il n’en fut rien et elle reporta donc son attention sur l’un des gâteaux qui se trouvait devant elle. On aurait dit une sorte de petit cochon rose en pâte d’amande ! Ce dernier lui adressa un clin d’œil et Prudence fronça le nez : étrange d’animer une friandise qui s’apprêtait à être mangée, décidément les français avaient un humour bien particulier. Tout en haussant les épaules, elle coupa le gâteau en deux et en enfourna une moitié dans sa bouche. La pâtisserie était délicieuse ; tout semblait fondre dans sa bouche alors que le goût de la pâte d’amande faisait frémir ses papilles, le tout délicatement mélangé à un léger arôme de café. C’était excellent !
« Il est super bon ! s’exclama Prudence, il faut que tu le goutes ! Par contre j’ai l’impression que toute ma bouche est engourdie… »
Perplexe, elle tira la langue en direction de la vitre qui se trouvait à côté d’elle afin de voir son reflet et se rendit compte avec amusement que sa langue ainsi que ses lèvres étaient désormais teintes en rose bonbon. Cela lui donnait un air un peu enfantin et elle avait beau tenter de s’essuyer à l’aide de la serviette rien ne s’effaça.
« Je présume que ça s’estompe au bout d’un moment, dit-elle à Bonnie avant de couper l’autre gâteau en deux moitié égale, allez à toi, montre-nous ce que celui-ci nous réserve ! »
La discussion allait bon train et l’après-midi filait à la vitesse de l’éclair. Prudence la mettait toujours très à l’aise et elles pouvaient parler de tout et n’importe quoi ensemble. Bonnie avait l’impression de la connaître depuis longtemps déjà alors que quelques mois auparavant, elles se contentaient de se côtoyer pendant les cours sans jamais s’adresser la parole. Mais désormais le tort était réparé et elles auraient toute l’année prochaine pour continuer de faire connaissance. Enfin, elles passeraient probablement plus de temps à s’entraîner qu’à bavarder gentiment mais qu’importe, c’était justement cela qui les avait rassemblées. Bonnie avait beau être à Beauxbâtons depuis une semaine et en vacances depuis début juillet, elle ne parvenait pas à décrocher de Poudlard. Elle n’arrêtait pas de se repasser en boucle l’année qui venait de s’écouler et elle songeait à celle qui arrivait et aux examens si importants qui les attendaient. Il fallait tout de même relativiser : si la seule chose effrayante à appréhender était les BUSEs alors ce n’était pas si dramatique. Les élèves avaient connu pire depuis quelques temps. La Serpentarde se gratta la joue d’un geste machinal et chassa ces idées de sa tête. Ce n’était pas le moment de s’en soucier.
« Vous avez l’air de bien vous entendre ! C’est chouette ! Tu es déjà allée en Europe voir Andrew du coup ? J’imagine que ça doit être vraiment dépaysant comme endroit. Et tu as dû voir des créatures géniales ! Les niffleurs déjà c’est pas mal, j’imagine pas l’état de la maison ! Toi aussi tu veux devenir magico-zoologiste ? »
Sanas le vouloir, elle avait ramené la conversation sur leurs études. Bonnie n’avait jamais vraiment pris le temps de se poser la question de son avenir. Et il faudrait qu’elle réfléchisse sérieusement à la rentrée. Leur cinquième année était déterminante pour la suite de leur vie à Poudlard et dans le monde de la magie. A vrai dire, elle se sentait un peu limitée par ses piètres performances dans certaines disciplines… Peut-être qu’elle aurait plus de chances en botanique ? Après tout, elle était plutôt douée et il devait bien exister des métiers qui n’obligent pas à désarmer son adversaire ou à changer des hiboux en jumelles. Oui, faire pousser des plantes, elle savait faire. Peut-être que cette ambition ne serait pas à la hauteur des attentes de ses parents mais après tout, ce n’était pas à eux de décider pour elle. Et de toute façon, sa mère avait bien d’autres préoccupations pour le moment que les BUSEs de son aînée… Bonnie soupira imperceptiblement et une nouvelle fois, reporta son attention sur son amie. Elle était en vacances et tout ce qui avait trait à la famille était resté à Brighton, ce n’était vraiment pas l’endroit pour songer à cela.
« Oui nous avons un chat roux. Il est très gros et super paresseux, même pas certaine qu’il arrive à attraper Félicis même s’il dormait devant son nez ! Et pourtant il commence à se faire vieux. Et toi à part Locus ? »
Lorsque Bonnie était arrivée en première année, elle était résolue à ne pas prendre d’animal à sa charge. Ils avaient déjà O’Malley à la maison et il y avait déjà plein de hiboux à l’école pour envoyer le courrier. Et puis finalement… Juste avant sa deuxième rentrée à Poudlard, elle avait jeté son dévolu sur Félicis. Un cadeau de ses parents pour égayer un peu son départ et lui tenir compagnie au milieu de tous ces événements. Cela faisait déjà trois ans qu’il l’accompagnait partout et elle sentait que le rongeur blanc commençait à être fatigué… Elle devait se préparer à l’inévitable.
« Euurk, Finnbjörn. Il m’insupporte ce type. Son cerveau a dû rester congelé oui… »
Pendant qu’elle discutait allégrement, les assiettes se vidaient. Bonnie venait de goûter au petit cochon rose et la dernière part les attendait toujours. La langue et les joues de Prudence semblaient reprendre doucement leur couleur normale mais les siennes étaient toujours cramoisies. La vert et argent commençait à être quelque peu repue mais elle mourait d’envie de goûter au dernier. Saisissant la carafe d’eau, elle remplit les deux verres et avala le sien d’une traite. Pendant ce temps, sa camarade avait coupé le dernier gâteau en deux parts égales : il ressemblait à une sorte de roue de bicyclette garnie avec ce qui ressemblait à de la crème pâtissière. Elle plongea sa cuillère dedans et la porta à sa bouche. D’abord elle ne sentit rien du tout. Puis tout d’un coup, elle s’éleva d’une quinzaine de centimètres au dessus de sa chaise avant de redescendre subitement avec un bruit sourd.
« Et bien celui-ci est tout aussi surprenant ! Goûte, tu vas voir ! »
Pendant qu’elles finissaient leurs pâtisseries, le café se vidait peu à peu. Les élèves de Poudlard étaient de moins en moins nombreux : certains avaient déjà pris le chemin du retour. Bonnie ignorait l’heure mais la fin de l’après-midi approchait et les rues du village se vidaient doucement. Le serveur prenait une pause, accoudé au bar, une tasse de café dans la main. Il avait l’air encore plus méprisant ainsi…
(#) Sujet: Re: [Terminé]Nespresso, what else? [ft. Bonnie] Mar 28 Aoû - 9:10
Nespresso, what else? ft. Bonnie
Le bruit des différentes conversations, tantôt en anglais tantôt en français se mélangeait doucement pour provoquer une sorte de brouhaha léger au sein du petit café. Si l’endroit était rempli d’élèves de Poudlard venus essayer les différentes boissons et pâtisseries proposées ici, on pouvait aussi reconnaître quelques locaux et habitués au tour des tables de bois clair. L’homme qui fumait la pipe proche du comptoir parlait en effet au serveur comme s’il s’agissait d’un bon ami à lui et il riait aux éclats entre deux nuages de fumée orangée. Le café était sûrement bien occupé, même lorsque les élèves de Beauxbâtons n’étaient pas de sortie !
Les deux amies ne faisaient pas exception par rapport au reste de la clientèle et étaient toujours en grande conversation à propos de leur famille et vie respectives. Lorsque Prudence évoqua Andrew, son regard s’illumina de fierté, comme bien souvent lorsqu’il s’agissait d’un de ses proches. Elle admirait tellement le travail qu’avait fait sa mère puis son frère qu’elle ne pouvait s’empêcher de rayonner en parlant d’eux. Non pas que le travail de son père au sein du Ministère ne soit pas valorisant, bien au contraire, toutefois Justin Anderson avait d’autre façon d’être impressionnant qu’en gérant le commerce des potions et Prue admirait également grandement son père.
« Oui, on est très proche, avoua Prudence en buvant à nouveau une gorgée de café, comme ma mère nous faisait l’école à la maison on a passé tout notre temps ensemble petit. Forcément maintenant on se voit moins mais on a toujours une grande complicité ! »
La seule chose que Prudence regrettait, c’était de ne pas avoir pu aller à Poudlard avec Andrew. Elle aurait tellement aimé le retrouver le soir au coin du feu de leur salle commune et lui raconter sa journée, ou encore partager un repas avec lui et ses amis à la table des Gryffondor ! Seulement leur écart d’âge était bien trop important et son frère avait terminé sa scolarité à l’école de magie bien avant que Prudence ne reçoive sa lettre.
« J’ai pas encore eu l’occasion d’aller le voir depuis qu’il travaille en Europe, lui dit-elle avec une moue triste, avec tout ce qui s’est passé à l’école dernièrement on a été plutôt occupé l’été et puis mon père préférait me garder à l’œil, il est un brin protecteur. »
La brune leva exagérément les yeux au ciel en faisant mine de soupirer. Les craintes de son père concernant ses études et le danger qu’elle encourait au sein de la société sorcière s’étaient malheureusement avérées correctes depuis que Prudence avait commencé sa scolarité à Poudlard et elle ne pouvait lui en vouloir de se comporter ainsi. Difficile de rester calme quand sa fille était aux mains des Mangemorts et d’un directeur sadique à l’école tandis que le Ministère et les Aurors tombaient un à un…
« Je voulais devenir magico-zoologiste avant, répondit Prue, mais depuis que Blackman est passé au château j’aimerais intégrer le Ministère et devenir Auror. Je sais que ça sonne cliché mais je veux plus jamais me sentir incapable de me défendre et de protéger les autres ! C’était vraiment trop horrible. »
Un petit silence s’installa et Prudence en profita pour laisser son regard se perdre par la fenêtre. Oh ça oui, ça avait été horrible. Même en étant de sang-pur, et même un an plus tard le sentiment de culpabilité et de peur la prenait encore aux tripes de temps à autre. Comme si elle risquait en permanence une attaque imminente, comme si elle allait à nouveau devoir assister, impuissante, à la torture et à la suppression de ses camarades juste à cause de leur ascendance. Par Merlin, ça avait été horrible. Fort heureusement Bonnie parla par la suite de ses animaux de compagnie et un sourire étira les lèvres de la Gryffondor : voilà un sujet bien plus réjouissant que les horreurs commises par Menesis Blackman !
« Super ! dit-elle en imaginant un chat rouquin et grassouillet venir se peloter sur ses genoux en hiver, j’aime bien les chats ! On a un fléreur, c’est presque pareil. Il s’appelle Newt, en hommage tu comprends… »
Prudence leva à nouveau les yeux au ciel, en souriant cette fois. Les hommages que sa mère avait rendu aux magico-zoologistes célèbres en nommant les animaux qu’elle avait possédé ou soigné étaient tellement nombreux que Prue ne les comptait même plus !
« Il est marrant, par contre il a une façon de te fixer quand tu as fait quelque chose de mal… Je te jure tu as l’impression d’être face au Magenmagot ! Sinon on a souvent des noueux qui trainent dans le jardin, mais ils ne sont pas complètement apprivoisés. Après ma mère et mon frère ont souvent ramenés des créatures magiques à la maison, certaines s’étaient bien installées mais ils ont toujours essayé de les réintroduire lorsqu’ils le pouvaient ! »
En effet la Gryffondor ne comptait plus le nombre de bestioles qui avaient défilé sous le toit de leur petit cottage familial. Ni le nombre de fois que son père avait dû passer par là pour jeter quelques Reparo et Recurvite… Elle se souvenait également du boursouflet que son frère avait adopté au début de ses études et qui s’était malheureusement éteint trois ans plus tard d’une maladie rare. Andrew avait été si triste qu’il avait préféré de pas reprendre d’animal de compagnie.
« Décidément, ne parlons pas de ce crétin ! s’insurgea Prudence en rougissant de colère, il me gâche assez la vie dans la salle commune… »
Fort heureusement goûter les pâtisseries éloigna rapidement Finnbjörn et son sale tempérament de leurs esprits. Apparemment il n’y avait pas que les grains de café qui étaient ensorcelés par ici ! Chaque produit proposé par ce café semblait posséder ses propres propriétés magiques qui variaient en fonction de qui les dégustait. Prudence regretta qu’il n’existe pas un endroit du même style à Pré-au-Lard, elle se serait beaucoup amusée lors des sorties au village à goûter tout et n’importe quoi ! Tout en regardant Bonnie se soulever de sa chaise de plusieurs centimètres, la Gryffondor remarqua que le café commençait sérieusement à se vider. Elle chercha l’heure du regard et constata que la sortie touchait presque à sa fin ; il fallait qu’elles se dépêchent de terminer et qu’elles regagnent leur moyen de transport jusqu’à Beauxbâtons ! Sans oublier les cadeaux pour leur famille, bien évidemment.
« Je le goutte de ce pas ! s’exclama-t-elle en attirant le dernier morceau de gâteau vers elle, j’espère que je vais planer moi aussi ! »
La brune engloutit rapidement une cuillerée de la dernière pâtisserie fourrée à la crème et apprécia la légère sensation de picotement que cette dernière provoqua dans sa gorge. Au bout de quelques secondes, elle se sentit léviter tout comme Bonnie quelques instants plus tôt à la différence près qu’elle s’éleva légèrement moins haut et qu’elle oscilla de gauche à droite. En retombant doucement sur sa chaise, Prudence adressa un sourire à son amie avant de terminer la pâtisserie.
« Vraiment sympa ce concept ! Ça me manquera de ne plus ressentir tout ça en mangeant des gâteaux en Grande-Bretagne ! »
Du coin de l’œil, la jeune fille remarqua que le serveur était en train d’agiter sa baguette afin de nettoyer et remettre en ordre les autres tables. Il était grand temps qu’elles le laissent, lui et sa mauvaise humeur, ranger les lieux !
« Je pense que le café va bientôt fermer, souffla-t-elle à Bonnie, je sais qu’il est coutume de laisser un pourboire en France mais… Je pense qu’on est toutes les deux d’accord pour dire que ce type ne le méritait pas ? »
Les deux filles échangèrent un regard entendu et ramassèrent leurs affaires en prenant bien soin de ne pas laisser trop de saletés sur la table. Elles saluèrent malgré tout l’employé mal poli et quittèrent les lieux en continuant de parler des effets de leur boisson et des pâtisseries !
HARLEY-
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(#) Sujet: Re: [Terminé]Nespresso, what else? [ft. Bonnie]