J'étais revenue il y a quelques jours de mon voyage scolaire à BeauxBâtons ! J'ai vraiment passé un mois fabuleux là bas, à apprendre plein de choses, à découvrir de nouveaux paysages, une nouvelle culture et une nouvelle langue. Je trouvais cela un peu dommage que certaines de mes connaissances n'aient pas choisi de venir, mais cela m'a permis d'apprendre à mieux connaître d'autres personnes, telle que Tasha, Avalon ou Prudence, pour ne citer qu'elles. Ce moment avec les Abraxans a vraiment été un moment magique et je ne serais jamais aussi loin sans la présence rassurante de Prudence à mes côtés et les bons conseils du palefrenier présent à ce moment là ! J'en ai eu des choses à raconter à ma famille, mes lettres n'ont pas suffit à leur décrire tout ce que j'avais pu vivre là bas ! Mais difficile de pouvoir attirer leur attention, comme toujours. Ils m'ont promis, bien entendu, de me consacrer un peu de leur temps, en fin de semaine, pour qu'on puisse parler de ce voyage, mais comme toujours, il va y avoir un contretemps malheureux qui va repousser ce moment en "famille". Il y a toujours un contretemps, que ce soit d'un côté ou de l'autre. Et plus le temps passe et moins je ne supporte tout ça ! Je sais que je dois apparaître comme une adolescente capricieuse, en proie à sa crise d'adolescence, mais j'ai vraiment cette sensation de passer après leurs boulots et ça commence à me peser. Suis-je injuste ? Parfois j'en ai l'impression. Après tout, si nous vivons aussi bien, c'est bien parce qu'ils travaillent dur pour ça ... et aussi parce qu'on ne part jamais en vacances, ça aide pour les économies ! Mes parents ne sont jamais là, ils ne peuvent pas dépenser leur argent et donc forcément, il arrive un moment où on finit par très bien vivre ! Il y a évidemment les frais de scolarité et de vie pour mon frère et ma soeur mais ils travaillent tous les deux à côté pour payer la moitié. Je n'aime pas leur en vouloir de leur manque d'attention, parce que ça m'offre une image de moi-même que je n'assume pas. Je ne suis pas capricieuse, ni orgueilleuse, ni auto-centrée sur moi-même. Simplement, parfois, j'aimerai avoir une vie de famille normale. Est-ce vraiment trop demandé ?!

Au vu des plannings chargés de mes parents, je suppose que oui. Alors je me contente d'un sourire, d'un vague "ce n'est pas grave, je comprends !" qui commence lentement à s'apparenter à un mensonge, avant de retourner dans ma chambre pour me réfugier dans les études. Au moins quand je suis plongée dans un livre, je me déconnecte de la réalité et je suis plus heureuse. Mes parents quittent la maison pour aller au travail ! Ma mère a une opération importante ce matin et mon père a une réunion au Ministère. Je me retrouve donc seule, comme bien souvent quand je suis en vacances. Quand j'étais plus jeune, j'avais une nounou pour me garder, mes parents avaient trop peur de me laisser toute seule. Mais cela fait 1 an que je leur ai dit que je n'avais plus besoin de nounou pour me surveiller, que j'allais rentrer en 5ème année et que j'étais apte à me gérer toute seule. Je sais que cela peut paraître effrayant d'imaginer une fille de 13 ans seule à la maison, mais il n'y a définitivement pas plus autonome que moi. Ils ont fini par accepter, avec une période d'essai pour voir si je m'en sortais bien. Aujourd'hui, je n'ai plus personne pour me chaperonner et c'est tant mieux. Depuis que je suis rentrée, j'ai beaucoup écrit à Charlie, pour lui raconter mon voyage scolaire. Comme je lui ai dit, j'ai trouvé ça dommage qu'il n'ait pas voulu venir, qu'il m'avait manqué mais que maintenant que j'étais de retour en Irlande, on pourrait se voir. On doit se voir aujourd'hui. Ma mère m'a promis de revenir pour m'y emmener quand elle rentrerait de son opération, j'espère juste qu'elle ne va pas s'éterniser. Un peu après midi, j'entendis la porte d'en bas s'ouvrir. Ma mère avait l'air épuisé mais satisfaite. Visiblement tout c'est bien passé. On a mangé ensemble et elle m'a emmené jusqu'à notre lieu de rendez-vous.

Je connais Charlie depuis notre première année, il y a 4 ans. Malgré mon saut de classe, on est resté très proche tous les deux. On a l'avantage de vivre quasiment à côté, vu que Bray et Dublin sont séparés d'une grosse trentaine de kilomètres. Comme quoi, le hasard fait bien les choses. Ce n'est pas la première fois qu'on se voit, même si c'était souvent à la Bibliothèque de Dublin où on était capable de passer nos journées. Ma mère ne fut donc pas étonnée quand je lui appris que j'avais prévu de voir Charlie aujourd'hui, c'était un peu notre habitude des vacances. "Oui maman, je t'appelle quand je veux rentrer, ça sera certainement en fin de journée !" Je hoche la tête à chacune de ses recommandations, toujours les mêmes, avec le temps, je pouvais les citer par coeur sans qu'elle ait besoin de les énumérer. Ne pas parler aux inconnus. Ne pas suivre des inconnus. Faire attention en traversant. Ne pas manger trop de sucre. Ne pas courir au bord d'une route. Je l'embrassais et l'abandonnais sans un regard pour aller rejoindre mon ami, déjà arrivé et plongé, comme toujours, dans un bouquin. Au moins il y a des choses qui ne changent pas ! Je m'assois à ses côtés, sourire aux lèvres. "Bonjour ! Tu lis quoi ?!" Lui demandais-je quand je le vis finir son chapitre. Je n'avais aucune envie de le couper dans sa lecture en plein milieu d'une phrase, je sais comme ça peut paraitre agaçant.

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Ma mère venait de partir après avoir vérifiée que Charlie était bien arrivé. Elle était capable d'être ultra protectrice quand elle était dans les parages et ne pas se soucier de sa famille quand elle était au travail. J'aime à me dire qu'au moins c'est un peu rassurant de la savoir protectrice quand elle était avec moi, même si c'était au point d'en être étouffant. J'aimerai parfois lui dire que je m'en sors très bien quand elle n'est pas là, il n'y a pas de raison que ça change quand elle est là. Mais ça pourrait la blesser et le but n'est pas là. J'aimerai faire comprendre à mes parents que même si je suis consciente qu'ils ont beaucoup de responsabilité, ils passent à côté de leur vie de famille et que bientôt il sera trop tard pour se rattraper. Une fois que j'aurai fini mes études à Poudlard, je m'en irai à Londres, très certainement, pour mes études et là on se verra encore moins. Et je n'ai pas envie qu'ils réalisent, tardivement, qu'ils n'ont pas su être là quand on en avait besoin et qu'aujourd'hui, cela risque d'être compliqué de pouvoir changer les choses. Mais si je le leur dis, ils vont certainement se sentir coupable et ce n'est pas mon envie. Alors je me contente de ne rien dire, d'être fière d'eux et de tout ce qu'ils accomplissent et de me faire une raison. Je suppose que c'est le mieux pour tout le monde ! En attendant, ma mère est partie et je rejoins rapidement Charlie, installé sur un banc, en train de lire un livre. Je constate qu'il n'a pas levé la tête quand je me suis installée à ses côtés, preuve qu'il est trop pris par sa lecture pour avoir conscience du monde qui l'entoure. J'attends donc patiemment qu'il termine son chapitre avant de lui parler."Encore ?! Tu vas être capable de le réécrire mot pour mot à force de le relire !" Lui répondis-je en souriant. Je commençais à bien connaître Charlie et ce n'est pas la première fois qu'il me dit qu'il lit se livre. Je ne peux pas vraiment le blâmer de relire des ouvrages qu'il a apprécié, je suis pareille, même si j'essaye de me concentrer sur des ouvrages qui me sont inconnus, afin de pouvoir avoir la chance d'en lire un maximum. Mais de temps en temps, ça ne fait pas de mal de relire des livres qui nous ont touché, c'est vrai !

Charlie se décala légèrement pour me laisser un peu plus de place. C'est adorable de sa part, même si j'étais très bien assise jusque là et que la place que j'avais me suffisait. J'étais vraiment contente de le voir et je pense que ça se voyait, mon sourire ne me lâchait pas. On ne s'était pas vu depuis notre retour chez nous. Consciente que mon voyage scolaire allait me gêner dans mes révisions, j'avais passé les 15 premiers jours de vacances à travailler les notions que nous allions voir cette année. Je déteste commencer une nouvelle année sans savoir à peu près sur quoi je vais travailler. J'aime bien prendre de l'avance, ça me permet de suivre beaucoup mieux en cours, de répondre aux questions de nos professeurs et de comprendre plus vite. La pratique reste toujours mon plus gros point noir mais j'aime à penser qu'avec le temps, je me suis améliorer et que j'apprends un peu plus vite, même niveau pratique. Il faut aussi dire que j'étais un peu stressée par mes résultats de BUSEs. Non pas que j'avais peur de ne pas les avoir, je suis bien consciente d'être une bonne élève, une des meilleures de ma classe et qu'il était peu probable que je me plante vraiment ... sauf peut-être en vol. Mais ce dont j'avais peur c'est de ne pas avoir d'assez bons résultats ! Non pas que je ne convoitais que des O. mais il y a certaines matières où ça me semblait plus que nécessaire d'obtenir cette note. Mais j'étais consciente qu'en potions ou en vol, par exemple, si j'obtenais un EE ça serait déjà une excellente note ! Et c'est d'ailleurs ce que j'ai obtenu et j'en suis très fière. Aujourd'hui soulagée, j'ai repris mes révisions un peu plus sereine et je me permettais une petite sortie pour voir Charlie. Je n'avais pas envie d'attendre la rentrée pour pouvoir le revoir, surtout que nous ne partagions plus la même année, ce qui réduisait grandement le temps que l'on passait ensemble. Et il ne faut pas nier que je suis bien consciente qu'il n'est pas très fan de mon projet d'étude sur la popularité, dans lequel je me suis lancée l'an dernier. Mais la question n'était pas là actuellement et je répondais en souriant à mon ami. "Ce voyage scolaire était vraiment génial ! C'est tellement dommage que tu ne sois pas venu, BeauxBâtons est vraiment une académie qui vaut le détour. Ils ont des cours que nous n'avons pas à Poudlard, c'était vraiment chouette de pouvoir avoir des initiations dans ces matières. Et le château est magnifique, les jardins sont à couper le souffle et ils ont même un labyrinthe ! Je n'y suis pas allée dedans, mais c'est vraiment original je trouve ! Et la fontaine de Nicolas Flamel est vraiment magnifiquement bien ouvragée ! Et Madame Maxime nous avait laissé quelques Abraxans pour qu'on puisse apprendre à les connaître et à s'en occuper, je suis montée dessus avec Prudence, c'était aussi effrayant qu'une expérience exceptionnelle ! " J'étais capable d'en parler pendant des heures, surtout quand on sait que mes parents n'ont pas été très réceptif à mon récit. J'étais vraiment contente de pouvoir en parler avec quelqu'un d'autre même si j'étais un peu déçue de ne pas avoir pu partager tout ça avec lui. "Et toi ? Quoi de beau ? Tu as fait quoi ces vacances ?" Lui demandais-je curieuse.

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Je connaissais suffisamment Charlie pour savoir que ce n'était pas un grand bavard, mais depuis quelques temps, je le trouve changé, plus renfermé sur lui-même, comme si nous avions fait un pas en arrière. J'y ai longuement réfléchi et je ne peux me voiler la face, c'est depuis que je lui ai parlé de mon projet de devenir populaire qu'il a changé, qu'il est devenu un peu plus fuyant. Mais pourquoi ? Est-ce uniquement la peur de me perdre ? Si sauter une classe ne nous a pas séparé, pourquoi est-ce que ce projet d'étude le ferait ? J'ai dis que je voulais devenir populaire, pas que je voulais changer du tout au tout et devenir une personne que je ne suis pas. Alors certes, techniquement parlant, je suis à la base tout le contraire d'une fille populaire mais on évolue tous dans la vie, on grandit, on change que ce soit physiquement ou mentalement, devenir une fille populaire n'est pas si irréalisable dans mon cas. Et puis je suis persuadée que je peux rester moi-même et devenir populaire et c'est ce que j'aimerai démontrer à Charlie. Cela fait un an que je m'attelle à la tâche, j'ai plutôt bien avancé dans mon projet et je suis toujours à ses côtés, n'est-ce pas une preuve qu'il a tort d'avoir peur ? Mais est-ce que ce n'est que la peur de me perdre qui l'habite ou est-ce que ça provient d'autre chose ? Est-ce qu'il me trouve moins interessante maintenant que je veux m'intégrer dans la société ? Est-ce qui lui plaisait au point de départ chez moi a été balayé par mon projet ? Est-ce que je me fais des idées ? Peut-être que ça n'a rien à voir avec tout ça et que ce sont les événements traumatisants de ces dernières années qui en sont la cause et je me fourvoie du tout au tout. Après tout, je ne suis pas le centre de son existence, il a d'autres amis, pourquoi serais-je forcément la raison de son changement ? J'aimerai qu'il me parle, qu'il se confie à moi mais je n'ose pas poser la question, de peur qu'il me trouve ridicule et que je me rende compte que les seuls changements viennent de moi et que je l'observe mal aujourd'hui. Je ne sais plus trop !

Un peu perdue, j'essaye d'apparaître comme je le suis d'ordinaire avec lui, espérant que ça suffirait à apaiser mes craintes et peut-être les siennes, s'il en a vraiment. Que la vie devient compliquée avec le temps, cela avait l'air si simple quand on était enfant. Aujourd'hui, avec l'adolescence, j'ai la sensation que je ne maitrise plus rien. Je ressens des choses que je n'avais jamais ressenti jusque là et j'ai bien du mal à y mettre des mots dessus. Je ne suis pas sûre d'aimer ça ! Trop d'incertitude à mon goût. "Et c'est bien ça ... non ?! Ton père a fait l'effort de venir à l'anniversaire de ta mère, c'est plutôt bon signe, non ?" Je sais que c'est assez compliqué dans sa famille. Son père est aussi absent que mes parents, voir plus même. Mes parents reviennent tous les soirs et j'arrive à les voir tous les jours. Jamais très longtemps, souvent fatigués et pas souvent très disposés à m'accorder beaucoup de leur temps libre, mais au moins on vit tous sous le même toit. Avec son père, c'est différent, il travaille au ministère et préfère vivre à Londres pour être proche de son travail. Du coup, il ne le voit quasiment jamais, ce qui est difficile à vivre et je ne peux que le comprendre. Mais si son père a fait un effort pour venir fêter l'anniversaire de sa femme, c'est bien qu'il veut être présent encore aujourd'hui dans leur vie, non ? "Tes frères se sont bien comportés avec toi ? Vous avez passé du bon temps ensemble ? " Là, c'est assez différent entre lui et moi. Mon frère et ma soeur sont plus âgés, certes, mais ils ont toujours été gentil avec moi. Ma soeur est d'excellents conseils pour mon projet d'étude et j'ai vraiment l'impression qu'on s'est beaucoup rapproché depuis que je souhaite devenir populaire. Je rentre un peu dans son monde et c'est loin d'être désagréable. Alors que lui ne s'est jamais très bien entendu avec ses frères qui lui mettent toujours leurs bêtises sur le dos. J'ai toujours trouvé ça injuste et ne supporte pas les gens qui n'assument pas leurs erreurs. Et plus encore quand ils prennent plaisir à enfreindre les règles établies !

Palpitant ? Je l'observe étonnée pendant un court instant. Qu'entend-il par palpitant exactement ? Je ne suis pas réellement connue pour être une fille très amusante, qui prend des risques, qu'on se le dise. Je suis vue comme une jeune fille trop sérieuse, qui ne comprend pas l'humour et qui est trop terre à terre. Alors je doute d'être la personne la mieux placer pour faire quelque chose de palpitant. En plus ce terme me dérange un peu dans le sens où il n'est pas clair. Ce qui pourrait être palpitant pour moi peut ne pas l'être pour lui, il va falloir qu'il définisse un peu plus ses attentes. Je n'ai pas prévu de vouloir faire quoi que ce soit de particulier, juste de passer du temps en sa compagnie. "Qu'est-ce que tu entends par palpitant ? Qu'est-ce que tu veux faire ?" Il doit bien avoir une idée derrière la tête. Même des exemples un peu stupide, je suis prête à l'écouter, pour au moins comprendre dans quelle direction allée. Je sais que je suis trop cérébrale mais je n'y peux rien, la spontanéité ce n'est pas trop mon truc.

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J'arrivais à comprendre que ça chagrine Charlie de voir son père si absent. Je ne pourrais nier que je ne vis pas super bien l'absence constante de mes parents, mais j'essaye de relativiser en me disant qu'ils font aussi ça pour moi, pour m'offrir une belle vie, l'opportunité de faire des études, d'avoir un exemple positif dans ma vie. Après tout, s'ils travaillent autant c'est parce qu'ils ont réussi, qu'ils ont atteint les buts qu'ils s'étaient donnés et qu'aujourd'hui ils peuvent vivre de leur passion. En tout cas j'aime à le croire, mais si c'est vrai pour ma mère d'une certaine façon, ce n'est pas le cas de mon père. Ma mère voulait devenir médecin, arrivée à obtenir la renommée qu'elle convoitait et c'est chose faite. Ce que j'ignore c'est qu'elle noie son chagrin dans le travail et dans l'alcool, pour oublier que son mari en aime une autre et qu'il n'attend qu'une chose, que je sois suffisamment grande pour comprendre que mes parents ne sont plus heureux ensemble. Quant à mon père, il me fait croire d'avoir un bon boulot au Ministère pour justifier ses nombreuses et longues absences alors qu'il passe son temps avec sa secrétaire. Mais tout cela est encore loin de moi, en tout cas pour quelques mois. Alors dans cette situation, il est vrai que je peux comprendre que l'absence de son père le pèse, puisque celle de mes parents me chagrine aussi. Mais lui c'est encore différent, puisque sa mère subit le même sort et cela à l'air de l'atteindre beaucoup plus que nous. Il est vrai que ça ne doit pas être une situation facile et on peut se demander s'ils ne sont pas arriver à un point de non retour. Leurs chemins se sont visiblement séparés il y a quelques années et c'est à se demander s'il est encore utile de s'accrocher ainsi au passé, au lieu d'aller de l'avant chacun de leur côté. "Tu ne crois pas qu'ils seraient plus heureux séparés ?" Je ne faisais qu'avancer une hypothèse pour être franche, j'ignorais totalement si c'était une possibilité envisageable et si c'était aussi simple que ça. Je suppose que non, j'ai fini par réaliser que ce qui pouvait être simple, l'être humain aime le complexifier. Ils font souvent rentrer en ligne de compte les sentiments et ce n'est jamais une bonne idée. Mais je suppose qu'en tant que spectatrice, j'ai la bonne place. Je ne suis pas atteint par tout ça et je n'ai pas la tête dans le guidon, bien au contraire, j'ai une vue très clair sur le tableau ... enfin ce qu'on me permet de voir en tout cas. "C'est déjà un bon début s'ils s'améliorent, vos relations vont peut-être être de plus en plus agréables ! " Charlie vivait vraiment dans une drôle de famille, j'avais parfois un peu du mal à suivre et pour être honnête, je ne l'enviais pas.

Mais ce n'était pas totalement vrai quand je disais que tout cela ne m'atteignait pas, parce qu'à partir du moment où ça atteint mon ami, ça m'atteint moi aussi. Je n'aime pas voir Charlie aussi triste. J'aimerai lui être d'une plus grande aide sauf que je suis vraiment nulle pour remonter le moral. Je ne sais jamais quoi dire ou quoi faire. Est-ce qu'il faudrait que je lui prenne la main en signe de réconfort ? Que je lui caresse le dos comme certains le font parfois ? Est-ce que je devrais lui dire que je suis là s'il a besoin ? Mais ne le sait-il pas déjà ? Après tout, on est amis, je ne vois pas pourquoi je devrais lui dire quelque chose d'aussi évident. Je ne sais pas, alors je reste bêtement là, à attendre qu'il m'en dise plus. Visiblement il veut changer nos habitudes. En soit je ne suis pas contre. J'aurai apprécié aller à la bibliothèque, comme à chaque fois, mais je ne suis pas psychorigide au point de refuser de faire quelque chose d'autre. Surtout qu'il n'a pas l'air dans son assiette, je suppose qu'une petite promenade ne pourra que lui faire du bien. Je réfléchis quelques instants à ces deux propositions et à ce qu'on pourrait faire d'autres, mais je dois avouer que je n'étais pas préparée à changer mes habitudes alors je préfère rester sur les deux choix proposés, ça sera plus simple. "Une balade à Phoenix Park pourrait nous faire du bien, ça nous changera de rester enfermer toute l'après midi et en plus il fait beau !" J'adore être enfermée, attention, et encore plus avec des livres mais là je ne dois pas penser à moi mais à Charlie. Et j'ai souvent entendu dire que le grand air faisait du bien au moral. J'ignore si c'est vrai, une histoire d'oxygénation du cerveau je suppose. Et puis au moins en se baladant on pourra parler plus librement que si on va faire une visite. Je risque d'être tellement accaparée par les explications que je ne serais plus attentive à mon ami et je doute que ce soit le but recherché !

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