Concurrencer les pandas.

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Vendredi, après le cours de potions - 11h45.

La cloche venait de retentir, libérant ainsi les élèves de 6ème année d'un interminable cours de potion. Dans la vie de tous les jours, ça servait à quoi de savoir préparer un philtre du mort-vivant, hein ? A rien, exactement. Sarah s'était pourtant concentrée durant les deux heures de cours, mélangeant avec soin son chaudron. Le résultat n'était certes pas parfait mais relativement réussi, rapportant même quelques points aux Poufsouffles. Une bonne matinée venait de s'achever.

Profitant de la pause déjeuner pour se rendre de nouveau présentable, la préfète fila tout droit dans les toilettes des filles. Le déjeuner pouvait bien attendre cinq minutes. Elle poussa la porte, vérifia si Mimi n'était pas là et ne la voyant pas, elle se précipita sur les lavabos, laissant tomber son sac à ses pieds. Elle en sortit brosse à cheveux et maquillage qu'elle dispersa sur toute surface capable de supporter quelque chose, puis entreprit de se refaire une beauté.

Une fois ses cheveux correctement recoiffés et ses vêtements de nouveau parfumés, Sarah entreprit de se remaquiller, effaçant les traces de coulures et autres désagréments dus à la vapeur des chaudrons. Fond de teint, blush, tout y passa. Il ne manquait plus qu'un coup de crayon noir et elle pourrait retrouver ses amies pour le déjeuner. Elle s'imaginait bien qu'elles ne l'auraient pas attendu pour commencer, mais ça n'avait pas grande importance, elles l'attendraient après.

Elle commença par l'oeil droit, ce qui ne posa pas de problème majeur, mais alors qu'elle commençait le gauche, la porte s'ouvrit à la voler, claquant bruyamment contre le mur en la faisant sursauter. Son crayon dérapa et laissa une grande trace noire sur son visage. Sarah soupira et regarda le reflet du nouvel arrivant dans le miroir face à elle.

"Tu pouvais pas te retenir de faire du bruit, non ?!"

Elle essaya d'essuyer la trace disgracieuse qui la défigurait à moitié, mais plus elle l'essuyait, plus elle s'étalait, laissant un halo noirâtre qui lui donnait des airs de Panda asymétrique... Génial... Sa potion démaquillante était restée dans sa valise, dans son dortoir... Partie ainsi, il lui faudrait louper au moins la première heure de cours de l'après-midi, pour sortir discrètement... Etude des runes en plus... La poisse...

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Le cours de métamorphose des 5ème années venait juste de se terminer. Les élèves rangeaient soigneusement leurs affaires en écoutant les recommandations du professeur qui sous-entendait fortement que le sortilège qu’ils venaient de voir serait aux Buses. Corona, elle, avait déjà disparue, partie en courant en direction de toilettes. Dans ces cas-là, on a malheureusement du mal à se servir à la fois de ses jambes et de sa tête.

Le résultat des courses fut la descente en trombe de trois étages, la bousculade en règle d’un certain nombre d’élèves et un nombre incalculable de glissade. Elle arriva donc aux toilettes les plus éloignées du château si l’on partait de la salle de métamorphose … Elle se jeta sur la porte des toilettes qui s’ouvrit avec fracas. Il y avait une élève à l’intérieur des toilettes mais Corona n’y fit pas vraiment attention, se précipitant dans une cabine.

Elle se sentait bien mieux et pu commencer à se maudire de sa « non-prise » de précaution avant les cours de la matinée, elle serait obligée de se faire répéter ce qu’avait dit le prof sur les Buses et elle allait subir toute la journée les plaintes d’élèves ulcérés par leur bousculade. Les plaintes commencèrent à l’instant d’ailleurs par la jeune femme qui se trouvait déjà dans les toilettes avant que Corona n’y fasse intrusion. La Poufsouffle eut le sentiment de connaître cette voix mais elle n’arrivait pas à remettre la main sur le physique accompagnant cette intonation. Elle se contenta de lancer à tue-tête une phrase d’excuse.

« Désolée, j’étais ultra pressée ! »

Elle sortit des toilettes et croisa le regard de … Sarah Wotton, la préfète de sa propre maison … ou plutôt, elle croisa un œil parfaitement maquillé de Sarah Wotton et une version améliorée de l’autre partie du visage en design panda gothique bien noir. La Poufsouffle eut un sourire réjoui qu’elle tenta tant bien que mal de maitriser n’y arrivant pas du tout. Elle plaqua ses deux mains aux longs ongles peinturlurées de vert fluo sur sa bouche et se retourna pour étouffer un rire joyeux. Connaissant un peu la préfète, elle doutait que celle-ci prenne bien le fait que Corona se moque d’elle, mais en même temps c’était vraiment tentant.

Sarah était l’élève parfaite par excellence, préfète, jolie, toujours impeccable ! Là, il fallait avouer que le mythe tombait un peu … Elle finit par se retourner reprenant son sérieux. Elle regarda avec de grands yeux lavés de tout sentiment de culpabilité la préfète et demanda innocemment :

« C’est fait exprès ? Ça fait très rock comme ça ! »

A peine Corona avait dit ces mots qu’une crise de fou-rire la reprit, elle tenta de la camoufler mais l’éclat de rire dégénéra en hoquet et Corona se mit à faire des « hic » et des « hoc » particulièrement agaçant, y compris pour elle-même. Elle tenta de retenir sa respiration, mais c’était difficile pour plusieurs raisons : le regard furieux de panda qui lui faisait face, le hoquet en lui-même, et sa bougeotte incurable qui la poussait à chantonner, marmonner dès qu’il y avait un peu de silence.

« Dés-hic, désolée, j’ai le hoquet …. Hoc ! »

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En l'entendant dire qu'elle était 'ultra-pressée', Sarah leva les yeux au ciel en soupirant. C'était l'excuse la plus lamentable qu'elle n'avait jamais entendu, et qu'importe si celle-ci était vrai. La porte avec manquer de se décrocher de ses gonds sous le choc et elle ne trouvait que cela à répliquer ? C'était lamentable. D'une humeur relativement bonne avant qu'elle ne savait pas qui débarque comme une furie dans les toilettes, la forçant presque à s'éborgner toute seule, elle préféra ne pas répondre. Faire comme si de rien n'était. Laisser courir. Ce qui la forçait considérablement à prendre sur elle.

La Poufsouffle reporta son attention sur son reflet et essaya sans grand succès d'arranger les dégâts avant que la catastrophe ne soit irréparable. A peine eut-elle le temps de chercher un mouchoir dans son sac que la cause de tous ses malheurs sortit enfin de la cabine. Un uniforme aux couleurs Pouffy'... Corona Bizard. Une fille de sa maison qu'elle n'avait que vaguement eu l'occasion de croiser et à en croire le vert fluo de son vernis à ongles, c'était beaucoup mieux ainsi. Le sourire moqueur qui s'afficha sur les lèvres de sa camarade lui fit perdre toute bonne résolution à ne rien dire.

La voyant se retourner, Sarah eut l'espoir qu'elle disparaisse, qu'elle parte déjeuner mais elle n'en fit rien, bien au contraire. Après avoir étouffé un rire stupide, elle la regarda de nouveau. Elle avait envie de lui sauter dessus, de l'étrangler, de lui faire regretter d'être entrée dans les toilettes mais se souvenant du règlement qu'elle devait faire respecter avant tout, elle se résigna. Corona ouvrit la bouche, au ton de sa voix, on lui aurait donné le bon Dieu sans confession, mais elle n'était pas dupe.

"Ne fait pas l'innocente, sombre idiote !" cracha t-elle froidement alors qu'elle lui faisait face pour la première fois depuis qu'elle était entrée.

Elle partit dans un fou-rire incontrôlable que la Préfète ne suivit pas. Rapidement elle commença à hoqueter à tout va, laissant un sourire bien plus satisfait qu'énervé se dessiner sur les lèvres de la blonde. La voyant littéralement peiner à le faire cesser, elle eut une once de pitié. Elle ramassa sa baguette magique dans son sac et lui lança un sortilège que sa mère utilisait souvent sur sa soeur lorsqu'elles étaient plus jeunes, censé le lui faire passer d'un coup.

PAIR - Le sortilège marche et Corona n'a plus le hoquet. Elle ne méritait même pas qu'elle se divertisse en la regardant galérer pour aligner deux mots.

IMPAIR - La colère la fait trembler et rater son mouvement de baguette, le hoquet de Corona est plus appuyé encore, à ce train-là, elle va s'étouffer. Elle pourrait toujours la laisser penser que c'était volontaire, adieux bonne action !

Le membre 'Sarah E. Wotton' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 5

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Corona contemplait la préfète sans comprendre. Cette dernière n’avait pas l’air très aimable. Comme quoi le dicton concernant les jolies filles et leur mauvais caractère semblait être juste. Elle se fit juste la réflexion que, peut-être, la préfète avait mal prit son fou-rire. Il est vrai que ça pouvait être vexant, surtout que Corona était à l’origine de ce maquillage pour le moins insolite ! Cependant, ce n’était pas une raison pour traiter la jeune fille d’idiote, elle n’avait rien demandé elle mis à part avoir accès à des cabinets rapidement !

Corona ne se formalisa pourtant pas de l’insulte, elle était habituée à bien pire. Elle tenta de passer outre son hoquet pour adresser un sourire contrit à la jeune fille. Ca ne fonctionna pas très bien et elle manqua s’étoufer de plus belle. Elle baissa alors la tête pour farfouiller dans son sac afin de trouver sa trousse à maquillage. Cette coquine se cachait bien ! On pouvait même dire que ces derniers temps, elle était devenu experte dans le jeu du cache-cache ! Pourtant, Corona finit par la dénicher.

Alors qu’elle redressait la tête pour adresser un sourire victorieux à sa camarade et la lui donner, un éclair fusa de la baguette de cette dernière. A sa grande surprise, sa gorge se noua et elle manqua s’étouffer pour de bon. Dans un réflexe très « hollywoodien », elle laissa tomber trousse, sac et autres par terre avant de se prendre la gorge à deux mains. Le hoquet s’intensifiait et de grosses larmes commençaient à perler à ses prunelles. Elle avait peine à respirer pour parler, n’en parlons pas.

« Hoc, Hoc, Hoc ... Help !!!! Hoc, pas … Hoc, Hic, Hoc, sympa … Hoc, Hoc, Hoc ... Help !”

Malheureusement, pour elle, la poufsouffle ne semblait pas vouloir lui venir en aide. Peut-être même avait-elle fait exprès de lui lancer un sort afin de renforcer son hoquet. Dans tous les cas, elle se contentait de regarder la pauvre petite Corona s’étouffer. Ce serait vraiment bête de mourir pour une aide à la création d’un maquillage panda ! En plus, elle avait bien rigolé, c’était l’une des choses les plus amusantes de sa matinée !

Elle tenta de se reprendre en bloquant sa respiration mais cela ne fit que renforcer de plus belle son problème. La préfète n’était vraiment pas gentille, son comportement était même digne d’un Serpentard ! C’était trop triste de mourir à cause d’un maquillage raté. Les jolies filles étaient décidément incompréhensibles !

La scène hollywoodienne s’arrêta et Corona récupéra l’usage de sa cervelle. Elle arrêta de s’agripper sa gorge, stoppant par la même occasion le mélo. Elle devait trouver une solution … solution … Bien évidement, étant l’héroïne de son propre film, elle ne pouvait mourir qu’après une lutte acharnée contre une dizaine de dragons, un pauvre hoquet ne pouvait pas venir à bout de sa personne ! La solution était à portée de main, elle le sentait.

Bingo, le hoquet devait lui avoir embrumé la cervelle pour qu’elle ait oublié les bonbons spéciaux qu’elle s’était procuré en Autriche ! A tâtons elle farfouilla dans son sac et attrapa la boîte en fer contenant sa provision de bonbons pour la semaine. Un bonbon emballé dans du papier crissant. Elle réussi à ouvrir tant bien que mal le couvercle et finit par sentir sous ses doigts le papier bruyant. Elle sortit le bonbon et commença à le suçoter. Ca ne fonctionna pas, bien au contraire, le hoquet lui bloqua la gorge, la faisant paniquer de plus belle. Bien évidemment, sa chance s’en mêlant, elle s’était trompée de bonbon ! Elle repartie en quête du bon bonbon ( :3) à l’aveuglette. Elle en trouva un autre, crissant sous ses doigts, déchirant le papier, elle porta la friandise à ses yeux et au travers de ses larmes remarqua la couleur rose. C’était le bon ! Elle le goba et attendit qu’il fasse effet.

Peu à peu sa crise de hoquet passa la laissant toute mouillée de larmes, à genoux dans les toilettes, aux pieds d’une préfète Poufsouffle peu compatissante. Avec un grand sourire elle releva la tête vers cette denrière et s’exclama :

« C’était juste, juste ! Vive les Autrichiens ! »

Elle baissa la tête. Elle en avait encore des frissons partout, qu’elle détestable mésaventure ! Et si la Poufsouffle voulait vraiment sa peau, qu’allait-il lui arriver à présent. Elle décida de mettre les choses au clair :

« Tu veux toujours me tuer ? Parce que tu sais, j’ai une meilleure solution ! J’ai un super démaquillant avec moi ! Je peux te le prêter ! »

Elle avait relevé son visage tout saturé de rigoles de larmes et contemplait avec espoir la préfète.

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Son sortilège avait mal tourné. Et dire que ça partait d'un bon sentiment, qu'elle voulait simplement l'aider à faire passer son hoquet... Sa mère ne s'était jamais trompée. Du moins pas sur ses sortilèges, ou en tout cas pas sur ce sort-là. Que s'était-il donc passé ? Ce n'était pas la première fois qu'elle le lançait. Sarah ne voyait pas ce qui avait cloché, la formule, elle la connaissait, le geste, elle l'avait fait plusieurs fois sans que jamais rien de dérape, et pourtant, sa camarade était littéralement en train d'étouffer sous ses yeux.

Elle la regarda d'un air faussement désintéressé, presque las. Au fond, elle commençait à paniquer. Sa conscience vivrait probablement très bien le meurtre mais son dossier scolaire, pour le moment intacte, le supporterait sûrement beaucoup moins bien... Et son père ? Et sa soeur ? Que penseraient-ils donc si elle était trouvée dans les toilettes désertes avec un cadavre à ses pieds ? Elle essaya tant bien que mal de se convaincre que ça n'arriverait pas. Ou que dans le cas contraire, personne ne ferait le rapprochement entre sa présence ici et la mort de Corona. Après tout, les Poufsouffles ne s’entre-tuaient pas, on ne pourrait pas la soupçonner ! Et s'ils utilisaient du Véritaserum sur tous les élèves de l'école ?!

S'enfonçant un peu plus dans ses effrayantes pensées, elle regardait sa baguette, toujours fermement tenue dans sa main. Elle entendait au loin la voix de sa camarade, ses demandes d'aide mais elle ne fit rien. Elle aurait aimé l'aider, ne serait-ce que pour effacer cette tentative de meurtre involontaire de l'esprit de la Poufsouffle mais elle craignait que ça tourne mal une fois de plus et qu'elle finisse vraiment par l'achever. Sarah reporta finalement son attention sur Corona, prête à aller chercher du secours si elle ne se calmait pas d'elle-même. Cette dernière fouillait dans son sac à la recherche d'elle ne savait pas quoi. Elle en sortit une boîte en fer, contenant ce qu'il semblait être des bonbons. Elle en avala un, qui eut pour effet de la faire suffoquer davantage encore. La Préfète lança un regard désespéré vers la porte et alors qu'elle s'apprêtait à sortir pour partir à la recherche d'un Professeur, la jeune fille avala un autre bonbon, rose cette fois-ci, et se calma presque immédiatement.

Sarah fut rassurée. Elle n'aurait aucun problème, Corona étant toujours vivante. Tout irait pour le mieux, il n'y aurait pas de nouveau meurtre à Poudlard. Sa pauvre victime releva la tête et sourit, tenant des propos incohérents sur les Autrichiens... Elle ne lui avait jamais semblé vraiment normale, il fallait être folle pour oser porter du vernis vert fluo, mais là, elle ne put s'empêcher de se demander si le hoquet n'avait pas atteint et endommagé le cerveau... Elle regarda de nouveau le sol et ses paroles retrouvèrent un semblant de sens. La Préfète soupira et s'appuya contre le lavabo derrière elle.

"Je n'avais pas vraiment l'intention de te tuer, je ne crois pas que ce soit autorisé par le règlement." reconnut-elle sèchement. "Un super démaquillant ? Sur toi...?"

Sa voix s'était perdue sur la fin. La folie de la jeune femme semblait soudainement emprunte de bon sens...

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