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Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai]
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Message(#) Sujet: Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] EmptyJeu 3 Mai - 12:10

Quelle horrible année ! Non, ce n’était pas vrai, c’était un véritable cauchemar, elle allait finir par se réveiller et constater que tout cela ne s’était passé que dans sa tête. Voilà l’explication, elle dormait juste un peu plus longtemps que prévu. Avec un peu de chance son adorable préfète s’en rendrait compte et elle passerait de longues minutes à la secouer jusqu’à ce qu’elle revienne dans le monde réel. En théorie, Scarlett ne supportait pas Zora, mais dans le cas présent, elle était prête à lui vouer une reconnaissance éternelle. Au moins, elle pourrait se lever comme d’habitude, passer un certain nombre d’heures devant le miroir à tenter d’être la plus jolie possible tout en sachant que même si elle n’y parvenait pas, elle resterait tout de même nettement plus jolie que la plupart des filles de l’école. Ensuite, il lui suffirait d’aller rejoindre Sarah au Salon de Thé ou en Salle sur demande comme elles avaient l’habitude de faire. En grignotant quelques gâteaux, elle lui raconterait tous les nouveaux petits potins circulant à Poudlard, et ceux qu’elle avait inventé pour mettre un peu de piment dans les rumeurs de Poudlard. Il lui suffirait ensuite d’écouter sa meilleure amie critiquer Scipion pendant de longues minutes en acquiesçant à chaque phrase, un grand sourire étalé sur le visage. Ça serait tellement plus simple de cette manière… Scarlett aimait sa vie, et la façon dont elle la menait. Elle n’avait pas beaucoup d’amis, mais elle avait Sarah, Isis, Sebastian, Sasha et ça suffisait amplement à son bonheur. Les autres lui servaient plus de mines à ragots et les rumeurs étaient probablement ce qui la poussait à se lever le matin. Bien entendu, il y avait aussi les séances de shopping, toujours en compagnie de la poufsouffle qui s’avéraient toujours être une réelle partie de plaisir. Elle ne pouvait pas y renoncer, c’était toute sa vie.

Seulement, Scarlett avait tort, sur toute la ligne. Ce n’était pas un cauchemar mais une réalité. Sa meilleure amie était tombée amoureuse d’un crétin, elle l’avait préférée à elle, sa meilleure amie et avait donc choisi de couper tout contact, pensant certainement qu’elle allait lui manquer. Le problème étant que c’était tout à fait le cas. La rouge et or ressentait chaque jour davantage ce vide de plus pesant et quoi qu’elle tente de faire pour le supprimer, elle en était tout à fait incapable. C’était trop dur à surmonter. Aujourd’hui, comme tous les autres jours depuis leur dispute, elle se levait avec une mine affreuse, due au manque de sommeil et tâchait de camoufler tout ça sous son imposante couche de maquillage. Comme d’habitude elle tentait d’être la plus jolie possible, pour ne pas montrer à Sarah à quel point sa disparition avait eu un impact négatif sur elle. Seulement, bien qu’elle soit extérieurement la même jeune fille que d’habitude, ce n’était pas du tout la même chose au fond. Elle avait beaucoup de mal à se réjouir et à voir le bon côté des choses, malheureusement, ça n’allait pas du tout en s’arrangeant. Oh, bien entendu, elle continuait à sourire dans les couloirs, à afficher une mine réjouie lorsqu’elle croisait une tête connue, à discuter joyeusement avec les quelques personnes qui l’abordaient, mais il y avait toujours un moment où ça devenait trop dur pour elle, et elle était ravie de retourner à sa solitude dans son dortoir. Seulement, elle ne pouvait pas se le permettre trop souvent, elle avait toujours beaucoup trop aimé être vue pour s’enfermer à l’abri des regards ne serait-ce que dix minutes par jour, si ça arrivait trop souvent ses camarades allaient commencer à jaser et son petit monde qu’elle avait tant bien que mal réussi à préserver allait tout simplement finir par s’effondrer.

Cette journée s’annonçait particulièrement douloureuse. Avant même de la commencer, la jeune fille sentait la boule qu’elle avait perpétuellement dans la gorge, prendre une taille plus importante qu’à l’accoutumée. Les premières heures de cours passèrent beaucoup trop lentement à son gout et elle vit l’heure du déjeuner avec soulagement. Son estomac n’en avait que faire, mais elle avait besoin de ce temps précieux pour reprendre ses esprits. L’image de sa dernière conversation avec Sarah la hantait et les larmes lui montaient régulièrement aux yeux bien qu’elle parvienne à les dissimuler tant bien que mal aux yeux de ses petits camarades. Quelle année pourrie ! Scarlett ne se souvenait pas avoir autant pleuré une seule fois dans sa vie et maintenant, voilà qu’elle s’y mettait presque tous les jours, tout en tâchant de dissimuler son immense chagrin aux yeux de l’école. Elle savait que trop bien que la compassion était étrangère à bien des gens et qu’il lui était préférable de ne pas se laisser aller devant une foule nombreuse. C’est pourquoi, elle trouvait chaque jour le moyen de se dissimuler. Le plus simple pour elle aurait bien sûr été de se dissimuler en salle sur demande, mais elle avait bien trop peur d’y croiser Sarah pour tenter de s’y rendre ne serait-ce qu’une seule fois. Cette fois-ci, elle choisit la tour d’astronomie, Mimi Geignarde avait la langue trop bien pendue pour qu’elle retente une seconde fois les toilettes des filles et la toile d’araignée qui s’était emmêlée dans ses cheveux dans une des salles inutilisées du château ne lui donnait absolument pas envie de réitérer l’expérience. C’est donc d’un pas pressé qu’elle entreprit de monter vers les tours, semant quelques élèves qui l’interpellaient et constatant avec satisfaction que la présence humaine se raréfiait à mesure qu’elle progressait dans son ascension. Une fois arrivée, elle constata avec bonheur que personne n’avait eu la même idée qu’elle, de toute façon, si ça avait le cas, elle n’aurait pas pu retenir ses larmes plus longtemps. La rouge et or éclata en sanglots avant même d’avoir bien refermé la porte derrière elle. Elle se roula en boule, le dos au mur, prête à passer son après-midi à se lamenter sur son sort. Toute à sa crise de larmes, elle n’entendit pas les bruits des pas dans l’escalier…
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Message(#) Sujet: Re: Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] EmptySam 5 Mai - 18:11

Les larmes du passé fécondent l'avenir.

    Depuis quelques jours, mon esprit semble embrouillé et emplit d’horribles images apocalyptiques. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive, si s’agit d’une trop grande imagination non contrôlée ou bien d’un toc qui m’oblige à revivre en boucle les même scènes et voir les mêmes images affreuses qui hantent mes rêves toutes les nuits depuis. Tout a commencé avec cette maudite lettre que j’avais reçue de mon paternel pour me rappeler l’anniversaire de la chose qui encore maintenant est censé être ma mère. Eh oui, même morte, elle trouve le moyen de me pourrir la vie. Après une bonne crise de nerfs et des pleures à m’en déshydrater j’avais pu trouver en Sasha une personne en qui me confier, une nouvelle fois. Je ne sais pas s’il en est du destin ou de la malchance mais c’est vrai que nous nous retrouvons toujours au même endroit quand quelque chose ne va pas. Moi qui n’en pouvais plus à cause de ce courrier et elle qui venait de recevoir des nouvelles de l’orphelinat. Parfois les coïncidences sont étranges. Enfin bref, avec notre conversation, je pensais que la crise était passée, j’ai même répondue à mon père, faisant semblant de vivre dans le même monde que lui, là où nous vivons heureux lui et moi bien que tristes du tragique accident de ma mère. Oui, ce même accident causé par moi-même et la venue de mes pouvoirs magique et que je ne regrette pas le moins du monde. Seulement…depuis, je sens quelque chose m’angoisser, m’étouffer, sans savoir ce que cela peut être. Cela a commencé par ces sensations, puis par des phrases qui me reviennent et ensuite les cauchemars. Toujours les mêmes, ceux du passé. Je dis cauchemars mais je devrais plutôt dire souvenirs affreux du passé car c’est bien de mes souvenirs qu’il s’agit. Ceux dans lesquelles je me retrouve enfant face à cette femme monstrueuse, ceux où je me demande si mon cœur peut encore tenir suffisamment de temps ou s’il est fatigué de tant de mésaventures, ceux où j’en viens à regretter ma venue au monde, ou je me rebelle, ou je meurs finalement. Oui…j’ai beau me dire pertinemment « cela n’existe plus, cela est terminé », je sais au fond de moi que je mens, que ce n’est que mensonge. Cette femme m’a brisé et torturé alors que je n’étais qu’une enfant sans défense…pour une fois le destin à bien rendu justice en la tuant. Je dis bien le destin car malheureusement ce n’était pas moi, pas moi directement en tout cas. Il est certain qu’à ce moment précis j’ai souhaité sa mort d’une façon ou d’une autre : qu’elle percute un camion quitte à m’emporter avec elle, qu’elle subisse une rupture d’anévrisme, qu’elle ait une crise cardiaque, qu’on lui rentre dedans…bref, tout et n’importe quoi aurait fait l’affaire. Malheureusement je ne suis qu’indirectement responsable de sa mort puisque c’est la manifestation de mes pouvoirs qui a fait ce qu’il fallait à ma place. Je revois encore parfaitement la scène : un bruit sourd, une chaleur étouffante, j’ouvre les yeux, le froid remplace le chaud et je peux voir mon œuvre. La voiture avait pris feu seule due à un matériau défectueux d’après les médias mais moi, tout comme mon père, je le savais…le matériau défectueux n’était rien d’autre que moi. Cependant, J’ai beau la haïr de toute mon âme et vouer un culte à ce jour, il y a toujours cet homme pour m’enfoncer et me faire culpabiliser. Car oui, je ne peux m’empêcher de ressentir de la culpabilité à cause de lui.
    Je reniflais à mesure que j’augmentais la vitesse de mes pas, baissant la tête pour que personne ne puisse remarquer les larmes coulant le long de mes joues. Je sais bien que personne ne fait attention à moi, c’est un peu ce que j’ai construits durant cinq ans mais ne sait-on jamais. Je n’ai pas envie de devenir un sujet de conversation et encore moins d’attirer les moqueries ou la pitié de mes camarades. Les cours m’avaient semblés si ternes aujourd’hui, moi qui aime tant les suivre…je n’ai été qu’une épave peinant à comprendre les dires de mes professeurs. Ce n’est pas tant à cause de ma déprime, ni même de la mauvais foi, c’est juste qu’avec mon sommeil en voie d’extinction je n’arrive plus du tout à suivre. Heureusement, les cours étaient passés relativement vite, laissant l’heure du déjeuner sonner. Je sais qu’Aaron m’en voudra encore de ne pas avoir donné de nouvelles et de ne pas l’attendre entre les cours, encore plus de déserter la grande salle lors des repas en ce moment mais je ne peux vraiment pas continuer à porter ce masque de stabilité sur moi et surtout, j’ai besoin de dormir. Seulement, ou aller ? Mon dortoir doit être infecté de filles, la salle commune de serpents et je ne vous parle même pas des autres endroits de poudlard. Il y a bien le parc, la salle sur demande, les vieilles salles mais ce n’est plus ce que c’était, tous sont maintenant et très généralement, déjà occupés par d’autres et je n’ai franchement pas envie de croiser quelqu’un que je connais dans un moment comme celui-ci. Ce n’est pas que je porte une attention particulière aux autres, c’est juste que ce serait ennuyant et surtout que cela laisserait l’opportunité d’afficher mes faiblesses ce que je ne veux surtout pas. Alors que je désespérais, montant les escaliers sans jamais regarder ou ils menaient, un nouvel espoir s’ouvrit à moi : la tour d’astronomie. Néanmoins, et ce au fur et à mesure que je gravissais les étages, mes forces me lâchaient. Je tombai sur les genoux sans vraiment savoir si j’avais pris la bonne direction. Mes jambes tremblent, tout mon corps tremble, sans doute la conséquence de ma malnutrition du moment. Je restai ainsi plusieurs minutes, laissant les quelques élèves encore là me passer devant comme si de rien n’était. Est-ce que rentrer chez moi pendant les vacances est une bonne idée ? Au fil du temps, je le ressens bien, je n’arrive plus à emmagasiner, non plus rien. Comment puis-je encore te regarder dans les yeux papa ? Alors que je te fais croire que tu vas bien et que je rumine seule dans mon coin contre toi. Je sais bien au fond de moi que si tu n’as jamais rien vu à ma maltraitance c’est juste parce qu’à chaque fois que tu étais en ma présence je souriais.
    Ma vision se brouilla soudainement et sans que je ne puisse m’en défaire, ma bouche laissa échapper mes pleurs, m’obligeant à me relever pour courir me réfugier. Tant bien que mal je réussis à me calmer, voyant la porte que je cherchais tant devant moi. D’un revers de main j’essuyai mes larmes, soufflant un bon coup dans le but de me reprendre. S’il y a quelqu’un là dedans, je ne veux pas qu’il me voit ainsi. Je suis presque sûre que personne ne vient jamais ici mais on ne sait jamais comme j’aime tant à le dire. Sans crainte, j’ouvris la porte d’un mouvement brusque.


    Ah…je…je…je suis désolé.
    Bafouillai-je tout en m’apercevant de la présence d’une jeune fille. Automatiquement je tournai les talons, ressortant aussitôt. Bientôt, je repris mon chemin dans le sens inverse pour quelques pas avant de m’arrêter. Je suis soulagée de m’en être tirée si bien et si rapidement mais…quelque chose me demande de retourner là bas. Je n’ai pas vraiment eu le temps de voir son visage dans ma stupeur mais cette jeune fille semble avoir quelques soucis elle aussi. Je le sais, la curiosité est un mauvais défaut et toujours vouloir aider les autres se retourne souvent contre moi, je le sais, je le sais et j’en suis persuadé. Arf, a quoi bon rime cette mascarade ? Je sais très bien que je ne peux pas m’en empêcher. Je retournai les talons de nouveau, ouvrant cette même porte que je venais de fermer avec tout mon stress pour enfin apercevoir le visage de mon fléau…une jeune fille blonde et plutôt jolie qu’il me semble avoir déjà vu quelque part. Sans vraiment entrer dans la pièce, je m’agrippais à la porte comme pour m’en servir de bouclier tout en me penchant légèrement vers l’avant, l’air intrigué.

    Est-ce….est-ce que tout va bien ? Je peux entrer?

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Message(#) Sujet: Re: Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] EmptySam 5 Mai - 21:33

Scarlett pensait avoir de longues minutes, des heures, des jours devant elle pour laisser libre court à son chagrin. Elle en avait besoin. Elle ne constatait que maintenant à quel point son corps était apte à contenir de larmes. Même si la drôle de sensation, pour le moins désagréable, qu’elle éprouvait depuis le départ de sa meilleure amie ne s’atténuait pas, elle pensait bêtement qu’il arriverait un jour où ses yeux seraient trop secs pour que quelque chose puisse en sortir. Elle ne savait pas si elle pouvait réellement se réjouir de cette perspective ? Elle serait probablement toute ridée comme un raisin sec… Et si en plus de perdre Sarah elle perdait sa légendaire beauté ? Non, c’était totalement impossible, elle ne pouvait pas se le permettre, c’était tout ce qui lui restait et encore… C’était valable seulement lorsque les larmes n’avaient pas ravagés son visage et rougis ses yeux. Donc pas en ce moment, finalement. Si elle en arrivait là, il lui serait tout à fait possible de se jeter du haut de la tour… Quoi que non, elle ne pourrait pas, elle risquerait d’arriver dans un sale état en bas et elle voulait avant tout pouvoir être jolie dans la mort si elle n’avait pas réussi à le rester pendant la totalité de sa vie. Mais avec un peu de chance, elle n’aurait jamais à en arriver là parce que les choses allaient rentrer dans l’ordre. Sarah allait revenir, c’était impossible autrement, elle était sa seule amie, elle aussi devait se sentir bien seule en ce moment, après tout, elle n’avait pas retrouvé Scipion et elle ne le retrouverait probablement jamais, elle était donc livrée à elle-même tout comme pouvait l’être Scarlett en ce moment. Cette idée n’arrivait même plus à lui remonter le moral, elle était définitivement au trente-sixième dessous et rien ni personne ne pourrait l’aider à remonter la pente qui lui semblait, pour le moment, bien trop raide. Au bout de quelques minutes de sombres pensées et de sanglots incontrôlés, la jeune fille eut la stupeur d’entendre des pas dans l’escalier, elle avait bien conscience qu’il était trop tard pour se refaire une beauté et paraitre aussi splendide que d’habitude, elle se cacha donc la tête dans les bras, le cœur battant, espérant de tout cœur que la personne en question avait oublié quelque chose et tournerait les talons avant même d’ouvrir la porte. Raté…

« Ah…je…je…je suis désolé. »

Scarlett ne prit même pas la peine de relever la tête, mais le ton hésitant de la fille qui venait d’entrer ne laissait planer aucun doute, elle avait remarqué son triste état et n’allait pas tarder à se mettre à rire, ce n’était pas possible autrement. Seulement, la rouge et or ne pouvait pas faire grand-chose. Quelle gourde elle avait été de choisir la tour d’astronomie ! Il n’y avait pas d’autres alternative que la porte pour entrer et sortir et sinon elle n’avait que la possibilité de se jeter dans le vide, ce qui lui paraissait assez stupide. Elle n’allait pas prendre peur parce que quelqu’un l’avait vu pleurer. Ca arrivait à tout le monde. Oui mais voilà, elle était Scarlett Levinson et pas tout le monde, il était absolument impossible, voire totalement improbable qu’elle se mêle au bas peuple et se mette à leur ressembler d’une façon ou d’une autre. Elle s’apprêta alors à relever la tête pour hurler sur la pauvre jeune fille de dégager. Que son ton hargneux contraste avec la tristesse qu’on pouvait lire aisément sur son visage ne la dérangeait pas. Elle devait conserver son statut de pimbêche à tout prix et tous les moyens semblaient bons pour y parvenir. Seulement, avant même qu’elle soit parvenue à réunir assez de courage pour relever la tête, la porte claqua à nouveau et les bruits de pas dans l’escalier lui indiquèrent que la jeune fille partait. Qui était-ce ? Elle n’en avait pas la moindre idée mais elle voulait bien la considérer comme son ange gardien pour la journée. Cependant, il y avait plus urgent que de mener l’enquête. Et si elle décidait de revenir ? Elle devait absolument faire quelque chose pour soigner son apparence et remettre un peu d’ordre dans sa tenue. S’assoir à même le sol… Quelle idée ridicule ! Les larmes s’étaient momentanément arrêtées de couler, probablement à cause de sa peur panique d’être prise en flagrant délit de chouinage, ce qui lui permettait au moins d’arranger son apparence. La rouge et or s’agenouilla pour fouiller fébrilement dans son sac, à la recherche de son fameux miroir, qu’elle dégota assez rapidement. Un seul regard lui suffit pour comprendre qu’une séance de maquillage de trois heures ne suffirait pas à arranger les choses. Le trait de crayon noir qu’elle avait mis dix minutes à faire correctement s’étalait en pâté, creusant des cernes déjà bien visible et son mascara suivait le trajet de ses larmes avec quelques bifurcations dues à ses doigts. Un léger coup d’œil vers ses mains lui apprit d’ailleurs qu’elles n’avaient pas échappées au carnage. Cette vision d’horreur raviva son chagrin aussitôt. La colère et l’amertume prirent le dessus sur le reste et elle envoya valser son miroir ver le mur, contre lequel il se brisa aussitôt avant de s’écrouler à nouveau en larmes. La position fœtale lui convenait fort bien et elle était bien décidée, cette fois-ci, à ne plus jamais la quitter. Cependant, elle avait malheureusement sur un point, et lorsque la porte s’ouvrit à nouveau, elle ne sursauta même pas, s’attendant à retrouver la même jeune fille que tout à l’heure.

« Est-ce….est-ce que tout va bien ? Je peux entrer? »

Oui… C’était bien elle. Scarlett hésita avant de se redresser. C’était bien la première fois qu’elle se sentait en position de faiblesse. Bien qu’elle ait réussi à se remettre debout, elle n’osait pas affronter le regard de ce qui semblait être une serpentard. La jeune fille devait l’analyser des pieds à la tête, mais elle était bien trop occupée à scruter le sol pour pouvoir le constater de ses propres yeux. Que ferait-elle lorsqu’elle aurait enfin levée la tête ? Qu’allait-elle bien pouvoir trouver à dire ? La rouge et or n’avait pas l’habitude de ce genre de situation, elle n’y avait jamais été confrontée auparavant. Et ces stupides larmes qui n’en finissaient pas de couler ! De toute façon, elle était stupide de vouloir à tout prix trouver quelque chose à raconter, elle ne savait même pas s’il lui était possible d’aligner deux mots à la suite. Elle était bancale, avait peiné à se mettre debout et peinait à le rester. C’était exactement pour ça qu’elle ne voulait pas s’attacher ! Pour ça que les sentiments étaient quelque chose qu’elle n’autorisait qu’aux autres ! Pour ça encore qu’elle avait voulu éloigner sa meilleure amie du monstre qui avait failli lui servir de petit ami ! Si Scarlett souffrait du départ de la seule personne, en dehors de sa mère, qui avait vraiment compté dans sa vie, elle n’imaginait pas l’état dans lequel se retrouverait Sarah quand le beau Scipion la laisserait tomber. Elle ne pouvait pas laisser faire un truc pareil. Pourquoi la préfète refusait-elle de comprendre qu’elle pouvait avoir des intentions honorables ? Visiblement, elle n’avait pas du tout l’intention de la laisser s’expliquer et elle était condamnée à rester sans sa meilleure amie tant que celle-ci n’aurait pas donné signe de vie. Son accès de fierté au Salon de Thé l’obligeait à attendre, encore et toujours en espérant que Sarah aurait assez de jugeote pour venir la trouver.

« Ça va très bien, ça ne se voit pas ! »

Un ultime élan de courage lui avait permis de prononcer quelques mots, mais ils étaient rendus tellement ridicules par la situation qu’elle aurait mieux fait de s’abstenir. La gryffondor se laissa lentement glisser le dos contre le mur, s’asseyant une énième fois à même le sol, les jambes rempliées, les bras enroulées et la tête dedans, pour camoufler l’incamouflable. Qu’est-ce qu’il lui prenait tout d’un coup ? Elle était si bonne comédienne d’habitude ? Et même s’il n’avait pas été très franchement sur ce coup-là, elle aurait tout de même pu tenter de ne pas avoir l’air complétement pitoyable. Elle n’avait plus qu’une seule chose à espérer, la serpentard allait être vexée par la façon dont elle s’était adressée à elle et elle la laisserait seule avec ses problèmes, quittant la pièce sans demander son reste. Tant pis, la vipère ne serait pas la première à l’abandonner…
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Message(#) Sujet: Re: Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] EmptyLun 21 Mai - 22:05

Les larmes du passé fécondent l'avenir.

    Pour tout dire, je ne suis plus vraiment sûre qu’entrer dans la pièce fût l’une de mes meilleures idées. A en voir la tête qu’elle fait, je pense que j’aurais mieux fait de m’abstenir. Quel genre de personne peut bien être si désagréable envers quelqu’un qui souhaite lui apporter son aide ? Je le sais bien, le genre de personne qui souffre mais qui ne veut pas le reconnaitre devant les autres. Oui, c’est ce qu’elle donne comme impression, l’impression d’une personne entrain de souffrir mais qui ne veut pas que tout Poudlard le sache. En même temps, je ne suis pas du genre à raconter ce que je vois ou bien ce que j’entends mais c’est vrai qu’elle n’est pas censée le savoir. Dans un premier temps, la jolie blonde se redressa, ce qui était déjà un grand pas en avant. Jolie blonde…je ne le sais pas vraiment, nous dirons que cette affirmation me vient de sa façon de se tenir et de sa jolie chevelure puisque pour le moment, l’inconnue ne semble pas vouloir montrer son visage. D’ailleurs, j’aimerais bien le voir son visage parce qu’étonnement, elle me rappelle quelqu’un que je suis sûre d’avoir déjà vue. J’ai une excellente mémoire visuelle seulement…j’ai aussi un inconscient en béton et autant vous dire qu’avec lui impossible de se rappeler concrètement de ce que je vois ! Ah, les aléas de la vie.

    Curieuse comme je suis, je ne pus m’empêcher de balayer la salle des yeux, a priori rien n’avait changé depuis ma dernière visite hormis les nombreux morceaux de verres qui se trouvaient maintenant à terre. Je suis persuadée de ne pas en avoir vu lors de ma première entrée…est-ce moi qui aurait provoqué cela ? Quelle fille serait suffisamment folle et colérique pour oser briser un miroir en plusieurs morceaux ?! Bon, je tiens peut être cela de mon éducation de moldue mais briser un miroir ne porte il pas malheur non plus ici ?! Ah, je suis peut être trop superstitieuse mais tout de même…

    Finalement, je finis par laisser la porte grande ouverte, vérifiant bien à l’oreille que personne ne viendrait pour nous interrompre. Mon regard se faisait fixe et vide comme si je n’éprouvais aucune émotion à l’égard de cette demoiselle ce qui en réalité est totalement faux. J’éprouve une certaine pitié envers elle, non pas une pitié de dégout mais un véritablement élan de compatie pour elle. Qui suis-je pour me permettre d’éprouver du dégout pour une personne visiblement mal, et dans sa tête, et dans son corps ? Je ne suis personne, c’est pourquoi je me contenterais de ma compatie à son égard. J’avais beau l’observer depuis un petit moment, elle ne me disait toujours rien. Quel est le problème ? Suis-je vraiment si indésirable que cela ? Suis-je tellement sans importance que même lorsque je veux apporter mon aider on me renvoie ? Visiblement…de toute façon c’est ce que j’ai toujours voulue, que l’on ne s’intéresse jamais à moi. Et puis, n’ais-je pas des problèmes moi aussi ? Il y a encore quelques minutes je pleurais à en vomir et me jambes n’arrivaient même plus à me supporter ! Pourquoi donc devrais-je me soucier d’une personne qui ne veut visiblement pas de mon aide ? Pourquoi mon cœur se serre t’il autant quand me vient l’idée de partir ? Ce n’est qu’une fille après tout et je déteste les filles…ce n’est pas qu’elles ne sont pas sympas mais j’ai toujours eu beaucoup de mal avec elles, je n’arrive tout simplement pas à les comprendre ! Pourtant, je m’entends plutôt bien avec Sasha quand on a l’occasion de parler mais bon…je ne sais pas si l’on peut vraiment considérer sasha comme une fille normale. Par « normale » je veux dire : superficielles, sans aucunes discussions intéressantes et qui ne pensent qu’à ce qu’elles ont ou n’ont pas plus particulièrement. Oui…en fin de compte, ce n’est pas vraiment une normalité, c’est juste que ce genre de filles étant nombreuses, on généralise un peu trop. Oui, je déteste les filles superficielles qui ne pensent qu’à elles même ! Si seulement elles avaient un peu de bon sens au moins ! Ou bien une toute petite pensée pour une autre personne qu’elles-mêmes ! Alors là, oui, je pense qu’une conversation serait possible mais sinon autant me jeter de la tour tout de suite, cela serait beaucoup moins douloureux. M’enfin, même si je ne sais rien d’elle pour le moment, j’aimerais au moins qu’elle me dise quelque chose même si cela en vient aux mains ou aux grossièretés. J’ai un peu peur qu’elle soit morte debout…et d’avoir à faire à un zombi.


    Ça va très bien, ça ne se voit pas !
    Je restai impassible, restant toujours immobile devant elle. Bon, nous dirons que c’est déjà cela. Je ne sais pas pourquoi mais en entendant ses mots une profonde colère et un très grand agacement émergeaient de moi. Non mais, pour qui se prend-elle ?! Après tout, c’est elle qui est en position de faiblesse et c’est moi qui lui avance de l’aide, ce n’est pas vraiment le moment de parler avec autant de rancune et surtout avec autant de nonchalance. Non mais sérieusement ? Qui pourrait la croire ? Il suffit de sentir l’aura de la pièce qui serait digne d’une catacombe ! Ou encore de son comportement qui laisse à croire qu’elle n’est déjà plus de ce monde ! Pourquoi mentir ? Pourquoi ne pas simplement dire « je ne vais pas bien mais ce ne sont pas tes affaires, retourne d’où tu viens s’il te plait. ». Non, cela serait trop dure, trop dure parce que cela serait avouer ! Ah, cela me rend dingue. Peu après cette scène de mélodrame, la jeune fille se laissa glisser contre le mur avec toute la lenteur du monde, s’enfouissant la tête entre ses bras et contre ses genoux, me laissant légèrement perplexe. Il faudrait savoir à la fin…as-tu besoin d’aide ou non petite demoiselle insolente ?

    Je soufflai inlassablement, entrant pour de bon avant de refermer la porte derrière moi. Non, je ne partirais pas, pas avant de te voir me regarder de haut en quittant cette pièce ou bien dans le meilleur des cas de me remercier. Je ne suis pas du genre à abandonner aussi facilement, c’est dommage pour toi ! Ou pas, au vue de ta malheureuse performance d’actrice qui d’ailleurs me remet en doute…ton allure et tes vêtements me disent quelque chose mais ce comportement…non, mes souvenirs et ce présent là ne vont pas de mèches. Qui es-tu ?

    Cela ne se voit pas du tout. J’ai vu meilleure menteuse dans le coin.
    Lançais-je avec détermination. Mon regard se porta alors de nouveau sur le verre brisé, m’obligeant à grimacer pour ne pas m’engouffrer dans le stress. Il fallait que j’évacue cette tension en moi !

    Par ailleurs, ne t’a ont jamais dit que briser un miroir apporte sept ans de malheur ? Quelle personne se mettant dans un tel état pourrait se rajouter de la misère ? Vraiment, j’espère pour toi que tu connais un moyen de contrecarrer le mauvais sort sur toi sinon tu n’en as pas fini !
    J’avançai jusqu’à elle, me laissant retomber sur le sol un peu plus loin. Ce n’est pas que je n’ai pas confiance mais…un peut tout de même. J’aurais l’aire fine si soudainement elle se mettait à me sauter dessus ! Ou bien qu’elle me lance un sort rapidement, comme un sort d’amnésie par exemple ! Ha, je vais peut-être trop loin mais la vie m’a appris à toujours me méfier des autres au moins d’ici je peux voir ses faits et gestes et avoir une chance de contrecarrer en cas de sortilèges dangereux lancés à mon égard. Pour cela, il me faut ma baguette ! C’est pourquoi je la sortis l’air de rien, faisant mine de viser les morceaux de verres.

    « Reparo » finis-je par lancer dans un murmure, observant les morceaux de verres se rejoindre entre eux. Ah, si tout pouvait se réparer aussi vite et aussi simplement. Le silence reprit son court mais j’aime le silence, cela ne me dérange pas. Maintenant je suis plus ou moins en sécurité, baguette en main, je pense ne plus avoir à craindre quelque chose de cette personne que je ne peux toujours pas voir. Je me demande ce qui peut la rendre si triste ? Quelqu’un est peut être mort dans sa famille ou son entourage…dans ce cas, que puis-je bien faire pour l’aider moi qui n’est plus de véritable famille et qui ais causés la mort de ma propre mère ? Rien. Non, c’est vrai, rien…cependant, je peux toujours essayer de la faire parler, de la faire s’énerver ou bien rigoler ? Je ne suis pas très douée pour faire rire les autres mais il parait que j’ai un don pour agacer les autres. Si seulement cela peut la soulager. Puis qu’elle n’a pas l’air de vouloir de moi ici, je pense que je n’ai pas d’autre choix que de continuer mon monologue…de toute façon, j’aime également monologuer.

    Qu’est-ce qui ne va pas ? Je ne suis pas du genre à raconter ce que l’on me dit à droite et à gauche si cela peut te rassurer. Vois moi comme une sorte de médecin, tout ce que tu diras ici ne sortira pas de la pièce. Cela te va ? Tu n’es même pas obligée de me montrer ton visage si tu n’en as pas envie…après tout, tu dois être vraiment affreuse pour en arriver à briser le miroir alors je comprendrais…
    Un léger sourire s’affirma sur mes lèves…il me fallait bien tenter la case « fais-moi rire » même si je doute que ma phrase ait l’effet voulue.


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Message(#) Sujet: Re: Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] EmptyMar 22 Mai - 13:35

« Cela ne se voit pas du tout. J’ai vu meilleure menteuse dans le coin. »

Scarlett se contenta de soupirer à travers ses larmes. Bien sûr qu’elle n’allait pas bien, il ne fallait pas être Einstein pour se rendre compte, mais qui était-elle pour venir lui parler dans ces conditions alors qu’elle ne la connaissait même pas ? De toute façon, la vipère ne devait pas vraiment pouvoir analyser ses réactions tant qu’elle restait dans cette position. Seulement, elle n’avait pas vraiment le courage de relever la tête pour affronter la jeune fille. Déjà, elle aurait bien aimé savoir si celle-ci venait en amie ou en ennemie. La deuxième option était plus probable, il arrivait rarement, voire jamais à la gryffondor de se mettre dans des états pareils, et il était fort probable que quiconque la croise dans cette situation cherche à en profiter un maximum. Après tout, elle ne pouvait en blâmer personne puisqu’elle faisait la même chose dès qu’elle en avait l’occasion. Les élèves vulnérables par un chagrin d’amour, une mauvaise note, une dispute, un problème plus importants, étaient plus faciles à faire parler que les autres, et elle adorait jouer la carte compassion pour emmagasiner un certain nombre d’informations sur la personne en question. Mais heureusement, elle connaissait tous ces stratagèmes par cœur et quoi que tente de faire la serpentard, elle ne se laisserait pas prendre au piège, elle était bien trop brillante pour ça. Seulement, même si elle n’ouvrait pas la bouche de toute la conversation, il y avait tout de même un hic. La jeune fille l’avait vu pleurer et rien que ça pouvait nuire fortement à sa réputation, d’autant plus qu’entre le miroir brisé, son maquillage étalé sur ses joues et son incapacité à faire face, elle était dans une bien piètre position, tout à fait exploitable pour quelqu’un qui chercherait à lui porter préjudice, qu’elle s’abstienne de commentaire ou non. Bien entendue, Scarlett aurait pu tout simplement ravaler ses larmes, relever la tête avec une fierté feinte et faire face à la situation comme si de rien n’était, mais ce serait faire preuve de beaucoup de stupidité que de croire qu’il était possible de donner le change à présent. Il n’y avait aucun moyen de s’en sortir pour elle, si la jeune fille voulait se moquer d’elle, elle pouvait se le permettre immédiatement, la rouge et or ne pourrait rien faire pour l’en empêcher. De toute façon, elle n’eut pas vraiment le temps de réfléchir à une parade, la vipère avait déjà repris la parole et semblait, à son plus grand déplaisir, particulièrement à l’aise.

« Par ailleurs, ne t’a ont jamais dit que briser un miroir apporte sept ans de malheur ? Quelle personne se mettant dans un tel état pourrait se rajouter de la misère ? Vraiment, j’espère pour toi que tu connais un moyen de contrecarrer le mauvais sort sur toi sinon tu n’en as pas fini ! »

Scarlett ne put empêcher un sourire de s’étirer sur ses lèvres, sans pour autant relever la tête de ses bras. Elle se sentait incapable de croiser le regard de la vipère. Ce n’était pas de l’irrespect ou de l’impolitesse, puisqu’elle était presque contente finalement de voir que quelqu’un pouvait s’intéresser un peu à elle au lieu de la laisser se morfondre. Bien sûr, la menace qu’elle représentait n’en était pas moins atténuée, mais cette présence avait tout de même quelque chose de rassurant. Ça faisait déjà plusieurs jours que la rouge et or tentait de reprendre le dessus, sans résultat concluant. En même temps, elle n’avait personne à qui parler, se confier était impossible et le serait probablement toute sa vie, c’était la rançon du succès probablement, et elle était consciente de ne pas pouvoir y échapper sans en souffrir. Au moins, le côté superstitieux de la verte et argent lui apportait un peu d’humanité et laissait de côté la possibilité qu’elle soit venue simplement pour la détruire sans tenter de la comprendre. Enfin, c’était probablement une interprétation un peu foireuse de la chose, mais ça suffisait à la rassurer un minimum. Scarlett n’avait jamais cru en toutes ces choses stupides qui faisaient peurs à ses camarades, elle ne craignait pas de passer sous une échelle, de voir un chat noir ou ce genre de choses, elle était même convaincue qu’il fallait au contraire braver les superstitions pour montrer qu’elle était au-dessus de tout ça. En réalité, Scarlett c’était toujours imaginée supérieure à tout le monde, mais en l’occurrence, elle ne le ressentait pas aujourd’hui, la vipère la surpassait de très loin et allait forcément l’écraser. Ses craintes ne mirent pas très longtemps à refaire surface. Pourquoi la jeune fille ne repartait-elle pas ? Elle avait sûrement mieux à faire que de l’écouter pleurer sans rien dire. Pourquoi ne disait-elle rien d’ailleurs ? Scarlett avait toujours été particulièrement bavarde et elle ne comprenait pas pourquoi elle se sentait aussi incapable de prendre la parole, peut-être simplement parce qu’elle ne voulait pas montrer les tremblements de sa voix, c’était stupide, elle devrait bien décrocher un mot à un moment ou à un autre. La rouge et or reprit donc la parole, sans pour autant relever la tête de ses bras, ce qui risquait de rendre la compréhension assez difficile, mais qu’importe.

« C’est des bêtises, tu es trop superstitieuse. De toute façon, je ne peux rien me rajouter du tout, je ne vois pas comment ça pourrait être pire.»

Comme elle le craignait, il n’y avait pas la moindre trace de supériorité dans sa voix, elle allait simplement passer pour une gamine pleurnicheuse, bien loin de son rôle de pimbêche habituel. Finalement, elle avait bien fait de ne pas relever la tête, au moins, il était encore possible que la vipère ne la reconnaisse pas, s’en aille et ne se souvienne absolument pas d’elle si jamais elle venait à la recroiser. Le problème restait qu’elle non plus n’avait pas pu observer attentivement le visage de la fille qui était entrée et serait bien incapable de la reconnaitre si jamais elles venaient à se croiser à nouveau, elle n’avait donc pas vraiment le choix, il lui faudrait faire face à un moment ou à un autre. Mais pour le moment, ça paraissait encore très difficile à envisager. La gryffondor se surprit à imaginer que Sarah allait entrer dans la pièce, chasser la fille qui cherchait à la faire parler, lui pardonner ses erreurs, redevenir son amie… Mais non, c’était impossible. La préfète ne savait pas où la trouver et refuserait probablement de lui adresser à nouveau la parole, un jour. Ses sanglots redoublèrent d’intensité à cette triste constatation, elle ne pouvait pas avoir perdu sa seule et unique amie, c’était totalement impossible. Que ferait-elle toute seule ? Elle n’aurait plus personne à qui parler, à qui se confier même si en l’occurrence elle confiait plus les secrets des autres plutôt que les siens. Scarlett n’avait pas imaginé un seul instant qu’elle pourrait tout perdre du jour au lendemain, et c’était pourtant ce qu’il s’était passé. En réalité, tout cela était de la faute de Scipion, si celui-ci n’était pas tombé amoureux de sa meilleure amie, il n’y aurait jamais eu aucun problème, jamais le gryffondor ne se serait pas risqué à provoquer une telle conversation s’il n’avait pas eu envie de lui voler sa meilleure amie, et il avait très bien réussi son coup, malheureusement. Lorsqu’elle aurait repris ses esprits et sa suffisance, il lui faudrait trouver un moyen efficace de se venger. Pour le moment, elle avait surtout besoin d’arrêter de pleurer et de retrouver son visage en dessous de la couche de maquillage, sauf qu’elle ne pouvait pas décemment prendre congé de la vipère tout de suite, elle ne voulait pas être malpolie.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Je ne suis pas du genre à raconter ce que l’on me dit à droite et à gauche si cela peut te rassurer. Vois moi comme une sorte de médecin, tout ce que tu diras ici ne sortira pas de la pièce. Cela te va ? Tu n’es même pas obligée de me montrer ton visage si tu n’en as pas envie…après tout, tu dois être vraiment affreuse pour en arriver à briser le miroir alors je comprendrais… »

Les larmes de Scarlett s’arrêtèrent instantanément, et la jeune fille releva la tête vers la vipère, la dévisageant des pieds à la tête avec stupeur. Elle venait de lui dire qu’elle était moche ? Non, c’était impossible, elle avait forcément rêvé, personne ne lui avait jamais dit une chose pareille. Sa mère comme son père avaient toujours répété qu’elle était la plus jolie petite fille au monde et qu’elle méritait de gagner tous les concours de beauté auxquels elle participait. C’était bien le seul défaut qu’elle n’avait pas d’ailleurs. Enfin, elle-même était convaincue d’être couverte de qualités, mais ce n’était pas le cas des personnes qui la côtoyaient habituellement. Ses maitresses d’écoles disaient d’elle qu’elle était une élève dissipée, avec de grosses difficultés de concentration, une arrogance mal placée et de grosses difficultés sur le plan scolaire. Bref, un portrait peu reluisant, qu’elle compensait aisément en étant sûre et certaine qu’au moins, elle était jolie et que personne ne pourrait jamais dire le contraire. Elle ne demandait pas grand-chose pourtant, elle voulait simplement que toute le monde la trouve belle. Jamais elle ne voudrait voler la vedette à une personne cherchant à obtenir un prix de sciences, ou quelque chose dans ce genre-là. La rouge et or se contenta dans un premier temps de regarder la vipère des pieds à la tête, tentant de savoir si oui ou non, elle était plus jolie qu’elle. Seulement, si Scarlett n’avait aucun problème pour se comparer aux autres en temps normal et d’affirmer qu’elle était de loin la personne la plus extraordinaire qui puisse exister. Sauf que ce n’était pas le cas aujourd’hui, toutes ses certitudes s’étaient envolées et elle était plus perdue que jamais. La jeune fille n’avait en général pas besoin de l’approbation des autres pour savoir que ce qu’elle faisait était bien. Elle avait bien sûr, toujours le réflexe de se tourner vers Sarah avant d’agir, sachant que la seule fois où elle s’en était abstenue, elle avait lamentablement échoué. Où était la préfète quand elle avait besoin d’aide ? Malheureusement, elle devait bien se rendre à l’évidence, sa meilleure amie ne reviendrait pas, et elle devait se débrouiller toute seule.

« Tu me trouves vraiment affreuse ? »

L’inquiétude de la jeune fille était palpable, mais la situation n’en était pas moins risible. Si seulement, elle pouvait claquer des doigts et retrouver sa parfaite apparence, seulement, c’était impossible pour le moment, Scarlett devait faire face toute seule et quelque chose lui disait que ça ne serait pas simple.
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Message(#) Sujet: Re: Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] EmptyDim 15 Juil - 15:04

Les larmes du passé fécondent l'avenir.

    Je venais de balancer cette idiotie à l’aveuglette, ne prenant pas réellement en compte mes propos et surtout leurs conséquences. J’ai toujours eu ce « don », cette insouciance qui m’apport bien souvent trop de problèmes et qui énerve beaucoup de personnes. A vrai dire et sans me mentir à moi-même, je dois bien reconnaitre que je les comprends, toutes ces personnes que j’agace. C’est vrai…je ne suis qu’une simple fille, muette la plupart du temps, invisible bien souvent, sans intérêts quelconque pour l’ensemble des sorciers de cette école et d’un coup, du jour au lendemain, j’impose ma présence par ce genre de remarque mal placée, m’a-t-on déjà dit. Qui aurait envie de recevoir une leçon de moral ou bien de se faire descendre plus bas que terre en deux secondes chronos par une Serpentard qu’on n’a jamais pu remarquer ? Je dois bien avouer que mon égo en prendrait un coup personnellement. Ma petite blague ne semblait pas être au goût de la demoiselle qui étonnamment s’arrêta de pleurer directement après ma petite remarque qui n’était qu’à prendre au second degré normalement, relevant instantanément son visage vers moi. Je n’apprécie guère ce regard qu’elle venait de me lancer, m’observant de la tête aux pieds, je peux en voir la couleur d’ici : « Qui est donc cette personne qui vient de me dire à MOI que je suis affreuse ? », c’est sans doute ce que veut dire son geste plus que malvenue. Mon visage prit un air surpris, en un sens ce fût le cas, je ne m’attendais pas à tant de vivacité face à une simple remarque lancée à la légère et d’un autre côté, je m’y attendais. Après tout, je supposais depuis notre « rencontre » que cette fille ne pouvait être différentes des autres filles de Poudlard, c’est-à-dire superficielle. Et cela ne venait pas de me prouver le contraire ! Vraiment…sortir de ces pleures pour si peu, moi qui pensait qu’elle souffrait un tant soit peu.

    Au moins, je peux maintenant voir le visage de mon interlocutrice, bien qu’il soit noyer par les larmes et principalement défiguré par un maquillage dégoulinant, ce qui me semble bien dégoutant soit dit en passant. Ah…a quoi bon se maquiller ? Je ne le comprendrais jamais. Comme si les femmes n’avaient déjà pas assez de soucis naturellement, il fallait qu’elles s’en rajoutent en perdant du temps à se tartiner le minois avec de la graisse de baleine et autres choses plus que douteuses. M’enfin, Je peux donc dire maintenant qu’elle n’est pas si laide que ça, c’est une jeune fille blonde au visage fin, quelque peu banale mais pas moche au point d’en briser un miroir, comme je m’y attendais de toute façon et ce qui me rassure également…c’est vrai…qu’aurais-je fais si j’avais eu en face de moi une fille vraiment hideuse ? Je n’ai pas les compétences pour rassurer une personne en devant mentir…

    Malgré tout, ce regard me reste en travers de la gorge, je n’aime pas être dévisagée des pieds à la tête, surtout pas avec cet air là, ce sentiment hautain qui émane de cette personne me donne la nausée. Sérieusement, je n’aime pas me mêler aux autres à cause de ça, leurs regards me dérangent. Qui est-elle pour me regarder comme cela ? Une personne ne peut-elle pas dire ce qu’elle pense peu importe ce à quoi elle ressemble ? Je ne sais pas ce qu’en disent les autres la concernant, ni comment ils me jugent physiquement, de toute façon de je m’en fiche royalement, je sais bien que je ne suis pas une idéologie de la beauté bien que je ne me trouve pas si affreuse que ça tout de même…alors pourquoi me prendre ainsi ? Peut-être que l’on me trouve moche, peut-être même que l’orgueil de cette fille vient d’en prendre un coup car elle me juge trop basse dans son échelle de la beauté, moi qui vient d’insinuer qu’elle devait être monstrueuse. Cependant, être moche ne signifie pas être sans conscience, j’ai encore le droit de dire ce que je pense !


    Tu me trouves vraiment affreuse?
    Mon sang commençait à bouillir et l’envie de me lever pour partir et la laisser dans ses problèmes me démangea rapidement jusqu’à entendre cette phrase. Elle s’en souciait vraiment ? Cela ne semblait pas être une blague, elle avait vraiment peur que je la trouve moche…c’est tout bonnement incroyable. L’inquiétude que je peux lire sur son visage me laisse de marbre, pourtant tout se bouscule dans mon esprit. Je ne m’attendais vraiment pas à cette question, que suis-je sensé répondre ? Je ne suis pas vraiment du genre à juger l’apparence physique de quelqu’un, je ne me suis jamais dit « tient, elle, je la trouve belle », « ah non, lui, il est moche ». Je ne suis qu’attirée par l’aura et le caractère des autres. C’est vrai, maintenant que j’y pense je n’ai jamais émis d’avis là-dessus. J’aime parfois des personnes comme Sasha, Aaron et des personnes comme Naïa me désolent…mais puis-je affirmer que le physique est à voir là-dedans ? Non, certainement que non car si je prends l’exemple de Naïa, je suppose qu’on la trouve belle alors que rien que de la visualiser me donne un mal de tête horrible pour ma part. La beauté n’est donc pas un critère de vérité chez moi. Passons cependant, cette fille, est-elle vraiment affreuse ? Je l’observai fixement, ne laissant rien paraitre, son visage ne ressemblait pas vraiment à une œuvre d’art pour le moment mais une fois débarrassé de toute cette crasse de maquillage, elle ne devait pas être si vilaine que ça. Je portai un regard interrogateur sur le visage, dois-je vraiment répondre à ce genre de question ? C’est en m’efforçant de ne pas m’étouffer avec ma salive que je me décidai à lui répondre.

    Et bien…on...on ne peut pas vraiment dire que tu sois belle dans cet état. Cependant…tu ne dois pas être si affreuse en temps ordinaires…je pense. En réalité ton visage me dit quelque chose mais de très…lointain. Ne le prends pas mal, tu n’es simplement pas le type de personne que je remarque en temps normaux.

    Je soufflai légèrement, espérant avoir répondu correctement bien que quelque au fond de moi-même me disait clairement que j’avais encore une fois raté ma performance de fille rassurante. Je tournai la tête dans le sens opposé, évitant alors de croiser le regard de cette pauvre jeune fille toute triste. Est-elle satisfaite de ma réponse ? M’en veut-elle ? Deux questions qui trottent dans ma petite tête. Finalement, quand j’y pense, je ne sais toujours rien sur elle mit à par le fait qu’elle est inquiète pour son apparence et de ce que les autres pensent d’elle, même ceux qui ne devraient avoir aucune valeur dans son petit monde, des personnes comme moi. Je me demande alors, pourquoi est-ce que je me sens obligé de l’aider ? Ou du moins d’essayer. C’est sans doute parce que quelque chose me fait penser qu’elle n’est pas si mauvaise que cela et qu’il y a peut-être quelque chose à tirer d’elle, au fond.
    Je me retournai soudainement vers elle, sans prévenir. Tourner autour du pot pendant une année entière ne nous servirait à rien, autant entrer dans le vif du sujet ! Je posai mes yeux noisette sur elle, laissant mes lèvres s’entrouvrir avant de laisser les notes produites par mes cordes vocales s’en échapper avec fermeté.

    Comment est-ce que tu t'appelles?
    Je laissai échapper un soupir de soulagement, le plus dur est maintenant passé, maintenant que j’ai réunie suffisamment de courage pour entamer cette conversation, autant la finir. ..Ou tout du moins, tenter de la continuer jusqu’à une fin possible.


    Spoiler:

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Message(#) Sujet: Re: Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] Les larmes du passé fécondent l'avenir. [Kayowai] EmptyLun 16 Juil - 18:58

La jeune fille sembla réfléchir. Comme si on avait vraiment besoin de la contempler pendant de longues minutes avant de réaliser qu’elle était splendide. Seulement, Scarlett avait beau être convaincue en temps normal de ses charmes et de ses atouts, elle n’était plus sûre de rien à l’heure actuelle et personne n’était là pour la rassurer. Que pouvait-elle faire de toute façon ? Envoyer un hibou à sa mère ? Celle-ci aurait probablement la flemme de répondre quel que soit le désarroi dans lequel sa fille se retrouvait plongé. Il était donc complétement inutile de chercher la petite bête. Mais est-ce que cette andouille allait vraiment finir par lui répondre ? Ou allait-elle rester plantée là à la dévisager en cherchant le meilleur moyen de lui avouer sans lui faire trop mal au cœur qu’elle n’avait jamais vu une fille plus laide. L’évocation de ce simple mot serra le cœur de la demoiselle. Elle avait sans doute des défauts, bien qu’ils ne soient pas vraiment visibles, mais physiquement, elle était parfaite et elle le savait. La rouge et or se contenta donc de se le répéter en boucle, comme pour tâcher de s’en convaincre. Elle n’avait aucune raison de s’en faire, l’inconnue attendait juste le bon moment pour lui dire à quel point elle la trouvait merveilleuse, voilà tout. Il était un peu difficile pour Scarlett de s’en convaincre, mais elle tentait réellement d’y croire.
« Et bien…on...on ne peut pas vraiment dire que tu sois belle dans cet état. Cependant…tu ne dois pas être si affreuse en temps ordinaires…je pense. En réalité ton visage me dit quelque chose mais de très…lointain. Ne le prends pas mal, tu n’es simplement pas le type de personne que je remarque en temps normaux. »

La première partie de la phrase ne lui fit ni chaud ni froid. Elle ne pouvait qu’être d’accord avec la jeune fille. Oui, elle venait de péter un plomb et son maquillage coulant sur ses joues devaient lui donner un air allumé assez étrange. Même ses vêtements ne lui donnaient pas fiers allure, elle s’était laissé glisser contre le mur, si bien qu’une légère poussière blanche avait fait des traces dessus. Le reste de ses vêtements se froissait autour d’elle et elle avait évidemment tenté d’essuyer les larmes avec ses manches, laissant sur celles-ci un mélange peu engageant de maquillage mouillé de larmes. La rouge et or n’avait pas encore songé à la manière dont elle regagnerait son dortoir, mais il était maintenant plus que certain que cette opération allait s’avérer compliquée. Peut-être que l’espèce d’empotée qui était venue contempler les dégâts pourrait s’avérer être d’une utilité quelconque ? La rouge et or en doutait fortement. Mais après tout, elle pouvait encore se tromper et elle aurait bien aimé. Cependant, la deuxième partie du discours de l’inconnue lui donnait surtout envie de lui coller deux gifles ou de l’envoyer valser par la fenêtre. Elle rirait moins lorsqu’elle se retrouvait aplatie sur le sol, complétement défigurée. Cette perspective plaisait à la gryffondor beaucoup plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Il y avait tout de même un hic, elle n’était pas certaine de vouloir aller en prison. L’accoutrement qu’elle serait obligée de porter tous les jours ne lui disait vraiment rien et la nourriture non plus. Beaucoup de gens disaient que les prisonniers amenés à ressortir un jour de cet enfer étaient méconnaissables et elle ne voulait surtout pas que son physique paye pour ses sautes d’humeur. Elle avait donc une très bonne raison de ne pas commettre ce meurtre. Ça ne changeait rien à l’envie qu’elle avait de le commettre. La garce, elle avait osé s’attaquer à son apparence ! Elle avait profité de la faiblesse de son adversaire pour la rabaisser d’avantage. Qui donc aurait fait une chose pareille ? Oui, elle-même, mais sinon ? C’était totalement déloyal, et cette petite peste allait payer. Mais dans combien de temps ? Scarlett n’était que l’ombre d’elle-même pour l’instant et aucune réplique cinglante ne lui venait à l’esprit.

« Pas si affreuse ?! » Hoqueta-t-elle difficilement. « Je ne suis pas moche ! Tais-toi ! Va-t’en ! »

Scarlett plaqua ses deux mains sur ses oreilles, faisant un rapide retour dans le passé. Elle ressemblait à une simple gamine de dix ans en train de faire un caprice et ça ne devait vraiment pas être beau à voir. Pitoyable… Et dire qu’en temps normal, elle se serait empressé d’analyser son adversaire, de comprendre qui elle ou il était et d’entrer rapidement dans une guerre qu’elle adorait. Jouer avec les mots était son passe-temps favori, surtout lorsqu’elle pouvait faire du mal aux autres en utilisant l’une des nombreuses rumeurs qu’elle connaissait. Mais pour l’heure, elle était simplement capable de retomber en enfance et d’agir comme la dernière des imbéciles. Il était fort probable que l’inconnue se mette à rire de son affreux comportement, aussi la rouge et or essayait de colmater toutes les brèches que pouvaient former ses doigts. Seulement, rien ne se passait vraiment et au bout de quelques instants, la gryffondor ne put résister à l’envie de relever la tête une fois de plus vers son interlocutrice pour tenter de déceler chez elle une trace d’une haine quelconque. Mis à part ça, qu’est-ce qui pourrait réellement pousser à rester ? Scarlett n’avait jamais eu vraiment d’amis, et elle n’avait jamais non plus cherché à en avoir, mais elle en payait les conséquences. Certes, elle n’était pas embêtée par des personnes sans importances à ses yeux, mais lorsqu’elle avait besoin de soutien, elle était forcée de constater qu’il n’y avait personne pour lui en apporter au moins un minimum. Finalement, la rouge et or vivait très bien sa solitude, même si l’absence de Sarah était aussi pesante à l’heure actuelle que le premier jour. Elle n’avait besoin de personne d’autre que sa meilleure amie, s’il y avait quelqu’un qui lui manquait, c’était bien la poufsouffle, sa fidèle alliée, celle avec qui elle partageait tout ce qu’elle avait envie de partager, pas grand-chose à dire vrai, mais ça lui suffisait. Et maintenant, il y avait cette fille… Que voulait-elle ? Que s’attendait-elle à trouver ? Il fallait qu’elle comprenne tout de suite que la rouge et or était loin de faire partie de la bande de crétins qu’elle pouvait rencontrer habituellement dans les couloirs et ce n’était pas parce qu’elle n’allait pas forcément bien maintenant qu’elle allait lâcher tout un tas d’informations compromettantes, pas du tout.

« Comment est-ce que tu t'appelles ? »


La jeune fille ne put qu’être surprise. En plus de ne pas la trouver jolie, elle ne la connaissait pas ? Scarlett avait toujours voulu être quelqu’un de populaire et pensait au moins avoir atteint son objectif, sauf que si la garce ne la connaissait pas, elle ne devait pas être la seule, c’était frustrant, très frustrant. D’un autre côté, il était vrai que la rouge et or ne connaissait pas non plus son interlocutrice, et qu’en règle générale, même si elle se tenait informée de tout ce qui se passait au château, elle ne pouvait pas tout connaitre sur tout le monde, notamment sur les personnes qui étaient les plus discrètes. La preuve, elle n’avait aucune idée de l’identité de celle qui se tenait devant elle. Cependant, pour la rouge et or, tout était très différent. Elle était tout sauf discrète, voulait à tout prix se faire remarquer, et avait toujours imaginé qu’elle y arrivait. Comme quoi, Scarlett apprenait en bloc qu’elle avait tout raté et ça commençait à être assez compliqué à gérer. Elle avait imaginé que son plan anti-Scipion était parfait, et maintenant qu’elle avait réalisé qu’au lieu d’un plan, elle avait simplement créé une faille géante permettant aux deux tourtereaux de se tomber dans les bras. Etait-ce qu’il s’était passé ? Elle n’avait pas suivi le déroulement de l’histoire, mais il était certain que sans son intervention, il ne se serait pas produit grand-chose. Et maintenant, elle apprenait qu’en plus de tout ça, elle était une parfaite inconnue aux yeux des élèves qu’elle avait côtoyé pendant des années. Non, ça ne pouvait pas être possible, elle était simplement tombée sur la seule crétine qui s’amusait à jouer les ermites dès qu’elle ne devait pas se rendre en cours. C’était un peu rassurant en fin de compte, si la jeune fille était une réelle sans-amie, il n’y avait pas de raison qu’elle aile cafter à qui que ce soit ce qu’elle venait de voir, et avec un peu de chance, la rouge et or pourrait la rallier à sa cause et par la même occasion faire semblant de ne pas être toute seule. Perspective intéressante, seulement, la gryffondor voulait être prudente et ce n’était pas en se lâchant d’un seul coup parce qu’elle avait tiré quelques conclusions d’un simple comportement qu’elle parviendrait à maintenir sa réputation.

« Scarlett et… Et toi ? »

Elle n’en avait pas dit beaucoup, mais c’était déjà peut-être trop. Et si elle en avait trop dit justement ? Avec tout ce maquillage étalé, elle était défigurée et l’inconnue aurait eu peu de chance de la reconnaitre une fois qu’elle serait redevenue la fabuleuse jeune fille qu’elle était en temps normal. Cependant, si elle voulait en apprendre un peu plus, il fallait qu’elle se plie un minimum au jeu des questions réponses, espérant de tout son cœur de ne pas subir un interrogatoire. Difficile mais pas impossible…
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