Si la folie ne nous tue pas, la forêt elle, le fera. [PV Aaron]

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♠ Si la folie ne nous tue pas, la forêt elle, le fera. ♠

L'horloge de la salle commune annonce déjà deux heures du matin, ne nous laissant plus que trente petites minutes de préparation avant de nous débarrasser de notre bon sens commun. Est-ce une bonne idée? Je n'en sais rien...plus les minutes passent et plus je me sens tiraillée par le stress. Qu'en est il d'Aaron? Est-ce que lui aussi se dit que finalement ce n'est pas une si bonne idée que ça? Tant de questions résonnent dans ma tête...Et si nous nous faisions prendre avant même d'arriver à destination? Et si nous rencontrions un monstre caché par le ministère? Et si nous ne nous étions pas suffisamment préparés à vivre cela? Après tout, nous ne sommes qu'en cinquième année....Pouvons nous vraiment survivre dans une forêt pleine de monstres en tout genre? Soufflant péniblement, je terminai de ranger ce qu'il y avait à mettre dans mon sac à dos, espérant ainsi faire passer le temps plus vite et effacer cette impression de solitude qui m'envahissait depuis un moment, seule et sans un bruit dans cette salle commune. J'espère ne rien avoir oublié. Tentant de m'échapper de ses pensées envahissantes qui me gênaient, je m'empressai de rentrer une à une et en rythme toutes mes affaires dans le sac: la nourriture au cas ou nous nous perdions, l'eau en cas de courses non prévues, notre herbier puisqu'après tout, nous nous y rendons pour le remplir un peu plus...ah...qu'est-ce que je ne ferais pas pour une bonne note. Et enfin, quelques fioles de potions préparées dans la semaine. Quand j'y pense, Aaron a de la chance que je sois si gentille, non mais vraiment celui là...me laisser tout préparer. D'abord, il y avait eu le sortilège de disparition que monsieur n'avait pas eut envie d'apprendre à maîtriser puisque soit disant les sorts qu'ils soient de défense, d'attaque ou de métamorphose ne sont pas dans ses cordes, et ensuite toutes les potions à préparer...son excuse cette fois ci? Il ne s'était même pas donné la peine de m'en trouver une, laissant l'évidence choisir mon pauvre sort. Personnellement, j'aurais largement préféré le voir s'activer à la tache aussi! Bon d'accord, c'est un peu de ma faute si on se retrouve dans cette situation puisque c'est moi qui lui ais proposé cette sortie mais tout de même! En plus, je ne suis pas très rassurée à l'idée que tout repose sur moi. Et si mon sort ne fonctionne pas comme je le veux? Et si mes potions sont ratées?! Ah, non, chuuut, chuuut Kayo', calme toi, tout ira bien. Je l'espère tellement. Il ne faut pas oublier qu'en tant que cinquième année, je n'ai pas eu grand choix en matière de potions de soin, nous dirons que si elles servent durant la nuit, elle serviront principalement de "toujours mieux que rien" mais ne permetteront pas non plus de nous en sortir en cas de blessures graves. Parfois, j'aimerais me cogner la tête à ne plus avoir de boite cranienne lorsque j'ai des idées comme celle ci! Je soufflai une nouvelle fois, de plus en plus péniblement cependant...bon, maintenant il ne me reste plus qu'a préparer ce satané bout de tissus à ensorceler.

Aaron et moi nous sommes préparés deux semaines à l'avance, je pense que ce sera suffisant mais bon, comme on dit, on ne sait jamais. Pendant deux semaines j'ai perfectionné mon sortilège de disparition que nous a enseigné le professeur de métamorphose afin de nous permettre une meilleure sécurité le temps d'aller jusqu'à la forêt interdite. Pour le coup, je n'ai réussis qu'a faire tenir le sort pendant environs vingt minutes ce qui sera largement suffisant si tout se passe comme nous l'avons prévus mais bon...Pas fameux non plus. Aaron, quant à lui a enfin prit son rôle à coeur en patrouillant toutes les nuits afin de marquer les rondes des préfets. Il nous fallait les noms, maisons, déplacements et heures de pointe de ces derniers pour pouvoir passer sans problème. S'il n'est pas en retard, nous n'auront qu'un seul prefet à éviter: celui du hall. Normalement, il n'y aura personne d'autre sur notre route jusqu'aux environs de deux heures quarante, c'est pourquoi nous devrons faire vite. Deux heures quinze s'affichaient déjà sur l'horloge tandis que je tapotais les poches de mon jean pour vérifier qu'il ne me manquait rien, ni baguette, ni les petits trucs prit en plus en cas de besoin. Heureusement, tout y est!

Je pus enfin souffler librement, sans laisser mon souffle s’obscurcir par des vibrations de stress non désirées. Enfin débarrassée de ses préparations! Je me demande ce que fait Aaron dans son dortoir...comment cela se passe il avec Kousai? Je sais bien qu'ils ont du mal à s'entendre ces deux là mais je n'ai pas le coeur de dire à mon pauvre petit bébé chinchilla qu'il ne peut pas venir avec nous...c'est que je ne veux pas qu'il soit blessé en cas de problème ou qu'il se perd. Pour Aaron et moi cela sera plus facile du moment que l'on reste ensemble mais lui est si petit, s'il tombe et s'enfuit je ne sais pas ce que je ferais. C'est pour ça que j'ai laissé Aaron s'en charger, en espérant qu'il ne le prenne pas trop mal. Je me jetai dans un fauteuil non loin de là avant de fermer les yeux délicatement, puisqu'il reste encore dix minutes, autant me reposer. La nuit risque d'être longue.

Alors que je commençais à m'endormir, je laissai s'échapper un léger et faible soupir d'endormissement...sans vraiment m'en rendre compte en fin de compte.

Aaron...