Un grognement énervé s'éleva de la gorge de Percy quand son regard se posa sur son réveil. Bientôt, dans deux minutes exactement, elle devrait quitter son lit si confortable, son chat et son oreiller moelleux pour aller faire une potion... Youpie. Elle qui détestait les potions allait devoir y passer tout son samedi après-midi et probablement une partie du lendemain également. Maudite Burgess, maudites potions, maudits examens de fin d'année ! Si ça avait été en sortilèges ou en défense, elle aurait été ravie, même contente, mais il avait fallu que son plus gros devoir soit celui de potions. Si Burgess n'avait pas été également la directrice de sa maison, Percy aurait probablement bâclé ce devoir ou l'aurait complètement laissé à son binôme, mais elle voulait impressionner la professeure, lui montrer qu'elle pouvait faire des efforts et, surtout, réussir son examen pour passer en année supérieure.

Minute, j'ai parlé de binôme ? Ah oui, je ne vous avais pas dit le meilleur : Percy devrait faire ce devoir avec une autre fille - Dieu merci, elle ne s'était pas retrouvée avec un mec - et pas n'importe quelle fille. Elle était avec Prudence Anderson, une Gryffondor mêle-tout qui défendait les victimes de la rousse. Une brave fille, vous vous dites ? Une idiote, ouais ! Sincèrement, oser s'interposer entre Percy et la personne qu'elle persécutait, c'était complètement débile et probablement signe d'un déséquilibre mental profond. Ou alors elle aimait être le centre du monde et voulait se la jouer Mère Teresa en volant au secours de la veuve et de l'orphelin. Enfin, peu importait sa raison, cette fille était folle. Sans aucun doute. Et voilà que Percy allait devoir se la coltiner pendant de longues heures, juste elles dans une salle vide, sans personne pour les empêcher d'en venir aux mains ou pire.

Elle se rappelait encore de sa rencontre avec la lionne, en début de deuxième année dans un couloir. Les deux filles sortaient d'un cours d'Histoire particulièrement barbant et Percy, loin devant, avait repéré sa prochaine victime : un jeune Poufsouffle qui avait renversé ses affaires et tentait de les ramasser avant que tout le monde de marche dessus par inadvertance. Elle était arrivée telle une tornade et, d'un coup de pied, avait envoyé au loin la trousse du première année. Evidemment, l'enfant était intrépide et avait voulu s'énerver sur elle, ce qu'elle ne lui reprochait nullement, il n'était après tout qu'un homme en devenir, c'était dans sa nature de s'en prendre aux femmes. Elle s'était bien amusée à le remettre à sa place et était à deux phrases de lui mettre les larmes aux yeux quand la Gryffondor était venue à sa rescousse. D'abord agacée, Percy avait voulu se débarrasser d'elle en quelques secondes, mais la folle tenait bon et, finalement, elle avait trouvé ça amusant, s'était trouvée une adversaire à sa taille. Depuis, dés qu'elles se croisent, un festival de regards noirs et d'insultes plus ou moins subtiles avait lieu dans l'espace qui les séparait. Un régal.

Rêveusement, elle fit glisser ses doigts dans le pelage de Potiron étalé sur son ventre. Elle ne voulait pas sortir de son lit, faire des potions, passer du temps avec cette insupportable Gryffondor... Certes, elle adorait l'emmerder dans les couloirs, mais c'était l'affaire de deux minutes à chaque fois, jamais elle n'avait du passer des heures en tête à tête avec elle et jamais elle n'aurait cru avoir à le faire. Fichue Burgess ! Un soupir mortel s'échappa de ses lèvres, faisant sursauter Potiron qui fila se réfugier sous le lit. Quel trouillard... Si elle en avait eu le temps, Percy se serait mise à quatre pattes près du lit pour le récupérer et le rassurer mais il ne lui restait qu'une minute, soixante petites secondes, avant son foutu rendez-vous. Lentement, elle se redressa et leva sa baguette pour déplacer ses affaires dans le chaudron posé au pied de son lit. Ouais, c'était à elle d'apporter le matériel le plus encombrant tandis que Anderson n'avait qu'à prendre les ingrédients. Percy avait-elle eu son mot à dire dans l'organisation ? Nope, bien entendu ! Enfin, elle n'avait pas cherché à discuter, trop pressée de s'éloigner de cette fille avant de l'étrangler à mains nues.

Avant de partir, elle glissa ses pieds dans une paire de sandales à talons qui s'accordait parfaitement à sa robe printanière, puis attrapa son chaudron et quitta à contre-coeur son dortoir et sa salle commune. Sur son passage, certains lui lancèrent des regards étonnés, d'autres des encouragements et elle leur répondit par un geste de la main fort peu mature mais qui exprimait bien ce qu'elle pensait de leurs avis. Oui, vous avez bien compris : elle leur a fait un doigt d'honneur. Oh mon Dieu, madame Burgess, retirez-lui des poiiiiints ! Levant les yeux au ciel, elle remonta le couloir menant aux autres cachots et poussa la porte de la salle où elle avait accepté de retrouver Anderson. Anderson qui était déjà là, d'ailleurs. Peut-être qu'à la réflexion Percy avait deux ou trois minutes de retard mais, sincèrement, ce n'était rien comparé à ses - mauvaise, certes - habitudes. Salut. T'as pas oublié les ingrédients ? Ouais, on avait connu mieux comme salutations mais, dans ces circonstances, c'était ça ou une insulte alors Prudence devrait s'en contenter.

Avec un bruit sourd, elle posa son chaudron sur la table et s'assit face à Anderson, n'étant pas sûre de pouvoir se mettre à côté d'elle pendant des heures. Avec son flegme habituel, elle fit pivoter le livre de la gryffone afin de le lire. Elle vit en premier que la qualité du chaudron utilisé influençait fortement le temps de mijotage, passant de huit à vingt-trois heures en passant par quatorze heures. Comme tout le monde, elle avait acheté en première année un chaudron en étain mais avait ensuite récupéré celui de Philipp, son plus grand frère : un magnifique chaudron en cuivre étincelant. Et boum, huit heures de mijotage ! En fin de compte, ce n'était pas si mal qu'elle ait été la préposée de ce matériel, elle imaginait facilement que sa binôme se contentait d'un étain de moindre qualité... Tu peux me dire merci : grâce à mon chaudron on aura fini ce foutu devoir plus rapidement... Qu'avec le tien... Enfin, ça, elle ne le précisa pas, n'ayant pas envie de s'engueuler avec la rouge et or dés le début ; ça les retarderait beaucoup trop.

La première fois que Percy avait fait une potion, ç'avait été une catastrophe. Elle s'était fichée des dosages, mélangeait dans le mauvais sens, mettait les ingrédients dans le mauvais ordre... Oui, un carnage. Sa partenaire de l'époque - elle avait oublié qui c'était - avait bien essayé de l'en empêcher, de lui faire entendre raison, mais elle s'en fichait, elle voulait juste finir ce cours au plus vite et, franchement, qui pouvait lui en vouloir ? C'est donc sans aucune surprise que, à la fin du cours, une horrible fumée verdâtre s'était échappée de son chaudron et lui avait refilé des pustules énormes sur le visage. La honte, hein ? Heureusement, c'était le début de l'année, personne ne la connaissait et cette histoire s'était vite fait oublier. A présent, personne ne s'en rappelait ou, du moins, personne ne se rappelait que c'était elle qui avait fait fait ça.

Depuis, donc, elle se montrait méticuleuse en potions, même si sa distraction lui faisait encore tourner la main dans le mauvais sens ou ajouter un peu trop d'ingrédients. Rares étaient les fois où ses potions étaient réussies, mais encore plus rares celles où c'était dramatique au point de l'envoyer à l'infirmerie. Donc oui, on pouvait dire qu'elle était nulle en potions, mais encore plus qu'elle détestait ce cours dont elle ne voyait pas l'utilité. Elle ne savait pas ce qu'elle voudrait faire comme métier, mais certainement pas quelque chose qui exigerait qu'elle reste dans une pièce sombre à concocter des philtres d'amour. Alors elle espérait que sa partenaire du jour serait plus douée qu'elle, qu'elle pourrait la laisser décider et lui faire porter le chapeau si jamais quelque chose se passait mal.

Pourtant, en entrant dans la salle de classe vide, elle fut refroidie par l'expression de Prudence. Elle semblait très contrariée et ce n'était probablement pas le simple fait de se retrouver seule en sa compagnie. Etait-elle aussi nulle en potions ? Parce que, dans le cas contraire, elle aurait du être en train de jubiler à l'idée de donner des leçons à Percy, de pouvoir lui montrer qu'elle était plus forte, plus douée dans cette matière. Enfin, faute de rassurer la serpentard sur leur devoir, elle fut au moins satisfaite à l'idée de ne pas lui être inférieure dans ce domaine - elles devaient se valoir.

Un sourire suffisant étira les lèvres de Percy quand, effectivement, Anderson la remercia pour le chaudron. Si elle continuait comme ça, ce devoir ne serait pas si désagréable en fin de compte... La gryffonne semblait décidée à faire profil bas pour éviter les disputes, alors tout devrait bien se passer. Percy pourrait peut-être même retenir quelques piques sanglantes pour ne pas envenimer la situation inutilement et elles pourraient rentrer dans leurs dortoirs respectifs sans avoir eu l'impression de trop perdre leur temps. D'ailleurs, Prudence eut une idée pour encore mieux optimiser leur temps : faire la potion et prendre des notes en même temps pour gagner de précieuses minutes. Ouais, faisons ça. Mais c'est moi qui écrit. Et elle tira vers elle le parchemin et la plume que l'autre venait de poser sur la table. Elle ne savait pas quelle était son écriture mais refusait de prendre le risque de devoir relire des pattes de mouches horribles.

Quand Anderson se leva à la recherche d'un mortier, Percy en profita pour lire la première étape de la potion : il fallait écraser des ingrédients dans le mortier, en mettre d'autres dans le chaudron qu'on faisait chauffer pendant trente secondes exactement. Ce ne devrait pas être trop compliqué, surtout avec la montre à gousset qu'elle avait eu la bonne idée de prendre avec elle ; ces choses étaient bien plus précises que son comptage hasardeux. Tout devait être extrêmement précis si elle voulait que ça réussisse et ne pas avoir à recommencer plus tard. Anderson revint assez rapidement et proposa de se départager les tâches : elle s'occuperait de préparer les ingrédients et Percy de faire chauffer le chaudron. Méfiante, elle mit quelques secondes à répondre, se demandant si ça voulait dire que Prudence était nulle en incendio ou si elle ne lui faisait pas confiance pour manier le hachoir. D'accord. Puis elle écarta le parchemin pour ne pas risquer d'y foutre le feu. Car non, Percy n'était pas nulle pour le sortilège du feu, mais un accident était si vite arrivé... n'est-ce pas ?

Alors Percy, concentrée sur sa tâche, plaça six dards séchés de Billywig dans le chaudron et attendit un moment avant d'allumer le feu, ne voulant pas que sa partenaire ait à se presser pour mettre les unités à temps et bâcle donc son travail. En attendant, elle s'amusa avec sa baguette, exécutant des Lumos et Nox impeccables, se fichant de savoir si elle agaçait ou non Anderson. Quand - enfin - les ingrédients furent presque prêts, elle tira sa baguette de sa poche et la pointa sous le chaudron. Elle fixa sa montre, attendit que l'aiguille des secondes se place sur le douze et prononça la formule : Incendio ! Aussitôt, un joli feu d'intensité moyenne se mit à brûler sous le cuivre. Même si elle aurait aimé jubiler de sa parfaite exécution du sort, Percy garda son sérieux et le regard fixé sur sa montre. Assez vite, l'aiguille fit la moitié du cercle et Percy releva la baguette pour éteindre le feu. N'oublie pas, c'est quatre mesures d'ingrédients qu'il faut ajouter, sois précise. Percy jeta un regard d'avertissement à Anderson, ne voulant pas foirer sa potion pour une foutue faute d'inattention. Pendant ce temps, elle attrapa la plume et le parchemin et rédigea quelques lignes sur ce qu'elles venaient de faire. Il fallait qu'elle n'oublie aucun détail sinon elles perdraient des points et, cette fois, ce serait de sa faute.

La montre qu'avait utilisé Percy pour compter les trente secondes était, outre le chaudron en cuivre, le seul objet précieux qu'elle possédait. Issue d'une famille où les hommes avaient tout et les femmes rien, elle se considérait comme pauvre là où ses frères étaient riches de part leur argent de poche, leurs cadeaux et, pour Phil, son salaire au Ministère de la Magie. Les objets précieux des femmes se résumaient à l'alliance de la mère, quelques jolies robes pour faire croire au monde qu'elles étaient gâtées, deux ou trois bijoux en plaqué or, et un animal de compagnie. Percy possédait donc Potiron, son chat, cinq robes de bonne facture, un collier avec une émeraude qu'elle ne portait jamais et, quand elle avait eu le choix entre des boucles d'oreilles serties de zircons et la montre à gousset en argent, elle avait choisi le second bijou. Plus pratique, plus authentique, plus classe. Elle s'en servait souvent, l'avait quasiment toujours en poche et veillait à changer la pile dés qu'elle était morte. C'était, après Potiron, la seule chose dont elle ne pourrait jamais se séparer plus d'une journée, allez savoir pourquoi.

Alors, quand Anderson lui dit que c'était une bonne idée de l'apporter, Percy fut fière qu'elle l'ait remarqué et, pour une fois, ne lui lança pas de pique sanglante. Merci. Ouais, okay, ce n'était pas génial comme réponse mais, au moins, ce n'était ni ironique ni méchant. Elle aurait pu lui balancer que, de toute façon, ce ne serait pas elle qui aurait pensé à en prendre une, mais elle se retint, par pure bonté d'âme. Parce que oui, Percy pouvait se montrer aimable quand elle le voulait, ce qui était rare, je vous l'accorde, mais qui arrivait parfois.

Quand elle vit donc que Prudence avait presque fini de préparer les ingrédients, elle avait fait chauffer le chaudron à feu moyen pendant trente secondes exactement. Puis Anderson, fin prête, répondit sèchement au rappel de la verte et commença à verser sa préparation dans le chaudron. Je m'en doute, c'était juste au cas où t'avais oublié. Et elle leva les yeux au ciel, agacée. Elle avait essayé d'être sympa en lui donnant un conseil et voilà comment on la remerciait ? Eh bien au diable les politesses en ce cas ! Elle allait réveiller la vipère enfouie en elle si la lionne faisait pareil. Et croyez-moi, ça risquait de piquer les yeux alors préparez-vous : une seule erreur de la part de Prudence et Percy lui sauterait dessus comme un chat sur sa proie. Un vrai massacre en perspective.

Cette occasion arriva d'ailleurs assez vite, quand, après que Anderson eu mélangé trois fois, la potion vira au brun et émit un sifflement inquiétant. Aussitôt, Percy pointa sa baguette vers le chaudron et s'écria : Récurvite ! Le chaudron se vida en un instant et, les battements de son coeur calmés, elle leva la tête vers l'autre et la fusilla du regard. Comment avait-elle été foutue de rater une étape aussi simple que mettre quatre mesures d'ingrédients dans un pot ? Ou alors elle n'avait pas haché assez finement ? Bien joué ! Comment t'as pu louper un truc aussi basique que la préparation des ingrédients ? Pestant entre ses dents, elle secoua la tête d'un air désabusé et reprit le livre près d'elle pour mieux lire les instructions. T'as donné un coup de baguette après avoir mélangé ? Elle était sûre que non mais préférait que l'autre l'avoue honteusement plutôt que le lui envoyer à la gueule et lui donner l'opportunité de nier.

Avec un soupir exaspéré, elle relut les instructions une dernière fois et lança un regard noir à Anderson. Bon, si t'es pas capable de faire ta part, on échange les rôles. Sans lui laisser le choix, Percy tira vers elle le mortier et les ingrédients. En fait, elle voulait également voir si la rouge et or était capable ou non de lancer un incendio aussi parfait que le sien. Elle avait été tellement pressée de lui déléguer la tâche que ça voulait dire qu'elle ne savait pas le faire, non ? Rien qu'à l'idée d'avoir une nouvelle rumeur à répandre dans Poudlard, Percy jubilait. Ce cours ne serait pas tout à fait nul et inutile, au final... Un léger sourire aux lèvres, elle commença à mettre les ingrédients dans le mortier en faisant attention à mettre les bonnes quantités ; pas question de foirer à son tour...

Ayant subi ça pendant toute son enfance et toutes ses vacances, Percy n'acceptait pas que les gens lui parlent agressivement. Encore moins quand elle estimait n'avoir fait aucune erreur. Le sang lui montait dans les tempes, ses mains se crispaient, prêtes à cogner et ses mâchoires se resserraient pour éviter de dire des choses qu'elle pourrait regretter plus tard. Parler sur le coup de la colère n'était jamais la solution ; elle risquait de se laisser aller et de dévoiler des choses qu'elle ne voulait pas laisser circuler dans les couloirs. Non, elle ne devait pas céder à la colère dans ces moments-là, surtout pas avec une fille comme Anderson.

Elle avait du culot, d'ailleurs, d'engueuler ainsi la rousse pour une erreur qui était probablement la sienne. Certes, Percy avait mal lu les instructions et lui avait reproché de ne pas donner un coup de baguette alors qu'elle avait bien fait, mais c'était là sa seule minuscule erreur. Elle savait compter jusque six pour les dards et sa montre allait à la perfection, tout comme ses sortilèges. Non, l'erreur ne venait pas d'elle, c'était certain. Les doigts serrés autour de sa baguette, elle détourna le regard pour ne pas se laisser provoquer par Anderson. Si elle s'avançait sur ce terrain, ça finirait mal pour les deux filles. Alors elle ne répondit pas et imposa l'inversion des rôles. Elle venait à peine de mettre les ingrédients dans le mortier qu'elle entendit sa partenaire lancer un Accio pour un chronomètre. Ma montre n'est pas assez bien pour toi ? pensa-t-elle amèrement avant de se remettre à l'ouvrage.

Comme elle s'y attendait, Anderson se la joua solo et déclencha son incendio directement, sans regarder si Percy était prête ou non. Serrant les dents, elle accéléra alors le mouvement, broyant, coupant, hachant les ingrédients aussi finement que possible sans pour autant en faire une poudre. Elle était tellement énervée qu'elle manqua de fissurer le mortier en y mettant toute sa force. Au moment où elle entendit le Finite de Prudence, elle était prête - même s'il s'en était fallu de peu. Elle mesura alors quatre doses avec précision, les versa dans la potion et remua une première fois dans le sens des aiguilles d'une montre.

L'instant était critique : si la potion était ratée, ce serait de sa faute cette fois, et elle ne pourrait que l'admettre. Après tout, comment voulez-vous qu'une des deux rate un sortilège aussi simple qu'incendio ? Non, tout l'enjeu était sur ses épaules, cette fois, et elle devrait assumer les responsabilités de son échec. En soi, ce ne serait pas si dramatique vu qu'Anderson avait échoué juste avant, mais ça lui donnerait un grand coup sur l'ego ; ça voudrait dire qu'elle ne valait pas mieux que la lionne. Elle donna un deuxième tour dans le sens des aiguilles d'une montre, retenant sa respiration.

Jusque là, rien n'indiquait ce qu'il adviendrait de la potion. Elle restait similaire au tour précédent, ne sifflait pas, ne semblait pas prête à exploser...Ca aurait du être un bon signe pour la vipère, mais elle se rappela qu'il en avait été de même pour Prudence et que c'était le troisième coup de cuillère qui avait fait changer la potion. Rien n'était encore joué et un léger stress lui montait dans la gorge alors qu'elle tournait sa cuillère pour la troisième fois.

Pair : Le mélange vira à l'orange et un fumet délicat s'en échappa. Un sourire fier sur les lèvres, Percy se retint de faire un geste obscène de la main pour prouver sa supériorité ; ç'aurait été enfantin et inutile, mais tellement jouissif. A présent, elles devraient rester seules dans cette salle encore une heure avant de pouvoir se libérer pendant minimum sept heures supplémentaires.

Impair : A nouveau, la potion tourna au brun tandis qu'un sifflement horrible attaquait les oreilles des filles. Une odeur nauséabonde leur agressa les narines pendant que le visage de Percy se décomposait littéralement. Elle avait échoué, ce qui ne voulait dire qu'une chose : elle était aussi nulle que Prudence. Et il allait falloir tout recommencer à nouveau... Déprimée, la rousse laissa cette fois le soin de nettoyer à sa camarade.