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Tu es en retard pour le thé. — TERMINE
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Message(#) Sujet: Tu es en retard pour le thé. — TERMINE Tu es en retard pour le thé. — TERMINE EmptyLun 23 Avr - 18:45

Une semaine s'était enfuie depuis le triste duel qui n'avait jamais eu lieu. Étonnamment, Sarah n'en avait pas entendu parler dans les couloirs, comme si personne n'en avait jamais rien su. C'était pourtant on ne pouvait plus étrange puisque Alexander savait toute l'histoire ou presque et que Sélené aurait dû en profiter pour l'enfoncer davantage encore qu'il ne l'avait fait sur place, pourtant rien. Pas un mot. Pas un regard déplacé. Absolument rien... Bien qu'elle ne puisse s'en plaindre, elle ne pouvait qu'être étonnée. Elle ne savait plus à quoi s'attendre désormais mais une chose était sûre, encore une fois elle s'était attendue à tout sauf à ça. A croire que cela finissait par être une habitude... Elle avait repris sa vie là où elle l'avait laissé, fait comme si jamais rien ne s'était passé et n'avait pas prononcé le moindre mot au sujet de cette rencontre, comme si elle n'avait jamais existé. Elle s'était appliquée à ne pas croiser le Gryffondor et fuyait la salle des Préfets autant que possible. Il n'était d'ailleurs pas rare de la voir quitter la Grande Salle sitôt son dîner avalé et rejoindre son dortoir à la hâte sans un regard pour ses amies, Scarlett en tête. Scarlett... Elle qui savait toujours tout s'était fait bien discrète également. Comme si au fond, cette information lui avait échappé... Elle ne savait même pas, si elle savait quelque chose, ce qu'elle en saurait... Ce qu'Alexander avait vu ? Qu'ils ne se détestaient plus et avaient même été jusqu'à s'embrasser ? Ou bien ce que Scipion pourrait dire ? Qu'elle avait été assez stupide pour tomber dans son jeu, que la prétentieuse Sarah n'était finalement qu'une gamine idiote comme il y en avait tant d'autres au château ? Il n'y avait pas d'autre possibilité, ou du moins l'espérait-elle. C'était vrai qu'elle avait été particulièrement bête sur ce coup-là, et elle y avait cru jusqu'au bout. Il lui arrivait parfois de se réveiller en pleine nuit, revivant bien malgré elle le retour brutal et douloureux qu'il lui avait imposé... Enfin, si elle n'était pas venue la trouver pour lui exprimer sans détour le fond de sa pensée, il était peut-être bon de se laisser aller à imaginer qu'elle n'avait tout simplement eu vent de rien. Les miracles pouvaient parfois arriver.

Culpabilisant de délaisser sa meilleure amie qui ne lui avait rien fait, la blonde s'était résignée à lui donner rendez-vous. Elles n'avaient pas véritablement eu de tête-à-tête depuis la Salle sur Demande et son épisode de chouineuse, aussi il fallait croiser les doigts pour que celui-ci soit moins pathétique. Ca ne devait pas être bien difficile de faire mieux de toute façon... Salon de Thé, Samedi 14h. Elle ne s'était pas donné la peine d'en écrire davantage, ni même de signer. L'encre rose et l'écriture ronde et soignée lui indiquerait sans mal le nom de l'expéditeur, inutile de le préciser. Elle l'avait glissé dans sa poche après un vague bonjour entre deux cours qu'elles ne partageaient pas, sans trouver le courage de lui dire clairement là qu'elle l'avait en face. Elle craignait tout simplement un refus et de retrouver cette sensation d'abandon. Il y avait peu de risques, après tout cétait la seule véritable amie qu'elle avait au château, la seule sur qui elle pouvait véritablement compter, elle n'allait pas la lâcher pour rien. L'absence de certitude qui s'était installée l'en faisait douter malgré elle. Et si elle aussi finissait par prendre la fuite sur des paroles insensées sans prendre la peine de se soucier de ce qu'elle pouvait bien en penser ? Elle avait été prise de cours avec Scipion, qui l'avait laissé imaginer une toute autre issue à ce duel, si on pouvait vraiment appeler ça un duel, alors pourquoi n'en serait-il pas de même avec Scarlett, maintenant qu'elle parvenait à la qualifier d'amie en le pensant presque totalement ? Ce serait le moment idéal pour lui annoncer qu'au final, elle préférait passer son temps avec ses autres amies et que la distance qu'elle avait laissé s'installer ces derniers jours lui avait ouvert les yeux. Etait-elle véritablement à ça près ? Elle était à rien de retrouver sa vie d'avant, quand il n'y avait personne à qui s'attacher, personne à qui faire confiance et que tracer son chemin sans s'intéresser à ses camarades était la seule chose qu'elle faisait à la perfection... Enfin, à ça près qu'elle avait fini par faire confiance et s'attacher bien à tort. Et dire qu'elle ne parvenait même pas à le détester à nouveau, à se faire une raison, à revenir en arrière... Il ne lui restait plus qu'à espérer de tout revivre un jour sans y croire vraiment...

Le Samedi arriva rapidement. La Poufsouffle ne se pressa pas ce matin-là, laissant toutes ses camarades de dortoir prendre leur douche en feignant de dormir avant de daigner se lever, la pièce totalement déserte. Elle prit son temps pour choisir sa tenue, n'étant pas certaine d'avoir à écouter son amie lui dire à quel point elle était affreuse. Son choix s'arrêta finalement pour une robe violette hors de prix que lui avait envoyé son père pour Noël et qu'elle n'avait jamais pris la peine de mettre avant, puis elle fila dans la salle de bain. Là encore, elle ne fit rien pour accélérer la cadence. Qu'importe si elle était en retard, ça n'avait pas la moindre importance. Elle ne s'excuserait pas et commencerait à parler de tout et de rien comme elle l'avait toujours fait. C'était mieux ainsi et puis, elle était douée pour ça. Elle prit même la peine de se lisser les cheveux, perdant encore pas loin d'une heure. Il était déjà 13h quand elle sortit de la salle commune, aussi superficielle et apprêtée qu'elle pouvait l'être en temps normal. Malheureusement pour elle, la silhouette du Gryffondor se dessina sur son chemin, aussi elle dut faire un détour qui la retarda davantage encore, se remémorant par la même occasion l'infâme coup bas dont il l'avait fait victime alors qu'elle n'avait jamais été aussi sincère... Ca ne faisait rien, s'attarder là-dessus ne faisait que lui donner une importance qu'il ne méritait pas. Elle n'était pas véritablement convaincue par ses propres pensées mais elle s'autorisa pas à se lancer dans un débat intérieur qui ne mènerait à rien. Il fallait rejoindre le Salon de Thé avant la fermeture. Il était presque l'heure de leur rendez-vous lorsqu'elle quitta enfin de le château après avoir fait presque le tour de celui-ci pour être certaine de ne pas tomber par un affreux hasard sur son Indésirable n°1. Lorsqu'elle arriva avec une bonne demi-heure de retard devant l'établissement, elle put remarquer que sa meilleure amie était déjà là, à l'attendre. Elle entra et la cloche tinta. Sans accorder un regard aux quelques autres clients, elle s'avança jusqu'à la table occupée par la Gryffondor et se laissa gracieusement tomber sur le fauteuil qui lui faisait face.

"Je ne supporte plus d'entendre pialler toutes les troisièmes années qui trainent dans le coin, à croire qu'elles se reproduisent plus vite de les champignons. Il y en a toujours plus que les fois précédentes !" se plaignit-elle alors qu'elle retirait sa veste. "Je pensais que tu serais encore en retard."


Dernière édition par Sarah E. Wotton le Sam 28 Avr - 21:38, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Tu es en retard pour le thé. — TERMINE Tu es en retard pour le thé. — TERMINE EmptyLun 23 Avr - 19:38

La semaine était passée bien trop rapidement et samedi arriva beaucoup trop vite pour la gryffondor, qui était loin de s’être préparée psychologiquement à cet événement. Pourtant, il n’y avait rien de particulier aujourd’hui qui puisse justifier son humeur de chien. Elle devait faire l’inventaire de ce qui se trouvait dans son armoire, essayer tout un tas de tenues en vue d’une future sortie à Pré-au-Lard en compagnie de Sebastian, puis rejoindre sa meilleure amie au Salon de thé, comme il leur arrivait de le faire. Mais justement, c’était bien là le problème. Scarlett n’avait absolument pas envie de se retrouver devant Sarah et encore moins de l’entendre raconter des ragots insignifiants en buvant une tasse de thé, un léger sourire aux lèvres. Depuis quelques jours, elle avait plus tendance à vouloir décapiter la poufsouffle et à accrocher sa tête en haut d’un pieu en écrivant « menteuse » sur son front. Bien sûr, ce n’était pas envisageable puisque le sang ça tâche et qu’elle n’était pas sûre de pouvoir s’habituer correctement à l’ambiance Azkaban. Cela dit, l’idée était tout à fait tentante, et elle méritait réflexion. La rouge et or avait longuement hésité avant de se rendre à ce rendez-vous et ce, dès que son amie était arrivée la bouche en cœur pour lui remettre une invitation à se joindre à elle en cette charmante journée d’avril, cependant, il lui était vite apparu comme une évidence que fuir indéfiniment la préfète n’était pas la meilleur solution. Scarlett n’en était pas moins furieuse. Son amie lui avait délibérément menti ou au moins avait omis de lui transmettre une information capitale. Pourtant, elle n’était pas si idiote que ça ! La gryffondor savait toujours tout sur tout, comment pouvait-elle s’imaginer qu’elle arriverait à faire passer « ça » inaperçu. Embrasser Scipion ! Non mais vraiment ! Quelle idée grotesque et dire qu’elle avait tout fait pour empêcher que ça arrive un jour. Tout ce qu’elle avait entrepris pour séparer les tourtereaux n’avait été qu’un vaste échec sur toute la ligne, et il était totalement impossible que Scarlett Levinson échoue à ce jeu-là.

C’est ce à quoi la gryffondor pensait en se brossant les cheveux ce matin-là. Ses gestes étaient secs, contrôlés par la colère qui l’animait ses derniers jours. Elle s’arrachait des touffes de cheveux et finit par balancer son peigne dans sa trousse de toilette avant de nouer les mèches blondes en une queue de cheval stricte qui ne lui ressemblait absolument pas. Cette semaine avait été un véritable enfer pour ses camarades de dortoirs qui s’en prenaient plein la tête à chaque fois qu’elles osaient ouvrir la bouche. Ce n’était pourtant pas la première fois que Scarlett était contrariée par quelque chose, mais il lui arrivait très rarement de l’être autant et ces derniers temps, elle avait perdu toute sa légendaire hypocrisie et peinait presque à jouer les lèches-bottes auprès de ses professeurs. C’était sûrement ce qui l’avait poussé finalement à se rendre à Pré-au-Lard pour son fidèle rendez-vous, elle méritait des explications et elle allait en avoir. Si son plan était véritablement tombé à l’eau, il y avait une très bonne raison à cela et elle allait la découvrir. En plus, tout n’était pas forcément perdu, les rumeurs n’indiquaient pas que Scipion et Sarah formaient le nouveau couple glamour de Poudlard, il devait donc être encore temps de les séparer et elle s’attèlerait à cette tâche dès que toute la lumière aurait été faite sur cette étrange affaire.

La rouge et or ne sortit de son dortoir que vers midi, décidant de sauter le déjeuner pour se rendre directement au salon de thé. De toute façon, son appétit laissait sérieusement à désirer ses derniers temps et elle était nettement plus douée pour hurler sur les autres qu’autre chose. C’est d’ailleurs ce qu’elle fit lorsqu’une pauvre première année lui lança un bouquin en pleine tête en tentant de réussir un bête sortilège de lévitation. C’est donc en jurant et en se massant le crâne dans l’espoir qu’une horrible bosse ne fasse pas son apparition que Scarlett sortit de la salle commune des gryffondors et prit le chemin de Pré-au-Lard. La journée aurait été idéale si la gryffondor n’avait pas été si furieuse contre tout le monde. Elle devait bien reconnaitre qu’elle mourrait d’envie de raconter les derniers potins à sa meilleure amie, comme la relation entre Lara et Alexander, le dossier qu’elle avait trouvé sur Sasha ou encore ce qu’elle avait sur la pauvre petite Erin. Mais il était évidemment hors de question qu’elle aborde ce genre de banalités avant d’avoir eu une réelle conversation sur le sujet qui l’intéressait. Pestant contre la terre entière, la jeune fille ne remarqua même pas qu’elle marchait plus rapidement que d’habitude et elle arriva donc très en avance sur le lieu de rendez-vous, en temps normal, elle aurait simplement sorti un magasine en patientant bien sagement, mais elle était bien incapable de se concentrer sur quoi que ce soit. La rouge et or se contenta donc de pianoter nerveusement sur la petite table envoyant balader la serveuse à plusieurs reprises avant de la rappeler sèchement à l’heure du rendez-vous. Pour couronner le tout, Sarah était en retard et c’est sans l’ombre d’un sourire que Scarlett l’accueillit lorsqu’elle daigna enfin se montrer
.

"Je ne supporte plus d'entendre piailler toutes les troisièmes années qui trainent dans le coin, à croire qu'elles se reproduisent plus vite de les champignons. Il y en a toujours plus que les fois précédentes ! Je pensais que tu serais encore en retard."

Visiblement l’accueil glacial qu’elle reçut ne la déstabilisa pas le moins du monde et elle trouva même le moyen d’en rajouter une couche en se plaignant des retards fréquents de sa meilleure amie. C’était le pompon ! Déjà que c’était elle qui était en retard, elle se permettait en plus de lui faire ce genre de réflexions. Scarlett lui lança un regard noir avant de poser les yeux sur la tasse que venait de lui apporter la serveuse et de touiller rageusement le thé qui s’y trouvait afin d’y faire fondre le sucre. Elle n’avait pas vraiment envie d’ouvrir la bouche pour lui répondre, si ce n’est pour lui envoyer ses quatre vérités à la tête, se lever et quitter le salon de thé sur le champ, ce qu’elle n’avait absolument pas de faire, vu le nombre de personnes occupant les tables voisines. Qu’elle soit en colère ou pas, Scarlett avait tout de même une image à préserver et elle l’avait déjà trop maltraité ses derniers temps pour sortir de ses gonds devant un public entier. Elle était la plus jolie fille de l’école, celle que tout le monde aurait aimé avoir comme amie, celle qui n’avait jamais le moindre problème et à qui tout réussissait et il était hors de question qu’une amourette débile entre la poufsouffle et cet espèce de crétin qui lui servait de souffre-douleur remette tout en question. Elle finit tout de même par relever la tête, sans pour autant changer d’expression avant d’ouvrir la bouche pour lui cracher à la figure ce qu’elle avait sur le cœur depuis quelques jours déjà.

« Et moi je ne pensais pas que tu provoquerais Scipion en duel, ni que tu baisserais les armes pour te jeter sur lui. La vie est pleine de surprises. »

Scarlett se sentit tout de suite plus légère et un sourire narquois s’étala sur son visage alors qu’elle guettait une réaction éventuelle sur celui de sa meilleure amie. L’avantage d’entrer directement dans le vif du sujet était que Sarah n’aurait probablement pas le temps de la voir venir et donc de préparer un mensonge adéquat qui lui dispense d’une explication concrète et bien développée. Seulement, si elle croyait s’en sortir si facilement cette fois, elle se trompait fortement. Lors de leur dispute à la salle sur demande, elle l’avait laissé fuir facilement parce qu’elle-même avait eu du mal à se remettre de cet étrange épisode, mais cette fois-ci c’était totalement différent, il n’y avait aucun échappatoire possible pour la préfète et seule la pure vérité pourrait lui permettre de mettre fin à cette conversation qui promettait déjà d’être bien trop longue pour l’une comme pour l’autre. Scarlett avait néanmoins retrouvé bien vite son attitude de garce et bien que la colère soit toujours sa première motivation, il lui fut plus facile de prendre le dessus sur ce qu’elle ressentait et ainsi changer de ton assez radicalement.

« Je suis ravie de te voir Sarah. Cet après-midi entre amie va nous être bénéfique, j’en suis convaincue. »

Sur ces bonnes paroles, la jeune fille porta sa tasse à sa bouche, poussant celle de son amie dans sa direction pour qu’elle en fasse de même. Scarlett ne put s’empêcher de souhaiter qu’elle s’étrangle avec, si elle lui sauvait la vie peut-être arriverait-elle à la convaincre plus facilement que la compagnie de son crétin de gryffondor était bien loin d’égaler la sienne. Rêver n’avait jamais fait de mal à personne.


HJ :[J'ai pas pu résister, je suis carrément en retard. Rolling Eyes]
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Message(#) Sujet: Re: Tu es en retard pour le thé. — TERMINE Tu es en retard pour le thé. — TERMINE EmptyLun 23 Avr - 21:03

Scarlett n'était pas des plus chaleureuses mais la Poufsouffle n'y prêta pas de véritable attention, mettant simplement ça sur le compte du délaissement qu'elle lui avait infligé pendant une semaine toute entière. Elles commenceraient à parler de tout et de rien comme elles l'avaient toujours fait et quand elle comprendrait enfin qu'elle n'avait jamais voulu réellement la laisser de côté, tout redeviendrait comme avant. Ce n'était qu'une question de temps. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle puisse lui en vouloir réellement. Elle ne lui avait rien fait, absolument rien. Aussi elle ne s'inquiéta pas le moins du monde et engagea la conversation comme si de rien n'était puisque après tout, il n'y avait rien.

« Et moi je ne pensais pas que tu provoquerais Scipion en duel, ni que tu baisserais les armes pour te jeter sur lui. La vie est pleine de surprises. »

Sarah resta abassourdie un moment, fixant son amie sans broncher, sans répondre, sans tenter la moindre fuite. C'était donc ça, le problème ? Elle lui reprochait de n'avoir rien dit ? D'avoir gardé pour elle tant que possible le désastre qui s'était produit dans la salle de duel ? Elle semblait heureusement n'en savoir qu'un bout, elle aurait tout le loisir de lui apprendre la suite. Non, aussi surprenant que cela puisse paraître, elle n'avait pas envie de lui mentir. Elle aurait bien voulu omettre malencontreusement de lui parler de cette histoire mais puisqu'elle l'avait apprise, elle n'avait plus rien à lui cacher. Après tout c'était Scarlett, s'il y en avait bien une auprès de laquelle elle pouvait se confier, c'était la Gryffondor ! Elle n'eut cependant pas le temps de prononcer le moindre mot qu'elle reprenait déjà la parole.

« Je suis ravie de te voir Sarah. Cet après-midi entre amie va nous être bénéfique, j’en suis convaincue. »

Puis Scarlett poussa sa tasse de thé vers elle et la blonde s'empressa de la prendre, plongeant dedans avec l'espoir vain de s'y noyer. Elle avait beau avoir envie d'être honnête, elle ne pouvait que craindre sa réaction. Elle avait tout fait pour qu'elle continue à détester Scipion, elle l'avait poussée à continuer la guerre qu'ils se livraient, elle lui avait conseillé de cesser de culpabiliser pour rien et voilà qu'en trois semaines grand maximum, elle avait fait tout le contraire de ce qu'elle lui avait dit. Bien sûr, elle n'avait jamais eu d'ordres à recevoir de sa part mais elle avait dit ça pour son bien, pour rien d'autre et elle, en bonne idiote qu'elle était, elle ne l'avait pas écouté et s'en mordait désormais les doigts. Elle aurait dû se douter que si elle lui disait ça, ce n'était pas simplement pour l'embêter, il y avait un véritable but derrière ça et son but devait certainement être de la protéger... Ce qu'elle n'avait pas compris plutôt et s'était laissé berner bêtement. Scarlett sachant tout sur tout le monde devait être au courant de bien des choses sur lui, aussi elle avait pris son devoir d'amie très au sérieux sans qu'elle ne prenne la peine de le voir de cet oeil-là. Sarah reposa finalement sa tasse.

"Je ne l'ai pas provoqué... C'était son idée..." avoua t-elle, honteuse. "Je voulais pas me battre, mais je pouvais pas abandonner pour de vrai alors j'y suis allée. Et il savait tout Scarlett... Je sais pas comment mais il savait tout."

Les mains autour de sa tasse encore chaude, le regard perdu dans le liquide ambré, elle ne se sentait vraiment pas à sa place. Elle fuyait le regard de son amie tant que possible et parlait d'une voix timide et discrète pour éviter que toute la salle apprenne sa vie. Jouer les jeunes filles honnêtes n'était pas dans ses habitudes... Déjà qu'elle devait s'improviser amoureuse, si en plus elle devait apprendre à être une amie parfaite, elle ne s'en sortirait jamais. Mais s'il fallait qu'elle passe par là, alors elle le ferait. Maintenant qu'elle avait commencé, il fallait qu'elle termine son récit pour prouver sa bonne volonté.

"Alors j'ai... J'ai essayé de lui effacer la mémoire. Mais j'ai pas réussi... Maddox est arrivé et j'ai voulu fuir mais il a dit que je le décevais d'abandonner alors que j'avais dit que je voulais pas que ça s'arrête, qu'il voulait pas tout effacer maintenant, qu'il avait besoin de moi et... Et j'ai réagi comme une idiote, j'l'ai embrassé. Je pensais qu'il me repousserait mais il ne l'a pas fait... Ca a duré un moment et il a fini par dire qu'il voulait pas me faire souffrir, qu'il était désolé et... Et..."

La Poufsouffle étouffa un sanglot alors qu'elle lâchait brusquement sa tasse qui s'entrechoqua avec la soucoupe. Elle s'était mise à trembler discrètement comme elle l'avait fait l'autre fois, dans cette salle. Elle n'osait pas affronter la Gryffndor et préférait faire comme si elle n'était pas là, comme si elle parlait à sa tasse... C'était une sensation désagréable, celle d'être coupable d'une faute qu'elle n'arrivait pas à voir comme telle, d'attendre qu'elle se mette en colère, qu'à lui fasse comprendre à quel point elle était bête. Elle n'avait pas besoin d'elle pour s'en rendre compte...

"Et il est parti." acheva t-elle en fixant ses mains. "J'arrive pas à passer à autre chose, pourtant j'ai essayé... Mais j'ai jamais été aussi bien que contre lui, je voulais pas que ça s'arrête. J'ai même cru qu'il était sincère... Scarlett, je crois que je suis vraiment amoureuse. J'suis désolée..."

Elle n'avait pu s'empêcher de rougir comme une collégienne sur sa dernière phrase, prenant sur elle pour relever les yeux vers sa meilleure amie et enfin affronter la sanction qu'elle lui préparait certainement... Elle avait au moins eu la décence de la laisser terminer, maintenant elle allait s'en donner à coeur joie, ça ne faisait pas le moindre doute.
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Message(#) Sujet: Re: Tu es en retard pour le thé. — TERMINE Tu es en retard pour le thé. — TERMINE EmptyJeu 26 Avr - 3:04

"Je ne l'ai pas provoqué... C'était son idée...,Je voulais pas me battre, mais je pouvais pas abandonner pour de vrai alors j'y suis allée. Et il savait tout Scarlett... Je sais pas comment mais il savait tout."

Oups. La culpabilité que Scarlett avait réussi à enfouir sous les nombreuses fleurs qu’elle s’était jetée depuis cet horrible épisode refaisait malheureusement surface. Elle savait exactement comment Scipion avait été mis au courant et n’avait pas vraiment réfléchi à la manière dont elle tenterait d’écarter les soupçons. Sarah avait sûrement les idées embrouillées par la dopamine, l’adrénaline, l’ocytocine ou toute autre hormone propre au sentiment amoureux, mais lorsqu’elle redescendrait de son petit nuage rose, la situation risquait inévitablement de se retourner. Scarlett n’avait pas entendu grand-chose à propos de leur fameux duel, les rumeurs étaient plutôt floues et elle n’avait pas eu la bêtise de demander si son prénom avait été mentionné quelque part dans la conversation. En réalité, la rouge et or ne savait rien mis à part qu’ils s’étaient retrouvés pour régler leurs problèmes à l’aide de leur baguette et que cette petite bataille s’était terminée par un baiser qui n’avait absolument pas lieu d’être. Seulement, la gryffondor aurait aimé être en colère, gronder sa meilleure amie pour la stupidité dont elle avait fait preuve en baissant les armes, dans tous les sens du terme. Malheureusement ce qu’elle venait de lui dire changeait légèrement la donne, Scarlett ne pouvait pas blâmer son amie pour quelque chose qu’elle avait elle-même provoqué et n’était pas non plus capable de lui balancer la vérité sur un plateau d’argent. Sa dispute avec Scipion lui donnait l’occasion de faire passer un léger mensonge sur ce qu’il s’était réellement passé, beaucoup plus simplement que si elle n’en voulait pas au rouge et or.

« J’étais au courant. Je ne sais pas non plus comment il l’a appris, mais il a voulu me faire du chantage à ce sujet et j’ai accepté bêtement parce que je n’imaginais pas qu’il soit capable de rompre sa parole et de ne pas respecter sa part du contrat. Je voulais juste te protéger Sarah. »

De fausses larmes montèrent aux yeux de Scarlett, dont la voix se brisa sous le coup d’une émotion totalement feinte ayant simplement pour but de faire gober plus facilement ce petit mensonge de son invention. Malheureusement, elle n’était pas convaincue de la totale réussite de son entreprise, elle avait beau se croire excellente comédienne, il ne fallait pas sous-estimer Sarah. La poufsouffle partageait son quotidien depuis six ans maintenant, et il lui était plus facile que n’importe qui de démêler le vrai du faux chez sa meilleure amie. Il restait donc à espérer qu’elle soit assez bouleversée pour ne se rendre compte de rien.
De toute façon, même si elle réalisait que ses larmes avaient été totalement inventées, il lui suffisait simplement de lui dire qu’elle voulait avoir l’air compatissante et qu’elle n’était pas douée avec ce genre d’émotions. En réalité, c’était sûrement l’excuse la plus stupide qu’elle ait pu trouver, mais c’était bien le seul moyen qu’elle avait pour se justifier, en espérant que le sujet de leur relation étalée au grand jour ne s’éternise pas trop. Scarlett détestait plus que tout se sentir coupable et cette discussion n’arrangeait rien à ses affaires. Dire qu’elle avait passé toute la semaine à éprouver de la rancœur envers la poufsouffle et que celle-ci se retournait maintenant contre elle-même, c’était beaucoup trop difficile à supporter pour elle et il s’en fallait de peu pour que ses larmes ne deviennent pas incroyablement réelles.

"Alors j'ai... J'ai essayé de lui effacer la mémoire. Mais j'ai pas réussi... Maddox est arrivé et j'ai voulu fuir mais il a dit que je le décevais d'abandonner alors que j'avais dit que je voulais pas que ça s'arrête, qu'il voulait pas tout effacer maintenant, qu'il avait besoin de moi et... Et j'ai réagi comme une idiote, j'l'ai embrassé. Je pensais qu'il me repousserait mais il ne l'a pas fait... Ca a duré un moment et il a fini par dire qu'il voulait pas me faire souffrir, qu'il était désolé et... Et..."

Scarlett tenta de sécher vaguement ses larmes avec ses mains, les manches de sa robe étant un peu trop courtes pour pouvoir être utilisées. Ses habitudes de pimbêches reprenant rapidement le dessus, la rouge et or sortir immédiatement son miroir pour regarder où en était son maquillage et constater avec satisfaction que les fausses larmes n’avaient pas fait trop de dommages. C’était le gros problème lorsqu’elle jouait la compagnie, ça pouvait lui demander un effort beaucoup trop grand, comme de ruiner son apparence, ce qu’elle avait risqué de faire il y a à peine une minute. Les aveux de Sarah ravivaient sa colère. Même si c’était de sa faute à l’origine, Sarah ne semblait pas avoir fait en sorte de suivre ses sages conseils et encore moins d’avoir tenté de s’éloigner le plus possible de cet affreux crétin. Elle avait raison d’avoir avoué être une idiote lorsqu’elle avait embrassé Scipion, puisque c’était exactement ce qu’elle était. Scarlett ne comprenait pas comment elle n’avait pas pu se retenir de faire quelque chose d’aussi stupide, et n’imaginait pas un seul instant que sa meilleure amie puisse se rabaisser elle-même au point d’éprouver cet horrible sentiment appelé amour. C’était bon pour tous les autres élèves, mais ni pour Sarah, ni pour elle. Scarlett ne voyait pas réellement comment elle pouvait dire ça à la préfète de la façon la plus gentille qui soit et ce n’était visiblement pas le moment d’être franche et cassante comme elle l’avait l’habitude de l’être. Il était vital pour la rouge et or que Sarah continue à se confier à elle si elle voulait pouvoir prévoir ses réactions et trouver le moyen d’avoir toujours un coup d’avance sur lui. Finalement, tout ceci n’était qu’un vaste jeu pour elle, et c’était bien malheureux.

« Mais pourquoi tu l’as embrassé aussi ? Je t’avais dit que tu ne pouvais pas lui faire confiance. Tu es ma meilleure amie, je déteste te voir souffrir, surtout pour quelqu’un qui n’en vaut pas la peine. »

C’était beaucoup trop gros pour que ça lui ressemble mais la gryffondor s’en fichait éperdument. Elle avait toujours les yeux un peu rougis par ses fausses larmes et ça pouvait peut-être passer par un élan de compassion qu’elle ne ressentait jamais pour personne et sa meilleure amie ne faisait malheureusement pas exception. Scarlett ne se rendait pas vraiment compte qu’elle n’avait absolument aucun cœur, et s’en serait sûrement fiché si elle l’avait réalisé. De toute façon, elle était intimement convaincue de faire ce qu’il y avait de mieux pour sa meilleure amie, même si ses intérêts passaient forcément en premier. Après tout, même si l’idée principale était d’éloigner Sarah de Scipion pour que la jeune fille reste plus attachée à elle qu’à qui que ce soit d’autre, elle était intimement convaincue que le rouge et or n’était pas la meilleure personne à fréquenter. Si la préfète avait voulu tomber amoureuse de quelqu’un, elle aurait pu au moins choisir quelqu’un de bien. Scarlett connaissait assez Scipion pour savoir qu’il était incapable d’aimer une fille, un chien, un chat ou un poisson rouge plus que sa propre personne. Tout ce que Sarah allait récolter était des larmes et un cœur brisé, il ne fallait pas être Einstein pour comprendre que la poufsouffle courrait droit à l’échec, et elle devait le lui faire comprendre. Malheureusement, Sarah ne semblait pas en avoir terminé avec sa charmante petite histoire qui l’irritait au plus haut point.

"Et il est parti. J'arrive pas à passer à autre chose, pourtant j'ai essayé... Mais j'ai jamais été aussi bien que contre lui, je voulais pas que ça s'arrête. J'ai même cru qu'il était sincère... Scarlett, je crois que je suis vraiment amoureuse. J'suis désolée..."

La conclusion l’acheva. Elle était désolée ? Désolée de quoi ? D’avoir trouvé un garçon minable pour la remplacer en deux coups de cuillères à pot ? De ne rien avoir écouté de ce qu’elle avait tenté de lui conseiller ? De paraitre de plus en plus stupide à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche ? Scarlett commençait à croire qu’elle perdait petit à petit sa meilleure amie. Plus les semaines passaient et plus elle devenait comme tous les autres élèves dont le but était de trouver l’amour de se rapprocher d’une personne jusqu’à se rendre totalement vulnérable et rompre d’un seul coup, les laissant complétement désemparés jusqu’à ce qu’ils reprennent le dessus et recommencent. Elles s’étaient toutes les deux bien souvent moquées de ce genre de personnes qui apparaissaient dans de nombreux ragots, Scarlett ne pouvait pas croire un seul instant qu’elle soit maintenant une cible de choix pour ce genre de commérage. Sarah devait bien finir par comprendre qu’elle ne pourrait pas la protéger de tout et n’importe quoi. Cette histoire de duel avait déjà fait le tour de l’école sans qu’elle ne puisse bouger le petit doigt pour y changer quelque chose. La rouge et or détestait se sentir faible et impuissante, ses échecs semblaient lui revenir en pleine tête en permanence et il était fort peu probable qu’elle puisse supporter cette situation très longtemps avant de craquer. Sa volonté de rester d’une gentillesse à toute épreuve s’envola et elle lui hurla presque dessus en lui répondant.

« Amoureuse ?! De ce crétin ? Mais il joue avec toi depuis le début, tu ne peux pas être aussi naïve, pas toi ! »

La jeune fille serrait sa tasse beaucoup trop fort entre ses mains et il était incroyable qu’elle n’ait pas déjà explosé. Elle venait certainement d’être franche pour la première fois depuis le début de leur conversation et elle était très loin d’en avoir terminé avec toute cette histoire. Au mieux, elle pourrait convaincre sa meilleure amie de couper définitivement les ponts avec Scipion et tout redeviendrait progressivement comme avant. Au pire… Il ne valait mieux pas y penser.
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Message(#) Sujet: Re: Tu es en retard pour le thé. — TERMINE Tu es en retard pour le thé. — TERMINE EmptyVen 27 Avr - 0:00

« J’étais au courant. Je ne sais pas non plus comment il l’a appris, mais il a voulu me faire du chantage à ce sujet et j’ai accepté bêtement parce que je n’imaginais pas qu’il soit capable de rompre sa parole et de ne pas respecter sa part du contrat. Je voulais juste te protéger Sarah. »

Le petit monde de la Poufsouffle s'effondra une nouvelle fois. A croire que le Samedi était un jour maudit et qu'elle ferait mieux de rester dans son lit la prochaine fois. Alors comme ça, elle était au courant ? Scarlett, sa meilleure amie, la seule sur qui elle imaginait pouvoir compter désormais... Elle le savait, elle savait parfaitement qu'il était au courant et elle n'avait pas trouvé bon de lui faire part de l'information... Mais pourquoi ?! N'avait-elle pas imaginé un seul instant qu'elle serait plus apte à se défendre contre lui si elle avait eu vent de la nouvelle ? D'ailleurs, comment avait-il pu l'apprendre ? Ce n'était pas quelque chose qu'elle s'amusait à crier sur tous les toits, c'était suffisamment humiliant comme ça, inutile de rendre la chose plus compliquée encore en en informant tout le château. Les larmes de la Gryffondor se mirent à couler mais Sarah n'y fit pas particulièrement attention, se contentant de tendre le bras par dessus la table pour lui tapoter doucement la main d'un geste machinal et dénué de toute sincérité. Il y avait trop de choses qu'elle ne comprenait pas dans cette affaire. Le silence de Scarlett, le chantage qu'il avait bien pu lui faire alors qu'elle n'était en rien concernée, le contrat qu'elle avait pu accepter... Ca ne tournait pas rond. Pourquoi diable aurait-il été la faire chanter, elle ? Qu'avait-il à en tirer ? Et pourquoi se serait-elle laissée faire alors que ses propres intérêts n'étaient pas en danger ? Sa meilleure amie avait beau être un ange avec elle dans les trois quarts des moments qu'elles passaient ensemble, elle n'en était pas moins suffisamment égoïste pour la laisser se débrouiller avec ses ennuis tant qu'elle n'était pas touchée. Ce brusque changement de comportement la surprenait mais sa dernière phrase fit taire ses doutes. Elle voulait la protéger... Et elle, pauvre idiote, elle avait tout fichu par terre ! Qu'elle devait être déçue...

"Non, ne pleure pas Scarlett. C'est pas grave." dit-elle d'une voix étonnamment douce. "Mais pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? Je sais que c'était pour mon bien mais j'aurais aimé être au courant. C'est vraiment le genre de chose que j'aurais aimé pouvoir anticiper... Depuis combien de temps tu le sais ?"

Il n'y avait aucun reproche dans le ton qu'elle avait employé, ce qui pouvait paraître surprenant alors qu'elle venait de lui avouer de vive voix qu'elle lui avait caché quelque chose d'on ne pouvait plus important la concernant, tout ça au nom d'un pacte dont elle ne savait rien et qui n'avait visiblement pas tenu bien longtemps. Elle ne parvenait pas à lui en vouloir, après tout elle avait sûrement cru bien faire même si elle s'était trompée. Elle était trop bien placée pour savoir qu'on pouvait imaginer tout un tas de choses et de se rendre compte de son erreur qu'une fois qu'il était trop tard... Elle s'en voulait de ne pas avoir retenu Scipion, ne serait-ce que pour lui demander des explications... Au lieu de ça, elle l'avait laissé filer sans broncher, acceptant sans sourciller le dur retour à la réalité qu'il avait cru bon lui imposer. Que lui était-il passé par la tête à ce moment-là ? Il avait eu l'air si sincère tout du long qu'elle peinait encore à se convaincre tout à fait qu'il ne l'était pas. Elle croisa ses mains sous la table, jouant nerveusement avec l'ourlet de sa robe, et tâcha d'effacer ce triste souvenir de sa mémoire. Le bruit de ses pas s'éloignant dans le couloir... Sauf qu'il n'y avait pas de couloir, elle était au Salon de Thé. Sa silhouette disparaissant dans le parc... Sauf qu'il n'y avait personne d'autre que Scarlett. Scarlett, et juste Scarlett... Elle sentit sa gorge se nouer alors qu'elle se reconcentrait tant bien que mal sur sa meilleure amie qui sèchait visiblement ses larmes. Elle sortit un mouchoir de son sac et le lui tendit, ce serait sûrement plus pratique que ses mains. Elle ne put s'empêcher de sourire discrètement, vaguement amusée, en la voyant sortir son miroir.

"Ton maquillage n'a rien, tu es ravissante."

Qu'elle lui ait fait comprendre la dernière fois qu'elle était bien incapable de s'intéresser à autre chose qu'à l'apparence des gens n'avait finalement aucune importance. Elle avait su se rattraper ensuite et c'était tout ce que Sarah souhaitait retenir, à tort peut-être. Elle avait mille et une personnes avec qui être une peste, elle aurait bien l'occasion de se reprendre plus tard. Pour l'heure, elle voulait être à la hauteur de l'amitié de la Gryffondor même si ce n'était pas ce qu'il y avait de plus évident à ses yeux. Il fallait faire des efforts. Elle n'avait pas le choix, elle lui devait bien ça. Et ce même si elle n'avait pas eu beaucoup de jugeotte en montant avec Sélené des contrats dont elle ne savait rien. Si elle devait s'en méfier tant que cela, peut-être aurait-il été bon pour Scarlett de suivre ses propres conseils et de ne pas lui faire confiance de la sorte mais elle ne pouvait lui en vouloir. Aussi stupide qu'il pouvait bien être, il donnait envie d'avoir confiance, il savait y faire, ça ne faisait aucun doute... Peut-être qu'elle s'était laissée avoir également par ses belles paroles avant de sentir le piège se refermer sur elle ? La Poufsouffle attendait encore de le sentir réellement...

« Mais pourquoi tu l’as embrassé aussi ? Je t’avais dit que tu ne pouvais pas lui faire confiance. Tu es ma meilleure amie, je déteste te voir souffrir, surtout pour quelqu’un qui n’en vaut pas la peine. »

Oui, elle le lui avait dit... Mais visiblement, elles ne s'étaient pas tenues à ces bons conseils, ni l'une ni l'autre... Il fallait se faire une raison, elles s'étaient pitoyablement fait avoir et rien ni personne ne pourrait plus jamais changer cela. La blonde haussa distraitement les épaules avant de porter de nouveau sa tasse à ses lèvres comme pour éviter d'avoir à donner une réponse. Elle n'était pourtant pas sotte, il y avait bien un moment où elle n'aurait d'autre choix que de s'y résoudre. Elle avala une longue gorgée de son thé et soupira tristement. Elle fixait de nouveau la porcelaine, incapable de soutenir le regard de sa meilleure amie. Elle risquait de la décevoir davantage, elle en était consciente mais elle n'avait pas la moindre envie de lui mentir et maintenant qu'elle était au courant, elle ne voyait plus la peine de se taire. Peut-être qu'en évacuant, elle pourrait aller plus facilement au-delà et faire enfin comme s'il ne s'était jamais rien passé ? C'était risqué comme technique et cela resterait probablement vain mais rien ne lui coûtait d'essayer.

"Je ne sais pas. J'ai pas réfléchi... Mais je ne le regrette pas, vraiment. C'était stupide, je le reconnais mais j'ai jamais rien vécu de pareil. J'aurais sincèrement aimé que ça ne s'arrête jamais. Aussi bête que ça puisse être, je ne parviens pas à croire qu'il jouait la comédie à cet instant. Si c'était à refaire, je le referais. Et Scipion en vaut la peine, je ne pense pas qu'il aurait eu une telle place dans ma vie pendant tout ce temps si ce n'était pas le cas."

Sa voix s'était faite lointaine, presque absente, laissant facilement comprendre qu'elle rêvassait à moitié, s'imaginant sans un mot ce qu'aurait pu être les choses s'il ne s'était pas joué d'elle, s'il était resté, si tout avait continué... Elle ne savait pas vraiment de quelle manière mais il l'avait dit lui-même qu'il ne voulait pas tout effacer... Elle ne le voulait pas non plus, pourtant il la forçait à essayer. Peut-être se verraient-ils discrètement, entre deux cours, dans une salle déserte en attendant de trouver le courage d'enterrer officiellement la hache de guerre ? Ca aurait certainement été un secret bien agréable à garder. Si seulement il s'était donné la peine d'éviter de l'enfoncer plus qu'elle n'aurait jamais pu le faire seule... Bien entendu, prendre la défense du jeune homme de quelque manière que ce soit devant Scarlett n'était probablement pas la meilleure idée qu'elle puisse avoir mais elle refusait de la laisser parler comme si de rien n'était. C'était un idiot, le pire que Poudlard ait pu compter un jour même sans le moindre doute, mais il n'en restait pas moins un adversaire brillant, avec lequel il avait été intéressant de se battre pendant toutes ces années. Quoi qu'il ait pu faire, il n'avait pas failli à son rôle et aussi douloureux que ça puisse être, elle ne pouvait que reconnaître le coup de maître dont il avait fait preuve. Elle n'avait rien vu venir. Absolument rien... Elle qui était toujours restée sur ses gardes surtout en sa présence avait foncé tête baissée, sans chercher autre chose que ce qu'elle voulait voir... Il avait su profiter de ses faiblesses sans qu'elle ne remarque rien, c'était bien joué. Dommage qu'elle n'ait pas la moindre envie de répliquer. La guerre aurait certainement pu reprendre de plus belle grâce à un coup comme celui-là, peut-être était-ce d'ailleurs son but ? Manque de chance, il n'en serait rien...

« Amoureuse ?! De ce crétin ? Mais il joue avec toi depuis le début, tu ne peux pas être aussi naïve, pas toi ! »

Sarah sursauta en l'entendant hurler de la sorte. Elle lança un regard discret et mal à l'aise autour d'elle et ce fut sans surprise qu'elle remarqua quelques paires d'yeux posées sur elles. Pour la discrétion, il faudrait repasser. Heureusement qu'elle avait espéré jusque là que personne n'en sache rien. Sa meilleure amie en personne venait de l'avouer à elle ne savait trop qui, "qui" qui en profiterait certainement pour répendre la nouvelle rapidement dans l'école toute entière. Quoi qu'encore il fallait savoir de qui elles parlaient et rien ne disait quoi que ce soit là dessus pour l'instant, ou du moins pas de sorte à ce que la salle toute entière puisse l'entendre. Elle avait pris soin de parler aussi bas que possible et voilà que ses efforts étaient réduits à néant par une intervention de sa meilleure amie. Elle se sentait comme une gamine prise en faute, à qui on passerait le savon de sa vie... C'était un peu ça de toute manière... Elle ne voyait pas ce qu'il y avait de mal à aimer un crétin puisque c'était le cas de plein de monde mais visiblement, c'était la pire chose qui pouvait lui arriver sur cette terre. La Gryffondor avait probablement raison.

"Il ne jouait pas avec moi tant qu'on se détestait. C'est de ma faute, Scarlett. Cesse d'en avoir après lui. J'aurais probablement fait pareil à sa place. Tout est de ma faute... Tu peux me hurler dessus tant que tu voudras, ça ne changera rien. Je sais très bien que ça ne te plait pas et crois moi, j'en suis pas folle de joie mais je ne peux rien n'y faire. Tu crois que ça m'amuse de ne penser qu'à lui depuis une semaine ? De me demander sans arrêt ce que j'ai pu faire pour en arriver là ? Je me sens particulièrement ridicule,et honnêtement m'engueuler comme si j'avais cinq ans n'arrangera absolument rien. Arrête, s'il te plait. Si t'étais venue me prévenir dès que t'as appris qu'il était au courant, peut-être que j'en serais pas là. De nous deux, je ne suis pas la seule fautive de cette histoire. Et autant j'arrive à comprendre que je me sois laissée berner aussi facilement, que toi... Ca me dépasse. T'es la première à me dire de ne pas lui faire confiance et tu le crois sur parole ensuite... Soit tu es vraiment bête, soit tu me caches des choses..."

Les mauvaises idées s'enchaînaient et delà à ce qu'elle lui envoit le contenu de sa tasse à la figure avant de la planter là, il n'y avait pas des kilomètres mais la Préfète aimait à imaginer que les choses n'empireraient pas à ce point.
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Message(#) Sujet: Re: Tu es en retard pour le thé. — TERMINE Tu es en retard pour le thé. — TERMINE EmptyVen 27 Avr - 17:32

"Non, ne pleure pas Scarlett. C'est pas grave. Mais pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? Je sais que c'était pour mon bien mais j'aurais aimé être au courant. C'est vraiment le genre de chose que j'aurais aimé pouvoir anticiper... Depuis combien de temps tu le sais ?"

Cette conversation prenait une tournure aussi déplaisante qu’inattendue. Scarlett n’aimait pas spécialement mentir, de peur de ne pas réussir à se souvenir de tous les mensonges qu’elle avait raconté à tort et à travers. Cette fois-ci, elle suivait à peu près la réalité, même si elle étoffait un peu pour éviter de paraitre coupable. A ses yeux, il était très clair qu’elle ne l’était pas, mais la réalité était toute autre. Finalement, extérieurement, ça pouvait paraitre suspect quand on y réfléchissait bien. Toute cette histoire de dossier, de sentiments, de trahison et de chantage l’avait légèrement poussé à trahir sa meilleure amie, mais si elle ne l’avait pas fait, la poufsouffle n’aurait apparemment pas tenté d’embrasser Scipion, il ne lui aurait pas avoué qu’il savait tout et jamais elle ne se serait rendue compte que c’était un simple crétin inapte à comprendre ce qu’était l’amour. Finalement, elle n’avait fait que rendre service à Sarah, et même si celle-ci n’était pas tout à fait dans son assiette à l’heure actuelle, elle finirait par rependre le dessus et se rendrait compte à quel point toute cette histoire était stupide. Malheureusement, elle n’avait pas vraiment réalisé qu’elle devrait expliquer ce qu’elle avait fait en détail, ni exposer ses motivations. Si ça avait été le cas, Scarlett aurait préparé quelque chose de beaucoup mieux que tout ce qu’elle pourrait sortir à l’heure actuelle. Mais il n’était plus temps d’élaborer de grandes stratégies, elle était tout à fait capable de s’en sortir correctement toute seule et ses larmes arrangeaient les choses. Elle pouvait se permettre de faire des pauses en reniflant bruyamment ce qui pouvait s’avérer être un atout formidable lorsqu’elle était confrontée à une soudaine panne d’imagination. La rouge et or entreprit donc de faire ses aveux en tâchant le plus possible de ne pas oublier sa sympathique petite comédie, il était évident que si ses larmes s’évaporaient en dix secondes Sarah comprendrait qu’elle se payait sa tête depuis le début.

« Je te l’ai pas dit pour pas empirer les choses. Je le sais depuis un bout de temps, mais de toute façon, pour ce que ça change. »

Jusque-là, elle avait réussi à ne pas mentir. Rien de tout ce qu’elle venait de dire n’était faux. Scarlett était bien consciente que tout ce qu’elle aurait pu dire sur cette histoire n’aurait servi qu’à l’enfoncer un peu plus dans le pétrin, que ce soit pour elle ou pour son amie. La discussion qu’elle avait eu en salle sur demande avec Sarah et celle qu’elle avait eu devant le bureau de la directrice avec Scipion, s’entrelaçaient d’une façon étrange et elle n’était pas sûre d’aimer fortement les conclusions de cette histoire. De toute façon, ce n’était pas à elle de les réunir. Scarlett avait fait tout son possible pour les séparer et elle avait fini par y arriver même si son plan n’avait pas tout à fait fonctionné comme prévu. Après tout, elle voulait simplement pousser Scipion par un habile chantage, à sortir pour toujours de la vie de sa meilleure amie. Il ne l’avait pas du tout écouté, mais à présent, Sarah évitait le gryffondor comme la peste et même si elle n’avait pas pensé à les rapprocher pour mieux les diviser, il fallait reconnaitre que l’idée était particulièrement brillante. Enfin, à présent elle devait s’assurer que la situation actuelle reste comme elle était au lieu d’évoluer de la pire des façons. Scipion était en septième année et il sortirait de leurs vies dans quelques semaines maintenant, il n’était pas très compliqué pour elle de s’assurer qu’il disparaisse sans faire plus de vagues que maintenant. Seulement, pour cela il lui fallait convaincre Sarah de l’influence néfaste que le rouge et or avait sur elle et ce n’était pas gagné. Scarlett n’était pas douée avec ce genre de sentiments et elle ne pouvait que constater, impuissante que sa meilleure amie semblait légèrement accro à ce crétin.

"Ton maquillage n'a rien, tu es ravissante."

Scarlett reposa son miroir avec un léger sourire et attrapa le mouchoir que lui tendait son amie. Les larmes avaient le fâcheux inconvénient de mouiller et si elle pouvait rester aussi jolie que d’habitude son épisode crise de larmes et culpabilité aurait été une parfaite réussite. Le compliment de Sarah n’était pas de trop, même si elle était bien assez grande pour savoir qu’elle était sublime en toute circonstance, et finalement, en y réfléchissant bien, le miroir n’était même pas nécessaire. Il était d’ailleurs bien dommage qu’elles ne puissent pas rebondir sur ce genre de futile. La rouge et or aurait adoré pouvoir discuter maquillage, tenues vestimentaires et soirées en tout genre. Elle en avait assez de se prendre la tête pour des histoires de garçons et de sentiments réels. Enfin, c’était assez agréable lorsqu’ils s’agissaient de personnes qu’elles ne connaissaient ni l’une ni l’autre et qu’elles pouvaient en rire toutes les deux, mais ça paraissait beaucoup trop sérieux à présent et la gryffondor détestait ça. Scarlett avait beau prétendre le contraire, elle était douée pour aborder les sujets futiles, pour être superficielle et pour ne rien éprouver du tout. La colère, l’amour, la tristesse et la culpabilité lui étaient inconnus jusqu’ici et elle avait appris au moins deux de ces émotions en l’espace de quelques jours. C’était beaucoup trop pour elle et la rouge et or aurait donné n’importe quoi pour que ça s’arrête et le plus rapidement serait le mieux. Seulement, ce n’était visiblement pas le cas de Sarah qui semblait penser qu’elle était la mieux placée pour l’écouter parler de son idylle avec le pire crétin de tous les temps. Scarlett commençait sérieusement à détester être assise en face de la poufsouffle à l’écouter parler de choses qu’elle-même se sentait incapable de comprendre. Mais avait-elle réellement le choix ? Elle se devait de passer pour l’amie parfaite et elle avait un rôle à jouer jusqu’au bout.

"Je ne sais pas. J'ai pas réfléchi... Mais je ne le regrette pas, vraiment. C'était stupide, je le reconnais mais j'ai jamais rien vécu de pareil. J'aurais sincèrement aimé que ça ne s'arrête jamais. Aussi bête que ça puisse être, je ne parviens pas à croire qu'il jouait la comédie à cet instant. Si c'était à refaire, je le referais. Et Scipion en vaut la peine, je ne pense pas qu'il aurait eu une telle place dans ma vie pendant tout ce temps si ce n'était pas le cas."

Comment ça elle ne le regrettait pas vraiment ? Scarlett n’aurait probablement pas dû se mettre à boire à ce moment précis. Elle s’étouffa et recracha la moitié de sa tasse sur la table, provoquant immédiatement les murmures des personnes autour d’elles. Pour ce qui était de préserver son image, elle repasserait, mais qu’importe les paroles de Sarah résonnaient encore dans sa tête et elle se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir dire pour les faire sortir de la sienne. La rouge et or se mit à réfléchir tout en utilisant le même mouchoir que précédemment pour essuyer l’étang qui se formait sur la table. Elle constata tout de même fièrement qu’elle avait épargné sa jolie robe et celle de son amie ce qui ne les obligeait pas à rentrer tard le soir pour éviter le regard des autres. Bon, pour ce qui était des personnes présentes dans le salon de thé, elle trouverait bien un moyen de les faire taire, elle était plutôt douée à ce jeu-là et ça ne posait pas particulièrement de problèmes. Pour l’instant, il y avait plus urgent, à savoir convaincre Sarah qu’elle avait tort au sujet de Scipion. Bien sûr qu’il n’en valait pas la peine. C’était tout juste s’il savait compter jusqu’à trois et était absolument incapable de se comporter correctement. Si Sarah et lui finissaient ensemble, il y avait de fortes chances pour que les discussions avec une Sarah en larmes deviennent quasi quotidiennes, et rien que pour ça elle était déterminée à tenir le gryffondor à distance. De toute façon, avec tout ce qu’elle avait appris sur lui lors de leur fameuse discussion de couloirs, elle pouvait toujours s’arranger pour qu’il ait trop honte pour se montrer en public et disparaisse de la surface de la terre. C’était sans doute un vœu pieux, mais rien ne coutait d’essayer.

« Tu te rends compte de ce que tu dis ?! On parle de Scipion là. C’est un garçon prétentieux, égocentrique, incapable d’aimer quelqu’un d’autre que lui-même, stupide et particulièrement égoïste. Il n’est pas fait pour toi Sarah, t’es déjà dans un sale état maintenant, qu’est-ce que ça sera, si tu n’y mets pas un terme tout de suite. »

Scarlett était plutôt satisfaite du résumé des principales caractéristiques propres au gryffondor. Après tout, il n’y avait rien de faux dans tout ce qu’elle avait pu dire et Sarah devait être stupide pour ne pas le comprendre. Seulement, une fois encore, elle fut confrontée à un cuisant échec. Quoi qu’elle puisse dire, elle était visiblement incapable de convaincre sa meilleure amie que tout ce qu’elle avait dit était plus proche de la vérité que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Visiblement, même hausser le ton ne servirait à rien, elle avait pensé toucher le fond il y a déjà quelques minutes alors qu’en fait le monologue actuel de Sarah la désespérait encore plus. Elle n’avait pas totalement tort d’ailleurs, elle avait bien des choses à cacher et elle ferait toujours très attention à ne pas les lui révéler si ce n’était pas nécessaire. Scarlett ne pouvait pas se résoudre à perdre sa meilleure amie, elle s’était déjà beaucoup trop investie dans cette histoire pour se permettre d’échouer parce qu’elle n’aurait pas su tenir sa langue. En revanche, il était inconcevable que Sarah puisse imaginer qu’elle en était arrivée là par sa faute. Si elle ne lui avait rien dit au sujet des révélations douteuses de Scipion, il y avait une bonne raison à cela et elle allait de ce pas le lui prouver. Scipion avait beau être un crétin de la pire espèce, il avait une qualité que la rouge et or appréciait chez les personnes qu’elle cuisinait, il était incapable de mentir. Elle avait essayé de le trainer au fond du trou en prétendant qu’il était plus attaché à Sarah qu’il ne voulait le lui faire croire. Cependant, Scarlett n’aurait jamais pu imaginer être aussi proche de la vérité, et même si le jeune homme lui avait bien fait comprendre qu’il avait peut-être un cœur en fin de compte, elle avait toujours du mal à y croire. Il lui avait été impossible de le révéler à la poufsouffle auparavant, mais maintenant que leur belle histoire d’amour était rangée au placard, elle pouvait se permettre de le dire, non ? La rouge et or se rendait bien compte qu’elle n’avait pas tout à fait le choix. Sarah semblait commencer à avoir des soupçons et il était inimaginable qu’elle la laisse l’accuser ainsi alors qu’elle pouvait apporter une réponse à ses interrogations.

« Mais tais-toi ! Tu ne te rends pas compte à quel point tu es stupide ! Ça ne m’aurait servi à rien de te prévenir mis à part à empirer les choses. Ce pauvre crétin est juste un sacré mauvais menteur et je pensais pas viser si juste quand j’ai émis l’hypothèse que tout ce que tu pouvais éprouver pour lui était réciproque. Franchement, tout ce que j’aurais réussi à faire en te le racontant, c’est à te pousser un peu plus rapidement encore dans ses bras, c’était inenvisageable, il ne te mérite pas et tu vas droit à la catastrophe. Ne rejette pas la faute sur moi alors que je m’inquiète pour toi et que je tente de trouver des solutions pour te sortir de ce pétrin. On est amies depuis presque six ans maintenant et je ne pense pas être celle qui remplisse le moins bien son rôle. »

Scarlett n’était toujours pas plus aimable qu’au début de leur conversation. Pourtant, elle savait que son amie lui demandait plus de soutien qu’autre chose. Seulement, sa colère était bien trop grande pour qu’elle puisse envisager de le lui apporter. Même elle devait savoir reconnaitre ses limites et son hypocrisie ne pouvait pas franchir cette douloureuse étape. Cependant, la rouge et or était loin de vouloir abandonner la partie. La poufsouffle devait comprendre, assimiler et accepter de suivre la ligne de conduite imposée par Scarlett. Personne n’avait osé lui résister auparavant et ce n’était pas aujourd’hui que ça allait commencer.
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Message(#) Sujet: Re: Tu es en retard pour le thé. — TERMINE Tu es en retard pour le thé. — TERMINE EmptyVen 27 Avr - 19:08

« Je te l’ai pas dit pour pas empirer les choses. Je le sais depuis un bout de temps, mais de toute façon, pour ce que ça change. »

Depuis un bout de temps ? Et d'après elle, ça n'avait pas la moindre importance ? Oh non, bien entendu qu'est-ce qu'elle aurait bien pu faire avec de telles informations en sa possession ? Tout le monde savait très bien qu'elle était suffisamment stupide pour aller dans la gueule du loup de son plein gré, Scarlett la première. Pour qui la prenait-elle ? Elle n'était peut-être pas dans le meilleur état de sa vie, c'était vrai, mais elle n'était pas encore assez masochiste pour aller affronter le Gryffondor en sachant qu'il pouvait l'achever en quelques mots. Jamais elle n'aurait mis les pieds dans cette salle de duel, jamais elle n'aurait eu la bêtise d'aller retrouver Sélené pour un combat qui n'avait finalement jamais eu lieu. Mais au lieu de cela, celle qui prétendait vouloir la protéger la laissait aller consciemment dans le mur et se montrait présente pour ramasser les morceaux tout en se postant bien au dessus de toute responsabilité alors qu'au fond, elle n'aurait eu qu'une seule chose à faire pour éviter le carnage. Et cette chose-là, elle s'était bien gardé de la mettre en pratique. L'idée qu'elle ait tout mis en oeuvre pour être cette amie parfaite sur qui on pouvait compter en permanence lui traversa l'esprit. Les doutes qu'elle avait pu avoir quant aux intérêts de Scarlett lui revinrent rapidement en mémoire. Ca se tenait. Elle n'avait rien dit parce qu'elle savait pertinemment dans quoi elle s'embarquerait et qu'elle se doutait certainement de l'issue de cette aventure et tel un ange gardien, elle se préparait à la récupérer, à la couver d'une protection imaginaire à laquelle elle croirait dur comme fer faute de pouvoir croire en quoi que ce soit d'autre. Ca ressemblait bien davantage à la jeune femme. Il restait encore à savoir comment Scipion avait-il pu tout apprendre... Dans cette salle, il n'y avait qu'elles deux et Sarah avait la certitude de n'avoir rien dit, à personne. Son regard se fit plus soupçonneux alors. Le soi-disant chantage, les larmes, l'étrange confiance qu'elle avait mis en lui... Ca ne collait pas, les zones d'ombres étaient bien trop nombreuses pour que l'histoire paraisse réelle et les derniers mots de Scarlett avait mis le feu aux poudres. Si elle voulait véritablement la protéger, elle aurait tout fait pour cela et ne se serait pas contentée d'un vague "pour ce que ça change" alors qu'elle était en tort, surtout lorsqu'elle ne pouvait que savoir que ça changeait un nombre de choses incroyables.

"Non mais réfléchis deux minutes, tu crois sincèrement que j'y aurais foutu les pieds en sachant à quoi je m'exposais ? J'agis peut-être bêtement mais je ne suis pas folle ! Les choses n'auraient certainement pas pu être pire que maintenant ! Merci pour ton aide, tu n'aurais pas dû te donner tant de mal."

Il n'était plus question d'amitié, de pardon ou de quoi que ce soit d'autre. Elle venait consciemment de mettre toute sa vie en pièces en se taisant et qui savait si elle n'avait pas fait davantage en sa défaveur encore... Qui était-elle donc pour se prétendre son amie alors qu'elle se fichait pas mal de ce qui pouvait lui arriver ensuite ? Elle n'avait jamais recherché autre chose qu'une relation superficielle et inutile avec elle, si elles en étaient là c'était bien parce qu'elle avait pris un rôle qui ne lui revenait pas mais que la Poufsouffle s'était finalement fait à la voir assumer. Elle mentait depuis le tout début, depuis ce jour dans la salle sur demande. Elle mentait en disant vouloir son bien, chercher à la protéger. Elle mentait quand elle prétendait craindre qu'elle souffre. Tout ce à quoi elle se rattachait ces derniers temps n'était que mensonges et tromperies. La culpabilité qu'elle ressentait à ne pas être une aussi bonne amie que la Rouge et Or n'avait pas lieu d'être, elle avait au moins eu le mérite d'être sincère envers cette dernière... Elle se fichait de ce qu'elle pouvait bien ressentir, la seule chose qui comptait restait elle-même comme ça avait toujours été le cas. Cependant, ses intérêts dans cette histoire restaient flous, pour ne pas dire invisibles. La seule raison pour laquelle elle pourrait chercher à l'éloigner du jeune homme était pour prendre sa place mais comme il n'y avait strictement rien entre eux, ça n'aurait pas été bien compliqué de le faire sans se mêler de rien... A moins qu'elle soit au courant de plus de choses qu'elle ne le prétendait... Il ne pouvait pas être si bon comédien, peut-être y avait-il plus que la simple envie de la faire tomber de haut ? La sympathie qu'elle avait toujours plus ou moins ressentie pour Scarlett s'évaporait peu à peu, elle avait plus à voir qu'elle ne jugeait bon de le dire mais elle ne savait pas vraiment comment... Elle refusait de la croire assez vile pour aller avertir le principal intéressé des sentiments qu'elle ressentait à son égard mais c'était la seule hypothèse plausible qu'elle avait en tête. "Je crois que tu viens de trouver plus indigne de confiance que moi..." Elle n'y avait pas fait attention avant cela... Etait-ce une piste à creuser, un indice sur la manière dont il avait tout appris ? Et dire qu'elle s'était contentée d'imaginer qu'il avait su mettre en relation tous les éléments qu'elle lui avait offert bien malgré elle... C'était peut-être beaucoup plus simple encore...

« Tu te rends compte de ce que tu dis ?! On parle de Scipion là. C’est un garçon prétentieux, égocentrique, incapable d’aimer quelqu’un d’autre que lui-même, stupide et particulièrement égoïste. Il n’est pas fait pour toi Sarah, t’es déjà dans un sale état maintenant, qu’est-ce que ça sera, si tu n’y mets pas un terme tout de suite. »

Parce que tout le monde savait à quel point elles étaient différentes de ce triste portrait. Chaque qualificatif aurait pu être appliqué à elles deux de la même manière à un moment ou à un autre de leur existence à Poudlard pour ne pas dire sur la totalité de celle-ci. Elle n'avait absolument pas le droit de le juger ainsi alors qu'elle n'était guère mieux ! Qui était elle pour se permettre de choisir qui avait le droit de faire partie de sa vie ou non ? Elle était bien assez grande pour savoir ce qu'elle avait à faire et jusqu'à maintenant, la seule personne qui faisait tache dans ses relations n'étaient certainement pas lui. Sarah termina sa tasse d'une traite et la reposa violemment dans la pauvre soucoupe sans jamais lâcher la Gryffondor des yeux comme si elle était capable d'aggraver la situation d'une manière aussi sournoise qu'elle n'avait pu le faire jusque là. Bien sûr, elle n'avait pas la moindre preuvre de ce qu'elle pouvait bien avancer mais si cela sonnait faux lorsqu'elle avait tenté de remettre toutes les fautes sur Scipion, là ça concordait sans avoir à forcer comme si le véritable responsable du fiasco dans lequel elle vivait depuis une semaine venait d'être enfin trouvé. Et dire qu'elle avait été prête à lui faire une confiance aveugle, à se reposer sur elle comme elle ne l'avait jamais fait sur personne, à la considérer comme une véritable amie voire comme sa confidente, à lui offrir tout ce qu'elle pouvait pour palier au manque de considération dont elle avait fait preuve envers elle... Quelle idiote ! Merlin, c'était de Scarlett qu'il s'agissait ! Elle était mieux placée que quiconque au château pour savoir qu'il ne fallait pas lui faire confiance, en rien, que les seules choses qu'il fallait lui confier devaient être su par le monde entier... Elle avait baissé sa garde et s'était engouffrée une fois encore dans un piège, sans même prendre la peine de le remarquer...

"Parce que bien sûr, tu es mieux. Tu ne veux que mon bien, éloigner de moi toute personne capable de me faire souffrir. Tu es là pour veiller à ce qu'il ne m'arrive rien..." commença t-elle d'une voix froide et ironique. "... et accessoirement écarter de mon chemin n'importe qui susceptible de te faire de l'ombre, n'est-ce pas ? Tu veux briller, que je n'ai que toi, que je finisse par reconnaître enfin ta valeur exceptionnelle comme je le devrais. Tu avais presque réussi, Scarlett. Et dire que je nous imaginais véritablement amies, que j'étais prête à faire tous les efforts du monde pour être à la hauteur... Quel gâchis."

Bien entendu, elle pouvait encore se planter sur toute la ligne, donner le mauvais rôle à la mauvaise personne et risquer de perdre une véritable amie pour un abruti mais tout lui semblait finalement clair. Peut-être même n'y avait-il eu jamais de chantage ? La Préfète voulait bien volontiers croire à un pacte mais finalement pas dans le sens où elle l'avait énoncé. Qu'elle ait vendu ses confidences pour un arrangement servant ses intérêts lui paraissait plus digne de la blonde, plus vraisemblable. Il ne lui restait plus qu'à prier pour ne pas s'être définitivement plantée. Après, s'il n'était que question de ça, ce n'était pas comme si elle ne s'y serait pas attendue autrefois, elle n'avait jamais été capable de garder un secret quel qu'il soit et aller chouiner sur l'épaule de Whitby aurait sûrement été plus prudent que de s'aventurer en terrain aussi connu que la loyauté inexistante de Scarlett... Elle ne savait plus si elle voulait fuir ou l'étrangler avant, laissant là son cadavre inerte comme la certitude qu'elle ne dirait plus jamais rien. Est-ce que finir à Azkaban était pire que de vivre en tâchant d'oublier ce qu'elle n'oublierait jamais ? Probablement pas... Finir par n'être qu'une coquille vide paraissait pour l'instant être la meilleure solution à son problème... Le monologue qui s'en suivit acheva de l'en convaincre. Elle se leva d'un bond, faisant tomber sa tasse et sa chaise dans un boucan monstre. Elle sortit sa baguette et en pointa la Gryffondor. Elle était livide et craignait que l'envie qu'elle avait de l'éradiquer pendant qu'elle en avait l'occasion soit plus visible qu'elle ne l'aurait espéré.

"Quel droit crois-tu avoir sur moi, hein ?! D'où tu choisis à ma place qui a le droit d'être dans ma vie ?! Je vais droit à la catastrophe et alors ? Et ne dis pas que tu t'inquiètes de ce qui peut m'arriver ! Tu n'es pas mon amie, tu n'es rien, absolument rien ! Tout juste une garce, une traîtresse ! Je t'ai accordé bien trop d'importance jusque là mais c'est fini. Je ne veux plus te voir et tu peux bien dire tout ce que tu voudras à mon sujet, ça n'a pas la moindre importance. Je crois que je me suis acharnée des années contre le mauvais ennemi, ce n'est pas de lui dont j'aurais dû me méfier. Pas de lui..."

Sarah sentait les regards des clients posés sur elles, et très certainement celui aussi de la propriétaire qui ne tarderait pas à la mettre dehors mais elle s'en fichait complètement. Elle adressa un sourire mauvais à la Gryffondor et remit sa chaise en place d'un coup de baguette avant de réparer la pauvre tasse brisée et de la reposer à sa place sans jamais détourner les yeux, bien loin de la gamine honteuse et désespérée qu'elle avait pu être quelques minutes auparavant.

"Y a t-il autre chose que je devrais savoir avant de rentrer ou bien on a fait le tour ?"
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Message(#) Sujet: Re: Tu es en retard pour le thé. — TERMINE Tu es en retard pour le thé. — TERMINE EmptyVen 27 Avr - 20:49

"Non mais réfléchis deux minutes, tu crois sincèrement que j'y aurais foutu les pieds en sachant à quoi je m'exposais ? J'agis peut-être bêtement mais je ne suis pas folle ! Les choses n'auraient certainement pas pu être pires que maintenant ! Merci pour ton aide, tu n'aurais pas dû te donner tant de mal."

Ça commençait vraiment à sentir le roussi pour la rouge et or. Scarlett n’était pas spécialement perspicace en temps normal, mais le ton employé par sa meilleure amie et la nature de ses propos laissait sous-entendre qu’elle avait commencé à comprendre, et si c’était le cas, elle n’arrêterait pas de réfléchir avant d’avoir trouvé la vraie explication et une solution concrète à tout ceci. Il lui fallait garder son sang-froid jusqu’au bout et tâcher de la convaincre qu’elle avait tort et que Scipion était toujours le méchant de l’histoire. Seulement, elle n’était pas assez stupide pour ne pas se rendre compte que c’était peine perdue. Son plan avait beau être incroyablement bien ficelé, il existait clairement beaucoup trop de détails qui faisaient perdre son sens à son mensonge. Comment Scipion était-il au courant des sentiments de Sarah à son égard ? Qu’est-ce qu’il avait bien pu vouloir lui demander en échange de son silence ? Ou qu’est-ce qu’elle-même avait bien pu obtenir mis à part son éloignement ? Tout ça était beaucoup trop flou pour sembler réaliste même devant le pire crétin de l’histoire de l’humanité. Quoi que, si elle s’était retrouvée en face d’un parfait inconnu, les larmes et toute la comédie qui allait avec aurait pu passer sans problème. Nul n’était censé savoir qu’elle était incapable d’éprouver des sentiments comme n’importe quel être humain digne de ce nom et il n’était pas non plus impensable qu’elle ait réellement tenté d’aider sa meilleure amie. Mais c’était bien là le problème, Sarah la connaissait mieux que personne, ou du moins connaissait sa manière de procéder lorsqu’elle inventait ses mensonges ou s’amusait à manipuler son petit monde. Bien sûr, elle ignorait totalement ce qu’il y avait au-delà de la jeune fille que tout le monde connaissait, mais il n’était pas utile qu’elle l’apprenne et Scarlett se gardait bien de lui en faire un portrait détaillé. De toute façon, le compte à rebours était lancé à présent et leur amitié ne tenait qu’à un fil.

« Bien sûr que t’y aurais foutu les pieds, c’est bien ça le problème. »

La voix de Scarlett avait étrangement repris une sonorité tout à fait normale, avec un ton légèrement moins amical cependant, sa crise de larmes était bien loin et elle avait repris son aplomb en quelques secondes, signe évident que tout ceci n’avait été qu’un vaste jeu pour elle. Mais à quoi bon s’en cacher ? Sarah était sur la bonne voie et ce n’était pas le genre de la jeune fille de s’aplatir comme une crêpe pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être. Perdre la face n’était pas dans ses attributions et il était inenvisageable que ça lui arrive un jour encore moins dans un endroit qu’elle fréquentait presque quotidiennement et avec une personne qui était sensée compter plus que les autres à ses yeux. Derrière son ton froid, la jeune fille n’en menait pas large. Tout son petit monde était en train de s’écrouler et elle ne pouvait rien faire pour l’en empêcher. Toute sa vie avait été basée sur la façon dont sa vie serait réglée et elle avait toujours réussi à faire les choses exactement comme elle le voulait. Elle était jolie, avait une meilleure amie formidable, enfin elle n’entachait pas son image, ce qui était le principal et était globalement devenue tout ce qu’elle avait toujours rêvé être. Que se passerait-il lorsque Sarah lui aurait tourné le dos ? Deviendrait-elle une élève lambda dans l’ombre des autres ? Parce qu’après tout elle serait complétement toute seule et perdue dans la masse. Enfin, non pas vraiment finalement, elle avait toujours Isis qui ferait une excellente remplaçante, Sebastian ou encore Sasha qui avait tout de même de gros progrès à faire avant de pouvoir figurer sur sa liste d’amie. Elle n’allait pas se laisser faire parce que la stupide poufsouffle qui lui servait d’amie avait décidé d’un seul coup de découvrir ce qu’était l’amour et de la virer de sa vie pour pouvoir batifoler à sa guise.

"Parce que bien sûr, tu es mieux. Tu ne veux que mon bien, éloigner de moi toute personne capable de me faire souffrir. Tu es là pour veiller à ce qu'il ne m'arrive rien... et accessoirement écarter de mon chemin n'importe qui susceptible de te faire de l'ombre, n'est-ce pas ? Tu veux briller, que je n'ai que toi, que je finisse par reconnaître enfin ta valeur exceptionnelle comme je le devrais. Tu avais presque réussi, Scarlett. Et dire que je nous imaginais véritablement amies, que j'étais prête à faire tous les efforts du monde pour être à la hauteur... Quel gâchis."

Aïe, aïe, aïe. Si jusque-là, elle avait eu le petit espoir que la blondinette suive le schéma bien dessiné de l’imbécile qu’elle était censée être, ceux-ci venaient d’être réduits à néant en un seul claquement de doigt. Seulement, elle avait oublié un détail assez important. Elle n’avait pas du tout pensé qu’elle pouvait être humaine. S’il était parfaitement exact qu’elle avait envie de briller et d’être la meilleure partout, qu’elle ne supportait pas d’être la plus aimée et la plus remarquée, il était aussi vrai que ce n’était pas ce qui la poussait à éloigner Scipion de Sarah. Sur ce coup-là, elle voulait tout simplement être aimée et rien d’autre, si elle avait si peur du gryffondor, c’était tout simplement parce qu’il prenait beaucoup trop de place dans le cœur de sa meilleure amie et qu’elle ne voulait pas en être elle-même expulsée qu’elle avait tenté de les séparer. Bien sûr, conserver la place de numéro un partout où elle allait était non négligeable, mais ce n’était pas le but premier de la manœuvre. Mais bien sûr, il était impensable qu’elle raconte ça à Sarah, la poufsouffle avait fini par comprendre et tout ce qu’elle allait vouloir maintenant était sa mort et rien d’autre. Si elle se mettait à lui donner déjà de quoi la réduire en cendres, elle ne risquait pas de tenir longtemps. Scarlett préférait nettement qu’elle continuer à imaginer qu’elle était simplement la sans-cœur froide et manipulatrice qu’elle avait toujours été. Au moins, il était probable qu’elle renonce à toute tentative de vengeance. Elle aurait sans doute l’impression de ne rien pouvoir faire de concret contre la rouge et or alors que lui enlever son amitié était en fait une vengeance bien suffisante. Cependant, ce n’était pas encore fait et Scarlett parvenait à garder un semblant de contenance devant tout ce qui lui tombait dessus. Il lui était impossible de craquer, pas maintenant, devant tous ses gens qui les dévisageaient et sa meilleure amie en prime. Heureusement, elle avait de la chance dans son malheur. Elle n’était plus obligée de jouer la crétine compatissante que Sarah la forçait à être ces derniers temps, la garce lui convenait bien mieux.

« C’est plutôt bien résumé, à quelques détails près. Etre à la hauteur… Vraiment ?! Je t’ai au moins épargné un douloureux retour à la réalité, tu n’auras pas à te rendre compte que tu en es incapable. »

C’était faux, mais sur ce coup-là, Scarlett savait pertinemment que la poufsouffle la croirait sur parole. Il y avait même fort à parier qu’elle n’en aurait rien à faire, mais ça donnait au moins l’occasion à la rouge et or, de prouver que toute cette histoire ne la touchait pas le moins du monde, qu’elle avait été insensible à son désespoir, à ses larmes et à tout ce qu’elle avait pu lui raconter. Il était inutile d’avouer que leur conversation en salle sur demande la hantait encore et qu’il lui arrivait de décrocher pour se replonger encore dans cette même histoire qu’elle avait finie par connaitre par cœur. De toute façon, il était inutile qu’elle tente de rattraper la situation. Sarah était déjà furieuse contre elle, elle avait enfin compris, plutôt bien d’ailleurs, la façon dont elle s’était comportée et il était inutile de nier plus longtemps l’évidence. Scarlett était toujours persuadée d’avoir agi pour le bien de son amie et ne pas mériter un tel traitement. Cependant, si elle n’avait pas réussi à convaincre Sarah avec sa scène des violons, il était impensable qu’elle y parvienne maintenant. La jeune fille sentit sa gorge se nouer douloureusement, alors qu’elle réalisait tout ce qu’elle allait perdre dans cette histoire. L’enjeu était énorme et Scipion allait ressortir vainqueur alors qu’il était bien loin de le mériter. Tout ce qu’elle avait eu sur lui c’était ses sentiments naissants pour la préfète et s’il décidait d’officialiser leur relation, il ne lui servirait à rien de le crier fièrement sur tous les toits. Mis à part ça, elle n’avait aucun moyen de lui faire passer un vrai mauvais moment. La balle avait changé brusquement de camp et Scarlett ne s’était jamais sentie aussi désarmée de toute sa vie. Seulement, elle n’était pas du genre à le montrer aussi facilement. Faire preuve de vulnérabilité en ce moment aurait été une terrible erreur et elle laissa donc son amie continuer à la descendre sans montrer le moindre signe de faiblesse. Scarlett peinait de plus en plus à contrôler les sanglots qui lui montaient à la gorge et quoi que Sarah puisse dire ou faire à présent, elle n’avait plus qu’une seule idée en tête : sortir. De toute façon, s’entendre dire pendant cinq, dix, vingt ou trente minutes qu’elle était une amie minable ne lui serait pas spécialement bénéfique, et bien qu’elle ait tout perdu aujourd’hui, elle pouvait toujours conserver son amour-propre.

« L’amour rend aveugle, dans ton cas ça te correspond parfaitement bien. Alors, si ça te fait plaisir de penser qu’il vaut mieux que moi... Contrairement à ce que tu peux penser, je m’inquiète de ce qui peut t’arriver, mais ça ne m’empêchera pas d’être aux premières loges quand Scipion t’aplatira comme une crêpe. »

Ça aurait été vrai qu’elle soit son amie ou non. De toute façon, l’objectif était le même et Scarlett gardait le mince espoir de voir Sarah lui revenir. Après tout, il était de notoriété publique que les imperfections de Scipion surpassaient de loin tout le reste et il était donc impensable qu’il ne finisse pas par foirer quelque chose. Elle serait donc toujours là pour ramasser ce qu’il resterait de sa meilleure amie et recoller les morceaux si c’était nécessaire. La jeune fille avait beau s’y prendre de la plus mauvaise façon qui soit, elle n’en aimait pas moins Sarah et n’avait pas du tout l’intention de gâcher ce qui existait entre elles, même si la quasi-totalité de leur relation était basé sur leur capacité à manipuler l’hypocrisie. Elles avaient toutes les deux des progrès à faire pour intégrer la notion d’amitié et l’une sans l’autre étaient forcément incapable de créer de vraies relations. Scarlett était bien convaincue qu’il n’existait pas un million de personnes comme Sarah et bien qu’elle soit plus qu’agacée par la réaction de sa meilleure amie, elle n’avait pas du tout envie de la perdre. Seulement, ça aussi elle était obligée de le garder pour elle. La rouge et or préférait nettement la laisser croire que tout ce qu’elle avait cru réel était fondé sur rien mis à part son imagination, c’était beaucoup plus simple comme ça. Si Scarlett avait voulu la convaincre du contraire, elle lui aurait déjà présenté ses excuses en priant que ses erreurs ne soient pas trop lourdes et difficiles à avaler. Personne ne lui avait appris à reconnaitre ses torts et ça lui aurait probablement arraché la bouche. De toute façon, pour reconnaitre ses erreurs, il fallait tout de même qu’elle réalise en avoir commis et rien que ça paraissait totalement impossible.

"Y a-t-il autre chose que je devrais savoir avant de rentrer ou bien on a fait le tour ?"

La poufsouffle avait au moins la gentillesse de lui laisser une porte de sortie facile. Scarlett mourait d’envie de quitter la salle et de ne plus jamais y remettre les pieds. Cet après-midi avait bien été le pire de sa vie, mais pas du tout de la façon dont elle l’avait imaginé, malheureusement. A choisir, elle aurait tout de même préféré conserver sa colère et hurler sur une Sarah en larmes qui lui expliquerait à tort et à travers qu’elle n’aurait pas dû agir ainsi et qu’elle était particulièrement désolée. Seulement, ça paraissait bien trop beau pour être vrai et il n’existait aucun bouton replay. La conclusion de tout ceci était pourtant très simple. Scarlett avait perdu la seule et unique amie qu’elle ait jamais eue et tout ça par sa faute. Il était bien loin le temps où elle voulait copier la préfète et lui ressembler en tout point parce qu’elle était affreusement admirative. Sarah lui paraissait bien pathétique maintenant qu’elle était éprise d’un garçon, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir aucune envie de la voir s’en aller et lui tourner le dos si facilement. La question qu’elle se posait à présent était plutôt simple : y arriverait-elle ? Elles étaient ensembles depuis tellement longtemps, c’était vers elle qu’elle se tournait pour échanger les ragots, discuter de tout et de rien, sortir faire du shopping et toutes les choses qui rythmaient son quotidien. Sans elle, la poufsouffle aurait vite fait de se retrouver plongée dans la solitude. Elle avait besoin d’elle pour vivre et il était impensable qu’elle parvienne à s’accommoder de son absence. C’était un bien maigre espoir, mais c’était tout ce qu’elle pouvait imaginer pour ne pas éclater en sanglots en plein milieu du salon de thé. Scarlett savait tout de même qu’elle ne se retiendrait pas éternellement, elle se leva donc bien gentiment. Il lui était totalement impossible e sourire, mais le ton glacial qui lui allait si bien n’était pas trop dur à utiliser et elle pouvait encore se le permettre. La rouge et or voulait que Sarah comprenne que son absence ne faisait ni chaud ni froid, même si pour cela, elle devait mentir, encore et encore.

« Je ne pense pas non. Ou peut-être que si. Je me demande comment tu feras sans moi, après tout, tu n’as personne d’autre. Je vais donc attendre bien gentiment que tu te rendes compte de l’énorme erreur que tu es en train de commettre et que tu me supplies de revenir. Ça va être drôle. J’ai hâte. »

Sur ces bonnes paroles, la jeune fille tourna les talons et sortit rapidement du salon de thé. Pré-au-Lard lui parut beaucoup plus grand que d’habitude. Elle marchait pourtant assez vite tout en s’obligeant à penser à autre chose, n’importe quoi d’autre. Scarlett savait qu’elle n’avait pas le droit de pleurer, pas encore. Aucune personne vivante n’avait encore pu l’apercevoir en train de verser des larmes réelles et ce n’était pas parce qu’elle avait une pouffiasse comme meilleure amie qu’elle allait se laisser aller. Après tout, elle était la fille sans sentiments, celle que rien n’atteignait et elle comptait bien le rester pour sa dernière année à Poudlard. La rouge et or se précipita dans la salle commune, à peine les portes du château franchies, sans faire attention aux regards posés sur elle. Tout le monde allait se demander quelle était l’urgence, mais il lui suffirait probablement d’inventer une bonne excuse pour justifier ça. De toute façon, ce n’était pas le problème pour le moment, et elle était incapable de penser à autres choses qu’aux dernières paroles de son amie. Scarlett ne se souvenait même pas avoir déjà gravit les marches de son dortoir aussi rapidement, toutes ses bonnes résolutions concernant son image s’étaient envolées et elle s’affala en larmes sur son lit, sanglotant dans son oreiller en passant en revue tous les malheurs qui lui tombaient dessus. De toute façon, que dire de plus mis à part qu’elle avait échoué lamentablement. Elle n’était qu’une pauvre idiote et venait de gâcher sa vie. Cependant, ce n’était pas de sa faute pas du tout, et si elle ignorait comment pour le moment, elle avait une certitude, Scipion allait le payer.
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Message(#) Sujet: Re: Tu es en retard pour le thé. — TERMINE Tu es en retard pour le thé. — TERMINE EmptySam 28 Avr - 21:38

« Bien sûr que t’y aurais foutu les pieds, c’est bien ça le problème. »

Bien entendu, quelle idiote, comment avait-elle pu passer à côté d'un détail pareil ? Fonçons droit dans le mur de notre plein gré, ce serait tout de même dommage d'éviter la catastrophe ! Cela avait toujours fait partie de ses habitudes, heureusement que Scarlett était là pour le lui rappeler. Sarah ne fit même pas attention au brusque changement de ton de son amie, ou de celle qu'elle considérait comme telle surtout depuis quelques semaines. Qu'elle se fiche d'elle depuis le début et joue la comédie n'avait plus aucune importance, elle venait de révéler son vrai visage et pouvait s'enfoncer autant qu'elle le désirait dans un rôle détestable que ça ne pouvait plus changer quoi que ce soit. Le mal était fait. Et depuis un moment visiblement... Depuis combien de temps lui cachait-elle tout cela ? Elle n'en savait trop rien et préférait ne pas en avoir connaissance. Que lui cachait-elle d'autre encore ? Pour la première fois, elle ne pouvait que se féliciter d'avoir toujours entretenu avec la Gryffondor une relation aussi superficielle qu'inutile, bien loin des confidences qui semblaient d'usage d'ordinaire entre amies... Elle pouvait mettre toute la méchanceté possible dans ses réponses que cela ne l'atteignait plus vraiment. Oh, bien sûr, elle ne restait pas de marbre en voyant les beaux jours de leur amitié se briser mais elle ne laissait rien paraître, se contentant de garder la tête haute comme si rien d'important ne se déroulait sous ses yeux.

"Bien sûr." répéta t-elle sans conviction comme pour appuyer une évidence qui n'existait que dans l'esprit, visiblement dérangé, de Scarlett.

Au fond, elle devait être aussi sûre qu'elle qu'elle n'y aurait jamais été en connaissance de cause. Le changement de statut de Scipion dans sa vie était suffisamment difficile à supporter comme ça pour ne pas avoir en plus à rajouter une humiliation de la part de ce dernier par dessus. Aussi stupide qu'elle aurait pu être, elle avait encore un instinct de survie suffisamment développé pour s'épargner ce genre de chose. Il lui aurait fallu être totalement folle pour aller à l'échafaud de son bon vouloir, attendant sagement qu'on l'achève enfin sans penser un seul instant à fuir ou à riposter. Si elle ne l'avait pas fait, c'était simplement qu'elle avait été prise au dépourvu, devant composer avec l'urgence et la surprise, chose pour laquelle elle n'avait jamais été très douée. La preuve était bien là. Le résultat de ce soi-disant duel était tout bonnement catastrophique... Elle l'évitait du mieux possible, il ne semblait pas vouloir la railler d'ailleurs, elle se demandait chaque jour comment elle avait pu faire pour tomber aussi bas et restait presque certaine que cette espèce de folie n'avait aucune limite, aucune fin et qu'elle devait patauger dedans jusqu'à la dernière seconde sans aucune chance de s'en sortir un jour... Elle n'aurait jamais pu en arriver là consciemment, sans qu'on l'y aide si fortement. Quoi qu'en dise la Rouge et Or, elle avait une part de responsabilité plus qu'importante dans cette affaire et toutes les excuses et la mauvaise fois du monde n'y changeraient rien.

« C’est plutôt bien résumé, à quelques détails près. Etre à la hauteur… Vraiment ?! Je t’ai au moins épargné un douloureux retour à la réalité, tu n’auras pas à te rendre compte que tu en es incapable. »

La Poufsouffle se contenta de hausser les épaules. Peut-être avait-elle raison sur ce point... Elles n'auraient jamais l'occasion d'en avoir une quelconque certitude et c'était d'ailleurs probablement bien mieux ainsi. La situation dans laquelle elle se trouvait lui semblait tout de même beaucoup plus acceptable que celle dans laquelle elle s'était risquée à plonger. Aimer Sélené restait moins dangereux que de faire confiance à Scarlett, c'était un fait. Il fallait avoir un sérieux déficit mental pour l'un comme pour l'autre, certes mais quitte à choisir... La seule chose qu'elle risquait avec lui c'était de le voir utiliser ses sentiments contre elle, guère plus. Elle se sentait plus ou moins de taille à faire face. Scarlett aurait pu faire tellement pire... Voir sa vie toute entière étalée au grand jour par une soi-disant meilleure amie aurait de toute façon été bien plus dur à supporter. Heureseument pour elle, elle venait d'y échapper. Elle ne savait rien d'elle, elles n'avaient jamais eu de véritables conversations sur leur vie, leur famille, c'était à peine si elle connaissait sa couleur préférée. Tout ce qu'elle pourrait dire ne serait que vents et mensonges et ça, Sarah pouvait le gérer sans mal. Les rumeurs ne l'avaient jamais dérangée, il n'y avait pas de raison pour que cela commence maintenant. Toute excuse était bonne à prendre pour la conforter dans son impression d'avoir fait le bon choix. Elle l'avait fait, il ne pouvait pas en être autrement...

"Certainement. Il faut dire que je n'ai jamais eu d'exemples très convaincants près de moi. Je ne savais pas que la trahison faisait partie d'une amitié, il m'aura falu tout ce temps pour l'apprendre. Tu te rends compte à quel point j'étais ignorante sur le sujet ? J'imaginais qu'il y avait de la confiance, de la loyauté, de la sincérité... J'aurais vraiment fait une bien piètre meilleure amie. Heureusement pour toi, tu y échappes ! Qu'aurais-tu donc fait d'une idiote capable de t'apprécier réellement et de te faire passer avant ses propres intérêts ? Un peu plus et tu aurais vraiment eu de l'intérêt pour quelqu'un, par Merlin quelle horreur !"

Sa voix s'était fait détachée, presque compatissante. Elle mit alors à imaginer ce que serait sa journée du lendemain sans Scarlett... Vers qui se tourner ? Avec qui bavasser de tout et de rien pour passer le temps ? Elle était presque le centre de son monde depuis plusieurs années déjà, place qu'elle partageait avec Scipion lorsqu'il fallait mettre un terme à des Opérations stupides... Et voilà qu'elle devait rayer les deux de son existence en une semaine à peine. Elle traînerait vaguement avec elle ne savait trop qui de sa connaissance, probablement l'une de ces idiotes sans importance qu'on croisait partout et auxquelles elle adressait la parole qu'en cas de besoin avant de s'enfermer dans son dortoir pour travailler ou bouquiner... Les journées qui suivraient se ressembleraient toutes, jusqu'à la fin de son année où elle pourrait enfin souffler, vivre sans se demander par où passer pour éviter les indésirables... Elle devait partir en vacances avec Scarlett d'ailleurs... Elle n'était peut-être pas obligée de s'en rappeler au moment venu...?

« L’amour rend aveugle, dans ton cas ça te correspond parfaitement bien. Alors, si ça te fait plaisir de penser qu’il vaut mieux que moi... Contrairement à ce que tu peux penser, je m’inquiète de ce qui peut t’arriver, mais ça ne m’empêchera pas d’être aux premières loges quand Scipion t’aplatira comme une crêpe. »

Un sourire hypocrite étira les lèvres de la blonde alors qu'elle écoutait la tirade de sa camarade. Elle n'avait pas dit une seule fois qu'elle espérait le voir entrer dans sa vie d'une quelconque manière. Que pourrait-il contre elle si elle refusait même de le croiser dans un couloir ? Répéter à l'école entière qu'elle l'aimait ? Qu'elle pratiquait la magie noire quand elle avait le temps ? Qu'elle jouait à merveilles les chouineuses ? Et après ? On la regarderait de travers, on éviterait peut-être de lui adresser la parole de peur de finir en pâté pour Scroutt comme ça avait été le cas à Halloween mais encore...? Elle ne risquait rien, absolument rien. Tant qu'elle l'éviterait comme la peste... Elle n'avait pas l'intention d'y renoncer maintenant de toute façon. La guerre était terminée, il n'y avait plus rien entre eux, pourquoi se donnerait-elle la peine de prendre des risques pour rien ?

« Je ne pense pas non. Ou peut-être que si. Je me demande comment tu feras sans moi, après tout, tu n’as personne d’autre. Je vais donc attendre bien gentiment que tu te rendes compte de l’énorme erreur que tu es en train de commettre et que tu me supplies de revenir. Ça va être drôle. J’ai hâte. »

Elle leva les yeux au ciel et la regarda disparaître. Quand auraient-elles de nouveau une conversation futile ? Quand retourneraient-elles faire du shopping en potassant les derniers bruits de couloirs ? Jamais peut-être... Cette cassure était méritée, mais pas forcément désirée. Elle s'était toujours plainte de l'idiotie dont pouvait faire preuve Scarlett mais elle l'aimait bien, elle avait toujours été là même si sa compagnie avait pu laisser parfois à désirer... Maintenant, il n'y avait plus de compagnie du tout. Ce n'était pas franchement mieux...

"Dans tes rêves ma belle..." soupira la Préfète alors qu'elle attrapait ses affaires et quittait le salon de thé à son tour.

Non, ce n'était pas tout avait ainsi qu'elle avait imaginé ces retrouvailles...
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