[Terminé]Dis-moi ce que tu lis je te dirai qui tu es [ft. Ula]

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Dis-moi ce que tu lis je te dirai qui tu es

Une légère brise printanière soufflait sur le village de Pré-au-Lard, faisant virevolter les cheveux des sorcières qui allaient et venaient dans les ruelles du bourg et voleter les quelques feuilles tombées des arbres. L’air était frais sans être froid, et le timide soleil de mai se chargeait de réchauffer l’atmosphère afin de rendre cet après-midi des plus agréables. Quoi de mieux que de s’évader de Poudlard pour aller arpenter les différents magasins magiques, sans se soucier des devoirs à faire et des examens de fin d’année qui approchaient ? Eh bien, quitter le château quand la météo était également de la partie, pardi ! Aucun des élèves ne se serait vu passer une si belle journée enfermé derrière les épais murs sombres et froids de l’école, à réviser d’obscures notions concernant les potions, les enchantements ou encore la métamorphose. Encore moins quand Poudlard organisait sa fameuse excursion dans le village sorcier, résister à l’appel de ce dernier relevait de la torture !

Les rues de Pré-au-Lard grouillaient donc de jeunes sorciers en uniforme aux couleurs tantôt rouges, tantôt bleues, vertes ou jaunes, qui déambulaient entre le magasin Zonko, ressortant les poches pleines de farces et attrapes, la confiserie Honeydukes, ou bien qui s’arrêtaient à une table des Trois-Balais afin de se désaltérer à l’aide d’une bonne Bièraubeure. Les conversations allaient bon train sur les différents ragots de l’école, le dernier match de Quidditch ou encore les devoirs à rendre pour la semaine prochaine, rendant les ruelles un peu plus vivantes et animées qu’à l’accoutumée.

Trottinant vers la grande place du village, Prudence avait le sourire au lèvre et le regard dans le vide. Comme ses camarades, elle s’était laissée gagnée par la bonne humeur due à la sortie à Pré-au-Lard, et avait décidé de profiter de cette occasion pour décompresser et se détendre. Elle s’était tout d’abord rendue avec des amis chez Honeydukes afin de déguster une grosse glace à la guimauve – qui avait pour particularité le fait de colorer en rose bonbon les lèvres et la langue de celui qui la mangeait – puis avait été s’asseoir un petit moment aux Trois-Balais en sirotant une de leur spécialité et en bavassant avec ses camarades de tout et de rien. Tout son stress concernant les examens finaux et dû au mauvais sommeil accumulé depuis le début de sa quatrième année semblait s’être envolé et elle savourait tranquillement cette journée, aussi insouciante qu’une élève de première année.

Une heure s’était écoulée avant que les amis de la jeune Gryffondor ne décident de se rendre chez Zonko. Peu intéressée à l’idée de passer des heures à inspecter chaque étagère du magasin de farces et attrapes à la recherche de la dernière trouvaille possible, Prudence avait donc pris congé. C’était ainsi qu’elle s’était retrouvée ici, sur la place principale du village à chercher un endroit où s’asseoir. Elle avait emprunté un livre à la bibliothèque qui mêlait habilement ses deux passions : l’Histoire de la Magie et les créatures magiques. L’ouvrage parlait de l’évolution des différentes espèces de la faune magique à travers le temps, de leur impact sur le développement urbain et rural des sorciers et inversement. Ainsi elle avait appris que tout commerce nécessitant de transiter par l’île de Drear était rendu impossible en raison de la colonie de Quintaped qui y habitait et de leur dangerosité pour tout être humain – sorcier ou non – et que le développement de l’Écosse du Nord avait longtemps pâti des légendes qui existaient quant à cette île. Prudence n’avait pas trouvé le temps de continuer sa lecture au château, et elle comptait bien profiter de la fin de sa visite à Pré-au-Lard pour avancer dans le livre. Certes, ça ne lui apporterait pas grand-chose en terme de connaissances scolaires néanmoins ce genre de lecture lui permettait de se canaliser et d’être plus apte à rester concentrée en cours. Cela agissait comme une sorte de gymnastique intellectuelle qu’elle se devait de pratiquer si elle voulait être capable de suivre une heure longue et atroce de blabla sur la théorie des sorts ou de la métamorphose… Bref, en plus d’être divertissante sa lecture l’aidait à amadouer son trouble de l’attention, tout n’était donc que bénéfique !

Ayant enfin trouvé un banc parfaitement exposé, Prue s’y laissa tomber, le sourire toujours accroché aux lèvres. Il faudrait qu’elle trouve le temps d’écrire à Andrew, son frère ; c’était lui qui lui avait conseillé de lire ce livre et il serait sûrement content de savoir qu’une fois encore il avait fait mouche et que le thème lui plaisait ! La brune fouilla quelques secondes dans son sac, en extirpa le dit livre et chercha activement sa page qu’elle avait prit soin de marquer la dernière fois. Comme à chaque fois que quelque chose captait son attention, Prudence se plongea entièrement dans sa lecture, faisant omission de tout ce qui l’entourait. Si seulement il lui était toujours possible d’être aussi assidue et concentrée les études deviendraient un jeu d’enfant !

Complètement absorbée par son ouvrage, Prue ne senti pas que quelqu’un l’avait rejointe sur le banc, trop occupée à tourner avidement les pages du grimoire pour en apprendre toujours plus sur le dressage des Kelpy par une peuplade d’Irlande et leur utilisation dans la fabrication des baguettes.

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Prudence J. Anderson & Ula O'Domhnaill

Dis-moi ce que tu lis je te dirai qui tu es

On toqua à la porte. Trois coups secs. Puis quatre, un peu nerveux. Charles descendit alors les escaliers à toute hâte. C’était un homme charmant, ses yeux bleus et son menton carré le rendait tout à fait séduisant. Emmitouflé dans sa robe de chambre de satin rouge, il se précipita à la porte d’entrée. Lorsqu’il ouvrit, une superbe créature lui apparut. Elle était fine, élancée, et portait une magnifique robe blanche. Charles tomba sous le charme de son regard perçant et de sa longue chevelure de jais.

- Oh Monsieur… Ma voiture vient de tomber en panne et il n’y avait que votre maison dans les alentours…
- Entrez donc, ne restez pas dehors sous cette pluie battante ! – s’exclama Charles.

La jeune femme entra, complètement trempée. Elle posa sa valise dans le gigantesque hall du manoir Ravenswood.

- Vous êtes bien aimable… Je m’appelle Laura Smith, je suis avocate et je me rendais à New-York pour une affaire quand ma voiture m’a lachée…
- Je vous en prie. Je m’appelle Charles Ravenswood, je suis journaliste. Je travaille pour le Times. Vous êtes trempée Laura, puis-je vous proposer une serviette ?
- Oh oui merci ! – s’exclama t-elle.

Charles s’absenta quelques instants, puis revint avec une serviette et une robe de chambre rose. Il lui tendit le tout. Voyant le regard perplexe de Laura sur la robe de chambre, son visage devint soudain bien triste…

- Elle appartenait à ma femme. Mais elle est morte voilà un an, à cause d’un cancer.
- Veuillez m’excuser… - bégaya Laura avant de pleurer.
- Que vous arrive-t-il chère amie ?
- Eh bien mon compagnon m’a quitté pour une avocate de Londres… Oh Charles, je me sens si seule...

Charles attrapa Laura par la main et la serra dans ses bras. Elle était envoutante et il était tombé sous le charme. La jeune femme leva alors la tête, et d’un regard de braise l’embrassa fougueusement. Charles lui rendit son baiser ardent et la dévêtit entièrement avant de…. [Passage censuré, bande de petits pervers]

Ula referma sèchement le livre, rouge comme une pivoine. Elle le retourna dans tous les sens et relu une énième fois la quatrième de couverture. Ce livre racontait l’histoire d’amour de Charles Ravenswood et Laura Smith, un avocat et un journaliste qui vont tenter de sauver juridiquement une étudiante. Mais ce qu’elle n’avait pas vu, c’était le nom de la collection : « charme et érotisme ».

- « Bon sang…. Mais pourquoi je l’ai pris ce livre déjà ? » - souffla-t-elle.

Ah oui. Parce qu’elle aimait les nanards. Mais ce n’était généralement pas une chose qu’elle affichait. C’était un peu la honte à vrai dire… Elle s’installa sur un banc, profitant de la légère brise. Elle s’empressa de sortir une cigarette puis s’arrêta nette. À côté d’elle se trouvait une jeune fille, qui semblait en plus être chez les Gryffondor. Ula se mit à sourire bêtement. Ça lui rappelait ses jeunes années (comme si elle était déjà vieille)… En s’asseyant comme un bourrin, elle fit bouger le banc, et mécaniquement s’excusa.

- « Oh excuse-moi. » - répondit Ula avec le sourire d’un imbécile, encore dans ses pensées.

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Dis-moi ce que tu lis je te dirai qui tu es

La voix de sa voisine du jour tira Prudence de sa lecture et elle releva la tête, intriguée. À côté d’elle se trouvait désormais une sorcière qui devait avoir à peine moins de trente ans et qui semblait la dévisager, le regard dans le vide et un petit air béat sur le visage. Intriguée, la Gryffondor coula un regard vers les mains de la jeune femme et remarqua qu’elle aussi avait profité des éclaircies pour lire à l’extérieur. L’ouvrage qu’elle tenait entre ses mains ressemblait plus à un roman qu’à un grimoire, et la couverture représentait deux silhouettes dos à dos, les bras croisés qui faisaient face au lecteur tout en soutenant son regard. Jetant un vif regard en direction de la propre couverture de son livre, Prudence retint une petite grimace ; un combat entre un selkie d’environ deux mètres, à-demi immergé dans les eaux sombres d’un lac et un sorcier qui luttait de toute la puissance de sa baguette, le tout animé bien sûr. Certes, c’était clairement moins attrayant vu comme ça, mais il ne fallait jamais se fier à la première impression, que ce soit concernant quelqu’un ou bien un livre !

« Aucun problème » répondit poliment Prue en reportant son attention sur la sorcière.

Elle hésita quelques secondes puis referma doucement son livre. C’était une belle journée, et elle avait envie d’en profiter, ce n’était pas tous les jours qu’elle avait l’occasion de discuter avec des sorciers en dehors de l’école ! Et puis c’était en quelque sorte as voisine de banc qui avait lancé la conversation, donc à son tour d’essayer de la faire vivre, elle verrait bien ce que cela donnerait après tout, elle n’avait pas grand chose à perdre et encore une bonne partie de l’après-midi devant elle !

« De quoi il parle, votre livre ? » demanda la Gryffondor avec un petit sourire en soutenant le regard de la brune.

Si sa mère avait été là, elle se serait fait un malin plaisir de la corriger sur sa tournure de phrase. Autant son père n’était pas très à cheval sur ce genre de chose, mais avec May Anderson pas question de laisser passer la moindre faute grammaticale ou de conjugaison ! Ce n’était pas pour rien qu’elle s’était permise de faire l’école à la maison à ses deux enfants avant de les envoyer à Poudlard pour leur onzième anniversaire… Néanmoins Prudence avait tendance à se relâcher maintenant qu’elle vivait les trois quarts de l’année au château, il faudrait qu’elle songe à se reprendre un peu en main avant de rentrer à Esher aux prochains congés…

Le soleil était toujours haut dans le ciel, comme pour annoncer aux élèves de Poudlard qu’ils avaient encore de longues heures à passer dans le village avant de devoir regagner le château en fin de journée. Les ruelles étaient toujours bien animées, et Prudence distingua un élève de son année mais de la maison Serdaigle de l’autre côté de la place. Lui et ses amis semblaient se diriger vers les Trois-Balais, les mains pleines de sucreries de chez Honeydukes. Décidément, tous les élèves de Poudlard avaient les mêmes occupations une fois à Pré-au-Lard.

Se rendant soudain compte qu’elle ne s’était pas présentée à son interlocutrice du jour, Prue senti le rouge lui monter aux joues. Décidément, elle ne faisait pas honneur à l’éducation de sa mère aujourd’hui…

« Au fait je m’appelle Prudence, Prudence Anderson. Je suis une élève de Poudlard, mais ça ce n’est pas bien difficile de le deviner ! » dit-elle en désignant sa robe de sorcier et son insigne aux couleurs de Gryffondor en pouffant doucement.

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Prudence J. Anderson & Ula O'Domhnaill

Dis-moi ce que tu lis je te dirai qui tu es

- " De quoi il parle votre livre ? " - lui demanda la jeune fille.

- " Hum... De.. hum... de la fécondation du plancton." - s'empressa d'ajouter Ula, visiblement gênée.

Elle s'empressa de ranger le livre dans la poche de sa chemise. Ula mentait très mal mais espéra que l'élève ne relève pas son angoisse soudaine. D'une part, à son âge elle ne devait pas lire ce genre de chose, et d'une autre part, Ula aurait aimé que personne ne soit au courant de son vice. Elle qui réfutait généralement tout romantisme exacerbé, elle raffolait de romans à l'eau de rose qui, parfois, lui décrochaient une petit larme. Qui pouvait imaginer qu'une brute à la dégaine masculine aimait les histoires d'amour entre chirurgien renommé et étudiante infirmière ? Personne en fait. Et c'était tant mieux.

- " Au fait je m’appelle Prudence, Prudence Anderson. Je suis une élève de Poudlard, mais ça ce n’est pas bien difficile de le deviner ! "

- " Je m'appelle Ula O'Domhnaill. Je travaille aux Trois Balais - répliqua l'irlandaise en souriant - j'étais aussi chez les Gryffondor quand j'étais à Poudlard. Alors si j'en crois le Choixpeau, tu dois être quelqu'un de courageux. "

Ula se remémora sa répartition. Le Choixpeau n'avait eu aucun mal à se décider. À peine avait-il effleuré une mèche de ses cheveux qu'il beugla un grand "Aucun doute ! Ce sera Gryffondor !". En fait, quand ses parents avaient discuté de Poudlard avant que leur fille n'y soit envoyée, ils ne la voyaient que dans une seule maison. C'était une enfant joviale, imprévisible et courageuse. Finalement quand elle leur annonça qu'elle avait été envoyée chez les rouges, ils furent à peine surpris. Ula était courageuse et était une vraie touche-à-tout. Après tout, elle s'était bien intégrée et avait eu beaucoup d'amis, et ce dans toutes les maisons.

- "Qui sont tes professeurs cette année ? Et as-tu une matière préférée ? " demanda-t-elle.

Autour d'elle, l'ambiance était paisible, les élèves chahutaient gentiment, ils bavardaient, se racontaient quelques ragots croustillants ou papotaient simplement. Cette ambiance, Ula l'avait connue. De manière différente. Elle avait toujours eu tendance à faire des conneries et les sorties à Pré-au-Lard était l'occasion de se ravitailler en farce et attrape, d'acheter de nouvelles herbes pour ses essais de potions qui, par ailleurs, finissaient toujours en catastrophe. Et souvent à cause de Charli, l'actuel bibliothécaire. Parfois, l'irlandaise regrettait cette période d'innocence, de vie, de joie et d'amitié. Tout était plus simple avant. Aujourd'hui, rien n'aurait pu prédire que les élèves de Poudlard connaîtraient l'horreur et que certains en fassent des cauchemars. Heureusement, tout cela semblait s'éloigner doucement. Le cours de la vie avait repris et les étudiants étaient maintenant plus stressés par leurs examens que par la direction de l'école.

A Poudlard, elle aimait plus particulièrement les cours de potion. Elle adorait voir les réactions en chaîne qui se produisaient lorsqu'elle ajoutait un ingrédient. Parfois, elle aimait voir sa décoction exploser. On retirait des points à sa maison, elle se faisait engueuler par le préfet et était réprimandée par son professeur, mais elle tirait un véritable plaisir à devoir recommencer sa potion, fusse-t-il que l'ensemble explose à nouveau. Elle passait parfois des journées entières à la bibliothèque, toujours à la recherche de préparations extravagantes, comment transformer un objet en sucrerie, comme faire pousser des pustules sur le visage de son voisin de lit, ou comment changer la couleur de la langue d'une personne ? Dans les autres cours, elle était une élève lambda et travaillait convenablement, toujours pour avoir une note moyenne et donc dans les cordes de ce que les professeurs attendaient. En potion, elle excellait.

Alors en regardant Prudence, elle se revit, elle, petite fille de 11 ans enfiler pour la première fois la robe des Gryffondor, elle se voyait chez Ollivander recevoir sa baguette. Il avait essayé dans un premier temps une baguette en Ébène, un bois fait pour ceux qui ont foi en leurs convictions et qui ont le courage d'être eux-mêmes, pourtant persuadé qu'elle irait très bien à la jeune Ula, mais celle ci fit voler en éclat un verre posé sur le comptoir. Il tenta ensuite le cyprès, fait pour les braves et les audacieux, mais une étagère s'effondra. Finalement, il lui présenta une baguette de cornouiller, un bois pour les audacieux et les malicieux, pouvant les amener dans des situations excitantes. Et cette fois-ci, ce fut la bonne. Elle se mit à sourire. C'était déjà loin...

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Dis-moi ce que tu lis je te dirai qui tu es

Fronçant le nez tandis que la jeune femme rangeait son livre dans une de ses poches, Prudence tenta de se remémorer ce qu’elle savait des planctons. Ils étaient une des sources de nourriture préférée bien que peu suffisante des Strangulots… Étrange d’en faire tout un livre à ce propos mais soit. La Gryffondor ne remarqua pas la gêne passagère qui s’était affichée sur le visage de son interlocutrice et la conversation se poursuivit sans autre référence à l’étrange lecture de cette dernière. Alors qu’Ula – car c’est ainsi qu’elle s’appelait – se présenta, Prue rangea le livre qu’elle avait préalablement fermé un peu plus tôt dans son sac.

Ainsi, Ula O’Domhnaill avait été élève de Gryffondor avant elle ! Prue essaya de l’imaginer rapidement avec une petite quinzaine d’années de moins, vêtue d’une robe rouge et or tout comme elle et arpentant les couloirs de l’école. Avait-elle, elle aussi, passé des heures en compagnie de ses amis de l’époque à faire le tour du lac en s’exclamant dès que l’un d’eux apercevait le calmar géant ? Avait-elle essayé d’ouvrir les portes de la Salle sur Demande afin d’y trouver exactement ce qu’il fallait au moment propice ? Avait-elle bravé le règlement et pénétré dans la forêt interdite ? Tant de questions qui laissaient Prudence rêveuse. C’était une des choses qu’elle aimait avec Poudlard ; fouler le sol du château et s’imaginer le nombre incalculables d’élèves qui en avaient fait de même avant elle, grandissant et découvrant les rudiments et les secrets de la magie tout comme elle, se posant sûrement les mêmes questions, partageant certaines craintes… Et un beau jour, ce serait elle qui se retrouverait à la place d’Ula, à discuter avec une jeune adolescente portant la robe de l’école et qui la ferait se replonger dans ses propres souvenirs. Une boucle perpétuelle, inlassable, à la fois rassurante et un peu oppressante.

« Merci, répondit Prue en sentant ses joues rosirent devant ce qu’elle décida de prendre pour un compliment, je pense que le Choixpeau a bien choisi, je ne me serai jamais sentie à ma place dans une autre maison. Je pense que c’est ce que tout le monde doit dire au final ! »

Sans être poussé à l’extrême, chaque personne qu’elle avait rencontré au cours de sa courte vie possédait en général plusieurs traits bien caractéristiques de la maison dont elle faisait partie. En effet, Prue n’avait jamais été amené à côtoyer de Poufsouffle aux idées de grandeur exacerbées et teintées d’égoïsme, ou de Serdaigle ne sachant pas mettre à profit son intellect. Bien entendu, parfois les traits de personnalité étaient un peu moins vifs mais l’idée restait toujours présente. En s’imaginant répartie à Serdaigle, Prue senti son estomac se contracter et elle réprima une petite mimique de panique ; elle qui n’était pas capable de faire gagner des points à sa maison excepté lors des cours d’Histoire de la Magie ou de soins aux créatures magiques aurait été bien embêtée au milieu de tous ces érudits ! Sans parler de son petit souci d’hyperactivité, la simple idée la faisait frissonner !

« Le professeur Soussa, qui enseigne le vol, est la Directrice des Gryffondor, commença Prue en fronçant les sourcils afin d’énumérer tous les enseignants du château, j’ai arrêté les cours de vol en deuxième année à la demande de mes parents, mais je la vois régulièrement quand même, elle est plutôt sympa. »

Se remémorant le chantage un peu honteux de ses parents pour la motiver à arrêter les leçons de vol à Poudlard, elle eut une petite moue désapprobatrice mais enchaîna rapidement :

« En botanique j’ai le professeur MacDougall, qui semble plutôt passionnée, ce qui est une bonne chose quand on est enseignant pensa Prue, ses cours sont plutôt intéressants ! Le professeur Collins traite l’astronomie, elle est sûrement très douée mais je n’arrive pas à rester concentrée, le cours est à vingt-trois heures le lundi soir c’est un véritable supplice de ne pas s’endormir en haut de ces tours pendant qu’elle nous parle de Mars ou de Neptune… »

Juste après la métamorphose et les potions, l’astronomie était la matière qu’elle appréciait le moins. En fait, ce n’était pas exactement ça : elle aimait bien les deux premières, mais la concentration et la rigueur dont il fallait faire preuve lui coûtait et elle avait un peu de mal à se maintenir au niveau, surtout en potion où elle ne pouvait pas se rattraper en jetant des sorts. En revanche, elle n’aimait vraiment pas l’astronomie, matière peu intéressante et ennuyeuse à souhait où il lui était presque impossible de réussir à écouter plus de deux phrases sans sentir son esprit fuir ailleurs, bien loin du haut des tours d’astronomie.

« Le professeur Mandrake nous enseigne la défense contre les forces du mal et… elle laissa sa phrase en suspens, ne sachant comment aborder la chose, et disons que c’est une matière compliquée en ce moment, après ce qui s’est passé au château… »

Autant ne pas marcher sur des œufs, tout le monde en Grande-Bretagne était au courant de ce qui s’était déroulé entre les murs de l’école l’an passé, alors si Ula travaillait aux Trois Ballais elle était certainement informée des horreurs dont certains avaient été victime.

« J’ai comme option depuis la troisième année l’arithmancie avec le professeur VaatiVidya, il est très compétent même si sa matière est compliquée ! en effet l’arithmancie était un véritable challenge pour sa petite capacité de concentration mais elle réussissait pour le moment à domestiquer son esprit vagabond en ce qui concernait l’algèbre magique, et les soins aux créatures magiques avec le professeur Armstrong. Il est génial, vraiment ! Il en connaît tellement sur la faune magique, c’est incroyable !! »

Mieux valait qu’elle ne se mette pas à parler d’un de ses idoles sinon Ula risquait de la prendre pour une folle, mieux valait enchaîner.

« Le professeur Moloney nous parle de l’Histoire de la Magie avec une manière bien à lui, c’est plutôt déstabilisant mais sympa, avoua-t-elle, le professeur Winslow nous enseigne les sortilèges et il était assez sympa et à l’écoute, et le professeur Burgess fait les potions… »

Elle déglutit difficilement en se voyant devant son gros chaudron dans les cachots, luttant pour réussir à se maintenir au niveau de la classe.

« J’adore l’Histoire de la Magie, continua Prudence pour répondre à la deuxième question d’Ula, je trouve ça génial d’étudier d’où l’on vient par l’intermédiaire de toutes ces grandes découvertes qui ont façonné le monde magique d’aujourd’hui ! J’aime beaucoup la période des deux grandes guerres, apprendre de ces erreurs pour ne pas les commettre à nouveau au moment venu… Et sinon j’aime beaucoup les soins aux créatures magiques ; ma mère était reporter spécialisée dans la faune magique, elle photographiait les animaux pour les manuels. Elle a dû arrêter après avoir été blessée par un Feudeymon pendant la deuxième guerre… Elle nous a donc élevée à la maison, mon frère et moi ! Peut-être que tu le connais, il était à Poudlard il y a quelques années, à Gryffondor également ; Andrew Anderson ! Désormais il travaille dans des réserves de créatures menacées, comme les Sombrals par exemple. J’ai toujours eu des animaux magiques à la maison, alors je suis plutôt à l’aise dans cette matière, je me sens presque chez moi dans la forêt interdite à m’occuper de Botrucs ou de licornes ! avoua Prudence avec un petit sourire en soutenant le regard d’Ula, en revanche je suis vraiment mauvaise en potions et en métamorphose… Je n’ai pas trop de mal avec la pratique de la magie, mais pour rester concentrée et à l’écoute concernant la théorie c’est autre chose… Les potions me font faire des cauchemars ! »

Elle ne masqua même pas sa grimace d’horreur tandis que la perspective des examens de fin d’année dans ladite matière s’imposait dans son esprit. Diantre, et dire qu’elle allait devoir passer ses BUSEs l’an prochain, le cauchemar était loin d’être terminé !

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Prudence J. Anderson & Ula O'Domhnaill

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Elle se mit à sourire. Alors comme ça les p'tits chanceux de Gryffondor avaient Irina comme directrice ? En revanche, connaissant John, ils devaient souffrir. Mandrake avait toujours été piquant dans ses paroles et elle avait de gros doutes quant à ses compétences de pédagogue... Ula ne lui fit aucune remarque sur ses profs. Elle ne lui expliqua pas non plus qu'elle connaissait un bon nombre de personnes dans l'équipe pédagogique. Après tout, elle n'avait pas envie qu'on lui demande pourquoi elle n'avait pas, elle aussi, été prof à Poudlard. Aurait-elle aimé ? Peut-être. Mais elle n'avait jamais été très patiente et ses réactions excessives auraient eu vite fait de la mettre dans le pétrin. Ses problèmes d'alcool n'allaient, là non plus, pas l'aider. Néanmoins, il lui arrivait souvent de penser que ses études d'apothicaire et ses compétences en potion étaient gâchées. L'irlandaise espérait un jour pouvoir trouver un quelconque remède à ce gâchis.

- " Tu as du mal avec les potions ? - redemanda Ula - Tu sais, je crois que tu devrais voir ça plus comme de la pratique, et non de la théorie. Parce que la théorie c'est bien gentil, mais si tu n'as pas expérimenté au moins une fois une explosion de potion ou un ratage complet, tu ne peux pas comprendre le principe de réaction en chaîne. A ton âge, je trouvais ça excitant. Il y avait un moment de flottement, ce moment d'adrénaline où tu te demandes tu as mélangé dans le bon sens ou si tu as bien pesé. Moi ça m'éclatais. Encore maintenant d'ailleurs !

Chaque cours de potions pour elle avait été une nouvelle aventure, un nouveau moyen de montrer au prof de potion qu'elle savait y faire. Et effectivement. Il lui arrivait même de surpasser les attentes du prof et elle récoltait des points pour Gryffondor. Même si généralement, elle remboursait plutôt les points qu'elle avait fait perdre à son équipe à cause de ses expériences. Elle se souvint aussi qu'elle et ses camarades s'amusaient à faire des paris sur le temps exact qu'il faudrait à la potion pour qu'elle se mette à déborder ou à virer de couleur. Ula gagnait toujours. Sauf face à Charli. Ce dernier avait toujours un temps d'avance sur elle. Il connaissait par coeur les réactions en chaîne et trafiquait souvent les potions expérimentales de l'irlandaise quand elle était à la bibliothèque. Elle détestait travailler en salle commune ou dans la grande salle. Trop de regard, trop de bruit, trop de curieux.

- " Après tout, on ne peut pas être bon partout. On ne peut pas non plus être tout le temps parfait. Personne ne t'en voudra si tu excelles en Histoire de la Magie et pas en potion ou en métamorphose...

Elle pensa à Andrew Anderson, ce nom lui dit vaguement quelque chose. Elle se creusa le cerveau.

- " Je crois qu'il était quelques années en dessous de moi. Un brun aux yeux verts non ? Il me semble aussi qu'il se débrouillait bien en Soin aux Créatures Magiques. C'est un peu vague... - hésita t-elle.

Il lui était tout de même compliqué de se souvenir des myriades de camarades qu'elle avait pu avoir à Poudlard, d'autant plus qu'elle s'était toujours faite un paquet d'amis. Elle considérait aujourd'hui que les camarades les plus importants étaient ceux qui avaient gardé contact avec elle malgré les années.

- " Au fait, tu as déjà une idée de ce que tu aimerais faire précisément après Poudlard ? - demanda Ula en se grattant le crâne.

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La jeune femme écouta attentivement tout ce que Prudence avait à dire à propos des enseignants de Poudlard et eut un petit sourire en coin. Se remémorait-elle ses propres années d’étude ? Connaissait-elle les professeurs de l’école lorsque ces derniers venaient se désaltérer aux Trois-Balais ? Ou bien avait-elle tout simplement tissé des liens d’amitié avec eux à d’autres occasions ? Prudence n’en avait aucune idée et ne préféra pas poser la question, la jugeant trop personnelle. Elle ne discutait pas avec une de ses camarades de dortoir, mais avec une adulte pardi !

Tandis qu’Ula lui décrivait sa propre façon d’appréhender les potions, Prue s’efforça de tout retenir comme s’il s’était agit d’une leçon. Elle avait rarement eu l’occasion de discuter avec quelqu’un qui appréciait, voire domptait, l’art des potions. Le Professeur Burgess n’était pas vraiment le genre de personne que l’on avait envie d’aller retrouver à la fin du cours pour en savoir plus – surtout lorsque l’on rimait ave médiocrité en ce qui concernait son enseignement – et la plupart de ses condisciples de quatrième année n’avait jamais fait mention d’un quelconque attrait pour les potions. Sauf, peut-être, une élève de Poufsouffle à qui elle n’avait jamais parlé.

« Oh j’ai déjà expérimenté une explosion de potion, avoua-t-elle en reprenant les mots d’Ula, plus d’une fois même, et pareil concernant le ratage… Je ne sais pas ce qui cloche, mais à chaque fois j’ai l’impression que toutes les consignes se sont emmêlées voire échappées de mon esprit et je me retrouve là à essayer de sauver les meubles sans grand succès… Pourtant j’étudie, vraiment, j’essaye de faire des efforts et de comprendre où sont mes erreurs mais pour l’instant ça ne paye pas trop… Peut-être que je ne suis pas assez précise dans ce que je fais, c’est souvent un question de timing en potion, ou alors que mes ingrédient sont mal préparés, je ne sais pas, mais même avec la liste sous le nez j’ai du mal à obtenir quelque chose de satisfaisant… »

Elle soupira en se remémorant ses nombreux désastres dans les cachots de l’école. Pourtant, elle était certaine que les potions était la matière à laquelle elle avait accordé le plus de son temps extra-scolaire depuis son entrée à l’école, si l’on oubliait qu’elle considérait les créatures magiques et l’histoire de la magie comme des passe-temps. Une seule fois en quatre années de pratique elle était parvenue à obtenir un mélange certes un peu trop épais mais plutôt convenable, et encore la potion était à réaliser en binôme…

« Peut-être que je fais un blocage, marmonna-t-elle dans sa barbe en essayant de trouver la raison de son échec, en plus c’est sûr que vu sous votre angle tout ça paraît exaltant et me donnerait presque envie de me mettre devant un chaudron pour m’entraîner… »

Après tout la jeune femme avait éventuellement raison, en voyant chaque cours de potion comme un challenge personnel, Prue parviendrait peut-être à rentrer dans le vif du sujet et apprécier concocter la mixture magique… Peut-être fallait-il qu’elle laisse de côté tous ces grimoires écrits en pattes de mouche et qu’elle se concentre sur les réactions qui se produisaient dans son chaudron, étant plus à l’écoute de ce qui s’y déroulait. Oui, peut-être…

« Oui c’est sûr, ce n’est pas très grave au final, c’est juste que j’aurais aimé être fixée sur mon avenir afin de savoir sur quelles matières me concentrer suite à mes BUSEs… Qu’aviez-vous gardé, vous ? » demanda-t-elle curieusement en croisant le regard d’Ula.

Jusqu’à sa troisième année, elle s’était souvent imaginée rejoindre son frère dans une réserve, quelque part sur le globe. Se levant chaque matin avec la délicieuse sensation d’être utile, parcourant les terres parfois hostiles pour retrouver les créatures magiques qui avaient besoin d’eux, ou passant simplement son temps à les admirer. Toutefois, après le passage de Menesis Blackman dans le château, toute son insouciance s’était envolée et la cruelle vérité sur le monde dans lequel elle vivait l’avait heurtée de plein fouet. Aujourd’hui, même après deux guerres parmi les sorciers ayant causé de nombreuses pertes – dont ses propres grands-parents et où sa mère s’était retrouvée balafrée par du Feudeymon – certains pensaient encore que le statut du sang avait une certaine valeur, allant jusqu’à empêcher aux nés-moldus d’accéder à l’éducation magique qui était leur droit depuis leur naissance, les envoyant aux cachots comme de simples esclaves. Être le témoin de tant d’horreur, d’injustices, et de torture avait fait comprendre à Prudence qu’elle ne pouvait pas laisser ce genre de choses se reproduire. Certes, l’an dernier elle n’avait pas pu participer autant qu’elle l’aurait souhaité, étant trop jeune et inexpérimentée, mais cela allait changer. Elle savait désormais qu’elle devait tout donner pour protéger les plus faibles et faire régner l’égalité entre les sorciers ! Toutefois, cela perturbait un peu les plans de carrière qu’elle s’était imaginée jusqu’alors, la faisant revoir son désintérêt pour les potions. Peut-être en aurait-elle besoin pour entrer au Ministère ? Pour devenir Auror ? Ou alors pour intégrer un service de justice magique ? Elle n’en savait pas vraiment plus, gardant ce projet pour elle pour le moment.

« Oui c’est sûrement lui ! s’exclama-t-elle, ramenée à l’instant présent tandis qu’Ula évoquait son frère, il n’était pas trop du genre à se faire remarquer, il est un peu plus tempéré que moi ! Il a suivi le cursus de magico-zoologiste après Poudlard. »

Peut-être avait-il remarqué Ula lorsqu’il était lui-même élève à Poudlard ? Il faudrait que Prue pense à le lui demander dans un prochain courrier, ce serait marrant. Comme quoi, même si la Grande-Bretagne était vaste, le monde des sorciers était plutôt petit !

« Je ne sais pas réellement, lâcha Prudence en coulant un regard en coin vers son interlocutrice, je pensais me diriger vers les créatures magiques moi aussi mais… mais… Les récents évènements à Poudlard m’ont fait reconsidérer la chose… J’aimerais faire plus pour la société sorcière, et faire en sorte que plus personne n’ait à être traité comme mes camarades l’ont été l’an dernier. Je sais que ça peut paraître ambitieux, mais je ne peux pas fermer les yeux sur ce qui s’est passé, c’est trop grave… C’est pour ça que je ne peux pas me permettre de rater les potions, peut-être que j’en aurai besoin jusqu’à mes ASPICs si je veux pouvoir intégrer ce genre d’études… Il faudrait que je me renseigne mais je ne sais pas vraiment vers qui me tourner, en fait. »

C’était vrai, l’idée ne lui était jamais venue d’aller demander à un Professeur à l’école de l’aide quant à son orientation. La plupart du temps, ce genre de rendez-vous avait lieu en cinquième année, peu avant les BUSEs. Elle savait que Mandrake avait été Auror, mais elle se voyait mal aller lui parler à la fin d’un cours, il ne lui inspirait ni sympathie ni confiance pour le moment.

« Vous avez toujours su ce que vous vouliez faire ? Dès le début, comme une révélation ? »

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Prudence J. Anderson & Ula O'Domhnaill

Dis-moi ce que tu lis je te dirai qui tu es

Il n'était pas toujours simple de faire des choix pour son avenir. Beaucoup de facteurs entraient en compte : la volonté personnelle, la réalité du monde du travail, la rareté ou la difficulté du boulot, et parfois malheureusement, la volonté des parents. Ula avait toujours été libre de faire les études dont elle avait envie. Néanmoins, ses parents avaient souvent émis le souhait de voir leur fille reprendre un jour l'affaire familiale ou au minimum de ne jamais le vendre à une andouille de passage, promesse qu'elle n'oublia pas de leur faire. Avait-elle envie de reprendre le pub à Dalkey ? Parfois cette idée lui avait semblé douce et judicieuse. Après tout, elle serait loin des emmerdes, dans sa ville natale, dans son Irlande adulée. Mais le plus souvent, elle rêvait d'ouvrir un pub dans Dublin, ou de reprendre ses études pour aller plus loin et qui sait, avoir sa propre boutique d'apothicaire. Ula avait eu des rêves et des envies qui s'étaient volatilisées avec la mort d'Isaac. Maintenant, elle n'avait plus envie de rien. Elle se laissait vivre, aussi simplement que ça.

- " Mmh... Tu sais, je crois vraiment que tu devrais te tourner vers ton professeur de Défense contre les Forces du Mal. Il était très bon auror. "

Ula roula des yeux, se rendant compte de sa bêtise. Elle ne voulait pas que les élèves sachent qu'elle et John étaient amis. Elle n'avait pas envie que cela apporte son lot de problèmes au sein même de Poudlard. Elle se pencha alors vers Prudence et chuchota :

- " Bon écoute. Je viens de faire une boulette. Promets moi de ne pas répéter à tes camarades que votre professeur est ami avec la serveuse des Trois Balais. C'est pas très classe pour quelqu'un comme lui. Mais crois moi, sous ses airs terrifiants, il est sympa. À sa manière. Et puis... Il ne va pas te manger. Je crois même que ça pourrait presque lui faire plaisir de voir un élève s'intéresser à son ancien métier. Mais je ne t'ai rien dit, ok ?

Elle se redressa, s'étirant un peu, faisant craquer son dos.

- « Vous avez toujours su ce que vous vouliez faire ? Dès le début, comme une révélation ? »

Une révélation ? Surement pas. Disons que c'était dans la suite logique des choses. Elle n'était bonne qu'en potion et ne s'intéressait qu'à ça, aux garçons et au rock. Autant dire que le choix était vite fait. Et puis, elle s'en était très bien sortie à la faculté. Certains de ses professeurs avaient tenté de lui faire continuer ses études mais l'irlandaise ne rêvait que d'une chose à cette époque : voler de ses propres ailes une bonne fois pour toutes ! Elle qui avait vécu dans une petite ville de campagne et toujours connu les mêmes têtes, Poudlard n'avait été que le mécanisme étant en route les engrenages de son émancipation.

- " Je crois surtout que ça s'est fait un peu naturellement. Tu sais, on se passionne par une matière, et puis quand on sort de Poudlard, on a qu'une envie, c'est d'y remettre le nez. Mais la vie a fait que j'ai fini dans un pub à Pré-au-Lard." - expliqua t-elle en riant.

Est-ce qu'elle se serait imaginé dans cette situation 10 ans plus tôt ? Elle qui sortait à peine de l'école et qui avait des ambitions de jeune fille ? Sans doute pas.

- " Tu t'entends bien avec tes camarades ? Et les garçons ne sont pas trop cons ? "

Ça y est. Elle sortait la carte de la fille qui se croyait assez vieille pour jouer la maman. C'était ridicule, Prudence n'avait sans doute pas envie que l'on vienne se mêler de sa vie privée.

- " Pardon. Je ne pense pas que tu aies vraiment envie qu'une adulte vienne s'immiscer dans ta vie de jeune fille. Tu as le droit de ne pas répondre bien sur. " - s'empressa d'ajouter Ula, visiblement gênée de sa question.

Ce qu'elle pouvait être bête parfois...

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Dis-moi ce que tu lis je te dirai qui tu es

Toujours assise sur le même banc, Prudence s’était peu à peu complètement tournée vers Ula afin de lui faire proprement face, très intéressée par la discussion qu’elles entretenaient. Elle n’avait pas souvent l’occasion de discuter avec d’autres adultes en dehors des professeurs de Poudlard, et elle n’était pas trop le genre d’élèves à traîner à la fin des cours afin de débattre de tel ou tel aspect de la leçon. Bien entendu, elle était très proche de ses parents, mais ce n’était pas pareil. La Gryffondor trouvait parfois difficile de se faire entendre chez elle, où tout le monde la voyait parfois encore comme une enfant. Or, à cet instant précis avec Ula, elle avait l’impression que cette dernière la traitait comme une égale. Une égale avec quinze ans de moins, certes, mais elle prenait le temps de l’écouter et d’analyser ce que la brune lui disait avant d’apporter une réponse. C’était une sensation très agréable.

La seconde après lui avoir conseillé d’aller discuter avec le professeur Mandrake, Ula sembla fortement embarrassée comme si elle avait commis un impair. Prue fronça les sourcils, intriguée, mais la réponse ne se fit pas trop attendre. Ainsi, la jeune femme connaissait son enseignant ! Après tout, rien de bien particulier, normal que les profs aient envie de se tourner vers d’autres adultes lorsqu’ils visitaient, eux aussi, Pré-au-Lard ! Sachant à quel point une rumeur pouvait entacher une réputation, Prudence hocha solennellement la tête :

« Je ne dirai rien, c’est promis ! Et merci beaucoup du conseil, je lui en parlerai à l’occasion, sans dire d’où vient l’information ! C’est vrai qu’il est certainement un des mieux placé à Poudlard pour m’aider. »

Elle avait tendance à oublier qu’avant d’être enseignants à l’école, bon nombre de ses professeurs avaient eu une carrière en lien avec leur matière. Prendre les infos à la source, voilà ce qu’elle devait faire !

Ecoutant le récit de son interlocutrice à propos de son arrivée à Pré-au-Lard, elle hocha poliment la tête. Elle ne voulait pas paraître indiscrète et lui demander ce qu’elle entendait par là, après tout ça ne la regardait pas vraiment.

« Comment c’était Poudlard à votre époque ? se demanda-t-elle soudain, vous avez connu la reconstruction après la deuxième grande guerre ? Est-ce qu’il y avait des… des tensions ? Ou tout le monde était plutôt soulagé ? Est-ce que ça ressemblait à maintenant ? »

Prue ne pouvait s’empêcher d’être curieuse par rapport à toute cette période, surtout depuis les récents évènements au château. Son frère était né après la fin de la deuxième Guerre des Sorciers, et ses parents lui avaient déjà raconté leur version, mais avoir celle de quelqu’un qui avait pu aborder les choses avec une vision plus jeune l’intéressait. Et puis, savoir comment la société avait pu se relever après toute cette montée de racisme lui mettait un peu de baume au cœur ; si tout le monde avait pu le faire une fois, il n’y avait pas de raison que ça ne fonctionne pas de la même façon après le passage de Blackman.

Prudence fut brusquement ramenée à la réalité par la question d’Ula. Merlin, les garçons ?! Non pas qu’elle n’y avait jamais pensé, bien sûr, depuis environ un an elle sentait que son regard par rapport à eux avait quelque peu changé. Toutefois, elle n’avait aucune expérience à son compteur et si ce n’était pas quelque chose sur laquelle elle se formalisait pour le moment, elle se sentait un peu gênée à l’idée d’évoquer son inexpérience devant une femme adulte et sûrement couronnée de succès.

« Aucun problème, dit-elle en se forçant à regarder Ula dans les yeux pour masquer sa gêne passagère, j’ai plusieurs amis à Poudlard, je suis entourée, je pense être chanceuse ! Mais, euh, en ce qui concerne les garçons… »

Néant ? Inexistence ? Vide intersidéral ? Comment trouver le bon mot ? S’il y avait bien un sujet dont May Anderson n’avait jugé bon de parler avec sa fille, c’était bien des garçons. Elle respectait son jardin secret, certes, toutefois Prue ne se voyait pas forcément questionner sa mère à ce propos…

« Euh, je n’ai jamais eu l’occasion de trop, euh, les pratiquer… »

Par Merlin ! De toutes les expressions possibles pour dire qu’elle n’avait jamais eu de petit-copain, il avait fallu qu’elle utilise « pratiquer » ?! Se sentant rougir de honte, Prue adressa un petit sourire désolé à Ula qui donnait plus l’air d’une grimace pour tout dire.

« Désolée, souffla-t-elle penaude, je suis un peu ridicule… Disons que je ne les intéresse pas trop pour l’instant, je pense… Je dois pas être le genre de filles que l’on remarque… »

Ce n’était même pas vraiment une plainte, juste un constat. Elle n’avait jamais surpris de regard appréciateur en sa direction comme elle pouvait parfois en voir adressés à certaines filles de l’école, elle n’était pas une héroïne de Quidditch qui faisait tourner les têtes, et surtout elle ne côtoyait pas beaucoup de garçon. Le seul avec qui elle avait eu plusieurs conversations et qui avait environ son âge était Dale Foster, et elle semblait plus l’exaspérer qu’autre chose. Décidément, ce n’était pas – encore – son truc.

En désespoir de cause, se raccrochant au peu de dignité qui lui restait, Prudence lança :

« Et vous… ? Ce n’est pas trop embêtant, au bar ? Les clients peuvent parfois se montrer… impoli avec vous après trop d’hydromel ? »

Quelque chose lui disait que même si quelqu’un se montrait insistant, Ula saurait le remettre à sa place. Elle n’avait pas l’air d’être le genre de sorcière qui se laissait marcher sur la robe !

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Prudence J. Anderson & Ula O'Domhnaill

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Lorsque Prudence lui fit la promesse de ne pas parler de ses sources à Mandrake, Ula soupira, soulagée. Il aurait sans doute quelques soupçons, mais cela n'irait pas plus loin. Lorsque la jeune femme lui demanda si elle avait connu la seconde grande guerre. L'irlandaise sourit vaguement, elle était très jeune et vivant à Dalkey, ils étaient en relative sécurité. Mais Eliott et Brenna O'Domhnaill avaient eu raison de s'inquiéter, l'Irlande n'avait pas été épargnée et ils avaient du se défendre à plusieurs reprises lors de déplacements occasionnels.

- " J'étais trop jeune et j'habitais dans une petite ville d'Irlande où il ne se passe pas grand chose. J'ai été chanceuse. "

Elles changèrent bien vite de sujet, cette fois-ci en se focalisant sur quelques questions plus légères. Les garçons. Ah les garçons... Quelle vaste question, complexe et pourtant importante. Dans ses souvenirs, Ula n'avait pas été tellement intéressée par les garçons à Poudlard. Elle avait commencé à l'être en rentrant à l'université. Durant ses 7 années à l'école, les garçons la sollicitaient, non pas pour une danse lors de certains évènements, mais plutôt pour faire des duels ou encore faire quelques bêtises plus ou moins innocentes. Elle était connue pour ses décoctions explosives et sa bonne humeur permanente. Ula était la bonne copine, l'irlandaise au caractère bien trempé et la jeune fille pétillante et pleine de joie.

En entendant la réponse de Prudence, la jeune femme ria doucement.

- " Ne t'excuse pas. A ton âge je ne fricotais pas avec eux. Disons que nous étions plutôt bons copains. Mais j'étais casse-pieds à l'époque. Je faisais pas mal de bêtises. J'ai eu de la chance de ne pas avoir été virée ! "

Effectivement, à ce stade on parlait de chance. La chance d'avoir rarement été prise sur le fait, ou d'avoir laissé des preuves de ses conneries...

- " Après tu sais, ce n'est pas parce que tu as l'impression qu'aucun garçon ne semble être intéressé qu'il n'y en a pas. Je veux dire par là que certains peuvent être discrets. Et puis, entre nous, tu as le temps. Il vaut mieux que tu sois concentrée sur les cours qui te plaisent. "

En expliquant ceci à sa voisine de banc, Ula se frotta le menton, réfléchissant un peu à ses années ici. Il y avait bien eu un certain Rufus chez les Serdaigle... Mais après s'être pris un sort de crache-limace par un élève de Poufsouffle un peu en colère contre lui, Ula avait été légèrement dégoutée et avait préféré prendre ses distances. C'était lâche et stupide, il fallait le reconnaître...

« Et vous… ? Ce n’est pas trop embêtant, au bar ? Les clients peuvent parfois se montrer… impoli avec vous après trop d’hydromel ? »

Pour le coup elle hésitait entre 'habitude' et 'exaspérant'. L'irlandaise avait l'habitude des gens bourrés, mais ils étaient exaspérant. Voilà, c'était la bonne association de termes.

- " Oh ben tu sais... C'est le risque quand on travaille dans ce genre d'établissement... Les clients et les clientes bourrés du matin au soir, c'est le boulot. "

Elle n'aborderait sans doute pas les dégâts qu'ils pouvaient provoquer, outre les rejets gastriques. Ula possédait un petit carnet sur lequel elle notait le nombre de verres brisés qu'elle réparait avec sa baguette chaque jour, le nombre de verres renversés, le nombre de personnes titubant, et les chiffres parlaient d'eux-même. Autrement dit, ils étaient trop nombreux. Contrairement à un certain nombre de ses collègues, Ula avait grandi dans ce milieu, alors plus rien ne lui faisait peur.

L'irlandaise regarda sa montre et se leva tout en s'étirant, faisant craquer certains os. Il commençait à se faire tard et sa petite pause s'était transformée en longue pause.

- " Eh bien jeune Prudence, j'ai été ravie de discuter avec toi, mais le temps file et je suis déjà en retard. Et puis je crois aussi que ta permission est bientôt finie non ? "

Ula le devinait en voyant les élèves un à un regagner le château à la hâte, se regroupant parfois autour de ce qui semblait être des préfets ou des élèves d'années supérieures. Quant à elle, elle se ferait sans doute enguirlander pour son retard et le rattraperait en faisant un peu d'heures supplémentaires. Heures qu'elle faisait généralement par simple plaisir...

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Écoutant attentivement la réponse de son aînée, Prue hocha la tête. En effet, l’Irlande avait été plutôt épargnée lors de la Deuxième Guerre des Sorciers comparée au reste de la Grande-Bretagne. Certes, les Mangemorts étaient aussi intervenus là-bas, faisant régner la terreur de Vous-Savez-Qui, mais les pertes n’avaient pas forcément été les mêmes que dans les contrées voisines. Beaucoup de familles de sorciers habitant plutôt en périphérie avaient profité de l’agitation et du remue-ménage au sein de Londres pour se protéger en toute discrétion à l’aide d’enchantements, se retrouvant bien préparés lors des descentes de Mangemorts. Sortilège de Fidélitas, de Désillusion, et bien d’autres encore dont Prudence connaissait les noms pour les avoir entendu lors de récits à propos de la guerre. Tant de moyens magiques utilisés par les sorciers pour se dissimuler et se sentir à l’abri face à la menace grandissante qu’avait été Lord Voldemort. Sortilèges de protection qui avaient coûtés la vie à ses grands-parents, exécutés par des fidèles du mage noir pour avoir été surpris en train de les jeter sur les maisons moldues avoisinantes. Tant de vies perdues dans la quête de la pureté du sang…

« Tant mieux alors ! » conclue Prue avec un grand sourire afin de clore le sujet de la guerre.

Ula semblait amusée par la réaction de la jeune Gryffondor à propos des garçons et elle pouffa doucement. Toutefois, son rire n’était ni blessant ni rabaissant, bien au contraire. Il était plutôt de ceux qui détendaient l’atmosphère, rendant chaque sujet aussi léger et nonchalant qu’une conversation banale autour d’un verre et qui permettaient à tout le monde de dédramatiser. Ce genre de rire qui vous faisait vous demander pourquoi vous vous sentiez mal à l’aise quelques secondes plus tôt. Sentant ses épaules se dénouer, Prue poussa un soupir imperceptible et écouta les sages paroles de la sorcière. Après tout, elle avait rarement eu l’occasion d’avoir ce genre de discussions, même avec ses camarades de dortoir, alors autant en profiter maintenant ! De plus Ula était une sorcière expérimentée, tant à propos du monde magique que des tourments de la vie sociale, elle serait certainement de meilleurs conseils que les filles de Gryffondor…

« Oui, c’est sûr que j’ai d’autres Fléreurs à fouetter pour l’instant, répondit Prudence en se remémorant les examens de fin d’année qui arrivaient à grand pas et qui occupaient une part bien plus important dans son esprit que le vide intersidéral en matière d’amour qui la caractérisait, et puis j’imagine que je le saurais quand ce sera le moment. »

Le fait qu’Ula lui ait confié ne pas forcément s’intéresser aux garçons à son âge l’avait rassurée. Elle n’était donc pas une sorte d’énergumène ou d’anomalie parmi ses condisciples si elle n’avait pas encore eu d’expériences amoureuses ! Tout viendrait en temps voulu. Pour le moment, elle ne ressentait pas d’intérêt particulier pour ses camarades masculins, cela finirait certainement par venir mais elle était encore à l’âge où l’on s’amusait à jouer à la bataille explosive et à chercher les passages secrets de l’école en espérant ne pas se faire pincer par un préfet. Pas encore à celui où l’on bécotait ses camarades derrière une statue à l’abri des regards indiscrets, ni celui où l’on se donnait rendez-vous dans des coins reculés du parc pour se balader de longues heures main dans la main en ayant l’impression que le temps s’arrêtait. Non, définitivement pour le moment ce n’était pas le genre de choses qui l’intéressait…

« Eh bien je vous souhaite bien du courage alors ! répondit sincèrement la brune à son interlocutrice, il faut vraiment beaucoup de qualités pour travailler dans un bar. Je pense que vous devez vraiment être quelqu’un de bien ! »

Aux yeux de Prudence, il s’agissait du genre d’emploi où il fallait savoir se montrer à l’écoute et amicale tout en sachant rester une forte personnalité sans avoir froid aux yeux. Le genre de description qui collait parfaitement à Ula, du moins de ce qu’elle avait pu observer aujourd’hui suite à leur entrevue !

Tandis que la jeune femme s’extirpait du banc pour s’étirer, le regard de Prudence s’égara sur ses camarades qui semblaient regagner le chemin du château. Avant qu’elle n’ait pu dire quoique ce soit, Ula lui signifia qu’elle devait retourner au travail. L’adolescente se redressa rapidement et rassembla ses affaires avant de faire face à l’irlandaise, le sourire aux lèvres.

« Je suis très contente d’avoir fait votre connaissance aujourd’hui, lui dit-elle en soutenant son regard, je garderai bien en mémoire tous vos conseils. Que ce soit à propos des potions, du métier d’Auror que, euh, des garçons ! »

Elle pouffa rapidement, toujours un peu gênée malgré tout.

« Encore merci, j’espère que vous n’aurez pas de soucis au travail… Je passerai aux Trois-Balais lors de ma prochaine visite à Pré-au-Lard, et je vous promets d’être une cliente sympathique ! »

Prue adressa un dernier sourire à Ula, lui fit un petit signe de tête et regagna rapidement la file de ses condisciples aux robes de Poudlard. Finalement, elle n’aurait pas eu le temps d’avancer dans sa lecture à propos des créatures magiques, mais elle ne le regrettait pas le moins du monde !

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