❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞ (Tim & Anouska)

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy

Emmitouflée dans ma cape, j'ai décidé de prendre un peu de hauteur sur les choses, littéralement parlant. Au lieu de rejoindre ma salle commune après les cours, comme j'ai coutume de le faire, j'ai décidé de me diriger vers la tour d'Astronomie. Je sais qu'à cette heure-ci, je ne serais pas vraiment dérangé, en théorie du moins. Tous les cours se déroulent la nuit, ce qui est assez logique au vu du sujet que nous étudions : les étoiles, la voie lactée et tous ce qui touche de près ou de loin à cette discipline. Après j'ai peut-être un risque de tomber sur le professeur Collins ou sur d'autres personnes qui ont eu la même idée que moi, mais je n'espère sincèrement pas. Autant je pense que je pourrais facilement expliquer au professeur Collins ma présence dans sa tour et demander l'autorisation d'y rester, une petite demi-heure, sans que cela ne la dérange vraiment. Je suppose qu'elle ne campe pas tout en haut de la tour du matin jusqu'au soir. Autant ça risque d'être plus compliqué de dégager des gens déjà présents qui auraient eu la même idée que moi. Mais je ne me prends pas plus la tête que ça et me rends rapidement en haut de la tour d'Astronomie. Vide. Parfait ! Pas besoin de trouver des excuses, pas pour le moment du moins. Qu'ils se rassurent, je ne compte pas me jeter du haut de la tour, je ne suis pas à ce point là désespérée pour en finir avec la vie, il ne faut pas déconner. Je suis lasse, c'est un fait et fatiguée de me battre constamment avec tout et son contraire, mais j'ai soif de la vie, alors non, je ne me jetterais pas dans le vide. Et puis je crois qu'on se fait à tout. Je déteste cette situation et j'aimerai qu'on me rend ma vie, telle qu'elle était il y a 1 an, mais j'ai fini par me faire à l'idée que peut-être je ne me souviendrais pas de tout. Certains médecins disent que je suis chanceuse d'avoir récupéré quelques souvenirs, que c'est un bon début et que certains n'ont pas eu cette chance. Ca m'a gonflé d'entendre ce genre de propos, mais force est de constater qu'ils ont certainement raison. Je suis plus chanceuse que certains.

"Où vas-tu ?" Me murmurais-je à moi-même en regardant un élève traverser le parc d'un pas pressé. Appuyais contre le rebord du muret, je fixe le parc, rêveuse. Je regarde les gens vivre sous mes pieds, minuscules de là où je suis et je me demande ce qu'ils vont faire, ce qu'ils pensent, ce qu'est leur vie aujourd'hui. A ma droite il y a Daniela qui se rend vers le terrain de Quidditch, armée de son balai. Elle va certainement se défouler un peu, j'ai cru comprendre que sa vie était un peu compliquée ces derniers temps, tout ça à cause d'une équipe dysfonctionnelle qui n'est pas capable de voir autre chose que leur petit nombril pour penser au bien commun. Je vois Perrin, le gamin agaçant qui me sert de préfet, qui se dirige vers la cabane du garde chasse. Je vois le préfet des Poufsouffle sortir des serres en compagnie du professeur de Botanique, visiblement en pleine discussion. Sur quoi au juste ? Une espèce de plante en particulière ? Celle étudiée en cours ? Sur tout autre chose ? Fomentent-ils un plan pour prendre le pouvoir du château et asservir à nouveau tous ces résidents ? A moi que j'ai sous les yeux la naissance d'un amour naissant ? D'une passion interdite entre un élève et son professeur ? Je ris à cette pensée. Je ne le connais pas personnellement du moins, mais cela fait 6 ans qu'on est dans la même classe et j'ai beaucoup entendu parler de lui ces derniers moi, je doute que cette hypothèse soit réellement possible, il ne doit avoir yeux que pour son copain ... loin d'être vilain d'ailleurs si vous voulez mon avis. Le duo s'avance tant et si bien vers le château que je finis par les perdre de vue. "Dommage !" Murmurais-je à nouveau pour moi-même. Je ne connaitrais pas le fin mot de cette histoire, certainement moins intéressante que ce qu'elle peut-être dans ma tête.

Pendant un temps, je ne vois plus aucune silhouette se dessiner sous mes yeux et je laisse donc mon esprit vagabonder à son gré. Qu'est-ce qu'on fait ici ? Est-ce qu'une attaque est imminente ? Si oui, pourquoi les aurors ne font-ils rien ? Est-on vraiment en danger ? Serait-on capable de s'en sortir si on nous attaquait de nouveau ? Je me revois tomber au sol, immobile et je me dis que non, nous serons encore voué à perdre. Nous sommes voués à connaître une lutte éternelle qui n'a que peu d'espoir de ce clôturer par une réussite. Nous ne sommes pas assez forts, pas assez préparé, nous n'avons aucune chance, j'en ai bien peur. Triste réalité que celle-ci mais pourquoi se voiler la face ? Cela ne nous sauvera pas la mise. Je soupire, de lassitude. J'ai l'impression que nous sommes coincés dans une situation qui nous échappe et qui n'est pas à notre hauteur. Nous ne sommes pas fait pour vivre tout ça. J'ai envie de partir, de rejoindre Hunter et d'oublier tout ça dans ses bras. Mais je sais que ce n'est pas réaliste, que s'il y a un réel danger, ici ou ailleurs, cela sera pareil. Au moins ici, il y a des adultes pour tenter de nous protéger, de nous guider. Ailleurs, je serais seule et démunie. Mon regard glisse vers l'horizon et je regarde le lac sombre. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Maudit lac noir qui hante parfois mes rêves. Je le déteste tellement. Je revois de plus en plus clairement ce qu'il s'y est passé dessus, l'hiver dernier et j'en fais encore d'amer cauchemars. Izzie. Malgré tout ce qu'il s'est passé entre nous, je n'arrive pas à la détester. C'est un abruti, c'est un fait, mais il reste mon ami et je n'ai pas envie de le perdre, pas en ces temps sombre où j'ai besoin, plus que jamais, de mes amis. Je soupire une nouvelle fois, je me sens si perdue dans ce monde si grand et je me sens à moitié cassée, c'est une sensation fort désagréable, je déteste ça. J'entends des pas dans mon dos. Je sais en cet instant que je ne suis pas seule. Depuis quand cette personne est là ? Je l'ignore, 2 secondes ou 10 minutes, qu'est-ce que ça change vraiment ? Je vais me contenter de l'ignorer superbement, jusqu'à ce qu'elle parte. Je continue de laisser vagabonder mon regard sur le parc et le village de Pré-au-Lard, au loin ...

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... Trois... Quatre... Cinq...

Je me suis toujours demandé combien il y avait de marches pour monter tout en haut de la tour d'astronomie. Comme je dois faire le trajet autant répondre à cette question d'importance première.

... Vingt-sept... Vingt-huit... Vingt-neuf...

Pourquoi je dois allez là haut déjà ? Ah oui ! La prof de lecture dans les étoiles m'a signalé qu'un élève prit de vertige s'était senti mal et qu'il y avait un peu de nettoyage. Chouette du vomi ! Mon préféré... beurk... heureusement ça gène pas Leetha, elle est pas difficile et c'est tant mieux.

... Quarante et un... Quarante deux....

Héhéhé j'aime bien le chiffre quarante deux....

... Cinquante et un... Cinquante deux...

Heu, attends, je dis une connerie, Morgane elle fait pas dans la lecture des étoiles... c'est l'astrologie ça... de la divination à la zob pas aussi pire que l'arithmancie enseignée par l'autre avec un balai dans le derche mais pas loin.
Non Morgane elle fait dans l'astronomie, c'est achte plus scientifique et achte plus dur ! Faut placer les étoiles, les constellations, les planètes, les lunes et leur mouvement... C'est peut être pour ça que quand elle regarde quelqu'un j'ai l'impression qu'elle analyse vachement, tout son boulot passe par l'observation...

... Soixante huit... Soixante neuf...

Huhuhu...

... Soixante quinze... Soixante seize...

Hfff Hfff Hfff ça commence à faire haut... Elle aurait pas pu nettoyer elle même... Cette situation résonne dans ma mémoire. Je ne sais pas pourquoi...

... Quatre vingt dix... Quatre vingt onze....

Mes genoux !!! Mon coeur dans ma poitrine, je crois qu'il veut se barrer... Note pour moi même, si jamais un jour j'ai une tour, j'installe un de ses fauteuils pour vieux pour monter les étages. C'est la classe les tours mais c'est un peu la merde. Plus jamais je crois un film avec un vieux mage dans une tour... le vieux mage il aura sa baraque de plein pied et il ménagera ses hanches. Genre Saroumane le blanc et Orthanc, totalement incohérent. A moins qu'il puisse voler... à étudier.

... Cent huit... Cent neuf...

Je suis en train de me demander si je ne devrais pas graver mon testament dans la pierre si jamais je venais à mourir dans l’ascension. J'espère que je n'aurais pas à manger ma jambe pour survire, j'y tiens à mes guibolles.

... Cent vingt sept... cent vingt six... Cent vingt cinq... euh merde non... Cent vingt sept ? Oui c'est ça.... Centre vingt huit

J'y suis presque, je vois le bout ! Eye of the Tiger ! Pense à Rocky il aurait pas abandonner lui.

Cent Trente et Un... Cent Trente Deux... Cent Trente Trois !!

J'y suis, plus jamais je redescend, laissez moi mourir en paix.... huf huf huf huf huf huf huf huf...

Je suis à bout de souffle, j'ai la poitrine en feu. Mais bon le devoir avant tout, je regarde autour de moi à la recherche du contrevenant. Et là à ma grande surprise, je constate que je ne suis pas seul. Passé le moment où je me questionne sur les raisons qu'une personne saine d'esprit auraient à venir ici de manière volontaire, je constate qu'en plus je connais cette personne. C'est ma copine d'amnésie. Elle passé me voir, il y a quelques temps pour parler avec moi, d'amnésie justement.

Raah merdouille, j'ai un trou pour son nom. Attends, elle a des cheveux tout ondulés qui m'ont fait pensé à un mouton. C'est tout mignon un mouton. Je sens que ça me revient... Voui... Nounou !! C'est ça je l'ai surnommé Nounou... mais c'est pas son nom complét... hmmm... Nouredinne ? non.... Noucolas ? non plus crétin... Nouille ? non c'est pas un prénom... d'un coup j'ai l'illumination ! Anoushka ! enfin je crois, j'espère.

Je m'approche d'elle d'un pas qui se veut sur et je me place dans son champ de vision. J'essaie d'avoir l'air cool et classe mais j'ai toujours le souffle court de mon ascension. C'est donc entre deux prises de respiration que je la salue, elle a l'air préoccupé, j'espère que je la dérange pas trop.

"Salut Miss, la forme ? Qu'est ce que tu fais de beau dans le coin ?"

Je fais quelque pas vers la rambarde et je jette un coup d'oeil vers le sol. J'ai pas mal de défaut dans la vie, mais le vertige n'en ai pas un.

"Tu sais, il parait que voler c'est assez facile, il suffit de tomber et de rater le sol... enfin on peut aussi prendre un balai mais c'est pas pareil"

Comme d'habitude, ma bouche parle sans vraiment que je me rende compte.

"Tu as pas faim toi après avoir grimpé jusqu'ici... Tu veux un truc ?"

Par réflexe je commence à farfouiller dans mon sac à la recherche d'un truc à grailler.

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy
J’étais partie pour ignorer la personne qui se trouvait être avec moi en haut de la tour. Je n’étais pas venue ici pour sociabiliser, qu’on se le dise. Non pas que je déteste les gens, bien au contraire, j’adore être entourée. Mais il arrive parfois des moments où, même une personne populaire comme moi, aime se retrouver seule pour réfléchir, faire le point sur sa vie et là, visiblement ça va être impossible. L’importun avance et au vu du son de ses pas qui s’intensifie au fil des secondes, je dirais qu’il se rapproche de moi. Ce doit être une personne que je connais, à moins que ce soit le professeur Collins qui vient me demander ce que je fais ici. Mon regard glisse sur la personne qui vient d’arriver à mes côtés et je reconnais le concierge. Il a l’air au bout de sa vie, non pas dans le sens où il a l’air malheureux, mais plutôt essoufflé. C’est assez amusant à voir, je le pensais plus en forme que ça, il faut croire que non. Pourtant il doit arpenter les couloirs du château toute la journée, il aurait dû se faire à toutes ces marches à monter et descendre toute la sainte journée. J’esquisse un sourire, je ne m’attendais pas à le voir ici, ni même maintenant mais je ne suis pas forcément mécontente de le croiser. C’est fou comme parfois on peut se sentir proche d’une personne sans forcément la connaître. On n’a rien en commun tous les deux pourtant, en dehors de notre amnésie, mais actuellement, c’est l’une des personnes dont je me sens le plus proche, celle qui me comprend le mieux.

"Bonjour ! Je vais visiblement mieux que vous … Vous pensez vous en remettre ou je vais devoir appeler Monsieur Lennox ?"Dis-je en plaisantant. Je me vois mal débarquer à l’infirmerie avec le corps inconscient de notre concierge ou à moitié mourant, j’aurais l’air fine. Notre infirmier pourrait trouver la situation cocasse mais je préfère m’en passer personnellement. Je plaisante gentiment, j’ai beau l’apprécier, je sais faire la différence entre un membre du personnel et un ami. On a beau vivre quelque chose de similaire, je me vois mal le tutoyer ou autre. "J’avais besoin de prendre un peu de hauteur … dans tous les sens du terme ! Et vous ? Vous vouliez prendre l’air ou vous cherchez quelqu’un peut-être ?" Je lui retourne la question plus par habitude que par réelle curiosité. Je ne prétends pas que je ne veux pas savoir mais il serait en droit de ne pas avoir envie de me répondre. Le prendrais-je mal ? Pas vraiment, mais je pourrais me demander pourquoi il n’a pas voulu me répondre. Serait-il venu compter fleurette à notre professeur d’astronomie ? Serait-il venu rejoindre quelqu’un ici ? Si c’est le cas, soit il s’est fait poser un lapin, soit alors cette personne n’est pas encore arrivée. Me cherchait-il ? Mais pourquoi ? Je n’ai rien fait de répréhensible à mon souvenir et je pense qu’un mot aurait été plus efficace que me chercher dans l’ensemble du château. Peut-être qu’il est venu prendre l’air, pensant être tranquille ici. Après si ça avait été vraiment le cas, pourquoi n’a-t-il pas fait demi tour ? Mon cerveau s’échauffe à imaginer mille et un scénarii qui sont certainement tous faux. Exercice totalement inutile, soit dit en passant mais je dois suffisamment m'ennuyer pour que mon esprit s'emballe si rapidement. Au moins, quand je pense à la présence du concierge ici, je ne pense pas à ma vie et c'est certainement pas plus mal au final.

Je le vois se rapprocher de la rambarde pour regarder vers le bas. J'espère qu'il n'a pas l'intention de sauter, niveau traumatisme, je pense qu'on serait au top du top et je n'ai vraiment pas besoin de ça dans ma vie actuellement. Et puis au delà du traumatisme que cela m'infligerait, je n'ai aucune envie qu'il saute. Déjà de base je ne souhaite ça à personne, mais plus encore quand j'apprécie la personne en question. Et sans trop le connaître, je le trouve sympathique. Alors non, définitivement, j'espère qu'il ne sautera pas. Quand il parle de voler, je le fixe sans trop comprendre. Qu'est-ce qu'il me raconte là ? C'est sa façon de me dire qu'il va sauter ou comment ça se passe ? "Rassurez moi, vous ne comptez pas tester pour voir si c'est aussi simple que ça ? Non pas que votre mort va me peiner, mais j'ai pas envie d'expliquer à notre directeur que vous avez sauté volontairement, sans mon aide et que je ne vous ai pas arrêté !" Dis-je en me moquant gentiment de lui. Pour être honnête, je ne resterai pas insensible à ce drame, c'est un fait, mais pas besoin de sortir les violons pour le moment. Surtout qu'il enchaine derrière en me demandant si j'ai faim après avoir gravis autant de marches. Je le vois farfouiller dans son sac, il me donne l'impression d'être un dealer qui cherche sa cam'. Est-ce que ça serait politiquement correcte de le lui dire ? Je ne sais pas, on ne se connaît pas encore suffisamment pour ça. Il m'a l'air cool, mais peut-être pas au point de lui parler comme ça. "Ca dépend ce que vous cachez dans votre sac ... et surtout depuis quand c'est là dedans !" Oui parce que je ne souhaite pas finir à l'infirmerie à cause d'un empoisonnement alimentaire ou autre joyeuseté dans ce genre là.

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Qu'on se le dise, l'endurance et moi ça fait beaucoup trop. Je suis plus dans le sprint occasionnel et l'éclat de puissance. Enfin pas trop non plus, mais plus que l'endurance en tout cas.
Enfin c'est pas complètement vrai... suffit que je pense à autre chose. Grimper des marches à la con pour aller nettoyer un vomi, ça m'ennui, du coup j'y pense, du coup ça me crève. Mais d'un autre côté, du moment que j'ai la tête à autre chose je peux grimper toutes les marches du monde. Mon esprit est vraiment chelou, point commun avec ma charmante interlocutrice.

Mon premier réflexe quand elle me parle est de tourner la tête derrière moi pour voir si je suis bien seul. Je fini par comprendre qu'elle me vouvoie et je me sens d'un coup très vieux. Mais elle semble s'inquiéter pour moi, c'est gentil, j'essaie de reprendre un peu de contenance et de retrouver mon souffle que j'ai abandonné quelque part durant mon ascension.

"Ça ira merci, je m’essouffle vite mais ça revient vite. Ne dérangeons pas notre guerrier samoan pour rien. "

Elle m'interroge ensuite sur la raison de ma présence, du pouce je montre ma fameuse serpillière-balai multifonction K7-Leetha.

"J'ai reçu un mot de la prof des étoiles, j'ai un truc à nettoyer du genre pas joli-joli. Après je t'avoue que maintenant que je suis là, je vais peut être profiter un peu de la vue, enfin si je te dérange pas."

Alors que je philosophe sur les méthodes d'apprentissages de vol alternative à côté de la rambarde cela fait réagir ma collègue d'amnésie . Je me tourne vers elle un grand sourire et des yeux joyeux pétillants sur mon visage.

"T'inquiète pas Nounou, tu auras pas besoin d'explique quoique ce soit à Neville. Je compte pas essayer ici, si un jour je tente cette théorie, je le ferais d'un hauteur qui me tue pas."

Sans que je m'en rende compte, je l'ai appelé pour le surnom que je lui ai donné, j'espère qu'elle ne le prendra pas mal.
Les mains enfoncés dans mon sac, je suis à la recherche d'un casse croûte. Anoushka semble intéressé avec réserve. Je sors de mon sac une pomme toute rouge et bien brillante dans laquelle je croque avec enthousiasme.

"Bvai pflein de tvfruc dvans Ford !"

Parler la bouche pleine n'étant pas dans mes compétence, j'avale rapidement avant de reprendre.

"J'ai plein de truc dans Ford, c'est un vrai mystère ce sac. Je plonge la main dedans et j'en sors un bidule. Parfois c'est de la bouffe, parfois c'est aut'chose, Je commence à avoir le coup de main pour les pommes et les sandwichs, au poulet je crois. Toujours frais, toujours bon, je pense qu'ils viennent directement du plan para-élémentaire des sandwich. Tu voudrais quelque chose de précis ? Avec du bol je l'ai peut être dans mon sac."

Je prend une légère inspiration et d'une main je fouille mon sac à la recherche de ce qui pourrait intéresser Anoushka.

"Tu sais dans le fond, être amnésique ça me dérange pas trop la plupart du temps. Je veux dire, d'un je peut pas y faire grand chose, et ensuite je me sens tout neuf avec une infinité de choses à découvrir sans toutes les casseroles que les gens se trainent. Le plus dur c'est la solitude et ce fichu sac. Pour la solitude, comme je suis ici c'est assez génial, je vois du monde tout le temps et j'espère me faire des amis avec le temps. Pour le sac, ben j'essaie de fouiller un peu dedans tout le temps mais c'est très aléatoire. Enfin ça occupe mes soirées comme il n'y a pas la télé ici."

Pour moi être à Poudlard, c'est un peu comme un rêve et c'est dix fois mieux que mon passage au ministère sauf pour ce qui concerne Britani. Elle me manque et j'ai même pas de chouette pour lui envoyer une lettre. J'ai bien essayer de dresser une mouche mais elle était pas assez forte pour porter la lettre si je voulais qu'elle soit lisible. Mon esprit vagabond se concentre à nouveau sur Anoushka.

"Au fait, tu disais vouloir prendre un peu de hauteur, il y a un truc qui te préoccupe ? Enfin si tu veux m'en parler."

Croc, un nouveau morceau de pomme disparaît dans mon gosier.

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy
Notre guerrier samoan. Le surnom est amusant, mais il lui va bien. Je ne suis pas sûre que l'image que j'ai dudit guerrier soit la bonne mais en tout cas ça me fait penser aux îles, aux guerriers qu'on voit parfois à la tv, dans un film moldu ou un documentaire. Oui, je trouve que ça lui va bien. Je sais qu'il a un tatouage sur un des bras, je l'ai remarqué en été, mais après, savoir s'il en a d'autres, je l'ignore et je ne suis pas sûre d'avoir envie de le savoir. Il est charmant, le problème n'est pas là, mais je ne veux pas faire partie de ces filles qui ressemblent à de vraies groupies et qui se pavanent devant lui pour attirer son attention, comme s'il pouvait être intéressé par des filles de 15 ans. Et puis le fait de savoir que c'est le père à Tasha me refroidie direct. On ne touche pas aux papas des autres, c'est bête mais c'est comme ça. Peut-être que je pense comme ça parce que je n'ai jamais connu mon père biologique ou que mon père adoptif est mort d'un cancer. Je l'ignore, mais je me vois mal faire du gringue à M. Lennox quoi qu'il arrive. Et puis qu'est-ce qu'il ferait d'une gamine de 16 ans ? Certes, je vais avoir 17 ans en juillet mais ça ne change pas grand chose au problème. Je me contente de sourire, un peu amusé par le surnom, sans ajouter quoi que ce soit malgré tout. Il m'explique ensuite qu'il est là pour nettoyer quelque chose. Il ne me dit pas réellement quoi mais me laisse facilement comprendre que c'est certainement du vomi. "Charmant !" Me contentais-je de dire. Je suppose qu'il s'est fait à ce genre de tâches ingrates. Moi personnellement, ça me retournerais l'estomac, mais ce n'est pas mon boulot aussi alors je ne me blinde pas pour effectuer ce genre de tâches. J'espère sincèrement que ça ne sera jamais mon travail. Je n'ai rien contre le métier de concierge, il en faut mais soyons honnête, je veux quelque chose d'un peu plus gratifiant, qui paye mieux et où je n'aurais pas à ramasser du vomi ou quoi que ce soit de ce genre. J'ignore encore ce que je veux faire, quelque chose en rapport avec la mode, pourquoi pas.

J'ai encore le temps pour réfléchir, changer d'avis 15 fois et trouver quelque chose qui me correspondra. Je sais que je m'approche dangereusement de la fin de ma scolarité, il me reste encore un an, c'est vrai, mais ça passe très vite. A mes yeux, pas assez vite, soyons honnête, je trouve que la vie ici est bien différente aujourd'hui et ce n'est pas forcément pour me plaire. J'en ai marre d'être dans cette école, à avoir peur constamment pour ma vie et pour celle de mes proches. J'en ai marre de voir mes amis plus bas que terre, déprimés, voire dépressifs. J'en ai marre de me demander quelle sera la nouvelle merde que notre directeur va nous inventer. Je ne supporte plus tout ça. En repensant à tout ça, je me rends compte que j'ai laissé une question sans réponse et j'ai un peu honte, alors je m'empresse de répondre à notre cher concierge. "Non, absolument pas, vous pouvez rester autant que vous voulez !" Je serais peut-être partie s'il prend vraiment trop racine, mais dans l'idée, sa présence ne me dérange pas. Ca aurait été celle de Declan, par exemple, ça m'aurais saoulé, mais par celle de Timothy. Nounou. Vraiment ? C'est comme ça qu'il m'appelle ? J'arque un sourcil en le regardant. J'en ai eu des surnoms dans ma vie, mais je dois avouer que c'est la première fois qu'on m'appelle Nounou. Et c'est tant mieux, je ne suis pas sûre d'approuver à 100% ce surnom. Après je suis ravie d'apprendre qu'il ne compte pas sauter pour voir si on peut voler ou non et ravie d'apprendre que s'il voulait tester, il le ferait d'une hauteur plus raisonnable. Mais Nounou, vraiment ?! "Nounou ?! Parmi tous les surnoms qui peuvent exister avec mon prénom, vous avez opté pour Nounou .... C'est moi qui vais finir par vous pousser à ce train là !" Dis-je en plaisantant. Oui, non évidemment, je ne vais pas le pousser dans le vide, je ne suis pas une meurtrière. Mais franchement, ce surnom craint !

Il me propose à manger mais je dois avouer que je ne suis pas sûre d'avoir envie d'accepter. D'où sort cette nourriture ? Depuis quand elle est là ? Ca fait très bizarre, qu'on se le dise. La pomme qu'il sort de son sac a l'air très belle, certes, mais qui me dit qu'il n'a pas des trucs pourris dedans ? Il se met à me parler la bouche pleine et je dois avouer que je ne comprends rien du tout. "Pardon ?!" Lui dis-je pour lui faire comprendre que je n'avais rien compris du tout. Il avale ce qu'il a dans la bouche et reprend plus clairement ce qu'il venait de me dire. Son sac est magique ou quelque chose dans ce genre là. La nourriture est fraîche et visiblement il n'y a pas que ça dedans. C'est ... étrange. Cool, d'une certaine manière, mais étrange quand même. Qu'est-ce que je fais ? J'accepte ? Je refuse ? Je suis aventurière ou je reste raisonnable ? J'hésite quelques instants avant de lui répondre "Allez, vivons dangereusement ... je veux bien une pomme ! Aussi belle que la votre, attention !" Dis-je en prenant un air sérieux. Au fond c'est faux, je m'en fous, tant qu'elle paraît mangeable, je ne ferais pas trop ma difficile, même si je préfère une belle pomme, on ne va pas se le cacher. Il m'explique ensuite qu'il se fait à son amnésie. De toute façon, ce n'est pas comme si on avait le choix, ce qui est totalement vrai. Son cas est plus grave que le mien, puisqu'il ne se souvient de rien. Ca doit être difficile, mais visiblement il s'y est fait. J'ai beaucoup de respect pour lui en cet instant. Parce que j'ai beau me plaindre, j'ai quand même des souvenirs de qui je suis et d'où je viens. J'ai gardé la plupart de mes souvenirs, seul ceux de l'an dernier sont plus flous, voire inexistants. J'esquisse un sourire. "Et ce sac sort d'où ? Vous l'aviez à ... votre réveil ? D'ailleurs ça c'est passé comment votre réveil ? Vous étiez où ?" Il y a des rumeurs qui courent sur lui et sur le fait qu'il connaissait Neville. Est-ce que c'est vrai ? "Est-ce que vous connaissiez notre Directeur ?" Lui demandais-je sans détour. Quand on veut avoir des réponses, il faut avoir le courage de poser les questions. C'est ce que je fais. Il me demande ce qui ne va pas et je hausse les épaules "Tout ?! J'ai l'impression que rien ne va, qu'on s'est sorti d'un guêpier pour se foutre dans un autre et qu'on ne peut rien faire pour que ça change ! Je suis ... lasse d'avoir peur pour ma vie." On ne sait pas ce qui nous attend, s'il y a un réel danger qui nous guette dehors ou non. Tout ce qu'on sait, c'est que personne ne nous laissera tranquille avec ce qu'il s'est passé l'an dernier et je commence à en avoir marre.

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J'aime bien Nounou qu'on se le dise, je ne sais pas si c'est parce que notre problème de passoire cérébrale nous rapproche ou une affinité naturelle mais je l'aime bien. Je suis donc bien content quand elle me dit que ma présence ne la dérange pas. Je sais que parfois je peux gêner et je ne m'en rend pas bien compte.
Je vois bien que par contre la raison de ma présence l'enchante moins. Je suis parfaitement au courant de ce que les gens pensent de mon métier mais je m'en fiche. L'argent m’intéresse pas, le stress des responsabilités non plus, là je rend service, je vois du monde et je me balade où je veux sans qu'on me pose de questions et ça c'est top. Parce que mine de rien Poudlard, c'est méga grand et il y a tellement de chose à voir et je suis payé pour m'y balader. Dernier point positif, si jamais dans mes aventures je casse un truc, ben vu que c'est moi le concierge, je m'auto préviens et je range, ni vu ni connu.

Mon interlocutrice réagit au surnom que je lui donne et me menace de me pousser par dessus la rambarde. Voyant qu'elle rigole, je me prend au jeu et m'accroche comme si ma vie en dépendait.

"Pitié Oh votre grandiose magnificence, si vous me poussez qui nettoiera le résultat de ma chute ?"

Je cligne d'un oeil avant d'éclater de rire puis je reprend un air un peu sérieux.

"Désolé pour le surnom, ça m'a glissé d'entre les lèvres. Tu sais, je sais pas pourquoi, mais j'ai beaucoup de mal à me souvenir des blases des gens. Alors je trouve des surnoms et j'essaie qu'ils collent à ce que je pense d'eux."

Je passe ma main dans mes cheveux en bataille, un peu gêné. Je pense qu'elle mérite plus d'explications.

"Pour toi, j'ai choisit ce surnom parce que je le trouve sympa, mignon qui donne envie qu'on en prenne soin."

Et voilà, mode franchise enclenché, Britany m'avait pourtant dit de pas trop le faire mais je peux pas m'en empêcher. C'est là qu'elle me manque le plus, moi et ma grande bouchasse. Suite à cet aveux, je continue la fouille de mon sac pour trouver la pomme promise. J'arrive à retrouver l'espace où elles sont rangées, du bout des doigts je les tâte pour trouver celle qui semble la plus lisse et la plus ronde avant de la sortir d'un geste triomphant. Elle est rouge, brillante et semble goûteuse à souhait. Je la lance à Anoushka.

"Pour toi !"

Suite à ce que j'ai raconté sur ma façon de gérer mon amnésie, mon interlocutrice me pose des questions à ce sujet auxquels je fait de mon mieux pour répondre.

"Oui quand je me suis réveillé, je n'avais que ce sac et un caleçon. On peut dire que je pars de loin. Je me suis réveillé sur une plage avec pleins de gens autour de moi. Au début, je comprenais pas ce qu'il me disait, j'avais une de ses gueules de bois. Le soleil me piquait les yeux et les autres qui n’arrêtaient pas autour de moi. Il y en a un qui m'a pris mon sac, j'ai essayé de le récupérer et c'est là qu'ils m'ont balancé de quoi stupéfixier une baleine bleue dans la tronche. Au final, je sais même pas sur quelle plage j'étais... il ne me l'ont jamais dit.
Après pour ce qui est de mes souvenirs, depuis que je me suis réveillé, c'est un peu comme des rèves. Je sais qu'ils sont là, parfois j'ai l'impression de voir ce qu'ils sont, mais plus j'essaie de les attraper plus j'ai l'impression qu'ils glissent entre mes doigts comme des poissons brumeux. Mais par contre au milieu de toute cette bouillabaisse, ben j'ai des îlots de certitudes. Le directeur en fait partie, je me souviens de lui quand il était élève ici, de la tronche improbable qu'il avait quand il était jeune surtout quand on le voit maintenant. Globalement les rares souvenirs que j'ai sont tous à Poudlard. C'est pour ça que j'ai eu envie de revenir ici."

D'une main libre, je tapote les pierres du château, mon vieux potes le château, qu'est ce que je ferai sans lui. Au moins lui il me connait.

"Et toi de ton côté ça s'est passé comment ?"

Je reste vague dans la question pour lui laisser le choix de la profondeur de la réponse. J'aime pas jouer à l'Inquisition Espagnole.
C'est un peu comme ma question suivante, je lui ai demandé si un truc la préoccupait sans trop savoir si elle allait s'ouvrir ou pas et visiblement j'ai touché un point sensible vu l'intensité de la réponse. Sur le coup, j'ai juste envie de la prendre dans mes bras et de lui dire que ça va aller en faisant pat pat dans son dos.
Mais d'un je pense pas qu'on soit assez proche pour le moment et de deux je ne sais pas si ça va aller. J'ai cru comprendre que ça avait été grave la merde l'année dernière et que ça pouvait recommencer. Ce que j'espère pas.

"Tu sais, je pense pas que ce soit mal d'avoir peur, c'est normal. Faut juste qu'elle te paralyse pas. La peur ça permet de survivre, c'est important. On peut pas changer le passé et on ne sait pas ce que le futur nous réserve, tout ce qu'on a c'est le moment dans lequel on vit. J'essaie de rien gâcher et faire les trucs que j'aime tant que je peux. Parce que demain, je pourrais peut être pas. "

Punaise de corneguidouille, philosopher c'est pas mon truc mais ça me fait de la peine de la voir comme ça.

"Je sais pas si ça va beaucoup te rassurer parce que je suis pas le grand de tout les musclors et que niveau sortilège j'ai un niveau au mieux aléatoire mais tu peux compter sur moi en cas de pépin. Et au pire je leur balancerai ma serpillière dans la face."

Je tente un truc, un petit geste, un petit rapprochement. Je peux pas m'en empêcher. Je pose doucement une main sur son épaule en la regardant dans les yeux pour essayer de la convaincre de mes bonnes intentions.

"Dans la grande famille des amnésiques, je veux bien prendre le rôle du grand frère hippie ou du tonton relou mais gentil."

Je souris avec toute la sincérité du monde.

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy
Je ris à sa plaisanterie. Il est vrai que si je balance le concierge en bas, on va devoir rapidement trouver son successeur pour qu'il nettoie les dégâts. A moins que notre directeur le fasse lui-même pour éviter que la mort d'un membre de son personnel soit révélé dans les journaux. Il n'a pas des masses la cote, n'en rajoutons pas une couche. Mais j'aime bien entendre M. Hash m'appeler "votre grandiose magnificence". On ne va pas se cacher que c'est très agréable à entendre comme surnom... mieux que Nounou quoi. Il ne manquerait plus qu'il rallonge un peu le surnom pour que ça donne Nounouche et que ça finisse rapidement en Nunuche et là, je pense que je risque de vraiment le prendre mal et de distribuer quelques claques, histoire de remettre les idées en place aux gens. "Votre successeur ?! ... Comme cadeau de bienvenue, je pense qu'il n'y a pas mieux !" Dis-je en plaisantant. Comment pourrais-je avoir envie de le jeter par dessus le bord. Je me sens liée à lui, bien plus qu'avec certains de mes camarades, je n'ai aucune envie de perdre ce lien. Je crois qu'il me comprend bien plus que mes propres amis. Non pas qu'ils ne veulent pas comprendre, mais parce que tout ça les dépasse et c'est bien normal. Je peux essayer de comprendre ce que vit Isidore avec une main en moins, mais au final je ne sais pas ce que ça fait que de vivre avec un membre manquant. J'imagine, sans vraiment comprendre. C'est la même pour mes troubles de la mémoire. Ils peuvent essayer d'imaginer ce que je ressens, sans pour autant réellement prendre conscience de tout ce que ça implique et ce que je ressens. Ils me savent malheureuse et ils détestent ça, mais ils se sentent impuissants face à tout ça. Et même si au fond Timothy ne peut rien faire pour voir, je sais que je ne suis pas la seule à vivre cette situation difficile et j'ai l'impression qu'à deux, le fardeau est moins lourd à porter. Pourtant, il n'a pas changé, en soit, juste que je sais qu'il existe quelqu'un, dans cette école, qui vit la même chose que moi et ça change tout.

En soit il n'y avait pas mort d'homme. Je trouvais ce surnom assez immonde et ridicule, mais je suppose que s'il m'appelle comme ça que quand nous sommes seuls, je pourrais le supporter. Chacun me donne un surnom différent j'ai l'impression. Entre Ani, Anou, Nounou, La Plus Belle et j'en passe, je vais devoir comporter avec l'imagination de chacun. Timothy essaye de m'expliquer pourquoi il m'a trouvé ce surnom. Je suppose que le mot Blase signifie prénom, sinon je ne comprends rien à ce qu'il me raconte. Mais bon, on va supposer qu'il essaye de me dire qu'il a quelques problèmes pour se souvenir des prénoms des gens et qu'il trouve des moyens pour s'en souvenir, via des surnoms. Sa façon de me voir me laisse un peu perplexe, mais ma foi, pourquoi pas. Qu'il ait envie de me protéger, ça je trouve ça adorable, qu'il me trouve sympa aussi, mais le terme "mignon", j'ai dû mal à comprendre. "Mignon ?! Qu'est-ce que vous trouvez mignon ? Parce que bon, je sais que vous êtes amnésique, mais vous vous souvenez quand même de la différence entre un homme et une femme, rassurez moi ? Dans mon cas, on dirait plutôt mignonne ..." Là je suis un peu perdue, il faut bien l'avouer. Si ce n'est pas moi qu'il trouve mignonne, qu'est-ce que c'est alors ? Surtout qu'en soit, ça ne me dérangerais pas. Je sais faire la différence entre trouver une personne mignonne et être attirée par elle. Et là où il peut aisément me trouver charmante, il vaut mieux qu'il change de job s'il est véritablement attirée par des gamines mineures ... même si dans mon cas, ce n'est plus qu'une question de mois avant que je ne devienne majeur. Je trouve notre infirmier vraiment canon, ça ne signifie pas pour autant que je ferais tout pour attirer son attention afin de le mettre dans mes filets. Il est bien trop vieux pour moi et je suis parfaitement consciente que c'est juste purement physique et un simple constat de la réalité, c'est un bel homme, point.

Je ne suis pas très calée niveau contes pour moldus, on ne va pas se le cacher, mais ça me fait vaguement penser à un conte que j'ai vu une fois chez une amie. Elle voulait regarder un dessin animé et elle était sidérée que je n'ai jamais vu de "disney", soit disant que j'avais raté mon enfance ou un truc du genre. Bref, on en avait regardé un, sur une fille un peu cruche qui parlait aux animaux. Elle avait l'air tellement niaise que j'avais envie de la tarter. Et visiblement sa mère ... belle-mère ou je sais plus trop qui s'était, ne pouvait pas l'encadrer. Elle a essayé de la buter, mais au lieu de faire le boulot elle-même, histoire qu'elle soit sûre que ça serait bien fait, elle a envoyé un incompétent à la place. J'ai plus trop le souvenir des détails du dessins animés, je crois qu'il y avait des nains qui sont sortis de nulle part. C'était très bizarre. Et si je pense à cette histoire c'est qu'à un moment donné, y'a une vieille qui est apparue et qui a donné une pomme empoisonnée à l'autre dinde et elle était belle et rouge, comme celle que Timothy vient de me donner. C'est fou comme la mémoire est étrange. Je n'avais plus repensé à cette histoire depuis une éternité et elle venait de me poper dans la tête à l'instant. "Elle est empoisonnée ?!" Demandais-je simplement en souriant. J'ignore s'il comprendra la référence ou pas, je suppose que je vais vite le découvrir.

Maintenant qu'il est là, je suis assez curieuse d'en savoir plus sur lui, sur le comment son réveil s'est passé, quel est l'histoire de son sac, etc. Je sais qu'on ne se connait pas vraiment et que je suis une élève et lui un membre du personnel, mais qu'est-ce qu'il y a de mal à vouloir apprendre à se connaître ? Surtout que ce qui nous relie vraiment, c'est notre amnésie, alors autant en profiter un peu. Il me raconte son histoire, cette plage où il s'est réveillé, les gens autour de lui. Il me parle de notre directeur, de l'époque où il était élève à Poudlard. Il m'explique de ce qu'il se souvient, des impressions qu'il a parfois et je le comprends tellement, je sais exactement de quoi il parle. "Et notre directeur vous a reconnu ? Il a su vous en dire plus sur qui vous étiez ?" C'est vrai après tout, s'il se souvient de Londubat, on peut potentiellement supposer que Londubat doit aussi avoir des souvenirs de lui. Même sans forcément avoir été amis par le passé, il doit peut-être se souvenir de son visage, de son nom, de quelque chose en rapport avec lui. Je comprends en tout cas mieux pourquoi il est là si tous ses souvenirs se rapportent à cette école. La réponse est peut-être cachée ici, quelque part ! "Je me suis réveillée pour ma part à l'infirmerie de fortune de la Ferme où on a été envoyé après la bataille. J'étais complètement paumée, je ne savais plus quand est-ce qu'on était, ni pourquoi j'étais là bas. Ce sont les gens qui m'ont expliqué les Néo-mangemorts, la prise d'otage, les mauvais traitement et la bataille, je ne me souvenais de rien de tout ça, mes derniers souvenirs remontés au bal de fin d'année, l'année d'avant. J'ai eu la sensation d'avoir atterri en plein enfer. Ils me racontaient ce que j'avais fait dans ce couloir, avec un petit groupe d'élèves et de Prof, mais sans que ça ne fasse écho à rien dans ma tête. Selon eux, je me suis pris un sort en pleine tête, ma tête a percuté le mur derrière et j'ai été out !" J'ai reçu une médaille pour quelque chose dont je ne me souviens pas. J'ai découvert le calvaire qu'on vécu mes amis moldus, ma relation amoureuse avec Hunter. C'est vraiment horrible de savoir tout ça, sans pour autant s'en souvenir vraiment. Après en soit, Hunter ça ne m'a pas réellement étonné. On s'est tourné autour pendant 1 an et je me souviens de notre premier baiser au bal, alors je suppose qu'être avec lui, ça coulait de source, mais j'aurai aimé vraiment me souvenir de tout ça et pas uniquement être spectatrice d'une belle histoire.

Je ne prétends pas que c'est mal d'avoir peur ou qu'il faudrait que je sois plus courageux ou un truc du genre. Ce que je veux, c'est arrêtée d'avoir peur. C'était tellement mieux avant. Avant que tout ça nous tombe dessus et nous oblige à grandir trop vite. Alors oui, il est vrai qu'on ne peut pas retourner en arrière et qu'on ignore ce qui nous attend, mais j'aimerai que notre présent soit plus clément. Là j'ai l'impression qu'on va de mauvaise nouvelle en mauvaise nouvelle, c'est extrêmement lassant. Ce qu'il me dit ensuite me touche beaucoup et me tire un sourire. Il ne me connait pas, mais il est prêt à me défendre en cas d'ennui. J'ignore s'il dit ça comme ça ou s'il le pense vraiment, mais c'est en tout cas très touchant. "Un grand frère hippie qui me défendrait à coup de serpillère ? Je pense que les Mangemorts n'ont qu'à bien se tenir !" Dis-je en esquissant un sourire sincère. Je pose ma main sur la sienne, l'espace d'un instant. "Merci !" Lui dis-je ensuite. Je sais que j'ai un gros problème d'affectif, lié au manque d'une image paternelle dans ma vie, mais il n'empêche que ça me touche vraiment.

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J'imagine la tête de mon successeur si sa première mission consiste à nettoyer le gros smoothie au Tim étalé au pied de la tour d'astronomie. J'espère que si ça arrive je laisserais pas trop de grumeaux c'est vraiment pas le meilleur dans un smoothie. Sans oublier les cheveux, c'est toujours dégueulasse à ramasser les cheveux, je le sais bien je nettoie régulièrement les douches d'une école...

Quand mon esprit revient à la réalité, je constate qu'Anoushka me saucissonne sur l'utilisation du mot mignon. J'hausse les épaules tout en commentant.

"Le mot est mignon, tu es mignonne, les dinosaures sont mignons, les limaces ne le sont pas."

Genre je connais pas la différence entre les filles et les garçons... suffit de passer deux minutes sur internet et on l'apprend très vite la différence ! Même si parfois c'est pas si simple que ça, voir même plutôt compliqué et ça engendre plein de débat sur un truc qui s'appelle Twitter... En tout honnêteté pour le moment je suis pas vraiment fixé sur ma préférence à moi. Dans l'absolu j'aime bien tout le monde sauf les voleurs et les écureuils. Après pour ce qui est d'une partie de gouzi gouzi, ben j'ai envie de dire qu'il faudrait que j'essaie les différentes possibilités pour être sur de moi. Le hic c'est qu'une école remplit de mineur c'est pas le meilleur endroit pour ce genre d'expérimentation. Du coup, Tim, tu arrêtes ça tout de suite et tu reviens dans la conversation normale !

On en était où déjà... ah oui la pomme que je viens de lui lancer, elle me demande d'un coup si elle est empoisonnée. Anoushka est taquine je commence à le savoir. Et puis les pommes empoisonnées c'est tellement un gros cliché, plus personne ne se laisse avoir. Du coup, elle doit faire référence à Blanche Neige.

"Non... ça donne mauvais gout à la viande et il n'y pas assez de nain autour de toi."

Je termine par un clin d’œil en croquant à pleine dents dans ma propre pomme.

On enchaîne ensuite sur nos histoires respectives d'amnésie, elle me demande si Neville m'a reconnu, je secoue la tête avec vigueur, avale mon morceau de pomme et répond :

"Nope, pas du tout, mais si ça se trouve j'ai bien changé depuis mes années d'écoles. Perso, j'ai eu du mal à le reconnaître par à rapport à mes souvenirs. Alors lui sans savoir dans quel contexte me placer, je devais être complètement quelconque."

Ensuite j'écoute de toutes mes oreilles le récit d'Anoushka sur ce qu'il lui est arrivé. Je ne peux pas empêcher mon visage d'exprimer les émotions que je ressens pendant qu'elle parle. Au final même si elle a oublié moins que moi ça doit être vachement dur pour elle d'être confronté à des gens qui eux se souviennent. Alors que moi au final, je faits bien ce que je veux. Je vois dans son regard une grande mélancolie qui se dissipe un peu quand je lui assure mon soutien. Quand sa main effleure la mienne, je souris. C'est une bonne fille, elle a le droit d'être heureuse bordel de manche à fesses.

D'un coup, Eureka ! Le révélation ! 42 ! Mais ou et donc or ni car !

Je la regarde droit dans les yeux, le regard pétillant, persuadé d'avoir trouvé l'idée du siècle.

"Anoushka, tu devrais te barrer de Poudlard. Partir vivre tes propres aventures en suivant tes règles. Pas attendre les autres. Tu as trop de machins tristes qui traînent dans les murs de l'école. Tu es une sorcière, gryffondor en plus, une fois en liberté je m'inquiète plus pour le reste de monde que pour toi. Et dire ça c'est pas facile, je préférerais que tu restes. Mais franchement, qu'est ce que tu gagnes à faire une pige de plus ici si ce n'est risquer d'attraper une dépression. Le monde est super grand, tu trouveras forcement des endroits chouettes pour vivre des aventures et aller de l'avant."

Je suis tout enthousiasmé par cette idée, c'est ce que je ferais si j'avais son age. Non mauvaise excuse, c'est ce que je ferais si j'étais un vrai sorcier capable de lancer des sorts correctement et sans problème de distinction entre le réel et la fiction.

"Je vois d'ici les gros titres, Anoushka la lionne sauvage découvre encore un nouveau continent perdu et des nouvelles espèces."

J'accompagne mes paroles d'un grand geste avec mes mains.

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy
"Vous êtes bizarre !" Dis-je en souriant. Je sais que je n'ai peut-être pas le droit de dire ça mais qu'importe, je le fais quand même. On n'est que tous les deux et je n'ai pas la sensation qu'il est conventionnel au point d'être outré par tant de franchise. En plus, ce n'était pas une critique ou une insulte, je ne sais pas, à mes yeux, ça le représente bien, ça ressemble plus à un compliment. Pourquoi le fait qu'il soit bizarre poserait un problème après tout ? Il répond à ma question de façon étrange et je ne comprends qu'après coup qu'il disait que le surnom était mignon. Alors c'est donc ça ?! Je pense qu'il faut le dire vite et que ça dépend des points de vu. A mes yeux, c'est la porte ouverte au débordement et aux surnoms encore plus débiles, aux siens c'est juste une marque d'attention. Il m'offre un surnom, me démontrant ainsi qu'il me connait suffisamment pour cela. Pourtant on ne se connaît pas vraiment, mais peut-être que le fait de partager le même sort nous rapproche sans qu'on ne s'en rende compte. Peut-être qu'il m'apprécie suffisamment pour avoir envie de me donner un surnom. Après, il a dit qu'il avait des problèmes avec les prénoms, alors au final mes suppositions tombent à l'eau, je suppose que je ne suis pas différente des autres à ses yeux, je n'en sais rien. Mais bon, est-ce que ça a vraiment de l'importance ? Est-ce que je dois vraiment me prendre la tête avec cette histoire ? Juste parce que j'ai un manque à combler, je ne peux m'empêcher de m'attacher à ces images paternelles qui me manquent tant. C'est ridicule ! Je m'exaspère parfois !

J'éclate de rire. C'est sûr que s'il compte me manger, l'idée du poison n'est certainement pas une bonne idée. Mourir à cause de sa propre bêtise, ça serait un comble quand même. Cela dit c'est quand même un peu dégueulasse comme sujet, non ? On parle quand même de cannibalisme. J'ai pas le souvenir qu'Alaska m'ait parlé de ça la dernière fois qu'on a parlé de conte. Et j'ai pas le souvenir que mon amie m'en ait parlé aussi. Que je ne m'en souvienne pas, ça je peux le comprendre, j'étais jeune quand j'ai vu le dessin animé, mais je m'en serais souvenu si on m'en avait reparlé après coup. Je ne sais pas, c'est peut-être juste un délire de notre cher concierge. "Prenez des premières années pour faire les nains, ils feront très bien le job !" On ne peut pas vraiment dire que les premières années soient très grands. Ce n'est pas une critique, mais une simple constatation. Je doute que j'ai été plus grande qu'eux à leur âge, encore que j'ai toujours été plus grande que mes camarades en règle générale. Ma mère est grande et je suppose que mon père l'était aussi, c'est sûre qu'avec un patrimoine comme le mien, difficile d'être petite. Après dans l'histoire, je ne me souviens plus vraiment de ce qu'ils font, mais je suppose que si on en parle c'est qu'ils sont importants ! Je hoche la tête, je comprends ce qu'il veut dire. C'est vrai qu'à bien y réfléchir, il a dû grandir, changer et peut-être n'est-il plus aussi reconnaissable qu'on pourrait l'espérer. Il n'y a que dans les films que les gens se reconnaissent sur le champ, comme si les années n'avaient pas fait des ravages sur les visages des gens. "Je suppose qu'il n'y a que dans les livres qu'on reconnait les gens qu'on a connu par le passé comme s'ils étaient restés eux-même ! Sans prendre en compte que parfois la vie nous malmène et nous transforme." Une bien triste réalité que ça. Jamais donc il ne pourra découvrir qui il est vraiment ? Jamais il ne pourra enfin se poser et se dire "alors c'est comme ça que je m'appelle ?! " C'est un peu triste je trouve, même si je suppose qu'il suffit d'accepter qu'on ne peut pas toujours tout contrôler et que parfois, ce n'est pas plus mal de pouvoir repartir à zéro ! Au moins aujourd'hui il est celui qu'il a envie d'être et il ne court pas après un passé qui lui échappe, comme je peux le faire désespérément.

Son engouement pour son idée est un peu déstabilisante. Je ne dis pas qu'elle me déplait totalement, mais j'ignore si elle me plait en revanche. Partir ? Oui, c'est une idée que j'ai déjà eu, c'est évident, mais je ne le pensais pas forcément. C'est un peu effrayant de se dire que ça pourrait être mes derniers moments à Poudlard, que je pourrais tout quitter pour changer de vie, vivre ma vie comme je l'entends. Non pas que l'idée d'être une aventurière me déplairait, mais je suis un peu jeune pour ça, non ? Et qu'est-ce que je ferais toute seule ? "Et mes ASPICs ? Je ne peux pas quitter mes études comme ça ... Ma mère me tuerait !" Pourtant l'idée est séduisante, je ne peux le nier et je pense que ça se voit. Ce n'est pas moi qui suis vraiment contre, mais si je fais ça à ma mère, elle va me tuer. Elle n'a jamais pu terminer sa scolarité parce qu'elle était enceinte. Moi j'ai la chance de pouvoir la finir, pourquoi je partirais ? D'accord je suis malheureuse ici. Je me rends bien compte maintenant que ce n'était pas une si bonne idée que ça que de revenir ici. Je cours après des souvenirs qui reviendront d'eux même s'ils le souhaitent et plus le temps passe et moins j'ai envie qu'ils reviennent. D'un côté si, évidemment, pour me sentir complète à nouveau mais en même temps, tout se dont je me souviens me crée des sueurs froides et me réveille la nuit. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de continuer. Alors oui, partir pourrait être une idée, mais sauter le pas est bien plus dur qu'on pourrait le croire. J'imagine que si je me pointe comme une fleur chez Hunter pour lui demander de m'accompagner, il le ferait peut-être. Je n'ai pas la sensation qu'il m'ait oublié et j'ose espérer qu'il m'aime encore suffisamment pour faire cette folie avec moi. Peut-être que notre histoire ne durera pas, mais c'est peut-être le moment de lui laisser une chance, non ? "Je ne sais pas ... Quitter Poudlard, j'y ai pensé plusieurs fois. Je n'y suis plus heureuse ici, je crois que j'aurai beau lutter pour essayer de retrouver ma place, je l'ai perdu à jamais mais ... où est-ce que j'irai ? Et mes études ? Ma mère a abandonné ses études parce qu'elle était enceinte de moi, si je lui dis que je me barre maintenant, elle va faire une syncope. "

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Bizarre, vous avez dit bizarre ? Comme c'est bizarre. Comment pourrais je être autre chose que bizarre ? De toute façon je ne ressens pas de critique dans la façon d'utiliser le mot et c'est donc avec joie que je me pare de cet adjectif.

J'éclate de rire à la mention des premières années en tant que nain, elle est pas mal celle. Entre deux gloussement, je me contente d'ajouter avant de rire à nouveau.

"Y z'ont la bonne taille, mais il leur manque la barbe !!"

Punaise, je rigole bien avec ma compagne d'amnésie. J'essuie distraitement une larme du coin de mon œil avant de rattraper le fil de la discussion.

"Borf dans les livres et les séries, les gens se reconnaissent quand ça arrange bien les auteurs. Mais ouais c'est souvent trop facile. Tu as bien raison, la vie nous fait pas de cadeau. Mais bon je perd pas espoir qu'un jour devant une personne, une odeur, un lieu, mon cerveau à trou se remette en marche et fasse remonter un souvenir."

Je termine en haussant les épaules avec un vague sourire, c'est pas comme si j'avais le choix. Et si ça se trouve, mon vrai nom est tout naze et les gens, que je connaissais, étaient tous moisis du cul.

Mon idée de tout lâcher pour partir commence à faire son petit chemin dans la tête frisée d'Anoushka. Elle commence par me sortir deux vagues arguments que je pense plus destiné à elle même avant de reprendre sa réflexion. Pour le moment, je dis rien, je la laisse faire, je vois que j'ai tapé juste mais c'est quand même pas un petit choix alors je la laisse réfléchir. Finalement, après avoir tourné la question dans sa tête, elle m'expose ses arguments que j'écoute attentivement.
Pour moi, dans ce qu'elle me dit je vois rien de bloquant surtout quand on met ça en parallèle avec la liberté de pouvoir faire ce qu'on veut.
J'hésite un peu avant de lui répondre, faut pas non plus que la pousse d'en haut d'un ravin juste parce qu'elle se penche un peu au bord. Si elle veut sauter le pas, c'est sa décision. Surtout si on saute sans parachute.

"Tu sais, pour moi le plus important dans la vie c'est d'être heureux. Il n'y a que ça qui compte à la fin. Est ce que j'ai pris mon pied dans cette foutu vie ?
Est ce que des Aspics vont jouer un rôle dans ton bonheur ? Est ce que faire plaisir à ta mère en suivant tes études te rend plus heureuse que suivre une autre voie ?
Je dis pas que c'est facile hein, mais prendre sa vie en main c'est ça grandir. Tu es une sorcière par les ongles de pieds de Gandalf. Avec ta baguette tu peux faire ce que tu veux si ce n'est pas ce que tu veux pourquoi te forcer à une vie qu'on t'impose. C'est vrai quoi, genre le ministère il sait ce qui est bon pour toi ? Foutaise."

Ce n'est pas de la colère qu'on sent dans ma voix, mais de la passion. Faut être honnête mon bref séjour au ministère m'a pas vraiment laisser de bons souvenirs à part Britani. Etre sorcier c'est fantastique, il y a tellement de chose à faire, à voir et par soucis de contrôle tout est verrouillé par le ministère. Je comprend que ça plaise à certain se besoin d'encadrement, mais moi ça me broute grave. Et c'est pour ça que j'aime bien Poudlard avec ses profs non orthodoxe, ses endroits étranges, ses événements particuliers, sa pédagogie de seconde zone, c'est un lieu d'aventure !

"Ton bonheur, il t'appartient. De ce que je vois, comment tu es sympa et marrante, je pense que tu auras pas de mal à trouver d'autres personnes pour se joindre à ta route. Perso, je te vois pas finir ta vie dans un bureau avant de rentrer chez toi et recommencer tous les jours."

Bon ok, je la pousse quand même un peu à prendre son envol mais pas si fort que ça.

"Quand je cause aux gens, j'ai toujours l'impression qu'ils ont peur de leur liberté et de leur bonheur. Ils disent toujours des trucs du genre, vivement que je sorte de l'école pour faire ce que je veux, vivement que j'ai un meilleur poste pour faire ce que je veux, vivement que les enfants soient partis pour faire ce que je veux, vivement la retraite pour faire ce que je veux. A chaque fois il repousse le truc et se trouve des excuses se cachant derrière des obligations bidons. Moi je dis, on a qu'une vie et faut la mordre à pleine dent."

J'essaie de me calmer un peu parce que je me rend compte que je prend ça vachement à coeur quand même.

"Désolé, je m'emporte un peu. C'est ton avenir, c'est ton choix. Moi je te soutiens quoi que tu fasses, et si tu pars vivre la vie d'aventure c'est pas pour autant que je vais t'oublier. Je pourrais toujours t'envoyer des pommes ou d'autres trucs."

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy
"Je suis sûre qu'il doit exister un sort pour faire pousser la barbe ... ou une potion ! On est des sorciers, non ?!" Dis-je en plaisantant. Il se met des barrières là où il n'y en a pas, assurément. Les premières années sont une excellente idée et je ne le laisserai pas la balayer si facilement, sous prétexte qu'ils n'ont pas la bonne pilosité. C'est qu'une question de détail, qui peut très certainement s'arranger en un tour de main. Je ne dis pas que je suis chaude pour le côté cannibalisme, mais je suis bien tentée de transformer nos premières années en nain, ça pourrait être très amusant. Je doute qu'ils trouvent la plaisanterie amusante mais qui s'intéresse à leur avis de toute façon ? Quand on parle de son amnésie, je me rends bien compte que les gens ont une mauvaise vision de la chose. Ce n'est pas aussi facile que dans la littérature ou dans les films moldus, on ne reconnaît pas aussi souvent qu'on le croit des gens qu'on a connu étant plus jeune. Déjà quand on n'est pas amnésique, on peut facilement passer à côté des gens qu'on a connu quand on était plus jeune, sans forcément les reconnaître, alors vous imaginez si on a un problème de mémoire ? Et c'est vrai que maintenant que j'y pense, je me rends bien compte que cette croyance est stupide, mais qui n'aime pas les happy endding ? Je trouverai ça génial qu'il puisse trouver quelqu'un qui aura la réponse à ses questions. Quelqu'un qui l'a connu et qui le reconnaît aujourd'hui. Quelqu'un qui pourra lui raconter le résumé de son existence ou mieux encore, qui sera le déclencheur de ses souvenirs. J'espère que cette personne existe sincèrement. J'espère qu'il existe quelque part, quelqu'un qui le cherche encore et qui n'a qu'une hâte, le retrouver enfin ! "Je l'espère aussi !" Lui dis-je sincèrement.

Il était adorable et l'intention était honorable mais je trouvais qu'il s'emportait peut-être un peu. Oui, c'est vrai que je ne suis plus aussi heureuse qu'avant ici et que je n'arrive plus à y trouver ma place. Il est vrai que je m'imagine partout ailleurs sauf ici et je reviendrai l'an prochain à reculons. De tout cela, j'en suis la plus certaine, mais qu'est-ce qu'il veut que je fasse d'autre ? Une aventurière, c'est beau dans les livres, mais pas franchement réalisable aujourd'hui. Enfin, je ne dis pas qu'il n'en existe pas, mais disons que je me vois mal endosser ce costume là. Sur le papier, c'est très bien mais comment je fais ? Je vis de quoi ? Il me reste un an à tirer à Poudlard, si je pars maintenant, je n'aurai rien. Alors oui, je suis d'accord, les études ça ne fait pas tout, mais il n'empêche que ça aide quand même. Je n'ai pas fini mon apprentissage et même si dans un an j'aurai l'impression d'avoir perdu mon temps, au moins j'aurai la même chance que les autres. Et je suppose que cet idéal, il existera encore dans un an, alors pourquoi précipiter les choses ? Il est vrai que je ne pense pas avoir trop de mal à trouver des gens motivés pour me suivre dans mes aventures. J'ignore si mon beau brun restera avec moi jusqu'au bout, mais je suis persuadée que si je lui en parle cet été, j'arriverai certainement à l'embarquer avec moi pour un petit voyage, quitte à ce qu'il prenne une année sabbatique dans ses études. Je doute que ses parents trouvent l'idée séduisante, mais après tout, il sera majeur, il fera bien ce qu'il veut. Et dans l'idée, je le serais aussi en Juillet, mais ... ça reste malgré tout différent. Rien avoir avec une histoire de sexe, je ne pense pas que parce que je suis une fille, je pourrais moins me débrouiller, mais ... je ne sais pas, j'ai aucun bagage et mes BUSEs ne me suffiront pas, j'en ai peur. "Je suis peut-être une sorcière mais je n'ai pas fini mon apprentissage ici. Surtout que ce n'est pas comme s'il ne me restait qu'un an à tirer." Commençais-je par dire pour tempérer ses ardeurs. Je trouvais tout cela touchant, qu'il croit suffisamment en moi pour penser que je pourrais m'en sortir dehors. Et peut-être qu'il a raison, que je retomberais sur mes pattes, mais, je ne sais pas, c'est pas une décision si facile que ça à prendre, si je quitte Poudlard, je ne pourrais jamais y retourner et ça ne sera pas sans conséquence. "Et je vis de quoi ? J'aurai à peine 17 ans, je n'aurai pas mes ASPICs, je ferais comment pour vivre ? Parce que c'est bien beau de parler d'aventures, mais faut pouvoir vivre aussi à côté et la vie n'est pas gratuite ! Je suis d'accord, je ne suis plus heureuse ici et je n'ai pas l'impression d'avoir encore ma place. Mais j'ai pas envie de me retrouver dans 5 ans à galérer et me dire que j'ai fait une belle connerie en partant avant la fin de mes études." J'étais complètement perdue, je m'appuie sur le rebord du muret les yeux un peu dans le vide. L'idée me plaisait, c'était un fait et je savais que je n'allais pas pouvoir l'oublier aussi rapidement. Mais là, comme ça, ça me faisait très peur. Je ne voyais pas comment construire ma vie à partir de cette idée folle. Je ne me pense pas aussi aventurière qu'il ne le croit. Même si, je ne dis pas, j'aurai bien une ou deux idées de destinations, histoire de retrouver enfin mon père pour le confronter. "Je ne sais pas ... Je suis un peu perdue là... " Repris-je honnêtement.

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J'adore !! Faire pousser de la barbe aux premières années !!! Faut faire gaffe à pas se planter dans le dosage c'est un coup à les transformer en Ewoks... bordel des Ewoks... j'en peux plus. Wickett ira dans la maison Gryffondor !! J'applaudi la répartie d'Anoushka, elle a gagné. Je ne vois plus d'autres choix que préparer le plan nanification des premières années. Je le note dans mon planning de choses à faire cet été.

Elle est tellement gentille de me soutenir dans ma quête de mémoire. Je répond à son encouragement par un sourire sincère. Seul l'avenir nous le dira, et je ne me focalise pas dessus j'ai beaucoup de choses beaucoup plus intéressante à faire.

J'écoute ensuite Anoushka réagir à ce que je lui ai dit. Je sens le conflit qui est en elle. Je le comprend bien. Les arguments qu'elle avance sont sensés et peuvent effectivement être un frein. Enfin tout dépend comment on voie les choses et pour le moment elle les voit comme un frein, ce qui n'est pas mon cas, mais bon je ne suis qu'un concierge un peu bizarre et mal fagoté. Je m'appuie sur le rebord du muret à côté d'elle et mon regard se perd vers l'horizon. Je vais essayer de l'aider à prendre un peu de recul dans tout ça mais en y allant mollo avec mon enthousiasme débile.

"Comme tu dis, un an à tirer, on l'impression que tu es en tôle. Moi ça me ferait réfléchir. Un an c'est à la fois beaucoup et pas beaucoup. Je cherche pas à te porter la poisse, mais imagine qu'avec un an de plus ici tu pètes un câble ou les choses vont encore plus plus mal. Après ça peut être l'effet inverse... j'en sais rien. Je suis dans l'impulsion du moment, je me projette pas trop. "

Je me grattouille la barbiche de perplexité.

"Ouais j'avais pas trop pensé aux sous. C'est un problème. Après faut réfléchir en détail à ce dont tu as vraiment besoin. Quand on y pense bien, il y a plein de truc superflus, genre avec le transplannage et les balais tu peux te déplacer facilement, tu peux faire du feu facilement pour te chauffer, l'eau ça se trouve assez easy, pour avoir un toit tu investis une fois dans un bonne tente si possible du genre Tardis, plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Reste la question de la bouffe c'est vrai. Après ok, c'est pas le grand luxe mais est ce qu'on a vraiment besoin de plus ? Ouais un peu de matos pour l'hygiène et quelques fringues. Mais je te l'accorde c'est pas la vie de château."

Je fouille un peu dans mes poches pour en sortir mon porte monnaie. Il a la forme d'une tête de chat qui fait tire la langue en clignant de l'oeil. Je tire la petite fermeture éclair et je farfouille un peu dans mes pièces.

"Si à la fin, c'est que ça ton plus gros problème, je peux t'aider. J'ai pas beaucoup de dépenses vu que je suis nourri, logé, blanchi ici. Bon j'ai pas un gros salaire non plus mais autant qu'il serve à quelqu'un."

A vrai dire, à ce jour, la plus grande part de mon salaire part aux trois balais. Ce serait pas un mal que je lève le pied ou que je me fasse inviter, va falloir que j'améliore mon game.

"Tu as raison, c'est important d'éviter la galère. Après faut définir sa galère, pour moi c'est de bosser dans un job qui me plait pas à longueur de temps et rentrer à la maison m'abrutir devant un truc avec le peu d'énergie qu'il me reste. C'est sur que si tu quittes Poudlard maintenant tu auras pas une vie orthodoxe avec une petite maison de banlieue et une mignonne petite famille, ouais tu vas certainement en chier par moment. Mais tu auras l'occasion de voir le monde, de chercher des petits boulots qui te feront rencontrer des gens incroyable en allant par exemple dans l'humanitaire ou le social, tu auras ta vie en main."

Je me tourne vers elle et je la regarde dans les yeux.

"Tu sais, je pense que je réagis comme ça parce que c'est la vie que j'aimerai avoir. Mais je suis plus bon à rien, j'ai aucune compétence et je lance pas bien les sorts. J'ai encore les bleus de la dernière fois que j'ai essayé de monté sur un balai. Et quand je te regarde, je vois une aventurière en devenir. J'ai l'impression de voir un animal en cage qui aurait sa place en liberté. Mais je comprend que la cage et son environnement fermé semble rassurant. Encore une fois c'est ton choix, et quoi que tu fasses tu peux compter sur moi. Après tout un an c'est pas grand chose."

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy
C'est fou comme je me reconnais sans me reconnaître dans sa façon de me décrire. Une aventurière en devenir. S'il le dit. Je n'en suis pas si sûre pour être honnête. Je me vois plus comme une petite princesse, parfois capricieuse, avec un caractère de merde, qui rentre dans le lard de ceux qu'elle n'apprécie pas. Mais en même temps, je ne peux nier mon côté aventurière. Au lieu d'écouter les gens prétendre que je n'aurais jamais le talent pour devenir animagus, j'ai foncé tête baissé dans l'aventure, sans beaucoup d'aide et j'y suis presque parvenue. En fait, j'y suis vraiment parvenu, c'est juste que vu que je ne me souviens pas de ma première transformation, je suis un peu revenue en arrière pour réapprendre les bases que j'avais déjà assimilé par le passé. J'ai survécu à ces vacances en camping, organisées par Poudlard, il y a quelques années. Je ne dis pas que j'étais la plus heureuse du monde, mais je crois que de voir galérer des filles encore plus précieuses que moi, ça m'a remonté le moral et ça m'a aidé à tenir. Mais franchement, je ne me vois pas devenir ce genre de personnes. J'ai beau me dire que je ne veux plus vivre ici, ce n'est certainement pas pour vivre de façon triviale, dans une tente, avec le minimum vital. Pour des vacances, pourquoi pas, pour une vie, certainement pas. Peut-être que je m'y habituerais. Peut-être même que j'apprécierais. Mais sincèrement, là, tout de suite maintenant, je n'en ai aucune envie. La Anoushka que je suis se révolte à cette idée et je préfère être assez claire avec le concierge. "Je crois que vous faites fausse route vous savez ! Je ne suis pas ce genre de filles, à aimer vivre de rien et se contenter de peu. Vivre dans une tente pour des vacances, pourquoi pas, tant que je sais que ça à une fin, je peux le supporter et limite y voir du plaisir quand je suis bien entourée. Mais je n'imagine pas ma vie comme ça ! Je suis une putain de matérialiste, faut pas croire ! Je ne prétends pas que j'en suis fière, mais j'aime les belles choses et je ne vais pas aller contre ce que je suis juste pour faire plaisir ou me mettre au défi que j'en suis capable. J'aime bien paraître, j'aime les beaux vêtements, un bon lit, une belle maison ! Ca peut paraître superficiel ou ridicule, mais j'assume ! Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas et l'âge de Pierre, c'est passé depuis longtemps et je n'aspire pas à y retourner ! D'un côté, ça me fait chier de le décevoir parce que je l'aime bien et que d'une certaine façon, j'aime bien l'image qu'il a de moi, mais elle est fausse et c'est pas parce que sur le papier, ça sonne bien que je vais bâtir ma vie sur un mensonge !

Quand je le vois sortir son portefeuille, je me sens gênée. On ne parle pas d'argent comme ça, je ne suis pas en train de faire la quête à la fin de la messe. C'est adorable de vouloir m'aider, mais ça me gêne beaucoup. J'ai l'impression d'être une mendiante qui essaye de grappiller quelques pièces pour se nourrir. Alors je sais que pour organiser de grandes expéditions au bout du monde, il faut être capable de vendre son projet à des personnes riches, histoire qu'elles nous finance. Me semble-t-il que ça s'appelle du mécénat ou quelque chose dans ce genre là, j'y connais pas grand chose. Mais j'ai pas envie de ça. Je ne veux pas lui racketter de l'argent juste parce que je fais une crise existentielle. "Non ! C'est gentil mais je ne veux pas vous prendre votre argent ! En plus je ne sais même pas ce que j'ai envie de faire ! L'intention est touchante et je vous trouve adorable de vouloir prendre autant soin de moi, mais pour le moment, j'ai juste besoin de me poser et de réfléchir sérieusement à ce que j'ai envie de faire !" Je suis complètement paumée. Mais après tout, n'est-ce pas un peu normal pour une ado de 16 ans, qui s'approche dangereusement de la majorité ? Après tout ce qu'on a vécu, il fallait s'attendre à ce que certains se posent des questions sur leur avenir à Poudlard. Peut-être que ça ne serait pas plus mal de quitter l'école, non pas pour partir à l'aventure, même si l'idée est séduisante, mais peut-être pour une autre école. Un nouveau départ pourrait être envisageable. Mais vais-je être capable de tout plaquer pour partir ailleurs ? Et où ? J'ai bien mon idée sur la question. Ma mère voulait me ramener à Madagascar, elle pensait que là bas, j'y serais en sécurité et je pourrais oublier tout ce qu'il s'est passé. Peut-être qu'elle a raison, peut-être que c'est la meilleure idée qui puisse exister. Je n'imagine pas ne pas finir mes études, mais plus ici. Pourtant, comment quitter Keagan, Daniela et les autres ? "C'est amusant mais je vous verrais très bien avoir ce genre de vie ... Mais pas moi ! Je me connais suffisamment pour savoir qu'à la longue, je serais malheureuse. Besoin de liberté, oui, mais pas comme ça !" De toute façon pour le moment, tout ça, ce n'est que du vent. Tant que je n'y aurais pas vraiment réfléchie sérieusement, ça ne voudra rien dire. Mais je sais que même si je voulais oublier cette conversation, je ne le pourrais pas ... Pas après avoir réalisé que ma place n'était peut-être plus à Poudlard !

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Je cause, je cause, j'essaie de titiller un peu ma partenaire pour voir ce qu'elle a dans le ventre et quand je vois la réaction que j'obtiens, je pense avoir touché quelque chose. Elle dit même des gros mots. Durant tout le temps qu'elle parle, je garde mon sourire amical. Je me suis trompé en effet, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais c'est pas grave et je ne ressens aucun déception. J'ai réagit à ce qu'elle me disait et sur ce que je percevais. Je reste convaincu qu'elle aurait une belle carrière d'aventurière mais pas dans n'importe quelles conditions visiblement.

"Au moins c'est très clair !"

Mon visage n'exprime aucune déception, ni émotion négative. C'est sa vie, son avenir, sa personne, je n'ai aucun droit de savoir mieux qu'elle ce qu'elle aime et ce qu'elle veut. Au mieux je peux lui montrer des chemins.

"Au moins tu te seras posé la question ! Ça aurait été dommage de pas le faire. Il n'y a rien de superficiel ou de ridicule. C'est ce que tu aimes c'est tout. Moi j'aime la culture moldu et les papillons et d'autres trucs étranges... On est à la fois tous pareils et différents. "

Je vois bien après avoir sorti mon porte monnaie qu'elle est gênée. Peut être qu'elle n'aime pas les chats. Du coup je le range rapidement et j'écoute ce qu'elle me dit. Donc le problème c'est pas le chat. Elle est vraiment gentille et noble cette jeune fille. Je suis d'autant plus triste qu'elle n'ait pas l'air heureuse.
Elle me dit qu'elle a besoin de se poser et réfléchir, je peux le comprendre, surtout que je viens sans trop y réfléchir de peut être ouvrir une boite de pandore sur l'avenir de sa scolarité. Je vois derrière son regard une intense réflexion, c'est assez impressionnant. Pour moi dont les idées passent dans ma tête aussi rapidement qu'un moustique dopé, prendre le temps c'est pas mon genre.

Je me gratte derrière l'oreille, pensif quand elle dit qu'elle me verrait avoir ce genre de vie et je ne remet pas du tout en question son point de vue à son sujet sur la vie d'aventurière.

"Savoir ce qu'on veut et ce qu'on veut pas c'est une bonne première étape. Pour les autres, prends ton temps. J'ai peut être l'air de parler de ça à la légère mais c'est pas le cas."

Ah partir à l'aventure, aller explorer des grottes et des caves à la recherches de trésors, affronter des dragons, pourfendre des vils nécromanciens, jeter des anneaux dans des volcans. C'est clair que tout ça c'est mon trip. Mais à l'heure actuelle c'est pas vraiment envisageable. Je serais le genre d'aventurier à se faire botter les fesses par le premier rat géant trouvé au fond d'un égout.

Je farfouille dans Ford pour trouver ma baguette. Je m'en sers tellement peu souvent que je la porte même pas sur moi. Le fin morceau de bois rassemblant à une branchette trouvé par terre est maintenant dans ma main. Je l'agite un peu sans rien dire. J'essaie de me concentrer sur un truc simple, comme faire de la lumière avec le bout de ma baguette. En théorie, c'est pas dur, le geste est simple, bref c'est à porté de tout le monde.

"Lumos !"

1 - Un filament visqueux sentant la lavande dégouline du bout de ma baguette. Dans la panique je la secoue et je me retrouve emberlificoté dans le machin collant. J'ai l'air à peu prêt aussi malin qu'une mouche dans une toile d’araignée... mais à la lavande.
2 - Ma baquette se met à faire de la musique, l'air est entraînant et mignon mais ça sert à rien. Je cache ma baquette sous mon aisselle mais la musique se fait toujours entendre.
3 - Une lumière apparaît brièvement au bout de ma baguette... très très médiocre... je fais une grimace et j'agite un peu ma baguette pour essayer de la régler, et là PAAAF grand flash lumineux dans les yeux. Ça y est je suis aveugle, je sais enfin ce que Shiryu ressentait.
4 - Rien du tout, nada, le néant, peau de zob, ma baguette refuse de faire quoi que ce soit, l'envie de la jeter du haut de la tour est très très forte.
5 - Une lumière violette appairait au bout de ma baquette et se stabilise. La couleur est à revoir mais c'est presque ça. Enfin pas de quoi fanfaronner non plus par contre utile si je vais en boite pour mettre l'ambiance.
6 - Rien du tout, je regarde ma baguette d'un air méchant et rapproche le bout de mon visage, là une petite explosion et de la fumée sortent du bout. Surpris je fais un pas en arrière oubliant que j'étais au bord de la tour, je commence à perdre l'équilibre par dessus la rambarde.

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'Le Hasard' : 2

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy
J'ai beaucoup de défauts mais j'ai au moins la qualité de dire toujours ce que je pense. Cela ne plait pas forcément à tout le monde et je ne le fais pas toujours avec beaucoup de délicatesse, mais au moins je suis franche comme personne. Et j'aime pas l'idée qu'il puisse avoir une fausse opinion de moi. Je ne prétends pas que ça m'enchante de le voir déchanter et se rendre compte que je suis bien différente de l'idée qu'il se faisait de moi, mais au moins tout sera clair entre nous. C'est triste, mais c'est comme ça. Je ne suis pas l'aventurière dont il rêve. J'en suis même très loin ! C'est une belle image et ça aurait pu être plaisant d'incarner ce rôle, mais je sais qu'il n'est pas fait pour moi, je finirai immanquablement par être malheureuse. Il ne montre aucun signe de déception, ce qui est plutôt une bonne chose. Même si je ne suis pas celle qu'il pense, j'ai pas particulièrement envie de voir du dégoût ou autre sur son visage. J'aime bien qu'on m'aime pour ce que je suis, mais je n'apprécie pas des masses qu'on me déteste parce que justement ce que je suis ne correspond pas à l'idée qu'on se fait de moi. Je ne suis peut-être pas parfaite, mais au moins je suis entière, est-ce que cela ne compte pas ? Quand il reprend, il me dit qu'au moins je me serai posée la question de le faire ou pas. Selon lui c'est important de le faire, pour ne pas passer à côté de quelque chose. Et il n'a certainement pas tort, au moins je sais que ce n'est pas pour moi tout ça. Je hoche la tête pour confirmer ses propos. "Pas trop déçu que je ne sois pas l'aventurière dont vous rêviez ? » Dis en plaisantant. Il est vrai qu'on aime tous des trucs différents, parfois cela peut paraître absurde ou ridicule aux yeux des autres, mais l'est-ce vraiment ? Pourquoi n'aurait-on pas le droit d'aimer ce que l'on veut sans avoir à être juger ? Mais je suppose que c'est facile de dire ça, alors que je suis la première à rire quand je trouve ça ridicule !

Je me remets à hocher la tête, tout en tournant mon visage vers l'horizon. Oui, il a certainement raison, savoir ce que l'on veut dans la vie et ce qu'on ne veut pas est déjà une étape importante dans la vie, tout le monde n'en est pas encore arrivé là. Mais je suppose que je n'en serai pas non plus là si je n'étais plus aussi bien à Poudlard. C'est vrai, jusqu'à présent je coulais des jours heureux ici et je ne me posais pas trop de questions. En dehors de me demander ce que je ferais en sortant de Poudlard, ça n'allait pas plus loin. Qui je suis ? Qu'est-ce que je veux faire plus tard ? Qu'est-ce qui me plait ? Tout ça, je ne m'en approchais pas trop, je n'avais pas envie de me prendre la tête avec tout ça. Finalement tout ce qui comptait c'était ma mère et mes amis et tant qu'ils étaient là, ça m'allais très bien. Aujourd'hui, même si je les aime toujours autant, ça ne suffit plus. J'ai l'impression d'étouffer dans cette école, finir ma scolarité ailleurs pourrait ne pas être une si mauvaise idée que ça. Repartir de zéro, c'est aussi excitant qu'angoissant. Et il est vrai que j'ai l'impression qu'il dit tout cela comme si vivre ce genre d'aventure était à la portée de n'importe qui ou que cela n'avait pas de grandes conséquences sur la vie des gens. Comme s'il disait cela à la légère, alors que visiblement non. Je vois du mouvement sur le côté, alors je finis par tourner la tête vers lui. Il sort sa baguette pour lancer un lumos. Un sort somme toute assez simple qu'on apprend en 1ère année. Mais lui a l'air de beaucoup galérer. "On est rouillé ? Jolie musique, mais je doute qu'elle nous éclaire beaucoup !" Dis-je en plaisantant, le taquinant plus qu'autre chose. Je sors ma propre baguette pour lui venir en aide et je lance un "Lumos" à mon tour.

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1-2-3-4-5 >> Le sort fonctionne.
6 >> Rien ne se passe, décidément ils sont voués à rester dans le noir, ce qui ne les empêchera pas de bien rire de cette situation cocasse !

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'Le Hasard' : 1

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C'est assez fou quand même quand on y pense... les romans à l'eau de rose et les séries pour ado ont raison, qu'est ce que les jeunes se posent comme question à cet âge là. Je m'en pose pas autant, j'ai envie de faire un truc je le fais... ou je prévois de la faire parce que il est vrai que tout n'est pas à faire n'importe quand. Genre aller au toilette, je suis pas une bête.
J'ai vraiment l'impression que tout un tas de choses se passent dans la tête d'Anoushka et qu'elle est super tiraillée, genre écartelée entre quatre pur sangs (à ne pas confondre avec des sang purs, je pense qu'il en faudrait plus que quatre pour écarteler quelqu'un... à moins qu'ils soient vraiment très fort, genre Gregor Clegane...). Elle me demande si je ne suis pas déçu, je sens qu'elle blague mais ça me surprend un peu quand même, ainsi ma réponse est vraiment sincère.

"Bah ?! M'enfin ! Bien sur que non. Tant que tu écoutes ce que te dis ton coeur, je serais content pour toi. "

Alors qu'elle replonge dans ses pensées visiblement à la recherche d'une solution pour allier scolarité et départ de Poudlard, j'essaye de mon côté de lancer un sort simple dans l’espoir de me prouver que je suis peut être, hypothétiquement, avec les bonnes condtions, capable de partir à l'aventure.

C'est donc déçu et avec une aisselle chantante que je soupire longuement. Je ne suis définitivement pas prêt. Je devrais peut être reprendre ma scolarité... faut que je demande ça coûte rien. Au pire, on dit que je suis né en février et je reprends dans 11 ans ! Brillant, imparable !
Anoushka a remarque mon petit manège et me taquine sur le sujet... à mon niveau je ne suis pas simplement rouillé, je suis du niveau Titanic au fond de l'eau depuis un siècle et envahit par des trucs.

"Gna gna gna !"

Et je ponctue en tirant la langue, voilà, très adulte comme réaction. Parfait. Je termine avec un clin d’œil quand même histoire qu'elle me prenne pas trop au sérieux. Mais elle s'arrête pas là la coquine, elle sort sa baguette et lance le sort que je viens d'essayer avec un facilité déconcertante.
Ce ne serait pas elle et je n'aurait pas remarqué qu'elle faisait ça pour m'aider, j'aurais pu mal le prendre.

Allez Tim ! On ne reste pas sur un échec, on recommence, essaye de faire comme elle. Je commence par secouer ma baguette pour faire taire la petite musique dont les paroles répétitives parlent d'une licorne rose et duveteuse dansant sur un arc en ciel.
Ensuite, je me concentre et j'essaye de reproduire le geste et les paroles d'Anoushka.

"Lumos"

1 - 2 - Le sort fonctionne, un grand sourire éclaire mon visage et rayonne de bonheur.
3 - Une lumière apparaît brièvement au bout de ma baguette... très très médiocre... je fais une grimace et j'agite un peu ma baguette pour essayer de la régler, et là PAAAF grand flash lumineux dans les yeux. Ça y est je suis aveugle, je sais enfin ce que Shiryu ressentait.
4 - 5 - Une lumière violette appairait au bout de ma baquette et se stabilise. La couleur est à revoir mais c'est presque ça. Enfin pas de quoi fanfaronner non plus par contre utile si je vais en boite pour mettre l'ambiance.
6 - Non seulement il ne se passe rien mais ça éteint la lumière d'Anoushka. Ok c'est bon, j'en ai marre, ras le bol, je jette ma baguette du haut de la tour.

"Oh j'y crois pas !!!!! Putain de bordel de merde ça marche !!! Enfin !!! Anoushka tu es mon gri-gri porte bonheur !!!!"

Je lui sauterai bien au cou mais on m'a dit qu'il fallait pas trop le faire avec des jeunes que genre j'ai un look qui pourrait porter à confusion.

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'Le Hasard' : 1

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy
Me voilà rassurée, mon protecteur du jour n'est pas déçu ! Encore heureux me direz vous, ça serait le comble qu'il me pousse à prendre mon indépendance pour devenir la personne que j'ai envie d'être et me boude parce que ladite personne ne lui plait pas. Tant que j'écoute mon coeur qu'il me dit. En voilà une bonne idée, faut-il encore que je trouve un décodeur pour le comprendre, parce que là, pour le moment, je suis un peu paumée. Je me rends bien compte que je ne suis plus heureuse ici, mais de là à savoir ce qui me conviendrait, il y a encore un monde. Vivre sous une tente, déjà je sais que je ne kifferais pas. Pour quelques jours, je veux bien, mais pour une vie entière, non merci ! Je suppose qu'on s'habitue à tout et qu'une tente bien équipée ferait tout aussi bien l'affaire qu'un appartement luxueux mais actuellement, l'idée ne me séduit pas. Peut-être que plus tard, quand j'aurais avancé dans ma vie, je pourrais y trouver du plaisir. Me réveiller dans un endroit différent chaque jour, rencontrer de nouvelles personnes, découvrir de nouvelles cultures, pourrait être quelque chose qui me plait, mais pour le moment ce n'est pas ce que je recherche. J'ai besoin, mine de rien, de stabilité, que ne m'offriront pas les voyages. J'ai besoin de retrouver un équilibre de vie, me ressourcer, découvrir qui je suis et ce que je veux faire de ma vie. Parce que pour le moment, je l'ignore totalement."Quand j'aurai trouvé un décodeur, je vous préviendrai !» Dis en plaisantant. En tout cas maintenant qu'il m'avait collé le doute dans la tête, me voilà dans de beaux draps. C'est vrai, au début j'étais triste et inquiète, mais je me disais que ça passerait, que ce cafard finirait par disparaître pour laisser place à la bonne humeur. Mais finalement, maintenant, je me rends compte que c'est plus compliqué que ça et l'idée de m'évader d'ici commence grandement à me plaire. Bien entendu, actuellement je suis clouée par la peur du changement, mais une fois que j'aurai passé le cap, plus rien ne m'arrêtera, j'en ai bien peur !

Dois-je le remercier pour ça ? Je l'ignore, je crois qu'il va me falloir un peu de temps pour me décider. Tant que je ne saurai pas ce que je fais l'an prochain, je ne pourrais pas penser à autre chose. Tout ce dont je suis sûre c'est que cette discussion m'a mené à un tournant important de ma vie. Vais-je vraiment quitter Poudlard ? Vais-je vraiment abandonner mes amis pour partir à l'aventure ? Peut-être pas aussi trépidante que celle qu'il imagine, mais tout aussi importante pour moi. Et comment va le prendre ma mère ? Je l'ai saoulé des mois avec Poudlard, pour récupérer mes souvenirs et maintenant j'ai changé d'avis et je veux tout le contraire. Elle va vraiment me prendre pour une bipolaire. Bon, de toute façon, tant que je n'ai pas décidé de ce que j'allais faire, je vais garder pour moi cette discussion. Ca va vite me gonfler de devoir essuyer une tonne de questions et de ne pas être capable d'y apporter de réponses. Je vais passer pour une gamine capricieuse et ... peut-être qu'au fond, les gens n'auront pas tort. En attendant, le concierge me fait rire. Il rate son sortilège lumos, connu pour être le premier sort qu'on apprend quand on arrive à Poudlard et je suppose dans n'importe quelle autre école. Je le charrie gentiment, je suppose que ça arrive d'avoir des jours avec et des jours sans en magie et il n'a jamais prétendu être le plus grand sorcier de tous les deux. Je sors ma baguette pour lancer le sortilège et une douce lumière sort du bout de ma baguette. Le voici qu'il agit en parfait adulte en me tirant la langue. Je ris de bon coeur et le regarde retentait sa chance. Cette fois-ci, c'est une réussite et j'applaudis. "Braov ! En seulement 2 tentatives !! ... Allez, demain je vous apprends à lancer le sortilège pour déverrouiller une porte !" Dis-je d'un ton taquin, tout en lui donnant un petit coup d'épaule. Et puis soudain je me souviens du pourquoi de sa présence "Vous deviez pas nettoyer quelque chose vous ?" Lui demandais-je en souriant. Va-t-il le faire avec sa baguette ou une serpillère sera plus sûre ?

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J'ai réussi à lancer un sort avec cette foutu baguette ! J'ai enfin réussi à lancer un putain de sort avec mon espèce de vieux bout de bois !! Ce soir je fête ça, sans faute ! Bordel, ça m'ouvre tout un champ de perspective !
Bon c'est pas le premier sort que je lance, mais c'est quand même une des premières fois qu'il marche aussi bien aussi vite et sans un petit effet secondaire. Voilà ! Je me sens fier et c'est ça qui est important, m'en fiche de savoir que c'est le premier sort qu'on est censé savoir.

Je mime une petite révérence alors qu'Anoushka applaudit ma performance. Suite à quoi, elle m'annonce vouloir m'apprendre à lancer le sortilège de déverrouillage. Enfant de chichoune !! Elle a de l'ambition la petiote. J'ai déjà essayé de le faire mais j'arrive jamais à me souvenir de la formule... beaucoup trop de syllabe. Je commence le mot et le temps d'arriver à la fin je sais plus ce que je voulais dire. C'est un peu comme le nom du garçon de Poufsouffle en couple avec le préfet de Poufsouffle... ouais Batman et Robin... Milo et RiomachintrucDan.

Elle termine sa proposition par un petit coup d'épaule auquel je répond de manière exagéré en faisant limite un bon de côte et en me massant le bras après coup. Moi ? Excessif ? Noooon, jamais !

N’empêche avec tout ça, j'ai un sourire grand comme une banane sur mon visage.

"Atta ! Atta ! Me dis rien, la formule c'est.. euh ... Fort Alamo ? Non... Avada... non non non.... Kali Ma Shakti De ? Non ça c'est pour les poitrines... Aloha Bora bora ?"

J'hausse un sourcil interrogateur tout en la regardant. J'espère que c'est ça.

Anoushka me rappelle ensuite mon devoir de concierge et elle a bien raison. Avec tout ça, le vomi va être tout sec et ça sera plus dur pour Leetha de le nettoyer. Elle les préfère encore tiède.

"Ouais ! Tu fais bien de me le rappeler, j'ai un vilain renard à attraper, à croire que la hauteur ça convient pas à tout le monde."

D'un geste habitué, j'attrape ma serpillière-balais magique modèle K7-Leetha et je fais un petit moulinet avec. Par miracle, je casse rien et je réussis à ne pas me la mettre dans l'oeil. D'une pression du doigt, je la passe en mode serpillière auto-avalant et je pars à la recherche de ma cible.

"Bouge pas, ça va pas me prendre longtemps ! "

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy
Je dois bien avouer que je ne pensais pas cela possible. Qu'un adulte ne pouvait pas être aussi mauvais en magie. Et pourtant, la personne qui me faisait face me prouvait le contraire. Il n'y avait rien de mal à cela, après tout il avait subi un choc assez violent, suffisamment pour devenir amnésique, on peut supposer que tout ce qu'il a appris durant sa scolarité c'est envolé avec le reste de ses souvenirs. Mais ça reste assez étrange et un brin amusant. Non, en fait c'est même assez cocasse et hilarant. Est-ce mal de me moquer ? Je suppose mais c'est plus fort que moi. Le pire c'est qu'au fond, il n'y a rien de méchant dans mon rire, c'est plus une forme de taquinerie que vraiment une critique ouverte sur sa non capacité à formuler un sort simple. On va dire que je ne m'y attendais pas, voilà tout. En tout cas quand il réussit le sortilège Lumos, je le félicite en rigolant et j'enchaîne sur le fait que demain, je lui apprendrais le sortilège pour déverrouiller une porte. Quand je lui donne un coup d'épaule, je le vois exagérément faire quelques pas en arrière et se masser l'épaule, comme si j'y étais allée comme une bourrine. S'il veut de l'exagération, on peut y aller à deux ! "Pardon fillette, je ne maitrise pas ma force ! » Dis en montrant les muscles de mon bras. Il n'y en a aucun, qu'on se le dise, mais on s'en fout. Je sais que certains mecs adorent montrer qu'ils sont forts et musclés. Ca me rappelle Abel. Ce mec était tellement prétentieux et narcissique, que ça en devenait navrant. Mais que voulez-vous, j'étais en 4ème année, lui était en 6ème, j'étais flattée de voir un garçon plus âgé s'intéresser à moi. En plus on ne va pas se mentir, même si aujourd'hui je m'en fous de lui, je peux nier qu'il est vraiment beau. Mais il a découvert que j'étais vraiment plus jeune que lui et que Monsieur a décidé que ça faisait mauvais genre de sortir avec une gamine. Pauvre type ! Difficile de voir le lien de famille entre cet abruti et Milo, ils ont tellement rien en commun. Ca a été un vrai plaisir quand Hunter a saisi la balle au vol en profitant de la situation pour me faire la cour. Lui avait l'air de totalement s'en foutre que je sois plus jeune que lui. Je revois encore la tronche d'Abel quand il a découvert que je flirtais avec un mec de son dortoir, sans que cela ne pose de problème à personne. Aaah Hunter ...

Je me replonge avec plaisir dans les souvenirs qu'on a partagé ensemble. Je ne me souviens malheureusement pas de tous mais je sais que j'ai été heureuse avec lui. 2 ans d'écart, ça ne nous pose pas de problème, en dehors du fait qu'il a quitté Poudlard depuis presque 1 an. Je chasse tout cela de mon esprit en écoutant le concierge essayait de trouver la formule du sortilège pour déverrouiller les portes. On n'est pas sorti de l'auberge avec lui. "Ah wouhai ... l'amnésie est sévère chez vous ! ... C'est Alohomora !" Lui dis-je en lui souriant. Ca doit être chaud en fait de ne plus se souvenir de tous les sorts appris en cours. "Mais en fait vous ne vous souvenez plus de rien niveau sortilège ?" C'est chaud quand même. Le mec pourrait refaire toute sa scolarité s'il le pouvait. A mon avis, va falloir qu'il demande quelques cours particuliers avec les profs du château, parce qu'il n'est pas sorti de l'auberge. Je lui rappelle qu'il doit nettoyer un petit accident et quand il me dit de ne pas bouger, je lui réponds en riant "Y'a pas de risque que je vous accompagne, je trouve ça dégoûtant !" Je sais bien qu'on est tous amené à vomir un jour mais sincèrement, c'est dégoûtant. Alors je lui laisse faire son petit boulot tranquillement et moi je vais regarder ailleurs, histoire de ne pas avoir de haut le coeur.

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Un jour, j'ai du recevoir une chouette chez mes parents. Avec elle, un petit mot venant d'un vieux type du nom de Dumbledore m'invitant à suivre des cours à Poudlard. Ce que j'ai certainement du faire et durant sept ans (enfin je suppose) j'ai du apprendre pas mal de truc et en particulier comment lancer des sorts.
Et ben sur ces sept supposées années d'apprentissage, il me reste quoi comme souvenir ? Presque rien et surtout pas grand chose pour lancer des sorts. A vrai dire, je me souviens même pas en avoir lancé. Je me souviens en voir d'autre le faire dans mes maigres souvenirs de l'école et c'est tout.
Cette situation amuse beaucoup Anoushka et je ne peux pas lui en vouloir. C'est vrai que c'est drôle parfois un peu frustrant mais drôle dans le fond. Et puis ça m'a permis de devenir un expert en résolution d'effet aléatoire avec ma baguette. Je me souviens encore de la fois où j'ai voulu me servir d'un Wingardium Leviosa pour faire venir un paquet de chips et que le paquet c'est transformé en mite géante.
Et ben croyez le ou non mais c'est assez affectueux une mite géante. Bon ça vit pas longtemps et j'ai du l'enterrer dans une boite à chaussure dans le parc, mais on était bien pote. Rest in Peace Mothra.

"Ah ouais ! Alohomora, j'y étais presque. Non je ne me souviens de presque rien, j'ai quelques images floues de gens qui lancent des sorts en tête mais rien de plus. C'est pour ça j'essaie d'apprendre sur le tas en observant les premières années qui s’entraîne et faudrait que je vois si je peux suivre en scred les cours de Winslow. Et j’expérimente avec plus ou moins de succès. J'ose pas trop demander plus, j'ai pas envie de les déranger et en plus je suis nul. On peut pas être bon partout"

Bon dans mon cas faudrait commencer par être bon quelque part...

Je claque des talons et Leetha en main je pars à la recherche de l'accident. Les instructions que j'ai reçu étant assez précise je trouve l'objet du délit assez rapidement. Il est là sur une surface assez plane, facile à nettoyer. Tiens, il y avait des haricots et du jus d'orange ce matin au petit déjeuner. Hmm... et le coupable avait aussi mangé des dragées surprise... c'est pas bien de grignoter entre les repas.

Je prend Leetha à deux mains et je pose la tête de ma serpillière sur le sol, je peux sentir son impatience entre mes mains. Elle a faim la bougresse, elle en salive d'impatience, humidifiant les franges du balais. D'un geste souple, je passe une première fois, assez vite, faudrait pas que Leetha s'étouffe, avant de refaire un second passage plus insistant pour bien tout ramasser. Finalement, je pousse un autre bouton sur le manche pour passer du produit nettoyant et lustrant.

Et voilà ! C'est beau, c'est propre, ça sent bon, Leetha est repue. Je retourne voir Anoushka mon visage rayonnant du devoir accompli, Leetha émet un petit rot de satisfaction générant une bulle de savon qui s'envole et prend sa liberté.

"Mission accomplie ! Le devoir va bientôt m'appeler sous d'autres horizons, c'était chouette de pouvoir parler avec toi et merci pour le coup de main pour mon sort. Surtout si tu as besoin hésite pas à venir me voir."

Je jette un coup d’œil aux escaliers, heureusement ça se descend mieux que cela ne se monte. Ce serait cool d'installer un toboggan ou une grande barre de pompier comme dans Ghostbusters.

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❝ Il faut prendre de la hauteur pour mieux comprendre les choses ❞

Anoushka & Timothy
Pour être honnête, je ne m'attendais pas à un tel aveu. En soit ça se tient, c'est vrai que les cours de l'an dernier ne sont pas ceux dont je me souviens le mieux, voire pour certains je ne m'en souviens pas franchement alors qu'ils ne sont pas si vieux. J'ai dû plancher sur mes notes pour les travailler un peu. Pour certains, j'ai eu quelques bribes de souvenirs, pour d'autres c'est comme si je ne les avais jamais vu. Je suis plutôt contente que du coup j'ai réussi mes BUSEs et je n'ai pas eu besoin de refaire mon année, mais c'est un peu embêtant pour certains sorts. Enfin bon, je suppose que je reverrais certaines notions pendant les vacances ... si j'en trouve l'envie. Je garde mes notes au chaud, sait-on jamais. Mais en tout cas sa vie doit être bien difficile pour lui s'il ne se souvient de rien. "Ah wouhai c'est chaud quand même ! Après y'a peut-être des élèves qui pourraient vous filer un coup de main. Ca leur fait de l'entraînement de leur côté et vous revoyez les bases. Y'a bien un ou deux intellos qui seraient ravis de vous donner un cours j'en suis sûre ! » Y'a bien l'autre tâche de Narcissa qui est une tête d'ampoule mais le pauvre c'est comme de lui offrir un verre, avec un virus mortel dedans, c'est un peu chien. Y'a bien Anthea qui est loin d'être bête ... Y'a aussi cette Serdaigle de 5ème qui a sauté une classe, une vraie tête d'ampoule et qui adore rendre service, si j'ai bien suivi. J'ai été tenté de la voir pour qu'elle me fasse un briefing rapide des notions de 5ème année mais j'avais trop la flemme pour la contacter. J'ai déjà les cours de 6ème, faut pas déconner non plus. Je ne suis pas assez une élève sérieuse pour faire ça et pas assez la motivation pour m'y mettre sérieusement.

Je le laisse en tête à tête avec sa serpillère, ils ont l'air de très bien s'en sortir tous les deux. Je me détourne de ce spectacle pour regarder un peu le parc. On voit de moins en moins bien, il faut bien le dire. Le soleil commence à se coucher, le temps se refroidie un peu, mais je me sens bien. Pour la première fois depuis des semaines, voire des mois, je me sens bien. Pourtant rien a vraiment changé dans ma vie, qu'on se le dise, mais j'ai un aperçu sur autre chose, sur quelque chose d'autre de possible ailleurs. J'ignore encore quoi, ni si j'ai vraiment envie de cet autre chose, mais il n'empêche qu'il existe, quelque part, une échappatoire à tout ça et sincèrement, ça me rempli d'espoir. Il faut que je réfléchisse plus sérieusement à tout ça. Il ne met pas bien longtemps avant de me revenir, sourire aux lèvres. Je lui offre un sourire à mon tour, sans le vouloir, il m'a beaucoup aidé, il m'a permis de voir au delà de mes craintes, d'ouvrir mon esprit à autre chose. "Merci de m'avoir écouté, ça m'a fait du bien de parler un peu et de voir autre chose que mon petit monde !" A la base, je le voyais juste comme quelqu'un qui vivait la même chose que moi, ça me permettait de me sentir moins seule. Aujourd'hui, je le vois d'une façon bien différente et je dois avouer que j'aime beaucoup. "Je vais rester encore un peu pour m'aérer l'esprit avant de retourner dans ma salle commune." Dis-je simplement. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve mais je sais une chose, j'ai beaucoup plus d'option que je ne le crois et que même si elles peuvent paraitre effrayantes au premier abord, elles peuvent receler bien plus de bonheur à l'avenir que je ne saurai l'espérer.

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