"On va voir des elfes !" - "Mais c'est quoi un Zelfe ?" [Candlynn et Sawney]

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La nuit avait été courte, très courte, trop courte pour la petite serdaigle. Une idée avait germée dans son esprit avant qu’elle ne sombre dans le sommeil, et y réfléchir avait justement dressé une barrière entre le marchand de sable et elle au moment fatidique. Il faut dire que l’épisode du parc l’avait quelque peu chamboulée et depuis, elle n’osait presque plus laisser Candy toute seule ne serait-ce que pour se rendre aux toilettes. Il n’y avait plus aucun doute à présent, elle devait lui apprendre ce qu’était la vie à Poudlard. Si Candlynn refusait de tout apprendre dans les livres comme elle-même avait l’habitude de faire, elle lui raconterait ce qu’elle avait lu et pourrait même peut-être le lui montrer. Il restait juste à savoir par où commencer. Bailee avait lu un nombre incalculable d’ouvrages en tout genre que ce soit chez elle avant d’entrer à l’école ou dans la grande bibliothèque de Poudlard. Faire un petit résumé de tout ça, tout en restant assez complète pour que rien n’échappe à sa meilleure amie n’allait pas être chose facile et c’est justement ce qui la préoccupait alors qu’elle se tournait, et se retournait dans son lit, cherchant la position la plus confortable pour parvenir au pays de hippogriffes et des nifleurs. Car elle savait ce que c’était maintenant ! Après leur excursion ratée, elle était allée demander la bouche en cœur au professeur de soin aux créatures magiques quel était le monstre avec des pattes en forme de pelles qui vivaient sous terre. Dans un premier temps, il avait été bien incapable de lui répondre, mais en feuilletant un imposant ouvrage, la petite fille était tombée sur une reproduction assez fidèle de l’animal qu’elles avaient aperçu. Bailee était alors revenue fièrement vers sa meilleure amie pour lui apprendre tout ce qu’elle savait de leur nouvel ami, tout en omettant de lui dire qu’il n’était pas dangereux, histoire de ne pas perdre le caractère héroïque de sa brillante intervention lors de l’attaque. Cependant, elle ne voyait pas l’intérêt de retourner au bord du trou, il lui fallait donc trouver une autre activité pour occuper le prochain week-end de son amie qui commençait…. Aujourd’hui. Il était déjà minuit passé et la petite fille ne dormait toujours pas. Bailee ferma résolument les yeux, se demandant si le simple fait d’insulter monsieur sommeil pouvait le faire venir plus vite jusqu’à elle.

L’épuisement finit par l’emporter, mais beaucoup plus tard qu’elle ne l’aurait voulu, et ce n’est que de longues heures plus tard qu’elle émergea enfin, ressortant tranquillement de la marre où elle était en train de se baigner avec une baleine verte qui parlait allemand, enfin elle le supposait puisque la langue lui était inconnue. Son premier réflexe fut de se tourner vers le lit occupé par son amie qu’elle eut le malheur de trouver vide. La panique envahie aussitôt la serdaigle. Elle n’était pas prête pour se retrouver seule, pas prête du tout même. Bailee se leva, beaucoup trop rapidement, puisque la terre se mit légèrement à tourner autour d’elle et elle dut se rassoir un instant sous peine d’avoir sérieusement mal au cœur. La petite fille s’habilla en quatrième vitesse, pestant contre ses collants qu’elle commença à enfiler à l’envers. Dans son empressement, elle en oublia même le ruban qui ornait habituellement ses cheveux et elle se précipita hors du dortoir. Dans la salle commune, les autres élèves la dévisageaient d’une manière étrange, comme si elle était sortie avec encore son haut pyjama, pourtant après vérification, ce n’était pas le cas. La solution lui apparut alors comme une évidence : Il était arrivé malheur à Candlynn ! Elle devait la retrouver.

Son premier réflexe fut donc naturellement de se rendre à l’infirmerie ou elle demanda anxieusement si elle pouvait voir la petite Zuckowski, élève de serdaigle en première année qui était certainement tombée dans les escaliers ou « un truc du genre ». Devant l’air interloqué de l’infirmière, elle dut se rendre à l’évidence, sa meilleure amie n’était pas là. Peut-être était-elle trop en mauvais état pour pouvoir se rendre d’elle-même à l’infirmerie. Les yeux de la petite fille se remplirent de larme alors qu’elle se mettait à imaginer les pires scénarios possibles. Sa meilleure amie gisant quelque part dans le château lui revenait sans cesse à l’esprit alors qu’elle déambulait sans but dans les couloirs du château. Elle devait se reprendre. Son amie avait besoin d’elle, et elle ne pouvait pas se permettre de l’abandonner à son triste sort parce qu’elle était trop lâche pour tenter par tous les moyens de venir à son secours. Bailee trouva facilement une suite à l’opération « recherche de Candlynn » qu’elle venait d’entamer. Sa meilleure amie passait toujours un certain temps dans la grande salle, puisque manger devait certainement être sa deuxième vocation après le dessin. La petite fille décida donc de s’y rendre, elle pourrait alors interroger élève et professeur pour savoir si l’un d’entre eux n’avait pas aperçut sa meilleure amie ou apprit quelque chose sur sa prochaine destination.

En entrant dans l’immense salle, elle tourna instinctivement la tête vers la table des serdaigles, s’attendant sans doute à voir une tête connue qui lui donnerait un mot de la part de son amie. Celle-ci lui indiquerait alors qu’elle avait finalement trouvé un moyen de rentrer chez elle et qu’elle lui enverrait une jolie carte postale lorsqu’elle serait arrivée. Quoi d’autre aurait pu pousser Candlynn à sortir de son lit, sans même tenter de la réveiller ? En réalité, il était probable que son amie l’ait fait, mais que le sommeil de la serdaigle soit trop profond pour qu’elle puisse en tirer quelque chose. C’était certain, le petit Jeremiah l’avait une fois de plus surpassé et Candy n’avait pas hésité une seule seconde à choisir entre son grand amour de frère et sa meilleure amie. Cependant, elle dut bien reconnaitre qu’elle avait tort, puisque son rapide coup d’œil vers la table de sa maison lui apprit qu’elle avait trouvé la personne qu’elle cherchait sans même avoir à ratisser le château au peigne fin. La petite Zuckowski était en effet tranquillement assise au milieu des autres élèves, pas le moins préoccupée du monde par la panique que son amie venait de ressentir. Pour en avoir le cœur net Bailee s’approcha de la table des serdaigles, plissant les yeux pour chasser l’illusion qu’elle pensait être en train d’apercevoir. Arrivée juste devant la table, elle dut se rendre à l’évidence, elle était bien en face de son amie. La peur qu’elle venait de ressentir lui fit oublier la colère qu’elle aurait normalement dû éprouver et elle ne réussit qu’à balbutier un mot, entre deux sanglots.

« Candy ? »

Devant l’évidence de l’identité de la seconde petite fille. Bailee sécha laborieusement se yeux à l’aide de son pull, se maudissant intérieurement de s’être mise dans tous ses états pour si peu. Bailee resta debout comme une idiote, bien silencieuse ce qui n’était pas vraiment habituel. Les reproches auraient dû fuser, mais elle avait plus envie de serrer son amie dans ses bras qu’autre chose. Mais bon, il ne fallait pas exagérer non plus, elle pouvait encore oublier de la gronder sans pour autant devoir se plier à un contact physique qu’elle n’avait envie d’avoir que dans une infime partie de sa tête. La petite fille n’avait pas spécialement faim et avait surtout envie d’entrainer sa meilleure amie hors d’ici au plus vite, histoire de détourner l’attention de tous les élèves qui n’avaient pas manqué de remarquer son gros chagrin. C’est d’ailleurs en les regardants mangers qu’une idée pointa le bout de son nez. Elle allait montrer à Candlynn ce qu’étaient les elfes ! Son père lui en avait parlé à plusieurs reprises et elle savait à peu près où les trouver, qui plus était, il y avait fort à parier que sa meilleure amie ignore jusqu’à leur existence. La frayeur laissa donc rapidement place à l’enthousiasme et la petite fille fit le tour de la place au pas de course pour se poster derrière son amie.

« T’as fini de manger ? Tu viens. Je vais te montrer quelque chose. »

Sans réellement attendre sa réponse. Bailee l’attrapa par l’épaule comme si la tirer en arrière allait l’aider à s’extirper du banc où elle était assise avant de l’entrainer en courant par la main et direction de ce qu’elle pensait être les cuisines. La serdaigle espérait qu’elle ne se trompait pas, mais l’histoire de Poudlard était très claire sur son emplacement et après de nombreux mois passés dans leur école, il elle commençait vaguement à connaitre les lieux, très vaguement même, mais ce n’était qu’un détail. Quelques minutes de course effrénée lui suffirent pour arriver à bon port, enfin c’est ce qu’elle imaginait. Elle s’arrêta devant la porte avec un grand sourire, et se tourna vers Candlynn pour lui expliquer le but de leur visite. Elle allait adorer, c’était certain…

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Candlynn s'était réveillée tôt ce matin-là, bien plus que d'ordinaire. Un bébé oiseau s'était installé sur le rebord de la fenêtre et avait pioupiouté jusqu'à ce qu'elle daigne lui dire bonjour, ce qui avait tout de même pris vingt bonnes minutes. A son plus grand étonnement, Bailee n'avait visiblement rien entendu et continuait de dormir profondément. Elle hésita un instant à la réveiller mais se souvenant à quel point c'était désagréable même lorsque ce cela venait de Jeremiah, elle renonça et attrapa de quoi s'habiller — dont un pull à l'éfigie de Blanche-Neige qui donnait l'impression qu'elle avait cinq ans à peine — avant de disparaître dans la salle de bain. Avec un peu de chance, elle trouverait son amie debout à son retour, prête à aller faire une énième promenade pour trouver la sortie qui semblait bien, mais alors vraiment bien cachée. Elle prit tout son temps, s'amusant à se faire un chapeau avec la mousse de son shampoing, puis une corne en cheveux comme si c'était une licorne avant de se résoudre à se rincer et à sortir. La journée commençait pour le mieux. Elle n'était pas obligée de se dépêcher et pouvait rire dès le lever, elle n'aurait pu rêver mieux. Après s'être séchée et habillée en chantant en boucle "Eeny, meeny, miny, moe" d'un ton enjoué puis avoir tressé ses cheveux sans que cela ne ressemble à grand chose, la fillette consentit à retourner dans son dortoir pour demander — pour une fois — à son amie de s'activer un peu mais manque de chance, la petite Browning dormait toujours à poings fermés.

Pour la deuxième fois, la Serdaigle n'eut pas le coeur à la réveiller, alors elle attrapa son sac dans lequel elle mit en vrac sa baguette, sa trousse, son carnet ainsi que le carnet que son frère lui avait envoyé sans qu'elle n'ait le temps de l'observer comme il fallait et descendit dans la salle commune, bien décidée à attendre sagement Bailee. Elle dit bonjour aux élèves présents avec joie et entrain puis se laissa tomber sur un fauteuil tout près d'une des immenses fenêtres. Elle commença donc le décorticage du dernier envoi de son aîné, persuadée qu'elle serait bientôt rejointe. Les pages passaient, les minutes filaient et pourtant, il n'y avait toujours personne. Pas la moindre trace de sa meilleure amie. Elle devait être vraiment fatiguée pour dormir aussi longtemps ! C'était étrange que les rôles soient échangés de la sorte, généralement, c'était toujours elle la flemmarde qui traînait au lit jusqu'à ce qu'elle n'ait d'autre choix que dans sortir... Bailee ne pourrait plus rien dire désormais, il n'y avait pas qu'elle qui faisait la grasse matinée maintenant. Peut-être aurait-elle alors l'occasion de la faire plus souvent sans subir les regards bourrés de reproches de l'enfant ? Il fallait espérer. Elle s'apprêtait à reprendre son occupation lorsque son estomac la rappela à l'ordre. Cela faisait un moment qu'elle était levée, aussi il était grand temps d'aller déjeuner si elle ne voulait pas tomber raide morte au beau milieu de la salle commune parce qu'elle n'avait pas assez de cookies dans le sang. Si, c'était possible !

La jeune Zuckowski abandonna donc les autres Serdaigles et prit gaiement le chemin de la Grande Salle tout en souhaitant une bonne journée à tous les tableaux qu'elle croisait sur son chemin ainsi qu'aux escaliers qui, probablement ravis que quelqu'un s'intéresse un minimum à eux, restèrent bien tranquillement en place jusqu'à la fin de son trajet. Les immenses portes se dessinèrent enfin et elle se rua à l'intérieur, s'installant gentiment vers le milieu du banc à côté d'une fille d'à peu près son âge et face à un garçon plus vieux qu'elles. Elle leur adressa un bonjour rayonnant avant de se pencher sur ce qu'elle allait bien pouvoir avaler. Elle se décida sur un pain au chocolat géant et un chocolat chaud, puis peut-être que si Bailee traînait, elle attaquerait les cookies pour ne pas changer ses bonnes habitudes. A la table, le silence était bien désagréable, si bien qu'elle se porta volontaire pour le briser.

"Est-ce que le Père Noël il a eu à manger quand il est venu ici pour déposer les cadeaux ?" demanda t-elle à ses voisins qui la regardèrent d'un air mi-étonné mi-choqué. "Nous, on était en Bulgarie pour Noël alors mon Papa il a mis plein de choses à manger pour lui et ses rennes parce qu'il a dit qu'il avait sûrement dû passer à Oldham avant mais que comme on y était pas et bah il avait fait du chemin en plus et qu'il serait affamé en arrivant. Quand je me suis réveillée le lendemain, il n'y avait plus rien du tout dans l'assiette. Il devait avoir très faim !"

Le silence revint presque aussitôt tandis qu'elle reprenait le cours normal de son petit-déjeuner, fixés par les deux autres. Ils devaient probablement s'attendre à ce qu'elle se mette à rire en leur expliquant que non, elle ne croyait tout de même pas au Père Noël mais voyant que cela ne venait pas, le jeune homme se résigna après une longue hésitation à reconnaître qu'il n'en savait rien puisqu'il était rentré pour les vacances mais que le mieux restait de demander aux Elfes de Maison s'ils lui avaient laissé de quoi grignotter avant de partir. La petite fille n'avait jamais su où trouver les Elfes de Maison, ces madames qui faisaient le ménage et la cuisine sans que jamais personne ne les croise mais, ayant la bouche pleine, elle ne put le lui demander. Son regard devait cependant briller d'une lueur satisfaite puisque ses voisins lui sourirent un peu gênés et repartirent dans leurs propres occupations sans plus se soucier d'elle. Elle termina son pain au chocolat et fit flotter des morceaux de cookie dans son chocolat, qu'elle prit d'assaut aussitôt à l'aide d'une petite cuillière.

« Candy ? »

L'appelée releva la tête, la cuillière à mi-chemin entre son bol et sa bouche, et remarqua enfin sa meilleure amie qui avait tout de même l'air un peu triste. Elle avait fait un cauchemar ? Ou elle avait rencontré le monstre dévoreur de cerveau sur la route jusqu'à la Grande Salle ? Ou alors son petit-déjeuner préféré était en rupture de stock ? Ou bien peut-être encore que Margaret avait réussi à la remplacer chez elle même si ça lui semblait un peu bizarre qu'un frère ou une soeur puisse vouloir quelque chose d'aussi méchant. Elle mit tout de même sa cuillière dans sa bouche avant que le contenu ne tombe sur la table puis hocha la tête. Qui voulait-elle donc que ce soit d'autre ? Elle n'aimait pas voir son amie dans cet état mais elle ne demanda rien, bien consciente qu'elle s'énerverait au lieu de lui expliquer, et quand bien même elle daignerait lui fournir quelques bribes d'explications, il lui faudrait les comprendre du premier coup, ce qui n'était pas gagné avec l'estomac aussi vide. Elle avala un autre morceau de cookie au chocolat chaud le temps qu'elle fasse le tour de la table et vienne se poster derrière elle.

« T’as fini de manger ? Tu viens. Je vais te montrer quelque chose. »

Elle n'eut pas le temps de lui dire que non, elle n'avait pas fini de manger que Bailee la tirait déjà en arrière pour la faire descendre du banc sur lequel elle était assise. Docile, elle attrapa un cookie sur la pile de cookies et délaissa son bol pour s'intéresser à sa meilleure amie. Elle enjamba le banc et eut à peine le temps d'attraper son sac qu'elle était déjà entraînée au pas de course vers la sortie. Elle se laissa faire et suivit aussi vite que possible, non sans croquer dans son cookie de temps à autre, lorsque l'effort nécessitait qu'elle remette quelque chose dans son estomac. Heureusement pour tout le monde, elles s'arrêtèrent rapidement devant une nature morte particulièrement laide... Elle avait entendu dire que les Poufsouffles empruntaient ce couloir-là pour aller dans leur salle commune. Elle voulait lui monter la salle commune des Poufsouffles ? Mais elles avaient pas le droit de rentrer dedans puisqu'elles étaient à Serdaigle... Candlynn termina son petit-déjeuner tout en fixant la fillette dans l'attente d'explications. Il fallait espérer que ça ne soit pas ça...

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Les premiers rayons du soleil perçaient doucement l'obscurité rassurante du dortoir des premières années. Sawney plissa les yeux, vit qu'il n'y avait personne de levé et rabattit sa couette sur son visage en grognant. Pourquoi fallait toujours, toujours, que ce maudit soleil s'infiltre dans les dortoirs les matins, alors que c'était le week-end ! Il ne pouvait pas faire la grasse matinée, lui aussi ? Il en parlerait au professeur d'Astronomie, ou au Directeur des Poufsouffles. Lui devait bien pouvoir expliquer pourquoi les dortoirs de ses protégés étaient faits comme ça ? Oh, c'était peut-être parce que les jaunes et noir étaient censés être des travailleurs acharnés et pas des feignants enfouis dans les tréfonds de leurs couvertures. Étaient censés. Le petit garçon soupira et se dit qu'il ne se lèverait que si quelqu'un le sortait du lit par la force. Une fois de plus cependant, les "bonnes résolutions" du garçon ne firent pas le poids face au bruit et au mouvement qui s'installa bientôt dans sa chambre, et il se décida, tant bien que mal, à aller s'habiller et prendre un bon petit déjeuner. Il pourrait toujours retourner dormir un peu plus tard, si ses devoirs acceptaient d'attendre. De toutes façons, il ne serait jamais productif fatigué, et il avait encore du temps, plein de temps, en fait. Au moins quatre jours. Oh, c'était beaucoup quatre jours. Il pouvait bien se reposer aujourd'hui.

Sawney se prépara en vitesse, finalement très empressé de prendre son petit déjeuner, mais il dut attendre Tom, son meilleur copain, qui avait décidé d'emporter son jeu d'échecs sorciers pour aller jouer dans la Grande Salle, parce que "c'est vachement mieux là bas". Sawney n'était pas très bon aux échecs, mais il aimait beaucoup regarder les pièces jouer les unes contre les autres. C'était quelque chose qu'il n'avait jamais vu dans son enfance, et qui était assez divertissante. Il s'imaginait déjà animer des blocs de pierre, leur donner vie pour agir sous ses ordres. Ce serait vachement plus drôle s'il y avait des pièces d'échec géantes qui se balaient à Poudlard, un peu comme les armures, mais en animées et en mieux. Un peu dangereux peut être. Sa maman lui avait raconté qu'il s'était passé un truc un peu comme ça, lors de la bataille de Poudlard, mais que c'était vraiment très grave et pas rigolo du tout, et que de toutes façons, elle n'avait pas pu le voir vraiment parce qu'elle était à Serpentard. Depuis qu'il était arrivé à Poudlard, Sawney avait constaté que les Serpentards étaient souvent pas très sympathiques, qu'ils le dévalorisaient à cause de sa Maison, et qu'ils se croyaient supérieurs. Il n'en avait pas parlé à sa mère, mais cela l'intriguait. Était elle comme ça, elle aussi, quand elle était ici ? Pourquoi aurait elle épousé papa, alors ? Il fut arraché de ses pensées par Tom, qui dévalait déjà les escaliers pour se rendre au repas. Sawney, agacé, lui courut après en criant.

Heureusement, le petit déjeuner se passa beaucoup mieux. Il y avait vraiment de tout à Poudlard, et n'importe qui pouvait manger ce qu'il lui plaisait. Les plats se remplissaient et disparaissaient par magie, et c'était quand même vraiment trop cool ça aussi. C'était comme s'il y avait une réserve infinie de manger à Poudlard, qu'on pouvait faire apparaître quand on voulait, à condition que ce soit pendant un repas. Le truc qui était moins chouette, c'est qu'il n'avait pas le droit de manger ce qu'il voulait, parce qu'il était au régime, et qu'il ne fallait plus qu'il grossisse. Mais rien que le fait de voir tous ces plats qu'il aimait le rendait un peu plus joyeux, même s'il devait se contenter du strict minimum. Quand il aurait fini son régime, il pourrait manger plein de marmelade au citron, de muffins, de cookies, de tartes en tous genres. Sauf au réglisse. Mais de toutes façons, ça n'existe pas les tartes au réglisse. Le petit garçon manga ses toast, but son verre de jus d'orange, et passa un long moment à regarder les parties d'échecs à sa table. Tom était vraiment fort, il battait tout le monde en quelques coups. Sawney aurait préféré un bon carnage avec des pièces qui volent de partout, ça aurait été quand même plus épique. Mais la décapitation du roi était toujours assez spectaculaire, il fallait bien le reconnaître.

Peu à peu, Sawney laissa son regard dériver vers les autres tables. Il aurait bien aimé aller à Serdaigle, il aurait été avec Bailee et Candlynn. Même si au moins une des deux ne l'aimait pas. Cela faisait d'ailleurs plusieurs jours qu'il n'arrivait pas à aller leur parler, car Bailee trouvait toujours quelque chose de super important à faire avec son amie à ce moment là. Mais il ne perdait pas vraiment espoir. Peut être parviendrait il même à en parler clairement avec Bailee, et que cela irait mieux ensuite. C'était possible, après tout. Ses yeux se posèrent sur deux petites silhouettes qui sortaient rapidement de la grande salle. Le petit garçon écarquilla les yeux. C'étaient elles ! Avec un peu de chance, il serait assez rapide pour les ratrapper. Il se leva en vitesse et commença à se diriger vers la sortie à son tour.

- Où tu vas, Sawney ?

Sawney se retourne vers Tom, toujours assit, qui le regardait avec surprise. Ne prenant que vaguement le temps de lui répondre, il répondit :

- J'ai oublié un truc dans le dortoir.

Excuse valable, tu peux partir. Le Poufsouffle monta les marches quatre à quatre, discernant au loin les silhouettes de ses amies. Étrangement, elles arrêtèrent de monter assez vite, et prirent la direction du dortoir des Poufsouffles. Sawney marqua un temps d'arrêt. Elles ne pouvaient pas connaître l'emplacement de sa salle commune, c'était impossible, personne ne le savait. Mais, peut être voulaient elles en savoir plus ? Comme lui avec la salle commune des Serdaigle, qu'il n'avait, d'ailleurs, jamais trouvé ? A moins qu'elle ne soit vraiment dans la tour d'Astronomie avec un passage secret, ce n'état pas impossible. Mais elles s'arrêtèrent avant l'entrée, devant un tableau auquel il n'avait jamais vraiment prêté attention. Un panier de fruits, qui ne bougeait même pas. Un tableau moldu, quoi. Alors pourquoi Bailee avait l'air si fière d'elle. Sawney fronça es sourcils et arriva à sa hauteur, s'attendant à être reçu assez froidement.

- Bonjour ! dit il d'un ton jovial. Vous allez bien ?

Il adressa un sourire à Candlynn, puis à Bailee, et dit, assez fièrement à son tour.

- Vous cherchez la salle commune des Poufsouffles ? Elle n'est pas là, vous savez. Ça... c'est un tableau moldu. Et non l'entrée. Mais c'est pas grave, en fait.

Se sentant un peu plus à l'aise, et étant de nature bavarde, il poursuivi :

- Dites, vous faites quoi ce matin ? On pourrait aller faire un tour dans le parc ? Il fait super beau, ce serait dommage de rater ça !

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Le regard étonné que lui de Candy voulait tout dire. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle faisait ici et Bailee avait la nette impression de lui offrir un cadeau de Noël avant l’heure. Il était évident que sa meilleure amie serait ravie de découvrir ce qu’elle lui préparait, il ne pouvait pas en être autrement. Malheureusement, c’était sans compter l’arrivée de ce stupide petit poufsouffle qui commençait sérieusement à l’insupporter. Il était toujours là où il ne fallait pas, en réalité, il aurait mieux valu qu’il ne soit pas là tout court, sa seule présence suffisait à agacer la serdaigle.

« Bonjour ! Vous allez bien ? »

Elle allait bien effectivement. Il y a encore une minute ou deux, elle avait hâte de continuer cette journée en compagnie de sa meilleure amie et de lui montrer tout ce qu’elle avait prévu pour qu’elle ne s’ennuie pas. La petite visite dans les cuisines n’était que le début d’une grande aventure et il était absolument hors de question qu’une tierce personne vienne s’ajouter à l’équation. Bailee quitta instantanément son grand sourire pour afficher un air glacial de prévention contre une quelconque tentative de s’approcher à moins d’un mètre de sa meilleure amie, voire même de songer rester plus de quelques minutes en leur compagnie s’il ne voulait pas rentrer en pleurant, avec un bras en moins dans sa salle commune. Bien entendu, il y avait fort à parier que la réaction de Candy serait tout à fait différente. Les cours qu’ils avaient en commun lui avaient suffi pour observer la relation existant entre les deux premières années et elle n’était pas sûre d’adorer ce qu’elle avait remarqué. Bailee aimait beaucoup l’idée d’avoir sa meilleure amie pour elle toute seule. Elle-même n’allait pas voir ailleurs et ne comprenait donc pas ce qui pouvait la pousser à vouloir se lier d’amitié avec quelqu’un d’autre qu’elle. Une seule amie lui suffisait amplement. Lorsqu’elle était petite la jeune Browning n’était pas du genre à faire des soirées pyjamas avec une quinzaine de personnes et n’avait pas l’intention de changer ses habitudes. Bailee ignora la question de Sawney, elle n’avait pas du tout l’intention de passer le reste de sa journée en sa compagnie et il était fort probable qu’il reste si elle ouvrait la bouche ou si elle faisait preuve de sympathie. Malheureusement, même sans ça, il sembla imaginer que la seule présence de Candlynn suffisait à lui donner une bonne raison de rester.

« Vous cherchez la salle commune des Poufsouffles ? Elle n'est pas là, vous savez. Ça... c'est un tableau moldu. Et non l'entrée. Mais c'est pas grave, en fait. »

Qu’est-ce qu’il pouvait être agaçant ! Il ne savait même pas ce qu’elles étaient en train de chercher, et il se permettait de faire des suppositions foireuses sans y avoir été invité. A croire que le fait d’être là ne suffisait pas, il fallait en plus qu’il ouvre la bouche pour parler. Si encore il avait pu leur donner une information intéressante, pourquoi pas, mais ça c’était probablement trop lui demander. Bailee commençait déjà perdre patience alors qu’il était en leur compagnie depuis à peine quelques minutes. Et encore, il n’avait pas commencé à sortir ses différentes formes de cookies pour les montrer à Candlynn et les lui faire gouter. La petite fille n’était pas spécialement violente, mais possédait une imagination débordante qui lui permettait de voir défiler dans sa tête différentes techniques de torture toutes plus affreuses les unes que les autres. Si en plus la disparition de Sawney pouvait paraitre accidentel ce serait plus que parfait. A la limite si elle était obligée de dire la vérité elle avouerait qu’elle ne le portait pas dans son cœur car il essayait vainement de lui piquer sa meilleure amie, mais il y avait fort à parier que le ministère de la magie réagirait en sa faveur, car après tout le vol est un crime et le vol d’humain devait être pire que tout. Dans le cas où cette solution ne marchait pas, elle pourrait tout aussi bien envoyer le poufsouffle passer quelques jours avec sa petite sœur et les faire disparaitre ensemble en racontant à tout le monde qu’ils s’étaient enfuis de la maison. Ce serait faire d’une pierre deux coups et il était évident que son petit monde se porterait nettement mieux sans eux.

« On y va pas. »

Bailee n’avait jamais rien eu à faire de la salle commune des poufsouffles, elle avait atterrie chez les bleus et argent tout comme Candlynn et le reste l’indifférait totalement. Il n’était d’ailleurs jamais arrivé à Bailee de se demander comment elle aurait fait si sa meilleure amie ne s’était pas trouvée dans la même maison qu’elle. Peut-être aurait-elle tout simplement trouvé d’autres amis et se serait intégré sans mal. Mais ça n’aurait pas du tout été pareil. Les deux petites filles étaient ensembles depuis leur trajet en train et rien n’avait pu les séparer mis à part la foule se bousculant sur le quai. Bailee se souvenait tout de même avoir été un peu nerveuse lorsque son amie, la dernière des premières années, c’était approchée du Choixpeau pour entendre elle aussi le nom de la maison qui l’accueillerait. La petite fille avait ressenti un immense soulagement en entendant le « Serdaigle » résonner dans la Grande Salle et elle avait applaudit avec ses autres camarades, chose qu’elle s’était bien gardée de faire pour les répartitions précédentes. A quoi pouvait-il bien servir de féliciter un parfait inconnu qui allait venir s’assoir pas trop loin d’elle pour peut-être ne plus lui adresser la parole jusqu’à la fin de l’année scolaire. C’était complétement inutile et ça lui épargnait de devoir frapper bêtement ses mains l’une contre l’autre.
La petite fille pensait avoir été très claire, Sawney n’avait pas sa place ici et s’il voulait retourner dans sa salle commune ce serait tout seul, c’était d’ailleurs la meilleure idée qu’il aurait pu avoir. Malheureusement, il ne comptait pas s’arrêter là.

« Dites, vous faites quoi ce matin ? On pourrait aller faire un tour dans le parc ? Il fait super beau, ce serait dommage de rater ça ! »

Certainement pas non. La dernière fois qu’elles avaient fait un tour dans le parc, les deux serdaigles s’étaient disputées pour une histoire de monstre qui n’en était en fait pas un. De toute façon, Bailee voyait mal ce qu’elle pourrait aller y faire maintenant qu’elle était sûre et certaine de ne pas trouver d’issu de secours là-bas. A moins qu’au lieu de la dissimuler le long de la clôture la trappe ou le passage secret en question soit enfoui en plein milieu de l’immense terrain. Lorsqu’ils jouaient aux jeux des sept erreurs, son père lui répétait toujours qu’il était plus facile de remarquer les détails que les évidences. Peut-être que les sorciers fonctionnaient comme ça eux aussi, ils s’attendaient à ce que tout le monde se prenne la tête sans pour autant trouver de solution puisqu’en réalité la réponse était juste sous leur nez. Le soleil n’enchantait pas non plus la serdaigle, non pas qu’elle préfère le mauvais temps, mais cette belle journée signifiait inévitablement que la quasi-totalité des élèves niais du château ses seraient donnés rendez-vous pour papoter, courir, gambader et regarder les papillons, activités aussi stupides qu’inutiles. Bailee préférait largement être plongée dans un bouquin ou regarder Candy dessiner lorsque celle-ci ne lui proposait pas de prendre un crayon et de la rejoindre. Qui plus était, la proposition de Sawney la faisait dévier de son objectif principal ce qui acheva de la contrarier. Pour une fois que le but de la journée n’allait pas être de prendre la fuite, il avait fallu que quelqu’un décide de se joindre à elle. Bailee lui aurait aisément rétorqué d’aller au diable, mais ce n’était tout de même pas très gentil et son père lui avait bien fait comprendre, la première et la dernière fois qu’elle avait utilisé cette expression, qu’une nouvelle tentative de sa part serait lourde de conséquences.

« Non. »

Ça avait le mérite d’être clair, si Sawney ne comprenait pas cette fois-ci, elle pourrait bel et bien le classer dans la catégorie des parfaits idiots. Il y était déjà à moitié et n’avait plus qu’un minuscule petit pas de travers à faire pour y sauter à pied joint. En revanche, s’il repartait tout de suite, Bailee pourrait sans problème lui accorder de sortir peut-être un bras de la case des crétins, voire même un petit bout du reste de son corps si elle était d’humeur magnanime. La petite fille tenta d’y penser de toutes ses forces histoire de transmettre cette excellente idée à Sawney, s’il l’entendait réfléchir, il y avait plus de chances qu’il fasse le bon choix car en vérité, le poufsouffle ne devait pas vraiment être capable d’avoir une aussi brillante idée tout seul.
Sans savoir si la télépathie avait réellement fonctionnée, Bailee se tourna ensuite vers sa meilleure amie, ignorant résolument le poufsouffle quoi qu’il décide de faire. Son plan pour la journée avait été mûrement réfléchi et il était totalement hors de question qu’elle le change à cause du petit garçon. L’explication de son projet avait été déjà interrompue, et il lui tardait de révéler à Candlynn la nature exacte de ce à quoi elles allaient se consacrer aujourd’hui. Bailee transforma très rapidement sa moue boudeuse en un grand sourire qu’elle avait dû abandonner bien malgré elle avant de déclarer fièrement ce qu’elle avait en tête.

« Je pensais qu’on pourrait aller voir les elfes de maison dans les cuisines aujourd’hui, t’as dit que t’en avais jamais vu. Il y a juste un problème, je sais pas s’il y a un mot de passe ou quelque chose dans le genre pour entrer. Peut-être qu’on peut frapper ? »

Bien sûr, elle ne s’était peut-être pas assez renseignée avant de prendre une décision mais qu’importe. Les deux petites filles s’étaient déjà retrouvées dans des situations quelques peu problématiques et ce n’était pas une porte fermée qui allait leur résister. Elles formaient un beau duo, et tant que ça ne devenait pas un trio sa journée se déroulerait merveilleusement bien…

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A peine eurent-elles le temps de s'installer devant l'horrible tableau sans que Candlynn ne puisse avoir la moindre idée de ce qu'elle faisait là qu'elles furent rejointe par Sawney. Elle n'avait jamais compris pourquoi Bailee ne l'aimait pas alors qu'il était très gentil. Enfin, il fallait reconnaître que Bailee n'aimait pas grand monde même si elle avait souvent de bonnes raisons de le faire à l'instar de ce grand de Gryffondor qui avait un nom bizarre un peu comme Saucisson. Lui, elle avait raison de pas l'aimer alors elle ne l'aimait pas non plus mais elle ne pouvait se résoudre à ne pas aimer Sawney. Aussi elles n'étaient jamais d'accord sur le comportement à adopter en sa présence...

« Bonjour ! Vous allez bien ? »

Elle avala son dernier morceau de cookie en hochant la tête avec enthousiasme. Elle avait pu regarder enfin ce que Jeremiah lui avait envoyé, parler un peu avec des gens de sa maison qu'elle ne connaissait pas beaucoup, manger des cookies, voir Bailee, le voir lui aussi, se balader dans une partie du château où elle n'avait jamais été... La journée commençait on ne pouvait mieux ! Elle lui adressa un sourire rayonnant, se doutant particulièrement bien que son amie l'ignorerait à la perfection et ne se donnerait pas la peine de lui répondre, aussi elle allait le faire assez joyeusement pour deux.

"Oh oui ! Très bien ! Je crois que Bailee elle a fait un cauchemar ou un truc comme ça parce que quand elle est venue me chercher à la cantine et bah elle avait l'air un peu triste quand même..." commença t-elle avant de se tourner vers la fillette, prise d'un doute. "J'avais le droit de le dire ?"

Elle n'attendit pas la réponse qu'elle se tourna de nouveau vers le Poufsouffle. Elle risquait de faire la girouette tout le temps où ils seraient tous les trois mais ce n'était pas pour la déranger. Elle n'avait pas un nombre impressionnant d'amis dans cette école alors c'était toujours un plaisir pour elle de les voir tous les deux réunnis même si la petite fille ne partageait pas son point de vue. Là encore, elle semblait plus en état de bouder que d'engager la conversation mais elle ne s'en formalisa pas, continuant de sourire gentiment. Rien ni personne ne pourrait la défaire de sa bonne humeur.

"Et toi ? Tu vas bien aussi ?"

Elle finit par reporter son attention sur le tableau qui n'avait toujours pas livré ses secrets. Il restait là, immobile, alors que tous les autres tableaux du château bougeaient et parlaient. C'était un tableau qui faisait la tête ? Ca devait bien exister, ça, les tableaux qui faisaient la tête, il y avait bien des gens alors pourquoi pas des gens dans des tableaux ? Enfin, là c'était des fruits, des grands fruits même mais si les grands légumes ils avaient peur des méchants, peut-être que les grands fruits faisaient la tête. Ca se tenait. C'était sûrement ça. Elle ne voyait pas quelle autre explication aussi claire que celle-là elle pourrait trouver pour expliquer son silence. Heureusement, le garçon vint à son secours.

« Vous cherchez la salle commune des Poufsouffles ? Elle n'est pas là, vous savez. Ça... c'est un tableau moldu. Et non l'entrée. Mais c'est pas grave, en fait. »

C'était donc ça ! Il ne parlait pas parce qu'il ne pouvait pas parler, comme les tableaux moches qu'elle voyait dans les musées et que son frère faisait parler pour la faire rire. C'était triste d'être le seul tableau de Poudlard à devoir se taire tout le temps. Il devait en avoir des choses à dire pourtant. Il y avait peut-être un sortilège pour lui donner la parole ? Il faudrait qu'elle demande à son professeur de sortilèges. Ce serait bien de le faire parler comme les autres. Mais si ce n'était pas l'entrée de la salle commune des Poufsouffle, c'était quoi ? Juste un tableau pas beau ? Pourquoi Bailee avait voulu lui montrer ? Elle pensait qu'elle avait hâte de voir un truc de chez elle ? C'était gentil de sa part d'y avoir pensé...

« On y va pas. »

La jeune Zuckowski se sentit soulagée d'apprendre qu'elle ne rentrerait pas par effraction dans une salle commune qui n'était pas la sienne, mais ça ne l'aidait pas beaucoup à se faire une idée des raisons pour lesquelles elle se tenait devant un tableau moldu moche qui parlait pas. Sa meilleure amie avait toujours de bonnes idées alors elle avait hâte de connaître celle-ci.

"On va où alors ?"

Le mystère restait toujours entier. Elles n'allaient pas dans la salle commune des Poufsouffles, c'était un fait mais il restait pas beaucoup d'autre chose à voir dans ce couloir. Pour ne pas dire rien... Sawney se proposa pour trouver une idée de quoi faire de leur journée au lieu de rester là à observer un tableau affreux qui ne servait pas à grand chose. Ils n'allaient pas rester là toute la journée en attendant qu'il bouge...

« Dites, vous faites quoi ce matin ? On pourrait aller faire un tour dans le parc ? Il fait super beau, ce serait dommage de rater ça ! »

C'était une idée excellente ! Le visage de la petite fille s'illumina aussitôt alors qu'elle hochait de nouveau la tête avec enthousiasme. La dernière fois qu'elle avait été dans le parc, elle s'était fait attaquer par un monstre-pelle mais là, si elle ne le cherchait pas elle ne le trouverait pas et si elle ne le trouvait pas il n'y avait aucun risque de se faire de nouveau attaquer alors elle était d'accord pour y aller. Surtout s'il faisait beau.

« Non. »

Son visage s'attrista presque immédiatement mais elle se reprit bien vite non sans soupirer discrètement. C'était dommage que Bailee ne soit jamais d'accord pour rien du tout qu'elle n'ait décidé elle-même, elles pourraient bien s'amuser dans le parc. Elles pourraient grimper aux arbres ou jouer à chat, lire, dessiner, papoter, écouter Sawney raconter des histoires sur ce qu'il se passait à Poufsouffle puisqu'elles n'en savaient abolument rien... Mais non. Elle n'irait pas au parc aujourd'hui puisqu'il y avait visiblement autre chose de prévu. Elle se tourna vers le garçon avec un sourire désolé.

"On peut y aller après si tu veux ! Il fera encore beau tout à l'heure je pense."

Elle ne savait toujours pas ce qu'elles allaient faire avant mais se doutait malheureusement que la petite Browning trouverait amusant de prendre tout son temps afin qu'il soit trop tard pour aller au parc après... Elle se tourna vers elle avec un sourire immense. Cétait mieux comme ça, c'était pas très amusant lorsqu'elle boudait... Elle allait peut-être enfin lui dire ce qu'il se préparait pour leur matinée.

« Je pensais qu’on pourrait aller voir les elfes de maison dans les cuisines aujourd’hui, t’as dit que t’en avais jamais vu. Il y a juste un problème, je sais pas s’il y a un mot de passe ou quelque chose dans le genre pour entrer. Peut-être qu’on peut frapper ? »

Mais les elfes de maison, c'était pas les dames qui faisaient la cuisine et le ménage dans qu'on les voit jamais ? Elle avait déjà vu des dames qui faisaient la cuisine quand même, heureusement ! Elle ne voyait pas trop ce qu'il y avait de nouveau là-dedans mais elle ne prit pas le risque de vexer Bailee et sourit à son tour, tout de même ravie que sa meilleure amie fasse des efforts pour qu'elle puisse découvrir le château dans ses moindres détails. Elle s'approcha du tableau sans trop savoir quoi en faire...

"Bonjour." tenta t-elle doucement. "On veut entrer. Tu veux bien nous laisser passer s'il te plait ?"

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