Give me your hand, and trust me... [PV Jack, Moïra, Wyatt et Roxy]

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Give me your hand, and trust me...

Jack, Moïra, Wyatt, Roxy & Maddie

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19h55. Je mange la dernière bouchée de mon gâteau avec une gourmandise non feinte. J'ai attendu toute la journée pour pouvoir goûter une sucrerie alors je ne m'en prive pas. Je me dépêche parce que Roxy à terminé depuis un petit bout de temps déjà et notre moment préféré n'en reste pas moins celui où on se blottit sous la couette toutes les deux pendant une heure à se raconter ce qu'on a manqué dans la journée où à se parler d'autres choses. Et pourtant ce n'était pas comme si on ne se voyait, nous étions toujours ensemble et plus depuis le message sur le panneau d'affichage qui nous faisait part d'une alerte attentat qui aurait lieu on ne sait quand. Je ne saurai dire si Roxy va un peu mieux depuis quelques temps où si elle tente de me cacher qu'elle à de plus en plus peur. Je la comprends, les images me reviennent par flash, m'empêchent de dormir, de fermer l'oeil. Plus j'attends et plus j'angoisse à l'idée de cette alerte qui nous mine tous le moral. Comme si on avait besoin de ça. Comme si j'avais besoin d'avoir l'impression de perdre ma meilleure amie une seconde fois. J'avale ma bouchée de gâteau sans un bruit. Mais tout ça j'essaye de ne pas le faire paraître...Roxy à assez de soucis comme ça, je ne peux pas lui en rajouter. Je dois juste la soutenir, lui donner le sourire et lui remonter le moral quoi qu'il se passe à toutes heures du jour où de la nuit. 19h56. Roxy se lève et je la suis. J'adresse un petit signe de la main à Shynnagh qui est encore à table et rejoins ma meilleure amie en essayant de ne pas glisser sur le sol comme j'ai pu le faire de nombreuses et nombreuses fois. Maladroite un jour, maladroite toujours comme on le dit si souvent. 19h57. Je reprends la conversation sur laquelle on s'était arrêtée en mangeant, en souriant à ma meilleure amie "Il a crut que j'avais fait exprès de le pousser dans le lac alors que c'était pas du tout le cas! Tu me crois hein? J'avais vu un joli caillou et je m'étais dit que ça pourrait être sympa si on bricolait quelque chose toutes les deux, sauf que tu me connais j'ai glisser sur l'herbe je suis partie en avant et je l'ai bousculé...sauf qu'il était trop près de lac..." 19h58. Je m'étais sentie terriblement gênée sur le moment et depuis l'élève que j'avais bousculé ne cessé de clamer haut et fort que je l'avais fait exprès alors qu'il s'agissait juste d'une énième maladresse et malgré mes maintes excuses il ne s'en remettait toujours pas alors la culpabilité me prenait. Mais le regard de ma meilleure amie adoucit soudain mes doutes et son sourire me tira un petit rire également. Il n'y avait qu'avec elle que je me sentais parfaitement bien et j'avais de la chance de l'avoir comme meilleure amie. 19h59. Nous quittons gaiement la Grande Salle pour s'engouffrer dans le couloir qui nous mènera à notre dortoir. Ne nous pressant pas plus que ça et profitant de cet instant pour discuter et rire il ne s'était écoulé que quelques secondes avant que nous ne posions un pied dans le couloir. Quelque secondes qui ont sans doute changer le reste de la soirée. Quelques secondes qui nous peut-être évité une deuxième bataille. 20h00

"Au fait tu..." Un cri m'interromps dans ma phrase et instinctivement mon coeur s'emballe. Des échos sonores se prolongent dans ma tête et les flashs m'aveuglent les yeux sans que je puisse faire quoi que ce soit. Ma gorge me serre tellement fort qu'il est presque impossible de respirer correctement. Ce n'est plus une blague. Ce n'est plus qu'une affiche oubliée sur le panneau. C'est l'heure. Ils sont là. Ils arrivent ou tout du moins ils semblent arriver. L'alerte attentat. J'essaye d'oublier les points noirs qui occultent ma vision, je me raccroche au fait que ce ne soit qu'un exercice pour pouvoir avancer. Les cris se poursuivent. Ils ne sont pas encore dans le château mais combien de temps encore? Combien de secondes? Ma main attrape instinctivement celle de ma meilleure amie. Je sais qu'elle ne doit pas être bien elle non plus. Pas bien du tout. Je ne dois pas penser à moi. Ne pas penser à l'année dernière. Ne pas penser aux cris, aux sorts qui se jètent de toute part. Ne pas penser aux blessés, aux morts. Ne pas penser à mes proches qui souffraient. Ne pas penser à tout ça. Il faut que je la protège cette fois. Même si ce n'est qu'un exercice je ne les laisserai pas lui faire du mal une autre fois. Je regarde Roxy et d'un commun accord nous hochons la tête. "Ca va bien se passer Roxy...je te le promet" Je serre sa main dans la mienne essayant d'oublier les battements intempestifs de mon coeur qui se dérègle sous le coup de la panique. Ma main libre attrape ma baguette dans ma poche au cas-où. Il faut partir et vite. Je l'entraîne dans le couloir. Où sommes nous? Quel est le chemin le plus court? Grande Salle...Extérieur? Non cuisine! Le point de rassemblement avec les Serpentards. J'avais lu la lettre de recommandations de Milo tellement de fois pour me préparer je ne la connaissais par coeur. J'avais promis à mon préfet de ne pas être imprudente, de rester sur mes gardes, de protéger les autres et d'aider ce qui avait besoin de mon aide. Quelques mètres plus loin alors que je sens qu'ils se rapprochent du château nous tombons sur trois élèves. Des premières années. Mon coeur se serre. Je reconnais Wyatt et Moïra...le petit dernier je ne sais pas comment il s'appelle mais peut importe je n'ai aucune envie de le voir là-bas. Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais pas comment faire. La panique me gagne et je n'ai qu'une envie: que tout ça cesse. Je ne veux pas revivre ce cauchemar. Je ne le pourrais pas. Les images dansent dans ma tête tandis que j'essaye d'oublier la douleur qu'elles me procurent. Je regarde Roxy et elle semble penser la même chose que moi. Eux, ils viennent avec nous. "Wyatt! Suivez nous!" Je murmure tente de faire le moins de bruit possible malgré mon envie de hurler. Si on pouvait faire une chose ce soir c'était qu'ils soient sains et saufs, qu'ils ne vivent pas la même chose que l'on a vécu l'an passé, que cette horreur ne se reproduise pas devant nos yeux. Je regarde Roxy, j'espère qu'elle tient le coup. Elle est forte, je le sais, mais elle a besoin de moi et j'ai besoin d'elle pour tenir. L'une sans l'autre nous n'irions pas loin. Nous avions combattu l'an passé des Mangemorts armés de baguette avec des plateau de services alors nous resterons ensemble. Quoi qu'il arrive. Je refusai de la laisser, de l'abandonner une nouvelle fois, de la regarder impuissante. Je me répétai les formules de soins alors que ça ne servirait sans doute pas. Mais lorsque la panique vous prends, lorsqu'elle est dans votre coeur, elle ne vous lâche pas. Les premières années doivent être pétrifié de peur eux aussi alors j'essaye de paraître zen, calme mais rien de tout cela ne marche. Il n'y a que la panique qui se lit dans me regard, que l'angoisse qui se retrouve dans mes mains tremblantes que j'essaye de cacher à ma meilleure amie et aux premières années. J'essaye de paraître calme pour n'affoler personne mais je ne le peux pas car je suis bien trop paniquée pour cela. Ca n'a beau être qu'un exercice je n'arrive pas à m'enlever de la tête les cris qui me percent les tympans. Obligée de m'arrêter pour reprendre mon souffle je plaque les premières années contre le mur et tends l'oreille.

Cinq secondes pour leur expliquer. Cinq secondes pour leur dire notre plan. Cinq secondes pour qu'on se suive et qu'on reparte vers les cuisines. Si ils débarquent, on ne pourra plus rien faire. Je serre la main de Roxy pour me donner du courage "Rox' ça va?" Ma voix tremble, je connais la réponse mais je ne peux pas laisser ma meilleure amie comme ça. Plus vite on aura rejoins les cuisines mieux ça sera. Je murmure aux plus jeunes, qui n'ont qu'un an de moins que nous. "Le but c'est de rejoindre les cuisines le plus rapidement possible comme nous l'on dit nos préfets, là-bas il y aura les elfes de maisons et ont devraient trouver nos préfets et notre directrice de maison. On pourra nous aider là-bas, on sera en...en sécurité" Le mot peine à sortir de ma bouche, les larmes me montent aux yeux. Ce n'est pas le moment Maddie ressaisis-toi. Ils comptent sur toi ou tout du moins il faut les préserver. Je serre ma baguette dans ma main, la panique est telle que je ne sais même pas si je saurais m'en servir. Roxy à aussi dégainer la sienne et je sais que elle, ne loupera pas. Il y a aussi sa poche invisible dans son manteau de sorcière. Nous allons y arriver, il fallait y croire. "Vous avez votre baguette?" J'espère des oui, des hochements de tête, j'espère des regards déterminés, j'espère qu'on pourra sortir de cette galère. Il va falloir qu'on y aille. Et plus le moment de repartir dans les couloirs approches, plus la panique monte. On ne devrait plus être loin...non? Je me tourne vers ma meilleure amie, lui promettant silencieusement que je ne laisserai rien lui arriver "Roxy tu connaîtrais un sort qui nous permettrait de nous dissimuler? Nous fondre dans le paysage?" Je ne sais pas si elle en connait, je ne sais même pas de quel niveau sont ses sorts. La panique me fait douter...et si on ne faisait pas bien? Et si on avait prit la mauvaise direction? Ma gorge se serre, je suis consciente d'offrir un bien piètre spectacle aux premières années et je m'en veux, je m'en veux de ne pas être plus forte. De ne pas être meilleure en sort, de ne pas pouvoir nous sortir de ce mauvais pas. Ma main trouve le collier en forme de soleil que Cruz m'a offert et qui ne me quitte jamais. Je le serre dans ma paume en me remémorant les mots de mon amie, de celle que je considère comme une soeur et soudain le courage me reprends. Il faut rester forte. Je serre la main de Roxy. Heureusement qu'elle est là "Ecoutez, l'exercice n'est là que pour nous préparer. Il faut qu'on essaye de garder notre calme et de ne pas paniquer. Notre seule consigne est de rester discret et de rejoindre les cuisines. Il ne nous arrivera rien...je vous le promet."

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Give me your hand, and trust me
Jack, Moïra, Wyatt, Roxy & Maddie

Ce devait être un repas comme les autres.

Le dîner, dernier moment de gourmandise de la journée, où l’on se retrouvait tous, quelle que soit la maison à laquelle on appartenait. La Grande Salle était remplie de bonne humeur, avec les bruits de couverts noyés par les conversations de chacun. Nous dînions souvent entre première année, n’était-ce que pour souder les liens de notre groupe d’enfants, les Berty’s Pirats.

Berty’s Pirats. Un joli nom pour un joli groupe. Pour la première fois, j’avais l’impression d’appartenir à un ensemble, autre part que dans ma famille. Nous étions unis non seulement par les cours, mais aussi par la façon de penser. Nous avancions dans une même direction, et j’étais fier de faire partie de cette aventure. Je ne voulais pas non plus le crier haut et fort, mon tempérament discret revenait toujours à la charge pour m’exprimer, mais je prenais confiance à mesure que les mois passaient.

Tellement confiant que j’en oubliais ce qui avait été annoncé en début d’année. J’avais occulté la menace qui planait au-dessus de nos têtes depuis que le panneau d’affichage s’était rempli de ce parchemin. Le fameux parchemin qui nourrissait tous les bruits de couloirs ces derniers temps. Ce n’était présenté que comme un exercice, mais je pouvais sentir dans certaines conversations une tension palpable. J’accrochais des morceaux de discussions à la volée sur des évènements passés l’an dernier. Beaucoup trop occupé par mes cours et mes activités lors de mon temps libre, je n’avais pas pris le temps de demander plus d’informations à ce propos. Mais quelque chose me disait qu’il valait mieux ne pas en parler, au risque d’en faire des cauchemars d’angoisse.

En avalant mon dessert en bonne compagnie, j’allais me lever et me diriger vers la salle commune des Serpentards avant de rejoindre mon livre de notes et mon lit.

Mais il n’en fut rien.

Cris. Grondements. Les murs qui tremblaient. Ce n’était pas commun. Encore moins attendu. Rien qui ne ressemblait à ce que j’avais vécu ici depuis mon arrivée. Rien auquel je m’étais préparé. Ce maudit parchemin accroché au panneau chargea de mon inconscient vers ma mémoire. L’alerte attentat. Un simple exercice mais probablement assez réaliste pour générer la panique générale. Du haut de mes onze ans, impossible de prendre du recul et de rester calme. Mon premier réflexe fut de regarder rapidement autour de moi, de fixer les membres des Berty’s, d’essayer d’accrocher une once de solidarité, n’était-ce que pour me rassurer un minimum. Impossible de mettre la main sur Eliana ni Hilary, il n’y avait que Wyatt et Moïra à portée. Il fallait faire quelque chose, il fallait réagir.

Les points d’évacuations, voilà ce dont je me souvins de la lettre de notre préfète Cruz. Extérieurs, beaucoup trop loin. Le point le plus proche, celui des Serpentards, les cuisines. Parfait. Je connaissais le chemin, ayant déjà eu l’occasion hasardeuse de m’y aventurer. Mais la panique et la peur obscurcissaient le trajet, je ne devais pas y aller seul.

Ma baguette sortie et serrée, je me rapprochai de mes deux camarades pour essayer de capter leur attention au maximum, dans ce raffut incontrôlable. Hors de question pour nous de participer à un combat perdu d’avance.

« Wyatt, Moïra, on doit rejoindre les cuisines, maintenant ! »

En prenant la peine de m’assurer qu’ils avaient compris la gravité de la situation, je tentai de nous frayer un passage vers les escaliers qui menaient au sous-sol. Prochaine étape, le couloir et enfin la sécurité des cuisines. Mais cela n’allait pas être de tout repos, l’exercice était là pour me le rappeler.

Alors que nous allions rejoindre les escaliers, j’entendis devant moi une voix de jeune fille paniquée.

« Wyatt ! Suivez nous ! ». Accompagnée par une autre élève, elle murmurait pour éviter d’attirer une quelconque menace. Quelques secondes suffirent pour qu’elle nous expose la façon dont devait se dérouler la prochaine étape. L’objectif était de rejoindre les cuisines avant de tomber sur plus dangereux que nous.

Comme si nous étions en sécurité. J’avais l’innocence de croire que nous pouvions nous en sortir indemne. Le tout était d’être à la hauteur. N’était-ce que pour protéger mes camarades. Mes amis.

« …Il ne nous arrivera rien...je vous le promets. »

Je m’accrochai à la fin de sa phrase. Je ne la connaissais pas, ou alors de vue, mais malgré la panique dans ses yeux, je m’accrochai à ses mots pour trouver en moi le courage d’aller jusqu’au bout.

« On te suit. On doit rester ensemble, on aura plus de chance si on reste groupé. »

Je croyais à peine à ce que je venais de dire. M’accrochant à ma baguette, je caressais l’espoir de ne pas avoir à me servir de ce que j’avais appris en Défense Contre les Forces du Mal. Intérieurement, je me remémorai mon repas quelques minutes auparavant. Tout était allé si vite.

Ce devait être un repas comme les autres.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Il était un peu moins de vingt heure à présent. Le dîner suivait son cours habituel. Moïra mangeait son repas accompagné de Wyatt, le garçon de la même maison qu’elle. Elle appréciait dîner en sa compagnie. A vrai dire, elle appréciait être en sa compagnie tout court. Les deux enfants se ressemblaient sur de nombreux aspect dont le plus remarquable était leur manque de locacité. Wyatt semblait être quelqu’un de plutôt renfermé et c’était ce qui plaisait à Moïra. En effet, n’aimant pas particulièrement faire la conversation elle non plus, le simple fait de se trouver en présence de son camarade était... reposant. Ils savaient tout deux qu’ils n’avaient pas besoin de se forcer à parler. De fait, même si à ce jour Moïra considérait qu’elle n’avait aucun ami à Poudlard, Wyatt était ce qui aurait pu s’en approcher de plus prêt.

Tandis qu’elle engloutissait son dessert un peu plus vite qu’elle ne l’aurait du, elle remarqua que les années supérieures semblaient tous très tendus, certains carrément blêmes. Ah oui, c’est vrai. L’exercice de l’alerte attentat. Moïra se demandait pourquoi tous les élèves plus vieux tiraient de telles têtes, après tout, ce n’était qu’un exercice, pas de quoi paniquer. Elle en avait eu d’innombrables fois dans son école moldue et il n’y avait rien de si terrible... Elle ne s’attendait certainement pas à ce qui allait se passer par la suite...

Vingt heure sonna enfin. Et en un instant, un seul, tout bascula. Des bruits d’explosions retentirent, des flashs provenant de toutes part, la cohue qui se formait, la nourriture qui volait. Mais qu’est-ce que c’était que ça ??? Pendant quelques longues secondes, le cerveau de Moïra, tout comme son corps, ne répondaient plus. Sous le choc. Non, vraiment, elle ne pouvait pas s’attendre à ça. Reprenant peu à peu ses esprits, elle vit que Wyatt semblait aussi sonné qu’elle lorsqu’elle vit un vase voler dans les airs dans sa direction. Elle le tira violemment par le bras pour le faire tomber au sol sous la table où leur dîner gisait, saccagé.

“ça va ?” lui demanda-t-elle. “Il faut partir, ne restons pas là’.’

Tandis que les deux enfants couraient pour se mettre à l’abris, elle se souvint du parchemin parlant de cette alerte. Que disait-il déjà ? il parlait des points d’évacuation... Mince, que disaient ces foutus parchemins ? Tout était tellement flou dans la tête de Moïra qu’elle ne parvenaient pas à s’en souvenir. C’est alors qu’elle aperçut un autre première année. Comment s’appelait-il déjà, ce jeune Serpentard... ? James ? Jacob ? Non, Jack ! c’est bien ça, Jack. Il leur fit signe de les suivre en disant :

« Wyatt, Moïra, on doit rejoindre les cuisines, maintenant ! »

Ni une ni deux, Moïra pressa le pas, les oreilles sifflantes à cause de l’écho des explosions. Elle se mit à se demander si tout cela était un véritable exercice. Et si quelqu’un en avait profité pour mener à bien un réel attentat ? Et si tout ça était bien plus que réel ? Elle comprenait à présent tous ces regards inquiets, cette tension qui régnait pendant le dîner. Ils savaient. Les trois enfants de 1ère année se retrouvaient à présent ensemble quand un murmure leur parvint.

« Wyatt ! Suivez nous ! »

C’était Madison et son amie. Moïra la reconnaissait, elle la voyait souvent dans la salle commune de Poufsouffle. Elle pouvait voir la peur dans son regard. Une peur encore différente de celle qu’elle avait pu voir dans le regard des autres élèves, plus forte. Malgré tout elle tenta de rassurer les premières années, leur promettant qu’ils ne leur arriveraient rien et qu’il ne fallait pas paniquer. Facile à dire... A 11 ans il n’était pas courant de vivre des évènements aussi violents. Moïra s’accrochait à sa baguette, ses jambes tremblantes mais tenta de garder son calme. Prochaine étape : prendre son courage à deux mains !
Elle réalisa soudain quelque chose de la plus haute importance. Cobalt, son chat était près d’elle pendant le dîner !!! Il lui fallait à tout prix le retrouver, il était hors de question de le laisser derrière, exercice ou pas, il devait être effrayé !

“Madison !” chuchota-t-elle le plus fort qu’elle pu. “Mon chat, Cobalt. Je dois récupérer Cobalt ! Il... il était là toute à l’heure ! Je ne peux pas le laisser !!”

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J’ai hâte que ce mois ce termine. Je me sens tendue, et je ne suis pas la seule. Je sais que Madison s’inquiète pour moi. Et je déteste ça. Et je m’inquiète ainsi pour elle. Et je suis tendue et on recommence. C’est naze. Je sais que je ne suis pas la seule à paniquer, à trouver cette idée flippante et avoir hâte que tout ça finisse. Je ne baisse jamais vraiment ma garde. J’ai toujours mon marteau sous la main. Dans ma robe. Je tiens ma promesse : pas de lancer dans la tête de mes camarades. Mais au cas où, même si je perds ma baguette j’ai un plan B. Je regarde Maddie qui se délecte d’un gâteau. Moi j’ai déjà fini de manger, mon estomac semble n’être capable que d’absorber ce dont il a besoin sans surplus. Je l’écoute me raconter sa dernière mésaventure et ne peut m’empêcher de rire. « Bon sang Maddie… Bien sûr que je te crois, mais je t’avoue que je comprends les doutes du pauvre type ? C’était qui ? ça se trouve c’est pas très grave, il l’a p’tet un peu mérité ! » Je suis sûre que Jade serait d’accord avec ça en tout cas ! « du coup, t’as récupéré le caillou ou il t’a déconcentré ? » je lui demande avec intérêt, pour relancer la conversation tout en prenant le chemin du dortoir avec mon amie qui a fini de grignoter. Soudain, on entend un cri. Ma tête tourne un instant, mon cœur bat la chamade et je déglutis péniblement. La sensation que je ressens est étrangement, entre l’angoisse sourde qui me vrille les intestins, et le soulagement. Il n’y a plus à attendre. Maintenant, ça y est. Après ça sera fini. Je tremble un peu et serre fort la main de Madison. Au moins, nous sommes toutes les deux. Je ferais tout pour qu’on ne soit pas séparée et qu’il ne lui arrive rien. Instinctivement, je sers mes doigts sur ma baguette. J’acquiesce. « ouais…et puis au moins ça sera passé. »

Je regarde autour de moi, c’est encore calme pour l’instant, nous aurons peut-être le temps de nous mettre à l’abri. Malgré la peur, un espoir s’empart de moi : oui c’est ça, peut-être qu’on ne sera pas prises dans les combats. Nous savons ce qu’il nous reste à faire, je suppose que le plus court maintenant c’est d’aller dans les cuisines, j’aurais préférée être dehors qu’enfermée ici, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs, mais il faut que nous soyons prudentes. Et j’ai promis d’écouter les consignes, de faire attention. C’est ce que je fais faire. Pour la sécurité de tous. Si je commence à me promener et à être en danger, ce sera la responsabilité d’autres de me protéger et ça c’est hors de question.

Et en parlant de protection, j’aperçois les premières années, Moïra et Wyatt sont chez nous, et il y a aussi Jack mon binôme en vol. Maddie les interpelle. J’espère qu’on parviendra à rester discret. Je sens que mon amie essaye de faire bonne figure mais qu’elle est aussi sur la brèche que moi. Il faut qu’on se dépêche. « ça ira si on se magne, on ne peut pas rester là. » dis-je tendue. Heureusement, elle explique rapidement la situation aux plus jeunes. Je la prends par l’épaule pour qu’elle se calme, ce qui m’oblige à me contenir aussi. Il ne faut pas qu’on panique. Sinon on est foutue. Est-ce que le savoir aide ? Pas du tout. « J’ai entendu les gens de l’atelier discrétion ou je sais pas quoi parler du sortilège de désillusion, Excitum Deceptionem. J’ai jamais essayé, désolée » dis je tout à fait peinée, des trémolos dans la voix. C’est vrai ça ? Pourquoi est-ce que je n’y ai pas pensé ?! C’était tout aussi utile que d’autres sortilèges que j’avais expérimenté sans relâche. Pff. « Vraiment désolée. Je passe devant au cas où je puisse lancer un sort et tu fermes la marche, comme ça on perd personne ?» je demande timidement ? Je ne voudrais pas que Madison se prenne un mauvais sort ou un des petits. C’est pas que je sois particulièrement courageuse, mais j’ai plus d’entraînement.
Je continue mon chemin quand j’entends Moïra parler de son chat… « sérieusement ? »

On n’a pas vraiment le temps d’aller le chercher ! Et il se débrouillera mieux que nous, mais pas le temps d’expliquer « Accio Cobalt le chat de Moïra dans la Grande Salle » . Je sais c’est ridicule comme manière de lancer un sort, mais j’ai remarqué que ça marchait mieux quand je formulai exactement ce que je voulais et où ça se trouvait. Pour l’instant ça suffira peut être.

2 : le chat Cobalt m'atterrit dans les bras, je le refourgue à Moïra, et commence à avancer.

4-6 : le chat de Moïra apparaît devant la porte de la grande salle, mais il est trop loin pour qu’on puisse l’atteindre. (pair : il reste où il est, un peu surpris par la manœuvre, impair : il déguerpit).

Impair : mmh… ça ne marche pas ? Peut-être qu’il s’est déjà réfugié ailleurs, ou que je suis trop tendue pour réussir un sort de quatrième année. Après tout, je ne suis pas super au point... J’espère que ça marchera pour des sortilèges plus simples si besoin, parce qu’on n’est pas sortis des ronces sinon. Je masque ma trouille et mon manque de confiance en attrapant Moïra par le poignet pour qu’elle avance avec moi « Tu sais, ton chat est probablement déjà en sécurité, ils sont plus futés que nous dans ces cas-là, et personne ne va s’en prendre à lui contrairement à nous… Pouchie a survécu bien mieux que moi à la vraie attaque de l’année dernière, je peux te le dire » . J’espère que ma cicatrice et mon ton déterminé achèveront de la convaincre. Je ne fais pas demi-tour pour chercher son chat. On dit qu’en cas de catastrophe il faut suivre les animaux parce qu’ils sentent les choses et savent où se cacher. Maintenant que c’est trop tard, à nous de nous mettre à l’abri.

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