Highway to Hell • Gabriel

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La nuit tombait peu à peu sur Pré-au-Lard, en même temps que les gouttes de pluie. Alors qu'elle déambulait les ruelles du village en affrontant tant bien que mal l'averse torrentielle, Hecate venait d'allumer l'extrémité de sa baguette d'un faible Lumos et arpentait le milieu sombre qui se dessinait devant elle. Cela faisait une bonne demi-heure qu'elle avait perdu Alex et Kate... sans doute devaient-ils déjà être rentrés au château, après tout c'était elle qui leur avait dit de ne pas l'attendre, puisqu'elle devait se rendre à Scribenpenne. En fin de compte, elle y était restée plus longtemps que prévu... puis lorsqu'après un dilemme cornélien dans le choix de nouvelles plumes elle avait trouvé son bonheur, elle avait quitté la boutique et s'était dirigée vers un dédale de ruelles qui s'était présenté. Animée par la curiosité, elle avait décidé d'aller jeter un oeil à ces bâtisses, peut-être y aurait-il là-bas un artisannat ou un commerce intéressant... seulement, elle ne s'était rendue compte qu'un peu tard que l'endroit ne semblait pas des plus fréquentables. Et visiblement, elle paraissait s'être enfoncée trop loin dans ce labyrinthe pour rebrousser chemin... qui plus était, il commençait réellement à faire sombre, et la pluie n'avait pas arrangé sa condition. Alors qu'elle frémissait au contact de l'eau qui se déversait sur elle, Hecate sentait la nervosité la gagner. Elle ne s'était jamais aventurée dans ce coin, et quelque part elle savait qu'elle aurait du se garder de suivre son instinct. Voilà qu'elle se retrouvait égarée au beau milieu de nulle-part, s'enfonçant à chaque pas davantage vers les ténébres, sinistres et angoissantes... à chaque coin de rue, elle imaginait une créature chimérique en sortir, ce qui avait le don de l'effrayer d'autant plus et de la rendre encore plus paranoïaque qu'à l'ordinaire. Mais que pouvait-elle faire? Elle avait déjà essayé le sortilège des Quatre-Points à plusieurs reprises, mais il était réellement ardu de s'orienter en ces lieux. Complétement découragée et désespérée à l'idée de retrouver le château, elle avait alors aperçu de la lumière en provenance de ce qui semblait être un pub. Avec une légère appréhension, elle avait pénétré à l'intérieur, les doigts toujours refermés sur sa baguette. "La Tête de Sanglier", disait l'écriteau. Elle avait du en entendre parler... mais elle n'était pas moins réticente vis à vis des clients légérement éméchés qui semblaient la dévisager étrangement. Si elle avait été là, Astride lui aurait dit que c'était vraiment une mauvaise idée... Attendre que la pluie cesse et repartir comme elle était venue, c'était ce qu'Hecate comptait précisément faire et ce qu'elle se répétait inlassablement, comme pour se rassurer elle-même. Elle avait à peine sorti son exemplaire de "Lever le voile du futur" qu'une querelle semblait avoir éclaté entre les hommes derrière elle, et sans doute le Whisky pur feu n'avait pas du arranger les choses... et alors que les éclairs des sortilèges commençaient à fuser, faisant exploser une bonne dizaine de bouteilles au passage, Hecate s'était subitement levée, désarçonnée et serrant contre elle son ouvrage, avant de quitter le bar et de regagner la ruelle. Il pleuvait toujours, si ce n'était plus abondamment encore, et l'obscurité l'empêchait de discerner précisément ce qui se trouvait devant elle. Comment s'en sortir à présent? Alors qu'elle avait de nouveau sorti sa baguette en éclaireur, que son inquiétude s'était changée en réelle frayeur et que son rythme cardiaque s'était subitement accéléré à l'idée des mauvaises rencontres qu'elle pourrait faire, elle avait repris sa route dans les méandres de l'enfer qui se présentait à elle. Complétement paniquée, elle s'en voulait de s'être engagée dans ce dédale nébuleux inconsciemment, n'aspirant plus qu'à retrouver sa salle commune, ses livres, le feu réconfortant de la cheminée, et la compagnie de Sebastian, Alex ou Kate. Seulement, comment se sortir de la galère dans laquelle elle s'était fourrée? Elle était perdue au milieu de nulle-part, trempée jusqu'aux os, tremblant de tous ses membres et au bord de la crise cardiaque. Alors sans savoir dans quel but, elle avait avancé, tâtonnant à l'aveugle, pris une ruelle à droite, puis une autre à gauche, puis de nouveau à gauche, s'engageant au passage dans un chemin sinueux, avait pris de nouveau à gauche avant de s'arrêter subitement. Quelque chose avait bougé. Si elle ne se trompait pas, c'était bien une silhouette humaine qu'elle avait discerné dans l'obscurité... le mieux aurait sans doute été de saisir sa baguette, mais bien trop déstabilisée et effrayée par ce qu'elle venait de voir pour conserver son sang-froid, elle en était incapable.

" AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH! "

En l'occurence, hurler de la sorte n'était sans doute pas la meilleure chose à faire, peut-être aurait-elle mieux fait de tourner les talons et de courir jusqu'à perdre son souffle, mais complétement paralysée elle n'avait pu esquisser le moindre geste. Les yeux fermés comme si elle s'attendait à recevoir un sortilège éventreur ou quelque chose dans le genre, elle peinait à retrouver une respiration régulière, imaginant mentalement ses dernières volontés ou la liste de son héritage, de manière à voir à qui elle lèguerait ses précieux ouvrages, sa batte, sa boule de cristal... puis les mains toujours plaquées sur sa bouche, elle avait entrouvert un oeil, puis un autre, avant de se rendre compte qu'elle n'avait ni affaire à un tueur en série, ni à un échappé d'Azkaban, mais à un élève. Plutôt ironique en soi... seulement, Hecate n'était pas réellement d'humeur à rire de la situation puisqu'elle venait de frôler l'arrêt cardiaque. Un regard jeté vers le blason du haut de sa robe l'informa sur la maison à laquelle il semblait appartenir, Gryffondor entre autres. S'il avait voulu plaisanter, ce n'était pas drôle, mais alors pas drôle du tout.

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* Pourquoi était-il là ? Gabriel lui même se posait la question, il n'y avait aucune logique à sa présence dans ces lieux & pour cause, ils lui donnaient en temps normal la chair de poule & une envie de partir en courant, hurlant tout ce qu'il pouvait hurler. Mais au lieu de ça on pouvait le trouver actuellement prospectus à la main, plongé dans une analyse du plan détaillé inscrit sur ledit prospectus pour se rendre dans le nouveau magasin qui avait ouvert ses portes dans une de ces ruelles. En règle général il était l'un des premiers à être au courant quand un magasin d'ouvrages, un magasin d'ingrédients divers & variés ou un magasin qui pouvait avoir un quelconque intérêt pour lui allait ouvrir ses portes dans les mois voir les semaines à venir, mais pour celui-ci rien, nada, quedal. C'est assez étrange, Gabriel n'avait pas compris pourquoi les propriétaires n'avaient pas fait de pubs avant, pour promouvoir leur commerce, c'était un peu le B.A.ba de la vie des commerçants pourtant, même lui le savait. Bon d'accord Gabriel sait tout ou en tout cas beaucoup de choses, du coup c'est guère étonnant. Il était même à deux doigts de proposer son aide au gérant pour l'aider à bien s'installer. Bien évidement son aide serait certainement faite par écrit, parce que le jeune Baxter ne serait certainement pas capable d'aligner trois mots sans bégayer & donc adieu la crédibilité. Mais il était prêt à lui donner des conseils pour gérer au mieux son commerce, surtout si ce qui était inscrit sur la brochure était juste & si le gérant était quelqu'un de bien. Ce nouveau magasin avait l'air d'être la copie de la caverne d'Alibaba pour Sorciers, c'était renversant. Heureusement pour lui qu'il avait reçu l'infirmation dans sa volière, sinon il n'aurait jamais pensé à aller voir dans les ruelles sombres & sinistres, loin des autres commerces.

Heureusement ... vous aussi vous trouvez ça étrange, avouez le. Et bien vous auriez bien raison de trouver cela suspect, car ça l'était bel & bien. Comme toujours, Gabriel avait été la cible de ses camarades qui connaissaient le manque flagrant de courage du jeune cinquième année. Ils avaient donc manigancé une petite ruse pour le conduire là où il n'irait jamais, les ruelles mal famées. Quand il serait en plein milieu, il allait mettre un temps fou pour en sortir & il allait paniquer à mort. Voir sa tête quand il reviendrait serait un magnifique cadeau. Ses camarades avaient donc passé commande chez un spécialiste pour qu'il leur crée un prospectus d'une boutique qui n'existe absolument pas, sauf peut être dans les rêves du jeune Baxter & le lui avaient envoyé anonymement. Ils connaissaient suffisamment Gabriel pour savoir qu'il était trop candide pour se méfier & qu'il allait s'y précipité en courant. Ce qu'il fit avec plaisir.

C'est donc pour ça que nous retrouvons notre héros sans courage en plein milieu des ruelles mal famées, les yeux braqués sur le prospectus, baguette qui l'éclairé, pour tenter de retrouver cette boutique. Cela faisait combien de temps qu'il était là bas ? Un long moment, mais Gabriel était tellement concentré qu'il ne s'était même pas rendu compte qu'il faisait déjà sombre. Mais heureusement pour lui qu'il était concentré, parce que quand il ne le serait plus, il avait vite perdre les pédales & adieu Gabriel, on t'aimait tous.*

[Alors bon si je ne me plante pas je dois être ici & je dois me rendre là. Il m'a semblé que j'avais tourné à gauche ici, mais peut être qu'il fallait tourner à droite. Je tiens peut être le plan dans le mauvais sens, ils l'ont peut être imprimé à l'envers. Voyons ça, allons par là je sens que je chauffe.]

* L’excitation était au rendez-vous, c'était un peu comme s'il partait avec Gwenn à la chasse aux ingrédients, sauf que là il est seul, il est perdu & il se trouve dans un endroit sombre, dangereux & mal fréquenté, pourtant Gabriel ne paniquait pas, il était parfaitement calme, serein, il ressemblait presque à un enfant qui cherche le trésor. Profitez-en cela ne dura pas longtemps. Du bruit au loin ... aucune réaction de la part de Gabriel, trop perdu dans ses pensées, le nez toujours plongé sur son plan. Mais un cri perçant & proche vint le sortir pour un temps de son plan. Gabriel leva son regard bleuté vers la source de ce vacarme, qui n'était autre qu'une jeune fille, devant lui qui criait.*

" AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH! "

*Gabriel la regarda étonné, avant de se plonger de nouveau sur son plan. De toute façon elle avait fermé les yeux & s'était plaquée ses mains sur sa bouche. Une fois que le silence fut revenu, il releva une nouvelle fois son regard candide sur la demoiselle & lui adressa enfin la parole, ne calculant toujours pas où il était, ni la situation dans laquelle ils se trouvaient. Normal c'était Gabriel.*

" - T'as fini ? Crier c'est agaçant, ça fait mal aux oreilles & surtout ça m'empêche de me concentrer ? Dis moi tu n'aurais pas vu le nouveau magasin qui s'est monté tout récemment quand tu es venu ici ? Normalement tu n'as pas pu le loupé ..."

*Profitez aussi de la fluidité de son langage, son ton apaisé & serein, cela non plus ça ne dura pas, promis. Il posa son regard innocent sur Hecate, dont il ne connaissait pas encore le nom d'ailleurs & attendit patiemment la réponse. Rien dans sa voix ne montrait une once d'agressivité ou d'énervement, bien au contraire, il était détaché, un peu en mode Gwenn en fait ...*

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Généralement, quand elle se retrouvait dans ce genre de situation, Hecate perdait tous ses moyens, et en l’occurrence c'était le cas actuellement. Voir "quelque chose bouger" lui hérisser le poil, lorsqu'elle ne savait d'où est-ce que cela provenait, et en une bonne heure passée à errer sous l'averse, sans doute avait-elle du voir ou croire voir une bonne centaines de "choses bouger". Quoi de mieux pour la pousser à bout alors qu'elle ignorait où elle était, comment en sortir et ce qui diable lui avait pris d'aller traîner de ce côté-là de Pré-au-Lard. Maudite soit cette curiosité qui l'avait animée, cette pluie qui l'avait assaillie et cette naïveté qui l'avait conduit à l'intérieur de ce pub sinistre pour aller y lire son ouvrage... et à présent, elle faisait face à non comme elle s'y était attendue une sorte de mage noir en fuite ou à une créature terrifiante qui aurait pu faire d'elle un chocogrenouille. Complètement tétanisée et frissonnant sous les gouttes de pluie qui s’abattaient sur eux, elle était en train de réaliser qu'elle avait affaire à un être humain, mais qui plus était à un élève. Impossible de discerner à l'heure actuelle si elle l'avait déjà aperçu quelque part ou non, puisqu'elle était trop concentrée sur son souffle, afin que la cadence qui rythmait sa respiration se stabilise et qu'elle puisse remettre ses idées en ordre. Seulement, l'angoisse qui l'avait saisie la rongeait de toutes parts. Certes, l'individu auquel elle avait affaire ne paraissait pas particulièrement effrayant, mais elle préférait se tenir sur ses gardes. Qui pouvait prédire le comportement qu'il adopterait, ou deviner les intentions qui l'avaient mené tout droit dans ce dédale sinueux et obscur de ruelles sombres? Dans l'esprit d'Hecate avait commencé à se former plusieurs bribes d'hypothèses, parmi lesquelles celle d'un congrès annuel de mages noirs ou d'un hypothétique rassemblement en vue de méfaits à accomplir... elle n'en savait strictement rien, après tout elle était ici elle aussi même si cela n'était pas pour son grand plaisir. Tressaillant, toujours sur la défensive et légèrement en retrait, elle avait continué de toiser le Gryffondor qui lui faisait face, peinant à retrouver une attitude normale, bien trop déstabilisée par la surprise de croiser quelqu'un alors qu'elle ne s'y attendait pas le moins du monde.

" - T'as fini ? Crier c'est agaçant, ça fait mal aux oreilles & surtout ça m'empêche de me concentrer ? Dis moi tu n'aurais pas vu le nouveau magasin qui s'est monté tout récemment quand tu es venu ici ? Normalement tu n'as pas pu le loupé ..."

Cette remarque pour le moins inattendue avait déconcerté Hecate. Il n'y avait nulle trace d'hostilité dans sa voix, la Serdaigle heurtée se demandait par ailleurs comment pouvait-on être aussi serein en ces circonstances. Avait-il seulement conscience de l'endroit dans lequel ils se trouvaient? Avec son plan en main, il avait plus l'air d'un touriste qu'égaré. Se concentrer? Un magasin? Non, là cela faisait trop de choses pour être contenues et reliées simultanément dans son esprit, le tout se répandant comme un vague écho dans sa tête, inlassablement et à répétition. Comme si elle avait fait exprès de crier! Si elle avait du réfléchir avant de le faire, elle s'en serait abstenue, préférant éviter de signaler sa présence aux alentours. Plus elle passait inaperçue, mieux elle se portait, elle en était convaincue. Mais voilà que ce garçon brouillait à nouveau ses songes avec ses histoires étranges, de quel magasin parlait-il déjà?

" Je suis sincèrement désolée, c'est juste que je ne m'attendais pas à... croiser quelqu'un ici. " avait-elle lâché précipitamment, confuse.

Bien entendu, elle omit volontairement de préciser qu'elle avait tout d'abord songé à un échappé d'Azkaban, mais c'était probablement mieux qu'il ne le sache pas. Mais en second plan... celui-ci avait parlé d'un magasin. Or il lui avait semblé avoir fait tout le tour de ce labyrinthe qui paraissait sans fin, et elle n'avait nulle-part vu de magasin, encore moins un commerce qui ait ouvert récemment. De toutes manières, ce genre d'allées sombres n'était probablement le lieu idéal pour établir un artisanat, la Serdaigle considérant les environs comme peu engageants et attrayants. Probablement s'était-il trompé... la boutique à laquelle il faisait allusion devait avoir ouvert au cœur du village, pas dans ces allées obscures. C'était du moins ce qu'elle pensait.

" Je n'ai vu qu'un commerce par ici... ça s'appelait "La Tête de Sanglier", sauf que ça n'avait pas l'air bien nouveau, ni très accueillant. Mais sinon aucun magasin... tu es certain que c'est au bon endroit que tu cherches? " avait-elle commencé, hésitante.

Toujours habitée par l'effroi, elle avait toutefois pu retrouver un peu de son sang-froid d'origine, ce qui était déjà une bonne chose. Une chose était certaine, elle n'avait pas particulièrement envie de s'attarder dans les environs, surtout avec la nuit qui tombait et la pluie qui s'abattait sur eux en torrents. Mais lui... il ne comptait tout de même pas rester ici toute la soirée, même pour chercher sa boutique, non? Aux yeux d'Hecate, ce n'était vraiment pas une bonne idée, même si elle n'était pas en position de le lui faire remarquer et qu'elle mourrait d'envie de s'enfuir de ces lieux à toutes jambes si seulement elle savait vers où se diriger.

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* Gabriel n'avait pas relevé la tête quand la jeune fille s'était tut, trop concentré sur son plan à la recherche de son fameux magasin introuvable. Le jeune Rouge & Or espérait qu'elle pourrait l'aider, parce que sans son aide, il n'arriverait jamais à retrouver son chemin dans ce dédale de ruelles, surtout que la nuit commençait à pointer le bout de son nez, mais ça, il fallait que Gabriel lève le sien de son plan pour s'en rendre compte. Je pense que pour la jeune fille, il était préférable pour le moment que Gabriel soit concentré sur son plan, parce que quand il se rendrait enfin compte de la situation, la panique de la jeune demoiselle il y a peu serait une pâle imitation de la sienne, croyez le bien. Gabriel étudiait son plan tout en attendant une réponse de la jeune Serdaigle & elle ne fut pas longue à arriver, fort heureusement.*

" Je suis sincèrement désolée, c'est juste que je ne m'attendais pas à... croiser quelqu'un ici. "

*Elle était désolée ... mais de quoi déjà ? Gabriel arqua un sourcil & releva son regard bleuté sur la jeune fille pour tenter de se souvenir de quoi elle était désolée. La scène lui revint en mémoire & il se souvint que c'était de son cri de surprise quand elle était tombée nez à nez avec lui. Voilà donc le mystère était résolu, ils pouvaient passer à autre chose, comme son magasin par exemple. Elle venait de la direction indiquée par le plan, elle devait donc être passé devant la boutique d'ingrédients à coup sur. Mais pour qu'elle daigne le lui dire, Gabriel devait peut être dire un mot gentil à son encontre pour balayer ses paroles peut être perçues peu sympathique, même si ... il ne se souvenait même pas de ce qu'il lui avait dis. Non Gabriel n'était pas atteint d’Alzheimer ou victime d'un sortilège d'oubliette, il était juste trop concentré pour prendre vraiment garde de son environnement & des évènements extérieur à son but. Il esquissa donc un sourire rassurant & il replongea son regard dans son plan avant de lui répondre.*

" - Ce n'est pas bien grave, j'ai moi même rencontré que peu de personnes ici ... en fait tu es la première que je croise depuis ... des heures ... enfin depuis que je suis ici en fait ! Ravie, Gabriel "

*Tout en se présentant, il tendit sa main vers la jeune Serdaigle, mais sans relever son regard vers elle. Son but était de faire rapidement les présentations pour passer à des choses beaucoup plus importantes, comme son magasin par exemple. Oui il pouvait être chiant avec ça, répétant toujours la même chose, mais il était là pour ça & il voulait vraiment le trouver. A croire que le magasin était plus dure à dénicher que les ingrédients en eux même dans la nature.*

" Je n'ai vu qu'un commerce par ici... ça s'appelait "La Tête de Sanglier", sauf que ça n'avait pas l'air bien nouveau, ni très accueillant. Mais sinon aucun magasin... tu es certain que c'est au bon endroit que tu cherches? "

*Gabriel releva son regard bleuté brusquement, ne croyant pas ce qu'il venait d'entendre. Non elle plaisantait, cela ne pouvait être vrai, elle devait l'avoir croisé, c'était obligé. Gabriel balaya la zone dans laquelle ils se trouvaient puis replongeait son regard dans le plan.*

" - Non non non non non cela ne peut être vrai .... Non tu as forcément dû y passer devant, regardes !"

*Sans lui demander son avis, il se plaça à côté d'elle & lui fourra le plan dans les mains. Il lui indiqua où devait se trouver le fameux magasin & où Gabriel pensait qu'ils se trouvaient actuellement.*

" - Tu vois, selon le plan, le magasin d'ingrédients doit se trouver là & selon mes calcules, nous sommes normalement ici, dans cette zone. Toi tu viens de là & moi d'ici, tu as donc forcément dû y passer devant s'en t'en rendre compte ...."

*Gabriel sentait l'angoisse l'envahir & il se disait que ce n'était pas le moment. Il tenta de se calmer, de respirer lentement à fond mais sans grand succès. On le voyait balayer du regard les environs & le plan, pour tenter de trouver une raison valable qui expliquerait l'erreur de la jeune fille. Elle venait de lui parler d'un endroit, "La tête de Sanglier", qui ne se trouvait pas sur la carte, il y avait donc un problème, un gros problème.*

" - La tête de sanglier dis-tu ? C'est quoi exactement ? C'est peut être ça mais ça n'avait juste pas l'apparence ... Après tout ils viennent d'ouvrir selon le prospectus, peut être n'ont-ils pas fini de faire la devanture.

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" - Ce n'est pas bien grave, j'ai moi même rencontré que peu de personnes ici ... en fait tu es la première que je croise depuis ... des heures ... enfin depuis que je suis ici en fait ! Ravie, Gabriel "

L'assurance dont ce garçon faisait preuve alors qu'ils se trouvaient au fin fond d'un labyrinthe de ruelles déconcertait Hecate encore plus qu'elle ne l'était déjà. Pourquoi adoptait-il un ton aussi neutre alors qu'ils étaient probablement menacés par tous les dangers du monde? Du moins, c'était ce que la Serdaigle pensait, encore plus craintive qu'à l'ordinaire. Selon elle ils ne pourraient jamais sortir de ce dédale, c'était la fin de tout, c'était l'apocalyspe, la destruction de l'univers et beaucoup d'idées encore très optimistes qui étaient bien dignes d'elle. Et lui, il semblait arriver tout droit du pays des niffleurs roses et des Pitiponks ailés alors qu'elle était au bord de la crise de nerfs. Tout ce dont elle avait envie, c'était de rentrer au château, d'aller se fourrer dans le recoin qu'elle habitait désormais au fin fond de la bibliothèque et de s'endormir sur un ouvrage dont elle aurait commencé simplement la préface, trop dépassée par les événements pour s'aventurer plus loin. Seulement, elle était égarée au milieu de nulle-part, n'avait aucune idée du chemin qu'elle aurait du emprunter, trop névrosée pour jouer son sort au hasard en essayant une ruelle aléatoire. De toutes manières, elles se ressemblaient toutes... son seul espoir, c'était que ce garçon connaisse le chemin de retour, elle était prête à le suivre docilement et sans mot dire si en contre-partie il trouvait le moyen de les sortir de cette situation. Seulement, ses plans paraissaient compromis puisque le Gryffondor semblait venu en ces lieux dans une optique bien précise... il avait parlé d'un magasin il y avait quelques minutes de cela, et ne comptait certainement pas repartir avant de l'avoir trouvé. Voyant tous ses espoirs réduits à l'état de cendre et jetant aux alentours quelques coups d'oeil angoissés dans la crainte de voir quelqu'un ou quelque chose surgir des tréfonds de l'enfer qui les entourait alors, Hecate tentait tant bien que mal de retrouver son sang froid afin d'exposer plus clairement la situation à son interlocuteur. Les doigts hésitants, elle avait avancé sa main vers celle du Rouge & Or et la lui avait vaguement serrée, un peu trop têtanisée pour retrouver un semblant d'assurance.

" Enchantée Gabriel... Hecate, Serdaigle. Je n'ai rencontré personne non plus, ça n'a pas l'air sûr dans le coin. Je n'aime vraiment pas du tout, du tout cet endroit. On ferait mieux de rentrer. " avait-elle débité tout en se retournant de l'autre côté de la ruelle, avec l'impression d'avoir pour la énième fois perçu "quelque chose d'étrange".

En réalité, toutes ces choses qui se tramaient autour d'elle n'étaient certainement que le fruit de son imagination ou de sa crise de paranoïa aiguë. Si ça se trouvait, ce garçon avait raison, il n'y avait aucune raison d'avoir peur puisqu'il semblait très confiant en la situation, et s'il y avait bien des magasins de toutes sortes dans les environs, alors elle voulait bien croire qu'il n'y avait rien à craindre. Si l'on omettait ce bar étrange et plutôt effrayant dans lequel elle avait pénétré, alors tout allait bien dans le meilleur des mondes, ils étaient simplement perdus au milieu des ténébres, à la merci de toutes les personnes mal intentionnées qui la fréquentaient, peut-être à la veille de se faire attaquer à un coin de rue par un mage noir en cavale et de se faire ensuite dévorer par une horde de créatures enragées, mais à part ça ce garçon voulait trouver un magasin. Ce n'était pas qu'Hecate était pessimiste même s'il y avait certainement un peu de ça, mais selon elle, non, tout n'allait pas pour le mieux. Ce qui l'intéressait à ce moment là, c'était de connaître l'emplacement du panneau de sortie, pas de jouer les exploratrices dans un quartier sombre de Pré-au-Lard.

" - Non non non non non cela ne peut être vrai .... Non tu as forcément dû y passer devant, regardes !"

Sans qu'elle n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, il venait de lui fourrer une sorte de plan dans les mains, ce qui avait eu le don de la faire paniquer encore davantage. Qu'est-ce qu'elle devait faire? Qu'est-ce qu'il fallait trouver, et pourquoi? Tandis que toutes ces questions se bousculaient en masse dans son esprit sans qu'elle ne sache y répondre, les idées un peu trop désordonnées pour qu'elle puisse y voir suffisament clair, elle essayait vaguement de lire le prospectus qu'il lui avait tendu. Elle n'avait jamais entendu parler d'un semblable magasin et craignait de ne pas pouvoir lui être d'une grande aide étant donné que son sens de l'orientation était à revoir. Tout ce qu'elle pouvait dire, c'était que si un tel magasin avait ouvert dans les environs, c'était plutôt étrange que personne n'en ait entendu parler... en général, les rumeurs de couloirs ne laissaient de côté aucun sujet, et s'il était possible de savoir quelle était la dernière friandise qui était en vente à Honeydukes actuellement, alors ignorer l'inauguration d'un tout nouveau commerce était plutôt anormal. A croire que les colporteurs du château faisaient mal leur travail...

" Non... je te jure que je n'ai vu aucun magasin de ce genre là. J'aimerais vraiment pouvoir t'aider, mais je pense pas que je l'aurais manqué. Tu es certain qu'il ne se sont pas trompés d'endroit? Ils parlaient sans doute du village, ou alors ailleurs... " commença Hecate d'un ton qu'elle s'efforça de rendre le plus serein possible malgré les frissons d'angoisse qui la parcouraient.

C'était la seule explication plausible qu'elle voyait, à présent elle voulait quitter cet endroit et ne plus jamais y remettre les pieds. Elle n'avait même plus envie de rejoindre ses camarades dans la tour, tout ce qu'elle voulait c'était retrouver ses livres et oublier cette soirée éprouvante, peut-être dormir si elle trouvait le sommeil et que ce dernier n'était pas ponctué de cauchemars. La nuit allait être longue, très longue...

" - Tu vois, selon le plan, le magasin d'ingrédients doit se trouver là & selon mes calcules, nous sommes normalement ici, dans cette zone. Toi tu viens de là & moi d'ici, tu as donc forcément dû y passer devant s'en t'en rendre compte ...."

Avec la nette impression de perdre pied, Hecate était en train de chercher ce qui faisait défaut dans le plan que le jeune homme était en train de lui montrer, en même temps qu'il était en train de lui exposer la théorie selon laquelle c'était elle qui avait fait une erreur, même si elle ne voyait pas laquelle. Il avait beau prétendre avoir réalisé tous les calculs possibles et inimaginables, la jeune Serdaigle était convaincue, à travers ses multiples aller-retours sous l'averse, de n'avoir rencontré nulle-part une pareille boutique.

" Je suis pourtant persuadée que non... j'ai pourtant fait attention à toutes les bâtisses, et tout semble délabré. Je ne vois vraiment pas d'explication... pourquoi tu veux tant trouver ce magasin, d'abord? "

De ce qu'elle avait entrevu, il s'agissait d'une sorte apothicaire si l'on en croyait la brochure, une sorte de commerce d'ingrédients pour des potions. Non, tout le monde à Poudlard le saurait, s'il y avait un tel artisanat dans les environs. Et puis c'était plutôt absurde lorsque l'on y songeait! Pour quelle raison le proprétaire serait-il allé s'établir dans un recoin inhabité alors que le village était tout proche et nettement plus fréquenté? Non, il y avait quelque chose d'illogique là-dedans, même si la jeune Serdaigle avait du mal à trouver quoi. C'était comme une sorte d'énigme à résoudre... sauf qu'elle était davantage d'humeur aux énigmes dans les endroits éclairés et sans dangers, ce qui n'était pas le cas de celui-là.

" - La tête de sanglier dis-tu ? C'est quoi exactement ? C'est peut être ça mais ça n'avait juste pas l'apparence ... Après tout ils viennent d'ouvrir selon le prospectus, peut être n'ont-ils pas fini de faire la devanture.

Est-ce que c'était l'effet de son imagination ou il commençait lui aussi à paniquer? Oh non, par pitié... L'hypothèse du jeune homme aurait pu se révéler exacte, seulement Hecate avait vu précisément l'endroit de ses propres yeux, elle avait même fait l'erreur de rentrer à l'intérieur avant d'en ressortir précipitamment. Et fini, ouvert, fermé, en cours de restauration ou elle ne savait quoi d'autre, ce lieu n'avait rien du magasin que semblait décrire la brochure, à tel point que la Serdaigle commençait à se demander s'il existait réellement, s'il ne s'agissait pas de publicité mensongère dirigée par la Tête de Sanglier dans le but d'attirer des clients dans les environs... c'était probable après tout, quoi qu'un peu surréaliste.

" C'est un pub qui donne la chair de poule... " avait-elle commencé en vérifiant une nouvelle fois derrière elle qu'il n'y avait personne. " Je m'y suis rendue tout à l'heure, puis il y a eu une dispute, des gens qui n'avaient pas l'air très engageants, ils avaient bu, il y eu beaucoup de sorts qui ont fusé, des bouteilles qui ont explosé et j'ai du sortir. Je ne crois pas qu'il s'agissait de ton magasin. "

Et si d'aventure c'était le cas, Hecate refusait d'avoir à mettre un nouveau pied là-bas, considérant qu'elle en avait assez vu pour aujourd'hui. Elle était épuisée, à bout de nerfs, et espérait que son interlocuteur aurait une idée géniale pour leur faire rebrousser chemin et regagner le château.

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" Enchantée Gabriel... Hecate, Serdaigle. Je n'ai rencontré personne non plus, ça n'a pas l'air sûr dans le coin. Je n'aime vraiment pas du tout, du tout cet endroit. On ferait mieux de rentrer. "

*La jeune demoiselle que Gabriel venait de rencontrer s'appelait donc Hecate, nom assez rare dans le coin, elle ne devait pas être anglaise ou avait des origines étrangères ou simplement des parents aimant l'originalité. Niveau originalité, Gabriel était un grand connaisseur, non que son prénom à lui sortait vraiment de l'ordinaire mais son second prénom si. Pour se venger d'avoir eu un fils, les parents Baxter avaient décidé d'affubler leur enfant d'un second prénom féminin & original qui plus est. Il n'y a pas beaucoup de personnes qui se prénomment Echo de nos jours, il est peut être un des seuls & surtout le seul homme, ça il en était presque persuadé. Enfin avec le temps Gabriel s'y était fait, surtout qu'il n'était pas obligé de le dévoiler aux autres, donc il tentait d'oublier ce petit cadeau parental.
Hecate lui indiquait aussi sa maison & pendant une fraction de seconde il fut tenter de lui donner la sienne, mais pour quoi faire ? Elle était assez grande pour le voir toute seule, son blason parlait pour lui. Gabriel était de toute façon trop occupé avec son plan pour vraiment faire attention à tout cela, ces réflexions avaient été vite oubliées. Dommage qu'elle n'est croisée personne elle non plus, ils auraient pu demander leur chemin à des gens, si gens il y avait. C'était vraiment pas de bol pour eux, était-ce la pluie qui les avaient fait tous fuir ? Oui Gabriel ne se rendait pas encore compte dans quel bourbier il venait de se fourrer, mais prochainement, je vous assure, il va commencer à voir la réalité en face & la pauvre Hecate allait être encore moins à son aise, ne trouvant pas le réconfort qu'elle pourrait avoir droit en compagnie de Gabriel, bien au contraire.*

" - Rentrer ? Alors que j'ai fais tout ce chemin pour trouver cette boutique ?! Non je ne suis pas d'accord, rentre si tu veux, tu es libre de tes mouvements mais moi je reste, je veux la trouver, elle doit bien être à quelque part quand même !"

*Rien ne se passait comme prévu & Gabriel commençait à le ressentir, mais il était encore loin du compte. Il pensait qu'Hecate n'avait pas fait attention à ce qui l'entourait & donc qu'elle était peut être passé devant sans s'en rendre compte. Avec cette pluie, cela aurait put être un scénario possible, mais ce n'est pas ce qu'elle lui déclara pourtant.*

" Non... je te jure que je n'ai vu aucun magasin de ce genre là. J'aimerais vraiment pouvoir t'aider, mais je pense pas que je l'aurais manqué. Tu es certain qu'il ne se sont pas trompés d'endroit? Ils parlaient sans doute du village, ou alors ailleurs... "

*Gabriel releva son regard de sur son plan pour le poser sur Hecate, mi déçu, mi étonné. Était-elle vraiment sûre de n'avoir rien vu ? Elle pouvait très bien lui mentir pour le faire changer de sens alors qu'en fait le magasin n'était plus qu'à quelques pas de lui. Mais oui elle pouvait faire partie de ses élèves qui le détestaient & adoraient le martyriser. Il n'avait jamais fait attention à elle auparavant mais cela ne voulait rien dire, il y avait tellement de gens méchants dans cette école, une de plus ou de moins ça ne changeait pas grand chose. Son regard devient suspicieux, tentant de percer son mensonge, extirper le vrai du faux.*

" - Non je sais encore lire un prospectus merci, je ne fais peut être pas parti de ta maison mais je ne suis pas sot pour autant. Qui me dis que tu ne me mens pas ? Que tu ne veux pas me mettre sur une fausse piste pour m'éloigner de mon but ? Ils sont légions ceux qui aiment me ridiculiser, je n'ai aucune preuve que tu n'en fais pas partie !"

*Voir Gabriel aussi sur de lui & presque autoritaire, c'était très rare, exceptionnel, unique même. Était-ce le fait qu'il était vraiment persuadé de toucher au but ? Qu'il ne se rendait pas compte de ce qui l'entourait ? Il était bien trop longtemps à errer dans ce dédale de ruelles, il avait peut être perdu la tête, comme n'importe qui coincé dans un labyrinthe. Gabriel n'était pas mauvais, méchant ou autre, c'était vraiment loin de lui ressembler, mais c'était une façon de se protéger, une façon nouvelle & certainement à durée limitée, mais son esprit voulait peut être le protéger le plus longtemps possible du choc de la réalité. Mais son illusion commence à se fissurer, tout n'est plus aussi beau qu'avant, il y a des choses qui clochent & ça commence à le titiller.*

" Je suis pourtant persuadée que non... j'ai pourtant fait attention à toutes les bâtisses, et tout semble délabré. Je ne vois vraiment pas d'explication... pourquoi tu veux tant trouver ce magasin, d'abord? "

*L'image d'une Hecate vicieuse & sans scrupule ne collait pas avec son attitude actuelle. La Serdaigle avait peur, c'était une certitude, peur de ce lieu, peur de ne plus pouvoir rentrer, peur de ce qui pourrait leur arriver, peur de la réalité en somme. Gabriel commença à s'adoucir petit à petit, il décroisa les bras, qu'il avait croisé quand il commençait à la soupçonner de mentir, son visage devint moins dur, plus doux, moins autoritaire, en fait l'incompréhension régnait en maître chez lui. Elle prétendait que toutes les bâtisses étaient délabrées & au vu de ce qui les entouraient, elle n'avait peut être pas tort, ce n'est pas ici qu'il rêverait passer ses prochaines vacances & encore moins habiter. La peur commençait à l'envahir, petit à petit, vicieusement. La question d'Hecate lui permis de rester accrocher à un filament de ses belles illusions qui venaient de disparaître, mais seulement le temps de sa réponse.*

" - C'est ... un magasin d'ingrédients en tout genre, une sorte d'apothicaire. Je ... je suis un fan de ...ce .. ce genre de choses !"

*Le bégaiement commençait à revenir, le vrai Gabriel faisait son grand retour, pauvre Hecate, elle allait devoir gérer pour deux maintenant. Gabriel déglutit & posa pour la première fois à son sens son regard sur l'environnement peu plaisant. Des ombres les entourées, la pluie était leur compagne d'infortune, des rues partaient dans tous les sens, ils étaient à une sorte de carrefour, mais son plan n'en n'indiquait pas autant. C'était qui son concepteur, que Gabriel lui dise, par écrit cela va s'en dire, le font de sa pensée. Pendant que le jeune Baxter angoissait dans son coin, tentant de retrouver ses repaires sur son maudit plan, Hecate reprenait la parole.*

" C'est un pub qui donne la chair de poule... Je m'y suis rendue tout à l'heure, puis il y a eu une dispute, des gens qui n'avaient pas l'air très engageants, ils avaient bu, il y eu beaucoup de sorts qui ont fusé, des bouteilles qui ont explosé et j'ai du sortir. Je ne crois pas qu'il s'agissait de ton magasin. "

*Alors c'était ça la "Tête de Sanglier", un vieux pub miteux, un rad, rien de plus ! Au moins Gabriel savait où se rendaient les gens louches dans le coin, dans ce pub. Donc par là bas, c'était exclu d'y aller, ce genre d'établissements regorgeaient de personnes peu recommandables qui égorgeaient les passants pour leur voler leur or, alors que Gabriel donnerait sa bourse au premier qui le lui demandait, pas besoin de faire joujou avec sa lame. Il devrait donc faire demi tour, en compagnie d'Hecate, sauf que demi tour c'était par où ? Le nez dans son plan, Gabriel n'avait pas fait attention aux rues qu'il avait pris & vu qu'elles se ressemblaient toutes, c'était comme chercher un aiguille dans dix milles bottes de foin. Un chat sauta sur une poubelle, cliché me direz-vous, mais cela n'empêcha pas Gabriel de sursauter & d'avoir un cri coincé au travers de la gorge. Il se tourna paniqué vers la Serdaigle.*

" - Je ...Jejeeje ve.....ve...veveveveveveveux ... m'mmmmm'en a...aaaaaaaaaaaaaaaaallllller !"

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Plus le temps s'écoulait, plus les gouttes de pluie redoublaient, plus le ciel s'obscurcissait, et plus Hecate était prise de panique. Son unique espoir était que ce garçon qu'elle venait à peine de rencontrer possède un excellent sens de l'orientation, accessoirement une carte de la région susceptible de les aider à retrouver leur chemin sans encombre. Autrement, il avait beau parler de ce magasin encore et encore, la seule impression qui subsistait dans son esprit était qu'ils étaient perdus au milieu de nulle-part, qu'elle ne rentrerait jamais au château, que ses amis connaitraient jamais le funeste sort qui avait été le sien, qu'elle ne reverrait jamais ses parents et que Victor pourrait se vanter d'être enfin être débarrassé d'elle pour devenir le fils unique de la famille. Cette ruelle n'était nullement engageante, pas davantage que toutes les autres, et excepté ce garçon et l'intérieur de ce pub miteux dans lequel elle était rentrée puis ressortie aussitôt, il n'y avait pas âme qui vive dans les environs. Qui plus était, il commençait à faire de plus en plus sombre, qui savait si un néo-mangemort psychopathe n'allait pas sortir d'un recoin pour les égorger dans la minute qui suivait? Hecate commençait sérieusement à voir tout ce qui l'entourait bouger, tout devenait une potentielle menace pour eux, et son anxiété n'avait fait que redoubler au lieu de s'apaiser au contact de ce garçon qui lui était inconnu. Elle ne le connaissait pas, mais son histoire de magasin était plutôt étrange, il semblait pourtant convaincu de sa théorie, mais il y avait… comme quelque chose qui ne tenait pas la route, avec cette histoire.

Complètement désemparée de voir son dernier espoir s’effondrer ainsi, Hecate était partagée entre les deux options qui se présentaient à elle. En premier lieu, elle pouvait faire une crise de spasmophilie, se jeter aux pieds du dénommé Gabriel et le supplier de rester et ne pas la laisser seule au milieu de cet endroit macabre. Ou bien, seconde éventualité, faire il venait de le lui suggérer, laisser tomber et déambuler dans les ruelles dans l’espoir de trouver une issue, ce qui pour l’heure semblait légèrement impossible avec d’une part l’obscurité qui commençait à réduire considérablement son champ de vision, puis d’autre part l’averse qui paraissait avoir redoublé d’intensité. Quoi qu’il advienne et peu importait ce que veuille ce garçon, il était pour l’heure la seule personne qui pouvait l’aider.

« D’accord. Et… si je t’aide à trouver ton magasin, on pourra s’en aller ensuite ? S’il te plait, je ne sais vraiment pas comment rentrer au château. »

Elle avait émis cette proposition timidement, surveillant les alentours en quête d’un élément suspect quelconque, ou d’un signe d’anormalité. Les doigts crispés sur sa baguette, elle observait avec réticence cet environnement étranger qui les entourait alors, se demandant comment elle pourrait bien l’aider de quelque manière. Elle ne connaissait absolument pas l’emplacement de cette boutique, ni même son existence jusqu’à il y avait encore quelques minutes, mais pour pouvoir rentrer elle était prête à mettre tout en œuvre pour pouvoir la trouver.

Néanmoins, les derniers mots prononcés par le Gryffondor l’abasourdirent. Lui mentir ? Le mettre sur une fausse piste ? Mais… pourquoi faire ? Pourquoi aurait-elle voulu le ridiculiser ? Non, la seule chose à laquelle elle aspirait, c’était un bon feu en salle commune et sa pile d’ouvrages adulée, loin de toutes ces choses angoissantes, elle ne voulait ridiculiser personne. Mais pourquoi craignait-il cela ? Avait-il l’habitude que l’on se moque de lui ? En tout cas, avec elle il n’avait pas de soucis à se faire, elle finissait par être tellement paranoïaque qu’elle voyait des gens qui pourraient lui être nuisibles partout, elle n’avait pas le temps de l’être aussi. C’était lui qui lui avait parlé de cet étrange magasin, elle lui avait seulement dit qu’elle n’en avait jamais entendu parler, qu’elle n’en avait vu nulle trace dans les environs, elle voyait mal ce qu’elle pouvait faire de plus, la seule idée de passer pour telle l’angoissait encore davantage.

« Mais non, pas du tout ! » s’était-elle exclamée, encore plus paniquée qu’à l’ordinaire. « J’ai la chair de poule rien que d’être ici, tu crois vraiment que j’aurais pu manigancer un truc pareil ? Je ne sais pas du tout d’où sort ce magasin dont tu me parles depuis tout à l’heure… mais regarde autour de toi, tu crois vraiment qu’une telle boutique se serait établie dans les environs ? Ca fait des heures que je tourne en rond, et il n’y a vraiment rien, je te le jure… »

Il fallait qu’il la croie, autrement il s’en irait et elle serait encore plus perdue qu’à l’origine. Et qui plus était, il semblait déjà plus assuré qu’elle, dont tous les membres tremblaient à l’unisson. Il était vraiment le seul moyen qui lui restait pour espérer retrouver son chemin, puisque le sortilège des quatre-points ne lui était d’aucune utilité. Elle était prête à le suivre docilement, en retrait s’il le souhaitait, pourvu qu’elle puisse retrouver son chemin. Car il devait forcément savoir par où repartir, n’est-ce pas ? Non, vraiment, quelle idée stupide d’avoir quitté Alex et Kate et de se lancer seule dans un pareil périple… voilà que ce Gryffondor était sorti de nulle-part et lui reprochait de vouloir se moquer de lui en inventant des histoires à dormir debout.

Un apothicaire ? Dans les environs ? Elle n’en avait jamais entendu parler, c’était complètement absurde. Même au centre du village, elle n’en connaissait pas, il y avait toujours bien Slug & Jiggers sur le chemin de Traverse, mais ailleurs c’était plus qu’improbable. Certes, il y avait ce prospectus pour appuyer ses dires, mais malgré tout elle continuait d’avoir des doutes sur l’existence de ce magasin. Il s’agissait probablement de publicité mensongère pour attirer les clients dans le quartier, voilà tout… c’était toutefois drôle qu’un commerce d’ingrédients ait pu l’attirer au point qu’il s’aventure dans ce genre de ruelles. Il était décidément plus courageux encore qu’elle ne l’avait soupçonné ! Quoique, cette théorie pouvait être remise en doute, puisqu’il semblait à son tour décontenancé. Ses mots étaient curieusement hésitants…

« Dis moi, tu l’as eu où, ce prospectus ? »

Si elle voulait l’aider, il valait mieux commencer par là. Déjà, reprendre son sang froid, petit à petit. Et… bon sang, voilà qu’elle commençait de nouveau à gagner en nervosité. Un bruit venait de se faire entendre, non loin de leur position, ce qui l’avait immédiatement fait tressaillir. Se retenant de pousser un nouveau cri, elle s’était aperçue qu’en fin de compte, il ne s’agissait que d’un chat. Profondément soulagée mais encore sur la défensive, elle avait ensuite tourné la tête vers son interlocuteur, dont le ton avait changé du tout au tout depuis les premiers mots révélant une certaine assurance qu’il lui avait adressés. A vrai dire… il semblait bégayer, qui plus était. Secouant la tête latéralement, et priant pour se réveiller de cet affreux cauchemar le plus vite possible, Hecate avait recommencé à paniquer de plus belle. S’il se révélait aussi effrayé qu’elle par cet environnement hostile et obscur, alors il n’y avait probablement plus rien à faire, ils ne sortiraient certainement jamais vivants de cet endroit. Non, il fallait dire quelque chose, n’importe quoi…

« Non, il ne faut pas paniquer. Pas paniquer. Pas paniquer. » répétait-elle nerveusement. « On va… sortir d’ici. Oui, c’est ça, on va retourner au château. Tu… tu as une idée du chemin qu’il faut emprunter pour y retourner ? »

Elle avait formulé ces mots, à la fois pleine d’espoir mais aussi complètement déstabilisée, craintive du moindre craquement, bruit ou élément susceptible de la surprendre. Qui savait ce qui pouvait se trouver au fond de ces ténèbres qui les envahissaient…

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« D’accord. Et… si je t’aide à trouver ton magasin, on pourra s’en aller ensuite ? S’il te plait, je ne sais vraiment pas comment rentrer au château. »

*Visiblement l'idée de quitter Gabriel pour voguer elle même vers son destin ne plaisait pas spécialement à Hecate & pour cause, ils se trouvaient tout deux perdus, dans un lieu aussi sombre & lugubre que son les Ruelles Mal-famées et on pouvait dire qu'elles portaient bien leurs noms ... enfin c'était l'impression que cela donnait en tout cas. Gabriel la regarda un instant, voyant très clairement la panique s'installer sur le visage de la jeune femme & cela ne le rassura absolument pas. Petit à petit la réalité prenait place dans l'esprit du jeune lionceau & l'idée qu'ils couraient peut être un danger commençait à faire son chemin dans l'esprit de notre petit Génie en herbe. Peut être qu'au final c'était ce qu'ils cherchaient, ceux qui se cachaient dans les espaces obscures de ces ruelles, qu'ils se séparent pour mieux les attaquer ... en même temps ils n'étaient que deux & ce n'était pas le courage du jeune Gryffondor qui allait les protéger, même s'il pratiquait régulièrement la boxe, il n'était pas capable d'avoir une once de courage, il préférait donc partir en courant ou s'évanouir plutôt que d'affronter sciemment le danger, croyez le bien. Mais il est vrai que cela les autres n'étaient pas forcément au courant & voyaient en lui un adversaire de taille. Le jeune Baxter déglutit en imaginant ça & il planta ses yeux bleus dans ceux de sa nouvelle comparse d'infortune.*

" - Je ... d'accord, je ne crois pas que ce soit une bo...bo..bonne idée de se sé...sé...séparer de toute fa..fa...façon !"

*La pluie venait de redoubler de puissance & elle faisait maintenant rage autour d'eux. Le vent s'était levé lui aussi & si cela continuer, ils allaient finir par être au beau milieu d'une tempête. L'avantage c'est qu'ils n'auraient plus à avoir peur d'être attaqué par des gens qui leur voulaient du mal mais ils devraient trouver rapidement un abri avant de se prendre des objets volant en pleine face, ce qui pourrait être tout aussi dangereux, croyez le bien. Gabriel avait beau avoir imperméabilisé le prospectus, avec la pluie il avait de plus en plus de mal à le manipuler, bientôt il lui serait plus d'une grande utilité. De toute façon quelque chose clochait avec lui mais Gabriel n'arrivait pas à savoir quoi. Déjà rien que le pub dont Hecate lui parlait ne se trouvait pas sur le prospectus alors qu'elle prétendait qu'il avait l'air d'exister depuis un moment. Si c'était un endroit connu de tout le monde ou de la plupart des gens, alors il aurait dû se trouver sur la carte comme point de repère pour tous les gens qui voudraient trouver l'apothicaire. Et puis certains des croisements qu'il avait .. croisé, c'était le cas de le dire, n'avaient pas été indiqué sur la carte ou mal même parfois. Celui qui avait fait le plan n'avait visiblement pas bien repéré les lieux & c'était planté à plusieurs reprises, si Hecate & Gabriel arrivait jusqu'à la boutique, il ne manquerait pas de le souligner ... par écrit, un jour qu'il ne serait pas sur place ...*

« Mais non, pas du tout ! J’ai la chair de poule rien que d’être ici, tu crois vraiment que j’aurais pu manigancer un truc pareil ? Je ne sais pas du tout d’où sort ce magasin dont tu me parles depuis tout à l’heure… mais regarde autour de toi, tu crois vraiment qu’une telle boutique se serait établie dans les environs ? Ca fait des heures que je tourne en rond, et il n’y a vraiment rien, je te le jure… »

*Visiblement Hecate voulait vraiment montrer sa non culpabilité à Gabriel mais ce qu'elle ne savait pas c'était qu'elle n'avait pas besoin de le faire. En effet, le jeune cinquième année était habitué à rencontrer des gens qui voulaient se jouer de lui pour de multiples raisons & Hecate ne ressemblait pas du tout à ce genre de personne, en plus sa panique était réelle, il pouvait le sentir car elle faisait écho à sa propre panique qui grandissait d'instant en instant. La peur l'envahissait, le doute aussi. Il ne savait plus quoi faire, avait-elle raison de prétendre que ce magasin n'existait peut être pas ? Mais alors que signifiait tout cela ? Pourquoi avait-il reçu ce prospectus si ce n'était pas une vraie boutique qui venait de s'installer dans le coin ? Dans un sens elle avait raison, s'il avait eu envie d'ouvrir un magasin de ce genre, il ne serait pas venu dans les Ruelles Mal-famées pour cela, il se serait installé au centre du village avec les autres boutiques pour être sûre qu'on la remarquerait & qu'on viendrait la visiter. Le lieu était donc atypique mais pas forcément impossible, après tout c'était peut être un accord passé avec le village qui voulait redorer le blason de ses ruelles en faisant installer de nouvelles échoppes dans lesdites ruelles pour attirer du monde & agrandir les zones visitées. Enfin rien n'était impossible mais dans ce cas là pourquoi le plan était si mal fait ?*

" - Non dé...désolé d'avoir dou..douté de t...toi, c'est ju...juste que je ne com...comprend pas toute cette hi...histoire. Pou...pourquoi ce ma...magasin n'exi..xiste p..pas alors ?"

« Dis moi, tu l’as eu où, ce prospectus ? »

*Gabriel réfléchie un instant à la question, non pas parce qu'il ne se souvenait pas, mais parce qu'il avait déjà répondu à la question un peu plus tôt mais qu'actuellement sa réponse lui paraissait étrangement .. suspecte.*

" - Dans ma vo...vo...volière .... Tu n'as r..r..rien reçu t...toi ?"

*Oui maintenant qu'elle le disait c'était assez étrange qu'il soit le seul élève de l'école à avoir reçu ce prospectus. Certes peut être que son collègue du chemin de traverse avait conseillé à son collègue de le contacter lui puisque Gabriel était un de ses clients fidèles & qu'il savait que cela lui rendrait service d'avoir une boutique sur place quand il était à Poudlard, mais pourquoi ne pas en avoir profité pour se faire de la pub dans toutes l'école ? Il pouvait aisément obtenir quelques autres noms & demander à la direction de lui permettre de poser des affiches dans l'école, dans les volières des élèves. Il aurait également pu annoncer l'ouverture de son magasin dans Pré-au-Lard alors qu'il n'avait trouvé aucune affiche l'annonçant. Non vraiment ce n'était pas normal tout cela, il y avait hippogriffe sous bandimon.*

« Non, il ne faut pas paniquer. Pas paniquer. Pas paniquer. On va… sortir d’ici. Oui, c’est ça, on va retourner au château. Tu… tu as une idée du chemin qu’il faut emprunter pour y retourner ? »

*Pas paniquer, elle en avait des bonnes elle, comme si "ne pas paniquer" était une option pour Gabriel. L'atmosphère lui donnait envie de partir en courant, n'importe où tant qu'il s'en allait ou en avait l'impression Tout ces bruits, fait par des animaux, la pluie ou le vent ne le rassurait en rien, bien au contraire, cela l'angoissait encore plus. Ce qui était le plus amusant c'était qu'Hecate lui conseiller de ne pas paniquer alors qu'en fait elle était totalement effrayer. Enfin Gabriel ne trouvait pas cela amusant, mais c'était intéressant de le noter. En fait, Hecate tentait surtout de se rassurer elle, mais visiblement cela n'avait pas grand effet. Gabriel hochait la tête mais on le voyait à son visage qu'il paniquait complètement. Il tentait de réfléchir, le chemin qu'il avait fait jusqu'ici il avait la tête collée au plan du prospectus, il devrait peut être faire la même chose pour le retour, qui sait, cela marcherait peut être ... enfin espérons. Gabriel tenta d'esquisser un sourire, puis reprit son prospectus & se plongea à nouveau dedans, il partit en sens inverse, mais au premier carrefour, il ne sut pas quel chemin prendre.*

" - Je ...je ...je ...je sais pas ..... j'en sais rien, on va tous mourir, on va se faire attaquer, on va se faire éviscérer, on va se faire violer, voler, on va finir vider de notre sang, charcuter .... Je veux pas mourir, c'est trop tôt, j'ai pas fini mon expérience, j'ai pas trouvé la solution, je sais pas à quoi je suis allergique & ma soeur ne peut pas devenir fille unique, mes parents en serait trop content .... j'ai pas rangé mes chaussettes ...."

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" - Je ... d'accord, je ne crois pas que ce soit une bo...bo..bonne idée de se sé...sé...séparer de toute fa..fa...façon !"

Hecate émit un nouveau frisson d'angoisse. A présent, elle ne s'imaginait absolument pas continuer seule, d'autant plus qu'elle avait peut-être trouvé quelqu'un qui pourrait l'aider à sortir. Ne cessant de jeter des coups d'oeil nerveux aux alentours, comme à la recherche du moindre élément suspect, ses craintes semblaient s'accentuer au fur et à mesure qu'ils demeuraient au milieu de la ruelle. Néanmoins il avait raison, il valait mieux qu'il tentent de se soutenir mutuellement pour rentrer au château plutôt que de se diviser, déjà parce qu'elle se sentait à la veille de la crise de nerfs et qu'elle n'était pas convaincue que son rythme cardiaque puisse tenir longtemps à ce rythme. Toutefois, le changement d'attitude de ce garçon commençait à se faire ressentir, ce qui ne manquait pas de susciter l'étonnement de la Serdaigle. Pourquoi lui qui paraissait si sûr de lui en arrivant, semblait avoir perdu toute trace de confiance? A l'entendre, il semblait presque bégayer, ou hésiter continuellement lorsqu'il parlait. Pourtant, quelques minutes plus tôt, il n'en était rien... quoi qu'il en soit, Hecate n'était pas certaine que ce soit une bonne chose alors qu'ils se trouvaient au beau milieu de l'environnement le plus sinistre qu'elle n'ait jamais côtoyé. On ne savait jamais qui ou quoi pouvait se dissimuler au coin d'une ruelle, cela l'épouvantait rien que d'y songer. Elle qui avait une peur bleue de l'inconnu, qu'elle avait pourtant essayé de compenser en restant la tête plongée dans les livres, elle constatait, désemparée, que rien de ce qu'elle n'avait jamais pu lire dans un ouvrage ne pourrait l'aider actuellement.

" Non, et puis on ne sait jamais, si on croise un groupe d'individus mal intentionnés évadés d'Azkaban ou des créatures qui ne sortent de nulle-part, il vaut mieux qu'on soit deux pour les... affronter. "

Un triste coup d'oeil jeté à sa baguette lui fit prendre conscience qu'hélas, il y avait peu de chance que la magie puisse les aider à faire quoi que ce soit. Elle était bien trop têtanisée pour pouvoir articuler une incantation correctement, et à part quelques maigres étincelles impuissantes, elle ne voyait pas vraiment ce qu'elle pourrait faire d'autre. Et si d'aventure ils faisaient quelque rencontre nuisible, il y avait plus de chance pour qu'elle tombe dans les pommes que de leur être d'une quelconque efficacité, ce qui ne manquerait probablement pas d'embourber davantage Gabriel. L'averse se déversait sur eux, à mesure que l'obscurité les enfonçait toujours un peu plus dans les ténèbres de la nuit. Son anxiété n'en étant que plus renforcée encore, Hecate s'était retourné vers son compagnon d'infortune en espérant qu'ils en terminent le plus rapidement possible avec son histoire de magasin pour qu'ils puissent rentrer au plus vite. Car il connaissait forcemment le chemin de retour, n'est-ce pas? Le doute commençait à l'envahir à ce sujet, mais refusant d'être pessimiste elle préférait se convaincre qu'ils allaient rapidement pouvoir regagner le confort de la grande salle. Si ça se trouvait et avec un peu de chance, la bibliothèque ne serait même pas encore fermée et elle pourrait aller rendre la pile d'ouvrages qu'elle avait empruntés la veille, pour aller jeter un oeil du côté des guides sur les créatures nuisibles... de toutes manières, elle risquait fortement de ne pas fermer l'oeil de la nuit, alors si elle pouvait se renseigner un peu plus sur le sujet, cela lui éviterait de nourrir de nouvelles angoisses de regarder derrière elle dans un couloir de crainte d'être suivie.

" - Non dé...désolé d'avoir dou..douté de t...toi, c'est ju...juste que je ne com...comprend pas toute cette hi...histoire. Pou...pourquoi ce ma...magasin n'exi..xiste p..pas alors ?"

Rassurée de constater qu'il ne semblait plus la suspecter de manigancer une quelconque conspiration contre lui sans pour autant comprendre ce qui lui était passé par la tête pour qu'il vienne à en penser cela, cette histoire de magasin qui n'existait pas commençait à réellement lui faire peur. Et si c'était une sorte de piège, depuis le début? Peut-être pour attirer les individus innocents et sans défense dans ces ruelles sombres afin de mieux les prendre au dépourvu et les démembrer avant de les enterrer quelque part? Cette idée commençait réellement à lui donner la chair de poule, et à mesure qu'ils semblaient tomber de Charbyde en Scylla, Hecate sentait leur fin approcher. Se retournant une énième fois avec la nette impression d'avoir encore "entendu quelque chose", qui s'apparentait à une sorte de craquement sourd et qui ne manquait pas de la faire sursauter lorsqu'elle le percevait, elle adressa un regard paniqué à Gabriel.

" Je n'en sais rien... tu crois que c'est un coup monté? Imagine, s'ils savaient vraiment que des gens viendraient... c'était peut-être prémédité depuis le début, si ça se trouve on nous observe depuis tout à l'heure... "

Cette idée commençait à faire paniquer Hecate encore davantage qu'elle ne l'était déjà. Tous ses membres tremblaient à l'unisson pendant qu'elle essayait vainement de se convaincre qu'elle se trompait, qu'il s'agissait d'un malentendu, simplement d'un malentendu, qu'il y avait eu une erreur de calcul quelque part et qu'ils se trouvaient simplement au milieu d'un quartier un peu désert. Seulement, c'était plus facile à dire qu'à faire, elle n'avait de cesse de vérifier derrière eux que tout était bien immobile, comme si quelqu'un ou quelque chose les guettait dans l'ombre. Le Gryffondor semblait presque aussi angoissé qu'elle si ce n'était davantage, ce qui n'était pas vraiment pour la rassurer.

" - Dans ma vo...vo...volière .... Tu n'as r..r..rien reçu t...toi ?"

Dans sa volière? Elle y avait pourtant jeté un oeil le matin même... comme d'habitude elle avait reçu son exemplaire de Sorcière-Hebdo, un mot de son père qui lui avait rapidement donné quelques nouvelles de Grèce et qui lui avait demandé d'être gentille avec Victor, sachant pertinemment qu'elle ignorerait sa recommandation, mais nulle trace de prospectus quelconque. Si tel avait été le cas, elle n'y aurait probablement pas prêté attention, mais quoi qu'il en soit elle était certaine de ne rien avoir reçu de la sorte. Cette histoire commençait en revanche à lui faire de plus en plus peur... on n'envoyait tout de même pas de la publicité à un seul élève choisi aléatoirement, il y avait bien une raison pour que seul Gabriel l'ait reçu, un abonnement ou quelque chose dans le genre... seulement, elle ignorait laquelle. Il disait pourtant adorer ce genre de choses...

" Rien du tout et je n'en ai nulle-part entendu parler dans mon entourage... non, il y a vraiment quelque chose qui cloche avec cette histoire. Pourquoi est-ce que tu serais le seul à avoir reçu ce genre de publicité? "

Non, elle ne comprenait pas et en fin de compte, il ne pourrait probablement pas l'éclairer, il avait l'air aussi déboussolé qu'elle. Cette histoire perdait tout son sens et elle n'était pas en mesure de pouvoir l'expliquer, malgré son désir de comprendre et d'élucider cette énigme. Seulement, ce n'était pas vraiment l'endroit pour le faire, qui plus était avec la pluie torrentielle qui s'abattait sur eux et l'obscurité qui les empêchait de distinguer quoi que ce soit au delà de quelques mètres devant eux... ils devaient rapidement trouver un moyen de mettre les voiles, avant que quelque chose de plus dangereux ne les menace.

" - Je ...je ...je ...je sais pas ..... j'en sais rien, on va tous mourir, on va se faire attaquer, on va se faire éviscérer, on va se faire violer, voler, on va finir vider de notre sang, charcuter .... Je veux pas mourir, c'est trop tôt, j'ai pas fini mon expérience, j'ai pas trouvé la solution, je sais pas à quoi je suis allergique & ma soeur ne peut pas devenir fille unique, mes parents en serait trop content .... j'ai pas rangé mes chaussettes ...."

Bon, s'il voulait tuer Hecate en provoquant chez elle un arrêt cardiaque, c'était presque réussi. Tous les sombres destins qu'il venait d'énumérer avaient fait naître dans son esprit une réelle démence à l'idée de tout ce qui les attendait au delà de ces sinistres ruelles. Tout espoir de sortir de cet endroit était presque définitivement enterré, elle commençait à croire qu'il avait raison et que ce n'était qu'un question de temps avant qu'ils ne finissent démembrés et agonisants sur le sol. Et dire qu'elle n'avait même pas formulé ses dernières volontés... qui hériterait de la batte avec laquelle elle s'était entraînée toutes ses années, de tous les grimoires qu'elle avait parcourus, de son double exemplaire de "Flâneries avec le spectre de la mort"... pourquoi ne s'était-elle pas docilement contentée de rester avec Alex et Kate? Non, il avait fallu qu'elle fasse un détour, une fois de plus sa curiosité lui portait préjudice, et cette fois-ci, elle pourrait peut-être même lui coûter la vie. Elle était perdue au milieu de nulle-part en compagnie d'un garçon qu'elle ne connaissait pas, sur lequel elle avait pensé se reposer mais qui en fin de compte n'était pas plus avancé qu'elle. La vérité, c'était qu'ils allaient tous les deux y passer et que personne ne retrouverait jamais leur corps. Et dire qu'ils n'avaient rien fait de mal... certes, elle avait écopé d'une retenue, mais cela ne méritait tout de même pas un châtiment aussi cruel que la mort! Tout du moins, elle avait cessé de gémir pour écouter la tirade du Gryffondor qui commençait sérieusement à perdre les pédales. Son expérience? De quoi parlait-il? Allergie? Soeur? Chaussettes?

" Je ne veux pas mourir non plus! Et puis je ne comprends pas, pourquoi tes parents seraient heureux de te voir disparaître? Ils ne peuvent tout de même pas se réjouir de ta disparition! Oh... Je n'ai même pas passé mes ASPICs... enfin selon mes pronostics, ça aurait du aller, mais avec cet "Acceptable" en métamorphose... je n'ai pas rendu les livres à la bibliothèque. Il faut qu'on sorte d'ici! Je... je ne sais pas par où il faut aller... il faut... trouver un abri, et on avisera ensuite. On va bien trouver un moyen, hein? Il faut... il faut qu'on reste calme et... là-bas! J'ai vu quelque chose bouger! "

Etouffant un nouveau cri dans sa gorge, et ôtant avec peine les mains qu'elle avait plaquées sur ses yeux, elle s'aperçut qu'en fin de compte c'était une fausse alerte. A croire qu'à force de voir des créatures partout, elle finissait par devenir complétement paranoïaque...

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" Non, et puis on ne sait jamais, si on croise un groupe d'individus mal intentionnés évadés d'Azkaban ou des créatures qui ne sortent de nulle-part, il vaut mieux qu'on soit deux pour les... affronter. "

*Affronter ? Venait-elle d'employer le terme "Affronter" ? Comme "affrontement" ? Combat ? Bagarre ? Blessés ? Mort ? Souffrance ? Panique ? Peur ? Douleur ? Angoisse ? Oh oui l'angoisse, sauf qu'elle était déjà là & bien là et ne comptait pas partir de sitôt. Non mais sérieusement elle n'était pas ... sérieuse, c'était le cas de le dire ? Non parce qu'elle ne devait pas bien se rendre compte de la personne avec qui elle était. Au delà du fait qu'il n'était qu'un pauvre & malheureux cinquième année, Gabriel était la personne la plus lâche & la plus terrifiée du château. S'il y avait une médaille du plus trouillard, il la remporterait chaque année & haut la main. Même pas besoin de se battre, elle aurait même son nom tellement elle lui va comme un gant. Alors franchement, si ils se faisaient attaquer par des évadés d'Azkaban ou des créatures nuisibles ou même des rats des champs, elle devrait se débrouiller toute seule parce que soit Gabriel serait pétrifié sur place, soit à terre évanouie ou peut être par chance mort d'un arrêt cardiaque ou encore en train de fuir, en hurlant & agitant ses bras d'un air complètement débile qui pouvait effrayé à sa façon mais qui ne le faisait pas avancer plus vite au final. Non visiblement elle ne se rendait pas compte de la personne avec qui elle était. Gabriel au grand jamais ne pourrait lui être d'une quelconque aide, sauf peut être comme bouclier humain avec son corps inerte, si elle était suffisamment forte pour le soulever, mais c'est tout. A la simple prononciation du mot, il pâlit & déglutit de plus bel, encore plus mal à l'aise qu'avant & c'était pas peu dire dans la situation actuelle.*

" - Je ... heu ... pardon ... affr.... j'ai pas bien compris .... affron .... non je pense avoir un peu beaucoup de mal à saisir tes propos ... affronter ? Comment ça ? comme ... quoi ? Com...com ....concombre ? non c'est pas .... c'est pas ce que je voulais dire .... non parce que concombre & affronter ça n'a rien à voir c'est idiot ... com...comcombat ? comme lu...lutte ? Sang ? blessures ? pleures ? les miens vraisemblablement .... Peur ? Panique ? Angoisse ? Je sens déjà l'angoisse arriver moi .. oulala j'ai la tête qui tourne .... PAPILLON !"

*Le dernier mot jaillit sans qu'aucun des deux ne s'y attendent & Gabriel ne put que mettre ses mains devant sa bouche pour se faire taire tellement il était en train de devenir hors de contrôle. Pauvre Gabriel qui était perdu au milieu de nul par, loin de sa soeur, accompagnée d'une fille qu'il ne connaissait même pas & que même si il la connaissait n'était pas sa soeur, qui lui parler de choses terrifiantes qui rendaient un peu psychopathe le pauvre Gabriel. Il n'était pas méchant en soit, bon d'accord là actuellement Hecate pouvait en douter mais cela était bien égale au jeune Baxter qui tentait lui même de se raisonner mais sans grand succès, n'osant plus enlever ses mains de devant sa bouche de peur d'avoir de nouveau un accès de démence totale. Il faisait les cent pas dans le petit espace qu'ils occupaient, n'arrivant pas à retrouver un semblant de calme, il était arrivé à un point de non retour & Hecate ne l'aidait absolument pas.*

" Je n'en sais rien... tu crois que c'est un coup monté? Imagine, s'ils savaient vraiment que des gens viendraient... c'était peut-être prémédité depuis le début, si ça se trouve on nous observe depuis tout à l'heure... "

*Non mais on nageait en plein délire là, pourquoi un coup monté ? Rien que quand elle prononça cette phrase Gabriel se figea regarda Hecate d'un air totalement paniqué avant de repartir de plus bel dans ses allés & venus, marmonnant des mots que même lui ne comprenait pas dans ses mains. Pourquoi un coup monté ? et par qui ? Enfin c'était complètement stupide, qui lui en voudrait ? Il n'était personne, complètement anonyme dans son école, il ne passait que pour le fou du roi là bas, ce n'était qu'un pauvre Gryffondor sans envergure, non franchement ça ne tenait pas la route. Ses parents ne l'aimaient certes pas, mais quand même pas au point de vouloir tenter de l'éliminer par tous les moyens, ils n'étaient pas arrivés aussi bas .... si ?? Non ?? quoi que ...
Ses mains passèrent de la bouche de Gabriel à ses cheveux & il les tirait dans tous les sens, tentant de réfléchir mais avec cette pluie qui leur ruisselait dessus c'était assez difficile. Des bruits leur venaient de temps en temps, rien de bien rassurant pour la suite des évènements.*

" - Un coup monmonmonté ? Mais mais mais .... mais ......mais .... pourquoi ? Pour...poourquoi m....moi ? Je ...je ....je ne suis personne .... KIDNAPPING ..... Oh mon dieu ils veulent peut être nous kidnapper pour demander une rançon à nos parents ... J'espère que les tiens payeront ... je vais mourir T_T ils vont me tuer & vendre mes organes, je vais mourir dans d'atroces souffrances & je ne porte même pas ma belle chemise que ma soeur m'a offerte à noël ..."

*Oui Gabriel partait en sucette, oui il délirait totalement & arrivait à dire des choses assez réalistes associées à des choses complètement grotesque, c'est Gabriel je vous le rappel. Il leva son visage & étrangement, en cet instant, il apprécia de sentir la pluie lui tomber sur le visage, elle se mêlait à ses larmes silencieuses, versées rien qu'à l'idée qu'il n'allait jamais rentrer. Et puis d'un seul coup, au milieu de cet espace à multiple choix, il prit une ruelle au hasard & s'y engouffra en courant, sans rien dire à Hecate. Puis il se stoppa & on put entendre un cri y parvenir "AAAAAAAAAHHHHHHH" & on revit notre héros sans courage vers la jeune Serdaigle, complètement effrayé.*

" Rien du tout et je n'en ai nulle-part entendu parler dans mon entourage... non, il y a vraiment quelque chose qui cloche avec cette histoire. Pourquoi est-ce que tu serais le seul à avoir reçu ce genre de publicité? "

*Pourquoi ? En effet c'était aussi la question que se posait le jeune Baxter sans pouvoir y répondre. Au départ il s'était dis que c'était cool de voir un nouveau magasin ouvrir ses portes & il était content que ce soit pile le jour où il avait du temps de libre devant lui. Il ne parla du magasin à personne car d'une cela n'intéressait personne de savoir ce genre de chose, il devait certainement être le seul à aimer ce genre de magasin & de deux, il ne parlait à personne, n'ayant pas franchement d'amis, juste des connaissances qui .... comment dire ... l'intimidées & lui faisaient peur plus qu'autre chose. Des amis, lui aussi il rêve d'en avoir mais les gens qui visiblement, sans savoir pourquoi d'ailleurs, voulaient se rapprocher de lui & tenter d'avoir des rapports normaux avec lui, n'y arrivaient pas vraiment parce que Gabriel était effrayé par eux. Et s'il disait une connerie en leur présence ? S'il les décevait comme il déçoit ses parents au quotidien ? S'ils attendaient quelque chose de lui qu'il ne serait leur offrir ? C'était compliqué ce genre de chose, cela devait être réfléchit & travaillé ... Bref vous comprendrez que pour Gabriel, une histoire d'amitié n'était pas une chose simple, c'était même extrêmement compliqué.*

" - Je ... je sais p...pas ! Je ... pensais qu...qu'on ét...était plu...plu...plusieurs à l'a...a....avoir reçuuuuuu !"

*Comment lui dire qu'il n'était personne ? Même pas un être humain aux yeux de certains, alors franchement un coup monté pour lui tout seul c'était peut être un peu poussé. On le raillait, l'insultait, le poussait, le frappait, lui crachait au visage parfois, se moquait, le draguait pour le rendre mal à l'aise, mais allez jusqu'à inventer une histoire de ce genre pour le voir se perdre dans les ruelles mal famées c'était .... machiavélique, ingénieux, tordus & planifié ... oui pourquoi pas après tout, si ça va en crescendo alors la prochaine étape c'était sa mort ... Non Gabriel ne devait pas y penser sous peine de mourir avant qu'ils puissent faire quoi que ce soit. Ce serait dommage, surtout pour eux, tout ce beau plan tomber à l'eau parce que c'était une mauviette ...*

" Je ne veux pas mourir non plus! Et puis je ne comprends pas, pourquoi tes parents seraient heureux de te voir disparaître? Ils ne peuvent tout de même pas se réjouir de ta disparition! Oh... Je n'ai même pas passé mes ASPICs... enfin selon mes pronostics, ça aurait du aller, mais avec cet "Acceptable" en métamorphose... je n'ai pas rendu les livres à la bibliothèque. Il faut qu'on sorte d'ici! Je... je ne sais pas par où il faut aller... il faut... trouver un abri, et on avisera ensuite. On va bien trouver un moyen, hein? Il faut... il faut qu'on reste calme et... là-bas! J'ai vu quelque chose bouger! "

*Cela se voyait tout de suite qu'elle ne connaissait pas la famille Baxter elle, mais en même temps c'était peut être mieux pour elle, elle n'avait rien louper. La seule fille en dehors de sa soeur qui connaissait ses parents était Callyope & elle était loin de le porter dans son coeur. Les ASPICs ... il avait même pas encore passé ses BUSEs pourtant il en était une belle buse. D'ailleurs se serait un peu dommage qu'il les loupe, il aurait dû avoir d'excellents résultats ... la vie est injuste. Elle parla d'abri, de calme & de quelque chose qui bougeait, Gabriel ne voulut pas rester sur place plus longtemps, lui attrapa la main sans réfléchir & se mit à courir au gré du hasard dans les ruelles & finit par trouver non pas la sortie, cela aurait été trop beau, mais une espèce de porte large pour s'abriter. Quand il se rendit compte qu'il avait encore sa main dans la sienne, il rougit de plus belle, normal dans cette situation, n'est-ce pas ? & la lâcha précipitamment. Tout ce qu'elle lui avait dis lui revenait en mémoire & c'est hors d'haleine qu'il lui répondit.*

" - Ça ... ça se voit que tu ne connais pas mes mes mes mes parents ! Ils m'ont détesté avant que je vienne au monde, ils ne voulaient pas d'enfant & surtout pas un garçon & je suis né. Ils m'ont donné le doux prénom d'Echo comme second prénom pour se venger de moi. ECHO .... la nymphe ... j'ai une tête de nymphe peut être ? De Satyre peut être mais pas de nymphe. Tu m'étonnes que j'ai de gros prob...pro...problèmes maintenant. Ils m'ont toujours haïe & se sont toujours moqués de moi, leurs amis aussi. Je n'ai jamais eu d'amis, la seule que je connaissais c'est Callyope et aujourd'hui si elle pouvait me cracher à la figure elle le ferait sans hésiter. Je suis timide, genre maladif, je bébébébébébgaie, j'ai peur de tout & de tout le monde, je pars en vrille à la moindre alarme, j'ai même peu...peur de mon ombre .... d'ailleurs c'est pour ça que j'ai crié tout à l'heure ... je ne suis personne ...."

*Gabriel avait dit tout cela à quelques pas de leur abri, sous la pluie, paniqué & d'un ton rapide. Il s'en moquait de savoir qu'il était ridicule aux yeux d'Hecate, ils allaient mourir de toute façon, si ce n'était pas par une main humaine, se serait de froid, d'une pneumonie ou de faim alors bon ...*

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" - Je ... heu ... pardon ... affr.... j'ai pas bien compris .... affron .... non je pense avoir un peu beaucoup de mal à saisir tes propos ... affronter ? Comment ça ? comme ... quoi ? Com...com ....concombre ? non c'est pas .... c'est pas ce que je voulais dire .... non parce que concombre & affronter ça n'a rien à voir c'est idiot ... com...comcombat ? comme lu...lutte ? Sang ? blessures ? pleures ? les miens vraisemblablement .... Peur ? Panique ? Angoisse ? Je sens déjà l'angoisse arriver moi .. oulala j'ai la tête qui tourne .... PAPILLON !"

Hecate avait écarquillé les yeux, se demandant sérieusement si l'équilibre mental de son interlocuteur n'était pas menacé. Certes, elle était mieux placée que quiconque pour savoir que généralement, la peur faisait parfois dire ou faire des choses incompréhensibles, mais là, elle devait avouer que le Gryffondor atteignait des records. Et dire qu'en le voyant arriver elle s'était sentie soulagée, à présent sa compagnie commençait à l'effrayer davantage. Complétement déstabilisée, chaque parcelle de son corps s'était remise à trembler, pendant qu'elle dévisageait le Rouge & Or légérement abasourdie. Décidément elle n'était pas au bout de ses surprises avec lui, voilà qu'il avait commencé par sortir de nulle-part avec son plan à la main, avait commencé à parler de cet étrange magasin qui ne semblait pas exister, ou du moins pas dans leur monde, avait enchaîné en la suspectant de manigancer quelque chose contre lui comme si elle avait été capable de ce genre de choses, puis avait été subitement pris de panique et voilà qu'il semblait avoir reçu un sortilège de confusion assez puissant pour qu'il en soit venu à perdre la tête. Aussi Hecate, têtanisée, avait commencé à imaginer une explication plutôt sordide pour justifier ce changement brutal d'attitude. Si ça se trouvait, cette ruelle était maudite, tous ceux qui s'aventuraient à l'intérieur étaient destinés à devenir complétement fous et ils ne feraient pas exception. Visiblement, Gabriel semblait être la première victime de ce néfaste châtiment pour punir leur curiosité... le pauvre, et dire qu'il ne semblait pas méchant... il était probablement en train de perdre l'esprit à cause des mauvaises ondes qui se propageaient dans la ruelle, autrement comment expliquer le délire dans lequel il semblait parti? Voilà qu'il parlait de concombres et de papillons... si ça se trouvait, elle allait bientôt se retrouver atteinte elle aussi, et ce n'était vraiment pas une bonne nouvelle. Comment ferait-elle pour ses examens? Enfin, dans l'hypothèse où ils rentraient vivants au château, car pour l'heure la partie était loin d'être gagnée.

" Non, non, on ne va pas se battre, je ne me suis jamais battue contre personne. Je voulais dire... " commença-t-elle visiblement déconcertée. " Si on se fait attaquer? Comment on va pouvoir faire? Enfin bien sûr, on a nos baguettes, mais... si ça se trouve, on peut tomber sur une secte de mages noirs. Tu crois que si on court, ils nous rattraperont? On ne peut décemment pas mourir ce soir... ni demain d'ailleurs, mais encore moins ici. Personne ne nous retrouverait jamais, je ne sais même pas quand ils réaliseront notre disparition. "

Soudainement parcourue par une bouffée d'amertume entre deux frissons d'angoisse, elle lui avait jeté un coup d'oeil paniqué. Ils étaient vraisemblablement aussi terrifiés l'un que l'autre, et rien ne semblait pouvoir remédier à leur problème. Mais pour l'heure, il était la seule personne sur qui Hecate pouvait compter, et s'il s'en allait maintenant, c'était elle qui n'allait pas tarder à perdre la tête. Se rapprochant du mur derrière elle et se cramponnant à une pierre comme si cela avait pu lui être d'une quelconque utilité alors qu'elle était en train de songer à ses dernières volontés, elle continuait sans cesse de jeter des coups d'oeil latéraux pour vérifier que non, aucune créature n'était en train de les guetter dans un recoin dans l'attente de pouvoir se jeter sur eux et de les dévorer, se laissant sur le sol que leurs cadavres. Pour l'heure, tout ce qu'elle pouvait faire, c'était se tenir à cette pierre comme si sa vie en dépendait, en dépit de quoi ce n'était certainement qu'une question de temps avant qu'elle ne tombe dans les pommes.

" - Un coup monmonmonté ? Mais mais mais .... mais ......mais .... pourquoi ? Pour...poourquoi m....moi ? Je ...je ....je ne suis personne .... KIDNAPPING ..... Oh mon dieu ils veulent peut être nous kidnapper pour demander une rançon à nos parents ... J'espère que les tiens payeront ... je vais mourir T_T ils vont me tuer & vendre mes organes, je vais mourir dans d'atroces souffrances & je ne porte même pas ma belle chemise que ma soeur m'a offerte à noël ..."

Bon, certes, cette histoire commençait vraiment à partir en vrille, ça devenait complétement surréaliste, seulement actuellement Hecate n'était pas vraiment en état de déterminer ce qui était réaliste et ce qui ne l'était pas. A l'intérieur du château et en de bonnes conditions, probablement aurait-elle secoué la tête latéralement, affirmant que cette histoire n'avait pas de sens, seulement en ce moment elle était en plein milieu de ruelles mal famées, avec un garçon dont elle ne connaissait que le nom et le blason et qui paraissait aussi peu assuré qu'elle, et absolument pas encline à se servir de la sagesse héritée de feu Rowena. Aussi, elle avala sans peine cette histoire de kidnappeurs dissimulés dans un recoin sombre sans prendre la peine de réfléchir à un quelconque raisonnement logique, ce qui acheva de la pousser dans ses derniers retranchements. Cette histoire de vente d'organes commençait vraiment à lui faire peur, aussi dans son esprit se forma une image d'étranges individus encapuchonnés armés de pinces et autres instruments de torture, ce qui ne fit que raviver son envie de s'enfuir en courant, où que ce soit. Si ces parents paieraient pour leur rançon? Probablement. Toutefois, cela n'empêcherait pas son père de lui adresser un regard réprobateur, accompagné d'un silence pesant qui angoisserait la Serdaigle encore davantage, lui faisait comprendre qu'elle l'aurait déçu, en faisant preuve d'un tel manque de discernement. Sans doute en viendraient-ils à des conclusions hâtives, comme quoi le Gryffondor l'avait entraîné ou elle se savait quoi d'autre, et qu'elle aurait été bien stupide de s'être laissée embarquer dans une telle histoire. Elle aurait beau s'évertuer à leur jurer le contraire, il y aurait peu de chances qu'ils démordent. Peut-être pourrait-elle même profiter de la situation pour leur avouer, pour sa retenue... au pire, elle ne devait pas bien pouvoir tomber plus bas, elle avait certainement atteint un niveau critique. Enfin toute cette hypothèse, c'était s'ils sortaient vivants de ces ruelles un jour, parce qu'actuellement ils n'y étaient pas encore.

" Des kidnappeurs? Mais... on ne va pas mourir, n'est-ce pas? Non, s'ils veulent de l'argent ils n'auraient aucun intérêt à nous tuer, il... il ne faut pas penser au pire. Et puis de toute manière, mes parents sont bien trop occupés avec cet imbécile, ils penseront que c'est une plaisanterie et n'y prêteront même pas attention. "

Au fond d'elle, elle savait que c'était faux, elle était simplement jalouse de l'attention que son père accordait à son demi-frère alors qu'il était pourtant l'origine de l'éclatement de leur famille. En réalité, ils seraient certainement assez embarrassés s'ils la savaient dans une telle situation, mais elle n'avait pas envie de le reconnaître. Continuant de regarder autour d'elle, nerveuse et rongée de toutes parts par l'anxiété qui grandissait en elle, elle commençait réellement à désespérer. Ils étaient perdus et ne pourraient peut-être jamais plus rentrer chez eux, c'était réellement angoissant lorsque l'on y songeait. Si elle avait su, elle serait restée cloîtrée une après-midi de plus à la bibliothèque et se serait abstenue de se laisser tenter par cette après-midi à Pré-au-Lard en compagnie d'Alex et de Kate, si au fond cela avait pu conserver sa vie sauve... en attendant, il avait suffi qu'elle laisse ses pensées dériver un instant et voilà que Gabriel venait de s'enfuir, sans même prendre la peine de la concerter. Incrédule, sa panique avait repris de plus belle, seulement elle demeura immobile. Ses jambes ne semblaient disposées à la mener nulle-part, puis elle tremblait certainement beaucoup trop pour pouvoir effectuer le moindre mouvement.

" Gabriel? Reviens, s'il te plaît, c'est pas drôle du tout... GABRIEL! "

Bon, actuellement, les choses étaient en train d'aller de pire en pire. Non mais vraiment, qu'est-ce qui lui avait pris de s'en aller comme ça? Sans même le lui dire? C'était lui-même qui avait du qu’il ne valait mieux pas qu'ils se séparent, et aussi déconcertante pouvait être sa compagnie, l'idée de finir seule au milieu de ces ruelles terrifiait Hecate encore plus qu'elle ne l'était déjà. C'était réellement mesquin de sa part! Même sans le connaître, il ne pouvait décemment pas s'enfuir de cette manière.

« AAAAAAAAAHHHHHHH »

Le hurlement strident qu'Hecate venait de percevoir lui glaça le sang. Pétrifiée de stupeur et incapable de faire le moindre mouvement, ce n'était certainement qu'une question de temps avant qu'elle ne perde conscience, parvenue aux sommets que pouvaient atteindre son effroi. Il était arrivé quelque chose à Gabriel. Probablement quelque chose de terrible, qu'elle n'osait même pas imaginer, et elle était restée là, sans bouger. Pourtant, avec tout ce qui était susceptible de rôder aux alentours et qu'ils avaient énumérés quelques minutes plus tôt, entre autres les créatures nuisibles, les évadés d'Azkabant, les néo-mangemorts anthropophages, les vendeurs d'organe, kidnappeurs et autres réjouissances qui risquaient d'alimenter les nuits de ses prochaines semaines en cauchemars, elle aurait du s'y attendre... c'était une catastrophe! Têtanisée, elle était cependant incapable d'effectuer le moindre mouvement. Elle n'avait rien pu faire pour aider le Gryffondor, et bientôt, ce serait son tour... heureusement, le Rouge & Or ne tarda pas à revenir, au grand soulagement d'Hecate qui commençait déjà à faire son deuil.

" Non mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête?! J'ai frôlé l'arrêt cardiaque, tu m'as vraiment fait peur! Et puis qu'est-ce qui t'a pris de partir comme ça? Pendant un instant, j'ai cru que... que tu... que... "

C'en était trop pour Hecate qui, submergée par ses émotions, fondit en larmes. Généralement, elle détestait pleurer devant qui que ce soit, même devant ses amis alors qu'ils la savaient sensible, alors devant un garçon qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam... seulement, pendant un instant elle avait craint le pire et c'était bien plus qu'elle ne pouvait en supporter. Si seulement ils avaient pu quitter cet endroit, retrouver la sérénité du château et oublier toute cette histoire... seulement, l'idée de regagner la bilbiothèque semblait être un rêve bien lointain, probablement rentreraient-ils les pieds devants, et, si ça se trouvait, démembrés au fond d'un cercueil. Effectivement, Hecate savait être très optimiste lorsqu'elle était confrontée à ce genre de situation... après tout, que pouvait-il leur arriver de pire? Ils étaient seuls, plongés dans l'obscurité la plus totale, sous une pluie torentielle qui se déversait sur eux, dans un endroit des plus sinistres...

" - Je ... je sais p...pas ! Je ... pensais qu...qu'on ét...était plu...plu...plusieurs à l'a...a....avoir reçuuuuuu !"

Essuyant ses yeux encore humides malgré le fait qu'elle soit déjà intégralement trempée, Hecate secoua la tête en signe de négation. Non, visiblement, il était le seul à l'avoir reçu, sans qu'elle ne parvienne à comprendre pourquoi. C'était d'un côté inexplicable, mais de là à être une simple coïncidence... elle avait déjà bien compris que Gabriel était bien particulier, seulement elle ne voyait pas de raison pour qu'il soit le seul à recevoir un tel prospectus, faux qui plus était. Puis sans trop comprendre pourquoi, il l'avait entraînée vers une autre ruelle. Encore plus déstabilisée qu'elle ne l'était déjà, elle s'était simplement contentée de le suivre, accrochée à lui. Visiblement, la voie qu'ils avaient empruntée était sans issue, il n'y avait plus d'espoir...

" - Ça ... ça se voit que tu ne connais pas mes mes mes mes parents ! Ils m'ont détesté avant que je vienne au monde, ils ne voulaient pas d'enfant & surtout pas un garçon & je suis né. Ils m'ont donné le doux prénom d'Echo comme second prénom pour se venger de moi. ECHO .... la nymphe ... j'ai une tête de nymphe peut être ? De Satyre peut être mais pas de nymphe. Tu m'étonnes que j'ai de gros prob...pro...problèmes maintenant. Ils m'ont toujours haïe & se sont toujours moqués de moi, leurs amis aussi. Je n'ai jamais eu d'amis, la seule que je connaissais c'est Callyope et aujourd'hui si elle pouvait me cracher à la figure elle le ferait sans hésiter. Je suis timide, genre maladif, je bébébébébébgaie, j'ai peur de tout & de tout le monde, je pars en vrille à la moindre alarme, j'ai même peu...peur de mon ombre .... d'ailleurs c'est pour ça que j'ai crié tout à l'heure ... je ne suis personne ...."

Hecate le dévisagea, abasourdie, suite à sa tirade. Comment avait-elle pu un seul instant songer à se plaindre de sa situation familiale après l'avoir entendu? C'était révoltant lorsque l'on y songeait. Être détesté par ses propres parents! Peu importait qu'ils aient voulu une fille, un garçon, un pitiponk des neiges ou un strangulot des montagnes, c'était injuste. Certes, elle ne le connaissait pas vraiment, mais elle n'avait pu empêcher une vague d'amertume de la parcourir. C'était... triste. Même en ces circonstances, alors qu'ils étaient perdus au beau milieu de nulle-part. Si cette histoire était réelle, comment avait-il pu en supporter autant à lui seul? Elle ignorait qui était cette Callyope à qui il faisait allusion, mais cela n'enlevait rien aux émotions qui la submergeaient alors. Sans savoir réellement pourquoi, Hecate se sentait profondément désolée pour lui. Qu'elle ne connaissait que depuis quelques dizaines de minutes, mais qui pourtant semblait avoir enduré tellement davantage que ce qu'elle aurait pu soupçonner. Ce devenait nettement plus clair, c'était même certainement la raison pour laquelle il l'avait suspectée de comploter quelque chose contre lui, aussi absurde que cela puisse paraître. Puis au fond, elle s'identifiait un peu à lui, puisqu'elle avait toujours été nerveuse et angoissée de nature.

" Non, tu n'as pas le droit de dire que tu n'es personne! " s'exclama-t-elle. " Je suis convaincue que tu peux leur montrer qu'ils ont eu tort, depuis le début. Un jour, ils regretteront de s'être moqués de toi, ne... ne les laisse pas t'atteindre. Enfin je sais qu'on ne se connait pas, et que je suis assez mal placée pour te dire ça, je n'ai jamais eu confiance en moi et on dit souvent que je suis... un peu névrosée. Mais ne te préoccupe pas d'eux, que ce soient tes parents, ou les autres, tu feras sans doute des choses formidables et ils se mordront les doigts d'avoir un jour pensé de cette façon. "

Le teint devenu écarlate, ce qui passa inaperçu au vu de l'obscurité et de l'averse qui tombait sur eux, elle reporta aussitôt son regard sur ses pieds. Sans doute aurait-elle mieux fait de ne pas se permettre cette remarque, mais elle s'était un peu laissée emporter. Restait à espérer qu'il ne lui en tienne pas rigueur, pour l'heure ils étaient perdus au beau milieu de nulle-part et elle n'envisageait pas de quitter ces ruelles sans lui.

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" Non, non, on ne va pas se battre, je ne me suis jamais battue contre personne. Je voulais dire... Si on se fait attaquer? Comment on va pouvoir faire? Enfin bien sûr, on a nos baguettes, mais... si ça se trouve, on peut tomber sur une secte de mages noirs. Tu crois que si on court, ils nous rattraperont? On ne peut décemment pas mourir ce soir... ni demain d'ailleurs, mais encore moins ici. Personne ne nous retrouverait jamais, je ne sais même pas quand ils réaliseront notre disparition. "

*Gabriel regarda Hecate, mort de peur, ne voulant qu'une seule chose, se retrouver six pieds sous terre pour enfin échapper à la tragédie qui les attendait. Demain, dans la Gazette on pourrait lire "Découverte macabre de deux étudiants de Poudlard dans les Ruelles Mal famées." Tous le monde parlerait de leur mort, du pourquoi ils se trouvaient là bas à une heure si avancée. Des milliers d'hypothèses allaient fuser. Hecate & Gabriel entretenaient une romance secrète depuis de longues années, même leurs entourages n'étaient pas au courant. Très plausible quand on sait qu'ils ne se connaissaient même pas & que jamais personne ne les a vu ensemble, même par hasard. Hecate aurait envoyé un billet à Gabriel afin de lui déclarer sa flamme ou Gabriel aurait envoyé un billet à Hecate .... Les connaissant, si cela avait été le cas, le parc aurait été plus judicieux & moins dangereux, autant aller dans la forêt interdite pour une balade en amoureux, c'est pittoresque & meurtrier. Hecate détestait l'intelligence de Gabriel & voulait y mettre un terme ... dans ce cas, le laisser seul dans les ruelles, pas besoin de s'y rendre à son tour. Gabriel est un faux timide, il est en fait un serial killer qui a rencontré malheureusement cette fois-ci de la résistance de la part de sa proie ... Bref, mille & une raison, complètement stupides les unes que les autres, autant parler de rendez-vous pour des devoirs là bas, il y aurait autant de sens.
Mais se retrouver six pieds sous terre, c'était ce qu'il allait se passer, malheureusement ce n'est pas une mort rapide & indolore qui les attendait. Si Hecate disait vrai, les personnes qui allaient leur tomber dessus étaient des habituées de la torture & Gabriel n'aurait jamais la force de supporter le sortilège d'endoloris. Courir ? Oui pourquoi pas, mes si c'était tout un gang, ils ne pourraient certainement pas s'enfuir, ils seraient encerclés. Non mourir n'avait pas été au programme de la journée, il préférait donc passer son tour volontiers, en plus il était trop jeune pour ça. Paniqué, il reprit la parole & son rythme verbal alla à la même vitesse que son rythme cardiaque.*

" - On se met à genoux & on supplie de nous laisser en vie. On rampe s'il le faut comme des larves, de toute façon j'ai remarqué que plus on a l'air pitoyable & plus les gens préfèrent s'en aller & dans le rôle du gars pitoyable je suis un professionnel. Non mais on ne peut pas mourir, c'est pas marqué dans mon agenda, c'est trop tôt, j'ai pas pu inventer un nouveau filtre, une formule magique, une potion de guérison, j'ai pas voir un tournois de Quidditch, en plus ça ferait trop plaisir à mes parents, ça leur rendrait service. Et puis franchement, soyons sérieux, c'est dégueu' ici, si on meurt pas sur le coup, on meurt d'une infection."

*Mourir d'une infection ... Oui vous avez bien entendu, Gabriel est peut être sur le point de rencontrer la mort & ça le soûlerait de ne pas partir de la bonne façon. Les microbes c'étaient pas trop sa tasse de tête, c'est dégoûtant, c'est minuscule & c'est loin d'être classe. Franchement pas de quoi fanfaronner au paradis : "Alors vous êtes morts comment ?" dirait l'un, un autre lui répondrait " J'ai sauvé ma famille d'un grand incendie, mais je n'ai pas survécu", un autre " je suis allé récupérer des hommes sur un champ de bataille & je me suis pris une balle à la place d'un autre." et Gabriel tout gêné " On m'a attaqué dans une ruelle sombre, j'ai dénoncé la fille qui était avec moi, ils ont tenté de me tuer, mais c'est des microbes qui m'ont eu." .... pas très glamour ou héroïque. Ah oui, d'ailleurs j'y pense, Gabriel ne l'a pas précisé à Hecate, mais en cas d'attaque, il serait capable de la pousser vers leur assaillant pour faire diversion & s'enfuir lâchement. Classe.
Gabriel entendait pleins de bruit, provenant essentiellement de sa tête, il resta tout de même aux aguets, prêt à s'enfuir au premier signe louche. Le jeune Baxter était conscient qu'il aurait dû être la figure rassurante, qu'il aurait dû prendre délicatement la tête d'Hecate dans ses mains, braquer son regard bleuté & assuré dans celui de la jolie brune & de lui dire des mots pour la rassurer, la calmer, l'apaiser. Ou alors lui donner une bonne gifle au cas où elle se mettrait à paniquer. Sauf qu'ici c'était lui celui qui paniquer le plus & il était incapable de se contrôler & n'en n'avait de toute façon aucune envie.*

" Des kidnappeurs? Mais... on ne va pas mourir, n'est-ce pas? Non, s'ils veulent de l'argent ils n'auraient aucun intérêt à nous tuer, il... il ne faut pas penser au pire. Et puis de toute manière, mes parents sont bien trop occupés avec cet imbécile, ils penseront que c'est une plaisanterie et n'y prêteront même pas attention. "

*Pas mourir ? et pourquoi pas ? Après tout cela arrivé que dans certaines affaires de kidnapping, les ravisseurs exécutaient les otages quand ils avaient leur argent, n'ayant jamais l'intention de vraiment les laisser rentrer chez eux. De toute façon leur argent, ce n'était certainement pas des parents de Gabriel qu'ils allaient l'obtenir, il fallait qu'ils se lèvent tôt pour ça. S'ils tentaient de rentrer en contact avec les Baxter, ses parents leur feraient bien comprendre qu'ils ne feraient rien & qu'ils étaient plutôt ravie de savoir qu'ils n'allaient plus à s'occuper de ce boulet de fils. Ils feraient rapidement leur deuil & profiteraient au maximum de leur fille chérie Hayley. En fait seule sa soeur serait vraiment triste de sa mort, elle serait certainement la seule qui le pleurait. Hayley ... non il ne pouvait mourir & la laisser seule, elle était trop jeune, trop candide, trop précieuse pour être abandonnée par son grand frère. Bon certes dans la réalité c'est plus Hayley qui s'occupe de Gabriel que l'inverse, mais ce n'est qu'un détail.
Mais ce que lui dit Hecate ne rassura absolument pas le cinquième année. Alors comme ça ses parents ne feraient rien non plus ? Ils étaient littéralement dans la merde alors & devraient s'en sortir seul ... ils allaient donc mourir. Gabriel se prit la tête dans ses mains & perdu il ne savait plus quoi faire ou quoi dire, il voulait juste de poser dans un coin & pleurer toutes les larmes de son corps.*

" - Si mes parents ne feront rien, sauf peut être rire au nez des ravisseurs & que tes parents s'en ficheront aussi, alors on est littéralement dans la mouise. Peut être que dans nos coffres respectives ont aura suffisamment d'argent pour payer notre propre rançon ... Peut être que je pourrais emprunter à ma soeur. Tu dois bien avoir des amis qui vont se faire du soucis de ne pas te voir revenir ? Non parce que sinon autant qu'on plonge nos visages dans une flaque d'eau & qu'on attende de se noyer parce que j'ai pas .... d'amis !"

*La vérité lui éclata au visage & même s'il le savait déjà, le dire haut & fort, comme ça, ça l'attrister plus qu'autre chose. En fait s'il disparaissait, mise à part Hayley qui finirait bien par oublier, il ne manquerait à personne. Pas d'amis, une famille qui le déteste, pas d'animal de compagnie, rien, juste ses plantes & lui. Sa vie était donc si pathétique ... il devrait peut être se sacrifier pour eux d'eux, elle retrouverait ses amis & lui irait peut être dans un monde meilleur. En fait s'il avait eu une once de courage, c'était ce qu'il ferait, sauf qu'il n'était absolument pas courageux & donc jamais ça ne lui traverserait l'esprit le moment venu. Une nausée l'envahie & au lieu de continuer à se ridiculiser devant Hecate, il s'en alla en courant. Il s'arrêta plus loin & vomie, n'ayant pas grand chose, ce fut essentiellement de la bile, mais cela le soulageait presque. Il ferma les yeux, leva son visage, ouvrit la bouche & se rinça avec l'eau de pluie qui lui ruisselait dessus. Oubliant un bref instant où il se trouvait, il appréciait d'être seul & dans le noir pour pleurer en silence, ajoutant ses larmes à l'eau de pluie.*

" Gabriel? Reviens, s'il te plaît, c'est pas drôle du tout... GABRIEL! "

*La voix d'Hecate se fit entendre un peu plus loin & la réalité le frappa à nouveau ... ça et le fait qu'il venait d'entendre un chat sauter sur une poubelle, ce qui fit un ramdam du tonnerre. Gabriel se retourna & croisa les yeux luisant de l'animal dans la nuit & crut voir une ombre à côté. Il se mit à hurler & à partir en courant, ce qu'il ne se rendit compte que bien trop tard c'était que l'ombre en question était la sienne, rien de plus. Il revint vers la jeune fille, blanc, mort de peur & sa voix ne le rassura nullement.*

" Non mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête?! J'ai frôlé l'arrêt cardiaque, tu m'as vraiment fait peur! Et puis qu'est-ce qui t'a pris de partir comme ça? Pendant un instant, j'ai cru que... que tu... que... "

*Ce qu'il lui était passé par la tête ? pas grand chose & tout à la fois. Il n'avait pas pensé au danger que ce dispersement aurait pu occasionner, mais il avait songé qu'au milieu de se croisement de ruelles, ils étaient exposés & à découvert. Il avait songé que sa vie n'avait aucun sens, était pathétique, pitoyable, horriblement ennuyeuse & ce à cause d'une seule chose, sa timidité maladive. En fait, le seul moment où il se sentait bien, où il ne pensait plus à rien, plus aux regards des gens, à ce qu'ils pourraient penser de lui, c'était sur le ring, quand il portait ses gans de boxe. Face à face avec son adversaire, il était que tous les deux, dansant de concert, décrochant plus ou moins chacun son tour des coups pour mettre à terre l'autre. Au début fluet & apeuré, il n'osait pas toucher son adversaire, aujourd'hui bien bâtit & discipliné, Gabriel avait plus tendance de mettre à terre son adversaire, que l'inverse, même si cela lui arrivait encore de temps en temps, après tout personne n'est invincible. Mais pourtant face au danger, il ne pensait pas à la boxe, à sa force physique, à ses entraînements, à son courage, il oubliait tout & se laissait envahir par la peur, comme au début. Il savait qu'il devrait faire un travail dessus, mais c'était au dessus de ses forces.
Hecate ne finit pas sa phrase & fondit en larmes, que faire ? La prendre dans ses bras ? Non impossible, son coeur lâcherait s'il tentait ne serait-ce qu'un geste à son encontre. Une tape sur l'épaule ou dans le dos ? Ridicule & inutile ... Non en fait, la seule chose qu'il fit c'est prendre sa main & s'enfuir. Ils en avaient marre tous les deux, ils voulaient sortir d'ici, ils étaient à bout de nerf, fatigués & paniqués, alors il fallait agir & au lieu de fuir seul, il décida d'emmener Hecate.
Ils coururent pendant un moment puis s'arrêtèrent, hors d'haleine & toujours aussi perdu. Gabriel avait trouvé un semblant d'abri pour se protéger de la pluie, c'était tout ce qu'il pouvait faire actuellement. A bout de nerf & décidant qu'il était temps de dire tout ce qu'il avait sur le coeur, Gabriel parla de sa famille, du bonheur inexistant dans sa vie, de la non présence d'amis à ses côtés, bref, en quelques phrases elle connue toute la vie du jeune homme & pouvait laisser libre court à son envie de se moquer ou d'avoir pitié.*

" Non, tu n'as pas le droit de dire que tu n'es personne! Je suis convaincue que tu peux leur montrer qu'ils ont eu tort, depuis le début. Un jour, ils regretteront de s'être moqués de toi, ne... ne les laisse pas t'atteindre. Enfin je sais qu'on ne se connait pas, et que je suis assez mal placée pour te dire ça, je n'ai jamais eu confiance en moi et on dit souvent que je suis... un peu névrosée. Mais ne te préoccupe pas d'eux, que ce soient tes parents, ou les autres, tu feras sans doute des choses formidables et ils se mordront les doigts d'avoir un jour pensé de cette façon. "

*Gabriel resta médusé par les propos d'Hecate. Elle ne le connaissait pas, aurait eu toutes les raisons du monde de se moquer de lui, de rire, de le montrer du doigt, mais elle ne le fit pas. Au contraire, elle dit de belles choses, certes plus utopistes que réalistes, mais c'était l'intention qui comptait. Gabriel sentit ses joues chauffer malgré le froid & la pluie & il savait qu'il était en train de rougir à ce moment. L'obscurité camouflerait ce petit détail, c'était au moins ça, même si Hecate à cet instant fixé le sol. Est-ce que tout cela était réel ? Peut être se moquait-on de lui ? Peut être que la sortie de ce calvaire se trouvait juste à côté, mais Hecate et ses amis voulaient l'entendre dire des choses sur lui pour pouvoir les sortir plus tard, devant tous le château. L'inquiétude l'envahie, dans un sens il avait envie de lui faire confiance, sa panique & sa nervosité avait vraiment l'air d'être réelle mais peut être était-elle une bonne comédienne. Gabriel était perdu, il décida que quitte à être mouillé, être assis sur la marche sous le pseudo abri ne le mouillerait pas plus que s'il restait debout, il le fit donc & se prit la tête dans ses mains. Il voulait crier, pleurer, prendre Hecate dans ses bras, lui poser un baiser sur la joue, fuir ...*

" - C'est .... c'est gen..gen-gentil mm-mais j-je n-ne vv-vois pp-pas ce qq-que j-je pourr-rais ff-faire de bb-bien. J-je ss-suis un rrr-raté, ils ont rr-raison. J-j'arr-rive mm-même pp-pas à nn-nous ff-faire ss-sortt-tir d'ii-ici !"

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" - On se met à genoux & on supplie de nous laisser en vie. On rampe s'il le faut comme des larves, de toute façon j'ai remarqué que plus on a l'air pitoyable & plus les gens préfèrent s'en aller & dans le rôle du gars pitoyable je suis un professionnel. Non mais on ne peut pas mourir, c'est pas marqué dans mon agenda, c'est trop tôt, j'ai pas pu inventer un nouveau filtre, une formule magique, une potion de guérison, j'ai pas voir un tournois de Quidditch, en plus ça ferait trop plaisir à mes parents, ça leur rendrait service. Et puis franchement, soyons sérieux, c'est dégueu' ici, si on meurt pas sur le coup, on meurt d'une infection."

Arborant un air surpris, Hecate commençait à sérieusement redouter la suite des évènements. Ramper comme une larve ne lui semblait pas vraiment être une bonne idée, qu'ils aient l'air pitoyable ou non. Seulement, que faire? Ils avaient beau s'évertuer à essayer de s'orienter dans ce labyrinthe de ruelles, même le sortilège des Quatre-Points était inefficace, et tous deux paraissaient à la veille de perdre l'esprit avec cette histoire. La seule et unique chose dont elle avait envie à ce moment-là, c'était de s'enfuir en courant, peu importe où, mais loin du danger omniprésent que représentaient ces ruelles. Seulement, Hecate était bien trop têtanisée pour faire usage de ses jambes, ces dernières la soutenaient à peine et elle se voyait mal les utiliser pour mettre les voiles hors de ce sinistre quartier. D'ailleurs, ils n'étaient même pas certains d'encourir véritablement un danger, si elle avait bien eu un don, c'était celui de toujours tout dramatiser. Seulement, lorsque à l'instar de la Serdaigle on avait été élevé au milieu des livres et que l'on avait toujours perçu la réalité à travers les ouvrages qu'elle entamait, les choses étaient bien différentes. Généralement, depuis qu'elle avait parcouru le "Guide des Créatures Nuisibles", elle peinait à fermer l'oeil la nuit. Les angoisses revenaient toujours, et il suffisait que l'obscurité s'instaure pour qu'elle imagine mille et un scénarios possibles, tous plus cauchemardesques les uns que les autres. Elle ne s'était pas non plus prévu une mort prochaine, de quelque manière que ce soit... seulement, la présence de Gabriel la rendait encore plus nerveuse qu'à l'ordinaire. Déjà qu'elle avait constamment l'impression qu'un danger ou une créature quelconque les surveillait, en l'occurrence ils étaient aussi paniqués qu'ils auraient autant pu être déjà morts. La vitesse à laquelle le Gryffondor semblait avoir perdu pied était quelque peu déconcertante, tout comme elle il semblait plongé dans une certaine confusion et ses paroles ne paraissaient pas avoir plus de sens que les siennes. Ils étaient tous deux dans de beaux draps, et elle ignorait véritablement ce qui aurait pu les sortir de cette galère... ils semblaient aussi incapables l'un que l'autre de trouver leur chemin dans ce paysage maudit, c'était comme s'ils étaient destinés à errer sans fin dans ce dédale, à la merci des tueurs en série, des psychopathes de la baguette et des échappés d'Azkaban. Quand ce macabre rêve pourrait-il prendre fin? Supplier leurs bourreaux se révélerait probablement inutile, peu importait la manière dont ils s'y prenaient. C'était la seconde fois qu'il parlait de ses parents de cette manière, ce qui était quelque peu troublant. S'efforçant de calmer son claquement de dents incessant, elle s'était une énième fois retournée tout en jetant des coups d'oeil affolés derrière elle, comme si le moindre bruit avait pu être annonciateur de leur mort prochaine. Lorsqu'il fit allusion aux infections, elle retira aussitôt sa main de la pierre murale à laquelle elle s'était aggripée plus tôt, terrifiée à l'idée que l'avoir touchée puisse se révéler porteur de maladies et que ce serait cela qui causerait leur perte.

" Non, non, non, on ne peut décemment pas attraper une infection. Ca serait trop stupide... puis avec toutes les créatures anthropophages qu'on doit trouver dans les environs, je doute qu'on puisse avoir le temps d'attraper une maladie. Est-ce que tu crois qu'il y a des marécages près d'ici? Si ça se trouve, on est encerclés par des Pitiponks... " s'était-elle inquiétée en se retournant. " La-bas, quelque chose, CA BOUUUGE! "

Effectivement, quelque chose était en mouvement, seulement il ne s'agissait que d'un crapaud. Sans comprendre ni pourquoi ni copmment elle s'était retrouvée aggripée au bras de Gabriel comme si sa vie ne tenait plus qu'à un fil, le teint livide, la respiration haletante et les mains tremblantes. N'importe qui sachant faire preuve d'un minimum de lucidité l'aurait probablement crue gravement atteinte, mais en attendant, rester réaliste ne faisait pas vraiment partie de sa liste de priorités. Pour l'heure, il fallait que le Rouge & Or et elle puissent sortir de ces ruelles, elle n'osait plus imaginer d'éventuelle séparation, autrement il y avait fort à parier que ce serait la fin pour elle. Déjà qu'à deux ils faisaient une véritable crise de paranoïa, qu'en serait-il lorsqu'elle se retrouverait seule? Non, aussi étrange que pouvait se révéler le Gryffondor, il était hors de question qu'elle continue sans lui, même si en l'occurence sa présence ne la rassurait pas beaucoup. Tout ce qu'elle pouvait encore espérer, c'était qu'il ne l'abandonnerait pas au détour d'une ruelle avant de prendre la fuite, actuellement elle n'avait que lui pour espérer vivre au moins un jour supplémentaire.

" - Si mes parents ne feront rien, sauf peut être rire au nez des ravisseurs & que tes parents s'en ficheront aussi, alors on est littéralement dans la mouise. Peut être que dans nos coffres respectives ont aura suffisamment d'argent pour payer notre propre rançon ... Peut être que je pourrais emprunter à ma soeur. Tu dois bien avoir des amis qui vont se faire du soucis de ne pas te voir revenir ? Non parce que sinon autant qu'on plonge nos visages dans une flaque d'eau & qu'on attende de se noyer parce que j'ai pas .... d'amis !"

Hecate hésita un instant. Elle ne doutait pas que ses amis s'inquièteraient, seulement elle avait beau avoir toute confiance en eux, jamais elle n'oserait leur demander quoi que ce soit pour se dépêtrer de la galère dans laquelle elle s'était elle-même fourrée. Probablement ne s'embarrasseraient-ils pas de ce détail, seulement cela impliquait qu'ils paient eux-mêmes les pots cassés causés par son irresponsabilité et elle se voyait mal demander à Astride, Alex ou Kate de débourser parce qu'elle s'était fourrée dans les ennuis jusqu'au cou. Seulement, elle n'avait pas le choix puisqu'elle n'était pas seule, il fallait aussi aider Gabriel et si elle ne pouvait compter que là-dessus pour rallonger leur espérance de vie, elle devait bien s'y résoudre. Autrement, restait bien ses parents qui ne s'en ficheraient pas autant qu'elle le prétendait... elle leur en voulait d'être autant préoccupée par Victor après que ce dernier ait divisé leur famille, mais elle ne pouvait leur tenir rigueur de ce qui lui arrivait. Elle ne se souvenait pas que son propre coffre puisse habiter une quantité monétaire suffisante pour les tirer d'affaire tous deux, l'été passé elle avait passé beaucoup de temps à flâner dans les rayons de Fleury & Bott et elle avait peut-être acheté davantage qu'elle n'aurait du. Et dire que ce seraient les livres qui auraient causé sa perte... ironie dramatique. Elle pouvait toujours un peu compter sur le Gryffondor pour contribuer à payer leur rançon, seulement il y avait fort à parier que cela ne suffirait pas à eux deux et que la somme demandée serait colossale.

" On... on devrait bien trouver un moyen... " commença-t-elle avec nervosité. " S'il faut, je demanderais autour de moi, j'espère qu'ils nous laisseront du temps pour amasser tout l'argent. Si ça peut garantir qu'on reste en vie ensuite, il faut qu'on trouve une solution. Peut-être qu'ensuite, ils nous relâcheront et on pourra rentrer au château... "

Perspective qui restait encore onirique pour l'heure. Il était peut-être temps de se rendre compte que cette histoire de kidnapping n'avait pas de sens, seulement Hecate n'était pas vraiment à la veille de se poser la question, plus préoccupée de sauver sa peau et celle de Gabriel que d'ouvrir les yeux sur leur situation. Essuyant machinalement ses yeux d'un revers de manche, inutilement puisque l'averse aurait tôt fait de la tremper de nouveau, elle adressa un regard désolé au Gryffondor. Pleurer ne les aiderait pas à s'en aller plus vite, son seul mérite était de passer pour une parfaite idiote. Ils étaient tous les deux à bout de nerfs, et l'entendre crier lui avait réellement fait peur. Qu'aurait-elle fait s'il lui était arrivé quoi que ce soit? Elle serait restée là, impuissante, sans pouvoir rien faire pour lui. Depuis qu'ils étaient tous deux coincés dans cet endroit, elle se préoccupait beaucoup de leur sort commun alors qu'elle le connaissait à peine... peu importait, elle ne pouvait pas l'abandonner pour s'enfuir, tout d'abord parce qu'elle en était incapable et que ses jambes ne la porteraient pas jusqu'au château, puis parce qu'elle s'en mordrait les doigts ensuite.

" - C'est .... c'est gen..gen-gentil mm-mais j-je n-ne vv-vois pp-pas ce qq-que j-je pourr-rais ff-faire de bb-bien. J-je ss-suis un rrr-raté, ils ont rr-raison. J-j'arr-rive mm-même pp-pas à nn-nous ff-faire ss-sortt-tir d'ii-ici !"

Hecate avait beau ne pas avoir confiance en elle, jamais elle n'avait eu aussi peu foi en ses capacités que le Gryffondor le semblait. Pourtant, il paraissait curieux et intéressé, outre ses angoisses et son bégaiement, du moins c'était ce qu'elle avait entrevu avec son histoire de magasin. Il avait également parlé d'expériences, plus tôt... aussi, il avait beau prétendre être incapable de faire quoi que ce soit, elle n'était pas sûre que ce soit le cas. Elle était simplement très mal placée pour se permettre quelque jugement sur sa famille, seulement, elle ne pouvait qu'être révoltée par le sentiment d'injustice qui la submergeait alors. Hésitante, elle avait posé sa main sur la sienne, sans réellement réfléchir et faisant abstraction de ses angoisses continuelles.

" Ne dis pas ça. On... on va trouver une solution. Je ne sais pas non plus comment est-ce qu'on va pouvoir s'en aller, je me suis bêtement perdue... on... on devrait essayer par là. "

Fermant les yeux et indiquant du doigt une direction aléatoire, Hecate déglutissait d'avance. Qui savait ce qui pouvait les y attendre... seulement, il fallait bien qu'ils essaient, autrement c'était la fin pour eux.

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" Non, non, non, on ne peut décemment pas attraper une infection. Ca serait trop stupide... puis avec toutes les créatures anthropophages qu'on doit trouver dans les environs, je doute qu'on puisse avoir le temps d'attraper une maladie. Est-ce que tu crois qu'il y a des marécages près d'ici? Si ça se trouve, on est encerclés par des Pitiponks... La-bas, quelque chose, CA BOUUUGE! "

*Ils étaient bien d'accord sur ce point, il était hors de question qu'ils attrapent une infection. C'était répugnant, déloyale, après tout un microbe on ne le voit pas, il peut s'insinuer où il veut sans qu'on le sache, c'est injuste & en plus c'est coriace ces bestioles. Non décidément Gabriel ne voulait pas en attraper une, il détestait tomber malade, il était horrible quand il était malade. Même sa soeur, qui pourtant l'adore, le fuit quand il est malade. Gabriel ne fait que se plaindre, geindre & n'arrête pas de dire qu'il va prochainement mourir, que s'en est fini de lui, qu'on peut l'achever, qu'il voit la lumière au bout du tunnel .... alors qu'il n'a qu'un simple rhume. Il a tellement peur de tomber malade qu'il harcèle littéralement les infirmières pour avoir des potions qui pourront le protéger, mais si ce n'était que ça encore ça irait, Gabriel doit d'abord vérifier chaque ingrédient de la potion, vérifier ses effets sur les êtres humains en général & ensuite sur lui, vérifier le dosage, l'association de plusieurs plantes, etc. Bref, quand Gabriel est dans les parages, les infirmières sont généralement absentes, loin, très loin du jeune homme, fort sympathique en soit, mais franchement agaçant quand il s'y mettait.
En plus Hecate avait raison, ce serait vraiment stupide de mourir d'une infection, ce n'est pas le genre de mort digne & héroïque dont on rêve. La jeune fille s'éloigne du mur qui la soutenait jusque là & Gabriel ne pouvait que l'approuver silencieusement. Par contre l'histoire des créatures anthropophages ne plaisait pas du tout au jeune Baxter qui devint livide. Non mais elle déconnait quand elle disait ça hein ? Il n'y a pas réellement ce genre de créatures par ici ? Si ? Gabriel déglutit douloureusement, il aurait rêver tomber dans les vapes, mais malheureusement il ne pouvait pas. Hecate se mit à l'agripper fortement en criant que cela avait bougé. La panique continua à envahir le jeune cinquième année & sans savoir pourquoi, il se mit à fredonner une chanson afin de les protéger du danger .... très très efficace .... ou pas.*

" Je n'ai pas peur car nous sommes courageux.
Nous allons vaincre car je n'suis pas peureux
Je vais leur montrer que je suis audacieux
Les Gros Méchants vont avoir très mal aux yeux
Nous ne l'savons pas mais nous sommes chanceux
Les Méchants sont partis sans nous dire Adieux
Ce qui montre que nous sommes belliqueux
Même si franchement on est plutôt boueux
Mais franchement je me sens beaucoup mieux
J'ai juste besoin d'un sèche-cheveux !"

*D'où la sortait-il ? Du fin fond de sa mémoire ? Oui et non, cette chanson n'existait en pas, il l'avait inventé quand il était petit pour se protéger du danger, il changeait souvent quelques vers pour aller avec la situation mais la base restait la même. Il s'en moquait d'être ridicule, il se sentait toujours un peu mieux quand il la chantait, son esprit se concentrait sur les paroles & il oubliait presque & je dis bien presque, le danger qui rôdait. Gabriel aurait été seul, il aurait continué à la chanter pendant longtemps afin de se donner du courage & prendre une décision, fuir était souvent celle qu'il choisissait toujours, mais malheureusement il n'était pas seul, il ne pouvait donc pas se répéter les paroles inlassablement de peur de porter sur les nerfs de sa camarade qui était déjà au bord de la crise de larmes ... d'ailleurs elle n'était plus au bord, elle y était en plein dedans & Gabriel ne pouvait que la comprendre.*

" On... on devrait bien trouver un moyen... S'il faut, je demanderais autour de moi, j'espère qu'ils nous laisseront du temps pour amasser tout l'argent. Si ça peut garantir qu'on reste en vie ensuite, il faut qu'on trouve une solution. Peut-être qu'ensuite, ils nous relâcheront et on pourra rentrer au château... "

* Parler de leur kidnapping pour eux c'était normal, ce qui prouvait qu'ils étaient complètement cintrés. En général les gens pouvaient parler de cette éventualité, mais jamais partir dans un gros délire de rançon, savoir si oui ou non leurs proches leurs viendraient en aide ou pas, savoir sur qui compter, etc. A un moment donné, l'une des deux personnes rappelaient à l'autre qu'actuellement rien ne pouvait leur certifier cette éventualité, qu'ils partaient en gros délire total & qu'il fallait se calmer, redescendre sur terre & réfléchir intelligemment. Sauf qu'aucun des deux n'étaient en état d'avoir un raisonnement rationnel, ils partaient en cacahuète tout les deux & ils s'entraînaient dans leur folie. Gabriel avait même réussi à avouer qu'il n'avait pas d'amis & que sa famille le détestée, alors qu'il ne connaissait absolument pas Hecate & qu'il l'avait soupçonné il y a peu de se foutre de sa gueule. Comme quoi la situation était vraiment grave pour changer aussi vite d'avis.
Gabriel savait que pour la rançon, sauf peut être sa soeur, personne ne lui viendrait en aide. Peut être qu'à la rigueur certains de ses professeurs accepteraient de le dépanner un peu, mais il ne fallait pas s'attendre à une somme mirobolante. Il y avait bien peut être une ou deux personnes, comme Lara, Meredith, Leonora ou Cooper qui lui prêteraient un peu, mais sans grande certitude & pareil, cela serait vraiment une misère parce que Gabriel ne fait pas parti de leur ami proche, ils n'allaient certainement pas se ruiner pour lui. Il avait beau être gentil & bonne pâte, il ne fallait pas pousser quand même. Pour ses parents, ils n'en portaient que le nom & même s'ils avaient de l'argent, aucun des deux ne lui en donnerait un sous, Gabriel en était persuadé. Peut être que si Hayley leur demandait, elle en obtiendrait, ça c'était fort possible, mais pour cela il faudrait leur laisser du temps, parce que son père est à Oxford & sa mère à Paris, ça risque d'être ennuyant.*

" - Je l'espère aussi sinon on n'y arrivera jamais. Je peux vider mon compte, demander à Hayley, ma soeur de supplier nos parents de lui donner de l'argent, s'ils pensent que c'est pour elle, ça devrait fonctionner. Mais il faut qu'elle aille à Oxford pour parler à mon père & à Paris pour ma mère & elle devra faire un échange parce que ma mère est une Moldue alors elle n'a que de l'argent moldu ..."

*Gabriel n'a pas souvent l'occasion de parler de sa famille, en même temps à qui en parlerait-il ? Il n'a pas d'ami, la seule personne qui le supporte est sa soeur & ce sont aussi ses parents donc pas besoin de tergiverser longtemps dessus. Et puis au final il n'y avait pas grand chose à dire, ses parents le détestaient mais adoraient sa soeur. Ils le traitaient de faible, ce qu'il était, mais ils ne se rendaient pas compte qu'il l'était en parti à cause d'eux. L'arrivée de Gabriel a brisé d'une certaine façon leur couple & sa mère, quelques temps après la naissance d'Hayley est partie s'installer de nouveau à Paris pour son travail & n'a pas choisi de vraiment partager sa vie avec sa famille. Ils vont de temps en temps à Paris pour aller la rejoindre, mais cela n'emballe pas spécialement Margot qui est tendue quand ils sont là. Elle retourne de temps en temps à Oxford pour leur rendre visite, surtout lors des dîners de famille ou réunion dans ce genre, mais s'en va rapidement. Les Baxter n'ont pas officiellement divorcés mais ils vont voir chacun de leur côté sans se cacher, un beau jour, ils choisiront de refaire leur vie avec quelqu'un d'autres & cela risque d'être folklorique.
Gabriel se perdait dans ses pensées, il avait la tête dans ses mains & tentait de retrouver la raison mais c'était assez difficile quand on était constamment assaillie par une vague d'angoisse, de peur & de colère contre soi même. Après tout s'il avait un peu réfléchi avant de se jeter la tête la première dans ce piège mortel, il n'en serait pas là actuellement. Pauvre petit naïf qui vient de se perdre chez les gros méchants pas beaux ... bon courage.*

" Ne dis pas ça. On... on va trouver une solution. Je ne sais pas non plus comment est-ce qu'on va pouvoir s'en aller, je me suis bêtement perdue... on... on devrait essayer par là. "

*Hecate venait de glisser sa main sur la sienne, sans même s'en rendre compte. C'était un geste touchant & fort agréable. Il n'y avait pas d'arrière pensées, juste une envie de le soutenir dans son calvaire quotidien & c'était assez touchant. Malheureusement Gabriel ne put s'empêcher de rougir face à cette marque d'affection, mais heureusement l'obscurité était son amie. Il tenta de retrouver ses esprits, ce qui était presque mission impossible & tenta de voir la direction qu'elle venait de lui indiquer. Oui pourquoi pas tenter de ce côté, de toute façon ils étaient perdus déjà, cela ne pourrait pas s'empirer, non ? Armé de cette certitude, il attrapa de nouveau la main d'Hecate & la serra dans la sienne, plus pour être sûr qu'ils resteront toujours ensemble qu'autre chose & ils avancèrent vers l'endroit indiqué par la jeune fille. L'endroit ne lui disait rien, mais vu qu'il avait passé son trajet la tête dans son plan, c'était plus que normal. A un moment donné, deux choix s'offraient à eux, cela leur changé des multiples possibilités qu'ils avaient jusqu'à maintenant, mais était-ce bon signe ? Ils allaient vite le découvrir.*

" - Deux choix .... seulement .... l'étau se resserre ... ou se desserre au choix. Droite ou gauche ? "

*Oui comme vous l'aurez remarqué Gabriel ne bégayait plus, non pas qu'il était guérit ou un truc du genre, simplement il était tellement au bord du gouffre, fatigué & avait l'impression de connaître Hecate depuis toujours tellement il avait cette sensation que des années étaient passées depuis qu'ils s'étaient croisés & tentaient de sortir de ce dédale qu'il arrivait à être presque plus à l'aise avec elle. Est-ce que cela allait durer ? Mystère.*

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Il semblait faire de plus en plus sombre, ce qui avait le don d’angoisser Hecate encore davantage. Avec la quantité de livres qu’elle ingurgitait chaque mois, elle constatait avec regret que cela ne semblait pas suffire pour qu’elle se sente enfin à sécurité. Tout paraissait étranger, horrifiant, macabre, et ni elle ni son compagnon d’infortune ne semblaient aptes à se reprendre à main, à se dire que tout cela n’était qu’illusion et qu’un lieu aussi près du château ne pouvait être aussi périlleux qu’ils en semblaient convaincus. Malheureusement, il aurait été idéaliste qu’ils y parviennent, Gabriel lui avait déjà prouvé qu’il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il se défende si d’aventure ils étaient attaqués, des premières impressions qu’elle avait eu de lui il semblait davantage apte à se servir de sa tête que de ses bras, et s’il comptait faire usage de sa raison ce serait certainement pour mettre les voiles au plus vite. Quant à elle, à mesure qu’elle s’attardait en ces lieux, elle se rendait compte chaque seconde un peu plus que les dires des ouvrages qu’elle connaissait presque sur le bout des doigts ne lui étaient pas d’une grande aide, le contenu du guide des créatures nuisibles ne l’aiderait pas à affronter la réalité. C’était facile dans un glossaire de lister des différents obstacles et créatures dangereuses qu’il était possible de rencontrer ainsi que les moyens de les contourner, toutefois il était largement moins aisé d’y être confronté véritablement, même si pour l’heure aucun ne s’était profilé à l’horizon, tout ce qu’ils s’imaginaient relevaient de la pure fiction, voire de la paranoïa. Si d’ordinaire Hecate, quelque peu nerveuse parvenait toutefois à conserver son calme, elle en devenait incapable du moment où son environnement devenait trop hostile, ce qui était précisément le cas actuellement. Quant au Gryffondor, aussi gentil qu’il pouvait l’être, ses réactions la prenaient souvent au dépourvu ce qui la déstabilisait d’autant plus. Sans qu’elle ne comprenne pourquoi ou comment, il s’était mis à chanter une chanson dont elle n’avait jamais entendu parler et qui l’avait déconcertée plus qu’autre chose. Il lui arrivait vraiment de devenir étrange parfois, seulement elle se voyait mal le lui reprocher puisqu’elle semblait incapable de contrôler ses émotions normalement. Puis comment lui en vouloir ? Ils se trouvaient tous deux dans une ruelle obscure, sous la pluie et au beau milieu de la nuit, c’était normal qu’il soit à bout, et elle ne pouvait que le comprendre. Il était venu pour chercher une boutique qui vraisemblablement ne semblait pas exister, dont l’emplacement était inscrit sur un prospectus mais qui n’aidait pas davantage à le trouver. D’une certaine manière, il fallait s’attendre à ce qu’il craque. Ou alors, seconde hypothèse et pas la meilleure à envisager, elle avait raison pour les mauvaises ondes dans les ruelles, qui étaient en train de s’emparer de lui et de semer la confusion dans son esprit. Puis viendrait son tour en suivant et ils deviendraient tous les deux complètement allumés, enfin plus qu’ils ne l’étaient déjà actuellement. Que faire lorsque cela arriverait ? Devrait-elle perdre tout ce qu’elle avait en mémoire, toutes les connaissances qu’elle avait amassées depuis tant d’années ? Elle espérait vivement que cela ne soit pas le cas, il n’était nullement envisageable que Victor l’emporte sur cette bataille. Son savoir, c’était là son seul ascendant…

« Tu… est-ce que ça va ? » s’inquiéta-t-elle ?

Il fallait espérer que ce soit le cas, car s’il était réellement atteint de confusion, et qu’ils survivaient à cette épreuve qui semblait alors insurmontable, elle se voyait mal le ramener au château et déclarer à ses camarades qu’il avait perdu l’esprit en restant trop longtemps dans les ruelles mal famées. On l’accuserait probablement d’y être pour quelque chose et cette simple idée la rendait encore davantage anxieuse qu’elle ne l’était. Pour le coup, elle s’en voudrait de ne pas avoir su y remédier, et il y avait de fortes probabilités qu’elle prolonge ensuite son exil à la bibliothèque de manière à déplorer ce fait en accumulant les ouvrages. Enfin, cela dépendait uniquement s’ils survivaient à la sortie des ruelles, ce qui pour l’instant n’était pas garanti, du moins pour eux.

" - Je l'espère aussi sinon on n'y arrivera jamais. Je peux vider mon compte, demander à Hayley, ma soeur de supplier nos parents de lui donner de l'argent, s'ils pensent que c'est pour elle, ça devrait fonctionner. Mais il faut qu'elle aille à Oxford pour parler à mon père & à Paris pour ma mère & elle devra faire un échange parce que ma mère est une Moldue alors elle n'a que de l'argent moldu ..."

Hecate haussa les sourcils lorsqu’il se mit à aborder le sujet de sa famille. Visiblement, sa relation avec ses parents semblait beaucoup plus compliquée qu’elle ne l’avait soupçonnée, elle ne comprenait pas non plus vraiment quel était le rapport avec sa sœur. N’étaient-ils pas censés occuper une place égale ? Avant même qu’elle ne puisse en penser quoi que ce soit, elle se surprit à ressentir de la compassion à son égard. Sa propre situation familiale, quoique assez compliquée surtout en ce moment, n’était pas réellement comparable à la sienne, elle pouvait autant qu’elle le souhaitait rester en froid avec sa mère à cause de cette histoire qui depuis un bon moment à présent rongeait leur famille, elle savait qu’elle ne pourrait le rester éternellement. Elle avait beau détester Victor, elle ne pouvait que reconnaître que c’était parce qu’elle craignait de le voir débarquer qu’il lui suscitait cette hostilité. Elle avait beau être différente d’Alex, cela ne les empêchait pas de bien s’entendre. Non, le problème n’était pas qu’elle soit caractériellement opposée à son demi-frère, elle aurait bien pu surpasser ce simple obstacle, c’était seulement sa présence. Si seulement il avait pu rester loin, comme bien avant qu’ils ne soient réunis malgré eux au château, et qui plus était, dans la même maison… cependant, elle écarta le Serdaigle de son esprit, ce n’était clairement pas le moment ni l’endroit pour penser à lui. Pour l’heure, le Gryffondor et elle déraillaient complètement pour savoir de quelle manière ils pourraient s’échapper ou payer une hypothétique rançon, ce qui était pour le moins absurde. Ils étaient vraisemblablement en train de débloquer suite à l’accumulation de tous ce qui s’abattait sur eux depuis un bon moment déjà. Etant donné qu’ils étaient tous les deux complètement paniqués, ils ne pouvaient faire autrement que d’imaginer les pires scénarios possibles et tenter de trouver d’éventuelles solutions pour y remédier, même s’ils ne semblaient pas à la veille de pouvoir y arriver. Pour sa part elle ne savait pas vraiment à qui elle pourrait demander de l’argent, l’idée en elle-même ne la réjouissait pas même si c’était pour assurer sa survie, cependant elle ne pouvait faire autrement, c’était là leur seul recours à tous deux. Pour sa part, Gabriel semblait avoir trouvé en la personne de sa sœur quelqu’un sur qui compter dans ce genre de cas extrême, elle ignorait même qu’il avait une sœur mais pourquoi pas. Cependant, il ne semblait pas apte à compter de la même manière sur ses parents… si elle s’appuyait sur ce qu’il lui avait plus tôt, c’était plutôt normal. A son instar, il semblait de sang-mêlé lui aussi, et visiblement ses parents étaient séparés. Ce ne devait pas être facile de se rendre chez l’un ou chez l’autre si une contrée les éloignait, il n’avait pas l’air d’avoir l’âge d’avoir atteint son permis de transplanage… C’était tout de même étrange que des parents ne puissent pas aimer leur enfant et lui préfèrent sa sœur. Hecate avait souvent envisagé cette éventualité, toutefois leurs situations respectives étaient vraisemblablement très différentes.

« Tes parents ne pourraient tout de même pas te laisser dans une telle situation sans rien faire. » se risqua-t-elle timidement. « Ce serait vraiment… »

Inhumain, certes, néanmoins elle n’allait pas se risquer à le prononcer à voix haute. Elle n’était pas vraiment bien placée pour pouvoir s’exposer sur le sujet, après tout elle ne le connaissait que depuis peu, même si au fond ils étaient assez semblables et qu’elle avait laissé paraître bien davantage qu’elle ne l’aurait voulu. Laisser sa sensibilité s’entrevoir, ses angoisses ressurgir… elle avait de la chance qu’il ne semble pas être du genre à colporter partout dans les couloirs, autrement elle aurait pu songer à aller s’installer définitivement dans un recoin de la bibliothèque pour le restant de ses jours. En attendant, ils étaient encore tous les deux, sans trop d’espoir mais toujours vivant, rien ne semblait perdu pour l’heure. Aussi, sa main resserrant la sienne pour se donner un semblant de courage, elle se risque à faire face aux ruelles qui se profilaient dans l’obscurité avec une légère appréhension.

" - Deux choix .... seulement .... l'étau se resserre ... ou se desserre au choix. Droite ou gauche ? "

Bon, ce n’était pas vraiment pour rassurer Hecate qui s’efforçait malgré tout de garder un minimum contenance. Ses larmes estompées, elle avança prudemment toujours avec le Gryffondor et se mit à jeter un œil de chaque côté avec une légère inquiétude. Droite ? Gauche ? Gauche ? Droite ? Faire demi-tour ? Courir dans tous les sens, aléatoirement et sans objectif précis ? Non, il valait mieux trouver une direction précise, s’il avait fait l’erreur de lui confier l’orientation de leur chemin de retour, ou de non-retour, autant qu’elle soit à la hauteur de cette tâche. Elle commençait alors à s’avancer vers la droite de l’intersection lorsqu’une ombre se projeta sur le mur qui leur faisait face. Probablement n’était-ce qu’un chat ou une quelconque autre bestiole qui traînait dans les environs, seulement Hecate le vit plutôt comme une monstruosité sans nom, ce qui lui ôta toute envie de prendre ce chemin-là pour aller plus loin. Jetant à Gabriel un regard effrayé et le teint livide, elle s’aperçut alors que la panique commençait à la regagner, petit à petit. En fin de compte, les mêmes hantises revenaient encore et toujours, et même l’insignifiant prenait toujours la forme d’une chimère. Il ne s’agissait là que d’une simple ombre, mais la Bleu & Bronze semblait tout voir de manière déformée par la crainte, aussi il ne fallait pas s’attendre à un jugement éclairé de sa part.

« Gauche, s’il te plait… » murmura-t-elle à peine à Gabriel en jetant sans arrêt des coups d’œil nerveux vers la droite, de crainte de voir surgir elle ne savait trop quoi.

Puis sans attendre et alors que l’ombre semblait s’amplifier, se rapprochant légèrement de la source de lumière, elle entraîna le Gryffondor à sa suite et commença à accélérer le pas, cessant de se retourner. L’anxiété était de mise, et pour l’heure elle doutait qu’il leur soit possible de rentrer au château, étant donné qu’il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre…

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« Tu… est-ce que ça va ? »

*Hecate était sérieuse quand elle posait cette question ? Vraiment ? Est-il nécessaire de rappeler qu'ils se trouvaient tout deux dans les ruelles mal-fâmées, au milieu de nul part sans conteste. Qu'ils ne savaient pas comment en sortir, ne se souvenant pas du chemin qu'ils avaient pris chacun pour venir jusqu'ici. Qu'il faisait nuit, qu'il pleuvait & qu'il y avait des ombres menaçantes de partout. Certes une grande part de leurs imaginations jouaient en leur défaveur, Gabriel voulait bien l'admettre, mais comment savoir ce qui résultait de leur peur de ce qui était vrai ? Au moins s'ils ont peur de tout, ils sont préparés au pire. Tandis que s'ils pensent que ce n'est que leur imagination, le jour où cela ne le sera plus, ils tomberont de haut ... de très haut. Alors oui peut être qu'ils partaient un peu trop loin dans leur délire, mais ils étaient deux, ils étaient ensemble face au danger, ils étaient mort de peur tout les deux ... et étrangement, d'une certaine façon cela rassurait notre jeune héros sans courage.
Mais la question d'Hecate le laissait un peu sans voix. Pourquoi lui demandait-elle ça ? Enfin c'était stupide de sa part de lui demander s'il allait bien alors qu'il avait le teint d'un cadavre, qu'il tremblait du haut jusqu'en bas et qu'il venait de se mettre à fredonner une chanson inconnue du grand public, n'ayant pas grand intérêt, sauf de rassurer Gabriel. Alors non évidemment il n'allait pas bien. Il voulait être loin d'ici, au château, dans son lit ou n'importe où ailleurs, mais pas ici. Il en avait marre d'avoir peur, il pensait qu'il ne pourrait jamais être plus terrorisé qu'il ne l'était mais le sort lui montrait qu'il avait bien tort de penser cela. A chaque instant quelque chose de pire le rendait encore plus nerveux, le tétanisant sur place. Alors évidemment que non ça n'allait pas. Hecate était dans le même état que lui, elle paniquait aussi pour rien, n'avait pas plus de courage que lui, donc même si elle était brillante comme élève, cela ne servirait absolument à rien ce soir. S'ils devaient mourir, ils le feraient sans aucune chance de se défendre parce que leurs cerveaux brillants venaient de les lâcher. Gabriel se tourna vers Hecate, le visage remplie de peur, de rage et de sentiments tous contraire les uns des autres.*

" - Non .... évidemment que non .... N-nous sommes bloqués i-ici. N-nous sommes s-seuls, v-vulnérable et t-terrifiés. Alors bien s-sur que non ça ne va p-pas. Je veux rentrer chez .... moi. Je veux s-sortir d'ici. Je veux ..... vivre. "

*Pauvre Hecate qui n'avait rien fait de mal, voulant simplement tenter de savoir si son compagnon allait bien ou pas. Evidemment que rien n'était de sa faute, Gabriel en était parfaitement conscient. D'ailleurs égoïstement il était content qu'elle se soit perdue elle aussi, ainsi ils étaient deux et à deux c'est plus facile à "vivre" ce genre de situation. Gabriel ne reprochait rien à Hecate, rien dans ses propos le sous-entendait, mais il voulait rentrer et il en avait marre de tout cela, du coup sa patience avait laissé place à un agacement sans borne et à une fatigue profonde. Quand ce cauchemar ce terminera-t-il ? Allaient-ils survivre à cette épreuve ? Allaient-ils finir avec une pneumonie ? Une infection ?
Gabriel repensait à sa journée & à la raison qui l'avait poussé à venir ici. C'était vraiment dégueulasse de la part de ses camarades de l'avoir embarqué là dedans. Il n'avait aucune preuve que c'était vraiment eux, ni même de noms en tête mais voilà, c'était presque évident. Il était le bouc-émissaire, la pauvre victime qu'on martyrise tout le temps, alors une fois de plus ou de moins, cela ne change pas grand chose pour eux. Mais c'était vraiment machiavélique de l'avoir envoyé dans les ruelles, cela prouvait que sa mort ne les toucherait même pas. C'était triste et rageant.
Gabriel ferma les yeux, fatigué, il devait se reprendre en main, la panique et l'agressivité dont il avait fait preuve quelques secondes avant ne le représentait absolument pas. Il était d'une nature douce, gentille, toujours concilient et là allez savoir pourquoi le ton monte, la colère gronde ... même lui ne se reconnait pas. Il esquisse un petit "pardon" à Hecate, pour ne pas qu'elle le prenne mal & qu'elle s'en aille, en l'abandonnant à son sort funeste.*

« Tes parents ne pourraient tout de même pas te laisser dans une telle situation sans rien faire. Ce serait vraiment… »

*Cruel ? Méchant ? Sadique ? Inhumain ? Oui et tellement plus encore. Cela se voyait tout de suite que la jeune fille ne connaissait pas les Baxter. Avec les autres, les parents Baxter étaient des gens gentils, heureux, sociables, bons vivants. Ils jouaient souvent à la famille parfaite avec leur fille Hayley, en tout cas ils y jouaient quand ils étaient encore ensemble. Encore aujourd'hui, quand la mère de Gabriel faisait l'effort de venir à Oxford voir sa famille ou que le père de Gabriel faisait le chemin avec ses enfants pour aller rendre visite à sa femme à Paris, ils jouaient à la petite famille idéale avec leur fille. Gabriel restait en retrait ou se taisait pour ne pas avoir les foudres de ses parents. S'il avait une once de caractère, il les aurait envoyer paître, mais il n'en n'a pas, il est trop bonne pâte, alors on se sert de lui, on le piétine, on se moque et après on le jette. Personne ne se rendait vraiment compte de ce que pouvait vivre Gabriel. Loin de le battre, ses parents avaient beau ne pas être très sympathique, ils n'avaient jamais levé la main sur leur fils. Ils préféraient se moquer de lui, prétendant que Gabriel ne s'en plaignait pas, alors ils pouvaient continuer. Au fond de lui, Gabriel savait que la situation qu'il vivait actuellement, il pouvait en partie s'en prendre à lui même. S'il avait le courage de leur faire face, il savait qu'ils arrêteraient et commenceraient peut être à le respecter. Mais voilà il n'a pas une once de courage et surtout pas face à ses créateurs, donc il préfère endurer l'humiliation quotidienne. Gabriel savait que ses parents avaient un bon fond, ils avaient souvent aidé leurs voisins. La famille de Callyope ne vivait pas toujours de bons moments, son père a perdu son emploi et boit pour oublier sauf qu'il oublie souvent d'arrêter de boire. Il devient grincheux, violent et la mère de Call' préfère faire dormir sa fille chez les Baxter pour ne pas qu'elle voit son père dans cet état là. Après il ne faut pas s'étonner que Callyope ne soit pas tendre avec les autres avec la vie qu'elle a vécu.
Les parents de Gabriel aidaient souvent leurs amis quand ils le pouvaient, aimaient leur fille sans considération, payé des séances de psy à leur fils, ainsi que la boxe pour tenter d'en faire un homme ... j'ai bien dis tenter, parce que ce n'est pas encore gagné.
Mais que pourrait dire Gabriel face aux propos d'Hecate ?*

" - Mes ... p-parents attendent de moi que je sois un h...ho...homme. Tant que je n'agirais pas en h...ho...homme, ils ne me c-con-considéreront pas comme leur fils. "

*La main d'Hecate sert un peu plus celle de Gabriel, ce geste lui réchauffe un peu le coeur. Il ne veut pas voir ça comme une marque de pitié, il en a marre de voir de la pitié de partout. Parler de sa famille lui a presque fait oublier l'endroit où ils se trouvaient mais la réalité lui rappela à son bon souvenir. Une intersection, deux choix possible, à gauche ou à droite. Honneur aux femmes comme on le dit si bien, ce sera donc à Hecate de choisir leur destination. Elle regarde à droite, puis à gauche indécise. Gabriel la comprenait parfaitement, lui non plus ne voyait pas trop lequel chemin prendre, il n'y avait pas de pancarte leur indiquant là où cela allait les mener. Dommage. Hecate fit un pas vers la droite, elle observa la ruelle et vit d'un coup une ombre se dessiner. Le souffle du jeune Baxter se coupa, la peur recommençait à l'envahir. Bonté divine cela ne se terminerait donc jamais. Gabriel resta figé sur place, pendant que l'ombre grandissait à vu d'oeil. Dans sa tête, les mots "C'est un chat, ce n'est qu'un vulgaire petit chat" danser en boucle. Il déglutit, fatigué de fuir, d'avoir peur. Hecate sursauta et s'approcha de nouveau de Gabriel, tout en le suppliant.*

« Gauche, s’il te plait… »

*Sa voix le fit sortir de sa torpeur, il hocha la tête sans trop savoir pourquoi car déjà elle l'avait attrapé par la main pour courir dans la ruelle de gauche, s'éloignant au maximum de l'ombre. Ils ne seraient peut être jamais si c'était un chat ou un humain et si c'était un gentil marchant ou un gros méchant. Ils coururent, encore et toujours, Gabriel ne voyait pas grand chose avec lui pluie, trébuchant de temps en temps, mais arrivant toujours plus ou moins à garder son équilibre, sauf la dernière fois où il fit un magnifique plongeant dans une flaque d'eau. Ruisselant, il se releva, dégoûté, fatigué & excédé, cela ne pouvait plus continuer. Ils s'arrêtèrent, le "paysage" avait changé sans qu'ils s'en rendent compte, les maisons avaient l'air moins effrayante, les ruelles moins sales, était-ce un signe ?*

" - T-tu crois qu'on se r-rapproche de la sortie ? "

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" - Non .... évidemment que non .... N-nous sommes bloqués i-ici. N-nous sommes s-seuls, v-vulnérable et t-terrifiés. Alors bien s-sur que non ça ne va p-pas. Je veux rentrer chez .... moi. Je veux s-sortir d'ici. Je veux ..... vivre. "

Hecate se mordit la lèvre inférieure, se sentant abominablement stupide. Un simple regard autour d'elle suffit à lui refaire perdre pied, tandis qu'elle s'efforçait de garder contenance. Perdus au beau milieu de nulle-part, à la merci de tout ce qui aurait pu peupler cette ruelle et susceptible d'atteindre à leur vie. Les scénarios qu'ils s'étaient imaginés étaient plutôt burlesques et inconcevables pour des personnes saines d'esprit, ils n'en étaient pas moins en proie au danger environnant... la Serdaigle commençait à littéralement être épuisée de tout cela et il y avait fort à parier qu'il en soit de même du côté de Gabriel. Cela faisait bien un moment qu'ils erraient sous la pluie désespérément, sans savoir vers où se diriger, surpris par le moindre bruit qui se faisait entendre, et tentant vainement de retrouver la trace de quelque lieu connu, bien loin de cet enfer. Enfin le véritable enfer était plutôt celui qui se tramait dans leurs esprits conjoints, tout ce qu'ils avaient jusqu'ici vu de plus effrayant était issu de leurs visions ou d'hallucinations auditives. Il suffisait qu'un chat sorte du recoin dans lequel il était dissimulé, qu'une ombre apparaisse et l'angoisse se ressaisissait d'eux... aussi, le ton qu'avait employé le Rouge & Or laissait clairement entendre qu'il était à bout de nerfs également. Que pouvait-elle dire ou faire pour le rassurer alors qu'elle était aussi terrorisée que lui? Au contraire, elle risquait d'empirer les choses, mieux valait encore qu'elle s'en abstienne. Il était normal qu'il arrive à saturation, aucun d'eux ne semblait pouvoir en supporter davantage, ils en avaient assez eu pour leur compte...

" Je suis désolée. " déclara-t-elle simplement avec une pointe d'amertume.

Une vague d'impuissance avait commencé à la submerger. Elle était désolée de ne pouvoir rien y faire, d'être tétanisée au lieu de pouvoir se montrer utile en faisant preuve d'un peu de lucidité, de se laisser surprendre par le moindre élément dont elle ignorait l'origine au lieu de chercher sereinement à retrouver leur chemin... Alex aurait probablement su comment s'y prendre. D'une part parce qu'il ne se serait pas mis à paniquer pour un rien, puis parce qu'il n'aurait pas perdu son temps à s'imaginer des histoires complètement insensées... et encore, si le Rouge & Or n'avait pas été avec elle à ce moment-là, elle se serait probablement révélée incapable de quoi que ce soit. Elle aussi en avait assez de cet endroit, la seule chose qui aurait pu la calmer était un feu de cheminée, en l’occurrence celui de sa salle commune, et un bon ouvrage pour combler les insomnies qu'elle aurait probablement dans le courant de la nuit s'ils rentraient un jour, ce dont elle n'était pas encore convaincue. L'anxiété ne l'avait pas quittée, et l'énervement qu'elle avait vu transparaître dans le visage de Gabriel indiquait clairement qu'il était à bout. Aussi, Hecate baissa les yeux et resta silencieuse quelques minutes, préférant ne pas prendre le risque d'irriter davantage le Gryffondor. Toujours rongée par l'inquiétude, elle s'efforçait alors de contrôler sa respiration qu'elle essayait de faire devenir plus régulière en écartant les cheveux qui lui collaient au visage. Si quelque chose devait réellement advenir, de quelle énergie pourraient-ils se servir? Pas de la sienne, du moins, qui paraissait hors d'usage pour l'heure. Courir? En auraient-ils seulement la force? Tandis qu'ils avançaient encore dans l'obscurité et que la pluie se déversait sur eux, Hecate était en train de perdre tout espoir. C'était désormais un fait établi, rien ni personne ne pourrait leur venir en aide, ils étaient seuls et égarés et Merlin savait si d'aventure ils pourraient sortir un jour de ce maudit dédale de ruelles qui semblaient s'être refermés sur eux... le "pardon" que formula le Rouge & Or la toucha, mais n'atténuait en rien ses craintes. Elle était prête à jeter l'éponge et à renoncer à essayer de s'y retrouver dans le chaos sombre qui les enveloppait, convaincue que quoi qu'il advienne, c'était fini pour eux.

" - Mes ... p-parents attendent de moi que je sois un h...ho...homme. Tant que je n'agirais pas en h...ho...homme, ils ne me c-con-considéreront pas comme leur fils. "

Ces mots surprirent légèrement Hecate, qui au fond d'elle détestait ce raisonnement. C'était stupide et égoïste, ils n'avaient pas le droit de le laisser sur le banc de touche simplement parce qu'il manquait de courage et de caractère... elle comprenait que ses géniteurs veuillent qu'il se prenne enfin en main, mais était-ce là un prétexte pour ne pas le considérer comme leur fils? Etaient-ils donc à ce point incapables de l'accepter tel qu'il était? C'était plutôt triste... ce n'était pas parce qu'elle était une fille que ses propre parents avaient décidé de tolérer ses angoisses à caractère névrotique, seulement parce qu'ils savaient que ce trait-là faisait partie d'elle et qu'elle ne pouvait s'en détacher. Pour chasser ses craintes, elle avait pris l'habitude de lire plus que de raison, cherchant à emmagasiner le plus de choses possibles pour ne plus jamais avoir peur de l'inconnu. Simplement, pouvoir mettre un nom sur les choses ne l'avait pas beaucoup aidé, au contraire, et actuellement elle redoutait encore davantage son environnement qu'auparavant, consciente de tous les dangers qui étaient susceptibles de la menacer. Au fond, Gabriel était assez similaire à elle, c'était donc injuste qu'on ne puisse pas reconnaître que cet aspect de sa personnalité lui appartenait, et qu'il aurait beau faire preuve de toute la gentillesse du monde, ses parents ne seraient pas en mesure de le reconnaître. Comment pouvaient-ils agir de la sorte avec leur fils et non avec leur fille?

" Ne peuvent-ils pas donc... t'accepter, tel que tu es? " s'enquit la Serdaigle timidement. " Ils te demandent de devenir quelqu'un qui ne te correspond pas... ils ne peuvent pas simplement te reconnaître à la seule condition que tu soies à la hauteur de leurs attentes. "

Pourtant, depuis sa première année, elle était entrée en compétition avec Victor afin de briller aux yeux de ses parents davantage que lui... néanmoins, le fait qu'on le considère comme parfait l'irritait profondément, c'était l'une des raisons qui l'avaient poussée à travailler plus que de raison, obtenir l'avantage sur un terrain sur lequel il ne pourrait la battre. C'était le seul et unique atout qu'elle avait dans sa manchette... aussi, si elle le perdait, elle savait pertinemment qu'elle s'en retrouverait anéantie. Il aurait eu raison d'elle et elle ne se le serait jamais pardonnée... pourtant, elle savait clairement que c'était stupide comme raisonnement, que c'était la jalousie qui la poussait à percevoir Victor comme un voleur... l'unique source d'hostilité venait d'elle, et elle se détestait de penser de cette manière. Gabriel avait plus de raisons qu'elle d'en vouloir à sa sœur, et pourtant ils semblaient tous les deux en très bons termes, au fond c'était elle qui se comportait comme un imbécile... en attendant, si c'était son demi-frère qui s'était égaré dans ses ruelles, ce qui ne lui serait probablement jamais arrivé, il aurait certainement su y remédier dans le calme et la réflexion... ce qui était une raison de plus pour Hecate de le détester. Elle était aux bords de la crise de nerfs, incapable de prendre une décision réfléchie, de faire quelque chose pour qu'ils puissent rentrer, elle était simplement bonne à voir le mal partout et à fuir dès qu'une ombre se laissait entrevoir. Ce n'était certainement pas elle qui pourrait aider le Gryffondor à quoi que ce soit... ce dernier venait d'ailleurs de glisser dans une flaque, mais s'était relevé avant qu'elle n'ait eu le temps de lui proposer de l'aide, craignant qu'il ne se soit fait mal. Alors que ses dernières ressources en volonté et en détermination semblaient d'être épuisées, la Serdaigle remarqua avec surprise que les ruelles qui les entouraient contrastaient légèrement avec celles dans lesquelles il se trouvaient il y avait encore quelques minutes.

" - T-tu crois qu'on se r-rapproche de la sortie ? "

Une lueur d'espoir s'alluma alors dans les yeux d'Hecate qui n'osait trop croire qu'ils soient enfin aux portes de ce cauchemar. Bon sang, si seulement cela pouvait être le cas... s'ils pouvaient juste franchir la distance qui les séparait du village et quitter l'enfer dans lequel ils semblaient s'embourber depuis le début de la soirée, à mesure que l'obscurité s'accentuait et que l'averse leur fouettait le visage. Se retournant vers son compagnon d'infortune, la Serdaigle se mit alors à effectuer quelques pas, au début prudents puis de plus en plus rapides vers l'issue de la ruelle dans laquelle ils s'étaient engagés. Ce n'est qu'au terme d'une dizaine de secondes que la Bleu & Bronze réalisa alors qu'ils avaient regagné la place principale de Pré-au-Lard. Au fond se trouvaient les quelques commerces habituels, Honeydukes, Zonko... bien entendu fermés, mais significateurs. Ils avaient réussi. Ils étaient enfin sortis. Hecate se répéta ces mots bon nombre de fois dans son esprit sans trop y croire, encore abasourdie, si bien qu'elle en oubliait de se réjouir. Une éventuelle issue paraissait tellement improbable quand ils se trouvaient encore dans ce labyrinthe maudit, alors que tout semblait perdu le paysage démontrait le contraire. Aussi, alors qu'un sentiment de joie commençait à la parcourir, elle se mit à rire sans réellement savoir pourquoi et se jeta au cou de Gabriel, trop heureuse pour se soucier de quoi que ce soit.

" On a réussi! On est sortis, on va pouvoir rentrer! " s'exclama-t-elle alors que ses yeux commençaient légèrement à s'embuer.

Enfin elle relâcha son emprise, le teint écarlate et légèrement embarrassée. Peut-être s'était-elle trop laissée emporter dans son effusion de joie... à ce rythme, il allait finir par la trouver complètement allumée. Enfin peu importait, elle était enfin rassurée et ils allaient pouvoir reprendre le chemin du château après un début de nuit infernale.

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" Je suis désolée. "

*La fatigue était présente, l'agacement également, le désarrois, le désespoir, la peur, la panique, l'anxiété, la colère et tout un tas de sentiments négatifs. Gabriel n'en pouvait plus, c'était plus qu'il ne pouvait supporter, d'ailleurs il se demandait encore comment il faisait pour tenir encore debout actuellement. Il savait que sans Hecate, il serait allongé au sol, abandonnant tout espoir de sortir vivant de ce labyrinthe, préférant mourir dans l'instant plutôt que de lutter. Ce n'est pas dans son caractère de lutter ainsi, de tenter de trouver des solutions, d'éviter de trop paniquer même si ça ne fonctionne absolument pas. S'il agissait ainsi, s'il tentait de se contrôler c'est simplement parce qu'il n'est pas seul, parce qu'il y a Hecate et que s'il laisse sa nature prendre complètement le dessus, la sienne risque de faire de même et vu qu'ils ont l'air d'avoir beaucoup de points en commun, ils finiraient très certainement tout deux allongés au sol, se laissant mourir. Mais même en faisant tout les efforts du monde, Gabriel restait Gabriel et il ne pourrait réellement changer. Il ne pourrait jamais affronter un réel danger en en étant parfaitement conscient avant. Il ne pourrait jamais affronter une bande de sorciers pour s'amuser, se défendre ou autre. Il ne pourrait jamais faire réellement preuve de courage, seulement tenter de montrer qu'il paniquait pas trop et encore c'était pas très brillant comme résultat. Et ce soir, après avoir fait un énorme travail sur lui, Gabriel avait finit par craqué et c'était un peu emporté contre Hecate. La pauvre jeune fille n'avait rien demandé, elle voulait juste être gentille, montrait que malgré la situation, elle était à l'écoute et Gabriel, en parfait crétin l'avait envoyé bouler. Bien entendu, il s'était assez vite rattrapé en s'excusant mais le mal était fait. La jeune fille s'excusa à son tour et Gabriel baissa les yeux, honteux d'une tel comportement. On ne s'adresse pas aux gens comme ça, c'est mal, c'est impoli, grossier et franchement méchant et le jeune Baxter était tout, sauf méchant et grossier. Il pourrait dire à la jeune Juliet qu'elle n'a pas à s'excuser, qu'elle n'est pas en tort, dans cette histoire, qu'elle n'y est pour rien, mais les mots ne sortirent pas et Gabriel le savait avant même de tenter d'essayer. Il garda donc le silence, tout en marchant, tout penaud.*

" Ne peuvent-ils pas donc... t'accepter, tel que tu es? Ils te demandent de devenir quelqu'un qui ne te correspond pas... ils ne peuvent pas simplement te reconnaître à la seule condition que tu soies à la hauteur de leurs attentes. "

*Ils continuèrent à avance, sans savoir où ils allaient, ça, ça n'avait pas changé au moins, bien malgré eux. Ils tentaient de discuter, pour apprendre à se connaître et pour se distraire. Au moins en réfléchissant à ce qu'ils allaient dire, ils pensaient un peu moins au danger qu'ils étaient en train d'affronter. C'était pas très efficace quand on voyait le teint blafard de Gabriel, mais en même temps le jeune Echo n'était pas une référence dans la matière, la normalité ce n'était pas trop son truc. Ils parlèrent d'une éventuelle prise d'otage où leurs ravisseurs demanderaient une rançon à leur famille. Gabriel certifia que ses parents ne bougeraient pas le petit doigt pour lui et bien évidemment Hecate ne comprit pas. En même temps il n'y avait pas grand chose à comprendre, il était le vilain petit canard de la famille, point, pas besoin de polémiquer pendant des heures sur le sujet. Oui ses parents ne l'aimaient pas, mais ça faisait presque 16 ans que c'était le cas. Oui il en souffrait mais que faire de plus ? Non ses parents ne l'accepteraient jamais tel qu'il est parce qu'ils ne sont pas comme ça. Ils sont égoïste quand il s'agit de Gabriel, ils lui en veulent vraiment, alors qu'au fond, le jeune Baxter n'a rien fait, à par naître.*

" - Ils ne m'ont ja-jamais voulu, alors ils font un peu se qu-qu'ils veulent. Ils ne voulaient pas d'enf-fant à la base et puis quand ils ont su que j'allais arriver, ils ont voulu une f-fille et ... ils m'ont eu moi. Je ne suis qu'une série de décept-tions depuis le début, je vois pas pourquoi ça ch-changerait. "

*Les deux jeunes gens avançaient, pressant le pas quand ils sentaient que le danger se rapprocher - c'est à dire très régulièrement - et main dans la main, ils finirent pas se mettre à courir. Avec le sol glissant et des chaussures lissent, il ne fallait pas s'attendre à un miracle de la part du jeune Baxter, il fallait bien qu'à un moment donné, son pied glisse sur un pavé et qu'il s'étale de tout son long dans une flaque d'eau, sinon ce ne serait pas drôle. Gabriel se relève, agacé, fatigué et hors de lui. Mais c'est en remarquant que le décors avait commencé à changer qu'il commença à voir un mince espoir de s'en sortir. Il en fit part à Hecate, qui prit le parti de reprendre leur chemin pour voir si le jeune Baxter avait raison ou non. D'abord lentement, elle finit par se mettre de nouveau à avancer vite jusqu'à déboucher sur la grande place. Gabriel la suivit tant bien que mal et découvrit non sans stupéfaction qu'ils n'étaient plus dans les ruelles mal-fâmées.*

" On a réussi! On est sortis, on va pouvoir rentrer! "

*Hecate lui sauta au cou et resta accroché ainsi pendant quelques instants avant de descendre de son perchoir, l'air un peu gêné. Gabriel ne remarqua absolument rien tellement la joie de s'en être sorti sain et sauf était présente. Il était en vie, il allait pouvoir reprendre son expérience qu'il avait laissé en préparation juste avant de partir. Hecate était en vie aussi, ils allaient pouvoir reprendre leur vie là où ils l'avaient laissé, mais marqué à vie, cela va s'en dire. Gabriel n'en croyait pas ses yeux, il était tellement heureux que quand Hecate lui sauta dessus, il la serra dans ses bras, comme si c'était tout à fait normal qu'elle réagisse ainsi. C'était un peu comme s'il avait l'impression que c'était Hayley, à un détail près : ce n'était pas sa petite soeur. Aucun sourire gêné, Gabriel était aux anges et rien ne pourra changer ça. Il était en vie, sain et sauf, ils allaient pouvoir rentrer au château, se réchauffer, prendre une douche, dormir, lire, courir, sauter, respirer, rire, parler, écrire, expérimenter, chercher ....*

" - J'ai l'impression que cela fait des années que nous sommes p-partis du château ! "

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" - Ils ne m'ont ja-jamais voulu, alors ils font un peu se qu-qu'ils veulent. Ils ne voulaient pas d'enf-fant à la base et puis quand ils ont su que j'allais arriver, ils ont voulu une f-fille et ... ils m'ont eu moi. Je ne suis qu'une série de décept-tions depuis le début, je vois pas pourquoi ça ch-changerait. "

Hecate demeura interdite quelques instants, ne sachant trop quoi dire. Tout ce qu'elle voyait là c'était que l'enfance du Gryffondor n'avait pas du bien être rose, et c'était ce qui faisait que comme elle il manquait cruellement d'assurance à présent; Elle n'avait jamais connu ce genre de situation, alors elle ignorait ce qui était bon à dire en ces circonstances, de crainte de dire quelque chose de déplacé. Après tout, elle n'était pas des mieux placées pour faire valoir son avis, après tout elle ne connaissait le Gryffondor que depuis le début de cette mésaventure dans laquelle ils étaient tous deux embourbés, au milieu de nulle-part, de la nuit qui commençait à se faire obscure, de la pluie torrentielle qui se déversait sur eux, de dangers potentiels rodant autour d'eux... aussi la jeune Serdaigle inspira une nouvelle fois de manière à ne pas perdre pied. Elle ne pouvait pas tourner de l'oeil maintenant, ils avaient bien trop avancé pour que leurs efforts soient vains, et qui plus était elle ne pouvait pas prendre le risque que son corps, inconscient, se retrouve à la merci de créatures voraces ou anthropophages à l'affut du moindre cadavre à dévorer. Qui plus était, à présent qu'elle connaissait, même en surface, un peu l'histoire de Gabriel elle avait encore moins envie de le laisser tomber, espérant vivement que l'un et l'autre puissent trouver une issue et regagner le château. Ils ne méritaient pas de dépérir dans ces ruelles, après tout ils n'avaient cherché d'ennuis à personne, n'avaient eu aucune mauvaise intention derrière la tête en venant et n'aspirer qu'à retrouver le confort de leur salle commune, rien de plus. Néanmoins, cette perspective semblait bien lointaine, alors, presque inatteignable... c'était comme s'ils avaient abandonné l'idée de rentrer un jour vivants et que leur fosse était déjà creusée. Après tout, cet endroit ne semblait comporter aucune sortie, il s'agissait simplement d'un dédale sans fin dans lequel ils étaient condamnés à tourner en rond indéfiniment, une malédiction contre laquelle ils ne pouvaient aller. Tout du moins c'était ce qui leur avait paru... après s'être lamentés sur leur condition durant quelques bonnes dizaines de minutes, avoir enchaîné les déboires, avoir été terrorisé par le moindre élément en mouvement ou animal le plus anodin alors qu'ils étaient pourtant en possession de leur baguette, ils semblaient peu à peu remonter à la surface du village, et échapper à l'obscurité de ces ruelles infernales. C'était plutôt un bon signe et Hecate ne pouvait que s'en réjouir, sentant l'espoir l'habiter de nouveau. Ils étaient encore envie, ils avaient encore tous leurs membres en leur possession, ils pouvaient désormais se situer, y voir plus clair à travers la nuit et l'averse, et même rentrer au château qui était désormais à proximité. Ils avaient beau être épuisés et à bout de force, cette vision venait très probablement de leur insuffler la volonté de continuer coûte que coûte, peu importait le reste. Aussi la jeune Serdaigle s'était laissée déborder par le sentiment de joie qui l'avait envahie, avant de ressentir un léger embarras. Après tout ils ne se connaissaient pas vraiment, même si elle n'avait pas eu cette impression durant leur enchaînement de malheurs et d'infortune, mais les circonstances étaient différentes.

" - J'ai l'impression que cela fait des années que nous sommes p-partis du château ! "

Hochant la tête avec un visage qui exprimait clairement son soulagement, Hecate était à présent rassurée et presque confiante en la suite des évènements, en laquelle elle avait légèrement perdu foi depuis leur égarement. Ils avaient fini par perdre toute notion de temps, délaissé toutes les formalités d'usage, la seule chose qui avait alors compté était leur survie, même si en fin de compte celle-ci ne s'était pas vraiment trouvée menacée, si ce n'était par les scénarios complétement absurdes qu'ils avaient imaginés et qui n'avaient fait qu'accroître leur angoisse. Comment reprendre leur vie quotidienne au château comme si de rien n'était après un tel périple? Une chose était sure, Hecate risquait de ne pas l'oublier de sitôt, et la nuit qu'elle allait passer n'y arrangerait rien. Les cauchemars seraient de mise, remettant en scène leurs craintes, suite à quoi elle se réveillerait probablement en sueur et finirait par abandonner l'idée de trouver un sommeil paisible en terminant un ouvrage entamé. Et lui? Aurait-elle de nouveau l'occasion de lui parler plus tard? Ou se limiteraient-ils à s'entrevoir dans les couloirs, se remémorant alors leur mésaventure et l'anxiété qui les avait saisis du début jusqu'à la fin? Elle l'ignorait, pour l'heure elle ne pensait qu'à une chose, retrouver la sérénité de sa salle commune, le confort des fauteuils qui côtoyaient la cheminée, et attraper un grimoire qui traînerait sur une table d'appoint, quel qu'il soit, pourvu qu'il puisse suffisamment la distraire pour qu'elle en vienne à chasser un peu cette histoire de son esprit. La frayeur qui les avait envahis était certes atténuée par le soulagement de se trouver encore en vie, mais toujours vive et palpable, du moins chez elle. Après tout elle avait réellement eu l'impression qu'ils étaient coupés de tout, qu'il n'y avait nulle alternative et que le chemin qu'ils avaient un peu tous deux emprunté par erreur les mènerait à une mort inévitable, si bien qu'elle en avait encore la chair de poule... bref, leurs scénarios paranoïaques n'avaient rien fait pour arranger la chose et elle était incapable de définir quand ils étaient partis, si cela faisait une heure, deux, une journée, une semaine...

" Moi aussi... en tout cas il n'y a pas moyen que je retourne dans cet endroit. Tu crois que quelqu'un s'est aperçu de notre absence? Bon sang, je n'y crois pas... on est en vie! " s'exclama-t-elle en contemplant ses bras comme pour vérifier qu'ils étaient toujours bel et bien reliés à son corps.

Au moins, une chose était certaine, Hecate était heureuse. Ils étaient tous deux ressortis indemnes, avaient échappé à tous les dangers potentiels, créatures éventuelles et criminels imaginaires qu'ils étaient persuadés de rencontrer... en fin de compte, cette histoire de kidnapping à laquelle ils avaient sérieusement songé semblait tout à coup bien stupide, mais elle était loin de s'en formaliser. Après tout sur le moment aucun d'eux deux n'avaient su faire preuve de suffisamment de bon sens pour faire preuve d'un peu de réalisme, la peur les avaient bien trop atteints pour qu'ils puissent s'y résoudre. A présent que tout était fini, ils allaient pouvoir rentrer, terminer leur nuit et se réveiller en possession de toutes leurs parties du corps, ce dont elle était loin d'être convaincue alors qu'ils étaient encore en train d'essayer vainement de trouver leur chemin. Rejettant derrière elle un regard qui lui procura un énième frisson d'angoisse, elle se détourna bien rapidement des ruelles en se promettant mentalement de ne plus jamais chercher à visiter Pré-au-Lard en profondeur. Au moins, le seul bon élément qu'elle tirait de cette histoire, c'était d'avoir fait une rencontre plutôt intéressante, et que même si les circonstances étaient loin d'être idéales elle avait pu faire la connaissance de quelqu'un qui lui était curieusement similaire. Aussi, alors qu'elle commençait à effectuer quelques pas vers la sortie du village, ayant trop hâte de retrouver la sécurité prodiguée par l'école, elle se retourna vers le Gryffondor et lui adressa un large sourire.

" Tu viens? " demanda-t-elle avant de réfléchir un instant. " Par contre, il vaut sûrement mieux ne pas trop faire étalage de cette histoire... "

Effectivement, elle avait bien assez honte de s'être laissée allée de la sorte et il y avait fort à parier que le Gryffondor n'y avait pas beaucoup pris de plaisir non plus. Peut-être en toucherait-elle deux mots à Astride ou Alex, mais elle préférait bien davantage que tout cela ne fasse pas d'échos. De toute manière, cet épisode était déjà bien certainement ancré au fer rouge dans leur esprit, à tous deux...

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