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Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy
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Message(#) Sujet: Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy EmptyDim 11 Fév - 18:51

Sell your soul, not your whole self
Niamh & Tracy

"Je vais bien. Tout va bien." répéta-t-elle tandis qu'elle insistait pour quitter l'infirmerie, au sein de laquelle elle avait été menée suite au cours de défense contre les forces du mal, par précaution davantage que par réelle utilité. Il était nécessaire que tout aille bien, elle n'avait pas préparé d'alternative le cas échéant. Avalon s'était révélée d'une extrême gentillesse en insistant pour qu'elle consulte l'infirmier, même si elle jugeait que ses inquiétudes étaient infondées. Après tout, elle était la première à redouter la maladie, et son hypocondrie l'avait souvent menée à quémander les soins de Monsieur Lennox alors que seule sa peur de tous les maux susceptibles de l'accabler était en cause. Mais cette fois-ci, elle n'avait pas besoin d'être auscultée, si elle avait chancelé en classe ce n'était que par accident. Sa main continuait de trembler, lorsqu'elle gagna le couloir, et elle dut attendre quelques secondes qu'elle veuille bien cesser de bouger pour attraper sa baguette, qu'elle observa attentivement, comme si cette dernière était en cause. Elle était parvenue à produire un vrai patronus, un authentique. Et si la fierté l'avait gagnée en premier lieu, la crainte s'installait peu à peu, émergeant en elle comme si elle y avait toujours siégé... Elle n'était peut-être pas aussi prête qu'elle aurait voulu l'être, pas aussi blindée qu'elle aurait voulu le croire. "Pas à la hauteur", encore une fois. Agacée, elle la rangea dans son sac en bandoulière, et traversa le troisième étage, d'un pas pressé, afin de gagner la salle des préfets : elle n'avait pas encore récupéré les emplois du temps des rondes prévues cette semaine, et devait adapter son planning en fonction de ces dernières, afin d'optimiser son temps libre, qu'elle comptait bien consacrer, pour la majeure partie, à ses recherches avec Andrea, et à la couture si elle pouvait s'accorder ce luxe.

Une fois arrivée, elle ne prit pas la peine de s'installer, et ouvrit l'un des tiroirs, dans lequel elle enfournait tout ce qui concernait les modalités propres à son rôle : rapports, avertissements, élèves à surveiller. Elle était, une fois de plus, bien meilleure en théorie qu'en pratique, et l'autorité était une costume qu'elle avait bien du mal à revêtir. Agitant sa baguette sur le verre qu'elle venait de remplir d'eau, elle finit bouillir cette dernière avant de déposer dedans un sachet de verveine-menthe, et coiffa ses cheveux en un chignon rapide. Sa migraine de la matinée peinait à se dissiper, et plus d'une dose habituelle d'aiguise-méninges maison aurait été nécessaire pour raffermir cette concentration qui n'avait, aujourd'hui, que trop tendance à s'évaporer. Si seulement le professeur Burgess avait bien voulu accéder à sa requête concernant l'Elixir Cérébral de Barrufio... A la place, elle devait se contenter de composer avec ses propres limites. Tandis qu'elle réfléchissait à ce à quoi elle pourrait bien employer son jeudi soir, entre révision de la préparation de la potion de régénération sanguine et collecte d'informations botanique pour enrichir son herbier, elle se surprit à laisser ses pensées diverger vers l'Occamy qui était sorti de sa baguette. Même si elle se sentait toujours affaiblie par la soudaine fatigue qui s'était emparée d'elle, jusqu'à la menacer de s'effondrer en pleine classe, elle avait senti éclore en elle quelque chose dont elle ne soupçonnait jusqu'ici pas même l'existence... Elle avait ce besoin de réessayer, comme si l'apparition de la créature chimérique pouvait la mener à cette réponse qu'elle cherchait, à trouver qui elle était, à avancer sur le chemin de cette quête introspective. Rêveuse, elle fut rappelée à la réalité par l'ouverture de la porte, et alors qu'elle s'apprêter à saluer le nouveau venu d'un ton à la fois cordial et formel, comme pour rappeler qu'elle ne se trouvait pas au sein de ces lieux simplement pour y prendre le thé, sa colonne vertébrale se raidit à en le découvrant. Ou plutôt elle, puisqu'il s'agissait d'une personne qui lui était bien connue, ou qui l'avait été, autrefois, celle avec qui elle avait partagé ses premiers moments de complicité, avant même de connaître Candice. Lorsqu'elles étaient Niamh et Amelia, douces et candides, avant de devenir celles qui avaient connu l'horreur. Bien évidemment, aujourd'hui, tout cela semblait bien lointain...

Tracy s'éclaircit la gorge, cherchant par mécanisme une issue, n'importe quoi qui dans cette pièce pourrait lui être d'un quelconque secours dans cette confrontation à laquelle elle n'était, hélas, pas préparée. De tous les préfets avec lesquels elle était forcée de coopérer, il y en avait, naturellement, un certain nombre avec lesquels elle était bien incapable de s'entendre. Il était exclu qu'elle adresse la parole à Perrin, Tasha et Zach se contentaient de relations purement professionnelles qui ne manquaient pas de laisser transparaître leur manque de volonté à l'idée de travailler avec elle, quoique ce dernier faisait un effort, et Milo se montrait simplement poli, sûrement parce qu'il le jugeait nécessaire vis à vis de Dan. Mais Niamh... Niamh, c'était une autre histoire. "Oh, je ne m'attendais pas à te voir." déclara-t-elle simplement, un peu prise de court. A vrai dire, elle la fuyait depuis des semaines, veillant à ne jamais se retrouver dans la même pièce que cette cousine qu'elle avait reniée par le passé. Pas d'échanges entre elle, depuis cette lettre qu'elle lui avait fait parvenir l'an dernier, avant de descendre dans les cachots. Elle n'était, aujourd'hui, pas encore capable de lui faire face, bien consciente que la majeure partie, voire l'intégralité des torts lui revenaient. Niamh n'avait jamais mérité un tel traitement, et pourtant, elle s'était située du côté des bourreaux lorsqu'on avait fait subir l'enfer à sa cousine, avant de l'y envoyer elle-même. Elle pinça les lèvres à cette idée, tandis qu'elle se levait, le regard fuyant. "Tu as... sûrement des choses à faire." ajouta-t-elle en récupérant les divers documents qu'elle avait éparpillés sur la table. Elle n'était, décidément, pas plus à l'aise avec elle qu'elle ne pouvait l'être avec Elijah... sûrement parce que cela impliquait de faire face à ses propres erreurs. Elles étaient en classe ensemble, étaient désormais amenées à travailler ensemble à ce nouveau poste qui leur avait été confié, mais depuis ce début d'année était toujours parvenue à l'éviter de manière à ce que cela paraisse naturel. A présent qu'elles étaient seules dans la même pièce, il allait falloir trouver un autre stratagème... "Quoi qu'il en soit, j'espère que tu as passé une bonne journée." laissa-t-elle échapper, à voix plus basse, presque honteuse. Pour une fois, elle le pensait, sincèrement, même si ça ne rattrapait pas quatre ans et demi de silence.

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy EmptyMar 13 Fév - 23:57

Because of you, I've learned to play on the safe side, so I don't get hurt. - Kelly Clarkson



Dès sa sortie du lit, Niamh savait que cette journée n'allait pas être des meilleures. Au petit-déjeuné, elle s'était renversé le contenu de son jus de Citrouille sur son uniforme, puis s'était brûlée la langue avec son thé encore trop chaud par manque d'inattention. Par la suite, elle avait échappé son compte rendu d'Histoire de la Magie -à rendre le soir même- dans une flaque d'eau et son encrier s'était déversé dans son sac. La jeune Sorcière commençait à envisager l'achat d'une plume sans encrier et ce, malgré son coût dispendieux. Et pour finir cette journée en beauté, les cours de Défense Contre les Forces du Mal s'étaient lamentablement soldés par des contrariétés, lésant sa bonne humeur à l'état du néant. Était-ce l'aspect complexe d'une formation de Patronus qui l'avait finalement achevée ? Ou bien les échecs cuisant qu'elle avait accumulé pour formuler ne serait-ce qu'un filament de protection ? Tout cela mêlé avait bien évidemment mit la jeune Niamh dans de mauvaises prédispositions. Habituellement très douée de sa baguette, l'égo de la jeune fille avait frôlé l'irritation, mais là n'était pas l'essentiel de ce qui lui prenait la tête aujourd'hui. En effet, durant le cours, il s'est avéré qu'en plus de réussir un sortilège que peu arrivaient à entreprendre, sa cousine Amélia fut prise d'un malaise. D'habitude toujours prête à rendre service, la brune s'était soudainement retrouvée figée, incapable de bouger d'un pouce. La présence d'Avalon avait été une excuse assez justifiée pour sa non-action. À quelque part, Niamh s'en voulait beaucoup de n'avoir rien fait tout en se sentant de nouveau tiraillée par tous les sentiments négatifs qu'elle pouvait éprouver à propos de sa cousine.
Inutile de vous dire que suite à cela, il fut impossible pour la jeune fille de produire le moindre résultat de Patronus. Trop de souvenirs virent se mêler à son esprit, troublant le peu de paix intérieure qu'elle tentait d'atteindre. Tout d'abord, il y avait ce malaise, qui ressemblait bien trop à ceux qu'ils faisaient tous dans ces cachots, tandis qu'ils mourraient tous de malnutrition lentement... Ces malaises étaient bien trop courant et ils avaient dû apprendre à vivre avec, à le prévenir et surtout à s'entre-aider du mieux qu'ils le pouvaient face à tout ça. Pourtant, là, Niamh avait été incapable de bouger. Des souvenirs pleins la tête et le remord entremêlés... Elle ressassa encore une fois ces premières journées à Poudlard, totalement ignorée par ses deux cousines. Suivit d'un schéma répétitif de sa vie, où les gens partaient et choisissaient toujours de l'abandonner. Même Phen, dans un sens, avait finit par l'abandonner. Elle ne pouvait s'empêcher en regardant sa cousine, de penser à tous ces moments, souvenirs du passé qu'elle n'arrivait décemment pas à oublier. Faire le deuil d'Amelia, lui avait-on dit. Il serait peut-être temps, après cinq ans.

Malgré l'amertume et toutes les accusations envers la Serdaigle, Niamh avait ses parts de torts également. Sa grand-mère lui disait tout le temps de ne jamais faire aux autres ce que l'on ne voudrait pas que l'on te fasse. En un sens, la brune comprenait ces propos mais avait bien du mal à y adhérer. Ce jour où par sa faute, l'on avait découvert que Tracy n'était pas ce qu'elle prétendait être, elle n'était même pas allée la voir. Elle ne s'était jamais donné la peine non plus d'aller lui parler pour lui demander des explications. Toujours cachée derrière des excuses, comme avec Sinéad, au final. Toujours le même schéma. La suite du cours fut pour elle relativement difficile. Elle qui pensait commencer à se remettre de l'année dernière se rendit bien compte qu'elle se fourvoyait totalement. C'est ainsi qu'elle prit la décision de contacter finalement Mlle Jude. Grâce au soutiens d'Alaska, en partie, à qui elle n'avait pas dit de prime abord ne pas avoir prit encore rendez-vous dans sa première lettre, faisant semblant d'avancer sur son chemin avec peu de doutes. Le fait que son amie soit partante également pour prendre des rendez-vous l'avait finalement motivée à en prendre également. Mais ça, Niamh se gardait bien d'en parler et garderait ça pour elle.

Ce fut donc dans l'après-midi, qu'elle se décida à aller zieuter ses rondes dans la Salle des Préfets, afin de pouvoir répondre à la lettre d'Alaska. Elle espérait vraiment pouvoir passer ce samedi midi et début d'après-midi avec l'Aiglone. En fait, elle avait juste besoin de pouvoir passer un moment en compagnie d'une amie, rien de plus. Ce fut le pas tout de même las que la Poufsouffle se dirigea jusqu'au troisième étage, prévoyant de peut-être utiliser la salle pour faire ses traductions de runes, bien plus calme que la salle commune de sa maison. Une fois arrivée devant la porte, Niamh replaça la lanière de son sac sur son épaule et remarqua que la salle était éclairée. Il ne restait plus qu'à espérer qu'elle puisse tout de même obtenir la paix dont elle avait besoin aujourd'hui. Sa mauvaise humeur n'aurait pas créé une bonne alchimie avec Zach et elle aurait certainement été accentué par la présence de Perrin. C'était bel et bien parce qu'elle n'avait envie de voir personne que la brunette s'était dirigée vers la salle, en plus de devoir récupérer le planning des rondes, ayant perdu son propre exemplaire. Elle aurait juste à recopier celui affiché sur un parchemin pour au moins tenir le restant de la semaine. Prenant son envie de partir à contre-sens à rebrousse poils, elle finit par tourner la poignée de la porte avant d'y faire ses premiers pas.
Bien qu'elle ait envisagé la plus part des Préfets dans ses calculs, elle n'avait pas du tout envisagé celui-ci. Ou plutôt celle-ci. Il lui restait encore la chance qu'Amelia décide de l'ignorer comme d'habitude et qu'elle en fasse autant. Tant pis pour le moment en solitaire, elle trouverait bien une autre pièce quelque part. Et tant pis pour les Runes, demain était un autre jour, non ...?

- Oh, je ne m'attendais pas à te voir, ajouta l'Aiglone, figeant sa cousine sur place.

Moi non plus.

Niamh ne pipa aucun mot, restant interdite face à cette soudaine interaction que lui offrait sa cousine. Bien qu'elle eut rêvé d'avoir ne serait-ce qu'une once d'attention de sa part, elle aurait milles fois préféré qu'aujourd'hui soit fait du quotidien. La jeune fille était restée plantée, droite comme un piquet, devant la porte d'entrée, se demandant encore si elle ne devait pas juste laisser tomber ce fichu planning, cette fichue journée où rien ne marche et faire demi-tour.

-Tu as... sûrement des choses à faire.

Oui, beaucoup. Beaucoup et loin d'ici.

Soudainement, l'amertume remonta jusqu'à ses lèvres tandis que son cœur battait d'un rythme effréné face au stress soudain de ce changement de situation. Étrangement, Niamh était mélangée par ce sentiment d'irritation et le fait d'être rassurée de la voir sur ses deux pieds après ce cours désastreux d'il y a quelques heures.

- Tu as pu sortir rapidement de l'infirmerie ?, ajouta-t-elle un peu trop sèchement à son goût, elle d'accoutume plus calme.


Niamh ravala difficilement sa salive tandis qu'elle décida finalement à s'avancer dans la salle pour décrocher le planning des rondes du panneau d'affichage et s'asseoir -ou plutôt se laisser tomber- sur la chaise d'un bureau. Sortant son parchemin et sa plume pour en recopier le contenu, tout en prenant soin d'ignorer Amelia. Non, elle ne savait vraiment pas quoi faire de cette situation qui la mettait mal à l'aise au plus haut point. Elle ne se sentait pas non plus d'attaque à affronter qui que ce soit aujourd'hui.

- Félicitations pour l'Occamy, tout à l'heure, finit-elle par dire voulant à tout prix cesser ce silence pesant et cette ambiance horrible qui s'était installée.

Si au moins elles pouvaient échanger des banalités, ce serait au moins ça de gagner contre le silence angoissant.

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Message(#) Sujet: Re: Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy EmptyDim 25 Fév - 3:35

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Niamh & Tracy

« Tu as pu sortir rapidement de l'infirmerie ? » Déconcertée par l’arrivée de la Poufsouffle, elle demeura quelques secondes interdites, cherchant ce qu’il serait bon de dire dans cette situation. Et elle l’avait imaginée tant de fois ! Chaque fois différemment, des discours, des excuses… Elle lui avait demandé pardon tant de fois, sans toutefois oser le formuler à voix haute. Elle s’était réfugiée au plus profond d’elle-même pour s’éviter de souffrir lorsque sa cousine souffrait. Et maintenant… maintenant elle se retrouvait coincée avec elle, dans cette pièce qui un jour ou l’autre, devait forcément les amener à se rencontrer. Cela faisait partie de la logique des choses… du moins, elle imaginait que c’était en effet le cas. Pour autant, elle n’en avait pas envie. C’était trop tôt, elle n’était pas prête, et à bien y réfléchir, elle doutait sincèrement de l’être un jour. Se cacher indéfiniment rendait tout tellement plus simple… « Oui, tout va très bien. » répéta-t-elle mécaniquement, comme une chanson qu’on lui avait demandé d’apprendre par coeur. Elle s’immobilisa un instant tandis qu’elle occupait ses mains avec le rangement de la table pour paraître occupée. Est-ce qu’elle s’inquiétait réellement pour elle ? Intimement, elle espérait que ce ne soit pas le cas, par simple désir égoïste. Elle avait été absente pour Niamh, que lorsqu’elles se recroisaient dans un contexte familial, elles n’avaient plus grand chose à se dire, seulement quelques politesses qu’elles formulaient à voix haute pour satisfaire leurs parents, pour maintenir l’illusion que tout allait bien, que tout était comme avant. C’était l’essence même du problème, plus rien ne serait jamais comme avant…

« Félicitations pour l'Occamy, tout à l'heure. » Elle resta là, à la toiser sans comprendre, comme si elle venait d’émettre une énormité. Ah oui, l’Occamy. Difficile de croire qu’elles avaient assisté à la même scène, dans le début de l’après-midi, alors qu’il semblait que cela faisait déjà des jours que ce cours avait eu lieu. Elles étaient toutes deux dans la même classe, mais à la fois si éloignées l’une de l’autre… Qu’était-elle censée répondre ? Rien de judicieux, évidemment. Parce qu’aucune réponse n’était bonne, au vu de leur situation, au vu de la tension qui persistait entre elles. Elles étaient deux inconnues à se toiser en chiens de faïence, tentant de percevoir en elles les vestiges de leur proximité d’antan. Avant que Candice l’invite à s’éloigner de cette cousine qu’elle ne jugeait pas à son goût, trop présente, trop intrusive. « Oh… merci. » répondit-elle, mal à l’aise. Il n’y avait rien à dire d’autre. Rien, strictement rien. Et leur échange risquait bien de tourner cours… Après quatre ans, et quelques lettres, écrites dans la peur l’année dernière, les possibilités étaient restreintes. Elle n’avait pu s’empêcher de remarquer que du côté de la Poufsouffle, rien ne semblait s’être formé, du peu qu’elle avait pu le voir. « Tu vas y arriver aussi, tu sais. Il suffit juste… » tenta-t-elle de rajouter, sans savoir si c’était judicieux ou non, au vu de la situation de cette dernière. Tout revenait alors subitement. Les cachots, la torture, le fouet que son demi-frère tenait et qui avait claqué son dos devant toute la grande salle. L’isolement, le Doloris. Elle avait tant vécu qu’il était difficile de déterminer si le bonheur était encore quelque chose qu’elle pouvait connaître. « De se raccrocher à quelque chose d’heureux, de vraiment heureux. » Elle se mordilla la lèvre, indécise. Elle n’était que trop mal placée pour livrer ce genre de conseils alors qu’elle avait fait en sorte d’éviter d’être confrontée à ces pénibles châtiments qui les menaçaient toutes deux. Ces dernières années avaient fait ressortir le pire d’elle-même, le pire de chacun d’entre eux. Et si elle avait pu repousser l’échéance tout ce temps, éviter toute confrontation, jouer la comédie, elle était désormais rattrapée par elle-même… et par Niamh. Niamh qui avait toujours été d’une gentillesse inaltérable, vertueuse, avec elle. Niamh qu’elle avait abandonnée, il y avait de cela des années.

Elle se balança sur un pied, puis sur l’autre, tandis qu’elle pinçait les lèvres, jetant un oeil à la porte entrouverte, espérant qu’un autre préfet les rejoindrait. Mais aucun ne venait, et il allait vraisemblablement falloir qu’elles composent ensemble… « Tu as l’air en bonne forme. » fit-elle remarquer finalement. Elle hésita à s’en tenir là, sachant pertinemment qu’il était un peu tard pour venir aux nouvelles. Il était trop tard pour tout, désormais, quelque chose s’était brisé, irrémédiablement, et même avec toute la bonne volonté du monde recoller les morceaux semblait perdu d’avance. « Comment se passe ton début d’année ? » Voilà qu’elles s’adressaient l’une à l’autre comme des étrangères, et qu’elle jouait à ce jeu avec un naturel qui la déconcertait. Elle en avait mal au ventre, prise de nausées dont elle ne comprenait pas l’origine, comme si tous les mensonges qu’elle avait pu raconter au cours de ces quatre dernières années remontaient brusquement en elle, jusqu’à ce qu’elle les déverse dans un flot continu. C’était désagréable, ce goût dans la bouche… comme si son corps rejetait alors soudainement cet être qu’elle avait construit, depuis leur séparation. La voir lui rappelait sa culpabilité enfouie, et cette sensation était si désagréable… Reconnaître les traits de son visage les traces de sa souffrance passée la faisait se sentir responsable. C’était, en fin de compte, plus simple de ne pas la voir, de donner à son existence un autre chemin que le sien. C’était lâche, mais infiniment plus simple.

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy EmptyLun 19 Mar - 2:43

Why do you have to go and make things so complicated ? - Avril Lavigne


Pendant quelques instants, la jeune fille se souvint de la raison de sa réussite du Patronus Incorporel. Son seul essai réussi de toute la journée par ailleurs. Mais son orgueil en avait été frappé d'un coup. Elle ne voulait décemment pas admettre qu'elle avait réussi à produire un Incorporel en repensant à leur relation d’antan. Tout cela car Niamh s'en voulait terriblement de ne jamais arriver à passer à autre chose... C'était la même histoire au final, avec Sinéad. Elle ressassait toujours tout et n'avançait qu'à reculons. Pourtant tout le monde autour d'elle semblait aller de l'avant, tandis qu'elle restait prisonnière de ces liens passés, faisant du sur-place. Et elle, devant elle, l'encourageait à faire mieux la prochaine fois. L'entendre de sa bouche eut un étrange goût amer qu'elle ne sut indéniablement expliquer. Se raccrocher à quelque chose de vraiment heureux, n'est-ce pas ? Là était le plus gros problème. Tous les souvenirs qu'elle estimait heureux étaient en partis reliés à quelque chose de frustrant. Alors, préférant ne rien ajouter, Niamh ne pipa mot. Peut-être qu'elle pouvait espérer que ce brin de conversation cesse immédiatement, qu'il étouffe dans l’œuf. Outre cette journée particulièrement merdique, Niamh était irritée par les tentatives d'Amelia. Tout simplement car elle ne comprenait pas où elle voulait en venir avec tout ça. Si c'était simplement pour jouer la carte du bon usage et de faire voir au monde que tout était correcte, alors elle pouvait bien se les garder. Tout comme la Poufsouffle se gardait de lui dire qu'elle voulait qu'elle lui fiche la paix. Mais bon sang que ces silences étaient bien trop pesants et désagréables.

- Tu as l'air en bonne forme.

Cette phrase fut plus violente encore qu'une baffe ne l'aurait pu être, réceptionnée en pleine face. Avait-elle réellement l'air en forme ? Bon sang. Elle se sentait tellement dépérir intérieurement qu'elle ne comprenait même pas comment cela ne pouvait pas se transparaître physiquement d'une évidence sans pareille. Sa gorge se serra tandis que ses lèvres se pinçaient légèrement sous la frustration. Elle ne devait pas s'écrouler. Pas maintenant. Et surtout pas devant elle. Bien évidemment que comparé à l'année dernière elle était en bien meilleure forme. Elle avait un lit moelleux dans lequel dormir au chaud, elle pouvait manger à sa faim et assister aux cours. Elle avait retrouvé un semblant de dignité humaine et n'était plus torturée à tout va. En quelque sorte, elle avait raison. Elle avait l'air en bonne forme.

- Sûrement, répondit-elle avec rapidité afin de ne pas laisser transparaître l'explosion d'émotions qui brûlaient en elle en cet instant.

Elle ravala difficilement sa salive tandis qu'elle s'assit à l'un des bureaux pour commencer à retranscrire sur son parchemin les horaires des rondes. Au plus elle y pensait, au plus elle voyait sa décision de consulter Mlle Junde comme nécessaire. Elle était sur le bord d'imploser tout en se demandant intérieurement s'il n'existait pas une force supérieure qui souhaitait lui nuire. C'était bien plus simple d'accuser à tort les entités que de prendre la responsabilité d'un si lourd fardeau à un âge si précaire.
Amelia continua la petite conversation en lui demandant comment était son début d'année, ce qui piqua de nouveau au vif la jeune Préfète. Elle s'était plongée dans les études au point d'en oublier tout le monde, d'oublier de penser. Elle cherchait par tous les moyens de s'empêcher de réfléchir en gardant son esprit toujours actif. L'épuisement général commençait à se faire grandement sentir, couplé aux trop nombreuses terreurs nocturnes d'Octavia dans leurs dortoirs. Elle avait été nommée pour un rôle dont elle ne s'estimait même pas légitime, totalement chronophage. Elle devait dealer avec les regards assassins de Perrin tous les jours, lui rappelant inlassablement à quel point ses erreurs ont prit un poids bien trop important dans le présent. Elle devait dealer avec le fait qu'elle ne pourrait jamais savoir si sa relation avec Phen aurait pu fonctionner, parce qu'ils n'étaient pas tous les deux dans un contexte de vie ou de mort, les rendant tellement à fleur de peau qu'ils avaient finit par s'entre déchirer. Il n'y avait pas à dire, depuis l'année dernière plus rien ne fonctionnait correctement.

- C'est...

Sa phrase se coupa tandis qu'elle se rendit compte qu'elle ne savait tout simplement pas quoi dire. Sa plume s'était stoppée sur la fin de la dernière lettre qu'elle venait de tracer, laissant ainsi son esprit réfléchir plutôt qu'exécuter. Elle ferma les yeux quelques instants tandis que sa bouche vint prendre appui dans la paume de sa main avec lassitude. Barrant ainsi physiquement la sortie de ses mots, elle se questionna sur ce qu'elle voudrait dire en cet instant. Et toutes ces choses qui ne demandaient qu'à sortir mais qu'elle se refusait d'expier. Alors, d'un léger soupir, elle rouvrit les yeux doucement.

- Difficile.

Son regard perdu dans le vide ne cherchait même plus quelque chose pour s'y accrocher. En réalité, elle ne voulait pas du soutiens d'Amelia. Elle voulait qu'on la laisse tranquille, elle et sa journée de merde qui s'éternisait à se terminer. Pourtant elle était fatiguée, si fatiguée de tout le temps forcer un sourire et dire « Tout va bien. ». C'était simplement épuisant psychologiquement. Néanmoins, lorsqu'elle se rendit compte de ce qu'elle venait de lâcher et à qui elle venait de le faire, elle se redressa légèrement sur sa chaise, les yeux écarquillés.

- Laisse tomber, ça n'a pas d'importance, fit-elle finalement tandis que sa plume reprenait sa danse virevoltante sur son parchemin.

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Message(#) Sujet: Re: Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy Sell your soul, not your whole self ♭ Niamh & Tracy EmptyVen 30 Mar - 7:52

Sell your soul, not your whole self
Niamh & Tracy

Ça semblait presque surréaliste, tant elles s’étaient maintenues si longtemps loin l’une de l’autre. Pourtant, des liens familiaux les unissaient, même si même en famille, leurs relations demeuraient froides et détachées… Autrefois, elles avaient été des soeurs. Aussi proches qu’elle l’était de Candice aujourd’hui, quoique très différemment. Et ça semblait tellement lointain, désormais, comme si cela concernait une autre époque… « Sûrement. » C’était froid, distant, et certainement pas surprenant. Tracy ne s’attendait ni à d’effusions, ni à ce qu’elles entrent dans le vif du sujet et abordent le problème qui lui rongeait les entrailles, ni à quoi que ce soit d’autre, en réalité. Sans bouger, Tracy l’observa, tandis qu’elle sortait une plume et un parchemin laissant courir l’embout de l’instrument sur le papier d’une fine calligraphie, sans qu’elle ne sache de quoi il était question. « C’est... Difficile. » Elle hocha nonchalamment la tête, l’observant distraitement tandis qu’elle s’adonnait à ses activités, comme si elle était seule. Oui, ça l’était. Pour elle plus que pour d’autres. Elles ne pouvaient mesurer la souffrance sur une échelle, ou comparer leurs blessures pour voir laquelle de leurs plaies était la plus profonde. Chez toutes deux, les traces de la torture, physique et psychologique, persistaient, se manifestaient, continuer de leur rappeler au creux de l’oreille qu’elles faisaient partie d’elles-mêmes. Niamh avait souffert de ces mois de cachots, peut-être plus qu’un certain nombre d’élèves. Le regard de Tracy s’assombrit lorsqu’elle se souvint qu’Elijah avait tenté de lui venir en aide, même sans succès : pour sa part, elle n’avait pas essayé. Et aujourd’hui, il fallait tout reprendre. Et pour l’heure, la seule solution viable qu’elle était parvenue à trouver pour avancer était celle de s’obstiner à croire que tout allait bien. Celle de nier le problème en bloc. « Laisse tomber, ça n'a pas d'importance. » Il y avait quelque chose, dans son ton, témoignant d’une certaine lassitude, d’assez triste. Un goût d’amer-doux, et de tristesse. Peut-être l’imaginait-elle, simplement. Peut-être tirait-elle des conclusions trop hâtives, mais chacun des traits de son visage était révélateur de mille et unes angoisses, de préoccupations qui l’habitaient. Toutes ces choses que Tracy ne parvenaient à lire, mais qui lui faisaient comprendre que, si, ça en avait, de l’importance. Pour autant, elle se voyait mal l’interroger à ce sujet… Les choses n’étaient plus les mêmes, elle n’avait plus la même position auprès de la Poufsouffle, et surtout, elle n’avait plus ce droit, celui de s’enquérir de son état autrement que par simple politesse : elle l’avait perdu il y avait de cela bien longtemps.

Et puis non. Elle aurait pu faire ce choix de demeurer silencieuse, de faire semblant de ne pas deviner la tension qui régnait dans la pièce. Après tout… ça aurait été plus facile, de continuer sur la même lignée, de ne pas faire d’écarts, de ne pas prendre de risque. De feindre d’être occupée par autre chose, que toute son attention soit accaparée par un détail dans leur emploi du temps de préfètes. Mais il fallait croire que le temps l’avait rendue indisciplinée… « Attends… Niamh. » C’était sorti tout seul. Elle n’avait pas pu contrôler ses lèvres, qui sur le coup de la panique, se retrouvaient à formuler des mots qu’elle n’avait pas prévus, des mots sur lesquels elle n’avait aucun pouvoir. Ainsi désorientée, elle laissa passer quelques secondes, l’air incertain, toisant sa cousine, plus fragile et inquiète que d’ordinaire, son air préoccupé et rongé par un mal qu’elle ne connaissait pas. Elle semblait… fatiguée. Terrassée par un épuisement intérieur, comme si elle avait du user de toutes ses forces intérieures. Tracy demeura encore quelques instants hésitante, pensive, réfléchissant à ce qu’il serait bon de dire. « Je sais que… ça n’a pas de sens. De te demander ça, après tout ce temps à ne pas le faire. A ne pas être présente. » Elle se contentait de gagner du temps. Elle avait besoin de les trouver, ces mots qui pourraient tout changer. Ceux qui arrangeraient tout entre elles, parce qu’ils étaient au fond si puissants, ni magiques, qu’ils dépassaient toutes les certitudes. Ils devaient exister, il fallait qu’ils existent. Mais elle avait beau chercher désespérément, elle ne les trouvait pas… On ne pouvait pas être là pour quelqu’un que l’on avait abandonné. Il était trop tard pour le vouloir, trop tard pour revenir cinq ans en arrière, lorsque l’innocence guidait leurs pas, lorsque leur candeur les rendait imperméables au reste du monde. « Est-ce que je peux… faire quelque chose ? » finit-elle par demander, en tirant une chaise, comme pour faire comprendre qu’elle ne quitterait pas cette salle maintenant. Elle se mordit presque instantanément la lèvre, comme si elle reconnaissait aussitôt, une fois ces mots sortis de sa bouche, qu’ils n’étaient pas légitimes. Qu’elle n’avait pas le droit de se présenter, ainsi, l’air de rien, après tous ces mois, toutes ces années d’ignorance. Qu’elle prenait conscience que leurs problèmes familiaux avaient pris, avec le temps, des proportions énormes. Elle s’était toujours dit que le temps ferait son affaire, qu’il pourrait y remédier. Qu’un jour les choses changeraient, qu’un jour les choses iraient mieux. Qu’elle reprendrait sa place auprès de sa cousine, qu’elle se ferait pardonner de lui avoir tourné le dos pour des raisons futiles, égoïstes. Mais année après année, elle avait retardé l’échéance : il y avait eu le retour de Blackman, il y avait eu ces vérités qu’elle devait à tout prix maintenir cachées, il y avait Candice, qui lui disait de ne pas faire de vague, qui la confortait dans ses mensonges. Et voilà, cinq ans plus tard, elles en étaient là : Niamh et Amelia avaient grandi. Elles avaient désormais quinze ans, elles avaient chacune pris un chemin différent, mais l’insigne qu’elles partageaient continuait de les relier, non sans une certaine ironie. Elles étaient devenues deux jeunes femmes qui ne se connaissaient plus, mais aujourd’hui, l’une d’elles regrettait sa fuite… Pour une fois, elle avait cette envie, cette nécessité que le silence, auxquelles elles étaient toutes deux habituées, soit rompu.

Emi Burton
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