We never go out of style

Hadley & Alaska

J’aime beaucoup les cours, apprendre, découvrir de nouvelles choses tout le temps. Mais je dois bien vous avoue que quand le week-end arrive, je suis tout aussi contente. Deux journées de repos, deux journées où on peut faire ce qu’on veut, quand on veut. Enfin, dans les limites du raisonnable et du respect du règlement bien sûr. Mais comme bien souvent, j’ai tout de même passé une partie du vendredi soir à la bibliothèque. Mais c’est loin d’une une corvée pour moi, j’aime ça. On a un devoir de soins aux créatures magiques à rendre pour dans deux semaines, et j’avais envie de prendre un peu d’avance. Surtout ce cours-là qui est de loin, l’un de mes préférés. J’entends déjà la voix de Sinéad dans ma tête qui me dit que je suis complètement folle de m’avancer autant dans mes devoirs, que ça ne sert à rien, blahblahblah… Je la connais par cœur, et je sais très bien qu’elle me dirait quelque chose dans le genre. Après avoir passé plusieurs heures à la bibliothèque je suis rentrée et j’ai un peu papoté avec Megan dans la salle commune avant qu’on ne parte se coucher. Un autre point positif le week-end : on peut dormir. Et Mon Dieu si vous saviez à quel point ça fait du bien. Toute la semaine on se lève tôt pour avoir le temps de se laver, se maquiller, s’habiller et petit-déjeuner avant d’aller en cours. Et quand notre cours se déroule à l’autre bout du château, il faut se dépêcher. C’est une véritable galère. Je me suis réveillée à neuf heures. Les filles étaient déjà toutes descendues parce que plus personne n’était dans le dortoir. Je lâche un long soupir. Je ne peux pas trop tarder à me lever, le petit-déjeuner n’est pas non plus servi toute la matinée, même le week-end malheureusement. Je manque cruellement de motivation pour me lever, je ne sais même pas ce que je vais faire ce week-end. Peut-être que je pourrais en profiter pour passer du temps avec Niamh ? Ça me fait bizarre de ne plus être tout le temps avec elle, avec la dernière année qu’on a passée, on était tout le temps collée l’une à l’autre. C’est normal, on a toutes les deux repris le cours de nos vies. Mais ça ne veut pas dire qu’elle ne me manque pas, bien au contraire. Je me redresse dans mon lit, et je profite d’un soudain élan de courage qui m’envahi pour me lever et partir tout de suite me doucher. Je m’habille ensuite d’un slim noir, d’un petit chemisier blanc et je laisse mes cheveux détachés, je les préfère comme ça.

Je descends ensuite en vitesse vers la grande salle. En arrivant j’aperçois Dan, à la table des Poufsouffle, il est en compagnie de Milo. Je me contente de lui faire un signe et un grand sourire, je n’ai pas vraiment envie de le déranger et je le laisse seul avec son amoureux. Je les trouve mignons moi, et puis, si Dan est heureux, moi je m’en fiche du reste. Son bonheur est ce qu’il y a de plus important. Je m’installe alors au bout de la table des Serdaigle, il ne reste plus grand-chose sur la table, mais ça m’apprendra à me réveiller si tard. Enfin…neuf heures du matin ce n’est pas non plus si tard que ça après tout. De toute façon je n’ai pas vraiment faim, alors je me contente de me servir un verre de jus d’orange et je prends une pomme. Ça sera largement suffisant pour ce matin. Tout en mangeant ma pomme, je lis quelques articles de la gazette des sorciers, quelqu’un a dû oublier son exemplaire ici, tant pis. De toute façon il n’y a rien de bien intéressant dans le journal d’aujourd’hui. Une fois ma pomme terminée, je reste un court instant, assise-là, sans rien faire. De toute façon, je ne sais vraiment pas ce que je vais bien pouvoir faire aujourd’hui. Megan va très certainement passer la journée avec Allen, Tracy…je n’en sais rien. Oui, peut-être que je devrais vraiment chercher Niamh ou Sinéad pour passer un peu de temps avec l’une d’entre elle. Avec Niamh on a beaucoup de choses à se dire j’ai l’impression, et Sinéad avait l’air d’avoir quelque chose à me dire aussi. Quelque chose s’assez important pour qu’elle ne veuille pas m’en parle dans sa dernière lettre. Dans un léger soupir, je me lève pour partir en direction de ma salle commune, peut-être que je vais y trouver quelque chose à faire. Autre chose que rêvasser. Je suis plutôt douée pour ça aussi, avoir la tête dans les nuages, penser à tout et à rien en même temps. En ce moment je pense beaucoup à mon père. À ce qu’il m’a dit il y a quelques semaines. Il a rencontré une nouvelle femme. Il est en train de remplacer ma mère. Je devrais être heureuse pour li, c’est très certainement ce que vous êtes en train de vous dire et vous avez raison d‘ailleurs. Et je le suis, mais en même temps ça me fait peur. Et ça me fait aussi extrêmement bizarre. Sans même que je m’en rende réellement compte, je me retrouve déjà dans la salle commune. J’y jette un rapide coup d’œil, mais je n’y vois personne. Enfin, aucun de mes amis du moins. Avec l’espoir d’y croiser l’une de mes colocataires je reprends le chemin de mon dortoir. Je sens que la journée risque d’être très très longue. « Hady ! tu me sauves la vie ! » soufflais-je à la jeune fille. Je pars m’asseoir en tailleur sur mon lit. « La journée vient à peine de commencer, et je m’ennuie déjà à mourir… » Je lève les yeux au ciel. « Tu fais quoi ? » lui demandais-je en posant mes yeux sur elle. Hadley c’est une fille que j’apprécie beaucoup, elle est très gentille et très jolie. Dommage qu’elle ne sache pas tellement se mettre en valeur. Même si, je trouve qu’elle s’améliore énormément, elle a fait beaucoup d‘effort au bal de Noël, et je la trouvais vraiment très belle !

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We never go out of style

Hadley & Alaska

L’ennui. L’ennui est toujours bien présent le weekend. Je ne sais pas si c’est parce qu’on a pas cours, et que donc je ne sais pas comment m’occuper, mais en tout cas, l’ennui est quasiment systématique. Si je m’écoutais, je passerais une bonne partie de mon temps à étudier, à lire des livres nouveaux livres, ou à relire des livres que j’ai déjà lu une bonne dizaine de fois. La plupart des personnes ne doivent pas me comprendre sur ce point-là, pourquoi est-ce que je passe autant de temps à étudier ? Pourquoi est-ce que je lis plusieurs fois les mêmes livres ? Oui, je sais ça peut paraître étrange. Moi-même quelque fois, je me demande pourquoi je ne sors pas plus, pour rencontrer des gens, et pour changer un peu d’air. Vous allez me dire qu’ici, on ne peut pas vraiment changer d’air. À part en sortant au parc. Mais là les températures ne le permettent pas vraiment, il fait froid, je n’ai pas vraiment envie de finir en glaçon. J’ai passé la soirée d’hier à étudier notre travail sur les soins aux créatures magiques. Je pense que j’ai envie de laisser mon cerveau se reposer un peu. Donc je vais certainement passer mon samedi à tourner en rond, chercher quoi faire, embêter tout le monde. J’aimerais bien pouvoir passer mes week-ends dehors, à faire du shopping ou du lèche-vitrine. Mais non, on doit rester ici, enfermés. C’est bizarre, mais c’est seulement depuis l’année dernière que je me sens comme enfermée au château. On ne peut pas vraiment sortir quand on veut, où on veut, on ne peut pas faire ce qu’on veut. Avant ça ne m’avait pas marqué. Ou bien peut-être que je me rends compte de ça seulement maintenant parce que j’ai passé la dernière année enfermée dans les cachots. Peut-être que maintenant pour ne pas me sentir oppressée j’ai besoin de plus de liberté ? Maintenant, je déteste me retrouver toujours toute seule. Mais paradoxalement, dans un autre sens, je me sens très vite angoissée quand il y a trop de monde autour de moi. Par exemple, pour moi rester en plein milieu de la salle commune lorsqu’elle est blindée, ça relève d’une véritable épreuve. Je n’aime pas le mêler au monde, mais la solitude me fait peur. Alors qu’avant, je voulais toujours rester seule, j’avais même besoin de me retrouver souvent seule. C’est marrant à quel point certains événements de la vie peuvent nous changer.

Ce matin j’étais la dernière du dortoir à me réveiller. Ce qui est assez rare. Je pense que je suis fatiguée en ce moment je passe mon temps à dormir. Il n’y avait vraiment pas beaucoup de monde dans la Grande Salle, et en rejoignant la salle commune de Serdaigle et mon dortoir, je m’attendais à tomber sur l’une de mes amies. Et c’est Hadley que je vois, assise sur son lit. Ce ne sont pas des livres qu’elle a avec elle, mais des magazines. “Bonjour Alaska !” Hadley est une fille que j’apprécie beaucoup, elle est vraiment très gentille, même si elle peut se montrer assez étrange par moment. Par exemple, je viens de lui dire que sa présence me sauvait la vie, façon de parler quoi. Et je vois dans son regard et dans son comportement de l’incompréhension. Ce qui m’arrache un petit rire, à peine audible. Pas méchant je vous assure. Je ne me suis jamais moquée de quelqu’un, pas méchamment. Je l’ai vécu pendant plusieurs années lors de ma scolarité moldue, le harcèlement scolaire. Et je vous assure que c’est tout simplement affreux. Je passais mon temps à pleurer dans les toilettes, je mangeais toujours toute seule, et j’avais la boule au ventre tous les matins avant d’aller en cours. “Pourquoi tu ne profites pas du temps que tu as pour réviser un peu ? Nos BUSEs sont à la fin de l’année et mine de rien ça va aller très vite maintenant !” Je hausse doucement les épaules en grimaçant légèrement. C’est une bonne question. Je pourrais m’avancer en révisant pour les BUSEs, surtout que oui effectivement, on a l’impression qu’on a encore du temps avant que les examens n’arrivent, mais au final, le temps passe tellement vite… « Je ne sais pas…en fait j’ai passé toute ma soirée à travailler hier, alors je pense que j’ai besoin de me reposer un peu. On est pas des robots après tout, mon cerveau commence à en avoir marre de travailler tout le temps. » Et oui, même les Serdaigle ont envie de faire autre chose que travailler de temps en temps. Mais j’avoue que ça me fout la pression, parce que j’ai toujours peur de ne pas être prête. Peur de ne pas décrocher d’excellents résultats aux examens. Parce que ne l’oublions pas, j’ai loupé une année entière de cours. Certes, j’ai passé mon été entier aux cours de rattrapage, tout le long de l’année, Niamh arrivait à se procurer quelques cours, mais ce n’est pas pareil. J’ai l’impression d’avoir un train de retard. Mais j’essaie de me dire que si les professeurs m’ont laissé passer, ça doit vouloir dire qu’ils me pensent capable de garder un bon niveau et de ne pas me sentir overbookée. Bref, quand je demande à Hady ce qu’elle faisait, elle me montre un magazine. Tout de suite, je me redresse sur mon lit, l’air intéressée. Moi, dès qu’on me parle de mode, maquillage, chaussures, bijoux ou coiffure, vous avez tout de suite capté mon attention. “J’ai vu cette coiffure la dernière fois et je me suis dit qu’avant de me mettre à travailler, je tenterai bien de la faire.” Cette fois c’est avec sans aucun mal que je me lève de mon lit pour venir m’asseoir à côté d’elle, sur le sien. Histoire de mieux voir la coiffure qui l’avait attirée. Je regarde cette coiffure une poignée de secondes sans rien dire, et puis je lève les yeux vers elle, essayant de l’imaginer coiffée comme ça. Je me mords l’intérieur de la joue en plissant les yeux me donnant un air perplexe. « Hm…la coiffure est super jolie, mais je ne suis pas sûre qu’elle soit parfaite pour mettre en valeur ton visage. » lui répondis-je enfin. « Je peux ? » lui demandais-je en désignant le magazine du regard. Je le prends alors pour le feuilleter à la recherche de la coiffure parfaite pour elle. « Ce qu’il faut faire quand on a le visage rond comme toi, c’est miser sur le volume. Tu as déjà essayé de te boucler les cheveux ? Ou bien de te faire une frange ? » Elle a un très beau visage, c’est pour ça que j’aime bien lui donner des petits conseils. Elle n’a pas les cheveux raides, mais ils ne sont pas non plus extrêmement bouclés. Et je sais que pour les personnes ayant le visage rond comme elle, les cheveux longs, ou mi-longs, bouclés c’est le top du top !

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