Je suis assied sur ce mur de pierre depuis plusieurs minutes maintenant. Environnement assez calme, la cours de Poudlard a pourtant vu pas mal d’élèves passer en très peu de temps. J’ai souvent ses moments en solitaire, des moments où je me fiche de tout et de tout le monde tandis que je regarde autour de moi de simples coûts de regards. Je n’ai aucunement besoin de me donné l’air d’un voyeur qui n’a rien à faire de sa journée. Un coup d’œil rapide, et j’analyse le moindre détail. C’est une discipline qui se travaille, assurément. Quoiqu’il en soit, à la motivation insistante d’Edward, je suis dans la casi-obligation de me rendre dans l’une des pièces abandonnées pour y réviser. Je veux bien me taper des heures de lecture et de réflexion devant des feuilles en papier, mais si je dois le faire, c’est sans têtes à claques dans les parages, autant dire tout seul. Plusieurs minutes devant moi avant que le Serpentard ne me rejoigne dans notre salle habituelle.

Après avoir filé droit dans les couloirs du château, mon sac sur une épaule, je pousse la porte de la pièce qui me semble malheureusement déjà occupé, chose que je peux vérifier dans l’instant. Une jeune fille blonde s’essaie à des sortilèges de terrassement sur... une citrouille ?! Une pumpkin. C'est une plaisanterie ? C'est un aperçu de ce qui m'attend si je passe la porte ou quoi ? J’arque un sourcil tout en ne me gênant pas pour pénétrer dans la pièce. Intrigué, sentiment que je ne laisse pas paraître par mon expression de visage terne, mais amusé par ce que je vois. Ensemble assez mystérieux finalement, alors que je lui adresse ses quelques mots. « T’en as pour longtemps ici encore ? » Faire quelques pas de plus, jeter son sac sur l’une des tables de la pièce avant de carrément y déposer son fessier. N’attendre aucune réponse de sa part puisque peu importe ce qu’elle sera, je reste pour un temps ou un autre. Le temps de finir les révisions, ou le temps qu’Ed arrive. Je l’a vois qui me regarde. De mon long dos courbé et de mes deux avant bras posés sur chacune de mes cuisses, je réagis en toute impunité, les sourcils haussés. « Fais comme si j’étais pas là Princesse. » Princesse ? Je dois être dans un bon jour. Quoique, venant de ma part c'est pas toujours positif. Sourcils qui se froncent quelques secondes après la fin de mes mots, je rapporte mon regard vers mon sac en attente d’être ouvert. Pour ma part, c'est comme si j'avais déjà oublié sa présence. Je ne pense qu'à ce bouquin de merde qui attend que je le feuillette. Des volontaires pour encrer tout ça à ma place ? Théories de malheur, je déteste ça.

☾ anesidora

Vous voulez que je sois honnête ? Je me trouvais étrange, mais là c'est le pompon. J'avais presque oublié la présence de la demoiselle, presque déjà oublié les quelques mots que je lui avais adressé. Au final, c'est une présence à côté de laquelle il est impossible de passer. A peine retombé dans mes pensées, qu'une petite voix innocente s'est interposée durant de nombreuses minutes. Écouter le début, tête baissée, relever la tête délicatement en constatant que les mots ne s'arrêtent pas d'affluer. Une situation franchement comique lorsqu'on voit la tête que je tire. Sourcils froncés, plus dans un esprit d’hallucination en mode "elle sort d'où celle là ?". Naïveté indescriptible, jeune Serdaigle qui prend absolument tout au premier degré. Je ne saurais dire si c'est adorable venant de sa part, ou juste stupide. Me connaissant, je trouve ça plutôt stupide. Aucune colère dans mon regard, juste de l'incompréhension, un sourcil qui se arque alors automatiquement. Dites moi qu'elle le fait exprès, par pitié. Aucune de ses paroles n'a été source d'intelligence, pourtant je suis persuadé qu'elle n’est est pas idiote. Blonde peut-être, mais sûrement pas idiote. Je finis par esquisser un sourire en coin, mon sourcil toujours arqué. J’ai même du mal à me remémorer ses mots, tellement elle en a dit. Pas là mais là quand même,.. cape d’invisibilité,.. pas de sang royal,.. pourquoi…ça y est j’y suis ! Je devrais faire comme si je n’avais rien entendu, ça vaudrait mieux pour ma santé mentale. « Désolé miss, j’ai pas de cape d’invisibilité, et j’ai pas de détecteur à princesses non plus, je disais ça comme ça. Je suis venu là pour réviser, mais j’irais ailleurs t’en fais pas pour ça. J’attends juste qu'un pote me rejoigne. » Si elle me répond qu’elle n’a pas l’âge requis pour être miss, je m’en vais. Mon sourire en coin n’est en rien amusé, il est juste nerveux, du moins quelque peu. Puis une question impulsive me vient à l’esprit, une interrogation à poser sans gêne. « Au fait. On t’as déjà dis que tu parlais beaucoup ? » Sourcils froncés, esquisse aux lèvres, expression amusée cependant cette fois-ci. Toujours sans méchanceté, simple taquinerie noyée dans la franchise. Du haut de mes 1m90, de mes iris claires, de mes cheveux foncés, des quelques tatouages sur mon corps (hs : je sais même pas si c’est permis mdr j’ai jamais demandé), j’ai tendance à être intimidant, parfois même lorsque je sourie. Bon peut-être pas à pleine dent non plus. Quoiqu’il en soit, je risque de ne pas survivre longtemps dans cette pièce si elle continue comme ça. Tiens, autant le dire si déjà je le pense. « Ouais parce que si tu continue comme ça, c’est sûre que je vais m’en aller ! Davantage si tu continue à torturer la bouboule qui porte mon nom. » Dis-je d'un ton ironique en pointant rapidement la citrouille du doigt. J'ai l'habitude de voir d'autres bouboules porter mon nom, diminutif junior si jamais ça intéresse. Bref. Enchaîner, sourire à pleine dent et se rendre compte qu’en fait, elle me fait rire. Sourire attribué qu’à certains, très rarement fidèle au post. Humour à la pumpkin, détendre l'atmosphère et la demoiselle si déjà je dois rester dans cette pièce quelques minutes encore.

☾ anesidora

Toujours plus taquin et méprisant avec plus jeunes que moi. Toujours à l’écoute de la demoiselle après que je lui ai fais remarquer sa fâcheuse manie actuelle, celle de s’exprimer un peu trop. Sérieusement, il ne faut pas tout prendre au second degré non plus, ça fait peur au bout d’un moment. Mais voilà qu’elle continue dans sa lancée. Le sourire que j’esquissais autrefois à pleine dent, commence à se crisper tandis que je l’a regarde dans les yeux. Sourcils toujours haussés, je reste néanmoins amusé par l’absurdité de la chose. Elle argumente sur son histoire de princesse et s’intéresse rapidement à ce qu’Ed et moi allons réviser. Vous voulez que je sois honnête ? Je ne connais même pas le nom du truc sur lequel je vais bosser. Je le reconnaitrais si je le voyais, mais le nom... Ed sait ça, il sait toujours. Cacher alors mon interrogation qui se trouve être exactement la même que la sienne. « 'Pas ce sur quoi tu travaille toi ! » Petit sourire, haussement rapide de sourcils, répondre de manière à simuler mon ignorance.

Lever mes fesses de la table, reposer les pieds au sol. Du haut de mes 1m90, la jeune fille semble soudainement bien plus petite. Nous revenons sur le sujet de sa manie à trop parler, et j’avoue n’absolument pas être surpris que d’autres lui répètent. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle n’est pas intéressante, c’est juste qu’on ne s’y attend clairement pas. Personne n’est prêt pour ce genre de choses. Si j’avais su, je serais sûrement resté dehors. Elle-même dit ne jamais m’avoir forcé à entrer. J’acquiesce de la tête, lèvres tombantes, mains dans les poches, parfaitement approbateur de ses propos. Je plaisantais, une fois de plus, mais j’admets que sa réponse est bien envoyée cette fois. Enchaînement rapide d’une énième question. Des questions et encore des questions. Mais il faut dire aussi, que je les ai cherché. Retirer les mains de mes poches, passer tout près d’elle en direction de la citrouille légèrement aggravée. Je l'a tâte simplement. En fait, je pose littéralement à côté d'elle, face à la Serdaigle, et à la fois je relève le regard vers la blonde, sourcils légèrement haussés. « Ouaip, c’est exactement ça. Cette chose et moi on a une chose en commun. Bravo ! » Capturez ce moment les gars, c'est une rare photo de famille ! Je lâche la citrouille avant de me mettre à sourire, les pas revenants peu à peu vers elle. Comme si je retraçais toute la conversation dans ma tête, j'accède au sujet de départ, clairement décidé à ne pas m’éterniser. Je vois bien que je l’a fais chier, et ce n’est pas comme si je l’adorais non plus. Je ne l’a connais pas. Et est-ce que j’ai daigné connaître son prénom ? Non. Quoique, il me serait peut-être utile au cas où un jour je serais amener à l’éviter. J’admets, je suis de mauvais foie, elle n’a pas l’air méchante, c’est simplement mon caractère de merde qui s’exprime pour moi. Je le sais, et pourtant, je n’en fais rien. « Non mais ouais, dès qu’il arrive j’te laisse tranquille. En attendant j’ai juste pas envie d’attendre comme un pechno dans le couloir. » De retour devant la table déjà certainement marqué de mon derrière, je m’y afesse avant d’enchaîner. « Et puis comme ça je t’embête encore un petit peu. » Jambes tendues, l’une sur l’autre, mains dans les poches, mon sourcil arqué accompagne à la perfection l'esquisse de mes lèvres. Peut-être que je ne l'embête pas. Elle s'intéresse, voilà tout. Et pourtant, je sens que ma phrase va ouvrir la porte à de nombreuses et probables réponses de premier degré. Eh oui mad’moiselle, je suis encore là. Tu me trouve un truc rapide, ou t'as plus d'idées ?

☾ anesidora

Effectivement, je suis en 7ème année. Je vais m'abstenir de dire que j'ai appris plus de choses avec les Néo-mangemorts qu'en cours. D'univers pas si différents, les usages en étaient simplement tout autres. Ce que je suis sur le point de réviser, je ne suis même pas sûr qu'elle le comprenne. Moi-même j'ai un doute sur le sujet. Mais je suis moins con que j'en ai l'air, je vous assure. Seulement elle semble bien plus à l’aise que moi en ce qui concerne les études. Avant que je ne vienne la déranger, elle bossait très sérieusement sur un sort, une finalité qui n’est même pas pour elle, mais pour un ami, d’après ce qu’elle a dit. Généreuse, serviable et bavarde. Comme quoi, on peut en apprendre beaucoup sur les gens, en très peu de temps. Il suffit de le vouloir et d’ouvrir les yeux. La Serdaigle avait donc reprit la parole avec une toute nouvelle thèse pour expliquer le fait évident que je ne suis pas en 3ème année. Petite, nous ne sommes toujours pas en exam théorique. C’est pendant ce temps que j’ai fait un allé retour entre sa citrouille et la table déjà marquée de mes fesses. Je dois lui paraître aussi bizarre qu’elle ne l’est pour moi. Vaquant dans la pièce, à causer comme un mec mystère alors que tout ce que je fais, c’est tuer le temps. Puis c’est alors que la demoiselle devient un peu plus piquante, peut-être sans le vouloir vraiment. Elle prend toujours les choses au mot, et pourtant, la situation fait qu’elle s’exprime avec beaucoup de sarcasme. Oui je préfère attendre ici que dehors, ça porte son sens si on se met à ma place, autrement sa remarque en viendrait à se foutre royalement de ma gueule. Sourcils froncés, je pense toujours que ce n’est pas son but. Je pourrais lui répondre n’importe quoi. Je pourrais lui dire que si j’étais resté dehors, jamais elle ne m’aurait rencontré, et que cet hasard doit bien mener quelque part. Mais je vais me contenter de rester simple, car ce n’est pas une jeune fille à qui on fait du charme, et ça y ressemblerait fortement. Ell à quoi, 13 ans ? 15 ans, tout au plus.
« C’est ça ! » Contrairement à elle, je ne suis pas bavard. Parfois même, il faut se battre pour me sortir les vers du nez.

Toujours les mains glissées dans les poches, toujours positionné comme pour un passage rapide (ce qui est techniquement le cas), je réponds à sa dernière question que j’avais imaginé un peu plus…fournie. « J’aime bien, j’avoue. » A leur âge, j’aime les emmerder. A d’autres âges, je suis plus d’avis de les ignorer. Me redresser quelque peu avant de me frotter la nuque d’une main très vite de retour dans la poche. « Mais faut pas le prendre personnellement, c’est tombé sur toi, c’est tout. » Hausser un sourcil, jeter un regard vers la citrouille qui a déjà quelque peu subit de son entraînement. Pointer la boule orange de la tête avant d’enchaîner. « D’ailleurs toi, tu continues pas à titiller la bête ? Ou alors c’est vraiment ma présence qui te gêne ? » Sourire en coin, demander en toute sympathie, sans défiance pour une fois, juste une pincée de taquinerie. Franchement, je pourrais être bien plus chiant et de mauvaise humeur que ça. Mais là j’y peux rien, cette fille m’intrigue. Pourtant, elle ne fait que vivre dans le monde de l’enfance, un monde que j’ai décidemment quitté trop tôt. Étonnant que je sache encore le reconnaître. Par contre, si elle me répond par une autre question, là je vais devenir chiant.

☾ anesidora

Je ne peux m’empêcher de fixer le comportement de la jeune fille, le regard qu’elle opère envers moi, les mots qu’elle emploie. Je ne suis vraiment pas sûr de la rassurer. Je ne suis pas sûr non plus qu’elle cerne vraiment mes intentions. De toute façon ça s’avèrerait difficile, car je n’en ai pas. Je n’irais pas jusqu’à dire que suis du genre à vagabonder sans but précis, car je sais toujours ce que je veux. Mais le meilleur moyen pour moi de ne pas péter les plombs, de me préserver et de préserver les autres, c’est de ne m’accrocher à rien. Et en général ça commence par le mystère, le manque d’avenance en ce qui concerne la discussion. Réflexe principale que d’analyser la personne qui me fait face, juger sa présence digne de mes mots, ou non. En ce qui me concerne, j’en ai déjà suffisamment dit face à cette Princesse. Parce qu’elle m’intrigue, parce qu’elle est drôle, parce qu’elle est douée. Et je l’intrigue tout autant, des faits que certains provoqueraient volontairement, un fait au plus naturel en ce qui me concerne. Nature incassable. La jeune fille qui me faisait alors face déclare que la conversation devrait s’arrêter là, un échange de mot que je n’avais même pas voulu commencer. Je me suis retrouvé avachis sous les questions, et comme beaucoup de monde, elle en ressort perdante. Aucune information. Prendre connaissance de ma personne, c’est tâche délicate. Je ne laisse ressortir de moi, que ce que je veux laisser percevoir. Et elle s’en est lassée. Je devrais acquiescer et en finir. Attendre que mon ami arrive pour déguerpir. Je ne devrais pas marcher à ce genre de provocations, mais c’est trop tentant. Tourne le dos à quelqu’un, et celui-ci se verra obligé de creuser. J’ai la soudaine envie de creuser. Comme elle vient tout juste de le faire avec sa Citrouille. Sort parfait et réussi. Je rapporte ma voix alors qu’elle devrait tout simplement se taire et attendre. « Tu sais, c’est pas parce que ma présence ici n’a aucune importance qu’on a plus rien à se dire. » Insinuer que ma présence en ses lieux n’a aucune importance, et que des questions n’ont pas à se poser. Elle pense à quoi ? Que je prépare quelque chose de malhonnête ? Non, je suis juste un sacré chieur. Et quand je me mets une chose en tête, je m’y tiens. Ayant décidé de venir ici, je ne serais pas reparti parce qu’une gamine martyrise une citrouille. « Pourquoi tu n'me parlerais pas de toi ? » Je me fiche totalement de savoir qui elle est. Mais elle comptait en finir avec notre discussion, et bizarrement, je n’ai pas voulu. Elle ma lancé, mise dans le bain, intrigué. Et je suis toujours là. Prêt à la gonfler avec une question venant de ma part cette fois. Gonflant quand on pense que je ne veux répondre à aucune de ses questions, tandis que j'ai le culot de lui en poser une. Elle est plus démonstrative que je ne le serais jamais, et pourtant je m'interroge quelque peu sur ce qu'elle fait ici en ce moment, et sur ce qu'elle fait subir à cette citrouille. Elle s'exerce sur des sorts de 3ème année, probablement qu'elle y est. Enchaîner par la suite, détourner finalement le regard, suciter un intérêt auquel je suis sûr qu'elle réagira. « Enfin, comme tu voudras. » Mes mains toujours encrés dans mes poches, porter un regard vers la fenêtre, admirer la vue et oublier la jeune fille jusqu'à ce que, potentiellement, sa voix s'adresse à nouveau à moi. Creuser pour tourner le dos à mon tour et rendre sa pelle à l'autre. Vieille technique de conne, j'admets.

☾ anesidora

Effectivement, un dialogue se construit toujours à deux. Fâcheuse manie d’en fonder un à sens unique, j’ai les pensées tellement profondes et vivantes, que j’ai parfois l’impression qu’on est plusieurs à parler. Rien qui ne me rende mentalement malade, juste l’expression de mes pensées toujours plus analytiques. Le simple fait que je m’éclate suffit à aveugler le ridicule de la situation. Elle, cette petite blondinette, met un mot sur tout ce qu’elle voit. Sa naïveté sans limite offre une vision pleine et réelle des choses. En fait, elle pose juste des mots sur ce que je préfère taire. Elle en voit autant que moi, mais elle, elle parle. Elle dit à voix haute ce que je pourrais penser tout bas. Naïveté loin d’être idiote, révélant un côté de mon caractère que je serais apparemment entrain de contredire en ce moment. Je ne joue pas le jeu ? Effectivement. Pas quand ça concerne parlote et sujet personnel, moins encore lorsque les deux se mêlent face à l’inconnu. Mais elle m’intrigue davantage, et minutes après minutes, le sourire que j’esquisse s’intensifie. Cette expression quitte cependant mon visage dès lors que je joue les indifférents. Comme une pauvre enfant qui veut attirer l’attention de son père, et à la fois s’en balance de ce qui l’entoure vraiment. Paradoxale enfant capricieux qui ignore encore ce qu’il veut finalement. Sauf que moi, je sais ce que je veux. Je veux gagner, m’amuser, observer, méditer, mépriser et faire mes preuves. Ceci dit, comment faire ses preuves en déployant si peu de convictions ? Je ne montre que ce que je veux laisser percevoir, souviens-toi juste de ça.

Et là, ça devient vraiment intéressant. Après son monologue qui parlait justement de ses monologues, j’attendais d’entendre le son de sa voix, expression d’un certain intérêt à mon égard. Et la curiosité me pique à nouveau, au même moment où la sienne me questionne. Tourner le visage vers elle, esquisser un sourire en coin amusé dès les premiers mots de son choix. Un trouble de la personnalité ? D’accord, ça c’était trop fort. En vérité, c’est l’impression que je peux donner, c’est vrai. Une fois de plus, elle met des mots sur ce que je me contente d’excéder et d’analyser dans ma tête. Il y a un truc chez cette gamine. Sa naïveté est intrigante, et c’est peut-être la seule chose qui me pousse à rester alors que je pourrais attendre dehors. Sourire sincèrement à la blonde, amusé et loin d’être vexé par ses propos. « Tu n’as pas tort, je dois être un cas d’étude intéressant. Même si je ne suis pas sûre que tu veuille voir tout que si se trame dans cette caboche. Je suis complexe blondinette, mais pas perturbé mentale. » Mimer rien qu’une seule fois se doigt qui se pointe contre ma tempe. Tentative d’un changement de sujet qui a échoué, car d’un tel comportement, j’apporte trop d’intérêt. Des questions qui s’enchaînent, encore et encore. Un Serpent au cœur de beaucoup trop d’attention. Un Serpent à qui on demande son prénom. En déviant le sujet, j’aurais déjà aimé connaître le sien. Vouloir qu’elle parle d’elle, sans énoncer le moindre sujet spécifique, la laisser patauger dans les informations de sa vie. Elle commence alors par le plus logique. La Serdaigle s’appelle donc Hadley. Je crois que le moment est venu pour de moi de cesser ce mystère inconvenable. Après tout, c’est juste un prénom. Mon nom de famille avait bien plus d’importance et d’intérêt que ça. « Luca. » Me redresser sur mes deux jambes, profiter de la situation pour refaire pleinement face à la jeune fille que je ne peux m’empêcher d’analyser en toute impunité. « Bien Hadley. Si tu me le permets, à mon tour de poser les questions. » Joindre mes mains, arquer un sourcil, sourire en toute innocence mesquine, comme si je préparais un mauvais coût. On pourrait croire que je joue, que je me moque d’elle. La vérité c’est qu’elle m’intrigue vraiment. Je ne me ferais jamais chier à rester avec quelqu’un qui ne représente aucun intérêt. Je ne joue pas les martyriseurs, je laisse ça à d’autres gamins. « C’est parce que tu es si naïvement futée que tu parviens à mettre des mots sur tout, ou parce que ton analyse est celle d’une enfant ? » Je ne veux pas être blessant, aucunement. Elle sait qu’elle est jeune, ça n’est pas une insulte. La subtilité serait aussi le moyen de voir son niveau d’intelligence. Mais je tâte un terrain glissant puisque depuis le commencement, la subtilité ne semble pas être de son calibre. Me rattraper alors, dans la seconde d’après, sans lui laisser le temps de répondre. « Loin de moi l’envie de passer pour un attardé méchant Hadley. Je te trouve juste… curieuse. Tu titille ma curiosité et mon intérêt. Il est rare que je veuille poser un prénom sur un visage avant de mettre les voiles. » Je tente de la rassurer comme je peux en même temps, si encore elle comprend de quoi il est sujet. Pas sûre qu'elle comprennent tout à ce que je raconte. Je dois être aussi naïf qu'elle à m'y aventurer. Je veux bien qu'elle se méfie, mais pas qu'elle flippe en me voyant à l'avenir. Bien que l'intimidation soit l'un de mes caractéristiques majeures. Incontrôlé ceci-dit.

☾ anesidora