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When everybody looks right, you go left – ft Tracy
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Message(#) Sujet: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyDim 14 Jan - 1:54

When everybody looks right,
you go left
Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
Quelque part entre les étagères de la grande bibliothèque de Poudlard, Charli reposa les quelques volumes qu’il avait dans les bras à leurs places respectives. Il avait récupéré des ouvrages que les élèves avaient empruntés pour les vacances, et ils les avaient tous rendus au même moment - bien entendu. S’il refusait d’utiliser la magie pour des tâches aussi simples et peu contraignantes la plupart du temps, il commençait à regretter ses principes après avoir passé la journée à faire ça. Il joua des poignets pour se débarrasser de la sensation d’engourdissement qui lui collait à la peau depuis quelques minutes maintenant.
La rentrée, ça n’était jamais facile. Passer d’une calme bibliothèque quasiment déserte à une effervescence incontrôlable en un instant, c’était bien trop éprouvant pour un seul homme. Charli avait définitivement besoin d’une pause, et vite. Tatant la poche arrière de son pantalon, il pesta en silence en s’apercevant qu’elle était vide. Evidemment, c’était dans un moment comme celui-ci qu’il oubliait son paquet de cigarette dans sa voiture. De ses vacances, il n’était parti qu’un jour et demi, pour rendre visite à sa mère et était revenu presque aussitôt par ses propres moyens. Charli n’était ni particulièrement enthousiaste à propos des fêtes de fin d’année, ni particulièrement sensible à l’excitation ambiante qui régnait alors. Passer ce moment à l’abri des foules et des réunions de famille, bien caché avec sa solitude dans la bibliothèque poussiéreuse à peine éclairée par la faible lumière de l’hiver et entouré de cette odeur familière, c’était une bénédiction pour lui.
Charli jeta un vague coup d’oeil à travers la très grande salle, histoire de vérifier s’il pourrait bientôt partir. Mais non, il restait au moins une dizaine d’élèves et le soleil s’était à peine couché ; la journée n’était malheureusement pas encore terminée. Adossé contre une étagère pleine, il laissait son regard flotter sans rien voir d’autre que son reflet dans la fenêtre la plus lointaine, porté par l’ennui ou peut-être juste la lassitude.

Perdu dans ses pensées, Charli revint à la réalité une seconde trop tard pour pouvoir esquiver la jeune fille brune aux couleurs de Serdaigle qui s’avançait vers lui avec détermination. Il se souvenait d’elle et de toutes ses questions plus farfelues les unes que les autres, c’était une habituée de la bibliothèque. Elle abordait toujours les sujets sur lesquels elle voulait en savoir plus de façon détournée et subtile, et il ne savait jamais trop quoi en penser. Mais il lui répondait, toujours. Alors elle revenait, toujours.
Donc, forcément, c’était le premier jour de la rentrée et elle était là. Charli se surprit même quand il n’eut aucune hésitation sur son nom. Il soupira et se retourna vers elle pour lui faire face avec un air résigné mais pas surpris.

"Mademoiselle Bennett. Que puis-je donc faire pour vous en cette merveilleuse nouvelle année ?" demanda-t-il, avec une pointe de cynisme et le peu de révérence dont il était capable, tout de même soucieux d’apprendre la raison de sa venue avant de commencer les hostilités.

Il croisa les bras avec un sourire ironique et un sourcil levé qui en disait long sur son état d’esprit du moment, et il se surprit à regretter soudainement de ne pas avoir pris de vacances. Sa pause s’éloignait, lentement mais surement.
#iwhae



Dernière édition par Charli B. Ethergsen le Mer 24 Jan - 19:14, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptySam 20 Jan - 14:28

When everybody looks right, you go left
Charli & Tracy

La nouvelle année apportait avec elle son lot de nouvelles préoccupations. Et tandis qu'un certain nombre d'élèves se jetait à corps perdu dans les révisions de leurs BUSEs comme si leur vie en dépendait, ou que d'autres les fuyaient en s'investissant dans une activité physique quelconque ou en se rassurant en groupe sur la pénible avancée de leurs travaux, Tracy s'était accordé quelques jours de réflexion. Certes, elle ne pouvait déroger à ses responsabilités de préfète, qu'elle prenait à bras le corps en s'affairant tant bien que mal à faire démonstration d'autorité, mais suite à la conversation qu'elle avait eue avec sa belle-mère, elle avait fini par mettre de côté plusieurs brochures pour universités sorcières, les classant de la plus réputée à la moins bien classée, avant d'effectuer un repérage des offres de stage au sein des différents services du ministère. En s'obstinant à ne pas vouloir regarder dans l'avenir, autre que celui qui apparaissait vaguement dans les feuilles de thé avec son lot d'incertitudes, elle était contrainte de se recentrer sur ses soucis actuels ancrés dans le présent, ce qui en ce moment, avait tendance à la déranger encore plus. Tandis qu'elle feuilletait vaguement "Briseur de sorts, la carrière taillée pour vous" en soulignant sans conviction les aptitudes exigées ainsi que "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la médicomagie", elle se surprenait s'imaginer à embrasser chacune de ces destinées, se demandant si fixer son choix sur l'une d'elle lui permettrait enfin de déterminer qui elle était. Alors, elle avait trouvé refuge à la bibliothèque, ses lunettes de lecture vissées sur son visage, tandis qu'une mèche de cheveux tombait négligemment devant ses yeux et qu'elle la ramenait derrière ses oreilles à chaque page qu'elle tournait, portant un doigt à ses lèvres. Son partenaire de recherches n'était pas de la partie, probablement pris par des occupations qui ne la concernaient en aucun cas, alors elle avait pris la liberté de procéder elle-même à la sélection d'ouvrages qui lui permettraient de prendre un peu d'avance. L'esprit éclairé d'Andrea et leur motivation permettaient à leur travail de prendre une forme plus concrète, ce pourquoi elle était plus que déterminer à montrer, y compris à elle-même, qu'elle était à la hauteur. Même si l'expérience du bal était troublante, et qu'elle s'efforçait de ne garder dessus ni plus ni moins qu'un regard parfaitement neutre et distant, sa motivation à suivre ses idées ne s'en était pas retrouvée altérée. Et tandis que son regard s'aventurait vers le bibliothécaire, appuyé contre une étagère, elle se résolut finalement à se lever, réajustant son insigne sur sa poitrine. Puis, elle s'approcha de sa position, silencieuse, comme s'il menaçait de la prendre en flagrant délit au moindre mauvais pas, tandis que ses méninges fonctionnaient à plein régime, triant quels étaient les données à sa disposition avec lesquelles elle pouvait jouer. "Mademoiselle Bennett. Que puis-je donc faire pour vous en cette merveilleuse nouvelle année ?" Elle demeura parfaitement impassible en faisant mine de ne rien saisir de la pointe de cynisme qui animait son ton, qu'elle jugeait comme mi-provocateur, mi-aimable. Une véritable énigme, qui réagissait aux questions qu'elle lui posait d'ordinaire comme s'il redoutait ce qu'elle pourrait faire des réponses qu'il lui donnerait.

"Monsieur Ethergsen, je me permets de vous adresser mes meilleurs voeux. J'espère que vos vacances étaient agréables… ?" Ton cordial, courtoisie, intérêt ravivé pour tout ce qui pourrait sortir de sa bouche, banalités comprises. Ce bibliothécaire semblait désenchanté de toutes illusions, et ravagé par la morosité et la langueur d'un quotidien répétitif, à en deviner par ses expressions faciales. La force de son regard inquisiteur était intimidante, mais pour autant, attirée par la mine de savoirs dissimulés au plus grand nombre qu'il représentait à ses yeux, elle s'efforçait d'en faire fi. Replaçant son serre-tête et la bretelle de son sac à main, elle croisa ses mains dans son dos, ses yeux avec les siens, et hésita une seconde avant de poursuivre. Ses poignets n'étaient pas encore enchaînés par les liens indéfectibles du serment inviolable, sa parole était encore libre, et elle n'avait pas à craindre de mourir en contrepartie de l'échange qui suivrait. Mais pour combien de temps… ? Il s'agissait de ne pas tout compromettre. Gratter la surface pour obtenir quelques informations précieuses par une manoeuvre bien orchestrée irait en sa faveur, en révéler trop sur ses intentions et nourrir les soupçons du bibliothécaire à son sujet l'handicaperait fortement. D'autant plus parce qu'elle avait pour intention d'obtenir une autorisation de la part d'un professeur pour accéder à la réserve, et si ce dernier s'interposait, l'avancée de leurs recherches pourtant bien engagée s'en retrouverait fortement freinée. Elle avait donc quelques règles à se fixer : n'aborder ni le sujet de la résurrection, ni celui de l'immortalité, du moins pas tout de suite, ni clairement. Mieux encore, le pousser à lui-même proposer ces thématiques ! En second, ne pas se mettre en danger, et esquiver toutes les questions qui pourraient la compromettre par des pirouettes au bon moment. "Ni plus ni moins que m'apporter quelques lumières. Rien d'extraordinaire, de banales questions de magizoologie." déclara-t-elle en souriant poliment. Une simple vérification lui permettrait de se rendre compte qu'elle ne suivait même pas l'option de soins aux créatures magiques, mais pourquoi aurait-il à l'effectuer ? Elle n'était pas là pour parler d'hippogriffes ou de niffleurs, et il n'avait tout simplement pas à le savoir. Son travail était d'analyser sa requête comme celle d'une élève lambda, noyée dans la masse informe, rien de plus. "Rien qui ne soit à votre portée, j'en suis sûre." ne put-elle s'empêcher de rajouter, son ton évasif dissimulant l'intérêt qu'elle porterait à chaque mot qu'il prononcerait, à chaque titre qu'il évoquerait.

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyLun 22 Jan - 4:44

When everybody looks right,
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Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
Charli avait, encore une fois, fait une sublime démonstration de mauvaise volonté, mais la jeune Serdaigle n’avait pas relevé. A vrai dire, elle n’avait même pas réagit, c’était à se demander si elle avait compris son ton ironique et provocateur. Il était certain que c’était le cas, elle devait simplement avoir un contrôle d’elle-même plutôt performant. C’était tout à son honneur, et une capacité bien utile quand on avait en face de soi quelqu’un comme Charli. Pas qu’il ne l’aimait pas, non, juste qu’il doutait de son honnêteté.
Elle lui présenta ses vœux comme on demande à un client s’il paye en carte ou en liquide, d’une façon tellement cordiale et courtoise que dans sa bouche, il lui sembla presque qu’elle frôlait le ridicule ou peut-être simplement l’artificiel. Il était dur avec elle, il en était conscient. Mais il se trouvait de mauvaise humeur, ce n’était pas le moment et elle allait encore rallonger sa journée.

“Merci. Vraiment excellentes, j’ai rarement vu la bibliothèque aussi agréable que quand personne n’y est. J’espère que les vôtres étaient aussi reposantes que les m-... ah non, c’est vrai.” lâcha-t-il avec un sourire incertain et le regard fuyant, lourd de sous-entendus et de jugements.

Levant un sourcil et hochant légèrement la tête, il se félicita d’avoir évité cet événement - bien qu’incontournable pour la plupart. Charli avait entendu bien trop de choses à propos de ce fameux bal pour ne pas se réjouir de ne pas y avoir participé.
Pendant quelques instants, la jeune fille sembla soucieuse et pensive. Il n’y prêta pas attention, comme il ne prêtait jamais attention aux émotions versatiles d’adolescents ennuyeux. Mais Tracy n’était pas ce genre d’élèves, elle cachait quelque chose, il le savait. Et son intuition ne le trompait que rarement, après tout, il était réputé pour avoir de la chance. Alors, il comptait bien dessus pour la percer à jour. Pourquoi ? Il n’aimait juste pas ne pas savoir. Et il connaissait bien trop cette soif de savoir qu’il avait lui-même éprouvé tant de fois pour ne pas l’apercevoir dans cette élève. C’était un chemin passionnant, et dangereux aussi. Il devait se montrer responsable, maintenant. Enfin, ça c’est ce qu’on lui avait dit, mais c’était loin d’être dans ses projets. A l’heure actuelle, il n’aimait juste pas se faire mener par le bout du nez.
Elle le coupa dans ses réflexions pour lui annoncer platement ce qu’elle voulait - des réponses à propos de magizoologie. Il hocha la tête avec un air bien trop sérieux pour être sincère.

“Je comprends, moi aussi j’adore les licornes.” dit-il, la voix ironiquement posée comme si le sujet était d’une extrême gravité.

Elle souriait, polie et fausse. Charli sentait bien que quelque chose ne tournait pas rond, mais encore une fois, avec Tracy, il n’avait jamais l’impression que les choses allaient dans le bon sens. Après tout, c’était peut-être un simple devoir qu’elle avait à rendre, pas forcément un piège qu’elle essayait de lui tendre.
La flatterie qui suivit dissimulait bien plus de provocation que Charli n’aurait voulu en voir, mais il savait très bien qu’il n’allait lui tirer les vers du nez qu’en cédant d’abord du terrain. Elle avait été dispersée, évasive, peu concentrée sur ses propres dires. Comme si elle cherchait quelque chose en même temps. Parfois, il avait l’impression de devenir paranoïaque avec elle. Tout le temps, en fait.
Prenant le peu d’énergie qui lui restait à deux mains, il décroisa les bras pour poser ses grandes mains contre ses hanches et accéder à sa requête. Il cligna des yeux plusieurs fois avant de lui répondre, comme pour se réveiller.

“Mais bien sûr, avec plaisir mademoiselle Bennett. Dites-moi tout.” commença-t-il, la tête penchée sur le côté, avec un excédent de politesse et un sourire forcé dont il ne se servait que lorsqu’il était vraiment las.
#iwhae

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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyMar 30 Jan - 1:37

When everybody looks right, you go left
Charli & Tracy

Merci. Vraiment excellentes, j’ai rarement vu la bibliothèque aussi agréable que quand personne n’y est. J’espère que les vôtres étaient aussi reposantes que les m-... ah non, c’est vrai.” Elle hocha la tête poliment en signe d’acquisition, tandis qu’elle se remémorait vaguement l’incident du bal, auquel elle s’efforçait de ne pas trop penser toutefois. Il ne fallait probablement pas s’attendre à mieux de sa part que quelques sarcasmes arrosés sous un couvert de courtoisie, et elle voyait dans cet échange une nouvelle partie de cartes se jouer… « Je n’ai pas laissé cette petite contrariété les entacher trop longtemps. C’est l’année des BUSEs, avant toute chose. » déclara-t-elle comme si rien d’autre n’accaparait son esprit. Certes, ces examens la préoccupaient, mais pas autant qu’ils le devraient, en comparaison avec les domaines dans lesquels elle avait tendance à se disperser ces derniers temps. « Je serais brève, en espérant ne pas troubler votre havre de paix plus longtemps. » annonça-t-elle, en se parant d’une bonne humeur peut-être un peu trop prononcée pour paraître naturelle. C’était lui qui avait commencé, elle ne faisait que lui renvoyer la balle…“Je comprends, moi aussi j’adore les licornes.” Elle le toisa un peu décontenancée, ne sachant trop comment réagir devant ce trait d’humour. Elle devrait en rire, elle imaginait, ou tout du moins étirait son sourire de sorte qu’il paraisse naturel. Son ton trop serein l’étonnait autant qu’il la mettait en difficulté… Mince, il se jouait d’elle, et elle s’en retrouvait déconfite ! Dans le doute, elle réajusta un bouton de manchette, s’efforçant d’avoir l’air vaguement distraite, avant de relever le regard vers lui, moins timide. Son manque d’assurance la trahissait quelque peu, mais elle ne comptait pas en rester là pour autant, pas tant qu’elle n’obtenait pas ce qu’elle était venue chercher, ou du moins ne se donnait pas les moyens d’y parvenir. Et si malgré tout il se complaisait dans ce jeu de chat et de la souris avec elle sans qu’elle n’en tire rien… Elle devrait sans doute jouer la carte de l’innocence.

Mais bien sûr, avec plaisir mademoiselle Bennett. Dites-moi tout.” Son ton avait changé, et elle avait l’impression qu’il le forçait pour le rendre démesurément mielleux. Curieuse attitude, mais pas tant lorsqu’elle étudiait ce bibliothécaire maussade qui trompait manifestement son ennui avec des piques légèrement incisives. A vrai dire, cela ne la dérangeait pas tant, mais en s’aventurant sur ce genre de terrain, elle était bien consciente qu’elle prenait des risques. L’occasion lui avait été donnée de se rendre compte que, du haut de ses quinze ans, sa curiosité aurait grand peine à être satisfaite : les enseignantes auxquelles elle avait adressé un courrier dans l’espoir d’obtenir l’accès à la réserve tant attendu lui avaient toutes répondu avec scepticisme, et elle commençait à se faire à l’idée que seule sa cape en poils de démiguise lui permettrait de s’y rendre sans éveiller davantage de soupçons sur ses activités à venir. Et avec ce monsieur Ethergsen qui semblait la toiser, à la fois presque amusé, tout comme s’il l’imaginait déjà en train de préparer un mauvais coup, ce n’était guère chose aisée. Et qui plus était, il semblait parfaitement insensible à la flatterie, qu’elle ne craignait pourtant pas d’utiliser à outrance si cela pouvait lui permettre de s’offrir un aller simple pour cette terre promise des sciences cachées… S’il y avait pourtant bien une chose qu’elle aurait espéré que son insigne de préfète lui ait prodigué, c’était bien de la crédibilité… Il allait falloir jouer des coudes. « Je cherche des ouvrages sur l’Augurey. J’ai cette drôle d’impression qu’il y en a réellement peu ! En auriez-vous à me conseiller ? » demanda-t-elle d’une voix chantante, tandis qu’elle passait un index entre ses boucles, se donnant un air plus candide qu’à l’ordinaire, sans trop en faire. A vouloir jouer les idiotes, elle prenait le risque de se faire traiter en tant que telle, et la perspective ne lui plaisait pas plus que ça. Mais après tout, elle ne faisait rien de mal, et si poser des questions était un crime, ils seraient bien nombreux à goûter à la prison…

Elle hésita une seconde, à nouveau. Une toute petite seconde. Son doigt glissa le long de sa joue comme si elle chassait un parasite imaginaire, sans se défaire de son air serein. Intérieurement, elle était loin d’être aussi détendue… ce bibliothécaire au regard scrutateur, à la mine revêche et au timbre empreint d’ironie était difficile à appréhender ! Il y avait bien un autre sujet qu’elle souhaitait aborder, sans toutefois réussir à trouver la formulation adéquate. Sa capacité d’adaptation avait ses limites, même si elle parvenait d’ordinaire à se camoufler derrière ce reflet d’elle-même, exemplaire et dépourvu de toute intention qui ne soit liée, d’une manière ou d’une autre, à servir un intérêt plus obscur. « J’ai une autre question. » laissa-t-elle échapper, plus évasivement, tandis qu’elle croisait le regard du bibliothécaire. Il s’agissait du genre de personne qui lui aurait donné envie de se consacrer à l’apprentissage de la légilimencie pour sonder son esprit afin de savoir comment il interprèterait la chose. Après tout… c’était plutôt personnel. Et c’était avec l’infirmier qu’elle aurait du avoir cette conversation, mais elle préférait encore croire que son problème était davantage lié à un dysfonctionnement magique qu’à sa propre santé mentale. « Est-ce que vous avez déjà lu quelque chose au sujet de… phénomènes étranges, inhabituels, liés aux sombrals ? » Peut-être ne s’agissait-il que d’une image faussée de bibliothécaire, mais elle imaginait que ses lectures étaient suffisamment nombreuses et disparates pour lui permettre de lui apporter une réponse qu’elle ne trouverait pas en feuilletant une vingtaine d’encyclopédies. Si elle réussissait à l’apprivoiser un tant soit peu, il pourrait tant lui apporter ! Mais elle doutait sincèrement d’y parvenir. Pourquoi Candice ne s’intéressait à rien de ce qui touchait de près ou de loin à la bibliothèque alors que son aide pourrait lui être si précieuse dans un cas aussi délicat ?

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyMar 6 Fév - 0:55

When everybody looks right,
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Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
Evidemment que Tracy Bennett se concentrait sur ces BUSEs plutôt que sur des soirées de débauches et de petites contrariétés - comme elle appelait ça très justement. Qui d’autre aurait pu prendre un air si sérieux et si détaché en parlant d’un évènement qui en avait bouleversé plus d’un. Et elle suivit tout naturellement les sarcasmes de Charli avec une innocence forcée et fausse. Heureusement, il fut ravi de constater que sa remarque ironique à propos des licornes l’avait déstabilisée, assez pour qu’elle hésite avant de sourire à la plaisanterie.
La jeune Serdaigle baissa les yeux pour réajuster sa manche. Après l’insigne, c’était les boutons. Elle semblait essayer de se donner une contenance, ou du temps afin de réfléchir à ce qu’elle allait dire - comme si c’était important, comme si elle n’avait qu’un seul essai. Charli fronça les sourcils devant ces gestes hésitants qui ressemblaient presque à des tics nerveux. S’il n’était pas si persuadé qu’elle cachait quelque chose, il aurait presque pu croire qu’elle était intimidée.

Elle lui jeta des regards comme si elle essayait tant bien que mal de jauger la situation, comme si elle était dans une profonde réflexion. Et enfin, elle se décida à lui demander des ouvrages… sur l’Augurey. Mais bien sûr, mademoiselle Bennett, qui mentait probablement comme elle respirait, voulait consulter des livres sur les oiseaux. Avec sa voix doucereuse et sautillante, elle n’aurait pas pu être plus explicite sur le peu d’intérêt qu’elle portait à sa propre demande. Elle était juste là, à se tripoter les cheveux comme une gamine. Mais c’était une gamine, même si elle parvenait parfois à faire croire le contraire. Charli afficha un air presque dégoûté et eut un mouvement de recul en lui répondant, une moue perplexe sur son visage.

“J’imagine que les écrivains n’en ont pas grand chose à faire de la pluie et du beau temps, ni des oiseaux moches.” dit-il en haussant les épaules. “Effectivement, il n’y a pas grand chose ici qui pourra satisfaire votre curiosité plus que ce que vous avez probablement déjà trouvé.”

Vraiment, ça crevait les yeux. Elle était trempée jusqu’au cou dans quelque chose de louche - ou d’au moins bien trop digne d'intérêt pour qu’il s’en fiche. L’Augurey était un oiseau connu pour chanter quand la pluie était sur le point de tomber. Evidemment que Charli savait ce genre de choses, puisqu’il en était lui-même arrivé à la conclusion qu’il n’y avait que très peu d’ouvrages pertinents sur le sujet, quand il était lui-même étudiant - et poutant, le ciel savait à quel point il avait détesté les cours de soin aux créatures magiques. Avant qu’il ne puisse continuer, elle l’interrompit en hésitant une seconde. Elle passa un doigt sur sa joue, comme pour vérifier si son masque de fausse innocence tenait toujours bien sur son visage.
La Serdaigle soutint subitement son regard, alors qu’elle s’était appliquée à l’éviter pendant le reste de la conversation. Est-ce qu’elle allait enfin dire la vérité, ou prendre la chose plus sérieusement ? Elle continua en lui parlant de sombrals. Charli en savait un rayon sur ces animaux mystérieux et étranges. En fait, depuis qu’il avait eu sa baguette dont le coeur était un crin de sombral, il s’était plongé dans les grimoires et les volumes poussiéreux à leur sujet. Le fait de pouvoir les voir avait dû aider également, mais rapidement, il avait lu tout ce qu’il y avait à savoir sur eux. Au moins, il savait à quoi s’en tenir.
Brutalement, il fronça les sourcils et croisa les bras en se rendant compte d’une coïncidence qui n’en était probablement pas une, pas de sa part à elle. Les deux animaux dont elle avait parlé avaient un lien avec la mort, et étaient souvent considérés comme de mauvais augure. Rien de tout ce là n’était véridique et tout était seulement basé sur des fables ou leurs apparences effrayantes, il en était bien conscient. Mais il n’allait certainement pas laisser passer ce hasard.

“Vous vous intéressez à des créatures à la réputation bien sombre, mademoiselle Bennett.” lança-t-il, méfiant. “Je pense avoir lu tout ce qu’il y a à lire sur les sombrals, oui.”

Charli roula légèrement des yeux. Il ne comptait pas lui servir tout ce qu’elle voulait sur un plateau d’argent. Et en plus, maintenant qu’il commençait à peine à entrevoir les desseins de la petite menteuse de Serdaigle, il n’allait pas la lâcher.
#iwhae
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyJeu 8 Fév - 3:39

When everybody looks right, you go left
Charli & Tracy

J’imagine que les écrivains n’en ont pas grand chose à faire de la pluie et du beau temps, ni des oiseaux moches. Effectivement, il n’y a pas grand chose ici qui pourra satisfaire votre curiosité plus que ce que vous avez probablement déjà trouvé.” Il y avait quelque chose de plaisant, dans le ton pourtant insolent qu'il utilisait, dans ses termes grossiers choisis en toute conscience qu'ils l'étaient. Elle sentait quelque part que même s'il se moquait ouvertement d'elle, elle l'intéressait toutefois. Mieux encore, elle captait son attention, toute son attention. Le sinistre Monsieur Ethergsen était un curieux personnage, pour la jeune fille impressionnable qu'elle était, en quête de réponses qu'il n'était pas disposé à lui donner, alors elle se contentait de se tenir là, devant lui, le dos bien droit comme une enfant sage. Dans la poche avant de son sac à main, la petite fiole, bien scellée, attendait qu'elle en eusse besoin, mais elle tenait pour l'heure à poursuivre cette conversation sans influence, sans qu'une substance ne vienne altérer l'échange qu'ils avaient actuellement. Elle se demanda, en examinant sa posture, son attitude légèrement condescendante, son air cavalier, quel genre d'élève il avait pu être à son âge. Peut-être s'était-il tenu à la même place qu'elle, peut-être avait-il souffert du regard des autres au point de vouloir utiliser toute cette connaissance comme bouclier. Au vu des dispositions qu'il semblait avoir à faire la conversation, elle ne le saurait probablement jamais… Si en observant Candice elle apprenait à rebondir sur toutes sortes de banalités, cet interlocuteur ne lui permettait pas de faire usage de ce talent. A la place, elle allait devoir se risquer à trop en dire, sans ne rien laisser échapper. Le pacte n'était pas encore scellé… "Je pense, pour ma part, que vous vous fourvoyez, monsieur Ethergsen. Si la beauté d'un Augurey n'est pas celle d'un phénix, il est indéniable que son plumage émeraude fait partie des plus magnifiques. Enfin, c'est une question de goût, j'ose croire. " énonça-t-elle en souriant timidement. Ses mains, qu'elle ne parvenait plus à occuper, s'étaient alors entrecroisées devant elle, formant un noeud. Si certains n'étaient pas enclins à converser à propos de la pluie et du beau temps, cela ne la dérangeait pas outre mesure… "Cela dit, s'il n'y a rien ici… peut-être pourrais-je trouver quelque chose ailleurs… ?" La question était innocente, pas la réponse qu'elle attendait. Il pourrait lui donner toutes sortes de noms de bibliothèques, de librairies spécialisées, lui recommander des éditions au nom inconnu qui avaient pour vocation de traiter les oiseaux de pluie, les oiseaux de beau temps. Elle sourit, impassible, ses traits détendus, se forçant à faire taire cette montée d’adrénaline qui naissait en elle, qui lui donnait une envie irascible de jouer avec le feu, en sachant qu’il était encore trop tôt pour s’y brûler. Son destin n’était pas encore scellé, et le contenu de la petite fiole dans son sac n’attendait que son ouverture pour se propager dans ses veines… "Êtes-vous écrivain, monsieur Ethergsen ?" La question était audacieuse, aventurière, mais elle était curieuse de connaître sa réponse. Tout bibliothécaire ne l’était pas, mais il avait sûrement été tenté, un jour ou l’autre, d’apporter sa pierre à l’édifice. Parallèlement, elle gardait quelques souvenirs de sa conversation avec son partenaire de recherches lorsqu’ils n’avaient d’autre choix que de patienter dans la bibliothèque de la Ferme, où le jeu d’échecs représentait l’activité la plus divertissante qu’ils puissent avoir à leur disposition.

L'échange la rendait un brin plus nerveuse qu'à l'accoutumée, mais pour autant, elle était bien décidée à tenir cette conversation sans chercher d'échappatoire. Tout autant, elle craignait qu'il ne se rapproche de ce qu'elle tentait d'extirper de lui sans qu'il n'en ait connaissance. “Vous vous intéressez à des créatures à la réputation bien sombre, mademoiselle Bennett. Je pense avoir lu tout ce qu’il y a à lire sur les sombrals, oui.” Le premier commentaire lui fit retrousser légèrement les lèvres, comme si elle méditait réellement sur ses dires. En effet, elle réalisait, progressivement, que ses centres d’intérêt basculaient sensiblement dans une zone nébuleuse. Mais si c’était sa seule curiosité, et son désir de dépasser ses propres connaissances qui la motivaient, ça ne voulait pas dire que c’était mal, n’est-ce pas ? Quand bien même, c’était encore différent en ce qui concernait les sombrals : c’était sa propre expérience qui l’amenait à formuler ces interrogations à haute voix. Saurait-elle obtenir des réponses qui l’aideraient à comprendre le phénomène auquel elle ne trouvait pourtant pas d’explication ? Elle était tentée de se fier à son érudition : après tout, il avait en sa possession les clés des lieux… il représentait, à ses yeux, ce gardien énigmatique dont les yeux étaient les témoins de mille récits. "Et dans tout ce que vous avez lu… avez-vous trouvé quelque chose, sur d'éventuelles personnes qui seraient capables de les voir sans qu'elle n'aient connu le décès d'un de leurs proches ?" Cette fois, elle ne prenait plus la peine de se parer de ce petit air ingénu, légèrement mutin. Parce que contrairement à ce qui touchait à l’avancée de ses recherches, elle avait besoin d’obtenir ce renseignement, non pas pour son savoir personnel, mais bel et bien pour savoir à quel point ses yeux lui jouaient des tours. Elle espérait ne pas avoir à rendre visite à Lennox en déclarant vouloir passer un examen…

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyMar 13 Fév - 2:32

When everybody looks right,
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Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
Toute droite et élégante préfète, elle se tenait devant lui, à boire ses paroles avec une innocence feinte alors que son esprit voguait ailleurs sans que Charli n’en ait conscience. Elle sembla l’observer pendant quelques instants, le jauger. Elle tournait autour du pot, comme toujours, à parler sans vraiment parler, à demander sans vraiment demander, à être intéressée sans vraiment l’être. Evidemment, elle avait rebondi sur son avis plutôt tranché à propos de l’Augurey avec nuance et concession, tout en finesse et en subtilité. Parce que c’était Tracy Bennett, et que Tracy Bennett ne laissait jamais entrevoir ce qu’elle pensait réellement, pas à lui en tout cas. Et lui, il avait envie de savoir.
Elle lui sourit timidement, avec ses mains croisées et son air innocent. Complètement fausse. Et complètement découverte. La question qu’elle avait posée était loin d’être désintéressée, il le savait. Elle voulait simplement avoir ce qu’elle convoitait, en usant de moyens détournés, comme d’habitude.

“Si vous le dites… J’aime le vert, mais ça a ses limites. En fait, je crois que je n’aime pas les phénix non plus. Ça doit être un problème d’espèce plus que de couleur, j’imagine.” concéda-t-il en fronçant le nez, perplexe. “Mh. J’ai des connaissances qui travaillent en librairie, je pourrais éventuellement leur demander se renseigner pour vous. Je vous enverrai un hibou. Peut-être.”

Malheureusement pour lui, Charli n’était pas du genre à refuser le savoir ou la possibilité d’apprendre à quelqu’un. Il avait avancé une proposition, sans promesse - au moins, il aurait le loisir de se rattraper si la Serdaigle devenait hors de contrôle. Et pour l’instant, même s’il n’en croyait pas un mot, ses recherches étaient bel et bien anodines et sans conséquence. Elle était là, devant lui, avec son air impassible et son sourire feint comme si rien n’allait se passer. Il soupira et croisa ses bras contre sa poitrine, prêt à en découdre.
Quand elle enchaîna avec sa prochaine question, qui semblait en dehors de la conversation, Charli fut plutôt décontenancé. S’il s’était attendu à ça. Lui, écrivain ? Plus jeune, il s’était juré que jamais il ne tenterait l’aventure avant d’avoir lu tous les livres existants dans ce monde. Pour lui, peu importait ce qu’il pouvait bien écrire, il y avait quelqu’un, quelque part, qui en savait plus que lui sur le sujet. Il avait sa place parmis les lecteurs avides de savoir, pas parmis les écrivains ou les professeurs.

“Euh… Si jamais mon nom finit sur un livre, peu importe lequel, je vous charge personnellement de procéder à un autodafé. Et rapidement.” fit-il avec dérision. “On est bien d’accord ?”

Il l’avait désignée du doigt, avec un mouvement de menton, comme s’il avait voulu la menacer. Mais l’idée l’avait fait sourire, au moins.

La remarque que Charli avait faite à propos des sujets de recherches dont la jeune fille lui parlait semblait avoir touché au but. Sa nervosité était un peu ressortie, et son visage impassible avait enfin eut une réaction notable. Sur ce coup là, il était plutôt fier de lui.
Elle sembla réfléchir un long moment, perdue dans ses pensées comme s’il avait effectivement vu juste et qu’elle devait à présent revoir toute sa stratégie. Et puis, étonnamment, elle abandonna son air candide pour lui poser une question directe, une question dangereusement honnête. Pendant un instant, Charli supposa qu’elle parlait de sa propre situation, et qu’elle s’inquiétait. Une demande si particulière n’était clairement pas anodine ou juste lancée l’air de rien, c’était soit elle, soit quelqu’un de son entourage.
Rapidement, il pesa le pour et le contre de partager ses connaissances en terme de Sombral avec elle. Il en avait beaucoup appris, par lui-même et à force d’intérêt pour ces animaux qu’il voyait depuis toujours - lui semblait-il - et qui composaient une partie de sa baguette. D’un côté, il n’avait aucune raison de refuser, mais de l’autre, il craignait ce qu’elle allait faire de la réponse. Comme à chaque fois qu’il parlait avec elle, il marchait sur des oeufs.

“Mh… je n’ai jamais lu quelque chose comme ça, non. La plupart des cas comme celui-ci sont seulement dus à un déni de la personne concernant la mort en question...” hésita-t-il en marquant une pause, avant de continuer. “Ou sinon, c’est plutôt l’inverse. Quelqu’un qui a effectivement vécu le décès d’un proche, mais qui ne les voit pas. Ça peut arriver. La magie n’est pas une science exacte, j’imagine. Mais honnêtement, la situation que vous me décrivez me parait vraiment très peu probable. Je n’irais pas jusqu’à dire impossible, ceci dit. Mais très peu probable.”

Elle avait été honnête, alors il lui avait rendu la pareille. Après tout, si ça la concernait directement, autant qu’elle sache que quelque chose clochait, et si c’était pour quelqu'un d’autre ou qu’il s’était trompé, et que c’était réellement une question sans arrière-pensées, elle n’allait pas vraiment pouvoir faire quelque chose du haut de sa cinquième année.
Mais il voulait savoir, alors il allait mettre les pieds dans le plat, pour une fois.

“C’est une question plutôt spécifique. Pourquoi est-ce que ça vous intéresse autant ?” demanda-t-il, avec un sourcil levé.
#iwhae

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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyJeu 15 Fév - 23:10

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Charli & Tracy

Si vous le dites… J’aime le vert, mais ça a ses limites. En fait, je crois que je n’aime pas les phénix non plus. Ça doit être un problème d’espèce plus que de couleur, j’imagine. Mh. J’ai des connaissances qui travaillent en librairie, je pourrais éventuellement leur demander se renseigner pour vous. Je vous enverrai un hibou. Peut-être.” A nouveau, il semblait prendre plaisir à se montrer acariâtre, à ne répondre que par réflexions désagréables sur les sujets qu'elle plaçait sur la table, en effleurant certains, parfois en les repoussant d'un mouvement du poignet. Cela dit, elle apprécia l'invitation, même s'il semblait volontairement laisser planer le doute, quant au fait qu'il écrirait, ou non. Ce ne serait pas dans le lieu qu'elle désirait intimement pénétrer, mais c'était toujours une porte ouverte, qu'elle emprunterait avec plaisir. Et pour ses problèmes d'accès, elle gardait à l'esprit qu'une gorgée du petit flacon contenu dans son sac à main suffirait à tracer directement la voie qu'elle cherchait à suivre... « Je ne comprends pas ce qui vous déplait tant chez les phénix, monsieur Ethergsen. » déclara-t-elle, toujours le sourire aux lèvres, amusée à la simple idée de le contredire alors que de son côté, il ne semblait que chercher à émettre des commentaires négatifs sur tout ce qu'elle pouvait lui demander. Comme si pour lui, ça n'était qu'un jeu. Et au fond, c'était peut-être le cas... une nouvelle partie d'échecs, sans les pions. « Quant à vos connaissances libraires, ce serait très prévenant de votre part de leur notifier mon intérêt, je vous en remercie beaucoup. » ajouta-t-elle pour l'assurer de sa reconnaissance, cette fois honnête. Après tout, même si elle était presque sûre de le déranger alors qu'il devait sûrement préférer s'adonner à d'autres activités, consistant à n'avoir aucune interaction avec qui que ce soit, il lui offrait de son temps. “Euh… Si jamais mon nom finit sur un livre, peu importe lequel, je vous charge personnellement de procéder à un autodafé. Et rapidement. On est bien d’accord ?” Elle dut sonder son visage quelques instants, pour s'assurer que ce n'était effectivement pas une plaisanterie, comme il avait l'habitude d'en faire, dissimulant de l'ironie partout dans ses propos en guise d'assaisonnement. Mais non, il était bel et bien sérieux, alors elle dut envisager qu'il était peut-être, bel et bien, en train de lui dire la stricte vérité. Elle ne savait trop si elle devait interpréter cette demande comme une trop grande marque d'humilité, comme un refus de toute ambition, comme un détachement de ce qui pouvait bien toucher à toute forme d'art ou de littérature alors qu'il baignait pourtant dedans. Elle se surprit d'ailleurs, à se demander s'il aimait son métier... « Pourquoi ça ? Il n’y a donc aucun sujet que vous ne voudriez partager avec le monde ? » l'interrogea-t-elle, en faisant tourner la même mèche de cheveux autour de son index, non plus par tic nerveux, mais bel et bien pour se maintenir concentrée, prête à saisir dans tout ce qu'il voudrait bien lui dire n'importe quelle information qu'elle jugerait un tant soit peu précieuse. Elle désirait savoir pourquoi il semblait tenir à garder son nom éloigné de toute mention sur les étagères de sa bibliothèque...

Mh… je n’ai jamais lu quelque chose comme ça, non. La plupart des cas comme celui-ci sont seulement dus à un déni de la personne concernant la mort en question... Ou sinon, c’est plutôt l’inverse. Quelqu’un qui a effectivement vécu le décès d’un proche, mais qui ne les voit pas. Ça peut arriver. La magie n’est pas une science exacte, j’imagine. Mais honnêtement, la situation que vous me décrivez me parait vraiment très peu probable. Je n’irais pas jusqu’à dire impossible, ceci dit. Mais très peu probable.” Elle nourrissait ce besoin de comprendre, de mettre le doigt sur ce qui lui arrivait, un mot sur les visions dont elle était potentiellement victime. Depuis les cachots, s'emparer de la connaissance à son état le plus brut était devenu une obsession, un but auquel elle ne prétendait pas seulement, mais pour lequel elle donnait de sa personne. Pourtant, elle ne trouvait pas satisfaction dans l'explication formulée par le bibliothécaire. Qui plus était, quelque chose lui déplaisait fortement dans ces propos ainsi formulés, comme s'il avait touché, sans le savoir, un point sensible, pénétré une zone dans laquelle il n'était pas invité. Ces cas formulés ne la concernaient pas. Elle n'avait jamais connu la mort, et refusait obstinément de croire que ce phénomène qui la touchait anormalement puisse être lié à une perte. Elle n'avait ni envie d'en parler davantage avec lui, ni de reconnaître qu'il pouvait avoir éventuellement raison, même si c'était elle qui avait lancé le sujet... « Oui, j’imagine que la magie est un domaine qui a ses failles, et qui croule sous les théories controversées et phénomènes inexpliqués. » se contenta-t-elle de répondre, à la fois frustrée, et avec l'impression que quelque chose la démangeait de l'intérieur. Les raisons pour lesquelles elle s'intéressait à la mort n'étaient pas personnelles, elles étaient motivées par une curiosité exclusivement scientifique, il n'y avait pas à en débattre ! Mais soit, elle devait maintenir l'illusion que cette situation ne la regardait nullement. Que parmi toutes les questions qu'elle avait posées au bibliothécaire, aucune ne l'intéressait au point d'en perdre le sommeil, et encore moins celle-ci. Ce soir, elle dormirait à poings fermés, que son esprit y soit résolu ou non... “C’est une question plutôt spécifique. Pourquoi est-ce que ça vous intéresse autant ?” Voilà que c'était à présent à son tour, et que c'était lui qui la questionnait. Elle préférait bien naturellement l'inverse, lorsque c'était elle qui orientait la conversation, sur les sujets qui l'intéressaient, qui cherchait à extirper ce qui lui chanterait dans les réponses brèves de monsieur Ethergsen. « Pour une amie. Elle se pose des questions, pourtant je lui ai bien dit que c’était tout à fait impossible. Mais depuis quelques temps, je commençais presque à prendre sa version au sérieux… au sérieux. Enfin, je me demande, au vu de votre réponse, si elle n’a pas tout simplement rêvé, ou tout inventé. » Elle aurait préféré que ce soit le cas, nettement. Une énième histoire à dormir debout, un nouveau mensonge à rajouter à la longue liste. Pourtant, elle les voyait distinctement, avec la même précision que celle avec laquelle son reflet lui apparaissait dans le miroir. Et qu'il lui affirme, que ce n'était pas une possibilité, rompait tout l'équilibre, défiait toute logique : elle avait affaire à un paradoxe, et pas des moindres.

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyDim 25 Fév - 0:53

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Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
À force de gratter sous la pellicule d’hypocrisie lissée et de mensonges enrobés de sourires, Charli était persuadé qu’il allait finir par démêler le vrai du faux - ou au moins entrevoir la vérité. En tant normal, il ne se serait même pas intéressé à ce qu’elle faisait. Ce n’était qu’une élève comme une autre. Mais tout le mal qu’elle se donnait à cacher ses intentions et les véritables sujets de ses recherches piquait sa curiosité plus que de raison ; et il se voyait maintenant jouer au jeu du chat et de la souris avec une jeune fille moitié moins vieille que lui. Il ne l’aurait jamais admis, mais elle lui donnait du fil à retordre.
La petite Serdaigle semblait prendre un malin plaisir à le contredire à propos des oiseaux, comme si le sujet était réellement passionnant et digne d’intérêt. Lui qui avait simplement voulu éluder la question et montrer toute la profondeur de son mépris pour ce genre de questionnement futile qu’il savait pertinemment n’être qu’une vaste plaisanterie destinée à détourner son attention des véritables intentions de son adversaire était maintenant bien plus lassé qu’à l’accoutumée. Il haussa les épaules pour s’éviter une réponse, et la laissa continuer sur sa lancée.
Charli roula des yeux. Tout ce qu’elle disait était enveloppé dans une surcouche de politesse malvenue et superflue, même pour dire merci. Mais quand il lui faisait l’ombre d’une fleur, elle ne pouvait juste pas s’empêcher d’être elle-même - c’était tout bonnement incroyable. Il la toisa de toute sa hauteur avec une moue désabusée et balaya son remerciement d’un vague mouvement de main évasif qui aurait pu suggérer que ce n’était rien pour lui.

Quand elle mit quelques secondes à déterminer si elle devait rire ou non à sa déclaration sans appel, Charli fut soudain très fier de lui. N’importe qui ne pouvait pas déstabiliser Tracy Bennett comme ça. Dans un surprenant élan de confession et d’honnêteté, il lui répondit simplement la vérité, avec une grimace soucieuse et l’air profondément plongé dans ses pensées. Peut-être que s’il montrait l’exemple, elle suivrait. Quel vain espoir auquel s’accrocher. Les bras croisés contre sa poitrine, il prit un moment avant de répondre ; il voulait mettre les mots juste sur ce ressenti.

“Je suis un lecteur, pas un écrivain. Certaines personnes ne sont juste pas faites pour ça, c’est tout.” dit-il, à la fois résigné et étrangement honnête. “Je préfère apprendre que partager ou enseigner, et c’est très certainement pour ça que je ne suis pas professeur d’ailleurs.”

Il ramena une main contre son menton dans un réflexe infortuné, qui trahit sa réflexion intérieure, avant d’ajouter un commentaire tout bas comme s’il se parlait à lui-même plus qu’à elle. La raison était pourtant si simple, ne pouvait-elle pas comprendre ?

“J’ai choisi le bon endroit, j'imagine.” chuchota-t-il en jetant un coup d’oeil furtif à travers la bibliothèque.

Il avait parlé simplement de ce qu’il savait, avec précision et retenue à la fois. Et la réponse qu’il lui avait donnée ne l’avait clairement pas satisfaite. Elle était visiblement frustrée et sa réaction indécise la trahissait. Elle en attendait plus, elle en voulait plus, c’était écrit en plein milieu de son visage désormais si fermé. Charli pouvait presque voir sur ses traits le conflit intérieur qu’elle traversait, et la réflexion que son esprit suivait.
Son indiscrète et intrusive question sembla l’arracher de ses pensées, et elle effectua une pirouette presque ridicule par rapport au reste de la conversation. Charli la regarda droit dans les yeux, cherchant des réponses. Il n’était pas sûr de lui, pour ce coup là. Est-ce qu’elle mentait tellement qu’elle commençait à croire à ses propres inventions, ou est-ce qu’elle essayait vraiment de lui faire avaler ça ? Soit, il allait jouer le jeu - comme toujours.

“Je vois.” concéda-t-il de mauvaise grâce, avec un faux sourire. “Dans ce cas vous devriez penser à considérer que votre amie ne vous dit peut-être pas tout. Ou bien qu’elle est elle-même dans le déni. Mais en effet, la solution du mensonge semble plus... facile.”

Il pencha la tête sur le côté, sans la quitter des yeux, bien décidé à lui montrer qu’il n’en croyait pas un mot mais qu’il était quand même disposé à entendre la suite. Ça commençait à être décidément très intéressant, comme conversation anodine.
#iwhae

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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyMer 7 Mar - 0:36

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Charli & Tracy

Je suis un lecteur, pas un écrivain. Certaines personnes ne sont juste pas faites pour ça, c’est tout. Je préfère apprendre que partager ou enseigner, et c’est très certainement pour ça que je ne suis pas professeur d’ailleurs.” Elle approuva d’un hochement de tête en guise d’acquisition, tout en restant sage. Il avait sûrement raison, de tout ce qu’elle avait pu entrevoir de lui elle ne l’imaginait certainement pas enseignant, ou motivé par l’envie de transmettre un savoir. Il renvoyait cette impression d’être constamment dérangé lorsqu’elle insistait auprès de lui pour obtenir le titre d’un grimoire quelconque qu’elle convoitait… “J’ai choisi le bon endroit, j'imagine.” Elle laissa son regard se balader tout autour d’elle, entre les rayons d’ouvrages, se demandant s’il se pouvait qu’à son tour, elle finisse également entre ces murs. Elle n’imaginait pas que ce puisse être le cas, à vrai dire. Pour autant, ce monsieur Ethergsen paraissait autant s’y épanouir que dans un cimetière… à partir de ce constat-là, elle n’était pas totalement certaine qu’il soit autant dans son élément qu’il semblait tenir à le faire croire. Peut-être n’était-ce qu’un sentiment erroné, mais il n’avait pas l’air de porter bon nombre d’élèves dans son coeur, au vu du regard désabusé qui était le sien lorsqu’elle le captait parfois… « Vos lectures du moment vous distraient-elles ? » l’interrogea-t-elle, toujours d’un ton ingénu, ignorant elle-même à quoi elle jouait en lui faisant ainsi la conversation, comme pour tenter d'endormir sa vigilance. La réponse l’intéressait, plus qu’elle ne le croyait elle-même. Il avait toujours l’air de la considérer de cette manière étrange, avec un mélange d’intérêt et de dédain, sans qu’elle ne comprenne bien qu’elle en était la source. Pourtant, elle s’était risquée à lui poser cette question qui sollicitait son esprit de manière inopportune. Et tandis qu’elle attendait, sceptique, sa réponse, elle regrettait presque de l’interroger à ce sujet qui était encore nébuleux pour elle… s’y aventurer n’était peut-être pas la meilleure idée qu’elle avait pu avoir. Parfois, ne pas voir les problèmes permettait d’oublier avec une facilité déconcertante qu’il y en avait…

Je vois. Dans ce cas vous devriez penser à considérer que votre amie ne vous dit peut-être pas tout. Ou bien qu’elle est elle-même dans le déni. Mais en effet, la solution du mensonge semble plus... facile.” Elle demeura sans voix, tandis qu'elle analysait le surprenant discours qu'il venait de lui tenir. Quelque chose, là-dedans, la dérangeait. Dans ce qu'il énonçait comme une vérité sans pourtant connaître sa situation avec exactitude. Et il était impossible que son amie lui ait menti ou ait omis de lui transmettre certaines informations puisqu'il n'y avait pas d'amie… Il n'y avait qu'elle, face à elle-même, en conflit avec ce reflet chimérique d'elle-même. Elle s'était risquée à lui poser des questions qui la rongeaient de l'intérieur parce qu'elle ne parvenait à y trouver de réponse convenable, et avait espéré que lui, en tant que bibliothécaire, serait à même de disséminer les zones d'ombre qui l'empêchaient de comprendre ce qui lui arrivait, ou de mettre un nom sur le phénomène dont elle était victime, bien malgré elle. Or, rien de tout ce qu'il lui proposait ne lui convenait. Il n'y avait pas de mensonge, et elle n'avait aucune envie d'entendre parler de déni, il existait forcément une autre explication, une explication à la règle… il fallait que ce soit le cas. "Elle ne me mentirait pas. Mais soit, je lui ferais passer le message, merci pour elle." répondit-elle aussi sagement que froidement. Elle n'était pas liée à la mort, elle le savait… ce n’était pas possible, point final. Et si elle ne pouvait obtenir ce qu’elle cherchait en demandant gentiment, elle savait qu’il existait d’autres moyens. D’autres moyens moins conventionnels, qu’elle n’aurait pas du envisager alors qu’elle portait l’insigne d’une préfète. Néanmoins… la fin justifiait les moyens. Elle ne pouvait se contenter d’incertitudes, ou de théories qui lui déplaisaient, qui lui donnaient cette impression nauséeuse, qui lui nouaient l’estomac… et les recherche qu’elle menait avec Andrea exigeaient qu’elle passe à la vitesse supérieure. Dans l’état actuel des choses, elle comprenait aisément qu’elle n’obtiendrait rien de plus de lui à moins de se forcer un passage… « Oh, il fallait aussi que je vous rende ce traité mycologique que je vous ai emprunté la semaine dernière ! Je vous apporte ça immédiatement." lança-t-elle presque joyeusement alors qu'elle faisait volte-face sans plus de cérémonie, pour retourner vers la table à laquelle elle s'était installée plus tôt, camouflée par quelques rayonnages d’encyclopédies diverses. A quelques mètres de lui, elle évita de risquer un oeil en arrière de crainte qu’il ne comprenne son manège et ne renforce sa vigilance, et se plaça dos à lui, feignant de chercher dans son sac à main. Elle fit mine de sortir des petits objets qui s’y trouvaient, son set de couture, quelques carnets de notes et divers encriers, alors que finalement elle savait très bien ce qu’elle cherchait, et où le trouver. Ouvrant lentement la fermeture éclair de la petite poche intérieure, elle sortit le flacon camouflé par un sortilège lui donnant des airs de solution contre les furoncles. Se déplaçant légèrement sur la droite de manière à se trouver dans l’angle mort du bibliothécaire, elle sortit discrètement sa baguette, tandis qu’elle murmura un « Finite », et portait à ses lèvres le breuvage interdit. Chance liquide. Elle en connaissait les effets secondaires… tendance à l’imprudence, à la négligence et à l’étourderie, excès de confiance en soi. Il s’agissait de rester maîtresse d’elle-même.

Elle déglutit rapidement, et jeta sans ménagement la fiole vide dans son sac tandis qu’elle récupérait l’ouvrage en question, qu’elle serra contre sa poitrine, et qu’elle retournait sur ses pas, remettant en place quelques cheveux autour de ses oreilles. Le bibliothécaire était toujours au même emplacement, tandis que son air désabusé et sa posture flegmatique ne l’avaient guère quitté. Elle ne s’en embarrassa pas, plus à l’aise que d’ordinaire, traversant ces quelques mètres de bibliothèque comme si elle en était reine. Un élan de discrète euphorie la parcourait, et mille idées lui venaient alors en tête. Un peu comme si elle avait pris une dose d’aiguise-méninges démesurément puissante… sauf qu’en l’occurence, les perspectives qui se traçaient dans son cerveau n’étaient pas les siennes. Comme si quelqu’un s’amusait avec, et lui chuchotait à l’oreille quoi faire… et il se pouvait que cette personne soit Felix. Elle se posta à nouveau devant son interlocuteur, et lui tendit le bras qui tenait l’ouvrage emprunté, attendant qu’il s’en saisisse, avant de planter son regard dans le sien, pleine d’assurance. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle était en train de faire… ça ne ressemblait pas à son comportement habituel, et elle peinait à se faire à cette seconde elle-même qui prenait la liberté d’agir à sa place. « Monsieur Ethergsen, j’ai besoin d’un accès dans la réserve de la bibliothèque pour mon usage personnel. Je crois que vous êtes en position de m’en signer un. » lança-t-elle inopinément. Elle n’avait pas choisi ces mots, c’était eux qui étaient venus à elle, s’emparant de sa voix, de sa gorge, respirant une audace qui ne lui était pas propre, et une très légère impertinence qu’elle ne se connaissait pas. Pour une fois, elle n’avait ni peur de perdre, ni peur d’y laisser des plumes. Ni peur des sanctions, ni peur d’être compromise. Ni peur des autres, ni peur d’elle-même. Et pas non plus d’un bibliothécaire dont les réponses étaient empreintes d’ironie déguisée et de sarcasme, et qui la toisait comme un oisillon, effronté qu’il était. Ça tombait bien, aujourd’hui, elle l’était aussi. « Êtes-vous doué aux cartes ? » lança-t-elle tandis qu’un sourire insolent s’étendait sur son visage. Elle ignorait totalement pourquoi elle venait de lancer cette idée, qui semblait lui sortir de nulle-part, apparaître sur ses lèvres avant de s’imprimer dans son esprit. Mais la sensation qu’elle en éprouvait avait ce quelque chose de grisant… « Enfin, je comprendrais que ça ne vous intéresse pas. Perdre contre une cinquième année pourrait être contrariant. » Pour le coup, elle n’avait cure de dépasser certaines limites imposées par sa position, et celle de l’adulte qui lui faisait face. La potion faisait son effet, se propageait en elle, dissipant jusqu’au moindre doute qu’elle pourrait avoir. Une chose était certaine, elle était venue ici pour gagner…

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyLun 12 Mar - 2:07

When everybody looks right,
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Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
Balayant la conversation d’un intérêt discutable du revers de la main, Charli avait intimé la préfète des Serdaigles d’en venir aux faits avec son air désabusé et passablement ennuyé habituel. La conversation sur cette amie qui voyait les sombrals alors qu’elle n’aurait pas dû ne tournait pas très bien, et il regrettait presque celle sur les oiseaux, les écrivains et autres futilités du genre. De son air ingénu et faussement innocent, elle était passée à une mine sérieuse et presque déçue, clairement non-feinte cette fois-ci.
Il fronça les sourcils. Il y avait un petit problème. Evidemment que son amie n’allait pas lui mentir, puisqu’elle n’existait probablement même pas. Alors, Bennett était peut-être elle-même si profondément enfouie dans son déni pour s’inventer de pareilles excuses. Pendant une demi-seconde ou un peu plus, il eut presque de la peine pour elle. Avant de se rappeler qu’elle lui mentait éhontément depuis la première fois où ils s’étaient adressés la parole, et qu’elle usait de moyens détournés pour parvenir à ses fins - si sombres soient-elles.
Si seulement elle avait été honnête dès le début, il aurait pu mettre de côté ses sarcasmes et ses faux airs ennuyés pour réellement la conseiller sur les sujets qu’elle mettait tant d’énergie à faire passer comme des façons de le distraire pendant qu’elle fourrait son nez là où elle ne devrait pas. Mais ce n’était pas le cas, et Charli était maintenant plus que convaincu qu’elle cachait tout un tas de choses bien mauvaises pour toujours essayer de tourner autour du pot de la sorte.
Il ne lui répondit pas, se contentant de hausser les épaules face à son ton froid et détaché. Soudain ravivée d’une lueur joyeuse inattendue, elle clama avoir un livre à lui rendre et se précipita vers les affaires qu’elle avait laissées à sa table pour le récupérer. Avant même qu’il ne puisse répondre, Charli était seul. Il soupira et se réinstalla contre l’étagère.

“Ben voyons.” souffla-t-il pour lui même, mentalement épuisé.

Il la regarda s’éloigner et disparaître derrière une étagère. Il n’allait pas l’espionner, non. S’il avait retenu une seule chose de ses trente-et-un ans de vie en compagnie de filles plus ou moins vieilles : ne jamais regarder dans leur sac. Jamais. Ça pouvait littéralement être mortel, il l'avait appris à ses dépens. Alors pour se distraire de sa curiosité encore non-assouvie, il laissa ses yeux dériver dans la bibliothèque. Plus le temps passait, plus sa pause adorée s’éloignait, et plus il sentait qu’il en avait encore pour des heures, des heures et des heures…
L’ouvrage serré dans ses bras contre sa poitrine, la mine étrangement réjouie et le port haut d’une impératrice, elle se dirigea vers lui à grands pas assurés. Charli fronça encore plus les sourcils, si c’était possible. Il afficha une expression de plus en plus dégoûtée et presque apeurée à mesure qu’elle s’approchait de lui. En temps normal, c’était déjà difficile de discuter avec elle - il admettait qu’il n’y était cependant pas pour rien. Mais si en plus elle avait l’air… heureuse ? Alors là, ça virait carrément au cauchemar.

“Vous devriez vraiment faire gaffe avec l’aiguise-méninges, ça ne vous réussit pas trop visiblement…” siffla-t-il entre ses dents, pas certain qu’elle ait entendu.

La Serdaigle planta son regard dans le sien, et Charli eut un mouvement de recul. Il s’empara prudemment du volume qu’elle lui tendait avec un débordement d’assurance soudain, sans cacher sa perplexité face à cette situation inhabituelle. Il savait que quelques uns des élèves prenaient beaucoup de cette potion, et il comprenait pourquoi, mais les effets secondaires étaient tout bonnement terrifiants. Tracy Bennett quasiment euphorique… Décidément, cette journée était épuisante. Il en vint presque à regretter ses mensonges tant il était décontenancé.
De but en blanc, aucune fioriture, aucune politesse, aucune hypocrisie. Elle voulait un accès à la réserve. Bien entendu. Et puis quoi encore ?
Charli cligna des yeux rapidement, plusieurs fois. Pas sûr d’avoir bien compris. Mais elle se tenait là, droite, fière, sûre d’elle. Il renifla légèrement en la fuyant du regard. C’était… dérangeant. Il était particulièrement mal à l’aise. Il fit la moue et reprit une contenance en la regardant de haut en bas.

“Ça m’aurait étonné, tiens.” dit-il, blasé. “Pourquoi est-ce que je ferais ça pour vous ? J’imagine que si vous en venez à me demander une autorisation, c’est que tous vos professeurs vous l’ont refusée avant moi.”

Il était probablement la personne qui avait le plus de chance de lui refuser son accès, alors Charli se méfiait. Pourquoi lui avait-elle demandé à lui ? Donnait-il vraiment l’air d’être accessible et enclin à distribuer des autorisations à qui faisait le plus beau sourire ? La mine déconfite, il se frotta le menton en songeant à corriger son attitude s’il semblait trop proche des élèves. Il ne manquait plus qu’ils viennent tous lui parler ou lui poser des questions sur tout et n’importe quoi.
Elle continua, insolente, effrontée. Elle lui ressemblait, soudainement. Un peu comme au début de l’année, quand Williams avait suivi dans ses sarcasmes - ils avaient fini par bien s’amuser en réalité. Elle avait développé soudainement un répondant et un caractère qu’il appréciait, mais qu’il n’aurait jamais imaginé chez elle. Charli était surpris, mais pas mécontent. Un léger frisson d'horreur lui remonta jusqu'au cou en envisageant de passer un bon moment en compagnie de la préfète des Serdaigle. Il secoua la tête pour se débarrasser de ses terribles pensées, et se concentrer sur la conversation.

“Disons que je me débrouille. Pourquoi ? Vous comptez jouer votre autorisation aux cartes ?” demanda-t-il, perplexe, avant de continuer après un temps d'arrêt. “… Contre moi ?”

En sentant son sourire s’étirer, Charli réprima un rire en faisant la moue. Jouer contre lui, c’était de l’inconscience - surtout avec un tel enjeu. Il était bon dans la plupart des jeux, et même quand il ne connaissait pas les règles, sa chance naturelle faisait le reste. Pauvre mademoiselle Bennett, qui ne savait pas dans quoi elle s’embarquait. Elle n’avait aucune chance, et elle aurait tout aussi bien pu déchirer elle-même son autorisation pour la réserve.
Elle avait l’air si sûre d’elle, si persuadée qu’elle allait gagner. Charli eut un rictus mauvais. L'imprudente… Mais c’était une occasion en or. Il serait victorieux ; non mieux que ça, il allait l’écraser. Et plus jamais elle n’allait oser se pointer devant lui avec ses mimiques faussement innocentes, ses sourires hypocrites et ses attitudes détournées. Et maintenant, c’était de la provocation pure et dure… Pauvre fille. Hors de question qu’il rate un moment pareil.
Charli leva un sourcil et se pencha vers elle en croisant les bras sur sa poitrine avec un air de défi. Il jeta un coup d’oeil à droite et à gauche, faisant mine de chercher quelque chose.

“Alors, on la commence cette partie ou on se regarde dans le blanc des yeux encore longtemps ?”
#iwhae

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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyVen 16 Mar - 15:15

When everybody looks right, you go left
Charli & Tracy

Pour la première fois depuis des mois, Tracy avait l’impression de ne plus mentir en disant qu’elle allait parfaitement bien. Ni aux autres, ni à elle-même. Peut-être était-ce uniquement lié à une réaction chimique provoquée en elle après ingestion de la potion, mais ce sentiment inhabituel avait bien des vertus… Elle connaissait les risques, elle était parfaitement consciente de la manifestation de ces effets secondaires selon les individus et leur profil psychologique, et surtout, elle savait que cette nouvelle confiance en elle, qui libérait sa parole de tous les faux semblants, n’était que fictive. Pourtant… elle s’en délectait. Les traits mi-sévères mi-fatigués du bibliothécaire ne l’intimidaient plus. La position et le pouvoir qu’il exerçait en ces lieux ne l’impressionnait plus. “Vous devriez vraiment faire gaffe avec l’aiguise-méninges, ça ne vous réussit pas trop visiblement…” Elle ne laissa aucune mimique déformer son visage, et trahir les pensées qui la traversaient alors. Il était légitime de sa part de s’inquiéter de son état mental, et à choisir, elle préférait que ce soit le cas plutôt qu’il ne soupçonne les effets de la potion qu’elle venait d’avaler. Cette folie ne l’inquiétait pas. Au contraire, elle prêtait une oreille très attentive à chaque mot qu’elle lui susurrait, en bonne élève qu’elle était… Son interlocuteur n’était pas stupide, et sa nonchalance ne camouflait que mieux la perspicacité dont il savait faire preuve. Peut-être n’avait-il pas été capable de répondre à ses interrogations comme elle le voulait, mais cette fois, elle ne comptait plus quitter les lieux sans obtenir satisfaction. « Au contraire, je me sens en pleine forme. Vous devriez peut-être essayer, vous avez une petite mine. » répondit-elle en penchant très légèrement sa tête sur le côté, le fixant comme si elle cherchait réellement à s’enquérir de son état. Elle jouait avec le feu, et il était évident qu’en d’autres circonstances, elle ne se serait jamais risquée à se montrer aussi familière, encore moins avec un élément du corps professoral. Mais pour une durée temporaire, elle se trouvait immunisée à la crainte de possibles retombées, et conséquences sur son dossier scolaire. Felix lui murmurait d’être indocile, de laisser là, pour quelques minutes, la discipline. Felix lui chuchotait de laisser tomber les faux semblants.

Et elle avait plongé, la tête la première, sans hésiter un instant. Là où Tracy aurait emprunté douze détours pour formuler le contenu de sa pensée, elle jouait franc jeu, ne s’embarrassant pas de l’idée selon laquelle il refuserait. Il était plus que probable qu’il le fasse, surtout au vu de la manière dont il la considérait d’ordinaire. Et peu importait, elle trouverait le moyen de le contourner, patience était mère de sagesse. Bien que la sagesse semblait brusquement l’avoir quittée, ou se manifester d’une drôle de manière… “Ça m’aurait étonné, tiens. Pourquoi est-ce que je ferais ça pour vous ? J’imagine que si vous en venez à me demander une autorisation, c’est que tous vos professeurs vous l’ont refusée avant moi.” Elle sourit à nouveau. Il visait juste, il paraissait évident au vu de leurs rapports, certes cordiaux mais emplis de méfiance, qu’elle ne se serait jamais adressée à lui en premier lieu. Et pas de manière aussi directe. Ce jeu de chat et de la souris qu’ils menaient depuis la première discussion qu’elle avait pu avoir avec lui prenait tout à coup une autre dimension… Néanmoins, Felix ne pouvait lui faire oublier l’importance de l’enjeu : le serment qui la liait à Andrea, sa propre vie en tant que coût pour mener ses recherches interdites. Effectivement, elle avait essuyé deux refus, avant d’arriver jusqu’à lui… et si elle en éprouvait toujours une certaine forme de frustration, elle n’était pas encore prête à renoncer. Ça en valait la peine. Les découvertes qu’elle pourrait effectuer au-delà des limites imposées par cette bibliothèque cultivaient son imagination, et elle désirait ardemment étancher cette soif qui n’avait de cesse de s’accroître, à mesure qu’on dressait des barrières sur le chemin qu’elle cherchait à emprunter. Felix savait qu’il la comprendrait. Que malgré ses airs hautains, voire parfois méprisants, il était capable de ressentir la même chose qu’elle. Après tout, il était devenu bibliothécaire, il avait fait ce choix des livres, les avait épousés pour toute la vie… Et Felix savait ce qu’il était bon de lui répondre. « On se pose un certain nombre de questions sur le monde à quinze ans, monsieur Ethergsen, et certains adultes estiment qu’il est trop tôt pour les satisfaire. Et vous, avez-vous bien gentiment attendu que l’on réponde aux vôtres ? » demanda-t-elle, d’un ton très sérieux. Elle ne minaudait plus, ne battait plus des cils à mesure qu’elle partait à la recherche de renseignements. Pour une fois, rien qu’une fois, elle lui offrait la vérité, rien que la vérité. Même si elle ne se perdrait pas en détails en ce qui concernait celle après laquelle elle courait, au risque de se mettre elle-même en péril…

Et cette proposition insolite était sortie de sa bouche sans qu’elle ne puisse la formuler avec plus de subtilité, ou qu’elle ne prenne conscience du culot avec lequel elle lui lançait ce défi. Aux cartes. Elle était, d’ordinaire, naturellement plus douée aux échecs… Mais Felix voulait que ce soit les cartes qui déterminent son issue, alors elle lui obéissait. Elle continua de le toiser, sans se départir de son assurance, comme s’il était déjà son adversaire alors que la partie n’avait même pas encore commencé. A cet instant, elle comprit que le jeu la stimulait autant qu’elle, au point même qu’il puisse revoir certains principes qui lui étaient chers pour les mettre au centre de la table… “Disons que je me débrouille. Pourquoi ? Vous comptez jouer votre autorisation aux cartes ?” Une étrange lueur se mit à animer son regard, tandis qu’intérieurement, cette confrontation faisait naître en elle une certaine excitation : ils allaient jouer la connaissance, et elle était certaine qu’elle l’obtiendrait. Qu’elle la lui subtiliserait pour l’apprivoiser, et mieux se l’approprier. Pourtant, il semblait si confiant en ses capacités… il devait être bon joueur, d’ordinaire. Malheureusement, même les meilleurs étaient contraints de s’incliner lorsque la chance avait choisi de prendre un autre hôte… « C’est exactement ce que je compte faire, oui. Vous pouvez exiger de moi ce qui vous chantera en cas de défaite. » déclara-t-elle, très calmement. Jusqu’ici, le philtre faisait son effet, et la faisait agir d’une manière qu’elle ne comprenait elle-même pas toujours… mais qui s’avérait finalement fructueuse. Elle le détailla, s’attardant sur chacun de ses traits, sur ses petits yeux inquisiteurs, et en éprouvait encore davantage de satisfaction : elle le sentait impatient d’en découdre. Il l’était sûrement autant qu’elle… “Alors, on la commence cette partie ou on se regarde dans le blanc des yeux encore longtemps ?” Tandis qu’il communiquait par haussements de sourcils et petites provocations, elle lui indiqua du menton une table libre à proximité de leur position. Il y avait une certaine insolence à l’inviter, lui, le maître des lieux, à s’installer, comme si elle était en droit de le lui proposer. C’était… amusant. La chance elle-même semblait lui susurrer que celle-ci naissait de sa propre audace, et que ce serait en se libérant de ses chaînes qu’elle saurait la faire intervenir en sa faveur… Elle tira une chaise, croisa ses jambes, entremêla ses doigts au centre de la table. « Vous connaissez les règles du poker sorcier je présume. Avez-vous un jeu dans l’un de vos tiroirs… ? Je vous laisse distribuer. » Il était important qu’elle l’éloigne de toute suspicion de tricherie, qu’il ne puisse envisager que sa victoire ne serait pas légitime. Oh, elle ne le serait pas, assurément ! Mais il n’avait pas besoin de le savoir.

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyMer 21 Mar - 2:12

When everybody looks right,
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Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
D’où sortait donc cette insolence nouvelle ? Depuis quand Tracy Bennett avait-elle l’air aussi honnête, aussi peu… coincée ? Charli eut un mouvement de recul. Quelque chose n’allait pas, quelque chose ne tournait pas rond. Voilà que maintenant, elle s’inquiétait de sa mine fatiguée. Sans blague. Qui n’aurait pas l’air éreinté après une discussion avec la préfète des Serdaigles ? Si la conversation s’était déroulée comme d’habitude, il aurait été blasé, peut-être même ennuyé. Là, il était juste mal à l’aise. Et Charli n’était pas mal à l’aise. Jamais.

“Ça va aller, merci.”
finit-il par répondre, perplexe.

Trop directe. Tout au fond de lui, Charli savait que cette journée allait mal finir ; il avait toujours su ce genre de choses sans vraiment pouvoir se l’expliquer. Peut-être était-ce sa capacité à toujours maîtriser les choses, à être en contrôle, qui là commençait à s’effriter à mesure que la conversation avançait et s’enfonçait dans des limbes bien trop sombres et inconnues.
Il se garda bien de lui répondre. Évidemment, à sa place à son époque, il avait dû faire mille et une pirouettes pour pouvoir avoir son propre accès à la réserve - après avoir essuyé un nombre très impressionnant de refus. Tout ça pour un sujet qui aujourd’hui, n’avait plus la moindre espèce d’importance pour lui. Exactement comme elle, en fait. Mais ça, elle n’avait vraiment pas besoin de le savoir. Et maintenant qu’il était le maître des lieux, il n’allait certainement pas lui accorder aussi facilement ce pourquoi il avait dû se battre bec et ongles.

“Certes.” souffla-t-il tout bas, de peur que lui donner raison n’aggrave encore la situation gênante dans laquelle il était maintenant.

Son pressentiment étrange qui avait pourtant fait tiquer son esprit avait disparu soudainement, envolé avec le désir d’enfin en finir, quand elle avait fait sa proposition que d’autres auraient jugée improbable ou peut-être même inadaptée à un environnement scolaire. Il y avait ça, et aussi la certitude qu’elle allait le regretter. Mais il ne faisait pas bon écarter les probabilités et les possibilités quand on était quelqu’un qui comptait beaucoup trop sur sa chance naturelle. Charli ne s’y était pas attendu, il devait bien lui reconnaître ça, mais en même temps, ça ne lui ressemblait pas du tout. Loin de ses interrogations qui lui semblaient éperdument superflues sur le moment - quelle grossière erreur - il plongea la tête la première dans le piège qui lui tendait les bras. L’idée de déplaire à l’autorité qui régissait l’école en distribuant des accès à la réserve à qui pouvait le battre à son propre jeu lui arracha un rictus satisfait. Assez pour en énerver certains, pas assez pour se faire virer. Tout ce que Charli adorait, finalement.

“Ça m’étonne de vous. Mais soit, admettons.” dit-il, une main sous le menton comme pour suggérer qu’il pensait réellement la question - comme si la réponse n’était pas déjà toute prête.

Il avait un peu de mal à y croire. Pas qu’il aurait voulu y croire non plus, mais l’occasion était trop belle. Pouvoir enfin percer à jour les secrets de la petite Serdaigle si compliquée. Charli prit quelques secondes de réelle réflexion, même s’il savait déjà exactement ce qu’il voulait. Ce qu’il était sûr d’obtenir, en fait. Il la regarda, droit dans les yeux, puis de haut en bas. Rien dans son attitude n’évoquait les mimiques et gestes de nervosité d’il y a quelques instants, elle était calme, déterminée et sans artifice.
Rivant ses yeux sombres vers elle, il leva le menton et exposa ses conditions en se passant une main dans les cheveux, fier et arrogant comme celui qui était persuadé de sa propre victoire.

“D’accord. Si vous gagnez, vous avez votre accès à la réserve et je ne vous poserais aucune question sur ce que vous allez y faire. Et si je gagne, vous me dites tout ce que vous essayez de me cacher depuis le début de l’année. Avec ce que vous comptiez faire comme recherches dans la réserve, bien entendu.” lança-t-il, sur un air de défi. “Marché conclu ?”

Il lui sourit, bien moins méfiant qu’à l’accoutumée, déjà convaincu qu’il saurait ses plus noirs secrets dans quelques minutes. Et pour la première fois, c’était elle qui menait la danse. Prenant les rênes de la partie, elle s’installa sur une table comme si l’endroit lui appartenait.

“Évidemment.” dit-il, presque vexé. “Mais de vous à moi, je préférerai qu’on garde ça entre nous. Vous vous doutez bien que l’idée de voir débarquer des dizaines d’élèves qui voudraient organiser leurs petites soirées ici, ça ne m’enchante pas.”

Accompagnant ses paroles, il jeta un coup d’oeil rapide à travers la bibliothèque pour s’assurer que personne d’autre n’était rentré entre temps. Mais non, il n’y avait que sa chatte à moitié endormie sur une étagère. Deux ou trois enjambées plus tard, il ouvrit son tiroir où il gardait effectivement des paquets de cartes, et en retira un jeu moldu qu’il choisissait toujours dans des moments comme celui-ci - loin de se douter qu’il ne lui porterait pas chance aujourd’hui. Intimant à son amie à poils noirs de bouger avec un claquement de langue, il s’empara d’un épais boîtier derrière son bureau et revint vers la préfète qui semblait l’attendre patiemment. Il les déposa prudemment devant lui, et en profita pour s’emparer de sa baguette depuis la poche arrière de son pantalon qu’il abandonna également sur la table - avec un regard entendu.

“Pas de triche.” lui ordonna-t-il en désignant d’un mouvement de tête ses affaires bien en évidence sur la table, s’attendant à ce qu’elle fasse de même.

Dans un geste plein d’habitude, il retourna la chaise et s’assit à califourchon pour s’appuyer sur le dossier. Charli distribua les jetons d’abord, et entreprit ensuite de mélanger les cartes. Sans la quitter du regard, il avait sur le visage cet air ironique qui ne le quittait jamais et il n’eut même pas besoin d’un coup d’oeil aux cartes pour savoir ce qu’il faisait. Deux qu’il glissa sur la table pour elle, et deux pour lui.

“A vous l’honneur, mademoiselle Bennett.” concéda-t-il avec un léger mouvement de la main pour l’inviter à commencer.
#iwhae


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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyDim 25 Mar - 20:54

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Charli & Tracy

Ça va aller, merci.” Sans comprendre ce qui lui prenait à jouer ainsi à ce jeu-là avec le sinistre bibliothécaire, Tracy se surprenait... à y prendre anormalement goût. Sans même savoir quel était ce plaisir sadique, elle l'éprouvait à le voir autant en difficulté qu'elle lorsqu'il la poussait dans ses derniers retranchements. Ce n'était que juste vengeance, après tout... mais ça ne lui ressemblait pas. Elle n'était pas cette fille-là, elle n'était pas de celles qui provoquaient leurs adversaires pour espérer en tirer fortune... pas de cette manière tout du moins. Felix était en train de s'emparer de son esprit, pour peut-être la parer d'une force mentale dont elle ne disposait pas d'ordinaire : il l'ôtait de ses doutes, de ses incertitudes. Cette fois, elle ne doutait pas, elle savait parfaitement ce qu'elle voulait. Elle était Tracy Bennett, et elle était venue dans cette bibliothèque pour prendre ce qui lui revenait de droit. Et ce n'était pas un homme, certes érudit, mais à la mauvaise humeur bien lisible et aux propos sarcastiques qui se dresserait sur le chemin qu'elle était bien décidée à emprunter. “Ça m’étonne de vous. Mais soit, admettons.” Elle étira ses commissures de lèvres, sans le quitter des yeux, soutenant son regard comme une rivale qui était venue demander réparation auprès de lui. Elle l'étonnait autant qu'elle s'étonnait elle-même, autant qu'elle se plaisait à jouer à quelqu'un qu'elle n'était pas. Au fond, et peut-être parce que Felix le lui chuchotait... elle sentait qu'un lien se tissait implicitement entre eux. Que quelque part, malgré les apparences, malgré leurs caractères diamétralement opposés, leurs attitudes respectives, ils n'étaient pas si éloignés l'un de l'autre... Leurs craintes et leur soif de savoir , sans pour autant qu'elle ne connaisse les siennes, les avaient mené, aujourd'hui à cette table. “D’accord. Si vous gagnez, vous avez votre accès à la réserve et je ne vous poserais aucune question sur ce que vous allez y faire. Et si je gagne, vous me dites tout ce que vous essayez de me cacher depuis le début de l’année. Avec ce que vous comptiez faire comme recherches dans la réserve, bien entendu. Marché conclu ?” Son sourire s'étendit, tandis qu'elle faisait mine de réfléchir à la proposition, comme s'il se pouvait... qu'elle ait réellement quelque chose à y perdre. Naturellement, c'était impossible : elle avait confiance en les effets de la potion. Pour autant, elle savait tout autant que cette confiance en elle soudaine n'en était, elle aussi, qu'une réaction chimique, qui se manifestait elle aussi sous la forme d'un effet secondaire... Les risques, eux, étaient réels. Elle pouvait mentir autant qu'elle le désirait sur ses agissements, et elle le devrait, elle ne pourrait jamais empêcher le bibliothécaire de se montrer trop curieux, de passer après elle pour vérifier chaque titre qu'elle parcourait, et en tirer lui-même des conclusions. Et s'il apprenait un jour ce dont il était question... elle en mourrait.

Elle fit claquer sa langue contre son palais, après avoir pesé le pour, le contre, réfléchi aux alternatives qui étaient les siennes, aux chances selon lesquelles Felix n'agirait pas comme elle l'entendait. Puis, elle releva le regard vers le bibliothécaire, aux yeux toujours aussi inquisiteurs. A dire vrai, elle ne l'imaginait pas aussi curieux, concernant son travail... c'était un problème. Cela signifiait qu'elle était parvenue à attirer son attention, malgré elle, et que si elle ne se montrait pas plus consciencieuse, le serment inviolable finirait par avoir raison d'elle. « C’est entendu monsieur Ethergsen, vous saurez tout. S’il s’avère que je perds cette partie, vous recevrez dès demain un rapport détaillé de toutes mes activités. Bien que je sois surprise qu’elles vous intéressent tant, je ne dois pas être la première élève à rechercher dans cette bibliothèque plus que des détails sur les révoltes gobelines… » Elle faisait mine de s'en amuser, mais intérieurement, il en était bien autrement. En réalité, elle ne pouvait se risquer à écrire un tel rapport, et cette promesse demeurerait à jamais vaine. Le problème résidait en le fait qu'il lui faudrait trouver comment l'éviter, sans au contraire le pousser à se montrer plus insistant, ou à redoubler d'attention concernant les titres qu'elle empruntait, à la regarder en biais tandis qu'elle s'installerait entre les rayonnages. “Évidemment. Mais de vous à moi, je préférerai qu’on garde ça entre nous. Vous vous doutez bien que l’idée de voir débarquer des dizaines d’élèves qui voudraient organiser leurs petites soirées ici, ça ne m’enchante pas.” Elle approuva d'un hochement de tête en signe d'acquisition. Appréhension justifiée, et qui ne la contrariait nullement. Et il était également dans ses intérêts que personne n'apprenne rien au sujet de cette confrontation, encore moins le professeur Burgess ou le professeur McDougall qui seraient tentées de vouloir y voir plus clair dans son jeu... « Naturellement, motus et bouche cousue. Je suis douée pour garder les secrets. » lança-t-elle, sans se défaire de ses certitudes. Elle n'était pas venue pour prendre des risques inutiles, mais bel et bien pour gagner.

Ils procédèrent à la distribution des cartes, tandis qu'elle observa le coup de baguette magique opérer. Le temps d'un instant, elle se surprit à imaginer que l'effet puisse s'estomper prématurément, ou que quelque chose ne se passe pas comme elle l'aurait prévu. Comment rectifier le tir dans ces conditions ? Trop tard pour y réfléchir, les cartes étaient sur la table, et elle déglutit en se saisissant des siennes. “Pas de triche.” annonça-t-il, presque comme un avertissement d'un adulte à un enfant qui avait fait une bêtise. Elle hocha docilement de la tête à nouveau, en baissant ses yeux sur sa main. Paire d'as. Felix lui intima de ne pas sourire, et elle songea alors que la magie était bel et bien en train d'opérer... Cette fois, la chance était de son côté. Trop tard pour la triche, cette dernière circulait dans ses veines à l'heure qu'il était... « Ne vous en faites pas, je suis règlementaire, et quand bien même, je n’en aurais pas besoin contre vous. » Enrober son petit mensonge d'une nouvelle provocation, légèrement piquante, avait quelque chose de grisant. Même si contrairement aux parties qu'elle jouait avec Andrea, elle connaissait déjà l'issue de ce duel-ci... Pauvre monsieur Ethergsen, qui s'imaginait sans doute que tout espoir n'était pas perdu. “A vous l’honneur, mademoiselle Bennett.” lança-t-il galamment, tandis qu'elle approchait du milieu de la table l'un de ses jetons, sans faillir, d'un mouvement lent mais sûr, ses yeux plantés dans les siens. Aucune expression, mais pourtant, elle était très désireuse de savoir ce qu'il avait en main... « Je relance. » rajouta-t-elle finalement, après un moment de silence, avant de rajouter un nouveau jeton au centre. C'était désormais son tour, et elle se réjouissait d'avance ce qu'il déciderait de faire, sans savoir que c'était hélas perdu d'avance...


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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyMar 3 Avr - 4:22

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Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
Alors que Charli lui avait exposé ses conditions pour la partie de poker, elle avait fait mine de réfléchir sérieusement à ce qu’elle allait répondre - à moins que pour une fois, ça ne soit pas qu’une hypocrite façade. Mais ça, il en doutait, comme il doutait de tout dès lors que ça concernait la préfète des Serdaigles. Après un temps, elle releva les yeux vers lui et lui accorda sa réponse, surprenamment positive. A quoi bon faire autant de cachotteries si c’était pour céder de la sorte ? Était-elle si sûre d’elle ? Charli était un peu décontenancé, mais pas moins heureux. Enfin, il allait savoir, il allait lui faire regretter. Et en plus, elle se permettait même des sous-entendus qu’elles n’aurait pas fait d’habitude ; elle n’était décidément pas dans son état normal, mais ça n’allait que dans le sens de Charli. Ce n’était d’une chance de plus pour lui de gagner, après tout.

“Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous dites ça, les révoltes gobelines sont tout ce qu’il y a de plus passionnant pourtant.” lança-t-il avec son sarcasme habituel, un sourire provocateur aux lèvres.

A sa demande, elle se montra compréhensive et avança même qu’elle était douée pour garder des secrets. C’était ce qu’ils allait bien voir après cette partie, en effet. Et puis vu tous les mensonges qu’elle servait en permanence, un secret de plus ou de moins… Charli laissa échapper un léger ricanement et leva les yeux au ciel.
Un voile de doute passa imperceptiblement sur son visage pendant l’espace d’un court instant, et avant que Charli ne puisse s’en apercevoir, elle avait de nouveau cet air assuré qu’elle arborait depuis un moment. Elle jeta un coup d’oeil à ses cartes avant de lui répondre par une provocation dont il n’avait pas l’habitude, pas venant d’elle. Il leva un sourcil, et arracha son regard du sien pour regarder ses propres cartes. Un dix de Carreau et un six de Carreau. C’était loin d’être ridicule ; elle pouvait bien avoir toutes les cartes du monde de son côté, il avait toujours eu une chance particulière pour veiller sur lui.

“On verra bien ça.” dit-il, le menton haut et l’air convaincu. “Je suis.”

Il replongea ses yeux dans les siens, et poussa son jeton au centre avec le dos de son index. L’absence d’expression, l’air complètement placide et neutre, voilà qui présageait d’une partie intéressante. Au contraire, lui n’avait jamais pu, ou voulu, faire ça. Toujours plus versé dans les grimaces et les pièges que dans la concentration pure, Charli lui adressa un rictus moqueur avant d’avancer les trois prochaines cartes.
Valet de Coeur.
Dame de Trèfle.
Huit de Pique.

Attentif, Charli fit plusieurs allers-retours entre ses deux cartes en main, Bennett et les trois nouvelles retournées sur la table. Il afficha une moue énigmatique et prit le temps de la réflexion. Ce n’était pas si mal. S’il avait un peu de chance, il pourrait espérer avoir un neuf au prochain tour et ainsi compléter une suite. Oui, cette partie était quasiment gagnée d’avance.
Il releva la tête vers elle et l’encouragea à miser d’un mouvement de tête, ses cartes retournées contre la table.

“A vous.”

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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyMar 3 Avr - 15:49

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Charli & Tracy

Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous dites ça, les révoltes gobelines sont tout ce qu’il y a de plus passionnant pourtant.” Elle réprima un petit sourire, en rabattant une mèche de cheveux derrière son oreille. Ce n’était plus un geste de nervosité comme ça avait eu tendance à être le cas au début de leur entretien. Désormais, Felix s’infusait en elle, la rendant aussi effrontée qu’insolente, face à cet interlocuteur qui avait pourtant cette aura intimidante, dont elle faisait maintenant fi. Si sa supériorité hiérarchique évidente l’avait quelque peu freinée jusqu’ici, Tracy ne se laissait plus désarçonner, finissant par agir, sans s’embarrasser des risques qu’elle prenait, comme s’il était son égal. Son adversaire. Comme si la joute qui avait lieu entre eux n’était même plus implicite : dans le regard de chacun, étincelait la flamme de la compétition, qui dépassait presque l’enjeu pourtant de taille que représentait cet accès à la réserve. La tension sous-jacente se ressentait désormais dans l’atmosphère, et Tracy s’étonnait même presque que les élèves qui se trouvaient à seulement quelques pas d’eux ne l’éprouvent pas non plus à leur tour, tant elle émanait avec force. Quelque part… ça lui plaisait, plus que ça n’aurait du, sans doute. Elle n’avait plus peur. C’était d’ailleurs comme si elle n’avait jamais rien eu à craindre, ni l’échec, ni les dommages collatéraux qui pourraient éventuellement la toucher un jour. Peut-être parce qu’inconsciemment, elle savait que sous l’influence de Felix, elle n’avait en effet rien à redouter aucune retombée… En théorie. Elle n’avait d’autre choix que celui de faire aveuglément confiance aux quelques gouttes de potion qu’elle venait d’avaler… « Tout autant que le sont les ouvrages sur les oiseaux de mauvaise augure. Même les plus moches d’entre eux. » Après tout, il jouait avec elle, alors elle s’autorisait tout naturellement à en faire autant avec lui, réduisant l’écart qui existait entre eux, se moquant des conventions, des faux semblants, de l’image qu’elle lui renvoyait, et de l’ennui qu’il semblait éprouver à converser avec elle, qu’il manifestait sous la forme de remarques ironiques, parfois légèrement mesquines. Les cartes étaient distribuées, et sa paire d’as, l’un de pique et l’autre de coeur, lui donnait bon espoir de remporter la partie. Ce même si son adversaire paraissait tout aussi confiant… pour un peu, il parviendrait presque à la faire douter. Sans le savoir, elle était peut-être en train de commettre une erreur monumentale…

On verra bien ça. Je suis.” Il suivit son exemple, et plaça au centre de la table exactement le même nombre de jetons qu’elle. Elle garda un visage parfaitement impassible, ne cillant pas, se contentant simplement de respirer à intervalles réguliers. Reposant les yeux sur le jeu qu’elle tenait en main, elle le regarda retourner, lentement, chacune des trois nouvelles cartes qui s’ajoutaient à leurs combinaisons. Intérieurement, elle trépignait : il n’y avait pas la moindre trace d’un as. Et si les effets de Felix s’estompaient ? Peut-être avait-elle perdu du temps en cherchant à le narguer… Ce n’était pas avec un valet, une dame et un huit, qu’elle parviendrait à des miracles, et sa paire en main l’avait peut-être trop confortée… “A vous.” Oui, c’était à elle, elle le savait, et s’en agaçait. Elle aurait préféré qu’il parle en premier, afin d’avoir une idée de la marche à suivre… Mais il était à présent trop tard pour faire machine arrière. L’air de rien, elle le détailla, et lui trouva un air beaucoup plus serein que la normale : il semblait sûr de gagner, comme s’il attendait déjà sa victoire. C’était elle qui aurait du se trouver dans le même état d’euphorie ! « Je relance de trois. » répliqua-t-elle placidement en avançant sa mise du dos de la main, toujours sur un ton de défi. Se reposer sur Felix. Elle n’avait pas d’autre choix, de toute façon… se coucher maintenant aurait peut-être été plus raisonnable, mais une voix intérieure lui suggérait de ne pas le faire : d’attendre, et de se laisser une chance… Une chance qui pourrait tout changer. Elle voulait cet accès à la réserve, elle le désirait ardemment, comme un joyau, une pierre précieuse qu’elle porterait à son cou tous les jours. Elle l’avait mérité, elle avait enchaîné les refus, et cette fois, elle se mettait elle-même au défi de se dépasser, de se confronter à ce cynique bibliothécaire qui semblait la considérer avec un peu trop d’amusement. Lorsqu’il tourna la quatrième carte, elle retint sa respiration… et se retint de manifester son contentement en voyant paraître l’as de carreau. Enfin, la chance revenait de son côté ! Elle avança à nouveau non pas trois, mais quatre jetons au centre de la table : les mises augmentaient, et sa sérénité revenait. Elle se sentait plus prête que jamais à en découdre. « Je donnerais cher pour être Legilimens en ce moment-même monsieur Ethergsen. Pas pour deviner votre jeu, simplement pour me réjouir du spectacle de votre esprit en ébullition. » lança-t-elle, en se retenant d’éclater d’un léger rire cristallin. D'ordinaire, elle se retenait de parler lors d'une partie, craignant de donner dans ses mimiques des indices qui sauraient aiguiller ses adversaires... Mutine, elle n’éprouvait aucun scrupule à le provoquer, tout en se retenant de trop en dire. Après tout, elle n’avait pas encore vu la cinquième carte, ni ce qu’il avait en main…

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyMer 11 Avr - 0:51

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Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
À une énième et ironique provocation que Charli lui avait sorti pour s’échapper de ces détours insupportables, la Serdaigle cessa d’hésiter ou de lui répondre comme précédemment. Presque comme une évidence, elle ramena la conversation sur sa première demande - la raison pour laquelle elle l’avait abordé en premier lieu. Venant d’elle, le retour le surprit, mais son attitude avait changé depuis quelques minutes alors il ne s’en formalisa pas. Cependant, ce comportement et cette façon de lui répondre qui semblaient tous droits sortis d’une pâle copie de Breckenridge lui arrachèrent un sourire suivit d’un ricanement étouffé. Il ne lui répondit pas, parce qu’il savait très bien que cette fois, il s’était fait avoir à son propre jeu. Il n’y avait rien d’autre à répondre, maintenant.
Devant son visage impassible alors qu’il retournait les cartes, Charli réprima un autre ricanement. Pendant qu’il essayait de sonder son expression pour constater la panique qu’il lui collerait bien sur le dos, il ne voyait rien. Elle avait déjà joué, c’était sûr. En vérité, il appréciait ce début de partie ; écraser une novice ne lui aurait pas laissé ce délicieux arrière-goût de victoire qu’il se sentait déjà savourer.
Sans quitter les cartes retournées sur la table de ses yeux perdus dans le vide, elle annonça sa relance. Charli haussa légèrement les épaules, incapable de dire autre chose en fixant les jetons qu’elle ajoutait à sa mise. Elle pouvait bien espérer qu’une carte particulière fasse son apparition après celles-ci, lui, il était sûr que son neuf allait se montrer. Sa chance ne lui avait vraiment jamais fait défaut, après tout.
Charli suivit, encore une fois. Il savait qu’augmenter la mise, c’était forcer la chose la plupart du temps. Souvent, ça mettait la puce à l’oreille de ses adversaires ; c’était ce qu’il constatait. Et il n’allait pas se coucher, pas quand il avait encore autant de possibilités.
Lorsque Charli s'apprêta à retourner la quatrième carte, il la sentit accrochée à ses gestes - presque en apnée. Alors il y avait vraiment du suspens dans cette partie ? Elle espérait vraiment gagner ? Pauvre fille. Son sourire s’étira quand il s’en aperçut, mais son sourcil se leva imperceptiblement quand il découvrit l’as de carreau sur la carte retournée.
Sans attendre qu’il l’invite à le faire cette fois, la préfète augmenta sa mise, encore plus qu’au tour précédent. Charli observa les cartes au centre de la table, leurs mises respectives, et la Serdaigle. Se penchant légèrement contre la table, il essaya une fois de plus de décrypter cette terrible expression si sereine, une fois plus en vain.
Charli était perplexe, c’était le moins qu’on puisse dire. Il n’avait pas perdu, pas encore ; d’ailleurs il pouvait même encore tout à fait gagner, mais d’habitude, c’était plus facile que ça. Interrompu dans ses réflexions par la voix à la fois déterminée et provocatrice, il lui adressa un clin d’oeil tout à fait superficiel. C’était quoi ça ? Être Legilimens ? Juste pour une partie de poker ? C’était pas un peu beaucoup juste pour espérer gagner contre lui ?

“Encore heureux que vous ne voulez pas voir mon jeu, il ne manquerait plus que ça. Qu’est-ce qui vous fait croire que mon esprit est en ébullition ? Ce n’est pas parce que le votre l’est que le mien doit l’être également.” dit-il avec un léger rictus. “Je relance de cinq.”

Le geste accompagnant la parole, il avait cédé et poussé jusqu’à sa mise les cinq jetons. Si elle voulait tant que ça jouer, il allait jouer. Aucun problème.
Il roula des yeux avant d’ajouter un de ses sarcasmes salés dont il avait le secret.

“Et puis, des fois, il ne vaut mieux pas savoir ce qu’il y a dans la tête des gens. Croyez-moi.” lança-t-il l’air de rien.

Une vague grimace s'esquissa sur son visage lorsqu’il pensa à toutes les horreurs qu’il pourrait bien trouver dans la tête de mademoiselle Bennett pour qu’elle désire à ce point son accès à la réserve. Entre les oiseaux de malheurs (moches en plus), les sombrals qu’on voyait alors qu’on ne devrait pas, et une partie de poker pour négocier une autorisation que tous lui avaient refusé… Vraiment, ça devait être un sacré bordel là-dedans.
Alors, il ne restait plus qu’une mise et une carte. Bientôt, un neuf sortirait de la prochaine carte, il gagnerait cette partie et il percerait à jour tout ce qu’il y avait dans la petite tête de cette menteuse professionnelle - et tout ça sans avoir recours à la Legilimancie, de quoi faire pâlir les plus grands. Il était presque prêt à faire tapis, juste pour fêter ça. Est-ce que Charli était vraiment en train de se réjouir de savoir ce qu’une gamine mijotait ? Apparemment oui.

#iwhae

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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyLun 30 Avr - 20:08

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Charli & Tracy

Encore heureux que vous ne voulez pas voir mon jeu, il ne manquerait plus que ça. Qu’est-ce qui vous fait croire que mon esprit est en ébullition ? Ce n’est pas parce que le votre l’est que le mien doit l’être également. Je relance de cinq.” Son ton était plus sec, plus nerveux, moins placide qu’à l’ordinaire, ni emprunt de ce naturel cynisme qui animait chacune de ses paroles depuis le début de leur échange. Tracy l’observait en continu, mine de rien, cachée derrière les deux cartes envoyées par Felix pour la mener à une victoire qu’elle savait lui être assurée. L’enjeu était de taille, elle le savait pertinemment, aussi elle ne se permettait pas de laisser la légère arrogance qui s’emparait d’elle la dominer pleinement. Même alors qu’elle trichait pour récupérer le bien qui l’intéressait, cette partie avait quelque chose de profondément excitant, terriblement vivifiant. Peut-être pas autant que les parties d’échec qu’elle jouait avec Andrea, alors qu’elle savait que chacun de ses mouvements avait une incidence, et que la confrontation spirituelle qui se jouait entre eux influait réellement le jeu. Mais alors même qu’elle avait avalé quelques gouttes qui lui garantissait le succès dans chacune de ses entreprises, ce sinistre bibliothécaire parvenait tout de même à la faire douter. Et c’était un problème… « Je ne sais pas, vous avez l’air très sûr de vous. Mais je vous crois. Et je suis. » répondit-elle en avançant sur la table le même nombre de jetons que lui. Il prenait des risques. Il se croyait fort, il avait confiance en la mise qu’il avait, et peut-être qu’il lui prouverait un peu plus tard qu’elle n’aurait pas du se reposer sur ses lauriers. Ou bien, il n’avait rien, et bluffait, en tentant de la faire céder. Elle aurait pu être tentée de le faire, avant de le voir retourner la quatrième carte, se retenant de laisser les traits de son visage exprimer son réjouissent. Un as, qui allait tout à fait dans la continuité de la combinaison qu’elle attendait. C’était presque inespéré, tant la première mise l’avait laissée réticente… désormais, elle commençait à réellement comprendre ce qu’elle faisait : consciemment, elle dupait l’un des membres du personnel de l’école qu’elle redoutait le plus, dans l’optique d’obtenir un privilège qui lui était normalement interdit. L’insigne sur sa poitrine témoignait du rôle qui lui avait été confié, et auquel elle aurait du rester fidèle. Le goût du risque mêlé à la curiosité l’emportait sur l’intégrité…

Elle se retint de se laisser aller à tout tic nerveux, et se garda bien de toucher ses cheveux, ou remettre en place ses boutons de manchette. A la place, elle demeurait la plus silencieuse possible, totalement impassible afin que seul le bruit des pages que tournaient les quelques élèves présents dans la bibliothèque ne lui parvienne, ou celui de sa respiration, des battements de son coeur trahissant son impatience de découvrir leurs jeux respectifs. Comment le bibliothécaire réagirait-il, lorsqu’il découvrirait le sien ? Après tout, ils n’avaient pas réalisé de serment inviolable, rien ne l’empêchait de trahir sa parole, et de choisir de ne pas lui délivrer cette autorisation derrière laquelle elle courrait, par simple mauvaise humeur. Peut-être n’avait-il même jamais envisagé de la lui servir, se plaisant simplement à la faire tourner en bourrique, en se délectant de son petit effet. Il n’avait pas confiance en elle, pas le moins du monde. A l’entendre, elle en venait même. À se demander ce qui le poussait autant à se méfier… s’il l’avait surprise lorsqu’elle était rentrée sous la cape, il l’aurait fait savoir à son directeur de maison, n’est-ce pas ? “Et puis, des fois, il ne vaut mieux pas savoir ce qu’il y a dans la tête des gens. Croyez-moi.” Elle approuva d’un hochement de tête convaincu. Cette fois-ci, elle lui donnait bien volontiers raison : si elle désirait volontiers se pencher sur les pensées qui l’agitaient alors qu’ils disputaient cette partie, jamais elle ne laisserait personne pénétrer le sien. Lorsqu’on l’avait soumise contre son gré au véritasérum, elle s’était sentie profanée, dévastée à l’idée que ses pensées intimes aient ainsi été dévoilée par ses propres mots. Et pour se rien au monde, elle ne consentirait pas à les délivrer à son interlocuteur… elle baissa les yeux lorsqu’il retourna la toute dernière carte, et reconnut l’as de trèfle comme si elle l’attendait depuis qu’elle avait avalé cette potion. Pour l’heure, tout se passait à merveille. « Vous dites ça parce que vous avez des aptitudes à la légilimancie, ou parce que vous craignez qu’on lise dans la votre ? » questionna-t-elle, le plus innocemment du monde, d’un ton très calme tandis qu’elle avançait dix jetons vers le centre de la table. L’étau se resserrait, et le temps de la dernière mise était venu : elle saurait bientôt ce que Felix lui avait réservé, et si le bibliothécaire consentirait à lui céder ce qu’elle était venue chercher. Une fois que tous les jetons furent rassemblés autour de la table, et que les derniers mots furent prononcés, elle laissa ses lèvres s’écarter pour la première fois en abaissant ses cartes, et en plongeant son regard dans les prunelles de son interlocuteur. « Carré à l’as. Votre jeu… ? » Quel qu’il soit, il devait être moins bon que le sien. Il fallait qu’il le soit. Elle avait trop besoin de cette autorisation pour imaginer qu’elle lui passerait une troisième fois sous le nez. Sans qu’elle ne comprenne pourquoi, Felix lui intimait certaines choses sur cet intimidant monsieur Ethergsen. Par des signaux qu’elle percevait sans même s’en rendre compte, elle réalisait alors que derrière ce masque de confiance qu’il arborait, une peur dévorante le consumait de l’intérieur. A nouveau, ils partageaient quelque chose…

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyJeu 3 Mai - 18:47

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Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
Sans transition, la partie se poursuivait à travers la conversation qui aurait presque pu paraître normale pour n’importe qui écoutant d’une oreille distraite leur discussion. Charli, lui, était juste de plus en plus perplexe. S’il essayait de camoufler ça par des - visiblement vaines - provocations, il ne s’attendait pas à ça mais maintenant il était en plein dedans.

“Je n’ai pas prévu de perdre aujourd’hui.” dit-il en haussant les épaules pour justifier l’assurance qu’elle lui trouvait.

Et quand bien même il ne gagnerait pas, perdait-il vraiment au change ? Mis à part de l’amour-propre et un moyen facile de découvrir tout ce qu’il se passait dans la petite tête brune de la Serdaigle, au final elle y risquait bien plus que lui. Et puis… techniquement, rien ne l’obligeait à tenir sa parole s’il perdait. Il avait tous les pouvoirs ici. Était-il vraiment son dernier recours ? Pour qu’elle en vienne à proposer ce genre de jeu, ça ne lui ressemblait pas. Mais au fond, qu’est-ce qu’il connaissait vraiment d’elle ? A force de mentir à tout bout de champ, il devait être devenu si facile pour elle de dissimuler sa vraie personnalité, ses intentions. En face de lui, qui était-ce alors ? La vraie Tracy Bennett, audacieuse, aventureuse et sûre d’elle, ou bien encore un autre faux plus faux que tous les autres ?
De manière encore plus surprenante, elle suivit sa mise alors qu’il était certain qu’elle finirait par se coucher. Comme quoi, il l’avait peut-être mal jugée, elle n’était peut-être pas si ennuyante après tout. Il y eut un changement imperceptible dans les traits de son visage quand elle retourna la quatrième carte pour découvrir un as. Encore un. Charli ne réussit pas à l’interpréter, mais compta encore une fois sur la chance insolente qui l’accompagnait si souvent pour qu’un neuf tombe à la prochaine carte.

Son vif hochement de tête lui arracha un sourire satisfait. Evidemment qu’elle avait des choses à se reprocher, si ce n’était pas forcément visible avant, maintenant c’était comme son nez au milieu de sa figure. Sinon, elle n’aurait pas l’air si innocente en posant des questions bien trop lourdes de sens au milieu d’un moment qui aurait du être très important pour elle. Elle n’aurait pas du avoir l’air si détendue. Peut-être qu’elle était vraiment Legilimens, et qu’elle ne bluffait pas que pour ses cartes.

“Et qu’est-ce qu’il se passerait si j’en avais ? Vous avez des choses à vous reprocher, mademoiselle Bennett ?” lança-t-il sur un ton bien plus acide qu’il ne l’aurait voulu, en lui jetant un coup d’oeil inquisiteur par dessus ses propres cartes.

Elle finit par mettre ses dix jetons au centre de la table, et Charli lui adressa un regard mi-perplexe, mi-interrogateur. Là, ça commençait à être gênant pour lui. Il avait une dernière chance de gagner et il doutait légèrement de sa victoire. Mais face à une menteuse professionnelle, il ne devait pas céder. C’était très probablement du bluff, il ne se ferait pas avoir. Pas si près du but. Il poussa également ses jetons près des siens, et attendit qu’elle retourne la dernière carte. Un neuf, ce serait un neuf, et tout retournerait dans l’ordre.

Un as.

Elle plongea son regard dans le sien en abaissant ses cartes ; Charli fronça les sourcils. Ce n’était pas ce qui était prévu. Il se pencha légèrement pour s’approcher des cartes qui formait effectivement un carré d’as, incapable de croire ce qu’il voyait pourtant devant lui. Il passa rapidement du visage impassible de Bennett aux cartes sur la table, plusieurs fois. Il réprima un rictus ironique en grinçant des dents quand il se recula. Il avait perdu, et la frustration qui s’en découlait était bien plus douloureuse pour son ego que ce qu’il n’aurait osé imaginer. Il leva les yeux au ciel dans une ultime tentative de ne pas trop laisser Bennett s’apercevoir de son ennui. Il soupira, avant d’enfin abaisser ses cartes un peu brutalement sur la table pour qu’elle puisse constater d’elle même son écrasante victoire.

“Putain mais quel jeu de merde.” lâcha-t-il tout bas en détournant le regard pour éviter d’avoir à croiser le sien, qu’il imaginait déjà insolent, victorieux et bien trop satisfait pour son propre bien.

#iwhae

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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyJeu 17 Mai - 21:10

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Charli & Tracy

Je n’ai pas prévu de perdre aujourd’hui.” Tracy se retint de sourire à grand peine, et même ne serait-ce que d'écarter légèrement ses commissures de lèvres. Elle non plus, n'avait pas l'intention de perdre. Et pourtant, elle se devait de ne rien laisser paraître. Elle devait contenir cette vague d'arrogance qui prenait parfois le dessus sur ce qu'elle estimait bon de faire. Elle avait devant lui un adversaire dont elle ne redoutait que trop la sournoiserie, quand bien même elle était sous Felix Felicis, et donc certaine de gagner. En temps normal, elle ne se serait jamais risquée à lui faire une telle proposition : peut-être avait-il une idée d'elle déplaisante, mais au moins il n'avait rien à lui reprocher. En jouant avec sa fierté, qu'il avait mise en jeu au même titre que cette autorisation, elle se mettait en danger, ce qui ne correspondait pas à sa façon de faire habituelle. Pourtant, se dit-elle en fixant le bibliothèque acariâtre, au visage fermé et à l'air pincé, Tracy se fit alors la réflexion intérieure que ce monsieur Ethergsen était l'un des adultes qu'elle aurait préféré amadouer, ou ranger de son côté, peut-être davantage que n'importe quel professeur. Malheureusement, elle ne possédait pas ce talent qu'avait Candice, qui parvenait à approcher les gens avec une facilité déconcertante, ne s'embarrassant pas de paraître sans gêne, s'adaptant à son interlocuteur pour lui faire entendre ce qu'il voulait entendre. Et qu'est-ce que monsieur Ethergsen souhaitant entendre, alors qu'ils jouaient une partie de poker endiablée ? La réponse ne lui venait pas, probablement parce qu'il y préférait de loin le silence. Curieux et étrange personnage. “Et qu’est-ce qu’il se passerait si j’en avais ? Vous avez des choses à vous reprocher, mademoiselle Bennett ?” La question était lourde de sous-entendus, à croire que la partie de poker ne se contentait pas de se jouer sur la table, mais s'immisçait bel et bien dans leur conversation. Tracy réprima un léger rire amusé, tandis qu'elle dissimulait son menton derrière les deux cartes que Felix lui avait choisies, comme un éventail de fortune, pour mieux camoufler cette chance honteuse qu'elle s'était permise d'avaler en quelques gorgées. Elle n'avait pas eu tort, ses craintes étaient justifiées : le bibliothécaire nourrissait à son sujet de véritables soupçons, et malgré sa promesse, elle doutait qu'il ne démorde si facilement... En songeant à son partenariat avec Andrea et à ses recherches qui exigeaient d'elle la plus grande discrétion, elle se résolut à prendre un peu plus tard lorsque cette curiosité prendrait trop d'ampleur, des dispositions à l'égard de cet homme qui même sans le savoir, pouvait approcher la vérité d'un peu trop près. Une vérité que, pour rien au monde, elle n'aurait voulu voir exposée. « Pas la moindre. » mentit-elle effrontément, yeux dans les yeux, mettant fin au jeu implicite qu'ils jouaient, au delà de la partie de cartes qu'ils disputaient. Elle appréciait, sans le vouloir, ce cynisme dont il faisait preuve à son égard. Elle appréciait, sans s'en rendre compte, ces petites pointes aigres-douces qu'il glissait dans ces paroles qui lui étaient adressées. Et plus que jamais, elle se méfiait de cet adversaire qui, même s'il ne gagnerait pas aujourd'hui parce qu'elle s'était au préalable assurée de sa défaite cuisante à venir, pouvait être celui qui la compromettrait. Sans ciller, elle le regarda abaisser son jeu, et contempler l'ampleur des dégâts. Elle fit mine de se réjouir en étalant son carré d'as, comme si elle ne s'attendait pas réellement à cette victoire et qu'elle n'en avait rien prémédité, s'occupant à chercher dans les yeux de son interlocuteur les réponses qu'elle attendait : respecterait-il sa promesse ? Jusqu'où comptait-il cesser de la soupçonner ? Elle avait, au contraire, l'impression qu'elle venait de réveiller le dragon en plein sommeil. “Putain mais quel jeu de merde.” Elle ne dit rien, rassemblant leurs cartes pour les déposer sur le paquet. Victoire. Oh, elle ne faisait pas allusion à celle de sa combinaison de couleurs, soufflée par Felix. Mais si le bibliothécaire se tenait à sa parole, elle disposerait désormais d'un accès légal à la réserve de la bibliothèque, et rien ne pouvait, en ce moment, l'enthousiasmait davantage : enfin, les choses allaient bouger, et faire leur chemin. « Si vous voulez, je peux vous prêter la mienne. » déclara-t-elle en cherchant dans son sac à main, et en lui tendant la plume de corbeau au plumage de jais qu’elle conservait dans un petit étui réservé à cet effet. Encore une petite provocation... puisqu'elle jouait avec le feu depuis le début de leur échange, ça ne devrait pas se révéler trop problématique. Felix lui donnait une audace qu'elle ne possédait pas, mais qui la satisfaisait intérieurement pleinement. Elle ne voyait donc aucun inconvénient à en profiter encore un peu, jusqu'au bout... « En tout cas je vous remercie. C’était… intéressant. » Elle n'avait pas choisi ce terme au hasard, mais bel et bien parce qu'elle savait qu'il le détesterait. Tout comme il devait la détester actuellement, ou avoir envie de l'encourager à se faire cuire un oeuf de Basilic au lieu d'attendre son autorisation. Peu importait, elle avait obtenu ce qu'elle voulait, et en hissant la bretelle de son sac en cuir sur l'épaule, elle lui sourit, poliment. Trop pour que ce soit vrai. « Et je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps. Vous me reverrez assez tôt, de toute manière. » lança-t-elle avec amusement, avant de déposer sur son bureau la pile des ouvrages qu'elle comptait emprunter, le tout sans se départir de cette fausse assurance, qui, tout compte fait, ne lui allait plus si mal.

Emi Burton
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Message(#) Sujet: Re: When everybody looks right, you go left – ft Tracy When everybody looks right, you go left – ft Tracy EmptyMar 22 Mai - 0:58

When everybody looks right,
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Tracy A. Bennett & Charli B. Ethergsen
Bien cachée derrière ses cartes, comme tout bon joueur de poker, la préfète des Serdaigle s’empêchait toute réaction et Charli n’arrivait pas à lire sur son visage le contenu de son jeu. Sa réponse, dénuée d’hésitation et appuyée par un long regard qu’il lui rendit sans gêne, fusa si rapidement qu’il ne put que lever les yeux au ciel pour exprimer sa perplexité. Non, il ne la croyait pas et non, ça n’allait pas changer maintenant qu’il touchait au but.
Désabusé quand elle fit semblant d’être heureuse en abaissant ses cartes après son attitude si placide et indifférente tout du long, Charli leva la tête pour l’observer plus attentivement. Malgré son enthousiasme soudain et si faux, ils échangèrent quelques coups d’oeil et il comprit très bien que c’était une façon silencieuse de réclamer son dû. Est-ce qu’il allait vraiment lui signer cette autorisation sans poser de question ? Il fit la moue et sa mine boudeuse ne faisait que s’aggraver à mesure qu’il pesait le pour et le contre. Il devait respecter sa parole, il n’était pas mauvais joueur au point d’être malhonnête avec une gamine – quand même pas. Et puis, il pourrait toujours trouver un autre moyen pour rentrer dans sa tête et savoir enfin ce qu’elle mijotait depuis tout ce temps.
Quand elle lui tendit sa plume pour rédiger le précieux accès à la réserve, Charli réprima une très longue inspiration devant cette ultime provocation. Vraiment, il lui était difficile de ne pas la détester, mais aujourd’hui, elle avait montré une facette d’elle qui méritait amplement cette victoire.

« Ne poussez pas trop votre bonne étoile, mademoiselle Bennett. » lança-t-il avec un rictus amer. « Vous avez de la chance que je ne sois pas d’humeur à revenir soudainement sur les termes de notre accord, mais il vaut mieux pour vous que vous ne me tentiez pas. »

Parce que ce n’était que ça : le destin, la bonne fortune, la bonne étoile, la chance, la veine, le hasard. Et en général, à ce jeu là, personne ne gagnait contre Charli. Déjà en train de ranger les cartes comme pour avoir une excuse dans le cas où il lui demanderait une revanche immédiatement, elle semblait bien trop fière d’elle. Elle avait eu de l’aide, il ne savait pas encore comment elle avait fait, mais elle n’avait pas accompli ça toute seule – il en était certain. Juste une énigme de plus à résoudre, ça n’était qu’une question de temps avant qu’il ne démêle enfin le vrai du faux.
S’éloignant un instant vers le bureau où il gardait les parchemins vierges, il s’empara de sa plume avant de se raviser. Il lança un regard mauvais au stylo à bille qui ne quittait jamais ses affaires et rédigea cette foutue autorisation de sa plus belle écriture, en bleu et en clair. Si le papier ne perdait pas de son côté officiel et authentique, il gagnait quand même en ridicule et paraissait moins crédible. C’était le moins qu’il pouvait faire en attendant sa douce vengeance ; au moins, elle ne fanfaronnerait pas partout avec.
En revenant vers elle alors qu’elle avait déjà toutes ses affaires rangées dans son sac, il lui tendit enfin ce satané accès qu’elle avait tant désiré. La fierté mise à mal, il lui fallut un réel effort physique pour tendre le bras sans déchirer le parchemin au passage – ne serait-ce que pour avoir un aperçu de son visage dépité qu'il aurait adoré voir.

« Et ne la perdez pas, ce serait regrettable. » dit-il tout bas en la regardant droit dans les yeux pour appuyer sa menace sous-entendue.

Les accidents arrivaient si vite.
Il releva à peine sa dernière pique de la journée – du moins espérait-il – pour lui adresser un regard clairement démonstratif de sa patience soudainement très limitée. Elle jouait beaucoup trop avec le feu pour son propre bien.
L’hypocrite sourire habituel enfin revenu, elle le salua avec une politesse excessive avant de s’en aller déposer les ouvrages qu’elle souhaitait emprunter. Comme s’il fallait en rajouter une couche après ce fiasco. Dans un autre contexte, dans une autre vie, Charli aurait presque pu apprécier le moment, mais l’amusement insolent dans sa voix résonnait bien trop entre ses deux oreilles pour qu’il puisse en faire abstraction.

« Je m’en réjouis d’avance, vous n’allez pas vous débarrasser de moi comme ça. » déclara-t-il avec un air de défi, lui rendant ses livres. « Passez une bonne fin de journée, mademoiselle Bennett. »

HRP:
#iwhae
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