[Année 2023-2024] Au détour du lac [ft. Hadley]

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Au détour du lac [Hadley]

Le soleil tapait fort en cet après-midi de printemps, réchauffant la surface du lac mais ne parvenant néanmoins pas à en éclairer ses profondeurs. Par chance, une petite brise fraîche soufflait également sur Poudlard, rendant la température extérieure complètement acceptable et ayant motivé bon nombre des élèves du château à une sortie dans le parc. Prue s’était également laissée tenter par une petite virée à l’extérieur, l’appel du grand air l’emportant sur l’ambiance austère de la bibliothèque. Tant pis, elle réviserait ses leçons de botanique une prochaine fois, ce n’était pas tous les jours qu’il faisait un si beau et grand soleil !
La jeune Gryffondor s’était donc dirigée initialement vers le parc, ayant pour projet de se prélasser dans l’herbe, un vieux livre sur les mythes magiques du siècle dernier dans son sac, toutefois elle s’était ravisée en voyant le nombre de ses condisciples qui avaient eu la même idée. Préférant se retrouver un peu seule, la brune s’était donc rendue vers le lac, transformant son après-midi « lecture au soleil » par une petite marche improvisée autour de ce dernier. D’habitude elle préférait se rendre à cet endroit plus tôt dans la journée, juste après le petit-déjeuner, les lieux étaient bien plus calmes et il lui arrivait donc d’apercevoir l’un des nombreux habitants du lac, la plupart du temps le fameux calmar géant et plus rarement un selkie, se prélasser juste sous la surface. Toujours ravie de ces rencontres imprévues, Prue ne se lassait pas de les observer dériver tranquillement sous l’eau avant d’en regagner les profondeurs en un claquement de doigt. Elle se sentait comme une privilégiée d’être autorisée à les admirer dans leur habitat naturel, comme s’ils acceptaient implicitement de partager cet instant de quiétude et de paix matinale avec la jeune sorcière. Ce genre de moment lui permettait d’aborder la journée avec calme et sérénité, et seul Merlin savait ce que pouvait être à l’inverse une journée où elle était tendue et surexcitée !
Trottinant sur le sentier qui faisait le tour du lac, Prudence laissait ses idées dériver tandis que la brise fraîche faisait virevolter ses cheveux autour de son visage. Il faudrait qu’elle pense à chercher un cadeau d’anniversaire pour son frère, à son prochain séjour à Pré-au-lard. Même s’il ne serait pas forcément rentré chez ses parents la prochaine fois qu’elle le verrait, elle pourrait demander à un hibou de l’école de le lui apporter chez lui. Elle n’avait pas assez confiance en Locus, sa chouette de Tengmalm, pour livrer le colis à bon port. L’animal était certes doté d’une volonté sans faille pour livrer n’importe quelle missive, mais elle n’en demeurait pas moins une petite chouette, et selon la taille du cadeau qu’elle trouverait elle avait peur que le voyage soit un peu trop long pour elle. Et puis une fois sa chouette loin, même si c’était triste à dire, elle se sentirait bien seule derrière les murs de pierres du château.

« Parfait ! »

La Gryffondor se stoppa soudain près des berges du lac, ayant trouvé l’endroit parfait pour s’arrêta quelques instants. Un petit talus de terre surplombait l’étendue noire que formait le lac, et elle était sûre qu’en attendant quelques instants elle pourrait peut-être deviner les tentacules du calmar, ou bien apercevoir des noueux ou encore des mokes sortir de leur cachette non loin de l’eau. Les alentours de Poudlard, sans parler de la forêt interdite, regorgeaient de créatures magiques, souvent invisibles aux yeux des élèves trop occupés à regarder ailleurs. Prudence ne pouvait pas leur en vouloir ; si sa mère et son frère ne s’étaient pas passionnés pour la faune magique, il était probable qu’elle n’ait jamais appris à regarder convenablement le monde qui l’entourait pour y déceler des traces de passages de ce genre d’habitant. Ayant grandi au milieu de tout ça, il était normal pour elle d’apprécier la beauté d’un malagrif tacheté ou encore la chance de croiser un jour la route d’un adorable petit vivet doré. Étrangement, l’observation des créatures et animaux fantastiques lui avait permis d’acquérir un brin de patience et une certaine capacité à se canaliser, deux choses qui manquaient cruellement à la jeune fille qui avait clairement tendance à partir bille en tête et sans demi-mesure. Elle regrettait parfois d’avoir abandonné le cours de vol dès la deuxième année, certes elle n’aurait jamais fait carrière dans le Quidditch, mais se défouler une fois par semaine sur le terrain afin d’apprendre à voler lui aurait peut-être permis de plus se dépenser et d’avoir l’esprit plus clair, moins encombré de pensées parasites lors des cours. Néanmoins il était trop tard pour les remords maintenant, libre à elle de trouver une activité qui parviendrait à la canaliser afin de ne plus être tendue comme un Hippogriffe lors des cours qu’elle jugeait peu attrayant – l’Astronomie par exemple.
Un bruit de pas alerta Prudence qui jeta un coup d’œil intrigué par-dessus son épaule ; quelqu’un approchait de sa position. Finalement, d’autres élèves avaient du décider de faire le tour du lac ; elle aurait du s’en douter la météo était si bonne que tout le monde avait voulu en profiter. Soit, elle ne serait pas contre un peu de compagnie finalement, observer les rebords lisses de l’étendue d’eau devant elle avait finalement réussi à la rendre mélancolique. Prue plissa le nez pour tenter de distinguer une silhouette au milieu de la végétation qui peuplait les contours du lac, et remarqua une silhouette menue qui semblait s’approcher.

Codage par Libella sur Graphiorum

❝ Au détour du lac ❞

Prudence & Hadley
Le printemps était enfin de retour. J'adore cette saison, c'était ma préférée. Je sais que certains souffrent de quelques allergies au pollen, mais pas moi, alors c'était toujours avec plaisir que je voyais les beaux jours revenir et avec eux le renouveau. Les arbres bourgeonnes, les fleurs éclosent, les abeilles butinent, la nature reprend ses belles couleurs. Quand il pleut ... et il pleut souvent en cette période de l'année, je tente de me souvenir que la nature en a besoin pour refleurir et arborer ces couleurs si lumineuses. J'essaye de faire comprendre à mes camarades que l'alternance de pluie et de soleil permet à la nature d'être aussi belle et qu'il ne faut pas passer son temps à râler quand il fait mauvais mais plutôt espérer que s'ensuivra du beau temps pour que la nature explose et arbore une robe verdoyante. Difficile de rallier les esprits les plus obtus qui voudraient le beau temps et de magnifiques couleurs, sans à avoir à passer par la case pluie. Ils veulent tout, tout de suite, sans les mauvais côtés de la vie. On ne peut pas vraiment les en blâmer, ils ne sont que le fruit de l'éducation un peu trop laxiste de leurs parents, associés à une société qui fait miroiter monts et merveilles sur des mensonges montés de toutes pièces. Devenez qui vous voulez ! C'est un beau message, un concept que j'apprécie, mais ils ne donnent pas la marche à suivre pour réaliser ses rêves. Oui, on peut devenir qui l'on veut, si on s'en donne les moyens. Il faut arrêter de faire croire aux jeunes d'aujourd'hui qu'on peut tout obtenir en claquant des doigts, parce qu'ils se rendront vite compte en grandissant que la réalité est bien plus cruelle et qu'en dehors de se prendre des murs, ils n'obtiendront rien de plus. Je suis une personne très réaliste pour ma part. Cela provient certainement du fait que mes parents m'ont mis dans le bain très tôt, ne voulant pas me bercer de douces illusions qu'ils auraient été contraint de briser plus tard quoi qu'il arrive. Cela provient certainement également du fait que je suis une personne douée d'une intelligence certaines et d'une forte curiosité. J'aime comprendre les choses, leur fonctionnement. Je n'ai de cesse de chercher, jusqu'à ce que je trouve la réponse à mes questions. Et si les réponses ne me conviennent pas, je continue mes recherches. Je ne me considère pas au dessus des autres, je pense juste que je vois le monde d'une façon différente, voilà tout et j'ai à coeur de faire partager ma vision de la vie, qu'on me le demande ou non !

Bref, tout ça pour dire que je suis toute contente que les beaux jours reviennent, comme beaucoup de mes camarades et que, comme eux, je décide aussi de passer une partie de mon après-midi à l'extérieur. J'ai profité du temps de midi pour manger sur le pouce, afin de rejoindre rapidement la bibliothèque, afin d'y réviser un peu certaines notions en potions. Je sais que j'aurai mes BUSEs et certainement haut la main, mais je ne veux pas me reposer sur mes lauriers malgré tout et ne veux laisser aucune chance au hasard. Chaque notion seront connue par coeur et pour être honnête, ce n'est pas la théorie qui m'effraye, mais bien la pratique. C'est souvent là que j'ai le plus de mal. Il me faut plus de temps pour comprendre les mécanismes et pour les appliquer. Et vu que je suis une personne qui cherche la perfection, je ne m'arrête jamais quand je réussis quelque chose, je veux être sûre à 100% que j'ai bien acquis la notion et que je saurais réaliser la potion ou le sortilège dans n'importe quelle circonstance. Mais la certitude n'est jamais vraiment acquise. C'est vrai, il y a tellement de choses à prendre en compte. Le jour des BUSEs, il y aura forcément le stress, qui causera certaines maladresses et trou de mémoire. Mon rythme cardiaque sera plus élevé et je serai plus sensible aux choses, surtout celles qui ne fonctionnent pas comme je le veux. Il ne faut surtout pas que je laisse ma sensibilité prendre le dessus, sinon je suis fichue. Il serait dommage d'obtenir des résultats moyens à mes BUSEs, qui ne refléterons pas mon niveau actuel. Alors je vais profiter de cette belle journée pour prendre un peu l'air, parce que comme mes camarades je l'ai mérité, mais également voir si je peux trouver quelques ingrédients pour des potions. Je passe une bonne heure à la Bibliothèque, à mémoriser certaines informations. Je ne suis pas mécontente de mon avancée, mais j'emprunte un ouvrage pour finir de le lire ce soir, tranquillement dans mon lit. Je sais que je peux apparaître comme trop sérieuse mais je trouve au contraire que je me suis un peu relâchée ces derniers temps. A trop vouloir rentrer dans les bonnes grâces des filles populaires et à vouloir améliorer mon look, je me suis un peu perdue en chemin. Et maintenant que les BUSEs sont à nos portes, je ne veux plus que rien viennent se mettre entre ma réussite et moi. Mon projet attendra un peu, de toute façon j'ai plutôt bien avancée, niveau style je me suis améliorée, niveau goût, je ne me fais pas encore confiance, mais je connais suffisamment de personnes dignes de confiance qui m'aident à m'orienter.

Je me demande si je vais croiser Edern durant cette petite promenade. J'aime beaucoup passer du temps en sa compagnie. C'est un garçon intelligent, intéressant et qui me comprend mieux que je ne pourrais jamais me comprendre je crois. On a vraiment des discussions très intéressantes tous les deux et je trouve que notre dernière rencontre date un peu, ce serait le moment idéal de se recroiser. Si le hasard n'est pas de mon côté, je prendrais les devant et lui enverrais un message, je pense que ce sera le plus simple. Je sors de la bibliothèque, armée de mon sac et je rejoindre le Hall d'entrée rapidement, avant de sortir dans le parc. Je croise de nombreux camarades, en groupe ou seul, avec ou sans leurs manuels scolaires, en train de réviser ou de flemmarder. Je me dirige vers le lac, d'un pas léger, curieuse de savoir si je vais découvrir des plantes intéressantes ou non, revoyant mentalement ce que je pourrais faire avec. Le nez baissait vers le sol, je marchais lentement, à l'affut de la moindre plante qui pourrait être intéressantes. Mais jusque là, rien. Quelques algues, mais rien de sensationnelle. En fait, le seul truc palpitant qui m'arriva aujourd'hui c'est de perdre l'équilibre sur une pierre glissante et de tomber les fesses dans le lac. Rien de dramatique, l'eau n'est pas très haute à cet endroit là, seul mon égo et mon derrière viennent de prendre un coup. Et pour être honnête, les deux se remettront bien rapidement. "Zut, quelle maladroite je fais !" Râlais-je un peu, pas réellement consciente qu'on venait de me voir me vautrer magistralement .. enfin, jusqu'à ce que je lève la tête et que je croise une petite tête brune, aux jolis yeux bleus "Oh ... Bonjour ... Prudence ! Un petit coup de main ne serait pas de refus !" Dis-je en souriant, après avoir reconnu que cette frimousse appartenait à une fille avec qui j'étais en première année ! On ne se connaissait pas vraiment, pas de façon amicale en tout cas. Non pas que j'avais quelque chose contre elle, juste qu'on n'avait jamais réellement pris le temps de vraiment faire connaissance et qu'ensuite, j'étais partie en 3ème année, sautant une classe et laissant mes camarades derrière moi. C'est un peu de ma faute, je plaide coupable, si je n'ai pas gardé contact avec mes anciens camarades, il faut bien avouer qu'à cette époque là, je ne prêtais pas grande attention aux autres ! Mais aujourd'hui j'ai envie de changer et de faire un peu plus attention aux autres, c'est l'occasion parfaite, même si je viens de me ridiculiser !

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Au détour du lac

Reconnaissant enfin la personne qui s’approchait d’elle, Prudence se détendit et sourit ; Hadley Lewis, une Serdaigle qui avait côtoyé les bancs de Poudlard avec elle en première année. Toutefois leurs chemins s’étaient séparés dès l’année suivante, Hadley prenant la direction de la troisième année tandis que Prudence suivait la voie plus classique et atterrissait en deuxième année. Les deux filles ne s’étaient jamais retrouvées seules dans une pièce, et n’avaient jamais vraiment eu l’occasion de faire connaissance – il faut dire que c’est assez difficile de tisser des liens tout en essayant d’apprendre à faire voler convenablement une plume à l’aide du sortilège Wingardium Leviosa ! – ce qui était dommage, au final. Après tout, ce n’était pas parce que le Choixpeau nous envoyait à Gryffondor qu’il ne fallait nouer des liens qu’avec des Gryffondors, et les cours en communs restaient l’un des principaux moyens de rencontrer des élèves d’autres maisons. Sinon, il y avait le Quidditch qui permettait des découvertes un peu plus directes, mais Prudence ne jouait pas dans l’équipe de sa maison. Alors qu’elle s’apprêtait à saluer la blonde de loin, cette dernière dérapa sur une pierre plate et humide qui bordait l’étendue d’eau et se retrouva les quatre fers en l’air, et surtout les fesses dans l’eau. Espérant qu’elle ne s’était pas fait mal et se disant que malgré la situation atypique il s’agissait là d’une bonne occasion de rattraper le temps perdu, la brune se releva d’un bond de son talus terreux afin de venir en aide à Hadley qui pataugeait dans les eaux sombres du grand lac noir.

« Encore une chance qu’il ne soit pas bien profond à cet endroit, dit Prue à cette dernière en attrapant sa main trempée pour l’aider à se redresser, sinon on aurait bien eu besoin de l’aide du calmar géant pour t’en sortir ! »

Prenant appui sur la glaise, Prudence tira sa camarade vers elle, éclaboussant au passage sa robe de sorcier rouge et or, restant tout de même bien moins trempée qu’Hadley. D’un geste de la main, elle débarrassa la blonde des algues et du sable humides qui s’étaient accrochés à ses vêtements ainsi qu’à son sac. Heureusement que le soleil avait daigné pointer le bout de son nez aujourd’hui, sinon la Serdaigle aurait été bonne pour une petite dose de pimentine afin d’éviter d’attraper froid !

« Voilà, je ne te ferai pas l’audace de jeter un sortilège pour sécher tes vêtements, il vaut mieux que tu t’en charges si tu ne veux pas te retrouver avec une robe brûlée, ou pire ! »

Inutile de nier la supériorité de sa condisciple en matière de magie, on ne sautait pas une année d’étude à Poudlard sans le mériter et sans en avoir les compétences ! Prue avait toujours été assez impressionnée par le sérieux et la rigueur dont faisait preuve Hadley à l’époque où elles allaient en classe ensemble ; comment faisait-elle pour réussir à fixer son cerveau sur une seule et unique chose et concentrer tout son être afin de parfaire sa maîtrise de la situation ? Comment pouvait-elle rester concentrée des heures durant sur la même tâche jusqu’à en obtenir la perfection ? Tant de choses qui paraissaient impossibles à Prudence, dont l’esprit tournait toujours à vive allure, l’empêchant de rester focalisée sur la même petite chose pendant plus d’un quart d’heure. Certes, la pratique lui permettait de nettement compenser ce problème et de s’en sortir en cours, mais elle savait qu’arriverait bien un moment où la situation allait devenir problématique ; lorsqu’elle préparerait ses BUSEs, par exemple. Fort heureusement elle avait trouvé cette année une camarade d’infortune et accessoirement d’entraînement ; Bonnie Esling, une Serpentard de quatrième année en classe avec elle. Le côté studieux et intéressé de Bonnie compensait l’hyperactivité et la nonchalance de Prue concernant la théorie, et la volonté de cette dernière contrastait avec le peu de confiance en elle de la verte et argent. À elles deux, les adolescentes parviendraient sûrement à venir à bout de leur bête noire respective avant l’échéance fatale de cinquième année afin de s’en tirer avec des résultats corrects. Du moins, Prudence l’espérait.

Reportant son attention sur Hadley, la Gryffondor remarqua un manuel venant certainement de la bibliothèque de l’école ou bien de la réserve personnelle de la blonde dépasser de son sac encore humide. Décidemment, ce n’était pas le jour à se retrouver dans l’eau, si tant soit peu qu’il y ait un jour de prédilection pour piquer une petite tête dans le lac… Sans trop réfléchir Prue lança alors sur un ton amical en désignant le livre de sa condisciple d’un petit signe de tête :

« Qu’est-ce que tu lis en ce moment ? J’espère qu’il n’a pas trop été abîmé par l’eau du lac… »

Étrangement même si Hadley se retrouvait à des années lumières de Prudence de par son savoir, son raisonnement, et son année d’étude de la magie de plus qu’elle, la brune ne se sentait pas oppressée ou ratatinée en compagnie de la Serdaigle, au contraire. Elle avait toujours été très impressionnée par le courage et la détermination qu’il avait fallu à la jeune élève de première année pour prendre la décision de ne pas rester avec ses camarades de classe et de dortoir et d’avancer d’un an dans les études. Elle aurait pu préférer le confort de son avance scolaire, prendre le temps nécessaire et en profiter pour continuer de côtoyer ses condisciples et ainsi tisser des liens d’amitié, mais non. Hadley avait su prendre la bonne décision à ses yeux, celle qui se révélait sans doute la plus mature et la plus réfléchie. Encore une preuve que l’adolescente était bien en avance sur son âge !

Codage par Libella sur Graphiorum

❝ Au détour du lac ❞

Prudence & Hadley

Je suis sûre qu'une fille populaire ne tombe pas maladroitement dans le lac. Elle doit savoir exactement où elle met les pieds et ne laisse jamais rien au hasard. Une fille populaire n'est pas maladroite, j'en suis persuadée, quand on les observe, on les voit toujours sûre d'elle, précise dans chacun de leur mouvement, afin d'y apporter le maximum d'effet. Elles ont toujours un coup d'avance, j'en suis persuadée, parce qu'elles ne sont jamais surprises ou alors font semblant de l'être. Je les admire beaucoup ces filles, elles sont un mystère pour moi. Je sais qu'elles sont des êtres humains, comme vous et moi, je ne suis pas naïve au point de croire qu'elles font parties d'une race supérieure. Mais elles sont attentives à des choses qui me passe souvent au dessus. Je préfère me concentrer sur des questions plus existentielles, sur le fonctionnement du monde ou des choses. Je me moque de savoir quel impact aura un propos sur une conversation ou sur une personne. Tout comme je me moque de savoir quel geste je dois réaliser pour attirer le plus l'attention de mon auditoire. Ce n'est pas que je trouve ça inutile, juste que je n'y pense pas forcément. C'est une autre façon de fonctionner je dirai et puisque je me suis lancée dans l'aventure, autant que j'essaye de le faire jusqu'au bout, non ? Alors oui, je suis un peu en colère contre moi, de ne pas être capable de faire attention à là où je mets les pieds. Fort heureusement, il n'y avait quasiment personne aux alentours, en dehors de Prudence. Et sans connaître la jeune fille par coeur, mon petit doigt me dit qu'elle n'est pas du genre à se moquer facilement ou à lancer des vilaines rumeurs sur les autres. Même si, si on pousse la réflexion jusqu'au bout, est-ce vraiment une mauvaise chose qu'une rumeur cours sur cette histoire ? L'idée n'est pas qu'on parle de moi ? Je sais que j'aspire plus à ce qu'on m'apprécie, plutôt qu'on se moque, mais on ne peut pas toujours avoir ce que l'on veut et le tout c'est qu'on parle de nous, non ?

Prudence arriva pour venir m'aider, une chance. Elle me tendit la main pour me sortir de l'eau. Quel spectacle ridicule je devais offrir. "Je doute qu'il aurait été très coopératif et je ne suis pas sûre de m'en sortir dans un tel cas de figure !" Dis-je en souriant. Là où ma camarade faisait de l'humour, moi j'étais très sérieuse. J'ai bien du mal avec les plaisanteries, je prends souvent tout au premier degré. Parfois je sais reconnaître les plaisanteries, même si elles ne m'atteignent pas, mais bien souvent elles me passent au dessus. Là, je ne voyais pas comment le calamar pouvait m'aider, en dehors de m'engloutir avec lui, il n'aurait pas fait grand chose. Déjà, si près du bord, je doute qu'ils y viennent, cela ne doit pas être assez profond pour lui et même si c'était le cas, il me verrait plus comme une friandise qu'autre chose. Encore que, je ne me suis jamais penchée sur ce que pouvait manger les calamar géant. Je suppose qu'ils mangent des poissons plus petits, crabes ou autres animaux qui passe à proximité. Je suppose donc qu'en toute logique, je pourrais être une proie envisageable, selon la taille du calamar. "Merci de m'avoir aidé à sortir de là, je suis vraiment trop maladroite ! Et ne t'inquiètes pas, je vais m'occuper de mes vêtements, tu en as déjà assez fait pour moi !" Dis-je en continuant de lui sourire. J'étais sincère, j'aurais mis plus de temps pour sortir de la galère dans laquelle je venais de me fourrer. J'y serais arrivée, bien entendu, mais j'aurais certainement fini plus mouillée que je ne le suis actuellement. L'avantage c'est que personne n'aurait été au courant, ma dignité aurait été intacte. Mais bon, je suppose qu'on ne peut pas tout avoir dans la vie ! Je sors ma baguette de ma cape et lance le sortilège pour me sécher les vêtements, qui fonctionne à merveille, fort heureusement pour moi. J'aurais été bien maligne de me retrouver à échouer mon sort devant Prudence. Je suppose qu'elle ne se serait pas moquée, trouvant certainement milles excuses pour expliquer mon échec, mais je n'ai pas envie de passer pour plus naze que je ne le suis vraiment !

On est beaucoup mieux dans des vêtements secs, il n'y a pas à dire. Même si je n'étais pas trempée de pied en cape, il faut quand même dire que ma cape et ma robe de sorcière étaient beaucoup plus lourde qu'à l'accoutumé, ce qui est vraiment désagréable. Là, tout est redevenu plus léger et plus agréable à porter. Prudence me remet rapidement les pieds dans la réalité en me parlant du livre qui se trouvait dans mon sac. Soudainement, je sens une vague de panique m'envahir. Est-ce qu'en tombant, j'ai abimé le livre qui se trouvait dans mon sac ? Ce serait vraiment la fin du monde pour moi, ce n'est pas mon livre, en l'empruntant, j'ai promis d'y faire attention, si je l'ai mouillé, j'aurai bafouillé ma promesse. Alors certes, ce n'était pas vraiment de ma faute, je n'ai pas volontairement voulu tomber dans l'eau, mais c'est à cause de ma maladresse qu'on en est arrivé là et là, c'est entièrement de ma faute. "Je révise le philtre de Paix pour mes BUSEs. J'ai rencontré quelques difficultés ces derniers temps dans la création de mes potions, j'essaye donc de pallier mes lacunes en connaissant sur le bout des doigts tout ce qu'il faut savoir sur les potions qu'on sera susceptible de trouver aux BUSEs." Hadley profita de cette petite discussion pour sortir son manuel, croisant les doigts pour que le manuel n'ait rien.

2981 12289 0
Pair >> Le manuel est intact
Impair >> Le manuel a subi quelques dégâts, à voir dans la prochaine réponse si c'est grave ou pas !

PS : le sort pour sécher ses vêtements a été lancé dans le topic "Test du dé" !

Le membre 'Hadley O. Lewis' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 1

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Au détour du lac

Pendant un instant, l’image d’un sorcier luttant face au calmar géant s’imposa dans l’esprit de Prudence et elle se demanda en quelles circonstances le poulpe serait amené à être agressif. Pour le moment, elle ne l’avait vu adopter qu’un comportement purement placide et nonchalant à l’égard des élèves et du personnel, passant la plupart de son temps à flâner à la surface de l’eau lorsque le temps était clément. Néanmoins peut-être qu’il en serait tout autre si quelqu’un venait à troubler la quiétude de son lac. Après tout, ce genre de bestiole pouvait se montrer carrément territoriale et d’après ce qu’on lui avait déjà raconté bien qu’elle n’ait jamais pu le confirmer, le calmar avait son petit égo. Bref, tant mieux si Hadley avait simplement chuté aux abords du lac et pas en plein milieu, l’histoire aurait pu s’en retrouver toute autre.
La Serdaigle semblait avoir plutôt apprécié le coup de main de Prue et termina de s’extirper seule de la boue qui bordait le lac, sa robe de sorcier et ses chaussures humides ruisselants et laissant une traînée d’eau sur l’herbe au rythme de ses pas. Une fois sur la terre ferme, Hadley sécha habilement sa robe de sorcier en un simple et efficace coup de baguette magique que Prudence admira en silence ; c’était souvent ce genre de sortilège bien utile qu’elle manquait. Ceux dont on est amené à se servir dans la vie de tous les jours, ce qui est tout de même dommage lorsque l’on est une sorcière de quatrième année à Poudlard.
Une petite brise vint rafraîchir l’atmosphère tandis que le soleil, toujours haut dans le ciel, se reflétait à la surface du lac noir éblouissant Prudence. Cette dernière plissa les yeux, tentant de visualiser ce que faisaient deux de leurs condisciples sur une des rives opposées, penchés au-dessus de ce qui semblaient être des roseaux. Les deux adolescents étant bien trop loin, la Gryffondor se détourna de la scène afin de reporter toute son attention sur Hadley. Visiblement elle était en pleine révision des BUSEs, rien d’étonnant vu la période actuelle, quoique Prue aurait bien parié quelques Mornilles que parmi tous les élèves de cinquième année certains ne s’étaient pas encore mis sérieusement au travail.

« Ah, sacré programme, souffla-t-elle en entendant sa camarade évoquer l’une de ses bêtes noires, tu as trouvé des choses intéressantes dans le coin susceptibles de t’aider ? »

Ses propres obligations concernant la concoction des potions lui revinrent à l’esprit et elle soupira. Elle ferait bien, elle-aussi, de se pencher un peu plus circonspecte sur ses cours et tout connaître sur le bout des doigts. Tant pis si elle devait y passer six heures là où certains n’en nécessitaient que deux, elle avait du mal autant se faire à l’idée et tenter de compenser. Ce ne serait pas en cinquième année qu’elle aurait le temps de revoir en détails tout le programme des cours passés et au moment vu, elle serait bien contente d’avoir pris le temps de tout mémoriser et surtout de tout maîtriser plus tôt dans sa scolarité.

« Je compatis en tout cas, je ne suis pas très douée en potions, et pourtant je fais des efforts ! Mais rien à faire, j’ai l’impression que toutes les connaissances que j’amasse s’enfuient de ma mémoire aussitôt apprises… C’est tellement frustrant d’avoir l’impression de tout donner dans le vent… » soupira Prudence en fronçant le nez de dépit.

N’ayant pas non plus en vie de passer pour une simplette d’esprit ou une geignarde aux yeux d’Hadley, elle se reprit rapidement et chassa son petit coup de blues dans un coin de sa tête. Prue n’avait aucune honte à admettre la supériorité des autres face à elle, surtout lorsqu’il était clairement impossible de nier l’évidence, toutefois elle ne supportait pas l’idée d’être prise pour quelqu’un qui se lamentait sur son sort. C’était à elle de se tirer de ses propres difficultés et pas aux autres de trouver une solution tandis qu’elle restait prostrée là à geindre, bien au contraire ! Et puis, que risquait de penser sa camarade à l’entendre se plaindre comme ça ? Après tout, Prudence appréciait sa compagnie mais ce ne serait peut-être pas le gars de la blonde si elle pensait avoir affaire à une jeune fille stupide et incapable ! Bref, il fallait qu’elle arrête de penser à tout ça, les cours de potions arrivaient décidément à la mettre dans un état lamentable même en dehors des leçons et des devoirs de Burgess.
Jetant un rapide regard au livre qu’Hadley avait sorti de son sac pendant sa tirade, Prudence fronça le nez : la couverture du manuel était imbibée d’eau tout comme les premières pages et il dégoulinait légèrement entre les mains de la Serdaigle. Fort heureusement, le grimoire ne s’était pas retrouvé assez longtemps au contact du lac pour être réellement abimé, et il était certain qu’un petit Reparo une fois l’ouvrage sec ferait l’affaire s’il n’était pas revenu comme neuf de lui-même. Vu comme la jeune fille était parvenu à sécher ses vêtements, il était certain qu’en faire de même et redonner au livre son apparence initiale serait un jeu d’enfant pour elle.

« Ne t’en fais pas, il a l’air intact. Je pense qu’il faut juste qu’il sèche et peut-être un petit coup de pouce magique en plus, mais la couverture l’a bien protégé. Regarde, l’encre n’a même pas coulé ! Il est à toi ? »

Au final, plus de peur que de mal, même si le livre aurait pu éviter toute cette mésaventure ! Toutefois il était vrai que si l'ouvrage était la propriété de la bibliothèque de l'école la situation était différente. En effet, le bibliothécaire de Poudlard était du genre précautionneux concernant les livres et très à cheval sur leur état lors de leur restitution... Néanmoins Hadley ne devrait pas avoir de réel souci même dans ce cas là, le seul problème que pourrait présenter le livre lorsqu'elle le rapporterait à la bibliothèque de l'école était une légère odeur de vase et encore, à peine perceptible !

Codage par Libella sur Graphiorum

❝ Au détour du lac ❞

Prudence & Hadley

Je suis assez satisfaite, mais également soulagée, d'avoir pu sécher mes vêtements en un tour de baguette magique. Je sais que cela peut paraître un peu bête, après tout nous sommes des sorciers, nous apprenons ici à nous servir de la magie pour réaliser des sortilèges et celui pour sécher les vêtements n'est pas le plus difficile, mais malgré tout c'est toujours une petite victoire pour moi qui suis beaucoup plus douée en théorie qu'en pratique. J'imagine qu'aux yeux de Prudence, il ne doit rien y avoir d'extraordinaire à ce geste, mais ma simple satisfaction me suffit amplement. Je ne fais pas les choses pour épater la galerie, ça n'a jamais été dans mes intérêts d'apparaître comme la meilleure sorcière de tous les temps. Je ne prétends pas que je ne ressens pas l'envie de briller aux yeux de mes camarades, sinon je ne voudrais pas devenir populaire, mais ça ne se limite pas à ça. J'ai vraiment la sensation que si je veux qu'on se souvienne de moi, pour mes talents, il faut que brille un peu de mon vivant. Il faut croire que je suis comme tout le monde, je ressens aussi le besoin d'exister aux yeux des autres et avoir la sensation d'appartenir à un groupe. Même si de base, j'appartiens forcément à un groupe, nous vivons dans une société qui nous catégorise, donc forcément, je fais parti d'un groupe, mais j'aimerai que ce groupe en soit conscient et ça, c'est une autre paire de manches. Je ne veux pas écraser les autres ou me moquer d'eux, bien au contraire, je crois sincèrement qu'en m'élevant, je pourrais peut-être entraîner mes proches avec moi. Après tout, pourquoi ne pourrions-nous pas devenir meilleurs en nous aidant mutuellement ?

"Non, pas vraiment ! Je voulais trouver des ingrédients potentiellement susceptibles de m'aider à concocter des potions, mais je n'ai rien trouver de réellement intéressant. Et j'ai ensuite fini les quatre fers en l'air, ce qui n'aide pas !" Dis-je en souriant. Je pourrais être gênée ou confuse face à cette situation peu avantageuse à mon égare, mais ce n'est pas le cas. Comme je l'ai dit, je suis maladroite, cela m'arrive tout le temps de me retrouver dans des situations un peu gênantes. Mais j'ai remarqué qu'elles ne le sont que si on y prête attention et qu'on estime qu'elles sont gênantes. Si on passe au dessus, en ne les voyant que comme des maladresses, cela passe tout seul. Je suis beaucoup plus ridicule sur mon balai, perché à quelques mètres de hauteur, que sur la terre ferme. Je pense que si on pouvait mourir de honte, je serai déjà morte depuis longtemps. Vu que ce n'est pas le cas, j'essaye de relativiser en me disant que de toute façon, le pire est certainement derrière moi et les gens oublieront vite ! "La mémoire ! Vaste sujet, extrêmement intéressant si tu veux mon avis ! Je ne pense pas que tu oublies réellement ce que tu as appris, je pense juste que ton cerveau ne les assimilent pas de la même façon que le reste et qu'il te faut juste un peu plus d'effort pour t'en souvenir ! Je ne suis pas une spécialise du cerveau, mais je pense que toutes les informations sont toujours stockées là haut, mais il faut juste trouver le chemin pour y accéder !" Ce n'est pas la première fois que j'ai à parler du cerveau cette année, à croire que ce sujet me poursuit, partout où je vais. Mais je trouve ça plutôt intéressant, même si j'ai énormément de lacunes sur le sujet. Je me rends bien compte, quand je parle avec d'autres personnes à qui j'offre mon aide, qu'ils ont tous ce même sentiment : apprendre pour rien ! Je peux concevoir que ce soit frustrant, avoir l'impression de ne travailler pour rien. Mais je suis sûr que ce n'est pas le cas. C'est soit un problème d'apprentissage, soit un problème de récupération des données. "Tu apprends comment en général ? Et tu as quel type de mémoire ? Photographique ? Sonore ?" Me renseignais-je, curieuse. J'ignore si je pouvais lui être d'une quelconque utilité, mais j'aime rendre service aux gens, surtout quand je sais que je peux vraiment leur être utile !

Prudence me parle du livre que j'avais dans mon sac et je dois avouer que je ne me sens pas très à l'aise avec l'idée que j'ai peut-être abimé l'un des livres de la Bibliothèque. Certains diront qu'ils en ont tellement, ils s'en remettront ou alors qu'ils ne le verront pas. Mais je ne pense pas de cette façon. Ce livre, quelqu'un le reprendra certainement et s'il est endommagé, peut-être qu'il lui manquera quelques informations qui auraient pu lui être utiles pour un devoir ou pour ses révisions. Je ne veux pas avoir ça sur la conscience, je suis prête à le racheter à l'école s'il le faut. Je le sors précautionneusement et avec Prudence, on fait un rapide état des lieux des dégâts. Il est abimé, mais visiblement pas autant qu'il aurait pu l'être si la couverture ne l'avait pas aussi bien protégé ! "Non, il est à l'école et si je ne le ramène pas intacte, ils vont m'interdire d'emprunter de nouveaux des livres ! ... Il faut impérativement que je le sèche pour qu'il retrouve son état normal !" Dis-je un peu inquiète. On sentait que cette histoire me travaillait beaucoup. Je n'aime déjà pas abimer mes propres affaires mais c'est encore pire quand ce n'est pas mes affaires. Et je n'aime pas détériorer des livres, même quand je ne le fais pas exprès. Un peu inquiète, je pose le livre par terre et m'assois en tailleurs devant baguette levée, prête à relancer le sort pour sécher l'ouvrage. Je respire longuement, ne voulant pas faire d'impair !

2981 12289 0
1-2-3-4 >> Le sort fonctionne et le manuel sèche sans problème.
5 >> Le sort fonctionne à moitié, sans comprendre ce qu'il s'est passé, il commence à prendre feu !
6 >> Rien ne se passe !

Le membre 'Hadley O. Lewis' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 4

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Au détour du lac

Une légère brise agitait les cheveux de Prudence tandis qu’elle fronçait les sourcils. Elle n’avait strictement aucune idée de ce qui pouvait bien entrer dans la fabrication d’un filtre de Paix et n’était donc d’aucune aide à ce moment précis à Hadley, manque de chance. Même si elle passait une heure à scruter les environs, emplie de toutes les meilleures intentions du monde, quand on ne savait pas quoi chercher inutile de se lancer dans une telle quête. S’intéressant peu au sujet, il n’était jamais venu à l’esprit de la Gryffondor que le parc et les environs de Poudlard pouvaient être une réelle mine d’or pour les férus de potions et mixtures magiques. Là où elle trouvait la paix et le réconfort en apercevant un Botruc à l’orée de la forêt interdite, d’autres élèves voyaient leur journée illuminée en récoltant de la livèche ou de l’achilée sternutatoire. Chacun ses hobbies, après tout.

Hadley parlait de sa mésaventure avec le sourire ; il était rassurant de voir qu’elle prenait cette déconvenue avec du recul et qu’elle n’y apportait que peu d’importance, certains se seraient probablement offusqués voire vexés de finir ainsi la robe pleine de terre humide et trempée ! Surtout devant quelqu’un qu’on ne connaissait pas vraiment… Toutefois, la vie était faite d’aléas et Prudence était persuadée que si l’on savait y faire face et réagir convenablement tout semblait alors plus simple. À quoi bon accorder de l’importance à de la maladresse et un peu d’eau lorsqu’à côté la jeune Serdaigle avait les capacités suffisantes pour sauter une année d’études à Poudlard ? Tout du moins c’était la façon de raisonner de Prue, encore fallait-il qu’elle parvienne à appliquer ses propres convictions à ses actes à elle, ce qui était une autre histoire.

« Tant que tu ne t’es pas blessée, c’est le principal ! » conclua la brune pour clore le sujet concernant la glissade dans le lac avec un sourire amical.

Elle se tourna vers son interlocutrice tandis que cette dernière lui expliquait l’idée qu’elle avait du fonctionnement cérébral. Hadley avait probablement raison, ce qu’elle lisait, entendait, devait bien être quelque part dans son esprit, sinon comment se souviendrait-elle dans les moindres détails du mythe du sorcier rouge que lui avait raconté son père alors qu’elle devait avoir huit ou neuf ans ? Bien sûr, son souci de concentration jouait sûrement un rôle dans le problème qu’elle entretenait avec la mémorisation de ses leçons, laissant mille et une pensées venir parasiter son esprit déjà embrumé, mais ce n’était en rien une excuse. Comme le disait Hadley, il fallait surtout qu’elle trouve le moyen de retrouver les choses qu’elle était parvenue à mémoriser – restait à savoir comment les mémoriser, mais ça c’était autre chose – et de réussir à les restituer calmement et intégralement. Sûrement plus facile à dire qu’à faire, mais passons.

« Ma mémoire… commença Prudence en réfléchissant, encore une question qu’elle ne s’était jamais réellement posée, disons que je retiens parfaitement les choses que j’exécute ; si je me trompe dans la réalisation d’un sortilège, je retiendrais que ma position était imparfaite. J’ai besoin d’agir pour apprendre, j’ai beaucoup de mal à rester concentrée et à prendre le temps de comprendre la théorie… J’ai l’impression que mon cerveau tourne à plein régime, mais pas sur le sujet du cours, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ? Ça me demande un effort considérable pour réussir à me focaliser dessus, et les matières où la théorie et l’apprentissage jouent un rôle crucial – comme les potions – me posent beaucoup de problèmes… En fait je pense qu’il s’agit plus d’un problème d’acquisition que de restitution. »

Elle soupira ; cela lui paraissait toujours tellement compliqué de parfaitement réussir à retranscrire ce qui la parasitait et l’empêchait de travailler correctement ! Ses parents avaient longtemps soutenu qu’il s’agissait simplement d’un manque de concentration et d’un brin de mauvaise volonté, mais face aux efforts qu’elle avait mis en place dès la deuxième année pour garder la tête hors de l’eau ils avaient fini par admettre qu’elle avait peut-être un petit souci d’hyperactivité ou bien de trouble de l’attention. Ce qui était un peu contradictoire avec le fait d’être capable de rester des heures à écouter quelqu’un parler de l’histoire magique du pays. En bref, un bien gros boulet à traîner pour valider convenablement ses examens quand on savait que la majeure partie des matières enseignées à Poudlard demandait de la rigueur et de la persévérance. Mais il s’agissait aussi d’une gêne dans la vie de tous les jours ; Prudence étant du genre à foncer tête baissée, emportée par ses convictions et son ressenti quitte à réfléchir plus tard, ce qui lui avait déjà causé quelques ennuis.

« Sinon je pense que j’ai une mémoire plutôt auditive que visuelle, sans doute parce qu’écouter quelqu’un me parler de quelque chose, même si je ne trouve pas ça intéressant personnellement, me paraît toujours plus vivant que de m’obstiner à lire des lignes et des lignes sur un sujet obscur… »

Elle coula un petit regard en coin en direction d’Hadley. La Gryffondor espérait sincèrement que sa condisciple ne la prendrait pas pour une incompétente ou une bonne à rien. Prue aurait vraiment aimé être capable de se plonger des heures durant dans l’alphabet spécifique à la métamorphose, ou dans l’étude des flux magiques afin de comprendre pourquoi oui ou non un sortilège fonctionnait, mais c’était peine perdue et ce même avec tous les efforts du monde. Comme le lui avait dit son frère suite à une lettre où elle lui avait raconté ses mésaventures du moment « si personne ne s’est jamais risqué à le domestiquer, c'est parce que tout le monde sait qu’un lion reste un lion ». Soit, pas sûr que tous voient la chose du même œil mais l’intention était là.

De nouveau, l’attention des deux adolescentes fut accaparé par le manuel d’Hadley qui avait été une victime collatérale de sa chute dans le lac. Prue grimaça quand sa camarade lui apprit qu’il venait de la bibliothèque : elle comprenait désormais l’angoisse de la blonde ; Charli Ethergsen, le responsable du lieu, pouvait se montrer très intransigeant et sans pitié concernant ses précieux… D’où la nécessité de réparer les quelques dégâts causés à l’ouvrage.

« En effet il vaut mieux qu’il revienne en l’état… avoua Prue, je suis sûre que tu peux le faire ! »

Hadley prit place face au livre qu’elle avait précautionneusement posé au sol. Prue retint son souffle tandis que la blonde se concentrait ; ce n’était pas le moment de rater son sortilège ! Fort heureusement, ce dernier fonctionna à merveille et le manuel sécha instantanément ! Impossible de savoir qu’il était encore imbibé d’eau quelques secondes auparavant.

« Wow, bien joué ! Personne ne pourrait dire qu’il est tombé dans le lac ! Je suis certaine que tu n’auras aucun ennui avec la bibliothèque, il est vraiment redevenu impeccable ! »

Codage par Libella sur Graphiorum

❝ Au détour du lac ❞

Prudence & Hadley

"Plus de peur que de mal !" Dis-je en souriant à Prudence. Je ne vais pas aller jusqu'à dire que la maladresse n'a jamais tué personne, car c'est faux, mais dans mon cas, je me porte comme un charme. Sur le coup, j'ai eu un peu peur de me fouler la cheville, parce qu'elle était légèrement douloureuse après ma chute, mais c'est de l'histoire ancienne, je ne ressens plus rien. J'ai eu de la chance de bien tomber cela dit, j'aurais pu me blesser en tomber sur des rochers, mais comme je dis souvent, j'ai eu de la chance dans son malheur. Tout cela n'est pas très grave au final, un petit bain n'a jamais tué personne, même s'il n'était pas volontaire. Je suis malgré tout contente de tomber sur Prudence et non sur Wendy ou Narcissa. Je ne connais pas vraiment ces filles mais je sais qu'elles font très attention aux apparences et que ce genre d'accident pourrait être mal vu à leurs yeux. La maladresse n'est pas glamour ! Et vu que je veux rentrer dans leurs bonnes grâces, il vaut mieux que j'évite d'être un peu trop moi en leur présence. Peut-être que je me trompe et elles sont plus ouvertes d'esprits et gentilles que leur réputation le laisse entendre, mais j'ai un doute. Elles m'ont l'air si sérieuses. A chaque fois que je les observe, j'ai l'impression de voir des automates. Elles contrôlent chaque centimètre carré de leur corps, pour ne pas faire d'impair, même minime. Ca en devient presque effrayant ... et en même temps, intéressant. Comment font-elles ? Est-ce que cela fonctionne vraiment ? Sont-elles heureuses ? Que recherchent-elles dans la vie ? Tant de questions que j'aimerai leur poser et que j'espère, un jour, me sera possible de le faire.

Je hoche la tête en écoutant ma camarade. Nous ne sommes pas tous égaux face à la mémoire et nous apprenons et retenons différemment. Malheureusement, on nous oblige à apprendre d'une seule façon, comme si c'était la seule existante. Normal que beaucoup échouent lamentablement et aient l'impression d'être nuls. Alors que la vérité, c'est que ce n'est pas eux le problème mais la façon dont on leur demande d'apprendre. Prudence en est le parfait exemple. Elle apprend beaucoup mieux des mouvements qu'elle fait, plutôt que des mots qu'elle voit sur sa feuille. Peut-être qu'il y a quelque chose à tenter. "Je comprends ce que tu veux dire. Après, rassure toi, ce n'est pas parce que tu as un mode de fonctionnement différent que tu es plus bête qu'une autre. Ce que je reproche à l'enseignement qu'on nous offre c'est de nous faire croire qu'il n'existe qu'une méthode d'apprentissage, alors qu'il en existe autant que de personnes existant sur terre, j'en suis sûre. On est tous différent, avec un fonctionnement particulier, il faut juste prendre le temps de se connaître pour s'adapter." On ne se connait pas vraiment mais je n'aimerai pas qu'elle pense que parce qu'elle est différente, elle est plus stupide qu'une autre. Après je peux concevoir que les professeurs ne sont pas là pour faire du cas par cas. Evidemment, ça leur demanderait beaucoup de temps, qu'ils n'ont pas forcément. Mais peut-être aider les enfants en leur apportant des pistes de recherches, des idées de techniques d'apprentissages, afin qu'ils les essayent et trouvent celle qui leur conviendrait le mieux. Suis-je trop rêveuse ? Peut-être, je l'ignore. "Peut-être que si tu apprenais tes cours en réalisant quelque chose, ça rentrerait mieux, non ?" Lui suggérais-je. J'ignore si ça fonctionnerait, pour être honnête, mais si elle n'a jamais tenté, elle pourrait l'essayer pour la prochaine fois, elle ne perdrait rien à essayer en tout cas.

Si elle sait quel type de mémoire elle a, c'est déjà un bon début. Donc, si je résume ce qu'elle vient de m'apprendre, elle retient mieux les gestes et mouvements, que les mots sur une feuille et elle retient mieux les informations qu'elle entend. Ca signifie que si elle est attentive en cours, elle a déjà retenu une partie des informations, c'est plutôt une bonne chose. "C'est une bonne chose, ça signifie que si tu es attentive en cours, tu retiens plus ou moins bien les informations données par nos professeurs, non ?" Lui demandais-je. Après je suppose que devoir être attentive une ou deux heures de suite, ce n'est pas forcément évident, il faudrait donc compléter son apprentissage d'une autre manière et j'ai ma petite idée sur la question. "Après tu sais, il existe plusieurs techniques de travail, pour réviser. Soit tu te mets en binôme avec une personne, qui te lira son cours à haute voix, ce qui te permettra de mieux le retenir, soit alors tu t'enregistres, pour t'écouter quand tu veux apprendre une leçon." Ce ne sont que des idées, bien entendu, mais je suis sûre que ça peut-être une piste de réflexion intéressante pour l'aider à améliorer sa mémoire. Le livre que j'avais dans mon sac ayant subi les outrages de ma chute, il fallait impérativement que je le remette en état et rapidement. Surtout que je doute que notre cher bibliothécaire soit du genre à apprécier qu'on abime ses livres, ce que je peux facilement comprendre. Alors je m'installe, à même le sol, pour essayer de le remettre en état. Après une bonne dose de stress, je finis par réussir et le livre est comme neuf ! "Oui, j'ai eu beaucoup de chance. Ca aurait été catastrophique si je n'avais pas pu le remettre en état." Dis-je en esquissant un sourire, rassuré. Je suppose que notre bibliothécaire aurait pu tenter de son côté de lui faire retrouver son état d'antan, mais ça m'aurais embêté de le déranger avec ça !

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Au détour du lac

La Serdaigle lui confirma une bonne fois pour toute ne pas avoir souffert de sa mésaventure et Prudence répondit à son sourire communicatif ; tout était pour le mieux, donc ! Même si le sortilège d’Epiksey était au programme de quatrième année, la brune n’aurait pas osé l’expérimenter sur sa condisciple si cette dernière s’était blessée suite à sa chute. En effet, pas besoin de prendre le risque de lui faire encore plus mal que nécessaire, ou bien de faire fondre ses os au lieu de les ressouder, ou Prue ne savait quelle autre catastrophe en cas d’échec ! C’était dommage, d’ailleurs, de ne jamais avoir l’occasion de pratiquer les sortilèges de soins, ils étaient bien plus utiles que Sonorus ou encore Sourdinam qui étaient pourtant généralement enseignés la même année. Dans sa vie de tous les jours, Prudence était certaine qu’elle aurait bien plus souvent besoin d’être capable de soigner des petites blessures banales que de permettre à sa voix de porter dans tout un terrain de Quidditch ! Toutefois, apprendre à jeter correctement Epiksey demandait d’avoir un sujet blessé et qui se portait volontaire en temps que cobaye, car les échecs pouvaient causer plus de tort qu’en réparer… Il suffisait de voir ce qu’une mauvaise prononciation du sortilège Failamalle pouvait entraîner pour les vêtements supposés gagner paisiblement la valise, transposer ça à un nez cassé et vous vous retrouvez dans une situation plutôt horrible et sanglante…

Secouant la tête pour faire disparaître les images dignes d’une bataille qui commençaient à y naître, Prudence se reconcentra sur sa discussion avec Hadley. Cette dernière avait réussi à saisir ce que la Gryffondor avait tenté de lui expliquer à propos de sa façon d’intégrer des connaissances et elle prit le temps de la rassurer quant à ses capacités. Il était certain qu’à Poudlard, même si les examens officiels comportaient une partie pratique, la théorie et le rédactionnel étaient fortement mis en avant pendant toute la scolarité des jeunes sorciers. Bien entendu, c’était normal : comment pratiquer la magie sans en comprendre les bases et rudiments ? Tout le monde devait passer par là un jour, aussi imbuvable soit la chose. Toutefois, Hadley n’avait pas tort ; pourquoi ne pas essayer d’expérimenter des choses nouvelles, d’autres façons d’enseigner afin de sensibiliser et attirer plus de jeunes ? C’était tellement facile de se dégoûter du travail scolaire devant un P non mérité en comparaison au travail fourni, simplement parce que l’on ne correspondait pas à la chose attendue.

« C’est vrai qu’en général, on ne nous propose pas un panel très varié pour apprendre… répondit Prue en hochant tristement la tête, après je pense qu’il s’agit avant tout de satisfaire l’unanimité… On ne peut sûrement pas prendre le temps de se pencher sur tout le monde et d’évaluer sa méthode de prédilection afin de tous les satisfaire, j’imagine ! »

En tout cas, l’attention que portait Hadley à ses tourments concernant ses révisions la toucha plus qu’elle ne voulait bien l’avouer. En quatre ans d’études à Poudlard, c’était bien la première fois que quelqu’un la prenait sous son aile pour l’aider à trouver des solutions, plutôt que de ne faire que pointer ses problèmes du doigt. Et, sans vraiment la connaître personnellement, Prudence respectait beaucoup Hadley pour tous les choix judicieux et le courage dont elle avait fait preuve concernant son parcours scolaire. Certes, cela n’importait pas forcément mais rendait néanmoins les conseils deux fois plus agréables et appréciés pour la Gryffondor !

« Oui c’est une bonne idée, réalisa Prue en se maudissant de n’y avoir jamais pensé, c’est vrai que je m’obstine toujours à réviser à la bibliothèque parce que c’est ce qui semble marcher pour tout le monde, mais si à la place, pour la métamorphose par exemple, j’allais dans le parc ou dans une salle vide, et que je m’entraînais à jeter le sort en même temps que je lis le chapitre, ça rentrerait peut-être mieux ? »

Ce n’était même pas vraiment une question, en fait. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé avant ? À quoi bon vouloir faire comme tout le monde alors que ça ne marchait pas pour elle ? Ses camarades pouvaient bien se vanter d’avoir passé le week-end enfermé à la bibliothèque, elle n’avait aucun avantage à les imiter si cela ne lui apportait rien au final. Galvanisée par toutes ces options qui s’offraient à elle, Prudence sentait son cœur battre dans sa poitrine. Elle avait tellement hâte d’essayer ça ! Surtout maintenant que les beaux jours avaient fait leur retour, lui permettant de réviser dans le parc ! Et quoi de plus motivant que les doux rayons du soleil pour l’aider à affronter la noirceur de la métamorphose ?

« En général, quand j’arrive à rester concentrée, je retiens plutôt bien. Après, j’ai toujours eu du mal à être focalisée sur une seule chose pendant un long moment, dès qu’un cours est un peu long, je décroche forcément, et ce n’est pas faute d’essayer… mais ça encore, ça doit pouvoir se rattraper. »

À quoi bon mentir à dire qu’elle réussissait parfaitement à suivre les deux longues heures de cours d’affilée ? Elle n’en avait jamais été capable, pas même lorsque sa mère lui donnait des cours à la maison. Et ce n’est pas de la mauvaise volonté, non, c’est juste qu’elle ne parvenait pas à dompter son esprit pour lui permettre de suivre une seule chose à la fois. Il fallait toujours qu’elle s’égare, que ses pensées dérivent… C’était toujours ainsi, inutile de lutter. Mieux valait trouver une façon de compenser ce problème.

« C’est vrai que je n’avais pas forcément penser lire les cours à deux, c’est une bonne idée aussi je proposerai à Bonnie ! C’est ma binôme, on s’entraîne aux sorts ensembles, je pense qu’elle sera d’accord pour réviser les cours également ! »

En plus, Bonnie et elle étaient plutôt complémentaires ! Prudence était certaine que son amie Serpentard pourrait l’aider à combler ses lacunes, étant plutôt une élève studieuse et disciplinée. Il fallait juste qu’elle trouve l’occasion de le lui proposer ! Tout un programme, si elle s’était attendue à ça en trouvant Hadley ce matin !

« Et toi, tu travailles plutôt comment ? Tu as déjà une idée des matières que tu vas garder après tes BUSEs ? »

Prudence était sincèrement curieuse ; que choisir quand on excellait dans tout ? Hadley lui semblait être le genre d’élève tellement accomplie qu’il était impossible d’imaginer quelle matière elle pourrait bien abandonner pour se concentrer sur d’autres pour ses ASPICs.

En tout cas, les capacités magiques de la blonde avaient amplement suffi à rendre à l’ouvrage son apparence initiale. Il était impossible pour quiconque, et même pour l’œil aguerri de Charli, le bibliothécaire, de savoir qu’il avait par mégarde rencontré l’eau du lac.

« Encore bravo en tout cas ! » lança Prue avec un petit clin d’œil à sa camarade à propos de ses prouesses.

Codage par Libella sur Graphiorum

❝ Au détour du lac ❞

Prudence & Hadley

Je hochais la tête, je partageais son point de vu, même si cela m'attristait un peu, il faut bien l'avouer. Oui, on peut en effet supposer que nos professeurs n'ont pas assez de temps pour faire du cas par cas, c'est évident même et qu'ils font avec les moyens du bord. Certains se base sur un enseignement pré-existant, d'autres essayent d'innover dans leurs cours. Certains ne se prennent pas réellement la tête et se contentent de nous rabâcher ce qu'ils ont appris dans les livres, sans apporter quoi que ce soit de supplémentaire. D'autres au contraire font beaucoup de recherche, essayent de trouver des idées nouvelles pour rendre leur cours plus ludiques et intéressants. Il y a les pédagogues et il y a les autres. Je ne prétends pas que ceux qui ne le sont pas ne sont pas bons dans leur domaine, mais il ne suffit pas de maîtriser son domaine pour être un bon professeur. Il faut savoir être à l'écoute de ses élèves, adapter le cours à leurs besoins et non pas exiger que ce soit aux élèves de s'adapter aux cours. Je pense que c'est un boulot qui est bien plus complexe qu'il n'y parait. Il est plus facile je pense de pouvoir être un bon professeur quand on a un ou deux élèves à suivre que quand on a des classes entières. Moi je vois, quand j'explique des choses à certains de mes camarades, je finis toujours par trouver la méthode qui convient à la personne en face. Mais il est évident que c'est possible uniquement que quand on fait un cours particulier. "Oui, je suis d'accord, je pense qu'il est difficile pour un professeur de faire du cas par cas durant ses cours. Mais en même temps, je me dis qu'ils sont partis sur une méthode qu'ils estiment, en tant que professeur, la mieux adaptée à la majorité. On suppose donc que ceux qui auraient besoin qu'on les aide vraiment, c'est finalement la minorité, la poignée d'élèves qui ne fonctionnent pas comme les autres. Est-ce que ça représente vraiment un nombre important d'élèves ? Ces élèves ne pourraient-ils pas se tourner vers leurs professeurs pour qu'ils les conseillent sur une méthode plus adaptée pour eux ?" Notre discussion n'est que de l'ordre du théorique, cela va s'en dire mais elle n'est pas moins intéressante malgré tout. J'aime bien essayer de comprendre les choses, pousser la réflexion jusqu'au bout pour voir quelles seraient les hypothèses les plus probables, sans pourtant avoir la certitude qu'elles sont vraies. Je ne peux pas toujours laisser mon esprit creuser les sujets abordés dans les discussions parce que bien souvent, les gens s'en moquent. Ils parlent pour parler, sans vraiment s'intéresser à ce qui est dit, c'est vraiment triste. Mais parfois, comme ici avec Prudence ou la dernière fois avec Victoire, je peux me laisser aller à émettre des hypothèses, qui obtiennent un écho de la part de la personne avec moi et c'est vraiment stimulant.

J'étais contente que les idées que je proposais pour essayer de l'aider lui plaisaient. Evidemment, ce n'étaient que de pures hypothèses, mais comme on dit "qui ne tente rien, n'a rien !" Alors peut-être que ça ne fonctionnera pas mieux, mais au moins elle aura essayé et saura que ce n'est pas cette technique qui lui va. Rien ne l'empêchera de creuser dans une autre direction pour trouver une nouvelle idée. Peut-être qu'en effet, si elle se rendait au parc pour pratiquer, tout en récitant sa leçon, elle retiendrait plus facilement la théorie. Qui a dit qu'allier la théorie et la pratique ne pouvait pas faire des merveilles ? "Oui, en tout cas tu peux essayer et voir si ça rentre mieux. Et si ça ne fonctionne pas, il te suffira de creuser dans une autre direction. Peut-être qu'il existe un livre sur différentes techniques d'apprentissage, si tu veux je peux regarder pour toi. Je ne te promets rien, mais si ça existe, je suis sûre que j'arriverai à y mettre la main dessus !" Lui dis-je en souriant. Au vu du nombre de livres à la bibliothèque, j'aime à croire qu'il doit bien exister quelque part un livre traitant du sujet. J'ose espérer qu'ils ne parlent pas tous des sujets de nos cours et que les thématiques vont bien au delà de ça. Et si je ne trouve rien ici, je suis sûre qu'en rentrant chez moi, je trouverai un livre écrit par un moldu qui traite du sujet. Ils adorent écrire sur tout et son contraire, ce genre de livre doit forcément exister quelque part ! J'écoutais la suite de ses propos et tiltais sur quelque chose qu'elle venait de dire et il me sembla important d'apporter une information que visiblement elle ignorait. "Tu sais, notre cerveau n'est pas fait pour rester concentrer sur une longue période, il dérive forcément à un moment ou à un autre. C'est d'ailleurs pour cela qu'on conseille aux personnes en train de réviser de varier les sujets toutes les deux heures environ, pour éviter qu'elles se lassent et pour augmenter leurs performances. En général, on reste vraiment concentrer 20 minutes, après ça devient un peu plus compliqué." Après je ne dis pas, on n'est pas tous égaux vis-à-vis de la concentration. Je sais que certains souffrent de déficience de l'attention, ce qui se traduit par un temps plus court où ils sont concentrés et une vraie difficulté par la suite à se raccrocher à la conversation. D'autres au contraire peuvent tenir beaucoup plus longtemps que 20 minutes. Moi je sais que ça varie, selon si je suis fatiguée ou si le sujet m'intéresse ou non. Parfois je peux ne pas voir passer les deux heures de cours, totalement absorbée par le sujet en question, parfois je décroche vite. Je pense que l'intérêt pour la matière joue aussi beaucoup et qu'il existe certainement d'autres facteurs à prendre en compte !

Si elle savait déjà vers qui se tourner pour essayer cette technique, c'était vraiment une bonne nouvelle. Je suis sûre que Bonnie sera ravie d'aider son amie, enfin je le suppose. Elle trouvera peut-être la demande étrange, mais si Prudence lui explique pourquoi elle veut tenter cette nouvelle expérience, elle saura être assez ouverte d'esprit pour accepter. Enfin, je l'espère ... Je lui offre un sourire en guise de réponse, mais ne répond rien. Que puis-je rajouter de plus ? Elle verra avec Bonnie si ça fonctionne. Comment est-ce que j'apprends ? C'est assez simple, il faut bien l'avouer dans mon cas, je n'ai jamais eu de problème d'apprentissage, ce qui est plutôt une chance. "J'ai plutôt une mémoire visuelle dans mon cas. A partir du moment où je le vois écrit je le retiens plutôt facilement. Et pour être sûre que j'ai bien intégré l'information, il me suffit de prendre des notes. Je fais énormément de recherches en dehors des cours, histoire de connaître le sujet à fond. Mais bon, j'ai toujours été très curieuse de tout et j'ai toujours eu ce besoin de tout savoir alors forcément ça aide ! Après, quant à savoir quels cours je vais garder après mes BUSEs, je ne sais pas encore, c'est d'ailleurs un sujet qui me travaille beaucoup. J'ai peur d'arrêter une matière qui aurait pu me servir plus tard. J'ai déjà contacté mon directeur de maison en début d'année sur le sujet et je pense que je vais le relancer pour qu'on en parle plus sérieusement." Le temps avançait à une vitesse folle, il allait falloir que je me penche très sérieusement sur la question si je voulais pouvoir choisir en fin d'année. Non pas qu'elle était demain, mais presque. Le professeur Winslow avait dit qu'il ferait des entretiens en fin d'année mais j'ignore quand il compte le faire. Je pense qu'il serait important de le relancer sur le sujet. "Merci !" Dis-je simplement, contente de mon exploit aussi. Même si j'avais honte de ce que j'avais fait - tomber dans l'eau j'entends - je ne pouvais nier que j'étais plutôt contente et soulagée de voir qu'il n'en restait plus aucune trace nulle part. Encore heureux, sinon je me faisais un ennemi ...

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Au détour du lac

Écoutant avec attention la tirade d’Hadley, la Gryffondor hochait régulièrement la tête avec entrain pour marquer son approbation. Bien entendu que la méthode appliquée par leurs enseignants ici à Poudlard, et même de façon générale dans toutes les structures scolaires, ciblait les techniques les plus classiques et convenant à la majorité des élèves. Impossible de se permettre de faire du cas par cas lors des cours, ou de changer de stratégie pédagogique afin de plaire à toutes les personnes présentes, même si cela était susceptible d’améliorer le niveau et les connaissances finales de ces derniers. Néanmoins, la plupart des professeurs de Poudlard restaient très accessibles et Prudence était certaine que si un beau jour elle prenait son courage à deux mains afin de contacter ceux qui traitaient de ces bêtes noires, elle ne serait pas mal accueillie, bien au contraire. Le corps administratif de l’école savait comment motiver ses élèves et les récompenser de leur investissement en dehors des cours, à grands coups de points supplémentaires pour leur maison certes mais cela restait globalement motivant.

« Je pense que c’est ce qu’il y a de plus logique à faire, en effet, commença la brune en triturant ses mains, le regard perdu dans le vide, les professeurs n’ont pas forcément le temps ni la capacité de vérifier que leurs méthodes conviennent à toute la classe. Et puis, comment différencier un souci d’apprentissage et un élève qui ne se donne pas les moyens de réussir ? »

Prue laissa sa phrase en suspens, se demandant dans quelle catégorie le professeur Burgess avait bien pu la ranger. Oh, certes elle n’était pas non plus un véritable danger pour toute personne vivante à moins d’un mètre de son chaudron, elle exagérait souvent le tableau. La jeune fille parvenait à garder la tête hors de l’eau et à se contenter d’être dans le dernier tiers de la classe, voire l’avant dernier quart lorsqu’elle se donnait à fond, sans pour autant attirer l’attention de par sa nullité.

« Bien entendu je pense qu’ils ont l’habitude et qu’ils parviennent à se faire une idée après plusieurs années d’expérience, continua-t-elle en croisant le regard d’Hadley, mais bon ils ne peuvent pas se permettre d’aller à la recherche de tous les élèves en difficulté et d’essayer de comprendre pourquoi… Cela leur demanderait bien trop de temps. Alors que si les élèves faisaient la démarche de demander de l’aide, je suis certaine que tout le monde y trouverait un bénéfice au final ! Les enseignants pourraient légèrement adapter certaines parties de leur pédagogie sans non plus la bousculer complètement, et les élèves se sentiraient écoutés et compris. »

Toutefois, la Gryffondor se doutait que si tout paraissait aussi simple dit comme ça, ce n’était certainement pas le cas en vérité. Bien sûr quelques petits détails ajustés par-ci par-là pourraient aider certains élèves en difficultés, mais la majeure partie d’entre eux passait certainement entre les mailles du filet et finissait par abandonner la matière qui leur posait des soucis, voire à envisager une autre possibilité de carrière par la suite. Était-ce une mauvaise chose au final ? Est-ce que tous les sorciers se devaient d’exceller à tous les niveaux ? Tout le monde était-il capable d’apprendre à propos de tout ? Était-on vraiment destiné à une seule et unique chose au bout du compte ? Tant de questions sans réelles réponses, au bout du compte…

« Oh, ce serait super ! s’exclama bruyamment Prue tandis que sa camarade évoquait la possibilité de lui procurer un livre afin de l’aider à y voir plus clair dans sa façon de travailler, c’est vrai que je n’aurais jamais pensé trouver la solution à mes problèmes dans un livre ! Pour moi c’est à moi de m’adapter à la façon traditionnelle de travailler, du coup ça ne m’a jamais effleuré l’esprit de me renseigner sur d’autres méthodes. C’est vraiment très gentil à toi en tout cas Hadley, merci beaucoup ! »

Peut-être que ses remerciements pouvaient sembler quelque peu exubérants, mais Prudence était sincèrement touchée par la volonté que la Serdaigle mettait à l’aider et c’était sa façon à elle de lui montrer. Sans sa rencontre fortuite avec Hadley aujourd’hui, elle aurait certainement continué ses longues après-midis enfermée à la bibliothèque ou bien dans la salle commune des Gryffondors, à tenter d’intégrer des notions qui lui semblaient complètement abstraites et ennuyeuses. Désormais, grâce à sa condisciple, elle pourrait essayer de revoir sa façon de travailler d’une façon plus efficace et qui lui correspondait mieux ! Qui sait, peut-être que l’an prochain, pour l’année de ses BUSEs, elle foulerait le sol des cachots bien plus sereine et avec une toute nouvelle confiance en ses capacités.

« Ah ça, je confirme que ça devient compliqué… C’est vrai que j’ai du mal à alterner les matières, je suis un peu du genre entêtée, à rester des heures bloquée sur la même chose jusqu’à en parvenir au bout. Sûrement pas la bonne chose à faire en fin de compte, avoua-t-elle avec un petit sourire gêné, mais c’est tellement difficile de rester assise là, devant un livre, à essayer de lire et d’intégrer des choses alors que mon esprit tourne à plein régime à propos d’autres choses complètement hors sujet… C’est épuisant et très frustrant de travailler dans ses conditions. »

Prudence lâcha un soupir en se revoyant dès son plus jeune âge assise devant les cours que sa mère lui préparait dans leur maison à Esher. Impossible pour elle de rester correctement focalisée sur le travail, l’esprit sans cesse ailleurs ; à regarder par la fenêtre, à jouer avec son stylo, à s’imaginer en train de courir dans le champ voisin… Sans parler de l’énergie presque douloureuse qu’elle sentait parfois bouillonner dans ses jambes lorsqu’elle restait trop longtemps inactive. Elle n’y pouvait rien si son corps et son esprit semblaient sans cesse être à la recherche d’action et d’adrénaline depuis son plus jeune âge !

La blonde reprit la parole afin de répondre aux questions de son interlocutrice et de nouveau Prudence l’écouta attentivement. Elle pouvait bien imaginer le dilemme devant lequel Hadley se trouvait : lorsque l’on était plutôt bon en tout, difficile de savoir quelle matière sacrifier pour la suite de ses études… Ce serait dommage que la Serdaigle ne se ferme des portes sans même le savoir ! Fort heureusement d’après ses dires elle semblait être soutenue et guidée dans ce choix par le corps enseignant de Poudlard ce qui était plutôt une bonne chose ; au moins elle n’aurait pas à prendre cette décision seule et sans avoir toutes les cartes en main pour bien réfléchir.

« Tu sais déjà vers quoi tu aimerais t’orienter après Poudlard ? demanda curieusement Prudence, j’ai toujours pensé que je finirai magico-zoologiste comme mon frère, mais après tout ce qui s’est passé l’an dernier au château… »

Laissant sa phrase en suspens, Prue détourna son regard de sa camarade. Elle n’avait pas forcément envie de revenir sur tous les horribles évènements de l’an passé. Inutile de retourner le couteau dans la plaie, après tout. Cette journée avait été si agréable et paisible avec son beau soleil de printemps, inutile de venir la souiller en évoquant Menesis Blackman.

Codage par Libella sur Graphiorum

❝ Au détour du lac ❞

Prudence & Hadley

La question était légitime et intéressante. Comment pouvait-on reconnaître un élève vraiment en difficulté, d'un élève qui ne faisait aucun effort, trouvant cela inutile ? Je suppose que la réponse est assez simple, il suffit d'analyser son comportement. Il est fort probable qu'un élève qui s'en fout - comme beaucoup de nos camarades - ne cherchera même pas à cacher son désintérêt pour certaines matières, il n'écoutera pas en cours, ne participera pas, aura l'air rêveur, discutera avec ses camarades, bref, n'aura pas une attitude d'élève assidu et sérieux. Mais est-ce que les professeurs ont le temps d'analyser le comportement de tous les élèves ? La réponse est bien entendu non. Même si, dans la théorie qui nous intéresse, ils n'auraient à se soucier que des élèves en difficulté, ce qui diminue le nombre d'élèves à analyser. Mais j'imagine que même là, la tâche de travail serait trop importante pour eux, il faudrait une personne extérieure, qui serait un référent et qui pourrait aider le professeur à jauger la motivation de chaque élève. Mais pourquoi l'école payerait une personne supplémentaire pour uniquement avoir le rôle d'analyste des comportements ? Ce serait somme toute assez ridicule, j'en conviens, même si l'idée pourrait être intéressante. "Je suppose que le comportement en classe serait un bon indicateur. Je ne prétends pas que l'ensemble des élèves n'ayant pas envie de travailler sera forcément des perturbateurs, mais je pense qu'il y a quelques indices comportementaux qui pourrait mettre sur la voie et qui reviendrait quasiment tout le temps. Après, de là à imaginer que nos professeurs auraient le temps de prendre le temps de les analyser, c'est encore autre chose ! Je suppose que toutes les questions qu'on se pose, ils se les ont posés un jour et ils ont dû arriver à la conclusion que sauf embauche de plus de professeurs, une méthode type pour enseigner aux élèves serait le mieux pour tout le monde." Je parle en réfléchissant ou je réfléchis en parlant, vous le prenez dans le sens que vous voulez. J'essaye d'imaginer d'autres systèmes compatibles avec notre école, mais force est de constater que si on veut faire du cas par cas, il faut embaucher plus de monde. Mais, sauf si l'école recherche l'excellence parmi ses élèves, je doute qu'une école comme Poudlard ait envie de mettre de l'argent dedans.

Je hoche la tête, je suis totalement d'accord avec elle. Je ne pense pas qu'il soit humainement possible de demander à nos professeurs de passer derrière tout le monde dans le temps qu'il leur est imparti. Par contre, il est fort probable que si se sont les élèves qui font la démarche, les professeurs pourraient mettre en place une aide plus ciblée. Si le professeur ne le fait pas et se désintéresse du problème de son élève, cela ne prouvera qu'une chose, son incompétence à être un bon professeur. Je ne rajoute rien à ce sujet, je crois qu'on est d'accord toute les deux sur tout cela. Et le vrai problème dans cette histoire, de toute façon, ce n'est pas que les élèves ont du mal à suivre, c'est que quand ils ont du mal, ils ne demandent pas d'aide, pensant être une source d'ennui inutile pour leur professeur ou en faute. Après, d'où vient le problème ? Je l'ignore, je suppose que c'est un fait de société. On n'éduque pas les enfants dans l'optique que s'ils ont des difficultés, c'est que l'enseignement n'est pas adapté à eux. On leur rabâche que s'ils ne s'en sortent pas, c'est qu'ils sont nuls et qu'ils ne feront jamais rien de leur vie. Comment peut-on s'étonner ensuite que l'élève ne cherche pas plus loin ? Est-ce la faute de leurs parents ? Est-ce la faute de l'éducation qu'on donne aujourd'hui aux enfants ? Je ne saurais le dire. Et je comprends la peine de Prudence et son trouble, même si je ne les partage pas. Mes parents m'ont toujours poussé à poser un maximum de questions pour que je comprenne les choses. Depuis que je suis née, ils m'ont toujours stimulé du mieux qu'ils le pouvaient. Je suppose que ça a joué sur ma capacité à intégrer plus facilement les choses. Après je ne prétends pas que cela provient que de ça, mais ça doit y jouer malgré tout. J'offre un sourire à Prudence, je suis ravie de pouvoir l'aider et si je trouve un livre qui pourra avoir un réel impact sur son apprentissage, je suis la plus heureuse ! "Je crois qu'on a un peu trop tendance à faire croire aux enfants que s'ils n'y arrivent pas, c'est qu'ils sont nuls ! On ne cherche pas souvent d'où vient le problème, c'est plus simple comme ça ! Mais je suis contente si je peux t'aider !" Lui dis-je, radieuse. J'adorai aider les gens, c'est quelque chose que je fais tout naturellement et ça me procure beaucoup de satisfaction. Je suis bien consciente que certains se servent juste de moi pour que je leur fasse leurs devoirs, mais ça ne me dérange pas, j'en apprends toujours plus, c'est tout bénéfique pour moi, c'est eux qui sont perdants dans l'histoire, en n'y mettant pas du leur !

Je ne pourrais pas prétendre que je ne sais pas de quoi elle parle, parce que mon cerveau carburait toujours et pour plein de sujets différents. Mais il est vrai que j'étais capable de compartimenter et de me concentrer sur un sujet spécifique pendant une durée limitée. Et vu que j'adore me poser devant un livre pour apprendre des choses, c'est vrai que je ne vois pas trop le problème. Mais je comprends son problème et si mes conseils peuvent l'aider à améliorer un peu ses révisions, j'en serais la plus heureuse. "Tu n'es pas la seule dans ce cas là, je te rassure. On a souvent envie de finir un sujet avant d'en commencer un autre, je suis pareille aussi. Mais je sais que quand mon attention commence à décliner, il est temps pour moi de faire une pause de quelques minutes, puis de reprendre sur autre chose. Après, pour être honnête, je n'éprouve aucune difficulté à rester assise à écouter un professeur parler ou à lire des notes, mais c'est parce que c'est mon truc !" Moi je suis une intello, pas une sportive. J'aimerai pourtant être les deux. J'aimerai pouvoir monter sur mon balai, sans peur et jouer au Quidditch correctement. Je ne demande même pas d'être la meilleure, juste de tenir sur mon balai sans avoir peur qu'à chaque fois que je lâcherai une main, je vais finir en bouillie en bas. Alors visiblement le poste de batteur a l'air de mieux me convenir que celui de poursuiveuse, mais vu que je suis remplaçante, je vais là où on me dit d'aller au final ! J'ai appris tout ce que je pouvais sur ce sport, sur la façon de se positionner, sur les différentes techniques, parades et tout le tralala, mais une fois sur le terrain, je perds tous mes moyens. Et si je me prends un cognard, je pleure comme une enfant de 5 ans ... vous imaginez le tableau !

"Tu as changé d'avis ?" Lui demandais-je simplement. Je ne vois pas trop le rapport entre notre futur et ce qu'il s'est passé l'an dernier, mais je suppose qu'il y en a un pour elle. J'ose l'espérer du moins. Tant qu'elle ne m'annonce pas qu'elle veut rejoindre les méchants, moi ça me va. Après, je ne souhaite pas forcément parler de ce qu'il s'est passé l'an dernier, on l'a tous vécu, je pense qu'on sait tous dans les grandes lignes comment ça s'est passé, au moins. Mais j'ai envie de savoir ce qu'elle aspire pour son futur, même si elle a encore le temps d'y réfléchir. "Pour ma part, je ne sais pas encore. Mes parents me verraient bien Ministre de la Magie. Selon eux, j'ai la capacité de pouvoir atteindre ce poste ! ... Mais moi ... je ne sais pas, Je n'ai pas la sensation de connaître assez d'informations sur les différents métiers qui existent pour me faire un avis ! " Et puis je ne suis pas sans savoir qu'on grandit, on change, nos préoccupations évoluent, je suppose que nos envies aussi. Peut-être que dans 2 ans, je voudrais faire quelque chose dans le médical ou alors dans la politique. Je sais juste que je ne deviendrais jamais Joueuse professionnelle en Quidditch ! Ni d'aucun sport d'ailleurs !

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Au détour du lac

L’air commençait doucement à se rafraîchir et Prudence redescendit les manches de sa robe de sorcier aux couleurs rouge et or. Bien que l’air printanier soit revenu, la petite brise caractéristique d’Ecosse se faisait encore sentir lorsque l’après-midi défilait et elle était bien contente d’avoir opté pour cette tenue avant de sortir. Ce n’était pas le meilleur moment de l’année pour devoir aller se plaindre à l’infirmerie afin d’avoir un peu de pimentine pour se rebooster !

Le raisonnement de la jeune Serdaigle à propos des techniques éventuelles afin d’aider les élèves en difficulté était criant de vérité ; en effet elles avaient fort à parier que les enseignants de l’école s’étaient déjà questionnés sur les meilleurs moyens de cerner leur classe ainsi que de cibler les élèves en difficultés. Si aucune technique particulière n’avait vu le jour c’était probablement parce qu’il n’y en avait pas de parfaite et que leur travail de professeur leur demandait déjà bien assez d’attention et de temps.

« C’est sûr que vu l’âge de l’école on peut être certaine qu’ils ont déjà du se poser ce genre de questions bien avant nous ! s’exclama Prudence en hochant la tête, et puis, ils ne peuvent pas non plus nous mâcher tout le travail, c’est aussi en se heurtant aux difficultés et en cherchant par soi-même des moyens de les affronter et de finir par réussir que l’on apprend. Qui sait, peut-être que s’ils identifiaient avant nous nos propres désagréments, on ne parviendrait pas à développer notre sens critique ni nos moyens d’adaptation et on se retrouverait bien incapable au bout du compte, malgré un enseignement d’apparence sans accrocs. »

La Gryffondor hocha nonchalamment les épaules en laissant son regard bleu se perdre sur le lac. Elle était personnellement convaincue que les difficultés étaient le lot de tout individu et mettait une pointe de fierté à essayer de s’en sortir seule avant tout. Néanmoins, sa discussion du jour avec Hadley lui prouvait qu’elle avait parfois tort ; la preuve, elle s’était entêtée à suivre une méthode de travail qui n’était clairement pas la plus adaptée pour elle depuis son entrée à l’école, sans jamais songer à demander simplement un avis extérieur. Peut-être que si elle avait essayé plus tôt de demander un coup de main, elle ne serait pas là à galérer autant en potion aujourd’hui. Situation fort ironique lorsqu’on savait à quel point Prue aimait aider et défendre les autres lorsque la situation se présentait.

« Sinon je pense que la seule solution pour éviter aux élèves de décrocher à force de se sentir inférieurs serait d’imposer un rendez-vous par semestre ou par an avec la conseillère d’orientation, ou bien les Directeurs des quatre maisons. Une sorte d’entrevue bref qui permettrait de dépister ce genre de sentiment d’infériorité et de proposer si besoin d’autres rendez-vous plus longs et plus personnels pour trouver des moyens de s’en sortir ? Après c’est comme tout, il faut se montrer coopérant et parfois c’est difficile pour nous, les jeunes ! »

Mimant des guillemets autour de son dernier mot elle adressa un petit sourire en coin à Hadley. Certes, la Serdaigle était déjà bien mature et posée pour son âge mais ce n’était certainement pas le cas de tous les élèves de Poudlard, bien au contraire. Beaucoup était en âge où défier l’autorité des adultes était une habitude et ce genre de rendez-vous pourrait être le parfait moment pour mettre cette insolence et ce défi à l’œuvre. Néanmoins au bout du compte, ils ne pourraient s’en prendre qu’à eux et admettre qu’ils étaient les uniques responsables de leur échec, contrairement au système actuel où un brin de mauvaise foi permettait de rejeter la faute sur les autres dès que l’occasion se présentait.

En tout cas une chose était sûre aux yeux de la Gryffondor ; sa rencontre avec Hadley en ce bel après-midi de printemps avait certainement été un des éléments les plus décisifs concernant sa scolarité depuis son entrée à Poudlard ! Peut-être était-elle la principale responsable de ses échecs répétés à force de ne jamais demander de l’aide – ça et sa prédisposition à foncer tête baissée quelque soit la situation – néanmoins elle était certaine que la tendance allait désormais s’inverser grâce aux conseils et au temps que lui avait accordé la blonde. Il était fou de constater combien un simple regard extérieur et le fait de verbaliser ses difficultés permettaient au final d’y voir plus clair.

« C’est sûr que vu sous cet angle, tout paraît plus simple en effet, répondit Prue en faisant écho au discours de sa camarade, en tout cas vraiment je te remercie du fond du cœur Hadley ! Personne ne m’avait jamais aidé à voir les choses autrement, et sans toi j’aurai continué encore longtemps dans la mauvaise direction ! Je ne te promets pas de majorer mes épreuves de BUSEs l’an prochain, mais si jamais j’arrive à décrocher un Effort exceptionnel en potions, c’est à toi que je le dédierai ! »

Certes la brune avait dit ça sur le ton de la plaisanterie afin de ne pas non plus donner l’impression d’en faire trop, mais ces paroles étaient plus que sincères et elle espérait vraiment qu’Hadley le remarque.

Écoutant avec attention ce que son mentor du jour en matière de travail scolaire avait à dire à propos de la concentration, Prudence ne pu s’empêcher d’être admirative devant la volonté et surtout l’envie qu’avait la blonde d’apprendre. Bien sûr elle-même aimait lire à propos de ce qui l’intéressait – l’Histoire de la Magie et la vie des créatures magiques par exemple – mais elle ne pouvait refreiner bien longtemps son envie d’aller vagabonder ou de regarder par la fenêtre la plus proche, en s’imaginant au cœur d’une aventure mouvementée et périlleuse ! Sa mère lui avait déjà dit qu’elle était une personne d’action et Prue l’avait maintes fois prouvé depuis son enfance, toutefois de temps en temps elle aurait bien aimé trouver la satisfaction et la plénitude en se plongeant dans d’immenses manuels traitant d’aspect obscurs et compliqués de la magie sans jamais en lever le nez. Mais ce n’était pas pour elle.

« C’est vrai que ce n’est pas le mien, avoua-t-elle sans honte, mais bon j’essaye de compenser et je me dis que je trouverai bien « mon » propre truc un jour ! En attendant j’essaye de faire de mon mieux ! »

Qui sait, peut-être que le jour où elle serait certaine d’avoir enfin trouvé sa voie tout prendrait un sens nouveau et le travail scolaire lui apparaîtrait tel un challenge personnel : bien plus motivant et moins dur à abattre !

La question d’Hadley à propos de son orientation la figea un peu. Bon, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même, elle avait été la première à aborder le sujet. Et puis, la première leçon du jour avec la Serdaigle avait été de lui apprendre combien parler de ce qui nous semblait insurmontable avec quelqu’un d’autre pouvait débloquer la situation en éclairant des chemins nouveaux. Peut-être qu’il en serait de même à propos de son futur ?

« Disons que d’être le témoin de tant d’injustice… Et surtout me sentir si impuissante devant tout ça l’an dernier m’a vraiment fait réaliser que je voulais faire tout ce que je pouvais à l’avenir pour empêcher des choses pareilles de se reproduire. Je pense que foncer bêtement tête baissée comme j’en ai l’habitude ne servira à rien dans ce genre de situation alors j’ai pensé… elle s’interrompit momentanément et sentit ses joues rosirent, j’ai pensé m’orienter vers une carrière dans la justice magique ou… Ou alors Auror. Mais bon, ça demande un sacré niveau et euh… Je ne suis pas vraiment sûre de l’avoir, on verra bien. »

Voilà, parler de son projet personnel à voix haute le rendait déjà un peu plus concret ! Elle savait que de bonnes bases en défense contre les forces du mal et en métamorphose étaient nécessaires, et bien qu’elle ait quelques difficultés concernant la théorie de la deuxième matière, elle devrait s’en sortir. Néanmoins, sa maladresse et ses petits soucis en potions l’inquiétaient davantage. Et si elle ne validait pas sa BUSE en la matière et se retrouvait dans l’incapacité de poursuivre l’an prochain ? Son projet tomberait alors à l’eau et elle serait obligée de vivre toute sa vie avec la culpabilité et l’angoisse qui la rongeaient depuis l’an dernier. Jamais auparavant elle ne s’était sentie aussi impuissante que suite au passage de Blackman au château et elle refusait de porter ce fardeau toute sa vie. Vouer son existence à la traque et au jugement des ordures en son genre et veiller à ce que le statut du sang ne soit plus jamais un sujet de guerre lui semblaient être les meilleurs moyens de se racheter vis-à-vis de tous les né-moldus qui avaient soufferts l’an dernier et qu’elle n’avait pas pu protéger.

« C’est clair qu’il y en a tellement, renchérit Prudence après qu’Hadley eut fini de répondre, je ne suis même pas sûre d’en connaître seulement un tiers. C’est vrai que tu as l’étoffe pour être Ministre, ou du moins avoir un travail haut-placé au sein du Ministère ! Je veux dire par là que tu réfléchis, tu analyses les choses et tu évalues attentivement toutes les issues possibles et ce que cela engendrerait avant de prendre une décision ! Des qualités essentielles pour avoir un poste haut-placé. J’espère vraiment que quoique tu décides d’entreprendre comme études, tu réussiras ! Même si je ne me fais pas vraiment de doute pour toi. »

La Gryffondor ponctua sa dernière phrase d’un petit clin d’œil complice tout en remettant ses cheveux ébouriffés par la petite brise qui soufflait sur le lac en place.

Codage par Libella sur Graphiorum

❝ Au détour du lac ❞

Prudence & Hadley

Le temps se rafraichissait un peu, rien de bien étonnant au vu de la saison. On n'était pas en été, le printemps n'était pas connu pour être une saison où il faisait toujours beau et chaud. Bien au contraire, à l'instar de l'automne, on pouvait décompter beaucoup de pluie, mais si on voulait pouvoir profiter d'un beau paysage verdoyant, elle était nécessaire. Je sortis de mon sac un petit gilet que j'avais pris, pour me parer du vent en fin de journée. Je suis quelqu'un d'assez prévoyant, j'ai toujours de quoi me réchauffer sur moi. Ma camarade était d'accord avec moi sur le fait qu'au vu de la date de création de l'école, il était évident que les questions qu'on se pose en cet instant, ils se les ont déjà posé par le passé et certainement à plusieurs reprises. Je suppose qu'à chaque changement de directeur, on se demande comment faire évoluer l'enseignement. Et avec l'arrivée de nouveaux professeurs, les méthodes de travail évoluent et s'adaptent à son temps. Je fus assez d'accord sur ce qu'elle disait, par rapport au fait que ce ne serait pas nous rendre service que de nous mâcher tout le travail. Comment imaginer s'en sortir dans la vie si on n'est pas capable d'affronter les problèmes ? Si on n'est jamais en difficulté, comment savoir ce que l'on vaut ? Comment développer notre réflexion, apprendre de nos erreurs et grandir face à l'adversité ? Oui, j'étais définitivement la plus convaincue dans cette histoire. "Il est vrai que chaque difficulté engendre des conséquences, mais nous fait grandir aussi ! Tout ce qu'on vit permet de nous construire et d'avancer. Et comment aider les autres après si on ne s'est jamais aidé soi-même ?" C'est vrai, si on y réfléchie, les adultes aident les enfants à grandir et à se développer. S'ils épargnent à ces enfants toutes les difficultés qu'ils auraient dû affronter, ils grandiront sans savoir comment s'en sortir seul dans la vie. Et il arrivera un moment où les adultes devront passer le flambeau à ces anciens enfants pour qu'ils apprennent aux générations futures, sauf que j'ai dû mal à les imaginer aider les plus jeunes sans avoir appris à s'aider eux-même ! Après je suppose qu'il peut exister un enseignement pour ça mais ... Je crois qu'on apprend mieux sur le terrain, quand on fait face aux vrais problèmes.

Je prends un instant pour réfléchir à ce qu'elle venait de dire tout en hochant lentement la tête. Oui, je suppose que ça pourrait être une solution. Le problème reste malgré tout le même : nos professeurs n'ont pas le temps pour faire des suivis personnalisés pour l'ensemble des élèves. On pourrait imaginer que la conseillère d'orientation pourrait faire le relai, mais est-ce qu'elle a les compétences pour déceler les problèmes des élèves ? Elle a pour mission de conseiller sur l'avenir des élèves, pas mettre le doigt sur les lacunes et essayer de les comprendre. Et je pense que même les professeurs pourraient être dépassés par moment. Est-ce qu'une psychologue scolaire pourrait être la mieux placée pour cela ? Si le problème est psychologique ou environnemental, je suppose que oui, si c'est un trouble de l'apprentissage, elle pourrait se mettre en relation avec les professeurs pour trouver une solution. Oui, je suppose que la psy scolaire serait certainement la mieux placée, mais je doute que beaucoup d'élèves accepteraient d'aller la voir. Beaucoup refusent l'idée d'aller voir une psychologue, même après tout ce qu'il s'est passé. "Je n'ai pas lu les missions d'une conseillère d'orientation, mais il me semble qu'une psychologue scolaire serait peut-être la mieux placée pour cela. S'il y a un problème, elle pourra mieux le cerner et en découvrir l'origine. Mais je doute que nos camarades accepteraient d'aller voir une psy, même pour leur bien-être." Ce n'est pas une critique, je peux comprendre les raisons qui poussent certains de nos camarades à rester loin des psychologues. Ils ne font plus confiance aux adultes et encore moins à ceux capable de rentrer dans leur tête. Après Prudence avait l'air de parler que de ceux en difficulté, ce qui représente moins de monde en final ... Je ne sais pas ce qui serait possible d'envisager étant donné que je ne connais pas le nombre de personnes que ça englobe. Tant qu'on ne peut avoir sous les yeux la tableau final, difficile de prendre la décision la plus pertinente possible.

J'étais contente et mine de rien assez fière de l'entendre me dire que si elle finissait avec un Effort Exceptionnel en Potions l'an prochain pour ses BUSEs, ce serait en partie grâce à moi. Alors évidemment, si elle parvient à ses fins, je n'y serais pas pour grand chose, mais si mon petit coup de pouce pouvait lui permettre d'assimiler plus facilement les informations transmises par nos professeurs, alors ce serait une petite victoire pour moi et une très grande fierté. C'était une jeune fille sympathique, toujours souriante et à l'écoute, j'aime beaucoup discuter avec elle, c'est très agréable. Elle ne me donne pas la sensation d'être la personne la plus ennuyante de la planète et elle dit des choses très censées et très intéressantes. "Si j'ai pu t'apporter un peu d'aide et une piste de recherche pour un nouvel apprentissage, tu m'en vois ravie ! Et si tu finis avec un Effort Exceptionnel l'an prochain au BUSE de Potions, je veux être la première informée, on fêtera ça dignement !" Avec un thé glacé pour moi et une bonne pâtisserie. Je ne suis pas le genre d'adolescente qui ne pense qu'à boire et faire la fête et je ne suis même pas sûre de savoir comment on s'y prend. Mais je serais malgré tout très heureuse de pouvoir la féliciter de vive voix et l'encourager pour qu'elle réussisse aussi ses ASPICs. Je ne sais pas où elle en est niveau résultat scolaire, mais en première année, elle n'avait pas l'air d'être tant en difficulté que ça. Elle n'était peut-être pas la meilleure de la classe - je tenais trop à cette place pour la céder à qui que ce soit - mais je n'ai pas le souvenir qu'elle rencontrait tant de difficultés. Je hoche la tête, je suis persuadée aussi qu'elle trouvera son propre truc. Il suffit de chercher un peu et de se donner la peine de réfléchir à ses difficultés et à la façon d'y palier. Ca ne sera pas facile et peut-être qu'elle naviguera longuement dans le brouillard, mais je suis sûre que tôt ou tard elle trouvera la réponse à ses questions.

Je l'écoute et je me rends compte que je n'ai pas été la seule à me sentir désarmée et dépassée par les événements de l'an dernier. Je me sentais lâche de les laisser faire sans rien dire. Et peut-être que je l'ai été, je ne prétends pas le contraire, mais que vouliez-vous que je fasse ? Je ne suis pas une combattante, je n'ai pas été formé aux combats et je tiens mine de rien à la vie. Alors oui, j'ai laissé faire et j'ai laissé mes camarades souffrir. Cela ne m'a pas laissé indifférente et je ne l'ai pas bien vécu, mais je ne voyais pas comment les aider sans aggraver la situation. Et je trouve ça noble que tout cela l'ait fait réfléchir et qu'elle se dise qu'elle a envie de faire quelque chose en rapport avec tout ça. Auror ou quelque chose dans la justice magique, c'est plutôt un beau projet. J'ignore si elle en a les capacités, mais ce n'est pas en baissant les bras maintenant qu'elle le découvrira, ça, c'est sûr ! "Donne toi les moyens d'atteindre le niveau. Si tu pars défaitiste tout de suite, tu n'atteindras jamais ton but c'est évident. Mais si tu mets toutes les chances de ton côté et que tu travailles d'arrache pied pour essayer d'être à niveau, tu n'auras aucun regret. Si tu n'y arrives pas au bout du compte, tu sauras que tu auras tout mis en oeuvre, mais que finalement tu n'étais pas faite pour ça; Ca ne sera peut-être pas facile à encaisser, je ne dis pas le contraire, mais je suis sûre que tu ressortiras grandi de toute cette histoire et tu n'auras aucun regret !" Et je le pensais vraiment. On ne sait finalement pas vers quoi on est fait dans la vie. Mes parents veulent que je devienne Ministre de la magie et quand j'en parle, cela n'étonne pas grand monde, mais est-ce que ça signifie que j'ai réellement l'étoffe d'un grand ministre ? Je crois que je ne le saurais que si je tente ma chance. Si je me fais recaler, alors je saurais que malgré mes envies, je n'étais pas faite pour ça et je me réorienterais. Il faut croire en ses rêves, je crois que c'est la base de la réussite. "C'est gentil ! J'ai encore le temps d'y réfléchir, mais je sais que je travaillerai au maximum pour pouvoir atteindre le sommet et on verra bien si ce sera suffisant ou pas ! " Je crois que tant qu'on est heureux dans ce que l'on fait, c'est le plus important. Ce n'est pas forcément dans le poste le plus important que tu t'épanouies le plus. Si tu ne gères pas le stress ou n'aimes pas prendre des décisions, il est évident qu'il vaut mieux viser plus bas.

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Au détour du lac

Tout en écoutant ce que lui disait Hadley, Prudence hochait doucement la tête en laissant son regard dériver sur le paysage avoisinant, un petit sourire aux lèvres. En effet, comment aider les autres si l’on était déjà incapable de s’aider soi-même ? Comment faire face à des difficultés de plus en plus ardues si l’on ne savait pas se sortir tout seul de son propre pétrin ? La difficulté, à une dose graduelle et adaptée, était ce qui permettait à chaque être, sorcier comme moldu d’ailleurs, de se développer, de gagner en indépendance et en réflexion. Si l’on supprimait la difficulté, on risquait d’enlever au passage tout ce qui en découlait, en passant par la prise de conscience, le gain en maturité, les capacités de discernement… Il fallait du risque dans une vie, toutefois il fallait aussi du soutien. L’un n’allait pas sans l’autre !

« C’est clair, renchérit Prudence en appuyant ses propos par un hochement frénétique de la tête, on est bien obligé de passer par là pour savoir se débrouiller, au final. Après le tout c’est de savoir demander de l’aide au moment venu plutôt que de se laisser couler. C’est encore autre chose… »

Bien entendu il était facile d’en venir à ce genre de conclusion, toutefois l’une comme l’autre savaient que la réalité était toute autre. Difficile de savoir quand il était bon d’appeler à l’aide et quand on pouvait assurer seul face aux problèmes qui se présentaient à nous. Et inversement, pour les parents ou les enseignants, difficile de savoir quand venir en aide aux élèves et quand les laisser se débrouiller par eux-mêmes afin qu’ils en tirent une leçon. En bref, tout était facile sur le papier néanmoins ce genre de situation nécessitait un degré d’analyse bien plus poussé et était certainement bien plus complexe que ce qui leur en semblait actuellement. Ça me rappelle un peu quand Andrew essayait d’éduquer ce Fléreur qu’il avait gardé le temps de le soigner, songea Prudence en se remémorant les souvenirs qu’elle avait en compagnie de son frère, au final ça s’en rapproche un peu également.

Hadley semblait plutôt d’accord avec la Gryffondor à propos d’essayer de mettre en place une sorte de dépistage des difficultés d’apprentissage que pouvaient rencontrer les élèves. Son idée de le faire réaliser par une psychologue semblait en effet plus adaptée et plus perspicace que par une conseillère d’orientation. Par chance, ils en avaient une en ce moment même à Poudlard ! Bien que Prudence n’ait jamais eu l’occasion de rencontrer personnellement Avril June que ce soit dans le cadre de la cellule de soutien ou bien au détour d’un couloir, elle ne doutait pas que pour que Londubat ait accepté sa venue au château elle devait être compétente dans son domaine. Qui sait, peut-être qu’elle parviendrait à dompter les élèves les plus farouches et les transformer en premier de la classe ? Prue se retint de pouffer en imaginant les cancres devenir les privilégiés des professeurs. Il fallait avouer que ce serait cocasse !

« C’est une bonne idée la psy ! C’est vrai qu’elle serait bien plus apte pour ce genre de choses, après tout c’est un peu son travail, dit-elle avec entrain tout en continuant de triturer un pan de sa robe de sorcier, mais comme tu dis je pense que ça en freinerait plus d’un de prendre rendez-vous avec une psy. Mine de rien, ça reste assez connoté… C’est dommage, ça se trouve on tient peut-être la solution ! »

Elle haussa les épaules en prenant un air dramatique exagéré et sourit à Hadley. Décidément sa discussion avec la Serdaigle lui aurait apprit pas mal de choses auxquelles elle n’aurait probablement jamais songé par elle-même. C’est vrai, elle n’avait jamais pris le temps de discuter avec qui que ce soit de ses propres difficultés en matière de travail mais aussi des méthodes éducatives de façon générale, ce qui était dommage lorsque l’on voyait tout ce qu’elle avait pu apprendre aujourd’hui et qui lui servirait probablement à l’avenir. Dorénavant, Prudence retiendrait qu’un avis extérieur était toujours bon à prendre, même lorsqu’il s’agissait d’un sujet aussi banal et futile qu’un cours de potions !

« Je te promets que tu seras la première informée ! renchérit Prudence avec un immense sourire, je t’inviterai où tu voudras à Pré-au-Lard pour te remercier ! »

Au final, que le résultat de son épreuve de BUSE de potions soit excellent ou juste correct, Prudence se fit la promesse de contacter Hadley afin de la remercier l’an prochain. Peut-être qu’elle ne parviendrait pas à complètement passer au-dessus de ses difficultés en la matière, mais l’énergie qu’avait mis la Serdaigle pour l’aider méritait amplement d’être récompensée. Si ça ne tenait qu’à Prue, elle l’aurait immédiatement conviée à la rejoindre lors de la prochaine sortie des élèves à Pré-au-Lard afin de boire quelque chose ou de s’offrir une petite douceur à l’ombre d’un arbre, néanmoins elle savait que les propres BUSEs d’Hadley approchaient et elle ne voulait pas compromettre ses révisions. Ce n’était que partie remise, après tout, elles auraient bien de nouveau du temps libre à venir toutes les deux.

Finalement la blonde ne se moqua pas du tout du projet professionnel de Prudence et l’écouta même attentivement. Cela faisait du bien de parler de tout ça avec quelqu’un plutôt que de remuer toutes les sombres pensées qui ne la quittaient plus depuis l’an dernier. Hadley avait cette façon de porter un regard à la fois critique et équitable sur toutes les situations que Prudence lui avait évoquées pour le moment, et cette fois-ci encore elle trouva les bons mots pour raviver la flamme qui alimentait d’habitude en permanence la jeune Gryffondor. Ce n’était pas de son genre de se laisser abattre, encore moins quand quelque chose lui tenait à cœur de la sorte. Hadley avait totalement raison, c’était à elle et à elle seule de se donner les moyens de réussir ses projets, d’être à la hauteur de son ambition. Si jamais elle échouait, comme le lui avait dit la Serdaigle, ce serait que probablement elle n’était pas faite pour ça. Il n’y avait pas de honte à avoir, au final, même si la chute serait probablement rude. Autant ne pas penser au pire pour le moment et rester concentrée sur les BUSEs de l’an prochain !

« Tu as totalement raison, encore une fois, lui dit Prudence en soutenant son regard, je suis la seule capable de… eh bien voir si j’en suis capable, justement ! Si je me donne à fond, quoiqu’il arrive je pourrais garder la tête haute. Alors que si je me laisse abattre avant même de commencer, je serai clairement la seule à blâmer ! »

La brune roula des yeux afin d’ajouter un brin d’humour à sa phrase, toutefois elle n’en pensait pas moins. Depuis le passage de Blakman au château, sa seule véritable ennemie, c’était elle-même. Pas une seule semaine ne s’était écoulée sans qu’elle ne soit réveillée en sueurs et le cœur battant, la main sur sa baguette magique et prête à bondir hors de son lit pour lutter contre des assaillants qui n’existaient qu’en rêve. Elle qui avait toujours eu du mal à se concentrer avait l’esprit encore plus ailleurs lorsqu’elle se retrouvait coincée au beau milieu de ses reviviscences à n’importe quel moment de la journée. Oui, le passage de Menesis Blackman à Poudlard avait laissé bien d’autres traces parmi les élèves que le tristement célèbre « NM » incrusté sur le poignet droit des né-moldus et même si c’était difficile de l’admettre, elle faisait partie des victimes. Néanmoins elle était la seule capable d’inverser la tendance à l’avenir en atteignant son but et en empêchant ce genre de choses de se reproduire. Oui, il le fallait ! Pour les autres, mais aussi pour elle-même.

« C’est la bonne mentalité à adopter, en effet ! répondit Prue à Hadley tandis que cette dernière lui parlait de son propre avenir au sein de la communauté magique, et puis tant que tu trouves un travail dans lequel tu te plais, c’est le plus important au final. »

En effet difficile de s’imaginer heureuse et épanouie pour Prudence en tant que directrice de la régulation des transports magiques, par exemple, bien que le travail promettait d’être intéressant et enrichissant pour bien d’autres.

Codage par Libella sur Graphiorum

❝ Au détour du lac ❞

Prudence & Hadley

Je hoche la tête, visiblement Prudence et moi sommes sur la même longueur d'onde. Bien évidemment tout cela n'est que purement théorique et on est bien conscientes que ce n'est pas aussi facile en réalité, mais il n'empêche que je suis ravie de voir qu'elle partage le même point de vu que moi et qu'elle ne me trouve pas trop pompeuse ou ennuyante. J'aime beaucoup discuter avec elle, c'est une personne très intéressante, avec des idées sympas et une bonne ouverture d'esprit. "C'est vraiment très agréable de te parler. Je peux parler de tout et de rien sans avoir l'impression de passer pour une Miss Je-sais-tout ennuyante." Je ne dis pas cela pour qu'elle s'apitoie sur mon sort, le timbre de ma voix montre très clairement que ce n'est qu'un constat, un peu triste certes, mais réaliste. Il n'est pas possible de parler comme ça avec l'ensemble de nos camarades. Certains n'ont de passion que pour le sport, les filles, les garçons, la mode ou faire des bêtises. Je veux bien croire qu'on soit jeune et insouciant, je pense qu'il y a d'autres sujets plus intéressants que tout cela. Alors je suis bien consciente que j'essaye de devenir populaire et plus portée sur la mode et l'apparence, au final ça ne change pas ce que je suis. A mes yeux c'est plus une expérience que je réalise auprès de mes camarades, pour voir si une fille comme moi, assez atypique et ayant du mal avec les relations sociales, peut devenir la fille la plus populaire de l'école. Je ne compte pas changer pour autant, la preuve avec Prudence. Je prends toujours autant de plaisir à parler de sujet sérieux et d'émettre des hypothèses qui tiennent autant la route que possible. Hors de question d'oublier que j'ai un cerveau et que je sais l'utiliser. Et puis vous imaginez si je parviens à mes fins, cela prouverait qu'une personne comme moi, qui a bien du mal à comprendre comment fonctionne les autres, peut arriver à devenir n'importe qui en se fondant dans la masse. Certes au prix de beaucoup d'efforts, mais on n'a jamais rien sans rien. Si je parviens à cet exploit, j'ai la sensation que je pourrais tout réussir.

"Je suppose que tant que les gens ne se sentent pas prêts pour avancer et s'en sortir, on ne parviendra à rien, même avec toutes les bonnes idées du monde." C'est en tout cas comme ça que je le ressens. Oui la psy est une bonne idée, pour évaluer le ou les problèmes et essayer de trouver une solution, mais tant que la personne en face n'est pas prêt à avouer qu'elle a un problème, difficile de lui venir en aide. A mes yeux, c'est un contrat tacite qui se passe entre deux parties et tant que l'une des deux partie ne s'implique pas dans le projet, il n'avancera jamais. C'est comme pour un devoir en groupe. Cela se passe bien que si toutes les personnes du groupe se sentent impliquées et avancent dans la même direction. A partir du moment où l'un des membres du groupe ne fait pas sa part du marché ou répond à côté dans sa partie, cela fausse tout le devoir. "Oh c'est gentil ça ! Tant qu'il y a du thé glacé, j'irai n'importe où !" Lui dis-je en souriant. Oui, je suis une grande fan du thé glacé. J'en boirai à toutes les saisons, mais il est vrai qu'en hiver, je le prends plus chaud, histoire de ne pas mourir de froid. Encore que ce n'est qu'une idée reçue. Les nomades du désert boivent leur thé à la menthe très chaud et très sucré pour combattre la chaleur du désert. On peut donc supposer qu'il vaut mieux boire une boisson chaude en été et froide en hiver, pour éviter de créer des écarts de température trop important entre notre corps et l'extérieur. Mais bon, il faut bien être honnête que ce n'est pas le réflexe qu'on a et aucune envie de suer encore plus en buvant une boisson chaude sous 40 degré. En tout cas c'est adorable de la part de Prudence de vouloir me remercier en m'invitant fêter sa future réussite à sa BUSE de potions alors qu'au fond, je n'y serai pour pas grand chose. Après, je suis consciente que les gens ne sont pas comme moi, quand je dis quelque chose, je le fais, même si c'est au bout d'un an. J'ai remarqué que les gens finissent par oublier leurs promesses. Je trouve ça un peu triste même si je constate que ce n'est pas forcément volontaire. On verra bien si Prudence s'en souviendra l'an prochain !

Je hoche de nouveau la tête. En effet, elle a bon sur toute la ligne. Elle est maitre de son destin et si elle part dans l'idée qu'elle n'est pas à la hauteur, elle se met déjà des barrières invisibles qui n'ont pas lieu d'exister. Peut-être qu'elle n'est pas faite pour ce genre de métiers, en effet, mais elle ne le sera que si elle se plonge à fond dedans et qu'elle essaye de se donner les moyens d'y arriver. Tu n'arrives à rien si déjà de base tu pars du principe que tu es nul. Je suis en tout cas ravie de l'entendre me dire qu'elle va tout faire pour y arriver et qu'elle gardera la tête haute si elle n'y arrive pas. Evidemment ça sera certainement plus compliqué de ne pas prendre la l'échec trop à coeur mais avec du recule, elle sera qu'elle n'a rien à regretter, tout comme moi. Je ne sais pas encore quel avenir j'aurai mais j'ai envie d'avoir un travail qui me plait et dans lequel je m'épanouie, qu'importe le travail. Mais on est encore jeune, même si j'ai la fâcheuse manie de vouloir gérer ma vie en avance, il faut se rendre à l'évidence qu'il nous reste encore du temps à passer dans cette école et qu'il faut aussi qu'on en profite à fond. "Sinon tout se passe bien pour toi ici ?" Lui demandais-je. Après tout, on n'était plus dans la même classe, il était normal que je ne sache pas si elle s'épanouissait entre les murs du château ou non, surtout après ce qui est arrivé l'an dernier.

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Au détour du lac

Les joues de Prudence rosirent en entendant le commentaire de sa camarade ; elle était touchée qu’Hadley apprécie le temps passé en sa compagnie ! De son côté, la Gryffondor avait toujours trouvé que sa camarade était une personne intéressante et elle regrettait de ne pas avoir eu plus le temps d’apprendre à la connaître lors de leurs débuts à Poudlard. Heureusement qu’elle pouvait se rattraper maintenant ! Néanmoins, Prue pouvait comprendre le ressenti de la jeune fille : difficile d’avoir des centres d’intérêt différents des autres lors de l’adolescence, où tout était facilement cible de moqueries… Le fait qu’Hadley saute une classe n’avait peut-être pas aidé. Ce que les gens pouvaient être stupides et mesquins parfois !

« Tu n’es pas ennuyante du tout ! la rassura Prudence avec un petit sourire, c’est juste que certains sont un peu étroits d’esprit en ce qui concerne les centres d’intérêt, ils ont du mal à discuter d’autre chose que de leurs lubies habituelles. C’est bien dommage c’est sûr, au final c’est eux qui perdent au change. »

La brune haussa les épaules tout en étendant un peu plus ses jambes dans l’herbe. Bien entendu l’école grouillait d’adolescents en pleine transformation tant physique qu’intellectuelle et cela pouvait avoir des répercussions sur leur comportement ; difficile de trouver de l’intérêt dans certaines choses lorsque l’on avait quatorze ans et que la saison du Quidditch commençait à l’école, où que les ragots allaient bon train dans les salles communes. Néanmoins ce n’était pas une raison pour ne pas écouter ce que d’autres avaient à nous apprendre, et si une chose était bien certaine c’est qu’Hadley avait probablement beaucoup à offrir en matière de connaissances et de raisonnement à ses camarades d’école ! Dommage que ceux-ci soient encore trop obtus pour le réaliser, d’ici quelques temps peut-être et avec un peu de recul, la plupart des élèves qui s’amusaient à la qualifier de barbante se rendraient probablement compte qu’elle était bien plus intéressante qu’ils ne l’auraient initialement pensé ! Ou bien encore une fois peut-être que Prudence se montrait trop naïve, trop optimiste et un brin trop idéaliste envers ses camarades d’école, et le monde de façon plus générale, et que ce genre de personne ne changerait jamais, toujours occupés à rabaisser ceux qui leur paraissaient trop différents d’eux.

« C’est sûr… répondit doucement Prue, on ne peut pas porter la croix des autres à leur place. »

Tout en laissant son regard bleu dériver sur le lac et les alentours de l’école, Prudence retint un soupir. Indirectement cela la renvoyait à son propre problème et l’unique solution pour qu’elle ne s’en sorte : qu’elle se sente prête à l’admettre et à avancer. Elle avait eu la première prise de conscience, celle qui lui avait permis de réaliser que quelque chose clochait depuis son retour à l’école et malgré la disparition de Blackman, néanmoins elle n’arrivait pas à se sentir mieux. Les paroles d’Hadley faisait tristement écho dans sa tête et elle savait que la seule façon pour elle de retrouver la paix et la joie de vivre serait d’accepter de l’aide et de tendre la main vers les autres. Une fois que ce serait fait, elle était certaine que toutes ses nuits peuplées de cauchemars seraient derrière elle ainsi que toutes ces images horribles qui lui apparaissaient parfois à n’importe quel moment de la journée. Quand elle se sentirait prête, elle ferait ce dernier petit pas, elle en était certaine néanmoins pour le moment elle ne s’en sentait pas encore capable.

« Il paraît que celui de chez Madame Pieddodu est excellent ! s’exclama Prue le regard brillant, je t’avoue que je ne l’ai jamais goûté donc je ne sais pas si c’est vrai, on se chargera de vérifier tout ça ! »

Bien qu’elle puisse se rendre dans le village voisin depuis l’an dernier grâce à l’autorisation de ses parents, Prudence n’avait pas particulièrement pu en profiter lors du passage de Blackman à l’école et elle n’avait donc jamais eu l’occasion de se rendre dans le fameux salon de thé. D’après certains de ses camarades, l’ambiance y était plutôt kitsch et un brin étouffante, néanmoins si le thé était bon cela valait certainement quelques points négatifs ! Et puis il était plus facile de discuter dans une salle un peu plus calfeutrée et calme qu’aux Trois Balais où il fallait parfois hurler à l’oreille de son voisin pour se faire entendre dans le pub était plein à craquer tant d’élèves de Poudlard que de sorciers de passage.

La perspective de se rendre à Pré-au-Lard un jour prochain avec Hadley la fit sourire jusqu’aux oreilles ; elles auraient largement l’occasion de rattraper le temps perdu et d’apprendre à mieux se connaître ! Certes ses propres résultats de BUSEs étaient dans bien longtemps, néanmoins rien ne l’empêchait de retrouver Hadley un de ces quatre l’an prochain pour aller faire un tour dans le parc si le temps s’y prêtait. Leur discussion du jour lui avait prouvé combien la blonde était une personne à la fois mature perspicace et intéressante et Prudence avait sincèrement envie de continuer de la côtoyer afin de mieux la connaître ! Comme quoi même au bout de quatre ans passé au sein de ses murs, Poudlard pouvait vous faire des surprises !

« Ça va, répondit Prudence en se tournant vers Hadley, le début de l’année a été un peu compliqué, difficile de revenir à la normale comme ça… Mais globalement ça va, je pense qu’on a tous plus ou moins retrouvé notre routine. »

Elle s’interrompit un moment afin de réfléchir. C’était un peu compliqué de faire un petit condensé rapide de sa vie mais elle était contente qu’Hadley ait posé la question, c’était un peu comme si petit à petit elles devenaient amies !

« J’ai des amis sur qui compter, je ne me sens pas seule ici, reprit-elle avec un petit sourire, je pense que c’est le plus important ! Et toi, comment est la vie en cinquième année ? Tu dois te retrouver dans la classe d’Hugo Weasley, j’espère qu’il est bien moins insupportable en cours que dans notre salle commune… »

Codage par Libella sur Graphiorum

❝ Au détour du lac ❞

Prudence & Hadley

Me voilà rassurée, elle ne me trouve pas ennuyante. Bon, pour être honnête ça n'aurait rien changé si ça avait été le cas. Je ne suis pas le genre de personne qui se braque ou se vexe en cas de critique et je ne changerai pas. Je ne prétends pas que tout ce que j'ai à dire est forcément intéressant mais les gens sont libre de me dire que ça ne les intéresse pas et j'arrête. J'essaye bien souvent de trouver d'autres sujets, qui plaisent ou non, cela dépend. Certains restent, d'autres s'en vont, selon la réaction des gens je m'adapte. Mais visiblement je n'ennuie pas ma camarade. Elle n'a jamais montré des signes de lassitudes, n'a jamais paru ennuyée, perdue ou à se demander si elle ne serait pas mieux ailleurs, alors je suppose que c'est plutôt bon signe. Je suis contente si elle apprécie passer du temps en ma compagnie, c'est toujours ça de pris. Moi qui n'a jamais eu beaucoup d'amis dans ma vie, je trouve que je me rattrape plutôt bien cette année. Bon, il faut dire que j'y ai enfin mis du mien. Je n'avais jamais cherché à connaître les gens, il n'y avait que mes études qui comptaient et les sujets de conversation des autres élèves ne m'intéressaient absolument pas. Aujourd'hui j'essaye d'être plus ouverte d'esprit et d'apprendre à connaître un peu les gens et ce qu'ils aiment. Ce n'est pas toujours évident mais on ne pourra pas dire que je ne fais aucun effort. "Je suppose qu'on grandit tous à notre rythme et qu'on s'ouvre un peu plus avec le temps ! Je suis contente en tout cas de ne pas te paraître ennuyante !" Lui dis-je en souriant. J'étais sincère, je l'appréciais et cela m'aurait un peu chagrinée que ça ne soit pas réciproque ou plutôt j'aurai trouvé ça dommage.

Je hoche la tête, en effet, elle a raison, on ne peut pas porter la croix des gens à leur place. Il suffit d'être un peu patient, se montrer présent et à leur écoute et attendre de voir s'ils finissent par s'ouvrir un peu plus. Cette année n'a pas dû être facile, chacun y allant à son rythme pour remonter la pente, je suppose que nos professeurs et la psychologue scolaire ont eu du pain sur la planche. J'ose espérer qu'aujourd'hui, les choses vont un peu mieux et qu'il y a moins de monde au fond du trou. Après j'ignore ce qu'il se passe dans la tête des gens et je ne me penche pas trop sur la question. J'ignore comment réagir face à tout ça. J'ai vécu l'an dernier de façon un peu distante, il faut bien l'avouer. J'en ai d'ailleurs un peu honte mais je ne voyais pas trop ce que je pouvais faire et n'avais pas très envie de prendre des risques. Mais après tout, j'ai toujours dit que je n'étais pas une fille courageuse, cela s'est démontré l'an dernier. Mais peut-on vraiment m'en vouloir ? On ne peut pas demander à une fille de 13 ans d'avoir le courage d'une adulte et de sauver ses camarades. Je n'ai ni les épaules, ni les compétences, ni même l'envie. J'aurai pu faire partie de la rébellion, mais j'ai fait le choix de rester en dehors de tout ça. J'ignore si je dois en avoir honte ou pas, à mes yeux c'est plutôt une preuve de courage de savoir qu'on n'a pas le pouvoir d'aider les autres et de laisser ceux qui l'ont agir à notre place. Mais je dois être bien la seule à penser cela. La discussion glisse sur un tout autre sujet et se clôture par un rendez-vous pris pour aller boire un thé glacé ensemble à Pré-au-Lard. J'ignore si cela se fera mais en tout cas ça pourrait vraiment être très sympa, j'aimerai beaucoup. "Ils sont excellents, je confirme. Et les pâtisseries aussi d'ailleurs !" Dis-je en souriant. Je sais que les filles qui font attention à leur image ne mangent pas de pâtisseries, de peur de grossir, mais en toute honnêteté, je suis trop gourmande pour ça. Je veux bien passer des heures à apprendre ce qui me va et ce qui ne me va pas et essayer d'apprendre à me maquiller et me coiffer, c'est plutôt amusant, mais il y a quelques petits plaisirs auxquels j'ai bien du mal à me passer. J'essaye de ne pas engloutir trop de desserts aux repas, mais totalement arrêter, non, désolée, je ne peux pas ! Et vous pouvez me faire confiance, en tant que gourmande, je sais où sont les meilleures pâtisseries de tout Pré-au-lard, ainsi que le meilleur thé glacé.

Pour être totalement honnête, je suis facilement retournée dans ma routine quotidienne. Mais les événements de l'an dernier m'ont moins marqué que certains autres. Evidemment que je n'ai pas apprécié voir mes camarades se faire traiter comme des esclaves, ne comprenant pas vraiment les idéaux des mangemorts. Et évidemment que la bataille a été très effrayante, des sorts se lançaient dans tous les sens, il y avait des cris, des pleurs, du sang, c'était horrible. Mais j'ai regardé tout ça de loin, j'étais dans mon dortoir quand elle a démarré et j'y suis restée jusqu'à ce qu'on vienne nous dire qu'on pouvait partir. Je crois que volontairement, je n'ai pas envie de me pencher sur tout ça, de peur de ne pas pouvoir supporter tout ça. Alors j'en reste loin, je fais un peu comme si c'était des histoires qu'on nous a raconté et ça passe mieux. C'est certainement pas la meilleure chose à faire mais pour le moment ça fonctionne. Après, j'ai jamais rien fait pour être vraiment traumatisé. Je préfère donc ne pas lui répondre sur le sujet, je ne vois pas ce que je peux dire et je pense que ça ferait mauvais genre si je lui disais que moi je vivais tout ça plutôt bien. Ce serait en plus pas complètement vrai, ça m'a quand même perturbé, je ne suis pas si inhumaine, mais ça m'a fait surtout me poser des questions sur moi, sur la façon dont les gens me voient et la trace que je laisserai derrière moi. Assez égoïste finalement comme rétrospective. Elle me demande comment se passe ma 5ème année et je hausse les épaules. "Plutôt bien ! Et oui, je suis dans sa classe ! C'est un gentil garçon, je l'aide pour réviser ses BUSEs si tu veux tout savoir." Vous ne m'entendrez de toute façon jamais vraiment dire de méchancetés sur les gens, j'apprécie tout le monde ou j'évite en tout cas de porter de jugement de valeur sur les gens, surtout sans les connaître. Et Hugo est quelqu'un de gentil, un peu agité et tir au flanc, on ne va pas se mentir, mais j'ai été agréablement surprise de le voir débarquer vers moi pour me demander mon aide pour les BUSEs. Comme quoi, tout le monde finit tôt ou tard par se mettre au travail, même ceux qui aiment le moins les cours. Bon, ça aurait été mieux qu'il s'y prenne plus tôt, parce qu'il y a vraiment du boulot avec lui, mais j'ose à croire qu'il les aura quand même ses BUSEs. "Tu ne l'aimes pas ?" Lui demandais-je.

2981 12289 0

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Au détour du lac

La brise s’était légèrement accentuée au fil de leur conversation et le soleil avait également décliné dans le ciel, éclairant les alentours des reflets orangés typiques de fin d’après-midi. De l’autre côté du lac, les quelques élèves que l’on peinait à apercevoir se faisaient de moins en moins nombreux, regagnant par salve le château au fur et à mesure que l’heure avançait. Une preuve encore qu’Hadley n’avait pas été ennuyante pour le moins du monde : Prudence n’avait même pas vu le temps passer ! Cette dernière avait l’impression que les deux adolescentes venaient à peine de se poser dans l’herbe autour du manuel de la Serdaigle, et pourtant l’heure avait bien tournée depuis leur rencontre fortuite.

Tout en écoutant Hadley, Prue hocha positivement la tête : en effet, en grandissant les centres d’intérêt s’élargissaient peu à peu, permettant aux jeunes d’évoluer au niveau de leurs centres d’intérêt. Toutefois certains restaient toute leur vie hermétiques aux sujets qui ne les intéressaient pas de prime abord, comme le disait le père de Prudence ; il fallait bien de tout pour faire un monde !

L’estomac de Prudence gronda de façon peu discrète tandis que la conversation des deux jeunes filles s’orientait sur le salon de thé de Pré-au-Lard. Il fallait vraiment qu’elles trouvent le temps de s’y rendre, Prudence n’avait qu’une envie à ce moment précis et c’était de goûter ces fameuses pâtisseries ! Elle n’était pas forcément de nature gourmande, toutefois elle ne faisait pas la difficile lorsque son estomac criait famine. Et puis il n’y avait rien de plus agréable selon elle que de partager le thé avec quelqu’un que l’on appréciait, le tout accompagné de petits gâteaux. Alors si, selon Hadley, le salon de Madame Pieddodu était un bon endroit pour ça, il fallait définitivement qu’elles y aillent ensemble !

« Parfait si tu connais déjà alors, tu me conseilleras ! Je suis toujours indécise quand tout me paraît bon… avoua-t-elle en pouffant, c’est tellement dur de trancher ! »

C’était agréable de revenir au temps où la seule inquiétude que pouvaient avoir deux élèves de Poudlard était de décider quel serait leur goûter au cours de leur sortie à Pré-au-Lard. À cet instant précis, au coin du lac dans le parc de Poudlard, réchauffée par les plus téméraires rayons du soleil et en compagnie d’Hadley, Prudence se sentit plus insouciante que jamais et bien loin de la terreur qu’avait fait régner Blackman l’an passé. Peu à peu, le temps faisait son œuvre et les blessures cicatrisaient, même si personne n’oubliait. Chaque matin était moins difficile que le précédent, jusqu’à ce que la vie reprenne tranquillement son cours pour tout le monde. C’était impossible de demander aux élèves – ainsi qu’aux professeurs, d’ailleurs – d’oublier l’horreur qui s’était déroulée ici-même l’an passé, néanmoins au fil des jours le poids qui pesait sur l’ensemble du château semblait s’être allégé. Même si cela avait paru impossible initialement, tout le monde s’était peu à peu remis en marche, reprenant sa vie là où il l’avait laissé l’an dernier avec les cours, les devoirs et les obligations du château tout en faisant face aux habituels problèmes des adolescents de leur âge. La routine, en bref.

La blonde l’écouta poliment alors que Prudence lui parlait de sa vie à Poudlard. Si elles avaient eu plus le temps, elle lui aurait certainement parlé en détails de sa rencontre avec Bonnie et de leur décision de réviser ensemble les cours tout en s’entraînant, néanmoins le temps avait vraiment filé à toute allure. Après tout, ce n’était que partie remise, elles auraient certainement le temps de discuter plus en détails la prochaine fois qu’elles se verraient ; au salon de thé de Madame Pieddodu par exemple ! Ce fut au tour d’Hadley de répondre et Prue l’écouta tout en triturant un brin d’herbe. Ainsi donc, Hadley aidait Hugo pour ses BUSEs… Un petit sourire étira les lèvres de Prudence tandis que ses pensées divaguaient vers le rouquin. Comme quoi, ils savaient être sérieux et prendre sa vie en main quand il le voulait ! Encore un trait de sa personnalité qu’elle n’entrapercevait que bien trop rarement.

La question d’Hadley la surpris et elle resta un moment interdite. Hugo lui avait fait vivre un petit « calvaire » depuis son entrée à Poudlard, s’amusant à la rendre folle de rage dès que l’occasion se présentait, lui faisant parfois perdre son calme au beau milieu de la salle commune des Gryffondors – ou pire encore – et le plus souvent devant témoins. Au bout de quatre années, Prudence n’avait toujours pas appris à ignorer les pics du jeune homme et fonçait constamment tête baissée face à ses provocations, ce qui avait pour effet de l’amuser encore plus. Néanmoins, elle appréciait Hugo, du moins c’était ce qu’elle pensait. Il avait un bon fond et puis elle avait appris à affectionner sa compagnie, surtout depuis qu’elle lui tenait tête avec des mots et non plus avec sa baguette magique !

« Si, si, la rassura Prudence en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille, c’est juste qu’il s’amuse à me faire sortir de mes gonds constamment depuis toujours… Mais bon, il a un bon fond et il est plutôt sympa, en vrai. »

Prudence s’interrompit de nouveau. Difficile de dresser un meilleur tableau du personnage, ce qu’elle pensait de lui était flou même pour elle alors tenter de donner une explication à Hadley était bien trop compliquée !

« J’espère qu’il ne saura pas que j’ai dit ça, marmonna-t-elle presque pour elle même en rosissant légèrement, il se ferait un plaisir de me le répéter ! »

Sentant ses joues s’empourprer d’avantage ainsi que le fait que la conversation risquait de glisser sur un terrain qu’elle ne maîtrisait pas forcément, Prudence préféra changer de sujet. Elle releva le nez et constata que plus personne ne se trouvait dans le parc désormais. Comme toujours, elle n’avait pas pensé à prendre de montre et impossible de savoir l’heure… La brune se tourna vers sa camarade avec un petit sourire d’excuse.

« Tu as l’heure ? J’ai l’impression que le temps a bien filé… Je n’aimerais pas qu’on se fasse disputer par le concierge – bien que je doute qu’il ne dispute qui que ce soit mais bon – tu penses qu’il faut retourner au château pour le dîner ? »

Codage par Libella sur Graphiorum

❝ Au détour du lac ❞

Prudence & Hadley

J'étais totalement d'accord avec elle, il n'était pas toujours facile de choisir quand tout ce qui nous est proposé est succulent. Faut-il rester sur des valeurs sûres ou s'aventurer vers l'inconnu ? Rester sur des basic qui normalement ne devrait pas nous décevoir mais qui ne serait peut-être pas les meilleurs qu'on aurait mangé - encore que - ou alors essayer de nouvelles pâtisseries, au risque de ne pas aimer ou d'adorer au contraire. Je pense en toute honnêteté que ça dépend de l'humeur dans laquelle on se trouve au moment où on se rend là bas et si on est aventurier ou pas. Les gros traditionnels ne dérogeront pas de la règle simple du "je prends toujours la même chose au moins je sais que j'aime !" Alors que les autres pourront faire des tests et ressortir potentiellement déçu du salon de thé ou au contraire totalement heureux d'avoir changé un peu. "Je te comprends, c'est souvent le plus difficile de faire un choix. Mais tout ce que j'ai mangé jusqu'à présent était bon alors normalement tu ne prendras pas beaucoup de risques !" Bon après c'était peut-être un peu raccourci comme propos parce qu'elle pouvait être intolérante à certains produits ou ne pas aimer certains ingrédients, elle allait forcément détester certaines pâtisseries mais si elle n'était pas difficile ou allergique, il y avait fort à parier qu'elle pourrait aimer beaucoup de pâtisseries proposées. Enfin, cela ne servait à rien de faire des suppositions, on verra bien quand on ira et on sera fixé. Il y a trop de points à prendre en compte pour faire faire une hypothèse qui tient la route. Je ne connais pas ses goûts en matière de pâtisseries alors déjà j'allais avoir du mal à me dire ce qui pourrait lui plaire ou non. Je ne connaissais pas ses allergies ou si elle était du genre à faire attention à sa ligne ou non. Même si en général les pâtisseries restaient quelque chose d'assez gras et lourd, certaines étaient plus caloriques que d'autres.

Je ne connais pas beaucoup Hugo, on ne peut pas vraiment dire qu'on soit d'excellents amis mais il reste une personne assez sympathique, avec qui je m'entends bien et qui a su faire preuve de sérieux quand il le fallait. Un peu tardivement, c'est vrai et pas toujours capable de rester sérieux jusqu'au bout, certes mais au vu de là où il est parti, je me dis qu'il a parcouru un long chemin et qu'il va obtenir ses BUSEs. Peut-être pas toutes et loin d'être haut la main, mais sans moi, il ne les aurait juste pas eu du tout alors je suppose que s'il parvient à en avoir certaines, ça sera déjà bien. En tout cas quoi qu'il arrive je serais fière de lui parce qu'il a su faire preuve de sérieux et d'application quand il le fallait et qu'il est venue me voir pour me demander de l'aide quand il a compris qu'il n'y arriverait pas seul et ça, tout le monde ne le fait pas. Alors peut-être qu'il n'aura pas les meilleures notes de notre promotion, mais il pourra être fière de ce qu'il aura obtenu, j'en suis sûre. Quand Prue parle de Hugo, je me dis qu'ils ont l'air de se connaître depuis longtemps. Et pour être honnête, en entendant ce qu'elle me dit de leur relation, je ne peux m'empêcher de lui dire, sans aucune arrière pensée "Qui aime bien châtie bien !" Ce dicton ne venait pas de moi et leur relation me faisait un peu penser à ça. Je ne pensais pas vraiment au fait qu'Hugo pouvait trouver Prudence à son goût, même si c'était totalement possible. Après tout, Prudence était une très jolie fille. Mais je me disais plutôt que s'il la cherchait autant c'est qu'il appréciait ses réactions et finalement appréciait sa présence dans sa vie, sinon il ne s'acharnerait pas autant. "Je ne lui dirais rien si tu veux !" Lui dis-je sans comprendre le trouble qui l'habitait. La nature humaine me dépasse bien souvent et c'est vrai que je passe souvent à côté d'indices qui pourraient me mettre sur la voie. Mais si elle préférait que je garde tout cela pour moi, j'étais capable de le faire. Surtout que quand on se voyait avec Hugo c'était pour travailler alors il ne me serait pas trop difficile d'oublier complètement cette histoire pour me focaliser sur les révisions que je voulais lui faire faire. Quand Prudence reprit la parole, je réalisa que le temps avait filé à une vitesse folle. Il est vrai que je ne savais pas trop quelle heure il était mais je n'aspirais pas à avoir des ennuis alors que nous ne nous étions juste pas rendu compte de l'heure, rien de plus. "Tu as raison, je ne m'étais pas rendu compte qu'il était si tard ! Oui, c'est une bonne idée, allons voir où en sont les autres !" S'il n'y avait personne dans la Grande Salle, ça voudrait dire qu'on n'avait pas encore loupé l'heure du repas. Je doutais qu'on puisse vraiment arriver après, mais sait-on jamais, dans le doute autant s'en assurer. Nous nous levâmes toutes les deux et nous nous dirigeâmes d'un même pas vers le château, continuant tranquillement à discuter de tout et de rien. Ce fut vraiment une belle rencontre et j'étais vraiment contente de l'avoir recroisé, cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas parlé et elle était toujours aussi gentille que dans mes souvenirs.

2981 12289 0

**Contenu sponsorisé** À SAVOIR DETAILS EN PLUS