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Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé)
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Message(#) Sujet: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyMar 7 Nov - 2:40

Au coeur de la forêt
EXORDIUM.
En ce début du mois de novembre, la basse température refroidissait l’atmosphère et on pouvait le sentir à l’humidité présente contre les vitres des fenêtres et aussi contre les murs. La transition de l’automne à l’hiver était de plus en plus évidente, contraignant tout le monde à sortir les écharpes, les manteaux et les bonnets. Quitter le parc pour se rendre au château nous faisait passer d’une phase de froideur absolue à celle d’une chaleur douce de telle sorte à ce que la majorité des élèves ne préfère les feux de cheminées en compagnie. Pour ma part, la fin de mes cours du jour mena mes pas hors des cachots, en direction du Hall d’entrée et j’avais justement l’intention d’affronter le vent glacial des extérieurs et plus précisément ceux qui faisaient frémir les arbres de la Forêt Interdite. Il m’était nécessaire de renouveler mon stock de plantes utiles à la préparation de potions et quand bien même j’aurais pu faire appel au professeur MacDougall pour m’en fournir, je tenais à ne pas la déranger trop souvent sans compter du fait que je prenais du plaisir à effectuer ces cueillettes. Aujourd’hui, ma liste était assez courte mais j’avais besoin d’une bonne ration suffisante de brins de lavande et de valériane parce que mon stock s’épuisait bien trop rapidement. Il s’agissait des ingrédients les plus utilisés par les élèves et si on comptait le nombre de fois où certains devaient recommencer leur potion de semaine en semaine, on parvenait vite à une pénurie.

Enveloppée dans mon long manteau noir, je m’avançai donc parmi les élèves qui remontaient les escaliers du hall et ceux qui descendaient en même temps que moi. Les rumeurs de discussion se turent légèrement sur mon passage et j’eus droit à des salutations courtoises de la part d’un groupe de Serpentard que je leur renvoyai avec un sourire satisfait. Ils étaient des adolescents bien élevés qui comprenaient à quel point les potions étaient fascinantes. Evidemment, je nourrissais plus de sympathie envers ceux qui se montraient doués et intéressés et en général, il s’agissait de ceux qui participaient, posaient des questions complexes ou m’attendaient en fin d’heure pour approfondir une notion vue en classe.

Mais alors que je songeais à cela très sérieusement, une grande silhouette dépassat toutes les autres attira mon regard. Je reconnus aussitôt Aaron qui semblait accompagner deux garçons au blason de Gryffondor dans un coin du hall avant de les gronder. Bon, il était moins effrayant que lorsque moi-même j’étais en colère mais on pouvait tout de même ressentir une froideur émaner de lui et qui en disait beaucoup sur son exaspération. Je me demandais bien ce qu’avaient fait les deux élèves pour s’attirer des ennuis mais cela ne m’étonnait pas de leur maison. Après tout, ils étaient loin de l’élitisme de Serpentard.

J’attendis qu’il eut fini avec eux pour venir le voir. J’avais pris l’habitude de passer parfois du temps en sa compagnie pour discuter et se raconter nos journées en tant que professeurs et nous aimions nous plaindre de certaines choses ou même en rire. Mes yeux suivirent le trajet des deux garçons jusqu’en haut des escaliers tandis que j’approchais de mon futur interlocuteur. Une fois parvenue à sa hauteur, je l’observai avec curiosité :

« Bonjour, Aaron. Est-ce que tout va bien avec ces élèves ? Tu m’as l’air à cran. »



Dernière édition par Professeur M. Burgess le Jeu 30 Aoû - 3:15, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyLun 20 Nov - 17:47

    Poudlard, c’était un château-école sans histoire en temps, normal, quand Blackman n’était pas dans les parages bien sûr. Bien sûr, il arrivait aux élèves de faire des bêtises sous couvert de leur jeune âge ou de leur adolescence arrivant. Mais ça restait généralement mineur. De petites engueulades entre rivaux qui, parfois, viraient à la baston, des dégradations pas très importantes… Non, rien d’excessivement grave. Sauf aujourd’hui. Aujourd’hui, deux élèves de 5ème année de Gryffondor se sentaient pousser des ailes et voulaient asseoir une forme de supériorité sur les autres. Ils avaient décidé de jouer les bully, en somme. Leur cible : un jeune de 4ème année de Serpentard, un né-moldu. A force de les avoir côtoyés toute l’année dernière aux cachots, je les reconnaissais, les né-moldus. Et je savais voir quand ils se faisaient embêter au beau milieu du grand hall. Tout le monde s’affairait tandis que je m’approchais plus ou moins discrètement pour entendre de quoi ça parlait. Et évidemment, ils se moquaient de son sang, des tâches qu’il avait eues à accomplir l’année dernière, etc… Des trucs du genre "cire moi les chaussures, tu t’y connais maintenant". Il faut croire que l’occupation n’a pas été très dure pour eux. Et pour moi qui ai vécu du mauvais côté, c’était intolérable comme comportement, même si c’était terminé. Il était un peu tôt pour en rire, et le temps ne viendrait jamais où l’on pouvait faire ce genre de réflexion.

    J’arrivais donc dans le dos des deux gryffondors, les attrapant par le col pour les emmener un peu plus loin, tandis que je faisais un signe de tête au jeune serpentard pour qu’il aille vaquer à d’autres occupations. Quant aux deux guignols, je les emmenais dans un coin du hall pour leur faire comprendre mon point de vue, et à quel point le leur était biaisé. Je les avais en cours, ils me connaissaient gentillet. Me voir aussi remonté ça les changeait. C’était un sujet sensible en ce moment, et ils s’en rendirent vite compte. L’engueulade dura quelques minutes qui, pour eux, devaient ressembler à une éternité. On a viré les mangemorts, ce n’était pas pour que les élèves deviennent les nouveaux fascistes du château. Et même en dehors de ça, bully des camarades plus jeunes était un acte condamnable en soi. Ajoutez à ça un peu de racisme et on frôlait l’incident diplomatique. Après cette altercation, les deux gryffondors filèrent droit vers les escaliers, sûrement pour retourner dans leur salle commune qu’ils n’auraient pas trop dû quitter.

    Et puis, Morgana arriva à ce moment-là. L’espace d’un instant, je me demandais ce qu’elle avait vu de tout ça, mais la réponse vint rapidement après sa salutation. Elle avait juste dû me voir leur passer un savon, sans pour autant savoir pourquoi, ni ce que je leur avais dit. Je me tournais donc pour lui faire face, me frottant l’arête du nez avec deux doigts comme si j’étais fatigué.

    « Bonjour Morgana. Pas grand-chose, t’inquiètes pas. Juste deux élèves qui ont encore la tête sous occupation. »

    Je n’avais pas vraiment cherché à savoir s’ils le pensaient vraiment, si c’était un simple prétexte ou s’ils étaient encore ancrés dans le jeu qu’ils avaient dû jouer sous Blackman. C’était un sujet qui me tenait à cœur, forcément, alors je réagissais facilement au quart de tour sans me rendre compte de ce qu’il se passait vraiment. Enfin, c’était passé, et avec un peu de chance ils ne recommenceraient pas. Je fixais un peu plus Morgana et je me rendais enfin compte qu’elle était beaucoup habillée pour traîner dans le hall d’entrée.

    « Hé bien, hé bien, où tu vas comme ça ? Le château n’est plus assez grand ? »
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyMar 16 Jan - 1:37

Au coeur de la forêt
EXORDIUM.
Aaron se retourna vers moi, peut-être surpris de me voir arriver aussi rapidement. J’ignorais ce qu’il avait très exactement dit à ces deux élèves de Gryffondor mais sa mine légèrement agacée ne laissait rien présager de bon. Peut-être une nouvelle infraction au règlement dû à l’usage d’objets facétieux prohibés ? Cette maison comptait un nombre incalculable de rebelles… Dire de ne pas faire de stéréotypes est trop facile quand on sait que le système des maisons à Poudlard catégorise les élèves.

« Bonjour Morgana. Pas grand-chose, t’inquiètes pas. Juste deux élèves qui ont encore la tête sous occupation. »

Sous occupation ? Cette expression me fit brièvement froncer des sourcils, intriguée. Était-ce une manière de dire qu’ils s’étaient abusivement moqués de leur victime par rapport aux événements de l’an dernier ? Je trouvais cela étonnant que de tels incidents se produisent encore.

« Ah bon ? Certains ne veulent décidément pas apprendre. » Répondis-je sans cacher mon scepticisme.

Cela me surprenait de la part des gryffondor qui avaient été les premiers à foncer la tête baissée vers nos ennemis. Je ne me serais pas vraiment attendue à la stigmatisation de leur part. On avait tant l’habitude de donner les Serpentard coupables de ce genre de comportement. Je devais dire que pour une fois, j’étais ravie que l’un des membres de ma maison ne soit pas la source d’un conflit de ce genre. Je les défendais du mieux que je le pouvais tout comme les anciens directeurs de Serpentard l’avaient toujours fait ‒ une coutume qui se transmettait ‒ mais quand la faute était clairement flagrante, je ne pouvais que les sanctionner sans chercher à discuter. Après, je pouvais également comprendre ceux qui prônaient un monde sans moldus puisque j'étais moi-même passée par là. Mais tout de même, avoir vécu l'expérience de voir ses camarades réduits à des esclaves, cela aurait dû les avoir choqués un minimum... Enfin bon, peut-être ne l'aurais-je pas non plus été à leur âge... J'avais été bien trop à cheval sur l'éducation de mes parents.

« Hé bien, hé bien, où tu vas comme ça ? Le château n’est plus assez grand ? » Relança Aaron tout en observant mon manteau.

Je lui souris brièvement. Il était vrai que l’on ne me voyait pas souvent hors des cachots mais j’étais tout de même capable de sortir de l’obscurité, parfois. Quand bien même les sous-sol du château étaient un lieu que j’affectionnais, je savais aussi apprécier les extérieurs et sa douce nature.

« Dans la forêt interdite. J’ai besoin de certains ingrédients puisque les élèves ont une mauvaise tendance au gâchis. Et toi, que comptais-tu faire ? » Demandai-je par simple curiosité.

Je ne connaissais pas vraiment les loisirs d’Aaron si ce n’était ses réunions amicales avec Blake ou anciennement Léonidas. Depuis la rentrée, il avait dû en profiter pour rattraper tout ce qu’il n’avait pas pu faire l’an dernier. Je pouvais le comprendre plus que tout et ça me faisait d’ailleurs plaisir de le voir en aussi bonne forme. Il avait repris ses marques et les élèves avaient pu suivre un enseignement de qualité en sortilèges puisque celui de l’an dernier avait été catastrophique selon les témoignages. En somme, les choses étaient redevenues comme avant même si les séquelles subsistaient.


Dernière édition par Professeur M. Burgess le Mar 30 Jan - 20:58, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyMar 30 Jan - 15:57

    C’était relativement aberrant de voir ces élèves perpétuer ce qui en avait horrifié plus d’un l’an dernier. Mais il faut croire que, eux, ça ne les avait pas tant dérangés. Ils étaient certes en large minorité, mais ça ne semblait pas les arrêter. Il y en avait même à Serdaigle qui continuaient de persécuter les nés-moldus plus jeunes qu’eux, Light en tête. Ca ne m’étonnait pas particulièrement que cette fois il s’agisse de gryffondors, on trouve de ces mauvaises graines un peu partout, majoritairement chez serpentard si on accordait quelque crédit aux stéréotypes. Et en parlant de serpentards, voilà leur directrice arrivée, étonné de mon état. J’avais une réputation plutôt calme et compréhensive, me voir hausser le ton de la sorte n’était pas habituel. Mais il y avait des sujets plus sensibles que jamais, surtout aussi tôt après le départ des mangemorts. Qui resterait de marbre face à ce genre de provocation dans ces conditions ?
    « Ouais. Il faut croire que certaines éducations sont trop solides pour être perturbées par les horreurs de l’an dernier. »
    Il y en avait qui arrivaient à en sortir, Morgana notamment, mais c’était loin d’être le cas général. La plupart continuaient, bornés dans leurs idéologies. Au mieux ils ne s’approchaient juste pas des nés-moldus, au pire ils devenaient mangemorts.

    Mais bon, parlons de choses plus calmes, moins sujet à polémique. On ne la voyait pas beaucoup dans les étages supérieurs du château – le rez-de-chaussée étant aussi un étage supérieur par rapport aux cachots. Alors la voir en plus chaudement habillée comme si elle était prête à sortir dans le froid qui commençait à s’installer à l’extérieur, c’était une image rare. Je calmais donc mes ardeurs pour lui demander ce qu’elle comptait faire. Je n’avais pas beaucoup d’idées sur ce qu’elle pourrait faire dehors, mais elle me répondit rapidement qu’il s’agissait d’aller chercher des ingrédients dans la forêt. Bien sûr, quoi d’autre. Elle ne devait certes pas trouver tout ce qu’elle voulait là-bas, mais avoir une forêt à portée de main devait être une sacrée économie d’argents pour les ingrédients de potions.
    « Je n’en doute pas. Il faut bien qu’ils apprennent, ce serait juste bien qu’ils apprennent aussi à optimiser leurs actions. »
    Et quant à moi ? Je n’avais rien de particulier de prévu. Je comptais bien profiter encore un peu des extérieurs, mais sans but précis. Les sortilèges avaient l’avantage de ne pas demander de refaire des stocks régulièrement. Les accessoires que j’utilisais en cours, je les avais depuis des années, et même s’ils se cassaient, pas besoin d’en racheter, il me suffisait de les réparer.

    « J’ai rien prévu de particulier. Les deux griffons de toute à l’heure auront au moins eu le don de m’occuper un peu. »

    Leur trouver un bon point, c’était fort. Mais à part eux, il n’y avait pas grand-chose à surveiller. Le flot des élèves était calme, il ne se passait pas grand-chose qui mérite que j’intervienne. Et pourtant, ça me faisait plaisir d’être là, de voir le château et sa vie, d’en faire partie. Après une année d’isolement, même la routine quotidienne était plus qu’attirante. Et puis des fois, comme aujourd’hui, il y a des petits trucs en plus par rapport à la routine. Je passais ma main derrière ma nuque avant d’ajouter :

    « Tu n’as pas besoin d’aide pour ta cueillette, par hasard ? Pas que je doute que tu puisses te défendre là-bas dedans, mais ce serait plus sympa à deux, non ? »

    Et puis ça m’occuperait aussi. C’est certes pas le genre d’activité auquel je suis habitué, et encore moins auquel j’aurais pensé m’intéresser étant donné mon aversion pour les potions, mais ça pouvait quand même être une balade symapthique.
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyMer 31 Jan - 5:49

Au coeur de la forêt
EXORDIUM.
Je ne pouvais qu’être d’accord avec l’idée qu’une éducation très fermée et ancrée chez les enfants ou les adolescents ne se défait pas aussi simplement que cela. Quand on vivait dans un milieu peu ouvert au changement, on avait le mépris de l’inconnu et de tout ce qui entrait en contradiction avec nos préceptes. J’acquiesçai donc naturellement à sa réponse, pensant aussi que les élèves les plus extrémistes avaient pu ne pas être assez perturbés par les événements de l’an dernier pour daigner changer d’attitude envers leurs camarades nés-moldus.

« En effet. Le temps fera peut-être son œuvre. »

Je pensais à ma propre expérience qui n’avait pas été évidente à vivre et aujourd’hui encore, je payais le fruit de mes choix. Choix que je ne regrettais pas puisqu’il m’avait permis de voir les choses autrement et de me libérer d’une sorte de sphère mensongère. D’un côté, on m’en voulait et j’étais presque une sorte de paria de ma famille mais de l’autre, cela m’avait ouvert pas mal de portes. J’avais pu m’entendre avec de nouvelles personnes, j’avais pu me réconcilier avec d’autres et par-dessus tout, j’avais mon second refuge chez les Malfoy.

Aaron m’avait ensuite demandé ce que je comptais faire, vêtue de mon manteau noir et je ne lui avais pas caché mes intentions. Quant à lui, il semblait n’avoir rien à faire et il m’avoua sans gêne que les Gryffondor lui avaient permis de l’occuper un peu. Je me demandais parfois comment il faisait pour ne pas avoir autant de travail à faire mais je me rappelais que sa matière était avant tout basée sur la pratique avant d’être théorique. Il devait particulièrement leur apprendre à maîtriser les sortilèges donc les dissertations ou autres devoirs de ce style à corriger ne pleuvaient pas des masses.
« Je vois. »
Il finit ensuite par passer une main derrière sa nuque, dans un geste qui me parut un peu embarrassé avant d'ouvrir à nouveau la bouche :
« Tu n’as pas besoin d’aide pour ta cueillette, par hasard ? Pas que je doute que tu puisses te défendre là-bas dedans, mais ce serait plus sympa à deux, non ? »
Pour en venir à me proposer cela, c’était qu’il devait vraiment s’ennuyer. Les cueillettes d'ingrédients pour une matière qu'il ne portait pas dans son coeur était certainement le dernier passe-temps auquel il s'adonnerait. J’esquissai un de mes plus fidèles sourires sarcastiques.
« Le métier de professeur de sortilèges est-il donc si pauvre en activités ? »
Je lâchai un léger rire avant d’ajouter à la suite en étirant un sourire sincère :
« Je plaisante. Je ne dis pas non à un peu de compagnie. »

Sur ces paroles, je m’avançai vers les grandes portes d’entrée où un flux d’élèves venait de revenir de leurs cours à l’extérieur. Il faisait assez frais, dehors, et cela me faisait presque regretter la chaleur du château. Mais comme je le pensais souvent, arpenter les chemins de la Nature ne faisait de mal à personne, bien au contraire. Même le plus taciturne des potionnistes peut apprécier de flâner autre part que dans son espèce de travail. Le vent de l’Ouest nous accueillit de manière assez brusque, faisant virevolter mes cheveux et les pans de mon manteau. De son côté, le soleil ne semblait pas d’humeur généreuse, nous accordant effectivement un temps qui contrastait bien avec le mois d’octobre. Pour ma part, j’étais assez couverte pour ne pas m’en plaindre même si je pouvais déplorer le fait d’avoir oublié de porter une écharpe. Tant pis. Je pourrais me contenter de la protection du feuillage encore luxurieux et dense de la Forêt.

Nous prîmes donc le temps de traverser le parc là où quelques survivants continuaient de se détendre sur les bancs. Sans un regard à leur égard, je traçai l’endroit jusqu’au pont qui menait à l’autre partie de l’enceinte, à savoir le Lac noir, le terrain de Quidditch et la cabane du garde-chasse qui faisait office d’entrée à la Forêt Interdite.

« Alors, ta semaine ? Pas d’incidents notables dans tes classes ? » Demandai-je tout simplement tout en posant un pied sur le pont.

Il s’agissait des conversations habituelles que l’on tenait entre collègues mais qui étaient efficaces pour enrichir la discussion et peut-être diverger sur d’autres sujets plus ou moins liés. Je n’avais d’ailleurs pas eu le temps de m’entretenir énormément avec lui ces derniers jours, ce qui me donnait dès à présent l’occasion d’y remédier.

« Au fait, est-ce que tu as pris part à la soirée d’Halloween organisée par la direction ? »

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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyDim 18 Fév - 17:36

    Oui, le temps fera probablement son œuvre. Il avait fait un bon travail avec Morgana qui avait fini par oublier ces idées d’un ancien temps que sa famille lui rabâchait. Et pour moi aussi en finissant par accepter qu’elle ait changé. Comme quoi tout était possible, tant qu’on s’en laissait le temps. Je pourrais même pousser un peu le vice, j’avais l’impression qu’on était plus proches qu’elle ne pouvait l’être avec d’autres membres de l’administration de Poudlard. Avec Blake par exemple, ils s’entendent bien mais c’était tout de même différent. Ou peut-être que c’était moi qui m’imaginais des trucs peut-être. On avait vécu pas mal de trucs ensemble depuis quelques temps maintenant, après tout. La torture commune pendant laquelle je m’inquiétais pour elle, les vacances partagées au Japon qui m’auront permis de la voir sous un nouvel angle, et… Bon le baiser mais ça il vaut mieux pas en reparler. Dans ces pensées, je n’en rajoutais pas au sujet des deux gryffondors que je venais d’engueuler. On leur avait déjà donné trop d’importance pour une bande de pro-sang-purs.

    La voir habillée si chaudement n’était pas banal. Il faut croire que, parfois, les réserves d’ingrédients ne sont plus suffisantes et qu’il faut aller se salir un peu les mains dans la forêt interdite. Ca a au moins le mérite d’offrir quelques occupations en dehors des cours et de la surveillance des couloirs. Ma passion à moi c’était les sortilèges, mais en dehors des cours eux-mêmes je n’avais rien de particulier à préparer. Comme toutes les matières magiques en fait. Je pouvais me tromper, mais à part la botanique et les potions, il ne devait pas y avoir tant de cours nécessitant un travail régulier en dehors des heures. C’est pas ça qui allait me faire apprécier les potions plus que je ne le fais, mais il était admirable de sa part de s’impliquer ainsi dans son travail. Il devait sûrement y avoir des fournisseurs pour ce genre de choses, on en avait un peu parlé avec Blake au sujet des potions qu’il utilisait pour soigner les élèves. Mais je suppose que c’est moins cher, et que l’habitante des cachots appréciait quand même le plein air de temps en temps. Cela étant, ça pouvait me permettre de changer un peu de mon train-train quotidien en charmante compagnie. D’ailleurs, elle ne manqua pas de souligner mon inactivité, pour rire certes, mais en un sens…
    « Bah, t’as pas totalement faux non plus. J’ai moins de trucs à préparer en sortilèges… Il faut surtout que je fasse gaffe à ce qu’ils ne me fassent pas flamber la salle s’ils ne maîtrisent pas bien leur baguette ! »
    J’exagérais évidemment, mais il y en avait déjà qui avaient allumé un petit feu en voulant ouvrir des portes. Comme quoi, même si ça semblait être la matière de magie la plus simple, elle n’en était pas moins difficile, et pas à la portée de tous.

    Après ce petit échange maintenant habituel entre nous, qui à une époque aurait été un réel conflit, nous sortions donc de la chaleur ambiante du château pour nous plonger dans la fraicheur du début d’hiver écossais. J’y étais habitué, étant né dedans, simplement fermer ma veste suffirait à ce que je ne souffre pas trop du froid. Je contrastais avec ma camarade et sa veste bien plus épaisse. Même le vent semblait tenter de nous démotiver en nous accueillant de plein front. Je m’écartais machinalement légèrement de Morgana pour éviter de prendre ses cheveux dans la tête. Ca ne sera certainement pas anodin, mais il vaut mieux ça que de devoir recracher ses cheveux. Après quelques minutes, nous atteignîmes le pont menant aux coins les plus reculés du campus. De l’autre côté, la forêt interdite, notre destination. On avait encore pas mal de temps avant de se retrouver dans les bois, mais la discussion s’engageait déjà.

    « Ca s’est plutôt bien passé. Ca fait déjà une semaine qu’on a commencé un nouveau sortilège avec chaque promotion, ils ont pu s’y habituer suffisamment pour éviter les problèmes… C’était la semaine dernière que c’était le festival, comme à chaque fois. »
    Les portes qui flambent, les objets qui prennent des tailles beaucoup trop exponentielles, des contenants qui se remplissaient un peu trop de liquide… Si je ne devais pas être professionnel en cours, j’aurais de quoi rire gaiement. A défaut, je peux le faire hors des cours en discutant avec Blake ou d’autres.
    « Et toi, les élèves ne t’ont pas trop forcé à hausser le ton ? »
    Elle était connue pour savoir monter haut en volume, quand cela était nécessaire. Plus que n’importe quel autre professeur, probablement. Mais bon, elle a raison, il faut savoir se faire respecter, même si je le fais d’une autre manière. Mais quand il faut monter les décibels, je n’hésite pas non plus.
    Ma mine s’assombrit un peu quand elle parla de la soirée d’Halloween que les élèves avaient subie. Oui, subi, c’était le bon terme.
    « Non, heureusement, je n’ai pas pris part à cette mascarade. » Je cachais à peine mon ressenti par rapport à cette histoire. Même sans l’avoir vécue, nombre d’élèves se sont plaint à ce sujet, et n’importe qui saurait ce qu’il s’y est passé. Etrangement, je ne doutais pas que je pouvais me confier sur cela avec Morgana. « Je suis… Moyennement convaincu de l’intérêt de la chose, et de la pertinence de cette soirée. Pour la première fête de l’année, Londubat commence mal si tu veux mon avis. C’est un nouveau directeur, il devrait prendre le temps de faire ses preuves avant de faire ça. Surtout aussi tôt après… l’année dernière qui a traumatisé plus d’un élève. »
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyMer 21 Fév - 23:49

Au coeur de la forêt
EXORDIUM.
Aaron ne nia pas le fait que son métier n’était pas si prenant puisqu’il avait moins de choses à préparer. Leur apprendre des sorts et faire en sorte que les élèves les maîtrisent pour ne pas commettre d’incidents était sa priorité et elle ne nécessitait pas de temps hors classe. En tout cas, sa dernière remarque me fit un peu grimacer.

« Tu sais, ils n’ont pas besoin de rater un sort pour provoquer un incendie. »

Je faisais référence à des élèves de ma propre maison qui, dans un combo de maladresse, avaient déclenché un incendie dans le dortoir même des Serpentard. C’était parti d’une potion très mal concoctée par l’un d’entre eux puis le mal avait été concrétisé par mon filleul qui, à cause de son camarade, avait renversé la potion. J’avais été dans une fureur noire, ce soir-là, et j’avais puni Sullivan, le véritable fautif, d’une sévère retenue. Quant aux autres, je leur avais ôté des points.

Sur ces paroles, nous sortîmes affronter le ciel gris et ce vent qui aimait faire voler mes cheveux et les faire fouetter. Choisir un autre jour malgré le temps qu’il faisait n’aurait pas été la solution et j’avais vraiment besoin de ravitailler mon stock. Une fois arrivés au pont, nous changeâmes de conversation, nous contentant de nous demander des nouvelles de notre semaine. Mis à part à l’heure des repas, nous n’avions pas vraiment l’occasion de nous parler et je devais avouer qu’avoir Aaron à mes côtés pour une petite balade dans la forêt ne me déplaisait pas. Il était sûrement le plus proche de mes collègues et notre amitié s’était tissée au fil du temps de façon sincère. Je ne l’avais pas cru le premier soir où il m’avait accueillie à Poudlard avec toute la rancœur du monde… Mais le changement pouvait balayer les mauvais choix, heureusement.

« Le festival ? Que s’est-il passé ? »

Il fallait le faire pour rater autant des sortilèges au point d’en qualifier la situation de festival. Je n’avais, pour ma part, jamais été une mauvaise élève, ce qui me menait à ne pas comprendre leurs échecs critiques. Certes, il y avait des magies plus complexes que d’autres et qui nécessitaient du temps mais il y avait toujours un moyen d’échouer sans engendrer de funestes conséquences.

« Et toi, les élèves ne t’ont pas trop forcé à hausser le ton ? »

Hausser le ton faisait partie de mes routines pour apprendre aux plus lamentables des élèves que l’on ne faisait pas n’importe quoi dans ma classe. J’avais une préférence pour les plus excellents et je ne témoignais d’aucune pitié envers ceux qui n’aboutissaient pas aux résultats que j’exigeais d’eux. Après tout, on ne pouvait guère prétendre pouvoir devenir un vrai potionniste tant que l’on ne maîtrisait pas cet art convenablement. Quand on manquait de talent, il valait mieux abandonner l’idée de poursuivre cette matière ou bien redoubler d’efforts pour tenter de surpasser ses limites. C’était une question de détermination mais aussi de facilités puisque, d’un autre côté, un élève très travailleur mais qui ne parvenait pas à me satisfaire n’avait pas sa place parmi mon élite implicite.

« Cela dépend des promotions. Au-delà des classes de BUSEs, je suis satisfaite mais en ce qui concerne les trois premières années, c’est souvent la catastrophe. » Avouai-je en soupirant d’agacement.

Traversant le pont, je finis par lui parler de l’événement de Halloween mais le visage de mon collègue s’assombrit aussitôt. Je devinais qu’il n’avait pas apprécié cette initiative, lui non plus, et que les vieux souvenirs de l’année passée devaient certainement lui revenir en tête. Faire souffrir des élèves déjà meurtris, ce n’était pas la meilleure idée qu’avait pu avoir Londubat, effectivement. Il avait reçu beaucoup de lettres plaintives le lendemain de la soirée et il semblait que certains élèves ne s’en étaient pas remis sur le coup. D’après ce que l’on m’avait dit, ils avaient subi une simulation à l’aspect réelle de choses horribles qui incluaient, par exemple, le faux meurtre de leurs amis.

« Non, heureusement, je n’ai pas pris part à cette mascarade.
‒ Je vois. Moi non plus, d'ailleurs. »

Son air presque mélancolique ne m’échappa pas. Dans un sens, il avait bien fait de ne pas revivre toute forme de torture mais je supposais qu’il n’aurait pas dit « non » à l’idée de réconforter certains jeunes durant ces terribles épreuves. Pour ma part, je ne participais jamais à ce genre d’occasions festives mis à part lorsqu’il s’agissait de bal. Les bals organisés avaient un caractère sophistiqué qui me convenait et qui me permettait de me mettre en valeur comme je le voulais. Mon habituelle tenue professionnelle ‒ qui se composait notamment d’une longue cape de sorcière ‒ n’était pas ce que j’avais de plus sensuel à mettre.

« Je suis… Moyennement convaincu de l’intérêt de la chose, et de la pertinence de cette soirée. Pour la première fête de l’année, Londubat commence mal si tu veux mon avis. C’est un nouveau directeur, il devrait prendre le temps de faire ses preuves avant de faire ça. Surtout aussi tôt après… l’année dernière qui a traumatisé plus d’un élève. »

Mon avis s’alignait avec le sien. Même si je déplorais les méthodes de notre nouveau directeur, je savais que nous ne pouvions pas nous permettre de le descendre avant qu’il n’essaie véritablement de faire ses preuves. Intégrer un poste à responsabilités tel que celui-ci a un si jeune âge, cela nécessitait d’expérimenter et de voir ce qui fonctionnait ou non. C’était une vision pessimiste du côté des élèves mais nous devions bel et bien attendre encore un moment avant de le bâcher.

« Je pense la même chose. Londubat a manqué de pertinence dans l’organisation de cette fameuse soirée et j’ose espérer que cela lui servira de leçon pour mieux gérer la suite des choses. » Déclarai-je sur un ton perplexe.

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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyJeu 1 Mar - 18:03

    « Ahah, ouais, c’est pas faux. »
    Je savais très bien à quoi elle faisait référence. On avait parlé de ce cas pendant les pseudo-vacances d’été qu’on avait eues à la ferme, au détour d’une séance préparation de cours. Bien que son point de vue se défendait, j’avais décelé une partie de favoritisme dans sa défense de Scorpius Malfoy. C’était peut-être la première fois que l’on parlait vraiment comme on le faisait désormais, en y repensant. La première fois que l'on parlait à cœur plus ou moins ouvert, sans réel tabou, sans différend entre nous. C’était bien plus vivable comme ça. Et étonnement appréciable, même si je ne saurais dire précisément pourquoi ça m’importait désormais que l’on soit aussi proches. Bon, c’est pas encore comme si on ne pouvait pas se passer l’un de l’autre, mais je pense que le terme d’ami était bien ancré dans notre relation maintenant. Surtout si l’on comparait ça au reste de l’équipe pédagogique, elle était clairement celle avec qui je passais le plus de temps, outre peut-être les entraînements de Liu Xi, et vice-versa.

    Après ce petit échange, sur lequel je n’insistais pas pour ne pas lui remémorer que c’était ses Serpentards qui avaient fait la plus grosse connerie que le château ait vécue depuis un petit moment, nous sortions dans le froid de l’Ecosse. Elle était bien trop proche d’eux et je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie. Surtout pas juste au début d’une balade qui allait durer je ne sais combien de temps. C’était elle la pro de ce genre de sortie. Pour moi, c’était une première de sortir chercher des ingrédients, ou même quoi que ce soit d’utile pour mes cours. J’avais mes outils, et ils étaient intemporels. Même s’ils cassaient, je n’avais qu’à utiliser un sort de réparation pour les remettre à neuf. Je n’avais aucun consommable qui puisse se vider dans le temps. J’avais d’autres problèmes à gérer dans mes cours : les ratés de début d’apprentissage. Tout le monde n’en était pas victime, heureusement, mais les premiers cours sur un nouveau sortilège étaient souvent folkloriques.

    « Bah, tu sais bien que quand on n’est pas totalement concentré sur un sort, au moins au début, ça peut partir en vrille. C’est d’autant plus vrai au début de l’apprentissage où les élèves risquent de mélanger inconsciemment les sorts. Et c’est souvent ça au début d’un nouveau chapitre. Quand je te parlais de faire flamber la salle, j’en ai vu qui, en tentant d’ouvrir une porte avec un Alohomora, l’avaient fait cramer. A partir de là, je m’attends à tout, et pourtant ils arrivent encore à me surprendre parfois. »

    Les exemples étaient légion et pourtant je n’en avais pas en tête pour l’instant, à part cette porte qui avait pris feu. Si je me concentrais un peu, j’en trouverais certainement, mais je n’allais quand même pas me lancer dans une liste exhaustive d’échecs et catastrophes. Il y aurait de quoi bien rire, certes, mais les pauvres élèves n’y pouvaient rien s’ils ne maîtrisaient pas la magie en un claquement de doigt. Et de son côté, ça ne semblait pas forcément plus glorieux. Elle statua très justement que cela dépendait de l’âge des élèves, mais je sentais son agacement bien plus prononcé à ce sujet que moi. Je commençais à la connaître suffisamment pour reconnaître le ton de sa voix.
    « Ouais, c’est pareil en sortilèges, les plus vieux s’en sortent mieux. Mais il faut bien un début à tout, non ? »
    J’essayais quand même de la tempérer un peu. Je ne changerai pas totalement sa vision de la pédagogie, et heureusement en un sens, mais j’aimais l’idée que je puisse au moins avoir un peu d’impact sur elle. Et peut-être qu’elle en avait sur moi aussi, quand je devais recevoir un élève récalcitrant dans mon bureau, j’avais toujours une pensée pour elle qui savait les redresser d’une poigne de fer.

    Et puis, le sujet de l’évènement d’Halloween fut le suivant. Je n’étais pas franchement heureux des décisions du directeur. Nous n’avions même pas été mis au courant, et voilà le résultat. Des élèves encore plus traumatisés que ce qu’ils étaient à cause de l’année dernière, une mauvaise réputation pour le directeur… Il avait tout gagné avec son choix. Morgana n’y avait pas participé non plus, mais je lui faisais tout de même part de mon avis. Ce n’était pas parce que l’on n’y était pas qu’on ne pouvait pas avoir un avis précis sur la question. Et elle me rejoignit dans ma pensée. Et j’espérais comme elle que ça lui servirait d’exemple.
    « Au moins, s’il nous en avait parlé, on aurait peut-être pu faire en sorte qu’il trouve quelque chose de mieux. Il m’a l’air de prendre les décisions seul, non ? Je ne me souviens pas en avoir parlé avec lui…»
    Je lui demanderais bien si elle en avait parlé avec lui, mais vu sa réaction je me doutais bien que non. Pendant que l’on discutait, on avait fini de traverser le pont, et nous arrivions vers la cabane du garde-chasse. L’occasion de passer à une discussion un peu plus joviale.
    « Tiens, tu sais quand il va y avoir un nouveau garde-chasse ? La pauvre cabane est un peu à l’abandon… »


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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyMer 7 Mar - 18:06

Au coeur de la forêt
EXORDIUM.
J'avais toujours eu du mal avec les élèves incapables d'être dôté du moindre éclair de génie ou qui ne se concentrait pas suffisamment pour pouvoir exploiter pleinement leur potentiel. Comme le disait Aaron, en début d'apprentissage, ce manque pouvait engendrer de funestes conséquences et l'étourderie encore plus puisque mélanger inconsciemment les sortilèges, c'était la meilleure manière de provoquer une catastrophe. A leur âge, je retenais plus ou moins tout avec facilité et je prenais un peu d'avance dans certaines matières. Je n'étais pas en tête de promotion, me contentant plus souvent de la troisième place ou de la quatrième place face aux intellectuels de Serdaigle dont la vie se résumait aux études mais j'étais considérée comme une excellente élève qui n'avait de lacunes qu'en cours de Vol – que j'avais arrêtés en troisième année – et qui faisait partie de ceux qui étaient promis à un grand avenir. Pour moi, il était donc impensable d'être aussi étourdi au point de confondre des sorts basiques et ce, même en première année. Entendre donc mon collègue parler des plus médiocres capables de faire prendre feu à une porte en tentant d'exécuter un Alohomora m'apparaissait aussi lamentable que la composition de la Potion Sullivan.

« Eh bien, tu rencontres de sacrés cas. Je ne me souviens pas d'avoir connu de telles erreurs de la part de nos camarades, à l'époque. Néanmoins, pour ma part, je reconnais que mettre les points sur les i dès le départ aide à limiter les dégâts. »

Le nombre de fois où je donnais mes instructions avec sévérité et sans la moindre mansuétude perceptible dans mon regard ne se comptait plus. Je les menaçais presque des yeux de ne pas commettre la moindre bévue et la crainte de finir exclu de ma classe motivait les troupes à donner le meilleur d'eux. Cela fonctionnait plutôt bien à l'exception des mauvaises graines qui n'avaient limite rien à faire dans ma classe mais dont le code éducatif du Ministère m'obligeait à leur enseigner ma passion. D'un côté, je concevais tout à fait qu'ils doivent apprendre les bases pour pouvoir vivre de façon indépendante plus tard dans le monde de la magie mais concernant certains élèves qui n'arrivaient à rien, pas même à préparer une solution contre les furoncles, je considérais presque cela comme une perte de temps si ce n'en était pas déjà.

« Ouais, c’est pareil en sortilèges, les plus vieux s’en sortent mieux. Mais il faut bien un début à tout, non ? »

J'haussai les épaules, sûrement résolue à cette même conclusion même si je n'étais pas entièrement d'accord avec elle sur tous les points.

« Certes. »

Le vent souffla un peu plus à cet instant, faisant voler mes cheveux en arrière et en m'arrachant un frisson glacial. Novembre annonçait bien l'hiver sans transition et je ne regrettais absolument pas d'être bien couverte. Il me manquait à la rigueur un chapeau pour parfaire ma tenue vestimentaire mais ce n'était pas l'accessoire qui me plaisait le plus. De son côté, Aaron n'avait aucun souci notable avec sa propre chevelure... l'avantage masculin d'en avoir une si courte.

Le pont nous protégeait toutefois de l'invasion de ce vent pour un petit moment et nous en vînmes à évoquer Halloween, cet événement catastrophique et scandaleux organisé par un Directeur encore trop négligeant et naïf. Il devait certes prendre ses marques et se faire à son nouveau poste mais il fallait aussi qu'il apprenne de ses erreurs et qu'il fasse preuve de bon sens lors de ses prochaines initiatives. À sa place, je ne pensais pas que j'aurais entrepris un événement de ce type. Je me serais contentée d'une soirée assez banale dans la Grande Salle au décor sombre et en phase avec le jour du 31 octobre mais sans la partie traumatisante. De toute façon, ce n'était pas Halloween la fête qui me marquait le plus, bien que l'ambiance effrayante se dégageant de cette dernière restait assez séduisante. A vouloir en faire trop, on finit par ne plus contrôler les conséquences de nos décisions. Mais Londubat se rattraperait certainement lors de la soirée faisant honneur au réveillon de Noël... je l'espérais pour lui. Qu'il nous consulte ne serait pas une mauvaise idée, comme venait de le dire Aaron. S'il l'avait fait, nous aurions pu l'aider à éviter d'être sujet à toutes ces plaintes et ces petites menaces qu'il recevait par courrier assez souvent. Mais cela ne pouvait se faire que s'il y avait en effet un minimum de communication entre lui et son personnel, ce qui n'était pas vraiment le cas.

« Je crois aussi. Il n'y a pas de directeur adjoint choisi parmi les quatre directeurs de maison, ce qui est déjà un manque non-négligeable concernant l'ascension et la descente verticale des informations. Je ne lui parle que très brièvement aux dîners, c'est tout. Il reste assez discret. »

Qui aurait pu bien prétendre au titre de directer adjoint parmi moi, Aaron, Irina ou encore le responsable de Poufsouffle ? Je trouvais Irina encore très peu expérimentée dans le milieu de l'enseignement et quant au professeur actuel d'histoire de la magie, il comptait partir en retraite pour sa santé qui se dégradait, ce qui ne constituait pas le choix le plus judicieux. Il ne restait qu'Aaron et moi. Et à ce stade, cela se jouerait sûrement par affinité par rapport à Londubat bien que, personnellement, je ne courrais pas après ce poste.

Nous atteignîmes la cabane du garde-chasse rapidement, retrouvant le vent glacial qui se faisait une joie de nous accueillir. Je m'enfonçais presque dans mon écharpe tant le froid piquait à la peau. Dans le silence, nous observions rapidement la bâtisse de pierre qui n'avait pas été occupée depuis le départ de l'ancien garde-chasse et donc depuis un bon moment. Aaron en profita pour m'interroger à ce sujet, me demandant si je savais quand un remplaçant y prendrait ses fonctions. J'haussai les épaules tout en jetant un regard en biais à mon collègue.

« Ce n'est pas moi qui suis responsable des recrutements de l'école. » Dis-je d'un sourire en coin.

Si cela avait été le cas, j'aurais été plus sélective dans le choix des enseignants et je n'aurais pas permis de prendre des personnes trop inexpérimentées ou qui manquaient d'autorité... Sur ces mots, nous contournâmes la cabane et menâmes nos pas jusqu'a la lisière de la forêt où les arbres touffues recouvraient le sol de feuilles dorées. Bloqué par ces mêmes arbres, le vent ne parvenait pas beaucoup à pénétrer dans la forêt même si le froid demeurait.

« J'espère que tu n'as pas peur des vilaines créatures. » Dis-je sérieusement avant de détendre mes traits, révélant la plaisanterie.

De toute façon, nous ne nous enfoncerions pas dans les profondeurs donc nous serons à l'abri des créatures féroces et dangereuses.
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyJeu 15 Mar - 14:39

    « Bah, chacun sa méthode, que veux-tu. »

    J’avais critiqué sa façon de faire, au début. Sa méthode ne me plaisait pas vraiment quand elle est arrivée, mais finalement, avec le temps, j’avais fini par l’accepter. Je ne l’adopterais pas pour autant, mais je la tolérais – non pas que j’aie quelque droit de juger du bien-fondé d’une façon d’enseigner. Pour ma part, je ne me voyais pas brusquer les élèves. Parfois, bien au contraire, les brusquer ne menait qu’à un désintérêt de la matière, voire simplement à un manque de concentration. Bien sûr, il y a aussi des mauvais points à être plus cool, certains élèves ne me prenant pas particulièrement au sérieux, mais il suffisait de savoir resserrer les boulons, remettre les points sur les i quelques fois, comme elle l’avait dit. Malgré tout je me devais de souligner que les plus jeunes devaient bien commencer à quelque part. Même pour nous, aussi bons élèves que nous ayons pu être – elle peut-être plus que moi, puisque je ne venais pas d’un monde de magie – il y a eu un début, au moins en première année, voire même avant, où notre réussite était loin d’être systématique. Enfin, peut-être qu’elle, elle n’avait jamais fauté. Après tout on était encore trop jeunes pour se détester comme on s’est détesté par la suite, je ne faisais donc pas particulièrement attention à sa réussite. Mais c’est une femme brillante, alors l’imaginer réussissant rapidement n’était pas si irréaliste.

    Face au vent qui tentait de nous repousser, nous avancions vers notre destination. Du coin de l’œil je voyais les cheveux de Morgana virevolter au gré du vent, et si j’étais plus proche j’en aurais sûrement quelques-uns dans la figure. Pourquoi m’imaginais-je plus proche d’elle que nous l’étions actuellement ? Je ne sais pas trop, et cette pensée fut vite remplacée par le sujet de la soirée d’Halloween. Une pensée bien moins joyeuse. On en revenait aux débutants qui devaient apprendre les choses avant de les faire bien, sauf qu’ironiquement les élèves avaient au moins l’intelligence de demander des conseils en cours. Londubat, lui, n’avait pas daigné nous tenir au courant de ce qu’il avait prévu, et de ce qui allait se passer. Et Morgana me rejoignait dans cette critique. Elle mentionna d’ailleurs le directeur adjoint qui n’avait pas été nommé. Choix ou simple oubli, allez savoir, mais Londubat se retrouvait seul maître de grandes décisions, et vu celles qu’il prenait pour des soirs de fête, ce n’était pas des plus rassurants.
    « Oui, il y a un problème assez net dans la communication avec la direction. De toute façon, même en dîner, ça ne serait pas propice à en parler. Il nous faudrait, je sais pas, des réunions ? Où il y aurait tout le monde et qu’on puisse discuter tranquillement des points importants. »
    J’omettais volontairement le fait qu’un des quatre directeurs de maison puisse être directeur adjoint, je ne me voyais vraiment pas enfiler ce rôle. Des quatre, Morgana serait probablement la plus qualifiée pour le boulot, avec le sérieux dont elle fait preuve. Mais bon, faut-il encore que Londubat daigne s’occuper de ça…

    Quand la cabane du garde-chasse se découvrit devant nous, ce fut l’occasion d’un nouveau sujet de discussion. Ca faisait un moment qu’il n’y avait personne dedans, le dernier étant parti pour cause de vieillesse, je crois. Il serait temps que quelqu’un vienne l’habiter de nouveau. Non pas que les élèves aient pour habitude de passer leur temps dans la forêt interdite, elle leur faisait trop peur, mais avoir un peu de sécurité en plus ne serait pas de trop. Mais visiblement, Morgana ne savait pas non plus quand il y aurait quelqu’un, plaisantant au sujet du recrutement.
    « Ah oui ? C’est pas toi qui recrute ? On m’aurait menti alors ? Décidément, la communication dans ce château c’est plus ce que c’était… »
    Je suivais allègrement sa plaisanterie tout en rappelant le sujet précédant. Je savais très bien qu’elle ne recrutait pas le personnel, mais qui sait, elle aurait pu entendre des rumeurs dans les couloirs. Quoique, dans les cachots il ne doit pas y avoir grand monde pour parler. Je souriais à cette pensée cocasse avant qu’elle ne me demande avec sérieux si je n’avais pas peur. Je n’eus pas le temps de m’interroger sur le ton employé qu’elle me donna un joli sourire pour rire. Sourire que je lui renvoyais.
    « Voyons, pourquoi aurais-je peur, tu es là pour me sauver au cas où, non ? » rétorquais-je en inversant volontairement le conte du chevalier servant et de la princesse en détresse. Je fis ensuite quelques pas pour prendre un peu l’avance sur elle, et je me retournais, faisant une légère révérence pour l’inviter à avancer. « Après vous, mademoiselle. »
    A ce que je sache, elle n’avait jamais été mariée. Mademoiselle était donc encore un qualificatif que je pouvais lui donner. Et de toute façon, ça tenait plutôt de la plaisanterie…
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyJeu 15 Mar - 23:01

Au coeur de la forêt
EXORDIUM.
J’ignorais si je devais lire un total désaccord dans la manière dont Aaron avait clos le sujet en tirant cette conclusion évidente mais dans le fond, nos façons de procéder ne s’étaient jamais rencontrées sur un point de convergence. Je ne concevais tout simplement pas la pédagogie et l’éducation des jeunes sorciers sans une poigne de fer constante. Il m’était toutefois déjà arrivée de me montrer plus conciliante et douce en fonction des circonstances ou bien de l’élève en lui-même ; je passais peut-être pour une enseignante très peu clémente mais je n’étais pas non plus un tyran. Je souhaitais juste imposer un certain ordre, de la discipline et être témoin du talent de mes élèves. Par talent, je comprenais évidemment leur volonté de vouloir développer proprement leur potentiel ainsi que celle de dépasser leurs limites. Je préférais qu’ils visent haut, tout comme les principes de grandeur de Salazar le préconisaient par-dessus tout. Le succès, c’était toute une vie et c’était ce qui avait toujours compté à mes yeux. Je ne pensais pas pouvoir considérer mon poste de professeur comme étant la plus grande réussite de ma vie mais ce n’était qu’une profession temporaire, de l’ordre de quelques années et qui me permettait de vivre une expérience différente de celle que j’avais eu auparavant, à Ste-Mangouste. Plus tard, je reprendrai là où je m’en étais arrêtée et je continuerai à gravir les échelons.
Enfin, quoi qu’il en soit, il n’y avait sûrement plus la nécessité de raviver les flammes d’un feu éteit et je devinais sans peine que ce débat ne verrait jamais la fin entre Aaron et moi, bien qu’une certaine courtoisie était à l’honneur parce que nous nous respections tout de même. Tant que les choses se déroulaient relativement bien, il n’y avait pas à donner l’alerte. A la place, nous nous mîmes à parler des décisions douteuses du directeur Londubat qui faisait ses débuts dans la direction de l’école. Le problème venait effectivement de la communication défaillante voire quasiment inexistante entre la hiérarchie et nous, simples professeurs qui subissions les fantaisies de ses pensées farfelues sans que nous puissions intervenir finement afin d’éviter des débordements ou des situations indésirables et inadéquates.

« Oui, il y a un problème assez net dans la communication avec la direction. De toute façon, même en dîner, ça ne serait pas propice à en parler. Il nous faudrait, je sais pas, des réunions ? Où il y aurait tout le monde et qu’on puisse discuter tranquillement des points importants. »


L’idée n’était pas mauvaise et elle méritait sûrement d’être remontée jusqu’à notre employeur. Je méditai là-dessus tout en laissant la liberté à mes yeux de pouvoir contempler la vue du lac sombre et calme. Cette solution me paraissait tellement logique que je ne comprenais pas comment elle n’avait pas pu traverser l’esprit de Londubat. Pourquoi nous tenait-il à distance alors que le moins malin d’entre nous aurait certainement eu le réflexe de consulter ses collègues avant d’entreprendre quoi que ce soit en termes d’événements spéciaux ? Notre avis ne lui importait-il pas un minimum ? Je ne prétendais pas être la plus apte à organiser des soirées festives pour des adolescents mais je me savais suffisamment réfléchie pour pouvoir l’aiguiller vers de bonnes initiatives. J’imaginais sans mal qu’Aaron devait aussi voir les choses de cette manière.

« Je dois avouer qu’apprendre le type de gastronomie qu’il préfère au diner est loin d’être la conversation la plus fascinante qui soit. Peut-être devrais-tu lui faire remonter ton idée via une missive. »

A voir si cela allait porter ses fruits ou non en sachant que beaucoup de plaintes d’élèves suite à Halloween étaient toujours restées sans réponse. La soirée ne datait pas de bien longtemps mais j’avais le sentiment que la frustration et la colère ne partiraient pas de ces jeunes têtes de sitôt. Je m’estimais bien chanceuse de ne pas avoir assisté à cela et d’être un peu tenue à l’écart du mal qui frappait ceux qui ne s’en remettaient toujours pas. A ma connaissance, seule Liu Xi avait accompagné les élèves en compagnie d’un autre professeur ; le résultat n’avait pas non plus été joli pour elle.

Passant le sujet de Londubat sous la trappe, nous nous approchâmes de la forêt interdite sans vraiment craindre les aléas météorologiques. Nous gardâmes une petite distance entre nous tout en observant distraitement la cabane du garde-chasse, parti depuis un moment pour profiter de sa retraite bien méritée. L’école devait sûrement être à la recherche d’un homme de confiance qui saurait le remplacer et mener à bien les missions propres à ce poste. Aaron m’avait posé une question à ce sujet mais je n’avais pas pu lui répondre puisque je n’étais au courant de rien en ce qui concernait le recrutement de nouveaux personnels. Mon sourire le fit prendre ma réplique sur le ton de la plaisanterie.

« Ah oui ? C’est pas toi qui recrute ? On m’aurait menti alors ? Décidément, la communication dans ce château c’est plus ce que c’était… »

Mon sourire demeura un instant avant que je ne baisse les yeux vers le sol doré par le nappage de feuilles mortes qui recouvrait l’herbe elle aussi jaunie. Le craquement de celles-ci sous mes chaussures chatouillait mes tympans mais pas autant que ne le faisait le vent de temps en temps.

« On t’a bel et bien menti. Si j’étais à la tête des recrutements, pas mal d’entre nous ne serait certainement pas ici. » Eussé-je l’audace d’admettre sans gêne et avec une espièglerie non dissimulée.

Ce serait presque un recrutement censé ne trouver que l’élite des professeurs, la crème des crème qui justifierait le titre de prestige que l’on attribue tant à l’enseignement de Poudlard et qui, selon moi, avait été terni par les derniers mauvais choix auxquels Londubat et McGonagall avaient décidé de laisser une chance. Bien sûr, tous mes collègues n’étaient pas concernés et je savais reconnaître qui étaient les plus compétents et qui redoraient parfaitement l’image du château.

La forêt fut bientôt plus proche que jamais de notre position et nous pouvions déjà entendre les hiboux s’exprimer au loin, sûrement perchés sur des branches épaisses. L’atmosphère s’était encore plus refroidie et l’obscurité du au feuillage dense de la forêt rendait les lieux à la fois énigmatiques et peu rassurants. Toujours en maniant l’ironie avec perfection, je charriai Aaron sur son éventuelle crainte de dépasser ces limites qui faisaient tant trembler les élèves ‒ les moins téméraires en tout cas. Fidèle à lui-même, Aaron me rendit mon sourire, apparaissant tout aussi relaxé que moi.

« Voyons, pourquoi aurais-je peur, tu es là pour me sauver au cas où, non ? »

Je pouffai discrètement de rire devant cette métaphore inversée. En soit, ce n'était pas comme si j'aimais l'idée d'être secourue par quelqu'un en général. J'étais plutôt une femme indépendante qui préférait se débrouiller toute seule mais j'appréciais doucement l'optique de jouer le rôle du prince charmant. Ce serait très étrange mais amusant de le voir en détresse devant une petite créature quelconque.

« Evidemment. Ca a toujours été mon rôle que de sauver les gens, après tout. » Fis-je en affichant un faux air lassé.

L'altruisme n'était pas ma qualité première mais il s'était tout de même forgé au fur et à mesure de mon cursus suivi et des années à exercer et à être aux petits soins des plus vulnérables. Dans un sens, cela avait aussi contribué à mon changement...

« Après vous, mademoiselle. » Déclara-t-il en exécutant une révérence.

Le qualificatif m'arracha un autre petit sourire bien qu'au fond, j'étais légèrement prise de court. Je n'étais peut-être pas mariée mais j'avais pris l'habitude d'être appelée Madame par les autres adultes ainsi que certains élèves. Aaron venait de me rajeunir d'au moins dix bonnes années, ce n'était pas si déplaisant. Avec grâce, je pris les devants en faisant les premiers pas à l'intérieur de la forêt. Ce n'était que la lisière mais elle nous promettait déjà de nous plonger dans une ambiance bien différente de celle de l'enceinte de l'école.

« Il semble que vous ayez choisi le lieu parfait pour jouer les gentleman, Monsieur Winslow. C'est très charmant et je suis séduite. »

Pour parfaire l'ironie, je fis mine de regarder autour de nous comme si je découvrais l'endroit pour la première fois.

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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyMar 20 Mar - 17:19

    La communication était au cœur des relations, qu’elles soient personnelles ou professionnelles, mais le directeur ne semblait pas vraiment s’en rendre compte. Ce qui causait des évènements qui ne devraient pas avoir lieu s’ils étaient le résultat de plusieurs avis. Tout comme, du point de vue personnel, cela pouvait faire continuer des différends qui ne devraient plus exister, comme ce qu’il s’était passé entre Morgana et moi. La communication était la clé de tout et il faudrait peut-être que Londubat s’en rende compte. En proposant des réunions, Morgana semblait justement d’accord avec moi, sans surprise. Mais c’était sur l’autre partie de sa réplique que je m’attardais d’abord.
    « Sérieusement, il te parle de ça aux repas ? Ahah, heureusement que je suis plus loin que toi de lui ! »
    Bon, je n’étais pas si loin que ça, il n’était de toute façon pas si difficile d’avoir une conversation à la table des professeurs avec plus que son voisin. Mais visiblement suffisamment pour éviter ce genre de discussion bateau pour meubler le silence qui peut régner pendant un repas. Alors, certes, il en faut, mais tous les jours ça doit vite être lassant. Quoique, j’aimais bien parler avec Morgana régulièrement, même si les sujets de discussion n’étaient pas toujours aussi sérieux et pertinents que celui qu’on avait engagé là.
    « Ouais faudra que je lui envoie ça. J’espère qu’à l’écrit il sera plus ouvert à la discussion qu’à l’oral. »
    J’en rajoutais un peu, peut-être, mais j’espérais quand même bien qu’il écoute ce que ma lettre lui dira, et que ces réunions seront efficaces. Les élèves sont déjà suffisamment perturbés par l’année qu’ils venaient de passer sans en plus en rajouter avec les lubies d’un directeur aux idées un peu trop farfelues.

    Arrivé auprès de la cabane du garde-chasse, une nouvelle discussion s’engageait sur la vacance de cette dernière. Une discussion qui perdit rapidement de son sérieux dans la façon que Morgana avait de m’annoncer son ignorance au sujet de ce recrutement. Une façon que je ne pouvais qu’apprécier puisque j’aurais sûrement fait la même chose à sa place. Même si je ne l’aurais sûrement pas dit à une époque, on a quand même pas mal de points communs, quand on y repensait. Il y avait encore pas mal de différences, mais pas de celles qui vous font détester quelqu’un. Et heureusement que j’avais fini par m’en rendre compte. Je lui répondais donc, elle me répondait que son recrutement serait bien plus strict. Et je ne pouvais pas vraiment la contredire après certains professeurs qui étaient passés par ce château. La professeure d’astronomie qui s’était révélée plutôt copine avec les mangemorts, la professeure de botanique qui avait précédé Liu Xi qui n’était pas folichonne, ou même Mandrake que je n’aime pas particulièrement.
    « J’en doute pas que tu ferais passer moins de personnes dans le staff. » Puis avec un sourire espiègle « Heureusement que je suis arrivé avant toi, pas sûr que tu m’aurais laissé passer ! »
    Je ne m’étais jamais vraiment posé la question, parce qu’il n’y avait pas à se la poser, de savoir si elle acceptait, pour ainsi dire, ma place dans le rang des professeurs. Hormis la divergence de nos méthodes, évidemment. Je faisais plutôt allusion à nos différends d’avant en émettant cette affirmation, mais ça m’intriguait tout de même.

    Et puis, finalement, nous arrivions à la forêt, notre destination. Mine de rien, c’était un petit bout de chemin depuis la grande porte d’entrée du château. Une forêt qui en faisait peur à plus d’un, mais pour nous deux, adultes, professeurs, ce n’était pas très difficile de se protéger des dangers qu’elle pouvait effectivement représenter. Ce qui ne nous empêchait pas de nous charrier mutuellement sur la protection dont on pourrait avoir besoin. Après tout, comme elle le soulignait aussi bien, sauver les gens faisait partie de sa vie. Elle avait travaillé en hôpital avant de venir ici, ce n’était peut-être pas un sauvetage physique au sens d’une protection dans la forêt interdite, mais ça dénotait déjà d’une attention de l’autre que je ne lui connaissais pas quand nous étions adolescents. Et puis, même pendant l’occupation, elle s’était révélée importante pour aider les nés-moldus. Je n’avais donc pas grand-chose à redire sur ce que j’avais déjà pu voir depuis qu’elle était arrivée au château. Je me contentais donc de faire le gentleman pour lui proposer d’entrer dans la forêt, et elle jouait le jeu. Même si c’était pour rire, je savais un minimum séduire une femme. Enfin, pas que ce soit le but de ma manœuvre.
    « J’espère bien que vous vous y plairez, j’ai dû réfléchir longtemps pour trouver ce qui siérait le mieux à vos goûts. »
    Ce serait quand même creepy que le lieu idéal d’une femme soit la forêt interdite. Une autre forêt, à la rigueur, je dis pas, mais avec tout ce qu’il y a là-dedans on a quand même connu plus romantique que ça. Après qu’elle ait inspecté un peu les environs comme si tout était nouveau pour elle, je m’inquiétais finalement de ce qu’on faisait précisément ici.
    « Alors, on doit chercher quoi comme ingrédients ? »
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyJeu 22 Mar - 0:01

Au coeur de la forêt
EXORDIUM.
Parler des conversations de Londubat au dîner sur la cuisine n’attira visiblement pas l’optimisme d’Aaron qui s’estima heureux d’y échapper, contrairement à moi. Je lui adressai un petit regard jaloux avant de l’écouter me faire part de son idée de réunions plus ou moins régulières pour discuter de ses initiatives à venir ou de points importants concernant l’école. J’espérais pour lui que la voie de l’écriture lui permettrait d’obtenir au moins une réponse de la part de notre supérieur puisque, comme il le disait, l’oral ne nous avait pas servi. En réalité, j’avais toujours pensé que Londubat suivrait la lignée de ses amis Potter et Weasley, à savoir qu’ils prêteraient une ouïe particulière aux idées des autres. Ils avaient toujours agi en groupe, en se soutenant et en faisant en sorte de faire régner une certaine cohésion entre eux. C’était du moins ce que Draco m’avait révélé, lui qui les avait plus ou moins côtoyé de près ou de loin en tant que rival. Mais peut-être que la prise de l’âge avait changé ce trait de la personnalité de notre directeur ? On ne pouvait pas vraiment juxtaposer la personnalité d’un adolescent à celle de son équivalant adulte et j’en étais sans nul doute la plus fiable des preuves. J’approuvai ses propos et nous continuâmes notre avancée.

Dépassant la cabane du garde-chasse, nous en vînmes à discuter du recrutement de l’école. J’avouais sans peine que j’aurais été sévère concernant les critères de sélection et cela ne le surprit pas ; à force, il commençait à me connaître et c’était sûrement valable pour l’inverse.

« J’en doute pas que tu ferais passer moins de personnes dans le staff. » Il afficha un air espiègle. « Heureusement que je suis arrivé avant toi, pas sûr que tu m’aurais laissé passer ! »

Je fis mine de le jauger du regard d’un faux air hautain, en passant un index sur mes lèvres. L’observant de la tête aux pieds tel que le ferait le plus minutieux et aigri des évaluateurs, je finis par dire :

« Tu manques de prestance, ce qui n’aurait effectivement pas joué en ta faveur. Ce style détaché, cette cravate de travers et cette chemise trop ouverte que tu abordes habituellement n’est vraiment pas convenable pour un professeur. J’ai déjà entendu des jeunes filles glousser bêtement à propos de ça. Mais, d’un autre côté, je comprends qu’elles puissent trouver cela alléchant. »

Je me débarrassai totalement de mon air sévère pour en prendre un autre un peu plus secret et taquin.

« Pour ce qui est de tes talents en sortilèges, cela m’aurait sûrement convaincue. Verdict final ? Mitigé. »

J’esquissai un petit sourire amusé. En vérité, je l’aurais recruté mais je me gardais bien de le dire car briser le mystère rendrait les choses moins drôles. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas plaisanter d’une façon presque salace et le faire avec Aaron me paraissait à la fois presque naturel ‒ nous étions amis depuis un bon moment ‒ et étrange. Cependant, il n’y avait pas de quoi en faire tout un plat. Il s’agissait du même ordre d’humour que l’on pouvait entretenir en soirées avec les autres collègues et nous savions tous que cela n’allait jamais plus loin que des paroles.

A l’orée de la forêt, la température avait gagné quelques degrés. Toujours dans l’art de l’ironie, notre échange tranchait avec l’ambiance très peu joyeuse de la forêt. Cette dernière ne l’avait d’ailleurs jamais été et les seules histoires qui en découlaient étaient dramatiques ou bien effrayantes. J’y avais rarement mis les pieds durant ma scolarité à Poudlard, ayant toujours préféré m’éloigner des problèmes pouvant intenter à ma vie et j’avais toute l’amitié du professeur Slughorn ‒ et une admiration de sa part ‒ qui m’avait été bien utile pour obtenir ce que je voulais pour fabriquer mes potions ou en inventer.

Ce paysage baigné d’inconnus nourrissait une certaine curiosité de ma part malgré le sentiment d’insécurité qu’il octroyait toujours à ceux qui le fréquentait. Pourtant, je savais que nous ne risquerions pas grand-chose en restant à ses abords mais cette forêt incarnait à elle – seule l’appréhension la plus totale. D’une certaine façon, fouler ses herbes en ayant la trentaine d’années passé me rendrait presque nostalgique de la crainte que j’éprouvais autrefois à l’idée d’y pénétrer. Tout cela était néanmoins terminé. En compagnie de l’un des anciens professeurs de Botanique, j’avais eu l’occasion une fois de pouvoir me rendre dans ses profondeurs et nous avions dû fuir un serpent géant. L’expérience avait été pleine d’adrénaline mais aussi de nervosité. En tout cas, aujourd’hui, les choses risquaient de ne pas tourner au vinaigre pour moi et Aaron.

Au beau milieu de tout cela, voilà que ce dernier venait d’ailleurs de sortir le grand jeu de courtoisie auquel j’avais doucement pris part.

« J’espère bien que vous vous y plairez, j’ai dû réfléchir longtemps pour trouver ce qui siérait le mieux à vos goûts. »


Inviter une femme sur ce terrain-même était de loin la pire idée qui pouvait germer dans l’esprit d’un homme et je n’imaginais pas quel couple avait bien pu venir ici pour des raisons romantiques.
« Cet endroit me convient à merveille. Vous n’auriez guère pu faire de meilleur choix. » Conclus-je mielleusement.
Nous fîmes quelques pas vers un petit chemin tout tracé et je pris rapidement les devants de notre duo. Je savais précisément où trouver deux des trois plantes qui me manquaient.

« Alors, on doit chercher quoi comme ingrédients ?
‒ Du sisymbre, de la valériane et de la lavande. Ce n’est pas grand-chose mais il m’en faut un bon stock pour éviter de revenir fréquemment. En général, on trouve les deux dernières plantes assez proches l’une de l’autre. Pour ce qui est du sisymbre, c’est un peu plus compliqué et des fois, cela requiert du temps et de la chance. »

Nous avions désormais repris notre sérieux et je venais de sortir ma baguette pour faire apparaître une sacoche en peau de dragon, là où je pourrais ranger les plantes après leur avoir jeté un sortilège de conservation. C’était le genre d’enchantements qui était très utile en botanique et en potions. Une fois que la sacoche fut entre mes mains, je relevai les yeux vers le chemin qui continuait de se tracer devant nous. J’ignorais si Aaron savait toujours à quoi ressemblait du sisymbre mais, de toute manière, je serai là pour lui en manifester la présence.

« Par là-bas, ce sont les enclos gardés par le professeur de soins aux créatures magiques. Je pense qu’on peut les contourner pour éviter les mauvaises odeurs. »

Je fronçai des narines, très peu friande de l’effluve naturelle de ces bêtes-là. Autant, je pouvais apprécier la compagnie de l'un ou deux animaux domestiques et notamment des reptiles, autant je ne pouvais pas supporter de me tenir trop près de tout un troupeau d'animaux sauvages apprivoisés. Je m’engageai donc vers un chemin qui bifurquait avec le nôtre.

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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyJeu 3 Mai - 17:05

    Après une discussion moyennement joyeuse au sujet de notre directeur, nous reprenions sur quelque chose d’un peu plus léger à l’approche de la cabane du garde-chasse, vide depuis un moment maintenant. Elle n’était pas plus au courant que moi de l’avancée du processus de recrutement, mais ça nous servait de point de départ pour un peu de rigolade. Enfin, rigolade avec une pointe de pure curiosité. Je savais qu’elle ne me voyait plus comme elle me voyait à l’époque où nous étions sur les bancs de l’école, ni comme elle me voyait à son arrivée en tant que professeure, vu comme je l’avais assez froidement accueillie. Mais je n’étais pour autant pas sûr de ce qu’elle pensait vraiment de moi. Et je me surprenais à trouver cette vision qu’elle pouvait avoir de moi importante. Mais bon, on n’allait pas être si sérieux que ça, avec un sujet comme ça. Peut-être qu’un peu de vérité transparaîtrait, mais j’aurais du mal à démêler ça des bêtises qu’elle pourrait me dire.

    Et son inspection commença. Une inspection beaucoup plus attentive que ce que l’on pourrait attendre d’un faux entretien d’embauche. Je la regardais me dévisager, me détailler de la tête aux pieds. Ça pourrait être relativement gênant comme ça, mais c’était une autre sensation qui prenait place en moi, une que je ne saurais définir. Une assez étrange. Et à la fin de son inspection, elle donnait son verdict. Un verdict totalement négatif au sujet de ma tenue. Je n’avais pas grand-chose à redire là-dessus, j’étais clairement pas le genre de mec en costard h24 propre sur soi. Je savais faire des efforts pour les occasions exceptionnelles, mais pour le reste je préférais être nature. Cela étant, je ne pus m’empêcher de pouffer à sa réflexion sur les élèves qui gloussaient.
    « Pourtant les rumeurs ne mettaient qu’Ashley Rosenbach dans cette position. »
    D’ailleurs, elle venait de dire qu’elle pouvait comprendre leur point de vue ? Hum, j’avais sûrement rêvé. Et au pire, ça faisait probablement partie du jeu. Elle conclut sur mes talents en sortilèges qui sauvaient un peu le reste de mon apparence pour passer d’un refus pur et simple à un avis mitigé. C’était déjà ça de gagné, mais ça ne m’assurait absolument pas mon entrée à Poudlard, si elle s’était effectivement occupée de mon cas à mon recrutement.
    « Mais tu sais, en entretien je m’habille mieux que ça quand même ! » rétorquais-je, jouant le jeu du plaidoyer pour faire plier l’avis du recruteur dans mon sens.

    Et à force de discussions légères nous arrivions à la forêt interdite. Son nom était équivoque, bien que ça ne freine absolument pas les quelques élèves qui voulaient tout particulièrement y aller. J’avais dû y aller une ou deux fois quand j’étais élève, juste pour voir ce qu’il y avait dedans. Rien de transcendant, mais cette forêt avait le don de laisser un souvenir à chaque fois qu’on y mettait les pieds. C’est pas pour rien que la plupart ne voulaient pas y mettre les pieds, ni y remettre les pieds. J’ai même entendu que certains professeurs se servent de la forêt comme punition dans certains cas. De quoi bien calmer les ardeurs des jeunes élèves. Enfin, nous n’étions plus des élèves et la forêt ne nous faisait plus tant peur. De toute façon, même si un imprévu intervenait, on aurait tôt fait de nous en sortir. On n’était plus en plein apprentissage de la magie, on la maîtrisait à des niveaux nous permettant d’enseigner ici.

    Et preuve de notre sérénité à l’approche de ce lieu de hantise, nous partions dans un jeu de séduction totalement improvisé et qui n’aurait aucun sens pour quelqu’un ne comprenant pas le second degré. J’imaginais mal quelqu’un inviter une fille ici, et encore moins une fille pour qui la forêt interdite serait le lieu idéal pour un premier rendez-vous. Une forêt normale je ne dis pas, mais celle-ci avait quelque chose de macabre en plus. Cette scène grotesque se terminait effectivement quand Morgana confirma que c’était le meilleur choix pour l’attirer. Nous nous engouffrions donc dans l’ombre des arbres – quoiqu’avec le peu de soleil leur ombre n’était pas si visible. Il était finalement temps que je m’inquiète des objets de notre recherche, que je sache ce pour quoi je devais garder l’œil. Il y avait donc trois plantes à récupérer… Dont une au nom qui ne m’évoquait que de trop vagues souvenirs pour savoir la reconnaître. Et il fallait qu’on ait des stocks pour tout ça, sachant que celle qui ne m’évoquait rien était, évidemment, la plus rare.
    « Alors la lavande, je vois. La valériane je devrais pouvoir la reconnaître. Le sisymbre par contre il va me falloir un petit cours de rattrapage là. »
    J’avais répondu le temps qu’elle fasse apparaître une sacoche que je devinais emprunte des enchantements nécessaires pour pouvoir transporter ce que l’on avait à emporter. Et puis, elle se plaint des enclos d’animaux qu’il valait mieux contourner.
    « Oh, les odeurs de la nature ne sont pas ce que madame préfère dans cette forêt ? Me voilà bien embêté… » répondais-je avec un rictus avant de reprendre plus sérieusement. « De toute façon, je n’ai pas vu beaucoup de plantes par là-bas la dernière fois que j’y suis allé. » concluais-je en la suivant sur le chemin qu’elle empruntait ensuite, la laissant me guider vers les emplacements des plantes qu’elle devait bien connaître plus que moi.
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyDim 20 Mai - 23:05

Au coeur de la forêt
EXORDIUM.
Il était vrai que les rumeurs n’avaient pas été clémentes avec la jeune Rosenbach mais la plupart du temps, elle les avait cherchées. Entre elle et moi, tout n’avait toujours pas si bien tourné et ce n’était que depuis notre séjour dans la fameuse ferme qui nous avait accueillie cet été que nos relations de professeur à élève s’étaient améliorées. Elle m’avait demandé des cours particuliers pour ne pas redoubler sa cinquième année et elle avait montré bien plus de volonté qu’à l’accoutumée. Je me demandais si son mauvais séjour dans les cachots durant toute l’année durant laquelle elle avait été maltraitée ne l’avait pas en quelque sorte changée. Ce genre de traumatisme devait laisser des traces…

« Nous savons tous les deux que les rumeurs ont leurs préférences en termes de victimes. »

Certains étaient épargnés et d’autres subissaient un acharnement constant. Parmi les harcelés, il y avait Tracy Bennett, Narcissa Breckenridge et Cruz Rosewood. Un trio d’amies souvent touchés par des remarques déplacées ou tout simplement calomnieuses. Je n’avais encore jamais abordé le sujet avec ma préfète mais elle savait qu’elle pouvait me trouver en cas de besoin.

« Mais tu sais, en entretien je m’habille mieux que ça quand même ! »

J’arquai d’un sourcil, toujours sur le ton de la plaisanterie et du faux jugement :

« Je demande à voir. »

Sur cette remarque, nous nous remîmes en marche avant de pénétrer dans la forêt interdite quelques minutes plus tard. Je venais de faire la liste des plantes à cueillir à mon collègue en lui expliquant rapidement où l’on pouvait les trouver. Le sisymbre constituerait la pièce la plus complexe à apercevoir parmi ce décor bien feuilli mais j’avais confiance en notre vigilance. Aaron savait à quoi ressemblait de la lavande ‒ le contraire m’aurait fait halluciner ‒ et il ne pensait pas rencontrer de problème à reconnaître de la valériane mais le sisymbre lui posait justement problème. Je me mordillai doucement la lèvre inférieure avant de sortir ma baguette et de chercher au sol une mauvaise herbe. Je l’extirpai doucement du sol et la pointai avant de prononcer un sortilège de métamorphose précis. Aussitôt, la mauvaise herbe se transforma en du sisymbre. Un faux, évidemment, mais dont la réplique était parfaite.

« Ca ressemble à ça. On l’utilise dans certaines potions qui modifient l’apparence, comme du Polynectar. Mais dans le cas du Polynectar, il est nécessaire de cueillir le sisymbre durant la pleine lune pour profiter de ses propriétés. »

La plupart des potions de beauté trouvables chez les Apothicaire contenaient cet ingrédient et c’était la rareté de cette plante qui causait le prix élevé de ces produits convoités par la communauté féminine sorcière.

Suite à cela, je reposai le faux sisymbre au sol et je fis apparaître ma fameuse sacoche en peau de dragon que j’enchantai. Nous étions enfin prêts pour cette cueillette. Le mieux, à mes yeux, était de contourner les enclos du professeur de Soins aux Créatures Magiques pour nous éviter des désagréments olfactifs. Aaron eut un rictus lorsque je lui fis part de cette idée et quand bien même il pouvait apprécier cette partie de la Nature, cela restait moi qui dirigeais cette excursion alors je ne lui laissais pas vraiment le choix que de me suivre.

« Ce n’est pas ma tasse de thé, non. Et effectivement, les créatures de notre cher collègue ont tendance à tout dévorer dans les alentours. Par-là, nous devrions avoir plus de chances. »

Le chemin tracé devant nous était celui qui menait à la clairière, là où la végétation était plutôt riche en plantes intéressantes. Mis à part nos bruits de pas contre les feuilles mortes et les branches cassées, seuls les chants d’oiseaux se faisaient entendre. C’était bien plus calme que dans l’enceinte de l’école mais cela restait assez intimidant de se rendre dans cet endroit à la réputation sombre. J’avais connu d’anciens camarades plus téméraires qui avaient pris goût à des balades interdites dans cette forêt jusqu’au jour où Hagrid les avait pris sur le fait. Comme ils appartenaient à la maison de Serpentard, le garde-chasse n’avait témoigné d’aucune pitié quant à la punition choisie. Il avait toujours détesté notre maison et de mon côté, je n’avais jamais nourri la moindre sympathie à son égard.

Nous marchions silencieusement, à l’affût de l’une des plantes de ma liste. Il semblait que les conversations soient épuisées entre nous mais il y avait toujours au moins un sujet à faire rebondir, histoire d’animer un peu cette recherche.

« Tu prévois quelque chose de spécial pour Noël ? »

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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyMar 5 Juin - 16:51

    En effet, si on prêtait l’oreille aux rumeurs, elles avaient souvent leurs têtes de turc. Il arrivait parfois que quelqu’un sur qui elles ne s’étaient encore jamais abattues en reçoive une, mais la plupart du temps c’était les mêmes noms qui ressortaient. Il faut croire que parmi les élèves, ils arrivaient à se mettre d’accord sur qui était à critiquer à travers ça. Est-ce justifié ou non, nous ne le saurons sûrement jamais, mais en tout cas nombre de ces rumeurs sonnaient faux. Il valait mieux ne pas y prêter attention, ça ne faisait qu’encourager les fautifs à continuer et entacher pour rien certaines réputations. Le sujet fut donc vite clos, pour nous mener au faux entretien d’embauche. Il faut bien avouer qu’avec ma tenue habituelle, je me ferais facilement recaler. Et je ne pouvais que le comprendre, je ne donnais pas vraiment l’air de quelqu’un de sérieux. Et pourtant, je l’étais, d’où l’effort vestimentaire quand il le fallait.
    « Qui sait, peut-être que tu le verras en fin d’année ! »
    Je faisais évidemment référence au traditionnel bal qui concluait le premier semestre à Poudlard. Je n’avais pas de plan particulier pour ce fameux soir, on verra bien ce que j’en ferai…

    Arrivés à la forêt, Morgana me fit part de sa liste des courses. Pas grand-chose à trouver, mais visiblement des plantes rares. Enfin, j’étais bien obligé de croire ce qu’elle me disait, parce qu’à part la lavande, je n’étais pas bien sûr de me souvenir de ces plantes. J’étais à peu près aussi assidu en botanique à l’époque qu’en potion, j’avais espéré ne jamais avoir besoin de ces connaissances. Je m’étais arrangé pour les garder le temps des examens, mais je les avais vite oubliées une fois que j’ai pu me débarrasser de ces cours. Heureusement que j’avais une experte du domaine pour me faire une piqûre de rappel sur la plante qui ne me disait absolument rien. Elle me sortit un modèle et, bien que ça n’éveille pas particulièrement de souvenirs, ça aurait au moins le don de me suffire pour partir à la recherche du sisymbre. En bonne professeure, elle ajouta également quelques précisions sur les utilités de la plante.
    « Et je n’ai même pas retenu quelque chose qui aurait pu me permettre de faire de sacrées crasses ? Décidément, je m’étonne. »
    Elle était loin, l’époque des crasses que je pouvais faire à Morgana dans notre guerre ouverte. Je ne me souviens pas avoir utilisé de polynectar à l’époque – de toute façon l’idée ne serait jamais venue de moi – mais ça pouvait permettre aux élèves de faire nombre de sales coups. Heureusement que la cueillette de la plante se faisait dans la forêt interdite et dans des conditions bien précises. Franchement, une plante qui ne fonctionne que les soirs de pleine lune, c’est le comble.

    Il fut rapidement décidé d’éviter les enclos des animaux, aussi bien pour un point de vue confort qu’un point de vue pratique. On n’y trouverait sûrement rien, et le tout dans des odeurs dont on pourrait se passer. Nous partions donc plutôt du côté de la clairière, me laissant guider par la pro. Pendant que nos yeux étaient aux aguets de chaque plante, nos paroles, elles, divergeaient sur un nouveau sujet, encore une fois. Le sujet des fêtes qui approchaient mine de rien à grands pas.
    « Spécial, non. J’ai un repas traditionnel prévu en famille, évidemment, et après je vais sûrement passer du temps avec des amis. Maintenant que Blake est de retour au pays, je compte bien profiter un peu de lui. »
    C’était l’exemple le plus parlant, mais il n’était pas le seul que je comptais embarquer dans des festivités. C’est juste qu’après toutes ces années, il était temps qu’on se revoie un peu plus régulièrement. Et puis de toute façon, vu sa situation familiale, pas dit qu’il soit vraiment dans l’optique du repas de famille.
    « Et toi ? Je suppose qu’il faut bien que tu préserves la magie de l’évènement pour Abygail. »
    Avoir un enfant devait donner une dimension toute particulière aux fêtes de fin d’année. La fille de Morgana était étonnamment mature, de ce que j’avais vu au Japon, mais je ne doutais pas qu’elle rêvait comme n’importe quel gosse du père Noël lui apportant des cadeaux.

    La chasse aux plantes se passait plutôt bien, on avait rapidement mis la main sur la lavande et la valériane. Il ne restait, évidemment, plus que la plante magique qui, elle, ne voulait pas montrer le bout de son nez. Pas même un plant avait pu nous indiquer si on était dans la bonne direction dans cette forêt dans laquelle on se perdait facilement. Une pointe de lassitude germait en moi, bien que nos discussions rendaient cette balade en forêt plus vivable qu’elle ne l’aurait été seul.
    « Tu es sûre que le sisymbre n’apparaît pas que les soirs de pleine lune ? On n’en a pas vu l’ombre d’une feuille, c’est bizarre. »
    Et voilà que je commençais à me plaindre. C’était peu probable que ce soit effectivement le cas, mais cette réflexion trahissait l’impatience à trouver la plante pour rentrer. Non pas que la forêt me dérange, ni même que la compagnie de Morgana me soit déplaisante, mais il serait bien de rentrer au château à un moment, j’avais perdu la notion du temps et je ne savais même pas quelle heure il pouvait bien être…
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyDim 10 Juin - 4:01

Au coeur de la forêt
EXORDIUM.
« Et je n’ai même pas retenu quelque chose qui aurait pu me permettre de faire de sacrées crasses ? Décidément, je m’étonne. »

J’étirai un petit sourire amusé. Le Polynectar était une potion interdite et son usage risquait de mettre ses Potionnistes dans un sale pétrin s’ils se faisaient prendre. Prendre l’apparence d’une personne pour commettre toutes sortes de bêtises en accusant le véritable corps était passible d’un renvoi de l’école. Cela signifiait enfreindre une bonne dizaine d’articles du règlement et à ma connaissance, je n’avais eu vent d’aucune personne ayant déjà eu l’audace de le faire à Poudlard. Moi-même je n’avais pas tenté l’expérience, trop soucieuse de ma scolarité et quand bien même je n’avais jamais été une adepte des règles puisque j’avais tendance à les briser pour persécuter mes cibles, je ne prenais pas d’initiatives aussi risquées que celle-là. Un autre exemple le soulignait : je n’avais jamais mis les pieds dans la Forêt Interdite en dehors des cours de Soins aux Créatures Magiques.

« Tu n’aurais pas trouvé la recette sans un accès à la réserve. Et il faut beaucoup de patience et de rigueur en potions pour la préparer. » Dis-je d’un air dissuasif en faisant référence à ses lacunes dans ma matière.

Peut-être aurait-il fait un effort s’il avait pu s’en servir contre moi mais je ne m’avançai pas plus que cela dans cette hypothèse. Je scrutai les environs tandis que nous contournâmes les enclos des animaux, nous dirigeant vers la clairière là où les conditions étaient réunies pour la pousse de la plupart des plantes dont j’avais besoin. Cette même clairière faisait partie des endroits les moins craints de la forêt et elle était même plutôt reposante quand le soleil l’exposait de sa chaleur au printemps. Au mois de novembre, en revanche, je me doutais que l’effet devait être différent.

Tout en cueillant mon premier brin de valériane, je demandai à Aaron quels étaient ses plans potentiels pour les fêtes de fin d’année. Il me répondit qu’il avait prévu un repas traditionnel en famille et de passer du temps chez ses amis et notamment chez Blake. Je dissimulai ma surprise. Je ne les savais pas si proches que cela, à vrai dire. Je savais qu’ils se fréquentaient à l’époque et qu’ils faisaient sûrement partie de la même bande mais je ne pensais pas qu’ils auraient continué de tisser une complicité si forte à tel point qu’ils partageraient un réveillon ensemble. C’était tant mieux pour eux.

« Je vois, répliquai-je en marquant une pause. Vous m’avez l’air bien complices, tous les deux. »

Je pensais à l’arrivée de Blake qui m’avait prise au dépourvu, la première fois. Elle m’avait donné l’impression que tout mon passé me rattrapait, que toutes les personnes que je ne supportais pas auparavant venaient me retrouver. Charli et moi étions encore en pleine friction et nous en étions à un stade même où le vouvoiement était nécessaire. Pourtant, j’avais essayé de briser la glace mais en vain, sa rancune restait présente. J’avais donc abandonné l’initiative, me disant qu’il ne méritait pas une attention de plus de ma part. C’était aussi ce que je m’étais dit avec Aaron, il y a plus d’un an et demi.

« Et toi ? Je suppose qu’il faut bien que tu préserves la magie de l’évènement pour Abigail. »

La magie de l’événement… C’était joliment tourné, je devais bien l’admettre. Les enfants adoraient les mystères, les contes, les choses imaginaires. Malgré mon côté terre-à-terre, je restais une mère qui faisait de son mieux pour nourrir de l’espoir à sa fille, du bonheur et des rêves. J’hochai donc la tête à sa question :

« Oui, je lui ai dit que des fées apporteraient ses cadeaux lorsqu’elle s’endormirait et qu’elle ne devrait pas essayer de tricher sous peine de voir des furoncles lui pousser partout sur le corps pendant des semaines. »

Je laissai échapper un petit éclat de rire tout en tapotant l’épaule de Aaron avant de reprendre aussitôt.

« J’admets avoir été dans l’abus en ce qui concerne la sanction. Mais je la connais cette petite, elle est futée alors il fallait bien que je la dissuade de briser cette magie. »

Et pour rien au monde ma chère Abigail ne laisserait des fées lui faire pousser d’affreux boutons. L’idée l’avait rapidement répugnée et chaque année, elle obéissait et s’endormait sans entreprendre l’idée de se réveiller en pleine nuit. Sur cette discussion, nous remplîmes ma sacoche de lavande et de valériane, plutôt faciles à trouver puisqu’elles poussaient en masse à proximité de notre position. Il ne restait plus qu’à se procurer du sisymbre et Aaron paraissait s’inquiéter de sa non-présence. Comme je le lui avais dit, sa recherche était plus compliquée que la plupart des plantes car elle nécessitait de la patience et de la chance.

« Tu es sûre que le sisymbre n’apparaît pas que les soirs de pleine lune ? On n’en a pas vu l’ombre d’une feuille, c’est bizarre. »

Je fronçai des sourcils avant de comprendre qu’Aaron n’avait pas compris mon explication de tout à l’heure :

« Non, le sisymbre apparait en tous temps. C’est juste que la pleine lune est une condition requise pour la cueillir dans le cadre de la préparation du polynectar. Dans mon cas, j’en ai juste besoin pour apprendre aux quatrième année une potion de mutation partielle. »

Je lui désignai un bosquet non-loin de nous.

« Essaie de fouiller ce bosquet, on peut en trouver dans les milieux assez feuillus. Je vais inspecter l’autre là-bas. »

D’un geste du menton, je lui montrai un emplacement rempli de fougères jaunies, de champignons et de fleurs fanées.


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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyMer 8 Aoû - 15:33

    Morgana eut tôt fait de confirmer pourquoi je n’avais pas utilisé de polynectar à l’époque. Outre l’accès à la réserve qui n’aurait sûrement pas été si difficile à avoir pour moi puisque je restais un bon élève dans les matières qui m’intéressaient, la patience m’aurait clairement fait défaut pendant la préparation d’une potion. J’en avais déjà eu peu pendant les cours obligatoires de mes cinq premières années à Poudlard, et je doute encore aujourd’hui d’en avoir assez. Les potions n’étaient toujours pas ma tasse de thé, et tout ce que je pouvais faire plutôt à l’aide de sortilèges, je le faisais à l’aide de sortilèges.
    « Ouais, c’est définitivement pas pour moi quoi. »
    Même dans l’optique de faire une crasse à Morgana, j’aurais rapidement abandonné l’idée, pour éviter une perte évidente de temps. Même en m’appliquant, je ne suis même pas sûr que j’aurais su la faire correctement, cette potion. Et puis, même sans ça, j’en avais fait de beaux, des sales coups.

    Dans la clairière, nous trouvions la première plante de la liste : la valériane. La lavande également n’était pas bien loin. Continuant de parler de tout et de rien, nous en arrivions aux plans pour Noël. Je restais dans le classique, en général, pour les fêtes de fin d’année. Mais pouvoir profiter un peu de Blake cette année était un plus fort sympathique par rapport à quand il n’était pas dans le coin. Et c’était sur cela que Morgana s’attardait. Complices, c’est le cas de le dire. Si elle savait toutes les bêtises que l’on pouvait se raconter. Toutes les bêtises qu’on avait pu sortir à son sujet, même, la dernière fois qu’il était venu à l’improviste dans mon bureau un soir. Il ne valait peut-être mieux pas qu’elle soit au courant de celles-là, tiens, même si je ne pouvais réprimer un sourire en y repensant. Ce n’était rien de bien grave de toute façon, et elle n’était plus la Morgana qui n’aurait pas eu le second degré pour accepter ce que l’on s’était dit comme de simples déconnades.
    « Tu crois pas si bien dire ! On a gardé un peu contact pendant qu’il n’était pas en Angleterre, mais quand il est reparu au château, c’était presque comme si on s’était quitté la veille. »
    Et pour elle aussi, je suppose, ça avait été comme la veille. Sauf qu’ils s’étaient quittés sur une note bien plus négative. Il a dû la repousser comme je l’avais fait moi-même quand elle avait débarqué au château. J’évitais donc de faire une réflexion à ce sujet et m’attardais plutôt sur ses plans à elle. Et surtout sur l’impact de sa fille sur ces plans. La vie quand on a un enfant à s’occuper était un peu moins libre qu’autrement. Et effectivement, si dans ma famille on nous parlait du père Noël, elle, parlait à Abygail de fées. Mais ce qui me fit éclater de rire, ce fut la sanction qu’elle avait inventé pour dissuader la petite de briser la règle. C’était pour le moins violent, comme sanction.
    « Et dire que chez nous, on se contente de promettre un bout de charbon au lieu du cadeau aux enfants pas sages ! Mais ouais, j’imagine bien qu’il faut trouver suffisamment effrayant pour cette petite, elle tient bien de sa mère ! »
    Malgré nos différends de l’époque, je n’aurais jamais pu retirer à Morgana un certain intellect et une certaine ruse. Retrouver ces traits chez sa fille n’était absolument pas étonnant, donc.

    Et le temps passait dans le froid de cet automne bien installé, et toujours aucune trace du sisymbre. Dans d’autres conditions météorologiques, continuer la recherche ne me dérangerait pas, mais là, plus vite on pourrait fuir le froid, mieux ce serait. Je m’inquiétais donc de la présence de la plante, mais en retour je reçus une nouvelle leçon sur celle-ci. Donc il devait bien y en avoir, mais où. Morgana m’indiqua un bosquet vers lequel je me dirigeais en espérant trouver l’objet de notre quête. Je fouillais, écartant fougères et fleurs fanées, jusqu’à ce que je trouve enfin une plante qui ressemblait à peu près à ce qu’elle m’avait montré un peu plus tôt. Etant loin d’être un expert dans le domaine, je ne pouvais être sûr qu’il s’agisse bien de sisymbre, ou si c’était une autre plante qui lui ressemblait. J’en récoltais donc une partie que je brandissais en appelant Morgana.
    « Hé, c’est ça ? »
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Message(#) Sujet: Re: Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) Le vent et le froid n'arrêteront pas notre avancée {Pv Aaron} (terminé) EmptyJeu 30 Aoû - 3:11

Au coeur de la forêt
EXORDIUM.
Le temps passait et j’en apprenais plus au sujet de la relation autour de Aaron et de Blake. Ils avaient gardé un minimum le contact pendant qu’il était loin de l’Angleterre et ils avaient fini par se retrouver à Poudlard, comme deux bons vieux amis ne s’étant jamais quittés. Cela me rappelait mon amitié avec une autre amie où nos parcours s’étaient déroulés plus ou moins de la même manière que mes deux collègues. Les amitiés véritables perdurent dans le temps, peu importe la distance.

« D’accord, je comprends mieux. » Me contentai-je de dire simplement.

J’avais toujours trouvé la coïncidence étrange de me retrouver dans un lieu de travail où mon passé ferait autant résurgence. Aaron, Blake, Charli… Trois acteurs de mon ancienne scolarité avec lesquels les choses s’étaient si mal passées et qui n’avaient pas forcément rendu notre nouvelle cohabitation si évidente. Blake avait peut-être été le plus mature d’entre eux dès le départ, n’étant au début que méfiant mais du côté des deux autres, le temps restait la clé qui soignait leurs maux ‒ que je leur avais fait. Aujourd’hui, les plaies d’Aaron avaient cicatrisé depuis un moment. Cet été à la ferme nous avait permis de mieux nous connaître, de repartir de bon pied et de mettre de côté nos différends. On ne pouvait jamais complètement oublier certains événements mais savoir passer outre ceux-là était digne d’un comportement adulte.

Ma sacoche en peau de dragons se remplissait peu à peu de lavande et de valériane au fur et à mesure de notre avancée. Un stock bien garni me garantirait plusieurs séances avant que je ne doive m’en refournir mais puisqu’il s’agissait d’ingrédients utilisables que dans le cadre de quelques potions du programme des quatrième année, je ne serai pas prête de retourner dans cette fameuse forêt avant très longtemps. Pendant notre cueillette, notre discussion avait englobé nos intentions pour le réveillon de Noël et plus précisément sur ma fille qui pensait toujours que les fées apportaient ses cadeaux. Elle n’était pas encore en âge pour que je ne lui dise la vérité et je n’étais pas vraiment pressée de le faire. La voir s’émerveiller devant ses présents était le cadeau qu’elle m’offrait chaque année. Elle me rendait heureuse par son propre bonheur et cela comptait énormément pour moi. N’ayant pas la possibilité de pouvoir la serrer contre moi tous les jours, ni de pouvoir lui parler sans utiliser de parchemin, je savourais chaque instant passé avec elle, les gravant dans ma tête et parfois avec l’envie qu’elle ne grandisse pas trop vite.

« Je prends ça comme un compliment, répondis-je, amusée avant de reprendre ses propos. Du charbon, tu dis ? C’est pour le moins étrange comme façon de dissuader les enfants. Je n’en avais jamais entendu parler mais en tout cas, je préfère quand même l’excuse des furoncles ! »

Juste parce que ce n’était pas moldu et que c’était plus effrayant que de recevoir du charbon à la maison. Dans la bonne humeur et les petites taquineries habituelles sur ce qui différenciait tant le monde moldu de celui des sorciers, nous poursuivîmes notre quête au sisymbre. Chacun fouillions un bosquet, écartant les fougères et autres végétaux épais et touffus avec l’espoir d’y trouver l’objet de mes recherches. Je ne fus pas déçue d’entendre, une minute plus tard, la voix du professeur de sortilèges s’élever pour me demander s’il s’agissait bien de cela. J’acquiesçai calmement.

« C’est effectivement ça. Cueille ce que tu peux trouver, il m’en faudrait une petite quinzaine au total pour pouvoir tenir ma partie pratique. »

De mon côté, je finis par en trouver également et je n’attendis pas plus longtemps pour les collecter. D’ici cinq bonnes minutes ‒ si nous avions de la chance ‒ nous n’aurions plus qu’à rentrer au château pour profiter d’une douce chaleur méritée en provenance de la Grande Salle.

{FIN}

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