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Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN
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Message(#) Sujet: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptyMer 27 Sep - 18:43


wake me up from my nightmare
Malachy & Rioghbhardan

D'accord, c'était une idée particulièrement stupide. Je le sais ! Mais qu'est-ce que j'étais censé faire, hein ?! J'étouffe, dans cette chambre. J'avais besoin de prendre l'air, c'est tout. Y'a pas mort d'homme. J'suis pas débile, j'allais pas non plus faire n'importe quoi. Bouger deux secondes et puis j'serais remonté. C'est pas dans les habitudes de la maison de prendre des risques pour rien ou de faire des conneries. Pas ici. Mais, même ça, j'en ai pas eu le temps... J'ai à peine eu le temps d'arriver au bout du couloir qu'on m'est tombé dessus. Couvre-feu blablabla... Et une heure de colle dès la première semaine, histoire qu'on m'y reprenne pas. Parce que c'est important de bien commencer l'année, évidemment. J'aimerais dire que je suis à ça près mais honnêtement, je ne crois pas. Ils peuvent bien me coller tant qu'ils voudront, massacrer notre sablier si ça leur fait plaisir, je crois que je m'en fous. J'ai jamais été un élève difficile, au contraire. Je travaille sans rechigner, je fais pas le bazar en cours, je manque pas de respect à nos professeurs... J'suis un garçon sage. Et j'ai jamais eu beaucoup de punitions au cours de ma scolarité. C'est arrivé, comme tout le monde, mais rien d'extraordinaire. Mais je crois que j'arrive à un point où ça ne m'atteint plus. Je ne sais pas ce que je fous là, cette année. J'y arrive pas. Tout m'a échappé. Tout m'échappe encore. Alors qu'est-ce que ça peut me faire de passer une heure, après un dîner, à réfléchir sur la notion de règlement ou je ne sais pas quelle merde encore on va me trouver à faire ? Ça m'atteint pas vraiment et ça me ressemble encore moins...

Mais la rentrée a eu lieu il y a même pas une semaine et déjà, je deviens dingue. Il n'y a rien qui va. Rien. Est-ce que je me cherche des excuses ? Peut-être. Mais pas que. Nos professeurs prennent plaisir à nous rappeler qu'on est pas en sécurité, qu'on ne sait jamais ce qui peut nous attendre dehors, qu'il faut apprendre à se défendre... Comme si tout allait recommencer. Je suis pas revenu pour ça. On est censés ne rien avoir à craindre, cette fois ! Et hors des salles de classe, c'est pas forcément mieux... La pseudo famille que je voyais à Poufsouffle n'existe plus. Je me sens mal à l'aise au milieu d'eux. Je ne sais pas comment réagir, je ne suis pas certain d'avoir envie de le faire. Parfois, je fais comme s'il n'y avait jamais rien eu, la seconde d'après j'ai l'impression qu'ils me détestent tous. Je sais plus... Si j'avais été les voir, leurs psys, sûrement qu'ils m'auraient martelé que c'était pas forcément eux qui me détestaient, que c'était moi, quelque chose comme ça. Et c'est sûrement vrai mais c'est habituel alors pourquoi maintenant ? Pourquoi c'était pas comme ça, avant ? Et puis le cocon qu'était mon dortoir a explosé. Le silence, la solitude, c'est insoutenable. Je le supporte pas. Je déteste ce lit vide et froid, je déteste les voix qui traversent les murs comme pour me rappeler qu'il n'y a personne avec moi, je déteste les espoirs stupides que j'avais placés en ce nouveau départ et qui ont été salement assassinés ! Et puis la gamine que je croise, et puis le Ministère qui s'en mêle, et puis mes parents qui demanderont des comptes... J'aurais juste voulu passer à autre chose. Qu'on me laisse faire. Je ne prétends pas être innocent, je ne prétends pas ne pas mériter tout ça mais... Mais stop par pitié. Je ne sais plus à quoi m'accrocher. Mes études ne m'apporteront rien, Milo s'enfuit tous les soirs, ma famille est à des kilomètres de là... Et moi je me noie dans les regrets. J'ai pas envie d'être ici. J'aurais jamais dû revenir. Tout en sachant pertinemment que j'aurais regretté de ne pas revenir. De tout laisser tomber. D'être lâche au point d'abandonner...

C'est là-dessus que j'arrive au sixième étage. C'est ce soir, ma retenue. Mes jambes avancent avec un automatisme troublant. Je ne sais pas ce qui m'attend et ce serait mentir que de prétendre que je n'appréhende pas. Les dernières fois où je me suis fait punir, ici... Un frisson d'angoisse me parcourt. Les sorts, le fouet... Le fantôme de la douleur vécue me revient comme si elle ne m'avait jamais quitté et ma gorge se noue malgré moi. Non ! C'est complètement con ! On est en sécurité. Il ne peut en être autrement. Je refuse qu'il en soit autrement ! Ils n'ont pas pu faire tout ça pour rien ! On a pas pu traverser tout ça pour rien ! Au pire, je me retrouverai avec des trucs à classer ou des lignes à faire ou j'en sais rien. Ça ne fera pas mal. Ça ne sera pas humiliant. Je ne risque rien. Rien du tout. Je ne risque absolument rien... Ces mots résonnent comme une litanie dans mon esprit alors que j'avance le long du couloir. Les portes défilent les unes après les autres. À chacune d'elles, mon cœur bat plus fort. Je ne connais pas le concierge. Je l'ai vaguement aperçu à la rentrée, avant de fuir, mais c'est tout. Je n'y ai pas fait particulièrement attention de toute façon. Je ne pensais pas avoir à faire sa connaissance si tôt... Je ralentis. Qu'est-ce que ça fait, si j'y vais pas ? Je secoue la tête. Sois pas stupide, s'il te plaît ! Alors prudemment, ma main quitte la poche de mon pantalon et se tend vers la planche de bois dressée devant moi. Je suis à l'heure. En avance peut-être, je ne sais pas. Le bruit rebondit sur les murs, m'enveloppant tout entier dans une impression de non-retour. C'est trop tard pour faire machine arrière, maintenant. Je vais devoir me la taper, cette retenue, qu'importe ce que ce sera. Je respire un grand coup pour me donner un courage que je n'ai jamais eu et je finis par ouvrir la porte. « Bonsoir Monsieur. » Je fais un pas à l'intérieur et referme derrière fois. Une heure, ça passe vite. Avant même que je me rende compte de quoi que ce soit, je serai déjà dehors. Sauf s'il se met en tête de me faire véritablement regretter d'avoir foutu le nez dehors l'autre nuit... Je me redresse légèrement, bêtement prêt à affronter l'inconnu qui me fait face. « Je dois faire quoi ? » Oui, une heure, ça passe vite...
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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptySam 30 Sep - 11:42






Wake me up from my nightmare
Rioghbhardan & Malachy

Voilà plusieurs jours que Malachy avait fait ses premiers pas dans Poudlard. Après avoir prit possession de sa loge, il s'était attaqué à son nouveau bureau. Le jeune homme avait mis des heures et des heures à vider la pièce des vieilleries qui encombraient chaque recoin du bureau. Adieu les dossiers poussiéreux, aux oubliettes les épouvantables objets de torture qui semblaient usités en tant que punitions pour mauvais élèves. Après des heures de travail acharné, la pièce lui ressemblait enfin un peu plus.
Assis par terre, adossé contre un des murs, Malachy observait son œuvre. Peut-être allait-il se plaire ici finalement ? Ses missions en tant que concierge étaient plutôt simples, l'endroit était agréable à vivre et il bénéficiait de quelques journées de libres chaque mois lui permettant de rejoindre le monde moldu, que demander de plus ?
Toujours incertain quant à sa place dans ce monde inconnu que représentait Poudlard, un sentiment nouveau prenait cependant de plus en plus de place au creux du ventre de Malachy. Un sentiment de renouveau, de seconde chance. Ici, personne ne le connaissait, tout le monde ignorait son passé, son histoire. Voilà peut-être l'occasion de s'inventer un nouvel avenir, de nouveaux projets...

Un bruit tira Malachy de ses pensées ; quelqu'un frappait à sa porte.
« Ouais ! » Cria-t-il pour toute invitation à entrer.
Un adolescent entra dans le bureau et referma la porte derrière lui. En l'apercevant, Malachy se releva en vitesse. Sa première colle ! Il avait totalement oublié ! La veille, un des professeurs dont il avait complètement occulté le nom, était venu le voir pour l'avertir que le lendemain, aujourd'hui en l’occurrence, il avait collé un élève et qu'il devrait attendre ce-dernier dans son bureau à 18h. L'information n'avait, de toute évidence, pas fait sa place dans l'esprit embrumé du nouveau concierge. L'air un peu idiot, Malachy se posta en face de l'élève.
« Euh... Salut.
-Bonsoir Monsieur. »

L'élève scruta quelques instants l'ensemble de la pièce dans lequel il se retrouvait.

L'imposant bureau de style victorien en bois d'acajou au plateau de vieux cuir couleur bouteille appartenant aux anciens concierges trônait toujours au centre de la pièce. Posé dessus, un jeu d'échec en bois d'ébène et ivoire, une bouteille de soda, un cendrier rempli de plus ou moins vieux mégots, plusieurs feuilles en désordre et un de ces antiques postes à piles que Malachy avait retrouvé dans le grenier de ses parents. Le regard de l’adolescent s'attarda sur un des murs sur le quel avait était installés plusieurs étagères accueillant une imposante collection de cd. « Ça fait très XXème siècle tous ces cd, je sais, mais bon, faut bien que je m'adapte, vous autres sorciers n'êtes pas vraiment mordus de nouvelles technologies on dirait... » Explicita Malachy en suivant les yeux de l'élève. Non loin de la discothèque, un énorme vase en verre contenant des centaines de piles était posé à même le sol. « Pour le poste. Les trucs électriques ne marchent pas ici, faut bien que je m'adapte ! ». Un vieux canapé Chesterfield au cuir marron usé et abîmé était adossé au mur de droite. Derrière le bureau, un vieux luminaire de style Tiffany diffusait une faible lumière jaune dans toute la pièce, la fenêtre donnant sur le grand lac état cachée en partie par de très fins rideaux de coton beige, tachés et troués. Objet inhabituel pour le bureau d'un concierge : Un frigo occupait une grande partie du mur de gauche. Surprenant de nouveau le regard inquisiteur de l'élève, Malachy reprit la parole ; « En cas de fringale... T'imagines pas le temps que je vais passer dans ce placard ! ». Par terre, au centre de la pièce avait été déposé un grand tapis de style kazak en laine d'un rouge vif aux motifs géométriques.

Ne s'attardant pas plus longtemps sur cette décoration surprenante, l'élève encra ses yeux dans ceux de Malachy.
« Je dois faire quoi ? »

Et merde... Pensa Malachy. Il n'avait rien préparé, n'avait aucune idée de comment combler cette heure de colle. Pour se donner quelques instants de réflexion, Malachy conduisit l'élève jusqu'à son bureau.
« Bon, déjà, comment tu t'appelles ?
-Rioghbhardan O'Callaghan Monsieur. »
A ce nom, Malachy arbora un petit sourire narquois.
« Encore un glandeur d'irlandais... » Souffla le concierge en inscrivant sur une feuille volante ses nom et prénom sans faute ni la moindre hésitation. Une maîtrise du dialecte celtique irlandais qui fit penser à Rioghbhardan que Malachy n'était autre qu'un de ces « glandeurs irlandais » lui aussi.
« Signe là, à côté, pour prouver que t'es bien venu, sinon j'aurai des emmerdes. Et pose ta baguette, pas de magie ici. »

Alors que l'élève se penchait sur la feuille, le regard de Malachy tomba sur le vieux frigidaire près de la porte d'entrée. Mais bien sûr, ça c'est la bonne idée !
« Je vais te dire ce que tu vas faire garçon... Tu vas nettoyer mon tout nouveau frigo ! Il est vraiment dégueulasse, une heure ça sera juste alors au boulot ! T'as un seau, des éponges et du savon dans le petit placard, là, vas chercher de l'eau aux chiottes et astique ! »

Alors que le jeune garçon sortait chercher de l'eau, Malachy, pas peu fier de son idée qu'il jugeait être de l'ordre du génie, s'assit à son bureau et s'alluma une cigarette.
« Je nous mets de la musique, c'est plus sympa de bosser en musique... » Dit-il à Rioghbhardan qui repassait la porte, le seau plein d'eau à bout de bras. « Labi Siffre, qu'est-ce que t'en dis ? ». Le poste se mit à diffuser un petit air de guitare acoustique et la voix du chanteur inonda la petite pièce. « I don't know what happened to the kids today... Ça fait très concierge non ? »

Les minutes s’égrainèrent. Rioghbhardan récurait le frigo à genoux, Malachy, assit sur son fauteuil, les jambes croisées sur le bureau, observait le jeune garçon. Un étrange sentiment de déjà vue occupait tout son esprit. Il connaissait ce garçon ou du moins il l'avait déjà aperçu quelque part... Mais où ?
Ces cheveux bruns en bataille coiffés on ne sait comment, ce nez retroussé, ces yeux sombres toujours un peu ironiques, ce corps d'hommes aux hésitations encore enfantines...
Oui, c'était certain, tout cela n'était pas totalement inconnu à Malachy. Frustré de ne pas retrouver l'endroit où ils avaient pu se croiser, le concierge se remémora tous les endroits possibles où il avait pu rencontrer l'adolescent. A Ballyfermot ? Non, il connaissait tout le monde là-bas. A Malahide en vacances ? Non, ça ne lui disait rien. A Londres, en visite à Angela ? Non, vraiment pas... Malachy perdait patience jusqu'à ce que des images lui reviennent tout à coup en tête. Il frappa du poing sur le bureau, faisant sursauter Rioghbhardan qui se cogna la tête à l'intérieur du frigo.

« Au Westbury hostel ! C'est là que je t'ai vu ! Ouais, c'est ça ! Sur Balfe street ! » S'écria Malachy. « T'y foutait quoi d'ailleurs ? »

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Dernière édition par Malachy E. Gallagher le Mar 10 Oct - 8:56, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptySam 30 Sep - 21:10


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Malachy & Rioghbhardan

C'est un « ouais » vulgaire qui m'accueille. Je ne savais pas à quoi m'attendre mais force est de constater que je ne m'attendais pas à ça. Je ne prends pas la peine de réfléchir plus longtemps, pose la main sur la poignée et entre à l'intérieur. Plus vite ça aura commencé, plus vite ce sera fini. Après tout, c'est juste une heure. Rien qu'une toute petite heure... Quelques secondes plus tard, le nouveau concierge se plante devant moi. « Euh... Salut. » Et puis c'est tout. Il reste planté là comme une asperge. Mon regard l'abandonne pour s'intéresser à la pièce dans laquelle je suis entré. J'ai l'impression que ce bureau n'a pas été occupé depuis cent ans... Un parfum désagréable me pique le nez et je ne serais pas étonné d'y voir pendouiller quelques toiles d'araignée. Je sais que c'est faux, pourtant. On avait bien un concierge l'an dernier. Et l'année d'avant. Et l'autre d'avant encore... Mais c'est comme une accumulation de choses et d'autres qui ne vont pas forcément les unes avec les autres... Des meubles posés là, histoire de combler les vides. Je remarque le cendrier plein, ce qui explique l'odeur, et fixe un instant les étagères remplies de CDs. Les sorciers collectionnent ça ? Sérieusement ? Ça me fait penser à mon beau père qui s'accroche aux siens alors que, franchement, nous, on trouve ça ringard... « Ça fait très XXème siècle tous ces cd, je sais, mais bon, faut bien que je m'adapte, vous autres sorciers n'êtes pas vraiment mordus de nouvelles technologies on dirait... » Je fronce légèrement les sourcils en entendant la fin. Vous autres sorciers... Bonjour les généralités ! C'est avec des types comme lui qu'on en est arrivés à Blackman ! Il est là pour faire la misère aux sang-purs, lui, c'est ça ? Il manquerait plus que ça ! En attendant, il n'a pas franchement l'air méchant. Bizarre. Loin de l'idée qu'on se fait du concierge d'une école aussi prestigieuse que Poudlard. Si tant est que le prestige soit encore là... J'en doute, clairement. Et lui, il m'en fait douter plus encore. La punition ne vient pas, je continue mon observation, aidé par le propriétaire en personne. Près des CDs, un vase de piles. J'ai connu des décos plus actuelles... Et plus classe aussi. « Pour le poste. Les trucs électriques ne marchent pas ici, faut bien que je m'adapte ! » Je hausse les épaules. Je suis pas là pour prendre les réclamations mais pour faire une retenue. Beaucoup d'autres m'auraient à peine laissé le temps d'ouvrir la bouche avant de me foutre devant ma tâche mais lui... Non... Je ne sais pas si j'apprécie ou si ça me dérange. Un canapé d'un autre âge attend dans un coin, des rideaux bouffés par les asticots pendent aux fenêtres... Et un frigidaire trône majestueusement sur la gauche. La découverte me laisse sans voix. Le choc, sûrement. « En cas de fringale... T'imagines pas le temps que je vais passer dans ce placard ! » Je repose les yeux sur le concierge. Il a plus l'air d'un ado qui a grandi trop vite que d'un adulte responsable capable de gérer une école. Il n'a ni l'allure ni l'attitude d'un presque prof... Je comprends pas. Il a gagné son contrat à la tombola, lui ? Parce que sérieusement, je ne vois pas d'autre explication.

Je finis par laisser tomber et le questionne sur ce qui m'attend. Je suis là pour ça, après tout. Pour toute réponse, il m'envoie vers son bureau. J'avance sans protester. « Bon, déjà, comment tu t'appelles ? » Parce qu'on ne donne pas les noms des élèves collés ? Si j'avais su, j'aurais envoyé quelqu'un d'autre à ma place ! Et puis, d'où il me tutoie depuis tout-à-l'heure ? On a pas élevé les cochons ensemble, à ce que je sache ! Mais qu'importe, je réponds poliment :« Rioghbhardan O'Callaghan Monsieur. » Je rêve ou il se fout de ma gueule ?! Son sourire, là... Mais c'est qui ce bouffon ? « Encore un glandeur d'irlandais... » J'encaisse sans broncher. Il l'emmerde, le glandeur d'irlandais ! Mais je sais pertinemment que c'est pas le moment de me la jouer insolant... C'est pas vraiment la meilleure période de ma vie et j'imagine que si je fais quoi que ce soit de travers ça risque de se retourner contre moi à un moment ou à un autre. Alors je ne fais rien. Je me contente de regarder l'autre débile écrire mon nom sur sa putain de feuille en m'apprêtant à le reprendre pour les fautes. Mais non. Là où n'importe quel prof lambda semble avoir besoin d'un dictionnaire pour aligner quatre lettre, lui y arrive sans problème. Ce qui me frustre totalement, je le reconnais. Est-ce que ça veut dire que, lui aussi, c'est « un glandeur d'irlandais » ? Je le fixe un moment alors qu'il se redresse. « Signe là, à côté, pour prouver que t'es bien venu, sinon j'aurai des emmerdes. Et pose ta baguette, pas de magie ici. » Je lui arrache le stylo et gribouille une signature immonde à côté de mon nom et retire la baguette que j'avais coincée dans ma ceinture pour la poser sur le bureau. Est-ce que je pourrais enfin savoir ce que je vais devoir faire pendant une heure ? À moins qu'il s'agisse de me faire limite insulter par ce type sorti de nulle part ? « Je vais te dire ce que tu vas faire garçon... Tu vas nettoyer mon tout nouveau frigo ! Il est vraiment dégueulasse, une heure ça sera juste alors au boulot ! T'as un seau, des éponges et du savon dans le petit placard, là, vas chercher de l'eau aux chiottes et astique ! » La surprise se lit sur mon visage une fois de plus. Il est en train de me prendre pour son larbin, l'autre là, ou je rêve ?! C'est quoi ce délire ?! Si les nés-moldus ne jouent plus aux elfes de maison, c'est certainement pas pour que je prenne leur place ! Sans un mot, je lève le nez dans un geste prétentieux et lui tourne le dos avec tout le dédain dont je suis capable. J'ouvre le placard, emprunte un seau et laisse la porte du bureau claquer lourdement derrière moi. Lorsque je reviens, il est en train de fumer tranquillement sur son bureau. « Je nous mets de la musique, c'est plus sympa de bosser en musique... » Comme s'il comptait bosser, de toute façon. Je pose le seau près du frigo et essuye machinalement mes mains sur mon tee-shirt. « Labi Siffre, qu'est-ce que t'en dis ? » Je hausse les épaules. Je connais pas. Et je m'en fiche pas mal, en réalité. Cela dit, même si je ne l'avouerai jamais, c'est pas trop mal. J'imaginais qu'il avait des goûts beaucoup plus mauvais que ça. « Ça fait très concierge non ? » Je plonge l'éponge dans le seau et reporte péniblement mon attention sur mon geôlier. « Et incitation au tabagisme, ça fait très concierge, d'après vous ? » Je lève les yeux au ciel et me mets à frotter en essayant de ne pas réfléchir à dans quoi je fous les mains. Une décoction de toutes les choses dégueulasses possibles accrochée aux parois. Mais il est hors de question de lui donner la satisfaction de pouvoir me reprocher quelque chose. Il va voir si on est des glandeurs, chez nous ! Le temps file et je récure son bordel sans oser me demander où il a été récupéré ça. Il compte vraiment mettre de la bouffe là-dedans ?! Ça me regarde pas. Je fais juste ce qu'on me dit, moi. Et puis d'un coup, comme ça, sans raison, il tape un grand coup sur son bureau. Le bruit rebondit violemment dans la pièce, je sursaute, ma tête rencontre une planche de verre dans un « bong » douloureux. Je me redresse en frottant maladroitement le point d'impact. Je vais pour râler, lui demander clairement c'est qoi son problème, à ce dégénéré mais il me prend de court et ouvre la bouche avant moi. « Au Westbury hostel ! C'est là que je t'ai vu ! Ouais, c'est ça ! Sur Balfe street ! » Mon cœur s'arrête brusquement dans sa course effrénée, j'en oublie mon début de bosse et fixe, l'air complètement con, notre nouveau concierge. Mon nouveau cauchemar ? Je sens tout mon corps qui se tend, mes poils qui se hérissent imperceptiblement. Il sait. C'est la seule chose qui me vient en tête à ce moment-là et plutôt que d'affronter quoi que ce soit, je plonge le nez dans le frigo et recommence à nettoyer. « T'y foutais quoi d'ailleurs ? » Un soupir exagérément bruyant m'échappe alors que je m'arrête à nouveau. « Vous êtes flic ? » L'éponge retombe dans le seau, une multitude de gouttes s'envole aussitôt. J'en essuie une qui a sauté sur ma joue en réprimant une grimace. « Ma tante m'y a emmené. Ça pose un problème ? » C'est sûrement l'excuse la plus pourrie que j'aurais jamais pu sortir sur le sujet mais je suis totalement pris au dépourvu, incapable de réfléchir deux secondes. Comment, dans tous les concierges du monde, ils ont fait pour choisir celui qui était je ne sais pourquoi dans un hôtel dans lequel je suis allé une fois ou deux pour bosser, hein ?! C'est définitif, je déteste profondément cette école...
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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptyDim 1 Oct - 12:07






Wake me up from my nightmare
Rioghbhardan & Malachy

Malachy avait fait part de son interrogation de la façon la plus naïve qui soit, sans aucune arrière-pensée tant et si bien que ce dernier fut plus que surpris face à la vive réaction du jeune homme.
« Vous êtes flic ? » « Ma tante m'y a emmené. Ça pose un problème ? »
Le concierge se redressa sur son fauteuil, posa son verre de Vimto sur le bureau et regarda Rioghbhardan en haussant les sourcils en un signe aveuglant d'incompréhension.
« Hey, relax, love. » Lui répondit-il en levant légèrement les mains, comme il aurait fait face à un petit animal craintif afin de ne pas l'effrayer. « Je disais ça comme ça pour... » Il haussa les épaules et reprit son verre en main. « Pour faire la conversation. »

Intrigué par une telle agressivité Malachy décida, malgré sa curiosité maladive, de le laisser tranquille. Il reposa ses jambes sur le bureau et se laissa aller en arrière.
Il était déçu. Jamais il n'aurait pensé retrouver un visage connu à Poudlard. Certes, il ne connaissait pas Rioghbhardan mais le simple fait de savoir qu'il avait pu le croiser dans le Dublin moldu le rassurait. S'il se forçait à paraître indifférent à tout ce qui se passait autour de lui, tout cela n'était, évidemment, qu'une pauvre couverture. Malachy avait peur. Une profonde peur qui le tenaillait jour et nuit. Peur de ne pas être à la hauteur de ses ambitions, encore une fois. Peur de se faire rejeter de ce monde qu'il n'avait fait qu'effleurer la surface. Peur de ne pas trouver sa place. Pour la première fois de sa vie Malachy n'avait pas éviter la difficulté, il n'avait pas prit les devants en se montrant rejetant. Il avait fait le choix d'intégrer Poudlard, lui, cracmol sous-qualifié sans réel talent. De fait, il se retrouvait en position de vulnérabilité, c'était à lui d'attendre la sentence que le monde autour de lui prononcerait en son encontre. Cela lui était insupportable.

Alors oui, il était déçu de la réaction de l'élève. Un petit instant il avait vu en lui un petit fil qui aurait pu le rattacher à son ancienne vie, celle dans lequel il maîtrisait le cours des choses (du moins en avait-il l'impression), un lien avec la vie extérieure à Poudlard. Mais non, en un revers de mot, Rioghbhardan lui avait refusait tout cela. Malachy sentit monter en lui cette éternelle colère qui lui rongeait le ventre et serrait sa mâchoire. Très bien. Il ne voulait pas lui faire la discussion ? Tant pis pour lui, le concierge n'allait sûrement pas lui quémander la moindre preuve d'attention.

Malachy se rapprocha du petit poste, désireux de changer de cd pour quelque chose de différent, collant plus à son soudain changement d'humeur. Il sortit d'un de ses tiroirs un de ses albums favoris, prit délicatement le cd rayé entre ses doigts, le déposa dans le poste et appuya sur la deuxième piste. Avant de se renfoncer dans son fauteuil, le concierge prit soin de monter un peu le son, comme il en avait l'habitude quand il voulait faire taire ses propre pensées.
Malachy s'alluma une nouvelle cigarette, en inspira une profonde bouffée et ferma les yeux.

Au bout de quelques minutes, il tourna la tête et observa Rioghbhardan de nouveau. Ce garçon avait un sorte de tristesse accrochée au visage en permanence. Certes les heures de colle provoquaient rarement un quelconque sentiment de joie, Malachy en savait quelque chose, mais de là à frôler la plus profonde dépression, tout de même pas... Les yeux de l'élève étaient sombres et vides à la fois, le concierge pouvait les voir de son bureau. Sans vraiment comprendre comment ni pourquoi, Malachy ressentait un profond malaise en regardant le garçon s'affairer au fin fond de son frigo. Un abattement abyssal dépassant la simple frustration d'avoir à nettoyer le déplorable frigidaire de son concierge.

Las de déceler chez ce garçon des sentiments qui ne ressemblaient que trop à ses propres tourments, Malachy détourna le regard et se reconcentra sur l'écoute de la musique. Après-tout, il n'était ni psy ni son ami, qu'avait-il à faire des ressentis aussi sombres soient-ils d'un adolescent qui lui était inconnu ?

Les minutes s’égrainèrent lentement. Sur les coups de 18h50, Malachy attrapa un autre verre et y versa le fond de sa bouteille de Vimto.

« Allez, c'est bon mon gars. Vide le seau, boit un verre et tire-toi, tu as sans doute mieux à faire. »

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Malachy & Rioghbhardan

Sa question tombe brusquement. Ce que je prends pour une révélation, aussi. Je ne sais pas ce qu'il faisait dans cet hôtel, je ne sais pas ce qu'il sait, ce qu'il a vu. Je ne sais rien mais jamais je n'ai tant craint que cette histoire fuite. Rosenbach n'avait aucun intérêt, sinon me faire chanter mais pour obtenir quoi ? Sibylle faisait presque partie de la famille, je ne craignais rien. Duke avait trop à perdre en balançant. Et j'ai une confiance totale en Milo, il ne dira jamais rien. Mais lui, hein ? Est-ce qu'il y a pas un truc dans son contrat qui dit qu'il doit remplir les dossiers scolaires avec ce qu'il sait des élèves ? J'en sais rien. Je ne sais pas comment ça fonctionne, je ne sais pas ce qu'il doit révéler ou non... Et, totalement perdu par la possibilité de voir ce que je tais depuis des années éclater aux yeux du monde, j'en oublie totalement de feindre l'innocence. Mon agressivité pue la culpabilité. Mon comportement est presque un aveu. Je ne sais pas ce qu'il sait mais je sais ce qu'il peut en comprendre. Et je m'en veux aussitôt. C'est stupide. Je suis stupide. C'est pas le meilleur moyen de subir un nouvel interrogatoire ? Lui n'a pas l'air de comprendre ma réaction. « Hey, relax, love. » Je me sens mal. Bête. Je baisse les yeux, presque honteux. Non. Pas presque. S'il sait, je n'ose pas imaginer l'image qu'il peut avoir de moi... Et pour un peu que ce qu'il se soit passé l'an dernier lui soit arrivé aux oreilles, c'est bon, je dois être juste bon à enfermer. Normalement, je m'en fous de ce qu'on pense de moi, je ne suis pas du genre à accorder beaucoup d'importance à tout ça mais... Mais j'ai pas envie d'aggraver mon cas. Et je crois qu'au fond, j'aimerais bien retrouver mon rôle d'élève lambda, le gars lourd et chiant que j'étais il y a un peu plus d'un an... Et si je ne peux pas le faire avec des gens qui débarquent tout juste ici, alors avec qui, hein ? « Je disais ça comme ça pour... Pour faire la conversation. » Pour faire la conversation...?

Mais la conversation ne se fait pas. Le concierge se réinstalle sur son bureau et se tait. Je l'observe une seconde et me remets au travail. Mais malgré la musique, le silence est pesant. Et le mal est fait. L'ignorance, pour une fois, ne me va pas. Qui il est ? D'où il me connaît ? Il connaît mes parents, aussi ? Il doit avoir plus ou moins l'âge de ma mère, je suppose... une trentaine d'année, quelque chose comme ça. C'est bête mais je n'aime pas ça. J'ai toujours fait attention à ne pas mêler ma vie à Dublin et celle que j'ai ici. Parfois, ça rate un peu mais rien de dangereux, rien de dramatique... Mais là ? Je sais pas. Il faut que je sache exactement ce qu'il a sur mon compte. Ok, je suis irlandais et il sait que je dois pas être bien loin de Dublin. Et encore, si jamais c'est vraiment un voyage qui m'a emmené dans cet hôtel, je peux venir de l'autre bout de l'île. Je ne sais pas comment mais il faut définitivement que je sache. Et que je rattrape le coup, si je peux, aussi... Niveau première impression, ça doit être lamentable. Et puis, si je veux pas qu'il me mène la vie dure pour ma dernière année, c'est clairement dans mon intérêt de me montrer plus sympathique... La musique change. Je frotte plus fort. Sans un mot. Docile. Obéissant. J'avance, mine de rien. Mais ni la musique ni le travail ne suffisent à faire taire mes pensées. Mes craintes. Au bout d'un moment, son regard se pose sur moi. Je le sens. C'est pas la chose la plus agréable du monde. Mais une fois encore, je n'en laisse rien paraître et continue d'astiquer comme il me l'a demandé. C'est tendu, c'est étrange. J'aimerais être loin d'ici. De retour chez moi. Oublier tout ce bordel. Ce bahut, ces gens, cette retenue. Tout. J'aurais pas dû revenir. C'était une idée stupide. Une de plus. Je commence à en avoir l'habitude. Mais d'un côté... Qu'importe.

Les minutes s'écoulent lentement. Je n'ai plus aucune notion du temps. Ça fait peut-être des heures que je suis là à trimer. « Allez, c'est bon mon gars. » Doucement, mes gestes ralentissent. Je relève la tête. Il remplit un autre verre, posé devant lui. Je le regarde faire sans bouger. Je m'étire discrètement. J'ai mal un peu partout... J'ai juste envie d'aller me coucher. « Vide le seau, bois un verre et tire-toi, tu as sans doute mieux à faire. » Je finis par me relever et m'exécute, comme je le fais depuis le début. Je sors avec le seau plein d'eau crade et reviens une fois vidé. Je range les trucs dans le placard dans lequel je les ai prises et soupire de satisfaction en en refermant la porte. Mon regard glisse à nouveau sur le concierge. Puis sur le verre qu'il m'a servi. Mes pas me mènent machinalement jusqu'à lui et mes doigts attrapent la boisson. « Merci. » Et sans trop attendre son autorisation, je finis par m'asseoir face à lui et bois une gorgée. « Vous êtes de Dublin ? » Mon ton s'est étonnamment radouci par rapport à tout à l'heure. Si je veux avoir des réponses, c'est pas le moment de jouer les crétins une fois de plus. Je me perds dans mon verre, observant le soda avec un intérêt absent. Je ne suis pas très à l'aise, là. J'ai l'impression que l'enjeu est important et c'est pas trop dans mes habitudes. Ou alors ça l'est devenu trop rapidement. J'en sais rien... « Vous y allez souvent, au Westbury ? » La vraie question c'est plutôt, est-ce que vous avez été seulement dans celui-ci ou que vous avez écumé les hôtels de la ville ? Parce qu'il faut bien avouer que si j'en ai visités plusieurs, j'ai rarement eu la chance de fréquenter les plus luxueux. Normalement, c'est le premier truc qui loue une chambre pour pas grand chose alors s'il a fait que celui-là, ça peut peut-être passer, sinon... Sinon je suis sacrément dans la merde... Ou alors j'ai une famille à rallonge et un nombre de tantes incroyables... Qui pourraient toutes finir au gnouf ou peu s'en faut... C'est qu'on est très « famille » chez nous, vous comprenez...?
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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptyDim 1 Oct - 18:20






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Rioghbhardan & Malachy

Rioghbhardan s’assit sans que Malachy l'y est invité. Loin de choquer le concierge dans sa vision de la bienséance, cela l'étonna pour le moins. Il l'avait imaginé boire son verre à la volée et disparaître en vitesse, mais non. Le voilà qu'il s'installait à son bureau, buvant son verre sans se presser. Malachy le regarda d'un œil soupçonneux, sans bouger de peur de l'effrayer. Ce garçon était bizarre, il n'arrivait pas à le cerner. Certes, Malachy n'était pas homme à vite cerner les gens, ayant du mal à comprendre la moindre de ses propre émotions, il n'était malheureusement pas doué d'une grande empathie, mais là... Là c'était différent. Malachy ne comprenait absolument pas Rioghbhardan mais s'en sentait pourtant étrangement proche.
Des impressions ambivalentes qui firent naître chez le concierge une importante méfiance.

« Vous êtes de Dublin ?
-Ballyfermot, rien à voir. » Lui répondit-il d'un ton fermé.
Après l'avoir ramassé copieusement quelques minutes auparavant alors que Malachy lui posait une simple question, voilà que ce Rioghbhardan se mettait à son tour en tête de tailler la bavette autour d'un verre ? Cela n'avait aucun sens ! L'esprit cartésien de Malachy était complètement brouillé.

« Vous y allez souvent, au Westbury ? »
Son ton, tranchant et défensif quelques minutes auparavant était à présent doux et léger. Où voulait-il en venir comme ça ? Pourquoi revenir sur le Westbury ? Quel intérêt y avait-il à ça ? S'il voulait faire connaissance pourquoi ne pas lui demander son âge, son thé préféré ou bien si il avait une sœur célibataire ? Pourquoi parler de l'hôtel ? D'où sortait ce soudain intérêt pour un détail si anecdotique ? C'était idiot. Sa tante l'y avait emmené, la belle affaire ! Cela méritait-il que l'on revienne là dessus ? Que l'on revienne sur le sujet, pas sur la tante.
A cette pensée, Malachy se fit rire tout seul ce qui, évidemment, n'eut pour seul effet de le rendre encore plus idiot qu'il n'y paraissait déjà. Le concierge se replongea dans son enquête interne, prenant un temps fou pour répondre à une si simple question et arborant un air ridicule de vieil enquêteur de série B.

Pourquoi reparler du Westbury ?
Première hypothèse qui lui vint en tête : Rioghbhardan et sa tante étaient les propriétaires d'un autre hôtel dans Dublin et le jeune élève, en posant cette question, voulait le cuisiner pour qu'il lui révèle des techniques top secrètes de management du Westbury. Cela n'avait pas de sens, Malachy laissa tomber cette théorie plutôt rapidement.
Deuxième hypothèse : Rioghbhardan couchait avec sa tante. N'assumant pas cette liaison incestueuse, Rioghbhardan paniquait à l'idée que lui, ait pu les surprendre et pourrait se servir de cette information pour le faire chanter. Bien que cette théorie pouvait s'avérer plus plausible que la première, elle dégoûta très fortement Malachy qui préféra passer à une autre idée.
Troisième hypothèse : Sa tante n'était pas sa tante mais une maîtresse plus âgée que lui. Étant déjà en couple avec une jolie petite élève de Poudlard, Rioghbhardan ne voulait pas que cette liaison adultère s'ébruite. Ça, ça tenait la route !
Quatrième et dernière hypothèse : Sa tante n'était pas sa tante et Rioghbhardan n'était pas Rioghbhardan, c'étaient tous les deux des agents illuminatis au service des reptiliens, venus au Westbury pour mettre les téléphones sur écoute afin de démanteler un sombre réseau d'hôteliers dissidents. Cette hypothèse, bien qu'un peu alambiquée, plut à Malachy qui décida de la garder dans un coin de sa tête.

Enfin sortit de ses pensées, le concierge, pas dupe du ton badin du jeune homme, décida de sur-jouer la suspicion, encra ses yeux dans ceux de Rioghhardan et haussa un sourcil.
« J'ai été gardien de nuit là-bas pendant un certain temps. » Pause dramatique. Malachy était un friand amateur de mise en scènes exagérées et passablement ridicules. « Et toi ? Y as-tu passé un bon moment avec ta tata ? » Lui demanda-t-il en appuyant volontairement sur le dernier mot.

Malachy s'amusait, il se prenait au jeu, n'accordant finalement que peu d'importance à cette conversation incongrue et bien inconscient de la portée que cette dernière pouvait avoir sur son interlocuteur. Il se leva, marcha jusqu'à un de ses vieux placards, l'ouvrit et en extirpa une nouvelle bouteille de Vimto. Oui, cette immonde mixture chimique était l'une des nombreuses addictions de Malachy. En revenant vers son bureau, il entrouvrit la fenêtre, laissant un courant d'air frais chargé de fines gouttes de pluie s'engouffrer dans le bureau surchauffé et surtout très enfumé. Il posa la bouteille au centre de la table et se rassit. De nouveau, le concierge attrapa le regard de l'élève.

« Tu veux parler du Westbury ? Parlons-en. Oh et n'hésite pas à te resservir hein ! C'est ma tournée. »

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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptyLun 2 Oct - 16:12


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Malachy & Rioghbhardan

Je ne pourrais pas dire que l'heure est passée vite. Elle est passée. Ni plus ni moins. Et maintenant que je pourrais prendre la fuite et oublier cette histoire, je n'en fais rien. Je veux savoir, en réalité. D'où il me connaît. Comment. Pourquoi. Je ne crois pas vraiment aux coïncidences. Si ce gars sorti de nulle part sait que j'ai été dans cet hôtel un jour, il peut savoir n'importe quoi d'autre. Et entre nous, je déteste particulièrement l'idée. Ici, la grande majorité de ma vie est publique. Je l'ai rendue publique. Mais c'est pour mieux garder le contrôle sur ce que je ne veux pas voir étaler aux yeux du monde. J'ai l'air d'un garçon ouvert, confiant, le genre de crétin qui n'a aucun secret et qui aime bien se faire plaindre par tout le monde en racontant ses petits tracas... Mais lui, il en sait plus. Il en sait trop, j'imagine. Alors je m'installe et relance la discussion. Ou du moins, j'essaye. « Ballyfermot, rien à voir. » En effet. C'est pas loin de chez moi, ça. On passe à côté quand on va à Dublin. L'idée qu'il connaisse mes parents me revient malgré moi. C'est de moins en moins impossible. J'essaye de me raccrocher à l'idée qu'il ne ressemble en rien aux amis que je connais de mon beau-père et que ma mère n'est pas assez souvent hors de Lucan pour le connaître lui spécialement mais mes certitudes sont tremblantes. Je bredouille un vague « ouais, je vois » avant de reporter mon attention sur mon verre. Enfin je vois vite fait, je m'y suis jamais vraiment arrêté. Je sais où c'est et c'est à peu près tout. Ça me suffit. Je déteste assez mon trou pour ne pas avoir vraiment à m'intéresser à tous ceux qui se trouvent à proximité. Cette information pourtant banale est aussi agréable à entendre que flippante. C'est comme retrouver un peu la maison... C'est idiot mais ça me faisait ça avec les Sullivan. Et avec Soren... Surtout avec Soren... Le mois prochain, ça fera un an. Et j'ai même pas été foutu de lui dire au revoir. Machinalement, je l'ai cherché sur le quai de gare, et à la table des Serpentard lors du banquet... C'est idiot, je savais très bien qu'il y serait pas. Qu'il y sera plus jamais... Mais... Je sais pas... Je devais espérer bêtement que tout ça n'avait été qu'un cauchemar, que tout reviendrait normal. J'aurais dû me laisser tomber à côté de lui à chacun de nos cours en l'écoutant parler d'un avenir proche loin d'ici, un avenir que j'ai jamais été foutu d'entrevoir vraiment alors que lui y arrivait plutôt bien. On aurait dû envisager de se revoir après, genre « réunion des anciens », j'en sais rien. Savoir qu'on garderait contact un moment. Mais non. Il n'était pas là... Évidemment que non...

Je chasse les souvenirs de mon meilleur ami avec lassitude et tente d'en savoir plus sur mon interlocuteur. Ou plutôt sur ce qu'il sait de moi. Rien peut-être mais je m'en fiche. Ma question a l'air de le faire rire mais je ne comprends pas vraiment pourquoi. Il y a quelque chose de drôle qui s'est passé là-bas ? Il y a une histoire dont je ne sais rien qui en fait quelque chose d'amusant ? Il rit et puis rien. Pas de réponse. L'angoisse. J'essaye d'avoir l'air tranquille, détendu et bois une nouvelle gorge du soda ignoble qu'il y a dans mon verre, mais en réalité, j'ai juste envie de laisser tomber et de débarrasser le plancher. Ce type me met vraiment mal à l'aise. Je ne sais pas où ils ont été le chercher (enfin si, à Ballyfermot, du coup) mais c'était sûrement pas l'idée du siècle. Après ce qui me semble être une éternité de silence et d'indifférence, son regard finit par se planter dans le mien. Ça me surprend mais je le soutiens. Je pense qu'on voit, néanmoins, que j'ai du mal à le suivre. Il n'a encore rien dit mais c'est plus perturbant que tous les aveux du monde. « J'ai été gardien de nuit là-bas pendant un certain temps. » Ceci explique cela. Il doit avoir une mémoire de dingue pour se souvenir de moi vu le nombre de gens qu'il a dû y croiser. J'essaye de revenir des mois en arrière, dans cet hôtel, mais le personnel n'est pas ce qui me revient en tête. La chambre et la vieille désespérée qui m'y a tenu compagnie sont plus faciles à se rappeler. « Et toi ? Y as-tu passé un bon moment avec ta tata ? » L'insistance qu'il met dans ce dernier mot me donne la nausée. Mon cœur loupe un nouveau battement mais cette fois je m'y attends alors j'ai moins de mal à feindre l'innocence. Je hoche la tête avec un certain enthousiasme. « Oh oui, Monsieur ! J'ai jamais rien vu d'aussi beau ! » Et ce n'est pas un mensonge. Même si j'ai pris bien soin, là-bas, d'avoir l'air habitué à tout ça, comme je le fais dès qu'on me sort de mon quotidien, c'était loin d'être le cas ! Les palaces, c'est pas trop dans les habitudes de la maison... « Ça doit être agréable d'y travailler. » Et on peut dire que ça l'était. Le cadre effaçait un peu le reste. J'étais comme un môme dans un jour de Noël. Jusqu'au moment où il a fallu passer aux déballages des cadeaux mais c'est une autre histoire... C'est toujours une autre histoire...

En attendant, à défaut de savoir exactement ce qu'il sait de cette escapade luxueuse, je peux me rassurer un peu. Je n'y ai pas mis les pieds tous les trois jours, et s'il n'a pas été fourrer son nez ailleurs, je peux approximativement me sentir tranquille. Je veux dire... C'était pas ma tante, soit. Il le sait sûrement, j'imagine. Mais quand bien même ce serait ma meuf ou je ne sais quoi, ce serait dégueu par principe (je mérite mieux qu'une dulcinée qui pourrait presque avoir l'âge de ma grand-mère, tout de même !) ça n'est pas forcément la fin du monde. L'amour ça se commande pas, blablabla... Ce serait beaucoup plus dérangeant qu'il sache qu'elle n'était pas la seule à me louer pour un moment... Et puis d'un coup il se lève et va récupérer une autre bouteille dans un placard. S'il boit ça à longueur de journée, je n'ose pas imaginer l'état de son estomac... Je n'aimerais pas beaucoup être à sa place. Avant de se réinstaller, il ouvre la fenêtre. Je frissonne et observe les gouttes qui tombent dehors. Je déteste ce temps. Ça donne juste envie de rester sous la couette toute la journée et d'oublier l'existence de l'humanité. Une fois à sa place, il me fixe à nouveau. Ce gars est vraiment bizarre. Normalement, les gens m'indiffèrent. Soit ils présentent un quelconque intérêt, soit je m'en fous. Y'a quelques exceptions évidemment mais pas tant que ça. Mais lui... Lui, il me dérange. Je sais pas pourquoi mais je suis pas tranquille. Mais en même temps c'est pas assez perturbant pour me faire fuir... « Tu veux parler du Westbury ? Parlons-en. Oh et n'hésite pas à te resservir hein ! C'est ma tournée. » Je le remercie d'un geste vague de la tête tout en levant légèrement mon verre encore rempli. « Vous savez... Je disais ça comme ça... Pour faire la conversation... » Y'a comme un goût de déjà-vu, non ? Je bois une nouvelle gorgée de soda et finis par hausser les épaules le temps de chasser le liquide sucré restant sur mes lèvres d'un coup de langue. « Pourquoi vous êtes venu vous perdre ici ? C'est que niveau standing et clientèle, c'est une sacrée dégringolade quand même... Vous regrettez pas ? » Même si Poudlard n'est pas si mal, c'est pas non plus grand luxe. Et franchement, la fréquentation laisse clairement à désirer. Ils ont toujours pas dégager Vayne, c'est bien la preuve qu'on y trouve n'importe qui, ici...
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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptyMar 3 Oct - 12:19






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Rioghbhardan & Malachy

Qu'il arrête de m'appeler Monsieur ou je lui fais bouffer sa foutue baguette...
Dans sa vie, personne ne s'était jamais adressé à Malachy en lui disant « Monsieur ». Ses parents, son frère, sa sœur, toute sa famille le surnommaient « Mal' », pour ses proches amis de Ballyfermot, c'était « Beetle », pour ses anciens profs ou ses patrons c'était simplement « Gallagher » voire, de temps en temps « Monsieur Gallagher ». « Monsieur Gallagher, vous devriez prendre plus soin de votre foie » entendait-il encore lui seriner le médecin des urgences. Mais « Monsieur » tout court, non jamais comme ça et avec autant d'insistance. Malachy n'aimait pas ça. Ce n'était pas sa place, il ne se sentait pas capable d'assumer une telle marque de respect aussi feinte soit-elle, il n'était pas digne de toute cette déférence. Plus il se glissait dans son costume de concierge plus le doute l'assaillait. Quand les gens se rendraient-ils compte de l'imposture ? Quand est-ce que les gens ouvriraient les yeux sur ce qu'était vraiment Malachy et le renverraient à Ballyfermot manu militari ? Ce simple « Monsieur » pesait sur les épaules du jeune homme, symbole de toutes ses nouvelles responsabilités en tant que concierge de Poudlard. Il entendait d'ici, son frère lui dire, de sa voix d'éternel raisonnable : « Tu ne peux pas menacer un élève car il t'appelle « Monsieur », tu as choisi toi-même de devenir concierge. » Oui, c'était on ne peut plus vrai. Il avait lui-même choisi de se fourrer dans cette galère, à lui d'en assumer les conséquences. Malachy ravala sa bile.

« Ça doit être agréable d'y travailler. »
Rioghbhardan le regardait à présent d'un air semblant plus tranquille. Malachy leva un sourcil circonspect. « Agréable » n'était pas vraiment le premier mot qui lui venait en tête quand il pensait à son job au Westbury. Ses pensées firent un rapide retour en arrière.
Les longues nuits sans sommeil, ponctuées de nombreux cafés et de verres de whisky-redbull, l'aidant, selon-lui, à fuir la fatigue. Les clients friqués jusqu'à la moelle, le croisant dans les couloirs, les lèvres closes, le regard méprisant. Les vestiaires au sous-sol où pleuraient les gouvernantes et criaient les petits chefs. Les vases sans fleurs, posés dans des couloirs sans fin, ridicules décorations, valant chacun plus cher qu'un an de ses loyers. Tout cela pour un minable salaire lui permettant à peine de passer au Tesco chaque matin pour ramener du lard et des œufs à sa chère et tendre.
Seuls souvenirs heureux de son passage au Westbury ? Ces quelques jeunes bourgeoises, qui, émoustillées par son style de pauvre mec de banlieue, s'étaient abandonnées dans ses bras le temps d'une nuit. Les draps en lin, les nuisettes en satin, les lèvres au champagne... Délicieuses parenthèses du voleur de pain blanc.

« Ça doit être agréable d'y travailler. »
Ces mots raisonnaient en lui. Malachy sentit son ventre se tordre et sa mâchoire se serrer. Cette familière colère voilant son regard et tendant tous ses muscles, elle était là, toujours présente. Il eut envie de taper du poing sur la table, de cracher au visage de Rioghbhardan, de lui dire que non ce n'était pas « agréable », qu'il ne comprenait rien, que sa naïveté confinait à la stupidité. Quelques années auparavant Malachy aurait cédé à ses pulsions, il aurait collait sa vérité au visage du jeune garçon et se serait enfuit en détruisant au passage le premier objet venu. Tout ça pour un simple petit mot. « Agréable ». Prenant de l'âge Malachy avait apprit, plus ou moins, à contrôler cette colère bouillonnante. Il se leva et, pour se donner bonne contenance, alla chercher une nouvelle bouteille de soda. Lui, qui quelques instants auparavant s'amusait à jouer le détective, suffoquait et n'avait qu'une envie, voir son interlocuteur sortir de sa vue. De l'air frais, il avait besoin de prendre l'air, il ouvrit la fenêtre.

« Tu veux parler du Westbury ? Parlons-en. Oh et n'hésite pas à te resservir hein ! C'est ma tournée. » Lui dit-il, sans pouvoir retenir un certain ton sarcastique.

En se rasseyant, son regard retomba sur Rioghbhardan. Ce n'était qu'un enfant. Il ressemblait aux autres. Tous ces enfants de Ballyfermot et des alentours. Gamins traversés d'envies et de pulsions de vie aux regards sceptiques. Retenus en otage autant par les appartements humides que par leurs familles dysfonctionnelles, ils rêvaient tous d'ailleurs et d'évasions mais rares étaient ceux qui partaient vraiment lorsqu'ils atteignaient l'âge tant attendu de la majorité. Aux yeux de Malachy, Rioghbhardan était l'un de ces gamins, un de ceux qu'il avait été quelques années auparavant. Un de ces gosses, qui à peine sortit de sa banlieue était capable de s'extasier sur n'importe quel hôtel proposant des chambres à plus de trente euros la nuit. Malachy se souvenait bien de sa propre surprise en découvrant les bus du centre-ville de Dublin, ils semblaient si beaux et si neufs par rapport à ceux de chez lui.

Plus il l'observait, plus son souvenir s'éclairait. Malachy se souvenait de Rioghbhardan, c'était quelques années auparavant, il était encore plus jeune qu'à présent. Il l'avait salué. Voilà pourquoi il s'en souvenait : Le jeune homme l'avait salué, ce n'était pas si anodin que ça dans un hôtel comme le Westbury. Un simple « Bonsoir » qui avait désarçonné Malachy.
Ils s'étaient croisés dans le couloir du deuxième étage, dans l'aile gauche si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. L'aile réservée aux habitués. Sa « tante » devait être une habituée. Oui, maintenant que Malachy y réfléchissait, il était vrai que cette dame ne lui était pas inconnue, il l'avait déjà vu plusieurs fois...

« Vous savez... Je disais ça comme ça... Pour faire la conversation... »
La voix de Rioghbhardan le ramena brutalement au moment présent.
Alors c'était lui qui voulait faire la conversation maintenant ? Amusant. Malachy le regarda, il avait l'air sincère. Il voulait vraiment discuter avec lui ? Cela l'étonna mais... Mais encore une fois, l'élève avait l'air de s’intéresser sincèrement à lui. Malachy se méfiait grandement de ses propres ressentis. Trop souvent il s'était laissé avoir, s'était fait entraîné par des illusions d'intérêt voire d'amitié qui n'en n'étaient pas vraiment. Sous ses airs sceptiques, ironiques et je-m’en-foutistes, il pouvait être naïf lui aussi.

« Pourquoi vous êtes venu vous perdre ici ? C'est que niveau standing et clientèle, c'est une sacrée dégringolade quand même... Vous regrettez pas ? »
Après l'amusement, la curiosité, la colère et la tristesse : La peur. Un effroi terrible le prenant aux tripes et lui serrant la gorge, l'empêchant de répondre dans l'immédiat. Voilà que Rioghbhardan se montrait curieux à son tour, il voulait savoir ce qui l'avait emmener à Poudlard. Que lui dire ? Que lui expliquer ? Malachy ne s'était pas préparé à répondre à cette question si vite et surtout pas auprès d'un simple élève. Il avait peur de ce que l'élève pourrait penser de lui, de ce qu'il pourrait aller répéter à ses copains. Malachy était terrifié, tout simplement terrifié, que quiconque, ici à Poudlard, puisse ne serait-ce qu'entrevoir quel homme misérable il se pensait être.

Malgré tout, et grâce à des années d'expérience, le concierge réussit à retrouver sa fidèle ironie, capable de dissimuler la moindre de ses failles.

« J'ai toujours été attiré par les vieux châteaux à la limite de l'insalubrité, les forêts lugubres et les histoires de fantômes... Ce doit être mon petit côté sataniste en moi, ça ! Faudra pas que je tarde, j'ai une messe noire sur le feu... »
Malachy sourit de toutes ses dents. En attrapant son paquet de cigarettes, il s'aperçut que malgré toute la meilleure volonté du monde, il n'arrivait pas à cacher totalement son anxiété : Ses mains tremblaient.
« Et pour ce qui est du standing, de la clientèle, toute cette merde... Tu sais, la nuit, tous les couloirs sont les mêmes. Je fais mon taff, le reste je m'en contrefous. » Continua-t-il en s'allumant une énième cigarette.
« Et toi alors ? Si tu trouves que c'est si pourri ici, qu'est-ce que tu fous encore là ? T'as pas 12 ans, si ? Tu fais ce que tu veux... »

Détourner la conversation, reporter le sujet sur son interlocuteur. Technique infaillible.

« Tu viens d'où toi ? Me dis pas Dublin 4, je te croirai pas, tu ne peux venir que d'un trou à rat comme le mien pour être berné par les jolies moquettes d'un hôtel de seconde zone... »

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Dernière édition par Malachy E. Gallagher le Mar 10 Oct - 9:09, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptyMar 3 Oct - 16:22


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Malachy & Rioghbhardan

Il faut croire que je ne saurais jamais s'il est agréable de travailler dans cet hôtel. En soi, je m'en fiche pas mal, hein, qu'on soit bien d'accord, ça n'est pas dans mes plans d'aller servir des gens à longueur de journée mais tout de même. Il aurait pu répondre. Mais non. Tant pis. Je ne m'en formalise pas pour autant et continue comme si de rien n'était. C'est tout de même troublant de sentir son regard sur moi en quasi-permanence. Je me sens juger, analyser... Je n'aime pas ça. D'un côté, je me sens pas en position d'infériorité. C'est un peu étrange d'ailleurs. Je veux dire, face à tous mes professeurs, j'ai l'intime conviction d'être que dalle, ce qu'ils renvoient m'intimide quand bien même je feins souvent le contraire. Leur autorité, leur savoir, leurs compétences... Je les envie un peu, je crois. Ils sont tout ce que je serai jamais. Et je n'ai jamais eu pour objectif de devenir prof, évidemment, mais il n'empêche que ça en impose... Alors que lui... C'est pas une question d'irrespect ou quoi, qu'on soit bien d'accord, mais la manière qu'il a de se tenir, de parler, tout ça... Il pourrait presque être un de mes amis, sans trop de problème. Alors c'est comme être face à un égal... Un égal qui peut me coller, me retirer des points, m'envoyer chez le directeur et faire de ma vie un enfer en trois secondes, certes, mais ça n'y change pas grand chose. Et je crois que ça se voit, d'ailleurs. Jamais je ne me serais permis de faire ma vie dans le bureau de qui que ce soit dans ce château, ni même de lui poser des questions personnelles comme si c'était la chose la plus normale du monde. Si on me reproche souvent d'être sans-gêne hors des murs de Poudlard, je sais quelle est ma place à l'intérieur de l'école. Sauf aujourd'hui... C'est une impression surprenante, dans le bon comme dans le mauvais sens. Ça ne me rassure pas pour autant. Il habite près de chez moi. Je sais qu'on ne raconte pas toujours que des choses fausses sur mon dos par là-bas... Et puis, il y a ma famille, dans l'histoire. Peut-être qu'il les connaît également. Rien est impossible. J'ai eu tout le loisir de comprendre que les mauvaises surprises étaient monnaie courante dans les environs...

De nouvelles questions qui font place au silence. Encore. Ça ne dure qu'un instant à peine mais ça me donne tout le temps nécessaire pour m'interroger davantage. J'ai du mal à comprendre le cheminement. Un hôtel classe au bout du monde et maintenant ça ? Pourquoi ? Qui a envie de s'occuper de mioches dans une école isolée alors qu'il pourrait fréquenter le grand monde dans une ville sympa ? Ça n'a pas de sens ! Mais ça a au moins le mérite de me focaliser sur autre chose que mes divagations dépressives et habituelles. Ce type est un challenge. Une énigme. Dieu sait que je ne suis pas follement doué pour ces trucs-là mais soit, ça m'occupera cinq minutes. « J'ai toujours été attiré par les vieux châteaux à la limite de l'insalubrité, les forêts lugubres et les histoires de fantômes... Ce doit être mon petit côté sataniste en moi, ça ! Faudra pas que je tarde, j'ai une messe noire sur le feu... » Quand sa réponse vient enfin, elle me laisse sans voix. Ses lèvres se fendent d'un sourire et sans savoir pourquoi, je m'entends ricaner bêtement. Il a vraiment un problème, ce gars-là ! Mais au moins, il va être servi... Poussière, toiles d'araignée, forêt flippante et fantômes à chaque coin de couloir ! De quoi faire de tous ses rêves une réalité. Je suis machinalement ses gestes du regard. Ses mains qui attrapent son paquet de cigarettes (encore, est-ce qu'il a conscience qu'il pourrait se faire renvoyer, pour ça ?). Ses mains qui attrapent son paquet de cigarettes en tremblant un peu, pour être exact... Je détourne les yeux et porte mon verre à mes lèvres en faisant comme si je n'avais rien remarqué. Ça me fait penser aux séries pourries à la télé et aux symptômes d'une crise de manque ou je ne sais quoi. Qu'il n'y ait pas que du tabac dans ses clopes ne me surprendrait qu'à moitié. Pour ne pas dire pas du tout. Je m'agite un peu sur mon siège. Je ne juge pas, il fait ce qu'il veut, mais j'ai un peu de mal à voir l'intérêt de l'école dans cette histoire. Avec ce qu'il s'est passé l'an dernier, il ne faudrait pas plutôt chercher à redorer notre blason plutôt qu'à nous enfoncer davantage ? « Et pour ce qui est du standing, de la clientèle, toute cette merde... Tu sais, la nuit, tous les couloirs sont les mêmes. Je fais mon taff, le reste je m'en contrefous. » Son vocabulaire me tire un nouveau sourire, amusé et consterné à la fois. J'ai vraiment l'impression d'être dans une caméra cachée...

Il allume sa cigarette, je regarde le bout rougeoyer quand il tire dessus et m'adosse plus franchement contre le dossier du fauteuil. Je prends mes aises. « Et toi alors ? Si tu trouves que c'est si pourri ici, qu'est-ce que tu fous encore là ? T'as pas 12 ans, si ? Tu fais ce que tu veux... » Un haussement d'épaules m'échappe. Si seulement ! Malheureusement, j'ai des parents qui surveillent vaguement mon éducation. Une parmi les autres, noyée dans la masse et trop éloignée pour être vraiment contrôlée mais qu'importe. Je suis déjà certain qu'on me reprochera mon manque d'implication de ce début d'année dès qu'on en aura l'occasion... « Il paraît que sortir sans diplôme après avoir laissé ses parents payer huit ans d'internat, ça ne se fait pas. » Parce qu'en plus je n'ai pas été foutu de tout faire en sept ans, comme tout le monde... Mais bon, je ne me fais pas d'illusions, le diplôme, c'est juste pour la forme, pour pas avoir l'impression d'avoir fait tout ça pour rien parce qu'une fois dehors, il ne me servira pas. Je crois que c'est une évidence : mon monde, c'est pas celui-là. « Et puis c'est lâche d'abandonner en cours de route. » Comme si j'étais réputé pour mon courage ! Ça se saurait ! Néanmoins, je pense vraiment ce que je dis. J'aurais eu toutes les raisons de tout plaquer cette année, ne jamais revenir, oublier jusqu'au fait que j'étais soi-disant un sorcier... Mais je ne l'ai pas fait. Parce que j'ai trop à perdre, parce que je peux tenir un an de plus, parce que ça ne me fera pas de mal, rien qu'une fois, de faire face jusqu'au bout aux conséquences de mes actes d'abruti décérébré. Je termine enfin mon verre et le repose sur le bureau dans un bruit à peine audible. Le vent humide qui s'engouffre toujours par la fenêtre me fait frisonner à nouveau. « Tu viens d'où toi ? Me dis pas Dublin 4, je te croirai pas, tu ne peux venir que d'un trou à rat comme le mien pour être berné par les jolies moquettes d'un hôtel de seconde zone... » Je secoue la tête. Un jour peut-être, cela dit, qui sait ? « De Lucan, Monsieur. Vous connaissez ? Un trou, sans le moindre doute, mais j'y connais pas tant de rats que ça. » J'attrape la bouteille qu'il a été cherchée et me ressers tout en reprenant. « Je savais pas que savoir apprécier les jolies choses quand on nous les mettait sous le nez était un marqueur social. Je ferai attention d'avoir l'air blasé H24, à l'avenir. » Ce que je sais très bien faire, en règle générale. Rien n'est jamais assez bien, assez parfait, assez comme je veux... Pendant les années, j'ai mis un point d'honneur à ne jamais être content de rien, à la maison. L'appart' était pas assez grand, la ville n'était pas assez agréable, les gens n'étaient pas assez cool... Lucan, c'était pas assez comme Ballycastle, et le clapier qu'on habite pas assez comme la maison de mes grands-parents... « Vous vous ennuyez pas trop, ici ? Je veux dire... Y'a pas grand chose à faire, dans le coin. Pré-au-Lard, on en fait vite le tour. Je comprends pas qu'un adulte puisse vouloir venir moisir ici de son plein gré. Comme si ça suffisait pas pendant toute notre scolarité... » Une seconde de silence pendant laquelle je pense à l'année prochaine. Est-ce que si on me proposait de rester, je le ferai ? Peut-être... Mais c'est pas pareil. C'est une question de proximité. Je hausse les épaules une nouvelle fois, plus pour moi qu'autre chose. « Vous étiez dans quelle maison, vous, d'ailleurs ? » Je le vois bien chez les rouges, moi. Ouais... Une bonne tête de Gryffondor...
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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptyDim 8 Oct - 12:49






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Rioghbhardan & Malachy

« Il paraît que sortir sans diplôme après avoir laissé ses parents payer huit ans d'internat, ça ne se fait pas. » « Et puis c'est lâche d'abandonner en cours de route. »

La réponse De Rioghbhardan arracha un petit rictus à Malachy. Le jeune garçon restait donc à Poudlard pour ne pas gâcher l'argent de ses parents... Le concierge admirait ce genre de personnes. Des gens courageux et forts qui osaient penser plus loin que le bout de leur nez. Malachy, lui, n'avait cessé, tout au long de sa vie, d'abandonner tout et n'importe quoi à la moindre difficulté rencontrée. Peu importait, dans ces moments-là, que ses parents aient déboursé une somme d'argent conséquente, que sa petite amie compte sur lui ou que son patron ait misé sur lui. Il abandonnait, fuyait, quoiqu'il arrive. Pur égoïsme ou incapacité pathologique a faire face à ses propres failles, Malachy préférait se reconnaître dans la première option quand ses proches penchaient sérieusement pour la seconde. Alors oui, les personnes ayant la capacité de faire face à leurs responsabilités ou ne serait-ce que de les annihiler en pensant simplement à leurs proches, quitte à se mettre elles-même dans des positions inconfortables, et bien ces personnes intriguaient Malachy. Il les admirait autant qu'il les détestait, enviant tout ce qu'il n'était pas.

« C'est vrai, c'est courageux... » Répondit-il tout simplement avant de baisser les yeux sur ses doigts fins et tatoués, incapable de prononcer les prochaines paroles qui s’apprêtaient à sortir de sa bouche en soutenant le regard de Rioghbhardan. « Tu sais... Bon je me doute bien que tu te fous de mon avis mais j'te le dis quand même, pour ce que ça vaut. C'est bien ce que tu fais. T'accrocher pour tes parents... Continue. »

Gêné par ce court instant de sincérité, Malachy demanda à son tour d'où venait le jeune garçon.
« De Lucan, Monsieur. Vous connaissez ? Un trou, sans le moindre doute, mais j'y connais pas tant de rats que ça. »
Un trou sans rat mais un trou quand même. Oui, bien sûr qu'il connaissait Lucan. Après s'être fait renvoyé du collège de Ballyfermot, sa mère avait insisté pour l'inscrire dans un collège catholique, persuadée que le suivit des élèves y serait plus rigoureux. C'est ainsi que Malachy s'était retrouvé à effectuer ses deux dernières années de scolarité à la St Marys Boys National School of Lucan. Si les progrès scolaires tant espérés ne se manifestèrent jamais, le jeune garçon s'y fit, en revanche, des amis qu'il voyait encore, vingt ans plus tard.
Adolescent, il avait passé un bon nombre d'heures au Ball, le pub local. Pendant longtemps il y avait eu le record au snooker. Son surnom, « Beetle » inscrit sur le grand tableau noir, une sacrée fierté ! Malachy s'apprêtait à raconter tout cela au jeune garçon quand ce dernier ajouta une remarque qui monopolisa l'attention du concierge.

« Je savais pas que savoir apprécier les jolies choses quand on nous les mettait sous le nez était un marqueur social. Je ferai attention d'avoir l'air blasé H24, à l'avenir. »
Piqué au vif, Malachy serra la mâchoire et arbora un air grave.
« Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Je parle pas d'être blasé, je parle de ne pas être naïf. S'extasier devant de jolies moquettes, c'est une chose. N'avoir aucune idée de l'envers du décor en est une autre. Que les bourgeois ignorent que ces hôtels sont des usines à misère, je peux le comprendre, ils n'ont aucune idée de ce qui peut se passer derrière. Mais que des garçons comme toi, qui semblent avoir un peu de jugeote, qui ne sont pas nés avec une couche en soie, peuvent croire que bosser dans un truc pareil est agréable, ça je le comprends pas. J'dis pas, j'aurais pu penser ça aussi à ton âge. Mais c’est des conneries. C'est pas être blasé, c'est avoir conscience de ce qui se trame derrière. Il est là le marqueur social, ne pas oublier les fourmis qui triment pour la reine. Après... Si tu veux continuer à bader les jolies tapisseries, grand bien te fasse mais ne me fais pas passer pour plus con que ce que je suis. »

S'il y a bien une chose que Malachy détestait c'est que ses interlocuteurs le prennent de haut. S'il se jugeait lui-même profondément idiot, il n'acceptait pas que les autres en fasse de même, du moins, les personnes qui le connaissaient peu. Ce Rioghbhardan était, à n'en pas douter, un garçon intelligent et sympathique mais Malachy ressentait soudain le besoin de mettre les points sur les i. Nouveau concierge cracmol, quasiment illettré, violent, drogué et isolé, certes mais que le garçon ravale son ironie, Malachy n'était pas totalement idiot et il comptait bien le faire savoir.
Revigoré par une brève bouffée d'assurance, il se resservit un verre et regarda Rioghbhardan d'un air bienveillant. Malgré ses paroles pouvant paraître tranchantes en son encontre, Malachy aimait à converser avec le jeune garçon sans comprendre exactement pourquoi. Il se sentait en confiance avec Rioghbhardan, proche de lui. Au delà de la proximité physique des endroits où ils avaient grandis l'un et l'autre, il se retrouvait en lui. Malachy ne voulait pas développer une quelconque amitié avec le jeune garçon, non, il sentait tout simplement qu'avec lui il pourrait agir de façon naturelle, sans chercher à se faire passer pour ce qu'il n'était pas.

« Vous vous ennuyez pas trop, ici ? Je veux dire... Y'a pas grand chose à faire, dans le coin. Pré-au-Lard, on en fait vite le tour. Je comprends pas qu'un adulte puisse vouloir venir moisir ici de son plein gré. Comme si ça suffisait pas pendant toute notre scolarité... »

Que faire ? User à nouveau de sa fidèle ironie afin de ne pas trop révéler ses propres motivations, ses véritables désirs ou répondre enfin sincèrement ? Malachy souffla un coup et se lança.
« Pour le moment je ne m'ennuie pas, y'a pas mal de trucs à faire en fait. Se créer une nouvelle place, inventer une nouvelle fonction, c'est plein d'inconnu, tout nouveau pour moi, je suis en totale découverte. Et puis... Essayer que chaque élève, ici, puisse apprendre la magie dans le calme, c'est une grosse mission non ? Si je peux juste en aider un seul, ça serait cool. Moi j'ai pas eu ça. J'ai pu sortir chaque nuit sans que quelqu'un me force à étudier, peut-être que je n'aurais pas fini concierge si j'en avais eu un digne de ce nom étant gamin. Pour le reste, Pré-au-Lard, tout ça... Oui, je finirai bien par m'ennuyer, comme je finis par m'ennuyer partout, que ce soit à Poudlard ou ailleurs, ça ne change pas grand chose. »

Peu habitué à parler autant de lui-même, Malachy sourit et bu une gorgée de Vimto. Comme si ça suffisait pas pendant toute notre scolarité... Il se doutait de la suite. C'était certain, Rioghbhardan n'allait pas s'arrêter en si bon chemin.

« Vous étiez dans quelle maison, vous, d'ailleurs ? »
Voilà, il y était. Malachy n'avait pas peur, le fait d'être un cracmol ne lui faisait pas honte. Il assumait son statut, ce handicap, ce qu'il craignait c'était la réaction des gens. Il craignait de perdre son sang froid face à la bêtise humaine, confronté à la violence de ses semblables, Malachy ne répondait plus de rien.

« J'ai pas fais ma scolarité à Poudlard. » Répondit-il tout simplement d'un ton calme. « Tu vois ton bout de bois-là. » Rajouta-t-il en montrant du doigt la baguette de Rioghbhardan. « Même si je le voulais je pourrais pas en faire sortir la moindre étincelle. Je suis un cracmol, je peux ressentir certaines manifestations magiques mais je ne peux rien produire ni contrôler. »

Ne voulant pas laisser le temps à Rioghbhardan de réagir de quelque façon que ce soit à cette nouvelle, Malachy enchaîna directement.

« C'est le quart d'heure vérité ? Alors dis-moi... T'as l'air triste. Qu'est-ce qui peut se passer dans la vie d'un jeune et beau gars comme toi pour le rendre si sinistre ? Ah, et deuxième question... Qu'est-ce qui te pousse à rester ici, avec moi ? T'as rien de mieux à faire ? »

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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptyJeu 12 Oct - 12:51


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Malachy & Rioghbhardan

Normalement, parler de moi ne me dérange pas. Je suis du genre à le faire facilement. Mais ce soir, j'aurais préféré ne pas être le centre d'attention, le cœur de la conversation. Après tout, j'imagine que tout ce qu'il y a à savoir sur mon cas pour un concierge se trouve dans mon dossier scolaire, non ? Je ne sais pas ce qui y a été ajouté l'an dernier, d'ailleurs... Jusque là, il devait être vide. Des notes à peine potables liées à des commentaires encourageants, quelque chose comme ça. « Il n'est pas doué mais il ne ménage pas ses efforts. » Je pense que c'est ce que devaient penser mes profs, en règle générale. Surtout avant mes BUSEs. Maintenant, c'est un peu différent... Je suis moins nul. Toujours pas doué, évidemment, mais ça se voit moins. C'est que j'ai gardé que les matières où je m'en sortais le mieux... Ou alors là où y'a eu des miracles... Qu'importe. J'aurais préféré qu'on parle de lui. Savoir ce qu'il sait, ce qu'il fait, pourquoi il est là. Pourquoi, réellement, il a planté l'Irlande pour Pré-au-Lard ? Comment dans la tête de quelqu'un de censé ça peut paraître une bonne idée ? Je sais pas. Et j'aurais aimé savoir. Mais au lieu de ça, on parle des raisons qui me poussent à rester. La vraie, la seule vraie raison, elle s'éloigne. « C'est vrai, c'est courageux... » S'il savait... Il n'y a rien de courageux chez moi. Même là, c'est juste lâche. J'ai pas eu le courage de tout planter. Alors bien sûr je pense à mes parents, j'aimerais qu'ils soient fiers rien qu'une fois mais qu'est-ce qu'ils s'en foutent en vrai ? Ils comprennent pas ce que j'apprends ici (et moi non plus) et réalisent toujours un peu tard qu'on essaye de nous assassiner tous les deux ans. Les larmes de ma frangine au moment de partir étaient plutôt claires : j'aurais pu rester. J'aurais dû rester peut-être aussi... Son regard quitte ses doigts pour se planter dans le mien. Je le soutiens machinalement. « Tu sais... Bon je me doute bien que tu te fous de mon avis mais j'te le dis quand même, pour ce que ça vaut. C'est bien ce que tu fais. T'accrocher pour tes parents... Continue. » C'est à mon tour de baisser les yeux, rougissant malgré moi. Un haussement d'épaules sert de réponse. C'est bien ce que je fais... J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on m'a pas dit ça. Je suis même pas sûr de l'avoir entendu un jour. J'ai jamais rien fait de bien à la maison. Ni en dehors d'ailleurs. Et ici... Demandez à la gamine ce qu'elle en pense... Alors forcément, ça me touche. Sûrement plus que je l'aurais cru. Et juste pour ça, je ne regrette pas d'être resté.

L'atmosphère s'alourdit brusquement. Je tâche de faire comme si je n'avais rien remarqué. J'ai du mal à savoir sur quel pied danser, en réalité, et je n'aime pas ça. Je sais très bien que si je fais n'importe quoi aujourd'hui, le reste de mon année peut devenir un véritable enfer, mais je n'ai pas vraiment envie de jouer les gamins dociles et intimidés. Je le suis souvent lorsqu'on me fout en face de l'autorité mais ça n'est pas le cas, là. Je ne sais pas vraiment ce qu'il m'inspire, ce nouveau concierge, mais certainement pas ça. « Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Je parle pas d'être blasé, je parle de ne pas être naïf. S'extasier devant de jolies moquettes, c'est une chose. N'avoir aucune idée de l'envers du décor en est une autre. Que les bourgeois ignorent que ces hôtels sont des usines à misère, je peux le comprendre, ils n'ont aucune idée de ce qui peut se passer derrière. » J'ai l'impression d'avoir touché un point sensible sans parvenir à distinguer vraiment lequel. C'est pour ça qu'il est parti ? Pour fuir « une usine à misère » ? Obtenir quelque chose de mieux ici ? Je ne le lâche pas des yeux, cherchant malgré moi à desceller quelque chose de plus, quelque chose qui puisse m'éclairer davantage. « Mais que des garçons comme toi, qui semblent avoir un peu de jugeote, qui ne sont pas nés avec une couche en soie, peuvent croire que bosser dans un truc pareil est agréable, ça je le comprends pas. J'dis pas, j'aurais pu penser ça aussi à ton âge. Mais c’est des conneries. C'est pas être blasé, c'est avoir conscience de ce qui se trame derrière. Il est là le marqueur social, ne pas oublier les fourmis qui triment pour la reine. » J'ai plus l'impression d'être face à un pion mais presque à un grand frère ou un truc s'en rapprochant et je ne suis pas sûr d'apprécier. En train de subir une leçon de morale foireuse pour ne pas voir le monde comme il est vraiment. Genre « fais pas les mêmes conneries que moi », des conseils du style. Pourtant, ça ne me dérange pas vraiment non plus. Je ne sais pas vraiment à quoi il joue, en réalité. J'aurais sûrement supposé qu'il cherchait juste à donner une bonne image, quelque chose de sympathique, histoire de bien commencer l'année et que je puisse lui faire une bonne pub en sortant s'il n'y avait pas eu cette impression bizarre depuis le début, ce quelque chose sorti de nulle part qui fait que je m'en sente presque proche sans parvenir à savoir pourquoi. « Après... Si tu veux continuer à bader les jolies tapisseries, grand bien te fasse mais ne me fais pas passer pour plus con que ce que je suis. » Cette dernière phrase me fait froncer les sourcils. Je n'ai jamais prétendu qu'il l'était. Je ne l'ai même jamais vraiment pensé d'ailleurs. Il n'est pas ce qu'on attend d'un concierge dans l'une des soi-disant plus prestigieuses écoles du monde, certes, mais au-delà de ça, j'en sais rien. S'il est là, c'est sûrement qu'il n'est pas totalement demeuré. Et il m'en a pas l'air, de toute façon. Juste moins lisse que tous nos professeurs. Il semble avoir vécu, avant. De ne pas avoir été qu'un tyran des salles de classe. Et de la manière dont il en parle, ça n'a pas dû être bien rose jusque là. Une vague de sympathie pour ce gars qui me rappelle chez moi me tombe dessus sans prévenir et, machinalement, je baisse les yeux dans un geste presque désolé.

Il me faut une seconde pour passer au-dessus et revenir à notre conversation. Je trempe mes lèvres dans mon verre pour reprendre contenance et y lâche un soupire presque inaudible. Je sens son regard toujours accroché à moi mais je ne l'affronte plus. C'est vraiment étrange, comme soirée. Je ne m'attendais pas à ça. Comment je l'aurais pu, hein ? La dernière connerie que j'ai faite, elle s'est finie sous les coups de fouet... Et encore, j'ai toujours pas l'impression que de passer un moment avec une amie fasse partie des choses à considérer comme une connerie. Et voilà que je me retrouve à discuter le plus normalement du monde avec celui qui, autrefois, aurait été mon bourreau. « Pour le moment je ne m'ennuie pas, y'a pas mal de trucs à faire en fait. Se créer une nouvelle place, inventer une nouvelle fonction, c'est plein d'inconnu, tout nouveau pour moi, je suis en totale découverte. » Sans que je ne m'en rende compte, mes lèvres se fendent d'un sourire. Je ne sais pas si je me fais des idées mais il paraît presque content d'être là, que cette nouvelle vie lui plaît. Et aussi bête que ça puisse être, je suis content pour lui. Il en parle tellement différemment de cette histoire d'hôtel... « Et puis... Essayer que chaque élève, ici, puisse apprendre la magie dans le calme, c'est une grosse mission non ? Si je peux juste en aider un seul, ça serait cool. Moi j'ai pas eu ça. J'ai pu sortir chaque nuit sans que quelqu'un me force à étudier, peut-être que je n'aurais pas fini concierge si j'en avais eu un digne de ce nom étant gamin. Pour le reste, Pré-au-Lard, tout ça... Oui, je finirai bien par m'ennuyer, comme je finis par m'ennuyer partout, que ce soit à Poudlard ou ailleurs, ça ne change pas grand chose. » Qu'est-ce qu'il avait espéré faire quand il était gamin ? Est-ce qu'il espérait seulement faire quelque chose ? Peut-être que je plaque mes propres problèmes sur lui, sûrement même, mais j'en suis pas convaincu. « Je suis pas sûr que ça change grand chose d'avoir quelqu'un sur le dos, vous savez... » Un nouvel haussement d'épaules, un peu mal à l'aise, ponctue ma phrase. J'ai toujours eu quelqu'un pour me pousser un peu, pour me remotiver quand il fallait, j'ai toujours bossé autant que possible et fait tous les efforts du monde pour parvenir à quelque chose de correct... Mais je suis incapable d'imaginer un avenir sympa. Je veux dire professionnellement parlant... Y'a des gens qui sont fait pour ça, pour gérer, pour briller, et puis il y a les autres. C'est la vie, non ? Il faut bien des fourmis pour trimer pour la reine, comme il disait. Alors quand bien même je ne rejouerai pas les poupées à louer dans un avenir proche, je ne perds pas mon temps à rêver de quelque chose de grandiose. Peut-être que dans dix ans, je serai à sa place, à expliquer ma vie à demi-mots à un gamin un peu simplet... Et j'en suis parfaitement conscient.

Je joue un instant avec le contenu de mon verre avant de reprendre. J'aurais sûrement pu prévoir la suite, d'ailleurs. Depuis quand Poudlard a des concierges laxistes au point de laisser les élèves sortir tranquille la nuit ? Mais non, sur le coup, ça n'a pas fait tilt. «  J'ai pas fais ma scolarité à Poudlard. » Forcément, je me sens un peu con. Je ne suppose pas une seule seconde qu'il ait été ailleurs. Pas après la discussion qu'on a eu jusque là. Je hoche doucement la tête. « Tu vois ton bout de bois-là. Même si je le voulais je pourrais pas en faire sortir la moindre étincelle. Je suis un cracmol, je peux ressentir certaines manifestations magiques mais je ne peux rien produire ni contrôler. » Le visage d'Avril me revient. Ses conseils, les heures passées chez ses parents pour qu'elle m'apprenne à développer mes photos comme un grand. J'ai continué à les lui envoyer pendant un moment, au début de l'an dernier, et puis face à l'absence de réponse et aux difficultés toujours plus grandes de communiquer normalement avec l'extérieur, j'ai laissé tomber. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. J'espère qu'elle s'en sort dans ses études, qu'elle parviendra à obtenir ce qu'elle souhaite. Et peut-être qu'un jour elle redébarquera dans les parages pour dire bonjour. Si elle n'a pas oublié jusqu'à mon existence depuis. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il reprend déjà, presque précipitamment. Il a peur de quoi ? Que je me foute de sa gueule ? C'est pas le genre de la maison. Pas pour ça en tout cas. Je serais mal placé, de toute façon. Si j'ai des pouvoirs, je suis bien incapable d'en faire quelque chose. Ma baguette, elle est sur moi par principe, au cas où on soit à nouveau attaqués par surprise un jour mais je m'en sers jamais. Le moindre sort m'est d'une difficulté incroyable. J'envie un peu ceux qui n'ont qu'à agiter vaguement le poignet pour parvenir à quelque chose... Moi, il me faut limite trois tentatives pour gérer un sort de première année. Au bout d'un moment, on laisse juste tomber. C'est pas que je veux pas, c'est que ça veut pas. « C'est le quart d'heure vérité ? Alors dis-moi... T'as l'air triste. » Mon regard se fait surpris. C'est mon psy, maintenant ? « Qu'est-ce qui peut se passer dans la vie d'un jeune et beau gars comme toi pour le rendre si sinistre ? Ah, et deuxième question... Qu'est-ce qui te pousse à rester ici, avec moi ? T'as rien de mieux à faire ? » Sa deuxième question chasse un peu le malaise né à l'entente de la première. Sérieusement, si j'avais mieux à faire, est-ce qu'il pense vraiment que je serais toujours là ? Il n'y a rien qui m'attend. Mon dortoir est vide, mes devoirs sont faits et je n'ai aucune envie de me mêler aux Poufsouffle pour l'instant. J'ai du mal à retrouver une quelconque place, ici... Alors que là... C'est un peu perturbant mais je ne me sens pas mal. J'ai pas l'impression d'être jugé ni que je risque de m'en prendre plein la tronche en souvenir de l'année dernière. « Rien que le fait d'être revenu à Poudlard suffit comme explication, Monsieur. Je ne pense pas que vous devriez vous attendre à voir beaucoup de gens au comble du bonheur en cette rentrée. » C'est pas faux, évidemment. Mais de là à tout expliquer, peut-être pas. Mais quelle importance ? L'essentiel, c'est que je réponde, non ? « Mais non, j'ai rien de mieux à faire. La compagnie est bonne et puis, un verre d'un grand cru pareil ça se refuse pas. » Il n'y a pas la moindre moquerie dans cette plaisanterie et j'espère qu'il le remarquera. Dans le fond, j'en doute pas trop. Il faut juste espérer que je ne me plante pas. « Mais si je vous dérange, je peux y aller. Je ne voudrais surtout pas vous mettre en retard pour votre messe noire. »
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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptyDim 15 Oct - 22:26






Wake me up from my nightmare
Rioghbhardan & Malachy

Rioghbhardan ne réagit pas face à l'annonce de l'incapacité magique de Malachy. Certes, ce dernier ne savait pas vraiment à quoi s'attendre mais il était tout de même surpris... Il existait plusieurs types de réactions. ;
-La dédaigneuse. Les gens qui se mettaient à le regarder de haut lorsqu'il leur annonçait qu'il n'avait jamais été foutu d'obtenir son General Certificat of Secondary Education. Levez les yeux au ciel et Malachy se chargeait de s'imaginer la traduction : « Tu n'es qu'une merde pour moi. »
-L'agressive. Ô combien pénible mais se faisant de plus en plus rare les années passant. Les moqueries des enfants face à ses difficultés de lecture, les insultes des clients du Westbury.
-La peureuse. Celles des gens que la faiblesse effraie. Ces gens là qui quand Malachy leur donnait une preuve flagrante de ses désordres psychiques préféraient détourner les yeux. « Et sinon, tu reprendras de la tarte aux pommes ? »
-Et puis la dernière, la pire, la réaction de pitié. Celles des filles à qui Malachy se confiait sur l'oreiller. Ces filles-là qui, arborant un petit regard triste, penchait la tête et affichait un affreux sourire niais. « Mais tu n'en n'es pas pour autant un mec moins bien ». Elles pouvaient bien aller se faire voir, pas la peine de le flatter, le mal était fait.

A sa plus grande surprise, la réaction de Rioghbhardan ne rentrait dans aucune de ces catégories. Ou bien plutôt sa non-réaction. Il avait entendu sa réponse, il l'avait bien compris mais il n'avait pas vraiment réagit, sans pour autant détourner les yeux. Comme si la chose était banale ou sans aucune importance. T'étais dans quelle maison ? Je suis cracmol. C'est quoi ton plat préféré ? Saucisse lentille. Du pareil au même. Ni plus ni moins. Malachy n'était pas habitué. Lui qui voyait dans chaque replis de sa vie, un rappel à ses propres failles, qui leur prêtait une invraisemblable importance, comment pouvez-t-il comprendre la non réaction de Rioghbhardan ? Il ne semblait pas s'en soucier. Il ne fuyait pas, il acceptait, prenant le fait qu'il soit cracmol comme un fait pas si important que cela... Cela... Lui était égal ?! Non, vraiment, Malachy ne pouvait y croire...

Il ne s'en formalisa pas pour autant, désireux de véritablement changer de sujet. L'élève, ce Rioghbhardan, l'intriguait de plus en plus. Arborant des manières très adolescentes, il suintait pourtant, à travers ses paroles une certaine maturité. Plus Malachy lui parlait, plus une idée du garçon bien précise s'installait dans son esprit. Celle d'un garçon plein de vie, rempli de désirs et de pulsions qu'il ne s'autorisait pas à vivre pleinement. Un garçon capable de se contrôler, de garder le contrôle de lui-même, chose que Malachy admirait particulièrement chez les gens. Admirait ? C'était donc de l'admiration ? Décontenancé par ses propres songes, Malachy passa une main nerveuse dans ses cheveux et se gratta la gorge. Non, ce n'était pas de l'admiration. Il lui reconnaissait tout simplement un nombre certain de qualités qui lui faisait désespérément défaut. Ce garçon éveillait en lui un sentiment qu'il connaissait bien par chez lui. Cette proximité si particulière que l'on peut ressentir avec un garçon plus jeune que l'on ne connaît pas mais qui nous ressemble. A Ballyfermot, tous les garçons étaient un peu de la même famille, tous frères. Il n'était pas rare qu'ils s'appellent « frère » entre eux d'ailleurs. Un lien non pas créé par le sang mais par le lieu de vie commun, d'expériences partagées et de respect mutuel...
Etait-il normal pour un concierge de ressentir une telle chose ? Non, bien sûr que non. Malachy souffla bruyamment. Décidément, il était encore bien loin de rentrer dans le moule du parfait petit concierge.

« Qu'est-ce qui peut se passer dans la vie d'un jeune et beau gars comme toi pour le rendre si sinistre ? Ah, et deuxième question... Qu'est-ce qui te pousse à rester ici, avec moi ? T'as rien de mieux à faire ?
-Rien que le fait d'être revenu à Poudlard suffit comme explication, Monsieur. Je ne pense pas que vous devriez vous attendre à voir beaucoup de gens au comble du bonheur en cette rentrée. »

Bien-sûr, Malachy était à peu près au courant des événements passés que venait de subir Poudlard, et des lourdes conséquences découlant de ceux-ci. Subsistait encore des zones d'ombres mais sciemment, il n'avait pas cherché à en savoir plus. Tout cela ne le concernait pas. Au fond de lui, il y croyait dur comme fer, il se sentait capable de redonner un nouveau souffle à cette école. Pas tout seul évidemment, mais il pouvait jouer un rôle dans cette reconstruction. Les élèves ainsi que les professeurs souffraient des images passées, Malachy qui lui avait la chance de n'avoir subit aucun traumatisme lié à cette histoire, voulait se tourner vers le présent et l'avenir. Les dossiers des élèves, les rapports de Blackman, les lettres de dénonciation... Tout ce qui traînait dans le bureau en rapport avec l'année passée avait finit dans sa cheminée. Il ne voulait pas en savoir trop. Peut-être était-ce une erreur de sa part ? Peut-être passait-il à côté d'informations capitales ? Peut-être la lecture de ces papiers lui aurait permis de mieux comprendre les élèves traumatisés et les professeurs terrorisés ? Peut-être. Mais c'était fait et bien fait.

« Les gens ne sautent peut-être pas tous de joie, c'est sûr. Mais toi c'est différent. Enfin à ce que je vois, on se connaît pas hein mais... Je sais pas... On dirait que t'as pas envie de t'en sortir ou que tu peux pas, j'sais pas. T'as l'air coincé dans un endroit que tu n'aimes pas avec des gens que tu n'apprécie pas et t'as pas envie que ça bouge, un peu comme si cette situation te convenait bien au final... »
Malachy répondit plus sérieusement qu'il ne l'aurait souhaité à la base. Quel homme normalement constitué abordait ce genre de sujets lors d'une première rencontre ? Il s'en voulut aussitôt de se montrer si indiscret. Rioghbhardan allait sans doute le trouver grossier, bizarre et beaucoup trop curieux à présent ! Certes, tout cela était vrai mais Malachy s'en sentit, pour une fois, bien gêné. Et puis... Si il creusait trop dans le psychisme de l'élève, ce dernier voudrait peut-être lui rendre la pareille, et ça, Malachy n'y était pas du tout disposé. Vite ! Alléger l'atmosphère ! Avant que Malachy n'eût à ouvrir la bouche, Rioghbhardan s'en chargea à sa place.

« Mais non, j'ai rien de mieux à faire. La compagnie est bonne et puis, un verre d'un grand cru pareil ça se refuse pas. »
Grand cru... Rioghbhardan aimait donc le Vimto. Ironie ou pas ironie, ce garçon aimait les bonnes choses, c'était un très bon signe.
« Mais si je vous dérange, je peux y aller. Je ne voudrais surtout pas vous mettre en retard pour votre messe noire.
-T'inquiète pas pour ça, les messes noires c'est très surfait au final. Pour tout te dire, c'est pas ce qu'on croit : y'a rarement des filles à poil lors de ces rituels, c'est décevant. Bon ! On est deux âmes en peine qui n'ont rien de mieux à foutre alors ! » S'écria Malachy en reposant les pieds sur son bureau. « Installe toi mieux et sers-toi. » Ajouta-t-il en faisant glisser vers Rioghbhardan un sachet de crackers gras et salés. « Par contre, je te préviens, ces petits papotages, là, c'est exceptionnel ok ? Je suis pas cool comme concierge moi, profite. Ah et tu te tireras avant 20h, je voudrais pas te coller pour violation de couvre-feu dans mon propre putain de bureau. »

Se sentant enfin à l’abri de toute conversation un peu trop privée, Malachy se sentit soudainement plus léger et s'autorisa un peu de naturel.
« Je débarque ici moi. T'as pas des ragots, des trucs bons à savoir ? Ca ne fait pas que parler de cours dans les couloirs, rassure moi ! »

Était-ce convenable d'entretenir une conversation pareille avec un élève ? Sans doute pas. En avait-il honte ? Sûrement pas. Après tout, il avait collé Rioghbhardan et lui avait fait un brin de morale teinté d'encouragements. Il avait fait son job ! Pour le reste, le Vimto, les chips et les pieds sur le bureau ; qui irait s'en plaindre ?

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Message(#) Sujet: Re: Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN Wake me up from my nightmare – MALACHY & RIOGHBHARDAN EmptyDim 22 Oct - 19:01


wake me up from my nightmare
Malachy & Rioghbhardan

Je ne sais pas vraiment à quoi il s'attendait avec sa question. À ce que je me mette à chouiner sur son épaule comme quoi la vie est dure et nulle et que j'aurais été infiniment mieux chez moi ? Peut-être. Rien ne me dit qu'il n'est pas de ces professeurs qui attendent désespérément de pouvoir remonter le moral des troupes en mode « sauveur de l'humanité ». Une main compatissante sur l'épaule et un ton plein de pitié pour balancer des phrases bateau du genre « si vous avez besoin de parler, je suis là », « je peux vous aider » ou je ne sais quelle merde encore. Il risque d'être déçu. Je fais pas des secrets à tout va et quand ça ne va pas, on peut le savoir, mais l'aide, non merci ! Je suis un grand garçon, je sais me débrouiller tout seul. « Les gens ne sautent peut-être pas tous de joie, c'est sûr. Mais toi c'est différent. » Je fronce les sourcils. Comment ça « différent » ? Je ne comprends pas ce qu'il entend par là. J'ai trempé dans cette histoire donc j'ai juste à la fermer parce que c'est de ma faute ? Ou alors t'en as vraiment chier cette année, c'est normal que tu sois au bout de ta vie ? Je sais pas. Je sais vraiment pas. Et je n'aime pas ça. « Enfin à ce que je vois, on se connaît pas hein mais... Je sais pas... On dirait que t'as pas envie de t'en sortir ou que tu peux pas, j'sais pas. » Que j'ai pas envie de m'en sortir ? Mais de m'en sortir de quoi ? Est-ce que je peux vraiment faire quelque chose contre mon enfermement ici ? Je veux dire, en dehors de décider de tout plaquer. Y'a pas de demi-mesure. Et dans tous les cas, ça m'irait pas. Je regrette d'être revenu et je regretterais de partir. Est-ce que c'est de ça dont il parle ? Je peux vraiment pas...? C'est idiot. Pourtant j'ai la sensation d'être oppressé tout à coup. D'être pris au piège. C'est idiot... C'est pas pire qu'il y a deux minutes. C'est pas parce qu'un gars sorti de nulle part joue les apprentis psychologues avec le premier élève qu'il croise pour essayer d'avoir l'air de s'y connaître que ça doit changer quoi que ce soit. Mais il a marqué un point, cela dit... Je peux pas. Pas en l'état actuel des choses en tout cas. Ici ou chez moi ou n'importe où ailleurs, ce serait exactement le même bordel. La même place qui n'existe pas, les mêmes regrets qui s'accrochent, la même impression de passer à côté de quelque chose, la même envie d'ailleurs en sachant pertinemment que ça ne mènerait à rien. « T'as l'air coincé dans un endroit que tu n'aimes pas avec des gens que tu n'apprécies pas et t'as pas envie que ça bouge, un peu comme si cette situation te convenait bien au final... » J'apprécie des gens. Pas tous. La majeure partie me met mal à l'aise et me rappelle sans le vouloir tout ce que je peux bien me reprocher encore. Et je n'ai rien contre l'endroit même s'il n'est pas sans faire remonter à chaque couloir les souvenirs des mois passés. Je reste silencieux, me contentant de le fixer sans broncher. Il a presque l'air dépassé par la conversation. Autant que moi, je dois bien l'avouer. Je finis par hausser les épaules comme si tout ça n'avait aucune importance. « Je sais pas... Vous avez peut-être raison. » Et puis je change de sujet, non sans réaliser que pour tomber aussi juste, soit il sait vachement bien s'y prendre avec les gens (et c'est pas l'impression qui se dégage de cette discussion) soit il connaît ça, sentir sa vie s'échapper sans vraiment avoir le courage de faire quoi que ce soit pour en reprendre le contrôle.

Mon regard s'est attardé sur lui une seconde de plus, presque suspicieux, et puis je finis par me détendre et répondre au reste, non sans plaisanter. Je n'aime pas beaucoup me sentir comme un sujet d'étude, comme un cobaye ou je ne sais quoi. S'il veut s'amuser à faire le profil psychologique de ses élèves, je préfère qu'il commence par quelqu'un d'autre. Il y a beaucoup de choses gênantes, chez ce type. D'où il vient, ce qu'il peut savoir, sa manière dont il se comporte parfois à moitié prof à moitié pote, c'est bizarre... Mais pourtant, il est loin d'être antipathique. Il ne me met pas réellement mal à l'aise et je ne me sens pas comme un véritable demeuré. Je crois que c'est l'adulte le plus intéressant de cette école. L'un des rares dont la présence ne me donne pas envie de fuir. « T'inquiète pas pour ça, les messes noires c'est très surfait au final. Pour tout te dire, c'est pas ce qu'on croit : y'a rarement des filles à poil lors de ces rituels, c'est décevant. » Je ne peux m'empêcher de rire en l'entendant. C'est définitif, il n'a rien d'un surveillant ! Mais au moins, il a le mérite de me remettre rapidement à l'aise. Presque oublié le moment psycho ! S'il n'y a que ça pour égayer ses réunions, j'en connais plusieurs qui accepteraient sans problème de se déshabiller pour l'occasion. Et pour un prix tout à fait raisonnable. « Bon ! On est deux âmes en peine qui n'ont rien de mieux à foutre alors ! » Sur quoi il met les pieds sur son bureau en mode détente. Ok ! On est définitivement à des années lumières des abrutis de Blackman. Je pensais pas dire ça en arrivant mais je crois que je l'aime bien, ce gars-là. « Installe toi mieux et sers-toi. » Je le vois pousser vers moi un paquet de crackers. Entre ça et le soda, je suis pas sûr que ça soit le repas le plus recommandé au monde. Mais pour la première fois depuis un bail ici, j'ai l'impression d'avoir une vie normale. Ce qui est particulièrement bizarre en réalité puisque c'est sûrement la chose la plus anormale que j'ai pu vivre depuis la rentrée ! On ne sympathise pas avec le type qui te fout en retenue, c'est n'importe quoi. Et pourtant... Je me penche vers le bureau et attrape un biscuit. « Par contre, je te préviens, ces petits papotages, là, c'est exceptionnel ok ? Je suis pas cool comme concierge moi, profite. Ah et tu te tireras avant 20h, je voudrais pas te coller pour violation de couvre-feu dans mon propre putain de bureau. » Je hoche la tête en me calant confortablement contre le dossier du fauteuil, un peu comme je l'aurais fait dans le salon à la maison ou devant la cheminée de la salle commune, sans même prendre la peine d'avoir l'air choqué par le registre très (trop ?) familier qu'il emploie. Rien à voir avec l'attitude et la tenue à adopter normalement dans le bureau d'un supérieur. Mais je ne fais qu'obéir, pour le coup, alors quel mal y a-t-il à ça ? « À vos ordres, Monsieur ! » Il y a bien un moment où il aurait fallu que je rentre de toute façon. Si je ne me suis pas caché de ma retenue, je suis censé avoir pris qu'une heure, pas cinq ou six. Et tout le monde sait que les commérages vont vite... Mieux vaut éviter de donner des raisons de baver à tous ces vautours en mal de ragots ! « Mais je dois me sentir privilégié, du coup ? Ou c'est 'exceptionnel' avec tous les pauvres idiots qui ont le malheur de passer par votre bureau ? » Mais j'aime bien l'idée de l'exclusivité, évidemment. Qui la refuserait ? Je mange mon cracker avant de boire une nouvelle gorgée de soda. C'est finalement pas une soirée désagréable. Vraiment bizarre. Vraiment vraiment bizarre même, mais pas désagréable. « Je débarque ici moi. T'as pas des ragots, des trucs bons à savoir ? Ça ne fait pas que parler de cours dans les couloirs, rassure moi ! » Mon sourire se fait vaguement mystérieux, comme si je détenais tous les secrets des couloirs, ce qui est loin d'être vrai, évidemment. « On est dans une école, vous savez, alors si y'a bien un truc dont on ne parle pas dans les couloirs, c'est des cours ! » Je souris de plus belle et reprends une chips. « Hmm... Sinon... Le professeur Burgess est un peu psychopathe sur les bords, le genre de femmes psychorigides flippantes qu'il vaut mieux éviter. Winslow lui tournerait autour, d'ailleurs, mais je crois que c'est pas vraiment une référence. Et la prof de Botanique aurait des liens avec le directeur, je sais pas lesquels exactement mais j'imagine qu'elle peut peut-être plaider votre cause auprès de lui si vous avez besoin d'un truc... Elle peut faire office d'infirmière en cas d'urgence, au pire, elle s'occupait de nous cet été... Après, sur les élèves, en dehors de prétendus histoires en mode Les Feux de l'amour, il n'y a pas grand chose à savoir... Ah si ! O'Nyme, à Gryffondor, ferait semblant d'être amnésique, il paraît que c'est juste pour se faire plaindre et avoir l'attention sur elle qu'elle fait ça. Et il faut se méfier des Serdaigle, un peu, ils hésiteront pas à vous la faire à l'envers pour obtenir ce qu'ils veulent... Pas tous mais quand même. » En dehors de Burgess, que j'ai eu comme prof assez longtemps pour savoir de quoi je parle, les autres, je me contente de ce qu'on raconte. Et puis, c'est ce qu'il veut, non, des ragots ? Je n'ai jamais pris la peine de vérifier quoi que ce soit. Cette discussion est complètement surréaliste mais je crois que j'aime ça...
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