Ennui ou comment optimiser un perte de temps [Scarlett]

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Voyons... Alors, qu'est-ce que je fais dans le hall? Absolument rien. Oui, oui, vous avez bien compris, je ne fais absolument rien. Enfin, non, pas exactement, mais il faut avouer que rester debout, accouder à la rembarde en haut de la première volée d'escaliers du hall, à regarder les gens passer, monter, descendre, rentrer, sortir, discuter, on peut difficilement appeler ça "faire quelque chose". Pas mal pour quelqu'un qui déteste perdre son temps, hein? Bah, du moment que je n'en ai pas l'impression, au pire... Je n'ai vu Enzo nul part, je l'ai pas cherché aussi, faut dire. Sparrow & Aidan semblent avoir déserté la salle commune. Je n'ai nul envie d'aller voir Hecate et presque moins de parler à June. Je n'ai rien à dire à personne. Ca ne vous arrive jamais, à vous? Depuis que je suis là, à regarder mes camarades comme l'hypothétique bon dieu nous regarde de là-haut, j'ai comptabiliser 13 Gryffondors, 3 Serpentards, 20 Poufsouffles et 1 Serdaigle. Pardon, 14 gryffondors. Sans compter une trentaine d'inconnus, un tiers parce que j'ai pas eu le temps de les identifier, le reste parce qu'ils n'en aucun signe distinctif même si dans le lot, j'aurais pu me creuser la cervelle pour me rappeler à quelle maison ils appartiennent. 24 Poufsouffles. preuve que les poufsouffles ne sont que des ventre à pattes : ils viennent tous de la Grande Salle à quelques exceptions près.

Ouais, je commence à avoir l'impression de perdre mon temps. d'ailleurs, je ne fais que perdre mon temps. Je pourrais être en bas, en train de bosser, ça m'aurait avancer et surtout, ça m'aurait été utile. Mais je suis saisit d'une immense non-envie de faire le moindre effort. Je n'ai nul envie de réfléchir, de me moquer ou même de faire la conversation avec quelqu'un. Je saurais pas quoi dire parce que je n'aurais strictement rine à dire. Le seul truc qui ne me rébute pas, c'est marcher. L'idée est même assez séduisante. Ca sert à rien mais étonnament... c'est apaisant. Pourtant, je ne marche pas. Pourquoi? J'en sais rien. Ouais, je ne fais pas grand chose, je ne dis pas grand-chose, et je ne sais pas grand-chose. Triste, hein? Non? Pathétique? ... J'ai tellement la flemme, que j'ai même pas l'énergie de répondre quoi que ce soit ou même de me défendre. Si ça vous amuse de penser ça -ou pas- faites, je m'en fiche. Désespérante? Déprimante? Bienvenue au club.

6 Serdaigles. Invasion des Bleu & Bronze? Je les regarde descendre les escaliers, le regard absent et inexpressifs, détaillant leur look, leur physionomie, les expressions de leur visage, la mnière dont ils sont disposés, qui est qui... C'est plus difficile avce les gars, faut pas croire. Je veux dans un groupe de fille, la meneuse est facilement repérable, la bouche-trou aussi, et la fonction de chacune d'entre elle est facilement identifiable. 16 gryffondors. Chez les gars, c'est plus difficile, des fois, ils sont même introuvables. Peut-être parce qu'ils n'existent pas chez eux. c'est une des choses qui me sédit tant dans les relations entre gars. Y a égalité. Y pas de susceptibilité, ou très peu. Aucun tabou aussi... On pourrait penser que j'aimerais trainer avec les filles, la subtilité et les complots entre copines contre d'autre copines, ça le sconnais. Mais moi, ça m'exaspère. 5 Serpentards. Certainement parce que j'en suis toujours la cible et qu'en plus, on me prends pour une idiote ou une parano parce que je leur renvois leur indiscretion à la figure et qu'elles répondent par une fausse innocence. C'est un truc de dingue, sérieusement.

10 Serdaigles. Véritable invasions faut croire, mais ils ne feront pas le poids. 18 Gryffondors & 30 Poufsouffles. Pourquoi faut-il que les gens trainent entre maisons? Moi, ça me complique la tâche pour les comptabiliser. On peut pas dire que ce soit spécialement facile, compter et retenir les chiffres sans perdre le fils. Mais j'aime bien, ça me fait travailler les méninges. Et puis, quand j'y arriverais plus, j'y arriverais plus, tant pis. C'est juste que ça fait passer le temps. 11 Serdaigles & 19 Gryffondors. Les autres ont peut-être raison, les Serpentards ne sont pas très sociable. On va tous finir avce un teint cadavérique si personne ne sort des cachots. Ce que les autres ne savent pas, c'est qu'on est nul part aussi bien qu'en bas. Du moins, c'est le cas de la plupart des Serpentards qui n'ont pas comme passe-temps premier de ridiculiser autrui. 23 Gryffondors. C'est quoi tout ce monde qui arrive? Il est quelle heure? C'est peut-être l'heure d'aller manger? Bah, c'est bientôt midi, tous ceux qui n'ont pas eu cours avant midi doivent en profiter avant que tout le château s'invite dans la Grande Salle.

A votre avis, ça ferait quoi si on faisait un feu d'artifice dans le hall? Je veux dire, pas un petit pétard ridicule, mais genre... limite un incendie quoi. Ca ferait un peu d'animation. Bon, je perdrais mon compte dans l'histoire, trop de monde qui arriverait en même temps avec la perte de ceux assez fou ou suicidaire pour s'y jeter dedans. Mais ce serait divertissant. Le grand manitou serait capable de me faire ça si je le lui proposais? Ce serait cool. Mais j'en doute. 6 Serpentards & 14 Serdaigles. Et maintenant, je fais quoi?

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« Scarlett ! »

La rouge et or se retourna s’attendant bêtement à se trouver face à une de ses amies, lui rapportant un tube de rouge à lèvre, qu’elle lui avait prêté. Elle tenait beaucoup à ses affaires et acceptait de les prêter à une seule condition, celle qu’on les lui rende dans les délais impartis. C’est donc pour cela qu’il arrivait à des élèves de piquer un sprint au milieu du couloir pour lui donner quelque chose.
Sauf que cette fois-ci, lorsqu’elle se retourna, elle se retrouva nez à nez avec une gryffondor de première année qui brandissait un livre, un grand-sourire étalé sur le visage. La rouge et or la dévisagea d’un air suspect, prenant tout de même la peine d’attendre qu’elle arrive à sa hauteur pour lui expliquer ce qu’elle lui voulait. La jeune fille, prise d’un excès de bonté, lui laissa même le temps de reprendre son tour avant de lui lancer un regard interrogateur, l’enjoignant à prendre la parole. Elle n’avait pas l’intention de passer le reste de la journée en compagnie d’une petite première année insignifiante, mise à part si celle-ci l’avait vu en couverture de magasine moldu et désirait un autographe, ou encore si elle venait la complimenter pour ses toutes nouvelles retouches de jupes qui lui permettaient de se démarquer des autres élèves. Le premier point positif pour la première année était qu’elle connaissait son prénom. Rien de tel pour donner à Scarlett l’illusion d’être une fille populaire et appréciée, et c’était d’ailleurs ça qui la poussait à écouter la petite fille. Mais lorsque celle-ci prit la parole, elle fut bien déçue d’apprendre ce qui la poussait à venir la voir.

« T’as laissé tomber un livre en sortant de la salle commune, je voulais te le ramener. »

Le sourire de la petite gryffondor ne s’effaça pas devant l’apparente déception de sa camarade de maison. Scarlett lui prit tout de même le livre des mains, le feuilletant vaguement, elle se doutait bien qu’il n’y avait rien d’intéressant à l’intérieur, mais elle tenait à vérifier tout de même. Les premières pages vérifièrent ce qu’elle pensait en premier lieu, mais en les tournants, elle remarqua de petits gribouillis un peu partout sur les pages, lui indiquant que ce n’était pas un simple livre de bibliothèque oublié dans un coin. Les élèves n’étaient pas autorisés à écrire sur les livres qu’ils ne possédaient pas, c’était donc un ouvrage acheté pour un élève qui désirait l’utiliser à des fins personnelles. Ça lui donnait tout de suite beaucoup plus de valeur aux yeux de Scarlett, et elle commençait à apprécier la petite gryffondor beaucoup plus qu’avant.
Elle continua donc à tourner les pages, tombant à chaque fois sur une nouvelle explication, le bouquin avait été étudié dans son intégralité, il devait donc vraiment important pour la personne en question. Oui, mais voilà, elle ne savait pas du tout à qui il pouvait bien appartenir, elle était peut-être au courant de tout ce qu’il se passait dans le château, mais elle n’était pas devin et était absolument incapable de mettre un nom sur une écriture. Ce n’est qu’en regardant par hasard sur la page de couverture, qu’elle s’aperçut qu’il y avait, non pas un nom, mais un prénom, gribouillée rapidement. Elle dû plisser les yeux pour réussir à déchiffrer les petits caractères, mais elle y parvint au bout de quelques secondes. Erin, il était écris Erin. Elle n’en connaissait pas beaucoup, la seule Erin de son entourage était une serpentard de quatrième année à qui elle n’adressait pas la parole en général. C’était l’occasion d’engager la conversation, elle n’en avait pas spécialement envie, les petites gamines de quatorze ans n’avaient général pas grand-chose à cacher si ce n’est qu’elles étaient amoureuses du beau gosse de septième année ce qui n’était évidemment pas partagé ni passionnant. Cependant, toute conversation où elle avait la possibilité d’avoir le dessus était bonne à prendre, et elle n’allait pas perdre une occasion de s’amuser un peu.

« Merci ma petite…. Amber c’est ça ? Je suis ravie de pouvoir compter sur des ga… élèves aussi gentilles que toi. »

Sur ce, la jeune fille fit demi-tour pour prendre le chemin de sa salle commune, elle avait tout un livre à étudier point par point avant d’aller la bouche en cœur le rendre à sa propriétaire. Mais la connaissant, elle n’allait pas pouvoir retenir tout en si peu de temps, elle avait donc besoin d’un petit coup de pouce magique pour l’aider un minimum. Si elle était particulièrement nulle pour la lecture, ce ne serait peut-être pas le cas de Sarah, et il faudrait qu’elle le lui montrer pour savoir à quel point il était intéressant. Une fois de retour chez les rouges et or, elle sortit son livre de sortilège qu’elle parcouru rapidement avant de trouver ce qu’elle cherchait. Faire une copie de ce bouquin était une idée particulièrement stupide, c’était peut-être un simple livre de potion, mais elle voulait tenter l’expérience. Scarlett passa une bonne heure à tenter sans succès de se retrouver avec deux livres identiques sur son lit. Elle n’avait pas l’habitude de se servir de la magie pour parvenir à ses fins, mais plutôt de sa langue bien trop pendue. Seulement, cette fois-ci, si elle voulait montrer sa nouvelle trouvaille à Sarah, elle n’avait pas trop le choix, elle était absolument incapable d’emmagasiner autant d’information en une seule vie. Au bout de plusieurs tentatives, elle parvint tout de même à obtenir un résultat concluant. Enfin, c’était le mieux qu’elle pouvait faire. Le livre avait un léger coup de vieux, et l’écriture était un peu moins lisible que sur l’originale mais c’était suffisant.
Scarlett prit le temps de cacher le deuxième ouvrage sous son matelas avant de mettre l’original dans son sac et de quitter le dortoir. Elle avait tout de même un peu peur que celui-ci se désintègre dès qu’elle serait partie, ses talents de sorcières laissaient bien souvent à désirer, mais ces nombreux efforts devaient payer, c’était impensable autrement.
La jeune fille prit ensuite la direction des cachots, elle n’y mettait jamais les pieds mais c’était pour la bonne cause. Scarlett traversa les couloirs avec assurance, lorgnant sur les élèves pour savoir s’ils allaient la regarder ou l’ignorer. La plupart d’entre eux ne pouvaient s’empêcher de lui jeter un regard, mais elle n’aurait pas pu savoir s’ils étaient dégoutés ou admiratifs. La rouge et or fut absolument ravie de découvrir sa proie dans le hall, au moins, elle n’avait pas à descendre plus bas, c’était une très bonne chose. La jeune fille s’approcha d’elle, descendant les marches une par une avec une lenteur exagérée pour permettre à de potentiels admirateurs de se rincer l’œil. Elle se planta devant Erin avec un grand sourire, le livre de la demoiselle toujours entre ses mains.

« Bonjour ! Tu n’aurais pas perdu quelque chose ? »

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7 Serpentards. Tiens, voilà un autre solitaire. A croire que c'est dans les gènes des Serpentards de verser dans l'asociable. Si, ça, ça ne me dérange pas, je suis plus génée par la tendance... comment dire... à être des pimbèche schez les filles. Bah regarder Mini ou Miss bijoux. Ou mieux! BbC! Ce que ça veut dire? A vrai dire, je m'en souviens plus. Et comme je suis flemmarde confirmée, je ne m'amuserais pas à réfléchir pour savoir ce que ça signifie. D'ailleurs, faut que je trouve un surnom à l'autre serpy de l'autre soir. Pas que je m'amuse à trouver des surnoms à tous ceux qui m'adressent la parole, mais comme elle m'a ennuyé et lassé, je voudrais bien trouver un truc bien cinglant, humiliant et vexant donc. Sadique, moi? Vous l'ignoriez?

17 Serdaigles. 34 Poufsouffles. 9 Serpentards. 10, pardon. 18 Serdaigles. 24, 25, 26 et 27 Gryffondors. 19 Serdaigles. 36 Poufsouffles. 37... 40 en fait. 28 Gryffondors... 11... Hey! Mais attendez! Je la connais cette tête-là! Oh mon dieu... Hey, j'ai dit que je m'ennuyais, mais le truc là-haut, vous étiez pas obligé de m'envoyer cette gourde! Déjà, je sens une pointe d'agacement percé en moi. j'étais déjà pas d'humeur à parler mais voir cette poufiasse et qu'elle ose m'adresser la parole...! Tu m'écoeures Scarlatine. Tu m'as toujours dégoutée. Je t'ai toujours méprisée, détesté, ridiculisé etc etc etc. Pourquoi faut-il que tu viennes me voir? Sur le coup, j'ai pas percuté, mais ton sourire insupportable de bécasse et ta chevelure blonde, version poupée moldus est reconnaissable entre mille.

Un soupir ébranle ma poitrine. Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Pardon? Non, je ne suis pas devenue croyante! Vous avez pas saisit l'ironie dans le ton? Voilà que tu m'adresses la parole. Ah, pour ce qui est d'être polie, tu l'es. Mais ta stupidité te rend si fade. Une beau visage qui ne cache rien. Et quand je dis "rien", je dis vraiment "rien". Dans le genre... Rien. Du tout. Le vide total. Je me perds un brin d'humour même si vu mon manque évident d'entrain et ma voix morne, tu ne vas certainement pas saisir que je me tourne moi-même en dérision.

"Hum... Ma motivation."

Le pire, c'est que c'est vrai. J'ai même pas la force de m'énerver contre toi. C'ets un bon point en fait. Mais crois-moi, je dois être sacrément lasse pour que je ne ressente rien d'autre qu'une pointe d'agacement à ta présence. Mon regard, totalement indifférent, se pose sur ce que tu as entre les mains. Quoi? Tu as un livre? Tu n'as pas peur d'être contaminée? Tu sais, de devenir intelligente. Fais gaffe, c'est hyper dangereux un livre! Tu comptes apprendre à lire? Noble de ta part, mais désolée, je jouerais pas les patientes professeurs pour toi. Je fais pas la charitée moi. Va voir quelqu'un d'autre. J'ai beau faire prueve d'un sarcasme absolument génial, mes lèvres n'ont même pas fait l'effort de s'étirer dan sun vague sourire. Ca vaut peut-être mieux, ça n'aurait donné qu'un étrange rictus. Mais au moins, tu aurais pu prendre peur et t'enfuir. Oh, ce serait génial...

Le titre du livre attire mon regard. What, les potions. Tu t'attaques pas au plus facile, dis-moi. Souhaiterais-tu donc te mettre au travail? C'te blague! Efface-moi le sourire de ton visage avant que je te défigure, réduisant ainsi la seule chose que la mère nature ait réussit chez toi.

"Tu as décidé de te mettre à bosser? Merveilleux. Toutes mes félicitations!"

Enthousiasme forcé et tout ce qu'il a de plus faux. Même toi, tu peux le percevoir. En même temps, c'ets pas difficile vu le peu d'effort que je fournis pour donner une pointe d'ironie à ma voix, cachant mal le mépris que j'éprouve pour toi. Un dernier regard inexpressif et je détourne les yeux.

"Au revoir."

Quoi? Je suis pas polie? He ho, faut peut-être pas trop en demander non plus. Tu ne m'intéresses pas Scarlatine. A dire vrai, tu m'horripiles. Mon manque d'énergie me protèges d'un agacement trop fort mais il est sûr que je suis passé de l'inertie à la mauvaise humeur en quelques secondes. Je n'ai nul envie de te faire la conversation. A toi encore moins qu'à d'autres. Tu as décidé de bosser, tant mieux pour toi, mais je vais jouer les gentilles et t'iader, tu peux bien réver. Va raconter ça à quelqu'un d'autre, il sera certainement bien plus ravie que moi. Autant à vrai dire que moi à l'idée que tu t'en ailles. Note que je t'ai épargné ton nouveau surnom.

Ah... J'ai perdu mon compte moi... On recommence? Allez, on commence par toi, sois-en honoré. 1 gryffondore, 6 Poufsouffles en bas...

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"Hum... Ma motivation."

Bon, ce n’était pas la réponse à laquelle Scarlett s’attendait, mais peu lui importait. S’il était nécessaire de jouer aux devinettes pour que la petite serpentard réalise subitement que le livre qu’elle tenait dans ses mains était le sien, et bien elles allaient jouer. La rouge et or ne comptait pas lui mâcher le travail. Déjà, elle était bien trop gentille d’avoir fait le déplacement jusqu’à Erin pour lui rendre un simple bouquin sans importance, si la quatrième année ne mettait pas un peu de bonne volonté dans toute cette histoire, la discussion serait courte, vraiment très courte.
Scarlett ne se laissa pas démonter par une réaction aussi stupide et ponctua les paroles d’Erin par un petit gloussement suraiguë, rigoler à des pseudos blagues, même les plus nulles pouvait flatter l’égo de son interlocuteur, il ne fallait donc pas négliger ce petit bonus dans la conversation. La jeune fille ne tenta cependant pas un réel éclat de rire, bien trop gros pour avoir l’air réaliste. La serpentard ne lui avait quand même pas sorti la blague de l’année, il ne fallait pas exagérer.
Ce n’était même peut-être pas une blague, Scarlett ne pouvait pas dire depuis combien de temps Erin se trouvait là, mais elle était sûre d’une chose, elle n’était pas en train de se préparer à une activité follement intéressante. Si elle avait pris le temps d’examiner la scène avant de descendre les marches, elle aurait même pu trouver la serpentard pathétique. Faire le valet, en restant sans bouger devant un escalier à dévisager les élèves un par un devait être particulièrement ennuyeux, et si elle n’avait rien trouvé de plus intéressant à faire que ça, c’était vraiment triste pour elle.

« A dire vrai, je pensais à un objet matériel, pour ta motivation je ne peux pas faire grand-chose. »

De toute façon même si elle l’avait pu, rien ne lui disait qu’elle l’aurait voulu. Ou plutôt si, il était presque certain qu’elle l’aurait considéré avec une indifférence manifeste, se contentant de passer son chemin à la recherche de personnes plus intéressantes. Il fallait vraiment qu’elle arrête de mettre la main sur les affaires des gens et à les leur ramener. Il y a encore peu de temps, c’était à Sasha qu’elle avait gentiment ramené son petit journal. Elle n’avait même pas pris la peine d’en faire une copie cette fois-ci. De toute façon, elle n’aurait pas pu lui servir à grand-chose, il était rédigé dans un dialecte qu’il était inconnue, et la passionnée des ragots qu’elle était n’avait pas ressenti le besoin de passer des heures, des jours, des mois voire des années à tenter d’en saisir le sens. Le temps qu’elle y passerait serait bien trop précieux pour compenser une quelconque découverte, même majeur. Elle avait donc bien fait de renoncer avant de s’embarquer dans une histoire qui ne finirait jamais.
Ce qui était fait, était fait, pour l’instant le plus intéressant était Erin, enfin intéressant, c’était vite dit. La gryffondor retint un bâillement. Sa jeune camarade semblait particulièrement longue à la détente. Quoi qu’elle avait peut-être parlé un peu trop vite. La serpentard venait en effet de remarquer le livre qu’elle avait entre les mains. Malheureusement, bien loin d’en tirer les conclusions qui s’imposaient elle préféra brusquement intervertir les rôles, lançant une charmante réflexion sur son assiduité.

"Tu as décidé de te mettre à bosser? Merveilleux. Toutes mes félicitations!"

Comment pouvait-elle être au courant de son échec scolaire ? Elle était en quatrième année, elle n’avait donc pas accès à ses bulletins de notes, et elles n’avaient aucun cours en commun, il était donc impensable qu’elle connaisse se détail sans s’être intéressé de plus prêt à elle. Le sourire de la rouge et or s’élargit brusquement, alors comme ça cette indifférence n’était qu’une simple comédie, au fond elle était comme tous les autres, elle l’admirait, elle voulait lui ressembler et se hisser à son niveau. Pour cela rien de tel que de se renseigner un maximum sur elle. Mais la pauvre petite perdait son temps, si elle pensait un jour pouvoir lui parvenir ne serait-ce qu’à la cheville, elle se mettait le doigt dans l’œil. Déjà pour commencer, elle n’avait absolument pas le physique de l’emploi, comment pouvait-elle espérer un semblant de notoriété avec une apparence aussi banale ? C’était tout bonnement inconcevable. Erin aurait dû se renseigner avant de se lancer dans une entreprise aussi fastidieuse qu’inutile. Si elle l’avait demandé à Scarlett, celle-ci lui aurait répondu sans détour que ses efforts étaient vains.
Scarlett n’avait même pas envie de lui répondre, tant sa réflexion était mal placée. Dire qu’elle était venue en toute amitié, sans aucune arrière-pensée ou presque pour lui remettre en main propre un ouvrage qui ne l’intéressait même pas. La jeune fille devrait apprendre à être un peu plus aimable et un peu moins sur la défensive, un tel comportement expliquait sans mal sa solitude.

"Au revoir."

Le coup de grâce, alors comme ça Erin voulait qu’elle s’en aille ? Bien très bien, elle allait obéir. Pourquoi imposer sa présence à une personne qui ne voulait visiblement pas engager la conversation avec elle. De toute façon, le livre était toujours dans ses mains, lorsqu’elle remarquerait son absence, elle n’aurait plus qu’à revenir la voir la bouche en cœur pour le lui réclamer. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’elle allait lui rendre gentiment alors que celle-ci semblait décidée à lui casser un maximum de sucre sur le dos ? Ça n’allait pas se passer comme ça. Erin avait voulu faire la maligne, et bien tant pis pour elle, au lieu de récupérer son bien d’une façon toute à fait correcte, elle allait devoir ramper si elle voulait le revoir un jour.
Scarlett recula de quelques pas, s’éloignant de la petite quatrième année. Elle était vraiment déçue par son attitude. La rouge et or s’était attendue à de chaleureux remerciements, voire même à des larmes de joie en fonction de l’importance de l’ouvrage aux yeux d’Erin, mais pas à cette attitude blasée caractéristique en général d’élèves un peu plus âgés et expérimentés.

« Je suis désolée, je vois que je tombe mal. Je voulais juste te rapporter quelque chose, tant pis, j’imagine que ce sera pour une autre fois. Bonne fin de journée. »

Sans se départir de son sourire, Scarlett tourna les talons pour remonter les marches qu’elle venait à peine de descendre, pensant revenir directement à sa salle commune. Son seul espoir maintenant était que la serpentard la rappelle, ou mieux qu’elle monte les marches pour la rattraper. L’image de la quatrième année lui courant après pour rattraper sa faute était plus que fantastique à imaginer.[/size]

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Pardon? Un truc matériel? Après réflexion, tu dois avoir une sacrée raison pour venir m'adresser la parole. C'est vrai quoi, quand on y regarde bien, à moins de t'ennuyer horriblement ou d'avoir des tendances suicidaires, tu n'as aucune raison de venir me déranger. Et si la première peut être arrangé de milliers d'autres manières possibles et quà ma connaissance, tu es loin de la déprime... Donc, raison n°3 : tu dois avoir une quelconque motivation. Hey! Sois indulgente pour une fois! Ca se voit pas que je suis totalement dépourvue d'une quelconque motivation, énergie ou désir? Faut me laisser le temps de piger ce que tu me dis! Donc, quelque chose de matériel, hein? Aurait-tu quelque chose à me rendre? Le livre que tu as entre les mains par exemple? Bah, j'uarais du deviner, ça aurait été trop beau pour être vrai. J'ai été vraiment trop naïve pour que tu crois utile de t'instruire. Non mais sérieusement, si les poupées ambulantes deviennent inteligente, où va le monde?

Cependant, il m'a fallut un certain temps avant de comprendre que tu avais été muée par un improbable sentiment de générosité. J'avoue, cela me surprends presqu'autant que l'idée que tu puisses vouloir lire un livre. Sait-on jamais, tu pourrais apprendre des trucs, ce serait vachement dangereux, n'est-ce pas? Heureux les simples d'esprits, le paradis est pour eux... Toi, la première. Du moins, ce serait le cas si tu n'étais que simple d'esprit. Mais on contente d'être en bas de l'échelle de la réflexion, tu as choisit d'être superficielle, prétentieuse et, en conclusion, d'être une horrible petite peste. Le tableau ne te parait pas très fidèle? Désolée, mais je me suis arrétée là, ces choses-là m'horripilent suffisamment pour me dissuader d'aller en profondeur des choses. Quoi que chez toi, ce serait pas très loin, il doit pa sy avoir grand-chose à voir derrière ta p'tite tête blonde, Scarlatine.

Comme d'habitude, j'ai été expéditive. Trop, certainement. Oui, le temps de la réflexion aujourd'hui est particulièrement long. Mais tu as déjà fait demi-tour. Ouais, mais non, si c'est mon bouquin que tu as entre les mains, je vais pas te laisser partir sans rien dire. Oh! Maudit soient les gens susceptibles! Bon sang, c'est pas possible de relativiser les choses de temps à autres, non? Je croyais que t'avais un égo un chouia plus developpé que ça! Faut croire que non. Raaah, les gesn destabilisés pour un rien, ça me dépasse. Un long soupir ébrale ma poitrin ealors que je te regarde t'éloigner. Il va falloir que je me bouge en plus pour te rattraper? F**tage de gu**le! Portant mes doigts à ma bouche, je te siffle, comme pour te rappeler. je me doute bien que ça va te faire revenir, mais ça t'arrétera au moins... Plusieurs élèves se retournent vers moi. Bah, c'est bien ma chance, tiens! Y a combien d'élèves ici à tête blonde et vide?

"Mais pas toi, crétin!" je lâche à un poufsouffle de mon année qui me regarde bizarre.

Enfin, 5ème, 4ème ou 3ème, peu importe, je m'en fiche. J'écourte le conflit qui pourrait se prolonger longuement si celui-ci s'amusait à me répondre, en me décidant enfin à me bouger. Oui, vous avez bien lu, j'ai levé un jambe après l'autre jusqu'à aller te rejoindre, cher Scarlatine. Si ta vue m'agace, devoir aller vers toi, me dépasse. Je suis sûre que tu serais ravie que je te fasse la révérence, mais on s'en passera, okay? Non, je m'excuserais pas, j'ai pas l'habitude d'aller faire des politesses à des gens inférieurs. Mon regard dévie sur le titre du bouquin.

...

Sérieux, où t'a déniché ça? Je reconnaitrais ce titre entre tous, je me suis amusé à remplir les lettres en noirs l'année passée... Aucun doute possible, ça m'appartient. Les sourcils froncés, je remonte mon attention sur toi. Tu te fais voleuse, toi, maintenant? A moins que tu te sois amusée à me le dérobée par quelques intermédiaires, le château ne manque pas de gens qui ne m'apprécie pas. Dans quel but, cependant? Tu as un truc à m'extorquer peut-être? Mais d'abord, première infos à dénicher :

"Où l'as-tu trouvé?"

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*Allons, allons Erin, tu ne vas pas me laisser partir comme ça. Je sais que je t’en demande beaucoup, mais un tout petit effort et je m’arrête. Tu le veux ton livre n’est-ce pas ? Viens le chercher ma petite.*

Scarlett trouvait stupide qu’elle la laisse partir sans rien dire. Mais après tout, elle se trompait peut-être, ce livre pouvait ne pas avoir grande importance auprès de la petite vipère, c’était encore dans l’ordre du possible. Après tout, elle-même n’avait jamais compris comment quelqu’un pouvait s’attacher à un simple livre, c’était barbant et répétitif, et elle n’avait jamais réussis à s’y intéresser. Les romans et les livres de cours étaient logés à la même enseigne pour elle, mais le bouquin qu’elle tenait entre les mains lui paraissait particulièrement inutile. Au lieu de le lui ramener en bon état, elle aurait pu se permettre de le brûler et de lui envoyer les cendres par hibou avec ses condoléances. Cette manière de procéder aurait certainement été beaucoup plus amusante pour elle, et au moins, elle aurait eu une histoire drôle à raconter à sa meilleure amie, à l’occasion.
Erin finit cependant par réagir, un léger sifflement stoppa la rouge et or. Elle se retourna pour voir que c’était apparemment la jeune vipère qui voulait sûrement la faire revenir. Malheureusement pour la verte et argent, elle n’avait pas été dressée pour répondre à ce genre d’appel, et après être restée quelques secondes sans bouger, elle reprit son chemin vers le haut des marches. Cet escalier était décidément beaucoup trop long.

"Mais pas toi, crétin!"

Visiblement, si Scarlett n’avait pas l’habitude de venir lorsqu’on la siffle, ce n’était pas le cas d’autres élèves, qui allaient se mordre les doigts d’avoir osés ne serait-ce que lancer un coup d’œil vers la vipère. La rouge et or jubilait, Erin devait être face à un dilemme cornélien, s’assoir sur ses principes de petite garce sans cœur pour lui courir après et lui manger dans la main, ou feindre l’indifférence comme elle le faisait si bien d’habitude et rester plantée là. Dans les deux cas, Scarlett gagnait, le premier parce que rien que la pensée de voir Erin tenter de la rattraper était jouissif, et la seconde parce qu’elle viendrait bien un jour, se poster devant son dortoir pour récupérer son précieux livre.
La vipère avait vraisemblablement choisis la première option, puisqu’elle gravit les marches pour se retrouver à sa hauteur. La rouge et or se retourna vers elle, tentant sans succès de masquer l’immense sourire qui lui montait jusqu’aux oreilles.
Cette journée allait vraiment être particulièrement intéressante finalement, la petite vipère n’était pas réputée pour son extrême gentillesse, et du haut de ses quatorze ans, elle se permettait un comportement intolérable aux yeux de la gryffondor. Mais là, elle ne pouvait pas se permettre de faire un faux pas, il serait tellement plus simple pour Scarlett de la planter et de repartir vers son dortoir, toujours en possession du précieux livre.

"Où l'as-tu trouvé?"

En plus elle lui demandait de se lancer des fleurs, c’était trop beau pour durer, elle devait en profiter. La véritable histoire n’avait rien de palpitant. Scarlett devait trouver un maximum de détails pour enjoliver la chose. Dire qu’une simple première année lui avait ramené le précieux ouvrage en croyant que c’était le sien et qu’elle avait dû tourner les pages pour trouver un prénom à l’intérieur n’était pas une bonne version de la chose. Si en plus elle pouvait glisser un petit compliment à Erin par la même occasion c’était encore mieux. C’était l’occasion ou jamais de tout façon, Scarlett était loin d’être admirative face à la serpentard, que ce soit au niveau physique comme au niveau intellectuel. En règle générale, il fallait en demander beaucoup à Scarlett pour qu’elle admire quelque chose chez quelqu’un. Seule Sarah avait pour le moment trouvé grâce à ses yeux, et encore, la rouge et or se permettait de critiquer ouvertement le moindre petit détail qui ne lui paraissait pas à sa place.
Bon, ce n’était pas tout ça, mais elle devait se lancer, une histoire intéressante ne devait pas trop se faire attendre où elle pourrait vite passer pour un mensonge. Scarlett n’avait pourtant pas vraiment de bonne idée dans le cas présent. Cependant, elle n’hésita pas et commença son récit, sans trop savoir où elle allait.

« En fait, c’est un heureux hasard. Je sortais de la douche ce matin et j’ai aperçu des premiers années qui jouaient à faire rebondir des escargots sur des livres à l’aide de leurs baguettes. Je ne m’y suis pas intéressé au départ, mais un livre a attiré mon attention. Je me souvenais t’avoir vu avec en fait. Je trouvais dommage que des petits gamins stupides puissent s’amuser avec un bouquin auquel tu tiens particulièrement. Je le leur ai donc confisqué et j’ai finis de me préparer avant de venir te trouver. Je pensais que ça te ferait plaisir. J’ai eu tort ? »

La rouge et or ponctua ses paroles par une moue de gamine prise en faute. Elle avait tout simplement envie d’avoir un remerciement et qu’Erin s’oblige à lui dire à haute voix qu’elle avait bien agit et que sans elle, son précieux livre aurait été perdu. C’était peut-être beaucoup demander à la vipère, mais Scarlett s’en fichait, si elle devait le lui remettre en main propre, il faudrait qu’elle fasse quelques efforts pour lui plaire. Sasha était bien parvenue à le faire quelques jours auparavant, alors pourquoi pas elle ?

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Bla. Bla. Bla. Et re blabla. Dieu que les filles sont chiantes et ennuyantes... Et au cas où tu n'aurais pas compris, mon lever des yeux vers le ciel devrait te faire comprendre l'ennui profond que tu m'inspires. Bon sang, Scarlatine, mais comment font les autres pour te supporter? Non mais sérieusement! S'ils étaient pas aussi inintéressants que toi, je les admirais presque d'avoir la patience de supporter le moindre de tes comédies et tes petites hypocrisie. Ca va, les chevilles? Sincèrement, tu te sens plus là, redescend sur terre, pitié, ou sinon, je m'en charge et je te jure que tu vas nettement moins apprécier. Non mais sérieusement, qu'est-ce que je m'en fiche que tu sois en train de te maquiller, de comploter contre une de tes copines ou de bosser à la bibliothèque... Quoi que la dernière m'intéresserait, pour sa rareté, un évènement surprenant qui serait réellement decevant de rater, vraiment! Tout ce que je voulais savoir, c'est pourquoi et comment tu l'as volé. La dernière fois que je l'ai vu, il était à la bibliothèque. Et ça métonnerait que des premières aillent faire mumuse avec des escargots qu'ils auraient volé dans la bibliothèque. Non mais soyon sérieux, ton histoire ne tient pas debout! Je pourrais, évidemment, jouer ton jeu. Mais il se trouve, par un malheureux hasrad, que tu m'insupportes et l'idée que tu me prenne spour une idiote plus de cinq secondes me révulse, alors si tu veux bien, on va passer directement à l'étage suivante, okay? Parce que, je veux pas dire, mais je t'ai posé une seule question et tu as réussit l'exploit d'y répondre sans me répondre et en essayant de te rendre intéressante au passage. L'exploit est admirable, l'effort flatteur mais tout cela restes vain et tu demeures méprisable. Game over.

"Okay, okay, stop. Ta vie, je m'en fiche, okay?"

Ouais, je suis absolument odieuse, tu as tout-à-fait le droit de le penser, même de le dire, même si tu perdrais ton temps puisque je suis déjà au courant de cet état de fait. Non, mais sérieux, tu crois franchement que je vais te remercier? C'est une blague? T'a lu trop de contes de fées quand t'étais petite. Désolée, tout le monde n'est pas aussi niaise que tu l'es. En fait, je ne suis absolument pas désolée, ce n'est qu'une manière de parler. Tu sais quoi? Le pire, c'est que je vais enfoncer le clou. Bah oui, contrairement à toi, je suis franche. Et comme je déteste qu'on me prenne pour une idiote, je vais directe te remettre les points sur les i.

"J'aurais du être plus explicite. Quand l'as-tu volé et qu'attends-tu de moi en retour?"

Non, non, ne t'attends pas à ce que je remplisse tes conditions, quelqu'elles soient. Juste, je suis simplement curieuse de savoir ce que tu comptais m'extorquer en retour. Autre que des remerciements bien entendu...

"Et fais pas semblant d'être outrée, s'il te plait *lève les yeux aux ciels* passons directement à la scène suivante, ça m'arrangerait pas mal..."

Oui, déjà que tu m'ennuies, nul besoin d'en rajouter une couche, alors si on pouvait directement passer au moment où tu réponds à ma question, abregeant ton indignation et ta pseudo-fuite, ce serait vraiment génial. Disons que ça m'éviterait d'être un chouia plus odieuse... Si, si, c'est possible. Tu veux voir? Non, tu ne veux pas. Non, vaiment, tu ne veux absolument pas voir.

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"Okay, okay, stop. Ta vie, je m'en fiche, okay?"

Ce n’était pas sa vie qu’elle racontait mais celle du stupide bouquin qu’elle tenait encore fermement dans ses mains. Décidément elle n’appréciait pas du tout la vipère. Du haut de ses quatorze ans, elle semblait penser tout savoir mieux que tout le monde, pouvoir décider exactement de ce qu’elle aurait le droit de dire ou de ne pas dire, et de quelle façon elle devait le formuler. Hors, ce n’était pas du tout dans les plans de Scarlett. Se laisser marcher dessus par une gamine, non merci. Et puis, si elle la trouvait si barbante que ça, pourquoi avait-elle pris sur elle pour monter les marches et la rejoindre avant qu’elle puisse prendre la fuite ? Peut-être que ce livre avec beaucoup trop de page avait finalement plus d’importance qu’elle n’avait osé l’espérer, c’était une bonne chose. La jeune fille aurait bien voulu lui faire remarquer que ce n’était pas avec ce genre d’attitude qu’elle allait pouvoir récupérer ce qui lui revenait de droit, mais visiblement, une seule petite histoire de la part de la rouge et or avait suffi à allumer la mèche et à faire exploser la bombe dans la foulée. Scarlett ne pensait pas arriver si vite à ce stade, il lui faudrait donc modérer légèrement ses ardeurs, si elle tenait à être encore en vie à la fin de la conversation.
Faire semblant de ne pas être en colère ne plaisait pas trop à la gryffondor, mais elle en avait pris l’habitude au fil du temps, montrer à quelqu’un qui cherchait à être blessant que ses remarques ne l’atteignaient pas le moins du monde était le meilleur moyen pour qu’il ou elle arrête. En l’occurrence, ce n’était pas la spontanéité de la remarque qui la mettait en colère, mais le fait que le flot de compliments qu’elle pensait recevoir à la fin de son monologue semblait être compromis. Scarlett préféra jouer la carte de la naïveté, pensant que celle-ci lui correspondrait sans doute beaucoup mieux que les autres, et c’est avec un grand sourire qu’elle répondit à l’odieuse verte et argent.

« Oh pardon, je pensais que tu m’avais posé une question. »

Scarlett la regarda dans les yeux, se demandant si la vipère allait se mettre à rire, à la pleurer, ou même à la frapper ce qui était encore tout à fait envisageable. Sa charmante camarade ne semblait pas vraiment maitriser ses émotions, ni même les règles de politesse de base. Peut-être qu’un cours de bonnes manières ne lui serait pas inutile, mais ce n’était certainement pas le bon moment pour le lui proposer. Erin ne l’appréciait visiblement pas et la rouge et or le comprenait fort bien. Il était toujours difficile pour beaucoup d’élèves de se comparer à elle, certain préféraient l’apprécier et lui poser des questions pour tenter de lui ressembler un minimum, même si le résultat était toujours bien fade à côté de ce qu’elle parvenait elle-même à faire. Quoi de plus normal en vérité ? Scarlett avait passé tellement d’année à construire ce qu’elle était aujourd’hui, il était évident que personne dans cette école n’aurait un jour le même niveau qu’elle. Bien sûr, la jeune fille excluait Sarah de cette équation, la poufsouffle avait tout comme elle, mit un certain temps à façonner son image, et il était normal qu’elle soit tout aussi excellente que pouvait l’être Scarlett dans ce domaine. Erin semblait cependant appartenir à la deuxième classe d’élèves, ceux qui au lieu de l’admirer comme tout le monde, préféraient se voiler la face et déplorer ce qu’elle était. Ce n’était que de la jalousie, et Scarlett était presque plus fière de susciter ce genre de réaction que de l’admiration. Se faire complimenter tout le temps pouvait devenir lassant à la longue, d’autant plus que c’était toujours les mêmes qui revenaient inlassablement et elle était assez grande pour se les faire toute seule. Une fois de temps en temps, c’était très agréable, mais en permanence, non. La jeune fille était donc plus que ravie d’être tombée sur une élève de la deuxième classe, bien qu’elle n’apprécie pas spécialement le comportement de la gamine.

"J'aurais dû être plus explicite. Quand l'as-tu volé et qu'attends-tu de moi en retour?"

Scarlett gloussa, pensant bêtement que la serpentard avait un sens de l’humour très particulier, et qu’elle venait de lui faire une bonne blague. Mais devant le sérieux de sa camarade elle dut se rendre à l’évidence, ce n’était pas une farce. La jeune fille arrêta donc ses gloussements suraigus pour reprendre un minimum de sérieux, sans pour autant effacer le grand sourire qui s’étalait sur son visage. Elle découvrait en ce moment même les multiples défauts de la vipère. Déjà elle partait au quart de tour, ce qui allait certainement lui jouer des tours dans sa futur vie professionnelle, et ensuite, elle se pensait beaucoup plus intéressante que ce qu’elle n’était en réalité. Scarlett avait peut-être eu tort de souligner au préalable qu’elle n’avait pas eu à regarder à l’intérieur du livre pour regarder à qui il appartenait. La verte et argent semblait bien trop égocentrique pour penser qu’il était possible qu’elle ignore son origine. Malheureusement, en inventant un mensonge, elle venait de griller toutes ses chances de pouvoir se justifier correctement. Qu’importe, elle trouverait bien en temps voulu. Pour le moment, elle n’avait qu’une envie, faire remarquer à Erin qu’elle n’était vraiment pas assez intéressante pour qu’elle fasse des efforts pour subtiliser un simple livre. Ça lui aurait pris du temps, qu’elle aurait pu passer à faire quelque chose de beaucoup plus intéressant, comme se vernir les ongles, faire les boutiques ou encore réviser ses examens, bien que cette dernière option passe largement en dernier. En plus, elle aurait dû fournir un maximum d’efforts pour parvenir à son objectif, elle n’avait en réalité jamais su ce que pouvait être un objet de valeur aux yeux de la serpentard, et elle n’allait certainement pas perdre des heures à l’espionner dans l’espoir de trouver quelque chose d’intéressant sur elle. L’accusation d’Erin était particulièrement intéressante, même sans s’intéresser à sa vie, celle-ci n’ignorait pas qu’elle était la commère du château, si elle pensait que ce pseudo-vol était un acte délibéré, elle avait forcément quelque chose à cacher.

« Je n’ai pas pris le peine de le voler, non. Pourquoi est-ce que je voudrais prendre ton livre ? »

Scarlett commençait doucement, elle se voyait très mal lui demander de but en blanc ce qu’elle pouvait bien avoir à cacher pour émettre une pareille hypothèse, cette question viendrait, bien entendue, mais uniquement lorsque la vipère se serait assez enfoncée pour ne pas avoir la possibilité d’enclencher la marche arrière. Pour l’instant, la rouge et or se contentait de répondre à sa question par une autre, sans prendre la peine de se demander si oui ou non, cela ne ferait qu’accroitre sa colère. La jeune fille n’était pas du tout déstabilisée par les remarques cinglantes d’Erin, elle l’aurait certainement été beaucoup plus si ce genre de commentaires venaient d’une personne qu’elle trouvait digne d’intérêt ou même d’un adulte. Ce n’était pas le petit microbe qu’elle avait en face d’elle qui lui ferait perdre tous ses moyens. Peut-être allait-elle réussir à la mettre hors d’elle, mais sa colère resterait bien sagement enfouis, jusqu’à ce qu’elle trouve un endroit désert pour l’exprimer comme elle l’entendrait. Scarlett était plutôt douée pour paraitre heureuse lorsqu’elle ne l’était pas, attentive lorsqu’elle pensait à autre chose, intelligente lorsqu’elle était ignorante, ce qui arrivait assez souvent. Il lui arrivait tout de même de perdre les pédales quelques instants, mais c’était humain, et ça lui arrivait assez peu souvent pour que ce soit considéré comme un événement marquant. Quoi que la dernière fois était assez récente en réalité, mais elle préférait ne pas y repenser. Sa discussion avec Sarah avait tout chamboulé, et chaque fois que ce fameux déjeuner lui revenait en mémoire, elle se sentait subitement beaucoup moins à l’aise qu’elle n’aurait dû et cette sensation l’effrayait particulièrement. De toute façon, Erin n’en avait apparemment pas finis avec elle, ce qui ne lui laissait pas vraiment le temps de dérouler cette scène une énième fois.

"Et fais pas semblant d'être outrée, s'il te plait. Passons directement à la scène suivante, ça m'arrangerait pas mal..."

Belle anticipation, quel dommage. Scarlett aurait bien aimé garder sa tête de petite fille outrée pour ce genre d’occasion, elle devrait s’en passer, tant pis. De toute façon, elle préférait être prévenue. Il y avait un gouffre entre la tête de petite fille outrée qu’elle aimait faire ressortir de temps en temps, et la tête de petite fille outrée défigurée qu’Erin risquait de lui faire, si elle tentait le diable. Scarlett se contenta donc comme à son habitude de jouer les jeunes filles souriantes et agréable. Cependant, cette fois-ci, elle n’aurait pas à feindre la naïveté ou l’incompréhension pour répondre aux méchancetés de la vipère, puisqu’en vérité elle ne comprenait réellement pas où celle-ci voulait en venir. Peut-être qu’elle voulait tout simplement dire qu’il était temps que la rouge et or lui rende son livre et qu’elles passent toutes les deux à autre chose. Seulement, c’était pour le moment hors de question, la gryffondor s’amusait follement et prenait cette expérience comme une bonne occasion de s’entrainer à jouer la comédie, ce qu’elle faisait déjà en permanence, mais un peu plus ne lui ferait pas de mal. Si Erin avait envie de récupérer son précieux livre dès maintenant, elle devrait nécessairement le lui arracher des mains, prouvant alors une fois de plus qu’elle avait bien quelque chose à dissimuler. La gryffondor n’attendait que ça, si Erin décidait effectivement de reprendre son bien sans y être invitée Scarlett considérerait son geste comme une invitation pure et simple de découvrir ce qu’elle dissimulait. Il serait donc amusant de la suivre à la trace, cherchant à découvrir quelque chose de compromettant sur son compte afin de le révéler au château tout entier. Elle pourrait aussi commencer par donner la copie de son livre à Sarah qui se ferait un plaisir de l’étudier afin de l’aider dans ses recherches. La jeune fille était en général toujours partante lorsqu’il s’agissait de ternir la réputation, ou l’absence de réputation d’un élève. Erin pouvait s’estimer heureuse, elle allait peut-être grâce à Scarlett, sortir un peu de l’ombre pour se retrouver sous les projecteurs, ce n’était certes pas le meilleur moyen de s’y retrouver, mais dans le cas de la vipère, c’était visiblement le seul.

« La scène suivante ? Quelle scène suivante ? Je ne te suis plus désolée… »

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Tu le fais exprès. Non, vraiment. Tu le fais réellement exprès. Non? bah sinon, je vois pas comment expliquer ton comportement. Je dois parler chinois, je crois. Ou peut-être ne suis-je pas assez clair pour toi. J'ai pas été assez clair, tu crois? Tu penses que je devrais laisser tomber? Tu sais reprendre mon bouquin et tourner les talons. Assurément, c'est ce que je devrais faire, ca épargnerait mes nerfs que tu commences à mettre à vif. Qui a dis que le paradis était pour les simples d'esprits? on dieu, faites que je n'y sois jamais! Je vais employé toute ma vie à être la fille la plus odieuse qui soit! Ce qui, selon l'opinion de certains, ne seraient pas difficile... Du moins, je le ferais, si je croyais en l'existance du bon dieu. Okay, alors Erin... sois, gentille, Gen-til-le. Non, non, pas pour la rejoindre. Juste pour éviter de la défigurer. ce serait sympa. La seule chose de réussit che elle, c'est son physique, tu vas tout de même pas lui retirer ça? Oulà, tentant ça! Bon, bref, soyons sérieux. Je balaye d'un revers de la main intérieure ton sourire niais et si irritant. je hais qu'on se paye ma tête... Surtout quand quelqu'un comme toi pense pouvoir y arriver.

"Oui... Je t'ai posé une question. Je t'ai demandé où. Ni pourquoi, comment ou quand et encore moins de partir sur tes principes moraux."

A penser que tu en ai, bien entendu. Mais j'ai dit que je serais gentille, et je retiens donc ces mots-là pour moi. Ma voix a versé quelque peu dans l'ironie, et j'ai réellement l'impression d em'adresser à une gamine de 5 ans. C'est réellement irritant. Zen, ma fille. Certes, elle était particulièrement stupide. Certes, elle se fiche de toi. Et certes, il y a des chances pour qu'elle te cherche. Mais faut pas lui en vouloir, c'est pas sa faute. Pas sa faute... Non, non, c'est celle de ces parents, bien sûr... Bah oui, la pauvre doit être si pauvre que ses parents n'ont pas pu acheter la cervelle. Faut dire aussi que si les vendeurs ne le faisait pas en option... Ou alors, ils ignoraient que c'était possible d'avoir une fille qui pense, ils ont sans doute penser achetés un animal de compagnie. Ou alors, ils étaient trop radins.. Je sais bien que toutes ses hypothèses sont quelques peu ridicules, tout-à-fait impossibles. Mais j'ai encore rien trouver de mieux que de tourner les choses en dérision. Disons que c'est ma manière d'exprimé ma lassitude et mon agacement. C'est bien que de te défigurer, t'es pas d'accord?

"Et bien... comment dire... c'est pas un peu ce que je viens de te demander?"

Désolée, je suis pas télépathe, encore moins légimance. Je sais observer les gens, je sais les juger... Mais il m'arrive de me tromper. Je ne suis pas infaillible. Et il se trouve que la légimancie est hors de ma portée, je ne suis pas né avec. Et oui, même les plus parfaits d'entre nous restent humains. Je sais, c'est dommage. Surtout ignorer ton sourire débile, oublier que tu te payes ma tête, oublier que je perds mon temps, oublier que tu es stupide. c'est plus facile que je ne l'aurais crut... Mais c'est pas facile pour autant. La preuve, chasser le naturel, et il revient au galop. Je lève les yeux aux ciels à ta réponse. A croire que c'est écrit "idiote" sur mon front. J'hallucine...

"Euh... Je sais pas... celle où tu me réponds au lieu de faire des pirouettes et où, gentille fille que tu es, tu me rends mon livre, que tu as, bien sûr, "trouvé"."

Nul besoin de sentir le ton de ma voix, irrémédiablement ironique, pour savoir que je joue de sarcasme. Chaqu'un son tour. Tu te fiches de moi, je me fiche de toi. Ca vaut mieux, je te jure, pour toi comme pour moi. Non, non, ne pas me tenter... ce serait réellement une très mauvaise idée. Oh, je sais ce que tu penses. Tu me prends pour une idiote, surement à cause de mon âge, c'est normal. Tu n'es pas la première, ni la dernière à penser une chose pareille. Mais soyons sérieux, tu ne m'intéresses pas, pire tu m'horripiles. Tu crois pas que ça vaudrait mieux que tu disparaisse de ma vue? Après m'avoir rendut mon livre, bien entendu... Je te dirais peut-être même merci si t'es gentille, merci de n'avoir pas imposé ta présence plus longtemps.

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"Oui... Je t'ai posé une question. Je t'ai demandé où. Ni pourquoi, comment ou quand et encore moins de partir sur tes principes moraux."

Ah oui, mais il fallait qu’Erin redescende de son petit nuage de perfection. Quel était l’intérêt de prendre plaisir à la voir galérer avec ses questions si ce n’était pas pour tourner autour du pot pendant dix longues minutes avant de lui donner enfin une véritable réponse, qui s’avérait en général aussi courte qu’inutile. Et puis Scarlett aimait se donner en spectacle, enrober ses histoires dans un décor pour lui donner un peu plus de splendeur. Le problème, étant qu’elle allait parfois un peu trop loin, oubliant quelque peu de rester réaliste, mais c’était tellement drôle de regarder les autres élèves, voire professeurs de temps à autres, béats d’admiration devant ses multiples, et inégalables talents. Mais manifestement, elle n’était pas tombée sur la bonne personne. Erin ne semblait pas disposé à l’entendre encore moins à l’écouter. Elle n’était vraiment pas drôle. Scarlett afficha presque spontanément un air boudeur, qui en général suffisait à montrer un certain manque de subtilité ou d’attention de la part de son interlocuteur. Mais elle avait presque oublié en face de qui elle se trouvait, la vipère allait sans doute apprécier encore moins que ses sourires forcés de tout à l’heure.

« Bah oui, peut-être, mais si tu ne me laisses pas raconter les détails, tu risques de ne pas comprendre mon histoire, et donc de ne pas me croire. D’ailleurs, je suis sûre que t’as pas tout écouté, pourtant ça en valait la peine. »

Scarlett en était tout à fait convaincue. Son histoire d’escargots était tout simplement grandiose, elle était un véritable génie et voulait qu’Erin puisse profiter de son art. Seulement, si la petite fille était aussi bornée qu’elle paraissait l’être, c’était peine perdue. Il paraissait en effet, évident qu’elle était complétement insensible à tout ce que la rouge et or pouvait lui raconter, et celle-ci était donc en train de perdre son temps. La gryffondor commençait à regretter sérieusement de lui avoir amené son stupide livre. Elle mourrait d’envie de sortir sa baguette et de faire disparaitre son livre sous ses yeux sans qu’elle puisse faire quelque chose l’en empêcher. Mais elle savait aussi que cette attitude soulignerait une grande puérilité et que toute l’école se trouverait bientôt au courant de son soudain emportement. La jeune fille était plutôt calme en général, s’emporter et taper sur quelqu’un pourrait lui faire abîmer sa manucure, ce qui était de toute façon une très mauvaise idée.
De toute façon, elle n’avait pas le choix, si elle devait avoir sa fin de journée gâchée par la petite vipère, elle ne serait pas la seule à regretter d’avoir mis un pied hors de sa salle commune aujourd’hui. Erin ne semblait pas spécialement apprécier sa présence, et bien soit, elle allait tout simplement la lui imposer. Depuis quand une petite gamine qui ne la connaissait même pas se permettait-elle de prendre les commandes de la conversation, sans même l’en avertir ? La rouge et or était loin bien loin d’apprécier ce genre de comportement de la part de la serpentard, et bien qu’elle ne laisse pas paraitre sa colère, elle ressentait une profonde animosité envers Erin.

"Et bien... comment dire... c'est pas un peu ce que je viens de te demander?"

Pas vraiment, elle n’avait pas formulé sa question comme une véritable question. Erin semblait tellement convaincu qu’elle avait raison… Scarlett ne voyait même pas l’intérêt de démentir. Si la vipère savait à l’avance que la rouge et or avait dérobé son livre, celle-ci n’allait pas tenter de trouver des arguments pour lui prouver le contraire. Elle savait que ce n’était pas le cas, et c’était tout ce qui importait, quoi que puisse penser Erin était dérisoire à côté de ce qu’elle avait vraiment fait en réalité. Décidément, elle n’avait pas une grande place dans le cœur de la vipère et c’était bien dommage. Scarlett aurait pu lui donner des conseils pour qu’elle soit un peu plus à l’aise dans sa peau, car pour être aussi cassante et désagréable que la jeune fille, il fallait vraiment un grave problème psychologique et dans le cas d’Erin, elle avait une merveilleuse théorie par rapport à son attitude actuelle. La vipère devait se sentir mal aimée, et c’était tout simplement ce qui la poussait à détester tout le monde au premier abord, elle préférait se dire qu’elle n’aimait pas les gens pour ne pas leur donner l’occasion d’apprendre à la connaitre et de faire leur propre opinion sur elle. Enfin, c’était l’opinion de Scarlett, rien ne lui indiquai qu’elle pouvait réellement valider sa théorie, mais pour la rouge et or, c’était une évidence. Analyser le comportement des gens c’était son job, et elle aimait penser qu’elle excellait dans ce domaine.

« Tu avais l’air tellement sûre de toi, je ne voyais pas l’intérêt de démentir. Mais ça ne répond pas à ma question, si tu ne sais pas pourquoi je voudrais voler ton livre, tu te bases sur quoi pour formuler ta charmante hypothèse ? »

Après tout, ce n’était qu’une simple réalité, elle n’avait pas volé ce foutu livre, elle n’arrivait pas à le faire comprendre à Erin, tant pis, mais Scarlett voulait à tout prix savoir ce qui poussait la vipère à avoir des idées si arrêtées sur son compte. La jeune fille ne pensait pourtant pas avoir une réputation de voleuse. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle n’avait jamais dérobé volontairement un objet de valeur à quelqu’un pour le faire chanter ou quelque chose dans le même genre, enfin, peut-être que ça lui était déjà arrivé, mais elle avait toujours réussis à faire passer ses méfaits pour un pseudo-emprunt ou même pour un acte héroïque comme elle essayait désespérément de le faire croire à Erin depuis tout à l’heure.
Scarlett coinça momentanément le livre entre ses genoux, pour sortir de sa poche un petit miroir, qui lui indiquerait immédiatement, si cette conversation avait un impact négatif ou non sur son teint. L’image qui lui parvenait était plus que satisfaisante, et la rouge et or replaça son miroir dans sa robe, avec un léger sourire, avant de reprendre le livre dans ses bras. Si Erin pensait pouvoir le reprendre si facilement, elle se mettait le doigt dans l’œil. Scarlett partait du principe que le lui rendre était un cadeau, et qu’un cadeau ça se mérite, et pour l’instant, il était clair que la vipère ne méritait qu’une bonne paire de claque, pour lui rappeler qu’elle avait reçu une éducation, et qu’il était utile de s’en servir.

"Euh... Je sais pas... celle où tu me réponds au lieu de faire des pirouettes et où, gentille fille que tu es, tu me rends mon livre, que tu as, bien sûr, "trouvé."

C’était ce que redoutait la rouge et or, Erin avait décidé d’arrêter la conversation avait même que celle-ci ait pu vraiment commencer. Scarlett se maudissait, comment avait-elle pu être assez stupide pour penser que questionner la vipère pouvait être intéressant pour elle ? Après tout, ce n’était qu’une enfant tout juste bonne à se chamailler avec les autres élèves pour un paquet de bonbons, elle aurait dû s’en douter, et pourtant, sans qu’elle puisse savoir ce que c’était, quelque chose l’avait poussé à retrouver la jeune fille. La gryffondor ne faisait jamais rien par hasard, elle avait toujours une idée bien précise en tête, et parvenait bien souvent à ses fins. Enfin, elle pouvait aussi parvenir à un tout autre but que celui qu’elle s’était fixé au départ, mais ça ne changeait rien, elle sortait gagnante de toutes ses conversations, et elle n’était pas du tout ravie de devoir changer ça aujourd’hui. Même avec Sasha, la fille probablement la plus secrète de l’école, elle avait atteint un objectif qui allait au-delà de ses espérances, elle avait voulu trouver des réponses, elle avait trouvé une amie et une groupie, d’une valeur inestimable.

« Non. »

Ça avait au moins le mérite d’être clair. Erin allait devoir arrêter de jouer les enfants gâtées et de vouloir tout contrôler. Scarlett ne l’entendait pas de cette oreille. C’était encore elle qui avait le livre, son jeu, ses règles, il était bon de le rappeler à la petite vipère.

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Je ne t'aime pas. Comment ça, c'est pas nouveau? Bah, je sais bien, mais tu n'as pas l'air de comprendre que ta présence est indésirable, alors je te le dis clairement. Et toi non plus, tu ne m'aimes. Non, je ne fais de télépathie. Simplement, j'essaye d'établir un fait dont j'ignore l'authenticité. En réalité, je croise presque les doigts pour que ce soit le cas. Ainsi, tu me rends mon livre, tu t'en vas, je m'en vais et tout le monde est heureux de ne pas avoir l'autre dans son champs de vision, c'est pas génial, ça?

Oh, si, je t'ai écouté. Beaucoup trop écouté, tu peux me croire. Je t'ai suffisamment vue et entendue pour les deux prochains mois. J'ai ma dose. Un peu comme quand tu fais tes régimes quoi. Tu te limites à un gateau par mois. Bah, moi, je me limite pas, je t'évite le plus possible, nuance. Mais pareil, j'ai ma dose. Suffisamment entendue. Le problème avec toi, c'est que tu débites que des anneries, à croire que tu le fais exprès. Or, je déteste la bétise. Appele ça une allerie si tu veux. Le fait est que je viens de dépasser mon quota de bétise et de minutes en ta présence pour le reste de l'année. J'ose espérer que ça tiendra te semblables à l'écart, ça m'arrangera. Bon, on va essayer de t'expliquer ça clairement, avec des mots simples, accesible à ton cerveau et à la portée de ton vocabulaire, d'accord? Si là, tu n epiges toujours pas... Franchement, tu donnes envie de se pendre. Heureusement que je tiens trop à la vie. Oui, trop.

"Mais, je-m'en-fi-che. Là, tu as compris? Maintenant je sais quand tu l'as "trouvé", pourquoi, comment. Mais je suis obligé de deviner où, c'est quand même un comble, non? Surtout que c'est quand même ça, ma question de départ!"

Non, je ne m'énerve pas, je suis excédé, nuance. D'ailleurs ça se voit. Un gars me regarde bizarre, je lui jete un regard, les yeux grands ouverts, du genre "quoi? tu veux ma photo?". Je reporte mon atention sur toi, tenant en main, un exemple qui puisse être à ta hauteur :

"C'est comme si je te demandais s'il pleut dehors et que tu me répondais qu'hier, quand tu es sortit pour aller voir une amie, il faisait beau. Bon, on peut penser que ca sous-entends que maintenant, il ne fait plus beau, mais quand même!..."

Bon, on croise les doigts pour que cette fois, tu es compris. Au pire, si c'est pas le cas, moi, je jete l'éponge. C'est pas mon rôle de courrir après tous les crétins de cette école pour les faire grandir. Ou pour les faire murrir. Dans ton cas, certainement les deux. J'ignore si t'es vraiment idiote sur ce coup ou si tu le fais exprès mais... Bah si c'est le premier, j'ai bien raison d'éviter de m'acharner, si c'est le second, très franchement, je vois pas ce qu'il y a d'amusant à magacer ainsi. Tu veux quoi au juste? Que je m'énerve? Que je te gifle? Je le ferais si ça pouvait changer quelque chose. Mais je crains que te brutaliser ne suffise pas à te remettre les idées en place. De toute manière, je n'ai nul envie de t'avoir à ma bote si, par miracle, je te rend intelligente. Tu adores peut-être avoir des petits chiots à tes bottes, mais moi pas. Je suis libre. Et je le resterais.

Maintenant revenons-en à ce vol. Ou pseudo-vol. Ou peu importe, je m'en fiche après tout. En admettant que tu l'es volé, tu m'admettras, toi, jamais. Et si par miracle, ce n'est pas le cas, on vires dans une conversation qui va nous conduire à une même impasse. Dans les deux cas, je perds mon temps. Or, je déteste perdre mon temps. Pourquoi l'aurais-tu volé? Mais je n'en sais rien, c'est exactement la question que je viens de te poser! Comment je sais que c'est plausible? Parce que tu ne recules devant rien pour obtenir ce que tu veux. Je pourrais dire que t'es une garce, si j'étais moins polie. Tu l'es, mais on va éviter de le dire à voix haute, d'accord? Soit-en heureuse, c'est rare que je retienne... Que veux-tu? J'en sais fichtrement rien. En réalité, je vois vraiment pas en quoi je peux t'être utile. C'est vrai quoi, je suis qu'une pathétique gamine prétentieuse et antipathique, qu'est-ce que tu pourrais bien me vouloir, hein? Mais je n'ai nul envie de t'exposer mes hypothèses, plus vite tu m'auras rendu ce qui m'appartient, mieux ça vaudra.

"Okay, okay, oublie. J'ai rien, d'accord? Admettons que tu l'es trouvé, okay? Bon, tu l'as trouvé, et tu viens me chercher pour me le rendre, c'est cela? Parfait, j'attends."

Je ne crois absolument pas un seul mot de ce que je dis. mais je sais que je suis convaincante. D'abord parce que je te parle comme si j'essayais de te convaincre, ensuite parce que je me connais. Je sais quel regard j'ai, quel expression j'ai -particulièrement désagréable, on pourrait croire que je te parle comme à une gamine de 5 ans qu'on ménage- et j'ai confiance en moi.

Cependant, tu n'as pas l'air tout-à-fait d'accord avec mon programme. C'est-à-dire que tu ne souhaites pas abréger cette dérangeante conversation pour me rendre mon bien. Hum... Tu sais après que ça devient un vol? Un vrai cette fois, au moins. Tu es au courant que je ne reculerais devant rien pour le récupérer? Genre, s'il faut que je te fasse renvoyé pour le ravoir, je le ferais... Bon, on va éviter la menace pour le moment, on va juste s'amuser à souligner l'absurdité de ton comportement. Oui, tu es totalement absurde. Oh, c'est pas un reproche, quoi que là, si, mais comme il m'arrive parfois de l'être, je peux difficilement te le reprocher. Cependant, là, c'est différent, c'est mon bien que tu as entre les mains et ça, ça change la donne.

"Attends, je récapitule. Tu l'as trouvé, tu viens ici pour me le rendre et quand je te demande de me le rendre, tu refuses..."

Légère pause pour que tu intègres ce que je dis, comme si j'espérais que tu captes l'absurdité de ton attitude. En vain, je me doute.

"Tu m'expliques ton d...raisonnement, là?"

J'aurais pu dire "délire", et ça m'a tellement brulé que j'ai faillit le dire. Mais, on va se contenir un peu. Histoire d'éviter que ce soit moi, qui soit en faute. Je vois réellement pas à quel jeu tu joues. Est-ce que tu vas enfin me réclamer ce pour quoi tu es venu? Ou c'ets juste pour me faire rager? Pardonne-moi, mais sur ce terrain-là, je vaincrais. Je n'aurais absoluement aucun scrupule pour passer par tout les moyens possiles et inimaginables pour le récupérer. Genre, vol, chantage, préfets, parents... Des moyens que tu ne possèdes pas. Le vol, tu l'as déjà fait. Le chantage, je m'y attends. Les préfets, je vois pas pourquoi, quant aux parents... J'ignore qui sont les tiens, mais je doute qu'ils puisset être plus influents que les miens... J'ai même pas finit d'essayer la méthode pacifique que je pense déjà à comment, je vais le récupérer.

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"Mais, je-m'en-fi-che. Là, tu as compris? Maintenant je sais quand tu l'as "trouvé", pourquoi, comment. Mais je suis obligé de deviner où, c'est quand même un comble, non? Surtout que c'est quand même ça, ma question de départ!"

Décidément la vipère était agaçante. Elle n’était pas en mesure de dire à Scarlett ce qu’elle avait le droit de dire ou pas. Elle pouvait en avoir rien à faire, mais ce n’était pas ce qui empêcherait la rouge et or de dire tout ce qu’elle avait à dire lorsqu’elle en avait envie. Si elle avait pu à raconter à Sasha l’histoire du poney rose sans qu’elle s’énerve, elle pouvait faire bien pire avec la petite vipère si l’envie lui en prenait. D’autant plus qu’Erin commençait sérieusement à la tenter. Plus on lui disait de se taire, plus la jeune fille avait envie de parler. C’était sûrement son esprit de contradiction qui parlait, mais dans le cas de cette conversation, c’était surtout son désir d’énerver encore et toujours plus la petite vipère qui semblait incapable de contrôler sa colère. Pas étonnant qu’elle n’ait pas une place de choix parmi les élèves populaires de cette école, elle était incapable de se comporter autrement que comme une petite sauvageonne, ça ne l’aiderait pas à avancer dans la vie. Scarlett ne put s’empêcher de le lui faire remarquer avec un plaisir démesuré. Même s’il était évident qu’elle ne pourrait pas raconter sa vie aujourd’hui, la rouge et or s’amusait beaucoup et ne comptait pas s’arrêter là.

« Tu sais ma chère petite, tu devrais apprendre à bien te comporter en société. On obtient les choses beaucoup plus facilement avec gentillesse qu’avec ce genre de comportement. Pour ce qui est du lieu exact, je ne saurais te dire, près de la salle commune des gryffondors j’imagine. Mais qu’importe ? »

La jeune fille lui décocha un grand sourire. Elle n’avait pas l’intention d’utiliser la même technique qu’avec Sacha, elle ne voulait pas d’Erin comme seconde amie/groupie. D’abord parce que celle-ci ne semblait pas l’apprécier assez pour vouloir faire partie de sa sympathique petite bande de pimbêches. Et la deuxième raison, de loin la plus importante, était plutôt évidente. Erin était irrécupérable. Scarlett voulait bien être gentille et aider les personnes qui en avaient besoin, mais elle savait reconnaitre qu’elle avait des limites et la vipère constituait un challenge beaucoup trop important. Il y avait tout à changer chez elle, du comportement jusqu’à l’apparence physique. Peut-être même devrait-elle songer à la chirurgie esthétique, dans son cas, on ne pouvait même pas parler de solution radicale. Seulement, la rouge et or ne comptait pas la lui suggérer, Erin lui demanderait sûrement son aide et son soutien dans cette douloureuse épreuve remodelage d’image, et elle ne comptait pas la lui apporter.

"C'est comme si je te demandais s'il pleut dehors et que tu me répondais qu'hier, quand tu es sorti pour aller voir une amie, il faisait beau. Bon, on peut penser que ça sous-entends que maintenant, il ne fait plus beau, mais quand même!..."

Scarlett n’était pas stupide, elle avait bien compris ce que la vipère essayait de lui dire. Mais contrairement à ce qu’elle semblait imaginer, la rouge et or était tout à fait disposée à lui donner des réponses claires. Seulement la jeune Erin ne lui laissait même pas le temps d’en placer une avant de l’interrompre parce que visiblement le début de sa réponse ne lui convenait pas. Par les chaussettes de Merlin ! Comment voulait-elle avoir une réelle conversation avec quelqu’un si elle agissait de cette manière avec tout le monde. La gryffondor ne s’étonnerait jamais assez d’être confrontée à un tel comportement, c’était tellement énorme que s’en était presque risible. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Une carapace ? Peut-être que la gamine avait eu son pauvre petit cœur brisé et qu’elle tentait de repousser les potentiels amis qu’elle pouvait avoir. Si c’était ça, elle n’avait pas grand-chose à craindre, elle n’avait même pas à être une vraie garce, son apparence physique ferait le travail à sa place, il suffisait à Scarlett de lui jeter un coup d’œil pour savoir qu’elle ne voulait pas de cette horreur comme amie.

"Okay, okay, oublie. J'ai rien, d'accord? Admettons que tu l'es trouvé, okay? Bon, tu l'as trouvé, et tu viens me chercher pour me le rendre, c'est cela? Parfait, j'attends."

Essaye encore ! Ce n’était pas comme ça qu’elle obtiendrait son précieux livre. A ce rythme-là, elle ne l’obtiendrait qu’en le lui arrachant des mains. Ça ne serait pas très positif pour les griffures qu’elle risquait d’avoir, mais ce serait un spectacle plutôt comique. Scarlett mourait d’envie de savoir ce que ça pouvait donner lorsque la vipère pétait vraiment les plombs. L’apparence physique de Scarlett risquait fortement d’en pâtir, mais un passage devant le miroir suffirait à arranger ça. Et si Erin lui cassait quelque chose, il lui suffirait d’un petit détour vers le bureau du professeur McGonagall pour voir les jolis petits rubis des serpents quitter leur sablier et la voir astiquer les trophées en compagnie de Jefferson. Ce serait cher payer pour un simple livre et la défiguration temporaire d’une pimbêche. D’autant plus que Scarlett voyait de multiples façons de se faire passer pour une héroïne si jamais elle se retrouvait avec le bras cassé ou un œil au beurre noir.

« Au cas où tu ne l’aurais pas encore compris. Tu n’obtiendras rien de moi tant que tu auras un tel comportement. Je te le rendrais ton livre, il ne m’appartient pas, et je n’en ai que faire. J’attends simplement un minimum de gentillesse. »

Scarlett se doutait qu’elle lui en demandait beaucoup, peut-être même beaucoup trop. Mais pour une petite fille de quatorze ans, il devait être naturel de se comporter avec gentillesse, elle se forçait depuis bien trop longtemps à jouer les dures, et elle allait devoir baisser les armes dans le cas présent, ou ne pas le faire, mais dans ce cas, la discussion risquait de durer encore un certain temps. La rouge et or avait déjà réussis à énerver Erin en quelques mots, qu’en serait-il en dix minutes de conversation ? Ce ne serait pas spécialement beau à voir, et la jeune fille avait plutôt hâte de constater l’étendue des dégâts. Pour le moment, elle devait réexpliquer à Erin pourquoi elle ne voulait pas lui rendre son livre, la petite fille ne semblait pas encore avoir compris ce qu’elle voulait dire.

"Attends, je récapitule. Tu l'as trouvé, tu viens ici pour me le rendre et quand je te demande de me le rendre, tu refuses...Tu m'expliques ton d...raisonnement, là?"

La rouge et or ne put retenir un soupir de lassitude. Se retrouver en face de quelqu’un d’aussi stupide relevait de l’impossible en règle générale, comment se faisait-il qu’elle tombe en permanence sur des personnes qui étaient loin d’être aussi bien pourvue qu’elle au niveau intellectuelle ? Il était tellement lassant d’expliquer en boucle les mêmes choses à des personnes visiblement incapable de comprendre ce qu’elle voulait dire. Scarlett n’avait pourtant pas l’impression de manquer de clarté dans ses propos. Il était évident que quoi qu’elle puisse dire ou faire, Erin serait en permanence à côté de la plaque, à quoi servirait-il de lui expliquer son raisonnement dans ce cas ?

« Oui, tu as tout à fait compris globalement. Sauf que je m’attendais à tomber sur quelqu’un d’aimable. Je te rends service par pure gentillesse, j’aime aider les autres, chez certains ce n’est visiblement pas une vocation. Je ne cherche pas à être récompensée pour ce que je fais, mais j’aimerais te voir faire preuve d’un minimum de politesse. »

Scarlett continua à lui sourire gentiment, tout en sachant que ses propos ne serviraient probablement à autre chose qu’à l’énerver davantage.

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C'est assez étonnant la manière dont tourne les choses, tu ne trouves pas? Je veux dire, j'ai comme l'impression qu'on ne se comprends pas... Oui, oui, très étonnant. Comment ça, non? Ah bon? Les pimbèches et les euh... en fait, j'ai aucun mot pour me définir, les gens comme moi ne sont donc pas fait pour s'entendre? Oh vraiment? Je sais pas, j'ai essayé d'être claire, de te faire comprendre que ton p'tit délire de sauvetage de livre ne me touchait absoluement pas, pire, que ça me passait totalement au-dessus du crâne, mais tu sembles persister dans ta bétise. Okay... En même temps, de toi, je vois pas ce que je pouvais espérer d'autres. Ce qui est amusant, en revanche, c'est que tu parles de société, enfin de bien se tenir en société. Tu apprendras, ma jolie, que la société n'est pas toi et que jusqu'à preuve du contraire, je ne suis pas quelqu'un de particulièrement sociable. Mais ça, j'imagine que tu l'ignore également... C'est pas grave, je t'en veux pas. T'as déjà suffisamment d'handicap et de point négatif dans ta personne qui pourrait m'irriter sans avoir besoin d'en rajouter un supplémentaire. Tu me fatigues. Sincèrement, je n'ai nul envie de débattre avec toi, surtout que cela semble mener à une impasse. Oui, en effet, maintenant, le lieu où tu as pu le "trouver", en admettant que tu l'ai "trouver", n'a plus aucune importance. Surtout que, étrangement, je l'avais deviné. Si, si, je t'assure! Je pousse un soupir blasé :

"Il se trouve que nous sommes pas en société et que je n'ai nul envie d'être gentille. Avec toi encore moins qu'avec quiconque."

Ta chère petite est, je pense, un chouia plus grande que toi. Ton joli minou ne te sauveras pas de la misère, sauf si tu rejoins gentillement le monde moldus. Mais crois-moi, quand je sortirais de cette école, quand j'entamerais ma carrière, tu entendras parler de moi et chaque fois que tu te trouveras sur mon chemin, je te rappelerais qui est qui. Allons, t'a même pas une goutte de sang-pur dans les veines et tu oses venir me donner la morale? Allons donc, laisse les histoires de société aux gens qui s'y connaissent et continuent à tenir là, silencieuse et contente d'être joli, c'est visiblement tout ce qu'on te demande, et tu t'en sort très bien. T'essaye pas sur le chemin des conseils, parce que, de un, ça ne te va pas, et deux, ça me donne encore moins envie de t'obéir. Etonnant, non?

Bien, j'ai essayé d'être "sympa", j'ai été hypocrite, certes, mais tu t'en fiches n'est-ce pas? Sérieusement, tu n'attends pas de moi que je sois sincèrement gentille avec toi? Un peu de comédie ne va tout de même pas te véxé, si? Dans l'hypothèse où tu sois capable de reconnaitre quand je mens et quand je ne mens pas, bien entendu. Cependant, même en ravalant tous les noms d'oiseaux que je pourrais te sortir et gardant pour moi l'opinion peu flatteuse que j'ai de toi, tu joues encore les difficiles. Oh pardon, de la gentillesse... désolée, je connais pas. Comme toi, des dizaines, que dis-je, bien plus encore, ont essayé de me changer. Personne n'a réussit. Oh bien sûr, à certains, je les ai laissés bercé dans l'illusion qu'il m'avait changé. C'est chouette l'hypocrisie parfois, non? Faut juste essayer que le ton ironique ne se sente pas. Mais je n'ai nul envie de faire cet effort avec toi. Désolée, trop d'effort. Faire croire à une sotte de ton espèce que tu as réussit à me faire plier serait amusant mais... Hum... Comment dire... Tu es trop insupportable. Tu es trop vicieuse, trop... Non, pas possible. Une telle solution m'apporterait, à n'en point douter, plus de frustation et d'ennuis que de bien. Mille excuses, je ne t'apporterais donc pas cette satisfaction factice.

"Si j'étais toi, j'attenderais plutôt la mort de Mc Gonagall, y a plus de chance que ça arrive. Rend-moi mon livre, Scarlatine, je me répeterais pas."

Oups. Aurais-je commis l'indélicatesse de te prénommer par le surnom que t'offre le grand manitou? Ca m'a échappé... Il n'empèche que ça commence à bien faire cette histoire. Pourquoi ne me rend-tu donc pas mon livre pour aller vite rejoindre ta bande de poufs qui doivent certainement t'attendre avec la plus grande impatience? Oui, je sais, tu veux de la gentillesse. C'est même pas la peine d'insister, c'est non. Je veux juste mon bouquin, je pense avoir été relativement aimable pour l'instant. Si, si, je t'assure, c'est rien par rapport à tout ce que j'aurais pu dire. J'aurais pu faire bien pire. Alors, si tu voulais bien me rendre mon livre, ça nous éviterait de verser dans la grossiereté. Tachons de continuer d'être poli, ce serait cool. Enfin, toi, tu es toujours polie. Toujours aussi hypocrite également vu le discours que tu viens de me servir. C'est une blague? Toi? Aimer rendre service? Tu te paie ma tête, c'est pas possible autrement. J'ai réellement l'iar ausi idiote que tu penses que je vais gober ça? Un sourire se dessine sur me slèvres avant que je pouffe de rire.

"Mais oui, bien sûr! Et moi, je suis tout ce qui a de plus aimable!"

Enfin, j'espère que c'était réellement une blague. A en voir ton sourire niais, on va dire que oui, histoire de ne pas t'enfoncer davantage.

"Allez, cessons les plaisanteries, rends-le moi. J'ai pas très envie de passer la journée à rire de tes blagues, même si elles peuvent être sympa."

Traduction : tes délires ne t'empèchent pas d'être insupportable. Comme ce sourire niais dont je parlais il y a quelques instants.

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"Il se trouve que nous sommes pas en société et que je n'ai nul envie d'être gentille. Avec toi encore moins qu'avec quiconque."

Elles n’étaient pas en société ? Où se trouvaient-elles alors ? Erin était non seulement agaçante, mais en plus elle était particulièrement stupide. Son désir de faire preuve de méchanceté devait surpasser sa capacité à réfléchir, et c’est donc des phrases sans queue ni tête qui sortaient de sa bouche. Ça aurait pourtant été tellement facile pour elle de se débarrasser de la gryffondor. Mais non, au lieu de ça elle préférait continuer à monter sur ses grands chevaux pour tenter tant bien que mal de sauver les apparences, ou peut-être même de se convaincre qu’elle était la meilleure et qu’elle allait le rester. Seulement, elle semblait oublier qui se tenait en face d’elle. Scarlett n’était pas n’importe qui et ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds si facilement. Elle avait le reste de sa journée devant elle et enquiquiner les autres élèves était presque un passe-temps aussi enrichissant que de colporter des rumeurs à ses yeux. En à peine trois mots, elle avait réussi à faire sortir la pauvre petite vipère de ses gonds, et comptait bien pousser son exploit à l’extrême. Ce n’était vraiment pas de sa faute, si la serpentard était incapable de contrôler ses émotions. Jusque-là, la rouge et or s’était montrée particulièrement cordiale et toujours souriante, et ne se souvenait pas lui avoir donné une seule raison de se mettre en colère. Généralement, ses interlocuteurs s’énervaient lorsqu’elle faisait preuve de franchise, c’est-à-dire lorsqu’elle s’amusait à critiquer ouvertement tout et tout le monde, s’amusant à planter d’énormes poignards dans le corps de la pauvre personne qui l’écoutait. Seulement, elle avait pris grand soin avec Erin de s’armer de son hypocrisie habituelle, histoire de ne pas commencer trop difficilement. Vraisemblablement, elle avait bien fait, puisque même sans se forcer, elle parvenait à ses fins. Décidément, elle était incroyablement brillante.

« Tu joues sur les mots mon enfant. Parfois il faut faire un petit effort, tu l’apprendras bien assez tôt. »

C’est donc sans aucune hésitation qu’elle continua à la titiller de plus belle, s’armant toujours de son sourire hypocrite qui semblait déjà avoir acquis une certaine notoriété chez la vipère dont l’expression du visage ne reflétait malheureusement pas la joie de vivre. Remarque c’était sans doute bien mieux ainsi. La jeune fille n’était déjà pas très belle à voir, Scarlett risquait fortement d’avoir une attaque si elle devait apercevoir un sourire sur cet horrible visage. De toute façon, ce n’était pas une habitude chez la vipère. Les rumeurs de couloirs étaient formelles, c’était la sale gosse la plus associable et pathétique qu’elle avait pu rencontrer. Que faisait-elle là déjà ? Ah oui, le livre. Il n’arrivait pas souvent à la rouge et or de commettre des erreurs, mais elle en avait réellement commise une en venant jusqu’ici ramener son bien à sa camarade. Elle aurait dû le garder avec elle, attendant patiemment que celle-ci rampe à ses pieds pour l’obtenir. Avoir une énième groupie ne serait pas de trop, même s’il faudrait évidemment que celle-ci reste dans son ombre, son physique n’étant manifestement pas assez avantageux pour qu’elle prenne le risque de l’exposer au grand jour. Heureusement qu’elle avait réussi à faire d’Erin un parfait terrain de jeu, faute de l’entendre la complimenter pendant des heures, sans quoi elle se serait réellement maudit pendant tout le reste de sa journée.

"Si j'étais toi, j'attendrais plutôt la mort de McGonagall, y a plus de chance que ça arrive. Rends-moi mon livre, Scarlatine, je me répèterais pas."

Scarlatine, vraiment ? Elle l’a trouvait tellement merveilleuse qu’elle lui avait même trouvé un surnom. Sans doute pour pouvoir la distinguer des autres lorsqu’elle parlait d’elle dans son journal intime. Alors c’était donc ça ! Elle l’admirait en secret mais était trop timide pour le lui avouer réellement, c’est pourquoi elle préférait lui faire croire qu’en réalité elle ne la portait pas dans son cœur. Brave petite Erin, elle aurait dû s’en douter plus tôt. Il était, en effet, tellement inimaginable qu’elle ne suscite pas une admiration sans borne chez quelqu’un. Comment avait-elle pu être assez stupide pour ne pas l’envisager dès que celle-ci avait affiché sa mine de petite peste ? Seulement, Scarlett se doutait qu’Erin tentait de ne pas être percé à jour, dans le cas contraire, elle aurait arrêté son petit numéro depuis longtemps. Oui, ça devait être ça. La rouge et or allait donc continuer à jouer le jeu rien que pour lui faire plaisir et peut-être déciderait-elle en temps utile de lui montrer qu’elle pouvait sortir de sa carapace sans danger. Après tout, elle était très douée pour faire parler les gens, même les plus introvertis, et Erin semblait en faire partie. Et dire que toutes les personnes qui lui adressaient la parole étaient unanimes pour dire que ce n’était qu’une petite peste. Il avait fallu qu’elle s’adresse à elle en personne que ce n’était en fait qu’une limace coincée dans une coquille d’escargot. Pauvre petite…

« La mort de notre chère directrice ! Ciel ! Mais quelle horreur ! Je n’ose même pas imaginer une telle atrocité. Je ne te rendrais tout de même pas ton livre, ma chérie. Tu dois apprendre les bonnes manières, j’imagine qu’il n’est pas encore trop tard. »

Non, il n’était pas trop tard. La preuve, la vipère avait fait preuve d’un peu de jugeote en choisissant la lecture comme passe-temps favori. Se mêler aux petits intellos et aux personnes sans intérêt ne pouvait que la rendre plus remarquable aux yeux des gens. Elle aurait pu essayer le tricot également, voilà en loisir qui lui permettrait assurément de briller aux yeux du monde entier, même si celui-ci était composé de personnes âgées dont la vue baissait de jour en jour. Scarlett ne s’imaginait pas du tout vieillir. Elle espérait fortement que d’ici trois ou quatre ans, une gentille personne ait inventé une machine lui permettant de rester éternellement belle et jeune. Il n’y avait qu’à observer son adorable maman pour savoir que le poids des années était d’autant plus lourd à supporter pour une aussi jolie fille qu’elle puisque le changement se faisait d’autant plus ressentir. Pour les personnes qui naissaient moche, la marge était moins grandes, au moins elles faisaient dans la continuité, certains parvenaient même à devenir moins laid, mais elle devait bien reconnaitre que c’était plutôt rare d’autant plus que les réputations collaient beaucoup trop à la peau pour qu’on puisse sont défaire avec un simple changement d’apparence. Pour certaines, il serait même plus que nécessaire de changer d’identité dès leur sortie de Poudlard s’ils voulaient espérer avoir une vie à peu près potable.

"Mais oui, bien sûr! Et moi, je suis tout ce qu’il y a de plus aimable!"

Scarlett ne releva pas du tout l’ironie de la phrase. Se contentant de froncer les sourcils pour tenter d’imaginer la petite fille transformée en adorable petite gamine avec un ruban rose dans les cheveux. Sans grand succès malheureusement le visage renfrogné de la vipère qui se tenait en face d’elle était beaucoup plus cohérent avec son caractère et finalement, ça faisait beaucoup moins peur de la laisser comme ça. La jeune fille ne savait d’ailleurs pas trop quoi répondre. Il était tout à fait normal qu’elle veuille réussir à retrouver gout à la vie et à intégrer le monde des poneys roses et des nounours verts, mais pour se faire, il fallait qu’elle tente de sourire et de se rendre compte que le monde dans lequel elle évoluait avait ses côtés positifs. Scarlett avait beau adorer venir en aide aux autres et les façonner à son image, elle n’était pas non plus l’amie du peuple et se rendait bien compte que le combat auquel devrait se livrer Erin était bien trop important pour qu’elle prenne la peine de s’y investir pleinement. Si encore le rapport bénéfice/risque avait été correct, pourquoi pas, mais il lui paraissait évident que ce ne serait absolument pas le cas. La rouge et or avait depuis bien longtemps perdu espoir de découvrir quelque chose d’intéressant sur la vipère, elle n’avait donc plus grand-chose à faire ici, mis à part continuer à prendre du bon temps en l’énervant davantage.

"Allez, cessons les plaisanteries, rends-le moi. J'ai pas très envie de passer la journée à rire de tes blagues, même si elles peuvent être sympa."

Ah bon ? Ses blagues étaient vraiment si drôles que ça ? Scarlett ne se souvenait pas avoir tenté une quelconque note d’humour depuis le début de leur conversation. Mais si Erin le disait, elle voulait bien la croire. De toute façon, elle avait beaucoup plus de qualité que de défaut en général et pouvoir en ajouter une de plus à son immense liste ne pouvait que la réjouir. Comme quoi, sa discussion avec la vipère avait enfin finit par porter ses fruits. Certes, elle n’avait pas reconnue sa grandeur de la façon dont elle s’y attendait, mais c’était une façon comme une autre de réaliser son génie. La rouge et or serrait toujours son livre contre elle, et se demandait si ce n’était pas le moment de le lui rendre, comme une récompense pour ce petit pas en avant. Si, c’était certainement l’idéal à présent. Scarlett avait la nette impression de donner une friandise à son animal de compagnie pour la récompenser de sa bonne action, mais il restait à espérer qu’Erin ne ferait pas le rapprochement entre les deux. Elle lui tendit donc son vieux bouquin avec un grand sourire, ravie finalement de s’en être enfin débarrassée. Enfin, ce n’était pas vraiment le cas puisque la copie qu’elle avait pris la peine de faire se trouver toujours dans son dortoir, mais ça, la vipère l’ignorait et elle aurait donc tout son temps de montrer son trésor de guerre à Sarah.

« Oh, merci, c’est gentil. C’est vrai qu’on m’a toujours dit que j’avais un sens de l’humour particulièrement développé. Je devrais peut-être me lancer dans la comédie plus tard. C’est bien de l’avoir remarqué. »

Le sourire de la jeune fille s’élargit. Elle ne savait plus trop comment se comporter à présent. Est-ce que le compliment de la serpentard marquait la fin de leur conversation ou bien devait elle poursuivre leur charmante discussion pendant encore un peu de temps. La jeune file l’ignorait et se décida donc à attendre sagement que la quatrième année prenne elle-même la décision. Pour une fois qu’elle laissait les autres choisir à sa place, elle aurait eu tort de ne pas en profiter.

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