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Prend garde à toi !

Cruz & Edward

Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Même si être préfet ne représente pas un si grand pouvoir que ça, c’est tout de même un rôle que je prends particulièrement au sérieux. Les professeurs et le directeur de l’école comptent sur nous pour les épauler, pour guider les élèves ainsi que pour participer à la protection de chacun et je ne compte pas les décevoir. C’est un honneur pour moi de pouvoir porter cet insigne pour ma dernière année à Poudlard. A dire vrai, lorsque j’ai reçu la lettre du directeur Londubat m’annonçant que j’avais été nommé préfet de ma maison, je n’en revenais pas. Pas une seule seconde je n’aurais un jour imaginé remplir ce rôle. Me concentrer sur mes études pour obtenir des résultats brillants était pour moi le plus important. Mais cet insigne me conforte plus que jamais dans ma volonté de devenir un Auror. Veiller sur les autres, les protéger, combattre le mal … C’est quelque chose que je veux faire de ma vie, et plus encore dans ces heures sombres et après ce que nous avons traversé l’année dernière. Néanmoins, être préfet est assez chronophage et requiert une excellente organisation pour être capable de tout faire sans pour autant négliger ses résultats scolaires. Avec mes ambitions, hors de question que mes notes chutent. C’est tout bonnement inconcevable. Aussi, je suis à coup sûr la tête plongée dans mes bouquins dès que j’ai un moment de libre. Et il s’avère que j’ai trouvé en ma co-préfète, aka Cruz, les mêmes qualités studieuses et de sérieux vis-à-vis des cours. Il n’est du coup pas rare que nous nous isolions pour travailler tous les deux. La salle commune et la bibliothèque étant des lieux trop fréquentés et remplis de potentiels élèves qui ont un pet de travers, nous nous rendons souvent dans la salle commune des préfets où nous sommes certains de ne pas être dérangés. C’est ce que nous faisons aujourd’hui encore. Ce soir, c’est à nous d’effectuer les tours de gardes nocturnes pour assurer la sécurité du château. Afin de ne pas délaisser nos devoirs pour nos responsabilités, nous nous sommes donné rendez-vous sur les coups de 19heures pour étudier. Comme nous n’allions pas dîner avec nos camarades, je m’étais rendu un peu plus tôt dans la journée dans les cuisines pour demander aux Elfes de nous envoyer des victuailles, ce qu’ils avaient consentis à faire avec grand plaisir. Rassuré que nous ne mourrions pas de faim, je m’étais ensuite rendu à la bibliothèque pour emprunter les livres dont j’aurais besoin avant de me rendre dans la salle des préfets.

Je n’ai pas perdu de temps pour me plonger dans mon devoir de potions. Burgess nous demandait toujours des centimètres de parchemins conséquents pour le cours suivant. Avec elle, le niveau était très certainement élevé, ce qui m’allait très bien. Concentré, je ne prête pas particulièrement attention à ma co-préfète qui s’affaire elle-même à ses propres devoirs. Je ne m’attendais pas à ce qu’on forme un aussi bon duo. Cela faisait un mois que nous remplissions nos rôles de préfet et j’avais cru qu’avant même une semaine, nous serions en train de nous taper dessus vu notre manière de nous comporter l’un envers l’autre. Non pas que nous ne nous apprécions pas. C’est plutôt que nous avons une façon assez particulière de communiquer, à base de sarcasme et de raillerie souvent offensante. Je ne me souviens plus exactement comment nous en sommes arrivés là, sachant que nous avons un an d’écart, mais ça s’est fait assez naturellement et il est clair qu’il n’y a qu’à elle que je peux parler de la sorte sans qu’elle soit vexée par ce que je peux dire. Et réciproquement. Mine de rien, c’est assez satisfaisant. Néanmoins dernièrement, j’ai remarqué que nous nous étions calmés à ce niveau-là. On devait sans doute mettre ça sur le fiasco engendré par Ashley et Isidore lors de la petite soirée que nous avions organisé pour la rentrée à l’intention des Serpentards. Déjà que je n’aime pas particulièrement organiser des évènements, autant dire que cette soirée m’a suffi. J’avais envie de déguerpir comme un lapin mais j’ai dû me faire force et essayer de calmer le jeu. Ou au minimum soutenir Cruz. Après tout, en tant que co-organisateur, il aurait été plutôt mal avisé de quitter le navire. Au moins, on peut dire qu’on ne l’oubliera pas de ci-tôt. Mais si je pouvais éviter de devoir en refaire, ça m’arrangerait. « T'en penses quoi, toi, du nouveau prof de Métamorphose ? Moi il me fait penser à Burgess, en vieux, en mec et en carrément moins sublime ! » Je lève les yeux de mon bouquin pour les poser sur Cruz, prenant quelques secondes pour atterrir et comprendre le sens de ses paroles. Un petit sourire nait alors sur mes lèvres. « Bah alors, il n’est pas à ton goût ? » Je demande avec amusement pour la taquiner avant de répondre avec un petit peu plus de sérieux à sa question. « Personnellement, je l’aime bien. Ses cours sont intéressants et il sait ce qu’il fait. Il était Auror avant alors ce n’est pas juste un prof qui se contente de faire cours pour gagner sa vie. Il sait ce qu’il y a en dehors de Poudlard et il veut nous préparer à ça. » Je réfléchis quelques secondes, repensant à l’entretien que j’avais eu avec lui. A la fin du premier cours, j’avais été le voir pour lui demander des conseils pour accéder au métier d’Auror. On peut dire que ça a renforcé ma sympathie à son égard. « Après physiquement, je préfère clairement Burgess. » Je termine dans un clin d’œil complice avant de me réintéresser à mon livre. Remarquant que Cruz n’en fait pas autant, je lève un sourcil surpris. « Tu t’en sors ? Tu as besoin d’aide peut-être ? A moins que tu en aies déjà marre de travailler ! » Je lui demande narquois, sachant pertinemment que Cruz a trop de fierté pour me demander de l’aide bien que j’ai un an de plus qu’elle et que je connais son programme, l’ayant suivi assidûment l’année dernière. Idem, elle n’est pas du genre à abandonner, alors je suis certain d’obtenir une réaction à ces petites taquineries.

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Prend garde à toi !

Cruz & Edward

Dans le fond, ça me fait bizarre de me dire que je suis en septième année. Quand je regarde en arrière, j’ai l’impression que ces 6 années précédentes ont filé à une vitesse folle. Cela est sans doute également dû au fait que j’ai passé l’année dernière dans un espèce de brouillard, enchainant un jour l’un après l’autre dans ce cauchemar ambiant en perdant toute notion du temps. J’ai été très affecté par l’esclavagisme de mes meilleurs amis et bien que profondément soulagé qu’ils soient dorénavant de retour parmi nous, libérés de la menace de Blackman, cela me fait bizarre de ne plus les retrouver dans ma classe. Jamais je n’aurai envisagé terminer ma scolarité sans Keagan et pourtant … Me voilà en septième année et je dois combler cet espèce de vide. Encore parfois en cours j’ai l’impression qu’il me suffit de me retourner pour voir Keagan me lancer un sourire amusé ou d’avoir Danni à côté de moi en cours de Soins aux Créatures. C’est clairement pas la même chose sans eux mais bon… Ce n’est pas comme si je pouvais me permettre de redoubler pour rester avec eux. Heureusement que j’ai quand même la possibilité de les voir en dehors des cours. Et heureusement que je parviens à occuper ce vide. En même temps, avec la quantité de travail que les professeurs nous donnent ainsi que mes responsabilités de préfet, je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur mon sort et de me terrer tel un lapin dans son terrier pour déprimer. « Je me débrouille très bien toute seule, tu devrais le savoir depuis le temps ! C'est ta remarque sur Burgess qui m'a déconcentrée, j'ignorais que tes yeux te servaient à admirer la gente féminine. » Déconcentrée … Rien que ça ! Et moi qui disais ça pour déconner. C’est assez… Intéressant de la voir réagir de la sorte. Je pensais qu’elle se contenterait de réagir sur ma proposition d’aide mais visiblement elle a d’autres choses en tête. Je lève les mains dans un signe de défense, jouant la comédie. « Je ne faisais que proposer, tu paraissais perdue. Excuse-moi d’essayer d’être gentil ! » je dis le plus innocemment possible, comme si c’était vraiment ce à quoi je pensais, mon ton narquois ne me trahissant pas le moins du monde. Néanmoins, si Cruz venait un jour à me demander de l’aide pour de vrai, je pense que je n’hésiterais pas longtemps pour l’aider. Après une petite remarque sarcastique, cela va de soi. Je ne pourrai pas vraiment m’en empêcher. Mais encore faudrait-il qu’elle parvienne à laisser sa fierté et son orgueil de côté pour me demander ce genre de chose. Et ce n’est pas prêt d’arriver la connaissant. En revanche, je ne sais pas vraiment comment prendre sa réflexion sur la gente féminine. Alors dans le doute, j’opte pour l’ironie. « Et alors ? Faut bien que les yeux servent à quelque chose ! Tu préfèrerais peut-être que j’observe la gente masculine ? » Quelle drôle d’idée. Déjà que je ne considère pas que j’observe la gente féminine plus que cela … J’ai dit ça sur Burgess simplement pour rigoler et effectivement faire remarquer que la Maître des potions est de toute façon plus jeune que notre nouveau professeur de Métamorphose, mais en aucun cas pour sous-entendre que j’éprouvais un quelconque intérêt pour elle. Non, sérieusement … En plus elle me connaît depuis que je suis tout petit puisqu’avant d’être professeure à Poudlard, elle était entre autre mon médecin. J’espère que Cruz ne se fait pas d’idées là-dessus ! Néanmoins, je refuse d’être sur la défensive. Cruz rebondirait à coup sûr dessus et n’en manquerait pas une pour continuer de m’embêter sur le sujet. Non, au lieu de ça, je m’avance doucement vers elle, plantant mon regard dans le sien. « Est-ce que … Tu serais jalouse ? » Un léger sourire apparait sur mes lèvres, menaçant de s’agrandir.

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Prend garde à toi !

Cruz & Edward

« Si tu veux que je me montre disposée à accepter tes excuses, il faudra te montrer un peu plus convaincant ! » Non mais je rêve ! Sérieusement ? Je me retiens de ne pas exploser de rire face à cette réplique et l’air boudeur qu’elle prend. Je suis persuadé que l’Espagnole voudrait que je me mette à genoux pour la supplier de m’accorder son pardon. Mais c’est beau de rêver. Comme si j’allais faire des excuses pour ça. Jamais de la vie, elle peut se brosser. De toute façon, réflexion faite, je ne suis pas du genre à m’excuser inutilement pour faire plaisir à l’orgueil des gens. Ou même à m’excuser tout court. Je fais plutôt partie de ceux qui assument pleinement leurs actes et leurs paroles. Je reviens rarement sur mes actions. « Plus convaincant ? Tu doutes de ma sincérité ? Je suis tout simplement outré ! » Je dis en mimant la même position corporelle qu’elle. La préfète a beau être jolie, ce n’est pas une raison pour répondre à ses caprices. Et puis même, aller à l’encontre de ce qu’elle voudrait est tellement plus amusant. « Mais je retiens la leçon. Ça ne sert à rien d’être un gentil garçon. » je lâche avant de lui adresser un clin d’œil espiègle. Je ne sais pas pourquoi c’est avec Cruz que je me retrouve à être aussi joueur, moi qui suis le plus clair du temps loin des échanges sociaux et de la foule. Je passe le plus clair de mon temps au milieu de bouquins et je ne comptabilise pas beaucoup d’amis. Néanmoins, ça m’a toujours paru facile avec Cruz, allez savoir pourquoi. Aussi, c’est la raison pour laquelle je continue dans cette direction, ne réfléchissant pas vraiment lorsque je me penche vers elle, mon regard plongé dans le sien. C’est à ce moment-là qu’un espèce de flashback me rappelle certaines images d’un certain rêve, me prenant quelque peu au dépourvu. Pourquoi est-ce que je repense à ça maintenant moi … Parce que je suis dans la même pièce que ce rêve avec la même personne et que la distance vient d’être réduite entre nous ? Peut-être. Mais qu’est-ce que mon subconscient cherche à faire en envoyant ce genre d’images à mon cerveau ? Que je devienne tout rouge ? Que je bafouille et perde mes moyens comme un idiot à cause de quelque chose tiré de mon imagination et qui ne s’est jamais produit en vrai ? J’aurais l’air fin tiens. « Non. » Cette subite réponse de Cruz lâché avec force et empressement me tire de mes pensées, éloignant les images troublantes qui se déroulent derrière mes yeux. Non ? Ah, non, elle n’est pas jalouse. Je m’en doutais de toute façon, je ne disais ça que pour rire, il faut se détendre Rosewood, pas besoin de croire que je t’agresse à chaque parole ! Seulement je n’ai pas le temps de lui dire car elle continue sur sa lancée. « C'est juste que depuis la soirée de rentrée, j'ai crû comprendre qu'un certain nombre de filles te sollicitaient. Après j'ai pas que ça à faire de te surveiller, t'es pas le seul à avoir du succès auprès du sexe opposé. » Etonné par sa réaction et par ses paroles, je me recule, fronçant les sourcils. Des filles me sollicitent ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire… C’est à n’y rien comprendre. Elle doit se tromper de personne, ce n’est pas moi le bourreau des cœurs. Et de toute façon, je ne suis pas intéressé par ce genre de choses, j’ai d’autres chats à fouetter. Mais tout de même. Je ne vois pas plus de filles que d’habitude ! Je veux dire, en dehors de Cruz je vois Danni de temps en temps pour lui donner des conseils dans son rôle de capitaine, Savannah a tenu à s’excuser et Saskia est venue me demander de l’aide dans ses cours. Qu’est-ce qu’il y a de mal à ça ? Enfin je veux dire, c’est pas comme si je faisais quelque chose de mal ou que j’avais d’arrières pensées. Pendant la soirée il y a bien eu ce petit malentendu sur une certaine Zoey mais c’était de la faute à Isidore qui avait trop bu. Alors qu’est-ce que c’est que cette histoire ? « Hein ? J’ai du mal à te suivre là. Qu’est-ce que je suis supposé comprendre ? Que des filles me tournent autour ? Pas aux dernières nouvelles… Et pourquoi tu voudrais me surveiller ? » J’ai rarement été aussi perdu dans une conversation. Habituellement, je suis plutôt perspicace mais alors là, je ne sais pas ce qu’elle essaie de me dire. Alors je préfère lui demander parce qu’il paraît que la psychologie féminine peut être assez compliqué et que je n’arriverai jamais à lire dans ses pensées. Néanmoins, ses derniers mots viennent de prendre sens dans ma tête. « Tu as du succès auprès des mecs ? Ah. C’est bien, j’imagine. » Je parviens à baragouiner maladroitement. Etonnamment, cette nouvelle ne me réjouit pas plus que cela. Pourtant, ce n’est pas comme si j’avais mon mot à dire là-dessus, n’est-ce pas ?

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Prend garde à toi !

Cruz & Edward

Je suis pour le moins surpris de la tournure que prend cette conversation. N’étions-nous pas initialement supposés travailler ? Comment en sommes-nous arrivés là déjà ? Est-ce que Cruz a quelque chose derrière la tête où est-ce une évolution normale de conversation entre deux personnes ? Non parce qu’en fait je crois bien que c’est la première fois que je m’aventure sur ce genre de terrain et chaque cellule de mon corps me hurle que c’est un terrain particulièrement dangereux et miné. Et comment dire … Ça ne me tente pas vraiment en fait. Même si d’un autre côté, Cruz a un peu attisé ma curiosité. « Évidemment que des filles te tournent autour ... Attend, t'es sérieux là quand tu dis que tu n'as rien remarqué ? J'ai entendu plusieurs rumeurs disant le contraire ... Si je te dis Saskia ça te parle ? » C’est toujours de moi dont on parle là ? Parce que j’ai l’impression que c’est un peu irréel. Des filles me tournent autour ? Des rumeurs ? Et moi qui ne remarque rien de tout ça ? Soit je suis vraiment à l’ouest, soit Cruz se moque de moi, certainement dans le but de me tester. Ce ne serait pas une première, vu la façon dont nous nous traitons habituellement. Aussi, même si je suis toujours sceptique par tout ça, je ne peux m’empêcher de me montrer également étonné. « Des rumeurs, carrément. Je ne savais pas que des rumeurs courraient sur moi. Je ne fais jamais vraiment attention aux bruits de couloirs... Mais ça n’a pas l’air d’être ton cas. En tout cas tu sembles bien plus informée que moi sur la situation. » Je la taquine doucement, décidant de me montrer prudent. J’ai comme l’impression que ce n’est pas le moment idéal de lui chercher des noises. Je l’observe encore quelques secondes, réfléchissant à ce que je peux bien dire avant de me lancer. « Alors, qu’est-ce qui se dit sur moi au juste que je rigole un coup ? Visiblement déjà il y en a une sur Saskia ? » Rien que ça me fait rire intérieurement mais en même temps m’effraie un peu. Qu’est-ce que les gens peuvent bien se mettre en tête ? Non pas que je prête la moindre importance à ce que l’on peut penser de moi mais c’est quand même inquiétant. « Et je ne veux pas te surveiller, t'es un grand garçon. » Pour le coup, cette réplique laisse un petit sourire sur mes lèvres. Effectivement, je n’ai de toute façon jamais eu besoin de surveillance. Très jeune déjà ma mère ne prêtait pas la moindre attention à ce que je pouvais faire et j’ai appris à me responsabiliser assez tôt. Ce serait donc un comble qu’à l’aube de mes 17 ans on se mette enfin à surveiller le moindre de mes faits et gestes. Je crois que cela me taperait sur le système. Mais si c’est Cruz qui doit se charger de cette tâche, je suis prêt à faire un petit effort, ce pourrait être amusant. « Dommage, je n’étais pas contre l’idée pourtant. » Je me mordille la lèvre pour refréner le ricanement qui menace. Je suis en train de m’imaginer Cruz en garde du corps personnel, n’hésitant pas une seconde pour faire fuir la nuée de filles qui apparemment me tourne autour. Avouez que c’est quand même une vision bien comique ! Cet amusement a cependant vite fait de disparaître lorsque le belle Espagnole mentionne qu’elle a potentiellement elle aussi une pléiade de prétendant à sa porte. Etonnamment, je trouve cela bien plus plausible que pour moi et étonnamment, ça ne me réjouit pas plus que cela. « Je n'ai pas dit que je parlais de moi, mais je suppose qu'on plaît tous à quelqu'un ... » Pour le coup, sa réponse me surprend. Je ne m’attendais pas à un tel revirement. J’imaginais plutôt qu’elle serait fière de m’exposer son succès. Or … Rien du tout. Etrange.« Sans doute. » Je réponds en haussant les épaules et sans véritable conviction. Encore une fois je suis loin d’être un pro en la matière … Et pour être honnête, ces histoires de psychologie me passe bien au-dessus. « Et toi, y a quelqu’un qui te plaît ? » je demande quand même le plus innocemment possible mais guettant avec attention sa réaction, plantant mes yeux dans les siens pour ne rien rater. Je ne peux pas m’empêcher de la chercher mais en même temps sa réponse m’intéresse assez pour le coup. Ce qui est une première parce qu’à dire vrai je me fiche bien de la vie sentimentale de 99,9% des élèves de cette école.

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Cruz & Edward

Je trouve que ces histoires de rumeurs sont quand même très malsaines. Les gens n’ont donc rien d’autre à faire que de colporter des histoires souvent arrangées sur le dos des autres ? C’est un concept qui me dépasse et que je trouve totalement stupide. Qu’est-ce qu’on en a à faire de la vie des autres ? Ils feraient mieux déjà de s’occuper de la leur parce que c’est techniquement un travail à temps plein. Le pire, c’est que vu le regard que me lance Cruz, il semblerait que les bruits qui courent à mon sujet sont de notoriété publique et ont fait le tour de l’école. Mais bordel, qu’est-ce qu’il peut y avoir de si intéressant à mon sujet ? Je ne fais pourtant rien qui puisse me faire sortir du lot. Enfin, je crois. Comme quoi, être préfet a aussi ses inconvénients. « Évidemment que je m'informe ! Une bonne préfète doit être informée de tout ce qui concerne les membres de sa maison. C'est purement professionnel. » Je lève les yeux au ciel, amusé. La belle excuse. Dans le fond, je suis sûr que c’est juste parce qu’elle est curieuse de savoir ce qu’il se dit sur tout le monde. J’imagine que je ne peux pas lui en vouloir et au moins est-elle les oreilles de Serpentard, puisque ce n’est clairement pas moi qui prêterai attention à ce genre de choses. Sincèrement, c’est d’un ennui ! La preuve, je ne suis même pas au courant de ce qu’il se dit sur moi ! D’un côté, je n’ai rien à me reprocher mais bon, tout de même ! Je ne peux m’empêcher de me demander ce que j’ai pu faire pour être le centre de ce genre d’attention… « Ouais, il paraît qu'elle t'a en ligne de mire. Qu'on vous a vu assez proches ces derniers temps. Et je crois avoir entendu les noms de Zoey et Savannah circuler aussi. Après, c'est pas mes affaires. » Ok. C’est définitivement n’importe quoi ces histoires. Je fixe Cruz quelques secondes, perplexe, avant de me mettre à rire. Juste parce que je parle 30 secondes avec une fille, tout de suite il est supposé se passer quelque chose entre nous ? Evidemment, je suis entouré d’adolescents pré-pubères qui se font des films à partir d’un rien. C’est quand même pas croyable d’être aussi immature. « Proches est un bien grand mot. » Je parviens à formuler lorsque j’arrive à contrôler mon rire. « Elle est venue me voir au parc l’autre jour parce qu’elle voulait que je l’aide pour un truc. » Cet échange avait d’ailleurs été plus que bizarre et je n’avais pas bien compris ce que voulais la Frowein au juste mais bon. En tant que préfet, je ne pouvais pas l’envoyer bouler vu que ma fonction m’impose en quelques sortes d’être là pour mes camarades. Bien sûr, si j’étais un élève lambda, je ne me serais pas gêné. « Quant à Zoey et Savannah… Je ne sais pas vraiment d’où ça sort. Je n’ai jamais parlé à la première et je n’échange pas beaucoup avec la deuxième. » C’est quand même étonnant que les gens prêtent autant attention à mes relations et guettent les personnes que je peux voir. S’en est carrément flippant. En soit, avant la soirée des Serpentards que nous avons organisé avec Cruz, je n’avais jamais entendu parler de cette fille, Zoey, et je connaissais très mal Savannah. Autant je ne connais toujours pas la première, autant la seconde m’avait envoyé une lettre et m’avait proposé de boire un verre avec elle. Je me rappelle encore tous ces regards curieux lorsque l’on était aux Trois Balais. Ces regards qui semblaient scruter attentivement nos moindres faits et gestes. Est-ce que cette rumeur viendrait de là ? « Quoi que pour Savannah … Elle m’avait invité à prendre un verre à Pré-au-Lard il y a quelques semaines. Tu crois que ce serait à cause de ça ? » Plus j’y réfléchissais, plus ça me semblait probable. De toute façon, Cruz allait me dire ce qu’elle en pensait. « Mais en quoi ça intéresse les gens de savoir avec quelle fille j’ai parlé ? Ca n’a aucun intérêt ! » Pour être franc, je veux bien que Cruz m’éclaire sur ce point aussi.

« Tu en aurais rapidement eut marre de m'avoir sur le dos H24, crois moi ! » rétorque l’espagnole en riant. C’est marrant, mais je n’en suis pas si sûr qu’elle. Je passe déjà énormément de temps avec elle à cause de nos fonctions de préfet et sa compagnie est loin d’être désagréable. Au contraire même, j’aime bien passer du temps avec elle. Mais plutôt me taper une bâche en examen que de lui dire de vive-voix. Au lieu de ça, je continue sur la taquinerie qui est notre grande spécialité. « Je suis prêt à relever le défi. » Je réponds au haussant un sourcil joueur. Blague à part, j’aimerai bien voir Cruz en garde du corps. Ca doit être comique et je ne doute pas qu’elle en effraierai plus d’une. Pour leurs histoires de fille, je ne doute pas une seule seconde que Cruz doit être une adversaire de taille dans bon nombre de domaines. Bon après je ne suis pas spécialiste dans le sujet mais je le devine assez aisément. « Peut-être ... » répond finalement l’Espagnole a ma question. Pour être honnête, je ne sais pas trop ce qui m’a poussé à lui demander ça. Pour le coup, ce n’était pas uniquement pour l’embêter ou la déstabiliser et je mérite sans doute ce genre de réponse. La curiosité c’est pas mon truc et je ferai mieux de m’y tenir. « Et toi ? » Je m’attendais à ce retour de bâton et si je ne savais pas quoi répondre quelques minutes plus tôt, la réponse de Cruz m’en offre une sur un plateau d’argent. « Peut-être… » Je dis également empruntant un air mystérieux avant d’envoyer un demi-sourire à Cruz. Mais sincèrement, qui me prendrai au sérieux ? Quiconque me connaît bien sait pertinemment que les filles sont mes dernières priorités. Tout ce qui m’intéresse dans la vie c’est d’atteindre mes objectifs et je n’ai laissé que très peu de place à l’aspect sentimental. De toute façon un Auror ne peut pas vraiment se permettre d’avoir une famille, ce serait trop dangereux, non ? Alors autant ne pas gaspiller d’énergie à ce niveau-là. « Mais je préfère me plonger dans les livres plutôt que de m’attarder sur ce genre d’histoires. Ils sont moins compliqués, eux. » Je dis d’un air dramatique mais dans le fond je suis simplement en train de plaisanter, encore. C’est juste une façon de dire que de toute façon, filles ou pas filles, je leur préférerai toujours un bouquin. Pour le coup, ils sont définitivement moins compliqués et généralement il n’y a pas besoin de lire entre les lignes pour les comprendre. Quand ils disent quelque chose, ce n’est pas l’inverse qu’il faut comprendre et ils ne péteront pas un câble quand on aura passé du temps avec un autre livre. Oui, franchement, un livre ça sonne quand même mieux que des prises de becs.

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Prend garde à toi !

Cruz & Edward

De toute évidence, ces explications semblent réellement capter l’attention Cruz. A croire que cela lui permet enfin de mettre le doigt sur la pièce manquante de son puzzle. Simple curiosité ou réel intérêt, ça je ne saurais dire. En tout cas, elle semble analyser avec soin chacune de mes paroles comme si elles avaient une double signification qui me serait totalement inconnue. Sincèrement, qu’est-ce qu’il y aurait à interpréter dans ce que je dis ? Ce n’est de toute façon pas comme si c’était d’une importance capitale. Enfin, de mon point de vue, il y a plus important que de savoir avec quelle fille j’ai parlé jeudi dernier dans la Grande Salle. Mais j’imagine que tout le monde ne possède pas les mêmes priorités que moi… « Et c'était quoi ce truc pour lequel Saskia voulait que tu l'aides ? Un cours d'anatomie peut-être ? » Le ton qu’utilise Cruz me laisse comprendre qu’il y a plus que de la simple moquerie et allez savoir pourquoi mais je me sens rougir face son insinuation. « Hein ? Non, pas du tout ! Qu’est-ce que tu racontes… » Je m’empresse de répondre, me sentant totalement débile. Pourquoi faut-il que je me sente gêné par ce genre de choses alors que je réponds d’habitude de façon totalement détachée et sarcastique. Force est de constater que je suis sur un terrain inhabituel pour moi. Même si la blonde dont il est question n’est pas des plus désagréables à regarder, il est clair que ce n’est pas avec elle que je me pencherais sur le genre de cours mentionné. A choisir, je crois que je préférerais étudier ce genre de choses avec une certaine personne qui a hanté une de mes nuits et qui s’avère être en face de moi. A cette pensée, je ne peux m’empêcher de détourner le regard de Cruz une fois de plus gêné, faisant mine de me repencher sur mes cours. De toute évidence, je ne peux pas lui dire ce genre de choses, ce serait vraiment bizarre. Néanmoins, je ne peux me retenir de lui poser une question concernant mon petit tête à tête amical avec Savannah l’autre jour au Trois Balais. Visiblement, cette après-midi a été le déclencheur d’une autre rumeur. « Il y a de grandes chances. Généralement, prendre un verre avec quelqu'un ce n'est pas anodin : elle te voulait quoi ? » La curiosité de Cruz vis-à-vis de mes entrevues avec d’autres filles m’étonne de plus en plus. Avant cette année, notre relation consistait simplement à s’envoyer des remarques pas forcément sympas en pleine figure pour rigoler. On se moquait bien de savoir qui l’autre fréquentait. Manifestement, les choses ont légèrement changé à ce niveau-là. Mais plus que sa curiosité, c’est sa remarque sous entendant qu’il y a anguille sous roche lorsqu’on prend un verre avec quelqu’un qui me fait tiquer. C’est quoi cette règle-là ? A ce que je sache, ça ne s’applique pas quand deux filles ou deux mecs vont boire un coup, si ? « Ah bon. Donc le fait que nous soyons là, juste tous les deux à étudier, boire et manger n’est pas anodin non plus ? » Je demande doucement en coulant un regard vers elle après avoir pointé du menton la table sur laquelle se trouvent nos devoirs délaissés et les victuailles envoyées par les Elfes. Je l’observe quelques instants, attendant presqu’impatiemment sa réponse avant de me rappeler qu’elle m’avait posé une autre question. « Elle voulait juste se faire pardonner le dérapage de la soirée. » J’explique en haussant les épaules. De mon point de vue, ce n’était pas la Caldwell la responsable des bavures de cette nuit-là mais bon. « Peut-être que les gens veulent te caser, puisque tu fais partie des éternels célibataires. » Abasourdi par cette réponse inattendue, j’encaisse le choc avant que l’amusement ne remplace la surprise. De quoi ils se mêlent les gens ?! Si c’est vraiment ce qu’ils essaient de faire, ce n’est certainement pas de la sorte qu’ils y parviendront. Déjà parce que je préfère travailler que passer mon temps à draguer des filles (de toute façon ce n’est pas comme si mon emploi du temps de cette année me le permettait) mais aussi parce que je n’ai aucune connaissance des bruits de couloirs. Autant dire qu’ils perdent leur temps. « C’est aussi ce que tu veux faire ? Me caser ? » Je demande alors à la brune avec un petit sourire amusé. Posant mon coude sur la table, je m’avance, réduisant de nouveau la distance entre nous, pour poser mon menton dans le creux de ma paume attendant avec intérêt sa réponse pour le coup.

« Alors tu devras en assumer les conséquences. » L’air de petit démon qu’elle emprunte me fait lâcher un franc sourire. « De quelles conséquences parle-t-on là ? » Je demande, entrant dans son jeu et faisant mine d’être faussement inquiet. Comme si ce genre de conséquences pouvait réellement être regrettable. Laissez-moi avoir un doute à ce sujet ! Rapidement la taquinerie fait place au sérieux et visiblement, aucun de nous deux n’est franchement à l’aise. Ce n’est clairement pas notre sujet de prédilection. Aussi, j’essaie rapidement d’emprunter mon habituel humour, mais il n’est qu’à moitié vrai. Ma réaction et ma réponse imagée fait lever les yeux de l’Espagnole d’exaspération. « Tu dis ça parce que tu ne t'es jamais intéressé aux filles. Dès que tu y auras goûté, tu ne pourras plus t'en passer : nous sommes irrésistibles ! » Elle marque sans doute un point. Quand je vois comment a tourné Keagan avec Daniela, il faut croire qu’il n’est pas prêt de s’en séparer de sitôt. On les voit rarement l’un sans l’autre de toute façon et il est clair qu’ils ne peuvent plus se passer de l’autre. Cependant, Cruz semble plutôt dire que je m’intéresserais à toutes et que je deviendrais un coureur de jupon. C’est marrant, mais je me vois très mal finir de la sorte. Je n’en vois pas l’intérêt en fait, je préfère laisser ce rôle. « Je doute que cela s’appliquera à toutes les filles. » Je commence, sceptique. « Mais j’imagine que tu as raison. Je veux bien croire qu’il y a des exceptions et que certaines filles sont particulièrement intéressantes. » Je continue un peu plus doucement en la fixant droit dans les yeux avant de reprendre plus légèrement. « Mais comme tu dis, je n’y ai pas encore gouté alors … Je dois encore pouvoir résister à la tentation. » Je termine dans un clin d’œil complice. Ces dernières paroles me font penser à ce mythe historique d’Adam et Eve. Dans ce cas, quel rôle jouerait Cruz ? Celui de la pomme ou celui du serpent ?

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Prend garde à toi !

Cruz & Edward

« Moi, ce que j'en dis, c'est que ça ne m'étonnerait pas d'elle. » Pourquoi est-ce que Cruz va s’imaginer ce genre de choses. Qu’est-ce que la blonde lui a fait pour qu’elle soit si méfiante et si suspecte ? Ah ces filles, je vous jure, c’est à n’y rien comprendre et on se retrouve être des dommages collatéraux. Est-ce là l’infériorité masculine ou la complexité féminine ? Je ne saurais dire et je refuse d’être le juge d’un sujet aussi épineux. « Peut-être, mais ça ne me ressemble pas. » Je marmonne pour ma défense, comme si j’aurais cédé à une telle demande de la blonde. Est-ce qu’elle me prendrait vraiment pour un type immature qui a soif de nana ? Si tel est le cas, je serais assez déçue d’elle. Je pensais qu’elle me connaissait mieux que ça… « Dans tous les cas, Saskia ne m’intéresse pas, comme ça la question est réglée. » Je tranche subitement, désireux d’oublier ça et de passer à un autre sujet. Malheureusement pour moi, l’autre sujet est Savannah, et je ne sais pas si c’est franchement mieux. Là encore, Cruz me demande ce que je faisais avec elle, à croire qu’elle compte réellement garder un œil sur mes interactions avec la gente féminine. « Hein ? ... Euh non ! Enfin ... j'veux dire ... nous c'est pas pareil, quoi. » Je penche la tête sur le côté, comme si je réfléchissais à sa réponse. Dans le fond, je dois avouer que je suis un peu déçu. Je crois que je m’attendais à autre chose. A quoi ? Je ne sais pas, mais il faut que je me fasse une raison et que je fasse disparaître ce fichu rêve de mon esprit. Il est beaucoup trop troublant dans un moment comme celui-ci. « Ah bon. Je croyais. » Dommage, je rajouterais presque mais je m’abstiens, me contentant de lui lancer un autre sourire avant d’expliquer la raison de mon petit tête à tête avec la Caldwell. « Ah ? C'est marrant, moi elle m'a simplement griffonné un mot d'excuses. » J’hausse les épaules, ne sachant que rajouter à ça. Est-ce vraiment la peine pour si peu ? Enfin, visiblement ce n’est pas si peu pour l’Espagnole. Je ne sais pas ce qu’il y a entre les deux jeunes filles mais ce qui est certain, c’est que je ne veux pas m’en mêler. « On a fait que parler tu sais, il n’y a pas eu mort d’homme. » Je dis d’un ton apaisant, un peu inquiet à l’idée que Cruz n’explose subitement. Heureusement, une troisième fille ne vient pas s’ajouter au tableau. Au lieu de ça, on parle plutôt de l’hypothèse qu’on est en train d’essayer de me caser, comme si j’avais demandé quelque chose à quelqu’un. Les gens n’ont vraiment rien d’autre à faire, c’est définitif. « Non ... » Répond Cruz à ma question un peu précipitamment. Visiblement, elle est déstabilisée par le fait que ça se retourne contre elle. « Si tu avais une copine, on ne pourrait plus être comme ça. Je veux dire, tous les deux ... Enfin tu vois. » J’hausse un sourcil étonné. Deuxième réponse totalement inattendue. La brune pense vraiment ce genre de choses ? Je veux dire, il doit y avoir une règle entre filles comme quoi il ne faut pas s’approcher du copain de l’autre ou un truc comme ça. Enfin j’imagine, j’en sais rien. Mais quoi qu’il en soit, cela l’embêterait tant que ça ? Est-ce que le temps qu’on passe ensemble lui importe tant que ça ? Je dois avouer que je ne sais comment prendre sa réponse et la traiter. « Pour être honnête, non, je ne suis pas sûr de voir… Je ne vois pas pourquoi les choses changeraient. Mais bon … Je ne suis pas casé donc rien ne va changer ! » Je dis avec optimisme, espérant que j’ai dit ce qu’il fallait. Franchement, je ne sais pas dans quoi je me suis embarqué mais la tournure qu’a prise la conversation est vraiment étrange. J’ai l’impression de marcher en équilibre sur un fil.

« Mmh ... plus aucune fille ne voudra t'approcher, à part moi. Ce serait triste, tu ne trouves pas ? » Je ne peux m’empêcher de penser que cette mesure est déjà en train de prendre effet et cela m’arrache un nouveau sourire amusé. Cruz possessive ? J’en ai d’ors et déjà la preuve et je trouve cela assez mignon. Attendez, je viens vraiment de dire mignon ? « Mmh non, je pense que je pourrais m’y faire. » Je réponds sur le même air taquin que la brune. Est-ce que les filles me manqueraient vraiment ? A bien y réfléchir, pas tant que ça. Bon peut-être à quelques exceptions près mais on n’arrivera jamais à une telle extrême. En théorie. N’est-ce pas ? Cruz réduit alors la distance entre nos deux visages et je ne peux empêcher mon regard de glisser vers ses lèvres qui se sont étirées en un magnifique sourire. Ok, là mon pouls s’accélère comme un dingue et je ne peux définitivement plus faire reculer les images de mon rêve qui reviennent en force dans mon esprit. J’espère vraiment que la belle ne se rendra compte de rien. Mes yeux remontent vers les siens avant que son visage ne s’approche de mon oreille et que mon nez se retrouve à quelques centimètres de son cou. J’essaie de reprendre contenance mais c’est vraiment plus dur qu’il n’y paraît. « Je suis sûre que je peux te faire céder ... ici et maintenant. » susurre-t-elle tout doucement, ce qui a le don de me donner la chair de poule. Bordel, qu’est-ce qu’il m’arrive au juste ? Heureusement, je parviens à rester maître de mes expressions faciales et ne laisse rien paraître à ce niveau-là. J’hausse un sourcil, comme si la proposition de l’Espagnole me surprenait mais sans plus. Pourtant, à l’intérieur, c’est loin d’être aussi serein. C’est pour ainsi dire le désordre comme ça ne l’a jamais été. Oui, je crois que je ne me suis jamais retrouvé en proie à toutes ces nouvelles émotions. « Ah bon ? Et comment ? » Je demande innocemment mais un brin charmeur alors que j’en profite pour remettre une mèche qui vient de tomber derrière l’oreille de la jeune serpentard. Est-ce que je joue avec le feu ? Oui complètement. Une chance que je n’ai jamais eu peur de me brûler j’imagine.

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Prend garde à toi !

Cruz & Edward

Au moins, ma façon presque cassante de mettre fin au débat a le mérite de clore la question Saskia, ce qui n’est pas pour me déplaire. Ce n’est pas que je n’aime pas la blonde en question, c’est surtout que je sens que je suis dans un terrain plus que glissant et que je n’ai pas particulièrement envie de me casser la gueule pour des conneries. Je ne connais pas cette fille plus que cela et ne pas l’avoir dans mon entourage ne changera pas ma vie. En plus de cela je n’ai jamais été très doué pour nouer des amitiés et ce n’est pas avec elle que je vais commencer à faire des efforts. Ce n’était clairement pas prévu de toute manière, malgré sa tentative d’approche assez étonnante que je ne m’explique toujours pas. Le fait d’en reparler avec Cruz me pousse d’ailleurs à me requestionner sur cette démarche. C’est souvent que les gens font ça ? C’est comme ça qu’on essaie de devenir pote avec des gens ? Non parce que moi les liens que j’ai pu tisser se sont fait à coup de piques cinglantes et de remarques sarcastiques non dénuées d’esprit. Regardez Cruz, Keagan, Ashley ou Oliver, par exemple. Mais bon, je ne suis pas un modèle dans ce domaine vous me direz, je m’y prends peut-être mal mais ce n’est pas vraiment ce qui va m’empêcher de dormir cette nuit. Je ne vais pas changer pour ça, c’est vraiment pas important. De toute façon, je me suis définitivement résolu au fait que les conventions sociales qui peuvent régir les ententes amicales, c’est clairement pas mon truc. Cruz me le prouve une fois de plus avec cette histoire de verre avec Savannah et la comparaison que je peux faire avec notre situation à nous. « Bah ... je suppose que ça pourrait l'être. Tout dépend du point de vue adopté. » Vous voyez pourquoi j’ai abandonné ? C’est pire qu’un cours d’arithmancie, c’est à n’y rien comprendre ces trucs. Le pire c’est qu’avec ses différentes réponses, je ne parviens même pas à deviner quel point de vue elle pourrait adopter. Un coup elle dit non, un coup elle dit peut-être. Ca m’aide ça. « Et ton point de vue à toi c’est que ce n’est pas pareil donc ? » Je lui redemande pour être sûr. Autant ne pas aller imaginer des choses ou deviner ses pensées, ça risquerait de se retourner contre moi encore. « Ravie de l'apprendre. » rétorque simplement la brune à ma remarque que je voulais apaisante. C’est moi ou qu’importe ce que je pourrai dire à ce sujet, elle ne sera pas satisfaite ? Elle a également une dent contre Savannah ? C’est sans doute pour ça que les sujets tournent autour d’elle … Mais quel est le rapport à moi ? Mes fréquentations l’importent tant que ça ? « C’est marrant, t’as pas l’air si ravie que ça. » je dis pour la taquiner en faisant référence à sa petite moue qu’elle essaie de faire disparaître. Dans le fond, je commence à en avoir un peu marre de ces sujets trop sérieux. Ce n’est pas vraiment dans mon habitude de parler filles. Encore moins avec une fille. Et puis … où est passé notre ironie habituelle et notre espièglerie ? « Tu as raison. Moi non plus je ne suis pas casée, on a de la marge. » Je suis pour ainsi dire surpris par cette révélation. Pas tant par le contenu, même si j’admets qu’une petite minuscule vague de soulagement m’envahi, mais plus par son existence même. Connaissant Cruz, je pensais qu’elle aurait laissé planer le doute à ce sujet, mystérieuse, taquine. Elle aussi est souvent en compagnie de garçons et elle n’est visiblement pas méconnue de la gente masculine. Je ne parle pas en fonction des ragots qui peuvent trainer étant donné que je n’y prête pas du tout attention, mais plutôt de ce que je peux entendre ici et là, aux repas, à la salle commune, dans les couloirs… Au moins, ça a le bénéfice de mettre les choses au clair et de se montrer tous deux transparents à ce niveau-là. D’un côté, allez savoir pourquoi, je suis quand même assez content de savoir qu’aucun garçon ne la touche. On va dire que c’est mon côté protecteur. En guise de réponse, un sourire vient étirer mes lèvres. Mais cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un sourire amusé. Etonnant venant de moi, n’est-ce pas ?

Comment est-ce que les choses ont commencé à échapper à mon contrôle ? Je ne sais pas. Je crois que je n’ai rien vu venir, c’est surtout ça le truc. Il y a d’abord eu cette petite moue boudeuse, suivi par cet entortillement de cheveux révélant une certaine frustration que j’ai trouvé malgré tout vraiment adorable. Puis j’ai commencé à parler de tentation et Cruz s’est transformée. Auparavant distante, elle a alors réduit la distance entre nous deux et j’ai clairement eu l’impression de sentir comme un courant électrique me traverser. Les quelques mots murmurés à mon oreille m’ont quant à eux procuré des frissons tout le long de mon dos. Comment est-ce qu’elle fait ça ? Je n’en ai pas la moindre idée mais d’un côté, je n’ai pas envie que ça s’arrête. Néanmoins, à ce moment-là, j’arrive encore à me maîtriser et je ne laisse rien paraître. Je ne perds pas de vue que tout cela est encore un jeu. Un de nos nombreux avec l’Espagnole. Après tout, n’est-ce pas notre spécialité de nous chercher et d’en faire toujours plus ? Nous ne nous étions encore jamais aventurés sur un tel terrain mais cela devait arriver un jour, non ? C’est ce que j’essaie de me dire et de m’auto-convaincre. C’est l’explication la plus crédible je crois. Joueur, je remets une mèche folle de la brune en place, prenant malgré tout soin de ne pas trop la toucher, n’étant pas tout à fait à l’aise avec ses espèces de picotements sur le bout des doigts qui apparaissent lorsque je frôle sa peau. Mes yeux alors concentrés sur cette tâche, retournent se plonger dans ceux de la cinquième année. Un drôle de sourire vient illuminer le visage de Cruz, un sourire qui me rend toute chose et qui me fait réaliser en une fraction de seconde que s’en est fini de moi. Elle s’avance, réduisant la distance entre nous doucement, et je me retrouve totalement figé, comme sous l’effet d’un Petrificus. Au fond de moi je sais que je pourrais bouger si je le voulais vraiment mais … Je ne dois pas le vouloir suffisamment fort. Je préfère rester sous l’emprise de l’Espagnole je crois. Une partie de moi se sent comme en danger tandis que l’autre paraît bien plus curieuse et calme la première en la suppliant d’attendre de voir ce qu’il va se passer. Mon rythme cardiaque accélère à mesure que la jeune fille se rapproche et je crains presque que mon cœur ne se mette à exploser. C’est quoi ce bordel ? Et c’est alors que ses lèvres touchent les miennes. Les sensations que me procure ce simple toucher sont indescriptibles. J’ai la chair de poule, mon cœur semble vouloir sauter de ma poitrine, mon ventre se met également à faire des siennes… Mais je ne suis pas capable d’analyser tout ça parce que mon cerveau lui s’éteind. J’en oublie presque jusqu’à mon nom. J’ai à peine le temps de réaliser que je ne sais pas du tout ce qu’il convient de faire que mon corps tout entier passe en mode automatique. Je ferme les yeux pour me concentrer uniquement sur mes lèvres qui se mettent à bouger en rythme ave celles de ma co-préfète et ma main qui se trouvait encore à quelques millimètres de la tête de la jeune fille se pose délicatement sur son cou. Je ne sais combien de temps dur ce baiser. Quelques secondes, une minute ? Dans tous les cas je me retrouve obligé de me détacher de Cruz, totalement à court de souffle. Avec tout ça, j’avais oublié de respirer. Comment voulez-vous que je coordonne tout ça moi ? A la base je ne savais même pas que j’étais capable d’embrasser ou de ressentir autant d’émotions d’un coup. Me rendant compte de ce qu’il vient de se passer, je sens le rouge me monter aux joues tandis que mon regard croise celui de Cruz. Qu’est-ce qu’elle peut être en train de penser ? Est-ce normal que j’ai envie de recommencer ? Et surtout … Est-ce que ça c’est aussi un jeu ? Ma main toujours posée derrière son cou, j’hésite sur ce qu’il convient de faire. J’ai vraiment l’impression d’avoir perdu mes neurones là.

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Prend garde à toi !

Cruz & Edward

Cette session de travail n’a rien à voir avec toutes celles que nous avons eu par le passé. Il n’est pas rare que nous nous retrouvions pour travailler avant d’effectuer nos rondes, histoire de nous assurer que nos devoirs étaient bien faits pour les jours à venir. Consciencieux et sérieux, cet arrangement nous convenait à merveille. J’avais trouvé en cette salle réservée pour les préfets un calme encore plus spectaculaire que celui de la bibliothèque et en Cruz une charmante compagne de travail. Nous bavardions peu, ou alors nous contentions de nos piques cinglantes habituelles pour secouer nos cerveaux lorsque ceux-ci s’alourdissaient. Mais jamais encore nous n’avions eu de tels sujets de conversation. Je ne les avais jamais eu avec aucune fille d’ailleurs et même avec Keagan je n’avais jamais parlé aussi sérieusement. C’était fort étrange. Et bien sûr, pour couronner le tout, je ne suis même pas capable de comprendre tout ce qui se passe. En y pensant bien, ce n’est pas si étonnant que ça quand on connaît mes aptitudes sociales mais bon, c’est quand même un peu frustrant. Faudrait que je demande à Keagan comment il s’en sort lui … « Voilà, c'est ça. Nous sommes amis et partenaires, donc c'est différent. » Sceptique, je me contente d’hausser les sourcils. Je ne dois vraiment pas avoir les notions de bases en sociabilité. Mais qu’importe, tout ça n’est que futile. En revanche, je tique sur la description qu’elle fait de notre duo. « amis et partenaires ». Je n’avais encore jamais mis de termes précis sur notre relation et l’entendre de sa bouche est assez étrange. Elle n’a sûrement pas tort mais je ne m’étais jamais penché sur la question. Et je n’avais jamais envisagé que nous puissions être des amis vu notre façon constante de se balancer des saloperies à la figure. Partenaires oui, mais amis ? « Alors comme ça, on est amis ? J’imagine que tu ne peux plus te passer de mes réparties et de ma présence ! » Je dis avec humour. Néanmoins, l’idée est assez plaisante, je dois l’avouer. Finalement, Cruz clos aussi la conversation qui avait débuté au sujet de la Capitaine de Quidditch de notre maison et je décide de ne pas en rajouter. Il doit vraiment se passer quelque chose entre les deux adolescentes mais vous savez quoi ? Je ne veux même pas savoir ce dont il peut être questions. A la place, je préfère entendre Cruz me dire qu’elle est célibataire. Même si dans le fond, ça ne devrait pas me concerner. Quoi que … Vu ce qu’il se passe après, je suis peut-être plus concerné que je ne le pensais au final.

Lorsque je m’écarte à bout de souffle, j’ai du mal à réaliser ce qu’il vient de se produire. Est-ce que j’ai … Est-ce que … Est-ce que Cruz et moi venons vraiment de nous embrasser ? A cette pensée, je me sens rougir. Je n’ai pas rêvé, n’est-ce pas ? Mais ne venait-elle pas de dire quelques secondes plus tôt que nous étions « amis » ? Elle fait souvent ça avec ses amis ou quoi ? Et puis toutes ces décharges d’émotions… Comment fait-on pour reprendre ses esprits quand c’est la folie absolue dans ma tête et dans mon corps ? J’ai l’impression d’avoir chaud et froid en même temps. La seule chose que je sois vraiment capable de faire c’est d’essayer de contrôler les frissons qui s’emparent de moi sans crier gare … Et encore, ce n’est pas vraiment une réussite. Quand mes yeux croisent ceux de l’Espagnole, elle me donne l’impression que tout va bien pour elle et, contrairement à moi, elle n’est pas du tout gênée. Sérieusement … Je ne comprends pas ce qu’il vient d’arriver ni ma réaction. Ce n’est pas que je n’avais pas envie de l’embrasser (d’ailleurs je crève d’envie de réitérer l’expérience) mais ce n’était pas vraiment raisonnable, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ? … Je n’arrive même pas à me persuader de ça… « Ce n'est pas vraiment ce que j'appelle "résister". » Susurre Cruz d’une voix qui éveille des nouvelles pulsions presqu’animales en moi et qui me sors de ma torpeur. Comment est-ce qu’elle fait ça ? Comment parvient-elle à éveiller ces sensations en moi dont je ne soupçonnais même pas l’existence ? Elle doit certainement être expérimentée avec les hommes … Plus en tout cas que je ne le suis avec les femmes. « Je ne suis plus sûr d’en avoir envie. » Je lui réponds d’une voix rauque, encore troublé par ce qu’il se passe et pourtant toujours plongé dans la folie de l’instant. Mes yeux la scrutent quelques secondes encore, comme à la recherche d’un signe, d’un indice qui m’indiquerait que faire. J’ai l’impression de trouver cet indice quand ses yeux se posent sur mes lèvres et je laisse mes instincts reprendre le dessus. Au diable la raison. Je me penche sur ses lèvres, avide de pouvoir les goûter de nouveau, approchant délicatement sa tête grâce à ma main encore posée sur son cou. A peine ma bouche fusionne-t-elle avec la sienne que l’explosion d’émotions réapparaît, m’emplissant d’une chaleur agréable à m’en faire tourner la tête. Ce baiser-là est bien plus fougueux. Il perd la timidité du premier et traduit cet espèce d’instinct animal qui cherchait à prendre le contrôle. Ma langue ose parcourir ses lèvres et même les entrouvrir. J’espère tout de même ne pas trop en faire. Cette fois-ci, je me rappelle qu’il me faut respirer et parvient à faire durer le baiser … Jusqu’à ce que nos dents s’entrechoquent malencontreusement. « Je … Pardon » Je m’excuse, confus et le souffle court. Mon cœur qui bat la chamade ne m’aide pas à retrouver mes esprits ni ma respiration. Super la séance de travail en tout cas. Là, j’ai qu’une envie : celle de tout foutre en l’air et de serrer Cruz contre moi.

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Cruz & Edward

Ami. C’est le terme que vient d’employer Cruz pour me qualifier. En soit, pourquoi pas. Je n’ai absolument rien contre. Ca me fait juste bizarre. Parce qu’est-ce qu’un ami au juste ? Je serais bien incapable de le dire. Je n’ai jamais été très doué pour m’en faire ou pour considérer les gens comme tel. Je suis tellement tout le temps sur la réserve et concentré sur mon futur plutôt que sur les gens qui m’entourent… C’est sans doute pour ça que ça sonne aussi étrange à mon oreille quand je l’entends prononcer ce simple mot. Je ne devrais pas en faire toute une histoire, ce n’est pas la mer à boire évidemment. Aussi je ne laisse rien paraître mais le flot de pensées qui abreuvent alors mon cerveau me prouve bien que ce n’est pas rien. Vous croyez qu’un jour les relations sociales et leurs subtilités seront compréhensibles pour moi ? « Ne prend pas trop la confiance non plus ! J'ai dit ça pour être polie, c'est tout. » Répond avec malice la brunette à mon trait d’humour qui me permet d’éviter d’esquiver subtilement les dizaines de point d’interrogations qui se forment dans ma tête à propos de tout ça. Comme si j’avais besoin de ça à cet instant précis. Comme si j’en avais besoin à n’importe quel moment d’ailleurs. Sérieusement, s’en foutre c’est quand même mieux et moins prise de tête. Enfin de mon point de vue, c’est la technique qui me convient le mieux. Ne se concentrer que sur l’essentiel … Le reste n’étant du fait que secondaire. Dans tous les cas, sa réponse et son petit air mutin sont la raison de mon rire sarcastique et amusé qui retentit alors. Au moins, l’atmosphère est-elle moins pesante et étrange. Elle ressemble plus à ce à quoi nous sommes habitués en la compagnie de l’autre : aux piques et aux sarcasmes sans conséquences. Enfin, ça c’était avant qu’elle devienne littéralement électrique.

Je ne sais pas ce qu’il m’arrive. Je suis totalement incapable de mettre des mots sur tout ça. C’est bien la première fois que ça m’arrive et que je me trouve dans ce genre de situations. Nombreuses seraient les commères qui diraient que je suis en retard pour mon âge, mais je m’en moque bien. Lorsque j’ai affirmé à Cruz un peu plus tôt que je n’étais pas intéressé par la gente féminine, c’était parfaitement vrai. Mais ça… C’était avant elle. Il n’y a qu’elle qui me fait cet effet et qui me pousse à agir de la sorte. C’est comme si je n’étais plus maître de mes émotions. Comme si un autre Edward était dorénavant aux commandes. Un Ed que je ne connaissais pas avant. Est-ce qu’il était vraiment là tout ce temps ? Et elle, est-ce qu’elle a toujours été aussi belle et désirable ou est-ce que je suis tellement aveugle que je ne suis capable de m’en rendre compte que maintenant ? Entre vous et moi, j’opterai pour la seconde option. J’ai toujours eu cette tendance à me concentrer uniquement sur mes études et sur mon futur alors sans doute n’ai-je jamais prêté attention comme je l’aurais dû à ma coéquipière. En tout cas, ce n’est pas l’erreur que je fais au moment présent. J’arrête de penser au futur pour me concentrer sur le présent, pour me concentrer sur Cruz, pour me concentrer sur ce baiser. Peut-être que je suis finalement en retard pour mon âge. Peut-être que si j’avais déjà de l’expérience, nos dents ne se seraient pas entrechoquées de la sorte et peut-être ce second baiser n’aurait pas prit fin. C’est ce que je me dis lorsque nos lèvres se séparent de nouveau, contre mon gré. Il semblerait que je pourrai embrasser ces lèvres délicates et ô combien tentantes des heures durant. Perdu et encore confus, je m’excuse, inquiet de l’avoir blessée ou de l’avoir déçue par cette maladresse. Je cherche du regard la moindre réaction venant de sa part afin de savoir si je dois prendre mes distances ou pas. Après tout, malgré ce que je viens de faire, je ne suis pas pour autant un pro dans le domaine. Je n’en reviens d’ailleurs toujours pas de ce que je viens de faire. Je n’ai pas rêvé cette fois ? Cela c’est bien produit ? Je viens réellement d’embrasser aussi fougueusement une fille ? J’espère ne pas avoir été trop mauvais … Soucieux à cause de cette multitude de questions sans réponses, j’attends que Cruz me donne une quelconque indication. N’importe quoi qui me permettrait de savoir ce que je dois faire par la suite.

Enfin, un petit sourire commence à étirer ses lèvres tandis qu’elle se passe une main qui me semble un peu tremblante dans les cheveux. Enfin, je ne peux rien dire, je n’en mène pas forcément plus large. Néanmoins, ce petit sourire, c’est un bon signe non ? « Je ... wahou ... On devrait peut-être travailler, non ? » Ces quelques mots suffisent à me rassurer. Enfin … Surtout le « wahou » compris dans la phrase. La lueur qui brille dans son regard et ses joues légèrement rosées me laissent supposer qu’elle n’est pas restée de glace face à tout ça. Donc, puis-je en déduire que ça ne lui a pas déplu ? En tout cas ça me suffit pour me donner le courage de ne pas m’éloigner plus que cela d’elle. « Peut-être » Je murmure en réponse à sa question, ailleurs, tandis que je laisse mes doigts glisser vers elle et que j’ose caresser du bout de mes doigts la main douce de l’Espagnole. Je coule un regard vers elle et me plonge dans ses yeux. Je ne sais comment, mes nos doigts finissent par s’entremêler et nous restons un moment comme ça, à ne rien faire avant que je n’ai l’idée de regarder l’horloge derrière elle. Je me rends compte un peu horrifié que le temps a filé un peu trop vite. « Je crois qu’il faut qu’on y aille... » Je dis un peu précipitamment et carrément déçu que cette séance de travail se termine de la sorte. Mais le truc c’est que si on ne se bouge pas, on va être carrément à la bourre et je me vois mal faillir à ma mission de préfet. Pas vraiment déterminé, je commence à me lever avec pour objectif de réunir mes affaires. Seulement j’avais oublié que ma main est encore étroitement enlacée avec celle de l’Espagnole. Surpris par cette inhabituelle résistance et par ma nouvelle maladresse, je me prends le devant des cuisses dans le rebord de la table et manque de m’étaler sur Cruz. Je me rattrape de justesse à sa chaise, les doigts de mon autre main à quelques centimètres seulement de sa cuisse à elle, les frôlant à tel point que j’en sens sa chaleur. Mon cœur recommence à battre la chamade et cela n’est pas arrangé par la vision qui m’est offerte lorsque je relève la tête : je me retrouve littéralement à quelques millimètres du visage de la jeune Serpentard. Cette vue, cette proximité, me collent de nouveaux frissons et une drôle de sensation dans le ventre. Ne résistant pas à la tentation, je parcours la distance nous séparant pour déposer avec une extrême douceur mes lèvres sur les siennes. Ce baiser diffère en tout point des précédents. Alors que le premier était timide, le second fougueux, celui-ci est léger comme une plume, comme une caresse. Après quelques secondes, je finis par me redresser, retirant avec délicatesse mes doigts des siens pour pouvoir ranger nos affaires. Je ne sais pas ce que je voulais dire par ce dernier baiser. Il pourrait tout et rien être. Un remerciement, une promesse… Qui sait de quoi demain sera fait et comment nous réagirons la prochaine fois que nous nous retrouverons tous les deux dans la même pièce… Je n’ai pas envie que ça se termine parce que j’ai justement peur que franchir ces portes signifient la fin de tout et l’oubli de ce qui vient de se passer. J’imagine que si c’est ce qu’elle désire, je m’y emploierai … La question est donc … Que désire-t-elle ?

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