Les Gryffondor

Les jours passaient malheureusement bien trop vite et même si Sinéad commençait doucement à se réhabituer à l’ambiance de Poudlard et au rythme scolaire. Finalement, retrouver un quotidien à peu près normal n’était pas désagréable et la rouge et or commençait doucement mais sûrement à remonter vers le nuage rose qu’elle avait dû quitter provisoirement face à toute l’horreur à laquelle elle était confrontée l’année dernière. Sinéad n’était tout simplement pas faire pour la réalité, elle préférait largement rêver et elle n’était tranquille que lorsqu’elle pouvait voir le monde sous un jour très positif. En plus, lorsqu’elle était heureuse, il lui était vraiment plus facile d’aider les autres et de transmettre sa bonne humeur. A la fin de l’année précédente, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même et ça, c’était vraiment compliqué. Maintenant qu’elle reprenait du poil de la bête, elle retrouvait son éternel optimisme ce qui était plutôt cool car elle préférait largement pouvoir remonter le moral d’Alaska plutôt que de la laisser sombrer dans la déprime. La Serdaigle avait une fâcheuse tendance à voir le monde en noir en permanence. Jusqu’ici, leur amitié fonctionnait bien car Sinéad était trop positive et Alaska trop négative, ce qui leur permettait de trouver un équilibre absolument parfait. Durant le règne de Blackman sur l’école, elle n’avait plus été capable de transmettre son optimisme à Alaska, qu’elle ne voyait de toute façon plus beaucoup, alors elle se rendait bien compte que sa meilleure amie avait juste sombré et elle voyait également que celle-ci avait beaucoup de mal à s’en remettre. Il fallait donc absolument qu’elle redevienne elle-même pour redonner à la Serdaigle la joie de vivre. Sa plus grande peur était que la bleue et bronze finisse par abandonner l’idée de rester à Poudlard au profit d’une école moldue. C’était tout bonnement inenvisageable, il fallait qu’elle s’accroche, elle serait tellement malheureuse sans sa copine. Bien sûr, ça paraissait un peu égoïste vu comme ça, mais peu importait, elle n’était pas prête à faire une croix sur cette amitié si importante dans son quotidien.

Bien sûr, la déprime d’Alaska et l’ancien règne de Blackman n’étaient pas les seuls problèmes, bien au contraire. La mort de Phen ainsi que certains de leurs camarades et professeurs était un vrai problème, tout comme la convocation de certains de ses camarades au ministère. Bon, pour cette dernière, elle n’était vraiment sûre de rien, il s’agissait d’une simple rumeur et elle ne connaissait pas le nom des élèves convoqués. Une chose était sûre, ça faisait super peur. Certes, elle n’avait rien à se reprocher et elle ne craignait pas les potentiels problèmes futurs qu’elle pourrait rencontrer car elle était parfaitement innocente. Cependant, elle aurait aimé que cette histoire soit définitivement derrière eux et qu’ils puissent désormais avancer. Elle avait peur de découvrir que certains de ses camarades avaient joué un véritable rôle dans ce carnage et elle n’était pas du tout prête à voir ce genre de choses en face. Quant à Phen, elle avait parfaitement conscience que son absence était pesante pour Perrin. Elle ne lui en avait pas vraiment parlé, ne sachant pas trop quoi dire à ce sujet, mais savoir que le garçon ne viendrait plus jamais lui parler de tout et de rien comme ils l’avaient fait toute l’année dernière lui faisait énormément de peine. Certes, elle n’avait pas les mêmes sentiments pour le rouge et or que ceux de Perrin envers lui et elle savait que ça devait être encore plus dur pour son frère, mais elle était malheureuse de ne plus le voir elle aussi. Son absence lui rappelait tout ce qu’il s’était passé l’an dernier et ce n’était pas évident à gérer. Pendant très longtemps alors qu’ils étaient encore à la ferme, Sinéad avait espéré qu’il s’était enfui lui aussi, qu’il avait trouvé un abri quelque part ou qu’il était retourné auprès de sa famille. Elle voulait absolument croire qu’il serait là à la rentrée, frais comme la rose et super fier d’avoir réussi à s’en sortir par lui-même. Quand on lui avait appris qu’il était mort et qu’il ne reviendrait jamais, ça lui avait fait l’effet d’une douche froide et même y repenser à présent était encore douloureux.

Le pique-nique organisé par les nouveaux préfets de Gryffondor allait être une bonne opportunité de renouer avec ses camarades de maison et passer un bon moment à l’extérieur. Etre en pleine nature avait toujours été un moyen pour Sinéad de décompresser, elle aimait être dehors, ne pas avoir de limite, imaginer qu’elle pouvait s’envoler si jamais elle le souhaitait et ne pas avoir l’impression que les murs pouvaient s’écrouler sur elle à tout instant. Bon, certes, dans le parc de Poudlard, l’impression de liberté était quand même très limitée, mais c’était toujours mieux qu’être à l’intérieur du château. A l’heure prévue par les préfets, la rouge et or fut donc dans les premiers à se retrouver auprès des deux organisateurs. Ce fut son frère qui prit la parole pour les accueillir à ce super pique-nique et elle en ressentit une immense fierté. Il changeait, elle s’en rendait bien compte, il avait laissé le petit garçon derrière lui mais elle aimait la personne qu’elle avait sous les yeux et elle aurait aimé crier à tout le monde que Perrin était son frère à elle. « Bienvenue au pique-nique de rentrée des Gryffondor. Je ne vous ferais pas un grand discours si ce n'est que Tasha et moi sommes très heureux de vous voir tous réunis ici pour profiter de cette magnifique journée tous ensemble. Vous trouverez la nourriture sur la table là-bas ainsi que le jus de citrouille et la bière-au-beurre. Je vous souhaite de tous bien vous amuser ! » La jeune fille ne put se retenir d’applaudir brièvement le court discours de son jumeau, consciente qu’elle serait sûrement la seule à avoir une telle réaction. Peu importait, la rouge et or se fichait bien de l’opinion que pouvaient avoir les autres. Alors que les élèves se dispersaient et commençaient à discuter, elle s’approcha de Perrin pour pouvoir chuchoter à son oreille. « Je suis tellement fière de toi. » Rien que sa nomination de préfet l’avait rendu la plus fière au monde, elle avait dû le lui dire au moins vingt fois, il allait certainement finir par se lasser et la fuir à ce rythme-là, mais ce n’était pas grave. Elle se tourna ensuite vers Tasha, un grand sourire aux lèvres. « Félicitation pour ta nomination en tant que préfète, ça te va super bien, j’imagine que tu es super contente ? » Perrin devait être trop content de l’avoir comme coéquipière et elle pouvait comprendre pourquoi.

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La première semaine de cours s’était finie et j’étais soulagée que nous puissions nous reposer ce week-end. Je trouvais que c’était assez intensif comme rentrée, notamment en Potions et en Métamorphose et ce n’était pas là où j’étais le plus à l’aise. Fort heureusement, l’idée de Perrin d’organiser un pique-nique spécialement pour les Gryffondor. J’avais approuvé l’idée sans discuter, trouvant cela plus original et plus convivial que de faire une énième soirée dans la salle commune dans une ambiance un peu trop robes et beaux costards. Et puis, un pique-nique, cela nous représentait mieux, nous qui aimions tant la Nature et sortir dehors. Nous étions encore en été donc il fallait profiter du beau temps. D’une autre manière, cela nous permettrait aussi de pouvoir rire ensemble, de faire connaissance et de mettre de côté nos soucis. Je savais que l’année horrible passée sous la direction de Blackman affectait toujours les élèves, surtout les nés-moldus, donc j’étais persuadée que ce rassemblement dans le Parc leur ferait du bien.

En compagnie de Perrin, nous avons passé toute la matinée à faire des allez-retours depuis la cuisine jusqu’au lieu du pique-nique, chargés de pas mal d’objets et de nourriture. Bien sûr, nous avons utilisé la magie pour nous aider sinon cela aurait été interminable. A l’aide de Ziegler et des elfes, nous avons pu constituer un très bon menu pour le midi. Rien de bien spécial mais nous aimions généralement tous les sandwichs, la salade, les fruits, les légumes, etc. Ca me faisait vraiment plaisir d’être à la charge de cet événement et j’avais l’impression que Perrin était vraiment heureux. Je ne lui avais rien dit jusque-là mais je me doutais que la mort de Phen n’avait pas dû le laisser de marbre et qu’il devait y penser très fréquemment. Après tout, ils étaient proches…Perrin l’aimait. Je n’avais pas encore eu l’audace de lui parler de ce sujet, par crainte de le renfrogner ou de le blesser, mais je m’étais promise de le faire si je le voyais aller mal. Je me doutais bien qu’il y avait des sujets que l’on souhaitait garder pour soi mais, parfois, un peu d’aide ou de soutien ne faisait pas de mal.

Une fois que les bannières, couvertures, banderoles, couverts et autres éléments décoratifs rouge et or furent mis en place, j’ai soupiré de satisfaction. C’était vraiment pas mal, nos efforts avaient bien payé. En plus de cela, nous avions prévu des occupations pour tout le monde, à savoir des souafles, des ballons, des frisbees magiques et d’autres choses que l’on avait trouvé dans un magasin de farces et attrapes.

Lorsque nos conviés sont arrivés, nous les avons accueillis avec un grand sourire chaleureux. Se dire que des personnes donnaient de l’importance à ce que l’on faisait, c’était top. D’autant plus que pour le moment, les élèves de notre maison s’étaient plutôt montrés enthousiastes vis-à-vis de notre nomination en tant que préfets de Gryffondor. Me tenant aux côtés de mon meilleur ami, je l’ai laissé débiter son discours lorsque tout le monde est arrivé. A l’instar de Sinéad et d’autres élèves, je l’ai acclamé avec vigueur. Tout était dit et je crois qu’il était temps de déguster tout en s’amusant avec nos amis. J’aimais vraiment ce genre d’ambiance festive et je me sentais pas mal à l’aise pour une première fois ! Il faut dire que cela changeait quand même de la soirée des préfets puisque nous n’étions pas que huit, aujourd’hui. Oh et puis, c’était sans oublier la présence adorable de Joanne que j’appréciais énormément pour sa spontanéité ‒ bien qu’elle soit parfois un peu lourde à me poser des questions au sujet de mon père ‒ et pour sa gentillesse. Elle avait l’air carrément emballée par l’idée que nous ayons désormais des responsabilités. Je lui ai adressé un clin d’œil tout en levant un pouce vers elle.

Par la suite, Perrin et moi nous nous sommes échangés un dernier regard avant que celui-ci ne mette en route la musique. Sinéad s’est approchée entre temps de son jumeau et lui a murmuré quelque chose que je n’ai pas pu saisir mais que je pouvais facilement deviner. Tous les deux se soutenaient toujours et j’étais quasiment certaine qu’elle devait être fière de lui. Lorsqu’elle s’est tournée vers moi, je lui ai rendu son sourire.

« Félicitation pour ta nomination en tant que préfète, ça te va super bien, j’imagine que tu es super contente ? »

Au départ, je m’étais sentie bizarre en recevant cette fameuse insigne, c’était vrai. J’avais été persuadée que ce rôle n’était sûrement pas fait pour moi mais en l’espace d’une semaine, les choses commençaient à changer.

« Je dois dire que j’ai été surprise et pas très confiante mais on m’a plutôt bien acceptée dans ce rôle donc si ça convient à nos camarades, ça me ravie tout autant. » Ai-je dit avec spontanéité.

Pendant ce temps-là, Oliver est parti nous chercher des boissons et j’étais bien contente de le voir, lui aussi. Apparemment, il pétait bien la forme ! Il avait repris son plus beau sourire et il semblait tout disposé à mettre de l’ambiance avec nous. Il nous a félicités et je n’ai pas pu m’empêcher de rougir sur le coup. Trop de compliments d’un coup, ça m’adoucissait de fou et surtout quand cela venait de personnes que j’aimais beaucoup. Je l’ai remercié avant qu’il n’ajoute :

« Très bonne idée ce pique-nique ! Un après-midi à marquer dans les annales !
‒ Exactement ! Ai-je fait en riant doucement. D’ailleurs, je te félicite toi aussi pour ta nomination en tant que capitaine. Dans l’idéal, il faudrait que l’on rafle les deux coupes, cette année ! Trinquons à nos futures victoires ! »

En leur compagnie, j’ai bu une première gorgée de bièraubeurre. Cela faisait trop longtemps que je n’en avais pas dégusté et cela m’avait franchement manqué. Chuck est ensuite venu se joindre à nous et nous a complimenté à son tour. Selon lui, on représenterait bien notre maison et à mes yeux, c'était le plus important même si nous devions aussi faire appliquer les règles.

« Je te remercie, Chuck. On fera de notre mieux et puis, si quelque chose ne va pas, je suis sûre que tu n'hésiteras pas à me le dire. » Ai-je répondu avec un brin de malice, faisant subtilement référence au fait qu'entre nous, on se disait les choses de manière franche et parfois crue. C'était ce qui nous menait à nous disputer, à se prendre la tête pour des petites choses (enfin, en général, c'était de ma faute) mais on finissait toujours par passer à autre chose.

Les Gryffondor

La rouge et or savait que cette nouvelle année serait fabuleuse et que leurs préfets et leur capitaine ramèneraient une fois de plus la coupe aux Gryffondor. Certes, l’année dernière n’avait pas été la meilleure année de leur vie mais en termes de points, pour eux, elle avait plutôt été une réussite alors il fallait rester sur cette lancée maintenant qu’ils allaient enfin pouvoir gagner dans des circonstances bien plus agréables. Evidemment, elle se garda bien de faire cette suggestion à voix haute, leurs préfets devaient avoir largement assez la pression comme ça, elle ne tenait clairement pas à en rajouter une couche. Mais bon, ils s’en sortiraient très bien, nouveaux ou pas, ils avaient évidemment les compétences pour les emmener le plus loin possible, la rouge et or en était absolument convaincue. « Merci ! » Son jumeau la serra dans ses bras, accueillant son compliment une fois de plus sans l’envoyer paitre. Il aurait pu en avoir marre pourtant depuis le temps, mais apparemment ça ne le gênait pas plus que ça d’avoir une sœur groupie, ou alors il n’avait tout simplement pas envie de l’envoyer chier devant tout le monde ce qui était plutôt une bonne chose. De toute façon, même s’il en avait eu marre qu’elle l’embête avec ça, Sinéad n’aurait pas pu arrêter, sa fierté était trop importante pour qu’elle puisse la dissimuler, il fallait qu’elle l’exprime sinon elle devenait presque trop envahissante. « Je dois dire que j’ai été surprise et pas très confiante mais on m’a plutôt bien acceptée dans ce rôle donc si ça convient à nos camarades, ça me ravie tout autant. » La rouge et or lui adressa un sourire encourageant. Elle ne voyait pas pourquoi elle était aussi peu confiante à l’idée d’occuper cette position, Sinéad trouvait qu’elle était de loin la mieux placée pour occuper cette fonction. Elle ferait un travail formidable, aucun doute là-dessus. « Je ne sais pas pour les autres mais moi ça me convient parfaitement, t’es faite pour ça ! » La rassura-t-elle du mieux qu’elle put. De toute façon, la meilleure amie de Perrin ne pouvait être qu’une fille parfaite, en tout cas elle ne parvenait pas à voir les choses autrement, il était donc normal qu’elle lui fasse entièrement confiance pour occuper cette fonction. Peut-être aurait-elle besoin d’un temps d’adaptation pour se faire à tout ça mais elle était nouvelle donc c’était plutôt normal et au vu de l’organisation de ce fabuleux pique-nique, ils s’en sortaient plutôt bien. Manifestement, la rouge et or n’était pas la seule à trouver que les nouveaux préfets étaient super puisqu’ils furent félicités par Oliver qui venait de les rejoindre, quatre verres de bière-au-beurre à la main. La jeune fille s’empressa d’attraper un verre et présenta ses félicitations au nouveau capitaine à la suite de ses camarades. « C’est vrai que c’est toi le nouveau capitaine ! Bravo, j’ai hâte d’assister au premier match ! Sinéad n’était absolument pas faite pour voler mais elle allait évidemment assister aux matchs de son équipe pour les encourager tout au long de l’année. Elle espérait que tout se passerait bien.

Oliver ne fut pas le seul à les joindre puisque Chuck arriva à son tour, souriant, fidèle à lui-même, suivi de près par Calisah et Joanne. Voir une grande partie des griffons réunis ne pouvait que faire plaisir à la rouge et or, elle avait l’impression d’être entourée par sa seconde famille et elle savait que ces moments étaient précieux parce que tous s’en souviendraient à la fin de leur scolarité à Poudlard comme d’une expérience inoubliable. Saluant tout le monde d’un sourire ou d’un signe de main, elle sirota quelques gorgées de la boisson amenée par son ami bricoleur et s’apprêta à passer le reste de l’après-midi à écouter les récits de vacances de tout le monde. C’était évidemment sans compter l’intervention de Perrin, toujours là pour avoir les idées les plus fabuleuses du monde, en toute objectivité, bien sûr. « Qui veut jouer à la balle au prisonnier DANS LES AIRS ? » La jeune fille ne put empêcher un sourire enthousiaste d’apparaitre sur son visage, l’idée était géniale et évidemment elle allait participer. « Moi, moi, moi ! » S’exclama-t-elle en sautillant sur place, ravie de pouvoir passer l’après-midi à jouer les casse-cou au lieu de seulement papoter. Discuter ne la dérangeait pas plus que ça, mais la jeune fille avait toujours préféré l’action et son frère avait la bonne idée de le leur proposer. L’après-midi prit un tournant encore plus amusant après l’intervention du professeur Ziegler qui leur proposa un bingo pour que l’un d’entre eux prenne le rôle de serviteur et l’autre le rôle de maitre. Sinéad trouva l’idée vraiment géniale, même si compte tenu des événements ayant eu lieu l’année précédente, elle espérait qu’un né-moldu n’aurait pas à subir le sort de devenir serviteur pour l’après-midi, ça ne serait sans doute pas simple pour lui, psychologiquement. Oliver et Frances furent les premiers à accepter le jeu et évidemment la rouge et or s’empressa de se joindre à eux. « Je veux bien jouer aussi, professeur. » Répondit-elle avec un peu plus de retenue que précédemment, n’oubliant pas que son interlocuteur n’était pas un vulgaire camarade de classe avec qui elle pouvait totalement se lâcher. Ses deux camarades avaient cependant l’air complètement perdus dans les règles aussi se hâta-t-elle de les éclaircir. « Comme d’habitude, t’as rien écouté Oliver, ce sera au maître de faire la composition des équipes. » Leur camarade, Frances l’avait très justement suggérée mais elle n’avait pas l’air super sûre d’elle et pour une fois que Sinéad pouvait arriver à leur secours, elle n’allait pas se priver pour le faire, surtout si elle avait l’opportunité de charrier Oliver au passage. Elle avait hâte que le jeu commence et espérait évidemment ne pas être la grande perdante du jeu. En soit, perdre ne la dérangeait pas plus que ça mais rendre service à l’ensemble de ses camarades tout au long de la journée l’enchantait déjà beaucoup moins.

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Les Gryffondor

La rouge et or avait hâte de se mettre à jouer, ça allait forcément être super cool entre plus c’était un jeu entre Gryffondor, donc il n’y aurait pas cette stupide compétition entre maisons ce qui était plutôt pas mal. Et puis, au sein de sa maison, il n’y avait aucun élève qu’elle n’aimait vraiment pas donc elle se sentait plutôt à l’aise et prête à en découvre. Les autres élèves rouges et or avaient l’air eux aussi enthousiastes et la jeune fille ne peut s’empêcher de penser que ça changeait un peu des filles de Serpentard toutes coincées qui ne pensaient qu’à leur maquillage et à leur tenue vestimentaire. Bon, d’accord, c’était sûrement un peu trop réducteur de penser une chose pareille et elle en avait parfaitement conscience mais elle avait eu beaucoup de mauvaises expériences auprès des collégiennes des autres maisons et même parfois auprès de celles de sa propre maison. Sinéad s’était toujours sentie un peu en décalage avec les autres élèves de son âge et si, la plupart du temps, elle se fichait bien de ce que les gens pouvaient bien penser d’elle, il arrivait tout de même parfois que la réalité la rattrape et ça faisait mal, très mal. C’était sûrement ce qui l’avait poussée à embrasser Fursy un jour parce qu’elle en avait marre que tout le monde se moque d’elle parce qu’elle n’avait pas d’expérience, qu’elle ne s’intéressait pas aux garçons et parce qu’elle se fichait bien de tous ces trucs de filles. Elle entendait souvent les gens ricaner sur son passage et elle n’était que rarement invitée aux soirées pyjama entre filles qui étaient évidemment propices aux confidences. En soit, ça ne la dérangeait pas vraiment, parce que des confidences, elle n’en avait pas vraiment à faire et que celles des autres ne l’intéressaient pas des masses, mais sur le principe, elle trouvait ça tout de même un petit peu désagréable et être mise de côté constamment finissait toujours par lui peser au bout d’un moment. Mais finalement, elle s’était tout de même rendu compte qu’elle préférait largement rester à l’écart de ses camarades plutôt que de se forcer à embrasser un garçon qui ne lui plaisait même pas à la base. Fursy était quelque d’adorable, un très bon ami et il avait été vraiment gentil d’accepter de l’embrasser mais elle s’en voulait beaucoup de l’avoir un peu forcé pour le résultat que ça avait donné. Elle gardait de ce baiser une sensation particulièrement désagréable, c’était un peu comme presser une vieille éponge humide sur sa bouche, autant dire que ça n’avait rien de très stimulant et elle avait de plus en plus de mal à comprendre comment deux élèves pouvaient vouloir rester constamment avec leurs bouches collées l’une à l’autre. Ce jour-là, la Gryffondor avait donc définitivement renoncé à l’idée d’essayer de comprendre ses petits camarades et surtout à celle d’essayer de leur ressembler parce qu’elle ne voulait pas agir contre son gré juste pour plaire aux autres. S’ils ne l’aimaient pas, tant pis, elle resterait tout de même égale à elle-même.

D’autres élèves qu’elle se portent volontaires pour jouer avec eux et c’est sur ces bonnes paroles qu’Anoushka fit son apparition, provoquant une drôle de sensation dans l’estomac de Sinéad. Cette fille était vraiment incroyable, exceptionnelle, extraordinaire, voire même sensationnelle et sa simple présence à moins de quelques mètres d’elle suffisait à rendre la rouge et or particulièrement fébrile. Elle aimait vraiment beaucoup la jeune fille mais surtout elle avait pour elle une admiration sans faille qui avait pourtant bien failli causer une dispute vraiment impressionnante entre les deux jeunes filles. Désormais, comme elle lui avait promis, Sinéad se tenait à carreaux et tentait d’avoir un comportement normal en présence de la rouge et or, mais lorsqu’elle arrivait quelque part, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu mal à l’aise et peut-être aussi un peu moins libre de ses mouvements. Il allait falloir qu’elle réussisse à faire abstraction de tout ça pour profiter de la journée avec tout le monde, et avec un peu de temps, elle était sûre de parvenir à redevenir parfaitement naturelle et joyeuse, comme elle l’était à son arrivée dans le parc. Heureusement, les règles énoncées par le professeur Ziegler et l’incompréhension manifeste de certains alimentaient les conversations et poussaient les élèves à continuer à débattre entre eux ce qui permit à la rouge et or de se concentrer avec bonheur sur toute autre chose. « Olivier à tendance à mieux écouté quand on parle de nourriture, faudrait ajouter des propos culinaires dans nos explications peut être qu’il comprendrait mieux ! » La rouge et or ne put s’empêcher de rire tant la remarque lui paraissait véridique, le pauvre, il en prenait pour son grade avec ses deux camarades mais elle le connaissait assez pour savoir qu’il ne se vexerait pas, bien au contraire. « Carrément ! Je suis sûre qu’il serait premier de la classe si les professeurs nous distribuaient de la nourriture à chaque fois qu’on donne une bonne réponse, hein chaton ? » Le charria-t-elle gentiment à la suite de sa camarade, contente de pouvoir profiter de ces retrouvailles pour renouer avec leur évidente complicité. Mais trêve de bavardage, Sinéad était sûrement tout autant enthousiaste que la petite Joanne qui sautait partout en attendant avec impatience de commencer le jeu et lorsque Perrin lança le coup d’envoi, la jeune fille s’empressa de jouer à son tour, priant bien sûr pour ne pas être le serviteur mais plutôt le maitre. L’idée de composer les équipes lui plaisait bien.

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