Mon père m’en voulait. Il ne comprenait pas mon envie de ne pas rentrer à Inverness pour les vacances de Noël. Non vraiment, il ne comprenait pas qu’on puisse vouloir passer une année de plus loin de sa famille au moment des fêtes. Il ne comprenait rien, effectivement… Ce n’était pas que je ne voulais pas passer du temps avec lui, au contraire, mais devoir supporter pendant deux semaines la sale petite face d’Alex alors que je me la farcissais déjà à Poudlard, c’était hors-de-question ! Alors quand Oz me proposa d’aller passer ces vacances chez lui, je n’avais pas hésité un seul instant et lui avait dit oui. Tu aurais pu m’en parler avant ! J’avais eu le même discours de la part de mon père que de celle de Justin. Ca faisait bien longtemps que je ne demandais plus rien à mon père… Je le respectais mais disons qu’il était à côté de la plaque. Et ça n’allait malheureusement pas en s’arrangeant. Quant à Justin… Il vouait un tel culte à notre père qu’ouvrir les yeux lui semblait impossible. Enfin bref, j’avais cédé à quand même passer le réveillon de Noël à Inverness. Mon père m’avait proposé de me faire transplaner jusque chez nous le 24 dans l’après-midi et de me redéposer chez Oz le 26. C’était un bon compromis, non ? Et puis, je ne voulais pas non plus lâcher trop mon père, on ne savait jamais…

« T'es sûre qu'tu veux passer tes vacances à Londres ? Tu n’veux pas aller quelques jours chez les Starkey ? J’sais pas… j’les connais pas moi ces gens-là ! » Oui, mon père était quelqu’un de très méfiant, c’était un fait. « Mais tu connais Oz ! C’est bon, arrête de t’inquiéter pour rien, tu saoules ! » Pas de quoi être choqué hein, on se parlait tous comme ça dans la famille, et là j’étais incroyablement sympa parce que ça commençait à m’agacer. « Aller, transplane-moi avant que je passe Alex par la fenêtre ! » Nous étions rentrés hier à Inverness et déjà j’avais envie de noyer mon petit frère dans la cuvette des toilettes. « Tu nous lâches… encore ! » M’avait lancé Justin avant que je ne quitte le petit appartement qui ferait pleurer Wendy, au beau milieu des bas quartiers de ma ville. « La ferme Justin ! » Je savais très bien à quoi il faisait allusion, et ce n’était pas de ma faute si on m’avait envoyé des mois et des mois dans un pensionnait de filles avant Poudlard… Bon peut-être un peu, disons juste que l’autorité ne faisait pas partie de mes meilleurs amis. Bref, il était de partir et mon impatience se faisait sentir alors que j’ajustais mon sac à dos sur mes épaules. « Bon on y va ? » A peine le temps de faire mon air boudeur que mon père m’attira vers lui… et l’arrêt fut brutal. Ma fierté me poussa à ne pas régurgiter mon petit dej’ mais franchement je n’en étais pas loin !
C’était la première fois que j’allais chez Oz et il m’avait juste donné une adresse. Mon père nous avait fait transplaner jusqu’au lieu le plus proche qu’il connaissait. Il avait proposé de m’accompagner jusqu’à chez lui, ce à quoi je m’étais opposée catégoriquement, lui disant qu’il pouvait y aller, que je trouverais toute seule. J’étais débrouillarde, c’était tout bon ! Pas de démonstrations d’affection, d’étreinte ou de mots doux… non très peu pour nous. Juste une petite tape dans les mains, une recommandation pour être sage (mais bien sûr…) et un point de rendez-vous pour le 24 et me voilà seule à, apparemment, quelques rues de chez Oz. Je pris le plan que j’avais trouvé chez un copain du quartier qui venait de Londres (le changement avait été assez radical pour lui…) et me voilà à tenter de trouver la maison de mon meilleur ami.
Ce fut au bout de juste quelques maisons que je reconnus le nom voulu sur la boîte aux lettres. Parfait parfait ! Je regardai quelques instants la petite maison relativement hippie qui se dressait sous mes yeux avant de me diriger vers la porte, enthousiaste. Ces vacances allaient être du tonnerre, j’avais vraiment hâte ! Je toquai alors à la porte, trépignant d’impatience devant celle-ci. Aller mon cher petit, viens dire bonjour à la meilleure des meilleures… mouahaha !